Mardi 27 janvier
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09:00 - 10:30

WORKSHOP ANALYSE DES TRANSCRITS

Le workshop « analyse des transcrits », initié comme « symposium épissage et diagnostic » rassemble depuis maintenant plus de 10 ans (nous en sommes à la 6ème édition!) la communauté des ami.es de l’ARN dans ses différentes facettes : organisation, prédiction in silico des anomalies, techniques déployées, bioinformatique, stratégies d’analyse etc. Des situations diagnostiques prototypiques sont aussi présentées afin de partager les expériences et éclairer la communauté sur ce domaine aussi passionnant que complexe et évolutif. Ces workshops ont d’ailleurs permis la création d’un groupe expert de bonne volonté qui vient de publier des recommandations pour l’analyse diagnostique des transcrits [https://rdcu.be/epxiR ; https://www.nature.com/articles/s41431-025-01881-2 ].
Vos communications sur les différents aspects de l’analyse des transcrits sont donc attendues afin de bâtir un beau programme et un temps d’échange fructueux.
09:00 - 09:07 #49358 - SS106 Mise en place de l’analyse transcriptomique (ARNseq) pour le diagnostic des maladies musculaires.
SS106 Mise en place de l’analyse transcriptomique (ARNseq) pour le diagnostic des maladies musculaires.

Les maladies neuromusculaires sont génétiquement et cliniquement hétérogènes, avec 30 à 60 % des cas restant sans diagnostic moléculaire après le séquençage du génome. L’analyse transcriptomique par l’ARNseq peut contribuer à établir un diagnostic chez ces patients en mettant en évidence des anomalies d’épissage liées aux variants non détectés ou initialement classés comme variants de signification incertaine. Afin de mettre en place l’analyse ARNseq dans le Laboratoire de Génétique Moléculaire, APHM, plusieurs approches techniques et bioinformatiques ont été évaluées. La comparaison entre l’ARNseq total (ribodéplétion) et l’ARNseq polyA montre que l’approche polyA permet une couverture supérieure pour certains gènes, tels que MTM1, et comparable pour d’autres, comme CAPN3. Cependant, la couverture des grands gènes, tels que TTN, était beaucoup moins uniforme pour l’approche ARNseq-polyA, avec certaines régions très peu couvertes. Par exemple, un variant pathogène affectant l’épissage du gène TTN n’a été que très faiblement détecté (2 lectures anormales) avec l’approche ARNseq-polyA, contre 371 lectures anormales avec l’approche ARNseq total. Nos résultats constituent ainsi un atlas permettant de guider le choix de la stratégie de séquençage du transcriptome en fonction du gène suspecté cliniquement ou le variant candidat. Plusieurs outils bioinformatiques ont été évalués pour la détection d’anomalies d’expression et d’épissage (FRASER, OUTRIDER, SpliceLauncher, rMATS-Turbo, RSeQC). Différents paramètres de l’outil d’alignement STAR ont également été testés. La performance de l’approche ARNseq total a été ensuite évaluée dans le cadre du projet APHM Starter ARNseq-Musc qui prévoit l’analyse ARNseq total sur 50 biopsies musculaires de patients en errance diagnostique. Même si les inclusions sont toujours en cours, un diagnostic a déjà pu être posé chez 9 patients. Dans certains cas, le variant candidat a entraîné plusieurs anomalies d’épissage, rendant l’analyse ciblée par RT-PCR difficilement envisageable. L’approche ARNseq apparaît ainsi plus adaptée et plus efficace que la RT-PCR pour identifier des anomalies complexes d’épissage. Au-delà de cette phase pilote, des résultats préliminaires montrent que l’approche ARNseq basée sur la capture exome permet d’obtenir une couverture très satisfaisante des gènes musculaires, tout en facilitant l’intégration de l’analyse transcriptomique dans le workflow de séquençage d’exome déjà en place dans notre laboratoire. Nous avons également mis en place l’analyse ARNseq sur des lymphocytes cultivés, ce qui a permis dans plusieurs cas d’explorer l’effet du variant sur l’épissage sans recourir à une biopsie musculaire. Ainsi, nous avons intégré l’ARNseq dans notre pratique diagnostique, offrant un outil efficace pour identifier des anomalies d’épissage et réduire l’errance diagnostique chez les patients atteints de maladies musculaires.
Pape FAYE, Narimène ASSAIDI, Véronique BLANCK, Camille HUMBERT, Christel CASTRO, Marc BARTOLI, Chantal MISSIRIAN, Valérie DELAGUE, Martin KRAHN, Svetlana GOROKHOVA (MARSEILLE)
09:07 - 09:14 #49233 - SS107 Implémentation du séquençage de l’ARN en routine dans le diagnostic des maladies mitochondriales : intérêts, défis et limites.
SS107 Implémentation du séquençage de l’ARN en routine dans le diagnostic des maladies mitochondriales : intérêts, défis et limites.

Les maladies mitochondriales sont des pathologies génétiques rares et hétérogènes, dont le diagnostic demeure complexe : près de la moitié des patients restent sans diagnostic moléculaire malgré un séquençage d’exome, voire de génome. Le séquençage haut débit de l’ARN (RNA-seq), constitue un outil prometteur pour améliorer le rendement diagnostique, notamment par l’étude de l’expression et de l’épissage des gènes. Cependant, il est encore peu intégré en routine diagnostique. Ainsi, l’objectif de notre étude était d’évaluer la faisabilité de combiner le RNA-seq au séquençage de l’exome dans notre laboratoire, à travers deux stratégies : une approche ciblée, chez huit patients porteurs de variants de signification incertaine (VSI) ou d’un seul variant pathogène dans des gènes candidats récessifs, et une approche non ciblée, chez 30 patients sans gène candidat, centrée sur la détection d’anomalies d’expression. Au total, 38 patients présentant un résultat non concluant de séquençage d’exome ont bénéficié d’un RNA-seq. Chez 10 patients sans gène candidat, un séquençage de génome a également été réalisé. L’approche ciblée a permis d’identifier des phénotypes aberrants d’ARN associés à sept variants, confirmant leur pathogénicité et conduisant à un diagnostic moléculaire définitif chez cinq patients (62.5%, 5/8). La combinaison du RNA-seq avec le séquençage du génome a permis un diagnostic chez deux patients supplémentaires. Ces résultats ont été obtenus grâce à la mise en évidence d’une expression mono-allélique pour cinq variants et d’un épissage aberrant pour six variants, dont deux n’ont pu être significativement détectés qu’après un traitement à la puromycine. Concernant l’approche non ciblée, l’utilisation de l’outil Outrider et d’une approche dédiée aux gènes mitochondriaux a permis d’identifier trois gènes sous-exprimés chez trois patients présentant un tableau clinique compatible (10%, 3/30). Une réanalyse de l’exome, voire une étude du génome, est en cours afin d’interpréter ces résultats. Cette étude met en évidence la valeur ajoutée du RNA-seq dans le diagnostic des maladies mitochondriales chez des patients restés sans diagnostic après séquençage d’exome, en apportant des preuves fonctionnelles solides pour reclasser plusieurs VSI et en identifiant de nouveaux gènes candidats chez des patients sans orientation diagnostique initiale.  Bien que très prometteurs, ces résultats pourraient vraisemblablement être encore améliorés grâce à l’augmentation de la taille de la cohorte, de la profondeur de séquençage et au recours à des outils bio-informatiques complémentaires capables de détecter des phénotypes aberrants d’ARN différents. Enfin, bien que le RNA-seq soit un outil essentiel, son interprétation demeure complexe et doit être menée avec prudence, en tenant compte de ses limites et en s’appuyant sur une expertise clinique et fonctionnelle des gènes analysés.
Lucile RIERA-NAVARRO (Nice), Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Eleonore BIRGY, Alexandre JANIN, Annabelle CHAUSSENOT, Sarra BOURI, Konstantina FRAGAKI, Bruno FRANCOU, Edery PATRICK, Kaphan ELSA, Gaetan LESCA, Fabienne ORY, Cintas PASCAL, Julien MAQUET, Célia HOEBKE, Aline CANO, Alain FOUILHOUX, Marion AUBERT-MUCCA, Olivier PATAT, Véronique PAQUIS-FLÜCKLINGER, Sylvie BANNWARTH, Vincent PROCACCIO, Marco LORENZI, Cécile ROUZIER
09:14 - 09:21 #49167 - SS108 Séquençage d’ARN : reclassification de variants de signification inconnue et apport diagnostique après génome non contributif ; retour d’expérience sur une cohorte de 102 patients.
SS108 Séquençage d’ARN : reclassification de variants de signification inconnue et apport diagnostique après génome non contributif ; retour d’expérience sur une cohorte de 102 patients.

Contexte : Malgré les progrès des algorithmes de prédiction in silico, l’impact fonctionnel de nombreux variants susceptibles d’altérer l’épissage reste incertain, limitant leur interprétation clinique selon les critères ACMG. Dans le cadre de l'évolution des techniques de diagnostic génétique, l'intégration du séquençage d'ARN permet une meilleure compréhension des variants d'épissage. Objectifs : 1/ Evaluer l'apport du séquençage d'ARN dans la reclassification, selon les critères ACMG, de variants de signification incertaine (VSI) ayant un possible effet sur l’épissage (analyse ciblée) 2/ Evaluer l’apport diagnostique du séquençage de l’ARN chez des patients en impasse diagnostique après les approches conventionnelles de séquençages haut débit en short read (exome et/ou génome) (analyse en aveugle). Méthodes : Notre cohorte inclut 102 familles adressées à notre laboratoire après un génome ou un exome non contributifs. L’indication la plus fréquente était un trouble du neurodéveloppement avec ou sans déficience intellectuelle (88 %). 60 % des familles avaient au moins un VSI dans un gène d’intérêt prédit pour avoir un effet sur l’épissage. Le séquençage d’ARN a été réalisé à partir de sang total prélevé dans des tubes PAXgene, incluant les trios parent-enfant lorsque disponibles. Les librairies ont été réalisés avec une étape de capture des queues polyA et une étape de déplétion des ARN ribosomaux. Les données du séquençage ont été analysées à l’aide du pipeline DROP (Outrider + Fraser) et une inspection visuelle des sashimi plots a été réalisée pour les VSI identifiés par exome ou génome. Résultats : 1/ L’analyse ciblée a permis de reclasser 43 VSI (69 %), dont 23 en classe 4/5 (pathogène/probablement pathogène) et 20 en classe 2 (probablement bénin). La concordance avec les algorithmes de prédictions in silico était partielle. 2/ L’analyse en aveugle chez 79 patients a permis de prioriser des régions du génome chez 5 patients, et a conduit à un diagnostic chez 3/79 patients (3.8%). Dans 2 cas, il s’agissait de variants de structure complexe, non détectés par exome ou génome et dans 1 cas, d'un variant ponctuel hétérozygote. Sur l’ensemble de la cohorte, un diagnostic moléculaire (variant de classe 4 ou 5) a été établi pour 26/102 (25,5%) patients, expliquant totalement ou en partie le phénotype. Conclusion : Le séquençage d’ARN s’avère particulièrement utile en cas de VSI prédits pour affecter l’épissage, permettant d’aboutir à un diagnostic dans 37 % des cas (23/62). En analyse en aveugle, bien que son rendement reste plus faible (3/79, soit 3.8 %), il a permis de mettre en évidence des variants non détectés par les approches conventionnelles. Ces résultats soulignent l’intérêt du RNA-seq comme outil complémentaire pour améliorer le taux de diagnostics génétiques.
Charlotte LASSAIGNE (Paris), Cyril MIGNOT, Elodie LEJEUNE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Alexandra AFENJAR, Anna-Gabriella GERASIMENKO, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, Aurélie WAERNESSYCKLE, Claude ESTADE, Corinne MACH, Fabienne RAJHONSON, Valérie OLIN, Giulia BARCIA, Noélie PALERMO, Julie BOGOIN, Julien BURATTI, Marlène RIO, Daphne LEHALLE, Perrine CHARLES, Romain DUQUET, Sarah GROTTO, Solveig HEIDE, Delphine HERON, Boris KEREN, Caroline NAVA
09:21 - 09:28 #49858 - SS109 Apport des études de transcrits dans le diagnostic des maladies héréditaires du métabolisme : retours d’expériences sur différentes stratégies d’analyse.
SS109 Apport des études de transcrits dans le diagnostic des maladies héréditaires du métabolisme : retours d’expériences sur différentes stratégies d’analyse.

Les maladies héréditaires du métabolisme sont un groupe de maladies génétiques rares qui touchent la fonction d’une enzyme ou transporteur impliqués dans l’homéostasie cellulaire. Les manifestations cliniques et l’âge d’apparition des symptômes sont variables selon les déficits, létaux dans les formes les plus graves. Le diagnostic génétique de ces maladies, orienté préalablement par le bilan biochimique, est essentiel pour la mise en place d’un traitement et la prévention des décompensations aiguës. Il permet également de proposer un conseil génétique aux familles, et d’avoir recours à un DPN pour les déficits les plus sévères sans traitement efficace. Mais pour ces maladies parfois extrêmement rares, il n’y a souvent que peu de mutations rapportées dans la littérature et des variants convaincants, en adéquation avec le phénotype clinique et biochimique, sont classés comme VUS. Les laboratoires de génétiques qui réalisent ces diagnostics ne sont pas équipés pour réaliser des études fonctionnelles complexes. Nous proposons plusieurs approches basées sur des études de transcrits à partir d’ARNm extraits de sang ou fibroblastes chez des patients atteints d’un déficit du métabolisme pour lesquels le séquençage de l’ADNg en première intention a conduit à l’identification d’un VUS. Le séquençage RNAseq est une technique de choix pour les gènes exprimés dans ces tissus. Par cette approche, nous avons pu confirmer l’effet délétère du variant c.1091-2075T>G du gène PCCB qui est responsable de la rétention d’un fragment intronique de plus de 100nt, et du variant c.-14+1G>A du gène CPT1A qui crée un nouvel exon 1 non traduit alternatif. Mais cette approche ne peut être appliquée systématiquement, et notamment pas pour le déficit en OTC qui est le déficit le plus fréquent du cycle de l’urée, l’enzyme déficitaire étant quasi exclusivement exprimée dans le foie. Pour ces patients, nous avons alors recours à la technique de RT-PCR, et pallions au faible niveau d’expression dans les fibroblastes en ré-amplifiant la région cible du transcrit par une PCR nichée. Par cette technique, nous avons pu démontrer l’effet délétère du variant c.-142G>A du gène OTC qui entraine un défaut de la transcription, ainsi que de la large duplication des exons 1 à 4 du gène OTC qui sont en tandem avec rétention d’un fragment du promoteur. Dans certains cas, les analyses à partir des tissus du patient ne nous permettent pas d’apporter les arguments nécessaires pour confirmer le caractère délétère d’un variant. Nous proposons dans ce cas l’analyse du variant cible par minigene assay. Nous avons ainsi pu démontrer l’impact du variant c.387-12G>A du gène OTC qui entraine une anomalie de l’épissage par rétention d’un fragment intronique. Ces trois approches différentes d’études du transcrit, facilement réalisables dans un laboratoire de diagnostic, nous ont permis de confirmer le caractère délétère de VUS identifiés chez plusieurs patients atteints de déficits du métabolisme.
Stephanie GOBIN LIMBALLE, Maryse MAGEN, Marie SIMON, Edwige FRESSE, Manel GUIRAT, Ghislaine ROYER, Jean-Michel LAPIERRE, Zaina AIT ARKOUB (Paris), Jean-Baptiste ARNOUX, Anais BRASSIER, Juliette BOUCHEREAU, Margaux GASCHIGNARD, Tristan MEKDADE, Marlene RIO, Caroline MICHOT, Karine NGUYEN, Manuel SCHIFF, Pascale DE LONLAY, Jean-Paul BONNEFONT, Julie STEFFANN
09:28 - 09:35 #49072 - SS110 Quand l’épissage joue à saute-mouton : cas d’un réarrangement complexe du gène NF1 donnant naissance à un transcrit anormal incluant des régions pseudo-exoniques du brin antisens.
SS110 Quand l’épissage joue à saute-mouton : cas d’un réarrangement complexe du gène NF1 donnant naissance à un transcrit anormal incluant des régions pseudo-exoniques du brin antisens.

La neurofibromatose de type 1 (NF1, OMIM#162200) est une maladie génétique de transmission autosomique dominante. Elle est la conséquence de variants perte-de-fonction du gène NF1, gène codant la neurofibromine, un suppresseur de tumeur par régulation négative de la voie des RAS-MAPK. Les variants pathogènes décrits dans ce gène incluent principalement des altérations de type non-sens, frameshift, faux-sens, des variants d’épissage, ou des délétions partielles ou complètes du gène. Plus rarement, la maladie peut résulter de l’insertion d’éléments mobiles dans le gène NF1, ou de réarrangements complexes modifiant la structure du gène. Nous présentons le cas d’une patiente adulte atteinte d’une forme familiale typique de NF1, avec des taches café-au-lait multiples, des lentigines, des nodules de Lisch et de multiples neurofibromes cutanés et sous-cutanés. L’analyse moléculaire initiale en panel NGS et en MLPA a mis en évidence la présence d’une duplication des exons 37 à 57 du gène NF1 (NM_001042492.3). L’analyse ciblée du transcrit du gène NF1 n’a cependant pas permis de confirmer la nature en tandem de cette duplication. L’analyse moléculaire du génome par le laboratoire SeqOIA a révélé une duplication inversée en tandem des exons 37 à 57 du gène NF1, associée à une duplication simple directe d’une partie de l’intron 57. L’analyse ciblée du transcrit par séquençage Sanger a montré que cette duplication inversée était responsable d’une altération majeure de l’ARN produit, avec la maturation de transcrits multiples, avec insertion, non seulement du gène EVI2A (naturellement présent en antisens dans l’intron 36 du gène NF1), mais également de séquences pseudo-exoniques présentes dans cette région antisens. En conclusion, c’est la combinaison de différents outils moléculaires qui a permis de confirmer le diagnostic de NF1 chez cette patiente, rendant possible un conseil génétique optimal. L’étude fonctionnelle de ce réarrangement génétique a révélé toute la complexité des mécanismes d’épissage aboutissant à la formation de transcrits multiples et à la perte de la fonction de la neurofibromine.
Laurence PACOT (PARIS), Fatma HAMZA, Audrey COUSTIER, Théodora MAILLARD, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Dominique VIDAUD
09:35 - 09:45 Questions / Table Ronde.
09:45 - 09:52 #49378 - SS111 Alliance du séquençage long read et des pipelines SOSTAR et MAGIC au profit des analyses fonctionnelles de l’épissage en minigène.
SS111 Alliance du séquençage long read et des pipelines SOSTAR et MAGIC au profit des analyses fonctionnelles de l’épissage en minigène.

La caractérisation précise des isoformes d’ARNm demeure un enjeu majeur en recherche et en diagnostic moléculaire. Les méthodes actuelles peinent à fournir une annotation standardisée et exhaustive des transcrits. Pour répondre à ce besoin, nous avons précédemment développé SOSTAR (iSofOrmS annoTAtoR), un pipeline bioinformatique dédié à l’assemblage, la quantification et l’annotation des isoformes à partir de données de séquençage long read. Nous présentons ici la validation de SOSTAR sur une cohorte de patients présentant une suspicion de prédisposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire. De plus, nous avons développé MAGIC (Minigene Assembly and Generation of Isoform Combinations), une extension de SOSTAR conçue pour l’analyse de constructions artificielles issues de minigènes multi-exoniques. MAGIC intègre une interface graphique permettant la génération automatisée d’un génome de référence artificiel, représentatif des constructions réalisées. Il est suivi d’un pipeline d’analyse basé sur minimap2 ou STAR, StringTie et SOSTAR pour l’annotation fine des isoformes. La robustesse du protocole SOSTAR a été éprouvée sur 64 nouveaux patients, séquencés sur la plateforme PromethION P2 Solo (P2Solo). L’analyse a révélée des événements aberrants pertinents, tels qu’une délétion des exons 6 à 37 du gène ATM ou un renforcement d’un pseudo-exon dans l’intron 12 de BRCA2. Ces résultats renforcent la valeur diagnostique du pipeline, en démontrant à la fois une concordance avec les données short read précédentes, et sa capacité à détecter des événements supplémentaires non identifiés par les approches classiques. Par ailleurs, 20 constructions de minigènes, incluant des variations dans les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, MLH1, PMS2 et TP53, ont été séquencées en une seule expérience sur la plateforme P2Solo. L’analyse des données avec le pipeline MAGIC a permis d’annoter les isoformes générées à partir de ces constructions artificielles. Une comparaison avec les profils obtenus par électrophorèse capillaire des produits de RT-PCR est en cours. Les premières observations montrent que MAGIC offre une annotation structurée, exhaustive et standardisée des transcrits, inaccessible par les méthodes classiques. En combinant SOSTAR et MAGIC, nous proposons une solution intégrée pour l’analyse des isoformes, applicable à la fois aux échantillons biologiques et aux constructions artificielles à haut débit, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le diagnostic moléculaire et la recherche fonctionnelle.
Camille AUCOUTURIER (Caen), Nicolas GOARDON, Laurent CASTERA, Alexandre ATKINSON, Thibaut LAVOLE, Angélina LEGROS, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Dominique VAUR, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN
09:52 - 09:59 #49203 - SS112 Améliorer le diagnostic par RNA-seq dans les maladies rares grâce à RAINBOW, un outil bioinformatique de filtrage, annotation et mise en forme interactive des résultats de DROP.
SS112 Améliorer le diagnostic par RNA-seq dans les maladies rares grâce à RAINBOW, un outil bioinformatique de filtrage, annotation et mise en forme interactive des résultats de DROP.

Introduction : Le séquençage d’ARN (RNAseq), en permettant l’identification d’anomalies d’expression, d’épissage ou d’expression monoallélique, s’impose progressivement dans le diagnostic des maladies rares comme une analyse de premier plan en complément des séquençages génomiques. Cependant, les suites bioinformatiques telles que DROP génèrent des résultats riches mais non annotés, rendant leur interprétation complexe et chronophage. L’objectif de ce travail a été de développer RAINBOW (RNA-seq Annotation and Interpretation with Bioinformatics Organized Workflow), un outil destiné à appliquer des filtres spécifiques, enrichir les sorties via des annotations multi-sources et automatiser leur mise en forme interactive pour faciliter le diagnostic en maladies rares. Méthode : RAINBOW prend en entrée l’intégralité des tables générées par DROP pour les modules OUTRIDER, FRASER et MAE qui sont ensuite filtrées par une série de critères définis de façon empirique, combinant la significativité statistique (brute ou ajustée), la sévérité des événements (fold changes extrêmes pour OUTRIDER ou variations marquées de deltaPsi pour FRASER). L’outil intègre également les informations phénotypiques de chaque individu afin de mettre en évidence des candidats compatibles avec le tableau clinique. Une analyse ciblée est également possible sur liste de gènes d’intérêt fournie par l’utilisateur. Pour augmenter la spécificité, un module applique une blacklist ciblant notamment les familles MUC, HLA et OR. Les résultats conservés sont enrichis par des annotations issues de bases de données (OMIM, PubMed, PanelApp, GTEx, gnomAD, UCSC) puis organisés automatiquement en fichiers Excel interactifs par patient, intégrant macros VBA pour faciliter la priorisation et le suivi de l’interprétation. Résultats : Appliqué à une cohorte de 146 individus, RAINBOW s’exécute en une douzaine de minutes sur une station de travail équipée de 40 cœurs CPU et de 64 Go de RAM. Il génère pour chaque patient un fichier Excel unique structuré en onglets correspondant aux différents modules et filtres appliqués, enrichi de liens directs vers les bases de données, permettant une exploration rapide des données. Enfin, un système de cases à cocher permet à la fois d’assurer la traçabilité de l’analyse et de sélectionner les gènes candidats, afin de pouvoir les extraire et les intégrer dans le logiciel de gestion du laboratoire en vue de leur inclusion dans le compte rendu. Conclusion : RAINBOW offre un environnement reproductible et personnalisable pour transformer les sorties brutes de DROP en résultats cliniquement exploitables. Il vise à réduire le temps nécessaire à l’interprétation et à mieux exploiter le potentiel diagnostique du RNAseq. Les prochaines étapes consisteront à évaluer systématiquement sa sensibilité, sa spécificité et son impact réel sur le rendement diagnostique.
Clarisse BATTAULT (Angers), Céline DELLA MEA, Vincent PROCACCIO, Agnès GUICHET, Estelle COLIN, Louis LEGOFF, Céline BRIS
09:59 - 10:06 #48881 - SS113 Les variations de SMC1A, SMC3 ou NIPBL responsables de syndrome de Cornelia de Lange résultent en des altérations transcriptionnelles distinctes de l’haploinsuffisance de SMC3 : une étude isogénique dans des iPSCs humaines.
SS113 Les variations de SMC1A, SMC3 ou NIPBL responsables de syndrome de Cornelia de Lange résultent en des altérations transcriptionnelles distinctes de l’haploinsuffisance de SMC3 : une étude isogénique dans des iPSCs humaines.

Introduction. Le syndrome de Cornelia de Lange (CdLS) est une déficience intellectuelle syndromique causée par des variations pathogènes altérant le complexe cohésine, impliqué dans l’organisation de la chromatine et la régulation transcriptionnelle. Le CdLS est ainsi classé parmi les cohésinopathies, elles-mêmes incluses dans les transcriptomopathies. Si les effets transcriptomiques des variations de NIPBL ont été largement étudiés, ceux de SMC1A et SMC3, codant l’hétérodimère constitutif de la cohésine, restent peu caractérisés. Un mécanisme dominant négatif est suspecté pour ces variations, mais de rares patients porteurs de variations prédites perte de fonction de SMC3, présentant un phénotype neurodéveloppemental distinct du CdLS, ont également été rapportés. L’analyse transcriptomique de ces différents types de variations pourrait améliorer la compréhension de la physiopathologie du CdLS, mais aussi apporter une base moléculaire aux différences cliniques observées. Méthodes. Trois variations faux-sens hémizygotes de SMC1A, une variation faux-sens et une indel inframe hétérozygotes de SMC3, toutes causales de CdLS, ont été introduites par CRISPR/Cas9 dans des iPSCs dérivées d’un individu sain masculin. Quatre clones porteurs de variations perte de fonction hétérozygotes de SMC3 (SMC3+/–) ont également été générés. Les niveaux d’ARNm et protéiques de SMC1A, SMC3 et d’autres sous-unités de la cohésine ont été déterminés par RNA-seq et western blot. Une signature transcriptomique a été générée pour chaque condition. Résultats. Respectivement 125 et 308 gènes différentiellement exprimés ont été identifiés dans les clones porteurs de variations de SMC1A et SMC3 associées au CdLS (FC<0,8 ou >1,25, FDR<5%). Environ deux tiers étaient sous-exprimés, certains haploinsuffisants (pLI>0,9) et liés à des troubles neurodéveloppementaux partageant des éléments cliniques avec le CdLS. Une augmentation partagée du niveau d’ARNm STAG1, autre sous-unité de la cohésine, a été observée entre les deux signatures. Les iPSCs SMC3+/- ne présentaient presque aucun gène significativement dérégulé, malgré une réduction confirmée des niveaux d’ARNm et de protéine SMC3, cohérente avec une dégradation par NMD. Discussion. Les signatures transcriptomiques spécifiques des variations faux-sens/inframe de SMC1A et SMC3, obtenues à partir d’un modèle isogénique mimant un stade embryonnaire précoce, impliquent des gènes dont les modifications d’expression pourraient contribuer à la physiopathologie du CdLS. Nous montrons que les variations hétérozygotes perte de fonction de SMC3, soumises au NMD, n’induisent pas de dérégulation transcriptionnelle comparable à celles retrouvées dans les cellules porteuses de variations causales du CdLS pour SMC3, SMC1A ou NIPBL. Pour cela nous émettons l’hypothèse que d’autres fonctions du complexe cohésine que celui de la régulation de l’expression génique seraient impliquées dans la perte de fonction de SMC3.
Mathilde QUIBEUF (Rouen), Anne ROVELET-LECRUX, Catherine SCHRAMM, Myriam VEZAIN, Céline DERAMBURE, Benoit BERGK-PINTO, Anne-Claire RICHARD, Pascal CHAMBON, Pascale SAUGIER-VEBER, Magalie LECOURTOIS, Gaël NICOLAS, Kévin CASSINARI
10:06 - 10:13 #49551 - SS114 Le taux de saut de l’exon 10 d’OCA2 module la pigmentation : du phototype clair à l’albinisme.
SS114 Le taux de saut de l’exon 10 d’OCA2 module la pigmentation : du phototype clair à l’albinisme.

La perte de fonction d’OCA2, un acteur clé de la pigmentation, provoque l’albinisme oculo-cutané de type 2. Chez l'homme et plusieurs autres espèces mammifères, un transcrit alternatif d’OCA2 dépourvu de l'exon 10 est exprimé à de faibles niveaux. Nous avons découvert que les niveaux de saut de l'exon 10 sont étroitement modulés par des variants bénins et pathogènes. Il en résulte une association dose-dépendante entre saut d’exon et hypopigmentation sur un spectre continu, allant de la variation physiologique de la couleur de la peau et des cheveux à l'albinisme. Notre étude identifie le SNV exonique synonyme le plus fréquent d’OCA2, rs1800404-T (c.1065G>A/pAla355=), comme un variant susceptible d'avoir un impact fonctionnel sur les niveaux de mélanogénèse dans des contextes pathologique et physiologique, en fonction de l'haplotype dans lequel il est intégré. Notamment, nos études d'association révèlent que rs1800404-T est étroitement corrélé à une pigmentation plus claire de la peau et des cheveux dans une population européenne (UK Biobank) comme cela a été observé dans d'autres populations à travers le monde. Cette étude apporte des informations nouvelles et importantes sur la modulation du saut d'exon, qui présente un intérêt général pour l'amélioration du diagnostic génétique ainsi que pour la compréhension du déterminisme génétique complexe de la pigmentation et du seuil de pathogénicité. En outre, cette étude ouvre la voie vers l'élucidation de la variabilité des phénotypes qui dépendent de la pigmentation, tels que le développement de la rétine et l'acuité visuelle qui sont altérés chez les sujets atteints d’albinisme. https://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1011801
Elina MERCIER, David-Alexandre TRÉGOUËT, Sébastien CAMPAGNE, Vincent MICHAUD, Benoît ARVEILER, Sophie JAVERZAT (BORDEAUX)
10:13 - 10:20 #49628 - SS115 ARN messagers et ARN circulaires : décryptage d’une relation loin des projecteurs.
SS115 ARN messagers et ARN circulaires : décryptage d’une relation loin des projecteurs.

Les ARN circulaires (ARNcirc) constituent une classe d’ARN peu connue, produits par rétro-épissage à partir des mêmes précurseurs que les ARN messagers (ARNm). Il est supposé qu’un équilibre physiologique entre ARNm et ARNcirc existe, pouvant être rompu par compétition entre épissage linéaire et rétro-épissage. La rupture de cet équilibre pourrait ainsi être un nouveau mécanisme qui initie ou participe au développement pathologique. Nous avons testé cette hypothèse dans deux modèles, le cancer colorectal et le cancer du sein, à l’aide d’une technique dédiée qui permet l’analyse conjointe du couple ARNm-ARNcirc sur un panel de gènes impliqués dans les prédispositions aux cancers [1]. Dans la collection nationale DOCC de patients suspects de prédisposition au cancer colorectal mais restant sans diagnostic génétique, l’analyse de 716 échantillons sanguins comparés à 249 témoins a révélé une augmentation significative du ratio ARNcirc/ARNm global sur 23 gènes (×1,93 ; p<2×10⁻¹⁶), notamment pour POLD1 (×3,11 ; p=5,2×10⁻⁸). L’observation est particulièrement intéressante car cette augmentation est causée par l’ARNcirc POLD1 qui lie l’exon 3 à l’exon 2 et dont le caractère oncogène vient d’être démontré [2]. Nous n’avons cependant pas mis en évidence d’augmentation de cet ARNcirc dans des tissus colorectaux FFPE (34 tumeurs vs 30 normaux adjacents). En revanche, la distinction entre 21 tumeurs MSS et 13 tumeurs MSI montre une diminution des ARNcirc dans les tumeurs MSS. Dans le cancer du sein, l’analyse de 112 tissus FFPE tumoraux et 45 normaux adjacents a montré une diminution significative du ratio ARNcirc/ARNm sur 28 gènes liés à la recombinaison homologue, suggérant une diminution des ARNcirc liée à la prolifération cellulaire. Nous avons validé cette observation en montrant l’absence d’ARNcirc dans 138 lignées lymphoblastoïdes et PBMC en culture. Afin de mieux comprendre la répartition des ARNm et ARNcirc, nous avons ensuite réalisé une analyse de transcriptomique spatiale (BaseScope) sur 10 tissus FFPE de cancers du sein triple-négatifs et révélé une localisation distincte des ARNcirc et des ARNm de BRCA1, suggérant une régulation cellule spécifique. Nos résultats montrent aussi une abondance d’ARNcirc avec plus de 900 jonctions circulaires identifiées pour 58 gènes, abondance méconnue car ces ARN, dépourvus de queue polyA, ne sont pas capturés par les protocoles classiques. Les profils de rétro-épissage varient qualitativement et quantitativement selon les gènes et les tissus étudiés, à l’image de l’épissage alternatif pour les ARN messagers. Au total, nous n’avons pas montré de compétition entre ARNm et ARNcirc dans les modèles étudiés, mais une relation de production messager-circulaire synergique et tissu-dépendante ainsi qu’un déséquilibre en relation avec la prolifération et les voies moléculaires impliquées (MSI vs MSS). [1] Levacher et al., Cancers, 2023 [2] Zhao et al., Journal of Translational Medicine, 2025
Corentin LEVACHER (ROUEN), Aurélie DROUET, Sabine VAUTIER, Camille CHARBONNIER, Françoise CHARBONNIER, Edwige KASPER, Jacques MAUILLON, Nathalie PARODI, Florent MARGUET, Marick LAÉ, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Philippe RUMINY, Claude HOUDAYER
10:20 - 10:30 Questions / Table Ronde.
Salon Ambassadeurs 2/3

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WS2
09:00 - 10:30

WORKSHOP DPN
L’incertitude en DPN

Le diagnostic prénatal (DPN) a connu une avancée rapide ces dernières années, portée par l'évolution des technologies de séquençage, l'élargissement des panels d'analyse et la diffusion des tests non invasifs. Ce progrès, bien qu'il offre des possibilités inédites de détection, introduit également une nouvelle complexité : celle de l'incertitude. Variants de signification inconnue, anomalies de découverte fortuite, phénotypes incomplets ou imprévisibles — autant de situations qui mettent à l’épreuve les médecins, les conseillers en génétique, et les familles concernées. Ce workshop vise à explorer les multiples facettes de l’incertitude en DPN : comment elle est générée, perçue, partagée et gérée dans la pratique clinique. À travers des présentations de cas, des discussions et des retours d’expérience, nous partagerons notre vécu.
Salon Ambassadeurs 1/3

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WS3
09:00 - 10:30

WORKSHOP DOME
L'analyse dont vous êtes le héros !

Analyse génétique, formats de fichiers, pièges d’alignement, filtrage malin… Saurez-vous prendre les bonnes décisions pour résoudre une enquête génomique ?
Un atelier interactif et ludique où vous êtes aux commandes d’un pipeline bioinformatique réel.
L'association DOME (Données | Omiques | Médecine de précision | Empowerment) se consacre à la promotion de la médecine de précision à travers le prisme de l'analyse de données omiques et l'intégration de l'intelligence artificielle en santé.
Zone 1 - Salle 6

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WS4
09:00 - 10:30

WORKSHOP PFMG (Plan France Génomique)

Cette session aborde le bilan de la première phase du Plan France Médecine Génomique, les perspectives à venir, les enjeux liés aux données génomiques (réglementation, réutilisation, données incidentes) et la place des patients dans une approche éthique et participative.
09:00 - 10:30 Présentation sur le plan avec les principaux points à mettre en avant en terme d'évaluation de la première phase et la suite, les attentes, les réflexions, la mise en place de groupes de travail sur différents sujets dans le modèle des maladies rares. La prise en compte des difficultés notamment pour le cancer en tumoral. Serait abordée aussi la question du partage des données et de leur utilisation pour la recherche, le CAD. Frédérique NOWAK (Coordinatrice du PFMG2025) (Conférencier, Paris)
09:00 - 10:30 Réflexion sur les données incidentes, la réglementation, la publication des bonnes pratiques cliniques par l'agence de biomédecine. Le portage et la réutilisation des données au niveau diagnostique et de recherche. Pascale LEVY (Généticien) (Conférencier, Agence de la Biomédecine)
09:00 - 10:30 La démocratie en santé, un modèle translationnel, le côté éthique avec tout le questionnement sur l'information des patients, la place des différents acteurs avec différents niveau d'expertise généticiens, cancérologues conseiller sen génétique, la recherche participative, le dépistage, le parcours de soin. Sandrine DE MONTGOLFIER (Maître de conférence) (Conférencier, PARIS)
Zone 1 - Salle 1

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WS5
09:00 - 10:30

WORKSHOP OUTRE-MER

Modérateurs : Caroline ABADIE (Oncogénétique) (NANTES), Didier LACOMBE (PU-PH) (Bordeaux)
La pratique de la génétique clinique en territoire ultra-marin* représente un défi, à la fois en raison des spécificités démographiques, sociales et culturelles, mais aussi des particularités génétiques des populations locales. Ces territoires, souvent éloignés et caractérisés par une diversité ethnique et génétique importante, rencontrent des enjeux spécifiques dans l’accès aux soins, le diagnostic et le suivi des maladies rares. En outre, l’éloignement géographique, le faible nombre de médecins spécialistes et les contraintes logistiques compliquent la mise en œuvre des avancées récentes de la génétique médicale. Pourtant, ces particularités offrent aussi des opportunités pour mieux comprendre les maladies génétiques dans des contextes particuliers, contribuant ainsi à l'élargissement des connaissances scientifiques et à l'adaptation des soins aux réalités locales. Au cours des Assises de Génétique Humaine et Médicale 2026, le workshop « Outre-Mer » offrira l'opportunité de discuter des stratégies mises en place dans les territoires ultra-marins pour garantir à leur population un accès à la génétique.
* Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM) : la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et Mayotte ; et Collectivités d’Outre-Mer (COM) : essentiellement la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie
09:00 - 10:30 ALLELFOUNDER : Une application pour la modélisation et l'analyse d'effets fondateurs responsables de pathologies génétiques dans l’Océan Indien. Patrick MUNIER (Technicien de laboratoire CS) (Intervenant, Saint-Denis), Fanny FERROUL (Assistante-Spécialiste) (Intervenant, La Réunion)
09:00 - 10:30 Le point sur le Larsen de La Réunion (B4GALT7-linkeropathie) : aspects anténataux, néonataux et évolution sur les 3 premières années de la vie. Jean-Luc ALESSANDRI (PH) (Intervenant, Saint-Denis (La Réunion))
09:00 - 10:30 Bilan et Perspectives du Premier Congrès des Maladies Rares en Guyane. Mody DIOP (Généticien) (Intervenant, CAYENNE)
09:00 - 10:30 Maladies Rares NeuroDégénératives, spécificités martiniquaises - Focus sur une SLA familiale avec anticipation. Anna-Gaëlle GIGUET-VALARD (conseiller génétique, PhD) (Intervenant, Fort-de-France)
09:00 - 10:30 Singularités de la génétique en Nouvelle-Calédonie : population, organisation, effet fondateur. Catherine CHARLIER (Praticien hospitalier) (Intervenant, NOUMEA, Nouvelle-Calédonie)
09:00 - 10:30 Bilan et perspectives de 3 années de prescriptions génomiques Maladies Rares en Guadeloupe. Kara RANGUIN (Chargée de Parcours Génomique) (Intervenant, GUADELOUPE)
09:00 - 10:30 Activité de cytogénétique distancielle - Solution pour palier au déficit démographique ? Organisation innovante au CHU de La Réunion. Tristan CELSE (Praticien Hospitalier) (Intervenant, Grenoble)
09:00 - 10:30 Situation de la génétique à Mayotte et circuit des prélèvements. Anrifati HAROUNA (CONSEILLERE EN GENETIQUE) (Intervenant, MAMAOUDZOU)
09:00 - 10:30 Activités Outre-mer / AURAGEN. Christine VINCIGUERRA (PU PH) (Intervenant, LYON)
Zone 1 - Salle 3
10:30 PAUSE - VISITE DES STANDS - CONSULTATION DES EPOSTERS
11:00

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WS6
11:00 - 12:30

WORKSHOP NGS DIAG
Interprétation des variants : nouveautés et guide pratique à travers des cas cliniques

Ce workshop propose un tour d'horizon des principaux pièges dans l'interprétation des variants et de leur classification selon les recommandations NGS-Diag/ACMG/AMP. Les participants renforceront leur maîtrise des critères de classification au cours d'un atelier interactif basé sur des cas cliniques concrets. Les dernières nouveautés sur l'interprétation de variants seront également abordées pour rester à jour avec les évolutions du domaine.
Salon Ambassadeurs 2/3

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WS7
11:00 - 12:30

WORKSHOP NEURO GENETIQUE SFNG
Continuum entre les pathologies neurodéveloppementales et neuroévolutives

Dans les maladies neurologiques à début tardif, les symptômes apparaissent entre 40 et 60 ans, bien que l’anomalie génétique soit présente dès la conception.
Des recherches ont clairement démontré l’existence d’altérations neurodéveloppementales précoces dans la maladie de Huntington, susceptibles de préparer le terrain à son expression tardive. À l’inverse, certaines affections du développement, avec une expression clinique dès la naissance, peuvent évoluer au fil du temps vers des pathologies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson.
Ce workshop explorera les liens entre troubles neurodéveloppementaux et maladies neuroévolutives à début tardif : points communs, divergences, mécanismes moléculaires impliqués et manifestations cliniques.
Salon Ambassadeurs 1/3

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WS8
11:00 - 12:30

WORKSHOP BioInfoDiag
La génétique IA pas mieux!

L'association BioInfoDiag vous propose un atelier interactif pour mieux appréhender l'IA et notamment les grands modèles de langages (LLM). BioInfoDiag vise à regrouper les différentes communautés d’utilisateurs et de développeurs d’algorithmes et de pipelines bioinformatiques pour le diagnostic et la prise en charge des pathologies humaines en lien direct ou indirect avec la génomique.
Zone 1 - Salle 6

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WS9
11:00 - 12:30

WORKSHOP DI Réseau : RéDDI
Génétique des Troubles du développement Intellectuel, workshop organisé par le réseau réDDI

Le réseau réDDI, qui réunit des généticiens moléculaires, cytogénéticiens et cliniciens, a pour objectif de favoriser le partage de savoirs, l’échange d’expertises et la diffusion des avancées scientifiques et technologiques autour des Troubles du développement Intellectuel et autres Troubles du Neurodéveloppement. Ce workshop sera l’occasion de présenter de nouveaux gènes impliqués dans les TDI/TND, de discuter de l’impact des évolutions technologiques récentes sur le taux de diagnostic, du développement de modèles d’études cellulaires et animaux pour les TDI/TND, ainsi que de cas cliniques complexes.
Zone 1 - Salle 1

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WS10
11:00 - 12:30

WORKSHOP CYTOGENOMIQUE ONCOLOGIQUE
ADN circulants en cancérologie

11:00 - 12:30 Fragmentomique sur ADN circulant - GFCO. Simon GARINET (Conférencier, Paris)
11:00 - 12:30 Nouvelles technologies appliquées à l'ADN circulant - GFCO. Romain BOIDOT (Conférencier, DIJON)
11:00 - 12:30 Découverte de prédisposition au cancer à partir de l'ADN circulant - SFMPP. Benoist CHIBAUDEL
11:00 - 12:30 Pratique de l'ADN circulant en génétique et découverte incidente en cancérologie - SFMPP. Margot COMEL (Interne) (Conférencier, Montpellier)
Zone 1 - Salle 3
12:30 ATELIERS DEJEUNER SPONSORISÉS / TEMPS LIBRE POUR DEJEUNER
12:40

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INDC13
12:40 - 13:40

ATELIER DEJEUNER OXFORD NANOPORE TECHNOLOGIES

12:40 - 13:40 Introduction AS HCP/PGX and WGS 24H. Cora VACHER
12:40 - 13:40 Deployment and use of Nanopore sequencing in the tumor genetics department of Gustave Roussy. Voreak SUBBING (Intervenant, Paris)
12:40 - 13:40 Assessing the potential clinical utility of ONT sequencing.
Salon Ambassadeurs 2/3

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INDD13
12:40 - 13:40

ATELIER DEJEUNER SEQONE

Salon Ambassadeurs 1/3

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INDE13
12:40 - 13:40

ATELIER DEJEUNER EUROFINS BIOMNIS

Zone 1 - Salle 6

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INDF13
12:40 - 13:40

ATELIER DEJEUNER BIOMARIN

Zone 1 - Salle 1

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INDG13
12:40 - 13:40

ATELIER DEJEUNER SANOFI

Zone 1 - Salle 3
13:45

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A14
13:45 - 14:15

Discours d'ouverture.

Louis Lumiere
14:15

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A15
14:15 - 16:15

CONFERENCE PLENIERE 1
Les mitochondries en santé et pathologie humaine

14:15 - 14:45 Pesticides SDHi : des perturbateurs mitochondriaux à potentiel cancérigène. Sylvie BORTOLI (Conférencier, Paris)
14:45 - 15:15 Voies dérégulées dans l'ataxie de Friedreich : neuroinflammation dans la progression de la maladie et ciblage thérapeutique. Hélène PUCCIO (Research Director Inserm) (Conférencier, Illkirch)
15:15 - 15:45 Pathologies liées à CHCHD10 : du gène au traitement. Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER (PU-PH) (Conférencier, Nice)
15:45 - 16:15 Brain organoid models of mitochondrial and neurological disorders. Alessandro PRIGGIONE (Conférencier, Düsseldorf, Allemagne)
Louis Lumiere
16:15 PAUSE - VISITE DES STANDS - CONSULTATION DES EPOSTERS
17:00

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A17
17:00 - 18:30

Sessions simultanées 01
Genetique tumorale

Modérateurs : Cornel POPOVICI (Marseille), Etienne ROULEAU (Praticien Spécialiste) (VILLEJUIF)
17:00 - 17:15 #49095 - SS001 Diagnostic des tumeurs rares : quand le séquençage long fait court.
SS001 Diagnostic des tumeurs rares : quand le séquençage long fait court.

Introduction : Les récents progrès des technologies de séquençage ont considérablement affiné la caractérisation des tumeurs en permettant une analyse détaillée des altérations génétiques, des profils transcriptomiques, ainsi que l’analyse de la méthylation de l’ADN. Combinées aux données pathologiques, ces informations moléculaires sont devenues essentielles pour une classification précise des tumeurs au diagnostic, offrant ainsi une meilleure évaluation pronostique et la mise en œuvre de stratégies thérapeutiques plus adaptées. Actuellement, l’obtention de ce panorama moléculaire complet nécessite le recours à plusieurs techniques, ce qui entraîne souvent des délais prolongés et des coûts élevés. Un enjeu majeur réside donc dans le développement d’une méthode intégrée capable de détecter simultanément les variations du nombre de copies, les réarrangements structuraux et d’établir une classification fondée sur le profil tumoral de méthylation, le tout de manière rapide et efficace. Matériel et Méthodes : Dans cette étude, nous avons appliqué le séquençage long reads Nanopore, couplé à un enrichissement par adaptive sampling, à une série de 20 tumeurs rare pédiatriques et de l’adulte, préalablement caractérisées par des panels conventionnels short reads et par séquençage ARN. La cohorte était composée de neuf tumeurs cérébrales, une tumeur rhabdoïde et dix sarcomes. Les régions enrichies comprenaient une liste de gènes impliqués dans des fusions d’intérêt et remaniements de structures dans ces entités tumorales. Les reads rejetés de l’adaptive sampling, d’une taille moyenne de 400pb, ont permis de construire le profil de nombre de copies génomique ainsi que d’analyser la méthylation des CpG à l’échelle du génome entier. Résultats : Notre approche a permis de détecter avec succès l’ensemble des variants structuraux cliniquement pertinents et classants. Certains variants de structures, tels que les duplications internes en tandem, parfois difficiles à identifier avec les techniques short reads classiques, ont été facilement détectés par séquençage Nanopore. Ce résultat souligne là encore l’intérêt du séquençage long read pour l’identification précise de points de cassures introniques, ainsi que pour la caractérisation fine des remaniements de grande taille. De plus, nous avons généré, à partir du même échantillon d’ADN, des profils génomiques de variations du nombre de copies et des données de méthylation de haute qualité, permettant une classification moléculaire intégrée. Discussion : Ces résultats démontrent la forte concordance de cette méthode unifiée avec les approches standards et soulignent l’intérêt du séquençage Nanopore en tant qu’outil puissant et rapide pour une caractérisation complète des tumeurs. Ne nécessitant qu’un seul échantillon et offrant un traitement technique accéléré, cette approche s’inscrit pleinement dans l’objectif clinique d’optimiser les délais diagnostiques et d’améliorer la prise en charge des patients.
Elisa LEMAITRE (Paris), Mathilde FILSER, Kevin MERCHADOU, Christine BOURNEIX, Samantha ANTONIO, Guillaume CHOTARD, Franck AH-PINE, Yves REGUERRE, Mathilde BONNOT, Homa ADLE-BIASSETTE, Arnault TAUZIEDE-ESPARIAT, Pascale VARLET, Sophie EL ZEIN, Joanna CYRTA, Dan Christian CHIFOREANU, Francisco LLAMAS-GUTIERREZ, Kevin BECCARIA, Thomas BLAUWBLOMME, Karima MOKHTARI, Ahmed IDBAIH, Daniel ORBACH, Delphine GUILLEMOT, Gaelle PIERRON, Victor RENAULT, Djihad HADJADJ, Eric PASMANT, Francois DOZ, Franck BOURDEAUT, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON
17:15 - 17:30 #49275 - SS002 Reset-mpnst : reprogrammation épigénétique et structuration des épigénomes dans la tumorigenèse des tumeurs malignes des gaines des nerfs.
SS002 Reset-mpnst : reprogrammation épigénétique et structuration des épigénomes dans la tumorigenèse des tumeurs malignes des gaines des nerfs.

L’altération de l’identité cellulaire est une caractéristique commune à de nombreux cancers. Son rôle précis dans la tumorigenèse reste toutefois mal compris. Les tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques (MPNST) constituent un modèle pertinent pour étudier la contribution de ces altérations dans la progression tumorale. Le développement de ces sarcomes rares implique le plus souvent la perte des deux allèles du gène NF1 (neurofibromine 1) au sein des cellules de Schwann tumorales. NF1 est un gène suppresseur de tumeurs codant un régulateur négatif de la voie RAS-MAPK. La perte séquentielle d’autres gènes clés a également été identifiée, notamment SUZ12 et EED qui codent des sous-unités du complexe PRC2 (polycomb repressive complex 2). Le PRC2 permet le maintien de la répression transcriptionnelle lors du développement et de la différenciation cellulaire, via la triméthylation de la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27me3). Il a été montré que la perte de H3K27me3 dans les MPNST est un biomarqueur clinique de la perte de fonction de PRC2, et qu’elle constitue également un marqueur de mauvais pronostic. De plus, des travaux récents ont mis en évidence dans les MPNST, une corrélation entre la perte du PRC2 et l’expression de gènes marqueurs des cellules de la crête neurale, les cellules progénitrices des cellules de Schwann. Dans le projet RESET, nous cherchons à comprendre l’impact fonctionnel de la perte du PRC2 sur les changements d’identité des cellules tumorales. Pour cela, nous avons utilisé une lignée immortalisée de cellules de Schwann humaines NF1-/- et induit un KO du PRC2, via la technologie CRISPR-Cas9. Nos analyses transcriptomiques (RNA-seq et RT-qPCR) montrent que la perte de PRC2 induit l’expression de gènes associés aux processus de développement, en particulier des marqueurs précoces de la différenciation des cellules de la crête neurale. À l’échelle de l’épigénome (méthylation de l’ADN, ChIP-seq et HiChIP), nous observons un remodelage global du paysage chromatinien, avec des modifications des marques d’histones activatrices (H3K27ac, H3K4me1 et H3K4me3) et une augmentation du nombre de boucles d’interactions dans le génome. Nous mettons notamment en évidence un nouveau mécanisme impliquant des interactions promoteur–enhancer pouvant expliquer la surexpression de gènes marqueurs de la crête neurale. Ainsi, nous confirmons que les pertes de fonctions combinées du régulateur épigénétique PRC2 et du gène suppresseur de tumeur NF1 induisent une reprogrammation épigénomique, conduisant à un processus de dédifférenciation des cellules de Schwann vers un état de cellules de la crête neurale.
Alix MARTIN (Paris), Eric PASMANT, Djihad HADJADJ
17:30 - 17:45 #49542 - SS003 Classification histo-moléculaire des tumeurs cérébrales : résultats de l’analyse de l’ADNg tumoral de 70 tumeurs avec un panel de séquençage de nouvelle génération dédié.
SS003 Classification histo-moléculaire des tumeurs cérébrales : résultats de l’analyse de l’ADNg tumoral de 70 tumeurs avec un panel de séquençage de nouvelle génération dédié.

L’identification de biomarqueurs spécifiques des tumeurs cérébrales permet, en complément des critères histopathologiques, un diagnostic précis. Ainsi, pour les gliomes infiltrants de l’adulte, la classification OMS 2021 identifie 3 sous-types histomoléculaires et 3 grades d’agressivité : les astrocytomes grade OMS 2 à 4 (IDH1/IDH2 mutés), les oligodendrogliomes grade OMS 2 et 3 (IDH1/IDH2 mutés et co-délété 1p/19q) et les glioblastomes grade OMS 4 (pTERT muté et/ou EGFR amplifié et/ou gain du chromosome 7 associé à une perte du chromosome 10). Dans notre étude, l’ADNg tumoral extrait de 70 tumeurs cérébrales FFPE a été analysé par NGS avec un panel dédié VariantPlex™ Archer™ permettant la détection de SNV, de small indels et de CNV au niveau de biomarqueurs d’intérêt incluant les gènes IDH1, IDH2, TERT, Histones H3, ATRX, TP53, BRAF, CDKN2A, CDKN2B, EGFR, MYC, MYCN. Pour 16 tumeurs, une recherche d’isoforme oncogénique et de transcrits de fusion avec un panel FusionPlex® Lung Archer™ a également été réalisé. 50 tumeurs correspondaient à un diagnostic histologique initial de gliome : 15 astrocytomes (grade OMS 2 (n=8), 3 (n=4) et 4 (n=3)), 4 oligodendrogliomes (grade OMS 2 (n=3) et 3 (n=1)), 11 glioblastomes, 12 gliomes d’interprétation difficile ou de différenciation ambigüe, 1 gliome des voies optiques, 1 gliome infiltrant de haut grade de type pédiatrique, 3 astrocytomes pilocytiques et 3 xanthoastrocytomes pléomorphes. Les autres types tumoraux étaient : 1 gangliogliome, 5 méningiomes, 3 tumeurs épendymaires, 1 tumeur pinéale et 1 neurofibrome diffus. Pour les 9 dernières lésions étudiées, le caractère tumoral était difficile à établir. Les séquençages ont été réalisés sur des systèmes MiSeq Illumina et les résultats ont été analysés avec la suite Archer™ Analysis Version 7.3.2. Le profil moléculaire identifié pour 39 tumeurs était concordant avec l’histologie. Pour 16 tumeurs d’interprétation difficile (fragments de petites tailles) ou ambigüe, l’identification d’anomalies moléculaires pathognomoniques a permis un diagnostic. De plus, les résultats moléculaires ont contribué à la reclassification de 6 tumeurs. A titre d’exemple, une petite lésion pour laquelle les aspects morphologiques et immunohistochimiques étaient en faveur d’une tumeur bénigne de type astrocytome pilocytique a finalement été classée en tumeur neuroépithéliale NOS au regard de la détection d’un transcrit de fusion FGFR3 :: TACC3 généralement associé à des gliomes infiltrants de haut grade. Enfin un haut grade moléculaire (OMS 3 et 4) a finalement été conclu pour 9 tumeurs morphologiquement de bas grade suite à l’identification d’un variant pathogène du gène TERT ou d’une délétion des gènes CDKN2A / CDKN2B. Notre approche NGS dédié permet un typage moléculaire précis aujourd’hui indispensable pour la classification OMS 2021 des tumeurs cérébrales. Les biomarqueurs identifiés permettent de prédire le pronostic et d’adapter la prise en charge thérapeutique.
Aude LAMY (Rouen), France BLANCHARD, Adrien DECEUNINCK, Louison LEBLOND, Jean-Christophe SABOURIN, Florent MARGUET
17:45 - 17:52 #49624 - SS004.1 BRCA1 et RAD51C : de la méthylation tumorale à la méthylation constitutionnelle dans le cancer de l’ovaire.
SS004.1 BRCA1 et RAD51C : de la méthylation tumorale à la méthylation constitutionnelle dans le cancer de l’ovaire.

La méthylation tumorale des gènes impliqués dans la recombinaison homologue, notamment BRCA1 ou RAD51C, est une altération épigénétique retrouvée dans certains cancers de l’ovaire présentant une signature HRD (Homologous Recombination Deficient), marqueur théranostique essentiel en cas d’atteinte ovarienne. La méthylation constitutionnelle de ces gènes, potentiellement impliquée dans la prédisposition au cancer, reste peu explorée en pratique clinique. Ce projet vise à évaluer la fréquence des méthylations constitutionnelles chez des patientes présentant une méthylation tumorale ovarienne de BRCA1 ou RAD51C. Entre janvier 2024 et juin 2025, les patientes de l’Institut Curie atteintes d’un carcinome séreux de haut grade avec une signature tumorale HRD et sans variant pathogène (VP) des gènes BRCA1 ou 2 ont bénéficié d’une étude de méthylation de BRCA1 et RAD51C. Lorsqu’une méthylation était présente, elle a été recherchée en constitutionnel, lorsqu’un prélèvement était disponible. Les données cliniques, histologiques et la réponse au traitement ont été extraites des dossiers médicaux. Parmi les tumeurs de 290 patientes ayant eu une analyse de la HRD et des gènes BRCA1/2, 117 présentaient une signature HRD (40%) : 53 (45%) avec un VP ou probablement pathogène de BRCA1 ou BRCA2. Les 64 tumeurs HRD sans VP de BRCA1 et BRCA2 ont eu une analyse de la méthylation tumorale du promoteur de BRCA1 et RAD51C. Sur ces 64, 37 tumeurs présentaient une méthylation de BRCA1 (n=32) ou de RAD51C (n=5). Une recherche de méthylation constitutionnelle a été réalisée pour 26 d’entre elles : 17 présentaient une méthylation constitutionnelle de BRCA1 et aucune de RAD51C. Au total, nous avons identifié 17 patientes avec une méthylation constitutionnelle de BRCA1. Il s’agit pour toutes d’une méthylation constitutionnelle en mosaïque à faible taux (<10%). L’âge médian des femmes porteuses d’une méthylation constitutionnelle BRCA1 était de 54 ans (35 ans – 76 ans). En comparaison, l’âge médian au diagnostic des cancers de l’ovaire en population générale est de 70 ans. Quatre patientes, parmi les 37 dont la tumeur est méthylée, ont un antécédent de cancer du sein (2 tumeurs triple-négatifs, 2 RH+). Deux d’entre elles ont une méthylation constitutionnelle de BRCA1 et leur cancer du sein (1 TN et 1 RH+) est HRD, comme leur cancer de l’ovaire. La méthylation constitutionnelle de BRCA1 en mosaïque a déjà été décrite comme associée à un surrisque modéré de cancer du sein, en particulier triple négatif, et de cancer de l’ovaire. Nous confirmons cette association en décrivant en âge au diagnostic du cancer de l’ovaire plus jeune chez ces patientes et une association à des cancers du sein. Ces données préliminaires soulignent l’intérêt d’intégrer la recherche de méthylation tumorale puis constitutionnelle de BRCA1 en routine diagnostique. L’utilisation de ces informations pour la prise en charge thérapeutique, la surveillance et le conseil génétique sont encore à préciser.
Victoire MONTECALVO (paris), Samia MELAABI, Elsa HUA, Olfa TRABELSI GRATI, Marie-Charlotte VILLY, Celine CALLENS, Ivan BIECHE, Dominique STOPPA-LYONNET, Eric PASMANT, Chrystelle COLAS
17:52 - 17:59 #49769 - SS004.2 Altérations et méthylation du gène RAD51C : un des trois gènes clefs du déficit en recombinaison homologue (HRD) dans le cancer de l'ovaire.
SS004.2 Altérations et méthylation du gène RAD51C : un des trois gènes clefs du déficit en recombinaison homologue (HRD) dans le cancer de l'ovaire.

Introduction Le cancer séreux de l’ovaire de haut grade (HGSOC) est fréquemment associé à un déficit en recombinaison homologue (HRD), biomarqueur prédictif majeur de la sensibilité aux inhibiteurs de PARP (PARPi). Le calcul du score HRD est limité lorsque la cellularité tumorale est inférieur à 20 %. Nous avons montré que la méthylation du promoteur de BRCA1 constitue un indicateur robuste du statut HRD, même dans des échantillons pauvres en cellules tumorales (Blanc-Durand F et al. Cancer. Clin Cancer Res. 2023 Aug 15;29(16):3124-3129). Nous avons également exploré la méthylation du promoteur du gène RAD51C, un autre gène crucial de la voie de la recombinaison homologue. La recherche du statut de la méthylation des promoteurs des gènes de l'HR pourrait mieux expliquer ou prédire l’HRD et permettre une stratification plus précise des patients, en particulier dans les cas où le contenu tumoral est limité. L’étiologie du statut HRD est donc définie à la fois par les variants délétères dans les gènes majeurs de l’HRD et par les méthylations de leur promoteurs. Matériels et méthodes Un total de 671 échantillons (tissus FFPE et ascites) de cancers de l’ovaire et de l’endomètre a été analysé. Le séquençage ciblé (SureSelect XT HS2, GIScar, panel interne) a permis l’identification des variants via le pipeline Grio-Dx v3.0. Le score d’instabilité génomique (GIS) a été calculé avec GIScar (Centre François Baclesse) ou sWGS (Sophia Genetics). La méthylation des promoteurs des gènes BRCA1 et RAD51C a été évaluée par ddPCR après conversion au bisulfite (EpiTect Bisulfite Kits, QIAGEN, Stilla Technologies). Résultats Sur l’ensemble des 671 échantillons analysés, 43,2 % (290/671) présentaient un profil HRD. Parmi ces échantillons HRD : 46,6 % (135/290) sont associés à un variant génétique délétère des gènes BRCA1/BRCA2 ; 1,0 % (3/290) PALB2 ; 0,3 % (1/290) RAD51D ; 1,7 % (5/290) RAD51C. Parmi les 146 cas HRD sans variant génétique délétère, la méthylation du promoteur du gène BRCA1 a pu être analysée dans 108 échantillons, révélant une méthylation dans 60,2 % des cas (65/108). Dans les échantillons HRD et non altérés sur BRCA1/2 (43 échantillons), la méthylation de RAD51C a été étudiée dans 28 cas et détectée dans 25 % (7/28). En extrapolant, les anomalies de RAD51C (mutations + méthylations) représentent 6,6 % des cas HRD, ce qui place ce gène en troisième position après BRCA1 et BRCA2. Néanmoins, 15,2 % des profils HRD restent inexpliqués, incluant 4,8 % de VUS dans BRCA1/2. En conclusion Les altérations du gène RAD51C (mutations et méthylation) constituent un biomarqueur significatif du statut HRD et doivent être systématiquement recherchées sur les tumeurs HRD BRCA1/2 sauvage. Leur intégration en routine diagnostique permet d’affiner la stratification moléculaire et d’optimiser l’accès aux PARPi dans le cancer de l’ovaire.
Roseline TANG, Voryak SUYBENG, Olfa TRABELSI GRATI (Paris), Céline Sengul KARA, Cassandre FRANÇOIS, Monali TAILOR, Emine SIMSEK, Hela SASSI, Yahia ADNANI, Victor GONDRAN-TEILLER, Ludovic LACROIX, Félix BLANC-DURAND, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
17:59 - 18:14 #49887 - SS005 Apport du Séquençage d’Exome Tumoral dans les phénotypes extrêmes de cancers : résultats complémentaires de l’étude EX²TRICAN.
SS005 Apport du Séquençage d’Exome Tumoral dans les phénotypes extrêmes de cancers : résultats complémentaires de l’étude EX²TRICAN.

Contexte Les phénotypes extrêmes en cancer (PEC) [(1) survenue précoce et isolée, aggrégation (2) individuelle ou (3) familiale de multiples cancers] avec analyses par panels de gènes soient négatives sont très évocateurs d’une cause héréditaire méconnue. L’étude EX²TRICAN, basée sur le séquençage d’exome constitutionnel (GES) chez des patients avec PEC, a pour objectif principal d’identifier de nouvelles prédispositions. Nous avons réalisé le séquençage d’exome tumoral (TES) afin de contribuer à élucider ces phénotypes extrêmes. Matériel et méthodes Un couplage TES + GES a été réalisé pour 28% des tumeurs des 97 patients inclus dans EX²TRICAN (n = 27). Les SNV, CNV, et les biomarqueurs génomiques ont été analysés (instabilité génomique (GIS), charge mutationnelle (TMB), perte d’hétérozygotie (LOH) ou signatures mutationnelles (SBS) par exemple.). Résultats Parmi les 27 tumeurs analysées (de 15 types tumoraux), trois groupes ont été définis : I : mutations drivers somatiques canoniques suffisantes pour affirmer le caractère sporadique (n = 10, 37%), II : mutations drivers somatiques insuffisantes (n = 7, 26%), III: Absence de driver somatique identifié (n = 10, 37%). Les patients du groupe 1, étaient déjà évocateurs d’une atteinte sporadique, car n’étaient représentés que par des cas isolés précoces, majoritairement porteurs de tumeurs ovariennes et colorectales. A titre d’exemple, deux cancers colorectaux diagnostiqués chez deux jeunes patientes-index (31 et 35 ans), se sont révélés d’origine sporadique, avec des mutations somatiques dans POLE et POLD1 respectivement, et associées à une signature SBS10 caractéristique. Les tumeurs des patients du groupe 2 présentaient le plus souvent une unique mutation driver (généralement du gène TP53). Discussion D’après les données de la littérature, plus d’un millier de gènes drivers du cancer ont été identifiés. Néanmoins, le nombre de variations drivers canoniques (i.e nécessaires et suffisantes) par tumeur, généralement estimé entre 1 et 4, est incertain, et surtout variable selon le type tumoral. Nos résultats suggèrent que l’analyse des anomalies somatiques pourrait aider à distinguer les cancers sporadiques des formes à risque héréditaire. Conclusion Parmi les 27 tumeurs analysées chez des patients de phénotype extrême de cancer, 37% ont pu être considérées sporadiques grâce à l’analyse du TES. Couplé au GES, le TES peut permettre de confirmer la pathogénicité de variants, somatiques ou constitutionnels, grâce à des signatures spécifiques (TMB, SBS, GIS) et/ou à l’identification d’un second hit tumoral. Cette approche contribue directement au conseil génétique, en affinant l’évaluation du risque familial, en adaptant les indications de dépistage chez les apparentés, et en orientant le suivi personnalisé des patients. Elle plaide pour une intégration systématique du TES dans la stratégie diagnostique des phénotypes extrêmes de cancer, au croisement de l’oncogénétique et de la génétique tumorale.
Anais FOLLETET, Benoit MAZEL (Dijon), Vincent GOUSSOT, Valentin DERANGÈRE, Anthony COMTE, Romain BOIDOT, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT, Juliette ALBUISSON
18:14 - 18:29 #49970 - SS006 Les profils de méthylation de l’ADN révèlent des entités pertinentes pour la classification diagnostique des sous-types de sarcome.
SS006 Les profils de méthylation de l’ADN révèlent des entités pertinentes pour la classification diagnostique des sous-types de sarcome.

En raison de leur importante hétérogénéité et de morphologies parfois chevauchantes, les sarcomes constituent un type de cancers pour lequel les approches moléculaires jouent un rôle central en complément de l’anatomopathologie. Outre la recherche de mutations, de variations du nombre de copies (CNV, copy number variation) ou de transcrits de fusion parfois pathognomoniques, l’étude des profils de méthylation de l’ADN représente un outil prometteur d’aide au diagnostic. Nous montrons ici l’intérêt d’agréger des données de méthylation de l’ADN issues de plusieurs études afin de construire un classifier robuste. À partir de ces données publiques, nous avons identifié des profils différentiels spécifiques d’hyper- et d’hypo-méthylation de groupes de CpG selon les sous-types de sarcomes, reflétant potentiellement des mécanismes distincts de tumorigenèse. Sur la base de ces profils de méthylation, nous proposons un score de corrélation diagnostique et un modèle prédictif combinant deux classifiers complémentaires, RandomForest et k-nearest neighbors. Par une approche en puce de méthylation (EPICv2, Illumina), nous avons ensuite appliqué cette approche à une cohorte de validation de vie réelle, composée de tumeurs à morphologies évocatrices de tumeurs malignes des gaines nerveuses périphériques (MPNST, Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumors), sarcomes rares au diagnostic différentiel complexe. Deux tumeurs ont ainsi été reclassées en sarcome synovial et en dermatofibrosarcome protubérant (DFSP) grâce à ce score prédictif. Enfin, par séquençage long-read (ONT, Oxford Nanopore Technologies), nous avons également généré des données de méthylation directement intégrables au classifier et simultanément détecté des translocations spécifiques grâce à l’enrichissement adaptatif en temps réel (adaptive sequencing), offrant ainsi une analyse multimodale. L’intégration des informations morphologiques et moléculaires, incluant la méthylation de l’ADN, pourrait ainsi améliorer le diagnostic et affiner la compréhension de la biologie des sarcomes.
Baya DJADOUN, Pierre SOHIER, Eleonore FROUIN, Antoine QUONIAM-BARRÉ, Albain CHANSAVANG, Ingrid LAURENDEAU, Aurélie TOUSSAINT, Abderaouf HAMZA, Mathilde FILSER, Julien MASLIAH-PLANCHON, Camille TLEMSANI, Frédérique LAROUSSERIE, Victor RENAULT, Eric PASMANT (PARIS), Djihad HADJADJ
Louis Lumiere

"Mardi 27 janvier"

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B17
17:00 - 18:30

Sessions simultanées 02
Syndromes malformatifs

Modérateurs : Jeanne AMIEL (PU-PH) (PARIS), Zaafrane KHAOULA
17:00 - 17:15 #49217 - SS007 Evolution des parcours diagnostiques dans les maladies du développement : dix ans d’expérience issus de l’observatoire du diagnostic du réseau anddi-rares (2012–2022).
SS007 Evolution des parcours diagnostiques dans les maladies du développement : dix ans d’expérience issus de l’observatoire du diagnostic du réseau anddi-rares (2012–2022).

Contexte : Dans le cadre du 3ᵉ Plan National Maladies Rares, la filière AnDDI-Rares a initié, dans le cadre de son Observatoire du Diagnostic, une étude nationale visant à évaluer l’évolution des pratiques diagnostiques des anomalies du développement au cours de la dernière décennie (2012–2022). Cette période correspond à la mise en œuvre progressive du séquençage haut débit (SHD) et notamment du séquençage du génome (GS) dans le parcours de soins, via le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025). L’objectif de l’étude était de mesurer l’impact réel de ces innovations sur le rendement diagnostique et les délais au sein du système de santé français. Méthodes : Cette étude a analysé les taux de diagnostic dans 35 CRMR/CCMR français dédiés aux « Anomalies du Développement et Syndromes Malformatifs », en comparant une semaine tirée au sort en 2012 et en 2022. Les critères secondaires incluaient les délais diagnostiques, les attentes des patients via un questionnaire dédié, les technologies utilisées et l’efficacité du GS. Résultats : Le nombre de patients recensés avec anomalies du développement ayant consulté sur la semaine tirée au sort était de 303 en 2012 et de 350 en 2022, soit une augmentation de 15,5 % en dix ans. On observe une diminution significative de la part des malformatives congénitales au profit des troubles du neurodéveloppement dans les motifs de consultations. Le rendement diagnostique global a significativement augmenté, passant de 16 % en 2012 à 27 % en 2022 (p < 0,001). Les techniques de SHD pangénomiques (exome et génome), disponibles en 2022 en 1ere intention dans la démarche diagnostique, ont été prescrites en première intention dans seulement 23 % des cas, et dans 52 % des cas en seconde ligne. Une forte variabilité inter-centres a été observée, liée notamment au maintien de panels ciblés, à l’organisation locale des circuits et à des délais hétérogènes. Au total, 189 patients et familles sans diagnostic ont complété des questionnaires portant sur les attentes diagnostiques, révélant l’évolution des besoins et des attitudes au fil du temps. Les résultats soulignent également que l’errance diagnostique persistante continue d’impacter la planification de vie familiale et le bien-être psychosocial des patients et de leurs proches. Cependant pour les patients de 2012 sans diagnostic, environ un sur deux n’a pas pu être contacté ou n’a pas donné de réponse, et un environ un sur quatre recontacté n’a pas souhaité reprendre des investigations. Conclusion : Ces résultats mettent en évidence les progrès des pratiques diagnostiques et le rôle central du SHD, soutenu par le PFMG2025. Toutefois, des difficultés persistent, liées à l’appropriation limitée des reprises d’investigations, ainsi qu’à des freins organisationnels tels que les disparités d’accès, les pertes de suivi et les contraintes structurelles.
Julien MARAVAL (Dijon), Céline DAMPFHOFFER, Antoine JOURNÉ, Céline POITEVIN, Marie-Laure HUMBERT ASENSIO, Niki SABOUR, Anne-Sophie BRIFFAUT, Didier LACOMBE, Marta SPODENKIEWICZ, David GENEVIEVE, Olivier PATAT, Philippe KHAU VAN KIEN, Laëtitia LAMBERT, Mathilde RENAUD, Hortense THOMAS, Céline POIRSIER, Elise SCHAEFER, Juliette PIARD, Yline CAPRI, Rodolphe DARD, Sandra WHALEN, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Marilyn LACKMY-PORT-LIS, Sylvie ODENT, Annick TOUTAIN, Bertrand ISIDOR, Dominique BONNEAU, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Radka STOEVA, Florence DEMURGER, Odile BOUTE, Pierre LECOMTE, Florence JOBIC, Bénédicte DEEMER, Anne-Marie GUERROT, Aline VINCENT-DEVULDER, Pauline MONIN, Sabine SIGAUDY, Isabelle MAREY, Christine FRANCANNET, Renaud TOURAINE, Maude GRELET, Gwenaël LE GUYADER, Mathieu EGLOFF, Frédéric BILAN, Jeanne AMIEL, Caroline RACINE, Christine VINCIGUERA, Pierre BLANC, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurent DEMOUGEOT, Aurore PELISSIER, Anddi-Rares Diagnosis Observatory Network THE, Estelle COLIN, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE
17:15 - 17:30 #49236 - SS008 Nanismes microcéphaliques primordiaux : vers une nouvelle classification.
SS008 Nanismes microcéphaliques primordiaux : vers une nouvelle classification.

Chez les mammifères, la taille des organismes est directement corrélée au nombre de cellules qui les constituent, et leur croissance résulte donc d’un équilibre positif entre prolifération et mort cellulaire. Logiquement, des variants pathogènes dans les gènes codant des protéines directement ou indirectement impliquées dans le cycle cellulaire sont responsables de maladies mendéliennes rares dues à une « hypocellularité », allant des microcéphalies primitives (MCPH) aux nanismes microcéphaliques primordiaux (MPD). Les MPD se caractérisent par un retard sévère de croissance pré- et post-natal, associé à une microcéphalie congénitale, généralement accompagnée d’anomalies neurodéveloppementales, mais il n’existe actuellement pas de définition consensuelle. Depuis la description des entités classiques (syndromes de Seckel, Taybi-Linder, Majewski et Meier-Gorlin), et l’identification des gènes responsables de ces pathologies, le développement du NGS à visée diagnostique a permis la découverte de nombreux nouveaux gènes associés aux MPD, montrant souvent un continuum phénotypique entre MPD et MCPH. Afin de rendre compte de l’état actuel des connaissances d'un point de vue clinique et moléculaire, nous avons conduit une revue de la littérature intégrant l’ensemble des syndromes pouvant se manifester par un MPD, que nous choisissons de définir par la réunion des trois critères suivants : (1) RCIU harmonieux (taille et périmètre crânien <–2 DS à la naissance) ; (2) Microcéphalie et retard statural sévère dans la période postnatale (taille et périmètre crânien final <–4 DS) ; (3) L'hypothèse physiologique prépondérante d'une hypocellularité en cause des troubles de croissance et de la microcéphalie. Nous nous sommes intéressés aux phénotypes associés à ces pathologies, mais aussi aux gènes impliqués, et aux hypothèses physiopathologiques. Au total, nous avons identifié 130 gènes qui peuvent être associés à un MPD selon ces critères. Ces gènes impactent principalement la biogenèse du centrosome, la dynamique du fuseau mitotique, la compaction, la réplication, ou la réparation de l’ADN, certaines voies de prolifération cellulaire, mais aussi l’épissage mineur, la traduction, et le trafic endomembranaire. A la lumière de cette étude, nous proposons une nouvelle définition des MPD, ainsi qu’une classification basée sur leur physiopathologie et sur les interactions entre les gènes impliqués. Nous détaillons les éléments d'orientation qui permettent de distinguer ces syndromes sur le plan clinique (p.e prédisposition aux cancers, anomalies rétiniennes, épilepsie, dysplasie squelettique, anomalies cutanées, dysimmunité), et biologique (p.e patterns spécifiques au caryotype, hypersensibilité à certains agents cytotoxiques, anomalies de la mitose ou du cil primaire), représentant tout autant de biomarqueurs potentiels.
Silvestre CUINAT (Nantes), Justine GUGUIN, Alexia RABEC, Sylvie MAZOYER, Patrick EDERY, Marion DELOUS, Putoux AUDREY
17:30 - 17:45 #49269 - SS009 Apport du génome dans les malformations oculaires : bilan de cent dossiers séquencés sur Auragen.
SS009 Apport du génome dans les malformations oculaires : bilan de cent dossiers séquencés sur Auragen.

Les malformations oculaires constituent un groupe hétérogène sur les plans clinique et génétique. Malgré les progrès des analyses moléculaires, moins de la moitié des patients concernés bénéficient aujourd’hui d’un diagnostic génétique. Or, l’obtention de ce diagnostic est essentielle tant pour la prise en charge médicale que pour le conseil génétique. Le séquençage du génome (Whole Genome Sequencing, WGS) est désormais entré en routine diagnostique, en France dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025. Son apport spécifique dans les malformations oculaires reste cependant encore peu documenté. Nous avons analysé une série de 100 patients présentant des anomalies du développement oculaire par WGS au sein du laboratoire Auragen. Les patients présentaient diverses atteintes oculaires, en particulier une micro-anophtalmie, un colobome, ou une dysgénésie du segment antérieur. L’atteinte oculaire était associée à des signes systémiques, notamment un trouble du développement intellectuel, dans près de la moitié des cas. Avant l’accès au WGS, deux tiers des patients avaient déjà bénéficié d’un séquençage NGS d’un panels de gènes impliqués dans le développement oculaire, et un tiers d’une analyse par CGH-array. Le WGS a permis d’identifier une cause chez 18 patients. De plus, un variant de signification incertaine a été retrouvé chez 9 autres patients. La majorité de ces variants n’aurait pas été détectée par les approches de panel de gènes ou par CGH-array. Nos résultats montrent que le WGS améliore significativement le rendement diagnostique chez les patients atteints de malformations oculaires congénitales, y compris chez ceux restés sans diagnostic après exploration NGS. Ces données soutiennent donc l’intégration du WGS dans la démarche diagnostique des anomalies du développement oculaire.
Bertrand CHESNEAU (Toulouse), Timotéo COUSTEIX, Abdelhakim BOUAZZAOUI, Consortium AURAGEN, Julie PLAISANCIÉ, Nicolas CHASSAING
17:45 - 18:00 #49357 - SS010 Pseudo-obstruction intestinale chronique : les analyses génétiques et histologiques améliorent le diagnostic, l'évaluation du pronostic et les stratégies thérapeutiques.
SS010 Pseudo-obstruction intestinale chronique : les analyses génétiques et histologiques améliorent le diagnostic, l'évaluation du pronostic et les stratégies thérapeutiques.

Introduction La pseudo-obstruction intestinale chronique (POIC) représente un défi en termes de diagnostic et de prise en charge chez les enfants et les adultes. L'apport de la génétique et de l'histologie n'a pas été étudié dans une grande cohorte de patients. Cette étude visait à évaluer si ces méthodes pouvaient fournir des informations précieuses pour la pratique clinique. Méthode : Les données de 130 patients atteints de POIC suivis dans le service de gastroentérologie de l'hôpital Beaujon (Clichy, France) entre le 1er janvier 2007 et le 1er décembre 2023 ont été analysées. Des tests génétiques et des analyses histologiques ont été réalisés chez 112 et 96 patients, respectivement. Résultats : Notre cohorte comprenait 55 hommes et 75 femmes, âgés de 19 à 74 ans. 82% des patients ont été caractérisés après l'intégration des données génétiques et histologiques, contre 58 % lorsque seule l'analyse génétique (n = 65/112) était prise en compte. Nos résultats ont permis de classer tous les patients dans six groupes avec des caractéristiques cliniques, des profils génétiques et histologiques, des réponses aux traitements et des pronostics distincts : myopathie monogénique (n = 42, 32 %) ; mitochondriopathie (n = 19, 15 %) ; myopathie non spécifique (n = 26, 20 %) ; myopathie auto-immune (n = 8, 6 %) ; neuropathie (n = 9, 7 %) ; et autres (n = 26, 20 %). Les patients du groupe myopathie monogénique ont montré une survie favorable à l'âge adulte (HR : 0,02, IC à 95 % : 0,00-0,11 ; p<0,001) et des taux d'amélioration significatifs après colectomie (OR: 12.12, 95% CI: 2.97– 90.32; p<0.001) et entérectomie (OR : 19.77, 95% CI: 3.55–504.66; p<0.001). Parmi les patients du groupe des myopathies monogéniques, les patients porteurs d'une mutation ACTG2 (n=29) ont nécessité l'introduction d'une nutrition parentérale plus précoce mais ont montré des taux de survie plus élevés que les autres patients à l'âge adulte. Discussion : L’identification des six groupes, en particulier du groupe des myopathies monogéniques, pourrait améliorer la prise en charge des patients atteints de POIC, conduisant à des diagnostics plus rapides et à un meilleur accès à la chirurgie et au conseil génétique pour les adultes. Notre étude souligne également la variété des mécanismes sous-jacents à la POIC et leur prévalence dans une large population d'adultes: perturbation du complexe actine-myosine, dysrythmie intestinale, dysfonctionnement mitochondrial et auto-immunité impliquant la voie JAK/STAT. Conclusion : Cette étude souligne l’importance de la génétique et de l'histologie devant toute suspicion de POIC car le résultat de ces analyses peuvent améliorer la prise en charge des patients.
Minh-Chau TA, Dominique CAZALS-HATEM, Billiauws LORE, Aurélien AMIOT, Dominique BERREBI, Corcos OLIVIER, Emmanuelle DUGELAY, Olivier GOULET, Florence LACAILLE, Cécile TALBOTEC, Cécile LAMBE, John RENDU, Francisca JOLY, Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris)
18:00 - 18:15 #49431 - SS011 Circuit RAPIDE au laboratoire AURAGEN pour le séquençage génomique urgent dans les maladies rares pédiatriques : organisation, performances et perspectives.
SS011 Circuit RAPIDE au laboratoire AURAGEN pour le séquençage génomique urgent dans les maladies rares pédiatriques : organisation, performances et perspectives.

Contexte : Le circuit « RAPIDE » destiné au séquençage urgent de génomes pédiatriques visent à réduire le délai diagnostique et à orienter précocement la prise en charge des enfants atteints de maladies rares, une cause majeure de morbi-mortalité néonatale et pédiatrique. Suite aux préconisations du Plan France Médecine Génomique (PFMG), le laboratoire AURAGEN a déployé un circuit RAPIDE sur la zone AURAGEN destiné aux situations cliniques urgentes. Méthodes : Le circuit inclut une revue rapide des prescriptions par une équipe pluridisciplinaire puis la priorisation des dossiers par un circuit particulier de séquençage génomique et d’analyse bioinformatique pour réduire le délai de rendu. Les indicateurs collectés comprenaient le nombre de demandes, les pré-indications concernées, les délais pour chaque étape analytique, le temps de traitement (TAT) médian et le rendement diagnostique. Les modalités d’échange avec les prescripteurs et les critères cliniques de pré-indication ont été analysés qualitativement. Résultats : Sur 100 dossiers AURAGEN RAPIDE, la médiane de demandes par mois observée est de 5,5. La majorité des dossiers ont été prescrit en “Anomalies du développement syndromes malformatifs et syndromes dysmorphiques sans déficience intellectuelle“ (59%), les autres dossiers étaient répartis dans 15 pré-indications différentes (“Hypotonies néonatales périphériques suspectes de maladies neuromusculaires”, “Épilepsies pharmacorésistantes à début précoce”, “Malformations cérébrales”, etc.). La médiane du TAT observée est de 17 jours, soit inférieur à l’objectif de 30 jours défini par le PFMG. Le rendement diagnostique global observé est de 39%. Difficultés et limites : Les principaux challenges relevés concernent la fluidité du circuit en amont (information au prescripteur, qualité des prescriptions), l’intégration au flux et la disponibilité des biologistes pour l’interprétation urgente. L’évaluation systématique des modifications de prise en charge induites par les résultats RAPIDE a été partiellement réalisée. Conclusion et perspectives : Le circuit RAPIDE mis en place par AURAGEN est réalisable et à fort rendement diagnostique pour la population pédiatrique avec un accès ouvert aux enfants du territoire métropolitain et d’Outre-mer. Les actions futures viseront à améliorer la coordination prescripteur-laboratoire, formaliser et quantifier systématiquement l’impact clinique sur la prise en charge des patients.
Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Louis JANUEL, Laure SAPEY-TRIOMPHE, Clémentine FAURE, Brune HENRY, Quentin CHARRET, Anne THOMAS, Virginie BERNARD, Julien THEVENON, Eulalie LASSEAUX, Christine VINCIGUERRA, Consortium AURAGEN
18:15 - 18:30 #49779 - SS012 Des variants de novo dans le gène ETF1, codant pour le facteur de terminaison de la traduction, causent un nouveau syndrome neurodéveloppemental.
SS012 Des variants de novo dans le gène ETF1, codant pour le facteur de terminaison de la traduction, causent un nouveau syndrome neurodéveloppemental.

Introduction Le gène ETF1 (Eukaryotic Translation Termination Factor 1) code pour une protéine clé de la machinerie de traduction, responsable de la reconnaissance du codon stop et de la libération de la chaîne polypeptidique, assurant une terminaison correcte de la synthèse protéique. En plus de cette fonction essentielle, ETF1 participe à la surveillance de la traduction, via le Nonsense-Mediated Decay (NMD) qui élimine les ARNm porteurs de codons stop prématurés. Aucune implication pathologique n’avait été rapportée jusqu’ici. Matériels et méthodes Suite à l’identification d’un variant de novo dans le gène ETF1 chez un patient présentant un trouble du développement intellectuel syndromique, et à un appel à collaboration à travers GeneMatcher et Decipher, nous avons constitué une cohorte internationale de 18 patients porteurs de variants nucléotidiques dans ce gène. Les données cliniques et moléculaires de ces patients ont été recueillies via un formulaire standardisé. L’étude a reçu l’accord du comité d’éthique. Nous avons initié une étude fonctionnelle multi-systèmes pour valider l’implication d’ETF1 dans ce nouveau syndrome développemental. Nous avons généré une lignée isogénique de cellules souches portant un variant faux-sens dans un motif essentiel à la discrimination entre les codons stop et sens. Nous avons généré des organoïdes cérébraux corticaux à partir de cette lignée, que nous avons caractérisés par des marqueurs d’identité cellulaire et par transcriptomique bulk et single cell, complétés par des approches spécifiques à la traduction. Parallèlement, nous avons invalidé l’orthologue du gène ETF1 chez le poisson zèbre pour étudier les phénotypes associés. Enfin, l’impact de mutation de l’orthologue chez la drosophile sur la spécification neuronale est en cours d’étude. Résultats A ce stade de l’étude, l’analyse clinique révèle un phénotype commun qui consise en un trouble du neurodéveloppement syndromique associant un retard du développement psychomoteur avec ou sans atteinte intellectuelle, une microcéphalie et un retard de croissance. Sur le plan moléculaire, 13 variants sont de type faux-sens, trois induisent un décalage du cadre de lecture, un est de type non-sens et un dernier entraîne une perte du codon d’initiation. Les études fonctionnelles sont en cours, mais les premières observations suggèrent déjà des anomalies au niveau des progéniteurs neuraux et des perturbations précoces du développement chez le poisson zèbre. Conclusion Ces données préliminaires soutiennent l’implication d’ETF1 dans un nouveau syndrome neurodéveloppemental autosomique dominant. Les modèles fonctionnels (organoïdes, zebrafish, drosophile) permettront de préciser les mécanismes physiopathologiques associés au trouble du neurodéveloppement, à la microcéphalie et au retard de croissance. Les premiers résultats orientent vers un mécanisme de perte de fonction de la protéine.
Cyril MIGNOT (Paris), Francesco CAPUTO, Matthew DEARDORFF, Johnny BOU ROUPHAEL, Driss BENSEFA, Marlène CASSAR, Marion LESIEUR-SEBELLIN, Boris KEREN, Marina MICHELSON, Dorit LEV, Keren YOSOVICH, Emmelien ATEN, Alexandra AFENJAR, Bregje VAN BON, Nicole DE LEEUW, Bailey MITCHELL, Stephanie BASKIN, Elysa MARCO, Guillaume BANNEAU, Sophie JULIA, Sulekha RAJAGOPALAN, Marine TESSARECH, Alban ZIEGLER, Daryl SCOTT, Andi LEWIS, Ray LOUIE, Theresa GREBE, Morgan THOMAS, Xiao MAO, Michael SPILLER, David BONTHRON, Bassem HASSAN, Laïla EL KHATTABI
Debussy

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C17
17:00 - 18:30

Sessions simultanées 03
Continuum neurodéveloppement / neurodégénérescence

Modérateurs : Cyril GOIZET (PU-PH) (Bordeaux), Solveig HEIDE (Praticien Hospitalier) (PARIS)
17:00 - 17:15 #48953 - SS013 Le dosage génique du locus 22q11.21 est associé au risque de développement de la maladie d’Alzheimer.
SS013 Le dosage génique du locus 22q11.21 est associé au risque de développement de la maladie d’Alzheimer.

Les variations du nombre de copie (CNV) ont été peu étudiées dans la maladie d’Alzheimer (MA). Les rares duplications du gène APP, sur le chromosome 21, représentent les CNVs majeurs responsables d’une MA jeune (MAJ, début avant 65 ans) autosomique dominante, et sont responsables directement d’une augmentation d’expression d’APP, précurseur du peptide Aβ. D’exceptionnelles délétions partielles de PSEN1, en phase, peuvent également expliquer des cas de MA jeune monogénique. Concernant la MA non monogénique, aucun CNV n’est considéré comme facteur de risque certain à ce jour. Afin d’étudier l’impact des CNVs rares dans la MA, nous étudié une cohorte de 22 319 exomes (4150 MAJ, 8519 MA tardifs, et 9650 témoins, et appliqué un pipeline de détection des CNVs basé sur le logiciel CANOES. Après un contrôle qualité mis au point pour cette étude d’association pangénomique sur CNV à partir de données d’exomes utilisant des kits de capture divers, nous avons fait une analyse en deux étapes : (i) analyse de dosage MAJ-témoins sur l’ensemble des transcrits codants, (ii) analyse perte de fonction (LOF) regroupant les variations ponctuelles tronquantes et les délétions, restreinte aux gènes priorisés en (i) avec False Discovery Rate (FDR) <10% et sur une liste de gènes associés à la MA. L’analyse pangénomique a identifié 17 gènes sur 4 loci avec un FDR<10%. Ces résultats ont été répliqués dans des cohortes indépendantes (43 723 cas et 375 775 contrôles, meta-analyse p=9,7 10-4). Parmi ces loci se trouve la région centrale du locus 22q11.21 (FDR=0.0386, p=2,7x10-4), les délétions étant associées à une augmentation du risque de MA et les duplications en miroir, enrichies chez les témoins. L’analyse LOF a permis de réduire le locus 22q11.21 à la région MED15-KLHL22-SCARF2. Du fait de la fonction supposée de SCARF2 comme récepteur Scavenger, nous l’avons surexprimé dans des cellules HMC3 et réprimé par CRISPR-Cas9 dans des cellules IPS, et identifié que l’augmentation ou la diminution d’expression est associée à une augmentation ou une diminution de l’internalisation cellulaire du peptide Aβ, respectivement, ce qui est parfaitement cohérent avec le risque diminué et augmenté de MA, respectivement chez les porteurs de duplications et de délétion. En plus de ce locus, nous identifions un signal suggestif (meta-analysis p=3,6 10-4) avec les délétions du gène FADS6 enrichis chez les MAJ, et des délétions considérées comme des facteurs de risque certains dans les gènes déjà associés ABCA1, ABCA7, TYROBP, ainsi qu’un signal suggestif dans le gène CTSB en analyse LOF. Il s’agit de la première identification d’une région dont le dosage est directement associé au risque de la MA. Les patients atteints du syndrome de DiGeorge, maladie du développement causée par une délétion plus large en 22q11.21, devraient avoir un suivi cognitif. Ces résultats permettent de pointer le gène SCARF2 comme une cible thérapeutique potentielle à travers son rôle sur la clairance du peptide Aβ.
Olivier QUENEZ (Rouen), Catherine SCHRAMM, Kevin CASSINARI, Aude NICOLAS, Joan GROENEVELD, Guillaume HUGUET, Benjamin GRENIER-BOLEY, Marc HULSMAN, Anne ROVELET-LECRUX, Sébastien FEUILLETTE, Laetitia MIGUEL, G Bragi WALTERS, Itziar DE ROJAS, Anne-Claire RICHARD, Stéphane ROUSSEAU, Ades CONSORTIUM, Eadb CONSORTIUM, David WALLON, Magalie LECOURTOIS, Hreinn STEFANNSON, Sébastien JACQUEMONT, Jean-Charles LAMBERT, Sven VAN DER LEE, Camille CHARBONNIER, Gaël NICOLAS
17:15 - 17:22 #49036 - SS014.1 Dépôts de fer dans les noyaux gris centraux sur l’IRM cérébrale : est-ce une NBIA ?
SS014.1 Dépôts de fer dans les noyaux gris centraux sur l’IRM cérébrale : est-ce une NBIA ?

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer ou NBIA représentent un groupe hétérogène de maladies neurodégénératives ultra rares d’origine génétique, avec 11 gènes responsables connus à ce jour. Le dénominateur commun de ces pathologies est la présence de dépôts de fer, notamment au niveau des noyaux gris centraux, visibles à l’IRMc sur des séquences spécifiques. Bien que ces dépôts orientent vers une NBIA, des images similaires peuvent aussi être présentes dans d'autres maladies neurodégénératives ou apparaitre au cours du vieillissement cérébral. Notre étude compare le phénotype radiologique IRMc de patients avec NBIA confirmée génétiquement (NBIA +) à une cohorte de patients avec panel des 9 principaux gènes de NBIA négatif (NBIA -), afin d'identifier un phénotype radiologique spécifique aux NBIA. Nous avons analysé les données cliniques et radiologiques de 290 patients ayant bénéficié d’une analyse des 9 principaux gènes de NBIA au CHU de Bordeaux. Le diagnostic a été confirmé moléculairement chez 72 patients. Nous avons réexaminé les IRM de 122 patients (27 NBIA+ et 95 NBIA-) pour localiser les dépôts de fer et utilisé le pipeline informatique Volbrain pour mesurer de manière automatisée les volumes cérébraux sur les IRM de 50 patients avec séquence 3D T1 non injecté disponible, afin de quantifier l’atrophie cérébrale. L’âge moyen de début des symptômes était significativement plus élevé chez les patients NBIA- (40,3 ans) que chez les NBIA+ (14,5 ans, p<0,001). L’âge moyen à l’IRM était également significativement plus élevé chez les patients NBIA- à 45,2 ans contre 27,5 ans pour les NBIA+ (p<0,001). La quasi-totalité des patients (NBIA+ et NBIA-) présentaient des dépôts de fer au niveau pallidal. Le signe de l’œil de tigre est statistiquement associé à un diagnostic de NBIA (OR 6,2 [2,8-13,8]). À l’inverse, des dépôts au niveau putaminal sont associés significativement à un panel NBIA négatif (OR 0,28 [0,11-0,64]). Les dépôts au niveau thalamique ou de la substance noire sont également corrélés positivement à un panel NBIA positif (OR 4,9 et 3,1). L’analyse des volumes cérébraux a révélé une prévalence élevée d’atrophie cérébrale dans les deux groupes (66,7% des NBIA+ et 54% des NBIA-). L’atrophie putaminale tend à être plus importante chez les NBIA- (34%) que chez les NBIA+ (11%), tandis que l’atrophie pallidale est plus marquée chez les NBIA+ (66,7% contre 42%). Cette étude identifie des éléments sémiologiques radiologiques spécifiques aux NBIA, comme le signe de l’œil de tigre, bien décrit chez les patients PKAN, et des signes écartant le diagnostic, tels que des dépôts touchant le putamen, qui peuvent être présents notamment dans l’atrophie multisystématisée. De plus, une proportion importante de patients NBIA- présente une atrophie cérébrale importante, pouvant conduire à des hyposignaux T2* des noyaux gris centraux sans que cela s’intègre dans le cadre d’une réelle NBIA.
Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Valeria GIOIOSA, Patricia FERGELOT, Julie DEFORGES, Aurélien TRIMOUILLE, Thomas TOURDIAS, Cyril GOIZET, Chloé ANGELINI
17:22 - 17:29 #49563 - SS014.2 Caractérisation des variations génétiques du gène DYRK1A dans les troubles du neurodéveloppement et exploration des mécanismes physiopathologiques du syndrome DYRK1A à l’aide du modèle d’organoïdes cérébraux.
SS014.2 Caractérisation des variations génétiques du gène DYRK1A dans les troubles du neurodéveloppement et exploration des mécanismes physiopathologiques du syndrome DYRK1A à l’aide du modèle d’organoïdes cérébraux.

Le syndrome DYRK1A est un trouble neurodéveloppemental causé par des variations de novo hétérozygotes dans le gène DYRK1A, conduisant à une protéine tronquée et une perte de fonction. Ce syndrome affecte 0,1 à 0,5 % des patients atteints de troubles du développement intellectuel. Il est accompagné d’une microcéphalie, de troubles du spectre autistique et de traits faciaux caractéristiques tels que l’œdème des paupières et la rétrognathie. DYRK1A code pour une kinase possédant deux domaines de localisation nucléaire, lui permettant de se localiser à la fois dans le cytoplasme et le noyau, où elle possède de nombreux rôles, notamment dans la régulation du cycle cellulaire et de l’expression génique. Des travaux antérieurs du laboratoire ont montré que l’inactivation transitoire de DYRK1A par siARN dans des cellules souches neurales humaines (hNSC) entraine une diminution de leur prolifération au profit d’une augmentation de l’apoptose. Afin d’établir un modèle plus stable du syndrome, des mutations tronquantes précoces dans un ou les deux allèles de DYRK1A ont été introduites par CRISPR/Cas9 dans deux lignées de cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs). La différenciation de ces iPSCs en hNSC a révélé une dérégulation de l’expression de 607 gènes (RNA-seq, validée par RT-qPCR), la plupart sous exprimés, en particulier plusieurs gènes impliqués dans les troubles neurodéveloppementaux (dont SCN3A et DCX). Pour approfondir la compréhension des mécanismes physiopathologiques du syndrome DYRK1A, nous avons généré des organoïdes cérébraux à partir de ces mêmes iPSCs. Cela nous a permis d’évaluer l’impact des mutations sur la taille des organoïdes, un marqueur de microcéphalie chez les patients, ainsi que d’étudier les populations neuronales présentes dans ces organoïdes cérébraux par single cell RNAseq (scRNA-seq). Aucune différence significative de taille n’a été observée mais l’analyse du scRNA-seq a mis en évidence des changements dans la composition des types cellulaires entre les organoïdes mutants et les contrôles. Nous avons pu également confirmer les changements d’expression préalablement observés dans le modèle de hNSC 2D. Ces altérations observées au niveau cellulaire et transcriptionnel dans les organoïdes mutants nous permettent de mettre en lumière comment des mutations du gène DYRK1A perturbent le développement cérébral et contribuent à l’apparition du syndrome DYRK1A. A terme, ce projet pourrait fournir des marqueurs clés pour tester des molécules thérapeutiques potentielles. Par ailleurs, notre laboratoire étudie également des variations génétiques situées dans les régions N- ou C-terminales de la protéine DYRK1A, susceptibles d’altérer son activité de façon distincte de celle observée dans le syndrome DYRK1A classique.
Solène MOCHEL (Strasbourg), Cyril QUESSADA, Jérémie COURRAUD, Valérie SKORY, Damien PLASSARD, Clarisse DELVALLEE, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON
17:29 - 17:44 #49642 - SS015 La quantification de la susceptibilité magnétique à visée de quantification du fer intracérébral : vers un biomarqueur d’évolution de l’accumulation intracérébrale de fer dans les NBIA ?
SS015 La quantification de la susceptibilité magnétique à visée de quantification du fer intracérébral : vers un biomarqueur d’évolution de l’accumulation intracérébrale de fer dans les NBIA ?

Introduction : Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer (NBIA, Neurodegeneration with Brain Iron Accumulation) sont un groupe de maladies ultra-rares, caractérisées par une accumulation de fer visible à l’IRM cérébrale et une neurodégénérescence progressive. À ce jour, 11 gènes ont été identifiés. La physiopathologie de ces maladies implique notamment l'homéostasie mitochondriale, la peroxydation lipidique, l'autophagie et le métabolisme du fer, mais reste encore partiellement comprise. Sur le plan radiologique, certains profils d’imagerie sont évocateurs de sous-types spécifiques, mais il n’existe pas de corrélation claire entre l’accumulation de fer et le stade de la maladie. L’évaluation actuelle du fer sur l’IRM cérébrale est qualitative, et une mesure quantitative pourrait constituer un biomarqueur utile pour suivre l’évolution au cours de la pathologie. La quantification de la susceptibilité magnétique (QSM, Quantitative Susceptibility Mapping) permet une telle quantification. Nous présentons ici une étude de faisabilité réalisée chez trois patientes atteintes de NBIA. Matériels et méthodes : Les acquisitions IRM ont été réalisées au CHU de Bordeaux (CER-BDX 2025-224), sur un système IRM General Electric 3 Tesla avec antenne 48 canaux. Une séquence 3D écho de gradient (SWAN) a été ajoutée aux séquences conventionnelles. Après contrôle qualité sur fantôme, les données ont été recueillies chez trois patientes et un volontaire sain apparié. Les reconstructions QSM ont été réalisées à l’aide d’un pipeline Python, basé sur l’algorithme MEDI, permettant de générer les cartes R2* et QSM, et d’extraire les valeurs dans les ganglions de la base, segmentés manuellement. Résultats : Les trois patientes étaient des adultes de sexe féminin, respectivement porteuses de BPAN (gène WDR45), PKAN (PANK2), et MPAN (C19orf12). L’analyse de leurs IRM a montré une augmentation significative de la charge en fer, notamment dans le pallidum (x5 par rapport au contrôle) ainsi que dans le noyau caudé, le putamen et la substance noire (x2). Chaque patiente présentait un profil de distribution du fer distinct, en particulier dans le pallidum et la substance noire. Conclusion : La QSM permet une quantification précise de l’accumulation cérébrale de fer chez des patients NBIA sur une IRM 3T, et met en évidence des profils distincts dans les sous types de NBIA évalués. Ces résultats préliminaires suggèrent que la QSM pourrait devenir un biomarqueur pertinent pour évaluer de façon précise la charge en fer intracérébrale ainsi que la progression de la maladie au cours du temps. Elle pourrait ainsi être intégrée au suivi clinique et utilisée pour évaluer l’efficacité de nouvelles approches thérapeutiques, en tant que critère de jugement objectif et quantitatif.
Chloé ANGELINI (Bordeaux), Cyril GOIZET, Patricia FERGELOT, Ludovic DE ROCHEFORT, Samira MCHINDA, Anis BENYAHIA, Thomas TOURDIAS, Stéphane ROCHE
17:44 - 17:59 #49644 - SS016 Réalité du continuum neurodéveloppement / neurodégénérescence.
SS016 Réalité du continuum neurodéveloppement / neurodégénérescence.

Résumé L’hypothèse d’un continuum entre troubles du neurodéveloppement et pathologies neurodégénératives s’appuie sur certaines affections génétiques connues, comme le syndrome de Down. Avec l’essor du séquençage à haut débit, le rendement diagnostique des troubles du neurodéveloppement atteint environ 50 % chez l’adulte. La caractérisation clinique à l’âge adulte, en particulier l’apparition progressive de manifestations neurologiques, suggère que des affections initialement considérées comme purement développementales peuvent évoluer vers un tableau dégénératif. Cette étude avait pour objectif de décrire la fréquence, la nature et l’évolution des atteintes neurologiques dans une large cohorte d’adultes (> 18 ans) avec trouble du neurodéveloppement et diagnostic génétique établi. Plus de 3000 patients suivis à l’AP-HP ont été analysés via l’outil Cohort360. Les données recueillies concernaient la présence de syndromes pyramidaux, extrapyramidaux, cérébelleux, neuropathiques, d’une régression psychomotrice ou encore d’une épilepsie. Les résultats montrent une fréquence notable d’atteintes motrices : 11,4 % des patients présentaient une atteinte pyramidale (paraparésie spastique), 7,7 % une atteinte cérébelleuse, 10,2 % une atteinte extrapyramidale (principalement dystonique) et 4,7 % une atteinte neuropathique. Des formes mixtes ont également été observées (spastico-dystoniques, cérébello-dystoniques, neuropathico-dystoniques, etc.), représentant chacune entre 0,6 % et 3,6 % des cas. L’analyse longitudinale a confirmé des évolutions neurodégénératives déjà rapportées pour certains gènes (par exemple WDR45), mais a également révélé des trajectoires inédites, enrichissant la connaissance de l’histoire naturelle de plusieurs pathologies neurodéveloppementales. En conclusion, cette cohorte de plus de 3000 adultes souligne la fréquence élevée et la grande diversité des atteintes neurologiques associées aux troubles du neurodéveloppement. La prédominance des formes extrapyramidales dystoniques et l’identification de nombreuses formes mixtes renforcent l’hypothèse d’un continuum neurodéveloppement / neurodégénérescence. Toutefois, des biais de recrutement existent, les patients les plus sévèrement atteints étant surreprésentés en consultation spécialisée. Ces résultats plaident pour l’élaboration de recommandations de bonnes pratiques afin d’améliorer la description des trajectoires évolutives, d’optimiser la prise en charge neurologique et d’anticiper les besoins des patients concernés.
Romain DUQUET (Paris), Solveig HEIDE, Anna GERASIMENKO, Daphné LEHALLE, Cristina PEDUTO, Perrine CHARLES
17:59 - 18:14 #49721 - SS017 RBMX2, responsable d’une nouvelle forme de troubles neurodéveloppementaux liés à l’X affectant les deux sexes.
SS017 RBMX2, responsable d’une nouvelle forme de troubles neurodéveloppementaux liés à l’X affectant les deux sexes.

Les analyses pangénomiques ont permis d’identifier des variants rares non-synonymes dans le gène RBMX2 chez des patients non apparentés présentant des troubles neurodéveloppementaux (TND), incluant un trouble du développement intellectuel, une microcéphalie, une épilepsie et des atteintes rétiniennes. Un total de 10 patients, 5 filles avec variants de novo et 5 garçons avec variants de novo ou hérités ont pu être identifiés. Ces patients sont porteurs de variants tronquants ou de variants faux-sens, dont certains sont localisés dans le domaine de liaison aux ARN (RNA Recognition Motif, RRM). RBMX2, localisé sur le chromosome X, code une protéine du complexe RES du spliceosome. Son invalidation chez le poisson-zèbre induit des rétentions introniques et des anomalies cérébrales (Fernandez et al. 2018). Pour élucider son rôle dans le neurodéveloppement, nous avons réalisé un knockdown de RBMX2 par siARN dans des progéniteurs neuronaux humains (hNSC). L’analyse transcriptomique (RNA-seq) de deux lignées cellulaires a révélé des altérations de l’épissage, notamment une rétention préférentielle de petits introns (outils : IRfinder, DEXseq, KissSplice). Parmi les gènes affectés, une surreprésentation significative concerne des acteurs du trafic intracellulaire et vésiculaire (ex. AP3D1, SYNJ2). Ces résultats ont été validés dans une troisième lignée de hNSC par qPCR. Par ailleurs, nous avons développé un système de minigène pour évaluer l’impact fonctionnel des variants faux-sens, dont seulement la moitié altère la stabilité ou la localisation de RBMX2. Ce modèle permettra également de caractériser les variants de signification incertaine identifiés ultérieurement. En parallèle, nous avons entrepris une reprogrammation de cellules de patients en cellules souches pluripotentes induites (iPSC) de manière à étudier plus précisément comment les mutations du gène RBMX2 et les altérations d’épissage qu’elles entraînent affecte le développement du cerveau. En conclusion, nos données désignent RBMX2 comme un nouveau gène lié aux TND associés à l’X, et révèlent des mécanismes cellulaires altérés (épissage, trafic intracellulaire) sous-jacents à ce syndrome.
Eva MEYER (Strasbourg), Clarisse DELVALLÉE, Valérie SKORY, Sarah CLUZEL, Nathalie DROUOT, Salima EL CHEHADEH, Anne DE SAINT MARTIN, Alice GOLDENBERG, François LECOQUIERRE, Marie VINCENT, Benjamin COGNE, Annick RAAS-ROTSCHILD, Mihael ROGAC, Donald R. LATNER, Krzysztof SZCZAŁUBA, Małgorzata RYDZANICZ, T.s. BARAKAT, William MACKEN, Serene SIYING LIN, Susanne KOHL, Katarina STINGL, Amélie PITON
18:14 - 18:29 #49867 - SS018 Identification d’un nouveau gène d’ataxie congénitale; ESRRG, première cause d’AC sans trouble du développement intellectuel et à IRM normale.
SS018 Identification d’un nouveau gène d’ataxie congénitale; ESRRG, première cause d’AC sans trouble du développement intellectuel et à IRM normale.

Les ataxies congénitales (AC) sont définies cliniquement par des symptômes cérébelleux précoces dès les premiers mois de vie, se traduisant initialement par une hypotonie et un retard de développement psychomoteur avant l’apparition secondaire des symptômes cérébelleux classiques. Il s’agit habituellement de pathologies non progressives. Les signes cérébelleux restent stables ou s’atténuent avec le temps, sont associés fréquemment à un trouble du développement intellectuel (TDI) et parfois à d’autres signes neurologiques (épilepsie, syndrome pyramidal, neuropathie). L’imagerie cérébrale, parfois normale précocement, révèle fréquemment une atrophie cérébelleuse. Toutefois un petit nombre de patients conservent une IRM normale. Les AC sont hétérogènes également sur le plan physiopathologique et génétique. En dehors du syndrome de Joubert (forme particulière d’AC) plus de 50 gènes impliquant des voies physiopathologiques variées ont été identifiés. Le séquençage d’un panel ciblé comportant les gènes principaux d’AC permet d’identifier, de façon rapide, des variants pathogènes (y compris les délétions/duplications et les mosaïques) chez 35% des patients. A ce jour peu de gènes sont associés à une AC à IRM et intelligence normale. Nous avons identifié des variants hétérozygotes du gène ESRRG chez 4 patients de 3 familles (2 garçons – 2 filles – âgés de 7ans à 47 ans) présentant cette forme d’AC. Les variants sont de novo (2) ou transmis par un père atteint (1). Le mécanisme est une perte de fonction. Les patients ont tous présenté une hypotonie précoce et un retard psychomoteur puis un syndrome cérébelleux avec une ataxie persistante à l’âge adulte. Les patients n’avaient pas de TDI, ni d’autres signes neurologiques. Les signes ophtalmologiques sont fréquents (strabisme, ptosis, glaucome, colobome). Les IRM sont normales chez tous, et le restent avec le temps. Le gène ESRRG code pour un récepteur hormonal nucléaire (estrogen-related receptor γ) et agit comme un facteur de transcription, régulant l’expression de gènes endocriniens et métaboliques. Une étude collaborative a permis de rassembler à ce jour 8 patients (7 familles) avec AC liée à des variants du gène ESRRG et de valider ce gène par des études fonctionnelles. Dans notre cohorte de 756 cas index avec AC, les variants pathogènes du gène ESRRG, bien que rares, représentent la 1ère cause d’AC avec IRM normale et sans TDI, justifiant son inclusion dans notre panel ciblé.
Alexandra AFENJAR (PARIS), Odile GOZE-MARTINEAU, Ariane MAHIEUX, Madeleine HARION, Frédérique AUDIC, Perrine CHARLES, Lydie BURGLEN
Salon Ambassadeurs 2/3

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D17
17:00 - 18:30

Sessions simultanées 04
Epidémiologie génétique, génétique des populations, maladies complexes

Modérateur : Anthony HERZIG (Chargé de Recherche) (Brest)
17:00 - 17:15 #49262 - SS019 Analyses pangénomiques multi-traits et fondée sur les gènes impliquent les voies de la coagulation et du muscle lisse vasculaire dans la dissection spontanée de l’artère coronaire.
SS019 Analyses pangénomiques multi-traits et fondée sur les gènes impliquent les voies de la coagulation et du muscle lisse vasculaire dans la dissection spontanée de l’artère coronaire.

Résumé Contexte et objectifs La dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD) représente jusqu’à un tiers des syndromes coronaires aigus chez les femmes de moins de 50 ans, généralement sans facteurs de risque cardiovasculaires classiques. Son diagnostic basé sur l’imagerie est difficile, entraînant un sous-diagnostic et des effectifs insuffisants pour les études pangénomique mono-trait (GWAS). Nous avons cherché à accroître la puissance par des approches multi-traits et basé sur les gènes afin d’identifier de nouvelles voies biologiques liées à la SCAD. Méthodes Nous avons harmonisé huit statistique résumés de GWAS (SCAD, dysplasie fibromusculaire, anévrisme intracrânien, dissection des artères cervicales, migraine, maladie coronarienne, anévrisme de l’aorte abdominale, anévrisme/dissection de l’aorte thoracique) et utilisé GAUSS pour imputer uniquement les variants manquants dans certaines études. Après contrôle qualité, 4,94 millions de SNP autosomiques étaient communs à tous les traits. Afin d’exploiter les corrélations génétiques inter-traits et d’augmenter la puissance pour la SCAD, nous avons appliqué l’approche « Multi-Trait Analysis of GWAS » (MTAG), qui a porté la taille d’échantillon effective pour la SCAD de 6 356 à 9 354 participants (+47 %). Les associations au niveau gène ont été testées avec la méthode LDAK-GBAT, en s’appuyant sur un panel de référence européen de 10 000 individus issus de UK Biobank pour estimer le déséquilibre de liaison entre variants. Des analyses d’enrichissement tissulaires, d’eQTL, de régions ouvertes de chromatine et de voies biologiques ont servi à contextualiser l’ensemble des signaux, au niveau SNP comme au niveau gène. Résultats MTAG a identifié 24 nouveaux locus SCAD absents du GWAS initial, impliquant entre autre GGCX, COL6A3, EDNRA, SLC39A13, LTBP3, BCAR1, SLC39A8 et SERPINA1. Les enrichissements en variants culminaient dans la chromatine accessible des cellules musculaires lisses et des fibro-myocytes coronaires. LDAK-GBAT a mis en évidence 46 gènes significatifs après correction Bonferroni ; 13 d’entre eux (par exemple : ABO, BMP8A, PMS2) se situaient dans des régions sans SNP significatif au seuil pangénomique (p<5×10-8), montrant un gain de puissance au-delà de l’approche SNP par SNP. L’analyse d’ensembles de gènes a mis en avant la gamma-carboxylation dépendante de la vitamine K, le remodelage de la matrice extracellulaire et la contraction du muscle lisse, reliant de façon cohérente la coagulation et l’intégrité vasculaire à la susceptibilité à la SCAD. Conclusions Cette analyse multi-niveaux élargit le paysage génétique de la SCAD et met en évidence un axe coagulation–muscle lisse centré sur GGCX et ABO. Elle ouvre des pistes mécanistiques pour les maladies cardiovasculaires spécifiques aux femmes et désigne des cibles prometteuses pour la validation fonctionnelle et la prédiction personnalisée du risque.
Takiy BERRANDOU (Paris), Adrien GEORGES, Doug SPEED, Nabila BOUATIA-NAJI
17:15 - 17:30 #49720 - SS020 Étude populationnelle des gènes HLA de six ethnies d’Afrique de l’Ouest (Bénin) et leur impact sur l’imputation HLA des populations africaines.
SS020 Étude populationnelle des gènes HLA de six ethnies d’Afrique de l’Ouest (Bénin) et leur impact sur l’imputation HLA des populations africaines.

Le système HLA, hautement polymorphe, joue un rôle central dans la réponse immunitaire en modulant la reconnaissance antigénique. La diversité allélique y est particulièrement marquée en Afrique, région encore sous-représentée dans les bases de données internationales, limitant la précision de l’imputation HLA. Ce projet s’inscrit dans le cadre du SNP-HLA Reference Consortium (SHLARC, hla.univ-nantes.fr), dont l’objectif est d’élargir les panels de référence pour améliorer les performances de l’imputation HLA, notamment pour les populations africaines. Nous avons génotypé 11 gènes (kit GenDx NGSgo MX11-3 : HLA-A, HLA-B, HLA-C, HLA-DQA1, HLA-DQB1, HLA-DPA1, HLA-DPB1, HLA-DRB1, HLA-DRB1, HLA-DRB3/4/5) chez 480 individus béninois issus de six ethnies : Sud (Aizo n=96, Tori Avame n=96, Tori Cada n=96), et Nord (Gando n=80, Otamari n=54, Peulh n=58). L’attribution des allèles a été réalisée avec NGSengine (GenDx). L’analyse des fréquences alléliques regroupant l’ensemble des ethnies béninoises révèle une grande diversité génétique, particulièrement marquée pour HLA-B avec 41 allèles distincts, et une relative homogénéité des fréquences : les 20 premiers allèles HLA-B ayant une fréquence >1%. Au contraire, HLA-DPB1 et HLA-DPA1 sont dominés par quelques allèles fréquents : HLA-DPB1*01:01, 60% ; HLA-DPA1*02:01, 37%. Une analyse en composantes principales des fréquences alléliques a montré une séparation claire entre les groupes du Sud et du Nord. Ces derniers présentent une dispersion plus marquée, notamment la population Peulh est porteuse exclusive du HLA-B*37:01 (8,9%). Nous avons ensuite utilisé ces données pour imputer le HLA grâce au package R HIBAG. Les données SNP proviennent de puces Illumina OMNI5. Le SHLARC a fourni des données de populations diverses : 1KG (1000 Genomes project), HGDP (Human Genome Diversity Project), et SABE (Health, Wellbeing and Aging Study, Brazil). Nous avons construit plusieurs panels de référence : régional (Sud n=285, Nord n=228), national (Bénin n=513), continental (1KG Afrique de l’Ouest, n=603 ; 1KG Afrique de l’Ouest+Bénin, n=1116) et mondial (Bénin+1KG+SABE+HGDP, n=5860). Les performances, évaluées par le F1-score pondéré sur les fréquences alléliques, montrent que les modèles issus du Sud atteignent d’excellents scores (HLA-A, 0,99 ; HLA-DRB1, 0,99), alors que ceux du Nord sont plus modestes (HLA-A, 0,83 ; HLA-DRB1, 0,89), reflet d’une plus grande hétérogénéité génétique dans ces populations. L’évaluation des performances montre que les panels intégrant spécifiquement les données béninoises et ouest-africaines (HLA-DQA1, 0,89) surpassent nettement le panel multiethnique avec les données internationales du SHLARC (HLA-DQA1, 0,74). L’adéquation des données entre la référence et la population à imputer permet d’améliorer la précision. En conclusion, l’intégration de données génétiquement proche améliore significativement la précision de l’imputation HLA pour les populations d’Afrique sub-sahariennes.
Nicolas VINCE (Nantes), Mohamed BENZAHI, Jacqueline MILET, Nayane S. B. SILVA, Gabriela SATO PAES, Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, David COURTIN, Sophie LIMOU, André GARCIA, Audrey SABBAGH, Laure GINEAU
17:30 - 17:45 #49811 - SS021 Identification des types cellulaires causaux des variants de maladies humaines.
SS021 Identification des types cellulaires causaux des variants de maladies humaines.

Les études d'association pangénomique (GWAS) ont identifié de nombreux variants associés à des maladies, mais leurs impacts au niveau cellulaire restent souvent inexplorés. Les méthodes basées sur les eQTLs (expression quantitative trait loci) permettent d'identifier les tissus causaux des variants humains, mais elles reposent généralement sur des données eQTL en masse ('bulk'), de résolution limitée, et sont souvent peu consistants avec les signaux GWAS. Ici, nous présentons CT-FM-SNP, un modèle probabiliste inférant les types cellulaires causaux des variants GWAS. CT-FM-SNP utilise le signal polygénique estimé à partir des données GWAS et un ensemble de 924 annotations spécifiques à des différents types cellulaires provenant principalement d'ENCODE4 et de données scATAC-seq. Combiné à notre modèle liant les SNPs à leurs gènes d'action (combined SNP-to-Gene, cS2G), CT-FM-SNP permet d'inférer des relations causales {SNP, type cellulaire, gène, phénotype}. Nous avons évalué CT-FM-SNP sur ~1,500 SNPs candidats de 5 traits sanguins, et inféré des types cellulaires causaux attendus pour ~50 % d'entre eux. Pour les traits liés aux lymphocytes et aux monocytes, nous avons validé CT-FM-SNP grâce aux données cis-eQTLs de OneK1K, montrant que les SNPs reliés par notre modèle aux types cellulaires immunitaires pertinents étaient significativement plus enrichis en cis-eQTLs correspondants que les SNPs non reliés. De plus, notre approche CT-FM-SNP+cS2G a identifié un nombre beaucoup plus élevé de paires {type cellulaire–gène} que les méthodes de référence exploitant des eQTLs bulk ou single-cell (respectivement 3,7× et 65,9× plus). Nous avons appliqué CT-FM-SNP à 6,975 SNPs candidats de 39 traits de la UK Biobank et inféré au moins un type cellulaire causal pour ~44 % d'entre eux. CT-FM-SNP a également généré 2,694 relations causales, cohérentes avec la biologie connue, par exemple des SNPs agissant sur GLIS3 dans le pancréas, IRF8 dans les cellules myéloïdes, IL2RA dans les lymphocytes. Nous avons également observé que certains SNPs pléiotropiques peuvent cibler différents types cellulaires selon le contexte phénotypique. Enfin, l'application de CT-FM-SNP à d'autres traits a révélé de nouveaux mécanismes, notamment un SNP associé à la schizophrénie agissant sur LPCAT4 à la fois dans le cerveau et dans les cellules immunitaires (suggérant des mécanismes pathogéniques partagés entre la schizophrénie et les maladies autoimmunes), ainsi qu'un SNP lié à la polyarthrite rhumatoïde ciblant SESN3 dans les lymphocytes B et T. En conclusion, CT-FM-SNP permet d'inférer les types cellulaires causaux des variants associés aux maladies humaines et explore les mécanismes par lesquels ces variants confèrent un risque pathologique au niveau cellulaire.
Artem KIM (Los Angeles, Etats-Unis), Steven GAZAL
17:45 - 18:00 #49866 - SS022 Différences entre les sexes dans l'asthme : la contribution des facteurs génétiques.
SS022 Différences entre les sexes dans l'asthme : la contribution des facteurs génétiques.

L’asthme est une maladie chronique non transmissible qui touche plus de 262 millions de personnes dans le monde. C’est une maladie complexe résultant de multiples facteurs génétiques et environnementaux. La prévalence de l’asthme varie selon le sexe et l’âge. Ainsi, chez les enfants, la maladie est plus fréquente chez les garçons et est généralement associée à une composante allergique, des antécédents familiaux, et une bonne réponse aux traitements. En revanche, l’asthme débutant à l’âge adulte est plus fréquent chez les femmes et se caractérise souvent par une inflammation neutrophilique, une moindre sensibilité aux corticoïdes, une association à l’obésité et un pronostic plus défavorable. Les mécanismes à l'origine de ces différences spécifiques au sexe ne sont pas bien compris, et restent de plus peu étudiés. Les études d’association pangénomiques (GWAS) ont identifié près de 200 régions du génome associées à l’asthme, mais qui n'expliquent qu'une partie de la composante génétique de cette maladie. La grande majorité de ces études combinaient les données des deux sexes, considérant le sexe comme un facteur de confusion, et plus de 75% des GWAS ont négligé le chromosome X. Ainsi, peu de recherches ont été menées sur les mécanismes de régulation génétique potentiellement différents selon le sexe ou spécifiques au sexe influençant la survenue de l'asthme et des sous-types d’asthme. Nous proposons ici de combler cette lacune en menant des études de GWAS de l’asthme et ses sous-types (asthme infantile, âge d'apparition ≤12 ans ; et asthme de l’adulte, âge d'apparition ≥26 ans) stratifiées selon le sexe dans la cohorte UK Biobank (239 558 hommes et 277 121 femmes). Ces analyses ont permis d’identifier 30 loci indépendants significatifs au seuil génome-entier associés de manière différentielle à l'asthme en fonction du sexe : 13 loci sur 28 pour l'asthme infantile chez les garçons, 12 loci sur 24 pour l'asthme infantile chez les filles, 3 loci sur 7 pour l'asthme adulte chez les hommes et 2 loci sur 7 pour l'asthme adulte chez les femmes. Une cartographie positionnelle des variants principaux de chaque locus spécifique au sexe a identifié 26 gènes spécifiques à l'une des strates d’analyse. Ces gènes sont principalement impliqués dans les voies de l’immunité, de la différenciation épidermique et de la biosynthèse des catécholamines. Cette étude montre que l'architecture génétique de l'asthme diffère selon le sexe et l'âge d'apparition de la maladie. Ces recherches sont actuellement poursuivies avec l’étude des associations entre l’asthme et les variants du chromosome X en considérant différents modèles dont l'inactivation du chromosome X et les régions pseudoautosomique des chromosomes sexuels. Ces analyses devraient contribuer à élucider les mécanismes génétiques sous-jacents à l’asthme et aux sous-types d'asthme chez les hommes et les femmes, et à identifier des cibles thérapeutiques pour chaque sous-type. Financement: ANR-SEGNORA
Océane LI (Paris), Gloria BENOIT, Lucie TROUBAT, Léo HENCHES, Véronique LEGRAND, Emmanuelle BOUZIGON, Hanna JULLIENNE
18:00 - 18:15 #49919 - SS023 Étude génomique de liaison et d'association du trouble dépressif majeur associé à une douleur chronique dans un échantillon américain, reproduite dans la UK Biobank.
SS023 Étude génomique de liaison et d'association du trouble dépressif majeur associé à une douleur chronique dans un échantillon américain, reproduite dans la UK Biobank.

Bien que le trouble dépressif majeur (TDM) ait une forte composante génétique, les loci de susceptibilité identifiés n'expliquent qu'une proportion minime de la variance génétique sous-jacente. En outre, environ la moitié des patients atteints de TDM souffrent également de douleurs chroniques, qui ont elles-mêmes une composante génétique. Des recherches récentes suggèrent que ces affections souvent comorbides pourraient partager une physiopathologie commune. Nous émettons l'hypothèse d'une susceptibilité génétique commune à ces affections. L'analyse d'un sous-phénotype spécifique – le TDM avec douleurs chroniques comorbides – pourrait ainsi révéler des loci génétiques que les études sur les phénotypes isolés n'ont pas identifiés. Nous avons d'abord testé cette hypothèse en effectuant des analyses de liaison et d'association pangénomiques dans le cadre de l'étude familiale GenRed sur la dépression récurrente à début précoces ; les participants ont été évalués à l'aide des critères du DSM IV et de l’Interview-diagnostic pour des études génétiques (DIGS), le statut « affecté » intégrant à la fois le diagnostic de TDM et la classification de la douleur chronique. À l'aide de l'analyse bayésienne (probabilité a posteriori de liaison, PPL) mise en œuvre dans KELVIN, qui mesure la force de soutien pour l’hypothèse de liaison ou d’association sous forme de probabilité, nous avons identifié des signaux de liaison au niveau des chromosomes 8p23 (PPL = 0,35), 16q12 (PPL = 0,51) et 5p12 (PPL = 0,14). Une association pangénomique employant KELVIN a permis d'identifier des signaux d’association au niveau de SNPs individuels dans ces régions liées. La région 8p23 contient le gène CSMD1, précédemment associé à la dépression, au trouble bipolaire et aux traits cognitifs, tandis que la région 16q12 représente une nouvelle découverte. Notre signal d'association le plus fort (PPL max = 0,63) était contenu dans le gène HCN1 sur le chromosome 5p12, un gène impliqué dans la réponse à la kétamine, la dépression et la douleur dans plusieurs études, y compris un modèle murin « knock-down ». Nous avons tenté de reproduire les résultats d'association dans ces trois régions à l'aide de la population d’étude du UK Biobank d'origine européenne. Les associations dans les régions 8p23 et 16q12 ont été reproduites dans cette cohorte indépendante, désignant CSMD1 (8p23) et CHD9 (16q12) comme des gènes candidats majeurs pour ces phénotypes, tandis que HCN1 (5p12) reste un candidat positionnel et fonctionnel solide pour ces phénotypes, malgré l'échec de la reproduction dans l'échantillon britannique. L'identification de gènes déjà associés à la dépression ainsi que de nouvelles régions génomiques, confirmée par leur réplication dans une vaste cohorte indépendante, valide notre approche et suggère que l'intégration de la douleur chronique dans les études génétiques de la dépression pourrait faciliter l'identification de nouveaux gènes et ouvrir des pistes thérapeutiques prometteuses.
Daniel NOLAN (n/a, Etats-Unis), Veronica VIELAND, William VALENTINE-COOPER, John BURIAN, Sang-Cheol SEOK, Audrey Virginia GRANT
18:15 - 18:30 #49981 - SS024 Fantasio : une approche cas-témoins pour détecter les variants récessifs rares impliqués dans les maladies multifactorielles.
SS024 Fantasio : une approche cas-témoins pour détecter les variants récessifs rares impliqués dans les maladies multifactorielles.

Les études d’association pangénomique (Genome-Wide Association Studies, GWAS) visent à identifier des associations entre variants génétiques et traits multifactoriels. Elles étudient principalement les variants communs sous un modèle génétique additif. Or, une part importante de la composante génétique de la plupart des maladies multifactorielles reste inexpliquée, possiblement en raison de la contribution de variants rares à effets récessifs, pour lesquels les GWAS manquent de puissance statistique. Nous proposons Fantasio, une extension de la méthode HBD-GWAS (Génin, 2013) aux données cas-témoins. L’approche repose sur la détection d’un excès de segments Homozygotes par Descendance (Homozygous-by-Descent, HBD) partagés chez les cas, comparé à ce qui est attendu chez les témoins. Ces segments, caractéristiques des individus consanguins, sont porteurs de variants récessifs rares. Afin d’évaluer Fantasio, nous avons construit un cadre de simulations pour évaluer l’erreur de type I et la puissance de Fantasio. Dans ces simulations, des haplotypes issus du projet 1000 Génomes ont été recombinés pour créer de nouveaux haplotypes “mosaïques”, permettant de contrôler le type de consanguinité des individus simulés. Des individus consanguins porteurs de variants récessifs rares dans une région génétique cible ont été sélectionnés comme cas. Les autres cas et les témoins présentent des degrés de consanguinité variés. Les simulations étaient variables selon la taille de l’échantillon, le pourcentage de cas liés aux variants récessifs rares et les types de consanguinité. Nos résultats montrent que l’erreur de type I est bien contrôlée. Fantasio atteint une puissance satisfaisante dans des modèles réalistes (ex. maladie rare où 10% des cas partagent les allèles délétères), à partir d’un effectif total de 1000 individus. Notre méthode est prometteuse pour l’étude des variants récessifs rares dans les maladies multifactorielles communes, tels que les cancers, particulièrement avec de grands effectifs.
Sidonie FOULON (Villejuif), Thérèse TRUONG, Anne-Louise LEUTENEGGER, Hervé PERDRY
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Maladies Cardiovasculaires

Modérateurs : Philippe CHARRON (PU-PH) (PARIS), Cécile ROUZIER (PH) (Nice)
17:00 - 17:15 #48975 - SS025 Cardiomyopathies liées au gène RBM20 : intérêt du minigène et du séquençage Nanopore pour l’exploration de variants de signification incertaine.
SS025 Cardiomyopathies liées au gène RBM20 : intérêt du minigène et du séquençage Nanopore pour l’exploration de variants de signification incertaine.

Introduction Les cardiomyopathies dilatées (CMD) ont une prévalence estimée à 1:250 et sont une des causes de la mort subite cardiaque. Des variants pathogènes (P) ou probablement pathogènes (LP) liés à une transmission autosomique dominante de CMD ont été rapportés dans plus de 50 gènes. Cependant, des variants de signification incertaine (VSI), ne permettant pas d’apporter un conseil génétique sans étude fonctionnelle complémentaire, sont identifiés chez un grand nombre de patients (36,5 % dans notre étude récente portant sur 1300 patients atteints de CMD). Les variants P ou LP du gène RBM20 sont responsables de plus de 3% des cas de CMD et sont associées à un mauvais pronostic. En se fixant à l’ARN, RBM20 favorise la synthèse de l’isoforme cardiaque de gènes d’expression musculaire et cardiaque (TTN, RYR2,…). Objectifs Le projet visait à mettre au point une méthode d’exploration des VSI du gène RBM20. Matériel & Méthodes Le modèle retenu est basé sur la co-transfection de cellules HEK293T par un vecteur d’expression contenant l’ADN complémentaire du gène RBM20 et par un vecteur minigène rapporteur. Les variants à tester (six pathogènes et deux bénins pour mise au point et validation de la méthode ; onze VSI) ont été introduits par mutagénèse dirigée. Après extraction des ARN totaux, rétrotranscription, l’impact fonctionnel des VSI est évalué via séquençage MinION (Oxford Nanopore) et analyse du profil d’épissage du minigène rapporteur par SashimiPlot. Résultats Après validation de la méthode, trois des 10 VSI explorés montrent un profil d’épissage anormal et peuvent donc être reclassés comme variant LP et utilisés pour le conseil génétique. Conclusion Ce test fonctionnel peut être proposé lorsqu’un VSI candidat faux-sens est identifié dans le gène RBM20 afin de mieux appréhender son éventuel caractère pathogène. Sa réalisation a ainsi pu être transférée vers le laboratoire de diagnostic moléculaire du CHU de Lyon.
Alexandre JANIN (LYON), Gilles MILLAT, Valérie CHANAVAT, Séverine NONY, Cécile CAZENEUVE, Yohan BOSSE, Christian STEINBERG
17:15 - 17:30 #49041 - SS026 Intérêt et rendement du diagnostic moléculaire des malformations cardiaques congénitales non syndromiques familiales en France.
SS026 Intérêt et rendement du diagnostic moléculaire des malformations cardiaques congénitales non syndromiques familiales en France.

Contexte : Les malformations cardiaques congénitales (MCC) sont les malformations congénitales les plus fréquentes et associées à une importante morbi-mortalité. Grâce aux progrès considérables de la chirurgie et de la réanimation cardiaque ces dernières décennies, les patients guéris de leur MCC arrivent en âge de procréer et sont en demande croissante de conseil génétique. Jusqu’alors le risque de récurrence familiale de MCC était seulement estimé de manière empirique par des études observationnelles populationnelles. Les études génétiques, quand elles sont contributives permettent de donner un risque de récidive plus précis et d’orienter le dépistage familial. Objectif : Établir un bilan du diagnostic génétique des MCC non-syndromiques familiales en France et évaluer l'apport des différentes techniques diagnostiques. Méthodes : Étude rétrospective multicentrique incluant les familles avec au moins deux individus atteints de MCC au premier ou second degré, avec une analyse génétique réalisée dans les laboratoires du CHU de Bordeaux, du CHU d'Amiens-Picardie, ou sur les plateformes SeqOIA et AURAGEN du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG). Les analyses comprenaient l'analyse chromosomique par puce à ADN (ACPA), des panels de gènes (14, 92 puis 320 gènes au CHU de Bordeaux, panel 110 puis 320 gènes au CHU d'Amiens) et le séquençage du génome. Résultats : 239 individus issus de 87 familles ont été inclus (médiane de 2 individus atteints par famille). Les phénotypes prédominants étaient la tétralogie de Fallot (17,2%), les communications inter-atriales (10,3%) et le syndrome d'hypoplasie du cœur gauche (10,3%). Un diagnostic moléculaire a été établi dans 35 familles (40,2%) avec 15 diagnostics monogéniques différents. Les gènes les plus fréquemment impliqués étaient NOTCH1 (8%), MYH6 (6,8%), puis NKX2.5 (3,4%) et ELN, JAG1 et RBFOX2 (2,3% chacun). Le séquençage du génome s'est révélé l'approche la plus contributive (37,1% des diagnostics), permettant notamment la détection de variants de structure non identifiables par d'autres techniques. Conclusions : Cette première description mondiale d’une cohorte de MCC non-syndromiques familiales étudiées par NGS confirme l’intérêt du diagnostic moléculaire dans ces familles avec un rendement diagnostique élevé de 40,2%. De plus, le dépistage cardiologique des apparentés du 1er degré est primordial afin de ne pas méconnaitre une forme familiale et d’aider à l’interprétation moléculaire. L'étude souligne l'apport du séquençage du génome et met en évidence l'émergence de nouveaux gènes candidats rares comme RBFOX2, justifiant des collaborations internationales pour mieux caractériser leur implication.
Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Vincent MICHAUD, Claire BENETEAU, Cécile COURDIER, Guenaëlle LANCELOT, Kahia MESSAOUDI, Claudio PLAISANT, Pierre BLANC, Patrice BOUVAGNET, Guillaume JEDRASZAK, Caroline ROORYCK-THAMBO
17:30 - 17:45 #49659 - SS027 Utilisation du modèle Zebrafish pour l’évaluation de l’effet fonctionnel des délétions d’exon en phase du gène FLNC.
SS027 Utilisation du modèle Zebrafish pour l’évaluation de l’effet fonctionnel des délétions d’exon en phase du gène FLNC.

La filamine C, codée par le gène FLNC, est une protéine cytosolique exprimée dans les cellules musculaires et cardiaques. Les variants nuls de ce gène sont principalement associés au développement de cardiomyopathies dilatées (CMD). Toutefois, peu de données existent sur le lien entre les délétions d’exons en phase et le développement de CMD. Dans ce travail, le phénotypage d’un modèle zebrafish a été utilisé afin d’évaluer l’implication de délétions d’exon en phase du gène FLNC dans le développement de la CMD (exons 2, 25 et 42, dont certaines identifiées chez des patients atteints de CMD). Le taux de survie, ainsi que les phénotypes musculaires et cardiaques d’embryons de zebrafish injectés au stade unicellulaire par 2ng de morpholino (MO) (ARN antisens modifiant l’épissage) ciblant les exons 2 (MO2), 25 (MO25) et 42 (MO42) du gène orthologue de FLNC chez le poisson-zébre flncb, ont été comparés aux contrôles adaptés (contrôle négatif p53, et positif MO11 ciblant l’exon 11 publié comme responsable de CMD (Begay, 2016)). La validation de l’effet des MO a été réalisée par RT-PCR. Le phénotype cardiaque est évalué par la présence d’œdème cardiaque à 3 jours post fertilisation (dpf). Le phénotype musculaire à 5dpf est évalué par 1) la mesure de la distance parcourue en 20min (tracking automatisé, DanioVision), 2) l’évaluation de la masse musculaire en loupe à polarisation et 3) la réalisation d’immunomarquage de la myosine (MF20) et de l’actine (phalloïdine). L’analyse statistique a été faite par test de Fisher et Mann Whitney. Le taux de survie à 5dpf des zebrafish MO2 (n=94, 69%), MO11 (n=27, 52%), MO25 (n=83, 30%) et MO42 (%, n=33) n’est pas significativement réduit comparé au contrôle p53 (n=154, 63%). Les zebrafish MO25 présentent une proportion d’œdèmes cardiaques à 3dpf significativement plus importante (18%) que le contrôle p53 (0,6%, p=10-8) et comparable au contrôle CMD MO11 (11%, p=0.19). Les zebrafish MO2 et MO42 ne présentent pas d’œdème cardiaque. La distance parcourue en 20min est significativement réduite pour les zebrafish MO2 (269+/-426mm, p= 2.10-6, n=8), MO25 (542+/-617mm, n=11, p=2.10-5), et MO11 (523+/-929mm, n=10, p=1.10-4) et normale pour les MO42 (1994+/-1290mm, n=12, p=0.44) en comparaison au contrôle p53 (2097+/-1069mm, n=24). Une réduction de la masse musculaire en biréfringence associée à une désorganisation des sarcomères par immunomarquage pour les MO2, MO11 et MO25 a été observée. En conclusion, ce travail conforte l’implication fonctionnelle du saut en phase de l’exon 25 comme possible cause de CMD. Les phénotypes musculaires décrits, sont nouveaux mais cohérents avec la fonction de la protéine, en particulier pour le saut de l’exon 2 localisé dans le domaine de liaison à l’actine. Le modèle zebrafish offre la possibilité de réaliser des tests fonctionnels sur des variants identifiés chez les patients dans une délai rapide (<6mois) et se place comme un outil intéressant pour l’exploration post génomique des variants.
Flavie ADER (PARIS), Clarisse BILLON, Adrien BLOCH, Corinne METAY, Diala KHRAICHE, Philippe CHARRON, Eric VILLARD, Daniel OSBORN, Pascale RICHARD
17:45 - 18:00 #49693 - SS028 Nouvel outil diagnostique pour la classification des hypercholestérolémies sévères.
SS028 Nouvel outil diagnostique pour la classification des hypercholestérolémies sévères.

L’un des contributeurs majeurs de l’athérosclérose est l’hypercholestérolémie sévère (HS). Elle correspond à une entité multi étiologique définie par des valeurs de LDL Cholestérol (LDL-C) supérieures à 1,90 g/L (4,9 mmol/L). L’étiologie la mieux caractérisée est l’hypercholestérolémie familiale dont le dépistage génétique représente un défi sanitaire mondial puisqu’elle entraine un surrisque cardiovasculaire. Elle ne représente cependant qu’un tiers des HS et la prévalence des autres étiologies comme l’hypercholestérolémie polygénique, évaluée par des scores de risque génétique (GS), restent largement à préciser. Notre étude à pour but de mieux caractériser l’HS, d’évaluer les prévalences de ses étiologies afin d’améliorer la prise en charge des patients dont le diagnostic moléculaire est négatif. Depuis 2015, nous avons dépisté plus de 5000 cas index par une approche NGS sur les gènes responsables de l’HF (LDLR, APOB, PCSK9 et APOE). Sur 4564 patients (≥ 18 ans, LDL-C ≥ 1,90 g/L, TG < 4 g/L), 1 816 cas présentent un variant pathogène ou vraisemblablement pathogène (M+), 2481 ne présentent pas de mutation (M-) et 267 un variant de signification inconnue. Dans une approche combinant la distribution des déciles de concentration LDL-C de l’ensemble des patients (M+ et M-) et la distribution des déciles des valeurs de GS des patients M+, puis en appliquant un modèle additif généralisé nous avons obtenu des distributions modélisées pour les patients M+ et M-. Le biais de distribution des patients, les données relatives au risque cardiovasculaire et les variations du LDL-C au cours du suivi indiquent que les patients M- du 1er décile présentent les caractéristiques de l'HF monogénique, ce qui est validé par la mise en évidence de nouvelles altérations génétiques par une approche Long Read Sequencing. Par ailleurs, 50 % des patients M- regroupés sur seulement 25 % de notre nouvelle distribution combinée (déciles 6 à 10) permettent de définir les caractéristiques de l’hypercholestérolémie d’origine polygénique. Grâce à cette approche il est possible de caractériser plus de 70 % des HS. D’une part en précisant les limites de l’hypercholestérolémie polygénique qui représente la moitié des patients sans mutation qui peuvent ainsi bénéficier d’un diagnostic moléculaire. D’autre part, elle identifie les patients pour lesquels des investigations génétiques supplémentaires sont nécessaires.
Alain CARRIÉ, Olivier BLUTEAU (Paris), Nathanael LAPIDUS, Philippe GIRAL, Sophie BÉLIARD, Valérie CARREAU, Randa BITTAR, Khaldia BELABBAS, Mathieu GEORGET, Philippe COUVERT, Hedi CHTIOUI, Samir SAHEB, Laetitia ROBILLARD, Wilfried LE GOFF, Maryse GUÉRIN, Jean Marc LACORTE, Dominique BONNEFONT-ROUSSELOT, Eric BRUCKERT, Francois PAILLARD, René VALERO, Antonio GALLO
18:00 - 18:15 #49989 - SS029 Le séquençage ARN Long-Read couplé au phasage haplotypique renforce le potentiel diagnostique du RNA-seq : application aux cardiomyopathies dilatées.
SS029 Le séquençage ARN Long-Read couplé au phasage haplotypique renforce le potentiel diagnostique du RNA-seq : application aux cardiomyopathies dilatées.

Contexte : Les maladies rares, principalement de cause génétique, affectent 250 millions de personnes dans le monde. Dans les maladies autosomiques dominantes comme les cardiomyopathies dilatées (CMD), le taux diagnostic ne dépasse pas 40%, menant à une perte de chance pour les patients en impasse diagnostique. Les variants d’épissage échappent fréquemment aux approches de séquençage ADN standards, car situés dans des régions peu couvertes ou d’interprétation difficile. Leur effet transcriptionnel peut cependant être révélé par séquençage de l’ARN. Alors que la technologie Short-Read (SR-ARN-seq) peine à restituer la complexité du transcriptome, le séquençage ARN Long-Read (LR-ARN-Seq) permettant le phasage haplotypique pourrait s’imposer comme un outil prometteur pour détecter des altérations transcriptionnelles jusqu’ici inaccessibles. Objectif : Evaluer l’apport du séquençage ARN Long-Read et du phasage haplotypique pour réduire l’impasse diagnostique en particulier chez les patients CMD. Méthodes : Nous avons réalisé un séquençage d’exome et de transcriptomes par LR-ARN-Seq et SR-ARN-Seq pour 25 échantillons de coeurs explantés de patients CMD. Les anomalies de structures des transcrits patient-spécifiques ont été explorées avec FRASER, avec ou sans phasage haplotypique. Résultats : L’approche LR-ARN-Seq permet de détecter 90% des variants identifiables sur l’exome, à une couverture minimale de 20X, compatible avec la détection de mutations dans la majorité des gènes associés aux maladies génétiques rares. Dans les gènes d’intérêt, le taux diagnostic en LR-ARN-Seq ou en exome est identique avec 11 mutations identifiées (~40%). En élargissant à l’ensemble des gènes, l’analyse d’épissage par LR-ARN-Seq permet d’augmenter de 50% le taux de détection d’épissages aberrants par rapport au séquençage de l’exome. Cette amélioration s’explique notamment par l’identification de variants non accessibles (dont 17% de pseudo-exons) ou insuffisamment prédits in silico : 60% des variants causaux retrouvés ont une prédiction faible ou intermédiaire (score SpliceAI ou Pangolin < 0.8). À l’inverse, l’abaissement des seuils de prédiction à partir de l’ADN génère de nombreux faux positifs, avec 83 % des variants prédits (SpliceAI > 0,2) sans impact réel sur l’épissage. Le LR-ARN-Seq surpasse le SR-ARN-Seq avec 70% d’évènements d’épissage identifiés en plus, principalement dans les régions répétées. Le phasage, possible uniquement en LR et qui concentre l’analyse sur l’haplotype porteur du variant, amplifie la puissance de détection des effets quantitatifs d’expression, et permet d’identifier 25 évènements d’épissage aberrant supplémentaires. Conclusion : Le séquençage ARN Long-Read améliore nettement la détection des anomalies transcriptionnelles et révèle des mécanismes potentiellement pathogènes inaccessibles aux approches classiques. Il constitue ainsi une piste prometteuse pour réduire l’impasse diagnostique dans les maladies mendéliennes.
Laëtitia RIALLAND (Paris), Claire PERRET, Laetitia DUBOSCQ-BIDOT, Hélène MADRY, Badreddine MOHAND OUMOUSSA, Jean-François PRUNY, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD, Eric VILLARD
18:15 - 18:30 #49990 - SS030 Le NGS ciblé de l’ARNm permet de guider la classification des variants de signification incertaine dans les gènes de cardiomyopathies.
SS030 Le NGS ciblé de l’ARNm permet de guider la classification des variants de signification incertaine dans les gènes de cardiomyopathies.

Contexte: Les cardiomyopathies héréditaires, à transmission autosomique dominante, permettent l’identification du variant causal dans 35% des cas par séquençage d’ADN génomique (ADNg). Les variants d’épissage expliqueraient une partie des formes non résolues, mais leur détection sur ADNg reste partielle, d’où l’intérêt de stratégies basées sur l’analyse des ARNm. Toutefois, le caractère tissu-spécifique des ARNm limite cette approche. Nous avons évalué, après optimisation analytique, une stratégie de NGS sur cellules sanguines avec capture ciblée des ARNm et ses conséquences pratiques sur la détection et la classification des variants. Objectifs : 1) Évaluer une approche de NGS ciblé sur ARNm de cellules sanguines pour déterminer l‘impact des variants affectant l’épissage dans MYBPC3. 2) Identifier le type de prélèvement permettant de séquencer les ARNm des principaux gènes de cardiomyopathies. Matériel et méthodes: Nous avons sélectionné 26 variants (16 introniques et 10 exoniques) du gène MYBPC3 détectés sur l’ADN et affectant potentiellement l’épissage. A partir de sang/tubes PaxGene, les ARN polyA+ ont été rétro-transcrits, capturés avec un design de sondes optimisé pour les 28 gènes du panel CMH et séquencés sur un NextSeq550. Avec l‘objectif d’une optimistation de la méthode pour son extension à plusieurs gènes difficilement analysables,, nous avons évalué comparativement différentes techniques de prélèvements et de préparations des ARNm sanguins. Résultats: A partir des tubes PaxGene, la profondeur de couverture des jonctions de MYBPC3 est améliorée par la capture ciblée (x 1000), permettant une analyse fiable de l’épissage (RPM~6809, Profondeur moyenne ~ 2947X). Parmi 13 variants considérés comme des variants de signification incertaine, 11 (85%) ont pu être reclassifiés dont 10 en classe 4, soulignant l’intérêt majeur de cette approche dans la résolution de l’impasse diagnostique. La comparaison de la profondeur aux jonctions pour 3 types de prélèvements (PaxGene (n=64) ; LCL (n=32) et préculture cellulaire sur tubes ACD (n=64)) a permis de déterminer qu‘une profondeur minimale de 10X constitue le seuil minimal permettant l’interprétation des évènements d’épissage. Ce seuil est atteint dans plus de 80% des jonctions uniquement pour 50% et 46% des 28 gènes d’intérêts respectivement avec les approches PaxGene ou LCL. La préculture des cellules avant extraction démontre un meilleur rendement avec 79% des gènes d’intérêt accessibles, incluant les 9 gènes majeurs. Conclusion: Le séquençage ciblé des ARNm à partir de cDNA issus des cellules sanguines permet une amélioration de la classification des variants d’épissage. L’utilisation d’une culture courte sur ACD améliore significativement le nombre de gènes accessibles, donnant accès à 79% des gènes d’intérêt dont les 9 gènes majeurs. Un prélèvement simploe et l’émergence d’outils informatiques de criblage dédiés à l’ARN-Seq permettent d’envisager cette approche comme une méthode de diagnostic .
Laëtitia RIALLAND (Paris), Imane BAATOUT, Pierre BOBIN, Léo BEAUDOIN, Emilie BLIN, Claire PERRET, Flavie ADER, Pierre DE LA GRANGE, Julie PROUKHNITZKY, Philippe CHARRON, Eric VILLARD, Pascale RICHARD
Zone 1 - Salle 6
18:30 COCKTAIL D'OUVERTURE
Mercredi 28 janvier
08:00

"Mercredi 28 janvier"

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A20
08:00 - 10:00

CONFERENCE PLENIERE 2
Single cell RNA-Seq et omiques spatiales

08:00 - 08:30 Approches multiomiques dans le diagnostic des maladies rares. Julien GAGNEUR (Conférencier, Munich, Allemagne)
08:30 - 09:00 Atlas développementaux multimodaux du tractus urogénital chez l'homme : trajectoires normales et altérées. Frederic CHALMEL (Conférencier, Rennes)
09:00 - 09:30 Séquences dans l'espace : Investigation transcriptomique des cellules dans leur contexte spatial, application à la SEP. Bastien HERVÉ (Conférencier, Stockholm, Suède)
09:30 - 10:00 De l’analyse de la cellule unique au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques : l’exemple des liposarcomes dédifférenciés. Sarah WATSON (Conférencier, PARIS)
Louis Lumiere
10:00

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KF1
10:00 - 11:00

Session 1 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #48858 - P001 Évaluation de la performance des tests génétiques prénataux dans les cardiopathies congénitales: expérience du CHU Sainte-Justine.
P001 Évaluation de la performance des tests génétiques prénataux dans les cardiopathies congénitales: expérience du CHU Sainte-Justine.

Présentes chez environ 1 % des nouveau-nés, les cardiopathies congénitales (CC) représentent la malformation la plus fréquemment détectée en anténatal. Bien que souvent isolées et multifactorielles, on identifie une cause génétique dans environ 40 % des cas incluant des aneuploïdies, des variations du nombre de copies (CNV) ou des anomalies monogéniques. Certaines de ces anomalies seront à l’origine d’une atteinte multi-systémique et/ou développementale. L’identification d’une étiologie génétique en prénatal est donc essentielle pour clarifier le pronostic, orienter la prise en charge postnatale et préciser le conseil génétique. Ce projet, mené au CHU Sainte-Justine, visait à évaluer la performance réelle des tests génétiques prénataux basés sur le phénotype pour identifier les cas où une étiologie syndromique est en cause ainsi qu’à comparer le phénotype pré et post-natal en vue d’optimiser au besoin les tests proposés et le conseil en prénatal. Une analyse rétrospective de 200 dossiers de patientes référées entre 2017 et 2018 pour une suspicion de CC fœtale a été réalisée. Après exclusion des cas avec échocardiographie normale ou anomalies mineures non pertinentes, 152 dossiers ont été inclus dans l’étude. Tous les cas ont bénéficié d’une évaluation génétique avec proposition de tests incluant QF-PCR ou FISH, CGH et, dans un tiers des cas, des analyses moléculaires ciblées. Le taux de diagnostic global était de 10 % d’aneuploïdies (3,9% isolées (CCI) et 17,7% non isolées (CCNI)), 5 % de CNV (2,6% CCI et 8% CCNI), et 3,6 % de causes monogéniques (0% CCI et 8% CCNI). À la révision des données post-natales, 23 % des enfants avaient une atteinte neurodéveloppementale significative, dont 17,5 % parmi ceux considérés comme isolés en prénatal. De plus, 39 % des cas jugés isolés en prénatal se sont révélés syndromiques en post-natal et 19 % présentaient une atteinte extra-cardiaque sévère non détectée à l’échographie (incluant un retard développemental modéré-sévère). Ces résultats soulignent les limites du phénotypage anténatal et la nécessité d’un conseil prénatal nuancé, même en présence d’une CC isolée. Ils mettent également en évidence la nécessité d’un suivi des nouveau-nés avec CC vu le risque d’autres anomalies associées, notamment du neurodéveloppement pouvant être secondaire à la CC elle-même ou indicatrice d’un syndrome génétique sous-jacent. Enfin, le rendement diagnostique global de 3,6 % des tests moléculaires dans notre étude est inférieur à celui rapporté dans la littérature (10–35 % par exome), possiblement en raison d’un échantillon trop petit, ou d’un sous-diagnostic lié à un défaut référence en génétique en post-natal ou à des tests moléculaires trop ciblés. Toutefois, aucun diagnostic n’a été posé en post-natal qui aurait été manqué en prénatal. Cette étude est pertinente dans un contexte de système de soins avec des ressources limitées où un exome prénatal pour toute anomalie fœtale majeure isolée n’est pas réaliste.
Camille T. LAGANIÈRE, Amélie DOUSSAU, Magdalena JAWORSKI, Laurence BEAULIEU-GENEST, Marie-Josée RABOISSON, Anne-Marie LABERGE, Marie-Ange DELRUE (Montréal, Canada)
10:00 - 11:00 #49300 - P005 Diagnostic prénatal et diagnostic pré-implantatoire dans les maladies cardiaques héréditaires : un état des lieux national.
P005 Diagnostic prénatal et diagnostic pré-implantatoire dans les maladies cardiaques héréditaires : un état des lieux national.

Contexte. Les maladies cardiaques héréditaires, qu’il s’agisse de cardiomyopathies ou de troubles isolés du rythme ou de la conduction, exposent à un risque de mort subite et/ou d’insuffisance cardiaque. Leur transmission génétique, très majoritairement autosomique dominante, confronte les couples porteurs à des choix complexes en matière de projet parental. Le diagnostic prénatal (DPN) et le diagnostic pré-implantatoire (DPI) constituent deux options médicales permettant de prévenir la transmission de ces pathologies. Néanmoins, leur recours dans le cadre des maladies cardiaques isolées (non-syndromiques), reste peu documenté en France. Méthode. Une analyse rétrospective des données nationales collectées par l’Agence de la biomédecine a été réalisée. Les données étudiées s’étendent de 2009 à 2023 pour le DPN et de 2013 à 2023 pour le DPI. Les évolutions temporelles du recours à ces techniques ont été analysées par un modèle de régression de Poisson. L’évolution de la proportion des techniques réalisées dans le cadre de maladies cardiaques isolées parmi l’ensemble des indications cardiologiques (isolées et syndromiques) a également été analysée. Résultats. Entre 2009 et 2023, 59 DPN ont été réalisés pour une maladie cardiaque isolée (moyenne 3,9/an), dont 39 % ont révélé que le fœtus était porteur. Toutes les grossesses avec un fœtus porteur identifié ont été suivies d’une interruption médicale de grossesse jusqu’en 2018, dernière année à laquelle cette donnée a été rapportée. Une augmentation moyenne de 19,5 % par an du recours au DPN a été observée (p < 0,000001). Concernant le DPI, 91 demandes ont été déposées entre 2013 et 2023, dont 58 acceptées (moyenne 5,3/an, taux d’acceptation ~68%). L’analyse statistique révèle une augmentation annuelle moyenne de 11,8 % des demandes acceptées (p=0,010). La part des DPN et DPI réalisés dans un contexte de maladie cardiaque isolée parmi l’ensemble des indications comprenant une atteinte cardiaque a montré une légère tendance à l’augmentation au cours du temps. Conclusion. Cette étude constitue la plus large évaluation nationale du recours au DPN et au DPI dans le cadre des maladies cardiaques héréditaires isolées. Les résultats montrent des nombres absolus faibles au regard de la prévalence élevée des maladies cardiaques héréditaires, mais une augmentation significative de leur pratique au cours des dernières années. Ces résultats illustrent la complexité des décisions médicales et éthiques dans ce contexte, ainsi que la nécessité de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les déterminants du recours à ces techniques et mieux accompagner les couples concernés.
Isabelle JONVEAUX (Paris), Ousmane SUWAREH, Julie PROUKHNITZKY, Agathe BERTINOTTI, Céline BORDET, Estelle GANDJBAKHCH, Philippe CHARRON
10:00 - 11:00 #49629 - P013 25 ans de Diagnostic préimplantatoire à Strasbourg.
P013 25 ans de Diagnostic préimplantatoire à Strasbourg.

Introduction Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est autorisé en France depuis 1994. Le centre de DPI de Strasbourg a été l’un des premiers à débuter cette activité en 1999. Aujourd’hui, 5 centres sont autorisés par l’agence de la biomédecine. La loi française réglemente strictement le DPI qui ne peut rechercher que l’anomalie héritée des parents, ou d’un ascendant immédiat, qu’elle soit moléculaire ou cytogénétique. Ceci limite l’utilisation de technologies pangénomiques et interdit la recherche des aneuploïdies (DPI-A). Au cours des années, nous avons dû nous adapter à de nombreux changements et défis techniques et légaux. L’organisation et l’activité de DPI ont pu progresser grâce aux évolutions scientifiques en embryologie et en génétique. Nous souhaitons présenter les étapes et chiffres clés des 25 années d’expérience dans le centre de DPI de Strasbourg. Résultats Nous avons validé plus de 400 tests PCR (polymerase chain reaction) spécifiques pour 176 maladies monogéniques différentes et plus de 300 tests FISH (fluorescence in situ hybridization) pour des réarrangements chromosomiques variés ou sexage (pour les maladies liées à l’X). Entre octobre 1999 et octobre 2024, 2909 dossiers ont été ouverts (67% pour les indications moléculaires, 32% pour les indications chromosomiques et 1% pour indications mixtes), 3424 cycles ont débuté aboutissants à 3210 ponctions d’ovocytes (38 000 ovocytes ponctionnés) et 2740 biopsies (14 312 embryons). Sur 2822 transferts (52% frais, 48% congelés), il y a eu 917 grossesses évolutives (32%/TE) et 872 bébés sont nés.
Julia LAUER ZILLHARDT (STRASBOURG), Emmanuelle KIEFFER, Julie ROOS, Elodie JAVEY, Gaétan CARAVELLO, Sarah DONAT, Nathalie GARDES, Catherine HAMM, Karen LEVESQUEAU, Jean-Christophe NICOD, Vanesha KEMPF, Elodie KIEFFER, Laetitia BIERLING, Magali BEAUGEY, Chloé SCHAMPER, Marine STREIFF, Emilie BEAU, Marion CERVANTES, Marie-Laure KELLER, Linda RAMDANI, Céline MICHEL, Karima BETTAHAR, Olivier PIRRELLO, Justine RISS, Catherine RONGIERES, Louise GONTARD, Arthur LUTON, Jean-Baptiste DURAND, Philippe GOSSET, Céline MOUTOU
10:00 - 11:00 #49763 - P017 Évaluation de la valeur prédictive positive du dépistage biochimique de la trisomie 21 : expérience tunisienne.
P017 Évaluation de la valeur prédictive positive du dépistage biochimique de la trisomie 21 : expérience tunisienne.

Le dépistage biochimique de la trisomie 21 (T21) repose sur le dosage, dans le sang maternel, de la PAPP-A et l’hCG au premier trimestre (T1) et de l’alpha-foetoprotéine (AFP), l’estriol non conjugué (uE3) et l’hCG sérique au deuxième trimestre (T2). Aujourd’hui, les marqueurs sériques maternels (MSM) sont utilisés en première intention dans de nombreux pays pour le dépistage des anomalies chromosomiques fœtales. Une évaluation de la valeur prédictive positive (VPP) vise à réduire les faux positifs, limiter l’anxiété maternelle et prévenir les complications iatrogènes liées à l’amniocentèse (taux de perte fœtale estimé à 1/100 procédures). Nous avons conduit une étude rétrospective portant sur 90 patientes ayant consulté au service de génétique de l’Hôpital Charles Nicolle de Tunis pour des MSM pathologiques entre Janvier 2025 et Avril 2025. Toutes les patientes ont eu un prélèvement de liquide amniotique avec étude de caryotype fœtal. L’étude par FISH a été réalisée dans certains cas. Les 90 patientes âgées de 23 à 45 ans [moyenne=39ans] sont adressées pour amniocentèse. 47 avaient bénéficié d’un dépistage T1 (11SA+2j–13SA+6j) et 43 d’un dépistage T2 (14SA+2j–19SA+1j). Nous avons réparti nos patientes sur 3 groupes selon la valeur estimée du risque de T21 au MSM : groupe 1 avec un risque >1/50 fait de 35 patientes, groupe 2 avec un risque entre 1/51 et 1/250 fait de 52 patients et groupe 3 avec un risque entre 1/251-1/1000 fait de 3 patientes. En plus du caryotype fœtal, 11 études par FISH ont été réalisées devant un risque T21=1 (1cas), un DPNI positif pour la T21 (1cas), un risque >1/50 pour les trois aneuploïdies 13,18 et 21 en même temps (3 cas), les six autres avaient un terme avancé. Six cas de T21 ont été confirmés : 5/35 dans le groupe 1 et 1/52 dans le groupe 2, dont 3 confirmés par FISH avant le caryotype. Nous rapportons notamment une anomalie de structure, une microdélétion 3q22.33q24 (10,8 Mb) découverte devant un risque biochimique T1=1/118 et combiné à 1/684 avec une PAPP-A basse (0,33 MoM). Un DPNI a permis de suspecter cette anomalie avant l’étude du caryotype. Ces résultats suggéraient les performances suivantes: • VPP seuil >1/50 : 14,3 % (5/35) • VPP seuil entre 1/51 et 1/250 : 6,9 % (6/87) • Aucune anomalie n’a été rapportée pour le groupe ayant un seuil entre 1/251 et 1/1000. Le taux global de faux positifs atteignait 93,3 %. Un cas d’avortement post-amniocentèse avec caryotype normal a été observé (1/90). En Tunisie, l’absence d’un accès large au DPNI impose l’optimisation des seuils de risque des MSM pour l’indication de l’étude du caryotype fœtal et l’insistance sur l’approche combinée (échographie + MSM). Par ailleurs, des MSM anormaux avec caryotype normal doivent alerter sur la possibilité d’autres anomalies. L’interprétation clinique élargie est nécessaire pour améliorer la prise en charge materno-fœtale.
Emna KOUBAA, Mediha TRABELSI, Tergui WISSAL (Tunis, Tunisie), Ines OUERTANI
10:00 - 11:00 #49833 - P021 Apport de la CGH array dans les grossesses à haut risque de trisomie 21 isolée (>1/50) : une étude de cohorte rétrospective.
P021 Apport de la CGH array dans les grossesses à haut risque de trisomie 21 isolée (>1/50) : une étude de cohorte rétrospective.

Contexte : En France, il est recommandé de proposer de proposer un prélèvement invasif aux femmes ayant un risque combiné au 1er trimestre supérieur à 1/50 pour la trisomie 21. Toutefois, avec l'émergence des tests non invasifs reposant sur l’analyse de l'ADN libre circulant du génome entier, la place des examens invasifs dans cette population à haut risque est désormais discutée. Notre étude vise à étudier une cohorte de femme ayant un haut risque de trisomie 21 isolé, qui ont bénéficié d’un prélèvement invasif avec une analyse par CGH array. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective comprenant 163 femmes ayant un dépistage combiné de la trisomie 21 au 1er trimestre à un haut risque (>1/50) sans hyper clarté nucale ni anomalie échographique au 1er trimestre, et qui ont bénéficié d’un prélèvement invasif avec une CGH array à la maternité de Necker Enfants Malades entre 2017 et 2023. L’étude a consisté dans un premier temps à répertorier les anomalies chromosomiques identifiées par CGH array dans cette population, puis à analyser les facteurs biologiques et échographiques associées à un déséquilibre génomique par un test de Wilcoxon. Enfin, chaque anomalie chromosomique identifiée par CGH array a été analysée rétrospectivement afin de déterminer si le dépistage non invasif par ADN libre circulant du génome entier aurait pu les dépister. Résultats : Des anomalies chromosomiques ont été identifiées dans 23 % des cas (38/163) : 27 trisomies 21, 6 autres aneuploïdies (2 trisomies 18, 2 trisomies 16 et 1 trisomie 22 en mosaïque, 1 monosomie X en mosaïque), 2 aneuploïdies placentaires confinées au placenta (1 trisomie 13 et 1 trisomie 22), 2 CNV de classe 2 (probablement bénin) et 1 CNV de classe 5 (pathogène). Toutes les anomalies de mauvais pronostic sur le plan neuro-développemental auraient pu théoriquement être détectées par le test non invasif. Un faible taux de PAPPA était significativement associé à une CGH array avec déséquilibre (p < 0,001). Discussion - Conclusion : Les anomalies chromosomiques, autres que la trisomie 21, détectées par ACPA chez les femmes ayant un risque élevé isolé au dépistage non invasif sont rares et hétérogènes. Bien qu'elles ne soient pas toutes détectables par l'ADN libre circulant génome entier, toutes les anomalies de mauvais pronostic sur le plan neurodéveloppemental auraient été théoriquement dépistées selon les résultats de notre étude. De ce fait, les tests d'ADN libre circulant génome entier pourraient être une alternative à l'analyse par ACPA chez les femmes dont les grossesses sont à haut risque isolé de T21. Cependant, en cas de PAPPA basse au 1er trimestre, une analyse par ACPA à partir d’un prélèvement invasif serait préférable car elle permet d’obtenir un diagnostic rapide et d’éviter le délai supplémentaire de prise en charge inhérent au test de dépistage non invasif.
Helyett OLLIVIER (Paris), Valérie MALAN, Raphaël BARTIN, Jean-Michel DUPONT, Julien STIRNEMANN, Yves VILLE, Matthieu DAP
10:00 - 11:00 #49038 - P025 Diagnostic prénatal et suivi du syndrome blépharocheilodontique (CDH1 et CTNND1) : élargissement du spectre phénotypique.
P025 Diagnostic prénatal et suivi du syndrome blépharocheilodontique (CDH1 et CTNND1) : élargissement du spectre phénotypique.

Le syndrome blépharochéilodonte (BCDS) est une maladie rare et multisystémique, caractérisée par une fente labiale et/ou palatine (CLP), des anomalies des paupières et dentaires. Il est lié à des variants pathogènes hétérozygotes identifiés dans deux gènes : CDH1, codant pour l’E-cadhérine, protéine clé de l’adhésion épithéliale, et CTNND1, codant pour la p120-caténine, régulateur jonctionnel. Ces protéines interviennent dans la cohésion, la polarité et la morphogenèse épithéliale. Une collaboration européenne a permis de rassembler 25 cas, dont 13 porteurs d’un variant de CDH1 et 12 de CTNND1. L’analyse de ces données a permis de mieux définir le phénotype prénatal et postnatal. Des anomalies prénatales ont été observées dans 58 % des cas, le plus souvent des CLP. Le BCDS lié à CDH1 se caractérisait plus souvent par des anomalies craniofaciales, parfois associées à une hypothyroïdie congénitale et une imperforation anale. Un cas de cancer gastrique diffus est décrit chez une patiente. Le BCDS lié à CTNND1 se présentait plus fréquemment sous forme de syndrome polymalformatif avec des anomalies extracraniofaciales, sans cas de cancer rapporté dans notre cohorte. Une pénétrance incomplète et une expressivité variable ont été observées, sans corrélation génotype- phénotype identifiée. Les formes de BCDS liées à CDH1 et CTNND1 représentent des syndromes proches mais distincts. Nos résultats soutiennent la réalisation d’un exome prénatal en cas de CLP. Ils recommandent un dépistage systématique d’un trouble thyroïdien à la naissance, associé à un bilan cardiaque, une échographie abdominale et un examen clinique pelvien approfondi. Enfin, ils soulignent la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire au long cours et d’une gestion coordonnée du risque tumoral.
Cindy COLSON (LILLE), Jamal GHOUMID, Florence PETIT, Sylvie MANOUVRIER, Adrien TRAN MAU THEP, Alessandra RENIERI, Laurence PERRIN, Mathilde NIZON, Maria-Antonietta MENCARELLI, Margot HENRI, Lorenzo LOBERTI, Marine LEGENDRE, Pablo LAPUNZINA, Jolien KLEIN WASSINK-RUITER, Guillaume JOURET, Yvan HENRENGER, Jaqueline EASON, Jeromine CARRET, Marie-Pierre ALEX-CORDIER, Muriel HOLDER
10:00 - 11:00 #49119 - P029 Génome non codant et syndrome Nail-Patella : vers une médecine de précision.
P029 Génome non codant et syndrome Nail-Patella : vers une médecine de précision.

Le syndrome Nail-Patella (NPS) est une maladie rare causée par l'haploinsuffisance ou la perte de fonction du gène LMX1B, caractérisée principalement par des anomalies squelettiques, une atteinte rénale et ophtalmologique, avec une expressivité variable. Le pronostic fonctionnel est principalement lié à l’importance de l’hypoplasie/aplasie de la patella, tandis que le développement d’une atteinte glomérulaire chez 20-50% des patients peut conduire à l’insuffisance rénale. Des recommandations de surveillance multidisciplinaire régulière ont été publiées en 2020 dans le cadre du Protocole National de Diagnostic et de Soins. Nous rapportons quatre familles atteintes de NPS en lien avec des anomalies du génome non codant identifiées par séquençage haut-débit, et confirmées par des techniques de cytogénétique ou biologie moléculaires conventionnelles. Nous décrivons les éléments cis-régulateurs (CRE) tissu-spécifiques et diverses anomalies moléculaires au locus de LMX1B : une délétion de CRE, deux variations structurales perturbant l'interaction CRE-promoteur et un variant du 5'UTR responsable d'une diminution de l'expression due à un cadre de lecture ouvert (ORF) en amont. Ces données associées à la revue de la littérature récente montrent que les mécanismes moléculaires concernant le génome non codant peuvent avoir un impact tissu-spécifique sur l’expression du gène, à l’origine de formes incomplètes du syndrome, mais également modifier son mode héréditaire classique. Alors qu'environ 95 % des individus atteints de NPS sont porteurs de variants pathogènes hétérozygotes dans les régions codantes du gène LMX1B, des altérations non codantes expliquent l’impasse diagnostique dans les autres cas. Ce travail illustre l'importance du diagnostic génomique (altération de l’ORF versus altération des CRE) pour la médecine de précision et le conseil génétique dans les maladies rares.
Perrine BRUNELLE, Anne-Sophie JOURDAIN, Fabienne ESCANDE, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Sonia BOUQUILLON, Valérie CORMIER-DAIRE, Alexandra DESDOITS, Didier LACOMBE, Arnaud MOLIN, Nicolas GRUCHY, Renaud TOURAINE, Julien VAN GILS, Jamal GHOUMID, Luc THOMES, Florence PETIT (LILLE)
10:00 - 11:00 #49314 - P033 Étude transcriptomique de phénotypes atypiques et atténués dans les RNU4ATAC-opathies.
P033 Étude transcriptomique de phénotypes atypiques et atténués dans les RNU4ATAC-opathies.

En 2011, des variants pathogènes bi-alléliques de RNU4ATAC, ont été identifiés chez des patients atteints de nanisme microcéphalique ostéodysplasique primordial de type 1 (MOPD1), ou syndrome de Taybi-Linder (TALS). Par la suite, des mutations de ce gène ont également été associées aux syndromes de Roifman (RFMN) et de Lowry-Wood (LWS), ainsi qu’à une forme chevauchante avec une ciliopathie, le syndrome de Joubert. Ces pathologies rares se caractérisent, à des degrés variables, par une microcéphalie, une déficience intellectuelle, un retard de croissance, une dysplasie osseuse, des anomalies oculaires et une immunodéficience. Les formes les plus sévères du TALS entraînent un décès précoce. Le gène RNU4ATAC est transcrit en un petit ARN nucléaire, U4atac, composant du splicéosome mineur, responsable de l’épissage d’environ 1% des introns du génome humain, appelés introns mineurs. Des analyses short-read bulk RNA-seq réalisées en particulier par notre équipe sur différents modèles, notamment des cellules de patients atteints de TALS ou de RFMN, ont montré que la rétention d’intron mineurs est la principale conséquence des mutations de RNU4ATAC. Grâce à un appel à collaboration national (AnDDI-Rares) et européen (ERN-ITHACA), nous avons identifié 67 nouveaux patients et 17 nouveaux variants. Certains patients présentent des phénotypes atténués ou atypiques, parfois associés à de nouveaux variants. Afin d’étudier les niveaux de rétention d’introns mineurs et de confirmer la pathogénicité de ces variants, une analyse short-read bulk RNA-seq a été réalisée à partir de lignées lymphoblastoïdes dérivées de 9 de ces nouveaux patients, dont 7 présentent une forme atténuée ou atypique, ainsi que de leurs contrôles appariés. Nos résultats montrent des rétentions d’introns mineurs massives spécifiques chez tous les patients analysés, validant le fait que ces formes atténuées ou atypiques sont bien des RNU4ATAC-opathies
Alexia RABEC (Lyon), Silvestre CUINAT, Alicia BESSON, Isabella BORG, Anne DIEUX, Bertrand ISIDOR, Alissandre LECORDIER, Victoria PAUL, Céline POIRSIER, Radka STOEVA, Irene VALENZUELA PALAFOLL, Martin WETZKE, Marion DELOUS, Sylvie MAZOYER
10:00 - 11:00 #49438 - P037 Syndrome de Goltz chez un homme adulte en lien avec un variant d’épissage hémizygote du gène PORCN.
P037 Syndrome de Goltz chez un homme adulte en lien avec un variant d’épissage hémizygote du gène PORCN.

Le gène PORCN est responsable du syndrome de Goltz ou Hypoplasie dermique en aires (MIM 305600). Ce syndrome rare se caractérise par un spectre d’anomalies du développement associant une atteinte cutanée caractéristique, des anomalies oculaires, squelettiques, dentaires et des extrémités ainsi qu’une asymétrie. De transmission autosomique dominante liée à l’X, le syndrome de Goltz est considéré comme létal in utero chez les hommes, sauf très rarement en présence d’un variant de novo en mosaïque. Seuls quatre enfants de sexe masculin (issus de deux familles) porteurs d’un variant hémizygote du gène PORCN ont été rapportés dans la littérature. Tous sont décédés dans l’enfance. Nous rapportons ici la première observation d’un homme adulte porteur d’un variant pathogène hémizygote homogène du gène PORCN. Une analyse génomique en solo sur la plateforme SeqOIA a été réalisée chez un homme de 35 ans sans domicile fixe adressé en consultation pour l’association de difficultés d’apprentissage et d’un colobome unilatéral. L’examen retrouvait un strabisme, une hypoplasie des clavicules, une syndactylie 2-3 des orteils ainsi qu’une calvitie précoce, une papillomatose cutanée et une asymétrie faciale et thoracique. L’analyse génomique a identifié le variant c.525C>G du gène PORCN (NM_203475.3) à l’état hémizygote (fréquence allélique 100%), prédit in silico pour affecter l’épissage : SpliceAI prédit un affaiblissement du site donneur canonique de l’exon 5 (Donor Loss : 0.33) et la création d’un nouveau site cryptique donneur d’épissage (Donor Gain : 0.99), situé 31 bases en amont du site canonique. Ceci entrainerait la perte hors-phase des 31 dernières bases de l’exon 5. Malgré le fait que le variant soit à l’état hémizygote, l’analyse du transcrit du gène PORCN par RNAseq retrouve à la fois des transcrits porteurs de l’anomalie d’épissage prédite et des transcrits wild-type. Ceci confirme l’effet partiel du variant. Le variant a été recherché et retrouvé dans d’autres tissus (ongles et urines), confirmant son caractère homogène. Nous rapportons donc le premier cas adulte masculin atteint du syndrome de Goltz en lien avec un variant pathogène du gène PORCN à l’état hémizygote homogène. L’hypothèse évoquée est celle d’un effet partiel du variant sur l’épissage, à l’origine de la présence à la fois de transcrit anormal mais également de transcrit wild-type, expliquant ainsi le phénotype modéré du syndrome de Goltz chez ce patient et sa survie à l’âge adulte.
Juliette QUILICHINI (Paris), Pierre BLANC, Alban LERMINE, Julien BURATTI, Julie BOGOIN, Aurélie LAFITTE, Elodie LEJEUNE, Corinne MACH, Valérie OLIN, Claude ESTRADE, Fabienne RAJHONSON, Caroline NAVA, Boris KEREN, Daphné LEHALLE
10:00 - 11:00 #49750 - P041 Des variants pathogènes mono-alléliques de JAG1 sont associés à des néphropathies tubulo-interstitielles autosomiques dominantes isolées.
P041 Des variants pathogènes mono-alléliques de JAG1 sont associés à des néphropathies tubulo-interstitielles autosomiques dominantes isolées.

La néphropathie tubulo-interstitielle autosomique dominante (NTIAD) est une maladie monogénique génétiquement hétérogène, conduisant à l’insuffisance rénale terminale à l’âge adulte en raison de lésions rénales à type de fibrose interstitielle non inflammatoire avec atrophie tubulaire. Elle est causée par des variations mono-alléliques pathogènes dans les gènes UMOD, MUC1, REN, HNF1B ou SEC61A1. Cependant, dans 25 à 50% des cas, aucune cause n’est identifiée. Nous rapportons une cohorte de 203 familles présentant un phénotype de NTIAD, testées dans le service de médecine génomique des maladies rares de l’hôpital Necker entre 2017 et 2024. Un variant pathogène UMOD a été identifié dans 77 familles (37.9%), MUC1 dans 54 familles (26.6%), HNF1B dans 4 familles, SEC61A1 dans 2 familles, REN dans 3 familles. Dans 28 familles un variant pathogène a été identifié dans un gène impliqué dans un autre type de néphropathie autosomique dominante (« phénocopies») : 12 DNAJB11, 6 IFT140, 2 SALL1, 1 PAX2, 1 OCRL, 3 COL4A5, 1 COL4A3, 1ALG5, et 1 PBX1. Nous avons identifié un variant pathogène hétérozygote dans le gène JAG1 (habituellement associé au syndrome d’Alagille) dans 3 grandes familles de NTIAD dans lesquelles de nombreux individus se présentaient avec une maladie rénale isolée. Dans ces familles les variants JAG1 ségrégeaient avec la maladie. Dans deux familles, un enfant de la quatrième ou cinquième génération a présenté un phénotype de syndrome d’Alagille, alors qu’aucun des 23 patients adultes atteints n’avait d’atteinte extra-rénale, même après « rétrophénotypage » détaillé. Les études d’expression par RNAseq ciblé et par western blot, et l’analyse de lignées de cellules épithéliales rénales d’origine urinaire suggèrent que la physiopathologie de la maladie rénale n’implique pas le stress du réticulum endoplasmique (contrairement aux autres causes de NTIA), et serait plutôt liée à une haplo-insuffisance de JAG1. Ces résultats compliquent le conseil génétique dans ces familles. Les mécanismes conduisant les variants pathogènes JAG1 à une pathologie rénale isolée, distincte des atteintes rénales classiquement décrites dans le syndrome d’Alagille, restent à déterminer.
Lucie MENGUY, Laurent HUDIER, Mohamad ZAIDAN, Bertrand KNEBELMANN, John A SAYER, Juliana ARCILA GALVIS, Christelle ARONDEL, Aurelie HUMMEL, Guillaume DORVAL (Paris), Vincent MORINIÈRE, Landrine FULA-PITU, Chiara GUERRERA, David BUOB, Maud RABEYRIN, Pierre MARIJON, Nolwen JEAN-MARCAIS, Chloe FOURNIER, Jean-Paul DUONG VAN HUYEN, Corinne ANTIGNAC, Sophie SAUNIER, Laurence HEIDET
10:00 - 11:00 #49173 - P045 Cytogenetic profile of patients with clinical spectrum of ambiguous genitalia, amenorrhea, and Turner phenotype: A 21-year single-center experience.
P045 Cytogenetic profile of patients with clinical spectrum of ambiguous genitalia, amenorrhea, and Turner phenotype: A 21-year single-center experience.

The aim of the present study was to determine the frequency and nature of chromosomal abnormalities involved in patients with the clinical spectrum of ambiguous genitalia (AG), amenorrhea, and Turner phenotype, in order to compare them with those reported elsewhere. The study was conducted in the Cytogenetic Department of Pasteur Institute of Morocco, and it reports on the patients who were recruited between 1996 and 2016. Cytogenetic analysis was performed according to the standard method. Among 1,415 patients, chromosomal abnormalities were identified in 7.13% (48/673) of patients with AG, 17.39% (28/161) of patients with primary amenorrhea (PA), 4% (1/25) of patients with secondary amenorrhea, and 23.20% (129/556) of patients with Turner phenotype. However, Turner syndrome was diagnosed in 0.89% (6/673) of patients with AG, 10.56% (17/161) of patients with PA, and 19.78% (110/556) of patients with Turner phenotype. In addition, Klinefelter syndrome and mixed gonadal dysgenesis were confirmed in 2.97% and 1.93% of patients, respectively, with AG, while, chimerism, trisomy 8, and trisomy 13 were confirmed only in 0.15% each. Trisomy 21 was confirmed in patients with AG and Turner phenotype (0.15% and 0.36%, respectively). Moreover, 5.60% (9/161) of patients with PA have been diagnosed as having sex reversal. Thus, the frequency of chromosomal abnormalities observed in Moroccan patients with PA is comparable to that reported in Tunisia, Turkey, Iran, and Hong Kong. However, the frequency is significantly less than that identified in India, Malaysia, Italy, and Romania.
Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Boutaina BELKADY, Hicham CHAROUTE, Latifa ZAROUF, Lunda RAZOKI, Jamila ABOULFARAJ, Sanaa NASSEREDDINE, Chadli ELBAKAY, Boubker NASSER, Abdelhamid BARAKAT, Hassan ROUBA
10:00 - 11:00 #49374 - P049 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies de signification incertaine de plus de 1 Mb survenus de novo chez 208 patients.
P049 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies de signification incertaine de plus de 1 Mb survenus de novo chez 208 patients.

Introduction et Objectifs L’Observatoire du Diagnostic, coordonné par la filière AnDDI-Rares, a proposé 3 sous-études (Work Package 1, 2 et 3) visant à réduire les situations d’impasse diagnostique des patients atteints d’anomalies du développement (AD), associés ou non à un trouble du développement intellectuel (TDI). Le Work Package 2, réalisé en partenariat avec le réseau AChroPuce et l’ACLF, a visé à identifier l’ensemble des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine (VSI) de plus de 1 Mb de novo identifiées depuis le début des analyses en ACPA dans les laboratoires partenaires en France. Une première étape de réanalyse de ces CNVs a permis d’évaluer l’intérêt de la réinterprétation périodique des données VSI et l’apport de l’évolution des connaissances scientifiques dans la reclassification. Les patients restés en impasse diagnostique suite à cette reclassification, porteurs de CNVs restés VSI ou reclassés en probablement bénin ou bénin, ont été invités à une réévaluation en consultation de génétique. Une reprise des investigations leur a été proposée, notamment par en leur proposant un séquençage de génome dans le cadre des préindications du Plan France Médecine Génomique 2025. Matériels et Méthodes Etude multicentrique, avec une partie rétrospective et une partie prospective, proposée à l’ensemble des laboratoires du réseau AChroPuce et l’ensemble des CRMR/CCMR de la filière AnDDI-Rares, avec une période de recrutement de juillet 2022 à mars 2025. Résultats, Discussion et Conclusion Suites aux réponses de 30 laboratoires à l’appel à collaboration, un total de 208 patients porteurs de 211 CNVs remplissant les critères d’éligibilité ont été inclus dans l’étude. La date de la première analyse de CNV s’étend de 2007 à 2023. 46% des CNV sont des gains de copie (n=97), 54 % des délétions (n=114). 51% ont une taille de 1 à 2 Mb (n=107), 22% de 2 à 3Mb (n=45), 10% de 3 à 4 Mb (n=21), 4% de 4 à 5 Mb (n=9), et 13% de plus de plus de 5Mb (n=27). A noter la présence 12 CNV récurrents, dont 7 PIEV, et 7 cas de remaniements chromosomiques complexes et de mosaïques. La réinterprétation des CNV a permis un taux de reclassification de 17% (36/211), ce taux s’élève à 23% (13/57) pour les CNV >3Mb. 5 CNV ont été reclassés en bénin ou probablement bénin, 25 en pathogène ou probablement pathogène, 6 en variants à pénétrance incomplète et expressivité variable (PIEV). Le taux de réinterprétation est de l’ordre de 20% en moyenne par an dès la deuxième année après le rendu du résultat initial. La collecte et l’interprétation des données des génomes réalisées est en cours (c. n=40). Le taux de reclassification ainsi que la question de la contribution ou non du CNV de >1Mb à l’éventuel diagnostic posé seront étudiés.
Laura FEYEREISEN (Strasbourg), Céline DAMPFHOFFER, Niki SABOUR, Thi Thu CREUSVAUX, Assoumpta MBARUSHIMANA, Sofiane KORCHI, Fofana KANGOU, Laurence BELLENGIER, Elisa PIRAS FERENCZ, Mathilde LAUBERT, Ndeye Fatou NGOM, Anna NIKOLAEVA, Zakia NEJJARI, Laurent DEMOUGEOT, Laurence FAIVRE, Jean-Marie RAVEL, Valérie MALAN, Damien SANLAVILLE, Martine DOCO-FENZY
10:00 - 11:00 #49493 - P053 Expérience française dans le diagnostic cytogénétique des syndromes d’instabilité chromosomique : Fanconi, Bloom et autres maladies cassantes.
P053 Expérience française dans le diagnostic cytogénétique des syndromes d’instabilité chromosomique : Fanconi, Bloom et autres maladies cassantes.

Introduction : Les maladies cassantes ou syndromes d’instabilité chromosomique constituent des syndromes rares de prédisposition au cancer, liés à des anomalies dans les systèmes de réparation de l’ADN. certaines nécessitent un examen cytogénétique spécialisé. Matériel et méthodes : Nous avons analysé l’activité de notre laboratoire sur la période de plus de 10 ans. Les techniques incluent la mise en culture avec agents clastogènes pour la recherche d’anémie de Fanconi et l’étude des échanges de chromatides sœurs pour le syndrome de Bloom. Les recherches plus ponctuelles d’ataxie-télangiectasie ou d’autres syndromes cassants ont également été considérées. Résultats : Anémie de Fanconi : du 01/01/2020 au 30/06/2025, 303 prélèvements reçus ; 18 diagnostics confirmés. Il y aune bonne corrélation avec les tests fonctionnels et c'est FANC A qui est principalement muté. L’âge au diagnostic variait de 2 mois à 47 ans. Les indications les plus fréquentes concernaient des anomalies hématologiques (cytopénies, aplasies, leucémies) ou un syndrome malformatif évocateur et les enquêtes familiales. De nouvelles indications émergent : exploration de variants identifiés en génotypage, cancers solides du sujet jeune, insuffisance ovarienne précoce. Syndrome de Bloom : depuis 2016, 27 prélèvements reçus ; 6 cas confirmés, chez des patients âgés de 7 mois à 53 ans. Les indications principales étaient un retard de croissance associé à des hémopathies ou cancers, ou la découverte de mutations (sujet ou parents) par génotypage. Ataxie-télangiectasie : les demandes deviennent rares, les mutations d’ATM étant désormais aisément identifiées par NGS. Quelques cas persistent pour étude de clones sanguins. Par ailleurs, certains réarrangements évocateurs d’AT ont été observés lors d’analyses pour Fanconi. Autres syndromes : 6 suspicions encore plus rares ont été adressées comme des Nijmegen ou des ICF syndromes. Discussion – Conclusion : En France, le circuit diagnostique débute généralement par un test cytogénétique sur sang, suivi de tests fonctionnels (notamment à Saint-Louis pour Fanconi) et d’analyses moléculaires (Institut Curie pour la recherche de mutations). L’expérience acquise montre la diversité des indications et l’élargissement progressif des motifs de prescription au-delà des tableaux classiques. La cytogénétique conventionnelle demeure une étape clé pour confirmer ou orienter le diagnostic de ces syndromes rares de prédisposition au cancer.
Nathalie AUGER (Villejuif), Etienne ROULEAU, Alexander VALENT, Jean SOULIER, Pages MÉLANIE, Nadia VASQUEZ, Chaima LABASSI, Chainese DEHRI
10:00 - 11:00 #49669 - P057 Variants de structure pathogènes hérités d’un ou des deux parents : les pièges de l’interprétation du génome.
P057 Variants de structure pathogènes hérités d’un ou des deux parents : les pièges de l’interprétation du génome.

Le séquençage de génome short-read fait à présent partie des explorations de routine pour le diagnostic des maladies rares. Bien que très performant pour la détection des variations nucléotidiques (SNV), le diagnostic des variations de structure équilibrées (SV) ou déséquilibrées (CNV) est soumis à plus de limites. L’identification de variations de structure pathogènes peut devenir encore plus difficile quand celles-ci sont héritées d’un ou des deux parents, symptomatiques ou non. Nous allons l’illustrer avec quatre situations. Cas n°1 : Une patiente adressée pour agénésies dentaires est porteuse d’une inversion équilibrée de 2,2Mb d’un chromosome 4, héritée de sa mère. Aucun gène morbide n’est annoté aux points de cassure. Cependant, un effet de position sur le gène MSX1, localisé à 67kb du point de cassure distal est probablement responsable du phénotype. Cas n°2 : Un CNV complexe sur les bras longs d’un chromosome 7, annoté de novo, associant une délétion de 5,2Mb en 7q35q36.1 emportant le gène EZH2 et un gain de 5,3Mb en 7q36.2q36.3 est identifié chez un patient avec une déficience intellectuelle syndromique compatible avec un syndrome de Weaver. L’analyse des SVs signale un évènement de 15Mb entre les bandes 7q35 et 7q36.3, hérité du père. Le père est en fait porteur d’une inversion paracentrique équilibrée. Une recombinaison homologue non allélique, liée à la présence de duplications segmentaires, est très probablement à l'origine de la transmission déséquilibrée à son fils. Cas n°3 : Chez un nourrisson présentant un trouble du neurodéveloppement (TND) sévère, l’analyse des SNVs met en évidence une délétion homozygote de 7 nucléotides au niveau du pénultième acide aminé du gène CTSD (11p15.5) (céroïde lipofuscinose neuronale de type 10), héritée de chacun des parents hétérozygotes. Aucun variant de structure n’est signalé dans cette région du chromosome 11. La mauvaise qualité d’alignement des reads a motivé un examen attentif des split-reads sur IGV qui a révélé l’insertion d’une séquence alphasatellite dérivée d’un chromosome 13, secondairement confirmée par séquençage long-read. Cas n°4 : La réanalyse du génome chez une patiente présentant un TND syndromique a montré un SV, complexe, hérité du père sur le chromosome 10 interrompant le gène FRA10AC1, responsable de TND de transmission autosomique récessive. Aucun autre SNV, CNV ou SV n’est annoté comme impliquant ce gène. L’analyse des reads sur IGV montre la présence d’une délétion homozygote de la région promotrice de ce gène chez la patiente. La mère est également porteuse d’un SV complexe intéressant le premier exon du gène FRA10AC1. Ainsi, la difficulté de confirmer le caractère pathogène de variants de structure hérités peut être liée à l’appel de variants, à l’annotation ou à l’interprétation. Les points de vigilance sont le lien entre SNV, CNV et SV, la recherche d’un gène d’intérêt à distance du point de cassure, un examen plus large que pour rechercher un remaniement complexe.
Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG), Aurélie GOURONC, Laura FEYEREISEN, Salima EL CHEHADEH, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Benjamin DURAND, Marie-Thérèse ABI-WARDE, Marguerite MIGUET, Consortium AURAGEN, Paul KUENTZ
10:00 - 11:00 #49321 - P061 Insuffisance ovarienne prématurée et bilan des avancées génétiques - PFMG2025.
P061 Insuffisance ovarienne prématurée et bilan des avancées génétiques - PFMG2025.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) est une cause d’infertilité féminine touchant 1 à 4% des femmes avant 40 ans. Elle se définit par l’existence de troubles du cycle associés à un taux sérique de FSH élevé (> 25 UI/L). Les étiologies peuvent être auto-immunes, iatrogènes, virales ou génétiques. A ce jour, l'IOP reste idiopathique dans 50 à 60% des cas. Le bilan génétique des IOP a rapidement évolué ces dernières années. En plus du bilan génétique initial comprenant le caryotype et l’étude du gène FMR1, il est à présent possible de proposer des analyses par séquençage haut débit (SHD). L’IOP a ainsi été retenue comme préindication au niveau du Plan France Médecine Génomique (PFMG) 2025. Le séquençage du génome peut être réalisé par un des deux laboratoires de séquençage à très haut débit (SeqOIA ou AURAGEN), après validation par une RCP nationale mensuelle (filière FIRENDO). Un bilan clinico-biologique, un arbre généalogique et le séquençage d’un panel de gènes ou de l’exome sont requis pour accéder au séquençage du génome. A ce jour, les prélèvements ont été réalisés principalement par 4 centres, avec un total de 124 dossiers analysés ou en cours d’analyse. Les prélèvements sont majoritairement des trios parents-fille. Un résultat concluant, avec un variant expliquant tout ou partie du phénotype, a été observé dans 12% des cas (e.g. MGME1, MCM8, FIGLA, BRCA2) . Par ailleurs, des variants de signification incertaine ont été identifiés dans environ 20% des cas (e.g. TUFM, MFN1, PNMA1). Leur validation fonctionnelle et l’étude de la ségrégation familiale sont en cours pour préciser leur implication dans l’IOP. La réalisation des analyses par SHD nécessite une étroite collaboration multidisciplinaire en raison des possibilités d’identification de variants dans des gènes impliqués dans la survenue d’un spectre phénotypique plus large (IOP initialement considérée comme isolée avec variant responsable d’une pathologie syndromique, variant dans un gène prédisposant à la survenue de cancer). Ainsi, le développement du SHD a permis d’améliorer considérablement le diagnostic génétique de l’IOP, avec la description à ce jour de plus de cent gènes associés. Ces gènes sont impliqués dans différents processus comme le développement gonadique, la méiose et la réparation de l’ADN, la folliculogenèse, la fonction hormonale, l’apoptose, la régulation immunitaire, la fonction mitochondriale, le métabolisme et la cytoprotection. L'identification d'une cause génétique constitue un enjeu majeur, car elle permet d'adapter plus précisément la prise en charge des patientes atteintes d’IOP et d'orienter le conseil génétique auprès de leur entourage familial.
Léna NOUGAREDE (Grenoble), Anna LOKCHINE, Bruno DONADILLE, Véronique TARDY-GUIDOLLET, François VIALARD, Linda AKLOUL, Aude BRAC DE LA PERRIÈRE, Françoise PARIS, Philippe TOURAINE, Anne BACHELOT, Jérôme BOULIGAND, Laila EL KHATTABI, Solène CONRAD, Leila GUESH, Virginie GROUTHIER, Sacha WEBER, Noémie CELTON, Radka STOEVA, Florian CHERIK, Elise SHAEFER, Julianne LEGER, Clara HOUDAYER, Fréderic ILLOUZ, Christine FRANCANNET, Clarisse BILLON, Claire KASTNER, Géraldine JOLY-HELAS, Sophie NAMBOT, Léa GAUDILLAT, Marine LEBRUN, Aurore BRUN, Eric BIETH, Delphine DUPIN-DEGUINE, Lauriane LE COLLEN, Camille CENNI, Aurore GARDE, Marie BOURNEZ, Sylvie ROSSIGNOL, Julie ALCOCER, Pascaline LETARD, Juliette PIARD, Carine ABEL, Laure METAYER-AMELOT, Marine CHUET, Fanny LAFFARGUE, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Valérie BERNARD, Laetitia LAMBERT, Florence AMBLARD, Véronique SATRE, Tristan CELSE, Marine SERVEAUX DANCER, Zine-Eddine KHERRAF, Radu HARBUZ, Pierre F RAY, Sylvie ODENT, Pierre BLANC, Auragen CONSORTIUM, Charles COUTTON, Sophie CHRISTIN-MAITRE, Sylvie JAILLARD
10:00 - 11:00 #49605 - P065 Vers une exploration en première ligne par cartographie optique du génome dans les infertilités masculines.
P065 Vers une exploration en première ligne par cartographie optique du génome dans les infertilités masculines.

Parmi les infertilités masculines, les anomalies du chromosome Y (aneuploïdies, remaniements et microdélétions AZF) expliquent 8–12% des azoospermies, 3–7% des oligozoospermies sévères, soit 1–3% des causes d’infertilité masculine. Cette propension aux recombinaisons intrachromosomiques et aux délétions au cours de la spermatogenèse s’explique par la forte densité du chromosome Y en séquences répétées et par une structure hautement ampliconique et palindromique. Cette structure rend cependant l’exploration des anomalies du chromosome Y particulièrement difficile. Ainsi, en 2026, la stratégie d’exploration de ces anomalies repose toujours sur la recherche de microdélétions du locus AZF soit par analyse de marqueurs microsatellites, soit par technique FISH, en association avec l’analyse du caryotype. Le développement des approches longues molécules, et tout particulièrement de cartographie optique du génome (Optical Genome Mapping, OGM) laisse espérer une meilleure exploration de ce chromosome. Hélas, les pipelines standards écartent de l’analyse la majeure partie du chromosome Y en raison de ces régions complexes. En s’appuyant sur des remaniements connus du chromosome Y, nous avons déterminé les modifications de pipeline, de filtres et de choix d’interface informatique nécessaires à la détection et à une meilleure caractérisation de ces anomalies par OGM. Initialement non ou mal détectés, les 7 remaniements ou aneuploïdies différents du chromosome Y ont pu être observés et caractérisés. Il s’agit de la première étude évaluant l’OGM pour l’analyse du chromosome Y. Si le nombre limité de patients incite à poursuivre ce travail sur une cohorte plus large, la qualité des données est prometteuse et permet de proposer l’OGM en association à un caryotype a minima dans la détection et la caractérisation d’anomalies du chromosome Y. L’OGM permettrait ainsi d’améliorer non seulement le rendement diagnostique, mais aussi d’accéder à une caractérisation à haute résolution des anomalies du chromosome Y dans l’infertilité masculine. Ce travail ouvre également la possibilité d’une amélioration des performances de l’OGM au niveau des autres régions complexes du génome et permettra de poser des bases solides pour l’exploration de ces anomalies par séquençage long read.
Pascal CHAMBON (Rouen), Candice SAURIN, Anne-Marie GUERROT, Romane LEVADE, Juliette COURSIMAULT, Aurélie FERAILLE, Gabriella VERA, Gaël NICOLAS, Alice GOLDENBERG, Claude HOUDAYER, Nathalie RIVES, Kévin CASSINARI
10:00 - 11:00 #49882 - P069 Le score PICADAR : un outil clinique pour l’optimisation des analyses génétiques dans les DCP.
P069 Le score PICADAR : un outil clinique pour l’optimisation des analyses génétiques dans les DCP.

Les dyskinésies ciliaires primitives (DCP) sont des maladies respiratoires rares d’origine génétique dont la prévalence atteinte 1/16000, liées à des dysfonctions des cils moteurs, et responsables d’atteintes respiratoires, ORL, de défauts de latéralisation et d’infertilité. Le syndrome de Kartagener, décrit au début du XXe siècle, associe situs inversus, bronchectasies et sinusite chronique, et concerne près de 50 % des DCP. Les signes cliniques peuvent être plus discrets, rendant la démarche diagnostique complexe, notamment chez l’enfant. Après exclusion des diagnostics différentiels (mucoviscidose, déficits immunitaires), il est recommandé en France de réaliser une analyse ciliaire : mesure indirecte du NO nasal ou observation directe du battement ciliaire en microscopie optique après brossage épithélial. Le diagnostic est confirmé par l’étude ultrastructurale en microscopie électronique (ME) sur biopsie nasale ou bronchique, avant toute analyse moléculaire. Cette stratégie nécessite des explorations parfois difficiles, voire impossibles chez le jeune enfant, et non disponibles dans tous les centres (notamment la ME). L’externalisation engendre coûts, contraintes logistiques et risque de non-interprétabilité lié aux conditions de transport et conservation. Certains pays privilégient désormais la biologie moléculaire en première intention si la présomption clinique est forte. L’American Thoracic Society recommande depuis 2018 un panel élargi de gènes impliqués dans les DCP avant la ME. L’intérêt du séquençage d’exome a été évalué avec des résultats variables : le rendement peut atteindre 90 % lorsqu’il confirme une DCP déjà établie, mais varie entre 17 et 70 % lorsqu’il repose sur la clinique seule. Il apparaît donc essentiel de définir un cadre clinique précis pour optimiser l’usage du NGS en première intention, surtout lorsque les méthodes diagnostiques classiques sont peu accessibles. Le score PICADAR a notamment été développé pour estimer la probabilité de DCP chez un patient présentant une toux grasse quotidienne. Ce score a été utilisé, en association avec la mesure du No nasal, pour effectuer une analyse rétrospective du rendement du séquençage d’exome en première intention en cas de suspicion de DCP à Bordeaux. Cette analyse, réalisée sur 94 patients, a permis de montrer que l’utilisation de l’exome pour le diagnostic des DCP chez des patients avec un score PICADAR >4 et/ou un No nasal abaissé et/ou une microscopie électronique positive permettrait d’atteindre un rendement diagnostique de 62,8%. En cas de score PICADAR >4 seul, sans valeur de No nasal ni d’analyse en ME, le rendement atteint 66,7%. A l’inverse, 100% des patients ne rentrant dans aucun de ces 3 critères étaient négatifs en exome. Ceci a permis de recibler les prescriptions en cas de suspicion clinique de DCP tout en continuant à proposer une stratégie diagnostique alternative en cas d’impossibilité à suivre la démarche habituelle.
Louis DOMENACH (Bordeaux), Marie-Pierre REBOUL, Aurélien TRIMOUILLE, François GALODÉ
10:00 - 11:00 #48954 - P073 Réanalyse à long terme (entre 3 et 6 ans après l’analyse initiale) des données de séquençage de génomes en trio réalisés initialement dans le cadre d’une stratégie accélérée chez des nouveau-nés et nourrissons pris en charge en unité de soins intensifs.
P073 Réanalyse à long terme (entre 3 et 6 ans après l’analyse initiale) des données de séquençage de génomes en trio réalisés initialement dans le cadre d’une stratégie accélérée chez des nouveau-nés et nourrissons pris en charge en unité de soins intensifs.

Les maladies génétiques représentant jusqu’à 10% des admissions en réanimation/soins intensifs néonatal/pédiatrique, une analyse pangénomique accélérée dans ce contexte d’urgence peut s’avérer un atout majeur pour la prise en charge des enfants. Néanmoins, nous manquons de données de suivi à long terme de ces enfants, limitant notre connaissance de leur évolution clinique et des éventuels diagnostics génétiques qui auraient pu être manqués lors de l’analyse initiale. Dans ce contexte, la réanalyse des données pangénomiques peut présenter un intérêt certain. De décembre 2018 à octobre 2021, 92 nouveau-nés et nourrissons (NN) de 12 CHU ont bénéficié d’un séquençage de génome (GS) en trio en circuit accéléré. En janvier 2025, chez les 39 enfants présentant un résultat négatif, non concluant ou positif partiel, les données de GS ont été réanalysées avec une mise à jour des données de suivi clinique et du pipeline bioinformatique. En circuit accéléré, le taux diagnostic initial du GS était de 50% (46/92), atteignant 57% (52/92) après reclassification de variations de signification incertaine (VSI). Pour l’impact de ces résultats initiaux (excluant les 11 enfants décédés avant le rendu des résultats), un diagnostic a pu être établi chez 40/81 (49%) enfants, parmi lesquels 16/40 (40%) ont pu bénéficier d’une prise en charge adaptée ou d’un traitement spécifique, et 7/40 (17,5%) ont pu être orientés vers une prise en charge d’accompagnement palliatif suite au diagnostic. Parmi les 6 enfants pour lesquels des VSI ont été reclassées comme causales au cours du suivi avant réanalyse finale, 4 ont bénéficié d’une prise en charge adaptée au diagnostic. Les 5 diagnostics non posés par GS l’ont été par l’imagerie cérébrale (2/5) ou d’autres analyses génétiques (3/5). Le suivi a diagnostiqué un déficit en CblC, non identifié initialement mais qui aurait pu être retrouvé par la réanalyse des données de GS avec un pipeline bioinformatique actualisé. Par ailleurs, la réanalyse finale a permis d’identifier 2 nouveaux diagnostics partiels parmi les 39 enfants (5,1%) dans 2 gènes non OMIM morbides lors de l’analyse initiale. Celle-ci a également permis de mettre en évidence de nouvelles variations candidates chez 7 enfants sans diagnostic, dont 4 chez lesquels des analyses ou informations cliniques complémentaires sont en attente. La réanalyse à moyen et long terme de données pangénomiques indique que le rendement diagnostique du GS en circuit accéléré semble similaire à celui du GS classique, avec un risque limité de manquer un diagnostic génétique causal malgré le délai contraint de cette analyse. Malgré les défis liés à une organisation multicentrique dans un tel contexte, le GS accéléré s’avère une stratégie performante pour les NN hospitalisés en réanimation/soins intensifs. Ces résultats témoignent également de l’intérêt de la poursuite de la démarche diagnostique à moyen et long terme par réanalyse des données de GS avec actualisation du pipeline bioinformatique.
Marlène MALBOS (Dijon), Frédéric TRAN-MAU-THEM, Arthur SORLIN, Antonio VITOBELLO, Robert OLASO, Alban ZIEGLER, Médéric JEANNE, Victor COUTURIER, Caroline RACINE, Bertrand ISIDOR, Charlotte POË, Fatima EL IT, Bertrand FIN, Delphine BACQ-DAIAN, Céline BESSE, Aurore GARDE, Emilie TISSERANT, Julian DELANNE, Sophie NAMBOT, Gorce MAGALI, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Sébastien MOUTTON, Mélanie FRADIN, Alinoë LAVILLAUREIX, Paul ROLLIER, Yline CAPRI, Julien VAN GILS, Tiffany BUSA, Sabine SIGAUDY, Laurent PASQUIER, Magalie BARTH, Marine LEGENDRE, Estelle COLIN, Sophie NAUDION, Charlotte CAILLE-BENIGNI, Laetitia LAMBERT, Marta SPODENKIEWICZ, Céline POIRSIER, Henri MARGOT, Sandra MERCIER, Godelieve MOREL, Juliette PIARD, Chloé QUELIN, Elise SCHAEFER, Martin CHEVARIN, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Cyril FLAMANT, Clément PROUTEAU, Dominique BONNEAU, Annick TOUTAIN, Denis SEMAMA, Corinne CHANTEGRET, Jean-François DELEUZE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #49088 - P077 Prévalence et histoire naturelle du syndrome d’Allan-Herndon-Dudley : Contribution de la cohorte française issue de la BNDMR.
P077 Prévalence et histoire naturelle du syndrome d’Allan-Herndon-Dudley : Contribution de la cohorte française issue de la BNDMR.

Le syndrome d’Allan-Herndon-Dudley Syndrome (AHDS), ou déficit en MCT8, est un syndrome rare de trouble du développement intellectuel lié à l’X secondaires à des variations pathogènes du gène SLC16A2 (Xq13.2). Cette pathologie affecte le transport des hormones thyroïdiennes, notamment la triiodothyronine (T3), jusqu’au cerveau, entrainant un lourd handicap moteur et intellectuel chez les hommes atteins. Les essais cliniques concernant l’acide triiodothyroacetique (tiratricol) semblent pointer vers une amélioration des symptômes périphériques, avec plus de réserve concernant les fonctions neurocognitives. Ce traitement était jusque-là disponible en France selon une procédure d'accès compassionnel. Le manque d’information concernant l’histoire naturelle, le bénéfice supposé d’une intervention précoce et l’absence de données longitudinales sont autant d’obstacles à la prise en charge de ces patients. Si environ 300 patients masculins d’une centaine de familles ont été rapportés dans la littérature, la prévalence exacte reste inconnue. La Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR) est en France un outil unique, qui recueille depuis plus de quinze ans les données de patients atteints de maladies rares suivis dans les CRMR et CCMR. De par son exhaustivité et sa structuration, elle offre une ressource inestimable pour la réalisation d’études épidémiologiques à grande échelle en permettant l’identification des centres impliqués dans le suivi d’un patient et la sollicitation de ces équipes. Cette étude vise à exploiter les données de la BNDMR pour réaliser une étude épidémiologique et d’histoire naturelle du AHDS. Les informations tirées de la BNDMR incluent la prévalence, l’âge, la survie et le taux de mortalité. Afin de rassembler les données cliniques et biologiques nécessaires à la description précise de cette pathologie, un eCRF a été développé en collaboration avec les cliniciens experts et les laboratoires de référence. Les analyses s’attacheront à rechercher d’éventuelles différences dans la trajectoire des patients traités et non-traités, Selon les données de la BNDMR, 52 patients porteurs de variations pathogènes dans SLC16A2 sont suivis dans les centres de référence français. La prévalence estimée est donc < 1 pour un million en France. L’âge médian est 13 ans (IC 9 – 20). Dix patients sont décédés, avec un âge médian de décès de 13 ans. Treize patients sont actuellement traités par tiratricol. L’eCRF est opérationnel depuis juin 2025 et les premiers patients ont été inclus. Cette étude nationale tire profit de l’effort collectif impulsé dans la BNDMR pour affiner l’épidémiologie du AHDS. Elle fournira des informations précieuses en collectant et comparant les données en vie réelle de patients traités et non-traités en complément des essais thérapeutiques en cours. A terme, elle aidera à décrire le suivi au long terme, optimiser les soins et guider les futures stratégies thérapeutiques pour cette pathologie.
Estella CASTILLON (Dijon), Laurence FAIVRE, Christine BINQUET, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Aurore CURIE, Vincent DESPORTES, Frederic FLAMANT, Helene FRENKIEL, Isabelle OLIVER, Eleni PANAGIOTATAKI, Catherine SARRET, Frederique SAVAGNER, Caroline SEVIN, Athanasia STOUPA
10:00 - 11:00 #49211 - P081 Des variants de novo impactant l’épissage d’un exon non codant dans la région 3’UTR du gène CREBZF sont responsables d’un nouveau syndrome avec déficience intellectuelle.
P081 Des variants de novo impactant l’épissage d’un exon non codant dans la région 3’UTR du gène CREBZF sont responsables d’un nouveau syndrome avec déficience intellectuelle.

Dans cette étude, nous décrivons le phénotype de 3 patients présentant un trouble du neurodéveloppement (TND) syndromique avec des caractéristiques communes : une dysmorphie faciale reconnaissable avec une morphologie favorisant un syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS), un retard psychomoteur global avec déficience intellectuelle, des difficultés d’alimentation dans la petite enfance, un retard de croissance et un reflux vésico-urétéral. L’analyse du génome a révélé chez les 3 patients des variants de novo dans la région 3’ UTR avec un effet prédit sur l’épissage du gène CREBZF, non décrit en pathologie à ce jour. Les variants impactent le site donneur d’épissage en +1, +2 et +3 de l’exon 2, seul l’exon 1 étant codant. L’analyse par RNA-Seq capture d’exome chez l’un des patients a mis en évidence une surexpression du gène CREBZF associée à une modification de la répartition des différents transcrits. La présence d’une séquence 3’UTR de plus grande taille semble entrainer une surexpression dont le mécanisme précis reste à élucider. Sur le plan physiopathologique, le gène CREBZF est situé sur le bras q14.1 du chromosome 11 et code pour un facteur de transcription ubiquitaire aux rôles non complétement élucidés. La protéine CREBZF est décrite comme co-régulatrice de nombreux facteurs nucléaires dont ATF4 (CREB2), CREB3, le récepteur à l'oestrogène, suggérant un rôle dans la reproduction, de suppresseur de tumeur, ou encore dans la pathogenèse de maladies métaboliques hépatiques. Il y a cependant peu de données sur son rôle dans le neurodéveloppement. Ainsi, notre étude a identifié une nouvelle entité clinique de TND se caractérisant notamment par une dysmorphie faciale reconnaissable. Sur le plan moléculaire, les variants situés en 3’UTR du gène CREBZF soulèvent la question d’un mécanisme original à expliciter. Si l’étude du génome dans les anomalies du développement permet l’analyse des régions non codantes des gènes, le RNA-Seq se place comme un outil complémentaire indispensable pour caractériser l’impact des variants dans ces régions et rapporter de nouveaux mécanismes physiopathologiques.
Laura KAREMBÉ (Nantes), Mathilde NIZON, Thomas BESNARD, Gaëlle LANDEAU-TROTTIER, Clara VELMANS, Ruth ARMSTRONG, Pierre BLANC, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ
10:00 - 11:00 #49246 - P085 Les troubles du système visuel dans le syndrome de Prader-Willi.
P085 Les troubles du système visuel dans le syndrome de Prader-Willi.

Le syndrome de Prader-Willi (PWS) est une maladie génétique rare causée par une anomalie de la région 15q11-13, le plus souvent une microdélétion paternelle ou une disomie uniparentale maternelle. Il est responsable d’un ensemble de manifestations cliniques évocatrices, telles qu’hypotonie néonatale, déficience intellectuelle modérée, polyphagie, surpoids, troubles de la coordination motrice et du spectre de l’autisme (TSA) (OMIM176270). Au plan du système visuel, il est rapporté une prévalence accrue de strabisme, d’anomalies réfractives et d’amblyopie (Hered et al., 1998), des difficultés d’intégration visuomotrice et des anomalies de traitement des voies visuelles dorsale et ventrale (Lo et al., 2015 ; Woodcock et al., 2009). Toutefois, ces travaux demeurent fragmentaires et centrés sur des aspects spécifiques du système visuel. À ce jour, aucune étude n’a évalué de manière intégrative l’ensemble des processus du système visuel dans le PWS. Cette étude rétrospective a pour objet de caractériser les atypies du système visuel dans le syndrome de PWS et de les corréler avec le type d’anomalie moléculaire observé. Onze patients ont été inclus (4 filles et 7 garçons, âge : 14,18  6 ans). Un bilan ophtalmologique et orthoptique a été recueilli, complété pour cinq d’entre eux, par une évaluation neurovisuelle approfondie explorant les capacités visuoperceptives, visuospatiales, visuo-constructives, visuomotrices et attentionnelles. Sur le plan ophtalmologique (n=6), tous les patients présentent une hypermétropie et une astigmatie. Aucun ne présente de myopie. Au niveau orthoptique (n=11), 7/11 présentent un strabisme et des troubles oculomoteurs (fixation, poursuite). Au plan neurovisuel (n=5), tous présentaient un trouble visuospatial d’attention sélective visuelle, 4/5 un trouble de la reconnaissance visuelle (dont 3 avec une simultagnosie), des difficultés de visuoconstruction et/ou de coordination visuomotrice. Concernant les mutations génétiques responsables du PWS, 8/11 patients présentent une disomie uniparentale maternelle et 3/11 une microdélétion paternelle. Cette étude adopte pour la première fois une approche intégrative et montre que les patients PWS ayant un strabisme présentent également des troubles oculomoteurs, visuospatiaux et d’attention visuelle. Elle souligne l’intérêt de poursuivre cette étude avec un échantillon plus large, et d’évaluer systématiquement la fonction visuelle dans son ensemble, dans le PWS, afin d’optimiser la prise en charge, mais également d’apprécier les différences potentielles en fonction du mécanisme moléculaire à l’origine du PWS.
Sasha DEHOLLANDER (Paris), Léa CONVERSY, Arnold MUNNICH, Marie PIERON, Sylvie CHOKRON
10:00 - 11:00 #49287 - P089 Le transport des lipides est nécessaire à la lamination néocorticale.
P089 Le transport des lipides est nécessaire à la lamination néocorticale.

En 2018, nous avons décrit le syndrome d’Alkuraya Kučinskas, une pathologie liée à des variants bialléliques du gène BLTP1 (anciennement KIAA1109). Cette maladie est caractérisée par une mortalité périnatale élevée. Les patients présentent typiquement une agénésie du corps calleux, une ventriculomégalie, des anomalies du cervelet et une arthrogrypose. L’extinction biallélique de l’orthologue Bltp1 chez la souris entraîne également une létalité précoce, reflétant ainsi la sévérité du phénotype chez l’être humain. Nous rapportons ici douze nouveaux cas. Si la majorité des patients présentent les traits classiques du syndrome, nous observons aussi des individus présentant exclusivement des caractéristiques autistiques et un retard de développement, en l’absence de malformations cérébrales visibles. Pour modéliser ce syndrome, nous avons généré des knockouts conditionnels (cKO) ciblant la suppression de l’expression de Bltp1 dans les neurones du cortex et de l’hippocampe. À l’instar des knockouts constitutifs, ces cKO restreints sont létaux, suggérant que l’expression de BLTP1 dans ces populations neuronales est vitale. Les souris homozygotes présentent une agénésie complète du corps calleux, une réduction de la commissure antérieure, des malformations hippocampiques et un amincissement notable de la plaque corticale. Le cortex est dépourvu de lamination, et l’immunomarquage avec les anticorps anti Pax6, anti Tbr2 et anti Tbr1 révèle une absence de neurones matures ainsi que de progéniteurs gliaux et neuronaux. La similarité structurelle entre BLTP1 et les protéines VPS13A D, établie grâce aux prédictions d’AlphaFold, suggère que BLTP1 forme un tunnel hydrophobe facilitant le transport de lipides. Nous avons donc comparé les profils lipidomiques des cortex de souris cKO à ceux des témoins. Les cortex des souris transgéniques sont significativement appauvris en phosphatidyléthanolamines, notamment les formes à liaison éther, ainsi qu’en triglycérides, tandis que des accumulations de sphingomyélines et hexosylcéramides sont observées. Nos observations concordent avec la description récente de BLTP1 en tant que protéine tubulaire impliquée dans le transport lipidique entre le réticulum endoplasmique et la membrane plasmique. Nos données suggèrent que le transport lipidique non vésiculaire est essentiel à la lamination néocorticale et cérébelleuse, et que son altération aboutit à des défaillances neurodéveloppementales majeures.
Jacqueline CHRAST, Stephan COLLINS, Chiara AUWERX, Julijana IVANISEVIC, Nicolas GUEX, Binnaz YALCIN, Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse)
10:00 - 11:00 #49362 - P093 Beyond the de novo paradigm: clinical, molecular and epigenetic insights into familial Rubinstein-Taybi syndrome.
P093 Beyond the de novo paradigm: clinical, molecular and epigenetic insights into familial Rubinstein-Taybi syndrome.

Background: Rubinstein-Taybi syndrome (RTS; MIM 180849 & 613684) is a rare autosomal dominant neurodevelopmental disorder caused by heterozygous loss-of-function variants in CREBBP or EP300, encoding histone acetyltransferases (HAT) critical for chromatin regulation. RTS features global developmental delay, postnatal growth restriction, characteristic facial gestalt, broad, angulated thumbs and halluces, and usually arises de novo. Familial transmission remains exceptionally rare, with only five constitutionally inherited forms reported to date. Yet, in over half of these, either the phenotype of parent-offspring pair is incompletely characterized, or molecular confirmation is lacking, thereby limiting interpretability and hindering deeper insights into familial RTS. Methods: Through a national effort, we collected extensive clinical and molecular data from five RTS families, comprising 13 affected individuals (five transmitting parents, eight offspring). Findings were compared with previously published familial RTS reports. Peripheral blood DNA methylation profiling was additionally performed to compare RTS-associated methylation patterns in parent–child pairs. Results: Four families carried CREBBP variants—a terminal exon stop-gain, a bromodomain missense, and a recurrent HAT domain missense. One family carried an EP300 frameshift in exon 8/31. Transmitting parents exhibited milder phenotypes, with cognitive abilities ranging from normal to mild intellectual disability. CREBBP parents showed classical facial traits; the EP300 carrier’s gestalt was less pronounced. Limb malformations were subtler in parents than in offspring, who additionally exhibited classical RTS facial features and global developmental delay. Finally, DNA methylation profiling confirmed the RTS episignature in all 13 individuals, supporting variant pathogenicity. Discussion: This is the first series-based analysis of familial RTS and the first to examine DNA methylation episignatures in affected parent–child pairs. Our findings indicate that CREBBP and EP300 pathogenic variants may cause attenuated phenotypes in transmitting parents, consistent with partial loss-of-function. Missense variants in CREBBP could act as hypomorphic alleles, whereas terminal exon stop-gain variants likely escape nonsense-mediated decay (NMD), supporting a milder functional impact. CREBBP splice-disrupting synonymous variant reported in the literature likely allows production of residual full-length transcripts. EP300 exon 8/31 frameshift we describe likely triggers NMD but preserves part of the KIX domain, essential for transcription factor binding. Additionally, CNS-specific compensation via a short alternative EP300 isoform including exons 6–7 and 9–11 (ENST00000634690.1) remains plausible. Overall, this study expands our understanding of RTS inheritance, while highlighting the importance of recognizing mildly affected transmitting parents to ensure tailored genetic counseling.
Quentin SABBAGH (Montpellier, Pays-Bas), Samuel FENNELLY, Camille CHARBONNIER, Florence DEMURGER, Alice GOLDENBERG, Sarah GROTTO, Gwenaëlle LANCELOT, Pauline MARZIN, Gaël NICOLAS, Amandine SANTINI, Clément SAUVESTRE, Elise SCHAEFER, Didier LACOMBE, Patricia FERGELOT, Julien VAN GILS
10:00 - 11:00 #49529 - P097 Un variant gain-de-fonction récurrent du RHOGEF TRIO affecte le neurodéveloppement in vivo.
P097 Un variant gain-de-fonction récurrent du RHOGEF TRIO affecte le neurodéveloppement in vivo.

Le RhoGEF TRIO est essentiel au neurodéveloppement en contrôlant le remodelage du cytosquelette d'actine via la GTPase RAC1. Des variants rares de novo du gène TRIO ont été identifiés chez une centaine de personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement, majoritairement de déficience intellectuelle. Nous avons précédemment établi une corrélation phénotype/génotype frappante entre les caractéristiques cliniques des individus porteurs de mutations TRIO ciblant différents domaines de la protéine et la modulation opposée de l'activité de TRIO sur RAC1. Nous nous sommes focalisés sur un variant gain-de-fonction (GoF) induisant une hyperactivation de RAC1 et retrouvé de façon récurrente chez les patients présentant une déficience intellectuelle sévère et une macrocéphalie. Nous avons généré un modèle de souris knock-in (KI) pour ce variant GoF de TRIO. Ces souris présentent un phénotype rappelant le tableau clinique des patients, notamment un retard de croissance général, une macrocéphalie et une dysmorphie cérébrale, ainsi que de l'hyperactivité et des déficits de mémoire et d'interaction sociale. Au niveau moléculaire, nous montrons que le variant GoF induit une hyperactivation de RAC1 dans le cerveau in vivo et impacte la morphogenèse neuronale et notamment la synaptogenèse. Ce nouveau modèle de souris KI représente donc un outil pertinent pour mieux comprendre les conséquences d'un variant rare de TRIO dans les troubles du neurodéveloppement. A long terme, l'identification des voies de signalisation perturbées par ce variant nous permettra de développer une approche pharmacologique comme potentielle stratégie thérapeutique pour ces maladies complexes.
Jeanne BERNARD, Steeve THIRARD, Arpoudamarie ROC, Franck COMUNALE, Angelina ROGLIARDO, Christine FAGOTTO-KAUFMANN, Christelle BERTRAND-GADAY, Cédric ORFÉO, Anne SUTTER, François CASAS, Federica BERTASO, Anne DEBANT, Susanne SCHMIDT (MONTPELLIER)
10:00 - 11:00 #49745 - P101 Confirmation du spectre phénotypique associé à l’haploinsuffisance d’ADGRL1 : description d’une nouvelle cohorte de 14 patients.
P101 Confirmation du spectre phénotypique associé à l’haploinsuffisance d’ADGRL1 : description d’une nouvelle cohorte de 14 patients.

Introduction La protéine ADGRL1 (Adhesion G protein-coupled receptor L1) est impliquée dans le développement, la maturation et l’activité synaptiques. L’haploinsuffisance d’ADGRL1 a récemment été rapportée pour la première fois en pathologie humaine (Vitobello et al., 2022), avec dix patients hétérozygotes présentant un trouble neurodéveloppemental variable incluant déficience intellectuelle (DI), retard développemental (DD), troubles du spectre de l’autisme (TSA), trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et/ou épilepsie. Des données fonctionnelles chez la souris ont confirmé l’impact de ces variants. Depuis, seule une nouvelle famille a été rapportée dans la littérature. Nous présentons ici une deuxième cohorte de 14 patients non encore publiés, porteurs de variants hétérozygotes d’ADGRL1 avec un phénotype similaire, confirmant l’implication de ce gène dans un trouble neurodéveloppemental chez l’homme (MIM #620065). Méthodes Les données cliniques et moléculaires de 14 nouveaux patients ont été recueillies via le réseau de l’ERN-ITHACA, les filières AnDDI-Rares et DéfiScience, et la plateforme GeneMatcher. Les variants identifiés ont été classés selon les critères de l’ACMG. Une comparaison descriptive a été faite avec la cohorte initiale de Vitobello et al. Résultats Parmi les 14 patients identifiés (âge médian : 11 ans [4–44]), 12 présentaient un retard des acquisitions motrices (âge médian de la marche : 20 mois [12–24]) et/ou du langage (âge médian des premiers mots : 18 mois [12–36]). Une déficience intellectuelle légère à modérée était rapportée chez 6 patients. 7 patients présentaient un TSA, 5 un TDAH et 5 une épilepsie (crises focales, absences ou crises tonicocloniques généralisées). 6 patients présentaient une dysmorphie non spécifique, sans profil commun identifié. Une macrocéphalie était observée chez 7 patients et une obésité chez 5. Les IRM cérébrales, réalisées chez 9 patients, étaient normales dans la majorité des cas. Nous avons identifié 7 faux-sens, 4 frameshifts, une délétion des exons 3 à 24 et un variant d’épissage partagé par un patient et sa mère. A l’exception du variant p.(Tyr346Cys) déjà rapporté chez deux patients, aucun de ces variants n’avait été décrit jusqu’ici. 6 variants étaient de novo, 4 hérités d’un parent présentant au moins des difficultés d’apprentissage et la ségrégation parentale n’a pas pu être réalisée dans 4 cas. La majorité des variants était située dans les domaines transmembranaire ou cytosolique de la protéine. Discussion Les données observées sont concordantes avec celles précédemment rapportées, confirmant que les variants hétérozygotes d’ADGRL1 sont associés à un spectre neurodéveloppemental incluant DD/DI, TSA, TDAH et épilepsie. La récurrence du variant p.(Tyr346Cys), déjà décrit chez deux patients, suggère un hotspot mutationnel. Cette cohorte indépendante confirme le rôle d’ADGRL1 dans la pathogénie d’un trouble neurodéveloppemental d’expressivité variable.
Benoit MAZEL (Dijon), Sophie NAMBOT, Ange-Line BRUEL, Stephanie RILEY, Mahim JAIN, Georgia VASILEIOU, Amanda BARONE PRITCHARD, Jessica O'SHEA, Asuman KOPARIR, Neda DRAGICEVIC, Katharina STEINDL, Christin KUPPER, Sandra MERCIER, Benjamin COGNE, Michael GÖßLER, Tracy DUDDING-BYTH, Amna OTHMAN, Seth BERGER, Darilyn MAHONEY, Elise BOUDRY, Aurélie Ley LEY, Clémence VANLERBERGHE, Colin ELLIS, Anna PRENTICE, Myrtille SPENTCHIAN, Geoffroy DELPLANCQ, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #49835 - P105 InDiCE (Intellectual Disability Clustering and Exploration) : intégration de données génomiques et phénotypiques pour l’étude des troubles du développement intellectuel.
P105 InDiCE (Intellectual Disability Clustering and Exploration) : intégration de données génomiques et phénotypiques pour l’étude des troubles du développement intellectuel.

Les troubles du développement intellectuel (TDI) concernent 1 à 3 % de la population et représentent la première cause de consultation en génétique pédiatrique. Le séquençage du génome a nettement amélioré le rendement diagnostique (près de 50 %), mais de nombreux cas restent inexpliqués en raison de l’hétérogénéité phénotypique et des difficultés d’interprétation des données génomiques. Le projet InDiCE (Intellectual Disability Clustering and Exploration), porté par le programme ACCES de l’AP-HP, préfigure l’offre de service Génomique de l’Entrepôt de Données de Santé (EDS) de l’AP-HP, en intégrant des données génomiques à forte valeur ajoutée. Le TDI a été choisi comme cas d’usage pilote. L’objectif est double : i) mieux caractériser les patients grâce à l’analyse combinée de variants génomiques et de phénotypes, et ii) améliorer la prédiction génomique en exploitant les données cliniques non structurées par des approches d’intelligence artificielle (IA), notamment le traitement automatique du langage naturel (TALN). Deux cohortes de patients atteints de TDI suivis à l’AP-HP seront constituées. La première (WGS-CLIN-DI) correspond aux patients ayant bénéficié d’un séquençage de génome et regroupera environ 15 000 individus (~5 000 cas index). Ces patients index atteints de TDI ou de troubles neurodéveloppementaux apparentés seront identifiés via MOABI. Les données de l’EDS AP-HP associées à ces patients viendront enrichir ces données génomiques. La deuxième cohorte (CLIN-DI) est constituée de patients n’ayant pas bénéficié de ce séquençage de génome mais ayant uniquement des données de l’EDS AP-HP. Cette cohorte est estimée à 50 000 patients. Les données exploitées inclueront : 1) Les données de séquençage du génome 2) Les données phénotypiques et génétiques structurées et non structurées de l’EDS AP-HP, nécessitant le développement d’outils TALN. Les premiers résultats sont attendus pour novembre 2025. InDiCE permettra de comparer l’apport respectif des données structurées et non structurées pour le phénotypage et la caractérisation génomique du TDI en identifiant notamment de nouvelles causes génétiques de TDI. L’utilisation de modèles IA/TALN réduira la dépendance aux extractions manuelles chronophages et favorisera l’identification automatisée d’entités phénotypiques dans les dossiers médicaux. Au-delà du TDI, InDiCE préfigure une offre de service Génomique de l’EDS AP-HP, généralisable à toutes les pathologies. Il contribuera à optimiser l’exploitation des ressources existantes (dossier patient, MOABI, BaMaRa), à fluidifier l’accès au diagnostic génétique et à développer de nouveaux outils de présélection pour les essais cliniques. Enfin, il illustre la capacité de l’AP-HP et de ses partenaires à structurer un écosystème innovant, associant experts cliniques, data scientists et infrastructures nationales, dans une dynamique de montée en maturité de l’EDS AP-HP au service de la santé numérique.
Thomas COURTIN (Paris), Boris KEREN, Marlène RIO, Pauline CHASTE, Catherine ENG, Alban LERMINE, Kévin JOUSSELIN, Antonio RAUSELL, Florian JOLY, Nicolas GARCELON, Isabelle DESGUERRE, Benoit FUNALOT, Caroline GERMAIN, Anita BURGUN, Indice CONSORTIUM
10:00 - 11:00 #49877 - P109 Nouvelles variations du gène ATP2B2 identifiées en séquençage génomique : corrélation génotype-phénotype dans les surdités, les troubles du neurodéveloppement et l’épilepsie.
P109 Nouvelles variations du gène ATP2B2 identifiées en séquençage génomique : corrélation génotype-phénotype dans les surdités, les troubles du neurodéveloppement et l’épilepsie.

Le gène ATP2B2 code pour la pompe à calcium PMCA2, exprimée principalement dans les cellules sensorielles de l’oreille et certains neurones spécifiques et permettant la régulation de l’homéostasie calcique intracellulaire. Les variations de ce gène sont associées à un phénotype de surdités isolées d’apparition progressive (OMIM#619804). Récemment deux publications rapportent des cohortes de patients porteurs de variations faux-sens et tronquantes de ATP2B2 présentant des troubles neurologiques complexes. En 2023, Poggio et al. identifient 7 individus porteurs de variations hétérozygotes rares d’ATP2B2, dont 6 variations de novo et 1 sans ségrégation possible. Ces patients présentent un spectre de symptômes incluant ataxie, dystonie, déficience intellectuelle, troubles du spectre de l’autisme, épilepsie, et parfois une atrophie cérébelleuse, contrastant avec les cas antérieurs de surdité isolée. Les analyses fonctionnelles ont révélé des perturbations significatives de la régulation du calcium intracellulaire, avec des effets tant de perte que de gain de fonction. En 2024, Stehr et al. confirment ces observations en décrivant 5 nouvelles familles porteuses de variations pathogènes, 4 faux-sens de novo et 1 variation tronquante héritée. Les phénotypes incluent un retard de développement, une déficience intellectuelle, une épilepsie, des troubles du spectre de l’autisme, et des troubles moteurs, avec une atrophie cérébelleuse marquée chez un patient. L’analyse de génome sur la plateforme Auragen a permis l’identification de 8 nouvelles variations chez 15 patients : 5 faux sens, 1 variant d’épissage et 2 tronquants. Parmi elles 2 variations sont de novo, 1 sans ségrégation disponible et 5 sont héritées d’un parent symptomatique et ségrégant dans la famille. Cette cohorte rassemble 8 familles présentant l’ensemble des spectres phénotypiques rapportés dans la littérature : une surdité isolée pour 2 d’entre elles, un trouble du neurodéveloppement de sévérité modérée incluant des troubles du spectre de l’autisme, un retard des acquisitions et/ou une déficience intellectuelle chez 4 familles et un trouble du neurodéveloppement plus sévère avec une épilepsie au premier plan pour les 2 dernières. Ce travail permet d’étayer les corrélations génotype-phénotype suspectées dans les précédentes publications et de renforcer l’implication d’ATP2B2 dans les troubles du neurodéveloppement, dessinant les contours de trois phénotypes distincts : une surdité isolée et un trouble du neurodéveloppement avec et sans épilepsie.
Tristan CELSE (Grenoble), Marie-Noelle BONNET-DUPEYRON, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Anne Sophie DENOMME-PICHON, Delphine DUPIN-DEGUINE, Benjamin DURAND, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Gaetan LESCA, Luke MANSARD, Sophie NAUDION, Linda PONS, Caroline RACINE, Anne-Françoise ROUX, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Renaud TOURAINE, Laurent VILLARD, Olivier GRUNEWALD
10:00 - 11:00 #48863 - P113 Séquençage du génome entier dans les formes non résolues de calcifications cérébrales : implication de NOTCH1 et nouveaux gènes candidats.
P113 Séquençage du génome entier dans les formes non résolues de calcifications cérébrales : implication de NOTCH1 et nouveaux gènes candidats.

Les calcifications cérébrales primaires (CCP) sont une maladie neurologique rare, caractérisée par des calcifications dans les noyaux gris centraux et d'autres régions cérébrales. Quatre gènes de transmission autosomique dominante, SLC20A2, PDGFB, PDGFRB et XPR1, et trois de transmission autosomique récessive, MYORG, JAM2 et NAA60 ont été identifiés. Pourtant, environ 50% des patients restent sans diagnostic moléculaire. Nous avons mené une étude visant à explorer les cas non résolus de CCP à l'aide du séquençage du génome (WGS), afin d’identifier de nouveaux variants et mieux comprendre la physiopathologie sous-jacente. Le WGS a été réalisé au CNRGH (CEA, Evry) chez 25 individus issus de 17 familles non apparentées présentant des calcifications cérébrales inexpliquées malgré un exome négatif. Les analyses bioinformatiques ont consisté en l’alignement sur le génome de référence GRCh38, la détection de variants nucléotidiques par DeepVariant, de variants structuraux (SV) via CANVAS et MANTA, ainsi que l’annotation par SnpEff, AnnotSV et des scripts développés au laboratoire pour les régions non codantes. L’analyse a débuté par l’exploration ciblée de variants dans une liste de gènes d’intérêt. Des analyses ont été menées selon le mode de transmission supposé, mais également des analyses de récurrence, puis ces résultats ont été répliqués dans une base interne d’exomes de patients atteints. Nous avons également interrogé les bases nationales du plan France Médecine Génomique via Auramatcher et GleavesAD. Des analyses de ségrégation familiale ont été effectuées par séquençage Sanger. Des variants probablement pathogènes ont été identifiés dans le gène NOTCH1 chez trois familles, associés à un phénotype nouvellement décrit combinant une leucoencéphalopathie cérébrale et des calcifications pontiques. Il a également été mis en évidence cinq variants de signification incertaine. La majorité des variants localisés dans le domaine de régulation négative sont supposés induire un gain de fonction, contrairement aux variants décrits dans les phénotypes déjà connus associés au gène NOTCH1 tel que le syndrome d’Adams-Oliver. Par ailleurs, des variants candidats ont été identifiés dans deux gènes jusqu’ici non associés aux calcifications cérébrales : Trois variants faux-sens dans KIDINS220, un modulateur de l’exportateur de phosphate XPR1, et deux variants faux-sens dans SLC8A3, codant pour un échangeur Na⁺/Ca²⁺ co-exprimé avec des transporteurs de phosphate. Aucun variant non codant ni SV jugé pertinent n’a été retrouvé dans les gènes associés aux CCP. Ce travail soutient l’implication de variants gain de fonction de NOTCH1 dans un sous-groupe de calcifications cérébrales de l’adulte, associées à une leucoencéphalopathie, une atteinte du pont, et des troubles cognitifs. Des variants rares dans KIDINS220 et SLC8A3 ont été identifiés, gènes jusqu’ici non associés aux CCP, mais présentant une pertinence biologique justifiant des investigations complémentaires.
Florian BOULIN (Rouen), Antoine BONNEVALLE, Anne-Claire RICHARD, Olivier QUENEZ, Sophie COUTANT, Benjamin HEBANT, David WALLON, Catherine SARRET, Laetitia GOUAS, Sandra MERCIER, Jean CHIESA, Giovanni CASTELNOVO, Annabelle CHAUSSENOT, Aurore GARDE, Christophe PHILIPPE, Yann NADJAR, Adriana PRUNDEAN, Hélène-Marie LANOISELÉE, Béatrice LAUDIER, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Kévin CASSINARI, Gaël NICOLAS
10:00 - 11:00 #48956 - P117 Mise en place d’un algorithme de classification clinique des facteurs de risque génétiques de maladie d’Alzheimer : application prospective à 2083 patients et intégration de tests fonctionnels à grande échelle pour la reclassification de variants.
P117 Mise en place d’un algorithme de classification clinique des facteurs de risque génétiques de maladie d’Alzheimer : application prospective à 2083 patients et intégration de tests fonctionnels à grande échelle pour la reclassification de variants.

La maladie d’Alzheimer (MA) est autosomique dominante (variants pathogènes d’APP, PSEN1 ou PSEN2) dans <1% des cas, 12% parmi les MA jeunes (MAJ, début ≤65 ans). Les autres ont probablement une forme complexe à forte composante génétique, surtout dans la MAJ. De nombreux facteurs de risque (FDR) génétiques ont été identifiés, de l’allèle E4 d’APOE, fréquent (9-23% de porteurs) et à effet modéré à fort, aux résultats des études pangénomiques sur puces ou variants rares en exome. A ce jour, identifier un FDR n’a pas d’impact direct sur la prise en soins. Pourtant, le rendu médical s’avère utile pour 1) contribuer à comprendre la maladie, 2) identifier des arguments en faveur d’un oligogénisme et 3) préparer les essais thérapeutiques. Néanmoins, aucune recommandation ne propose de classification clinique des FDR, à l’instar de l’ACMG-AMP pour les maladies Mendéliennes. Nous avons mis au point un algorithme de classification des FDR dans la MA basé sur 1) le niveau de preuve d’association du gène, 2) l’interprétation au niveau du variant (ex. association significative à l’échelle du génome, perte de fonction (LOF) dans un gène dont le burden de LOF est significativement associé, effet fonctionnel démontré sur ≥2 tests) et 3) le niveau de l’association, divisé en tranches d’odds ratio (OR<1.5 faible, non rendu ; 1.55 fort). Nous avons appliqué cet algorithme à une série prospective de 2083 cas index non apparentés séquencés en exome, 700 de l’étude ECASCAD puis 1383 consécutifs (1969 MAJ, 114 début 65-75 ans), diagnostic de MA soutenu par biomarqueurs chez 99.7%. Nous avons identifié 71 variants pathogènes dans APP, PSEN1 ou PSEN2 (3,5% des MAJ, nouvelles familles), 19 autres copathologies monogéniques démentielles ou diagnostics différentiels. Chez les 1993 restants, 1326 (66%) portaient ≥1 FDR modeste, modéré ou fort (MMF), dont 269 (13.5%) ≥1 FDR rare, 173 (8.7%) ≥ 2 FDR et 21 (1%) ≥3 FDR, suggérant une hérédité oligogénique. Par ailleurs, 1227 (61,5%) portaient ≥1 FDR rare modéré ou fort, dont 175 (8,8%) au moins un rare. Parmi les MAJ avec antécédent familial de MAJ sur une autre génération, compatible avec un trait dominant, 11,6% avaient une forme monogénique et 86%, ≥1 FDR MMF. Dans notre algorithme, les variants faux sens non significativement associés sont de signification incertaine (VSI) et non rendus. Nous avons extrait 92 VSI du gène FDR majeur SORL1, dont les tronquants ont un OR>27, et réalisé des études multiples in vitro (surexpression, édition CRISPR/Cas9, Aβ binding assays) et mesuré la protéine SORL1 soluble dans le LCR de 151 individus. En exigeant ≥2 tests concordants pour considérer un effet LOF, 20/92 variants (21.7%) ont été reclassés en FDR probable. L’utilisation de notre algorithme est faisable et les résultats sont rendus en prospectif depuis 2018, distinctement des gènes Mendélien, avec courrier explicatif. L’impact psychosocial a été étudié et est présenté dans un autre abstract.
Gaël NICOLAS (Rouen), Laetitia MIGUEL, Anne ROVELET-LECRUX, Romain CASTELOT, Sébastien FEUILLETTE, Aline ZAREA, Muriel QUILLARD-MURAINE, Stéphane ROUSSEAU, Anne-Claire RICHARD, Olivier QUENEZ, Catherine SCHRAMM, Camille CHARBONNIER, Jean-François DELEUZE, Cnrmaj COLLABORATEURS, Magalie LECOURTOIS, David WALLON
10:00 - 11:00 #49047 - P121 La leucodystrophie métachromatique à La Réunion : étude rétrospective de 1994 à 2024, identification d'un possible effet fondateur.
P121 La leucodystrophie métachromatique à La Réunion : étude rétrospective de 1994 à 2024, identification d'un possible effet fondateur.

Introduction : La leucodystrophie métachromatique (LDM) est une maladie de surcharge lysosomale rare, neurodégénérative de transmission autosomique récessive, le plus souvent en lien avec des mutations du gène ARSA. Sur l’île de La Réunion, l’ensemble des patients sont porteurs de la même mutations récurrente soit à l’état homozygote soit à l’état hétérozygote composite, suggérant un possible effet fondateur. L’histoire naturelle de la maladie semble en corrélation avec le génotype. Objectif : Mettre en évidence l’existence d’une mutation récurrente dans la population réunionnaise avec un possible effet fondateur. Description de l’histoire naturelle de la maladie et établir une corrélation génotype phénotype. Méthodes : Étude rétrospective descriptive incluant tous les cas de LDM diagnostiqués entre 1994 et 2025 sur l’île de la Réunion. Résultats : Sur 15 patients, 10 présentaient la même mutation homozygote dans ARSA, p.Arg246His (c.737G>A), et 2 à l’état hétérozygote composite. Ils sont tous originaires de l’île de La Réunion. On observe, en l’absence de traitement, une histoire naturelle superposable, avec une entrée dans la maladie prédominant sur l’atteinte motrice avec des chutes à répétition. L’évolution vers la grabatisation est rapide et le décès se fait généralement avant l’âge de 10 ans. La ségrégation familiale a permis le diagnostic précoce à la phase pré symptomatique d’un jeune frère ayant pu bénéficier d’une thérapie génique. Conclusion : Cette étude suggère la présence d’un effet fondateur à La Réunion en lien avec la variation dans ARSA p.Arg246His (c.737G>A). L’histoire naturelle de la maladie est à cheval entre la forme infantile tardive, pour sa rapidité d’évolution, et la forme juvénile précoce, pour son mode d’entrée dans la maladie. Avec l’émergence de nouveaux traitements, notamment la thérapie génique, il est primordial que ses enfants soient diagnostiqués en pré symptomatique ou early symptomatique. La LDM pourrait être éligible au programme de dépistage néonatal national.
Anais CALAYA (La Réunion), Valérie TROMMSDORFF
10:00 - 11:00 #49216 - P125 Syndrome de CANVAS : étude rétrospective sur une cohorte de 1019 patients analysés.
P125 Syndrome de CANVAS : étude rétrospective sur une cohorte de 1019 patients analysés.

Introduction : Le syndrome de CANVAS est une maladie neurologique génétique de transmission autosomique récessive. Elle est caractérisée par une triade clinique constituée d’une neuropathie sensitive, une ataxie cérébelleuse et une aréflexie vestibulaire. Le diagnostic moléculaire est majoritairement lié à l’expansion biallélique de la répétition (AAGGG)n dans l’intron 2 du gène RFC1. Objectif : Nous rapportons une étude rétrospective réalisée sur 4 ans sur une cohorte de patients suspects de CANVAS adressés au laboratoire de génétique moléculaire au CHU de la Timone à Marseille. Patients et méthode : 1019 patients suspects de CANVAS ont été inclus. Trois analyses moléculaires successives ont été réalisées : Short Range PCR, Repeat-Primed PCR puis Long Range PCR. Dans certains cas, un séquençage Sanger a été effectué. Résultats : L’étude a inclus 1006 cas index et 13 apparentés (10 familles) avec 563 hommes (55%) et 456 femmes (45%). L’âge des patients variait de 17 à 94 ans, avec une médiane à 70 ans. Le rendement diagnostic est de 19% (193 patients). Parmi eux 191 patients (99%) sont homozygotes (AAGGG)n/(AAGGG)n et 2 patients (1%) portent des motifs atypiques : un patient tahitien présentant un génotype (AAAGG)₁₀₋₂₅ + (AAGGG)n, et un patient originaire de la région Asie-Pacifique avec un motif (AAGGG)n/(ACAGG)n. Sur les 193 patients homozygotes identifiés, les données cliniques étaient disponibles pour 98 cas. Parmi eux, 49 patients (50%) avaient une neuropathie associée à une ataxie, 33 patients (34%) présentaient une neuropathie isolée, 22 patients (22%) présentaient la triade clinique caractéristique, 9 patients (9%) présentaient une neuropathie associée à une aréflexie et 5 patients (5%) présentaient uniquement une ataxie cérébelleuse. Par ailleurs, 139 patients (14%) sont hétérozygotes pour l’expansion pathologique. Parmi lesquels 128 cas (92%) ont présenté le génotype (AAAAG)n/(AAGGG)n et 11 cas (8%) ont présenté le génotype (AAAGG)n/(AAGGG)n. Un séquençage Sanger a été réalisé pour certains patients hétérozygotes et n’a pas identifié d’anomalie moléculaire. Discussion et conclusion : Cette étude montre que le syndrome de CANVAS est la plus fréquente des neuropathies sensitives. En effet, le rendement diagnostic des HSAN est d’environ 1% alors que ce syndrome a un rendement diagnostic de 19% d’après cette étude. Il existe des motifs atypiques mais également des patients porteurs de mutations non-sens dans le gène RFC1 qui nous laisse à penser que d’autres défauts moléculaires restent à identifier. Le séquençage long read représente ainsi la technique d’avenir pour le diagnostic moléculaire de cette maladie.
Syrine BOUAZIZI, Amandine BOYER, Emilien DELMONT, Annie VERSCHUEREN, Emmanuelle CAMPANA-SALORT, Aude-Marie GRAPPERON, Ludivine KOUTON, Shahram ATTARIAN, Nathalie BONELLO-PALOT (MARSEILLE)
10:00 - 11:00 #49251 - P129 Les données biochimiques de perte de fonction du gène SIM1 augmentent la probabilité d'une réponse clinique favorable en termes de perte de poids au setmélanotide, un agoniste du récepteur de type-4 aux mélanocortines (MC4R).
P129 Les données biochimiques de perte de fonction du gène SIM1 augmentent la probabilité d'une réponse clinique favorable en termes de perte de poids au setmélanotide, un agoniste du récepteur de type-4 aux mélanocortines (MC4R).

Objectif : Le facteur de transcription ‘Single-minded homolog 1’ (SIM1) est exprimé par la majorité des neurones du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus. Parmi ces neurones, ceux exprimant le récepteur de type-4 aux mélanocortines (MC4R) jouent un rôle central dans la régulation de la satiété et du poids. Des variants rares de perte de fonction (LOF) de SIM1 sont associés à une obésité sévère précoce et à une hyperphagie. Parmi environ 50 000 individus atteints d’obésité sévère ayant bénéficié d’un séquençage, 243 variants faux-sens de SIM1 ont été identifiés chez 594 patients (1,3%). Parmi eux, 20 patients, porteurs de 17 variants uniques, ont été inclus dans l’essai clinique DAYBREAK. Dans cette analyse rétrospective, nous avons évalué si l’impact fonctionnel de ces variants sur SIM1 pouvaient prédire la réponse au setmélanotide sur la perte de poids. Matériel/Patients et Méthodes : L’impact fonctionnel de 213 variants faux-sens du gène SIM1 a été évalué en utilisant un gène rapporteur de la luciférase. La réponse clinique a été définie comme une variation de l’indice de masse corporelle (IMC) ≥5 % entre l’inclusion dans l’étude et la 16ème semaine. Résultats: Vingt patients porteurs de l’un des 17 variants rares du gène SIM1 ont été inclus dans l’essai DAYBREAK (15 variants de signification incertaine [VSI] et 2 probablement pathogènes selon les critères de l’ACMG). Au total, 5 des 20 patients ont obtenu une réduction de l’IMC ≥5 % à 16 semaines (25 %). Une analyse post hoc a été réalisée afin de déterminer si les résultats des tests fonctionnels in vitro permettaient de prédire l’issue du traitement. Les données étaient disponibles pour 13 variants portés par 16 patients. Sept des 13 variants étaient prédits comme conservant une activité de type sauvage (TS), tandis que 6 étaient associés à une perte de fonction (LOF). Les 7 patients porteurs des 7 variants TS ont soit interrompu l’essai, soit n’ont pas perdu de poids. Parmi les 9 patients porteurs d’un variant LOF, 4 (44 %) ont répondu au traitement. Le variant p.Asp707His, connu pour avoir un effet modérément délétère et une pénétrance variable, a été retrouvé chez 3 patients, avec une évolution variable de leur IMC à 16 semaines (−15,1 %, −3,3 % et +1,1 %). Des résultats comparables ont été observés chez les 16 patients ayant terminé les 16 semaines de traitement : 5 (31 %) ont présenté une réduction de l’IMC ≥5 %. Dix variants ont été analysés fonctionnellement. En excluant les variants TS et ceux non caractérisés, 8 patients étaient porteurs de variants LOF, et 4 d’entre eux ont répondu au traitement (50 %). Parmi les 4 non-répondeurs porteurs de variants LOF, 2 étaient porteurs du variant p.Asp707His. Conclusion: Ces données montrent l'importance de la caractérisation fonctionnelle des VSI de SIM1 pour interpréter leur signification clinique et évaluer leur intérêt potentiel dans le cadre d’un traitement par setmélanotide.
Patrick SLEIMAN, Gloria ORTIZ, Dorit KOREN, Jill C. GARRISON (Boston, Etats-Unis), Alastair S GARFIELD, Bhavik P. SHAH, Marta RAMÓN, Sadaf FAROOQI
10:00 - 11:00 #49291 - P133 Gains de copies des gènes COL4A1 et COL4A2 comme cause génétique de maladie des petites artères cérébrales de l’adulte.
P133 Gains de copies des gènes COL4A1 et COL4A2 comme cause génétique de maladie des petites artères cérébrales de l’adulte.

Les maladies des petites artères cérébrales (MPAC) représentent une cause majeure d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de démence vasculaire, mais leurs mécanismes demeurent encore peu élucidés. Alors que les variants de type glycine ou perte de fonction de COL4A1 et COL4A2 sont des causes monogéniques de MPAC maintenant bien établies, le rôle des gains de copies (duplications/triplications) de ces gènes n’a été reconnu que très récemment, et les cas rapportés à ce jour dans la littérature demeurent très limités. Nous rapportons ici la plus grande cohorte décrite à ce jour de patients adultes porteurs d’une duplication ou triplication de COL4A1 et COL4A2 (7 cas index et 1 apparenté). L’identification des réarrangements s’est faite par une approche combinée associant séquençage ciblé à haut débit, PCR semi-quantitative, puces à ADN et, dans certains cas, hybridation in situ en fluorescence (FISH). Ces analyses ont confirmé, chez tous les patients, la présence de réarrangements de taille variable dans la région 13q33q34. Sur le plan clinique et radiologique, ces anomalies génétiques induisent un phénotype cérébral homogène mais d’expression variable, caractérisé par des AVC ischémiques ou hémorragiques précoces, des infarctus pontiques, des hypersignaux de la substance blanche et des microhémorragies. Des anomalies artérielles intracrâniennes (anévrismes, dolichoectasies) ont également été observées chez plusieurs patients, suggérant une atteinte diffuse des petits et grands vaisseaux. Contrairement aux variants glycine ou pertes de fonction, associés à un tableau pléiotropique multisystémique, les duplications/triplications de COL4A1/2 entraînent un phénotype strictement cérébral, débutant à l’âge adulte et proche de la microangiopathie pontine autosomique dominante (PADMAL). Les caractéristiques à l’IRM (lacunes notamment au niveau du pont, hypersignaux confluents de la substance blanche, présence de microhémorragies) renforcent l’hypothèse d’une microangiopathie diffuse liée à la surexpression de COL4A1/2. La variabilité clinique observée reflète probablement l’hétérogénéité des duplications/triplications et l’influence de facteurs environnementaux. L’absence fréquente d’histoire familiale souligne l’importance d’un dépistage génétique même dans les formes sporadiques. Enfin, la surexpression démontrée dans les fibroblastes confirme le caractère pathogène de ces anomalies et ouvre la voie à des stratégies thérapeutiques visant à réduire, plutôt qu’abolir, l’expression de COL4A1/2.
Dominique HERVÉ, Saskia A J LESNIK OBERSTEIN, Eva PIPIRAS, Steven J KITTNER, Dimitri RENARD, Hélène MOREL, Françoise BERGAMETTI, Michaelle CORPECHOT, Gwénola BOULDAY, Stéphanie GUEY, Chaker ALOUI, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Thibault COSTE (PARIS)
10:00 - 11:00 #49367 - P137 Étude du rôle du gène LAMC1 dans les maladies des petites artères cérébrales.
P137 Étude du rôle du gène LAMC1 dans les maladies des petites artères cérébrales.

Contexte : Les microangiopathies cérébrales (MPAC) constituent un groupe hétérogène de maladies touchant les petits vaisseaux cérébraux, à l’origine d’accidents vasculaires, de troubles cognitifs ou moteurs. Si certaines formes monogéniques sont bien décrites, notamment celles liées à NOTCH3, COL4A1/A2 ou HTRA1, de nombreux cas restent sans cause génétique identifiée. Des travaux récents de notre équipe ont montré le rôle d’autres gènes du matrisome, codant pour des protéines de la matrice extracellulaire (MEC), comme LAMB1 dans une forme monogénique. Une association avec des variants de LAMC1 (laminine gamma-1) a par ailleurs été décrite dans les formes polygéniques de MPAC. Les laminines, éléments majeurs de la MEC, sont des hétérotrimères αβγ, jouant un rôle essentiel dans la cohésion vasculaire et la signalisation cellulaire. Le gène LAMC1, code la sous-unité γ1 qui interagit notamment avec COL4A1/2 et NID2, renforçant l’hypothèse de son implication dans l’intégrité vasculaire cérébrale. Objectif : L’objectif de cette étude visait à explorer l’implication de variants rares du gène LAMC1 dans les MPAC. Matériel et méthodes : Une cohorte de 6987 patients consécutifs, orientés vers notre laboratoire entre 2018 et 2025 pour suspicion d’une MPAC d’origine génétique, a fait l’objet d’un séquençage NGS incluant le gène LAMC1. La fréquence des variants rares et prédits pathogènes détectés dans cette cohorte a été comparée à la cohorte contrôle GnomAD. Résultats : Dans la cohorte, 447 variants distincts du gène LAMC1 ont été identifiés. Ces variants, présents avec des fréquences variables, concernaient environ 5930 patients, certains variants étant uniques (singleton), d’autres retrouvés chez plusieurs individus. Après filtrage sur la fréquence <1/10 000 (gnomAD v4) et la pathogénicité prédite par 2 outils in silico (Alpha missense et REVEL), un total de 13 variants distincts chez 14 patients index a été retenu. Aucune différence statistiquement significative n’a été observée pour ce qui est des variants faux-sens pris dans leur globalité. Par contre, une fréquence significativement plus élevée de variants pLoF (perte de fonction) a été observée dans la cohorte MPAC (p=0.0025). Conclusion et perspectives : Nous avons mis en évidence une association significative entre MPAC et variants perte de fonction de LAMC1. Une étude de la ségrégation familiale des variants pLoF avec le phénotype MPAC est en cours chez les apparentés des index mutés. Elle sera suivie d’une analyse phénotypique détaillée, clinique et IRM, de tous les patients identifiés. Une analyse in silico 3D sera par ailleurs réalisée pour ceux des variants faux-sens identifiés qui sont absents de la base de données GnomAD.
Chloé TALARMIN-GAS (Paris), Elisabeth TOURNIER-LASSERVE
10:00 - 11:00 #49400 - P141 La séquence des motifs répétés CAG dans les dégénérescences spinocérébelleuses.
P141 La séquence des motifs répétés CAG dans les dégénérescences spinocérébelleuses.

Contexte : Les ataxies cérébelleuses autosomiques dominantes (SCA) sont des maladies neurodégénératives affectant les voies spino-cérébelleuses. Les expansions de motifs répétés représentent 60% de leurs causes connues. La taille seuil de ces répétitions définit leur pathogénicité, tandis que la présence d’interruptions dans la séquence répétée peut modifier l’expression clinique. Méthodes : Nous avons analysé, par séquençage short-read d’amplicons, la séquence répétée des principales formes d’ataxies autosomiques dominantes causées par expansion codante CAG dans les gènes ATXN1, ATXN2, ATXN3 et ATXN7, chez 993 individus porteurs d’une expansion CAG. Résultats : Des interruptions CAA au sein des expansions CAG ont été identifiées dans ATXN2 chez 5 patients sur 214 cas (2,3%). Les expansions CAG dans ATXN1 (n=208), ATXN3 (n=461) et ATXN7 (n=110) étaient pures sans interruption. En fonction de la taille de l’expansion CAG, les interruptions CAA dans ATXN2 modifient le phénotype de SCA2 : pour les petites expansions, les interruptions CAA sont associées à un syndrome parkinsonien et pour les grandes expansions, à un âge de début de l’ataxie plus tardif de 30 ans pour le cas concerné. L’instabilité somatique habituelle des expansions était absente dans les expansions interrompues. Le séquençage short-read a permis d’obtenir à la fois la taille et la séquence de l’expansion CAG, dans les limites actuelles de la taille du read, jusqu’à 600 bases. Conclusion : Le séquençage short-read permet de caractériser la taille et la composition des expansions CAG de taille habituelle. Cette approche met en évidence le rôle des interruptions CAA dans ATXN2, qui modifient le phénotype clinique de SCA2, d’une ataxie en un syndrome parkinsonien. Ce résultat permet une meilleure stratification génétique et clinique de SCA2. La variabilité de l'âge de début des symptômes, au-delà de la taille de l’expansion CAG, suggère l’existence de modificateurs génétiques encore à identifier.
Jean-Loup MÉREAUX, Claire-Sophie DAVOINE (Paris), Emilien PETIT, Claire EWENCZYK, Anna HEINZMANN, Giulia COARELLI, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #49607 - P145 Expansion de triplets CAG pathologique à pénétrance incomplète dans TBP et variations dans STUB1 : à propos de 3 cas avec phénotype Huntington-like.
P145 Expansion de triplets CAG pathologique à pénétrance incomplète dans TBP et variations dans STUB1 : à propos de 3 cas avec phénotype Huntington-like.

Introduction Les expansions complètes (> 49 CAG) dans TBP sont responsables de l’ataxie spinocérébelleuse de type 17 (SCA17), caractérisée par un phénotype Huntington-like. Une zone pathologique à pénétrance incomplète entre 41 et 48 triplets est rapportée. Les variations de STUB1 sont associées à une ataxie autosomique récessive (SCAR16) et à une SCA autosomique dominante (SCA48) avec ataxie cérébelleuse tardive et troubles cognitifs. Une association TBP41-48/STUB1 a été initialement décrite par Magri et al. en 2022, alors que d’autres séries de patients avec STUB1 (Barbier et al., 2023 ; Palombo et al., 2024 ; Van Projie et al., 2024 ; De Winter et al., 2025) suggèrent que STUB1 est une maladie monogénique et que TBP intermédiaire aurait un effet modificateur menant à une ataxie cérébelleuse avec troubles cognitifs majorés et progression plus rapide. Cas cliniques Nous rapportons 3 cas issus de 3 familles distinctes avec ataxie cérébelleuse, troubles cognitifs dysexécutifs, syndrome pyramidal avec un début moyen à 38 ans (28-48 ans). D’autres atteintes pouvaient être présentes selon les cas : mouvements choréiques, dystonie, troubles psycho-comportementaux de type désinhibition, agressivité, irritabilité. Une maladie de Huntington avait été évoquée devant le tableau clinique de chaque patient puis infirmée par l’analyse moléculaire. Selon les recommandations, SCA17 avait été évoqué, toutefois un allèle TBP intermédiaire avait été retrouvé. Les IRM cérébrales montraient une atrophie cérébelleuse. Pour une famille, un diagnostic prénatal pour SCA17 avait été demandé. Analyses moléculaires Le séquençage complet des exons du gène STUB1 par Sanger a mis en évidence une association TBP41-48/STUB1 : - 43 triplets +/- 1 dans TBP et variation non-sens c.544C>T p.(Arg182*) au niveau de l’exon 4 de gène STUB1 (classe 4). - 41 +/- 1 triplets dans le gène TBP et variation faux-sens c.194A>G p.(Asn65Ser) au niveau de l’exon 2 du gène STUB1 (classe 4). - 43 triplets +/- 1 dans TBP et variation faux-sens c.728C>T p.(Pro243Leu) au niveau de l’exon 6 du gène STUB1 (classe 4). Duplication interstitielle hétérozygote en 2p11.2 (variant de signification inconnue) à l’analyse chromosomique sur puce à ADN. Ce patient avait eu des troubles de l’apprentissage dans l’enfance. Discussion et conclusion Dans les 3 cas, l’imputabilité des allèles intermédiaires TBP41-48 paraissait insuffisante devant un tableau neurologique complexe et sévère. L’analyse supplémentaire de STUB1 a permis de mettre en évidence une association STUB1/ TBP41-48 expliquant le phénotype. Nos cas illustrent la pertinence d’une recherche systématique de variation de STUB1 concomitante à des allèles TBP41-48 en cas de phénotype Huntington-like. Cette association rend le conseil génétique complexe. En cas de demande de diagnostic présymptomatique, il parait indispensable de connaître le statut du cas index pour les deux gènes pour informer au mieux de la pénétrance et de la sévérité du phénotype attendu.
Sophie GRESSER (Nancy), Armand HOCQUEL, Noémie WILLAUME, Vincent HUIN, Constance WELLS, Mélanie CLOTEAU, Mylène DEXHEIMER, Jean-Marie RAVEL, Cécilia MARELLI, Céline BONNET, Mathilde RENAUD
10:00 - 11:00 #49784 - P149 Etude clinique et génétique des épilepsies syndromiques : apport du séquençage de l’exome.
P149 Etude clinique et génétique des épilepsies syndromiques : apport du séquençage de l’exome.

INTRODUCTION Les épilepsies représentent un défi majeur de santé publique en raison de la complexité de leur prise en charge. Les progrès du séquençage à haut débit, en particulier le séquençage de l'exome (SE), ont permis d'identifier un nombre croissant de gènes impliqués, mettant en évidence une importante hétérogénéité génétique. Notre objectif est de décrire le profil clinique et génétique d’une série de patients tunisiens épileptiques explorés par SE. METHODES Étude descriptive et rétrospective portant sur une série de patients tunisiens présentant une épilepsie syndromique, suivis au service de génétique de l’hôpital Mongi Slim de la Marsa sur une période de 11 ans (2012-2023), avec au moins un cas index par famille ayant bénéficié d’un SE. Le SE a été réalisé avec la technologie short read d’Illumina, avec la recherche concomitante de variations du nombre de copies (CNV). RESULTAS Nous avons colligé 37 patients issus de 34 familles différentes. Une consanguinité a été retrouvée dans 35% des cas et des antécédents familiaux d’épilepsie étaient notés chez 38% des familles. Un retard de développement global a été observé chez 94 % des patients. Une dysmorphie faciale a été retrouvée dans 68% des cas et 86% des patients avaient des malformations congénitales associées. L’âge moyen au début des crises épileptiques était de 10 mois, avec 89% de cas à début infantile et 22% à début néonatal. L'épilepsie généralisée était la plus fréquente (54%), suivie de l'épilepsie focale et généralisée combinée (30%) et de l'épilepsie focale (16%). L’épilepsie était associée à d’autres manifestations neurologiques dans 73% des cas. Elle était pharmaco-résistante dans 47% des patients. Des anomalies cérébrales ont été observées chez 64% des patients. Un tracé EEG pathologique était noté dans 87% des cas. Le SE, réalisé en première intention ou après un caryotype sanguin normal chez 74% des patients, a identifié 35 variations différentes, dont 32 variations nucléotidiques au niveau de 30 gènes différents et trois CNV. Un diagnostic génétique a été établi chez 81% des patients. Sept patients étaient porteurs de variants de signification incertaine. Six patients avaient des variants de novo et 15 des variations héritées. Parmi les variations causales, 30% étaient situées sur des gènes actionnables. CONCLUSIONS À travers ce travail, nous avons pu obtenir un aperçu du spectre génétique des épilepsies syndromiques dans la population tunisienne. L'identification de variants délétères dans des gènes actionnables a influencé la prise en charge des crises épileptiques, selon le gène et/ou le variant impliqué. L'établissement d'un diagnostic génétique a permis de mettre fin à l'errance diagnostique, d'orienter le dépistage des comorbidités extra-neurologiques, d'instaurer une prise en charge multidisciplinaire adaptée et de fournir un conseil génétique chez 81% de nos patients.
Feriel AGREBI (Bron), Houweyda JILANI, Imen REJEB, Yasmina ELARIBI, Sana KAROUI, Rahma KCHAOU, Maysa MERIDA, Mariem MKADMINI, Hedia KLAA, Zouhour MILEDI, Ichraf KRAOUA, Lamia BEN JEMAA
10:00 - 11:00 #49966 - P153 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques gaa dans le gène fgf14 : application à une large cohorte européenne de 1895 patients.
P153 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques gaa dans le gène fgf14 : application à une large cohorte européenne de 1895 patients.

Les expansions GAA dans l'intron 1 du gène FGF14 sont une cause fréquente d'ataxie cérébelleuse héréditaire de transmission autosomique dominante (ataxie GAA-FGF14 ; ataxie spinocérébelleuse 27B, SCA27B), en particulier en cas d’ataxie tardive (Late Onset Cerebellar Ataxia : LOCA). SCA27B se caractérise classiquement par un syndrome cérébelleux lentement progressif, à début épisodique dans plus de 2/3 des cas, au-delà de 40 ans. Une stratégie de diagnostic moléculaire en trois étapes a été développée au laboratoire de Génétique de Nancy : une LR-PCR fluorescente pour déterminer la taille des allèles, une triplet-primed PCR (TP-PCR) bidirectionnelle pour vérifier la présence et la nature de l’expansion (profil dentelé si le motif est GAA), et enfin une électrophorèse sur gel des produits de LR-PCR et/ou un séquençage de Sanger selon le profil observé en TP-PCR. Une seconde LR-PCR peut être réalisée afin d’amplifier spécifiquement les allèles supérieurs à 30 GAA et faciliter la lecture du séquençage Sanger si besoin. Les haplotypes des allèles FGF14 peuvent être déterminés grâce à un panel de marqueurs microsatellites, ce qui permet de préciser leur transmission intrafamiliale. Cette stratégie a été validée en la comparant au séquençage long-read Nanopore sur 22 patients canadiens-français SCA27B et par la suite sur une cohorte de 53 patients nancéiens atteints de LOCA non résolue. A ce jour, nous avons étudié une cohorte de 1895 patients avec LOCA indéterminée, recrutés au niveau européen. Au total, nous avons identifié 401 patients (29,4 %) porteurs d’expansions FGF14 (GAA) ≥ 250, dont 74 (3,9 %) avec des expansions entre 250 et 300 GAA (allèles intermédiaires à pénétrance incomplète) et 87 (4,5 %) avec des expansions entre 200 et 250 GAA (allèles en zone grise). Des indices croissants suggèrent la possible pathogénicité des allèles en zone grise, ce qui pourrait conduire à abaisser le seuil. Des études internationales seront nécessaires afin d’affiner leur interprétation. De même, des expansions non-GAA-pures et des interruptions GAA, non considérées pathogènes à ce jour, ont également été identifiées. Nous avons récemment mis en place le diagnostic présymptomatique des apparentés, ce qui permettra d’affiner la description de la transmission intrafamiliale. L’étude des haplotypes a déjà élucidé la transmission des expansions dans deux familles, avec mise en évidence d’une expansion en méiose maternelle et d’une contraction en méiose paternelle. Avec cette stratégie diagnostique, nous confirmons que SCA27B est une cause fréquente de LOCA, et nous poursuivons sa caractérisation phénotypique sur une large cohorte, afin de mieux définir le phénotype des patients — notamment ceux présentant des allèles intermédiaires ou en zone grise.
Victor Andrés VALLE (Nancy), Virginie ROTH, Marion WANDZEL, David PELLERIN, Florent GIRARDIER, Stéphanie CACCIATORE, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, Guillemette CLÉMENT, Thomas WIRTH, Cécilia MARELLI TOSI, Salomé PUISIEUX, Laëtitia LAMBERT, Natacha DREUMONT, Armand HOCQUEL, Solène FRISMAND, Amory JARDEL, Marian DOUARINOU, Fabienne ORY, Chloé ANGELINI, Manon DEGOUTIN, Virginie PICHON, Marie Anne POIROUX GUERID, Frédérique FLUCHÈRE, Thomas PALPACUER, Elsa BESSE, Sacha WEBER, Quentin THOMAS, Chloé LAURENCIN, Isabelle LAVENU, Mélanie FRADIN, Lauriane LE COLLEN, Anna CASTRIOTO, Eléna MORO, Jonathan DE WINTER, Olivier FLABEAU, Caroline FROMENT, Bart DERMAUT, Adrien DERGARDIN, Benjamin DAURIAT, Annabelle CHAUSSENOT, Giovanni CASTELNOVO, Sarah COULETTE, Sophie DUCLOS, Nadège CALMELS, Jean-Loup MEREAUX, Florence RIANT, Emmanuel FLAMAND ROZE, Gaëtan LESCA, Gaël NICOLAS, Stephan ZUCHNER, Matt DANZI, Elisabeth TOURNIER LASSERVE, Alexandra DURR, Christine TRANCHANT, Christophe VERNY, Cyril GOIZET, Michel KOENIG, Mathieu ANHEIM, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD, Céline BONNET
10:00 - 11:00 #49538 - P157 Le séquençage de génome pour la pré-indication surdités précoces, retour de 5 années au CHU de Toulouse, nouvellement labellisé centre de reference maladies rares des surdités génétiques.
P157 Le séquençage de génome pour la pré-indication surdités précoces, retour de 5 années au CHU de Toulouse, nouvellement labellisé centre de reference maladies rares des surdités génétiques.

Sur la période de juillet 2020 à juillet 2025, un total de 82 dossiers du CHU de Toulouse pour la pré-indication surdités précoces ont été envoyés sur la plateforme AURAGEN pour le séquençage de génome. Un ensemble de 102 dossiers ont été validés en réunion pluridisciplinaire surdité nationale, via la plateforme Skemeet. 16 dossiers sont en attente de prescription et 8 parcours ont été annulés. Le séquençage de génome a été prescrit comme examen de seconde intention, après l’analyse du panel de gènes impliqués dans les surdités et pour les formes syndromiques, avec en plus une ACPA revenue normale. Concernant les données du panel de gènes impliqués dans les surdités réalisé au CHRU de Lille, sur une période de janvier 2023 à août 2025, ont été rendus 375 résultats pour des patients cas index toulousains, dont 117 ont un rendu de résultat conclusif (soit un rendement diagnostic de 31%). Quant aux résultats du séquençage du génome pour la pré-indication surdités, nous avons obtenu des résultats pour 54 dossiers, les 24 autres étant toujours en attente. Le délai moyen pour l’obtention des résultats est de 11 mois (1 mois pour le délai le plus rapide, ce dossier avait été orienté sur un parcours prioritaire et 24 mois pour le délai le plus long). 39 dossiers soit près de 72 % étaient prescrits dans le cadre d’une surdité isolée et 15 dossiers présentaient une surdité syndromique. Sur les résultats obtenus, nous avons eu 11 diagnostics conclusifs. Nous comptons également 12 dossiers avec l’identification d'un variant de signification inconnue et pour 4 d’entre eux, des analyses complémentaires sont en cours. Parmi les diagnostics rendus nous détaillerons quelques cas cliniques d’intérêt : un jeune patient porteur d’un variant pathogène FDXR, un diagnostic de syndrome KBG (ANKRD11), de brachyolmie (PRPV4) de novo et une forme familiale de surdité neurosensorielle associée à une thrombopénie macrocytaire avec l’identification d’un variant pathogène dans DIAPH1. Pour 6 dossiers, le séquençage de génome avait pour but d’identifier un deuxième variant pathogène d’un gène responsable d’une pathologie de transmission autosomique récessive, dans une région non couverte par le panel initialement réalisé. Nous pouvons notamment citer la suspicion d’anomalies du gène SLC26A4 pour des patients avec large aqueduc vestibulaire bilatéral. Effectivement pour 2 d’entre eux, cela a été le cas, dont un diagnostic sur le locus DFNB1 hétérozygote composite GJB2 et GJB6 non identifié en panel. En conclusion, le rendement diagnostic du génome après l’analyse d’un panel est de 20%, peut être plus, grâce à la future reclassification du nombre non négligeable de variants de signification inconnus identifiés (22%).
Nelly DEWULF, Olivier GRUNEWALD, Luke MANSARD, Renaud TOURAINE, Anne-Françoise ROUX, Delphine DUPIN DEGUINE (TOULOUSE)
10:00 - 11:00 #49725 - P161 Surdité liée au gène coch dans une cohorte française : corrélations génotype-phénotype et nouveaux variants.
P161 Surdité liée au gène coch dans une cohorte française : corrélations génotype-phénotype et nouveaux variants.

Caractériser les variants hétérozygotes pathogènes du gène COCH dans une cohorte française de patients atteints de surdité neurosensorielle non syndromique (SNNS) et explorer les corrélations génotype-phénotype. Étude observationnelle rétrospective portant sur 58 individus issus de 16 familles non apparentées diagnostiquées avec une surdité neurosensorielle autosomique dominante (DFNA9) entre 2005 et 2025. Tous les patients ont bénéficié d’une évaluation clinique et audiologique ainsi que d’une analyse génétique par séquençage ciblé (Sanger du gène COCH) ou par panels de gènes utilisant le séquençage de nouvelle génération (NGS). Les variants ont été classés selon les recommandations de l’ACMG. Les audiogrammes et données vestibulaires ont été analysés afin d’identifier des profils phénotypiques associés aux variants et aux domaines protéiques impliqués. Nous avons identifié six variants hétérozygotes pathogènes déjà rapportés dans huit familles, ainsi que sept nouveaux variants probablement pathogènes dans sept familles. Les variants localisés dans les domaines vWFA étaient majoritairement associés à une surdité bilatérale symétrique, progressive et d’apparition précoce. Trois variants (p.Gln410Arg, p.Ile450Val, p.Cys542Arg) étaient associés à une surdité congénitale ou prélinguale, une présentation atypique du DFNA9. En revanche, les variants situés dans le domaine LCCL étaient plus fréquemment associés à une surdité d’apparition tardive et à une prévalence accrue de troubles vestibulaires. Les explorations vestibulaires, lorsqu’elles étaient disponibles, mettaient en évidence une atteinte plus fréquente dans les cas d’apparition tardive que dans les formes précoces. La surdité liée au gène COCH constitue une cause rare de SNNS autosomique dominante, avec seulement 16 familles identifiées en 20 ans dans le réseau français. Notre étude élargit le spectre mutationnel du gène COCH en rapportant sept nouveaux variants et suggère l’existence d’une corrélation génotype-phénotype selon la localisation du variant dans les domaines protéiques. Ces résultats contribuent à affiner le diagnostic clinique et le conseil génétique des patients atteints d’une surdité DFNA9.
Ralyath BALOGOUN (PARIS), Margaux SEREY-GAUT, Laurence JONARD, Ghizlene LAHLOU, Isabelle LEMIERE, Véronique PINGAULT, Sandrine MARLIN
10:00 - 11:00 #49525 - P165 Les microARN et la pathogenèse du diabète de type 2.
P165 Les microARN et la pathogenèse du diabète de type 2.

Les microARN (miARN) apparaissent comme des régulateurs clés dans la physiopathologie du diabète de type 2 (DT2) et de ses complications. Ils offrent une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents à cette pathologie et ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques. Cette étude met en évidence le rôle potentiel des miARN en tant que biomarqueurs diagnostiques et pronostiques du DT2. De nombreuses recherches ont rapporté des modifications de l’expression des miARN circulants chez les patients diabétiques. Par exemple, Zampetaki et al. ont identifié une signature plasmatique de 13 miARN chez des sujets atteints de DT2. Un panel composé des cinq miARN les plus significatifs — miRNA-15a, miRNA-28-3p, miRNA-126, miRNA-223 et miRNA-320 — a permis de classer correctement 70 % des cas et 92 % des témoins. Ce panel a également permis de prédire l’apparition du diabète chez des sujets normoglycémiques, renforçant ainsi l’intérêt des miARN comme biomarqueurs prédictifs. De manière similaire, Karolina et al. ont identifié une altération de l’expression de plusieurs miARN circulants chez des patients diabétiques. Ces miARN sont impliqués dans des voies biologiques majeures : la biosynthèse de l’insuline (ex. : miRNA-30d), sa sécrétion (miRNA-9, miRNA-124a, miRNA-375), ainsi que la signalisation insulinique dans les tissus cibles (miRNA-27a, miRNA-29a, miRNA-144, miRNA-146a, miRNA-150, miRNA-182, miRNA-192 et miRNA-320), notamment via la translocation du transporteur de glucose GLUT4. D’autres miARN, tels que miR-15a, miR-23a et miR-766-3p, ont montré une forte capacité à distinguer les patients atteints de DT2 de ceux ayant une tolérance normale au glucose, ce qui confirme leur potentiel en tant qu’outils diagnostiques. Malgré ces résultats prometteurs, les données actuelles demeurent partielles, en raison de limites méthodologiques, de la variabilité des populations étudiées, et d’un manque de standardisation dans les techniques de détection des miARN. Des études plus robustes, à grande échelle, sont nécessaires pour valider l’utilisation clinique de ces miARN en tant que biomarqueurs fiables.
Sabah HANACHI (Constantine, Algérie), Salima ZEKRI, Karima SIFI, Karima BENMEBAREK, Noredine ABADI
10:00 - 11:00 #49826 - P169 Analyses multiomiques des cellules du sédiment urinaire pour un diagnostic non-invasif des maladies mitochondriales.
P169 Analyses multiomiques des cellules du sédiment urinaire pour un diagnostic non-invasif des maladies mitochondriales.

Introduction. Les maladies mitochondriales primaires sont les plus fréquentes des pathologies métaboliques, avec une prévalence estimée à 1/4300. Leur hétérogénéité clinique est considérable et s'explique en partie par leur hétérogénéité génétique du fait de leur dépendance à leur propre ADN mitochondrial (ADNmt) et au génome nucléaire . Leur diagnostic est complexe et repose sur un faisceau d’arguments : la clinique, les examens paracliniques, la génétique et des analyses fonctionnelles pour permettre l’interprétation des nombreux variants de signification incertaine (VSI). Récemment, les analyses multiomiques ont montré leur capacité à améliorer les rendements diagnostiques pour les maladies mitochondriales. Cependant, une de leurs limites est la nécessité d'étudier les tissus affectés nécessitant de procéder à des prélèvements invasifs. Objectif de l’étude. L’objectif de ce travail était de développer la culture primaire des cellules du sédiment urinaire afin de proposer une alternative non-invasive pour la réalisation d’études multiomiques, les urines étant déjà largement utilisées pour le diagnostic génétique. Matériels et Méthodes. Huit cultures primaires ont été obtenues à partir d’échantillons mictionnels provenant de six individus sains et de deux individus porteurs d’un variant pathogène de l'ADNmt. Différentes analyses fonctionnelles couramment utilisées pour la caractérisation des dysfonctions mitochondriales sur biopsie de muscle ou de fibroblastes ont été : histochimie COX/SDH, activités enzymatiques des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale, western blot OXPHOS, microscopie et séquençage de l’ARN (RNAseq). Résultats et discussion. Les analyses réalisées ont mis en évidence que les cellules issues de la culture du sédiment urinaire étaient riches en mitochondries, permettant ainsi l’identification de dysfonctions mitochondriales concordantes avec les données de la littérature : un déficit isolé du complexe I identifié chez le patient 1 (m.13513G>A MT-ND5) et un déficit combiné chez le patient 2 (m.3242A>G MT-TL1). L’analyse du RNAseq a montré que les cellules exprimaient fortement les gènes mitochondriaux et présentaient un transcriptome intermédiaire entre les fibroblastes et les cellules du tractus urinaire. Nous n’avons pas mis en évidence de grande variabilité du transcriptome entre les individus sains, même après plusieurs passages cellulaires. Les cellules dérivées des patients ont montré des variations de leur transcriptome, notamment une diminution significative des gènes du système immunitaire, corroborant les observations cliniques selon lesquelles les patients atteints de maladies mitochondriales seraient plus sensibles aux infections. Conclusion. Ces résultats confirment que les cultures primaires dérivées du sédiment urinaire constituent un outil prometteur pour l’étude du transcriptome et la validation fonctionnelle des VSI de l’ADNmt ou nucléaires, limitant ainsi le recours à des échantillons invasifs.
Dina AL-EZZI, Laetitia LE TEXIER, Louisa PARIS, Matthieu DENIS, Arnaud CHEVROLLIER, Naïg GUEGUEN, Louis LE GOFF, Assane MBODJ, Valérie DESQUIRET-DUMAS, Magalie BARTH, Franck LETOURNEL, Guy LENEARS, Estelle COLIN, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS (Angers)
10:00 - 11:00 #49944 - P173 Première observation prénatale d’un déficit congénital lié à ALG14 : analyses fonctionnelles et validation in vivo.
P173 Première observation prénatale d’un déficit congénital lié à ALG14 : analyses fonctionnelles et validation in vivo.

Le gène ALG14 code une sous-unité du complexe glycosyltransférase intervenant dans les premières étapes de la N-glycosylation. Les variations bialléliques pathogènes (faux-sens et un non-sens récurrent) d’ALG14 sont associées à 3 phénotypes : un syndrome myasthénique congénital chez 2 sujets adultes (#616227), un phénotype sévère d’encéphalopathie épileptique néonatale létale avec myopathie chez 5 sujets (#619031) et un phénotype plus modéré de déficience intellectuelle avec épilepsie chez 2 adultes (#619036). Chaque phénotype a fait l’objet d’une unique publication sans réplication. Nous rapportons le cas d’un fœtus dont l’échographie de 22 SA a révélé un corps calleux court et épais isolé. L’examen fœtopathologique a mis en évidence une anasarque, des contractures des quatre membres et une brachycéphalie. Une analyse prénatale de l’exome en trio (fœtus et parents) a révélé deux variations non-sens hétérozygotes composites dans ALG14 : l’une en 5’ prédite échapper au NMD, l’autre précédemment publiée dans le syndrome myasthénique congénital. Le séquençage de Sanger sur l’ARN sanguin montre l’expression des deux allèles mutés, suggérant une absence de dégradation des ARNm non-sens (NMD). Ce résultat est confirmé par l’immunofluorescence réalisée sur lymphocytes fœtaux transformés EBV traités ou non par puromycine (pour évaluer l’impact d’une inhibition de NMD) qui montre la présence d’ALG14 de façon similaire entre le fœtus et le témoin, indépendamment de l’ajout de puromycine. Des expériences de knockdown d’alg14 et de rescue par l’introduction d’ARNm synthétisé (muté et sauvage) réalisées chez le Xénope montrent que l’expression des deux variations non-sens n’améliore pas de façon significative la motilité embryonnaire et les crises épileptiques, par opposition à l’allèle sauvage, confirmant l’effet pathogène de ces deux variations. Ce premier cas prénatal illustre la forme la plus sévère des pathologies associées à ALG14 liée à deux variations non-sens. Le modèle de Xénope reproduit le phénotype, confirmant l’incapacité des protéines tronquées à assurer la fonction enzymatique et constituant la première preuve in vivo liant ALG14 à une pathologie neurométabolique. L’identification d’une variation déjà rapportée dans la littérature dans une autre entité phénotypique suggère le fait que les maladies liées aux variations à effet perte de fonction dans ALG14 ne constituent pas des entités phénotypiques distinctes, mais plutôt les différentes expressions cliniques d’un même spectre. Nous proposons de regrouper les trois entités sous le terme de pathologies liées à ALG14. Une cohorte plus large est en cours de constitution. Une étude de la fonction de la protéine dans son rôle de glycosylation nous permettrait de renommer la pathologie désordre congénital de glycosylation associé à ALG14 (ALG14-CDG).
Fatima EL IT, Jonathan MARQUEZ, Victor COUTURIER, Flavien ROUXEL, Laurence DUPLOMB, Valentin BOURGEOIS, Anne-Sophie BRIFFAUT, Ange-Line BRUEL, Martin CHEVARIN, Benjamin GANNE, Vincent GATINOIS, Manon GROUALLE, Christina LAM, Camille LARRIEU-ARGUILLE, Charlotte POE, Alexis RODRIGUEZ, Valentin RUAULT, Isabelle ROUVET, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Constance WELLS, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon)
10:00 - 11:00 #48980 - P177 Cancers du sein (CS) dans une série de 140 femmes atteintes de neurofibromatose 1 (NF1) : caractéristiques cliniques et histologiques, pronostic.
P177 Cancers du sein (CS) dans une série de 140 femmes atteintes de neurofibromatose 1 (NF1) : caractéristiques cliniques et histologiques, pronostic.

Contexte : La NF1 est un syndrome de prédisposition tumorale héréditaire à transmission autosomique dominante, touchant environ 1 personne sur 3 000. Des petites séries de CS chez des patientes atteintes de NF1 ont rapporté des caractéristiques pathologiques agressives : grade III, RE négatif, Her2 positif. Un impact pronostique négatif sur la survie globale spécifique du CS était associé. Nous présentons ici les résultats d’une vaste série française multicentrique. Méthodes : Les caractéristiques cliniques et anatomopathologiques des CS ont été recueillies chez des patientes atteintes de NF1 dans 4 centres de cancérologie français (Institut Curie, hôpital Henri Mondor, Centre Léon Bérard, Gustave Roussy). Chaque cas a été apparié à environ 2 témoins atteints de CS selon l’âge au diagnostic et la décennie de traitement (< 1990, 1991-2000, 2001-2010, > 2010), à partir d’une base de données locale de l’Institut Curie. Les facteurs associés aux patientes atteintes de NF1 ont été étudiés par régression logistique. Les risques cumulés de CS controlatéral ont été estimés en tenant compte du décès comme risque compétitif, et comparés par le test de Gray. La survie globale spécifique du CS a été évaluée à l’aide de courbes de Kaplan-Meier, comparées à des tests du logrank et à des modèles multivariés de Cox. Résultats : Une série de 140 femmes atteintes de NF1 et d’un CS diagnostiqué entre 1978 et 2023 a été comparée à 261 témoins, avec un suivi médian de 11,7 ans. L’âge médian au diagnostic du CS dans la NF1 était de 48 ans, soit plus jeune que celui rapporté dans la population générale (63 ans) en France. Les caractéristiques du CS étaient significativement plus agressives chez les patientes atteintes de NF1 que chez les témoins : plus d’atteintes ganglionnaires cliniques N2/3 (OR 6,23 ; IC95% 1,96-23,6 ; p = 0,003), plus de grade 3 (OR 2,59 ; IC95% 1,27-5,58 ; p = 0,012), plus de cancers Her2 positifs (OR 2,44 ; IC95% 1,13-5,18 ; p = 0,023). Au cours du suivi, les récidives controlatérales étaient plus fréquentes chez les patientes atteintes de NF1 que chez les témoins : 15% contre 5,1% ; HR 4,27 (IC95% 2,11-8,64 ; p < 0,001). Le risque cumulé de cancer du sein controlatéral à 10 et 20 ans était de 2,8% et 9,3% chez les témoins, contre 9,2% et 23% chez les patientes atteintes de NF1, ce qui est similaire aux risques rapportés chez les patientes porteuses d’altération BRCA1/2. Malgré les caractéristiques agressives du CS chez les patientes atteintes de NF1, la survie globale spécifique du CS n'a pas été significativement impactée (HR = 0,98 ; IC95% 0,56-1,74 ; p = 0,96), ce qui pourrait s'expliquer par l'efficacité des traitements. Conclusion : Les femmes atteintes de cancer du sein et de NF1 présentent des caractéristiques plus agressives que les témoins, avec un risque accru de cancer du sein controlatéral, sans impact sur la survie globale spécifique ; justifiant une attention particulière à leur traitement ainsi qu'à leur suivi.
Sophie FRANK (Paris), Matthieu CARTON, Salah FERKAL, Pierre WOLKENSTEIN, Ouidad ZEHOU, Mona AMINI-ADLE, Olivier CARON, Delphine WEHRER, Mathilde REICH, Claire SAULE, Emmanuelle FOURME, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET
10:00 - 11:00 #49118 - P181 Les analyses génomiques en France en oncogénétique constitutionnelle : bilan de 6 ans d’expérience dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025.
P181 Les analyses génomiques en France en oncogénétique constitutionnelle : bilan de 6 ans d’expérience dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025), les plateformes SeqOIA et AURAGEN proposent des séquençages très haut débit du génome (WGS), dans la pratique clinique, pour des indications médicales sélectionnées. Deux d’entre elles, portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer (GGC), concernent l’oncogénétique constitutionnelle et s’adressent soit aux patients atteints de cancers avec des antécédents familiaux très évocateurs d’une prédisposition soit aux patients sans antécédent familial mais ayant un cancer à un âge très précoce et/ou des cancers multiples et/ou associés à un contexte syndromique. Nous rapportons le bilan de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) nationale GGC PFMG2025 créée en 2019 avec deux objectifs : en amont, sélectionner les patients éligibles à l’analyse ; en aval, discuter des résultats du séquençage du génome et de leurs conséquences en terme de prise en charge ou d’explorations secondaires. C’est aussi une RCP de recours pour d’autres préindications lors de la découverte de données incidentes constitutionnelles sur les gènes de prédisposition aux cancers. En 6 ans, 1066 familles, présentées par 53 équipes de génétique, ont été discutées en RCP d’amont. Un WGS a été retenu pour 792 d’entre elles (74%) et récusé pour 199 (19%). Pour 75 familles, il a été demandé des explorations ou des renseignements complémentaires préalables au WGS. A ce jour, 458 dossiers complets ont été reçus sur les plateformes (170 pour AURAGEN/288 pour SeqOIA). Les résultats de 388 familles (217 cas isolés/171 cas familiaux) ont été discutés en RCP d’aval. Pour 15 patients (4%), un variant pathogène ou très suspect d’être en lien avec le phénotype a été identifié. Seize données incidentes ont aussi été mises en évidence. Pour les autres patients, l’analyse s'est avérée semi-conclusive ou non conclusive mais des explorations complémentaires (étude ARN, analyse tumorale...) ont été suggérées pour 77 d’entre eux afin de préciser l’impact des variants identifiés. En conclusion, la RCP nationale GGC PFMG2025 remplit sa mission de sélection et de discussion des dossiers en assurant un accès au WGS sur tout le territoire pour les pré-indications de génétique oncologique constitutionnelle. Le faible nombre de résultats concluants s’explique en partie par notre capacité encore insuffisante à exploiter totalement les données du WGS et par le caractère multi-factoriel de la maladie cancéreuse. L’analyse des tumeurs congelées, mise en place pour cette pré-indication en avril 2025, et l’amélioration des pipelines pour la détection de certains évènements comme les éléments mobiles ou les variants structuraux vont nous permettre de ré-analyser certains dossiers. Il est aussi primordial de développer d’autres outils (méthylome, séquençage long-read, Polygenic Risk Scores…) pour mieux expliquer l’histoire carcinologique personnelle et/ou familiale des patients, et ainsi délivrer un conseil génétique approprié.
Hélène DELHOMELLE, Ahmed BOURAS, Lisa GOLMARD, Olivier CARON, Stéphanie BAERT DESURMONT, Noémie BASSET, Molka BEN YAKHLEF6, Pascaline BERTHET, Marie BIDART, Nadia BOUTRY KRYZA, Virginie BUBIEN, Nelly BURNICHON, Alexandre BUFFET, Odile CABARET, Laurent CASTERA, Marie-Agnès COLLONGE RAME, Carole CORSINI, Florence COULET, Capucine DELNATTE, Philippe DENIZEAU, Antoine DE PAUW, Pierre DEVULDER, Sophie DUSSARD, Alice FIEVET, Mathilde FILSER, Pascale FLANDRIN, Mathilde GAY-BELLILE, Sophie GIRAUD, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Erell GUILLERM, Abderaouf HAMZA, Nadim HAMZAOUI, Claude HOUDAYER, Edwige KASPER, Jérôme LAMORIL, Jessica LE GALL, Eulalie LASSEAUX, Marine LEBRUN, Marine LEGENDRE, Sophie LEJEUNE, Raphaël LEMAN, Laetitia MARISA, Jessica MORETTA, Mélanie PAGES, Christine M MAUGARD, Isabelle MORTEMOUSQUE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Etienne ROULEAU, Eric PASMANT, Elise PIERRE-NOEL, Stéphane PINSON, Agathe RICOU, Fatoumata SIMAGA, Jennifer WONG, Yoann VIAL, Dominique VAUR, Nancy UHRHAMMER, Camille TLEMSANI, Julie TINAT, Dimitri TCHERNITCHKO, Nicolas SEVENET, Juliette QUILICHINI, Audrey REMENIERAS, Iulian BAN, Lamisse MANSOUR HENDILI, Alexandre PERRIER, Catherine NOGUES, Chrystelle COLAS (PARIS)
10:00 - 11:00 #49266 - P185 Analyse coût-efficacité de la prévention versus le traitement du cancer dans le syndrome de Li-Fraumeni - Projet européen PREVENTABLE.
P185 Analyse coût-efficacité de la prévention versus le traitement du cancer dans le syndrome de Li-Fraumeni - Projet européen PREVENTABLE.

Contexte : À l’échelle européenne, aucune étude médico-économique d’envergure n’a encore évalué de manière comparative les stratégies de prise en charge préventive (enquête génétique, surveillance clinique, détection précoce) face aux approches curatives initiées à l’apparition des premières manifestations tumorales, chez les patients à haut risque tumoral. Objectif : Le projet européen PREVENTABLE (2023–2026) vise à évaluer l’impact clinique, économique et psychosocial de stratégies de surveillance préventive comparées à une prise en charge curative, chez des patients atteints de huit syndromes rares à risque tumoral élevé (RTRS), dont le syndrome de Li-Fraumeni (LFS). Ce dernier, dû à des variants pathogènes (VP) du gène TP53, représente une des prédispositions héréditaires majeure aux cancers en raison d’un spectre tumoral très large, d’une survenue précoce des tumeurs, et d’un risque élevé de cancers multiples tout au long de la vie. Méthodes : L’un des axes centraux du projet consiste à développer un modèle économique robuste fondé sur des données cliniques réelles. Sur la base d’une expertise multidisciplinaire, une matrice structurée de différents parcours de soins a été élaborée selon six modules : (1) diagnostic génétique, (2) prévention/réduction des risques, (3) surveillance clinique, (4) traitement du cancer à un stade précoce, (5) traitement à un stade avancé, (6) suivi post-thérapeutique. Cette matrice a été validée à partir de données cliniques rétrospectives recueillies auprès de neuf centres européens du réseau ERN GENTURIS, incluant patients porteurs symptomatiques, asymptomatiques et non-porteurs. Les coûts associés aux différentes interventions ont été estimés à partir des tarifs hospitaliers français (GHS), permettant une standardisation des analyses. Un outil numérique, respectant le RGPD, a été développé pour la collecte systématique des données. Résultats : À ce jour, 505 individus porteurs de VP de TP53 ont été recrutés dans l’étude, ainsi que 367 non-porteurs apparentés à des fins de comparaison. La soumission complète et centralisée des données cliniques sera finalisée dans les semaines à venir. Ces données permettront de cartographier les trajectoires individuelles et, par la suite, la cartographie des coûts sera intégrée aux modèles économiques de santé. L’objectif est de comparer les dépenses liées aux stratégies de dépistage et de surveillance avec les coûts des traitements à un stade précoce ou avancé du cancer. Conclusion : L’évaluation du rapport coût-efficacité des stratégies de surveillance intensive chez les patients atteints d’un syndrome de Li-Fraumeni représente un enjeu central du projet PREVENTABLE. Dans un contexte de déploiement de la médecine de précision, ces résultats visent à fournir des données robustes pour orienter les décisions de santé publique, et favoriser l’harmonisation des parcours de soins à l’échelle européenne.
Marion ROLAIN (Rouen), Patricia FAURE, Muriel BELOTTI, Julie BOONE, Elisa PIRAS-FERENCZ, Coralie RUBECK, Pauline ROCHEFORT, Marion GAUTHIER-VILLARS, Emmanuelle FOURME, Solveig MENU-HESPEL, Laurence BELLENGIER, Valérie BONADONA, Isabelle ROCHET, Nadège CORRADINI, Olivier CARON, Véronica GOLDBARG, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Janneke H.m. SCHUURS-HOEIJMAKERS, Katja C.j. VERBEEK, Núria DUEÑAS, Adriana COSTAL, Judith BALMAÑA, Laura DURAN-LOZANO, Ana AZEVEDO, Hildegunn HØBERG VETTI, Birte BLINDHEIM LUNDHAUG, Marianne TVEIT HAAVIND, Barbara PELETEIRO, Stefan ARETZ, Amalia Nicole NANCIU, Svetlana BAJALICA-LAGERCRANTZ, Margaux CLEMENT LE CHOISMIER, Maud BRANCHAUD, Nathalie PARODI, Emilie MARTINEAU, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Edwige KASPER, Gaëlle BOUGEARD, Mariette RENAUX-PETEL, Thomas VERMEULIN, Cécile GUILLEMET, Ricardo AMORIM, Sara PEREIRA, Liliana SOUSA, Carla OLIVEIRA, Jean-Christophe THERY, Claude HOUDAYER
10:00 - 11:00 #49311 - P189 Caractérisation d’une duplication exonique du gène BRCA1, grâce au génome de référence T2T qui entraîne la formation d'un transcrit de fusion constitutionnel.
P189 Caractérisation d’une duplication exonique du gène BRCA1, grâce au génome de référence T2T qui entraîne la formation d'un transcrit de fusion constitutionnel.

L'évaluation de la pathogénicité des variants génétiques est la pierre angulaire du conseil génétique. Les gains de copies d'exons sont difficiles à évaluer, car la pathogénicité dépend de la localisation des exons supplémentaires. Huit patients issus de six familles présentaient des gains de copies des exons 8 à 20 du gène BRCA1. Afin de les caractériser de manière appropriée, un séquençage long-read aligné sur trois assemblages distincts du génome de référence (hg19, hg38 et T2T), une cartographie génomique optique, ainsi qu'un séquençage d'ARN short-read et long-read ont été réalisés. Tous les patients partageaient le même variant structurel pathogène, impliquant un large segment situé en aval dans le génome. Un point de rupture s'est produit dans une région incorrectement annotée dans GRCh37/hg19 et GRCh38/hg38. L'alignement sur le récent assemblage T2T-CHM13/hs1 était donc nécessaire pour une caractérisation précise et a permis de comprendre l’événement complexe. Ce réarrangement identifié chez les patients a provoqué diverses anomalies transcriptomiques du gène BRCA1 : épissage inverse, transcription du brin génomique avant par insertion d'un promoteur ectopique, transcrits de fusion avec le gène « Next to BRCA1 » 1 (NBR1). Nos résultats soulignent la nécessité de combiner des technologies de pointe avec les dernières références génomiques afin de résoudre des réarrangements complexes ayant des implications médicales importantes.
Mathias SCHWARTZ, Mathilde FILSER, Kevin MERCHADOU, Elisa LEMAITRE, Khadija ABIDALLAH, Henrique TENREIRO, Catherine DUBOIS D’ENGHIEN, Rapinat AUDREY, Elise PIERRE-NOEL, Voreak SUYBENG, Marion ESPENEL, Sylvain BAULANDE, Severine ADAMS, Audrey REMENIERAS, Crystal RENAUD, Camille AUCOUTURIER, Capucine DELNATTE, Céline GARREC, Victor RENAULT, Lisa GOLMARD, Emmanuelle FOURME, Julien MASLIAH-PLANCHON, Sandrine CAPUTO (Paris)
10:00 - 11:00 #49336 - P193 Maladie de Fanconi, entre pathogénicité et hypomorphie : histoire d'un variant homozygote sur le gène FANCE.
P193 Maladie de Fanconi, entre pathogénicité et hypomorphie : histoire d'un variant homozygote sur le gène FANCE.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 19 ans, aînée d’une fratrie de six enfants [5-19 ans], issus d’une union consanguine, atteinte du syndrome de Tatton-Brown-Rahman (TBR) lié à un variant pathogène de novo du gène DNMT3A et prise en charge pour une AT/RT (atypical teratoid/rhabdoid tumor), diagnostic exceptionnel à cet âge. La prise en charge oncologique a été marquée par une chimiotoxicité majeure inexpliquée (hémato/cardiotoxicité) ayant motivé la réalisation d’une analyse constitutionnelle des gènes impliqués dans la maladie de Fanconi. Un variant d’épissage, inconnu des bases de données, à l’état homozygote, a été identifié sur le gène FANCE : c.248+2dup. Les tests fonctionnels sur fibroblastes ont mis en évidence un profil FA-core avec hypersensibilité à la mitomycine C (MMC). Malgré l’absence d’autre élément phénotypique de maladie de Fanconi, possiblement masqué par le syndrome de TBR, ce diagnostic a été proposé et des tests génétiques ont été réalisés dans la fratrie. Statistiquement inattendu, toute la fratrie s’est révélée porteuse à l’état homozygote du variant. Aucun membre de la fratrie ne présentait de signe clinique évocateur de maladie de Fanconi. La recherche du variant chez chacun des parents a finalement montré qu’ils étaient également porteurs à l’état homozygote. Ces résultats surprenants questionnant le diagnostic de maladie de Fanconi initialement proposé, des explorations complémentaires ont été réalisées chez chaque membre de la famille. Tous avaient une numération-formule sanguine normale. Deux enfants présentaient une élévation de l’alphafoetoprotéine (FP) sérique. Les tests fonctionnels sur sang chez chacun des membres de la famille ont montré un profil FA-core avec ubiquitination résiduelle faible de FANCD2. Des biopsies cutanées, réalisées chez le père et un des enfants ayant une élévation de l’FP, ont confirmé la présence d’un profil FA-core et d’une hypersensibilité des fibroblastes à la MMC. Afin de confirmer l’impact du variant sur l’épissage, une étude de transcrits a été réalisée (sur culture de fibroblastes du cas index et lignée lymphoblastoïde d’un frère) et a montré un effet total avec utilisation d’un site cryptique, entraînant une rétention intronique en phase conduisant à l’ajout de dix acides aminés. Un effet hypomorphe du variant est fortement suspecté, expliquant le phénotype frustre et l’ubiquitination résiduelle de FANCD2. Cette observation rapporte une situation inédite où tous les individus d’une famille répondent à une définition biologique et moléculaire de la maladie de Fanconi mais dont la seule expression clinique est une chimiotoxicité chez le cas index. Elle illustre les subtilités entre les concepts de pathogénicité et d’hypomorphie d’un variant et la complexité à les appréhender du point de vue du suivi clinique et du conseil génétique. Par ailleurs, ce cas rappelle l’importance de considérer le diagnostic de maladie de Fanconi devant une toxicité inattendue à la chimiothérapie.
Mélanie PAGES, Mélanie PAGES (Paris), Lise LARCHER, Marie-Charlotte VILLY, Elise PIERRE NOEL, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Christelle BERTHEMIN-CARRIÈRE, Khadija ABIDALLAH, Antoine DECÉES, Nadia VASQUEZ, Mélanie DA COSTA, Jessica LE GALL, Lisa GOLMARD, Eric PASMANT, Franck BOURDEAUT, Jean SOULIER, Dominique STOPPA-LYONNET
10:00 - 11:00 #49397 - P197 Bilan de la réunion de concertation pluridisciplinaire nationale d’oncogénétique pédiatrique (RCPOP) à 4 ans d’activité.
P197 Bilan de la réunion de concertation pluridisciplinaire nationale d’oncogénétique pédiatrique (RCPOP) à 4 ans d’activité.

Depuis Septembre 2021, une réunion mensuelle nationale de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique pédiatrique (RCPOP), organisée par visioconférence, permet des discussions collégiales autour de prédispositions génétiques au cancer de l’enfant. Grâce à un quorum multidisciplinaire (oncologues, généticiens-cliniciens, généticiens-biologistes) et des experts spécifiquement sollicités, les aspects suivants sont abordés : (i) indication à réaliser de nouvelles analyses chez un enfant atteint de cancer en l’absence de facteur génétique causal détectable selon les recommandations actuelles de test mais dont l’histoire médicale ou familiale incite à poursuivre les investigations ; (ii) définition des modalités de surveillance du patient ou de ses apparentés en l’absence de recommandations publiées; (iii) discussion sur la prise en charge de syndromes de prédisposition héréditaire au cancer découverts par des investigations pan-génomiques. Au total, 227 discussions (pour 211 patients) ont eu lieu au cours de 40 RCPOP (5 à 6 dossiers/séance), auxquelles étaient connectés 25 participants en moyenne. Le nombre de dossiers discutés par an était globalement stable sur les dernières années avec une diversité croissante du nombre de participants nationaux et même quelques dossiers internationaux présentés. L’objet des discussions a porté dans 44% des cas sur les modalités de surveillance des patients, 34% des cas concernait l’interprétation des résultats d’analyses pangénomiques (21% issues de pré-indications cancer et 13% issues de pré-indications autour d’anomalies du développement) et 22% des discussions portaient sur les analyses génétiques complémentaires à proposer aux patients/familles. On note une augmentation croissante des dossiers issus des pré-indications des anomalies du développement pré et post-natales ce qui interrogent le risque oncologique associé à ces syndromes malformatifs. Les questionnements autour du conseil génétique lié à des variations des gènes DICER1 ; SMARCA4 ; PTEN ; NF1 ; BRCA2 ; LZTR1 ; POLE ; RECQL4 ; WT1 ; PMS2 ; SMARCB1 sont les plus représentés. Le partage de ces observations permet l’homogénéisation des surveillances au niveau national quand il n’y a pas de recommandations publiées et illustre le besoin de travaux de recherche sur ces syndromes rares. A ce jour, trois études ont été initiées suite à ces discussions : risque tumoral et pénétrance des variants de SMARCA4; RECQL4 et risque tumoral; exostoses post-cancer. L’intérêt de la RCPOP est consensuellement retenu. Cette RCPOP favorise le recensement des patients porteurs d’une prédisposition au sein de l’observatoire PREDCAP. La RCPOP permet une discussion clinico-biologique de qualité, des prises en charge adaptées abordant les aspects éthiques et psychologiques, et ce grâce à la mobilisation nationale des experts travaillant dans les domaines spécifiques de la génétique des anomalies du développement et de l’oncogénétique pédiatrique.
Tiphaine ADAM DE BEAUMAIS, Sarah BENEZECH, Carole COZE, Chrystelle COLAS, Natacha ENTZ-WERLÉ, Stéphanie GOURDON, Edwige KASPER, Liesbeth CARDOEN, Ludovic MANSUY, Rame-Collonge MARIE AGNÈS, Marion GAUTHIER-VILLARS, Marion STRULLU, Julien MASLIAH-PLANCHON, Olivier INGSTER, Julie TINAT, Marjolaine WILLEMS, Yoann VIAL, Franck BOURDEAUT, Nadège CORRADINI, Philippe DENIZEAU, Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif)
10:00 - 11:00 #49483 - P201 Vers une stratégie de séquençage intégrée : apports complémentaires du NGS short-read, du RNAseq et du long-read sequencing : application dans le cadre du centre de référence des neurofibromatoses localisé à Lyon.
P201 Vers une stratégie de séquençage intégrée : apports complémentaires du NGS short-read, du RNAseq et du long-read sequencing : application dans le cadre du centre de référence des neurofibromatoses localisé à Lyon.

Au centre de référence des neurofibromatoses de Lyon, dont l’activité multidisciplinaire a débuté en 2001, nous assurons la prise en charge de patients atteints de neurofibromatose de type 1 (NF1), de schwannomatose liée à NF2 (NF2) et de schwannomatoses familiales associées à LZTR1 ou SMARCB1 (NF3). Ces pathologies constituent un groupe de maladies génétiques caractérisées par une grande hétérogénéité clinique et moléculaire. Le diagnostic repose principalement sur des critères cliniques. Dans les situations complexes (formes mosaïques, diagnostic pédiatrique ou tardif), l’identification précise du variant pathogène est indispensable pour confirmer l’atteinte, orienter le conseil génétique et adapter la surveillance. Cette complexité est renforcée par la diversité des variants responsables (substitutions ponctuelles, anomalies d’épissage, mosaïques, variations du nombre de copies, réarrangements structuraux complexes) ainsi que par la variété des prélèvements nécessaires en cas de suspicion de mosaïque germinale (sang, tissus tumoral, cutané et muqueux). Le séquençage à courtes lectures (NGS short-read) a permis une amélioration majeure de la sensibilité et de l’efficacité diagnostique. L’analyse complémentaire de tumeurs par NGS short-read a également permis de confirmer le diagnostic de mosaïque germinale chez certains patients. Toutefois, cette méthode ne permet pas toujours d’identifier le variant causal, y compris dans des familles dont le diagnostic clinique est certain. Afin de pallier ces limites, deux approches de seconde intention ont été mises en place : • RNAseq, qui renforce l’interprétation des variants en révélant des anomalies d’épissage et en détectant des variants introniques profonds responsables de pseudo-exons • NGS long-read, qui permet la détection et la caractérisation de réarrangements complexes par un ciblage spécifique de régions de grande taille (méthode Adaptive Sampling, Oxford Nanopore). L’expérience acquise au laboratoire montre que la combinaison du NGS short-read, du RNAseq et du long-read sequencing constitue une stratégie intégrée et hautement complémentaire. Cette approche est particulièrement adaptée aux neurofibromatoses et aux schwannomatoses, dont le diagnostic clinique est bien défini. Elle a permis d’augmenter les taux de détection des variants délétères chez les familles suivies et d’apporter une aide déterminante à l’interprétation de variants initialement classés comme de signification incertaine. Elle autorise en outre une caractérisation précise des grands réarrangements et de leurs points de cassure, améliorant ainsi le diagnostic moléculaire et la prise en charge des patients.
Stéphane PINSON (LYON), Patrick COMBEMALE, Mona AMINI ADLE, Francois DUCRAY
10:00 - 11:00 #49557 - P205 PREDCAP, l’observatoire français des syndromes de prédisposition génétique au cancer des enfants et des adolescents. Etat des lieux en 2025 et perspectives.
P205 PREDCAP, l’observatoire français des syndromes de prédisposition génétique au cancer des enfants et des adolescents. Etat des lieux en 2025 et perspectives.

Un syndrome de prédisposition au cancer (SPC) est identifié chez 7 à 10 % des enfants et adolescents atteints de cancer. La généralisation des analyses somatiques et constitutionnelles augmente le nombre de variants identifiés, connus pour être associés à un SPC. Néanmoins, en raison de la rareté ou de l’identification récente de certains SPC, le risque de cancer (spectre, pénétrance …) associé à ces syndromes reste mal connu et le conseil génétique est difficile en particulier chez les enfants. Pour ces raisons, les membres du comité Oncogénétique de la Société Française des Cancers et leucémies de l’Enfant et de l’adolescent (SFCE) ont créé en 2021, un consortium et l’observatoire sur les syndromes de prédisposition génétique (PREDCAP), dans le but de collecter de manière nationale et structurée les données cliniques, biologiques et familiales de ces patients. PREDCAP est ouvert dans 33 centres d’oncologie en France, 470 patients ont été enregistrés (110 gènes) et leurs données sont collectées dans un eCRF Redcap. Au-delà de faciliter la réalisation des projets scientifiques déjà bien identifiés, PREDCAP a aussi pour finalité de faciliter la recherche à venir en simplifiant l’accès aux données via un cadre réglementaire pérenne, large et conforme aux contraintes actuelles. PREDCAP permet d’identifier les patients et familles porteurs d’un SPC avec une veille annuelle des données, afin entre autres objectifs d’améliorer nos prises en charge sur les points suivants : (i) établir une corrélation phénotype-génotype et déterminer le risque tumoral, particulièrement pour les altérations génétiques récemment identifiées, (ii) aider à la classification des variants de signification incertaine (VSI) dans les SPC connus, (iii) évaluer la pertinence et la compliance des patients aux recommandations de suivi, (iv) établir des recommandations de traitement et suivi pour les SPC qui n’en n’ont pas. Les fiches de recueil PREDCAP peuvent être modulées par de nouveaux porteurs de projets pour répondre spécifiquement à chaque question scientifique. Il est ouvert à tous les investigateurs français qui le souhaitent, après validation du comité de pilotage. À ce jour, des projets sont déjà initiés : thèse sur la description des familles porteuses d’un variant de SMARCA4, centralisation nationale des patients porteurs d’un mélanome pédiatrique ou d’un Xeroderma pigmentosum, Tumeur et développement (relai des enregistrements), travail national sur les IRM corps entier chez les patients Li-Fraumeni, etc … PREDCAP est une infrastructure opérationnelle qui nous permettra d’établir des collaborations internationales. Les résultats des premiers travaux seront disponibles dans les prochains mois. Des financements complémentaires permettent d’assurer son fonctionnement dans les années à venir. Tout projet de recherche prospectif ou toute cohorte de SPC existante sont les bienvenus afin d’améliorer nos connaissances et la prise en charge des patients et familles avec un SPC.
Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Gaelle BOUGEARD, Chrystelle COLAS, Nadège CORRADINI, Valérie BONADONA, Pauline HOARAU, Florian GAGNEUX, Sahra BODO, Michaela SEMERARO, Florent DE VATHAIRE, Laurence BRUGIERES, Franck BOURDEAUT
10:00 - 11:00 #49592 - P209 Détection de néoantigènes prédits de tumeurs mutées POLE par une approche protéogénomique.
P209 Détection de néoantigènes prédits de tumeurs mutées POLE par une approche protéogénomique.

Les variants pathogènes du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon (POLE) sont responsables d’un phénotype tumoral ultramuté associé à une réponse aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire. Si cette sensibilité est généralement attribuée à une charge mutationnelle accrue et à la génération de néoantigènes, peu d’études ont caractérisé de manière intégrée les répercussions de ce profil ultramuté, aux niveaux génomique, transcriptomique et protéomique. Au sein d'une cohorte incluant (i) des tumeurs mutées POLE, (ii) des tumeurs présentant une instabilité des microsatellite (MSI) et (iii) des tumeurs issues de patients avec variants constitutionnels de POLE, nous avons mis en œuvre une approche protéogénomique combinant séquençage d’exome et de transcriptome, protéome trypsique et prédiction bioinformatique de néoantigènes. Les tumeurs POLE se distinguent par une charge mutationnelle (TMB) extrêmement élevée, associée à une prévalence accrue de variants faux-sens et réduite de variants frameshift en comparaison aux tumeurs MSI. Ce TMB corrèle de manière linéaire au nombre de néoépitopes potentiels dérivés de ces variants, confirmant un lien entre hypermutabilité et densité antigénique potentielle. La prédiction de ces néoépitopes en néoantigènes montrait que les tumeurs mutées POLE et les tumeurs MSI présentaient un nombre plus important de néoantigènes en comparaison aux tumeurs avec variant constitutionnel de POLE. L’intégration du typage HLA a mis en évidence l’importance du contexte génétique de "l'hôte" de la tumeur dans la traduction du TMB en charge néoantigénique présentée, soulignant les limites d’une approche reposant uniquement sur le nombre brut de variants non-synonymes. Par une approche protéomique au sein des tumeurs mutées POLE, nous avons identifié plusieurs peptides issus de variants somatiques prédits comme générant des néoantigènes. Nous montrons une expression protéique détectable pour une fraction des néoantigènes prédits à partir des données génomiques. Nos observations confortent ainsi le modèle liant l’hypermutabilité aux réponses cliniques à l'immunothérapie. Nos résultats montrent que les tumeurs mutées POLE produisent des néoantigènes au potentiel immunogénique prédit et confirment les variants pathogènes de POLE comme biomarqueurs de réponse aux inhibiteurs de points de contrôle. Au-delà du TMB, l’intégration de paramètres tels que le contexte HLA et la validation protéomique des néoantigènes exprimés apparaît comme une stratégie prometteuse pour affiner la prédiction de la sensibilité à l’immunothérapie. Ces approches pourraient également nourrir le développement de stratégies thérapeutiques personnalisées, telles que des vaccins ou des thérapies cellulaires ciblant des néoantigènes spécifiques.
Albain CHANSAVANG (PARIS), Elodie GIRARD, Pierre SOHIER, Sophie VACHER, Anne SCHNITZLER, Nicolas SERVANT, Laurène SYX, Marjorie LEDUC, Ivan BIECHE, Nadim HAMZAOUI, Eric PASMANT
10:00 - 11:00 #49640 - P213 Circuit « tumoral first » : à la recherche d’une prédisposition.
P213 Circuit « tumoral first » : à la recherche d’une prédisposition.

Les résultats des essais cliniques évaluant les inhibiteurs de PARP (PARPi) ont permis d’améliorer le traitement de personnes atteintes d’un cancer présentant un déficit de la recombinaison homologue des cassures double brin de l’ADN (HRD). L’étude Olympia (2021) a conduit à retenir l’indication d’un PARPi chez des femmes atteintes d’un cancer du sein présentant certains critères de gravité devant un variant pathogène (VP) constitutionnel de BRCA1 ou BRCA2. Cette indication limitée à la présence d’un VP constitutionnel BRCA1 ou BRCA2 a conduit les équipes d’oncologie et de génétique à réfléchir aux circuits à mettre en place. A l’Institut Curie, deux circuits ont été instaurés : un circuit urgent « germline first » pour les patientes présentant les « critères oncogénétique » (histoire familiale, âge jeune au diagnostic, …) et un circuit « tumoral first » pour les patientes ne les présentant pas avec une analyse constitutionnelle secondaire en cas d’identification d’un VP tumoral. Nous présentons les résultats des analyses réalisées dans le cadre du circuit « tumoral first », notamment le taux de VP tumoraux des gènes BRCA1 et BRCA2 identifiés de l’ordre de 1% attendu pour ces femmes ne présentant pas les critères oncogénétique et l’origine du VP (constitutionnel ou somatique). Une présentation des familles concernées par un VP constitutionnel illustrera la limite des critères individuels et familiaux pour proposer des analyses constitutionnelles en routine. Les résultats obtenus nous permettent de conclure au bon fonctionnement du circuit mis en place puisque nous avons pu confirmer que toutes les femmes présentant un VP tumoral de BRCA1 ou BRCA2 avait bien été rencontrées secondairement et dans les meilleurs délais en consultation de génétique pour une analyse constitutionnelle. En conclusion, l’approche « tumoral first » a permis aux patientes porteuses d’une prédisposition génétique liée à BRCA1 et BRCA2 qui ne présentaient pas les « critères oncogénétiques » de pouvoir bénéficier d’une thérapie ciblée lorsque cela a été nécessaire. Nous sommes aujourd’hui confortés dans le choix de cette organisation d’une part parce que ce circuit a permis d’éviter de saturer la consultation d’oncogénétique et d’autre part parce qu’il a permis de ne pas induire l’inquiétude et l’anxiété possiblement générées par une consultation d’oncogénétique, consultation qui aurait été inutile pour la quasi-totalité des femmes ne présentant pas les « critères oncogénétiques ».
Antoine DE PAUW (PARIS), Camille BERGER, Olfa TRABELSI-GRATI, Ivan BIECHE, Lisa GOLMARD, Céline CALLENS, Samia MELAABI, Jessica LE GALL, Mélanie PAGES, Elise PIERRE-NOEL, Ophélie BERTRAND, Bruno BUECHER, Hélène DELHOMELLE, Emmanuelle FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Marine LE MENTEC, Victoire MONTECALVO, Claire SAULE, Fatoumata SIMAGA, Léa VEYRUNE, Mathilde WARCOIN, Eric PASMANT, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS
10:00 - 11:00 #49743 - P217 Mise à jour des recommandations françaises de prise en charge préventive dans le syndrome de Lynch par le Groupe Génétique et Cancer (GGC) d’UNICANCER.
P217 Mise à jour des recommandations françaises de prise en charge préventive dans le syndrome de Lynch par le Groupe Génétique et Cancer (GGC) d’UNICANCER.

Le Syndrome de Lynch (SL) est une prédisposition héréditaire au cancer, liée à des variants pathogènes (VP) d’un gène MMR (MLH1, MSH2, MSH6, PMS2). La pénétrance du syndrome (risque cumulé de cancer par organe) varie selon le gène impliqué. Pour cela, les recommandations internationales (NCCN, EHTG) proposent des stratégies de dépistage différenciées. Les recommandations françaises actuelles (INCa, 2009) sont anciennes et ne prennent pas en compte ces différences de pénétrance ce qui pourrait conduire à une prise en charge inadaptée (excessive ou insuffisante) selon le profil de risque. Le Groupe Génétique et Cancer (GGC) d’UNICANCER a entrepris une révision des recommandations françaises en lien avec l’INCa. Ce travail s’appuie sur trois principes : i) l’estimation des risques tumoraux chez les personnes porteuses d’un VP MMR pour décider de la nécessité d’une prise en charge préventive et de son âge de début ; ii) l’état des connaissances sur les méthodes de dépistage utilisées et, iii) l’expérience des professionnels du domaine. Les données sur les niveaux de risques tumoraux proviennent de deux ressources principales et deux indicateurs • Une méta-analyse des données internationales estimant les risques de cancer selon le gène impliqué en cours de publication (S. Campoy et al.). • Les données issues du registre national français OFELy comptant plus de 2300 familles porteuses d’un SL. • La pénétrance et le risque relatif de cancer dans une tranche d’âge donnée L’état des connaissances et le savoir expérientiel sont pris en compte par une méthode Delphi afin d’établir un consensus d’experts. Un comité de pilotage (COPIL) de 6 experts du SL ou méthodologistes et un groupe de travail (GT) de 20 participants issus du GGC ont été constitués début 2025 pour un délivrable fin 2025. Fin juin, 2 réunions du GT ont eu lieu permettant de présenter la démarche et les données de risque, de définir des sous-groupes de travail thématiques (Carcinogénèse colique et données de suivi colique dans le SL, dépistage du grêle, pronostic des cancers pelviens et intérêt de la surveillance pelvienne, dépistage urologique) et de réaliser la restitution de leurs travaux. Suite à cette phase, le COPIL a élaboré un e-questionnaire proposant différentes prises en charge spécifiques à chaque VP MMR concernant l’âge de début, le rythme et les modalités de prise en charge pour les cancers suivants : colorectaux, endomètre, ovaire, intestin grêle, pancréas, estomac, voies urinaires, vessie, voies biliaires, sein et prostate. En fonction des réponses au questionnaire initial envoyé début septembre un deuxième tour sera organisé précédant une étape de validation externe au GT sollicitant les sociétés savantes et associations de patients concernées pour aboutir d’ici décembre à la publication d’un référentiel du SL actualisé basé sur un consensus d’experts. L’ensemble des travaux du GT et le nouveau référentiel seront présentés aux Assises de Génétique 2026.
Marion DHOOGE (PARIS), Séphora CAMPOY, Bruno BUECHER, Jean-Christophe SAURIN, Clémence EVREVIN, Anika BENSEN, Valérie BONADONA, Virginie BUBIEN, Estelle CAUCHIN, Clélia CHALUMEAU, Marie Agnès COLLONGE-RAME, Carole CORSINI, Pierre DEVULDER, Youenn DROUET, Yolanda FERNANDEZ, Rosine GUIMBAUD, Emma LACHAIER, Samuel LESOURD, Sophie LEJEUNE, Mathis LEPAGE, Christine MAUGARD, Jeanne NETTER-COTI, Géraldine PERKINS, Stéphane PINSON, Pauline ROCHEFORT, Catherine NOGUES, Christine LASSET
10:00 - 11:00 #49936 - P221 Tumeur neuroendocrines duodénopancréatiques, quels gènes et quel panel?
P221 Tumeur neuroendocrines duodénopancréatiques, quels gènes et quel panel?

Objectif : Cette étude visait à déterminer la prévalence des variants constitutionnels associés aux tumeurs neuroendocrines duodéno-pancréatiques (TNE-dp) héréditaires afin d’identifier le panel génétique le plus efficient selon l'anamnèse et l’examen clinique des patients. Type d'étude : Nous avons mené une analyse rétrospective de 410 patients adressés au département de biologie moléculaire GEnOPé de Marseille pour un dépistage génétique lié aux TNE-dp. Méthode : Nous avons analysé les données de séquençage de nouvelle génération (NGS) de ces 410 cas, recherchant des variants (probablement) pathogènes dans le panel le plus efficient contenant les gènes MEN1, NF1, VHL, CDKN1B, TSC1 et TSC2. Les gènes NF1, CDKN1B, TSC1 et TSC2 ne faisaient pas partie des recommandations actuelles pour l’analyse par panel des TNE-dp. Nous avons ensuite combiné ces résultats génétiques avec les caractéristiques des patients et des tumeurs pour déterminer la stratégie d'analyse de panel optimale. La présentation clinique était catégorisée comme « syndromique » en cas d’association d’une TNED et d’au moins un symptôme d’une des maladies syndromiques associées, ou d’« isolé » quand ce n'était pas le cas. Nous avons ensuite sous catégorisé en « familial » ou « sporadique » dans le cas inverse. Résultats : Nous avons identifié 36 patients porteurs de variants (probablement) pathogènes. MEN1 était le plus fréquemment détecté (27 cas), suivi de NF1 (6 cas) et VHL (3 cas). Aucun variant (probablement) pathogène de TSC1, TSC2 ou CDKN1B n'a été trouvé. Les TNE-dp « syndromiques sporadique » et « syndromiques familiales » présentaient des taux de détection significativement plus élevés de variants (probablement) pathogènes (respectivement 20% et 63%) comparés aux TNE-dp « isolées sporadiques » (<2%). Les TNE-dp « isolées sporadiques » représentaient 71% des échantillons analysés au laboratoire alors que TNE-dp « syndromiques sporadique » et « syndromiques familiales » en représentaient seulement 22 et 4 %. Conclusions : Pour les patients avec TNE-dp, l'anamnèse et l’examen clinique devrait rechercher les lésions liées aux néoplasies endocrines multiples de type 1 et 4, à la maladie de Von Hippel-Lindau, à la sclérose tubéreuse et à la neurofibromatose de type 1, ceci afin d’orienter au mieux l’analyse des gènes du panel utilisé, et éviter d’analyser les patients pour lesquels un diagnostic génétique d’une de ces pathologies est déjà existant. D’autre part pour améliorer l'efficacité du panel, nous recommandons de limiter les tests génétiques dans les cas « isolés sporadiques » aux patients de moins de 40 ans ou à ceux présentant des lésions multiples quel que soit l'âge.
Théo CHARNAY (Marseille), Camille GIANNETTI, Arnaud LAGARDE, Catherine ROCHE, Anne BARLIER, Pauline ROMANET
10:00 - 11:00 #49312 - P225 Speedendoc : accélérer le diagnostic moléculaire dans les urgences oncologiques thyroïdiennes.
P225 Speedendoc : accélérer le diagnostic moléculaire dans les urgences oncologiques thyroïdiennes.

Introduction: Le circuit Speedendoc est dédié aux cancers endocriniens graves. Il a pour mission d’optimiser et d’accélérer le diagnostic des patients présentant des pathologies endocriniennes sévères en intégrant une prise en charge multidisciplinaire. Pour les tumeurs thyroïdiennes suspectées de forte agressivité, notamment les carcinomes anaplasiques, les délais diagnostiques conditionnent directement l’accès au traitement et, par extension, la survie. Ce travail décrit la mise en place d’un circuit d’urgence dédié avec des tests moléculaires rapides afin de réduire les délais diagnostiques et orienter précocement la stratégie thérapeutique. Méthodes: Une analyse moléculaire rapide a été réalisée chez des patients présentant des signes cliniques évocateurs (masse cervicale évolutive, volumineuses adénopathies métastatiques). Les prélèvements réalisés par ponction cervicale sont extraits sur Maxwell (Promega), puis analysés par ddPCR (QX200, Biorad) ciblant spécifiquement les mutations BRAFV600E, TERTC228T/C250T (kits ID-BRAF/ID-TERT, ID-Solution). Parallèlement, chaque échantillon bénéficie d’un panel NGS ADN/ARN (AmpliSeq FOCUS, Illumina) afin d’élargir la recherche d’altérations génomiques et de documenter la concordance des résultats. Résultats: De Septembre 2023 à Aout 2025, 41 patients (23 femmes, 18 hommes) ont été inclus. 39 analyses de ddPCR ont été contributives avec un rendu < 48h. Sur 20 échantillons, au moins une des mutations BRAFV600E et/ou TERT a pu être identifiées (9 BRAFV600E + TERTC228T, 4 BRAFV600E seul, 7 TERT seul). La concordance entre ddPCR et NGS pour la détection de BRAFV600E est de 100%. Le NGS a permis d’identifier, en complément, 4 mutations NRASQ61R, deux fusions RET, 2 mutations PIK3CA, ainsi que d’autres altérations ponctuelles impliquant différents oncogènes. Le diagnostic final retenu a été de 21 cancers thyroïdiens ( 9 anaplasiques, 2 peu différenciés et 1 thyroblastome), 6 lymphomes, 5 métastases d’un autre cancer, 3 lésions bénignes et 4 indéterminés (perdu de vue ou décès). Parmi les 13 patients porteurs d’une mutation BRAFV600E, 6 ont pu bénéficier d’une thérapie ciblée anti-BRAF/MEK, avec un délai médian de seulement 11 jours entre la première consultation et l’initiation du traitement et 3 autres patients ont été opérés rapidement. Conclusion: Ce travail démontre la faisabilité et la pertinence d’un parcours structuré intégrant des analyses moléculaires ciblées et rapides dans la prise en charge oncologique d’urgence. L’association ddPCR puis NGS permet d’identifier précocement les altérations actionnables, de réduire les délais critiques entre suspicion clinique et décision thérapeutique, et d’augmenter l’accès à des traitements ciblés ou chirurgicaux dans un contexte de cancers thyroïdiens particulièrement agressifs.
Ronan LEGRAND, Erell GUILLERM, Michaël DEGAUD, Jean-Marc LACORTE, Florence COULET, Alexandre PERRIER, Jeanne DUONG VINH, Gabrielle DENIZIAUT, Anne FAJAC, Cécile GHANDER, Johanna WASSERMAN, Camille BUFFET, Jérôme Alexandre DENIS (Paris)
10:00 - 11:00 #49515 - P229 Identification de trois nouvelles mutations du gène POLE chez deux jeunes patientes atteintes de cancer de l’endomètre.
P229 Identification de trois nouvelles mutations du gène POLE chez deux jeunes patientes atteintes de cancer de l’endomètre.

Actuellement, le traitement du cancer de l’endomètre est largement déterminé par la « classification moléculaire », qui inclut la recherche de mutations au niveau des exons 9 à 14 du gène POLE codant pour la région exonucléasique de l’ADN polymérase. Ces mutations sont nombreuses mais ne sont pas toutes pathogènes. Notre étude a porté sur la recherche de mutations du gène POLE chez 80 patientes tunisiennes atteintes de cancers de l’endomètre. L’ADN tumoral a été extrait à partir de tissus paraffinés, puis les exons 9 à 14 ont été séquencés par la méthode Sanger. L’évaluation de la pathogénicité des nouvelles mutations trouvées s’est basée sur des outils in silico et la plateforme d’intelligence artificielle CancerVar. L’analyse des séquences a permis d’identifier trois mutations jamais rapportées auparavant : W410G, C407R et M444R, chez deux jeunes patientes âgées de 27 et 31 ans. L’évaluation bio-informatique suggère que les mutations c.1228T>G (W410G) et c.1219T>C (C407R), présentes chez la même patiente, sont potentiellement délétères, avec un effet synergique aggravant le dysfonctionnement de l’ADN polymérase. La mutation c.1331T>G(M444R), affectant un codon déjà connu pour une mutation pathogène (M444K), pourrait également compromettre la fonction enzymatique. En conclusion, cette étude rapporte trois nouvelles mutations présumées pathogènes du gène POLE, identifiées chez deux jeunes patientes atteintes de cancer de l’endomètre. Le jeune âge de survenue du cancer plaide également en faveur du caractère pathogène de ces altérations, soulignant l’importance du profilage moléculaire dans la prise en charge précoce de cette pathologie. Pour une meilleure évaluation du caractère pathogène de ces mutations, une combinaison des analyses bio-informatiques et cliniques aux données fonctionnelles (charge mutationnelle tumorale) et de conservation évolutive serait nécessaire.
Hayet DOUIK (Tunis, Tunisie), Mohamed Nasreddine RAJOUA, Ons AZAIEZ, Ghada SAHRAOUI, Aya KHEMIR, Dorra BENGUEZALA, Raoudha DOGHRI, Maher KHARRAT, Lamia CHARFI
10:00 - 11:00 #49756 - P233 Étude des biomarqueurs moléculaires dans le cancer de l'ovaire muté BRCA1 à l'aide d'un réseau ceRNA et d'une analyse de survie.
P233 Étude des biomarqueurs moléculaires dans le cancer de l'ovaire muté BRCA1 à l'aide d'un réseau ceRNA et d'une analyse de survie.

Contexte : Le cancer de l’ovaire est l’un des cancers gynécologiques les plus létaux. Les mutations du gène BRCA1 augmentent considérablement le risque tumoral. L’hypothèse des ARN endogènes compétitifs (ceRNA) met en lumière l’importance des interactions lncRNA–miRNA–mRNA dans la régulation post-transcriptionnelle. L’objectif de cette étude était d’analyser la structure d’un réseau ceRNA et d’évaluer son impact pronostique chez des patientes BRCA1 mutées issues de la cohorte TCGA-OV. Méthodes : Un réseau ceRNA a été construit à partir des fichiers ceRNA_network_edges.csv et ceRNA_hubs.csv. Les nœuds ont été classés (lncRNA, mRNA, miRNA), et les gènes hubs identifiés. En parallèle, une analyse différentielle d’expression (DESeq2) et des analyses de survie (Cox, Kaplan–Meier) ont été réalisées. Résultats : Le réseau comprenait 45 737 nœuds et 23 017 arêtes, dont 44 727 lncRNA. Le hub majeur était PCED1B-AS1 (379 connexions). L’analyse de survie a révélé que TRBV6-1 avait un effet protecteur (HR = 0,5 ; p = 0,00058), tandis que KRT16 était associé à un pronostic défavorable (HR = 1,32 ; p = 3,9e-05). De plus, une expression élevée de ENSG00000162654.9 et TRGC1 corrélait avec une survie prolongée. Conclusion : Nos résultats montrent que certains lncRNA, en particulier les hubs comme PCED1B-AS1, pourraient jouer un rôle central dans la biologie tumorale. Les gènes associés à la survie constituent des biomarqueurs potentiels et des cibles thérapeutiques prometteuses. L’intégration des réseaux ceRNA et des données cliniques ouvre la voie à des approches de médecine personnalisée dans le cancer de l’ovaire BRCA1 muté.
Belma Gözde ÖZDEMİR (SELÇUKLU, Turquie), Ahmet BILGI, Çetin ÇELIK, Hilal ARIKOĞLU
10:00 - 11:00 #49845 - P237 SoVaD 2.0 : plateforme nationale accessible pour l’interprétation collaborative des variants somatiques rares.
P237 SoVaD 2.0 : plateforme nationale accessible pour l’interprétation collaborative des variants somatiques rares.

Avec la participation du copil Sovad Introduction L’interprétation des variants somatiques rares demeure un défi majeur en cancérologie moléculaire. Les bases de données internationales sont incomplètes, les recommandations hétérogènes, et les bases locales sont difficile à partager. Sous l’impulsion de l’INCa, une première version de la base SoVaD (Somatic Variant Database) a été développée dès 2019. Elle rassemblait initialement 85 gènes, 477 variants pathogènes rapportés et 1739 variants de signification inconnue (1460 variants uniques). Un premier exercice de curation avait permis de reclasser environ un tiers des variants revus, illustrant l’intérêt de croiser les expériences de plusieurs laboratoires.Toutefois, ses fonctionnalités restaient limitées et l’accès restreint à cause de la structuration des données. Avec le financement du GFCO, SoVaD 2.0 a été développé afin de proposer cette expérience à un plus grand nombre de laboratoire. Elle a été mise en production en septembre 2025. Application SoVaD 2.0 comprend plusieurs changements majeurs : l’anonymisation totale des variants rares, la possibilité d’un accès visiteurs et l’hébergement dans un HDS. SoVaD 2.0 repose toujours sur une architecture modulaire permettant l’importation standardisée de variants au format Excel ou TSV. Chaque variant est automatiquement annoté à partir des principales bases de données internationales, notamment ClinVar, COSMIC, OncoKB et CIViC. Des prédicteurs fonctionnels tels que SIFT, PolyPhen-2 ou CADD évaluent l’impact potentiel des mutations, tandis que des annotations contextuelles précisent la localisation protéique et les effets sur l’épissage. Les données sont restituées sous forme de fiches dynamiques intégrant les classifications proposées par les utilisateurs,. La plateforme est interopérable avec les systèmes hospitaliers via les standards HL7 et FHIR facilitant la possibilité de son intégration dans les flux de routine. Enfin, il offre toujours un accès à un classement ACMG dédié pour le classement des variants somatiques. Depuis sa mise en production, SoVaD a été adoptée par plusieurs centres ce qui a permis d’augmenter significativement la déclaration des variants rares. La plateforme a démontré sa capacité à accélérer le passage d’un statut VUS à une interprétation consensuelle, tout en assurant la traçabilité complète des décisions. Conclusion SoVaD 2.0 constitue aujourd’hui une ressource nationale unique pour l’interprétation collaborative des variants somatiques rares. En associant automatisation des annotations, visualisation interactive et suivi collaboratif, elle favorise l’harmonisation des pratiques, limite l’hétérogénéité des classements sur des panels de plus en plus larges et optimise la prise en charge des patients. Au-delà d’une simple base de données, SoVaD s’affirme comme un outil de médecine de précision, garantissant que chaque patient puisse bénéficier d’une expertise homogène.
Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Céline GUIEN, Walid BEN-YEDDER, Victor GONDRAN-TEILLER, Christophe BEROUD, Anne CAYRE, Alexandra LESPAGNOL, Olfa TRABELSI GRATI, Gaëlle TACHON, Mélissa ALAME, Cédric LEMARÉCHAL, Jonathan LOPEZ, Ludovic LACROIX, Jacqueline LEHMANN-CHE, Dominique GALLIBERT, Lucie KARAYAN-TAPON, Anne GAIRE, Alexandre HARLE, Isabelle SOUBEYRAN
10:00 - 11:00 #49983 - P241 Néphroblastome et WT1 : données congolaises.
P241 Néphroblastome et WT1 : données congolaises.

Introduction Le néphroblastome, est une tumeur maligne qui se développe à partir du tissu rénal embryonnaire. C’est un problème de santé publique notoire car dans le monde, environs 160.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. En République du Congo, le néphroblastome occupe le premier rang des cancers chez l’enfant congolais et le gène WT1 n’est pas analysé. L’objectif de l’étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques du néphroblastome en République du Congo et d’identifier l’expression du gène WT1. Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale descriptive qui s’est déroulée sur une période de 19 ans (2005 à 2024). Elle a porté sur trente-quatre cas de néphroblastomes recutés dans les hôpitaux de Brazzaville, Pointe-noire et Oyo. La méthodologie avait reposé sur une approche progressive qui avait inclue: une enquête épidémiologique, clinique, microscopique suivi d’une analyse immunohistochimique du gène WT1. Résultats : L’étude a permis de définir une prévalence du néphroblastome à 26% par rapport à l’ensemble des cancers pédiatriques. L’âge moyen des patients était de 5 ans avec une prédominance du sexe féminin. Sur le plan clinique, une masse abdominale était retrouvée dans 53% des cas associée à des douleurs abdominales. La microscopie avait retrouvé les trois types histologiques du néphroblastome. On notait une absence d’expression de la protéine WT1 en faveur d’une mutation du gène WT1 dans 58,82% des cas. Conclusion: Le présent travail avait mis en évidence une prévalence du néphroblastome qui le plaçait au premier rang des cancers rénaux et des tumeurs malignes de l’enfant. La microscopie avait identifié les trois types histologiques du néphroblastome qui avaient signés son caractère embryonnaire. L’analyse inumnohistochimique avait indexé le gène WT1 impliqué dans la carcinogénèse de la majorité néphroblastome.
Henriette POATY, Henriette POATY (Brazzaville, Congo)
10:00 - 11:00 #48992 - P249 Pourquoi l’information génétique de la parentèle est-elle difficile ? Analyse collaborative de 685 expériences de patients dans les maladies rares.
P249 Pourquoi l’information génétique de la parentèle est-elle difficile ? Analyse collaborative de 685 expériences de patients dans les maladies rares.

Introduction Les tests génétiques peuvent faciliter le diagnostic d’une personne dans de nombreuses maladies rares mais être aussi utiles pour ses apparentés. Bien que possiblement réalisable par le médecin, cette démarche d’information génétique de la parentèle (IGP), encadrée par la loi depuis 2004, repose en France essentiellement sur le patient. Cependant, comme en témoignent les associations de malades, elle génère parfois des difficultés liées à la transmission d’informations complexes, pouvant impacter les relations intrafamiliales. En 2020, nous avons initié la recherche collaborative IGPrare (pour Information Génétique de la Parentèle dans les maladies rares) grâce à un financement de l’Agence de la Biomédecine. L’objectif d’IGPrare est de comprendre les mécanismes en jeu lors de l’IGP et d’identifier des pistes d’améliorations concrètes pour sa réalisation. Matériels et méthodes IGPrare est une recherche collaborative reposant sur une approche multidisciplinaire, mobilisant patients, professionnels de santé et chercheurs en SHS. Un questionnaire, co-construit par ces acteurs, a été diffusé auprès d’une soixantaine d’associations, de l’Alliance Maladies Rares et des filières. Sa méthodologie d’analyse repose sur une Analyse des Correspondances Multiples suivie d’une classification hiérarchique permettant, sans a priori sur les mécanismes en cause, de mettre en évidence des situations prototypiques d’IGP susceptibles d’être améliorées. Résultats Au total, 685 IGP ont été rapportées, issues d’une centaine de maladies rares. L’analyse statistique a permis, de mettre en lumières 3 groupes d’IGP, distincts à la fois i) dans le contenu de l’information transmise, ii) dans la survenue d’effets délétères individuels et relationnels, et iii) dans l’engagement à réaliser cette mission. Les facteurs associés à une IGP délétère comprennent notamment des problèmes préexistants dans les relations familiales et le manque de connaissance de l'information à transmettre, souvent dû à une mauvaise communication lors du diagnostic initial. D'autres facteurs de risque précédemment suggérés, tels que certaines caractéristiques des maladies et le type de professionnel de santé impliqué dans le processus, jouent peu dans la typologie. Conclusions Ces résultats, parfois contre-intuitifs, soulignent la valeur de l'approche collaborative adoptée pour cette recherche. Cette stratégie et nos résultats fournissent une base factuelle de pistes d’améliorations de l’accompagnement des personnes dans cette tâche délicate d’information des apparentés.
Marion MATHIEU (Marseille), Bérengère SALIBA-SERRE, Sandrine DE MONTGOLFIER, Martine LIBANY, Annagrazia ALTAVILLA, Paola DE CARLI, Pierre LE COZ, François FAURISSON, Perrine MALZAC
10:00 - 11:00 #49215 - P253 Intérêt d’un dépistage ciblé des hémoglobinopathies à partir des paramètres érythrocytaires de l’hémogramme.
P253 Intérêt d’un dépistage ciblé des hémoglobinopathies à partir des paramètres érythrocytaires de l’hémogramme.

Introduction Les hémoglobinopathies sont les maladies monogéniques les plus fréquentes. Leur identification précoce peut modifier la prise en charge et conduire à des conseils génétiques, avec, le cas échéant, un recours au diagnostic prénatal. Examen de routine le plus prescrit en France, l’hémogramme fournit des paramètres érythrocytaires susceptibles d’orienter un dépistage ciblé à large échelle à coût marginal. Méthodes Nous avons analysé de façon rétrospective et exhaustive 996 864 hémogrammes réalisés sur un an dans un laboratoire de métropole. Les données des explorations martiales (ferritine + marqueur inflammatoire et/ou coefficient de saturation de la transferrine) ont été récupérées. À partir des hémogrammes d’intérêt, quatre indices parmi les plus référencés dans la littérature permettant d’identifier les patients porteurs d’une hémoglobinopathie ont été employés : Mentzer, Jayabose, Green & King, England & Fraser (E&F). Les données de la base nationale OpenBio ont été exploitées comme connaitre la proportion de Français bénéficiant d’au moins un hémogramme annuel. Résultats Parmi 996 864 hémogrammes étudiés, 25 918 présentaient une microcytose marquée et 5 890 d’entre eux n’avaient pas d’argument biologique de carence en fer. L’application des indices a identifié une forte suspicion d’hémoglobinopathie chez 3 164 (avec l’indice E&F) à 5 007 patients (avec l’indice Jayabose), avec une valeur prédictive positive d’hémoglobinopathie de 72 à 93%. Rapporté à l’échelle nationale, un tiers de la population française bénéficiant d’un hémogramme chaque année, les projections réalisées permettent d’estimer à 120 000 personnes le volume de patients potentiellement éligibles à une exploration ciblée, avec une forte proportion d’anomalies constitutionnelles de l’hémoglobine. Conclusion Le dépistage opportuniste des hémoglobinopathies à partir des paramètres de l’hémogramme, renforcé par des indices discriminants simples, permet d’identifier une grande majorité de sujets à risque, souvent sous-diagnostiqués. L’approche est peu coûteuse, scalable et porteuse d’un impact direct en santé publique : amélioration de la prise en charge des patients, orientation vers une consultation de génétique, dépistage familial en cascade, optimisation du suivi préconceptionnel et prénatal. ). Cette stratégie s’intègre sans modification du parcours de soins, mobilise des données déjà disponibles et peut être automatisée dans les logiciels métiers.
Alexandre JANEL, Pascal COUDENE (RODEZ)
10:00 - 11:00 #49375 - P257 Surdité néonatale d’origine génétique : évolution du vécu et des besoins des pères et des mères au cours du processus diagnostique ; analyse des facteurs influençant le stress parental.
P257 Surdité néonatale d’origine génétique : évolution du vécu et des besoins des pères et des mères au cours du processus diagnostique ; analyse des facteurs influençant le stress parental.

Les surdités permanentes néonatales, dont 80 % sont d’origine génétique, constituent le handicap sensoriel le plus fréquent. La systématisation du dépistage néonatal de la surdité depuis 2012 a considérablement amélioré le Processus Diagnostique (PD) de la surdité permettant une prise en charge précoce. Néanmoins, ce PD n’est pas sans conséquences sur le vécu émotionnel, notamment sur le niveau de Stress Parental (SP) : plus de 90 % des parents sont entendants et confrontés pour la première fois au diagnostic de surdité pour lequel ils n’ont pas de connaissances. L’étude menée par le CRMR “Surdités Génétiques” du CHU de Lille et l’Université de Picardie, en collaboration avec d'autres centres hospitaliers français, visait à identifier de manière différenciée le vécu émotionnel et les besoins de pères et de mères normoentendants à différents temps du PD (allant du dépistage jusqu’à sa confirmation diagnostique puis son diagnostic génétique) et à analyser l’influence de facteurs susceptibles d’agir sur le SP. Deux études ont été menées. La première repose sur une analyse qualitative d’entretiens semi-directifs menés auprès de chaque membre de 35 couples (mère et père) visant à explorer leur vécu et leurs besoins ayant émergé au décours du PD de surdité de leur enfant. La seconde étude quantitative concerne 21 dyades ayant rempli des questionnaires évaluant le niveau de SP, les besoins parentaux, ainsi que le degré d’implication parentale et le sentiment d’auto-efficacité. L’analyse des entretiens met en évidence un vécu émotionnel (inquiétudes, détresse, culpabilité...) évoluant au cours du PD, avec une expression plus importante chez les mères. Les deux parents expriment également des besoins en termes d'informations, de soutien psychologique, de contact avec d’autres parents ainsi que le souhait de s’inscrire dans un parcours de soin davantage coordonné. Néanmoins, certains besoins sont spécifiques, comme le besoin d’informations plus présent chez les pères et le besoin d’avoir du temps pour soi chez les mères. L’analyse dyadique des questionnaires identifie les liens existants chez les deux parents entre le SP et le niveau d’implication parentale, le sentiment d’auto-efficacité et les besoins en soutien social. Ces liens sont plus marqués chez les mères. Toutefois, lorsque l’on envisage les relations entre chacun de ces facteurs au sein du couple, les effets du fonctionnement de l’un des partenaires sur le fonctionnement de l’autre ne sont pas identiques. Par exemple, une moindre implication paternelle est associée à un niveau de stress maternel plus élevé. Notre étude démontre des vécus émotionnels, des besoins et des fonctionnements en termes de SP différenciés chez les pères et mères confrontés au diagnostic de surdité de leur enfant. Ces résultats appellent à favoriser l’implication des deux parents dans le parcours de soins afin de les accompagner de manière personnalisée face à ces bouleversements en s’appuyant sur des leviers pertinents.
Marjolaine CORBEIL, Laetitia CLABAUT (Lille), Amelie MARIE, Barbara LE DRIANT, Laurence BELLENGIER, Simon BOUSSION, Catherine VINCENT DELORME
10:00 - 11:00 #49465 - P261 Maillon clé de l’accès aux tests génétiques : rôle du conseiller en génétique en service de spécialité non génétique – Exemple de la biologie de la reproduction.
P261 Maillon clé de l’accès aux tests génétiques : rôle du conseiller en génétique en service de spécialité non génétique – Exemple de la biologie de la reproduction.

Grâce à ses progrès techniques et scientifiques, la génétique n’est plus une discipline isolée ou réservée aux cas rares. Elle est désormais pleinement intégrée aux parcours de soins et ce, dans de nombreuses spécialités médicales telles que la pédiatrie, l’oncologie… En conséquence, on constate une augmentation des besoins en compétences génétiques dans les services cliniques de spécialités non génétiques. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rouen a intégré en 2024, dans son service de Biologie de la Reproduction-CECOS (BDR-CECOS), un conseiller en génétique (CG) afin de répondre à la hausse des demandes de recours à l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) liées à la révision de la loi de bioéthique de 2021. Les missions du CG dans ce cadre sont variées et adaptées à ses compétences. Une partie de ses missions est réalisée sous la responsabilité d’un médecin du service BDR-CECOS : enquête familiale pour des donneurs et receveurs de gamètes, explication des analyses génétiques prescrites et recueil du consentement écrit. La seconde partie de ses missions est réalisée dans le service de génétique sous la responsabilité du médecin qualifié en génétique (MQG) comprenant des consultations de conseil génétique avec prescription et rendu de résultat supervisés par le MQG, des consultations conjointes avec un MQG, de la formation continue en participant aux staffs de génétique. Pour faciliter le bon déroulement de l’ensemble de ces missions, un routage hebdomadaire avec le MQG a été mis en place permettant la centralisation des avis sur dossier émanant de manière générale du centre d’AMP du CHU de Rouen dans le cadre de l’AMP intraconjugale pour demande de conseil génétique. En 10 mois de prise de fonction, 205 consultations ont été réalisées dans le service BDR-CECOS par le CG, 142 consultations dans le service de génétique dont 21 consultations conjointes avec le MQG. La présence du CG renforce la collaboration entre les services, réduit les délais pour les patients et diffuse l’information génétique en libérant du temps médical. Ce modèle, mis en place dans le cadre de l’AMP, est parfaitement transposable à d’autres spécialités médicales. L’intégration des CG dans les services de spécialités non génétiques représente un modèle organisationnel innovant, structurant pour l’avenir de la médecine génomique sous condition d’un encadrement médical de qualité grâce au lien permanent avec un MQG. Aujourd’hui, on compte 400 CG en France, on estime que 3% d’entre eux travaillent dans des services de spécialités non génétiques. Ce modèle expérimenté à Rouen rend les analyses génétiques accessibles, compréhensibles et intégrées à la médecine de la reproduction. Cette évolution nécessite le maintien d’un lien hiérarchique et légal de prescription entre le CG délocalisé et le MQG. Un complément à la formation initiale dans la spécialité médicale considérée permettrait aux CG d’acquérir des compétences spécifiques nécessaires à l’évolution de leur pratique.
Lison GAUDIN (Rouen), Nathalie RIVES, Romane LEVADE, Aurélie FERAILLE, Anne-Marie GUERROT, Pascal CHAMBON, Pascaline BERTHET, Delphine GONDE, Caroline GUEGAN, Alice THOMAS, Nathalie PARODI, Emilie MARTINEAU, Maud BRANCHAUD, Claude HOUDAYER, Alice GOLDENBERG
10:00 - 11:00 #49545 - P265 PERIGENOMED-CLINICS2 : un schéma d’étude permettant l’évaluation de l’implémentation en vie réelle du dépistage néonatal génomique à l’échelle d’un Centre régional de dépistage néonatal.
P265 PERIGENOMED-CLINICS2 : un schéma d’étude permettant l’évaluation de l’implémentation en vie réelle du dépistage néonatal génomique à l’échelle d’un Centre régional de dépistage néonatal.

Le dépistage néonatal (DNN) est un outil approprié pour détecter précocement des maladies rares (MR), afin d’instaurer des mesures permettant d'atténuer, voire d’éviter, leurs effets délétères. Depuis plusieurs années, des innovations thérapeutiques majeures se développent dans les MR, ouvrant de nouvelles perspectives pour les patients. De plus, les récentes modifications des lois de bioéthique autorisent désormais les tests génétiques en tant que procédure de DNN de 1ère intention. En parallèle, la baisse du coût du séquençage du génome (GS) ouvre la voie à un élargissement de son utilisation. Enfin, les résultats de l’étude SeDeN visant à étudier l’acceptabilité sociale de l’extension du DNN par l’utilisation des technologies de GS ont montré un fort soutien des professionnels de santé et des parents de jeunes enfants, concernés ou non par les MR, en faveur d'un élargissement du DNN. Ces éléments nous ont conduit à lancer le projet PERIGENOMED afin d'évaluer la faisabilité et la pertinence de l'extension du DNN sur la base d'une analyse ciblée du GS (DNNg) en France. La 1ère partie de ce projet (PGC1), dont les résultats préliminaires sont soumis dans un autre résumé, a déjà montré la faisabilité technique et l’acceptabilité du DNNg dans le contexte de plusieurs CHU. La 2ème phase (PGC2) vise à évaluer la mise en œuvre et les conditions permettant le déploiement national d’un DNNg intégré dans le circuit du DNN classique et réalisé en parallèle de celui-ci. En effet, si la faisabilité technique parait bien démontrée, la performance du DNNg, et notamment le pourcentage de faux négatifs d’un tel programme reste encore peu évalué. De même, son impact en vie réelle sur la santé des enfants et surl’état psychologique des parents, les conditions de son organisation à l’échelle d’un territoire, sa soutenabilité économique et environnementale ainsi que les conditions juridiques et réglementaires de son déploiement doivent être étudiés. Afin de répondre à ces différentes questions, nous nous sommes inspirés du cadre d’évaluation RE-AIM (Reach, Effectiveness, Adoption, Implementation and Maintenance), pour l’appliquer au déploiement du DNNg dans 5 départements couverts par le Centre Régional du Dépistage Néonatal de Bourgogne-Franche-Comté, et caractérisés par leur diversité socio-économique et d’accès aux soins. La présentation proposée permettra de détailler les méthodes longitudinales qualitatives et quantitatives mobilisées pour répondre aux différentes dimensions du cadre RE-AIM et les populations étudiées (nouveau-nés, parents et professionnels). Elle abordera également les méthodes participatives engagées pour améliorer les modalités d’information des couples, en tenant compte de leur niveau de littératie et de leur langue de préférence. Enfin, la présentation envisagera les modalités d’implication et de formation des professionnels impliqués dans le suivi des parents, afin de soutenir leur appropriation et leur adhésion au programme.
Christine BINQUET, Camille LEVEL, Frédéric HUET, Cyrille DELPIERRE, Sandrine BAFFERT, Catherine LEJEUNE, Anne-Sophie MARIET, Marie PRÉAU, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Pierre GARREAU, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Margot LEMAITRE, Amadou-Khalilou SOW, Marc BARDOU, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET (DIJON)
10:00 - 11:00 #49932 - P269 Un groupe de travail collaboratif d’experts interfilières pour définir la liste des gènes/maladies à dépister dans la 1ère phase du projet français de dépistage néonatal génomique PERIGENOMED-CLINICS 1.
P269 Un groupe de travail collaboratif d’experts interfilières pour définir la liste des gènes/maladies à dépister dans la 1ère phase du projet français de dépistage néonatal génomique PERIGENOMED-CLINICS 1.

Contexte : Les initiatives internationales de dépistage néonatal génomique (DNNg) se sont multipliées grâce aux progrès thérapeutiques et à l’évolution des technologies génétiques devenues plus accessibles. En France, le projet PERIGENOMED comporte deux phases, la 1ère (PGC1) étant une étude de faisabilité et d’acceptabilité portant sur 2 500 nouveau-nés issus de 5 CHU des FHU TRANSLAD et GenOMedS. Méthodes : La France bénéficie d’une organisation unique dans le domaine des maladies rares, regroupant l’ensemble des experts clinico-biologiques au sein de 23 Filières de Santé Maladies Rares (FSMR). Pour définir la liste des gènes et maladies de PGC1, une base de données consolidée a été transmise à ces filières pour expertise, indiquant le nombre d’occurrences de chaque dyade gène/maladie issues de 10 projets pilotes internationaux de DDNg, ainsi que des métadonnées sur leurs caractéristiques. Les FSMR ont été sollicitées pour décider de l’inclusion des dyades de leur champ d’expertise en liste 1 (maladies pédiatriques traitables, définies comme disposant d’un traitement modifiant l’histoire naturelle de la maladie et permettant de limiter fortement ou d’éviter l’apparition de symptômes chez la majorité des patients) ou en liste 2 (actionnables, proposées de manière optionnelle aux parents, définies lorsqu’une action entreprise durant l’enfance modifie son évolution et/ou améliore la qualité de vie de l’enfant, même si la prise en charge n’a qu’un effet partiel, limité à une minorité de patients, avec une efficacité restreinte, ou si des essais thérapeutiques sont attendus à court terme). Une enquête déployée au décours de ce travail, achevé fin 2024, évalue les organisations mises en place au sein des FSMR et les difficultés rencontrées. Résultats : 1 794 dyades (1 525 gènes) figuraient dans au moins un des 10 projets. Seules 41 dyades étaient présentes dans les 10 projets et 180 dans > 6 projets. Parmi les 182 dyades en List1_Work, 147 ont été maintenues en liste 1, 21 ont été rétrogradées en liste 2 et 18 exclues. Parmi les 758 dyades en List2_Work, 220 ont été reclassées en liste 1, 242 maintenues en liste 2 et 37 exclues. 35 dyades absentes de toutes les listes ont été ajoutées en liste 1 et 79 en liste 2. La liste finale 1 comprend 400 gènes et 171 maladies/groupes de maladies ; la liste finale 2 regroupe 407 gènes et 218 maladies/groupes de maladies. L’enquête a soulevé la question de l’expressivité variable des pathologies et de l’interprétation hétérogène des définitions traitables/actionnables. Perspectives : Cette approche garantit l’adhésion de la communauté. Pour la 2ème phase préfiguratrice (PGC2), les FSMR seront sollicitées afin d’élaborer une liste unique de maladies traitables, respectant des critères élaborés par la commission scientifique de prospectives du dépistage néonatal. La définition de la liste de gènes demeure une question centrale, ce qui a justifié la participation au groupe de travail mis en place au sein d’ICoNS.
Camille LEVEL, Yannis DUFFOURD, Emeline DAVOINE, Frédéric HUET, Anddi-Rares FILIÈRE, Brainteam FILIÈRE, Cardiogen FILIÈRE, Défiscience FILIÈRE, Fai2R FILIÈRE, Fava-Multi FILIÈRE, Filfoie FILIÈRE, Filnemus FILIÈRE, Fimarad FILIÈRE, Fimatho FILIÈRE, Firendo FILIÈRE, G2M FILIÈRE, Marih FILIÈRE, Mhemo FILIÈRE, Mcgre FILIÈRE, Muco-Cftr FILIÈRE, Orkid FILIÈRE, Oscar FILIÈRE, Respifil FILIÈRE, Sensgene FILIÈRE, Liste De Gènes GROUPE DE TRAVAIL, Jean-Baptiste ARNOUX, Alexandre BELOT, Martin KHRAN, David CHEILLAN, Véronique TARDY, Paul ROLLIER, Stéphane BEZIEAU, Sylvie ODENT, Dominique SALVI, Laurent PASQUIER, Christine BINQUET, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE (DIJON)
10:00 - 11:00 #49231 - P273 Effet de setmélanotide sur le changement de corpulence des patients ayant une obésité associée à un syndrome de Bardet-Biedl (BBS).
P273 Effet de setmélanotide sur le changement de corpulence des patients ayant une obésité associée à un syndrome de Bardet-Biedl (BBS).

Objectif : La voie leptine-mélanocortines au niveau hypothalamique est un régulateur clé de la prise alimentaire et de l’équilibre énergétique. L’altération de la signalisation de cette voie chez les patients atteints d’un BBS peut entrainer une hyperphagie (pathologique, faim insatiable) et une obésité sévère. Setmélanotide, un agoniste du récepteur de type-4 aux mélanocortines, a démontré des réductions significatives de la faim et du poids chez ces patients Ce travail rapporte les trajectoires pondérales stratifiées par catégorie de corpulence des patients atteints d’un BBS après un an de traitement. Matériel/Patients et Méthodes : Les patients atteints de BBS ≥ 2 ans issus de 2 études pivotales évaluant l’efficacité de setmélanotide ont été inclus. Les modifications de l'indice de masse corporelle (IMC) pour les patients adultes ≥ 18 ans et du pourcentage du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95) pour les patients pédiatriques < 18 ans entre l’initiation et 1 an ont été évaluées et stratifiées par catégories de corpulence (poids normal, surpoids, obésité de classe I, obésité de classe II, obésité sévère de classe III). L'évolution de la faim a également été évaluée. Résultats : Sur 31 patients analysés, 67,7 % présentaient une obésité sévère à l’initiation. Après 1 an de traitement, 14 patients avaient une amélioration de ≥ 1 catégorie de corpulence (45,2 %), dont 2 une amélioration de 2 catégories. Deux patients (6,4%) sont passés d’une obésité / un surpoids à un poids normal. Des améliorations significatives de l’IMC ont été observées chez les patients adultes (intervalle, -8,3% à -9,5%) et des améliorations du z-score de l’IMC ont été observées chez tous les patients pédiatriques (intervalle, -0,16 à -2,32), ainsi que chez les patients âgés de 2 à <6 ans (intervalle -0,16 à -2,32). Au total, vingt-huit patients (90,3 %) ont obtenu une amélioration significative de l’IMC ou du %IMC95. Parmi les 28 patients pour lesquels des données sur la faim étaient disponibles, 25 (89,3 %) ont constaté une réduction de la faim. Conclusion : Chez les patients adultes et pédiatriques souffrant d'hyperphagie et d’obésité associées à un BBS, setmélanotide a diminué l'IMC, amélioré la corpulence et réduit la sensation de faim. L'amélioration de la catégorie de corpulence a été associée à une amélioration de la qualité de vie et une réduction de l'incidence des comorbidités. Ces données chez les patients pédiatriques et adultes viennent renforcer les preuves existantes en faveur de l'utilisation du setmélanotide comme traitement ciblé chez les patients ≥ 2 ans souffrant d'obésité liée au BBS, et soutiennent une initiation précoce chez les patients pédiatriques.
Uzoma OKORIE, Gauri MALTHANKAR (Boston, Etats-Unis), Elizabeth FORSYTHE, Jesús ARGENTE
10:00 - 11:00 #49818 - P277 Projet DEPISMA de dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale : bilan de fin d’étude.
P277 Projet DEPISMA de dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale : bilan de fin d’étude.

Depuis le 1er septembre 2025, l’amyotrophie spinale (SMA), maladie neuromusculaire grave affectant les motoneurones de la moelle épinière et entraînant une faiblesse musculaire progressive, fait partie des 16 pathologies dépistées à la naissance sur l’ensemble du territoire français. Un diagnostic précoce de cette pathologie améliore en effet l'efficacité des traitements. Nous présenterons le bilan de l’étude DEPISMA, programme préfigurateur du dépistage néonatal de la SMA dans les régions Grand Est et Nouvelle Aquitaine, mené de décembre 2022 à aout 2025. Plus de deux cent cinq mille nouveaux nés ont bénéficié de ce dépistage basé sur la détection de la délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN1 par PCR quantitative. L’ensemble des 81 maternités des deux régions a participé au projet. L’exhaustivité du dépistage a atteint 94,4%, dépassant l'objectif initial de 80%. Les refus de participation étaient faibles, mesurés à moins de 2% lors de l’analyse intermédiaire à 1 an. Les résultats du dépistage étaient disponibles en moyenne à 7,4 jours de vie. Au total, 19 cas positifs ont été identifiés. Treize enfants ont bénéficié d’un traitement par thérapie génique, administré à 21,2 jours de vie en moyenne. Huit étaient porteurs de 2 copies du gènes SMN2 et 5 étaient porteurs de 3 copies du gène SMN2. Parmi les 13 enfants traités, 3 étaient symptomatiques avant le traitement, témoignant de l’urgence de la prise en charge. Cinq patients non traités étaient porteurs de 4 ou 5 copies SMN2 : ils bénéficient d’un suivi clinique et électromyographique régulier. Enfin, un patient symptomatique, porteur de 2 copies SMN2, a été accompagné en soins palliatifs. L’évolution clinique de ces patients sera présentée. Une étude ancillaire au projet DEPISMA est en cours portant sur l’évaluation psychologique de l’expérience parentale du dépistage de la SMA (étude PSYSMA). Aucun faux positif n'a été signalé, et un seul faux négatif a été identifié chez un nourrisson porteur hétérozygote composite d’une délétion et d’un variant ponctuel du gène SMN1, une limite connue de la technique utilisée. Par ailleurs, une situation demeure non résolue chez un nouveau-né dépisté positif : le test de confirmation diagnostique a révélé une délétion hétérozygote associée à un variant ponctuel de signification incertaine. Des analyses fonctionnelles sont actuellement menées et un suivi rapproché de l’enfant a été instauré. En conclusion, l’étude DEPISMA a démontré l’acceptabilité de ce dépistage moléculaire (le 1er réalisé en France en première intention), ses bonnes performances ainsi que l’efficacité de la prise en charge clinique précoce des enfants atteints. Les chiffres consolidés de l’étude DEPISMA seront disponibles en janvier 2026, ainsi que les premiers retours concernant la généralisation de ce test à l’ensemble du territoire.
Nadège CALMELS (Strasbourg), Virginie RACLET, Virginie HAUSHALTER, Valérie BIANCALANA, Didier LACOMBE, Vincent LAUGEL, Yvan DE FERAUDY, Caroline ESPIL-TARIS, Clémentine LAMBERT, Marie THIBAUD, Sarah ROMAIN, Pascale SAUGIER-VEBER, Céline BONNET, Amandine VAIDIE, Nicolas MEYER, Marie DE CASTELMUR, Madoe JULIANS, Audrey KURZEPA, Noémie MERCIER, Carole RAMOUSSET, Christian COTTET, Marie-Pierre REBOUL
10:00 - 11:00 #49183 - P281 Analyse génomique dans les neuropathies héréditaires : aperçu d'une cohorte nationale française (PFMG2025).
P281 Analyse génomique dans les neuropathies héréditaires : aperçu d'une cohorte nationale française (PFMG2025).

Objectif : Les neuropathies héréditaires représentent un défi diagnostique majeur en raison de leur grande hétérogénéité clinique et génétique. Le programme national Plan France Médecine Génomique 2025 permet désormais le recours au séquençage du génome entier ou whole genome sequencing (WGS) dans le cadre des soins cliniques, en s’appuyant sur deux plateformes nationales, SeqOIA et AuRaGen. Notre étude vise à évaluer l’apport du WGS dans le diagnostic des neuropathies héréditaires débutant avant l’âge de 50 ans et à explorer son impact dans l’identification de nouveaux gènes impliqués. Méthodes : De février 2023 à juillet 2025, 238 prescriptions de séquençage de génome entier ont été reçues pour des cas index présentant une suspicion de neuropathie héréditaire. Les critères d’inclusion des dossiers étaient d’avoir été discutés en réunion plurisdisciplinaire d’experts (RCP) et d’avoir eu une analyse des principaux gènes de neuropathie négative (panel de gènes). Les cas index étaient séquencés majoritairement en trio. 121 dossiers ont été soumis au pipeline de séquençage du génome Auragen et 117 au pipeline SeqOIA. Parmi ceux-ci, 185 analyses ont été réalisées, 26 sont en cours et 27 sont en attente de démarrage. Résultats : Parmi les 185 demandes analysées, 64 (34 %) ont abouti à un diagnostic génétique concluant, identifiant des variants pathogènes dans des gènes connus associés à des troubles neuromusculaires. Sept cas (4 %) ont révélé des variants de signification incertaine nécessitant une validation supplémentaire. Cent quatorze cas (62 %) n'ont pas été concluants, soulignant la complexité de l'architecture génétique des neuropathies héréditaires. Le WGS a permis d’identifier de nouveaux gènes candidats et, dans certains cas, de réviser le diagnostic initial et de proposer une prise en charge appropriée. Conclusions : Cette étude souligne la valeur ajoutée du séquençage du génome pour raccourcir l’« odyssée diagnostique » des patients atteints de neuropathie héréditaire, avec un taux de rendement diagnostique élevé (34 %) malgré des panels de gènes préalablement négatifs. Le WGS se révèle également essentiel pour la découverte de nouveaux gènes, soutenant son intégration dans le parcours diagnostique des neuropathies héréditaires, en particulier chez les patients jeunes.
Marina KONYUKH, Vianney POINSIGNON, Anne-Sophie LIA, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Jérôme BOULIGAND, Christine VINCIGUERRA, Alix DE BECDELIÈVRE, Nathalie BONELLO-PALOT (MARSEILLE)
10:00 - 11:00 #49544 - P285 Perigenomed (perigenomed-clinics 1) - première expérience en france d’extension du dépistage néonatal par la médecine génomique : quels défis pour l’analyse bioinformatique et l’interprétation biologique ?
P285 Perigenomed (perigenomed-clinics 1) - première expérience en france d’extension du dépistage néonatal par la médecine génomique : quels défis pour l’analyse bioinformatique et l’interprétation biologique ?

L’intégration de la médecine génomique dans le dépistage néonatal (DNNg) révolutionne la médecine préventive en pédiatrie en permettant la détection précoce de pathologies génétiques. Sa mise en œuvre exige toutefois une validation rigoureuse et rapide, depuis l’échantillonnage jusqu’à l’analyse bioinformatique et l’interprétation, en particulier en l’absence de données cliniques et de recommandations internationales spécifiques au DNNg (équivalentes aux critères de l’ACMG pour le diagnostic). Le projet pilote PERIGENOMED-CLINICS 1 vise à évaluer la faisabilité du DNNg en France à partir de 2500 naissances dans 5 CHU, en analysant une liste de 400 gènes (171 maladies précoces et traitables) et une liste optionnelle de 407 gènes (218 maladies actionnables). L'analyse in silico de ces gènes est faite à partir de données de séquençage de génome réalisé dans 2 laboratoires (Dijon, Nantes). Les échantillons d’ADN sont séquencés à partir de sang de buvards de nouveau-nés (NN) en parallèle du DNN classique. Le pipeline bioinformatique comprend contrôle qualité, alignement, appel, annotation et filtrage des variations. Une priorisation automatisée a été définie selon les modes de transmission et des critères stricts : pathogénicité reconnue (ClinVar, listes de laboratoires experts), variations dites « nulles » dans des gènes à perte de fonction connue (LOEUF <0,6 et fréquence dans gnomAD <0,01), et critères spécifiques pour les CNV (taille, rareté, qualité des données). Une interprétation biologique manuelle est requise en cas de variations retenues, de discordance sexe phénotype/génotype ou d’anomalies SMN1/SMN2 ; à défaut, le résultat est automatiquement rendu négatif par e-mail aux parents. Seules les variations génétiques classées pathogènes ou probablement pathogènes sont rendues au clinicien. Depuis mai 2025, 603 NN ont été inclus et 547 échantillons séquencés (0.7% reséquençage) à Dijon. Parmi les 158 (29%) nécessitant une interprétation manuelle, 17 (3%) ont été discutés en RCP avec 7 (1.3%) demandes d’avis d’expert. Au total, 8 résultats positifs ont été rendus : TSC2 (sclérose tubéreuse de Bourneville), GJB2 (surdité congénitale), LDLR*2 (hypercholestérolémie familiale), G6PD*3 (anémie hémolytique) et KCNQ1 (QT long). Un résultat faux-positif a été observé (variation appelée homozygote mais hétérozygote par séquençage Sanger avant rendu du résultat) et un faux-négatif retrouvé après ajustement des critères. Au total, le délai médian du prélèvement du buvard au rendu de résultat aux parents était de 15,7 jours pour les 539 résultats négatifs et au clinicien de 21,85 jours pour les 8 résultats positifs. Cette première expérience démontre la faisabilité de l’extension du DNNg par la médecine génomique. Pour un passage à grande échelle, il apparaît nécessaire d’améliorer l’automatisation de l’interprétation des variations et d’établir des recommandations adaptées au DNNg afin de faciliter et d’harmoniser l’interprétation des variations issues du DNNg.
Hana SAFRAOU (Dijon), Martin CHEVARIN, Ange-Line BRUEL, Emilie TISSERAND, Oussama KETTANI, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Richard BELMONTE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTRIN, Paul KUENTZ, Céline BRIS, Antoine CIVIT, Sébastien SCHMITT, Laura DO SOUTO FERREIRA, Pierre GUIBERT, Julien BARC, Eric CHARPENTIER, Pierre LINDENBAUM, Marine CORNEC, Audrey BIHOUÉE, De Tayrac MARIE, Christèle DUBOURG, Marie FAOUCHER, Mathieu CHOPELET, Houda HAMDI-ROZE, Paul ROLLIER, Frédéric HUET, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Richard REDON, Stéphane BÉZIEAU, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #49840 - P289 Évaluation prénatale de l'arthrogrypose : résultats échographiques et génétiques selon le sous-groupe étiologique.
P289 Évaluation prénatale de l'arthrogrypose : résultats échographiques et génétiques selon le sous-groupe étiologique.

Contexte : L’arthrogrypose multiple congénitale (AMC) est définie comme la présence de limitations articulaires congénitales touchant au moins deux niveaux articulaires. La diminution des mouvements fœtaux est le mécanisme commun. Plus de 400 gènes sont actuellement associés à l’AMC. Le diagnostic prénatal repose sur l’échographie avec une sensibilité très limitée (30% de diagnostic positif). La classification actuelle identifie trois groupes 1) l'Amyoplasie, 2) les arthrogryposes distales et 3) le troisième groupe ou divers. Alors que le pronostic intellectuel est toujours normal dans les deux premiers groupes, et les malformations ou anomalies fonctionnelles d’organe exceptionnelles, le pronostic global est plus variable dans le troisième groupe. Le conseil prénatal reste donc difficile, même lorsqu'une cause génétique est identifiée. Objectif : L’objectif de notre étude est d’évaluer le taux de détection prénatale des limitations articulaires dans l'AMC, comparer la fréquence des signes échographiques entre les groupes et décrire la fréquence des diagnostics génétiques. Matériel et méthodes : Notre étude s’est appuyée sur le registre « Pediatric and adult registry for arthrogryposis » (PARART, NCT05673265, n = 260 patients) du CHUGA. Les données cliniques, maternelles, prénatales, périnatales et génétiques ont été analysées. Résultats : La cohorte comprenait 118 patients avec Amyoplasie (45 %), 73 avec arthrogrypose distale (28 %), et 69 du troisième groupe (27 %). Un test génétique a été réalisé chez 79 % des patients (56 % des Amyoplasies, 99 % des arthrogryposes distales, 97 % du troisième groupe). Un diagnostic moléculaire a été établi dans 48 % des cas testés dont 3 % des Amyoplasies (formes atypiques), 86 % des arthrogryposes distales, 51 % du troisième groupe. Les cinq gènes les plus fréquemment identifiés étaient PIEZO2, MYH3, ECEL1, ZC4H2 et TPM2. L’échographie prénatale a mis en évidence une anomalie de position articulaire dans 30 % des cas dont 41 % des Amyoplasies, 19 % des arthrogryposes distales et 25 % du troisième groupe. La distribution des anomalies articulaires détectées en prénatal ne différait pas significativement entre les groupes. Les malpositions les plus fréquentes étaient les pieds bots (n = 42) et les mains botes (n = 32). Conclusion : Nos résultats soulignent les limites des approches actuelles pour aboutir à un diagnostic précis en anténatal. Aucun signe échographique n’est spécifique d’un groupe d’AMC. D’autres approches comme l'IRM et l’échographie musculaire fœtale doivent être développées afin de mieux anticiper les besoins périnataux, préparer les familles et améliorer la prise en charge globale des patients.
Alicia COUDERT (Grenoble), John RENDU, Anthony MAINO, Julien FAURE, Marjolaine GAUTHIER, Cécile LACHAUD, Véronique SATRE, Radu HARBUZ, Charles COUTTON, Klaus DIETERICH
10:00 - 11:00 #49471 - P293 Le Système National des Données de Santé (SNDS): un outil de repérage des causes environnementales des troubles du spectre autistique.
P293 Le Système National des Données de Santé (SNDS): un outil de repérage des causes environnementales des troubles du spectre autistique.

Depuis 1998, une équipe mobile propose des consultations de génétique sur site dans 40 hôpitaux de jour et instituts médicoéducatifs de la région Ile de France accueillant des enfants et jeunes adultes atteints de troubles du neurodéveloppement (TND) et du spectre autistique (TSA) associés ou non à une déficience intellectuelle. L’équipe est constituée de médecins pédiatres généticiens, d’une conseillère génétique, de deux neuropsychologues et de deux coordinatrices. Les consultations ont lieu en présence des soignants de l’institution. L’unité mobile opère sous l’égide de la Fondation Elan Retrouvé dans le cadre d’une convention avec l’hôpital Necker. Ce nouveau mode d’exercice a permis de recenser des données anamnestiques et environnementales de près d’un millier de patients. Le séquençage de nouvelle génération a considérablement amélioré le rendement diagnostique des TND d'origine génétique, avec en moyenne 45 % de diagnostics génétiques dans la littérature. Dans notre cohorte, les anomalies cytogénétiques représentent 8,2% (dont la moitié de novo) et les causes monogéniques 31,2% (75% de novo). Tous les patients diagnostiqués présentaient un TSA atypique, syndromique et/ou déficitaire. La question de savoir si les cas non diagnostiqués résultent de facteurs environnementaux inconnus ou de causes génétiques méconnues reste ouverte. Les variants pathogènes non codants, les modifications épigénétiques et le mosaïsme somatique postzygotique sont autant de causes génétiques méconnues possibles. Les questionnaires anamnestiques de routine remplis lors des consultations mobiles ont permis de détecter des signaux faibles indiquant de possibles facteurs environnementaux dans la population étudiée1. L’accès au Système National des Données de Santé (SNDS) a permis de montrer que les enfants exposés au VIH et aux antirétroviraux in utero présentaient un risque plus élevé de TND d'origine multifactorielle2. Parmi d'autres signaux faibles détectés, figure la procréation médicalement assistée (PMA). Sur 601 patients atteints de TND suivis dans cette cohorte entre 2019 et 2025, 4,83% étaient issus d'une PMA contre 2,7% dans la population générale (INSEE 2020). Le SNDS devrait permettre de tester la pertinence de certains facteurs environnementaux à l’occasion de la détection de signaux faibles dans la population étudiée. La cohorte rétrospective du SNDS couvre 98,9 % de la population française. L’impact du niveau et de la durée d'exposition à ces facteurs environnementaux pourrait être évalué et ultérieurement testé in vitro. 1. Munnich, A. et al. Impact of on-site clinical genetics consultations on diagnostic rate in children and young adults with autism spectrum disorder. Mol. Autism 10, 33 (2019). 2. Collier, M. et al. Risk of Neurodevelopmental Disorders in Children Exposed to HIV and Antiretrovirals In Utero: A National Cohort Study in France. Clin. Infect. Dis. Off. Publ. Infect. Dis. Soc. Am. 81, 92–100 (2025).
Sylvia ROSE (Paris), Mathis COLLIER, Khawla ALJABALI, Moïse ASSOULINE, Jean-Marc TRELUYER, Arnold MUNNICH
10:00 - 11:00 #49753 - P297 Les microsatellites en population générale : création d’un catalogue de près de 800 000 loci à partir de la cohorte POPGEN pour améliorer le diagnostic génomique des maladies rares.
P297 Les microsatellites en population générale : création d’un catalogue de près de 800 000 loci à partir de la cohorte POPGEN pour améliorer le diagnostic génomique des maladies rares.

L’avènement du séquençage haut débit de génome a permis un recul significatif de l’impasse diagnostique dans les maladies rares. Malgré tout, près de la moitié des patients reste à ce jour sans diagnostic, notamment du fait de liens gènes-pathologie encore inconnus. Améliorer notre connaissance du génome humain et de ses variations en population générale est primordial pour faire reculer encore l’impasse diagnostique. C’est dans ce cadre que le projet POPGEN a vu le jour, qui consiste en la caractérisation génétique de plusieurs milliers d’individus de la population française issus de la cohorte Constances, avec entre autres le séquençage du génome pour 3 998 d’entre eux. Ces données vont permettre de mettre en place un catalogue de variations génétiques, allant des substitutions nucléotidiques aux variants structuraux, mais aussi les microsatellites. Les microsatellites, ou STRs (Short Tandem Repeat) sont des séquences répétées de 1 à 9 nucléotides et représentent 3% de notre génome. Certaines de ces expansions de nucléotides peuvent être responsables de pathologies. A ce jour plus de 60 pathologies concernées par ce phénomène ont été décrites, la plupart grâce au séquençage haut débit, et d’autres pathologies restent à découvrir. La démocratisation d’outils de recherche d’expansions de nucléotides à partir de données de séquençage courts et longs fragments permet aujourd’hui la détection de nouvelles expansions potentiellement impliquées dans des maladies rares. Le challenge est de les interpréter et pour ce faire, il faut pouvoir les comparer avec des données en population générale pour discriminer les simples polymorphismes des situations pathologiques. Grâce à l’utilisation combinée de deux outils, ExpansionHunter et GangSTR, nous avons pu génotyper près de 800 000 microsatellites sur les individus POPGEN. Ces données nous permettent de dresser un catalogue qui sera rendu disponible pour la communauté afin de mieux interpréter les variations identifiées chez les patients, mais également de mieux comprendre l’architecture génomique de ces séquences répétées, dans le but d’identifier des loci susceptibles d’être instables et de cibler la recherche de nouvelles bases moléculaires de maladies rares. Enfin, ce travail permettra de mieux caractériser la variabilité génétique des individus à l’échelle de la population française, et de pouvoir la comparer aux données issues d’autres projets européens de séquençage en population générale.
Kévin UGUEN (Brest), Gaelle LE FOLGOC, Anthony HERZIG, Emmanuelle GÉNIN, Study Group POPGEN
10:00 - 11:00 #49937 - P301 GenEFCCSS : Cohorte française dédiée à l’étude de la susceptibilité génétique aux cancers pédiatriques et aux effets tardifs des anticancéreux utilisés en pédiatrie.
P301 GenEFCCSS : Cohorte française dédiée à l’étude de la susceptibilité génétique aux cancers pédiatriques et aux effets tardifs des anticancéreux utilisés en pédiatrie.

Introduction. Plus de 80% des enfants atteints de cancer guérissent, mais souvent au prix de séquelles ou complications tardives retentissant sur la qualité de vie et cause de mortalité prématurée. Les analyses épidémiologiques menées dans les grandes cohortes de survivants à long terme de cancers pédiatriques telles que la cohorte française FCCSS ont permis d’estimer le rôle des traitements anticancéreux reçus dans la survenue de ces effets tardifs. D’’’autres facteurs, en particulier génétiques, sont susceptibles d’interagir avec les traitements et d’être associés à ces effets tardifs. Matériel et méthodes. La cohorte GenEFCCSS comprend 2673 survivants à 5 ans de cancer pédiatrique, disposant d’échantillons sanguins ou salivaires séquencés en génome complet avec la plateforme NovaSeq X+ Illumina, avec une profondeur moyenne de 30X. La cohorte présente un sex-ratio M/F de 1:1, un âge médian au diagnostic de 6 ans (IQR 2–12) et une durée médiane de suivi de 28 ans (IQR 19–36). Les tumeurs pédiatriques les plus fréquentes sont les tumeurs rénales (15 %), le neuroblastome (12 %) et le lymphome hodgkinien (8 %). 1 518 ont reçu une radiothérapie et 2 130 une chimiothérapie. 384 patients ont développé une seconde tumeur. Les fichiers bruts FASTQ ont été soumis à un prétraitement de qualité avec Fastp. Les analyses ont été réalisées via le pipeline nf-core/sarek pour la détection de variants constitutionnels. L’alignement a été effectué avec BWA-MEM2, le marquage des duplicats avec GATK MarkDuplicates, et l’appel de variants avec HaplotypeCaller, suivi d’un joint calling pour générer un fichier VCF de population final. L’annotation des variants a été réalisée à l’aide de la base ClinVar afin d’identifier les variants pathogènes et probablement pathogènes (P/LP) de 129 gènes de prédisposition au cancer. Résultats. 177 variants P/LP ont été identifiés dans les 129 gènes de prédisposition au cancer testés chez 253/2673 patients (9.5%), dont 105 dans des gènes à transmission dominante (n=125) et 72 dans des gènes à transmission récessive sans aucun cas homozygote (n=138). Chez les patients atteints d’un second cancer, une prédisposition génétique a été identifiée chez 30/131 cas diagnostiqués avant l’âge de 25 ans (23%), chez 17/188 cas diagnostiqués entre 25 et 45 ans (9%), et chez 10/36 cas diagnostiqués après 45 ans (27%). Conclusion La cohorte GenEFCCSS est une ressource essentielle pour étudier la susceptibilité génétique aux effets tardifs après traitement d’un cancer pendant l’enfance, et notamment à la survenue des seconds. Les premières analyses retrouvent un enrichissement en variants délétères dans des gènes prédisposant au cancer chez les patients ayant développé un premier cancer avant l’âge de 25 ans. Les analyses suivantes testeront les interactions entre la présence de ces variants et les traitements reçus pendant l’enfance sur le risque de développer un second cancer.
Ons HAMZAOUI (Paris), Delphine BACQ, Marion FRESQUET, Monia ZIDANE, Pauline HOARAU, Marc DELOGER, Anne BOLAND-AUGÉ, Anthony HERZIG, Nadia HADDY, Carole RUBINO, Lea GUERRINI, Christelle DUFOUR, Veronique MINARD, François DOZ, Hélène PACQUEMENT, Tiphaine ADAM-DE-BAUMAIS, Laura LENEZ, Chiraz EL-FAYECH, Hélène BLANCHÉ, Jean-François DELEUZE, Emmanuelle GÉNIN, Brice FRESNEAU, Florent DE VATHAIRE
10:00 - 11:00 #49732 - P309 Anticipation du règlement IVDR : retour d’expérience sur la mise en conformité d’un workflow de séquençage pangénomique short-read et d’analyse d’exome pour l’aide au diagnostic.
P309 Anticipation du règlement IVDR : retour d’expérience sur la mise en conformité d’un workflow de séquençage pangénomique short-read et d’analyse d’exome pour l’aide au diagnostic.

À moins de trois ans de la fin de la période transitoire du règlement IVDR, l’heure est à l’action : les laboratoires doivent se préparer à une refonte réglementaire qui bouleversera durablement le paysage du diagnostic génétique. La mise en application du Règlement (UE) 2017/746 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (IVDR), en vigueur depuis le 26 mai 2022, marque une évolution réglementaire majeure dans le domaine du diagnostic biologique. Remplaçant la directive 98/79/CE (IVDD), il vise à renforcer la sécurité des patients, la fiabilité des résultats et la transparence des dispositifs utilisés en laboratoire. Il impose des exigences accrues en matière de documentation technique, de validation clinique, de traçabilité et de surveillance post-commercialisation. L’article 5.5 du règlement IVDR encadre spécifiquement l’utilisation des tests développés en interne (Laboratory Developed Tests – LDT), en imposant aux laboratoires de biologie médicale (LBM) de justifier leur usage par rapport aux dispositifs commerciaux disponibles, tout en assurant une documentation rigoureuse et une gestion qualité conforme. La phase transitoire, s’étendant jusqu’en 2028 selon la classe de risque du dispositif (A à D), ne doit pas être interprétée comme une période de latence, mais comme une opportunité d’anticipation stratégique. En anticipation, le laboratoire Ouilab-Biosphère, membre actif du groupe des biologistes indépendants (LBI), a initié une démarche proactive en développant un workflow de séquençage pangénomique short-read (exome) humain conforme IVDR, applicable à toute indication clinique. L’objectif est de démontrer la faisabilité d’une mise en conformité réglementaire ainsi que de partager le retour d’expérience pour les autres acteurs du domaine. Le workflow mis en place couvre l’ensemble du processus, de l’échantillon d’ADN à l’interprétation biologique et au rendu du compte-rendu au prescripteur. L’outil Platomics, conforme aux recommandations du Medical Device Coordination Group (MDCG), notamment les guides MDCG 2022-8 et MDCG 2022-15, a été utilisé pour générer les documents nécessaires à la constitution du dossier technique IVDR. Ce support numérique facilite la traçabilité, la gestion des risques et la conformité documentaire, tout en s’intégrant dans une démarche qualité globale. L’approche retenue repose sur un workflow unique pour toutes les indications, avec une différenciation opérée au niveau de l’interprétation biologique. Cette stratégie permet une mutualisation des ressources, une simplification des processus qualité et une meilleure reproductibilité des analyses. Elle répond également aux exigences de l’article 10 du règlement IVDR concernant la démonstration de la performance clinique et analytique. Ce retour d’expérience vise à sensibiliser la communauté génétique française à l’urgence d’anticiper les obligations réglementaires en proposant une approche valide pour les analyses pangénomiques.
Edgar HORTA (Strasbourg), Tristan REY, Mathieu LAENG
10:00 - 11:00 #48940 - P313 Nouvelle méthode de séquençage à longue lecture dans les dystrophies myotoniques : vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.
P313 Nouvelle méthode de séquençage à longue lecture dans les dystrophies myotoniques : vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.

Les dystrophies myotoniques de type 1 (DM1) et 2 (DM2) sont des maladies génétiques complexes, caractérisées par une grande hétérogénéité clinique. La DM1 est causée par une expansion instable de triplets CTG pouvant atteindre jusqu’à 4000 répétitions. Bien qu’une corrélation entre la taille de l’expansion et la sévérité des symptômes soit observée, cette relation reste insuffisante pour expliquer à elle seule la variabilité phénotypique. D’une part, il est difficile de mesurer précisément les longues expansions par les méthodes classiques. D’autre part, plusieurs facteurs modulateurs contribuent également à cette variabilité, tels que la présence d’interruptions de type CCG et la mosaïque somatique. La DM2 est liée à une expansion instable de répétitions CCTG pouvant aller jusqu’à 11 000 répétitions. Cette expansion s’inscrit dans un motif complexe (TG)x(TCTG)y(CCTG)n, dont la composition varie d’un individu à l’autre. Comme pour la DM1, la caractérisation fine du locus DM2 reste difficile avec les outils diagnostiques actuels. Pour dépasser ces obstacles, nous avons appliqué des technologies de séquençage longue lecture sans amplification (PacBio et Oxford Nanopore) à l’ADN de patients DMs. La méthode PacBio, particulièrement robuste, permet de séquencer avec précision des expansions de plus de 1 000 répétitions, d’analyser leur composition nucléotidique, la mosaïque somatique ainsi que la méthylation des loci pathologiques. Nos premières analyses ont permis d’identifier une famille DM1 présentant une expansion composée à plus de 90 % de CCG, associée à une forme clinique atténuée. Ces interruptions CCG sont fortement méthylées, de même que les séquences flanquantes. Chez les patients DM2, nous avons mis en évidence une forte hétérogénéité génétique et la présence de TCTG de tailles variables en 5’ des CCTG. Ces travaux démontrent l’apport crucial du séquençage longue lecture pour affiner le diagnostic moléculaire, établir de nouvelles corrélations génotype-phénotype, et mieux comprendre les mécanismes responsables de la variabilité clinique interindividuelle.
Sonia LAMEIRAS, Eirini Maria LAMPRAKI, Duncan KILBURN, Tina ALAEITABAR, Ismail JAMAIL, Nicolas SERVANT, Sylvain BAULANDE, Sarah KINGAN, Sam HOLT, Valeryia GAYSINSKAYA, Guilherme DE SENA BRANDINE, David STUCKI, Badreddine Mohand OUMOUSSA, Hélène MADRY, Pierre-Yves BOELLE, Karim LABRECHE, Tanya STOJKOVIC, Guillaume BASSEZ, Denis FURLING, Geneviève GOURDON, Stéphanie TOMÉ (Paris)
10:00 - 11:00 #49046 - P317 Chimérisme post-greffe : le séquençage de 3e génération au service de la réactivité et de la précision.
P317 Chimérisme post-greffe : le séquençage de 3e génération au service de la réactivité et de la précision.

Introduction La quantification du chimérisme est essentielle après greffe allogénique et pour le suivi de la maladie résiduelle. Actuellement basée sur l’analyse des STR ou la qPCR, elle évolue grâce à l’émergence de technologies comme la digital PCR (dPCR) et le séquençage nouvelle génération (NGS). La dPCR offre une réponse rapide, mais reste peu adaptée aux séries, tandis que le NGS, compatible avec une organisation automatisée, ne convient pas aux situations urgentes. Objectif Cette étude évalue la première solution commerciale de quantification du chimérisme par séquençage de troisième génération (TGS, Nanopore) : la technologie ONtrack (EurobioGendx®), qui ambitionne d’unifier l’approche en série et en urgence avec un même panel de marqueurs. Matériel et méthode Quinze échantillons de contrôle qualité externe (EEQ) et 12 échantillons cliniques (sang total, moelle osseuse, tri cellulaire) de 4 patients greffés ont été analysés. Les quantifications de référence avaient été réalisées par qPCR, dPCR et NGS (LBMR chimérisme, EFS Marseille). La technologie ONtrack a été utilisée selon les recommandations du fabricant. Résultats Les résultats montrent une excellente corrélation avec les méthodes de référence. Un résultat unitaire est obtenu après 2 heures de séquençage, via un logiciel sécurisé permettant un import automatisé des données. Des tests de reproductibilité et de répétabilité mettent en évidence des coefficients de variation satisfaisants, confirmant la robustesse et la fiabilité de la méthode. La sensibilité analytique a été confirmée à 0,5 %, permettant la détection de faibles niveaux de chimérisme. Conclusion / Discussion En conclusion, ONtrack offre des performances analytiques comparables aux méthodes actuelles, avec un atout majeur : la possibilité de couvrir à la fois les situations d’urgence et les analyses en série avec un seul outil, adaptable aux laboratoires à forte ou faible activité.
Pascal PEDINI (Marseille), Sandrine MAIOLI, Nisem CHEROUAT, Agnès BASIRE, Coralie FRASSATI, Sandrine VISENTIN, Vincent BARLOGIS
10:00 - 11:00 #49093 - P321 La corrélation phénotype-génotype pousse les explorations et révèle pour la première fois une insertion de séquence Alu dans le gène CYP21A2 impliqué dans le déficit en 21-hydroxylase.
P321 La corrélation phénotype-génotype pousse les explorations et révèle pour la première fois une insertion de séquence Alu dans le gène CYP21A2 impliqué dans le déficit en 21-hydroxylase.

Introduction La forme classique de déficit en 21-hydroxylase (FC-D21), maladie autosomique récessive, se définit par un déficit en cortisol +/- aldostérone et un excès d’androgènes induisant une virilisation des organes génitaux externes (OGE) des individus 46,XX. Le diagnostic est confirmé par génotypage du gène CYP21A2 habituellement analysé par séquençage Sanger (recherche de variants ponctuels) et MLPA (recherche d’anomalie du nombre de copies). Observation Nous rapportons le cas d’un enfant 46,XX qui présentait une virilisation des OGE à la naissance et un bilan hormonal réalisé à H3 de vie (17OH-Progesterone augmentée à 14.6 ng/ml, ACTH augmentée à 215 pg/ml, delta4-androstènedione augmentée à 15.1 ng/ml, testostérone augmentée à 4.6 ng/ml) permettant de suspecter une FC-D21. Seul un variant pathogène hétérozygote (hérité de la mère) a été retrouvé par les techniques habituelles d’analyses moléculaires (prélèvement paternel non disponible). Une analyse complémentaire par technique NGS short-read (NextSeq500, Illumina) n’a initialement pas identifié de deuxième variant pathogène. Quelques années plus tard, l’analyse du prélèvement paternel a pu être réalisée. Celle-ci retrouvait une discrète séquence chevauchante en Sanger, pouvant être prise à tort pour du bruit de fond, et des pertes d’alignement de lectures en NGS short-read faisant suspecter un réarrangement au niveau de l’intron 2. Une étude par TOPO cloning, technique permettant d’isoler l’allèle portant le réarrangement afin d’en déterminer la séquence précise après séquençage Sanger, a permis d’identifier une séquence insérée de 289 pb. Le BLAST de cette séquence a montré qu’il s’agissait d’un élément transposable de la sous-famille AluYb8. La ré-interrogation des données NGS short-read de l’enfant retrouvait bien des pertes d’alignement de lectures dans la même région. Une PCR long range suivie du séquençage long-read (LRS) (MinION) réalisé a posteriori chez l’enfant a permis de visualiser directement la séquence insérée provenant du père sur un allèle et le variant pathogène provenant de la mère sur l’autre allèle. Un impact de l’insertion d’Alu sur l’épissage est prédit in silico et est en cours d’étude par minigène. Discussion Le phénotype évocateur d’une FC-D21 a permis d’approfondir les investigations moléculaires et d’identifier pour la première fois une insertion d’Alu dans le gène CYP21A2 comme responsable de déficit en 21-hydroxylase. La caractérisation précise de cet évènement est primordiale pour poser le diagnostic chez l’enfant mais aussi pour pouvoir proposer un conseil génétique dans la famille ainsi qu’un diagnostic prénatal au couple en cas de nouvelle grossesse. Le LRS apparaît être un outil essentiel pour repérer plus facilement ce type d’évènement difficilement visible par séquençage Sanger, tout en phasant les variants sans la nécessité d’étudier les parents. Le LRS améliore ainsi le rendement diagnostique et la rapidité de l’étude moléculaire du gène CYP21A2.
Jordan TEOLI (Lyon), Delphine MALLET, Alexandre JANIN, Florence ROUCHER-BOULEZ, Sylvie NIVOT-ADAMIAK, Rita MENASSA
10:00 - 11:00 #49252 - P325 L’analyse d’images histologiques de tumeurs du sein par intelligence artificielle prédit le statut ATM des patientes.
P325 L’analyse d’images histologiques de tumeurs du sein par intelligence artificielle prédit le statut ATM des patientes.

L’inactivation bi-allélique constitutionnelle du gène ATM (Ataxia Telangiectasia Mutated) est responsable de l’ataxie-télangiectasie (A-T). Les patients souffrant de cette maladie ont un risque accru de cancer et sont particulièrement radiosensibles. Au niveau cellulaire, la déficience d’ATM est associée à une forte instabilité génomique. On estime que 0,5 à 1% de la population est hétérozygote pour un variant pathogène (VP) d’ATM. Les porteuses hétérozygotes d’un VP d’ATM ont un risque accru de développer un cancer, notamment un cancer du sein, le plus souvent luminal (RO+) sans aucune caractéristique histologique ne permettant de les distinguer des tumeurs survenant dans un contexte sporadique. Notre objectif était d’évaluer si l’analyse des lames histologiques digitalisées (LHD) de carcinome mammaire par une approche d’apprentissage profond permet de prédire le statut ATM des patientes et d’identifier leurs caractéristiques histologiques. La série de découverte est composée de LHD de cancers luminaux de deux patients A-T, de 44 porteuses hétérozygotes pour un VP d’ATM (N=58 LHD), et de 51 non porteuses (N=129 LHD) inclus dans les études épidémiologiques françaises GENESIS et CoF-AT2. Les résultats ont été répliqués dans une série de tumeurs de patientes incluses dans d’autres études menées par nos collaborateurs du consortium international ENIGMA (19 porteuses d’un VP d’ATM et 22 non porteuses). Le modèle utilisé est celui développé par Lazard et coll. (Cell Rep Med. 2022) pour prédire la signature HRD (Homologous recombination deficiency) des cancers du sein luminaux de porteuses d’un VP de BRCA1 ou BRCA2 à partir des lames de coupes histologiques de leur tumeur. Dans la série de découverte, le modèle entraîné prédit le statut ATM avec une aire sous la courbe (AUC) de 0,90 [IC95% : 0,85-0,95] et une précision équilibrée de 0,80 [IC95% : 0,72-0,88]. Dans la série de réplication, l’AUC est de 0,85 [IC95% : 0,70-1,00] et la précision de 0,67 [IC95% : 0,51-0,83]. Notre approche a également permis de mettre en évidence des caractéristiques histologiques prédictives des tumeurs de porteurs d’un VP ATM : ces tumeurs présentent souvent des cellules carcinomateuses non cohésives, comme observées dans les carcinomes lobulaires infiltrants, et une infiltration dense de lymphocytes, reflétant un micro-environnement enrichi en cellules immunitaires. Ainsi, l’analyse par apprentissage profond de LHD permet de prédire le statut ATM des patientes et d’identifier des caractéristiques histologiques de ces tumeurs. Comprendre le lien biologique entre le phénotype observé et l’inactivation d’ATM est en cours. Identifier ces tumeurs ATM au moment du diagnostic est une première étape vers une médecine de précision personnalisée pour les femmes concernées et pourrait permettre d’adapter le suivi clinique des membres de leur famille si des recommandations de prise en charge spécifiques pour les porteurs d’un VP d’ATM sont définies.
Nicolas VIART (Paris), Lucie THIBAULT, Tristan LAZARD, Séverine EON-MARCHAIS, Yue JIAO, Laetitia FUHRMANN, Dorothée LE GAL, Eve CAVACIUTI, Marie-Gabrielle DONDON, Juana BEAUVALLET, Marina DE BROT, Joanne NGEOW, Soo-Hwang TEO, Maria ISABEL ACHATZ, Elizabeth SANTANA DOS SANTOS, Fergus J. COUCH, Dominique STOPPA-LYONNET, Melissa C. SOUTHEY, Anne VINCENT-SALOMON, Thomas WALTER, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
10:00 - 11:00 #49306 - P329 RNA-based Intelligent Algorithm (RNIA) : un modèle de machine learning pour prédire des signatures spécifiques d'expression génique en RNAseq.
P329 RNA-based Intelligent Algorithm (RNIA) : un modèle de machine learning pour prédire des signatures spécifiques d'expression génique en RNAseq.

Dans le cadre des pathologies rares, la difficulté à identifier un gène responsable pour établir un diagnostique définitif reste une problématique majeure, malgré les avancées réalisées dans l'étude et les applications de la génomique humaine à visée diagnostique. Pour pallier à cela, certaines approches de machine learning reposant sur des algorithmes de classification ont été mises en œuvre avec succès. Ces méthodes permettent d’orienter le diagnostic d’un patient parmi plusieurs pathologies rares, en s’appuyant notamment sur des signatures spécifiques issues de données "omiques", comme la méthylation de l’ADN (Aref-Eshghi et al., 2018; Sadikovic et al., 2021). Dans cette optique, nous proposons une approche bioinformatique similaire, fondée sur l’analyse de profils d’expression génique obtenus par RNAseq. L’objectif est d’entraîner des algorithmes à partir d’échantillons provenant de patients dont le diagnostic est connu. Il s’agit de créer un modèle capable d’associer un profil d’expression à une pathologie spécifique, plus précisément à la diminution ou l'absence d'expression d'un gène. Une fois entraîné, l’algorithme est capable de proposer, pour un échantillon dont l’origine pathologique est incertaine, une orientation diagnostique fondée sur une score de similarité transcriptomique avec des cas déjà caractérisés auxquels il a été confronté. Ainsi, cette méthode pourrait significativement accélérer et affiner le processus diagnostique, en particulier dans les situations où les données cliniques ou génétiques classiques s’avèrent insuffisantes pour établir un diagnostic définitif. À titre de preuve de concept, nous avons utilisé des données brutes de RNAseq dans lesquelles l’expression du facteur de transcription TCF4 est altérée ou supprimée, mimant le déficit observé dans le syndrome de Pitt-Hopkins, ou encore celle des cofacteurs CBP et EP300, impliqués dans le syndrome de Rubinstein-Taybi. Après traitement et normalisation, nous avons testé plusieurs types d’algorithmes avec ces données. Les meilleurs résultats ont permis une classification des échantillons dont l'expression de TCF4 est altérée ou CBP/EP300 avec une précision et un score de "recall" médians supérieurs à 0.8 pour les 2 cibles. Nous prévoyons également d’évaluer les performances de cette approche sur d’autres pathologies rares liés à une déficience d'expression d'un gène. Il sera notamment nécessaire de tester cette approche avec des données supplémentaires pour évaluer plus précisément les capacités du modèle en conditions réelles. Cependant, l'un des principaux défis réside dans la disponibilité limitée de données transcriptomiques, inhérente à la rareté des pathologies étudiées, et limitant l'entraînement et la validation robuste des modèles prédictifs. Malgré cela, l’approche algorithmique développée dans cette étude constitue un outil prometteur pour l’aide au diagnostic dans le contexte des maladies rares.
Valentin VAUTROT (Dijon), Clarisse BOCHÉ, Anthony AUCLAIR, Théo SERRALTA, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
10:00 - 11:00 #49364 - P333 Long-read HiFi genome sequencing resolves recurrent Alu-mediated deletions in TANGO2 deficiency disorder.
P333 Long-read HiFi genome sequencing resolves recurrent Alu-mediated deletions in TANGO2 deficiency disorder.

Background: TANGO2 deficiency disorder (TDD, MIM 616878) is a rare autosomal recessive condition with early-childhood onset, caused by biallelic pathogenic variants in TANGO2. TDD presents with global neurodevelopmental delay, seizures, dystonia, and hypothyroidism. Affected individuals may also undergo life-threatening episodic metabolic crises marked by acute neurological deterioration, rhabdomyolysis, and ventricular arrhythmias. Recurrent TANGO2 deletions account for the majority of TDD cases (58.2%), with the most common deletions involving exons 3-9 (49.3%) and exons 4-6 (5.5%). Although NGS remains a cornerstone of rare disease diagnosis, its standard pipelines may fail to detect certain SVs, particularly within highly repetitive sequences. This study reports the identification of TDD in two unrelated families using long-read HiFi genome sequencing (GS), which uncovered homozygous deletions missed by standard-of-care short-read exome sequencing. Methods: Long-read HiFi GS was performed on blood-derived genomic DNA using the SMRTbell Express Template Prep Kit 3.0 (Pacific Biosciences). Samples were sequenced on the Revio system (30X coverage), aligned to GRCh38 assembly, and analyzed with Via™ software (Bionano Genomics) for SNVs and structural variants (SVs). Results: Homozygous deletions spanning exons 3-9 in Family 1 (~33.82 kb) and exons 4-6 in Family 2 (~9.40 kb) were identified. These recurrent deletions resulted from genomic recombination between an Alu element and distinct retrotransposon subclasses: ERV1 in Family 1 and L1MB8 in Family 2. The lack of extended homology at breakpoint junctions, deletion sizes, and the dense repetitive genomic context support a replication-based rearrangement mechanism, most consistent with fork stalling and template switching or microhomology-mediated break-induced repair (FoSTeS/MMBIR). The divergent ancestries of reported families, the repetitive architecture of TANGO2, and previously documented deletions exhibiting non-identical breakpoints, further supports independent events rather than a founder effect. Conclusion: This study highlights the diagnostic value of long-read HiFi GS for detecting SVs in repetitive regions overlooked by standard NGS and enabling base-pair level breakpoint characterization. It provides the first evidence of Alu-mediated recombination causing recurrent TANGO2 deletions. These results suggest that TDD prevalence may be underestimated due to undetected SVs. Therefore, visual inspection of the TANGO2 locus should be considered in individuals presenting with the characteristic combination of neurodevelopmental delay or epilepsy, hypothyroidism and episodes of acute metabolic decompensation when standard NGS remains inconclusive, to detect false-negative results. These results echo findings from the SOLVE-RD initiative, in which long-read HiFi GS provided a genetic diagnosis in 11.8% of previously unsolved families and revealed additional candidate SVs in 5.4%.
Quentin SABBAGH (Montpellier, Pays-Bas), Felipe VILLA-TOBÓN, Zahra KAZEMI, Laura LENTINI, Marie-Emmanuelle DILENGE, Daniela BUHAS, Tomi PASTINEN, Isabelle THIFFAULT, Geneviève BERNARD
10:00 - 11:00 #49528 - P337 Evaluation de l’apport des grands modèles de langages (LLM) pour le diagnostic génétique: application au syndrome de Bardet-Biedl.
P337 Evaluation de l’apport des grands modèles de langages (LLM) pour le diagnostic génétique: application au syndrome de Bardet-Biedl.

Le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est une maladie rare à transmission autosomique récessive. Classée parmi les ciliopathies, elle se caractérise par une atteinte multisystémique touchant de façon variable de nombreux organes (l’œil, le tissu adipeux, les membres, le rein, le cerveau…). À ce jour, plus de 26 gènes BBS expliquent environ 80-90 % des cas diagnostiqués. Le processus diagnostique chez les patients atteints de maladies rares est souvent marqué par une errance diagnostique au niveau clinique en raison de la complexité des chevauchements phénotypiques ou au niveau moléculaire avec la difficulté de classer les variants. L'application de l'intelligence artificielle (IA) en santé est en pleine évolution pour analyser des ensembles de données complexes. L'objectif est d'améliorer la prise de décision et à terme d'automatiser des processus complexes qui nécessitent pour l'instant l'expertise humaine. Dans ce contexte, les grands modèles de langage (LLM), basés sur l'architecture Transformer, traitent les données textuelles à l'aide d'un mécanisme d'attention en les pondérant et en intégrant des dépendances à longue portée. Grâce au calcul de vecteurs sous forme de matrices et aux puissances des cartes graphiques, les textes sont traités en entiers simultanément permettant une compréhension efficace et plus naturelle. Nous avons étudié la capacité d'interprétation et de raisonnement des LLM. Deux agents utilisant le modèle français Mistral8x7B ont été développés en Python 3 et exécutés dans l’environnement CUDA dans un Docker dédié sur un système Linux. L'agent clinique propose des diagnostics différentiels basés sur les signes cliniques, et l'agent génétique évalue la pathogénicité des variants génétiques. Dans le respect des données de santé, ces modèles ont été exécutés sur une machine isolée disposant d’un processeur graphique puissant (Nvidia RTX A6000). Sur une cohorte de 846 patients suspectés d’un BBS, dont les signes cliniques sont recueillis sur un formulaire standardisé et codés informatiquement via une ontologie (HPO), un diagnostic différentiel (5 hypothèses hiérarchisées) pour chacun des patients est automatiquement effectué par l’IA. Les différentes versions de Mistral8x7B ont été évaluées sur deux méthodes de prompts (zero-shot et chain-of-thought). Parmi ces 846 patients, certains ont un diagnostic moléculaire de certitude BBS (428 vrais positifs) ou un autre gène (118 vrais négatifs) et d’autres n’ont pas encore de diagnostic établis. L’évaluation du meilleur modèle indique 92% de sensibilité pour le Top 1 des propositions et une précision de 85%. Les résultats montrent que les LLM sont des solutions d’aide au diagnostic intéressantes et efficaces (90 secondes par patient). Un entrainement spécifique (fine tuning) devrait permettre d’améliorer encore les résultats. Les performances seront comparées aux modèles plus classiques telles que la régression logistique multivariée ou les méthodes random forest.
Medhi EL ALAOUA, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Aurélie GOURONC, François SÉVERAC, Samuel NICAISE, Julie THOMPSON, Hélène DOLLFUS, Antony LE BÉCHEC, Jean MULLER (Strasbourg)
10:00 - 11:00 #49798 - P341 Le défi du suivi des contrôles dans un laboratoire de séquençage à très haut débit pour le diagnostic : mise en place des protocoles et outils de suivi à AURAGEN.
P341 Le défi du suivi des contrôles dans un laboratoire de séquençage à très haut débit pour le diagnostic : mise en place des protocoles et outils de suivi à AURAGEN.

Introduction: AURAGEN, laboratoire de Biologie Médicale issu du Plan France Médecine Génomique 2025 a une activité dédiée au séquençage très haut débit pour les patients atteints de maladies rares et de cancers. Cette activité, nouvelle dans le domaine de la médecine génomique, a nécessité le développement de nouveaux outils et protocoles, notamment dans le suivi de l’activité, la mise en place de contrôles et d’indicateurs. Méthodes / Organisation: Un suivi des performances du laboratoire a été établi, avec les EEQ, CIL et CIQ, mais aussi run par run, à partir des séquençages des patients. Les métriques de qualité les plus pertinentes ont été recensées, de l’extraction des acides nucléiques au post-alignement. Les outils statistiques permettant d’analyser la variabilité des métriques, ont été mis en place, en tenant compte des conditions environnementales, matériels et humaines. Un outil interne de suivi du contrôle qualité a été développé afin de centraliser et d’automatiser l’évaluation des performances au laboratoire. Des modules interactifs de visualisation permettent d’explorer des statistiques descriptives, des tendances temporelles et des modélisations par splines. Ces modules permettent non seulement de détecter des dérives de performances mais également une comparaison intra séquenceurs/robots. Un système de gestion des alertes a été ajouté pour mettre en évidence les anomalies et faciliter la mise en place d’actions correctives. Résultats Des plans de contrôles internes et un dashboard ont été établis concernant les métriques de qualité à suivre; ils permettent un suivi longitudinal de ces dernières. Seize critères ont été retenus en MR,9 pour le WGS et le WES KC, 7 pour le RNAseq en KC. Selon les métriques, le suivi a été planifié pour des ADN ou ARN de référence ou pour l’ensemble des dossiers séquencés au laboratoire. Les métriques de qualité sont décrites à l’aide de statistiques usuelles (moyennes, médianes, quartiles…) et représentées par des graphiques standards. Les tendances temporelles sont modélisées par des splines, permettant de détecter dérives et valeurs extrêmes. La périodicité du suivi, les seuils d’alerte et des seuils critiques ont été définis, ainsi que 3 niveaux de contrôles: métriques critiques avec des seuils d’alerte ; métriques dont la variation est surveillée et métrique utilisée pour expliquer un dysfonctionnement observé. Le système de suivi et de management des erreurs a ensuite été éprouvé à l’aide de données des 2 dernières années. Conclusion, Perspectives: L’intégration des analyses génomiques et transcriptomiques à très haut débit dans l’activité d’un laboratoire de Biologie médicale nécessite de mettre en place des nouveaux outils de suivi de qualité, et de suivi des dérives et écarts. Cette expérience du laboratoire AURAGEN illustre la faisabilité et les évolutions technologiques et organisationnelles nécessaires pour implémenter les analyses à très haut débit en oncologie et dans les maladies rares.
Estelle CHAMPION, Anne THOMAS, Joanna PAUTONNIER, Olivier CHENAVIER, Alain VIARI, Christine VINCIGUERRA, Pascal ROY, Carole FERRARO-PEYRET (Lyon), Auragen CONSORTIUM
10:00 - 11:00 #49922 - P345 Analyse des séquences répétées du génome par méthode long reads appliquées aux néphropathies tubulo-interstitielles autosomiques dominantes associées à MUC1.
P345 Analyse des séquences répétées du génome par méthode long reads appliquées aux néphropathies tubulo-interstitielles autosomiques dominantes associées à MUC1.

Introduction : Les néphropathies tubulo-interstitielles autosomiques dominantes associées à MUC1 sont caractérisées par des variations situées dans une région de répétitions en tandem à nombre variable (VNTR), rendant leur détection difficile via les méthodes classiques de séquençage en short reads. L’utilisation d’outils bioinformatiques dédiés (comme VNTyper, SharkVNTyper) permet de dépister la présence du variant 27dupC, variant le plus fréquemment décrit. Cependant, une méthode confirmatoire (Snapshot PCR ciblée) est nécessaire et la performance de détection des autres variants n'a pas été évaluée. . Le but de ce travail est d’évaluer l’utilisation du séquençage long read Nanopore, dans la détection des variants situés au sein du VNTR de MUC1. Méthodes : Nous avons testé deux méthodes de séquençage long read via Nanopore : une reposant sur une analyse ciblée par long range PCR, et une par adaptive sampling utilisant un panel in silico de 404 gènes décrits comme étant associé à une néphropathie ou le génome entier. Par LR-PCR, l’intégralité du gène MUC1 est amplifié. Les lectures sont alignées sur un fichier de référence de séquences de MUC1 de différentes tailles, permettant de dégager deux groupes de lectures correspondant aux deux allèles. En adaptive sampling, les lectures de séquençage correspondant à la région de MUC1 sont haplotaggées et une séquence consensus par haplotype est réalisée. Ces séquences sont alignées sur génome de référence T2T. Résultats : Par PCR, parmi 36 patients analysés, les résultats sont concordants avec les résultats de Snapshot PCR 27dupC pour 35 patients. Pour le dernier patient, le variant 28dupA a été mis en évidence par PCR ; ce variant n’est pas recherché par Snapshot . En adaptive sampling, le variant 27dupC présent chez 4/4 individus contrôle positif a bien été retrouvé. Le variant a également été retrouvé chez une patiente avec forte suspicion clinique mais avec Snapshot PCR négative. La négativité de la Snapshot PCR est probablement liée à la présence d'un autre variant entrainant un allèle drop out. De plus, l’utilisation de séquençage long read permet de déterminer le nombre de VNTR pour chaque allèle et de localiser la position du variant au sein du VNTR, ce qui était impossible par les méthodes utilisées jusqu’à présent. Conclusion : Le séquençage long read permet la détection de variants pathogènes au sein du VNTR de MUC1, impliqués dans la néphropathie tubulo-interstitielle autosomique dominante, avec une sensibilité qui semble meilleure que par la technique de référence en France jusqu’à présent. De plus, cette méthode permet d’obtenir des informations complémentaires (taille du VNTR, localisation du variant frameshift, méthylation), pour lesquelles la corrélation génotype/phénotype est à effectuer.
Ilias BENSOUNA (Paris), Xavier VANHOYE, Jimmy PERROT, Nadhir YOUSFI, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #49335 - P349 Foetopathologie et génétique : quand la piste de l’escargot mène au diagnostic d’une dysplasie de Schneckenbecken par identification en exome d’un nouveau variant faux-sens du gène SLC35D1.
P349 Foetopathologie et génétique : quand la piste de l’escargot mène au diagnostic d’une dysplasie de Schneckenbecken par identification en exome d’un nouveau variant faux-sens du gène SLC35D1.

Introduction Le diagnostic de chondrodysplasie létale est établi sur signes d’appel échographiques dans 99% des cas. L’évaluation clinique ou fœtopathologique et l’analyse génétique affinent le diagnostic nosologique. Parmi les chondrodysplasies létales, le groupe hétérogène des dysplasies spondylodysplastiques sévères (SSDD) associe micromélie, thorax étroit et platyspondylie. Nous rapportons le cas d’un fœtus atteint d’une SSDD extrêmement rare, porteur homozygote d’un nouveau variant faux-sens pathogène du gène SLC35D1. Cas clinique Il s’agit de la première grossesse d’un couple apparenté. L’échographie du 1er trimestre révèle un œdème diffus, une micromélie et un thorax étroit, évoquant une chondrodysplasie létale et motivant une trophocentèse à visée génétique. Les analyses par PCR aneuploïdies, FISH du chromosome X, caryotype et CGH-array sont normales. L’évolution montre une macrocrânie, une absence de cavité septale et des intestins hyperéchogènes, orientant le couple vers une interruption médicale de grossesse réalisée au terme de 16 SA. Les radiographies post-mortem mettent en évidence des os longs très courts, des métaphyses larges, une platyspondylie sévère et des os iliaques hypoplasiques avec une projection médiane en forme d’escargot. L’examen fœtopathologique confirme les signes échographiques, décrit une dysmorphie faciale et une fente médiane du palais postérieur. Le diagnostic de dysplasie de Schneckenbecken (SBD) est évoqué. L'aspect histologique fémoral complète l'examen et retrouve des anomalies cartilagineuses très en faveur du diagnostic. Le séquençage de l’exome sur culture de villosités identifie le variant SLC35D1 NM_015139.3:c.972C>G p.(Ser324Arg) à l’état homozygote, hérité des deux parents. Ce variant est absent des bases de données d’individus contrôles et de sujets atteints. Il affecte un résidu très conservé et est prédit pathogène par l’ensemble des logiciels (CADD=26,9). Ces éléments, associés au caractère très évocateur des radiographies, nous ont permis de classer ce variant comme probablement pathogène. Discussion La SBD est une dysplasie ostéochondrale létale et très rare, de transmission autosomique récessive. Elle peut être suspectée en anténatal devant des os longs courts, un thorax étroit, une fente palatine et un œdème sous-cutané. L’aspect radiographique en escargot des ailes iliaques lui donne son nom. La SBD est liée à la présence de variations bi-alléliques majoritairement tronquantes dans le gène SLC35D1, qui code un transporteur de sucres nucléotidiques essentiel à la synthèse des protéoglycanes de la matrice cartilagineuse. À ce jour, une dizaine de variants seulement ont été rapportés dans la SBD, dont quatre variants faux-sens, associés aussi bien à des formes létales classiques qu’à des formes viables de type “SBD-like”. Notre observation enrichit la description moléculaire de la SBD et confirme à ce jour l’absence de corrélation entre la nature ou la localisation du variant et le phénotype.
Johanne PIOTROWSKI (Strasbourg), Pauline LE VAN QUYEN, Monique KOHLER, Marie-Laure LEGRIS, Emmanuelle GINGLINGER, Alexandra SAUVIGNON, Odile NULLANS, Claire FEGER, Nadège CALMELS
10:00 - 11:00 #49473 - P353 Variants frameshift C-terminaux de FGFR1 : confirmation d’une nouvelle cause de Dysplasie Epiphysaire Multiple.
P353 Variants frameshift C-terminaux de FGFR1 : confirmation d’une nouvelle cause de Dysplasie Epiphysaire Multiple.

Les dysplasies épiphysaires multiples (DEM) constituent un groupe hétérogène de pathologies osseuses caractérisées par un retard d’ossification des épiphyses, des douleurs articulaires précoces, une arthrose prématurée et une petite taille modérée. Les principaux gènes impliqués concernent le développement du cartilage et de l’os (COMP, MATN3, COL9A1-3, CANT1, SLC26A2). L’implication de FGFR1 dans les DEM a été proposée en 2020, avec la description d’un variant frameshift de novo localisé dans l’exon terminal. Nous rapportons ici une cohorte internationale de 13 patients porteurs de variants frameshift C-terminaux de FGFR1, issus de deux familles (3 cas et 9 cas respectivement) ainsi que le patient précédemment publié. Tous présentent une DEM sans atteinte vertébrale, avec un début des symptômes entre 3 et 13 ans et une pénétrance complète. Le genu valgum est quasi constant, et la majorité des patients ont subi plusieurs interventions chirurgicales. Une petite taille modérée est retrouvée en majorité, et un hypogonadisme hypogonadotrope est retrouvé dans environ la moitié des cas. Dans les trois familles, les variants entraînent la même élongation C-terminale de 164 acides aminés, générant une néostructure sans homologie connue mais suggérant un possible effet antimorphe. Ces résultats confirment FGFR1 comme nouveau gène de DEM et précisent le spectre clinique associé, ouvrant la voie à des perspectives fonctionnelles et diagnostiques nouvelles.
Marion AUBERT-MUCCA (Toulouse), Roberto MENDOZA LONDONO, Valerie CORMIER-DAIRE, Thomas EDOUARD, Olivier PATAT, Hannah FAGHFOURY, Josh SILVER, Renaud TOURAINE, Philippe CAMPEAU, Alban ZIEGLER
10:00 - 11:00 #49678 - P357 Apport du séquençage du génome entier dans la maladie des exostoses multiples.
P357 Apport du séquençage du génome entier dans la maladie des exostoses multiples.

La maladie des exostoses multiples, caractérisée par la présence d’ostéochondromes, est une cause fréquente de consultation de génétique. Il s’agit d’une ostéochondrodysplasie d’origine génétique, de transmission autosomique dominante, en rapport avec des variants mono-alléliques des gènes EXT1 # 133700 ou EXT2 # 133701. Une analyse moléculaire est fréquemment proposée afin de confirmer le diagnostic qui est clinico-radiologique. 30 patients sont analysés par an dans cette indication sur notre panel dédié aux atteintes lytiques / condensantes / proliférations anarchiques du tissu osseux, par séquençage haut débit (NextSEq-500 Illumina). Une cause moléculaire est identifiée dans plus de 95% des cas. Nos résultats sont discutés en réunion clinico-biologique afin de confronter le résultat moléculaire au phénotype. Lorsque qu’aucun variant pathogène ou probablement pathogène n’est identifié chez un patient présentant un phénotype typique, une étude par séquençage de génome entier est proposée dans le laboratoire SeqOIA, via le PFMG 2025. Cette étude a permis d’identifier la cause moléculaire pour 3 patients: - Le 1er patient (46 ans) présente une forme sévère de la maladie avec de nombreuses exostoses ayant un retentissement douloureux et fonctionnel. Plusieurs exostoses ont bénéficié d’une exérèse chirurgicale. Une inversion de novo du chromosome 8 avec un point de cassure dans l’intron 1 du gène EXT1 a été identifiée. - Le 2eme patient (20 ans) présente une forme modérée de la pathologie caractérisée par la présence de plusieurs exostoses sur le fémur et le tibia gauche, dont une a nécessité une intervention chirurgicale. L’étude moléculaire a montré une insertion de 4 nucléotides de novo en mosaïque (VAF dans le sang à 9%, 5 reads variants/58) dans l'exon 1/11 du gène EXT1. Cette variation c.427_430dup, p.(Tyr144PhefsTer46), est prédite pour être responsable d’un décalage du cadre de lecture avec apparition d’un codon stop prématuré. - La 3eme patiente (15 ans) présente plusieurs exostoses ayant nécessité une intervention chirurgicale (exérèse d’exostoses au niveau des 2 avant-bras, du membre inférieur droit, des côtes et d’une vertèbre cervicale), en raison de conséquences douloureuses et fonctionnelles. Elle est porteuse d’une insertion dans l'exon 1 du gène EXT1. Cette insertion est survenue de novo et correspond à l'insertion d'une séquence Alu (probablement AluYb8) d’environ 300 pb au sein de l'exon 1 de EXT1, ayant pour conséquence possible la synthèse d'une protéine EXT1 anormale ou l'absence de synthèse de cette protéine. Ces observations soulignent l’importance de la discussion clinico-biologique pour les patients dont l’analyse moléculaire est non conclusive afin d’évaluer la pertinence de la poursuite des investigations. Le séquençage du génome est souvent réalisé dans ces situations et permet de mettre en évidence des variants non détectables par panel.
Sophie MONNOT (paris), Maelle CHARPIE, Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Solenne FISSON, Perrine BRUNELLE, Briand AUDREY, Julie STEFFANN
10:00 - 11:00 #49977 - P361 Expansion du spectre phénotypique et moléculaire du syndrome de Bruck.
P361 Expansion du spectre phénotypique et moléculaire du syndrome de Bruck.

Introduction : Le syndrome de Bruck est une maladie ultra-rare (<50 cas décrits), caractérisée par l’association dès la naissance d’une fragilité osseuse et de rétractions articulaires, classiquement associé à FKBP10 (BRKS1, MIM 259450) ou PLOD2 (BRKS2, 609220). Nous rapportons les données de 12 patients, permettant d’étendre le spectre clinico-moléculaire et rechercher des corrélations génotype-phénotype, en incluant notamment des variations pathogènes inédites de COL1A1 et COL1A2. Méthodes : Nous avons inclus des patients présentant l’association d’une fragilité osseuse et de rétractions articulaires congénitale, suivis dans le CRMR MOC. Ils ont tous bénéficié du panel NGS fragilité osseuse et/ou un séquençage génomique complet (plateformes de génétique moléculaire de Necker et du laboratoire SeqOIA). Résultats : La cohorte comprend 12 patients (11 garçons et seulement 1 fille), avec 7 cas familiaux et 5 cas isolés. Le diagnostic moléculaire a été confirmé à 20 mois en moyenne. Dix ont eu au moins une fracture (dont 50 % néonatale), touchant surtout tibias, côtes, fémurs et humérus. Les contractures touchent principalement pieds, hanches et genoux. Quatre patients (1/3) ont des complications cervicales sévères avec impression basilaire. Des complications respiratoires sont retrouvées chez 4 patients (1/3) et deux patients (16%) sont toujours trachéotomisés à l’âge de 18 ans. Aucun n’est autonome à la marche mais tous ont un développement cognitif parfait. Les signes associés à l’ostéogenèse imparfaite (dentinogenèse imparfaite, sclérotiques bleutées et surdité) sont présents chez 2 patients. Les radiographies montrent une cyphoscoliose progressive (66 %) et une protrusion acétabulaire sévère (42 %). Nous avons identifié des variants bialléliques dans PLOD2 (17 %) et FKBP10 (50 %), ainsi que, pour la première fois, des variants monoalléliques dans COL1A1 et COL1A2 (33 %). Les patients COL1A1/A2 présentent tous : dentinogenèse imparfaite, sclérotiques bleutées et surdité, signes absents chez les patients FKBP10 et PLOD2 ; ils avaient également plus de fractures (moyenne 16,5). Les patients PLOD2 montraient une fragilité sévère, avec complications respiratoires précoces et impression basilaire marquée. Les patients FKBP10 avaient moins de fractures mais une allodynie et des déformations progressives sévères. Un patient COL1A1 a une atteinte respiratoire sévère, sans cause moléculaire associée identifiée en génome. Conclusion : Nous rapportons la plus grandes série de syndrome de Bruck et mettons en évidence l’implication inédite de COL1A1 et COL1A2. La majorité des patients présentent une forme sévère, progressivement déformante, avec complications respiratoires et douleurs quotidiennes invalidantes. Un dépistage cervical précoce et une prise en charge orthopédique, respiratoire et fonctionnelle (appareillage, kinésithérapie, CPAP) sont essentiels. Malgré leur atteinte motrice, ces enfants présentent un développement cognitif et social préservé.
Camille GALLUDEC-VAILLANT (Paris), Sophie MONNOT, Zagorska PEJIN, Corinne COLLET, Lucile BOUTAUD, Eugénie KOUMAKIS, Pauline LE TANNO, Graziella PINTO, Philippe WICART, Valérie CORMIER-DAIRE, Geneviève BAUJAT
10:00 - 11:00 #49452 - P365 Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.
P365 Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.

Les Epidermolyses Bulleuses Héréditaires (EBH) sont un groupe de maladies rares caractérisées par une fragilité de la peau conduisant à la formation de bulles et d’érosions cutanées (parfois muqueuses) par désunion entre l’épiderme et le derme. Elles touchent environ 1 nouveau-né sur 20 000. Leur gravité est très variable, allant d’une gêne mineure à des formes rapidement incompatibles avec la vie en passant par des affections chroniques responsables de handicaps sévères par leurs complications infectieuses, nutritionnelles, cicatricielles, fonctionnelles voire viscérales. On distingue trois groupes d'EBH selon le niveau de clivage dans la peau. Au sein de chacun de ces trois groupes il existe plusieurs formes cliniques d’EBH distinguées par leur symptomatologie et leur mode de transmission héréditaire. Des RCP mensuelles du Centre de Référence Maladies Rares (cliniciens et infirmières) permettent l’orientation du diagnostic clinique ainsi que des avis et recommandations pour la prise en charge des patients. Lorsqu’une biopsie cutanée est possible, la détermination du niveau de clivage par immunofluorescence est la première étape du diagnostic. Le niveau de clivage est apprécié de façon rapide et précise par l’utilisation d’anticorps dirigés contre différents constituants de la jonction dermo-épidermique. Cette étape permet une orientation de l’analyse moléculaire mais également une réponse rapide dans l’urgence de la prise en charge néonatale (pronostic vital, évolution). Des marquages spécifiques permettent parfois la validation fonctionnelle des variants de signification incertaine (VSI) identifiés lors de l’étude génétique. L’identification des variants pathogènes responsables de la maladie permet un conseil génétique aux familles et la réalisation d’un diagnostic prénatal. Si un sous-type est diagnostiqué cliniquement et/ou histologiquement, un séquençage Sanger est réalisé. En deuxième intention ou en l’absence d’orientation, un panel de 34 gènes impliqués dans les EBH et Fragilités cutanées est analysé par séquençage haut débit. Résultats : Sur la période janvier 2022- août 2025, 132 cas index ont été reçus par le centre de référence. L’analyse histologique sur 28 biopsies cutanées reçues en bon état a permis d’établir un diagnostic différent de l’orientation clinique initiale dans 68% des cas, 90% ont été ensuite confirmés lors de l’analyse moléculaire. De son côté, l’analyse moléculaire des 132 cas index a permis un taux d’élucidation de 85%, dont environ 45% de résultats obtenus par NGS. Cette démarche réduit l’errance diagnostique à 3 mois en moyenne. En cas d’impasse diagnostique (15%), une demande d’analyse du génome par les laboratoires du Plan France Médecine Génomique (PFMG) est réalisée dans la préindication Génodermatose. L’extension des études génétiques aux diagnostics différentiels des EBH et le recours à des méthodes de validations fonctionnelles des VSI permettront de réduire les impasses diagnostiques des fragilités cutanées.
Marjorie HEIM (NICE), Thomas HUBICHE, Marion ARNAUD, Mathilde LELOUP, Jocelyn RAPP, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Christine CHIAVERINI, Bruno FRANCOU
10:00 - 11:00 #49114 - P369 Mise en place et premier bilan d’une activité de néphrogénomique adulte par séquençage d’exome.
P369 Mise en place et premier bilan d’une activité de néphrogénomique adulte par séquençage d’exome.

Contexte et objectifs L’activité de néphrogénomique adulte contribue à mieux comprendre les maladies rénales d’origine génétique de l’adulte afin de poser des diagnostics plus précis, adapter les prises en charge médicales et orienter les décisions thérapeutiques ou de transplantation. Sur le GHU Sorbonne Université, près de 800 exomes (WES) en néphrologie sont externalisés chaque année dans le cadre de l’activité du CRMR MARHEA GHU Sorbonne. Ce projet décrit la structuration d’une plateforme de néphrogénomique adulte : constitution des équipes, choix technologiques (wet-lab, pipeline bioinformatique), accès à un séquenceur à haut débit, logistique des données (intégration d’un e-CRF, paramétrage du Système de Gestion de Laboratoire) et premiers résultats cliniques. Mise œuvre Le projet a débuté avec l’attribution de 20 % d’un ETP médical et l’accès à un séquenceur NovaSeqX (Illumina) via une convention avec l’ICM. L’objectif était de ré-internaliser progressivement les WES en s’appuyant sur une stratégie d’autofinancement via un séquençage à coût optimisé par échantillon. Un wet-lab a été choisi pour la préparation des échantillons et des librairies (Roche). L’analyse bioinformatique repose sur l’association du pipeline de SeqOne et d’un pipeline maison. Le dépistage du variant 27dupC de MUC1 a été rendue possible du fait de la profondeur moyenne à 100X obtenue en WES. Le recueil des données cliniques est réalisé via l’e-CRF RedCap du Département de néphrologie de Tenon et l’ensemble du flux est intégré dans le SGL Genno. Sur le plan humain, un technicien a été recruté suite à son stage de DUT. Par la suite, un biologiste à temps plein a été recruté pour superviser les activités. Résultats Au 1er juillet 2025, 278 cas index adultes ont été analysés par WES, principalement en solo. Un diagnostic moléculaire a été établi dans 55/278 cas (19,7 %), avec 27 gènes différents impliqués. Les gènes COL4A3/4/5 (syndrome d’Alport) et PKD1 (polykystose autosomique dominante) représentent 26/55 diagnostics (47%). Par ailleurs, un génotype à risque APOL1 a été identifié chez 25 patients. Cette activité est en pleine progression avec un objectif de 300 WES/an et est complétée par une lecture de génome (pré-indication Néphropathie chronique) pratiquée sur la plateforme nationale Seqoia (116 dossiers analysés). En parallèle, une activité de séquençage Oxford Nanopore Technologies® a été développée en partenariat avec le département de néphrologie du GHU Sorbonne et le CNR-MAT, pour orienter rapidement la prise en charge des syndromes hémolytiques et urémiques atypiques (42 patients rendus). Conclusion Cette organisation permet aujourd’hui au GHU Sorbonne Université de disposer d’une plateforme intégrée, autonome et innovante de néphrogénomique adulte. La mise en place progressive, soutenue par une stratégie collaborative, garantit la pérennité du dispositif, tout en assurant un équilibre économique durable au sein du département de Génétique médicale.
Mathieu GEORGET (Paris), Laurent MESNARD, Nadhir YOUSFI, Anouar NABTI, Julie BOGOIN, Ilias BENSOUNA, Marie YANNICK, Julien BURATTI, Eric LEGUERN, Anne-Sophie LEBRE
10:00 - 11:00 #49454 - P373 Apport du séquençage génomique dans les maladies respiratoires rares.
P373 Apport du séquençage génomique dans les maladies respiratoires rares.

Introduction Le diagnostic génétique des maladies respiratoires rares reste complexe en raison de leur forte hétérogénéité clinique et moléculaire. Si le séquençage haut débit a transformé la prise en charge des maladies constitutionnelles, de nombreux patients demeurent sans étiologie identifiée malgré des panels de gènes ciblés orientés par le phénotype. Actuellement, une cause génétique est retrouvée chez environ 90 % des hypoventilations centrales (HC) et 70% des dyskinésies ciliaires primitives (DCP), mais beaucoup plus rarement (< 20%) dans les formes isolées d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), les pneumopathies interstitielles diffuses (PID), les anomalies syndromiques du développement pulmonaire (ADP) ou les bronchectasies idiopathiques (DDB). L’ouverture de la pré-indication « Maladies respiratoires rares » (IMR0029) en mars 2020 a permis aux patients en impasse diagnostique d’accéder au séquençage génomique complet (WGS), après validation en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Nous présentons ici les résultats combinés des plateformes nationales de séquençage très haut débit SeqOIA et AuRAgen pour cette pré-indication. Résultats Sur 5 ans, 98 prescriptions ont été effectuées, 59 (60%) sur SeqOIA et 39 (40%) sur AuRAgen. A ce jour, 63 dossiers ont été interprétés : 6 dossiers (9%) étaient concluants et 49 dossiers non conclusifs. Les 6 cas formellement diagnostiqués présentaient des symptômes de DCP (n=1, ARMC4), HTAP (n=1, TBX4), HC (n=2, HMBS, SOS1), PID avec déficit immunitaire (n=1, NFkBX) et DDB (n=1, CFTR). Huit dossiers, rendus non conclusifs, présentaient des variants de signification incertaine nécessitant des investigations complémentaires (études de ségrégation élargies ou tests fonctionnels) pour statuer : PID (n=4), HTAP (n=3), DCP (n=2). Les rendements diagnostics les plus élevés sont observés pour des phénotypes très spécifiques avec des tests diagnostiques bien établis de type DCP, HC ou HTAP, avec des gènes bien caractérisés. Le taux diagnostic est plus bas pour les pathologies plus hétérogènes comme les PID de l’enfant ou de l’adulte, les DDB et les ADP. Conclusion Le WGS a permis d’établir un diagnostic chez plus de 9 % des patients de la pré-indication IMR0029, avec des performances variables selon le phénotype. Ce rendement diagnostic devrait augmenter dans les prochaines années avec l’évolution des connaissances. La pénétrance incomplète, le caractère possiblement polygénique de certaines pathologies, l’influence environnementale, l’âge variable de début des symptômes et la complexité syndromique compliquent l’interprétation. Ces résultats soulignent l’importance d’une expertise multidisciplinaire et de stratégies d’analyse évolutives pour optimiser le diagnostic génétique dans ce contexte.
Céline RENOUX (LYON), Florence COULET, Nathalie COUQUE, Ibrahima BA, Anne BERGOUGNOUX, Jérémy BERTRAND, Mélanie EYRIES, Victor GRAVRAND, Caroline KANNENGIESSER, Marina KONYUKH, Camille LOUVRIER, Hélène MOREL, Adrien PAGIN, Maud TUSSEAU, Marie-Pierre REBOUL, Jérémie ROSAIN, Auragen CONSORTIUM, Caroline RAYNAL, Alix DE BECDELIEVRE
10:00 - 11:00 #49690 - P377 Evaluation de la technologie de séquençage nouvelle génération appliquée au dépistage néonatal de la mucoviscidose.
P377 Evaluation de la technologie de séquençage nouvelle génération appliquée au dépistage néonatal de la mucoviscidose.

Le dépistage néonatal (DNN) de la mucoviscidose permet un diagnostic et une prise en charge précoces qui ont contribué à améliorer le pronostic des patients. En France, il est basé, depuis sa généralisation en 2002, sur un test de la trypsine immunoréactive (TIR) à 3 jours de vie et la recherche de variants du gène CFTR, puis d’un test de la sueur. La technique de biologie moléculaire (BM) actuellement utilisée permet la détection de 29 variants fréquents associés à la mucoviscidose à partir de la même tache de sang sur buvard. Cette technique, bien que robuste, ne sera plus commercialisée en 2028, du fait des contraintes de la future règlementation européenne IDVR. Afin d’assurer la continuité du dépistage par BM, les laboratoires de génétique des CHU de Brest et Montpellier ont évalué les performances de deux trousses commerciales 4bases CFTR panel (Adgenix) et Devyser CFTR-NGS et d’un panel communautaire Ampliseq® CFTR (Thermo Fisher), pour l’analyse du gène CFTR à partir d’ADN extraits de buvards. Les librairies sont obtenues par une approche amplicon pour les trois solutions. Les ADN témoins ont été extraits par trois méthodes différentes et le séquençage a été réalisé sur MiSeq et MiniSeq (Illumina). Les critères de comparaison étaient les flux de travail (étapes, durée), la qualité des données brutes de séquençage et les performances de détection des variants ponctuels (SNV) et les petites insertions et délétions. Nous avons séquencé respectivement 24, 16 et 45 échantillons par les techniques Ampliseq® CFTR, 4bases CFTR panel et Devyser CFTR-NGS. Les concentrations d’ADN de départ étaient faibles : de 0,06 à 5,45 ng/microlitre. Le protocole du panel Ampliseq® CFTR a permis d’obtenir des données brutes de très bonne qualité et de détecter tous les variants testés (n=27), mais il n’est par certifié CE-IVD. Il est plus long et complexe que celui des trousses commerciales, qui peut être réalisé sur une journée. La trousse CFTR panel n’a pas permis d’obtenir des données brutes de qualité suffisante et l’un des variants CFTR n’a pas été détecté (sensibilité de 93,33%). La trousse Devyser CFTR-NGS a permis d’obtenir des données brutes de bonne qualité. La solution d’analyse Amplicon Suite fournie avec cette trousse a détecté tous les variants testés avec une sensibilité de 100% (n=88 allèles mutés), dont deux variations du nombre de copies (CNV) sur les deux plateformes de séquençage. En conclusion, la trousse Devyser CFTR-NGS est applicable au DNN de la mucoviscidose, de par sa rapidité et ses performances à partir de très faibles quantités d’ADN, quelle que soit la plateforme de séquençage utilisée. Amplicon Suite permet également de créer des filtres in silico pour détecter en premier lieu un nombre restreint de variants fréquents, puis d’élargir l’analyse chez les enfants porteurs d’un seul variant fréquent et présentant un test de la sueur positif, afin de poser leur diagnostic plus rapidement et sans nécessiter un deuxième prélèvement.
Fanny VERNEAU, Karine LE MILLIER, Jean-Pierre ALTIERI, Corinne BAREIL, David CHEILLAN, Aurore CATTEAU, Isabelle SERMET-GAUDELUS, Caroline RAYNAL, Marie-Pierre AUDRÉZET (brest cedex 3)
10:00 - 11:00 #48969 - P381 Le gène myl2 dans les cardiomyopathies héréditaires: spectre mutationnel et corrélation génotype-phénotype dans une large cohorte nationale (cardiogen).
P381 Le gène myl2 dans les cardiomyopathies héréditaires: spectre mutationnel et corrélation génotype-phénotype dans une large cohorte nationale (cardiogen).

Introduction : Le gène MYL2 code pour une chaîne légère régulatrice de la myosine, essentielle à la stabilisation de l’interaction actine-myosine au sein du sarcomère. Selon les consensus d’experts, des variants délétères du gène MYL2 sont formellement impliqués dans les cardiomyopathies hypertrophiques (CMH) de transmission autosomique dominante, tandis que leur rôle dans les cardiomyopathies dilatées (CMD) reste incertain. En raison de la faible prévalence des variants de ce gène, les corrélations génotype-phénotype sont limitées, rendant l’interprétation des variants difficile. Objectifs : Cette étude a pour but de recueillir les données phénotypiques de patients présentant un variant d’intérêt unique dans le gène MYL2, et d’établir leurs relations avec la nature et la localisation de ces variants. Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique nationale (laboratoires de la filière CARDIOGEN) incluant les patients porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène (classification ACMG) identifié dans le gène MYL2 lors d’un séquençage pour suspicion de cardiopathie héréditaire. Les patients porteurs d’un autre variant pathogène/probablement pathogène pouvant expliquer le phénotype ont été exclus. Résultats : Sur une cohorte initiale de 118 cas index porteurs d’un variant du gène MYL2, 106 ont été retenus. Parmi eux, 46% étaient des femmes et 54% des hommes. L’âge moyen au diagnostic était de 42 ans (0-74). La distribution phénotypique montrait que 74% (n = 78) présentaient une CMH avec une mesure de septum interventriculaire moyenne de 20.5 +/- 5.3mm, 19 % (n = 20) une CMD avec une fraction d’éjection du ventricule gauche moyenne de 28.3 +/- 12%, et 7% (n = 8) une autre forme de cardiomyopathie, incluant cardiomyopathie restrictive, non-compaction du ventricule gauche ou mort subite. L’analyse moléculaire a permis d’identifier 64 variants distincts de MYL2, dont 83 % (n = 53) étaient des variants faux-sens. De plus, l’étude de la répartition des variants au sein de la protéine a mis en évidence un enrichissement significatif dans le domaine de liaison au calcium EF-hand 1 (OR = 2,096 ; p = 0,0082). Le Burden test comparant les patients atteints de CMD à la population contrôle GnomAD v4.0.1 a montré une association significative entre les variants de MYL2 et la CMD (OR = 3,577 ; p = 0,00045). Enfin, dans la région N-terminale, les variants sont plus fréquemment associés à une CMD qu’à une CMH (OR = 9,18 ; p = 0,015). Conclusion : Cette cohorte nationale, la plus importante à ce jour pour le gène MYL2, apporte des éléments de preuve allant dans le sens de l’implication de ce gène dans la CMD. Nous montrons aussi un enrichissement significatif des variants dans le domaine de liaison au calcium EF-hand 1, et une association des variants N-terminaux avec la CMD. Ce travail permet d’accroitre les connaissances sur le gène MYL2, et d’améliorer l’interprétation des variants ainsi que le conseil génétique dans les familles.
Lina Rose KABBAJ (Paris), Adrien BLOCH, Gilles MILLAT, Annachiara DE SANDRE-GIOVANOLLI, Clarisse BILLON, Julie PROUKHNITZKY, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD, Flavie ADER
10:00 - 11:00 #49205 - P385 Analyse comparative des annotations fonctionnelles des loci de prédisposition génétique à la dissection spontanée de l’artère coronaire et à l’anévrysme intracrânien.
P385 Analyse comparative des annotations fonctionnelles des loci de prédisposition génétique à la dissection spontanée de l’artère coronaire et à l’anévrysme intracrânien.

Les maladies fréquentes ont une architecture génétique complexe et sont le résultat cumulé de plusieurs facteurs génétiques en interaction avec des facteurs environnementaux. Les études pangénomiques (GWAS : Genome-Wide Association Studies) sont adaptées pour l'étude de ces maladies, cas elles permettent une couverture génétique optimale pour identifier les loci génétiques contribuant à leurs risques. Cependant, ces loci se situent dans des régions non codantes, ce qui complique leur analyse fonctionnelle. L'annotation génomique des variants, comme le permet le profilage de l'accessibilité de la chromatine (snATAC-seq), permet de fournir des pistes tissus-spécifiques sur les mécanismes biologiques mis en jeu. Le but de cette étude était de réaliser une annotation génomique des variants associés à deux maladies vasculaires, la dissection spontanée de l'artère coronaire (SCAD) et l'anévrysme intracrânien (IA) qui ont la particularité de toucher particulièrement les femmes en âge moyen. Nous avons combiné des données de profilage de la chromatine ouverte en cellule unique (snATAC-seq) issus de plusieurs artères humaines de la base de données CATlas, et des données résumées de GWAS chez ~1900 patients SCAD, et 10K témoins d’une part, et 10,754 cas IA et 306,882 témoins d’autre part. Les analyses ont été réalisées à l’aide des suites dplyr (v.1.1.4), et corcoverage (v.1.2.0) du langage R (v. 4.4.2). L’outil GREGOR (v.1.4.0) a permis de réaliser l’analyse d’enrichissement des variants. Nous avons démontré pour la première fois un enrichissement significatif pour les loci IA dans les cellules musculaires lisses (CML). Un enrichissement significatif a été également observés dans les astrocytes. L’analyse d’enrichissement comparative a montré que les 2 maladies présentent également des enrichissements significatifs dans des régions potentiellement régulatrices des péricytes, dont le rôle est important pour l'angiogenèse et la fonction contractile des capillaires. Ainsi, cette étude a montré un enrichissement des variants de l’IA et la SCAD dans des types cellulaires communs, qui sont les CML et les péricytes. D’autres types cellulaires sont plus spécifique à chaque maladie, tel que les astrocytes pour l’IA et les fibroblastes pour la SCAD.
Asraa ESMAEL (paris), Georges ADRIEN, Margaux-Alison FUSTIER, Nabila BOUATIA-NAJI
10:00 - 11:00 #49328 - P389 Progrès dans la prise en charge du syndrome de Marfan : les limites de la dissection de type B.
P389 Progrès dans la prise en charge du syndrome de Marfan : les limites de la dissection de type B.

Objectif : Évaluer l’évolution des événements aortiques et de la mortalité chez les patients atteints du syndrome de Marfan porteurs d’un variant pathogène du gène FBN1, sur une période de 30 ans. Méthodes : Étude rétrospective portant sur 1898 patients porteurs d’un variant pathogène de FBN1, vus dans notre centre de référence entre 1995 et 2023, tous inclus dans un registre prospectif avec un suivi tous les 3 ans. Les dissections aortiques (type A et B), les chirurgies prophylactiques et la mortalité ont été analysées selon trois périodes (1995–2004, 2005–2014, 2015–2023). Résultats : Au cours des 30 dernières années, la prise en charge du syndrome de Marfan s’est nettement améliorée. La population référée n’a pas beaucoup changé en termes d’âge et de sexe, mais la prise en charge a évolué. Le diagnostic de syndrome de Marfan après chirurgie de la racine aortique est resté stable au cours des périodes étudiées (1995–2004 : 7,4 % ; 2005–2014 : 8,5 % ; 2015–2023 : 8,6 %), avec une augmentation des chirurgies conservatrices de la valve au détriment des procédures de type Bentall. En revanche, le diagnostic après dissection aortique a significativement diminué (7,8 % vs 6,1 % vs 4,8 %, p<0,01), notamment pour les dissections de type A (6,0 % vs 4,7 % vs 2,7 %), tandis que celles de type B sont restées stables. Après la première visite, 52 % des dissections de type B et 13 % des dissections de type A sont survenues, suggérant une prévention limitée des dissections de type B après le diagnostic. La survie globale des patients s’est significativement améliorée entre les trois périodes (p<0,001). Conclusion : Les progrès médicaux et chirurgicaux ont significativement amélioré l’espérance de vie des patients atteints du syndrome de Marfan, en particulier chez les jeunes pris en charge précocement La prise en charge a permis une réduction marquée des dissections aortiques de type A et une meilleure survie. Toutefois, la prévention des dissections de type B reste un défi. De nouvelles stratégies de suivi et de traitement sont nécessaires pour mieux anticiper ces événements.
Maria TCHITCHINADZE, Souraya WADIH (paris), Olivier MILLERON, Ludivine ELIAHOU, Florence ARNOULT, Kenza MIHOUBI, Brittany KIMBIMBI, Arienne MIRMIRAN, Guillaume JONDEAU
10:00 - 11:00 #49572 - P393 Lymphœdème primaire : du diagnostic à la découverte de nouveaux gènes candidats par séquençage d’exome.
P393 Lymphœdème primaire : du diagnostic à la découverte de nouveaux gènes candidats par séquençage d’exome.

Contexte : Les lymphœdèmes primaires, généralement isolés mais parfois syndromiques ou familiaux, sont liés à des anomalies constitutionnelles du système lymphatique. Plus de 40 gènes impliqués dans cette pathologie ont été identifiés, certains associés à des atteintes extra-lymphatiques encore peu recherchées mais dont la connaissance peu améliorer la prise en charge des patients. Malgré les avancées, de nombreux cas restent sans cause moléculaire connue. Cette étude évalue l’apport du séquençage d’exome dans une cohorte de patients afin de préciser la performance diagnostique et d’explorer de nouvelles pistes génétiques. Méthode : • Etude monocentrique conduite de février 2024 à juillet 2025 incluant 51 patients atteints de lymphœdème primaire, suivis au Centre de référence des Lymphœdèmes primaires de l’hôpital Cognacq-Jay, Paris. • Séquençage d’exome (Exome Twistv2, séquençage NovaSeq), analyse bioinformatique (pipeline interne et plateforme SeqONE) et interprétation selon les critères ACMG. Résultats : Cinquante et un patients (31 femmes, 20 hommes) ont été inclus, avec un âge médian de début du lymphœdème de 17 ans (Q1–Q3 : 11,1–33,6) ; 7 présentaient une forme congénitale. On dénombrait 17 formes isolées, 18 familiales et 16 syndromiques (maladie de Waldmann, épanchements des séreuses, syndrome des ongles jaunes). Concernant la localisation du lymphœdème : 28 patients (55 %) présentaient une atteinte isolée des membres inférieurs, 14 (27 %) une atteinte combinée des membres inférieurs et supérieurs, 8 (16 %) une atteinte des membres inférieurs associée aux organes génitaux et 1 patient (2 %) une atteinte isolée des membres supérieurs. Un diagnostic moléculaire a été obtenu chez 9 patients (18 %), avec des variations pathogènes identifiées dans : FOXC2 (n=3), FLT4 (n=2), PTPN11 et RIT1 ((n = 1 chacun) en lien avec des formes isolées ou syndromiques. Des variations pathogènes dans PKD1 (n = 1) et FAM83H (n = 1) ont également été identifiées, associées respectivement à une polykystose rénale et à une amélogénèse imparfaite, en plus du lymphœdème. Enfin, des variations de signification incertaine (VUS) ont été identifiées chez 4 patients (7.8 %) dans les gènes EPHB4 (n=2), PIEZO1 (n=1) et ARAP3 (n=1). La ré-évaluation de l’impact de ces variations par des explorations complémentaires est en cours Conclusion : Cette étude montre l’intérêt du séquençage d’exome, permettant d’identifier une cause génétique chez 18 % des patients atteints de lymphœdème primaire. FOXC2 et FLT4 restent les principaux gènes impliqués, tandis que l’identification de variants dans PTPN11 et RIT1 associés à des formes syndromiques, souligne l’importance d’un bilan clinique élargi. L’émergence de variants dans des gènes moins connus (EPHB4, ARAP3) suggère un spectre génétique plus large et ouvre la voie à de nouvelles perspectives diagnostiques et thérapeutiques.
Melanie EYRIES (LYON), Vanna GEROMEL, Caroline FOURGEAUD, Amina MIHOUBI, Sarah ABBA, Laure RAYMOND, Stephanes VIGNES
10:00 - 11:00 #49253 - P396 Vers une harmonisation du RNA-seq ciblé dans les maladies vasculaires rares : retour d’expérience de la filière FAVA-Multi pour l’optimisation du diagnostic génétique.
P396 Vers une harmonisation du RNA-seq ciblé dans les maladies vasculaires rares : retour d’expérience de la filière FAVA-Multi pour l’optimisation du diagnostic génétique.

La filière FAVA-Multi est dédiée aux maladies vasculaires rares avec atteinte multi-systémique. Elle regroupe notamment le syndrome de Marfan, le syndrome d'Ehlers-Danlos vasculaire, la maladie de Rendu-Osler-Weber, les anomalies vasculaires superficielles, les anomalies vasculaires neurologiques et cérébro-médullaires, les lymphœdèmes primaires. Avec l’essor des technologies de séquençage, un nombre croissant de variants de signification incertaine (VSI), y compris introniques, sont identifiés. Ces variants peuvent perturber l’épissage de l’ARN ou modifier l’expression de certains gènes. Le RNA-seq ciblé s’impose comme une première approche de validation fonctionnelle, facilitant la reclassification des VSI dans les laboratoires de génétique. Bien que cette technique soit déjà utilisée dans plusieurs centres de la filière, des disparités existaient dans les étapes techniques (extraction d’ARN, préparation des librairies, sélection des régions d’intérêt, analyse bio-informatique) et la validation des stratégies restait laborieuse. Afin d’harmoniser les pratiques et d’en améliorer la performance, un ingénieur a été recruté pour coordonner ces études fonctionnelles. Plusieurs réunions inter-laboratoires ont permis de cibler trois axes d’optimisation : 1. Optimisation qualitative et quantitative de l’ARN issu du prélèvement L’expression des transcrits étant tissu-dépendante, certains gènes sont peu, voire non exprimés dans le sang. De nouveaux tubes de prélèvement (S-Monovette® RNA Exact, SARSTEDT) ont été testés. Comparés aux tubes PAXgene™, ils permettent une extraction plus rapide, une meilleure intégrité de l’ARN (score moyen 7,35 vs 6,7) et une quantité plus élevée (2997 vs 1370 ng/ml de sang). 2. Amélioration de la capture des gènes faiblement exprimés Le panel de sondes (Twist Bioscience) sélectionné cible les exons des gènes d’intérêt (n=42) dans les pathologies de la filière FAVA-Multi. Ce panel "exon-aware" a permis d’augmenter significativement la couverture des gènes peu exprimés. Par exemple, le nombre de lectures couvrant le gène FBN1 a été multiplié par 7 (médiane 80668 VS 10709 reads) 3. Évaluation des outils bio-informatiques Une comparaison inter-laboratoires des pipelines d’analyse est en cours, afin d’optimiser les traitements bio-informatiques et de standardiser les interprétations des résultats RNA-seq. Les avancées techniques et méthodologiques issues de ce travail collaboratif seront partagées avec l’ensemble des laboratoires de la filière. Cette dynamique collective et collaborative vise à renforcer la robustesse et la valeur diagnostique du RNA-seq ciblé, à accélérer sa mise en place dans le cadre de la lutte contre l’errance diagnostique de ces maladies rares, tout en harmonisant et optimisant les pratiques au sein de la filière FAVA-Multi.
Nathalie DÉSIRÉ (PARIS), Pauline ARNAUD, Julie SETIAO, Nawel MALOUCHE, Julie CHASSAGNE, Abdoul Karim DIALLO, Philippe LAFITTE, Malika CHELBI, Julie BOGOIN, Julien BURATTI, Annabelle VENISSE, Karine AURIBAULT, Isabelle JERU, Maud TUSSEAU, Clarisse BILLON, Florence COULET, Nadine HANNA, Guillaume JONDEAU
Hall d'Exposition
PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION1 POSTERS AFFICHES
11:00

"Mercredi 28 janvier"

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A22
11:00 - 12:30

COMMUNICATIONS ORALES SELECTIONNEES 1

Modérateurs : Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER (PU-PH) (Nice), Nicole PHILIP (PU-PH) (MARSEILLE)
11:00 - 11:15 #49255 - PL001 Déchiffrer les mécanismes moléculaires causaux au diabète de type 2 à travers diverses populations et tissues.
PL001 Déchiffrer les mécanismes moléculaires causaux au diabète de type 2 à travers diverses populations et tissues.

Le diabète de type 2 (DT2) est une maladie fréquente qui résulte de mécanismes moléculaires complexes. Dans cette étude, nous exploitons les plus récentes associations génétiques liées au DT2 afin d’identifier les mécanismes moléculaires causaux, en tenant compte de l’ascendance et du tissu. En utilisant la randomisation mendélienne à deux échantillons dans quatre ascendances génétiques mondiales, corroborée par la colocalisation, nous avons analysé l’expression de 20 307 gènes et de 1 630 protéines à partir de cis-QTLs dérivés du sang. Nous avons détecté des effets causaux des niveaux génétiquement prédits de 335 gènes et 46 protéines sur le risque de DT2, avec des taux de réplication respectifs de 16,4 % et 50 % dans des cohortes indépendantes. En utilisant des cis-QTLs d’expression génique issus de sept tissus impliqués dans le DT2, nous avons identifié des liens causaux entre l’expression de 676 gènes et le risque de DT2, améliorant la compréhension des mécanismes de certains gènes connus tels que BAK1, et décrivant de nouvelles associations causales telles que HIBCH. En comparant les effets causaux obtenus avec le tissu d’expression des gènes et les mécanismes du DT2 connus, nous avons validé la pertinence de notre approche centrée autour des gènes et protéines. Les effets causaux sont largement partagés entre ascendances, mais avec quelques exemples identifiés uniquement dans les populations non-européennes. Nous avons cependant observé une forte hétérogénéité entre tissus. Nos résultats apportent de nouvelles perspectives pour les approches d’inférence causale multi-omiques intégrant des données de différentes sources, et démontrent leur efficacité à révéler et mieux comprendre les processus moléculaires impliqués dans le développement du DT2.
Ozvan BOCHER (Brest), Ana Luiza ARRUDA, Satoshi YOSHIJI, Chi ZHAO, Alicia HUERTA-CHAGOYA, Chen-Yang SU, Xianyong YIN, Davis CAMMANN, Henry J. TAYLOR, Jungchun CHEN, Ken SUZUKI, Ravi MANDLA, Ta-Yu YANG, Fumihiko MATSUDA, Josep M. MERCADER, Jason FLANNICK, James B. MEIGS, Alexis C. WOOD, Vujkovic MARIJANA, Benjamin F. VOIGHT, Cassandra N. SPRACKLEN, Jerome I. ROTTER, Andrew P. MORRIS, Eleftheria ZEGGINI
11:15 - 11:30 #49582 - PL002 Retour d’expérience du CHU Grenoble Alpes, premier centre français à utiliser la technique de Karyomapping pour le Diagnostic Préimplantatoire Moléculaire.
PL002 Retour d’expérience du CHU Grenoble Alpes, premier centre français à utiliser la technique de Karyomapping pour le Diagnostic Préimplantatoire Moléculaire.

Le Karyomapping est une technique d’analyse utilisée en Diagnostic Préimplantatoire Moléculaire (DPI-M) afin d’identifier les embryons sains et atteints issus d’un couple à risque de transmettre une maladie monogénique grave et incurable. Cette technique se base sur l’étude de la ségrégation familiale de variants nucléotidiques (Single Nucleotide Polymorphisms, SNPs) encadrant le gène d’intérêt, afin d’identifier chez le ou les membres du couple les segments chromosomiques correspondant à l’allèle morbide et ceux correspondant à l’allèle sain. Les SNPs sont distribués sur tout le génome et présentent l’avantage de pouvoir être étudiés simultanément sur des puces à ADN commerciales. L’analyse bioinformatique est ensuite ciblée sur le gène d’intérêt. Cette technique étant applicable à la majorité des patients et des gènes, elle permet une prise en charge rapide des couples en parcours de DPI et est utilisée par de nombreux centres au niveau international. Cependant, en France, les centres DPI utilisent la technique historique basée sur l’analyse de marqueurs microsatellites (Short Tandem Repeats, STRs), qui nécessite une mise au point manuelle et fastidieuse, pour chaque gène et chaque couple. Le maintien de cette technique s’explique par une incertitude réglementaire sur la possibilité d’utiliser des techniques pangénomiques, puisque la loi de Bioéthique de 2021 précise que le DPI ne peut avoir pour objet que la recherche de l’anomalie génétique responsable de la maladie. L’arrêté du 18 juin 2024 relatif aux recommandations de bonnes pratiques en matière de DPI a permis de clarifier la situation en mentionnant la possibilité d’utiliser des techniques non ciblées, comme le Karyomapping. Cette technique est désormais utilisée en routine diagnostique dans le laboratoire de DPI moléculaire du CHU Grenoble Alpes. Nous proposons de faire un état des lieux depuis sa mise en place en octobre 2024. En septembre 2025, nous rapportons 23 couples pris en charge pour autant de maladies monogéniques différentes. Douze biopsies de blastocystes ont été réalisées et 56 embryons étudiés, avec un diagnostic obtenu dans plus de 96% des cas. Trois grossesses sont en cours. Le délai de mise au point est réduit de moitié par rapport à la technique historique. Nous présentons enfin des cas complexes pour lesquels la technique de Karyomapping a permis une prise en charge en DPI, qui n’aurait pas été possible avec la technique historique. Ces données seront actualisées en décembre 2025. Le centre de DPI de Grenoble est ainsi devenu le premier centre français à utiliser la technique de Karyomapping pour les DPI-M, ce qui permet de prendre en charge plus de couples et des situations complexes techniquement, avec un délai réduit.
Flore MIETTON, Isabelle LORDEY, Valerie KONIK-MATHEVET, Floriane LEFEUVE, Pascale HOFFMANN, Elena-Andreea REBREYEND, Lucie FRANTIN, Marie ROUMENOFF, Hélène TIXIER, Pierre F RAY, Caroline BOSSON (GRENOBLE)
11:30 - 11:45 #49648 - PL003 Histoire naturelle du syndrome de Wiedemann-Steiner à l’âge adulte : une cohorte de 114 patients.
PL003 Histoire naturelle du syndrome de Wiedemann-Steiner à l’âge adulte : une cohorte de 114 patients.

Le syndrome de Wiedemann-Steiner (SWS), lié à des variants pathogènes de KMT2A, est caractérisé principalement par un retard de développement, une déficience intellectuelle (DI), un déficit statural, et une dysmorphie faciale caractéristique. Depuis son identification moléculaire en 2012, de nombreux cas pédiatriques ont été rapportés avec des trajectoires développementales variées. L’histoire naturelle du SWS à l’âge adulte reste peu connue avec seulement 39 adultes décrits à ce jour dans la littérature. Grâce à un appel à collaboration (AnDDI-Rare, Défiscience, ERN ITHACA, association SWS France), nous avons recueilli les données cliniques et moléculaires d’une cohorte internationale de 114 patients avec SWS (Europe, Chine, Afrique du sud), porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène de KMT2A (critères ACMG), avec un âge supérieur à 15 ans. Cette cohorte est constituée de 56 hommes et 56 femmes, avec un âge médian de 19 ans à la dernière évaluation, incluant trois patients décédés (entre 19 et 40 ans). Sur le plan neurodéveloppemental 92/108 présentent une DI. 93 % des patients marchent de manière autonome à l’âge adulte et 86% ont un niveau de langage de normal à quasi-normal (phrases courtes). Les 36 bilans neuropsychologiques de 26 patients montrent une relative préservation de l’indice de compréhension verbale par rapport aux autres indices. Sur le plan socio-professionnel, 36% des adultes travaillent en milieu protégé (ESAT), 20% sont en cours d’études ou ont un emploi en milieu ordinaire, 25% ont intégré une structure médico-sociale type MAS/FAM. Sur le plan somatique, 51/104 patients présentent des troubles digestifs. Sur le plan moléculaire, 93 patients sont porteurs d’un variant perte de fonction (variant non-sens, frameshift, d’épissage ou de structure) et 18 patients d’un variant faux-sens, synonyme ou d’une délétion en phase. Nous rapportons 2 variants hérités d’une mère symptomatique. L’étude de corrélation génotype-phénotype indique un cluster de variants faux-sens associé à un phénotype plus sévère sur le plan neurodéveloppemental. Cette étude est la première centrée sur l’adulte avec SWS et permet d’esquisser une histoire naturelle de ce syndrome à la sortie de l’âge pédiatrique. Enfin, l’identification de nouvelles corrélations génotype-phénotype ouvre des perspectives pour le conseil génétique et la compréhension des mécanismes physiopathologiques.
Uriel BENSABATH (Paris), Perrine CHARLES, Elise SCHAEFFER, Sylvie ODENT, Laurence FAIVRE, Alice GOLDENBERG, Valerie CORMIER DAIRE, Mette MØLLER HANDRUP, Leticia Diana PIAS PELETEIRO, Heidi Elisabeth NAG, Livia GARAVELLI, Delphine HERON, Cyril MIGNOT, Kmt2A Adulte CONSORTIUM, Boris KEREN, Caroline NAVA, Thierry BIENVENU, Solveig HEIDE
11:45 - 12:00 #49652 - PL004 Caractérisation in vivo d’un modèle de dysplasie squelettique liée aux variations entrainant une rétention cytoplasmique de la protéine PTBP1.
PL004 Caractérisation in vivo d’un modèle de dysplasie squelettique liée aux variations entrainant une rétention cytoplasmique de la protéine PTBP1.

La protéine PTBP1 (Polypyrimidine tract-binding protein 1), est une ribonucléoprotéine nucléaire hétérogène (hnRNP), principalement connue pour son rôle dans la régulation de l’épissage alternatif, mais aussi dans la biogenèse et la stabilité des ARN via sa navette noyau-cytoplasme. Récemment, notre équipe a identifié des variations pathogènes entraînant une redistribution anormale de PTBP1 entre le noyau et le cytoplasme, avec d’importantes perturbations transcriptomiques et protéomiques. Ces perturbations s’accompagnent d’une accumulation accrue de PTBP1 et de ses ARN dans les P-bodies, sites de stockage et dégradation des ARN. Cliniquement, elles sont responsables d’un syndrome associant dysmorphie faciale, troubles neurodéveloppementaux et dysplasie osseuse. Cette dernière, présente chez 89 % des patients, se traduit par une petite taille, des membres disproportionnés (63 %) et des malformations récurrentes des os longs et des extrémités. Grâce au financement du programme européen RDMM-SolveRD et en collaboration avec la German Mouse Clinic (GMC), nous avons généré un modèle murin C57BL/6N_2T>C portant la variation la plus fréquente identifiée dans notre cohorte. À l'âge de 14 semaines, l'absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA) a montré une diminution significative du contenu minéral osseux (BMC) et de la densité minérale osseuse (BMD) chez les deux sexes. Les analyses par micro-tomographie (micro-CT) du fémur réalisées à l'âge de 6 et 16 semaines ont révélé une diminution de la densité minérale osseuse trabéculaire (BMD) et une augmentation de la densité minérale du tissu cortical (TMD), indiquant une altération globale de la microarchitecture osseuse. Le micro-CT a également mis en évidence une diminution du volume osseux fémoral et une réduction du nombre de trabécules, confirmée par une coloration H&E sur des coupes fémorales. Plus précocement, ces perturbations se traduisent, au stade E16.5, par des malformations révélées par coloration bleu alcian/rouge alizarine, mettant en évidence un défaut de minéralisation et des altérations des structures cartilagineuses de la tête et de l’axe antéro-postérieur. Afin d’investiguer plus précisément ces défauts, nous recherchons sur le plan moléculaire des perturbations transcriptomiques dès le stade E9.5 par des analyses de transcriptomique par cellule unique (sc-RNA-seq). En parallèle, sur le plan cellulaire, nous développons des modèles in vitro à partir de lignées pré-ostéoblastiques et pré-ostéoclastiques génétiquement modifiées pour porter la variation d’intérêt. L’objectif est d’évaluer leur potentiel de différenciation et d’analyser leurs fonctions afin de déterminer comment la variation impacte directement ces populations cellulaires clés du remodelage osseux. Nos travaux démontrent pour la première fois un rôle majeur de PTBP1 dans le développement ostéo-cartilagineux, établissant un lien inédit entre rétention cytoplasmique de PTBP1, stabilité des ARN et développement embryonnaire.
Julien PACCAUD (Dijon), Laurence DUPLOMB, Dominique HEYMANN, Javier MUÑOZ-GARCIA, Bianca BISCOTTI, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN, Susan MARSCHALL, Claudia SEISENBERGER, Adrian SANZ-MORENO, Markus KRAIGER, Helmut FUCHS, Laurence FAIVRE, Gailus-Durner VALERIE, Martin HRABÉ DE ANGELIS, Antonio VITOBELLO
12:00 - 12:15 #49746 - PL005 L’analyse systématique des snRNA révèle RNU2-2 comme cause fréquente d’encéphalopathies développementales et épileptiques dominantes et récessives.
PL005 L’analyse systématique des snRNA révèle RNU2-2 comme cause fréquente d’encéphalopathies développementales et épileptiques dominantes et récessives.

Les petits ARN nucléaires (snRNA) jouent un rôle central dans l’épissage, mais leur implication en pathologie a longtemps été sous-estimée en raison de leur organisation en copies multiples, de leur annotation imprécise et du fait que, appartenant au génome « non codant », ils échappent au séquençage d’exome et sont souvent peu analysés en génome. En 2024, la découverte de variants récurrents de novo du gène RNU4-2, responsables du syndrome ReNU (OMIM 620851), désormais reconnu comme l’un des troubles neurodéveloppementaux (TND) les plus fréquents, a ouvert la voie à l’exploration systématique des snRNA comme gènes impliqués en pathologie. Dans ce contexte, nous avons analysé 200 gènes snRNA potentiellement fonctionnels dans la cohorte nationale du Plan France Médecine Génomique (26 911 individus atteints de maladies rares, dont 18 186 avec un TND), enrichie par des collaborations internationales. Cette approche a permis d’identifier des variants de novo et bialléliques dans RNU2-2, longtemps considéré comme pseudogène, comme cause fréquente de TND. Au total, 126 individus, issus de 108 familles indépendantes, porteurs de variants de RNU2-2 ont été inclus. Les formes récessives (81 cas, 64 familles) apparaissent au moins deux fois plus fréquentes que les formes dominantes (31 cas, principalement liées aux variants récurrents n.4G>A et n.35A>G). Les formes récessives résultent souvent d’un variant de novo associé à un variant transmis en trans, soulignant la forte mutabilité de ces gènes. La présentation clinique associe retard de développement, déficience intellectuelle, souvent sévère, et épilepsie à début précoce (89%). Les mouvements anormaux sont significativement plus fréquents dans les formes récessives. Les formes les plus sévères (station assise non acquise, décès précoce) ont été observés dans les cas bialléliques, avec une variabilité interfamiliale marquée mais peu de variabilité intrafamiliale. Les analyses transcriptomiques et de méthylation révèlent des anomalies d’épissage subtiles et spécifiques de chaque variant. Les prédictions structurales suggèrent que selon la position du variant, l’interaction U2/U6 et la reconnaissance du site de branchement peuvent être altérées, tandis que certains variants récessifs compromettent l’import de U2 dans le spliceosome, équivalant à des allèles nuls. Certains variants semblent présenter un effet intermédiaire, pouvant agir comme dominants à pénétrance variable ou comme récessifs selon le contexte allélique, suggérant un modèle de gradient d’impact. Ces résultats mettent en évidence les variants pathogènes de RNU2-2 comme une cause majeure d’encéphalopathie développementale et épileptique, expliquant environ 0,35% des TND, avec une prévalence comparable à celle du syndrome ReNU. Ils soulignent la nécessité de rechercher systématiquement un second variant en trans en cas de variant de novo. Leur interprétation reste complexe et ouvre un champ encore largement inexploré de la génétique.
Caroline NAVA (Paris), Elsa LEITÃO, Amandine SANTINI, Benjamin COGNE, Myriam ESSID, Maria ATHANASIADOU, Christy W LAFLAMME, Pierre MARIJON, Virginie BERNARD, Nicolas CHATRON, Giulia BARCIA, Boris KEREN, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Thomas BESNARD, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Edith P. ALMANZA FUERTE, Soham SENGUPTA, Mathieu MILH, Francis RAMOND, Study Group RNU2-2, Alban LERMINE, Gael NICOLAS, Joseph G. GLEESON, Lynette G. SADLEIR, Michael S. HILDEBRAND, Ingrid E. SCHEFFER, Nicola WHIFFIN, Anne O’DONNELL-LURIA, Heather C. MEFFORD, Pierre BLANC, Julien THEVENON, Camille CHARBONNIER, Clément CHARENTON, Christel DEPIENNE, Gaetan LESCA
12:15 - 12:30 #49783 - PL006 Le programme FRESH pour faciliter l’accès à l’oncologie de précision par la biopsie liquide en France : bilan de 6000 analyses sur une.
PL006 Le programme FRESH pour faciliter l’accès à l’oncologie de précision par la biopsie liquide en France : bilan de 6000 analyses sur une.

Contexte : Le laboratoire de Profilage Génomique sur Biopsie Liquide (PGBL), intégré au département de biologie et pathologie médicales de Gustave Roussy (GR) au sein du service de génétique des tumeurs, a débuté son activité le 11 juillet 2024 dans le cadre du programme FRESH (French Hub for Liquid Biopsy). Ce programme associe la technologie FoundationOne® Liquid CDx (F1LCDx, Roche), permettant de caractériser le profil moléculaire de l’ADN tumoral circulant (ADNtc), à un circuit intégré de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire Moléculaire (RCPM/MTB). Son objectif est d’offrir à chaque patient atteint de cancer métastatique en échec thérapeutique une orientation personnalisée, prenant en compte son profil clinique, moléculaire et sa situation géographique. Nous proposons un premier bilan un an après l’ouverture du laboratoire, mettant en évidence les résultats obtenus et les perspectives de développement du programme. Résultats : Depuis son lancement, FRESH est ouvert à l’échelle nationale et a inclus près de 6 000 patients, issus de l’ensemble du territoire français, y compris ultra-marin. Plus de 30 établissements y participent : 11 CLCC, 8 CHU, 11 hôpitaux non universitaires et 3 cliniques privées. Parmi les patients inclus, plus de 25 % présentent un carcinome bronchique, suivi par les carcinomes du sein, de la prostate et du pancréas. La concentration moyenne d’ADNtc extrait est de 3,5 ng/µL. Moins de 3 % des échantillons présentent une concentration insuffisante pour être engagée dans le processus. Des altérations théranostiques ont été identifiées chez 58.9% des patients et la RCPM a recommandé un traitement ciblé dans 33% des cas, majoritairement vers une inclusion dans un essai clinique (69.6%). Le délai moyen entre la réception de l’échantillon à GR et la restitution du compte rendu biologique au clinicien est de 12,9 jours. Enfin, une étape majeure a été franchie avec l’accréditation ISO15189 obtenue le 21 août 2025 garantissant la qualité de son processus analytique. Conclusion : Ce programme permet de démontrer l’importance d’intégrer l’apport d’analyses moléculaires basées sur ADNtc avec un panel NGS étendus pour la détections des SNV/CNV/fusion théranostiques. Cette initiative vise à élargir l’accès au diagnostic moléculaire de précision et aux traitements personnalisés sur l’ensemble du territoire français. Il devrait permettre aussi de valider l’utilité clinique de la biopsie liquide et son rôle dans l’amélioration de la prise en charge courante du cancer. Les prochains défis visent à maintenir ce niveau d’exigence et à anticiper l’inscription au RIHNv2.
Edouard TURLOTTE, Voreak SUYBNEG, Michaël DEGAUD, Roseline TANG, Margot PENRU, Chaymaa HAMMOU, Dorcas HOUNGUE, Natacha CASTOR, Joël BRETON, Ingrid NOWAK, Zakia AOUFOUCHI, Laurence DROUARD, Ludovic LACROIX, Marie MORFOUACE, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF)
Louis Lumiere
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ATELIER DEJEUNER INTEGRAGEN

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CONFERENCE INVITEE 1
Intelligence Artificielle

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A26
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Sessions simultanées 05
Neurodeveloppement 1

Modérateurs : Sylvie BANNWARTH (PU-PH) (NICE), Gaetan LESCA (PU-PH) (Lyon)
14:45 - 15:00 #49323 - SS031 Variants constitutionnels hétérozygotes de PIK3CA : caractérisation clinique, radiologique et fonctionnelle d'une cohorte de 17 patients.
SS031 Variants constitutionnels hétérozygotes de PIK3CA : caractérisation clinique, radiologique et fonctionnelle d'une cohorte de 17 patients.

Introduction : La voie PI3K/AKT/mTOR est un régulateur majeur de la croissance et du développement. Les variants post-zygotiques en mosaïque de PIK3CA, bien décrits, sont responsables de syndromes hypertrophiques (PROS) dont les présentations cliniques varient selon la localisation ou le type d’atteinte prédominante comme le syndrome CLOVES, Klippel-Trenaunay, MCAP, macrodactylie et hypertrophie musculaire, l’hyperplasie fibroadipeuse, la lipomatose multiple avec hémihyperplasie ou les hémimégalencéphalies. Les variants constitutionnels hétérozygotes de PIK3CA demeurent peu caractérisés avec seulement 39 individus décrits. Nous rapportons la plus grande cohorte d’individus porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène hétérozygote de PIK3CA à travers une étude clinique, radiologique et fonctionnelle. Méthode : Dix-sept individus ont été recrutés via le réseau AnDDI-Rares. Les données cliniques et moléculaires ont été collectées rétrospectivement, avec une relecture de 3 IRM cérébrales. Le diagnostic moléculaire, établi par diverses techniques de séquençage, a été vérifié, chez 7 individus, par un séquençage profond d’un second tissu afin d’attester la nature constitutionnelle du variant. Une étude fonctionnelle de la prolifération cellulaire et de l'activation d'AKT de 3 variants a été réalisée à partir de cultures de fibroblastes. Résultats : La cohorte inclut 17 individus, 9 de sexe masculin et 8 de sexe féminin, âgés de 5,5 mois à 45 ans. La naissance est marquée par une macrosomie (56%) et une macrocéphalie constante et persistante (100%), de +3 à +7,2 DS. La croissance staturo-pondérale est variable. Une dysmorphie craniofaciale légère et non spécifique est notée dans 81%. Des anomalies cardiaques congénitales sont présentes dans 80%. Les atteintes neurodéveloppementales sont fréquentes, incluant des retards du langage (71%) et moteur (67%), ainsi que des besoins éducatifs spécifiques (64%). Les interprétations d’imagerie initiales rapportaient des anomalies variées, incluant notamment une mégalencéphalie. Après relecture, un aspect commun d’anomalies subtiles de la gyration a été retenu. Il n’est pas rapporté de tumeurs bénignes ou malignes. Neuf variants faux-sens distincts ont été identifiés, dont un récurrent p.(Arg108His) chez 5 individus. Ces variants sont majoritairement de novo (64%). Les études fonctionnelles révèlent une augmentation de la prolifération des fibroblastes de patients corrélée à une hyperphosphorylation basale d’AKT, traduisant un gain de fonction intermédiaire entre le profil des témoins et celui d’un variant mosaïque hotspot oncogénique. Conclusion : Notre étude permet de mieux caractériser le syndrome lié aux variants constitutionnels hétérozygotes de PIK3CA, associant macrocéphalie constante, troubles neurodéveloppementaux variables, malformations cardiaques et cérébrales. Elle souligne le besoin d’un suivi multidisciplinaire et permet d’adapter le conseil génétique au vu des différences avec le PROS.
Clarisse BATTAULT (Angers), Laurence DUPLOMB, Charles Joris ROUX, Salomé BIZE, Agnès GUICHET, Alice BOURGES, Manon GODINEAU, Vincent MICHAUD, Didier LACOMBE, Boris KEREN, Xenia LATYPOVA, Jonathan LEVY, Pierre BLANC, Jérémie MORTREUX, Julie PERNIN-GRANDJEAN, Aurélia JACQUETTE, Fabienne ESCANDE, Florence PETIT, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Valentin RUAULT, Marjolaine WILLEMS, Benjamin COGNÉ, Mathilde NIZON, Frédéric BILAN, Xavier LE GUILLOU, Christèle DUBOURG, Erika LAUNEY, Audrey PUTOUX, Virginie BUBIEN, Natalie JONES, Michel LONGY, Nadia BAHI-BUISSON, Laurence FAIVRE, Paul KUENTZ, Mélanie FRADIN, Estelle COLIN
15:00 - 15:15 #49353 - SS032 Des variants pathogènes de GTF2I au locus du syndrome de Williams-Beuren sont responsables d'un trouble du neurodéveloppement.
SS032 Des variants pathogènes de GTF2I au locus du syndrome de Williams-Beuren sont responsables d'un trouble du neurodéveloppement.

Contexte : Le syndrome de Williams-Beuren (WBS) est une cause bien connue de trouble du neurodéveloppement causée par une perte du nombre de copies d’ADN au locus 7q11.23. Bien que la délétion récurrente de 1.5 à 1.8 Mb emporte de nombreux gènes d’intérêt, aucun gène siège de variants pathogènes n’a été identifié comme responsable d’un trouble du neurodéveloppement. A ce locus, le gène GTF2I, codant le facteur de transcription général TFII-I, a été considéré comme le gène candidat principal pour le phénotype cognitivo-comportemental du WBS, d’après des observations cliniques d’individus porteurs de délétions atypiques au locus 7q11.23 et sur des études fonctionnelles in vivo chez la souris et in vitro l’humain. Méthodes : Des individus présentant un trouble du neurodéveloppement ont été identifiés via une collaboration multicentrique utilisant GeneMatcher et le réseau d’ERN-ITHACA. Il n’existait pas de diagnostic moléculaire pour ces individus, après séquençage de l’exome ou du génome. Les évaluations cliniques ont été réalisées au sein de chaque centre participant. Résultats : Nous avons identifié sept individus porteurs de variants de novo de GTF2I (deux non-sens, deux variants d’épissage, un faux-sens, une indel, et une délétion intragénique). Tous présentaient un retard global du développement et une dysmorphie faciale, avec un retard de langage et/ou un trouble du spectre de l’autisme dans quatre cas. L’effet des variants altérant l’épissage a été confirmé par RNA-seq. Dans une autre cohorte, nous avons identifié un huitième individu présentant une baisse d’expression de GTF2I identifiée par RNA-seq, et une présentation clinique très semblable à celle du syndrome de Williams-Beuren. Conclusion : Des variants pathogènes de GTF2I à l’état hétérozygote sont responsables d’un trouble du neurodéveloppement caractérisé par un retard global de développement avec une dysmorphie faciale, ressemblant au phénotype observé chez les individus porteurs d’un syndrome de Williams-Beuren.
Jeanne JURY (Nantes), Thomas BESNARD, Wallid DEB, Annick TOUTAIN, Paul GUEGUEN, Ange-Line BRUEL, Arjan BOUMAN, Danielle VEENMA, Tahsin Stefan BARAKAT, Laura DO SOUTO FERREIRA, Petra ZWIJNENBURG, Sarah SCHUHMANN, Georgia VASILEIOU, Matthieu EGLOFF, Frédéric BILAN, Anne MERCIER, Pascaline LETARD, Tobias LAUTWEIN, Elsa LEITÃO, Christopher SCHRÖDER, Christel DEPIENNE, Pierre BLANC, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ, Bertrand ISIDOR
15:15 - 15:30 #49363 - SS033 Troubles du neurodéveloppement associés à HCN2 : données provenant d’une cohorte de 21 individus et de modèles cellulaires de Xénope.
SS033 Troubles du neurodéveloppement associés à HCN2 : données provenant d’une cohorte de 21 individus et de modèles cellulaires de Xénope.

Les canalopathies, résultant de dysfonctions des canaux ioniques, sont impliquées dans diverses pathologies neurologiques de l’enfant et de l’adulte, notamment les syndromes épileptiques. Nous avons étudié le spectre phénotypique et les conséquences fonctionnelles de variants du gène HCN2, codant un canal ionique voltage-dépendant modulé par les nucléotides cycliques. Grâce à l’outil GeneMatcher, nous avons recruté 21 individus, issus de 15 familles non apparentées, porteurs de variants de HCN2. Des analyses fonctionnelles in vitro ont été menées, incluant une étude de l’impact de ces variants sur l’activité électrique du canal HCN2 par technique de voltage-clamp dans des ovocytes de Xenopus laevis, une analyse du trafic membranaire par imagerie confocale dans les cellules HEK ainsi qu’une analyse structurelle en 3D des variants du gène HCN2. Le spectre clinique inclue un retard de développement et/ou un trouble du développement intellectuel (17/21), une épilepsie (10/21), des troubles du langage (16/21), des troubles moteurs (12/21) et une hypotonie axiale (10/21). Des mouvements anormaux sont présents dans plus de la moitié des cas. Treize variants pathogènes ont été identifiés, dont 12 non décrits dans la littérature : 11 variants faux-sens (8 monoalléliques, 3 bialléliques), une délétion monoallélique récurrente en phase, et un variant biallélique induisant un décalage du cadre de lecture. L’analyse fonctionnelle révèle une augmentation marquée de la conductance canalaire pour le variant p.(Arg324His), tandis que les variants p.(Ala363Val) et p.(Met374Leu) exercent un effet dominant négatif. Les variants p.(Leu377His), p.(Pro493Leu) et p.(Gly587Asp) rendent le canal électrophysiologiquement silencieux et altèrent son trafic membranaire. L’analyse structurale montre que tous les variants, à l’exception de p.(Arg324His), impactent la stabilité du canal. Ces résultats élargissent le spectre phénotypique associé aux variants HCN2, en incluant les troubles du développement intellectuel avec ou sans épilepsie. Les analyses fonctionnelles suggèrent des mécanismes pathogéniques hétérogènes, avec perte ou gain de fonction, fournissant des bases pour le développement de thérapies ciblées.
Clara HOUDAYER (Angers), A Marie PHILLIPS, Marie CHABBERT, Jennifer BOURREAU, Reza MAROOFIAN, Henry HOULDEN, Kay RICHARDS, Nebal Waill SAADI, Eliska DAD'OVA, Patrick VAN BOGAERT, Mailys RUPIN, Boris KEREN, Perrine CHARLES, Thomas SMOL, Audrey RIQUET, Lynn PAIS, Anne O'DONNELL-LURIA, Grace E VANNOY, Allan BAYAT, Rikke S MOLLER, Kerne OLOFSSON, Rami ABOU JAMARA, Steffen SYRBE, Majed DASOUKI, Laurie H SEAVER, Jennifer A SULLIVAN, Vandana SHASHI, Fowzan S ALKARUYA, Alexis F POSS, J Edward SPENCE, Rhonda E SCHNUR, Ian C FORSTER, Chaseley E MCKENZIE, Cas SIMONS, Min WANG, Penny SNELL, Kavitha KOTHUR, Michael BUCKLEY, Tony ROSCIOLI, Noha ELSERAFY, Benjamin DAURIAT, Vincent PROCACCIO, Daniel HENRION, Lenaers GUY, Estelle COLIN, Nienke E VERBEEK, Koen L VAN GASSEN, Claire LEGENDRE, Dominique BONNEAU, Christopher REID, Katherine B HOWELL, Alban ZIEGLER, Christian LEGROS
15:30 - 15:45 #49520 - SS034 Intérêt du RNA-Seq sur culture lymphocytaire après un génome négatif pour le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.
SS034 Intérêt du RNA-Seq sur culture lymphocytaire après un génome négatif pour le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.

Dans le cadre du PFMG2025, le séquençage du génome devient la stratégie de première intention pour le diagnostic des anomalies du développement, avec un rendement diagnostique de 35–40%. Toutefois, l’interprétation des variants reste limitée par la performance des outils de prédiction et les stratégies de priorisation. Le RNA-Seq apparaît comme une approche complémentaire pertinente pour révéler des variants non retenus par l’analyse génomique. Nous avons mis en place une culture lymphocytaire à court terme (48–72 h à partir d’un tube de sang) permettant d’obtenir un ARN de qualité. Les librairies (100 ng d’ARN, SureSelect XT HS2 v8, Agilent) ont été séquencées sur NextSeq550 (Illumina). L’alignement a été réalisé avec STAR (GRCh38) et les anomalies d’expression/épissage détectées par OUTRIDER et FRASER2. À ce jour, environ 300 RNA-Seq ont été effectués, dont 90 dans le cadre de la recherche (ex : collaborations sur RNU4-2 et RNU2-2), 80 sur variants ciblés et 130 après un génome négatif. Parmi les 100 premiers patients analysés et porteurs d’un trouble du neurodéveloppement (TND) avec un génome négatif, nous avons établi un diagnostic certain ou probable chez 11 patients (11% : 3 AD, 6 AR, 1 XLR et 1 XLD). Les variants identifiés incluent 3 remaniements structuraux (2 délétions, 1 inversion) et 13 SNV (dont 8 affectant l’épissage). La majorité de ces variants n’avaient pas été priorisés initialement, parfois en raison de prédictions qui n’étaient pas en faveur d’un effet pathogène. De plus, 5 variants de signification incertaine sont en cours de validation : 3 CNV (dont un responsable d’un transcrit de fusion) et 2 SNV, dont un variant faux-sens homozygote impactant l’épissage dans NOP56 (nouveau gène candidat) et un variant de novo dans le promoteur de CCT2 associé à une baisse d’expression. Le RNA-Seq sur culture courte lymphocytaire permet l’analyse de 71% des gènes responsables de TND (seuil TPM>10), représentant un compromis satisfaisant entre sang total (expression plus faible et plus hétérogène des gènes d’intérêt) et fibroblastes (procédure plus invasive). Nos résultats démontrent que cette approche permet d’apporter un diagnostic pour 11% des patients après un génome négatif et une nouvelle piste à explorer dans 5% des cas. Nous avons également détecté des anomalies d’expression pour des gènes d’intérêt sans identifier de variant sur le génome, des méthodes complémentaires comme le séquençage long fragment seront nécessaires. En conclusion, le RNA-Seq s’impose comme un outil complémentaire performant pour aider à l’interprétation du génome et réduire l’impasse diagnostique dans les TND, ouvrant de nouvelles perspectives pour la suite du PFMG2025.
Thomas BESNARD, Laura DO SOUTO FERREIRA, Wallid DEB, Delphine QUINQUIS-LEROUX, Patricia TALARMAIN, Gaëlle LANDEAU-TROTTIER, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Solène CONRAD, Marie VINCENT, Sylvie ODENT, Bertrand ISIDOR, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ (Nantes)
15:45 - 16:00 #49751 - SS035 Haplotypage de variants de significations incertaines par séquençage long-read.
SS035 Haplotypage de variants de significations incertaines par séquençage long-read.

Introduction Le séquençage dans les troubles du neurodéveloppement (TND) confronte régulièrement les laboratoires diagnostiques à l’absence d’analyses en trio, nécessitant le recours aux duos, le plus souvent propositus-mère. Plusieurs gènes impliqués dans les TND sont soumis à empreinte, rendant essentielle la caractérisation de l’origine allélique, même pour un variant de novo. L’étude des polymorphismes peut répondre à cette problématique, mais leur répartition hétérogène limite les approches short-reads. Nous présentons une stratégie long-reads adaptée à différents contextes cliniques. Méthodes Une approche combinant analyse in silico et séquençage long-reads a été développée. L’étape in silico cartographie la distribution des SNP autour du variant et estime la probabilité d’obtenir un SNP informatif. Selon la taille et le contexte, nous avons utilisé soit une amplification ciblée suivie d’un séquençage Oxford Nanopore Technologies (ONT), soit un séquençage avec adaptive sampling permettant enrichissement ciblé et analyse des marques de méthylation. Pour optimiser l’analyse, un multiplexage des ADN familiaux a notamment été réalisé lors de l’adaptive sampling. Résultats Deux haplotypages de variants candidats dans MAGEL2 identifiés par exome en trio (de novo) et duo (non maternel) ont été réalisés. Les deux patients présentaient un phénotype compatible avec un syndrome de Schaaf-Yang (MIM #615547). Après PCR de 2,2 kbp pour le premier et séquençage ciblé ONT par adaptive sampling pour le second ciblant une région d’interêt de 30Mb, l’analyse (Minimap2/Clair3) a montré que les variants étaient portés par l’allèle paternel, conduisant à leur reclassification comme pathogènes, cohérente avec le contexte clinique. La localisation du variant était également cohérente avec les marques de méthylations de cette région à empreinte. Un haplotypage d’un variant de novo dans le gène UBE3A, identifié par génome en trio, a également été réalisé. Le variant était porté par un patient avec microcéphalie et trouble du neurodéveloppement. Un séquençage ONT sur amplicon de 5,5Kb a permis d’identifier deux SNP informatifs démontrant que le variant était porté par l’allèle maternel, entraînant sa reclassification de VUS à probablement pathogène. Enfin, un haplotypage d’un variant hétérozygote dans RNU5B-1, identifié en génome duo, a été réalisé. Le séquençage d’un amplicon de plus de 3,5 kbp a confirmé sa présence sur l’allèle maternel, permettant sa reclassification comme variant de novo. Conclusion Le séquençage long-reads constitue une approche robuste pour reclassifier rapidement des variants de signification incertaine notamment dans les régions soumises à empreinte. La flexibilité de l’outil ONT dans ces contextes permet un positionnement complémentaire pertinent de cette technologie.
Caroline THUILLIER, Manon FABARD (Lille), Marine TESSARECH, Pauline PLANTÉ-BORDENEUVE, Paul GUEGUEN, Perrine BRUNELLE, Catherine VINCENT-DELORME, Jade FAUQUEUX, Jamal GHOUMID, Thomas SMOL
16:00 - 16:15 #49964 - SS036 Mise en évidence d’un rôle tissu et espèce spécifique pour les protéines de ciliopathies neurales humaines grâce à des modèles d’organoïdes spinaux dérivés de cellules souches pluripotentes.
SS036 Mise en évidence d’un rôle tissu et espèce spécifique pour les protéines de ciliopathies neurales humaines grâce à des modèles d’organoïdes spinaux dérivés de cellules souches pluripotentes.

Au cours des deux dernières décennies, la fonction des cils primaires a été largement étudiée chez les animaux et les lignées cellulaires, ce qui a permis de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le large éventail de symptômes observés chez les patients atteints de ciliopathies. Cependant, la grande variabilité des organes affectés suggère l'existence de mécanismes tissus- spécifiques, qui ne sont que partiellement compris et dont l'étude chez l'humain constitue un défi particulier. C’est notamment le cas pour les ciliopathies neurodéveloppementales telles que le syndrome de Joubert, qui affecte plus particulièrement le cervelet. Afin d’établir de nouveaux modèles d’études des ciliopathies neurodéveloppementales, nous avons développé des approches d’organoïdes neuraux à partir de cellules souches pluripotentes mutées pour deux gènes ciliaires mutés dans le syndrome de Joubert : RPGRIP1L et TMEM67. Les recherches précédentes menées chez la souris ont mis en lumière les fonctions essentielles de ces deux gènes dans le développement du cerveau et de la moelle épinière, en particulier à travers la régulation de la voie SHH, dont l'un des phénotypes caractéristiques est un défaut de différenciation des motoneurones spinaux. Dans cette étude, nous avons généré des organoïdes spinaux dérivés de cellules pluripotentes induites humaines (hiPS) et de cellules souches embryonnaires murines, mutées pour ces gènes. Nous avons combiné une analyse transcriptomique temporelle de ces organoïdes avec une étude cellulaire approfondie, notamment à l'aide d'imagerie à haute résolution. De manière surprenante, nous montrons que les progéniteurs spinaux humains déficients pour RPGRIP1L ou TMEM67, contrairement à leurs homologues murins, conservent un cil primaire, maintiennent leur capacité à activer la voie SHH et à s'engager vers une différenciation motoneuronale. Cependant, les motoneurones déficients pour RPGRIP1L présentent des anomalies dans le patterning antéro-postérieur, suggérant un rôle inédit des protéines ciliaires dans la régionalisation antéropostérieure de la moelle épinière (Wiegering et al., 2025). Ces résultats soulignent l'importance de développer de nouveaux modèles pour étudier les gènes des ciliopathies dans un contexte humain. En explorant des organoïdes de cervelet dérivés d’hiPS mutées ou portant des mutations issues de patients, nous espérons désormais éclaircir l'origine moléculaire et cellulaire des anomalies observées dans les cervelets des patients atteints du syndrome de Joubert.
Antonia WIEGERING, Ludovica BRUNETTI, Isabelle ANSELME, Damelys CALDERON, Sophie THOMAS, Stephane NEDELEC, Martin CATALA, Sylvie SCHNEIDER-MAUNOURY, Aline STEDMAN (PARIS)
Louis Lumiere

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B26
14:45 - 16:15

Sessions simultanées 06
Oncogenetique 1

Modérateurs : Anne-Sophie GIRAUD (Chargée de recherche) (Toulouse), Catherine NOGUES (Praticien - Chef de Département) (Marseille)
14:45 - 15:00 #49344 - SS037 Inégalités, représentations et effets du suivi d’oncogénétique sur les trajectoires de porteur·ses de mutation prédisposant au cancer. GOPxie, une étude sur les expériences de patient·es.
SS037 Inégalités, représentations et effets du suivi d’oncogénétique sur les trajectoires de porteur·ses de mutation prédisposant au cancer. GOPxie, une étude sur les expériences de patient·es.

Lancée en 2024, la recherche pluridisciplinaire Le Genre de l’oncoprophylaxie (GOPxie) menée par une équipe d’oncogénétique et de sociologues, analyse les dynamiques sociales à l’œuvre dans l’expérience du suivi des porteur·ses de mutations héréditaires prédisposant aux cancers. Ce projet explore ce qui préside aux normes de prescription et aux conditions d’acceptation du suivi et des chirurgies préventives. En effet, à la fin des années 1990 la cancérologie connaît une importante évolution avec le développement de tests génétiques permettant d’identifier des mutations héréditaires susceptibles d’accroître le risque de cancer notamment autour des gènes BRCA 1 et 2 (Bourgain & Gaudillière 2018). Avec la publication des recommandations BRCA en 2004 proposant la mastectomie comme outil de prévention, un tournant s’opère en France (Löwy & Gaudillière, 2008): en plus de servir à délimiter une population « à très haut risque » soumise dès lors à une « surveillance à vie », la génétique conduit désormais à la prescription d’interventions prophylactiques, même si les pratiques et les représentations que les patient·es s’en font restent variées (Ménoret 2023). À partir de l’étude des dossiers médicaux de plus de 1 200 patient·es ayant un syndrome de Lynch (prédisposant aux cancers de l’endomètre, des ovaires, du côlon) ou porteur·ses de mutations BRCA2 (prédisposant aux cancers du sein, des ovaires, de la prostate) ou CDH1 (favorisant les cancers du sein et de l’estomac) et d’entretiens semi-directifs, nous montrons que cette norme biomédicale de prévention des cancers n’est pas universellement appliquée et qu’elle produit des effets sur les trajectoires familiales, professionnelles et intimes. D’abord, nous montrons que la mise en place du suivi n’échappe pas aux représentations genrées des corps et des rôles sociaux. La chirurgie prophylactique est majoritairement préconisée pour des cancers sexués « féminins » (i.e. sein, ovaires, endomètre) et jamais dans le cas de mutation prédisposant au cancer « masculin » (prostate) (Meidani 2021). Aussi, le travail de transmission de l’information génétique au sein des familles est surtout accompli par des femmes (Mathieu & Froger-Lefebvre 2024). Puis, nous dévoilons les effets des recommandations des collectifs pluridisciplinaires (Bourret & Rabeharisoa 2008) qui enjoignent à médicaliser des corps « sains » – surtout ceux des femmes – sur les dynamiques familiales, les parcours de soin et les expériences individuelles et collectives. Nous révélons comment ces normes de prévention peuvent engendrer des trajectoires heurtées par des actes médicaux à répétition. Enfin, nous rendons compte des effets des caractéristiques sociales des patient·es (genre, classe, âge, origine géographique, etc.) sur leur adhésion à ce nouveau mode de prévention, leurs résistances et stratégies de contournement et les effets concrets du suivi préconisé sur leurs vies familiales et professionnelles.
Juliette FROGER-LEFEBVRE (PARIS), Marie MATHIEU, Anne-Lise DALL'AGNOLA
15:00 - 15:15 #49368 - SS038 Contribution des variations en mosaïque du gène APC dans la polypose adénomateuse : résultats de l’analyse couplée constitutionnelle/somatique chez 147 patients par séquençage à haut débit.
SS038 Contribution des variations en mosaïque du gène APC dans la polypose adénomateuse : résultats de l’analyse couplée constitutionnelle/somatique chez 147 patients par séquençage à haut débit.

La polypose adénomateuse familiale (PAF) est un syndrome héréditaire rare caractérisé par le développement de multiples adénomes colorectaux, parfois dès l’adolescence, pouvant évoluer vers l’adénocarcinome. La majorité des cas sont liés à des variants pathogènes (VP) constitutionnels du gène APC, de transmission autosomique dominante. Des VP en mosaïque d’APC ont déjà été décrits, parfois limités au tissu colique et indétectables dans le sang. La présence de VP d’APC dans plus de 50% des polypes colorectaux complexifie la détection des mosaïques et souligne la nécessité d’une stratégie diagnostique adaptée, leur identification étant déterminante pour le conseil génétique chez les patients et leurs enfants (surveillance et chirurgie prophylactique). Afin d’évaluer la contribution des mosaïques du gène APC, 147 patients atteints d’une polypose adénomateuse non sélectionnés sur l’âge ou le nombre de polypes ont bénéficié d’analyses NGS couplées constitutionnelles/somatiques (sang ⁺/₋ tissu sain + ≥2 adénomes) grâce au panel multigènes digestif recommandé par le GGC (CHU Rouen, 2016-2025). En parallèle, 1138 patients avec polypose adénomateuse ou cancer digestif pMMR ont été étudiés uniquement en constitutionnel. Cette approche combinée a permis d’identifier un VP d’APC en mosaïque chez 21/147 patients (14,3%). Dans les atteintes sporadiques, ce chiffre atteint 15,0% (15/10) grâce à l’approche combinée, soit 4 fois plus qu’avec l’approche constitutionnelle seule (4,1%, 16/393). Parmi les patients ayant bénéficié d’une analyse couplée, on observe un enrichissement en mosaïque d’APC chez les patients avec plus de 50 polypes (OR= 0,07, IC 95% [0,011;0,336], p-value=0,0001). En revanche, l’âge au diagnostic [15;74], la présence d’adénomes avancés ou d’adénocarcinome ne permettent pas de prédire une probabilité plus élevée de VP en mosaïque. Concernant le risque de transmission d’un VP en mosaïque à la descendance, il semble très faible, puisqu’aucun des 14 enfants des porteurs de mosaïques testés n’a hérité du variant parental, en cohérence avec l’absence du VP dans le sang chez la plupart (3 cas seulement avec une VAF>3%). La contamination du tissu sain par du tissu tumoral, l’existence de hotspots somatiques, la présence d’ADN tumoral circulant et le taux d’échecs important (22%) des analyses NGS à partir des échantillons FFPE sont autant d’écueils nécessitant une expertise biologique et une étroite collaboration avec les anatomopathologistes pour garantir la fiabilité des résultats. Cette étude souligne l’importance d’une approche couplée constitutionnelle/somatique, permettant la détection des mosaïques du gène APC, pour tous les patients atteints de polypose adénomateuse sporadique, particulièrement chez ceux présentant plus de 50 polypes. La maîtrise des écueils biologiques et histologiques est cruciale pour distinguer inactivation somatique d’APC et mosaïque restreinte au tissu colique et ainsi assurer avec certitude le diagnostic de PAF.
Sabine VAUTIER (ROUEN), Nathalie PARODI, Florent MARGUET, Aurélien GRÉAUME, Jacques MAUILLON, Julie AMIOT, Odile BÉRA, Estelle BERNARD, Pascaline BERTHET, Jacqueline BOU, Virginie BUBIEN, Stéphanie CHIEZE-VALERO, Margaux CLÉMENT LE CHOISMIER, Mathis DELACOUR, Pierre DEVULDER, Sophie GIRAUD, Aude LAMY, Gwendoline LIENARD, Sandrine MANASE, Anna MARGHERITI, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Marc PLANES, Lucie SALLE, Julie TINAT, David TOUGERON, Stéphanie VASSEUR, Jean-Christophe SABOURIN, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Edwige KASPER
15:15 - 15:30 #49383 - SS039 Prévalence et caractérisation phénotypique de l’hypercalcémie d’origine parathyroïdienne dans une cohorte française de 1258 patients.
SS039 Prévalence et caractérisation phénotypique de l’hypercalcémie d’origine parathyroïdienne dans une cohorte française de 1258 patients.

Hypercalcémie d’origine parathyroïdienne (PHCa) est un trouble phosphocalcique dû à une sécrétion inappropriée ou excessive de PTH. Classiquement, la PHCa est due à une prolifération cellulaire tumorale, l’hyperparathyroïdie primaire (HPTP), qui peut être la conséquence d’une prédisposition héréditaire syndromique ou non syndromique. La PHCa peut être due également à une mauvaise régulation des taux de PTH, en raison d’anomalie dans la voie de signalisation du récepteur sensible au calcium, le CaSR. Cette condition, réputée rare et bénigne, est appelée hypercalcémie hypocalciurique familiale (HHF). L’HHF est souvent difficile à distinguer d’une HPTP sans test génétique. L’identification d’un variant génétique responsable d’HPTP héréditaire ou d’HHF permet de proposer une prise en charge adaptée aux patients. Pourtant, la prévalence des formes génétiques d’HPTP reste mal connue et le niveau de preuve pour les recommandations de dépistage relativement faible. En France, un test génétique est proposé chez tout patient présentant une PHCa isolée et sporadique avant 50 ans, ou une forme familiale ou syndromique. L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence des formes génétiques d’PHCa dans la population des patients français éligibles à cette analyse génétique et d’établir des corrélations génotype-phénotype. Méthodes : Nous avons inclus dans cette étude rétrospective tous les cas index présentant une PHCa isolée, adressés pour un test génétique constitutionnel dans deux laboratoires français entre 2019 et 2022. Un séquençage ciblé de nouvelle génération a été réalisé pour sept gènes responsables de prédisposition à PHPT (MEN1, CDC73, CDKN1B, GCM2) ou d’HHF (CaSR, AP2S1, GNA11). Résultats : Nous avons inclus 1258 patients âgés de 0 à 95 ans (médiane 50 ans), dont 115 cas familiaux. Un variant (probablement) pathogène a été identifié chez 81 patients (6,4%), principalement dans CASR (51,9%), suivi de MEN1 (16%) et CDC73 (14,8%). Le taux de positivité était plus élevé dans les formes familiales (21%) que sporadiques (5,2%). La présence d’une forme génétique était associée à un jeune âge, une atteinte multiglandulaire, une PTH > 100 pg/mL (pour les gènes de prédisposition tumorale) et une PTH < 100 pg/mL (pour les gènes de l’HHF). Conclusion : Nous rapportons ici la plus grande série à ce jour de patients atteints d’une PHCa apparemment isolée ayant bénéficié d’un test génétique. Dans cette population, l’HHF est plus fréquente qu’initialement supposé, remettant en question le paradigme conventionnel du diagnostic différentiel entre HPTP et HHF. L’évaluation génétique doit demeurer un élément clé de la prise en charge personnalisée des PHCa.
Lucie COPPIN, Camille GIANNETTI, Morgane PERTUIT, Thomas CUNY, Carole GUERIN, Catherine CARDOT-BAUTERS, Loïc HAUTEMAYOU, Maelle LE BRAS, Benjamin CHEVALIER, Frédéric SEBAG, David TAIEB, Anne BARLIER, Marie-Françoise ODOU, Pauline ROMANET (MARSEILLE)
15:30 - 15:45 #49514 - SS040 Place de l’approche tumorale dans le diagnostic des schwannomatoses.
SS040 Place de l’approche tumorale dans le diagnostic des schwannomatoses.

La révision récente des critères cliniques et moléculaires permettant de conduire au diagnostic des schwannomatoses introduit l’étude des caractéristiques génétiques somatiques lorsque les études menées au niveau constitutionnel ne permettent pas de mettre en évidence d’anomalie moléculaire des gènes NF2, LZTR1 et SMARCB1. Dans les formes sporadiques avec une clinique évocatrice de schwannomatose liée au gene NF2 (critères de Manchester révisés), compte tenu de la fréquence élevée de mosaïques (20 à 80% en fonction de l’âge) l’intérêt de l’approche tumorale est indéniable pour identifier les bases moléculaires de la maladie et ainsi proposer un conseil génétique et un diagnostic prénatal le cas échéant. Lorsque la clinique est évocatrice d’une schwannomatose non liée au gène NF2, nous montrons dans cette étude que l’analyse tumorale présente également un intérêt évident. Nous avons étudié les séquences codantes des gènes LZTR1, SMARCB1 et NF2 au locus 22q11.21-22q12.2 dans l’ADN extrait des leucocytes et d’au moins deux schwannomes anatomiquement distincts, soient 69 schwannomes chez 22 patients présentant uniquement des schwannomes multiples périphériques mononodulaires (13/22) ou multinodulaires (9/22). Parmi ces 22 patients, une anomalie moléculaire constitutionnelle a été identifiée au niveau du gène LZTR1 chez 11 d’entre eux (50 %) permettant de poser le diagnostic de schwannomatose liée au gène LZTR1. Chez ces patients, les schwannomes sont majoritairement mononodulaires (9/13) et le profil moléculaire tumoral montre une perte d’hétérozygotie au locus 22q11.21-22q12.2 et un événement additionnel somatique dans le gène NF2 spécifique à chaque tumeur (mécanisme 3 steps/4 hits). Chez trois patients, aucune anomalie moléculaire n’a pu être mise en évidence au niveau constitutionnel mais le profil moléculaire tumoral évocateur d'une schwannomatose liée au gène LZTR1 ou SMARCB1 nous a conduit à proposer la poursuite des investigations en analysant les séquences non codantes des gènes LZTR1 et SMARCB1. Chez 7 patients (32%), nous avons identifié une anomalie moléculaire du gène NF2 commune dans au moins deux schwannomes anatomiquement distincts permettant de poser le diagnostic de schwannomatose liée au gène NF2 en mosaïque. Chez ces patients, les schwannomes sont majoritairement multinodulaires (5/9). Enfin, chez un patient, l’étude des schwannomes permet de montrer au moins en partie l’implication du locus 22q (diagnostic de schwannomatose liée au 22q). Cette étude illustre la fréquence élevée et sous-estimée de la schwannomatose liée au gène NF2 en mosaïque chez les patients présentant de schwannomes multiples périphériques multinodulaires. Les schwannomes multinodulaires étant associés à une morbidité chirurgicale plus élevée et le rôle central du gène NF2 dans leur tumorigenèse ouvre de nouvelles perspectives dans leur prise en charge clinique, thérapeutique et pour le conseil génétique.
Matthieu PEYRE, Cécile BARBANCE, Suzanne TRAN, Khadija CHRAIBI, Laurence PACOT, Benoit TERRIS, Michel KALAMARIDES, Béatrice PARFAIT (PARIS)
15:45 - 16:00 #49588 - SS041 Evaluation fonctionnelle à haut débit par mutation à saturation du domaine exonucléase de l'ADN polyérase epsilon.
SS041 Evaluation fonctionnelle à haut débit par mutation à saturation du domaine exonucléase de l'ADN polyérase epsilon.

Les variants pathogènes du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon (POLE) ont un double enjeu clinique. Au niveau constitutionnel, ils prédisposent au développement de cancers, notamment colorectaux. Au niveau somatique, ils induisent une hypermutabilité tumorale, signature moléculaire ouvrant potentiellement l’accès à une immunothérapie. Pourtant, l’interprétation fonctionnelle de nombreux variants faux-sens reste difficile, limitant leur utilisation médicale en oncogénétique clinique et en oncologie de précision. Nous avons développé un test fonctionnel à haut débit par mutation à saturation pour évaluer systématiquement l’impact fonctionnel des variants du domaine exonucléase de Pol epsilon de Saccharomyces cerevisiae. Après validation de la preuve de concept sur une librairie de contrôle comportant des variants connus pathogènes, qui ressortent clairement délétères avec le test, nous avons déployé cette approche à grande échelle pour dresser un atlas fonctionnel des variants du domaine exonucléase de POLE. Cette cartographie révèle plusieurs points saillants. Premièrement, les substitutions correspondant à la divergence naturelle entre levure (modèle du test) et humain (modèle pertinent) sont systématiquement tolérées, confirmant la robustesse du système expérimental. Deuxièmement, les variants pathogènes se concentrent dans des régions structurales critiques pour l’activité exonucléase : (i) les motifs constituant la poche catalytique, (ii) une boucle modulant l’accès de l’extrémité 3’ du brin naissant et (iii) une structure hélice-boucle-hélice séparant les domaines exonucléase et polymérase, passage obligé de l’ADN pour la correction d’épreuves. En dehors de ces régions, la grande majorité des résidus tolère la substitution, à l’exception de quelques positions isolées. La confrontation des résultats du test aux données cliniques, issues à la fois de variants constitutionnels prédisposant aux tumeurs, notamment digestives, et de variants somatiques associés à une charge mutationnelle tumorale élevée, conforte la validité du modèle et du test fonctionnel. Cette correspondance souligne la transposabilité des résultats expérimentaux aux variants identifiés chez l’Homme. Enfin, la comparaison avec les principaux prédicteurs bioinformatiques met en évidence une performance limitée de ces derniers pour anticiper correctement la fonctionnalité des variants, soulignant l’intérêt d’approches expérimentales directes. En conclusion, notre étude fournit la première carte fonctionnelle exhaustive du domaine exonucléase de POLE, clarifie les mécanismes de tolérance et d’intolérance aux substitutions d’acides aminés et éclaire les relations structure-activité. Cet outil constitue une ressource précieuse pour l’annotation clinique des variants de POLE et ouvre la voie à une meilleure intégration de la génétique fonctionnelle dans la prise en charge personnalisée des patients.
Albain CHANSAVANG (PARIS), Ingrid LAURENDEAU, Bertrand DIEBOLD, Dario MONACHELLO, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI
16:00 - 16:15 #49869 - SS042 Risques de cancer chez les porteurs du syndrome de Lynch : estimations à partir du registre national OFELy.
SS042 Risques de cancer chez les porteurs du syndrome de Lynch : estimations à partir du registre national OFELy.

Le syndrome de Lynch (SL), prédisposition héréditaire au cancer en lien avec un variant pathogène (VP) d’un gène MMR (MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2) entraîne des risques majorés de cancers, notamment colorectal (CCR) et endomètre (CE) ainsi que d’autres cancers plus rares. Une surveillance personnalisée est souhaitée pour les individus porteurs d’un VP MMR. Elle doit s’appuyer sur des estimations précises de ces risques. À partir du registre français OFELy, créé en 2011 avec le soutien de l’INCa, les risques cumulés par âge (pénétrance) et les risques relatifs ont été estimés pour 12 types de cancer selon le gène impliqué. Pour corriger les biais de sélection inhérents au caractère rétrospectif de l’étude, la méthode Genotype Restricted Likelihood (GRL) - « phénotypes multi-trait » a été utilisée pour prendre en compte simultanément l’ensemble des cancers d’intérêt dans le calcul de pénétrance de chaque type de cancer. Des différences de risque sont identifiées entre les différents gènes MMR. Pour le CCR, une augmentation plus tardive du risque est confirmée chez les porteurs de VP MSH6 et PMS2. En effet, la pénétrance dépasse celle de la population générale à 70 ans dès 20–40 ans pour MLH1/MSH2, mais seulement à 50 ans pour MSH6 et à 60–70 ans pour PMS2 chez les hommes et les femmes respectivement. Concernant le CE, les pénétrances à 70 ans sont inférieures aux estimations précédemment rapportées pour tous les gènes : 18.7% (3.4-58.3), 15.6% (7.7-41.5), 8% (4.7-15.8) et 1.8% (1.1-3.3) pour MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 respectivement. Les pénétrances estimées pour le cancer de l’ovaire sont en accord avec la littérature pour MSH2 et MSH6 mais plus faible pour MLH1 avec des risques à 40 ans de 0.3% (0.1-1) et 3.1% (1.6-8.4) pour MLH1 et MSH2 respectivement et à 45 ans de 0.7% (0.1-3.5) pour MSH6. Pour l’intestin grêle, il est confirmé une majoration du risque dès 35 ans pour MLH1 (1.2% (0.3-3.5)) et dès 40 ans (0.3% (0.1-4.3)) pour MSH2. Le risque de cancer de l’estomac est plus élevé pour MLH1 comparé à MSH2 et MSH6 et cette tendance est observée dès 40 ans, avec des risques pour MLH1 de 2.5% (0.6-6.7) contre <0.5% pour les autres gènes. Pour le pancréas, les pénétrances estimées à 45 ans sont de 3% (0.1-14.6) et 1.4% (0.1-9.3) pour MLH1 et MSH2. Le risque de cancers du tractus urinaire est plus élevé à 70 ans pour MSH2 comparé à MLH1 et MSH6 mais les risques n’excèdent pas 1.5% à 40 ans pour tous les gènes, et restent <1% jusqu’à 55 ans pour MSH6. Les risques relatifs de cancer du sein et de la prostate sont similaires à ceux de la population générale, confirmant leur non-appartenance au spectre Lynch. Cette étude reposant sur une des plus grandes séries de familles fournit des estimations robustes des risques de cancer dans le SL. Ces résultats confrontés aux données de la littérature contribueront à actualiser les recommandations de surveillance avec une approche personnalisée selon le VP du gène MMR.
Séphora CAMPOY (Lyon), Youenn DROUET, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Patrick BENUSIGLIO, Pascaline BERTHET, Virginie BUBIEN, Bruno BUECHER, Olivier CARON, Louise CRIVELLI, Isabelle COUPIER, Capucine DELNATTE, Françoise DESSEIGNE, Marion DHOOGE, Laurence FAIVRE, Rosine GUIMBAUD, Clémentine LEGRAND, Sophie LEJEUNE, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Catherine NOGUES, Pierre LAURENT-PUIG, Jean-Christophe SAURIN, Valérie BONADONA, Ggc Unicancer* OFELY INVESTIGATOR GROUP,, Christine LASSET
Debussy

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14:45 - 16:15

Sessions simultanées 07
Thérapies, medecine personnalisée, maladies neuromusculaires

Modérateurs : Anne-Sophie LIA (MCU-PH) (LIMOGES), Vincent PROCACCIO (PU-PH) (Angers)
14:45 - 15:00 #49278 - SS043 Analyse comparative des méthodes de séquençage long-read pour décrypter la complexité du locus de la Dystrophie Facio-Scapulo-Humérale (FSHD).
SS043 Analyse comparative des méthodes de séquençage long-read pour décrypter la complexité du locus de la Dystrophie Facio-Scapulo-Humérale (FSHD).

La dystrophie facioscapulohumérale (FSHD) est associée à la contraction du nombre de macrosatellites D4Z4 au locus 4q35, les individus non affectés portant de 11 à 150 répétitions D4Z4. Environ 95 % des patients FSHD (FSHD1) présentent une contraction à 1–10 unités, accompagnée d’une diminution de la méthylation de l’ADN. Un autre ~3 % (FSHD2) est lié à des variants pathogènes dans le gène SMCHD1, entraînant une dérégulation épigénétique du locus 4q35. Enfin, 1–2 % des patients cliniquement diagnostiqués ne présentent pas de cause génétique établie, soulignant des lacunes persistantes dans le diagnostic moléculaire. Depuis plus de vingt ans et la mise en place du diagnostic par peignage moléculaire dans notre laboratoire, plus de 70 patients avec des réarrangements complexes impliquant les loci 4q35 ou 10q26 ont été identifiés, dont 20 % en errance diagnostique, en l’absence d’autres caractéristiques génétiques associées à la FSHD1 ou FSHD2. Compte tenu de leur pertinence pour le diagnostic, nous avons effectué des analyses détaillées de ces réarrangements à l’aide de technologies de séquençage long-read (Oxford Nanopore et PacBio) chez sept patients présentant différents remaniements de structure des loci 4q35 ou 10q26. Ces approches ont permis de résoudre l’architecture de la séquence et d’étudier les profils de méthylation de ces régions. Pour certains patients, nous avons comparé ces résultats à la cartographie optique du génome (Bionano). Nos travaux révèlent que les allèles cis-dupliqués résultent de recombinaisons intrachromosomiques variables entre les éléments LSau et β-satellite, produisant des délétions de taille variable au sein de la région proximale de D4Z4, contrairement à une hypothèse antérieure suggérant un ancêtre commun et un remaniement récurrent. Ces variants complexes ne sont pas détectables avec des technologies standard comme le Bionano Optical Genome Mapping et nécessitent une curation manuelle. Ce travail souligne l’importance d’une caractérisation moléculaire approfondie pour les patients atypiques. À mesure que de nouveaux variants complexes au locus 4q35 seront identifiés, leur analyse fine sera cruciale pour guider le conseil génétique et améliorer la prise en charge des individus atteints de FSHD avec des profils moléculaires atypiques.
Charlotte TARDY (MARSEILLE), Jean-Philippe TRANI, Victor MURCIA PIENKOWSKI, Loeva MORIN, Christel CASTRO, Louis SOUVILLE, Camille HUMBERT, Coralie PROVOST, Laurène GERARD, Nathalie EUDES, Amire ASSOUMANI, Karine BERTAUX, Camille VEREBI, Juliette NECTOUX, Emmanuelle SALORT-CAMPANA, Marie-Line JACQUEMONT, Martial MALLARET, Céline TARD, Mélanie FRADIN, Shahram ATTARIAN, Karine NGUYEN, Raphaelle BERNARD, Frédérique MAGDINIER
15:00 - 15:15 #49455 - SS044 Quel prélèvement réaliser pour une thérapie de remplacement mitochondrial : évaluation de la contamination par l’ADNmt.
SS044 Quel prélèvement réaliser pour une thérapie de remplacement mitochondrial : évaluation de la contamination par l’ADNmt.

Introduction : Les maladies par mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) suivent une transmission maternelle et sont souvent graves, multisystémiques, et incurables. La thérapie de remplacement mitochondrial (TRM) est une stratégie innovante pour prévenir la transmission des mutations pathogènes de l’ADNmt tout en conservant l’ADN nucléaire parental. Consistant à transférer le génome nucléaire parental dans une cellule donneuse de cytoplasme comprenant des mitochondries saines, la TRM s'accompagne cependant du co-transfert d’une petite quantité de mitochondries mutées. Cette contamination induit un état d’hétéroplasmie dans l’ovocyte ou le zygote reconstitué qui expose par la suite à un risque de réversion dans l’embryon, l’ADNmt muté devenant majoritaire, compromettant ainsi l’efficacité de la procédure. Des techniques visant à réduire la contamination d’ADNmt sont étudiées afin de minimiser le risque de réversion. Dans cette étude, nous avons mesuré la quantité d’ADNmt dans différents prélèvements utilisés pour la TRM: les pronoyaux de zygotes (PN) et le premier globule polaire d’ovocyte (GP1) et l’avons comparé avec celle d’ovocytes immatures donnés à la recherche. Matériel et méthode : Le nombre de copies d’ADNmt a été quantifié par PCR quantitative en temps réel (qPCR SYBR Green) dans 8 ovocytes bloqués en métaphase I, 12 GP1 issus d’ovocytes en métaphase II, et 6 PN de zygotes polyploïdes, obtenus auprès de 11 patientes (28–36 ans) suivies en assistance médicale à la procréation et ayant donné leur consentement à des fins de recherche. Les comparaisons intergroupes ont été réalisées par le test de Mann–Whitney. Résultats : Des écarts significatifs de quantité d’ADNmt ont été observés dans les 3 groupes, les ovocytes MI contenant 40 fois plus d’ADNmt (361 244 copies, allant de 51 226 à 758 222) que les PN (8 863 copies, allant de 2 851 à 19 886), et 720 fois plus que les GP1 (500 copies, allant de 15 à 2 554). Ainsi, nous démontrons que le transfert de PN entraîne une contamination mitochondriale 18 fois plus élevée que celle observée avec le transfert de GP1. Discussion-conclusion : Nos résultats montrent que dans le cadre des TRM, le transfert du GP1 diminue significativement la contamination par l’ADNmt maternel. Afin de minimiser le risque de réversion, ce prélèvement pourrait être utilisé préférentiellement dans le cadre de la TRM, ce d’autant qu’il permet d’éviter la création d’embryons donneur de cytoplasme et donc détruits par la suite. Pour consolider ces données, des investigations complémentaires s’avèrent nécessaires, incluant notamment la quantification précise de l'ADNmt associé aux fuseaux méiotiques, qui est utilisé par certaines équipes, ainsi qu’à plus long terme, une évaluation rigoureuse des conséquences sur le développement embryonnaire, et la santé des enfants issus de ces approches.
Robin GHANEM (Paris), Nora BRAHIMI, Paula RUBENS, Sophie MONNOT, Nelly FRYDMAN, Anne MAYEUR, Julie STEFFANN
15:15 - 15:30 #49507 - SS045 Stratégie d’identification automatisée de données additionnelles lors d’une analyse d’exome entier dans le contexte légal actuel en France.
SS045 Stratégie d’identification automatisée de données additionnelles lors d’une analyse d’exome entier dans le contexte légal actuel en France.

La loi relative à la bioéthique du 2 août 2021 précise (code civil article 16-10) que préalablement à la réalisation d’un test génétique, la personne doit être informée qu’un tel examen pourrait révéler incidemment des caractéristiques génétiques sans relation avec l’indication initiale, mais aussi de la possibilité qu’elle a de refuser la révélation de tels résultats. Le décret no 2023-1426 du 30 décembre 2023 relatif à l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne précise (code de santé publique article R1131-3), qu’un arrêté devra définir les règles de bonnes pratiques applicables à la confirmation et communication de ces données sans relation avec l'indication initiale. En cas d’identification de données génétiques actionnables, ces nouvelles dispositions législatives entrainent de nouvelles obligations de rendu de résultats, dans un contexte par ailleurs contraint en ressources humaines disponibles. Dans l’attente de ces recommandations de bonnes pratiques professionnelles, nous avons réfléchi à la mise en place d’une procédure d’identification automatisée de variants de classe ACMG pathogènes ou probablement pathogènes, dont la connaissance permettrait de bénéficier de mesures de prévention, ou de soins. Cette procédure utilise une préclassification bioinformatique (suite SeqOne) et les données répertoriés dans la base ClinVar, pour identifier des variants dans les listes de 49 gènes actionnables pour les personnes majeures et 46 gènes pour les personnes mineures, élaborées par le Comité de génétique du Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire. L’identification automatisée de ces variants est ensuite soumise à une validation par un généticien/biologiste, et le résultat inclus dans le compte-rendu d’examen, pour être communiqué au patient (sauf refus de sa part), par le médecin prescripteur, afin de l’orienter, le cas échéant, vers une consultation spécialisée. Dans ce contexte d’évolution législative, notre stratégie a été guidée par l’intérêt du patient qui, correctement informé, souhaiterait connaitre d’éventuels risques génétiques pour lui–même ou ses apparentés. Nous avons aussi pris en compte la faisabilité, en condition réelle, d’une telle approche, notamment en temps supplémentaire à consacrer à l’identification de variants actionnables. Sur notre cohorte de 3651 échantillons analysés en exome, une analyse rétrospective a permis d’évaluer à 4% (143 échantillons) la proportion d’échantillons identifiés comme comportant des données génétiques actionnables selon les listes précitées; les gènes et variants impliqués seront présentés en détail. De manière plus globale, l’ouverture des filtres à l’exome entier montre que plus de 90% des échantillons comportent au moins 1 variant de classe ACMG pathogènes ou probablement pathogènes. Soucieux du bénéfice des patients, nous souhaitons partager notre stratégie afin de faire face au défi organisationnel qu’implique le nouveau cadre législatif.
Martin KRAHN (Marseille), Annachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Anne Marie LABERGE, Sébastien LÉVESQUE, Laurent VILLARD, Nathalie BONELLO-PALOT, Catherine BADENS, Christophe BUFFAT, Marc BARTOLI, Mathieu CERINO, Véronique BLANCK, Amandine BOYER, Patrice BOURGEOIS, Svetlana GOROKHOVA, Marie-Pierre ATTALI, Nicolas LENFANT, Perrine MALZAC
15:30 - 15:45 #49886 - SS046 Modulation thérapeutique de l’épissage du gène COL4A5 : preuve de concept dans un modèle d’organoïdes rénaux de syndrome d’Alport lié à l’X.
SS046 Modulation thérapeutique de l’épissage du gène COL4A5 : preuve de concept dans un modèle d’organoïdes rénaux de syndrome d’Alport lié à l’X.

Introduction Environ 20 % des variants pathogènes impliqués dans les maladies monogéniques affectent l’épissage. Leur interprétation reste difficile, notamment pour les variations introniques profondes. Le syndrome d’Alport lié à l’X (XLAS), dû à des variants du gène COL4A5 codant la chaîne α5 du collagène IV, en est une illustration. Nous avons précédemment identifié chez de nombreux patients sans diagnostic moléculaire des variations introniques profondes de COL4A5. Chez ces patients, les oligonucléotides antisens (ASO) constituent une approche thérapeutique personnalisée prometteuse, capable de restaurer un épissage normal. Cette étude vise à développer une plateforme de thérapie personnalisée pour le syndrome d’Alport lié à l’X. Méthodes Nous avons conçu une plateforme intégrant (i) des fibroblastes primaires de patients porteurs de variants introniques et (ii) des organoïdes rénaux dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC). Les variants introniques identifiés ont été reproduits dans des lignées isogéniques par édition CRISPR/Cas9. Les organoïdes ont été caractérisés par RNA-seq (bulk et single-cell), protéomique et imagerie confocale. Les ASO, puis des morpholinos (PMO) mieux adaptés aux organoïdes, ont été testés pour restaurer l’épissage normal. Résultats Dans les fibroblastes, plusieurs ASO ont corrigé efficacement l’épissage aberrant, permettant la restauration complète d’ARNm sauvage de COL4A5. Dans certains cas, le même ASO a permis de corriger des défauts d’épissage, différents, propres à chaque famille. Dans les organoïdes, une culture prolongée (≥38 jours) a été nécessaire pour reproduire la dynamique transcriptionnelle et la constitution de la membrane basale glomérulaire (MBG), révélant le défaut de collagène IV associé aux variants. Les lignées isogéniques XLAS ont confirmé une absence quasi totale de transcrit et de protéine α5(IV), validant la pertinence du modèle pour mimer la MBG. Les PMO testés ont permis de restaurer l’ARNm sauvage de COL4A5 et la sécrétion de la protéine α5(IV), rétablissant le réseau collagénique α3α4α5(IV) à des niveaux significativement supérieurs à ceux des organoïdes mutés. Discussion – Conclusion Nous démontrons ici la faisabilité de corriger des anomalies d’épissage de COL4A5 grâce aux oligonucléotides antisens dans un modèle in vitro de MBG. Ces résultats soulignent la valeur des organoïdes dérivés d’iPSC comme modèles fonctionnels pour (i) valider le caractère pathogène de variants introniques, (ii) sélectionner des séquences thérapeutiques efficaces, et (iii) accélérer la mise en place de thérapies de précision ciblant l’épissage. Cette stratégie est généralisable à d’autres gènes impliqués dans des maladies héréditaires où l’interprétation des variants d’épissage demeure un défi majeur.
Hassan SAEI, Bruno ESTEBE, Gaudin NICOLAS, Mahsa ESMAILPOUR, Julie HAURE, Olivier GRIBOUVAL, Christelle ARRONDEL, Vincent MORINIÈRE, Tian PINYUAN, Rachel LENNON, Géraldine MOLLET, Corinne ANTIGNAC, Guillaume DORVAL (Paris)
15:45 - 16:00 #49940 - SS047 Analyse pharmacogénétique à partir des données d’exome et co-interprétation pharmaco-clinico-biologique pour une prise en charge personnalisée en néphrologie et en transplantation rénale.
SS047 Analyse pharmacogénétique à partir des données d’exome et co-interprétation pharmaco-clinico-biologique pour une prise en charge personnalisée en néphrologie et en transplantation rénale.

Introduction : Les panels pharmacogénétiques réalisés de manière préemptive réduisent de 30 % l’incidence des effets indésirables. À Sorbonne Université, le séquençage d’exome apporte non seulement un diagnostic moléculaire, mais aussi des données pharmacogénétiques encore peu exploitées. Les patients atteints de MRC, souvent polymédiqués, pourraient tirer un bénéfice important de cette analyse pharmacogénétique. Méthodes : Nous avons analysé les profils pharmacogénétiques de 456 patients adultes ayant bénéficié d’un séquençage d’exome (capture Twist, NovaSeq6000 Illumina, 2x150 pb) pour néphropathie inexpliquée. L’analyse ciblait 217 variants situés dans 23 pharmacogènes, selon les recommandations des consortiums CPIC et DPWG. Les loci HLA-A et HLA-B ont été caractérisés grâce à un pipeline exome dédié. La traduction en « star » allèles et les recommandations posologiques ont été réalisées avec SONOGEN-XP (INTLAB AG), sur la base des recommandations internationales. 146 patients ont bénéficié d’une conciliation médicamenteuse et d’un conseil pharmacogénétique, tenant compte de leur traitement actuel et des effets indésirables potentiels afin d’ajuster les posologies ou de modifier certains traitements. 88 cas ont été discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Résultats : L’analyse pharmacogénétique réalisée en interne à partir des données d’exome a montré une concordance complète avec les échantillons de référence Get-RM et les méthodes orthogonales (amplification PCR et détection LC-MS, profil HLA par Immucor). 100 % des patients présentaient au moins un variant dans un pharmacogène cliniquement actionnable. À l’issue des RCP, 84/88 patients (95%) ont reçu au moins recommandation concernant des ajustements de posologie ou des contre-indications médicamenteuses, totalisant 262 recommandations individualisées. Les médicaments concernés par un métabolisme altéré incluaient : tacrolimus (34/88 soit 39%), azathioprine (12/88 soit 14%), tramadol (38/88 soit 43%), clopidogrel (19/88 soit 22%), allopurinol (15/88 soit 17%), atorvastatine (29/88 soit 33%). Conclusion : L’analyse pharmacogénétique basée sur les données d’exome pourrait permettre de prévenir ou d’expliquer les effets indésirables chez les patients suivis en néphrologie. Elle semble particulièrement utile pour les patients devant recevoir un traitement immunosuppresseur dans le cadre d’une transplantation rénale.
Ilias BENSOUNA (Paris), Virginie DEROCHE, Fanny PONCE, Nicolas JAUNIAUX, Amina BENOMAR, Isabelle DEBRIX, Florence FEDERSPIEL, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
16:00 - 16:15 #49975 - SS048 Traitement de la leucodystrophie liée au gène CSF1R par greffe de cellules souches dans une cohorte internationale.
SS048 Traitement de la leucodystrophie liée au gène CSF1R par greffe de cellules souches dans une cohorte internationale.

Enjeux : La leucodystrophie liée au gène CSF1R (LD-CSF1R) est une des plus fréquentes maladies héréditaires de la substance blanche chez l’adulte (PMID 39040919). C’est une maladie autosomique dominante à pénétrance incomplète dont la médiane de survie est de 5 ans. La maladie se présente souvent sous la forme d’atteinte spastique ou de démence fronto-temporale rapidement progressive. La protéine CSF1R étant exclusivement exprimée dans les cellules du système immunitaire (macrophages et microglie), la LD-CSF1R est un modèle de microgliopathie. Le remplacement de la microglie par une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) semble donc une thérapie de choix. Nous avons réalisé la première greffe en 2016 chez une patiente de 33 ans dont la maladie a été complètement stabilisée (PMID 31213485). Depuis, il y a eu quelques cas rapportés publiés en Europe et aux Etats-Unis mais avec des suivis de courte durée et sans évaluation standardisée. Méthodes : Nous avons réalisé une étude internationale incluant 5 pays (France, Pays-Bas, Allemagne, Espagne, Brésil) chez 17 patients adultes (8 femmes/9 hommes, 43,3 ± 9,4 ans) ayant bénéficié d’une GCSH avec un variant pathogène dans CSF1R et un enfant de 8 ans avec 2 variants. La médiane de suivi était de 2,5 ans (2-8 ans) avec des évaluations standardisées cliniques, radiologiques (charge lésionnelle) et biologiques (chaine légère de neurofilament NfL). Résultats : Dans les 6 mois suivant la GCSH, nous avons observé une aggravation clinique et radiologique chez la majorité des patients et 2 patients adultes sont décédés des complications précoces de la greffe myéloablative. A 1 an post-greffe, tous les patients, sauf un, ont complètement stabilisé leur maladie cliniquement et radiologiquement, avec même une amélioration motrice et/ou cognitive chez près de la moitié d’entre eux (Figure). Nous avons également observé une diminution majeure voire une normalisation des taux de NfL plasmatiques à 1 an post-greffe. Les résultats de la GCSH étaient comparables chez les patients ayant reçu un conditionnement myéloablatif ou réduit. Conclusion : Cette étude est la première à montrer de façon multicentrique que la GCSH est le traitement de référence pour la LD-CSF1R. Cette étude a déjà permis à plusieurs patients d’accéder à la greffe dans des pays où le remboursement de la greffe n’était pas possible. Ces résultats ouvrent également des perspectives thérapeutiques pour l’ensemble des maladies neurologiques ou neurogénétiques où la microglie a un rôle prépondérant dans la physiopathologie. Le fait que des conditionnements réduits donnent des résultats similaires permet de réduire la toxicité de la greffe chez ces patients mais également de proposer la greffe à des patients plus âgés. Figure (page de couverture du journal Movement Disorders): La GCSH stoppe la neurodégénérescence dans la LD-CSF1R, avec une stabilisation clinique, radiologique et biologique de la maladie, et une amélioration possible à long terme.
Hemmo YSKA (Paris), Marianne GOLSE, Natalia JULIA PALACIOS, Camille HUIBAN, Damien GALANAUD, Vincent PERLBARG, Cecilia MARELLI, Xavier AYRIGNAC, Csf1R-Rd INTERNATIONAL WORKING GROUP, Stéphanie NGUYEN, Fanny MOCHEL
Salon Ambassadeurs 2/3

"Mercredi 28 janvier"

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D26
14:45 - 16:15

Sessions simultanées 08
MOC, Dermato, Nephro

Modérateurs : Genevieve BAUJAT (Praticien Hospitalier) (PARIS), Bruno FRANCOU (Biologiste) (NICE)
14:45 - 15:00 #49120 - SS049 Diagnostic rapide par séquençage long reads des microangiopathies thrombotiques.
SS049 Diagnostic rapide par séquençage long reads des microangiopathies thrombotiques.

Contexte Les microangiopathies thrombotiques (MAT) sont un ensemble de pathologies rares au cours desquelles il existe une atteinte de la microcirculation notamment rénale, conduisant fréquemment à une atteinte rénale aiguë sévère. Parmi leurs étiologies, les anomalies de la voie alterne du complément sont impliquées dans le syndrome hémolytique et urémique atypique (SHUa), pour lequel l’Eculizumab a démontré son efficacité. Toutefois, ce traitement est onéreux et expose les patients à un risque infectieux non négligeable. La stratégie actuelle consiste à l’administrer de manière empirique, sur des arguments cliniques non-spécifiques, bien que seulement 10 % des patients (population adulte de Tenon) s’avèrent ultérieurement porteurs de variations pathogènes dans les gènes du complément et aient donc bénéficié d’être traités. Le séquençage Oxford Nanopore technologie® offre la possibilité de résultats génétiques rapides et permet, grâce à l’étude de longs fragments d’ADN, une analyse simultanée des variants ponctuels et des gènes hybrides responsables de SHUa, ainsi que leur phasing. De même les haplotypes à risque CFH-H3 pourraient être mis en évidence avec le même test. Objectifs et méthodes En partenariat avec la néphrologie de l’hôpital Tenon, nous avons mis en place une stratégie de diagnostic rapide par séquençage long-read. La préparation des librairies est effectuée en utilisant le kit-SQK-LSK114 et le séquençage sur un PromethION P24 avec des flow-cells R10.4 à la plateforme P3S. Le séquençage est effectué en adaptive-sampling permettant d’enrichir les régions d’intérêts à partir d’un fichier BED contenant les gènes impliqués dans les SHUa et 400 autres d’intérêt en néphrologie. Après le séquençage d’une durée de 12-24h les données sont envoyées au supercalculateur MeSU de Sorbonne Université afin de générer un fichier FASTQ qui sera chargé sur SeqOne Genomics pour alignement et appel des variant par le pipeline GermlineVarLR. Résultats 42 patients ont été analysés avec un délai moyen de rendu de 5 jours. Des variants d’intérêts dans les gènes de régulation de la voie alterne ont été identifiés chez cinq patients (11,9 %) : un variant pathogène dans le gène CFH et des VSI dans CD46, CFB et C3. Cela a permis une prescription ciblée d’Eculizumab chez les patients avec variation pathogène tandis l’absence de variant chez les 37 patients restants a évité un traitement non nécessaire réduisant le risque iatrogène et générant une économie estimée à au moins 295470€. Chez trois autres patients (7,1%) nous avons identifiés des variants pathogènes dans des gènes de néphropathie (NPHS2, TSC1 et GLA) expliquant leur pathologie rénale préexistante à la MAT. Conclusion Ces données sont en faveur de l’intérêt du séquençage long-read comme outil diagnostic rapide, fiable et économiquement pertinent dans la stratégie thérapeutique des MAT, permettant une prise en charge personnalisée des patients avec la stratification du risque des MAT.
Mathieu GEORGET (Paris), Nadhir YOUSFI, Aurélie WAERNESSYCKLE, Badreddine MOHAND-OUMOUSSA, Hélène MADRY, Corinne MACH, Claude ESTRADE, Valérie OLIN, Fabienne RAJHONSON, Elodie LEJEUNE, Patricia MOREAU, Anouar NABTI, Sandrine TARDIEU, Bophara KOL, Cédric RAFAT, Caroline NAVA, Cyril MOUSSEAUX, Boris KEREN, David DE SAINT GILLES, Eric LEGUERN, Laurent MESNARD
15:00 - 15:15 #49497 - SS050 Apport du séquençage de génome dans le diagnostic des maladies osseuses constitutionnelles : bilan de 827 patients.
SS050 Apport du séquençage de génome dans le diagnostic des maladies osseuses constitutionnelles : bilan de 827 patients.

Le Plan France Génomique (PFMG) 2025 a permis l’accès au séquençage de génomes (GS) sur l’ensemble du territoire. La préindication « Maladies Osseuses Constitutionnelles » (MOC) concerne toutes les ostéochondrodysplasies : fragilité osseuse, atteinte épi et/ou métaphysaire et/ou vertébrale, atteinte lytique ou condensante, prolifération anarchique du tissu osseux, dysostoses. L’inclusion dans cette préindication concerne les patients avec panel négatif ou avec des phénotypes atypiques pour lesquels les panels disponibles ne sont pas adaptés. Nous présentons ici les résultats d’une cohorte de 827 patients inclus dans la préindication « maladies osseuses constitutionnelles » ayant bénéficié d’un GS réalisé au laboratoire SeqOIA entre octobre 2019 et août 2025. Nous avons identifié des variants de classe 4/5 chez 27% des patients (n=223) et des variants de classe 3 chez 16% des patients (n=135). Parmi les résultats positifs, 84% sont des variants nucléotidiques (SNV) et 16% sont des variations du nombre de copies (CNV) ou des variants de structure (SV). Concernant les SNV, six variants introniques profonds et un variant en 5’UTR ont été mis en évidence. Seize variants sont hérités d’un parent dont 10 étaient atteints et 6 asymptomatiques (1 mosaïque). Parmi les CNV/SV identifiés figurent notamment sept inversions (dont une séparant les éléments régulateurs d’un gène), trois disomies uniparentales, une délétion d’une région promotrice, un dérivé du chromosome X, une tétrasomie 12p en mosaïque. Deux insertions de séquence d’Alu et une expansion dans le gène DMPK ont également été détectées. Six doubles-diagnostics ont été fait associant deux SNV ou un SNV et un CNV. Chez les 60 patients présentant un retard statural isolé, le rendement est de 8%. Le séquençage du génome constitue une approche “tout-en-un”, capable de détecter simultanément SNV, CNV, SV et expansions de répétitions en tandem, avec une sensibilité supérieure à celle de l’exome associé à la CGH, cela a révolutionné le diagnostic moléculaire des MOC Le nombre encore important de patients sans diagnostic reflète cependant les limites actuelles de l’analyse et de l’interprétation, notamment pour les variants hérités de parents asymptomatiques ou ceux situés dans des régions non codantes ou intronique dont l’impact reste difficile à prédire. Ainsi, si le rendement du génome apparaît limité dans ce contexte, il est amené à augmenter grâce à l’amélioration des outils bioinformatiques, de l’annotation et des outils de prédiction des variants non codants, ainsi qu’à l’intégration de données multi-omiques comme le RNAseq.
Sophie RONDEAU (Paris), Audrey BRIAND-SULEAU, Corinne COLLET, Séverine BACROT, Tania ATTIE-BITACH, Fabienne ESCANDE, Sophie MONNOT, Lucile BOUTAUD, Arnaud MOLIN, Stéphanie DUCREUX, Céline GAUCHER, Perrine BRUNELLE, Virginie SAILLOUR, Ilyas CHALLET, Emma RAIMBAULT, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Dominique BONNEAU, Yline CAPRI, Martine COHEN SOLAL, Thomas COURTIN, Demeer BÉNÉDICTE, Anne DIEUX, Mélanie FRADIN, Alice GOLDENBERG, Bertrand ISIDOR, Agnès LINGLART, Laurence PERRIN, Elise PISAN, Maelle CHARPIE, Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE
15:15 - 15:30 #49635 - SS051 Caractérisation phénotypique et moléculaire de la dysplasie thoraco-laryngo-pelvienne (syndrome de Barnes).
SS051 Caractérisation phénotypique et moléculaire de la dysplasie thoraco-laryngo-pelvienne (syndrome de Barnes).

Introduction: La dysplasie thoraco-laryngo-pelvienne (TLPD) ou syndrome de Barnes est une maladie osseuse constitutionnelle (MOC) ultra-rare de transmission autosomique dominante caractérisée par une dystrophie thoracique, un pelvis petit et étroit et une sténose laryngée. A notre connaissance, seulement 6 familles (12 individus) ont été rapportées dans la littérature depuis sa première description en 1969. Les bases moléculaires ne sont pas connues et, dans la dernière nosologie des MOC publiée en 2023, son existence a été considérée comme incertaine. Sujets et méthodes: Trois patients atteints de TLPD, non apparentés, ont bénéficié d’un séquençage de génome en trio au sein du laboratoire Auragen (PFMG2025). Le diagnostic de TLPD avait été posé chez 2 patients présentant une dystrophie thoracique, des anomalies pelviennes évocatrices, une sténose sous-glottique et des troubles de l’oralité très sévères motivant la pose de trachéostomie et gastrostomie. L’un de ces patients avait présenté une importante hypotonie néonatale, d’amélioration progressive. L’interrogation de la base de données Auragen (PFMG2025) via l’outil Auramatcher a permis d’identifier un 3ème patient : cet enfant avait bénéficié d’une étude du génome dans le cadre de la pré-indication « Hypotonies néonatales » et la réévaluation de son phénotype clinico-radiologique a permis de poser rétrospectivement le diagnostic de TLPD. Résultats: Le séquençage du génome a mis en évidence chez les 3 patients un variant hétérozygote de novo dans le gène TK1 (même variant récurrent chez 2 des 3 patients). Au total, trois individus non apparentés, atteints de la même MOC ultra-rare, sont porteurs d’un variant de novo dans le gène TK1 très rare en population générale. Discussion: Notre étude permet de confirmer que la TLPD représente une entité nosologique spécifique, dont le phénotype est caractérisé par une atteinte squelettique typique (dystrophie thoracique, ailes iliaques hypoplasiques, retard d’ossification des branches ilio-pubiennes), la possible présence d’hypotonie néonatale à évolution favorable et de complications ORL très sévères. Les résultats moléculaires positionnent TK1 comme le gène candidat pour expliquer la TLPD. Bien que TK1 ne soit pas connu pour jouer un rôle dans l’ostéogenèse à ce jour, l’occurrence de trois événements de novo indépendants dans un même gène, chez des patients non apparentés atteints d’une affection ultra-rare et spécifique, confère une forte valeur statistique à cette hypothèse. Des tests fonctionnels sont actuellement en cours afin d’évaluer l’impact de ces variations sur l’activité de l’enzyme. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur le rôle de TK1 dans la biologie osseuse et souligne l’importance du phénotypage clinico-radiologique ainsi que des réseaux collaboratifs clinico-biologiques de partage de données, pour la caractérisation des syndromes génétiques rares.
Louis JANUEL (Lyon), Elise SCHAEFER, Robin POUYAU, Hajira MOKHTAR, Consortium AURAGEN, Valérie CORMIER-DAIRE, Renaud TOURAINE, Massimiliano ROSSI
15:30 - 15:45 #49888 - SS052 Exploration des déterminants génétiques de la variabilité phénotypique de la neurofibromatose de type 1.
SS052 Exploration des déterminants génétiques de la variabilité phénotypique de la neurofibromatose de type 1.

La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique de transmission autosomique dominante. Elle est causée par des variants pathogènes hétérozygotes perte-de-fonction du gène suppresseur de tumeurs NF1 qui code la neurofibromine, régulateur négatif de la voie des RAS-MAPK. La NF1 se caractérise par une importante expressivité variable. Des études internationales de corrélation génotype-phénotype ont montré que certains variants pathogènes de NF1 étaient associés à une forme très modérée ou plus sévère de la maladie. Pour les autres variants, aucune corrélation significative n’a pu être mise en évidence. Nous avons cherché à identifier les facteurs génétiques liés au gène NF1 ou les gènes modificateurs, impliqués dans la variabilité phénotypique de la NF1, dans la cohorte française. Nous avons analysé les données phénotypiques recueillies dans le cadre (i) de 3 Programme Hospitaliers de Recherche Clinique (PHRC) nationaux dédiés à l’étude des facteurs modificateurs de la NF1 (cohorte NF-France) et (ii) du diagnostic moléculaire réalisé dans le Service de Médecine Génomique de l’hôpital Cochin à Paris. L’étude des corrélations génotype-phénotype dans la cohorte française a montré des résultats cohérents avec ceux de la littérature. Nous avons confirmé une forme plus modérée de NF1 chez les porteurs de délétions en phase de la Met992 ou de variants faux-sens au niveau de Met1149 ou Arg1809. Les patients porteurs de variant faux-sens aux positions Arg1276, Lys1423 ou affectant les codons 844 à 848 de la neurofibromine sont plus à risque de développer des formes sévères. Nous avons également montré que les patients porteurs d’une délétion complète du locus NF1 présentent significativement plus d’atteintes sévères. Par ailleurs, nous avons génotypé 1333 patients de la cohorte NF-France pour plus de 7 millions de variants communs du génome. Par étude d’association pangénomique (GWAS), nous avons mis en évidence plusieurs régions génomiques montrant une association avec la survenue des neurofibromes cutanés, sous-cutanés ou plexiformes. Ces régions incluaient près de 170 gènes candidats modificateurs. Par un test de compétition sur des cellules de Schwann isogéniques WT et NF1-KO, nous avons montré qu’au moins deux de ces gènes (GAS1 et SPRED2) pourraient jouer un rôle modulateur dans la prolifération des cellules de Schwann NF1-KO, type cellulaire à l’origine des neurofibromes. Nos résultats confirment les précédentes études de corrélation génotype-phénotype menées dans le cadre de la NF1. L’haploinsuffisance de gènes adjacents à NF1 pourrait expliquer le phénotype plus sévère identifié chez les patients porteurs de ces grandes délétions du locus NF1. La GWAS menée sur les neurofibromes suggère plusieurs gènes candidats modificateurs. La mise en œuvre de tests de criblage fonctionnel devrait permettre de confirmer l’implication de ces gènes, voire d’apporter de nouvelles pistes thérapeutiques pour la prise en charge des neurofibromes.
Laurence PACOT (PARIS), Pierre WOLKENSTEIN, Dominique VIDAUD, Laura FERTITTA, Salah FERKAL, Audrey SABBAGH, Ingrid LAURENDEAU, Eric PASMANT
15:45 - 16:00 #49969 - SS053 Deep phenotyping of trichothiodystrophy reveals genotype-phenotype correlations.
SS053 Deep phenotyping of trichothiodystrophy reveals genotype-phenotype correlations.

Pierre-Louis Lanvin (Nantes), Alice Phan, Thomas Hubiche, Marina Vasse, Jean-Paul Claudel, Juliette Mazereuw-Hautier, Nathalie Jonca, Louis Lebreton, Christine Bodemer, Smaïl Hadj-Rabia, Fanny Morice-Picard. Background: Trichothiodystrophy (TTD) is a very rare, multisystemic and heterogeneous autosomal recessive developmental disorder. The condition is primarily characterized by sulfur-deficient hair with “tiger tail” banding upon polarized light microscopy. Objectives: This review sought to systematically analyze the data concerning the clinical, laboratory, and genetic features of TTD patients. This search was deemed essential to elaborate international recommendations pertaining to diagnostic features, clinical manifestations, genetic characteristics, and management concepts of this rare genetic disorder. Methods: For this literature search, the interrogated databases included PubMed/Medline, Orphanet, Rare Diseases Database, and Online Mendelian Inheritance in Man (OMIM). The references cited in retrieved articles were additionally examined. Only one expert selected and collected data. Results: In this study, we present a detailed clinical description of 184 patients with a molecular diagnosis of TTD. We compared the 159 patients from the literature with the 25 new patients from our French cohort, which we detail here (16 ERCC2 patients, 3 GTF2H5 patients, 3 MPLKIP patients, one GTF2E2 patient, one TARS patient and one AARS patient). The two most represented groups of patients were those with mutations in the MPLKIP gene (40,76%) and the ERCC2 gene (38,59%). The other groups are represented by mutations in the GTF2H5 (5,98%), GTF2E2 (4,35%), RNF113A (3,26%), CARS (2,17%), TARS (1,63%), AARS1 (1,63%), ERCC3 (1,09%) and MARS1 (0,5%) genes. In descending order of clinical severity, we find the following: Hair anomalies (76,09%), neurological anomalies (70,65%), growth anomalies (57,06%), skin anomalies (54,35%), nail anomalies (44,56%), facial dysmorphia (42,39%), immuno-hematological anomalies (40,76%), endocrinological anomalies (34,23%), ophthalmological anomalies (22,28%), osteo-articular anomalies (21,19%), dental anomalies (16,30%), prenatal anomalies (16,30%) and cardiac manifestations (12,5%). Conclusions: This study has enabled us to identify previously unrecognized phenotypes in some TTD groups, as well as several genotype-phenotype relationships in patients. Some specific symptoms may guide clinicians and biologists in the diagnosis of TTD. A systematic and prospective collection of newly diagnosed cases of TTD would enable us to flesh out this clinical description, as well as to set up personalized follow-up via a solid and detailed genotype-phenotype correlation.
Pierre-Louis LANVIN, Fanny MORICE-PICARD, Pierre-Louis LANVIN (Nantes)
16:00 - 16:15 #49988 - SS054 FGFR antagonists avoid pseudarthrosis in a mouse model of osteochondrodysplasia.
SS054 FGFR antagonists avoid pseudarthrosis in a mouse model of osteochondrodysplasia.

Gain-of-function mutations in fibroblast growth factor receptor (FGFR) genes lead to chondrodysplasia and craniosynostoses. FGFR signaling has a key role in the formation and repair of the craniofacial skeleton. We analyzed the impact of Fgfr2- and Fgfr3-activating mutations on mandibular bone formation and endochondral bone repair after non-stabilized mandibular fractures in mouse models of Crouzon syndrome (Crz) and hypochondroplasia (Hch), based on micro-CT scan, histological, immunohistological and spatial transcriptomics analyses, of the bone calluses. Bone mineralization of the calluses was abnormally high in Crz mice and abnormally low in Hch mice. The latter model presented pseudarthrosis and impaired chondrocyte differentiation. Spatial transcriptomic analyses of the Hch callus revealed abnormally low expression of Col11, Col1a, Dmp1 genes in mature chondrocytes. We found that the expression of genes involved in autophagy and apoptosis (Smad1, Comp, Birc2) was significantly perturbed and that the Dusp3, Dusp9, and Socs3 genes controlling the mitogen-activated protein kinase pathway were overexpressed. Lastly, we found that treatment with a tyrosine kinase inhibitor (BGJ398, infigratinib) or a C-type natriuretic peptide (BMN111, vosoritide) fully rescued the defective endochondral bone repair observed in Hch mice. Taken as a whole, our findings show that FGFR3 is a critical orchestrator of bone repair and provide a rationale for the development of potential treatments for patients with FGFR3-osteochondrodysplasia.
Anne MORICE (Paris), Amélie DE LA SEIGLIÈRE, Laurence LEGEAI-MALLET
Salon Ambassadeurs 1/3

"Mercredi 28 janvier"

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E26
14:45 - 16:15

Sessions simultanées 08bis
Autisme et Bioinformatique

Modérateurs : Jean MULLER (MCU-PH) (Strasbourg), Anne-Claude TABET (MD PhD, responsable UF) (Paris)
14:45 - 15:00 #49283 - SS055 Génétique des troubles du spectre autistique et neurodéveloppementaux sévères : apport diagnostique du séquençage de génome short-read.
SS055 Génétique des troubles du spectre autistique et neurodéveloppementaux sévères : apport diagnostique du séquençage de génome short-read.

Introduction : Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) et les troubles précoces et sévères du neurodéveloppement (TND) concernent 1 à 1,5% de la population et représentent un enjeu majeur de santé publique. En France, l’examen de première intention repose encore sur l’analyse chromosomique par puce à ADN (ACPA), qui ne détecte ni les variants nucléotidiques (SNV), ni les variations du nombre de copies (CNV) de petite taille, ni les anomalies équilibrées ou complexes. Le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG) a permis l’accès au séquençage pangénomique (WGS), offrant la possibilité de transformer les pratiques diagnostiques dans les TSA et TND. Méthodes : Nous rapportons l’ensemble des résultats obtenus sur une période de quatre ans (avril 2021–avril 2025) dans une cohorte nationale et multicentrique de 460 familles (537 patients, structures allant du solo au quintuor) incluses dans la préindication « TSA ou TND précoces et sévères sans déficience intellectuelle » sur la plateforme SeqOIA. Les données ont été interprétées selon les recommandations ACMG, avec restitution des variants pathogènes, probablement pathogènes, des PIEV et de certains VSI d’intérêt. Résultats : Le rendement diagnostique global est de 19% (15% hors VSI). La majorité des diagnostics concernait des SNV (76%), tandis que les CNV et les anomalies de structure représentaient 24% des cas. Aucun gène n’est retrouvé de manière récurrente ou prépondérante dans la cohorte, ce qui reflète la forte hétérogénéité génétique des TSA et TND. Près de 20% des SNV impliquaient des gènes non référencés dans la base SFARI, témoignant de l’élargissement du spectre génétique associé. Parmi les CNV identifiés, 44% correspondaient à des variants à pénétrance incomplète et/ou expressivité variable (PIEV). Plusieurs réarrangements complexes ont également été identifiés, tels qu’un anneau complexe du chromosome 21 ou une translocation réciproque équilibré interrompant un gène d’intérêt. L’analyse en trio présentait un rendement supérieur aux autres structures familiales, et le taux diagnostique était significativement plus élevé chez les adultes que chez les enfants (30% vs 12%). Le délai moyen de rendu était de 158 jours, plus court pour les résultats pathogènes. Conclusion : Cette cohorte nationale et multicentrique, la plus vaste série française de TSA sans déficience intellectuelle étudiée par WGS, confirme la très grande hétérogénéité génétique de ces troubles et met en évidence l’implication de voies biologiques convergentes, en particulier les mécanismes synaptiques glutamatergiques, le remodelage de la chromatine et la régulation translationnelle via la voie mTOR. Le WGS permet, en un seul examen, d’identifier SNV, CNV et anomalies structurales complexes, avec un rendement diagnostique supérieur à 15%. Ces résultats plaident pour l’utilisation du WGS comme examen de première intention dans les TSA et TND, en cohérence avec la dynamique de la médecine de précision portée par le PFMG 2025.
Paul BRUZEAU (Paris), Anna MARUANI, Alexandra AFENJAR, Severine AUDEBERT, Pierre BLANC, Thomas BOURGERON, Yline CAPRI, Kevin CASSINARI, Roseline CAUMES, Pascal CHAMBON, Boris CHAUMETTE, Benjamin COGNE, David COHEN, Estelle COLIN, Solène CONRAD, Juliette COURSIMAULT, Thomas COURTIN, Wallid DEB, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Richard DELORME, Romain DUQUET, Anna GERASIMENKO, David GERMANAUD, Alice GOLDENBERG, Paul GUEGUEN, Anne-Marie GUERROT, Yosra HALLEB, Solveig HEIDE, Delphine HÉRON, Mathilde HEULIN, Clara HOUDAYER, Marine HOULIER, Elise HUMEAU, Anton IFTIMOVICI, Bertrand ISIDOR, Aurelia JACQUETTE, Méderic JEANNE, Lara KERBELLEC, Xenia LATYPOVA, Claudine LAURENT-LEVINSON, Claire LEBLOND-MANRY, François LECOQUIERRE, Adrien LEGRAND, Raphaelle LEROUX AUGER, Cecile LOUVEAU, Sandra MERCIER, Cyril MIGNOT, Mylene MOYAL, Caroline NAVA, Gael NICOLAS, Mathilde NIZON, Laurence PERRIN, Florence PETIT, Anne PHILIPPE, Elise PISAN, Antoine POUZET, Marlène RIO, Lyse RUAUD, Veronica SANDRONI, Pascale SAUGER-VEBER, Thomas SMOL, Radka STOEVA, Kevin UGUEN, Gabriella VERA, Camille Odile VEREBI, Alain VERLOES, Dominique VIDAUD, Marie VINCENT, Catherine VINCENT-DELORME, Anne-Claude TABET, Jonathan LEVY
15:00 - 15:15 #49446 - SS056 Evaluation indépendante des épisignatures de la littérature avant translation vers le diagnostic des troubles du neuro-développement : contributions à mi-parcours du projet Epi2Diag.
SS056 Evaluation indépendante des épisignatures de la littérature avant translation vers le diagnostic des troubles du neuro-développement : contributions à mi-parcours du projet Epi2Diag.

Contexte. L’essor des épisignatures a ouvert une nouvelle voie pour le diagnostic moléculaire des troubles du neurodéveloppement mais des incertitudes demeurent quant aux performances diagnostiques de chacune, à leur hétérogénéité et à leur périmètre de validité. Lancé en 2023, le projet Epi2Diag a été conçu par les équipes de Rouen, Dijon et Bordeaux, pour améliorer la compréhension de ces épisignatures et permettre leur utilisation informée en pré- et post-natal. Il repose sur : 1) la création d'une large base de données à partager avec la communauté, 2) le développement de méthodologies adaptées et 3) l’étude approfondie de la complexité des profils de méthylation. Méthodes. Une plateforme de méthylation a été créée au CHU de Rouen pour internaliser la production des données. La maîtrise du protocole a été validée par une étude de reproductibilité sur 58 duplicats, produits par plusieurs plateformes et techniques de puces (Illumina Infinium Methylation EPIC v1 et v2). Un recrutement national de témoins positifs et de porteurs de Variants de Signification Incertaine (VSI) dans une liste de gènes croissante est organisé, en commençant par le contexte post-natal, en raison de la grande disponibilité des connaissances associées. Les plans expérimentaux sont préparés par répartition aléatoire des témoins positifs et normaux. Après contrôles qualité et normalisation, les analyses sont ajustées sur l’âge au prélèvement, le sexe et la composition cellulaire sanguine inférée. Plusieurs méthodologies ont été comparées en termes de robustesse et de performances diagnostiques. Le format du compte-rendu recherche a été amélioré pour renforcer la compréhension de l’information apportée et limites possibles de l’analyse. Les données sont progressivement partagées sur la plateforme EGA (EGAD00010002724) après publication. Résultats. En un an, 243 témoins positifs couvrant 31 gènes ont été générés et appariés à 70 témoins normaux (https://tinyurl.com/epi2diag), permettant l’analyse de 46 VSI dans 17 gènes de performances diagnostiques définies, dont 26% avec un profil compatible avec le diagnostic, 26% intermédiaires d’interprétation difficile, possiblement lié à un variant hypomorphe, un statut de conductrice pour les variants sur l’X ou une signature de signal faible, et 48% ne présentaient pas la signature interrogée, permettant d’écarter l’hypothèse diagnostique pour une maladie donnée avec grande probabilité. Au-delà de l’évaluation indépendante des épisignatures connues, nous avons aussi caractérisé de nouvelles épisignatures, dont celle associée au gène RNU4-2. Perspectives. La mise au point des signatures reste un effort continu, notamment pour rassembler suffisamment de témoins positifs et exploiter avec confiance les résultats de la littérature. Une collaboration étroite avec l’équipe de R. Weksberg (Toronto) permettra de gagner en puissance et de renforcer le partage d’expérience à l’échelle internationale, en particulier sur l’axe prénatal.
Camille CHARBONNIER (ROUEN), Amandine SANTINI, Anne-Claire RICHARD, François LECOQUIERRE, Julien VAN GILS, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN, Gaël NICOLAS
15:15 - 15:30 #49586 - SS057 LEAP-InovAND a multiscale resource to explore genetics, brain imaging and clinical data in autism.
SS057 LEAP-InovAND a multiscale resource to explore genetics, brain imaging and clinical data in autism.

La plupart des travaux actuels sur l’autisme reposent sur des comparaisons catégorielles (par exemple, individus autistes versus témoins) et se limitent souvent à l’étude d’un seul domaine biologique, qu’il s’agisse de la cognition, de la génétique ou de l’imagerie cérébrale. Dans cette étude, nous proposons une ressource intégrative unique, combinant données phénotypiques quantitatives, séquençage complet du génome, imagerie par résonance magnétique cérébrale et électroencéphalographie. Au total, 5 549 participants ont été recrutés dans le cadre des cohortes européennes LEAP1 et InovAND (âges à l’inclusion: 1–83 ans; ratio hommes/femmes = 1,40:1). Parmi eux, 2 531 disposent à la fois de données cliniques et génétiques. Pour 875 de ces individus, des données de neuroimagerie (EEG et/ou IRM, âges: 4–78 ans; ratio hommes/femmes = 1,64:1) sont également disponibles. En partant des données cliniques, les plus aisément accessibles en pratique de soin, nous avons appliqué des méthodes de regroupement non supervisé à ce jeu de données multi-échelles. Trois sous-groupes distincts émergent, chacun présentant des architectures génétiques différenciées, avec un enrichissement en variants rares (notamment dans les gènes synaptiques et ceux impliqués dans le remodelage de la chromatine) ainsi qu’à des scores polygéniques liés aux troubles du neurodéveloppement (par exemple l’autisme, le TDAH) ou aux capacités cognitives. L’imagerie cérébrale révèle des profils spécifiques de maturation corticale selon les clusters, incluant des trajectoires distinctes de l’épaisseur corticale et du développement de la surface corticale dans différentes régions du cerveau. Cette ressource est mise à disposition afin de soutenir les recherches visant à mieux comprendre les liens complexes entre génétique, structure et fonction cérébrales, et manifestations cliniques de l’autisme. Nos résultats ouvrent la voie à des approches de médecine de précision, allant au-delà d’une vision purement catégorielle du diagnostic pour tendre vers une stratification fondée sur la biologie. 1. Charman, T. et al. The EU-AIMS Longitudinal European Autism Project (LEAP): Clinical characterisation. Mol Autism 8, 1–21 (2017).
Mathis FLEURY (PARIS), Zakaria MOUGIN, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Claire LEBLOND, Anna MARUANI, Jean-Madeleine DE SAINT AGATHE, Eli BARTHOME, Selin KORKMAZ, Richard DELORME, Declan MURPHY, Consortium LEAP, Consortium INOVAND, Thomas BOURGERON
15:30 - 15:45 #49608 - SS058 Exploiter les variants régulateurs pour traduire les associations des GWAS en potentiels mécanismes biologiques sous-jacents de l'autisme et d’autres troubles neurodéveloppementaux.
SS058 Exploiter les variants régulateurs pour traduire les associations des GWAS en potentiels mécanismes biologiques sous-jacents de l'autisme et d’autres troubles neurodéveloppementaux.

Bien que l’héritabilité de l’autisme soit estimée à près de 80 % 1, les variants génétiques à l'origine de cette hérédité sont loin d'être totalement identifiés. Les variants rares à forte pénétrance sont identifiés que dans 10% à 30% des personnes autistes2, et n'expliquent pas entièrement la diversité des phénotypes observés. Par conséquent, de nombreux variants communs à faible impact doivent collectivement jouer un rôle important dans l'autisme, mais l’identification de ces variants et de leurs fonctions reste difficile à partir des études d’association pangénomiques (GWAS). Étant donné que la majorité des variations génétiques interindividuelles se trouvent dans des régions régulatrices non codantes, nous émettons l'hypothèse que les variants régulateurs pourraient être des acteurs clés sous-estimés, dans l'autisme et d'autres troubles neurodéveloppementaux (TND). Nous avons développé une méthode pour annoter les résultats de GWAS qui chevauchent ou sont en déséquilibre de liaison étroit avec des variants régulateurs, notamment les loci de caractères quantitatifs d'expression (eQTL), d'isoforme (isoQTLs), d'épissage (sQTL) et de méthylation (mQTL). De plus, notre méthode combine ces annotations avec la hiérarchisation des gènes GWAS basée sur l’outil MAGMA2. Nous intégrons la force de l'association du SNP QTL avec son phénotype observé, afin de créer une hiérarchie des gènes causaux potentiels, puis nous examinons ces gènes pour déterminer l'enrichissement spécifique de certaines ontologies. Nous avons pu mettre en évidence que de nombreux résultats significatifs issus des GWAS sur l'autisme et les TND associés recoupent directement des variants régulateurs connus, y compris des variants régulant le cerveau en développement. Nous allons ensuite examiner les gènes impliqués dans des ontologies partagées et distinctes des différents TND, ainsi que la manière dont ils sont régulés à partir des QTL. Cette approche devrait permettre de mieux comprendre l'impact des variants communs sur la vulnérabilité aux TND et la pénétrance incomplète observée chez certaines personnes porteuses de variants rares mais sans TND. Bien qu'elle soit ici appliquée à l'autisme et aux TND, notre méthode, qui sera disponible sur GitHub, est adaptable et peut être utilisée pour enrichir l'analyse basée sur les QTL des résultats des GWAS pour tout trait d'intérêt. 1. Bai D, Yip BHK, Windham GC, et al. (2019) Association of genetic and environmental factors with autism in a 5-country cohort. JAMA Psychiatry 76(10):1035–43. 2. Gogate, A., Kaur, K., Khalil, R. et al. (2024) The genetic landscape of autism spectrum disorder in an ancestrally diverse cohort. npj Genom. Med. 9(62) 3. de Leeuw CA, Mooij JM, Heskes T, Posthuma D (2015) MAGMA: Generalized Gene-Set Analysis of GWAS Data. PLOS Computational Biology 11(4): e1004219.
Eli BARTHOME, L. Caitlin MARTIN (Paris), Freddy CLIQUET, Thomas ROLLAND, Thomas BOURGERON
15:45 - 16:00 #49631 - SS059 Mise en place d’un pipeline d’analyse post-GWAS des variants de tous types à partir de génomes complets PacBio HiFi et application à la la maladie d’Alzheimer précoce.
SS059 Mise en place d’un pipeline d’analyse post-GWAS des variants de tous types à partir de génomes complets PacBio HiFi et application à la la maladie d’Alzheimer précoce.

Les études d'association pangénomique (GWAS) sur puces à ADN ont identifié des loci liés à des maladies complexes, dont la maladie d'Alzheimer. Les GWAS reposent sur le principe du déséquilibre de liaison où des SNP sentinelles pointent des loci où un/plusieurs variants causaux expliqueraient l’association, sans que le variant sentinelle soit nécessairement causal. Le séquençage long-reads PacBio HiFi permet désormais de détecter et phaser avec précision tous types de variants, offrant une dissection fine des loci GWAS. Nous avons développé un pipeline dédié à l’étude d’association par haplotype et l’appliquons à la maladie d’Alzheimer Jeune (MAJ, symptômes <65 ans). La MAJ a une forte composante génétique, ~15% des patients portent une variation pathogène responsable d’une forme monogénique, et 55% portent au moins un facteur de risque modéré à fort (odds ratio, OR >1.5), incluant des variants codants rares détectés par séquençage short reads et l’allèle commun APOE4. Pour les autres, les variants communs des GWAS, même combinés en scores de risque polygéniques, n’expliquent pas l’apparition de la MAJ. Cela suggère que l’étiologie pourrait impliquer d’autres variations telles que non codantes, structurales ou répétitives, qui sont encore peu explorées du fait de leur détection difficile. Dans une étude d’association MAJ-témoins (230 patients sans variants pathogènes ni facteurs de risque modérés/forts à l’exome short reads; 170 témoins >70 ans, sans troubles cognitifs, dépôts amyloïdes ni APOE4), nous avons séquencé 115 patients MAJ en génome entier PacBio long-read HiFi (30x de couverture, N50 moyen 17kb), offrant une haute précision pour identifier les variations. Nous avons développé un pipeline bioinformatique encapsulé dans Nextflow, intégrant divers outils pour détecter des variations nucléotidiques, structurales, répétitions, éléments mobiles, et incluant un processus de phasage que nous avons optimisé. Nous avons défini une stratégie analytique comparant les haplotypes des loci identifiés en GWAS. Pour chaque locus d’intérêt, les génotypes en phase avec le SNP sentinelle sont identifiés puis agrégés dans une matrice variants × haplotypes. Nous comparons les occurrences de variants entre haplotypes à risque et non à risque afin de détecter, d’une part, des variations communes sous-jacentes aux signaux GWAS, et d’autre part, des variations plus rares pouvant accroître le risque de MA avec un OR supérieur à celui du SNP sentinelle. Nos premiers résultats sur le locus ABCA7 confirment que la longueur de la répétition VNTR en aval de l’exon 18, déjà associée à la MA (OR=1,1), est bien liée à un SNP commun, mais indépendante du SNP sentinelle de GWAS, suggérant l’existence d’autres variants non liés. L’analyse des variants en déséquilibre de liaison avec ce SNP priorise une délétion intronique pouvant affecter l’épissage de l’exon 19. Nous poursuivons actuellement l’analyse sur les premiers patients et présenteront les résultats aux autres loci.
Fatima-Zahra ABANI (Rouen), Grégoire BLAVIER, Stéphane ROUSSEAU, Céline DERAMBURE, Myriam VEZAIN, Françoise CHARBONNIER, Olivier QUENEZ, Catherine SCHRAMM, Gaël NICOLAS
16:00 - 16:15 #49952 - SS060 Analyse des échanges en ligne des familles touchées par une mutation du gène KCNB1 : apports des données de vie réelle et des méthodes d'intelligence artificielle.
SS060 Analyse des échanges en ligne des familles touchées par une mutation du gène KCNB1 : apports des données de vie réelle et des méthodes d'intelligence artificielle.

La mutation du gène KCNB1 est une encéphalopathie épileptique et développementale (EED), une épilepsie rare caractérisée par des crises d’épilepsie fréquentes, difficiles à contrôler et de différents types, ainsi que par un retard global du développement, voire une régression ou une stagnation des acquis. Les familles touchées par ces maladies sont confrontées à de nombreuses difficultés dont l’errance diagnostique, mais également des difficultés sociales et familiales, la solitude face à une maladie très rare, l’absence de traitement, … Pour toutes ces raisons, ces familles peuvent être amenées à échanger en ligne, et à partager leur expérience, leurs questionnements et leurs doutes. Or, ces données de vie réelle sont riches d’informations sur le vécu de la maladie par les familles, et peuvent permettre d’enrichir les connaissances sur la maladie, et in fine d’avoir une prise en charge encore plus adaptée. En travaillant avec l’association KCNB1 France, nous avons pu récupérer et étudier les messages échangés par les familles entre août 2021 et mars 2025, sur un groupe fermé dédié aux familles. Ces messages ont été pseudonymisés et sont stockés de manière sécurisée. Le traitement des données s’inscrit dans le cadre de la méthodologie de référence MR-004 et est enregistré au HDH sous le N° F20231205165541. Nous avons appliqué une méthode d’analyse thématique basée sur l’intelligence artificielle afin de mieux comprendre les échanges des familles. Concrètement, nous avons regroupé les messages en fonction de leurs similarités linguistiques, grâce à une réduction de dimensions des embeddings (représentations des messages) et à un regroupement hiérarchique. Afin de rendre ces sujets plus lisibles, nous avons enrichi le modèle d'embeddings textuels grâce à un entraînement contrastif permettant d’ajouter aux représentations textuelles des représentations spécifiques issues de lexiques médicaux (médicaments, procédures, symptômes/signes cliniques) et d’apprendre les poids de ces différentes représentations grâce à un MLP (multilayer perceptron). Ensuite, en utilisant un modèle génératif de langue, nous générons des titres et descriptions pour chaque thématique à partir des mots distinctifs les plus représentatifs de chaque groupe (obtenus grâce à une analyse des termes par TF-IDF) avant de vérifier manuellement et de donner plus de sens aux thématiques dégagées. Nous avons ainsi pu mettre en évidence plusieurs thématiques d’intérêt y compris : les pertes d’équilibre, les blessures, les solutions mises en place pour éviter les blessures, les traitements, le sommeil, l’école/les IME, les moments de l’association également. Ces résultats préliminaires permettront d’avoir un aperçu des thématiques principales de discussion en ligne des familles confrontées à une mutation du gène KCNB1. Ce travail a été financé par l’Agence Nationale de la Recherche: ANR-10-IAHU-01 (Institut Imagine) et ANR-19-P3IA-0001 (PR[AI]RIE).
Emma LE PRIOL (Paris), Rima NABBOUT, Mélissa CASSARD, Anita BURGUN
Zone 1 - Salle 6
16:15 PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION2 POSTERS AFFICHES

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KF2
16:15 - 17:15

Session 2 - Posters affichés en présence des auteurs

16:15 - 17:15 #48977 - P002 Défis du mosaïcisme maternel dans le diagnostic prénatal non invasif.
P002 Défis du mosaïcisme maternel dans le diagnostic prénatal non invasif.

L'objectif de cette étude était de rapporter la découverte fortuite d'une mosaïque somatique maternelle lors du développement d'un diagnostic prénatal non invasif (DPNNI) par exclusion pour les maladies monogéniques, initialement indiqué pour des variants pathogènes ou probablement pathogènes (P/PP) a priori de novo. Un DPNNI par exclusion, basé sur la PCR digitale en gouttelettes (ddPCR), a été développé pour quatre couples, chacun ayant eu une grossesse antérieure marquée par un fœtus porteur d’une pathologie autosomique dominante ou liée à l'X, due à un variant P/PP de novo. Les tests ont été conçus pour détecter les variants fœtaux spécifiques dans le plasma maternel, avec validation sur les échantillons parentaux et du cas index. Dans 4 cas sur 70 DPNNI personnalisés (5,7%), une mosaïque somatique maternelle (entre 3 et 9% de mosaïcisme) a été identifiée lors de la validation du test, rendant le DPNNI non réalisable en raison d'interférences avec les allèles maternels. Chaque couple a été informé du risque de récurrence élevé. Selon leurs préférences, un diagnostic prénatal invasif ou un suivi échographique intensif a été entrepris. L'analyse rétrospective des données de séquençage maternel a confirmé une mosaïque faible, filtrée lors de l'analyse de routine du fait de la faible fréquence allélique du variant. Ces cas soulignent une limitation majeure du DPNNI par exclusion en présence d'une mosaïque maternelle. Son identification est essentielle pour une estimation précise du risque de récurrence et un conseil génétique approprié. Des méthodes de détection sensibles, une évaluation pré-test rigoureuse et une communication transparente sont cruciales pour garantir une prise de décision reproductive éclairée.
Margot COMEL (Montpellier), Marina LAMAIRIA, Odile BOUTE, Camille CENNI, Anne BERGOUGNOUX, Lise LARRIEU, Morgane POINTAUX, Mireille COSSÉE, Michel KOENIG, Luke MANSARD, Marie-Claire VINCENT
16:15 - 17:15 #49372 - P006 Syndrome de Walker-Warburg : une cause génétique rare d’anencéphalie.
P006 Syndrome de Walker-Warburg : une cause génétique rare d’anencéphalie.

L’anencéphalie est une anomalie rare du tube neural, caractérisée par l’absence de voûte crânienne et de structures cérébrales, généralement considérée comme d’origine multifactorielle. Les investigations génétiques se limitent souvent à un caryotype moléculaire, accompagné de recommandations de supplémentation en acide folique pour les grossesses ultérieures. Nous rapportons le cas d’un couple consanguin ayant présenté une récurrence de malformations cérébrales sévères chez cinq fœtus, allant d’une anencéphalie détectée au premier trimestre à une hydrocéphalie majeure diagnostiquée au second trimestre lors de l’échographie morphologique. L’analyse de l’exome effectué sur l’ADN disponible de trois fœtus atteints a révélé un variant probablement pathogène au niveau du gène POMT1 (NM_007171.4:c.(427+1G>A) ; p.(?)) à l’état homozygote. Ce variant, localisé sur le site donneur d’épissage de l’exon 5, est prédit comme altérant le mécanisme d’épissage (scores delta SpliceAI : perte du site donneur de l’exon 5 [−1 bp] : 0,71 ; perte du site accepteur de l’exon 5 [−147 bp] : 0,69). Des variants pathogènes bialléliques dans le gène POMT1 sont connus pour être responsables du syndrome de Walker-Warburg, une dystrophie musculaire congénitale associée à des anomalies cérébrales et oculaires. Ce syndrome peut entraîner des malformations cérébrales majeures telles qu’une lissencéphalie de type 2, une agyrie, une hydrocéphalie, ou encore des défauts de fermeture du tube neural. L’anencéphalie ou l’acranie, bien que rarement rapportées dans ce syndrome, peuvent représenter une expression extrême de ces défauts. Ce cas met en lumière la nécessité d’évoquer le syndrome de Walker-Warburg dans le cadre d’une récurrence d’anomalies cérébrales sévères, notamment d’anencéphalie, au sein d’une même fratrie, en particulier en contexte de consanguinité.
Adeline JACQUINET (Liège, Belgique), Léna KUKOR, Jean-Hubert CABERG, Vinciane DIDEBERG, Maria ARTESI, Katty DELBECQUE, Sophie LORQUET, Christine VAN LINTHOUT
16:15 - 17:15 #49482 - P010 DCC, gène « pionnier » des anomalies du corps calleux de bon pronostic : A propos d’une série de 53 nouveaux patients.
P010 DCC, gène « pionnier » des anomalies du corps calleux de bon pronostic : A propos d’une série de 53 nouveaux patients.

Les anomalies du corps calleux (ACC) sont les malformations cérébrales les plus fréquentes, dont le diagnostic est généralement fait en cours de grossesse par échographie. L’enjeu majeur est de préciser le pronostic neurodéveloppemental, variable selon la cause. Les étiologies connues sont essentiellement génétiques, identifiées par séquençage d’exome. Parmi les gènes impliqués, la majorité sont associés à un mauvais pronostic. Récemment, DCC, connu responsable de mouvements en miroir (MM), a été associée à l’ACC isolée, de bon pronostic. Néanmoins, la littérature reste limitée et la plus grande série compte 19 patients. Nous rapportons 53 nouveaux patients de 26 familles chez qui un variant pathogène (VP) dans DCC a été identifié. Les cas-index (n=26) étaient (i) des fœtus porteurs d’ACC (14/26), (ii) des patients suivis pour ACC de diagnostic anténatal (10/26) et (iii) deux patients explorés pour déficience intellectuelle (DI). Vingt-sept apparentés porteurs du VP familial de DCC ont également été inclus (21 parents ; 5 fratries, 1 nièce). Le patient le plus âgé a 64 ans. Une interruption médicale de grossesse a été réalisée en raison d’un diagnostic concomitant de VP dans CHD3. L’identification des VP reposait sur le séquençage pangénomique (20 exomes et 1 génome), plus rarement sur l’ACPA (n=4) ou sur un panel de gènes (n=2). La moitié des VP étaient tronquants (n=13), un quart étaient des faux-sens (n=6), plus rarement des délétions intragéniques (n=4), ou des variants d’épissage (n=3). La pénétrance de l’ACC était de 77% (36/47) pour l’ensemble de la série (femmes 78%, hommes 80%), mais de 47% (10/21) pour le groupe des apparentés. Le plus souvent, l’ACC était une agénésie totale (58%), ou partielle (32%), voire un corps calleux (CC) court (n=2). Un seul patient avait un CC dysgénésique (n=1). L’examen clinique révélait des MM chez 45% (14/31), plus fréquemment avec les VP faux-sens qu’avec les délétions ou VP tronquants (86% vs 35%, p = 0.02), avec une tendance à une pénétrance plus élevée chez les hommes (64% vs 35%). Parmi les patients >6 ans examinés (n=30), tous avaient une intelligence normale, sauf les 2 patients explorés pour une DI, chez lesquels le variant DCC est finalement considéré comme diagnostic partiel, responsable de l’ACC mais n’expliquant pas la DI. Cette cohorte est la plus vaste rapportée à ce jour, et confirme le bon pronostic neurodéveloppemental associé à DCC, ce qui est cohérent avec les premières publications. Un handicap intellectuel doit inciter à rechercher une autre cause. L’ACC et les MM sont présents chez la moitié des patients seulement. Le type d’ACC est principalement une agénésie, partielle ou totale. Nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre sexe et phénotype, contrairement à de précédentes publications. La présence de MM semble dépendre du type de variant. Les études se poursuivent pour l’identification de nouveaux gènes d’ACC associés à un bon pronostic, permettant un conseil prénatal rassurant.
Anna GERASIMENKO (Paris), Lisa FRUGERE, Cyril MIGNOT, Solveig HEIDE, Susie CLEMENT, Boris KEREN, Isabelle MAREY, Sophie JULIA, Olivier PATAT, Yves CHAIX, Clémence JACQUIN, François RIVIER, Khaoula ZAAFRANE, Béatrice DESNOUS, Pascale KLEINFINGER, Isabelle SABATIER, Capucine ROSSI, Jade DUCOURNEAU, Christel DEPIENNE, Caroline NAVA, Toan NGUYEN, Eleonore BLONDIAUX, Fouzia BENKERDOU, Daphne LEHALLE, Claudine LE VAILLANT, Myrtille SPENTCHIAN, Anne FAUDET, Cristina PEDUTO, Marie VINCENT, Marie-Laure MOUTARD, Belinda BOYLE, Dominique EYROLLE-GUIGNOT, Catherine GAREL, Mathieu MILH, Stéphanie VALENCE, Jean-Marie JOUANNIC, Vincent DES PORTES, Delphine HERON
16:15 - 17:15 #49672 - P014 Analyse Des Données Incidentes Et Des Variants De Signification Inconnue (VSI) D’intérêt Dans Une Cohorte D’exomes Prénataux En Trio.
P014 Analyse Des Données Incidentes Et Des Variants De Signification Inconnue (VSI) D’intérêt Dans Une Cohorte D’exomes Prénataux En Trio.

Le séquençage de l’exome en contexte prénatal améliore le rendement diagnostique dans les cas d’anomalies fœtales détectées à l’imagerie. Toutefois, il peut révéler des données incidentes (non liées au phénotype fœtal mais d’impact potentiel) ou des variants de signification inconnue (VSI), soulevant des enjeux éthiques, cliniques et légaux, notamment quant à leur restitution aux familles. L’objectif de cette étude est de caractériser la fréquence, la nature et l’impact clinique de ces variants dans une cohorte d’exomes prénataux. Cette étude rétrospective porte sur 185 exomes prénatals en trio réalisés entre 2022 et 2025. Les variants identifiés ont été classés selon les recommandations ACMG. Un consentement spécifique a été obtenu pour le rendu éventuel de certaines données incidentes pouvant avoir un impact sur la prise en charge prénatale et/ou néonatale, tandis que les VSI d’intérêt ont été évalués par une approche pluridisciplinaire et discutés en réunion de concertation pour un éventuel rendu prénatal après reclassification. Résultats : • Un diagnostic moléculaire en lien avec le phénotype fœtal a été établi dans 19,6 % des cas (36/185). • 5 données incidentes (2.7 %) ont été identifiées (gènes : KCNQ1(2), HBA1, CFTR, IRF2BP2), certaines restituées après consentement spécifique. • 9 VSI d’intérêt (4,9 %) ont été relevés, dont un dans TUBA1A hérité du père, reclassé probablement pathogène (classe 4) et restitué avant l’accouchement. • Le suivi clinique des 14 grossesses concernées a permis d’évaluer l’impact de ces données sur les décisions médicales. Discussion: Conformément à la littérature, la fréquence des données incidentes dans notre cohorte reste faible, mais la discussion autour de leur restitution reste délicate et nécessite un cadre éthique, légal et clinique clairement défini notamment en ce qui concerne les gènes liés à des pathologies entrant dans le cadre de la loi sur l’IMG (Interruption Médicale de Grossesse). Les VSI posent également un défi majeur, notamment lorsqu’ils concernent des gènes compatibles avec le phénotype fœtal mais sans preuve formelle de pathogénicité. Dans cette cohorte, l’analyse au cas par cas a mis en évidence la nécessité d’une veille génomique continue et d’une concertation pluridisciplinaire pour guider les décisions de restitution. Conclusion: Avec l’arrivée prochaine du séquençage du génome entier en diagnostic prénatal, il devient essentiel de mieux caractériser et harmoniser les pratiques autour du rendu des données incidentes et des VSI d’intérêt. Une collecte systématique multicentrique de ces variants est indispensable pour faire évoluer les recommandations en génomique prénatale.
Céline DUPONT (PARIS), Jonathan ROSENBLATT, Laurence PERRIN, Yline CAPRI, Emilie SERRANO, Marjorie DELEPINE, Farah CHERIET, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Valérie MAIROVITZ, Constance BORIE, Elka KURTOVA, Cécile LE LONG, Sabatini JEYARAJAH, Delphine FOUTREL, Cedric VIGNAL, Véronique IVASHCHENKO, Paul BRUZEAU, Claire LORASCHI, Camille RAMPON, Caroline DECOMBE, Séverine DRUNAT, Nathalie COUQUE, Jonathan LEVY, Anne-Claude TABET
16:15 - 17:15 #49777 - P018 Quelle est la place du génome ultra-rapide dans le diagnostic prénatal ? L’étude pilote PRENATOME-Ultra.
P018 Quelle est la place du génome ultra-rapide dans le diagnostic prénatal ? L’étude pilote PRENATOME-Ultra.

Introduction : La prise en charge prénatale des malformations congénitales (3 % des grossesses) repose sur l’obtention rapide d’un diagnostic causal. En France, l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et le séquençage d’exome (ES) présentent un délai de rendu de résultat de 2 à 6 semaines selon les centres. Leur utilisation, le plus souvent de façon séquentielle, s’avère contraignante pour les couples et les professionnels. Le séquençage du génome (GS), capable d’identifier simultanément des variations nucléotidiques (SNV), des variations du nombre de copies (CNV) et des réarrangements structuraux (SV), pourrait constituer un test de première intention pertinent en diagnostic prénatal (DPN), à condition de disposer d’un délai de rendu de résultats compatible avec la grossesse. L’étude pilote PRENATOME-ULTRA évalue la faisabilité et le rendement diagnostique du GS en première ligne avec un délai de rendu de résultats ≤ 7 jours ouvrés. Méthodes : Un GS court fragment en trio ultra-rapide a été réalisé parallèlement à la combinaison ACPA(solo)+ES(trio) pour 90 grossesses (8 centres) présentant soit deux anomalies échographiques, soit une anomalie unique fortement évocatrice d’une cause génétique. Seules les variations de classe 4 et 5 (critères ACMG) ont été considérées comme diagnostic positif. Résultats : Les inclusions ont été réalisées de mars 2024 à avril 2025. Le taux diagnostique est de 25,6% (23/90). Les diagnostics positifs concernent principalement des SNV (14/23, dont 2 causes récessives autosomiques), 6 CNV incluant 2 trisomies (13 et 18), et 5 SV, confirmant la capacité du GS court fragments à détecter les aneuploïdies. La seule discordance est une délétion en Xp22.33 emportant le gène SHOX (MIM312865) détectée par ACPA et ES, mais non par GS, ce qui a conduit à l’adaptation du pipeline bio-informatique. Le délai cible est respecté pour 62/90 GS (70%). La médiane de rendu est de 8 jours et 3 heures (jours calendaires, incluant week-ends et jours fériés), avec 71/90 (79%) résultats rendus en moins de 10 jours, et un minimum de 3 jours et demi. Seuls 3 dossiers sont rendus en plus de 15 jours (2 vérifications Sanger et 1 erreur de transmission des données brutes). En comparaison, la médiane de rendu de résultats est de 12 jours pour l’ACPA et de 21 jours pour l’ES. Conclusions : Alors que très peu de publications sont actuellement disponibles sur l’utilisation du GS en DPN, cette première étude pilote française multicentrique démontre la faisabilité du GS ultra-rapide en contexte prénatal, avec un délai compatible avec la prise en charge des grossesses, et plus court que la combinaison ACPA+ES. Le rendement diagnostique est comparable, tout en permettant la détection simultanée de SNV, CNV et aneuploïdies évitant une stratégie séquentielle d’ACPA puis ES. Ces résultats soutiennent la pertinence du GS ultra-rapide comme test de première intention en DPN, sous réserve d’une organisation adaptée et d’une validation à plus grande échelle.
Caroline RACINE (DIJON), Frédéric TRAN MAU-THEM, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Anthony AUCLAIR, Valentin RUAULT, Philippe LABRUNE, Estelle COLIN, Benjamin DURAND, Clara HOUDAYER, Paul ROLLIER, Constance WELLS, Flavien ROUXEL, Thibaud ARMAND, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Elise SCHAEFER, Lina BEJJANI, Claire BENETEAU, Salima EL CHEHADEH, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Olivier PICONE, Marjolaine WILLEMS, Yannis DUFFOURD, Laure RAYMOND, Bénédicte GERARD, Barbara ADDÉ, Xavier VANHOYE, Vincent GASSEND, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:15 - 17:15 #49044 - P026 Identification de variants génétiques somatiques dans les malformations vasculaires superficielles par biopsie liquide : étude de faisabilité sur une cohorte de 88 patients dans un centre hospitalier français.
P026 Identification de variants génétiques somatiques dans les malformations vasculaires superficielles par biopsie liquide : étude de faisabilité sur une cohorte de 88 patients dans un centre hospitalier français.

Les malformations vasculaires superficielles sont des anomalies complexes caractérisées par une croissance vasculaire anormale. Des progrès récents en séquençage à haut débit ont permis d’identifier des variants génétiques somatiques impliqués dans ces lésions, ouvrant la voie à des approches thérapeutiques ciblées. Toutefois, l’analyse génétique repose habituellement sur des biopsies tissulaires, procédures souvent invasives et parfois difficiles à réaliser, en particulier dans le cas des malformations artérioveineuses (MAV) en raison des risques hémorragiques. La biopsie liquide, qui repose sur l’analyse d’ADN circulant libre (cfADN) constitue une alternative non invasive prometteuse. L’objectif de ce travail était d’évaluer la faisabilité d’une telle approche pour la caractérisation moléculaire des malformations vasculaires superficielles et de déterminer si certains sites de prélèvement pouvaient améliorer la sensibilité de détection des variants pathogènes, notamment dans les MAV. Au total, 88 patients ont été inclus, dont 55 atteints de MAV et 33 de malformations lymphatiques. Chez les patients présentant une MAV, des échantillons de cfADN ont été recueillis dans le sang périphérique, la veines efférente, l’artère afférente et le nidus. Chez les patients avec malformations lymphatiques, le liquide lymphatique a été prélevé par ponction direct lors de procédure diagnostique. L’analyse moléculaire a été réalisée à l’aide d’un panel de gènes ciblant des altérations somatiques connues dans les tumeurs solides. Les variants pathogènes identifiés dans les malformations lymphatiques ont été confirmés par PCR digitale. Des variants pathogènes ont été détectés chez 23,6 % des patients atteints de MAV, principalement dans les gènes MAP2K1 et KRAS, avec une sensibilité accrue à proximité du nidus. Dans les malformations lymphatiques, 27,3 % des patients présentaient un variant pathogène, exclusivement dans le gène PIK3CA. Bien que la sensibilité de la biopsie liquide soit inférieure à celle d’une analyse tissulaire, ces résultats soulignent son utilité, notamment lorsque la biopsie directe est contre-indiquée ou techniquement impossible. Cette étude démontre la faisabilité d’une approche par biopsie liquide pour le génotypage des malformations vasculaires superficielles. Si la biopsie tissulaire reste la référence en raison de sa sensibilité supérieure, la biopsie liquide représente une alternative non invasive pertinente, utilisable en première intention ou lorsque le prélèvement direct est irréalisable. La détection des variants apparaît particulièrement optimisée par un prélèvement au niveau du nidus dans les MAV, ce qui constitue une piste méthodologique pour de futurs travaux. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour améliorer la sensibilité de cette technique et en évaluer l’applicabilité à d’autres localisations, notamment aux MAV cérébrales, où la biopsie tissulaire comporte un risque hémorragique élevé.
Franck EL SISSY, Franck EL SISSY (Paris), Annouk BISDORFF, Alexandre PERRIER, Erell GUILLERM, Jérôme Alexandre DENIS, Anne LEROY, Loetitia FAVRE, Mathilde AUBERTIN, Mélanie EYRIES, Florence COULET
16:15 - 17:15 #49254 - P030 Élargissement du spectre clinique des RNU4ATAC-opathies : plus fréquentes et diverses que supposées.
P030 Élargissement du spectre clinique des RNU4ATAC-opathies : plus fréquentes et diverses que supposées.

Depuis 2011, des variants bialléliques dans le gène RNU4ATAC, transcrit en un petit ARN non codant essentiel du spliceosome mineur, ont été identifiés successivement dans quatre pathologies : le nanisme microcéphalique ostéodysplasique primordial de type 1 (MOPD1, ou syndrome de Taybi-Linder, TALS), le syndrome de Roifman (RFMN), le syndrome de Lowry-Wood (LWS) et un syndrome Joubert-like. Ces pathologies très rares (109 patients publiés à ce jour, diagnostiqués principalement par séquençage ciblé dans le cadre d’une suspicion clinique de RNU4ATAC-opathie) se caractérisent par une microcéphalie, une déficience intellectuelle, un retard de croissance, une dysplasie osseuse, une dystrophie rétinienne et une immunodéficience, à des degrés variables. Le TALS, premier syndrome associé à RNU4ATAC, est la forme la plus fréquemment rapportée dans la littérature et la plus sévère, caractérisée par un nanisme microcéphalique primordial et un décès précoce dans la majorité des cas. Afin d’affiner le spectre phénotypique des pathologies liées à RNU4ATAC, nous avons lancé un appel à collaboration national (AnDDI-Rares) et européen (ERN-ITHACA). Nous présentons ici les données cliniques et moléculaires de 69 patients dont 67 jamais publiés, majoritairement hétérozygotes composites, avec 17 nouveaux variants de RNU4ATAC. La plupart des patients ont bénéficié d'une analyse pangénomique par séquençage de l'exome ou du génome (58%). Au-delà des patients avec présentation classique de syndromes TALS et RFMN, nous observons un spectre phénotypique plus large et plus variable que ce qui était connu, de nouveaux symptômes non décrits auparavant et une prédominance de présentations atténuées, atypiques, avec une grande diversité de points d’appel cliniques. Nous rapportons en particulier un large spectre de nouvelles manifestations inflammatoires et auto-immunes, affectant près de la moitié des patients. Nous montrons grâce à une analyse morphologique faciale informatisée (GestaltMatcher) qu’il existe une dysmorphie spécifique associée aux variants de RNU4ATAC et distincte entre les patients TALS et RFMN. Nous décrivons des patients avec un phénotype chevauchant entre TALS et RFMN, notamment des patients TALS avec survie prolongée et atteinte dysimmunitaire. Nous proposons une nouvelle classification permettant de prendre en compte tous les phénotypes, basée sur les signes cliniques. De plus, notre étude affine la corrélation génotype-phénotype connue, bien que moins franche que précédemment décrite. Nous montrons que le nanisme microcéphalique, les malformations cérébrales et la létalité sont fortement associés aux variants de la 5'SL, tandis que les manifestations dysimmunitaires sont associées aux variants de la stem-II. Enfin, le fait que 36/130 nucléotides de cette courte séquence soient affectés par des variants pathogènes ou probablement pathogènes suggère qu'aucun variant de RNU4ATAC ne doit être négligé.
Silvestre CUINAT (Nantes), Valérie CORMIER-DAIRE, Jeremie ROSAIN, Céline HUBER, Elsa FERRIERE, Benjamin FOURNIER, Morgane CHEMINANT, Martin CASTELLE, Nicolas NOEL, Capucine PICARD, Despina MOSHOUS, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Séverine DRUNAT, Alexia RABEC, Alicia BESSON, Nicolas CHATRON, Gaetan LESCA, Audrey LAURENT, Jérémie MORTREUX, Marine SERVEAUX DANCER, Radka STOEVA, Alissandre LECORDIER, Céline POIRSIER, Anne DIEUX, Françoise SARROT-REYNAULD, Béatrice LAUDIER, Maelle LE BESNERAIS, Anne-Marie GUERROT, Mathilde NIZON, Benjamin COGNE, Bertrand ISIDOR, Sophie JULIA, Sarra BOURI, Mathieu FUSARO, Marjolaine WILLEMS, Narcisse ELENGA, Elisabeth SARRAZIN, Pere SOLER-PALACÍN, Tahsin Stefan BARAKAT, Marcello NICETA, Giulia SEVERI, Marco TARTAGLIA, Claudio GRAZIANO, Annabelle ARLT, Alexander HUSTINX, Hannah KLINKHAMMER, Peter KRAWITZ, Sophie RONDEAU, Nizar MAHLAOUI, Paul BASTARD, Irene VALENZUELA PALAFOLL, Felipe SUAREZ, Marion DELOUS, Sylvie MAZOYER, Patrick EDERY, Audrey PUTOUX
16:15 - 17:15 #49343 - P034 Synostose huméro-radiale : actualisation de la classification et des diagnostics génétiques associés.
P034 Synostose huméro-radiale : actualisation de la classification et des diagnostics génétiques associés.

Les synostoses huméro-radiales (SHR) sont des malformations rares des membres, caractérisées par la fusion de l’humérus et du radius, entraînant un défaut fonctionnel de l'articulation du coude. Les SHR peuvent survenir dans un contexte familial ou sporadique et être observées de manière isolée ou syndromique. L’objectif de ce travail était d’actualiser la classification étiologique des SHR, à partir d’une revue de la littérature et de notre expérience du Centre de Référence Maladies Rares (CRMR)-Anomalie des membres du CHU de Lille. A partir de la revue de la littérature, nous proposons une classification basée sur les voies moléculaires des gènes impliqués : chondrogenèse et ostéogenèse ; développement et déterminisme des membres ; régulation génique. Les pathologies appartenant à la même catégorie présentent des phénotypes cliniques chevauchants, facilitant l’orientation diagnostique. La catégorie « chondrogenèse et ostéogénèse », regroupant notamment le syndrome des synostoses multiples et le syndrome d’Antley-Bixler, est caractérisée par la présence de synostoses multiples (ancienne classe II « joint maldevelopment », McIntyre, et al. 2002). Les catégories « développement et déterminisme des membres » et « régulation génique » ont en commun l’hypoplasie des os longs (ancienne classe I « long-bone hypoplasia » McIntyre, et al. 2002). La catégorie « régulation génique » se distingue par un caractère plus volontiers syndromique (extra-squelettique), et comprend notamment le syndrome de Roberts (microcéphalie, fente palatine, atteinte ophtalmologique). A titre d’exemple concernant la catégorie « développement et déterminisme des membres », le syndrome de Cousin associe en particulier dysmorphie et dysplasie pelvi-scapulaire. Au sein de notre CRMR, 24 patients avec SHR, majoritairement sporadiques, ont été identifiés. Cinq diagnostics moléculaires ont pu être établis incluant le syndrome TAR (thrombocytopénie-aplasie radiale) (N=2), le syndrome de Cousin (N=1) et le syndrome des synostoses multiples (N=1). A noter que, parmi les patients sans diagnostic moléculaire, seuls 3 avaient bénéficié d’un séquençage de l’ensemble des gènes associés aux pathologies retenues dans la classification. En pratique clinique, devant une SHR isolée, nous proposons une étude ciblée des gènes impliqués dans la classification. En contexte syndromique, une analyse chromosomique sur puce à ADN devra être considérée. En l’absence de diagnostic moléculaire, une analyse pangénomique (exome, génome) peut permettre d’identifier de nouvelles formes monogéniques. Au total, les synostoses huméro-radiales sont rares et restent souvent inexpliquées. Des études génétiques et épidémiologiques de plus large envergure sont nécessaires pour évaluer le rendement diagnostique des analyses génétiques, notamment pangénomiques, ainsi que l’éventuelle contribution des facteurs environnementaux dans la physiopathologie des SHR.
Fiona LEDUC (Lille), Clémence VANLERBERGHE, Fabienne ESCANDE, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT, Anne DIEUX
16:15 - 17:15 #49463 - P038 Cohésinopathie liée à STAG2 : à propos de 12 nouveaux cas français et revue de la littérature.
P038 Cohésinopathie liée à STAG2 : à propos de 12 nouveaux cas français et revue de la littérature.

Le complexe cohésine est une structure multiprotéique essentielle à l’intégrité du génome et à la régulation de l’expression génique. De forme annulaire, il est constitué de quatre sous-unités principales : SMC1, SMC3, RAD21 et l’isoforme STAG1 ou STAG2. En pathologie humaine, les altérations des différentes protéines de ce complexe et de ses partenaires (notamment NIPBL, HDAC8, BRD4) sont regroupées sous le terme « cohésinopathies ». Le gène STAG2, en position Xq25, a récemment été associé à une cohésinopathie liée à l’X, responsable d’anomalies congénitales multiples (MCA) et de troubles du neurodéveloppement (TND) (OMIM #301022). Dans la littérature, le nombre de cas décrits reste limité (n= 32). Les deux sexes peuvent être atteints, avec une expressivité clinique variable. Chez les femmes, des variants tronquants, d’épissage ou faux-sens ont été rapportés, sans profil clair d’inactivation du chromosome X. Chez les hommes, seuls des variants faux-sens de novo ou hérités de la mère ont été décrits, confortant l’hypothèse d’une létalité embryonnaire associée aux allèles perte de fonction. L’objectif de ce travail est d’élargir le spectre phénotypique et moléculaire en lien avec des altérations du gène STAG2 par un appel à collaboration nationale via la filière AnDDI-Rares. Nous rapportons douze nouveaux cas porteurs de variants ponctuels pathogènes ou probablement pathogènes, du gène STAG2, incluant quatre fœtus de sexe féminin, six filles et deux garçons, correspondant à la plus importante cohorte décrite à ce jour dans la littérature. Notre série met en évidence, pour la première fois, un phénotype sévère chez deux fœtus présentant des variants hérités (faux-sens et d’épissage) transmis par des mères paucisymptomatiques. Nous décrivons également la première observation d’une ectrodactylie/oligodactylie chez un fœtus et documentons une forte prévalence d’anomalies oculaires au sein de notre cohorte. En intégrant la description clinique, les données moléculaires avec le profil d’inactivation du chromosome X et les analyses transcriptomiques (RNA-seq) pour certains cas, ainsi qu’une revue exhaustive de la littérature, nous élargissons le spectre phénotypique et moléculaire de la cohésinopathie liée au gène STAG2. Ces données sont déterminantes pour améliorer les connaissances en termes d’évolution naturelle de la maladie, de suivi médical spécifique et affiner les informations délivrées dans le cadre du conseil génétique, notamment dans le contexte du diagnostic prénatal devant un syndrome polymalformatif à l’heure des investigations pangénomiques anténatales.
Solène REMIZE (Tours), Lucile BOUTAUD, Nicolas BOURGON, Marjolaine WILLEMS, Marlene RIO, Sophie THOMAS, Roseline CAUMES, Paul ROLLIER, Christele DUBOURG, Florian CHERIK, Marie-Laure WINTER, Stephanie ARPIN, Cindy COLSON, Mathilde NIZON, Benjamin COGNE, Anne GUIMIER, Tania ATTIE
16:15 - 17:15 #49849 - P042 Syndrome lié à l’haploinsuffisance de TAB2 : revue systématique de la littérature et recommandations de prise en charge.
P042 Syndrome lié à l’haploinsuffisance de TAB2 : revue systématique de la littérature et recommandations de prise en charge.

Le syndrome lié à l’haploinsuffisance de TAB2 associe principalement anomalies cardiaques, retard statural et hyperlaxité, mais les données cliniques demeurent imprécises. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature incluant 145 patients porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène. Les atteintes cardiaques étaient présentes dans 88% des cas, surtout valvulaires, associées fréquemment à des particularités morphologiques, un retard statural et une hyperlaxité. Des corrélations génotype-phénotype émergent : les variants de structure sont liés à un retard de croissance et psychomoteur plus marqué, tandis que les variants ponctuels s’associent davantage à l’hyperlaxité. Cette étude, la plus large à ce jour, confirme les atteintes cardinales, élargit le spectre phénotypique et fournit des bases pour des recommandations diagnostiques et de suivi dans le cadre d’un PNDS.
Vivien CUVELIER (Lille)
16:15 - 17:15 #49178 - P046 Recherche du chromosome Y à partir de l’ADN libre circulant chez les patientes atteintes du syndrome de Turner.
P046 Recherche du chromosome Y à partir de l’ADN libre circulant chez les patientes atteintes du syndrome de Turner.

Le syndrome de Turner touche 1/2500 nouveaux-nés de sexe féminin. Il est secondaire à une monosomie X (45,X) ou anomalie de structure du chromosome X, homogène ou en mosaïque. La clinique est caractérisée par une petite taille, une dysgénésie gonadique et des anomalies osseuses. L’évolution peut être compliquée par la dégénérescence des reliquats gonadiques en gonadoblastome. Le risque de gonadoblastome est majoré par la présence de matériel issu du chromosome Y. La recherche celui-ci est habituellement effectuée par technique de cytogénétique conventionnelle sur cellules sanguines (caryotype, hybridation in situ en fluorescence (FISH)). Cependant, ce matériel peut être difficile à détecter du fait de sa présence en mosaïque, à des taux variables en fonction des tissus, et de sa présence à l’état cryptique, non visible au caryotype. Nous avons mis au point un test basé sur l’étude de l’ADN libre circulant (ADNlc) afin de rechercher des séquences du chromosome Y en faible mosaïque chez les patientes atteintes du syndrome de Turner. Ce test repose sur des réactions de PCR en temps réel de type Taqman ciblant trois loci différents du chromosome Y (SRY, RBMY1F, DYS14), réalisées en duplicat. Dans un premier temps, des dilutions de plasma témoin XY dans un plasma témoin XX ( 20%, 10%, 5%, 2,5%, 1% et 0%) a montré que le seuil de détection du test correspond à une mosaïque de 1%. Ensuite, 50 patientes atteintes du syndrome de Turner ont été recrutées dans les centres des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et des Hospices Civils de Lyon. Le test ADNlc a été réalisé en parallèle avec une étude en FISH interphasique (sonde centromérique X et Y) sur frottis sanguin. L’étude en FISH a retrouvé la présence de chromosome Y pour 2/50 patientes. Le test ADNlc était positif pour le chromosome Y pour ces deux mêmes patientes, ainsi que pour une troisième patiente dont la FISH ne retrouvait pas de chromosome Y (3/50). Cette étude montre la faisabilité de l’approche par ADNlc pour la recherche de chromosome Y chez les patientes atteintes de syndrome de Turner ainsi que son intérêt par rapport à la technique FISH. Des études ultérieures seront nécessaires pour évaluer la pertinence de cette approche dans la prise en charge des patientes.
Margaux BIEHLER, Nicolas CHATRON, Odile NULLANS, Thibault BAHOUGNE, Aude BRAC DE LA PERRIÈRE, Patricia BRETONES, Nathalie JEANDIDIER, Mathilda KRETZ, Mathilde PUJALTE, Sylvie ROSSIGNOL, Carine VILLANUEVA, Marianne TILL, Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG)
16:15 - 17:15 #49394 - P050 Cohorte de 200 patients principalement atteints d'un retard neurodéveloppemental analysée par cartographie optique du génome en cytogénomique constitutionnelle.
P050 Cohorte de 200 patients principalement atteints d'un retard neurodéveloppemental analysée par cartographie optique du génome en cytogénomique constitutionnelle.

Introduction : La cartographie optique du génome (OGM) est une technologie innovante basée sur l’analyse optique par fluorescence automatisée de molécules d’ADN de très haut poids moléculaires. Cette approche « génome entier » permet une analyse rapide et fiable des variants de structure (SV) et leur organisation spatiale en cytogénomique constitutionnelle. Méthode : 85 échantillons de patients d’une 1ere cohorte, dont 80 échantillons de sang et 5 liquides amniotiques, ont été collectés entre 2022 et 2024 et analysés par OGM au CHU de Nantes. Parmi eux, 35 cas ont été étudiés pour caractériser des SV identifiés par d’autres techniques de routine (caryotype, ACPA, séquençage du génome) et pour vérifier l’absence d’autres SVs. De plus 44 patients, atteints de troubles du neurodéveloppement (TND) en impasse diagnostique, ont été analysés par OGM. Dans un second temps, 55 échantillons de patients de notre FHU, atteints de TND, ont été analysés par OGM au sein du service. Les analyses ont été réalisées majoritairement en solo. En parallèle, 60 échantillons de patients témoins ont été analysés pour des fausses couches à répétitions. Résultats : Dans notre 1ère cohorte, l'OGM a montré une concordance de 97,1% avec les résultats obtenus par d’autres méthodes pour les SV préalablement identifiés. L’analyse par OGM a permis une meilleure compréhension spatiale des anomalies chromosomiques dans 65% des cas et la découverte de 13 nouveaux SV candidats. Chez les patients en impasse diagnostique, 15 SVs candidats ont été identifiés, dont 8 patients présentant au moins un SV de classe IV-V. Au total, le % de nouveaux SVs candidats est de 32,9% (28/85). Dans l’ensemble, nous avons analysé un large spectre d'anomalies chromosomiques telles que aneuploïdies, délétions, duplications, inversions et insertions, triplications, dérivés de translocations, chromosomes en anneau et marqueurs, inversions-duplications-délétions et les réarrangements complexes. Enfin 29 dossiers sont rendus sans anomalies pathogène ou probablement pathogène. Simultanément, nous avons constitué une base de données locale de SV provenant des 60 « patients sains » facilitant l'interprétation des SV observés par OGM. De plus 55 dossiers de patients atteints de TND ont été analysés dont les résultats sont en cours d’interprétation (service de cytogénétique,CHU Nantes). Conclusion : L’analyse de ces différents échantillons de patients nous a permis de maitriser la technique et l'interprétation des données issues de l’OGM. Nous avons validé la méthode après comparaison des résultats aux techniques de routine. Nous avons créé une base de données de variants permettant une analyse plus rapide des échantillons de patients atteints de TND. Ce travail a ainsi enrichi nos connaissances sur l’application de l'OGM en cytogénétique constitutionnelle, d’approfondir notre compréhension de l’organisation spatiale de certains SV et de mieux appréhender les avantages et limites de cette approche innovante
Emma BENBAKIR (Nantes), Wallid DEB, Olivier PICHON, Valentine BARIL, Faezeh VASHEGHANI FARAHANI, Emilie LANDAIS, Tony YAMMINE, Sylvie BERNARD, Céline POIRSIER, Nathalie LE DU, Paul GUEGEN, Vincent JAUFFRET, Noémie CELTON, Valérie KOUBI, Kamran MORADKHANI, Nicolas GRUCHY, Agnes GUICHET, Sylvie ODENT, Sylvie JAILLARD, Sandra MERCIER, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNE, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Céline BONNET, Clémence JACQUIN, Nathalie BEDNAREK, Jonathan LEVY, Mylène BERI, Laetitia LAMBERT, Stéphane BEZIEAU
16:15 - 17:15 #49501 - P054 Un petit peu plus qu’un syndrome de Turner ?
P054 Un petit peu plus qu’un syndrome de Turner ?

Les analyses de génétique chromosomiques sont complémentaires, avec un apport indéniable des nouvelles techniques de biologie moléculaire. Le caryotype et la FISH sont, cependant, encore, le Gold Standard des techniques de confirmation et restent indispensables, notamment en cas de mosaïcisme ou de remaniement complexe. Une analyse par CGH array a été demandée chez une patiente, pour qui un caryotype, réalisé en 2000, montrait une monosomie X en mosaïque, avec une population présentant un isochromosome X et une population avec deux X apparemment normaux. Son phénotype était jugé atypique pour un syndrome de Turner ce qui justifiait cet examen. La CGH array confirme le mosaïcisme de monosomie X avec présence d’au moins un X anormal mais l’aspect de l’hybridation du X ne semblait pas compatible avec la présence d’une population avec deux X normaux, sans pouvoir résoudre la structure exacte du ou des deuxièmes X. Chez cette patiente, un nouveau caryotype et des FISH métaphasiques ont été cruciaux pour déterminer les populations cellulaires en présence et notamment la mise en évidence d’au moins 5 populations différentes. Une magnifique peinture partielle chromosome X, a permis de déceler, outre la population 45,X, majoritaire, et la population avec un chromosome X isodicentrique (idic(X)), une population inédite avec un chromosome X présentant une délétion terminale du bras court du chromosome X (Xp) et duplication terminale du bras long du chromosome X (Xq), insérée en Xp (der(X)). De plus, de manière inattendue, sont vues de rares cellules avec deux idic(X) et des cellules avec deux der(X). Deux cellules avec 4 idic(X) sont également détectées. Plus de 400 images ont été nécessaires pour parvenir à cette conclusion. Ce dossier illustre une nouvelle fois la nécessité de maintenir les techniques conventionnelles qui permettent encore d’affiner et de compléter les résultats des nouvelles technologies.
Perrine PENNAMEN (Bordeaux), Amel BOUCHATAL BERRAHOU, Manon LAURENT, Solène CARPENTIER, Natacha KUSCHNER, Alicia ARNETON, Eric LAZAILLE, Julie BOURON, Jérôme TOUTAIN, Sophie NAUDION
16:15 - 17:15 #49671 - P058 Résolution des régions d’incertitude de gains de copie de MED13L par séquençage Long-Reads pour une reclassification des variants.
P058 Résolution des régions d’incertitude de gains de copie de MED13L par séquençage Long-Reads pour une reclassification des variants.

Introduction. Le syndrome MED13L (MIM #616789) est associé à des variants ponctuels pathogènes hétérozygotes dans MED13L conduisant le plus souvent à une haploinsuffisance. De rares descriptions rapportent également des gains de copies identifiées en CGH-array. Si l’interprétation des duplications intragéniques causant un décalage de cadre de lecture est assez évident, l’analyse des duplications associées à une incertitude sur la localisation des points de cassures est plus complexe. Dans ce contexte, le séquençage long-read (LRS) présente un intérêt majeur avec une cartographie précise des points de cassure permettant d’améliorer leur classification et interprétation clinique. Méthodes. Nous avons étudié trois patients porteurs de gains de copies partiels de MED13L détectés par CGH-Array. Ces anomalies ont été identifiées chez des patients présentant des troubles du neurodéveloppement non évocateur de syndrome MED13L. Nous avons réalisé un séquençage long-reads (LRS) sur plateforme Oxford Nanopore Technologies PromethION, à partir de l’ADN génomique sanguin des trois patients, ainsi qu’un séquençage sur cDNA pour l’un d’entre eux. Les lectures ont été alignées sur le génome de référence GRCh38 à l’aide de minimap2. Enfin, la reconstruction fine des anomalies a été effectuée grâce aux outils de visualisation JBrowse et IGV. Résultats. Le LRS a permis de caractériser entièrement les trois variants structuraux, montrant que les trois gains de copies correspondaient à des duplications en tandem. Pour trois patients, les bornes fournies par la CGH-array restaient trop larges pour conclure, tandis que le LRS a précisé les points de cassure et démontré l’absence d’impact sur le transcrit sauvage ainsi que l’absence de transcrit aberrant. Dans l’ensemble, cette approche met en évidence la capacité du LRS à reconstruire finement l’organisation des remaniements et à faciliter leur reclassification. Conclusions. Nos données soulignent la valeur ajoutée du LRS pour la résolution fine des variants structuraux, en particulier lorsque les points de cassures sont situés dans des régions d’incertitude liées à la distribution des sondes. Cette analyse structurale précise a permis de reclasser les anomalies en variants bénins.
Jade FAUQUEUX (Lille), Roseline CAUMES, Ali BENANOUD, Caroline THUILLIER, Emilie AIT YAHYA, Jamal GHOUMID, Thomas SMOL
16:15 - 17:15 #49385 - P062 Etude clinique et étiologies génétiques du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser.
P062 Etude clinique et étiologies génétiques du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser.

Le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH) ou aplasie utéro-vaginale est une malformation congénitale rare comportant l’absence ou l’hypoplasie sévère de l’utérus et des 2/3 supérieurs du vagin (anomalies des dérivés Müllériens), avec des caractères sexuels secondaires normaux. Le MRKH peut être classé en forme typique « type I » (forme génitale isolée) ou forme atypique « type II » (présence de signes extra-génitaux tels que surdité, anomalies rénales, squelettiques et/ou cardiaques). Ce syndrome est découvert dans 80% des cas à l’adolescence devant une aménorrhée primaire chez une femme présentant un développement pubertaire par ailleurs normal. Des avancées significatives récentes sur le syndrome MRKH concernent le développement de la transplantation utérine et la mise en évidence d’une étiologie génétique. De nombreuses investigations tentent depuis longtemps de déchiffrer l’origine génétique du syndrome MRKH. L’introduction du séquençage haut débit (SHD) a eu un impact majeur sur le diagnostic étiologique des infertilités féminines d’origine utérine, avec la description de plusieurs gènes pouvant être associés au phénotype. Notre étude vise à décrire le phénotype génital et extra-génital et à évaluer le taux de diagnostic génétique chez des individus présentant un syndrome MRKH, incluant majoritairement des patientes suivies pour leur malformation génitale ainsi que quelques cas fœtaux. - Nous décrivons cliniquement une cohorte de 85 femmes. 23,5 % des patientes présentent une aplasie utéro-vaginale isolée mais 38,5 % n’ont pas bénéficié d’une évaluation complète des malformations associées. Par ailleurs, près de 20 % des patientes testées présentent un taux bas d’AMH, indiquant une altération prématurée de la réserve ovarienne. - Pour la description génétique, la cohorte inclut 91 individus (88 femmes et 3 fœtus) ayant bénéficié d’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et de séquençage d’exome. Les ACPA montrent l’identification de 6 CNV d’intérêt dont la microdélétion récurrente 17q12 chez trois patientes. Concernant le SHD, notre étude confirme le rôle prépondérant des variants pathogènes de GREB1L, avec un spectre phénotypique incluant de façon variable MRKH et/ou agénésie rénale. Nous mettons par ailleurs en évidence l’implication de variants pathogènes dans les gènes PAX8, GATA3 et EP300. Des variants pathogènes n’expliquant pas les anomalies génitales mais responsables du reste du tableau clinique observé ont été identifiés chez trois patientes. Enfin, le corollaire du SHD est l’identification de variants de signification incertaine (VSI) nécessitant des explorations complémentaires afin de comprendre leur potentielle implication dans le phénotype. Au total, ces données confirment la possibilité d’une origine mendélienne du syndrome MRKH. La découverte d’une étiologie génétique permet d’apporter un conseil génétique précis aux patientes et à leur famille.
Auriane COSPAIN (Rennes), Paul ROLLIER, Anna LOKCHINE, Erika LAUNAY, Chloe QUELIN, Alinoe LAVILLAUREIX, Sylvie ODENT, Godelieve MOREL, Laurent PASQUIER, Emmanuelle GINGLINGER, Emmanuelle HAQUET, Florence RICCARDI, Madi ABDOU, Delphine DUPIN-DEGUINE, Cynthia SARFATI, Anne BERGOUGNOUX, Anne BARLIER, Bénédicte NOUYOU, Fabrice PETIT, Soazik JAMIN, Mélanie FRADIN, Laura MARY, Ludivine DION, Wilfrid CARRE, Regis BOUVET, Daniel GUERRIER, Marie FAOUCHER, Karine MORCEL, Christele DUBOURG, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Vincent LAVOUE, Sylvie JAILLARD
16:15 - 17:15 #49718 - P066 Le séquençage exomique d’une cohorte de 344 patients avec anomalies morphologiques multiples du flagelle du spermatozoïde permet l’identification de 38 gènes et le diagnostic de plus de la moitié des patients.
P066 Le séquençage exomique d’une cohorte de 344 patients avec anomalies morphologiques multiples du flagelle du spermatozoïde permet l’identification de 38 gènes et le diagnostic de plus de la moitié des patients.

Les anomalies multiples des flagelles spermatiques (MMAF) représentent une forme rare et sévère d’asthénozoospermie. Elles se caractérisent par une forte proportion de spermatozoïdes présentant des défauts du flagelle (absents, courts, irréguliers, angulés ou enroulés), entraînant une mobilité fortement réduite et une infertilité. L’analyse ultrastructurale révèle le plus souvent une désorganisation profonde de l’axonème et des structures péri-axonémales, suggérant l’implication de gènes liés à l’assemblage et la stabilité du flagelle. Grâce au séquençage haut débit et à des approches fonctionnelles, une carte génétique des MMAF a été établie, identifiant un nombre croissant de gènes. Certains sont également impliqués dans la dyskinésie ciliaire primitive (DCP), maladie rare des cils mobiles caractérisée par des infections respiratoires chroniques, un situs inversus et une infertilité. A ce jour, 344 prélèvements de patients MMAF non syndromiques provenant de 9 centres français (n=74), d’un centre tunisien (n=218) et d’un centre iranien (n=52) ont été analysés au CHU Grenoble Alpes par séquençage exomique. Les patients avec des variants homozygotes ou hémizygotes tronquants ou jugés délétères par une majorité des outils de prédiction in silico (faux-sens : SIFT, Polyphen, CADD, MutationTaster, REVEL, MetaRNN, AlphaMissense ; épissage : SpliceAI, CADD-Splice, dbscSNV-ada et rf) sur des gènes MMAF décrits, ont été considérés comme diagnostiqués. Au total, un diagnostic a été obtenu pour 174 patients (50,5%) concernant les 38 gènes suivants : CFAP251 (n=21), DNAH1 (20), CFAP44 (18), CFAP43 (16), FSIP2 (12), QRICH2 (8), CFAP91 (8), ARMC2 (6), TTC29 (6), CFAP65 (5), DNHD1 (4), DRC1 (4), SPEF2 (4), TTC21A (4), ZMYND12 (4), AK7 (3), IFT74 (3), CCDC146 (2), CCDC65 (2), CFAP69 (2), CFAP70 (2), DNAH10 (2), GAS8 (2), SUN5 (2), AKAP3 (1), CCDC34 (1), CFAP206 (1), CFAP61 (1), DNAI1 (1), DNAH2 (1), DNAH7 (1), DNAH17 (1), DNAH8 (1), MYCBPAP (1), SLC26A8 (1), SPAG1 (1), TDRD6 (1), SPAG17 (1). Onze des gènes décrits ont aussi été identifiés dans des DCP tels que AK7, IFT74 montrant une variabilité phénotypique importante. Deux patients portent une mutation du gène SUN5 rapporté comme essentiel au maintien de la jonction tête/flagelle et associé à des spermatozoïdes acéphaliques. La classification MMAF de ces patients pourrait être due à une variabilité phénotypique, une mauvaise catégorisation ou un spermogramme non représentatif. De plus, des anomalies de la jonction tête–flagelle sont fréquemment associées au phénotype MMAF. Enfin, l’identification de nouveaux gènes permettrait d’élargir le spectre moléculaire des MMAF. Parallèlement, l’impact du génotype sur la sévérité phénotypique et sur les résultats d’ICSI constitue une question encore ouverte et fait actuellement l’objet d’évaluations systématiques. À terme, ces avancées sont appelées à affiner le conseil génétique, ouvrant ainsi la voie à une prise en charge plus personnalisée des patients infertiles.
Célia TEBBAKH (Grenoble), Asma HAMMOUDA, Sharanya SEN, Anne-Laure BARBOTIN, Natalie RIVES, Aurélie FERAILLE, Antoine CLERGEAU, Marion GÉRARD, Marion PYTEL, Florence CHEVALLIER HELAS, Marine POULAIN, Camille FOSSARD, Achraf BENAMMAR, Emmanuel DULIOUST, Catherine PATRAT, Véronique SATRE, Sylviane HENNEBICQ, Jacques PUECHBERTY, Sophie BROUILLET, Aminata TOURÉ, Catherine GUILLEMAIN, Amir AMIRI-YEKTA, Nicolas THIERRY-MIEG, Selima FOURATI BEN MUSTAPHA, Raoudha ZOUARI, Zine-Eddine KHERRAF, Pierre RAY
16:15 - 17:15 #48894 - P070 Les variants hétérozygotes de novo du gène RSF1 sont responsables d’un trouble du neurodéveloppement syndromique.
P070 Les variants hétérozygotes de novo du gène RSF1 sont responsables d’un trouble du neurodéveloppement syndromique.

Introduction : Les troubles du neurodéveloppement (TND) constituent un ensemble vaste et hétérogène de pathologies liées à une altération du développement cérébral, sous l’influence combinée du génome et de l’environnement. La régulation dynamique de la chromatine est essentielle au cours du développement cortical, et les remodeleurs de chromatine jouent un rôle central dans ce processus. De nombreuses données récentes impliquent des gènes codant des remodeleurs de chromatine dans les TND. En modifiant l’état épigénétique des gènes, les mutations de ces facteurs perturbent la régulation spatiotemporelle de l’expression génique, avec des conséquences développementales parfois majeures. Le gène RSF1 (Remodeling and Spacing Factor 1) code une protéine nucléaire ubiquitaire impliquée dans le remodelage de la chromatine, indispensable à la transcription, la réplication et la réparation de l’ADN. Méthodes : Nous avons identifié 11 individus non apparentés porteurs de variants hétérozygotes de novo ou hérités d’un parent symptomatique dans RSF1, grâce à une stratégie de partage de données (genematch) (n=7) et à une revue de la littérature (n=4). Résultats : Tous les individus présentaient un TND, incluant une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme ou un retard global de développement. Parmi les 7 cas avec description clinique détaillée, on observe des signes associés inconstants et non spécifiques, affectant notamment la morphologie cranio-faciale, les systèmes musculo-squelettique, digestif, visuel, le tonus musculaire, ainsi que des crises d’épilepsie et des anomalies à l’IRM cérébrale. Discussion : Nos données renforcent l’hypothèse que RSF1 joue un rôle crucial dans le développement cérébral et constitue un nouveau gène candidat dans les TND syndromiques.
Céline JOST (dijon), Tiffany BUSA, Daniel WEGNER, Marwan SHINAWI, Elise SCHAEFER, Amelie PITON, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Perrine CHARLES, Boris KEREN, Katharina MAYERHANSER, Theresa BRUNET, Ulrich SCHATZ, Jennifer E NEIL, Christopher A WALSH, Kathleen SISCO, Alexander J PAUL, Chung LEE, Natalie DYKZEUL, Devon BONNER, Jonathan A. BERNSTEIN, Erin SUTCLIFFE, Ingrid M WENTZENSEN, Catherine FROEHLICH, Kaleigh LIEBLER, Patricia GALVIN PARTON, Jody WEISS-BURNS, Chloé SAGNOL, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Christel THAUVIN-ROBINET, Hana SAFRAOU, Frédéric TRAN MAU-THEM, Yannis DUFFOURD, Ange-Line BRUEL, Laurence FAIVRE
16:15 - 17:15 #48965 - P074 Description d’un nouveau trouble neurodéveloppemental lié à des variations perte de fonction dans le gène ATXN1 ?
P074 Description d’un nouveau trouble neurodéveloppemental lié à des variations perte de fonction dans le gène ATXN1 ?

ATXN1 est un gène codant une protéine impliquée dans la répression transcriptionnelle pouvant se lier à différents facteurs de transcription afin de former des complexes tels qu’ATXN1-CIC lors de son lien avec Capicua. Si ATXN1 est principalement connu pour être associé à l’ataxie spinocérébelleuse de type 1 en cas d’expansion pathogène de triplets CAG, des modèles murins ont montré que la perte de ce complexe pouvait engendrer des anomalies corticales et du gyrus dentelé hippocampique, ainsi que des troubles comportementaux. De plus, une femme atteinte de troubles comportementaux avec déficience intellectuelle légère et porteuse d’une délétion emportant partiellement ATXN1 a été rapporté dans la littérature. Ces éléments, associés à une prédiction d’intolérance à l’haploinsuffisance, soulèvent la question de l’imputabilité de l’haploinsuffisance d’ATXN1 dans une pathologie neurodéveloppementale. Un appel à collaboration a été lancé permettant de constituer une cohorte. En complément, et afin de modéliser les potentielles atteintes cérébrales de l’haploinsuffisance d’ATXN1, différentes analyses fonctionnelles, en cours de réalisation, comprenant : (i) l’étude des taux d’expression (protéique et ARNm) d’ATXN1 dans les fibroblastes de patients par Western Blot et RT-qPCR, afin de confirmer l’haploinsuffisance des variations rapportées, (ii) des analyses transcriptomiques sur des neurones issus de cellules souches pluripotentes induites présentant une inactivation homozygote d’ATXN1 obtenue par la technologie CRISPR-Cas9, afin de mettre en évidence une potentielle différence d’expression entre les neurones issus de cellules sauvages et porteuses de codons stop prématurés, (iii) l’étude de la présence effective ou non du mécanisme de « nonsense-mediated decay » par traitement des cellules à la Puromycine, au vu de la présence de deux exons codants seulement. La cohorte comprend actuellement 6 individus porteurs de variations non-sens, frameshift ou d’une délétion emportant les exons codants d’ATXN1. Un retard de langage est présent chez tous les individus, ainsi que des difficultés d’apprentissage avec ou sans déficience intellectuelle. Les troubles du comportement sont fréquents dans la cohorte (4/6), et un trouble du spectre autistique est rapporté chez 2/6 individus. En revanche, aucun de ces patients ne semble présenter de syndrome cérébelleux. Nous présentons les premiers résultats concernant la potentielle implication des variations entraînant des codons stop prématurés et des délétions d’ATXN1 dans un phénotype neurodéveloppemental de sévérité variable. Concernant les analyses fonctionnelles, les fibroblastes de 3 individus ont été récupérés permettant de débuter la réalisation des Western-blots, et différents clones, notamment knock-out, sont en cours de caractérisation avant de débuter leur différenciation pour l’obtention des neurones.
Marlène MALBOS (Dijon), Fatima EL IT, Laurence DUPLOMB, Aurore GARDE, Sylvie ODENT, Romain AUCAGNE, Martin CHEVARIN, Perrine CHARLES, Boris KEREN, Gwenaël LE GUYADER, Matthieu EGLOFF, Christèle DUBOURG, Erika LAUNAY, Anne-Marie GUERROT, François LECOQUIERRE, Kévin CASSINARI, Victor COUTURIER, Charlotte POË, Clarisse DONDON, Laurence FAIVRE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Christophe PHILIPPE, Hana SAFRAOU, Yannis DUFFOURD, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET, Quentin THOMAS
16:15 - 17:15 #49204 - P078 Le séquençage du génome et la technologie Hi-C révèlent de nouveaux variants de structure non-codants altérant l'environnement chromatinien tridimensionnel des gènes PAX6 et PITX2, responsables d'aniridie congénitale et du syndrome d'Axenfeld-Rieger.
P078 Le séquençage du génome et la technologie Hi-C révèlent de nouveaux variants de structure non-codants altérant l'environnement chromatinien tridimensionnel des gènes PAX6 et PITX2, responsables d'aniridie congénitale et du syndrome d'Axenfeld-Rieger.

Les malformations oculaires englobent diverses maladies génétiques, dont les plus emblématiques sont l'aniridie congénitale (AC) et le syndrome d'Axenfeld-Rieger (SAR), résultant majoritairement de variants codants perte de fonction dans PAX6 (11p13) et PITX2 (4q25), conduisant à une haploinsuffisance. Néanmoins, environ 10 % d’AC et 30 % de SAR restent génétiquement inexpliqués. Comme de nombreux gènes du développement, PAX6 et PITX2 présentent un paysage génomique complexe, enrichi de plusieurs éléments cis-régulateurs (CRE) dispersés dans les régions non codantes qui contrôlent finement l'expression spatio-temporelle de ces gènes (nombre d'entre eux ayant été fonctionnellement validés chez la souris et/ou le poisson-zèbre). Deux régions régulatrices se démarquent particulièrement, l'une regroupant plusieurs CREs, localisée environ 150 kb en aval de PAX6 (DRR) et l'autre comprenant une quinzaine d'éléments régulateurs (CE1 à CE15) au locus PITX2 dont neuf sont éparpillés dans un « désert génique » s'étendant jusqu'à 1 Mb en amont du gène. L'étude moléculaire par séquençage haut-débit ciblé de notre cohorte française de plus de 400 patients atteints d'AC et de SAR nous a permis d'identifier un large spectre de variants, dont une majorité dans PAX6 et PITX2, incluant une quinzaine de variants de structure localisés au niveau des régions régulatrices en aval de PAX6 et en amont de PITX2. Le séquençage du génome (GS), sur des cas génétiquement non résolus, a ensuite permis d’identifier trois inversions et une translocation et d’en caractériser précisément les points de cassure localisés à proximité, mais en dehors, des régions codantes de PAX6 et PITX2, suggérant un « effet de position » comme mécanisme alternatif pouvant expliquer l’haploinsuffisance chez les patients. Afin de mieux comprendre les conséquences fonctionnelles de ces réarrangements non-codants, une étude par capture de conformation chromosomique à haut débit (Hi-C) a été réalisée à partir de fibroblastes des patients, permettant une quantification précise des interactions chromatiniennes au sein des chromosomes humains 4 et 11, corrélée à des études d'expression. Les résultats indiquent que seuls les contacts chromatiniens entre les promoteurs de PAX6 et PITX2 et les éléments régulateurs, physiquement séparés par les remaniements de structure, étaient réduits de moitié chez les patients, apportant la preuve fonctionnelle de l'effet de position comme mécanisme physiopathologique d'haploinsuffisance de ces maladies oculaires. L'ensemble de ces résultats illustre l'intérêt d'explorer et d'interpréter les réarrangements génomiques autour de gènes d'intérêt même lorsque ces derniers ne sont pas interrompus, en combinant les approches GS et Hi-C chez les patients sans diagnostic moléculaire posé. Dans le contexte des malformations oculaires congénitales, cette approche a permis de révéler l'importance du génome non-codant dans l'étiopathogénie de l’AC et du SAR.
Cyril BURIN DES ROZIERS (Paris), Djihad HADJADJ, Sabine CANIVET, Baya DJADOUN, Eric PASMANT, Laïla EL KHATTABI, Dominique BREMOND-GIGNAC, Sophie VALLEIX
16:15 - 17:15 #49248 - P086 La perte de fonction bi-allélique du gène autosomique CIZ1 est responsable d’un trouble du neurodéveloppement affectant uniquement les femmes en lien avec un défaut d’inactivation du chromosome X.
P086 La perte de fonction bi-allélique du gène autosomique CIZ1 est responsable d’un trouble du neurodéveloppement affectant uniquement les femmes en lien avec un défaut d’inactivation du chromosome X.

Les anomalies du développement monogéniques répondant à une transmission autosomique récessive se manifestent généralement de façon similaire chez les garçons et les filles. Dans cette étude, nous rapportons une pathologie neurodéveloppementale autosomique récessive affectant uniquement les filles. Nous avons identifié huit filles de 3 à 16 ans issues de huit familles présentant des variations tronquantes bi-alléliques - homozygotes ou hétérozygotes composites - dans le gène CIZ1. Dans deux de ces familles, les analyses de ségrégation ont permis d’identifier deux frères asymptomatiques, bien que porteurs de variations bi-alléliques dans le gène CIZ1. Afin d’expliquer la cause de l’absence de symptomatologie chez les garçons, nous avons réalisé des analyses transcriptomiques par RNA-Seq à partir de cultures courtes lymphocytaires chez deux filles symptomatiques et un garçon asymptomatique, tous porteurs de variants bi-alléliques prédits perte de fonction. L’analyse d’expression différentielle par OUTRIDER a confirmé une perte d’expression complète de CIZ1 chez les trois individus. Toutefois, les deux filles présentent une surexpression commune de 25 gènes localisés sur le chromosome X (log2foldchange entre 0,2 et 0,6 et p-value < 0,01), notamment dans des régions identifiées comme étant plus susceptibles d’échapper à l’inactivation. Sept de ces gènes sont associés à des troubles du neuro-développement : BCAP31, HSD17B10, OFD1, SSR4, ATP6AP2, USP9X et SLC35A2. Une analyse comparative de la méthylation (Modkit v0.4.4) entre une des filles atteintes et d’autres filles contrôles a été réalisée à partir de séquençage génomique long-read (Nanopore). Nous avons ainsi pu mettre en évidence une diminution de la méthylation des CpG situés dans les régions promotrices de ces gènes. Le gène CIZ1 situé sur le chromosome 9, code la protéine CDKN1A-interacting zinc finger protein 1, qui participe au maintien de l’inactivation du chromosome X en interagissant avec Xist et la matrice nucléaire. Une étude par FISH sur l’ARN Xist dans les noyaux des fibroblastes d’une des patientes a permis de mettre en évidence une localisation anormalement diffuse de Xist, suggérant une altération de l’inactivation de l’X. Nous rapportons ainsi le premier cas d’un trouble du neurodéveloppement sévère à transmission autosomique récessive, spécifique aux filles. Les données issues des études complémentaires de transcriptomique, d’immunofluorescence et de méthylation, montrent que le mécanisme est en lien avec une perte du maintien de l’inactivation du chromosome X limitée à quelques gènes, dont la surexpression est toutefois probablement délétère pour le neurodéveloppement. Cette étude souligne le rôle crucial du maintien de l’inactivation du chromosome X pour le développement neuronal.
Thomas BESNARD (Nantes), Emma KNEUSS, Agnese LODA, Laura DO SOUTO FERREIRA, Frédéric EBSTEIN, Virginie VIGNARD, Amélie PITON, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Patricia TALARMAIN, Meriem M. DERRADJI-COSTEA, Sébastien KÜRY, Wallid DEB, Marc GIBAUD, Emmanuelle RANZA, Xavier BLANC, Martin BROLY, Fowzan ALKURAYA, Hanan E SHAMSEDDIN, Iman ABOMASUM, Lama ALABDI, Bader ALHADDAD, Mais HASHIM, Aboulfazl RAD, Gabriela OPREA, Majid ALFADHEL, Rayyan ALBARAKATI, Stéphane BÉZIEAU, Grant S. STEWART, Stylianos ANTONARAKIS, Edith HEARD, Benjamin COGNÉ, Bertrand ISIDOR
16:15 - 17:15 #49295 - P090 Rôle des canaux sodiques Nav1.1 et Nav1.6 dans un modèle de KCNQ2-DEE : implication dans la physiopathologie des SUDEP.
P090 Rôle des canaux sodiques Nav1.1 et Nav1.6 dans un modèle de KCNQ2-DEE : implication dans la physiopathologie des SUDEP.

Notre équipe étudie une forme néonatale d’épilepsie génétique sévère, appelée encéphalopathie épileptique et développementale (DEE), impliquant plus de 170 gènes différents. La forme la plus fréquente est causée par le variant pathogène p.(Thr274Met) dans la séquence codante KCNQ2 (KCNQ2-DEE). Le modèle murin Knock-in 129Sv-Kcnq2Thr274Met/+, développé au laboratoire, présente 25% de mortalité dans les 3 premiers mois de vie, à la suite de crises spontanées (Milh et al. 2020). Ce modèle peut être considéré comme pertinent pour l’étude de la Mort Subite Inattendue en EPilepsie (MSIE ou SUDEP), possiblement lié à un dysfonctionnement respiratoire. Nous avons donc étudié le réseau qui contrôle la respiration par des approches in vivo et in vitro. L’enregistrement de la ventilation par pléthysmographie en normoxie, montre qu’il n’y a pas de différences significatives de la fréquence respiratoire, du volume courant et du débit ventilatoire entre les animaux Knock-in et sauvages. De même, la réponse aux challenges hypoxiques était normale dans les deux groupes. Cependant, les enregistrements in vitro sur des tranches de tronc cérébral ont montré une réduction de la fréquence de l’activité inspiratoire fictive chez les souris Knock-in, ainsi qu’une altération significative de la réponse à l’hypoxie sévère. Des études précédentes montrent que les canaux sodiques voltages dépendant sont fortement impliqués dans la réponse à l’hypoxie sévère (Peña et al. 2004) et dans le contrôle de l’excitabilité neuronale. Nous avons donc étudié l’expression des canaux Nav 1.1 et Nav 1.6 dans le cortex et le tronc cérébral, où se trouvent le réseau de neurones intervenants dans la genèse respiratoire. Nos résultats montrent la présence de ces canaux dans la région des centres respiratoires chez les animaux sauvages. Nous avons également étudié le niveau de protéines dans le cortex où la mutation p.(Thr274Met) semble modifier le taux de ces protéines. A la vue de ces résultats, une analyse reste à confirmer au niveau des centres respiratoires du tronc cérébral. Notre étude montre donc une altération de l’activité inspiratoire in vitro, qui pourrait être due à une différence de quantité des canaux sodique. Si notre hypothèse se vérifie, nos résultats pourraient représenter une piste thérapeutique pour les SUDEP dans le cadre des KCNQ2-DEE.
Manon SAUREY (Marseille), Laurent VILLARD, Jean-Charles VIEMARI
16:15 - 17:15 #49381 - P094 Identification de biomarqueurs pour le diagnostic du syndrome de Rubinstein-Taybi par analyse transcriptomique comparative.
P094 Identification de biomarqueurs pour le diagnostic du syndrome de Rubinstein-Taybi par analyse transcriptomique comparative.

Le syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une anomalie génétique du développement avec trouble du développement intellectuel associés à des anomalies typiques de la face et des extrémités et d’autres malformations. Sa prévalence dans la population générale est estimée entre 1/100 000 et 1/125 000 naissances. Deux gènes sont actuellement connus pour être responsables du SRT, CREBBP (RTS1) dans 60 % des cas et EP300 (RTS2) dans environ 8 % des cas cliniquement diagnostiqués. Ces deux paralogues codent pour des coactivateurs transcriptionnels. Les deux protéines CBP (KAT3A) et p300 (KAT3B) contiennent un domaine catalytique lysine acétyltransférase (KAT) impliqué dans l'acétylation des protéines dont les des histones. Par conséquent, le SRT est considéré comme un trouble neurodéveloppemental rare avec une composante épigénétique importante. Cependant, en raison du chevauchement phénotypique et génétique potentiel avec d'autres troubles neurodéveloppementaux, la mise en place de tests fonctionnels adaptés au diagnostic dans le cadre du soin représente une étape cruciale pour la médecine de précision : stratification des patients, validation des variants génétiques et recherche thérapeutique. Dans ce cadre, en nous appuyant sur nos données préliminaires issues des neurones dérivés de hiPSC chez 4 patients atteints d’un SRT de type 1 (lié à CREBBP), nous avons effectué une analyse transcriptomique comparative avec leurs fibroblastes afin d'identifier des voies moléculaires convergentes et des biomarqueurs potentiels adaptés à une application diagnostique. L'analyse de l'expression sur les fibroblastes SRT a permis d'identifier plusieurs gènes différentiellement exprimés (DEG) liés à la différenciation neuronale et aux voies de guidage des axones), dont la majorité est sous exprimée. De plus, notre analyse de corrélation canonique a révélé 13 DEG identifiés dans les fibroblastes significativement associés à la même tendance que les 5 DEG identifiés dans les neurones dérivés d’hiPSC. Nous avons montré que la dérégulation des voies associées à la différenciation et à la maturation neuronales dans les cellules SRT est également détectable dans les fibroblastes primaires des mêmes patients, qui sont plus accessibles que les modèles dérivés de hiPSC. Nous avons ainsi identifié une signature transcriptomique qui pourrait servir de biomarqueur candidat indiquant une activité enzymatique KAT réduite. D'autres types de variants CREBBP doivent être étudiés, mais cette stratégie complémentaire à la définition d'épisignatures par analyse de méthylation de l'ADN pourrait représenter une alternative d’outil fonctionnel pour le diagnostic de précision.
Julien VAN-GILS (BORDEAUX), Slim KARKAR, Aurélien BARRÉ, Sophie NOTHOF, Raphael CHEVALIER, Céline CARPENTIER, Béatrice CLUZEAU DEMOURES, Isabelle PELLEGRIN, Marlene RIO, Cécile LAROCHE, Sylvie ODENT, David GENEVIÈVE, Ndeye Fatou NGOM, Didier LACOMBE, Patricia FERGELOT, Frédérique MAGDINIER
16:15 - 17:15 #49553 - P098 Apport du séquençage génomique après exome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.
P098 Apport du séquençage génomique après exome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.

Contexte: Les troubles du neurodéveloppement (TND) affectent 1 à 3% des enfants et présentent une grande hétérogénéité clinique et étiologique. A partir de 2015, le séquençage d’exome (SE) est devenu l’outil de première intention dans les laboratoires de diagnostic, permettant d’identifier un variant causal dans 30 à 45% des cas en ciblant les régions codantes. À partir de 2020, le séquençage de génome (SG) a été rendu accessible grâce au Plan France Médecine Génomique, et permet une couverture plus homogène, l’exploration des régions non codantes et l’identification des variants structuraux complexes. Peu d’études ont évalué l’apport diagnostique du génome par rapport à l’exome. Objectifs : Evaluer l’apport diagnostique du SG après un SE non contributif dans une cohorte de 326 patients présentant un TND et analyser les causes de non-détection des anomalies génétiques par exome. Patients et Méthodes : Depuis 2015, 2 253 SE ont été réalisés dans notre laboratoire chez des patients présentant des TND, avec un rendement diagnostique de 42,2%. Parmi les 1 302 cas restés sans diagnostic, 326 ont bénéficié d’un SG au laboratoire SeqOIA. Le SE a été réalisé sur Illumina NextSeq500 (paired-end 2x75pb, couverture : 92% ≥20X) et analysé via des pipelines internes. Le SG a été effectué sur Illumina NovaSeq6000 (paired-end 2x150pb, couverture : 90% ≥30X). Résultats : Un diagnostic a été porté chez 51/326 (15,6%) patients ayant eu un SG après un SE non contributif. Les principales causes de non détection par SE étaient : • Variants dans des régions non codantes : 12 cas, 3 en régions introniques profondes ou 5’UTR et 9 dans les gènes non codants RNU, récemment identifiés par génome, soulignant le bénéfice du SG à la fois dans le diagnostic et la découverte de nouveaux gènes • Couverture insuffisante du SE : 5 • Variants de structure complexes non identifiables en SE : 2 • Variants de structure classiques mais non détectable en SE avant 2021 : 13 • Avancées des connaissances entre SE et SG : 10 (nouveaux variants Clinvar, nouveaux gènes) • Erreurs en SE : 5 (erreurs humaines ou d’annotation des pipelines) • Données supplémentaires lors du SG : 4 cas, 2 avec une nouvelle indication clinique et 2 analyses en trio versus solo en SE Conclusion : Le SG a permis un apport diagnostique supplémentaire de 15,6% après un SE non contributif. Dans 9,8% des cas (32/326), le diagnostic aurait probablement été obtenu si l’exome avait été réalisé aujourd’hui, principalement grâce aux avancées des connaissances et à l’étude des variants de structure qui n’étaient pas réalisés initialement. Dans 5.8% des cas (19/326), l’apport diagnostique est directement attribuable aux avantages du génome : analyse des régions non codantes, meilleure couverture et détection de réarrangements structuraux complexes. Ces résultats confirment l’intérêt du SG pour améliorer le taux diagnostique pour les patients atteints de TND, notamment depuis la découverte de gènes non codants comme cause majeure de TND.
Uriel BENSABATH (Paris), Valérie OLIN, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Anna GERASIMENKO, Daphné LEHALLE, Sarah GROTTO, Alexandra AFENJAR, Romain DUQUET, Solveig HEIDE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Aurélie WAERNESSYCKLE, Claude ESTADE, Corinne MACH, Fabienne RAJHONSON, Elodie LEJEUNE, Euphrasie SERVANT, Julien BURATTI, Alban LERMINE, Delphine HERON, Pierre BLANC, Caroline NAVA, Boris KEREN
16:15 - 17:15 #49794 - P102 Homologie fonctionnelle entre WIPI4 et Atg18 : un modèle levure pour évaluer la pathogénicité des variants WDR45 dans le BPAN.
P102 Homologie fonctionnelle entre WIPI4 et Atg18 : un modèle levure pour évaluer la pathogénicité des variants WDR45 dans le BPAN.

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer (NBIA) sont un groupe de pathologies neurodégénératives rares et sévères, ayant pour dénominateur commun une accumulation anormale de fer dans les ganglions de la base du cerveau. Les présentations cliniques sont variables, avec des âges de début allant de la petite enfance à l’âge adulte avancé, et associent des atteintes motrices, cognitives et comportementales. Actuellement, la prise en charge est uniquement symptomatique et il n’existe pas de traitement spécifique préventif ou curatif. Parmi les 11 sous-types clinico-génétiques reconnus de NBIA, le BPAN (beta-propeller protein-associated neurodegeneration) représente 40 à 45% des cas. Seul sous-type de NBIA lié à l’X, le BPAN est causé par des mutations dans le gène WDR45 qui code la protéine WIPI4. Malgré son rôle essentiel dans l’autophagie, les mécanismes moléculaires à l’origine du BPAN restent mal compris, et de nombreux variants de WDR45 identifiés chez les patients par NGS sont classées comme « de signification inconnue » (VUS), entravant le diagnostic et la prise en charge clinique. Dans cette étude, nous avons développé un modèle fonctionnel basé sur la levure Saccharomyces cerevisiae pour évaluer la pathogénicité des variants WDR45. Grâce à une combinaison de tests de croissance sur milieux respiratoires et de mesures de la consommation d'oxygène, nous avons démontré que la délétion d'ATG18 chez la levure entraînait un dysfonctionnement mitochondrial mimant le phénotype observé dans les modèles humains déficients en WDR45. Nous montrons pour la première fois que la protéine humaine WIPI4 est fonctionnellement équivalente à la protéine de levure Atg18, mais pas à la protéine Hsv2, contrairement à ce qui est suggéré par les analyses phylogénétiques, confirmant ainsi leur orthologie fonctionnelle au sein de la famille des protéines PROPPIN. En effet, l’expression de WDR45 sauvage dans une souche de levure dépourvue d’ATG18 (atg18Δ), restaure la fonction mitochondriale altérée. Ce modèle a été ensuite validé par l’analyse de variants WDR45 connus : les variants bénins restauraient la croissance respiratoire de la souche atg18Δ, au contraire des variants pathogènes, y compris un variant faux-sens dans le motif FRRG conservé. Enfin, nous avons évalué plusieurs VUS identifiés chez des patients BPAN, fournissant ainsi des informations fonctionnelles sur leur pathogénicité et leur implication dans la maladie. Notre étude a donc permis, d’une part de démontrer l’homologie fonctionnelle existant entre les protéines WIPI4 et Atg18 mais pas Hsv2, clarifiant ainsi les relations d'orthologie PROPPIN entre les espèces et, d’autre part, de développer un modèle de test fonctionnel chez la levure qui représente un outil précieux pour affiner la classification des variants et améliorer le diagnostic des patients BPAN. Il constitue également une plateforme prometteuse pour le criblage de composés thérapeutiques dans le contexte du BPAN.
Jean-Paul LASSERRE (Bordeaux), Christelle DURAND, Vincent MORIN, Elise CHEVALARIAS, Patricia FERGELOT, Chloé ANGELINI, Cyril GOIZET, Giovanni STEVANIN
16:15 - 17:15 #49844 - P106 Approches cellulaires et poisson-zèbre pour modéliser un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations du gène CACNA1G.
P106 Approches cellulaires et poisson-zèbre pour modéliser un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations du gène CACNA1G.

Contexte : Des mutations gain de fonction du gène CACNA1G sont impliqués dans une encéphalopathie appelée SCA42ND et caractérisée par une ataxie congénitale, une atrophie cérébelleuse, une microcéphalie et de graves troubles moteurs et cognitifs. CACNA1G code pour le canal calcique de type T Cav3.1, principalement exprimé dans le cervelet, mais également, entre autres, dans le cortex cérébral. Les mutations les plus fréquentes sont p.A961T et p.M1531V, cependant leur impact physiologique est mal connu. Matériel et méthodes : L’analyse de corrélations génotype-phénotype dans une cohorte de patients porteurs de variants de CACNA1G a révélé un profil clinique sévère et spécifique associé aux mutations A961T et M1531V. Grâce à l’édition de génome dans les cellules souches embryonnaires humaines induites, nous avons introduit ou corrigé les mutations M1531V et A961T dans CACNA1G, respectivement. Nous avons ensuite différencié ces cellules en progéniteurs neuronaux corticaux (NPC) et en neurones. L’impact des mutations a été étudié dans la lignée A961T par des analyses transcriptomiques et d’imagerie calcique. Nous avons ensuite conçu et évalué des oligonucléotides antisens (ASO) ciblant spécifiquement l’allèle mutant de CACNA1G. Pour les études in vivo, nous avons établi une méthode pour générer un mutant A961T de poisson-zèbre et caractérisé le gène et le canal orthologue en termes d’expression et d’électrophysiologie. Résultats : L’imagerie calcique a révélé une augmentation significative du taux de calcium cytosolique basal dans les NPC et les neurones mutants. L’étude transcriptomique dans ces cellules a permis d'identifier de nombreux gènes dérégulés, notamment des acteurs clés de la signalisation calcique et de multiples canaux ioniques. Dans les NPC et les neurones, un ASO a été testé et identifié comme capable de réduire l'expression de CACNA1G de manière allèle-préférentielle. Chez le poisson-zèbre, un profil d’épissage conservé et une expression télencéphalique ont été caractérisés. L'étude électrophysiologie de cellules HEK293 exprimant le canal Cav3.1 de poisson-zèbre et présentant les mutations correspondantes a montré des altérations similaires à celles observées chez l'homme. Conclusions : Ces résultats suggèrent que les mutations SCA42ND impactent significativement l'homéostasie calcique dans les progéniteurs et les neurones en différentiation. Un ASO a été identifié comme candidat pour réduire préférentiellement l’expression de l’allèle muté dans le but d’atténuer l’effet de la mutation.
Mathilde NESSON-DAUPHIN, Karine SIQUIER-PERNET, Lydie BURGLEN, Marion COOLEN, Philippe LORY, Vincent CANTAGREL (Paris)
16:15 - 17:15 #49948 - P110 Les Troubles du Spectre de l'Alcoolisation Foetale TSAF : pas seulement "e;une histoire de femmes"e;.
P110 Les Troubles du Spectre de l'Alcoolisation Foetale TSAF : pas seulement "e;une histoire de femmes"e;.

La plupart du temps, parler de TSAF revient à évoquer la consommation d'alcool des femmes pendant la grossesse. Cela conduit inévitablement à pointer du doigt la femme, parfois à la stigmatiser et, bien sûr, à concentrer la responsabilité sur elle. La consommation masculine a jusqu'à présent été considérée comme un facteur potentiel d'aggravation de la consommation féminine (par effet d'entraînement ou comme facteur associé aux violences conjugales) ; les effets biologiques de la consommation paternelle préconceptionnelle sont encore souvent mis de côté, notamment dans les campagnes de prévention grand public. L'exposition de souris mâles entraîne des anomalies épigénétiques de l'ADN et de l'ARN des spermatozoïdes, générant une expression anormale de nombreux gènes, notamment impliqués dans la prolifération, la croissance et le développement du placenta et de l'embryon, mais aussi de gènes impliqués dans la morphogenèse cérébrale ou codant pour des enzymes importantes pour le contrôle épigénétique global lui-même. En 2020, la méta-analyse de Zhang et al. a démontré que la consommation paternelle d'alcool au cours des trois mois précédant la conception était associée à une augmentation de 44 % du risque de cardiopathie congénitale. La consommation occasionnelle et excessive d'alcool, comme le binge drinking, était associée à une augmentation de 52 % du risque de malformations cardiaques congénitales. En 2023, Thomas et al. ont rapporté que la consommation d'alcool du père avant la conception était associée à des anomalies morphologiques craniofaciales dans des modèles murins. L'exposition paternelle provoquait des différences craniofaciales plus importantes que l'exposition maternelle et plus sévères chez les nouveau-nés de sexe masculin. Récemment, May et al. ont montré que la consommation d'alcool du père était associée à une influence négative indépendante sur la taille, le périmètre crânien et le QI verbal de l'enfant, et que la consommation d'alcool de la mère, combinée à une consommation excessive d'alcool chez l'homme, était associée à des conséquences plus graves du TSAF. Il est intéressant de noter que notre propre série de patients comprend des cas de patients atteints de TSAF ayant une exposition paternelle avérée, sans aucune preuve d'exposition maternelle. L'ensemble de ces données, encore sous-déclarées, appelle à des messages de prévention destinés au grand public. Le message doit être « Zéro alcool pendant la grossesse », mais aussi dès le début du projet de grossesse pour la future maman, car la grossesse est souvent découverte plusieurs mois plus tard, et pour le futur papa, car l'alcool est toxique pour les spermatozoïdes.
Bérénice ROY-DORAY (Saint-Denis), Meïssa NEKAA, Silvia IACOBELLI
16:15 - 17:15 #48878 - P114 Troubles liés au gène DNMT1 dans une cohorte française : caractéristiques cliniques, analyses génétiques et profils de méthylation du génome.
P114 Troubles liés au gène DNMT1 dans une cohorte française : caractéristiques cliniques, analyses génétiques et profils de méthylation du génome.

Introduction : La neuropathie sensitive et autonome héréditaire de type 1E (HSAN1E) est une maladie neurodégénérative caractérisée par une triade clinique associant : neuropathie sensitive, surdité et démence précoce. Elle est causée par des mutations dans le gène DNMT1, qui code pour l'ADN-méthyltransférase 1, enzyme responsable du maintien de la méthylation de l'ADN de nos cellules. Les objectifs de cette étude sont de décrire les génotypes, les phénotypes et la méthylation de l'ADN d’une cohorte de patients français porteurs de mutations dans ce gène. Matériel et méthode : Nous avons utilisé le séquençage de nouvelle génération ou le séquençage Sanger pour identifier 18 patients avec des mutations de DNMT1, interprétées selon la classification de l'American College of Medical Genetics and Genomics. Nous avons effectué un recueil rétrospectif des caractéristiques cliniques de ces patients. Nous avons analysé la méthylation de l'ADN de ces patients, de leur apparentés non atteints et de 10 échantillons contrôles avec la puce Illumina Infinium MC MethylationEPICv2.0 BeadChip. Résultats : Nous avons identifié 10 mutations du gène DNMT1, dont 9 sont nouvelles. La mutation c.1706A>G est rapportée chez un cas isolé d’HSAN1E. La mutation, c.1619A>G, a été classée « pathogène ». Deux mutations, c.1706A>G et c.1492+1G>A, ont été classées « probablement pathogènes ». Sept mutations ont été classées « variant de signification incertaine ». Nous avons décrit 2 familles présentant la triade caractéristique de l’HSAN1E et 2 familles avec phénotypes similaires mais sans troubles cognitifs. Nous avons également décrit des patients avec des phénotypes frontières. L'analyse de la méthylation de l'ADN a mis en évidence des similitudes entre 6 patients issus de 3 familles différentes. Ces patients partagent une épisignature spécifique avec 43 079 sites différentiellement méthylés (DMPs) par rapport au groupe contrôle. Une méthylation anormale a été identifiée sur 19 régions régulatrices de gènes associés aux neuropathies héréditaires et 2 régions régulatrices de gènes associés à la démence. Conclusion : Cette étude permet d'enrichir nos connaissances sur cette maladie, d’une part sur le plan clinique avec la description de nouvelles familles, d’autre part, sur le plan moléculaire avec l'identification de nouvelles mutations de DNMT1. Nous avons trouvé une épisignature particulière chez 3 familles, qui pourrait être utilisée comme biomarqueur de HSAN1E. De plus, nous avons mis en évidence des anomalies de méthylation dans des régions régulatrices de gènes impliqués dans les neuropathies et la démence, ce qui contribuent à une meilleure compréhension de la physiopathologie de cette maladie.
Manon DEVEDJIAN (Marseille), Jérémy GARCIA, Amandine BOYER, Léo VIDONI, Etienne DOUGY, Diane FRANKEL, Romain APPAY, Shahram ATTARIAN, Nathalie BONELLO-PALOT
16:15 - 17:15 #48963 - P118 Étude longitudinale des saccades oculomotricité en eye-tracking dans la maladie de Huntington.
P118 Étude longitudinale des saccades oculomotricité en eye-tracking dans la maladie de Huntington.

La maladie de Huntington (MH) est une affection neurodégénérative héréditaire caractérisée par une triade de symptômes moteurs, psychiatriques et cognitifs. Les mouvements oculaires saccadiques, impliquant des circuits corticaux et sous-corticaux, sont souvent altérés dans la MH. L’oculométrie (eye-tracking) est un outil non invasif déjà utilisé dans d’autres maladies neurodégénératives, mais dont les données spécifiques à la MH restent limitées. Nous avons conduit une étude monocentrique, prospective et longitudinale incluant 14 patients porteurs d’une MH génétiquement confirmée, suivis au CHU de Dijon. L’objectif de l’étude était de décrire les anomalies oculomotrices aux différents stades de la MH et d’évaluer leur évolution sur 6 mois. A l’inclusion, tous ont bénéficié d’une évaluation clinique (UHDRS, SARA), cognitive (MoCA, BREF), d’un examen oculomoteur clinique et d’enregistrements oculométriques standardisés (saccades horizontales et verticales, antisaccades). Dix patients ont été réévalués à 6 mois. À l’inclusion, les résultats oculométriques montraient principalement : diminution de la vitesse des saccades (>50 % des patients), augmentation des latences (notamment dans les tâches cognitives frontales : overlap, saccades volontaires et antisaccades), et taux d’erreurs augmenté en antisaccades. Les altérations oculomotrices étaient significativement corrélées à la sévérité motrice (UHDRS) et aux performances cognitives (MoCA, BREF), la corrélation plus forte concernant le taux d’erreurs aux antisaccades et les scores cliniques. De façon inédite, nous avons mis en évidence une corrélation était observée entre l’asymétrie clinique et l’asymétrie des performances oculomotrices, suggérant une atteinte corticale latéralisée. A 6 mois, les corrélations initiales persistaient, sans progression significative, hormis une augmentation du taux d’erreurs en anti saccades. L’absence d’évolution pourrait s’expliquer par la courte durée de suivi et la taille limitée de l’échantillon. Nos résultats montrent que les altérations du contrôle oculomoteur corrèlent avec la sévérité de la maladie, suggérant un déclin des fonctions motrices et cognitives. L’étude des anti saccades semble particulièrement intéressante pour apprécier la sévérité de la maladie. Ces paramètres pourraient constituer un marqueur quantitatif intéressant pour apprécier l’évolution corticale et sous corticale de la MH, prédire son apparition ou évaluer la progression de la maladie sous traitement. La corrélation entre asymétrie clinique et anomalies oculomotrices ouvre des perspectives pour l’exploration des mécanismes de latéralisation de la neurodégénérescence. Des études longitudinales plus large et sur une durées prolongée sont nécessaires pour confirmer la valeur pronostique de cet outil dans le suivi de la MH.
Manon GAUDILLÈRE, Vincent SCHNEIDER, Thomas THIBAULT, Gwendoline DUPONT, Quentin THOMAS (Dijon), Christelle BLANC-LABARRE
16:15 - 17:15 #49080 - P122 Le Diagnostic PréImplantatoire (DPI) dans les maladies à révélation tardive : état des lieux en France.
P122 Le Diagnostic PréImplantatoire (DPI) dans les maladies à révélation tardive : état des lieux en France.

La loi française précise que le diagnostic préimplantatoire (DPI) est autorisé lorsqu’il existe une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d'une maladie génétique d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic. L'anomalie (ou les anomalies) responsable d'une telle maladie doit avoir été préalablement et précisément identifiée, chez l'un des parents ou l'un de ses ascendants immédiats dans le cas d'une maladie gravement invalidante, à révélation tardive et mettant prématurément en jeu le pronostic vital. Dans de telles maladies, le DPI d’exclusion est par conséquent autorisé. Ces dernières années, la part du DPI pour maladies à révélation tardive connaît une progression significative dans notre activité. Nous présentons, sous l’égide de la Société Française de Diagnostic Préimplantatoire (SFDPI), les données d’activité de DPI pour ces maladies dans les cinq centres français autorisés (Grenoble, Nantes, Montpellier, Paris et Strasbourg) entre 2022 et 2024. Les demandes étudiées, le nombre d’analyses de DPI, de transferts embryonnaires et leurs issues ont été recueillis, reflétant une activité nationale exhaustive pendant cette période. Des tests de DPI ont été développés pour de nombreuses indications : maladie de Huntington, ataxies spinocérébelleuses, scléroses latérales amyotrophiques, démences fronto-temporales, maladies génétiques avec variation dans le gène PRNP, maladie d’Alzheimer précoce et amyloses. Un DPI d’exclusion est possible pour la plupart des indications. Entre 2022 et 2024, 194 demandes de DPI pour maladies à révélation tardive ont été étudiées : 114 pour la maladie de Huntington (dont près de la moitié par exclusion), 33 pour différentes ataxies spinocérébelleuses, et 1 à 8 pour d’autres pathologies neurodégénératives. Une réponse favorable a été donnée dans 73% des cas et 208 analyses de DPI ont pu être réalisées. A l’issue des DPI, 270 transferts d’embryons ont été effectués, aboutissant à 109 grossesses cliniques, 93 accouchements et à la naissance de 97 enfants (8 grossesses en cours). La prise en charge de patients à risque de transmettre une maladie à révélation tardive confronte les équipes à des situations complexes que le statut de la personne à risque soit connu ou pas. Nous présentons quelques exemples de cas particuliers qui ont suscité des réflexions ou questionnements éthiques ou des difficultés techniques. Notre expérience souligne l’importance d’une bonne information des patients et de leur entourage, et la nécessité d’une étroite collaboration avec les spécialistes de ces pathologies.
Céline MOUTOU (STRASBOURG), Caroline BOSSON, Anne GIRARDET, Charlotte SONIGO, Julie STEFFANN, Gaëlle MELAYE, - SOUS L'ÉGIDE DE LA SFDPI
16:15 - 17:15 #49230 - P126 Diagnostic moléculaire de la Sclérose Latérale Amyotrophique : intégration du RNA-Seq ciblé pour l’interprétation des variants d’épissage.
P126 Diagnostic moléculaire de la Sclérose Latérale Amyotrophique : intégration du RNA-Seq ciblé pour l’interprétation des variants d’épissage.

Le diagnostic moléculaire de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est essentiel pour la prise en charge des patients, permettant à la fois le conseil génétique et l’accès aux thérapies ciblées. L’un des principaux défis reste l’interprétation des variants d’épissage, qui représentent environ 11 % des Variants de Signification Incertaine identifiés lors du diagnostic génétique des gènes de la SLA. Bien que leur impact puisse être prédit par des outils in silico, seule l’analyse de l’ARN, issu d’échantillons de patients, permet de confirmer leur caractère pathogène. Pour répondre à cette problématique, nous avons mis en place une stratégie de RNA-Seq ciblé (NCT06083584). À ce jour, 391 patients ont été inclus dans l’étude et le RNA-Seq a été réalisé chez 74 échantillons. Parmi ces patients, 37 présentent un variant détecté par DNA-Seq ciblé, prédit comme ayant un effet sur l’épissage. Pour traiter les données de RNA-Seq, nous avons développé un pipeline SpliceVariantRNA : workflow reproductible et modulaire implémenté avec Snakemake. À partir des fichiers FASTQ bruts, il assure le contrôle qualité, le trimming, et l’alignement des lectures avec STAR. Les jonctions d’épissage sont identifiées et évaluées statistiquement grâce à SpliceLauncher, qui applique des modèles gamma ou binomiaux négatifs selon la profondeur de lecture. Les jonctions avec une puissance statistique insuffisante sont conservées, afin de ne pas manquer d’événements rares mais cliniquement pertinents. Notre étude a permis de confirmer le caractère délétère de 10 variants d’épissage et de préciser l’impact fonctionnel de 3 variants pathogènes jamais décrits dans la littérature : • HNRNPA1 (NM_031157.4):c.1064-1G>C, chez un homme de 51 ans présentant une quadriparésie distale asymétrique lentement progressive prédominant aux membres supérieurs, avec un taux sérique bas de neurofilaments (19 pg/mL). Ce variant induit trois anomalies distinctes de la transcription : un saut de l’exon 10, l’activation d’un site accepteur cryptique dans l’exon 10, et la rétention de l’intron 9. • CHMP2B (NM_014043.4):c.531+1G>A, chez une femme de 79 ans atteinte d’une SLA/DFT rapidement progressive et ayant des antécédents familiaux de troubles psychiatriques. Ce variant entraîne une rétention de l’intron 5, avec un allèle muté détecté dans 100 % des lectures RNA-Seq contre 39 % des lectures DNA-Seq. • SQSTM1 (NM_003900.5):c.969+111G>T, identifié chez 2 patientes SLA sporadiques non apparentées. Il créé un site donneur cryptique entraînant l’insertion des 109 nucléotides du début de l'intron 6 et se traduisant par un frameshift et l’apparition d’un codon stop prématuré. En conclusion, cette approche permet d’optimiser le conseil génétique et d’élargir l’accès aux thérapies ciblées dans la SLA. Nos développements futurs visent à proposer la détection à l’aveugle des défauts d’épissage, en particulier dans les formes familiales sans variant génomique identifié lors de l’analyse DNA-Seq ciblée.
Corentin MARCO, Lucie JUNILHON, Emilien BERNARD, Etienne FORTANIER, Nathalie GUY, Emilie GAMARD, Amélie PETIT, Virgil PERILLEUX, Mickael COQUERELLE, Pascal PHILIBERT, Marie-Claire VINCENT, Anthony BOUREUX, Claire GUISSART (NIMES)
16:15 - 17:15 #49263 - P130 Variants dans les snRNA RNU4-2, RNU6-8 et RNU6-9 : une nouvelle cause de rétinite pigmentaire autosomique dominante.
P130 Variants dans les snRNA RNU4-2, RNU6-8 et RNU6-9 : une nouvelle cause de rétinite pigmentaire autosomique dominante.

La rétinite pigmentaire (RP) constitue un ensemble hétérogène de dystrophies rétiniennes d’origine génétique, caractérisées par une dégénérescence progressive des photorécepteurs, touchant initialement les bâtonnets puis les cônes, conduisant à une atteinte visuelle sévère. La forme autosomique dominante (adRP) est associée à une trentaine de gènes connus, tandis qu’environ 10 % de notre cohorte française adRP restent sans diagnostic génétique. Dans ce travail, nous avons identifié des variants hétérozygotes dans les gènes RNU4-2 et RNU6, chez sept familles non apparentées atteintes d’adRP non syndromique. RNU4-2 et RNU6 codent respectivement pour les petits ARN nucléaires (snRNA) U4 et U6, qui, en association avec U5, constituent le complexe tri-snRNP, élément central du spliceosome majeur. Récemment, plusieurs variants de novo ou autosomiques dominants affectant RNU4-2, RNU5B1 et RNU5A1, codant pour U5, ont été associés à des troubles du neurodéveloppement. De façon intéressante, les variants identifiés dans nos cas d’adRP se regroupent dans des régions distinctes de celles impliquées dans les désordres neurodéveloppementaux, ciblant plus spécifiquement des domaines critiques pour l’assemblage du complexe tri-snRNP avec PRPF3, PRPF8 et PRPF31, également impliqués dans la RP. Ces résultats apportent de nouveaux éléments sur les mécanismes physiopathologiques et ouvrent la voie à l’élaboration de stratégies thérapeutiques « génériques » ciblant ce complexe du spliceosome.
Camille ANDRIEU (Paris), Julien NAVARRO, Lorenzo BIANCO, Alessio ANTROPOLI, Christel CONDROYER, Aline ANTONIO, Saddek MOHAND-SAÏD, Caroline LAURENT-CORIAT, Raphaël ATIA, Amine BENADJI, Vasily SMIRNOV, José-Alain SAHEL, Isabelle AUDO, Christina ZEITZ
16:15 - 17:15 #49317 - P134 Maladie de Charcot-Marie-Tooth: Reclassification de variants introniques de signification inconnue en variants possiblement pathogènes.
P134 Maladie de Charcot-Marie-Tooth: Reclassification de variants introniques de signification inconnue en variants possiblement pathogènes.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est la neuropathie périphérique héréditaire la plus fréquente. A ce jour, alors que plus d’une centaine de gènes sont déjà connus pour être impliqués dans cette maladie, presque deux tiers des patients restent encore sans diagnostic moléculaire. Il est important de noter que le diagnostic actuel des CMT réalisé par séquençage ciblé se concentre principalement sur les régions codantes (exons) des gènes. L’absence de diagnostic génétique pourrait refléter le manque d'investigations des variations introniques dont les variants d’épissage. Afin de mieux comprendre l’impact des variants introniques, l’utilisation de logiciels de prédiction de défauts d’épissage peut être réalisée, mais il nous semblait important de pouvoir tester in vitro l’effet de ces variations dans un système rapporteur de type « Minigène ». Nous présentons ici l’étude fonctionnelle de deux variants d’épissage : c.2460-8A>G sur le gène FIG4 et c.1980+1G>A sur le gène MME. Sur les ARN produits, nous avons montré dans le premier cas, la rétention de 7 nucléotides en amont de l’exon et dans le deuxième cas, une rétention de 4 nucléotides en aval de l’exon. Dans les deux cas, un changement du cadre de lecture est donc attendu conduisant à une protéine tronquée. Les analyses fonctionnelles permettent donc de confirmer l’impact de potentiels variants d’épissage impliqués dans les CMT, conduisant alors au reclassement de variants de signification inconnue en variants possiblement pathogènes.
Angélique NIZOU, Corinne MAGDELAINE, Martine VITRY, Steven NAUD, Paco DEROUAULT, Franck STURTZ, Anne-Sophie LIA (LIMOGES)
16:15 - 17:15 #49369 - P138 HSF1 : une expansion dans le tremblement essentiel.
P138 HSF1 : une expansion dans le tremblement essentiel.

Contexte : Le tremblement essentiel est la pathologie du mouvement la plus fréquente en neurologie avec une prévalence de 1% augmentant avec l’âge. Il s’agit d’une maladie souvent de transmission autosomique dominante. Aucune cause moléculaire fréquente n’a été identifiée en dehors de la découverte récente d’une expansion hétérozygote intronique dans HSF1 chez 20% des familles chinoises (Bi et al., 2025). Cette répétition est constituée des motifs CCCCGCNCCGCCT et CCNCGCCT interrompus. La séquence des interruptions aurait un rôle dans la pathogénicité dans la cohorte chinoise. Méthodes : 290 personnes issues de 116 familles atteintes de tremblement essentiel, 218 personnes avec ataxie cérébelleuse, 12 cas index avec maladie de Parkinson sélectionnés car ayant un allèle de plus grande taille parmi 78 séquençages long-read Nanopore, et 333 témoins ont été génotypés par migration capillaire d’amplicon pour déterminer la taille de la répétition HSF1. Résultats : Une seule famille avec tremblement essentiel (1/116 - 0,9%) avait une expansion HSF1 pathogène avec une taille d’amplicon de plus de 750 bases, seuil de l’étude chinoise. L’histoire familiale comporte un tremblement d’attitude des membres supérieurs ayant débuté entre 15 et 50 ans, une dystonie (crampe de l’écrivain) et un syndrome parkinsonien. Étonnement, des cas positifs avec une expansion de plus de 750 bases ont également été retrouvés à la même faible fréquence dans les groupes témoins (2/333 - 0,6%), avec ataxie cérébelleuse (3/218 - 1,4%), et maladie de Parkinson (1/78 - 1,2%). Conclusion : L’expansion HSF1 est exceptionnelle dans notre cohorte française de familles avec un tremblement essentiel. Sa plus grande fréquence dans la population asiatique provient peut-être d’un effet fondateur dans cette population. Elle est également retrouvée chez des témoins et des personnes atteintes d’autres maladies neurodégénératives. Ceci pourrait questionner son rôle causal ou pointer vers le fait que la prévalence élevée et tardive du tremblement essentiel pourrait expliquer la fréquence de l’expansion dans les populations témoins. Cette actualité ouvre la perspective de pouvoir résoudre les causes de tremblement essentiel avec le séquençage long-read et l’analyse des régions répétées.
Jean-Loup MÉREAUX (Paris), Claire-Sophie DAVOINE, Guillaume COGAN, Thomas WIRTH, Clarisse DELVALLÉE, Claire EWENCZYK, Christel DEPIENNE, Mathieu ANHEIM, Alexis BRICE, Alexandra DURR
16:15 - 17:15 #49426 - P142 Pathogénie des protéines de zonula occludens Claudin-5 et Claudin-25.
P142 Pathogénie des protéines de zonula occludens Claudin-5 et Claudin-25.

La claudine-5 est la protéine de jonction serrée la plus abondante de la barrière hémato-encéphalique. Des perturbations de son expression ont été observées dans des affections neurologiques et neuropsychiatriques. Aucun variant pathogène dans la séquence codante du gène n'a été précédemment mentionné. Nous rapportons l'identification d'une mutation de novo (c.178G>A) dans le gène CLDN5 dans deux cas d'hémiplégie alternante avec microcéphalie. Cette mutation (G60R) se situe dans une boucle extracellulaire de la claudine-5. La modélisation protéique nous a permis de prédire qu'elle modifie la claudine-5 pour en faire un composant jonctionnel sélectif des anions, par opposition à une protéine formant purement une barrière. Des cellules transfectées de manière stable exprimant la claudine-5 de type sauvage ou le variant G60R ont montré que les jonctions serrées pouvaient encore se former en présence de la mutation G60R, mais que la barrière contre les petites molécules était atténuée et présentait une perméabilité aux ions Cl− plus élevée et une perméabilité aux ions Na+ plus faible. Cette étude suggère que l'hémiplégie alternante associée à CLDN5 est une canalopathie. C’est le premier exemple de conversion de la barrière hémato-encéphalique en un canal sélectif aux anions, médiée par un variant à action dominante dans CLDN5. La claudine-25, elle, présente une séquence protéique moins conservée que les autres claudines. Son profil d'expression tissulaire est très large et il n’existe pas d'informations fonctionnelles issues de modèles murins knock-out. Nous rapportons un variant hétérozygote faux sens de novo dans CLDN25 (c. 745G>C, p. A249P) chez un patient ayant une leucodystrophie de type Pelizaeus-Merzbacher et présentant des symptômes incluant un retard du développement moteur, des crises d’épilepsie ou d'absences et une dystonie généralisée. La protéine variante ne se localise pas aux frontières intercellulaires où elle devrait être exprimée. La position 249 de l'acide aminé est située à 4 acides aminés de l'extrémité C-terminale de la protéine où la plupart des membres de la famille des claudines ont un motif de liaison conservé pour la protéine d'échafaudage clé ZO-1. La CLDN-25 ne contient pas ce motif. Nous montrons que l'extrémité C-terminale de CLDN-25 est nécessaire à sa localisation jonctionnelle d'une manière indépendante de ZO-1. Il est à noter que la suppression cellulaire de CLDN25 in vitro semble augmenter l'intégrité de la jonction serrée entre deux cellules, tout en entraînant un mouvement accru de solutés entre les cellules. Nous émettons l'hypothèse que la fonction barrière de la CLDN-25 s'apparente à celle d'une claudine leurre, selon laquelle la diminution de son expression dans les cellules épithéliales et endothéliales « perméables » entraînerait des changements dynamiques dans la capacité d'adhésion et d'interaction des points de contact intercellulaires.
Claude BESMOND, Karine POIRIER, Yosuke HASHIMOTO, Laurence HUBERT (Paris), Mélodie AUBART, Anna KAMINSKA, Marianne ALISON, Isabelle DESGUERRE, Nathalie BODDAERT, Arnold MUNNICH, Matthew CAMPBELL
16:15 - 17:15 #49612 - P146 Variants faux-sens : petites différences, grandes conséquences – Exemple de la Paraparésie Spastique Héréditaire SPG4 (SPAST).
P146 Variants faux-sens : petites différences, grandes conséquences – Exemple de la Paraparésie Spastique Héréditaire SPG4 (SPAST).

Introduction La variabilité phénotypique observée dans des cohortes de patients porteurs de variants affectant un même gène suggère un impact fonctionnel propre à chaque variant. Leur interprétation nécessite une analyse fine prenant en compte leur nature, leur position dans le gène et leur impact sur la structure protéique. Pour illustrer la spécificité de différents variants faux-sens, nous avons étudié la Paraparésie Spastique Héréditaire de type 4 (SPG4). Cette maladie de transmission autosomique dominante affecte le faisceau cortico-spinal, résultant en une spasticité des membres inférieurs, et une atteinte cordonale postérieure. SPG4 est causée par des variants non-sens ou faux-sens sur un allèle du gène SPAST qui code pour une protéine de remodelage de microtubules, la spastine. SPG4 présente une grande hétérogénéité phénotypique, avec des âges de début s'étendant de la petite enfance à plus de 70 ans. Un début précoce a été rapporté chez les porteurs de variants faux-sens, bien qu'une variabilité intra-groupe persiste. Nous cherchons à mieux comprendre cette hétérogénéité en étudiant l’impact fonctionnel de ces variants. Méthodologie Notre étude porte sur dix variants faux-sens SPAST susceptibles d'affecter un même domaine fonctionnel de la spastine. A l'aide d'une combinaison d’analyses biochimiques, de cellules de patients, de prédictions moléculaires et de données cliniques nous avons caractérisé ces variants et recherché des corrélations génotypes-phénotypes. Résultats Une quantification sur lymphoblastes de patients montre qu’un variant (p.I406V) entraîne une baisse du niveau protéique, équivalente à celle d'un variant non-sens. Pour les autres variants étudiés, des expériences de co-expression de la forme sauvage et des variants de SPAST suggèrent que trois d'entre eux ont un effet dominant-négatif, inhibant le remodelage des microtubules par la protéine non mutée. L’analyse des données cliniques montre que les patients porteurs de ces trois variants présentent un âge de début précoce ainsi qu’une déficience intellectuelle (DI) chez certains. L'analyse du génome de ces patients n'a pas identifié d’autres causes génétiques de DI, suggérant que cela est lié à la présence du variant SPAST. Conclusion L’analyse de variants faux-sens dans le gène SPAST montre des effets fonctionnels distincts. Nous avons identifié un sous-groupe de variants présentant un effet dominant négatif, associé à un début précoce avec DI. Ce travail illustre l’importance du tandem recherche/médecine personnalisée, fondé sur une approche position-dépendante des variants, afin de permettre une interprétation plus précise de leurs effets, avec un impact clinique direct et un ciblage thérapeutique efficace.
Léa BERNACHOT (Paris), Jean-Loup MEREAUX, Claire-Sophie DAVOINE, Giulia COARELLI, Alexandra DURR, Frédéric DARIOS
16:15 - 17:15 #49916 - P150 Apport de la cohorte Genhypopit dans les déficits isolés en hormone de croissance de cause génétique.
P150 Apport de la cohorte Genhypopit dans les déficits isolés en hormone de croissance de cause génétique.

Objectif : Analyser une cohorte de patients atteints de déficit isolé en hormone de croissance (IGHD) d’origine génétique, et discuter les corrélations génotype/phénotype associées. Méthodologie : Cette étude inclut tous les patients présentant un IGHD adressés pour une analyse génétique par séquençage haut débit (NGS) via le réseau Genhypopit entre 2017 et 2024, chez qui une cause génétique a été identifiée. Résultats : Parmi 205 cas index d’IGHD, 23 patients (11,7 %) présentaient une variation pathogène (P) ou probablement pathogène (LP). L’âge moyen au diagnostic était de 3,9 ans, et la moitié des patients présentaient une hypoplasie hypophysaire. Les causes génétiques prédominantes concernaient les gènes impliqués dans la sécrétion de l’hormone de croissance (70 %) : 39 % des variations identifiées affectaient le gène GH1, majoritairement dans un contexte de transmission autosomique dominante ; 13 % concernaient GHRHR et 18 % GHSR, avec une transmission autosomique dominante ou récessive et une pénétrance incomplète. Les anomalies génétiques touchant les gènes du développement hypophysaire étaient plus rares (30 %), GLI2 étant le gène le plus fréquemment impliqué (13 %), toujours associé à un syndrome d'interruption de tige. D’autres anomalies génétiques ont été identifiées dans POU1F1 (9 %), HESX1 (4 %) et SOX3 (4 %). Nous rapportons dix nouvelles variations P ou LP, un cas original de mosaïcisme GH1, et élargissons les phénotypes associés à l’IGHD d’origine génétique, notamment des déficits hypophysaires transitoires ou des anomalies osseuses. Conclusion : Notre étude élargit le spectre des mutations décrites dans l’IGHD. Les gènes impliqués dans la sécrétion de l’hormone de croissance restent les plus fréquents, mais elle rappelle que les gènes du développement hypophysaire peuvent être impliqués.
Karine AOUCHICHE (), Pauline ROMANET, Anne BARLIER, Alexandru SAVEANU, Rachel REYNAUD
16:15 - 17:15 #49980 - P154 DPS de l’ALD/AMN liée au gène ABCD1 : découverte fortuite d’un second variant familial révélé par la discordance entre les données biochimiques et génétiques.
P154 DPS de l’ALD/AMN liée au gène ABCD1 : découverte fortuite d’un second variant familial révélé par la discordance entre les données biochimiques et génétiques.

Introduction: L’adrénoleucodystrophie/adrénomyéloneuropathie (ALD/AMN) liée au gène ABCD1 (Xq28) constitue un spectre phénotypique hétérogène pouvant toucher le système nerveux central, périphérique et le cortex surrénalien. Les acides gras à très longue chaîne (AGTLC) représentent un biomarqueur biochimique relativement spécifique de cette pathologie bien que leur élévation puisse également résulter d'autres causes plus rares de dysfonctionnement peroxysomal. La confirmation moléculaire par l'identification d’un variant pathogène ou probablement pathogène dans le gène ABCD1 demeure ainsi indispensable non seulement pour établir un diagnostic définitif mais aussi pour permettre le conseil génétique et le diagnostic présymptomatique (DPS). Dans ce contexte, le DPS constitue un enjeu majeur pour les porteurs de sexe masculin à risque de forme cérébrale rapidement évolutive nécessitant une surveillance rapprochée et un traitement salvateur en temps opportun. Méthodes : Deux patients asymptomatiques (une femme et un homme adultes) ont été adressés pour un DPS moléculaire dans le cadre d’un antécédent familial d’AMN liée au gène ABCD1. Le DPS a été réalisé au sein d’une équipe déclarée à l’Agence de la biomédecine, selon un protocole court incluant deux prélèvements indépendants. Les analyses biochimiques comprenaient le dosage des AGTLC par spectrométrie de masse en tandem avec dilution isotopique ainsi qu’un dosage de C26:0-lysophosphatidylcholine (C26:0-lysoPC). Les analyses génétiques ont consisté en un séquençage SANGER ciblé pour le premier variant familial, suivi d’un séquençage SANGER de l’ensemble de la séquence codante et des régions introniques flanquantes, analysé avec le logiciel SeqScape (Applera). Résultats : Chez les deux patients, l’élévation des AGTLC (analyse prescrite par le médecin traitant) contrastait avec l’absence de détection du variant familial c.1166G>A p.(Arg389His). Cette discordance a conduit à un redosage des AGTLC et du C26:0-lysoPC, confirmant un dysfonctionnement peroxysomal. Un séquençage complet du gène ABCD1 a mis en évidence un second variant familial c.901-5C>A p.(?), classé probablement pathogène selon les critères ACMG et répertorié dans la base internationale des variants ABCD1 chez des patients atteints d’ALD. Par conséquent, le DPS a été réitéré chez les membres de la famille initialement testés négatifs pour le premier variant familial. Conclusion : Le DPS pour l’AMN/ALD liées au gène ABCD1 devrait reposer sur l’analyse moléculaire plutôt que sur le dosage des AGTLC, susceptible d’entraîner des interprétations erronées. La détection fortuite d’un taux élevé d’AGTLC par une analyse non indiquée dans le cadre du DPS, rappelle une situation similaire au dépistage néonatal, mais à l’âge adulte. À ce jour, cette pathologie n’est pas incluse dans le programme de dépistage néonatal en France, bien qu’elle puisse le devenir à l’avenir.
Sarra BOURI, Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Foudil LAMARI, Sébastien MOUTTON, Natacha SLOBODA, Chloé ANGELINI, Cyril GOIZET
16:15 - 17:15 #49571 - P158 A propos des connexinopathies : description d’une grande famille avec surdité non syndromique autosomique dominante liée à GJB6.
P158 A propos des connexinopathies : description d’une grande famille avec surdité non syndromique autosomique dominante liée à GJB6.

Les variations pathogènes des connexines humaines sont responsables de multiples affections, également connues sous le nom de connexinopathies. Les variations des gènes GJB2 (codant la connexine 26) et GJB6 (codant la connexine 30) sont principalement liées à une forme autosomique récessive non syndromique de déficience auditive. Dans la littérature, les variations pathogènes de transmission autosomique dominante du gène GJB6 ont été associées à deux pathologies distinctes. La première est le syndrome de Clouston qui est caractérisé par une triade comprenant dystrophie unguéale, alopécie et hyperkératose palmo-plantaire. La seconde est une cause très rare de surdité non syndromique rapportée chez trois patients d’une famille italienne [Grifa et al. 1999] et chez un patient chinois indépendant [Pan et al, 2022] avec la même variation faux-sens p.Thr5Met. Le phénotype de ces patients varie d’une forme légère à profonde de surdité. Nous rapportons ici une grande famille avec une surdité de perception bilatérale dominante, non syndromique, de sévérité moyenne à profonde, touchant treize patients sur cinq générations. Les analyses génétiques ont identifié le variant faux-sens probablement pathogène c.173C>G, p.(Pro58Arg) de GJB6. Le séquençage du génome réalisé chez un patient atteint n’a pas retrouvé d’autre variation délétère. L’âge de début de la surdité varie dans la famille d’une forme congénitale à un début à l’âge adulte. La plus jeune patiente de la famille porteuse de la variation n’a pas développé de surdité à l’âge de 4 ans. En conclusion, notre observation renforce l’hypothèse de l’implication de GJB6 dans une forme très rare de surdité non syndromique dominante à expressivité variable.
Elise BRISCHOUX-BOUCHER (Besançon), Michaela RENDEK, Cecile CZAJKA, Renaud TOURAINE, Laurence JONARD, Juliette PIARD
16:15 - 17:15 #49823 - P162 Spectre clinique des variations bialléliques de NARS2.
P162 Spectre clinique des variations bialléliques de NARS2.

Les variations bialléliques de NARS2, gène codant pour la synthétase de l'ARN de transfert de l'Asparagine, sont principalement associées à la Combined oxidative phosphorylation deficiency-24 (COXPD24). Plusieurs présentations cliniques sont décrites : myopathie isolée d'une part, et encéphalopathie mitochondriale à début précoce d'autre part, qui associe différents symptômes comme un retard de développement, une épilepsie réfractaire, une hypotonie, une neuropathie auditive et des anomalies cérébrales consistantes avec un syndrome de Leigh. Initialement, une unique famille avait été décrite avec quatre individus (deux femmes et deux hommes) présentant une surdité de perception précoce isolée (DFNB94), mais les deux patientes ont également une insuffisance ovarienne précoce, faisant penser à un syndrome de Perrault. Une dernière famille (trois atteints) est décrite avec une importante hétérogénéité phénotypique intrafamiliale : surdité de perception précoce isolée ou associée à une épilepsie et des troubles psychiatriques ou à une polyneuropathie périphérique. Nous rapportons deux familles avec variations bialléliques de NARS2. La première est un cas sporadique, une fille de 6 ans présentant une surdité bilatérale sévère à profonde de type neuropathie auditive et des variations hétérozygotes composites de NARS2, NM_024678.6:c.206C>T d'origine maternelle et NC_000011.10:g.78476711_78486358del d'origine paternelle. La deuxième famille comporte cinq enfants atteints d'une fratrie de sept. Ces patients présentent tous une surdité congénitale ou prélinguale rapidement progressive, associée chez deux d'entre eux à des troubles neuromusculaires progressifs correspondant à une polyneuropathie sensitive périphérique avec atteinte musculaire. Les cinq enfants présentent la variation c.922-21_922-19del, p.(=) de NARS2 à l'état homozygote. En conclusion, les variations bialléliques de NARS2 sont responsables d'un spectre phénotypique, avec parfois une hétérogénéité intrafamiliale importante. Un plus grand nombre de familles sera nécessaire pour préciser les différentes atteintes et aider à la prise en charge globale des patients, y compris en termes de surveillance, pronostic et conseil génétique.
Margaux SEREY-GAUT (Paris), Hippolyte MENOU, Isabelle ROUILLON, Sophie ACHARD, Diane LANTZ, Nathalie PETROFF, Fabienne SAINT JALMES, Marie HULLY, Manuel SCHIFF, Ralyath BALOGOUN, Pierre BLANC, Giulia BARCIA, Laurence JONARD, Sandrine MARLIN
16:15 - 17:15 #49579 - P166 Implication potentielle des variants bi-alléliques de POLRMT dans les anémies sidéroblastiques congénitales.
P166 Implication potentielle des variants bi-alléliques de POLRMT dans les anémies sidéroblastiques congénitales.

Les anémies sidéroblastiques congénitales (ASC) sont caractérisées par une différenciation érythroïde anormale. Les gènes communément décrits sont impliqués dans 4 voies mitochondriales : i) la synthèse de l'hème ; ii) la synthèse et le transport des clusters Fe-S ; iii) la formation des ARNt et iv) le fonctionnement de la chaîne respiratoire. Cependant 30 % des ASC demeurent inexpliquées sur le plan moléculaire avec les panels de gènes utilisés en routine. Afin d'identifier de nouveaux variants chez des patients génétiquement inexpliqués, nous avons utilisé une approche de séquençage d’exome focalisé sur la voie mitochondriale. Nous avons identifié dans 2 familles non apparentées des cas index (P1 et P2) porteurs de variants bi-alléliques « perte de fonction » de POLRMT, gène nucléaire codant pour une transcriptase de l’ADN mitochondrial. P1 et P2 (15 et 22 ans) sont suivis pour une anémie chronique arégénérative nécessitant des transfusions itératives. Dans les 2 cas, le myélogramme objective une érythroblastopénie et des sidéroblastes en couronne. A ce jour, des variants de POLRMT ont été décrits dans des mitochondriopathies à expression neurologique, mais sans défaut érythroïde rapporté. Nous avons étudié les conséquences de l’inhibition chimique de POLRMT par IMT1 sur un modèle de différenciation érythroïde de cellules souches hématopoïétiques in vitro. L'exposition de cellules CD34+ normales issues de cytaphérèse à 0,2 µM d'IMT1 inhibe la prolifération cellulaire, bloque la différenciation érythroïde avec défaut d’acquisition de la glycophorine A et perte du potentiel clonogénique érythroïde. L'analyse par RNAseq confirme la diminution de l'expression des gènes associés à la maturation érythroïde et à la synthèse de l'hème. L'exposition à IMT1 diminue fortement l'expression transcriptionnelle des composants mitochondriaux de la chaîne respiratoire (MT-ND1), sans variation des composants nucléaires (NDUFB8). L'inhibition de POLRMT augmente la masse mitochondriale, modifie le métabolisme énergétique mitochondrial et altère la morphologie mitochondriale des érythroblastes. Nous avons ensuite validé ces résultats à partir des cellules primaires de P1, mises en différenciation érythroïde ex vivo, nous avons observé les mêmes anomalies, bien que plus modérées : un retard de différenciation érythroïde à J9, une prolifération diminuée, une augmentation de la masse mitochondriale et une diminution de l'expression des transcrits mitochondriaux des complexes de la chaîne respiratoire. Ces résultats confirment l’importance de la transcription mitochondriale médiée par POLRMT pour permettre la phosphorylation oxydative requise pendant l'érythropoïèse. Le déficit de maturation et de prolifération érythroïde observé à partir des cellules primaires de P1 plaide en faveur de la pathogénicité des variants bi-alléliques de POLRMT dans la physiopathologie de l'anémie, et à plus large échelle en faveur de l’ajout de ce gène dans les panels diagnostiques des ASC.
Ophélie EVRARD (Amiens), Cécile DELESCHAUX, Sophie D. LEFEVRE, Hakim OULED-HADDOU, Platon JESSICA, Kahia MESSAOUDI, Valérie LI THIAO TE, Catherine PAILLARD, Jean-Pierre MAROLLEAU, Mariano OSTUNI, Caroline KANNENGIESSER, Loïc GARÇON
16:15 - 17:15 #49851 - P170 Intérêt des outils SPIDER et CafeVariome pour Mitomatcher, base de données française pour les maladies mitochondriales.
P170 Intérêt des outils SPIDER et CafeVariome pour Mitomatcher, base de données française pour les maladies mitochondriales.

Les maladies mitochondriales sont des maladies génétiques rares, cliniquement et génétiquement extrêmement hétérogènes, causées par un déficit de production énergétique via les mitochondries. La mitochondrie a la particularité d’être sous la dépendance de 2 génomes, mitochondrial (ADNmt) et nucléaire, avec de nombreux variants pathogènes responsables de ces pathologies. Il existe de nombreux mécanismes de communication et de régulation entre ces 2 génomes, encore mal compris, impliqués dans le contrôle et le maintien de la biogénèse mitochondriale. L’ensemble de ces mécanismes joue un rôle important dans l’hétérogénéité clinique et génétique présentée par les patients atteints de maladie mitochondriale. Mitomatcher, est une base de données française pour les maladies mitochondriales, implémentée par l’ensemble des laboratoires du réseau MitoDiag en lien avec les centres de référence nationaux (CARAMMEL et CALISSON) et la filière maladies rares Filnemus. Actuellement, Mitomatcher comporte les données phénotypiques et génétiques de plus de 6000 patients. L'un des principaux défis rencontrés dans la base de données Mitomatcher est l'identification des patients ayant réalisé des analyses mitochondriales dans différents centres du réseau Mitodiag, ainsi que des patients auxquels plusieurs identifiants ont été attribués au sein d'un même centre. Pour résoudre ce problème tout en préservant la confidentialité des patients, nous avons eu recours à un outil de pseudonymisation SPIDER développé au sein de l'infrastructure européenne des registres des maladies rares (ERDRI). Cette solution a fourni un moyen sécurisé et standardisé de reconnaître les patients ayant eu une analyse mitochondriale au sein du réseau Mitodiag sans révéler leur identité personnelle, représentant une approche prometteuse pour surmonter l'un des principaux écueils des bases de données comme Mitomatcher. Dans le cadre de la mise à disposition des données, nous avons développé un module de requête CafeVariome adapté à Mitomatcher qui permet d’interroger et de croiser ces données clinico-biologiques. Le développement de Mitomatcher va ainsi nous permettre de mieux comprendre les mécanismes moléculaires responsables de l’hétérogénéité clinico-génétique des maladies mitochondriales grâce au projet Mitomics qui en émane (ANR-France 2030). En effet, l’intégration des données multi-Omics (transcriptomiques/protéomiques/ métabolomiques) combinée aux données cliniques et génomiques (WES, WGS) dans MitoMatcher devrait aider à mieux appréhender la complexité de ces pathologies. A terme, les résultats obtenus permettront d’identifier de nouvelles corrélations génotype/phénotype, de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques via une approche intégrée multi-OMICs afin de mieux cibler les voies spécifiques et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales.
Viviane NGUEFACK NGOUNE (Angers), Sai Anuhya A. NALAGANDLA, Mickaella HEITZ, Richard QUENTIN, Pierre-Hadrien BECKER, Eléonore BIRGY, Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Bruno FRANCOU, Marco LORENZI, Pauline GAIGNARD, Céline BRIS, Mitodiag RÉSEAU, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Karine ROTTIER, Andri PAPADOPOULOU, Anthony J BROOKES, Sylvie BANNWARTH, Vincent PROCACCIO
16:15 - 17:15 #48630 - P174 Prévalence élevée des épimutations constitutionnelles de BRCA1 chez les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif précoce.
P174 Prévalence élevée des épimutations constitutionnelles de BRCA1 chez les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif précoce.

Environ 5 à 8% des femmes de la population générale sont porteuses d'une méthylation constitutionnelle du promoteur du gène BRCA1 (désignée ci-après « épimutation »). Ces épimutations ne sont pas héréditaires, il s'agit de mosaïques qui apparaissent de novo au cours de l'embryogénèse. Bien que leur impact sur le risque de cancer est inférieur à celui des variants pathogènes (VP) génétiques de BRCA1, les épimutations constitutionnelles de BRCA1 sont plus fréquentes chez les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif (CSTN) que chez les femmes indemnes (odds ratios allant de 2,3 à 4,7) [Lonning et al., JAMA Oncol 2022 ; Nikolaienko et al., Genome Med 2023]. Plusieurs études suggèrent une apparition plus précoce des CSTN chez les porteuses d’épimutations de BRCA1, mais ces études incluent très peu de patientes atteintes de CSTN à un âge jeune [Prajzendanc et al., Int J Cancer 2020 ; Al-Moghrabi et al., IJMS 2024 ; Glodzik et al., Nat Commun 2020]. Nous avons évalué, par MS-HRM (Methylation-Sensitive High-Resolution Melting), la prévalence des épimutations de BRCA1 dans une large cohorte de 112 patientes atteintes d’un CSTN précoce (≤ 30 ans) mais non-porteuses de VP génétiques dans 14 gènes de prédisposition au cancer (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, PTEN, ATM, CHEK2, CDH1, TP53, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2). Nous avons comparé cette cohorte à 87 patientes atteintes de CSTN à début précoce et porteuses de VP prédisposants, ainsi qu’à 93 patientes atteintes de CSTN à début tardif (≥ 70 ans) sans VP prédisposants. Nous avons observé une prévalence élevée des épimutations de BRCA1 parmi les patientes atteintes de CSTN avant 30 ans sans VP prédisposant (38/112, soit 33,9 %). Cette prévalence étaient beaucoup plus élevé que chez les patientes de moins de 30 ans porteuses d'un VP prédisposant (1/87, soit 1,1 %, p < 0,001), ou que chez les patientes âgées de plus de 70 ans (11/93, soit 11,8 %, p < 0,001). Ces différences restaient significatives en restreignant l’analyse aux épimutations à ratio allélique élevé (plus de 10 % d’allèles méthylés) ou en restreignant aux épimutations à ratio allélique faible (moins de 1 % d’allèles méthylés). Nos résultats soulignent le rôle des épimutations de BRCA1 dans le risque de CSTN et plaident en faveur de leur intégration dans les modèles multifactoriels utilisés pour calculer un risque personnalisé de cancer du sein.
Mathias SCHWARTZ, Sabrina IBADIOUNE, Hélène DELHOMELLE, Solenn BARRAUD, Sandrine CAPUTO, Olfa TRABELSI-GRATI, Marie-Charlotte VILLY, Laugé ANTHONY, Tang ROSELINE, Etienne ROULEAU, Emmanuelle MOURET-FOURME, Dominique STOPPA-LYONNET, Eric PASMANT, Chrystelle COLAS (PARIS), Ivan BIECHE
16:15 - 17:15 #49000 - P178 Syndrome de Werner de phénotype modéré identifié par la pré-indication « oncogénétique » du plan France médecine génomique.
P178 Syndrome de Werner de phénotype modéré identifié par la pré-indication « oncogénétique » du plan France médecine génomique.

Nous rapportons le cas d’un homme de 36 ans, non-fumeur, présentant un adénocarcinome pulmonaire découvert à 32 ans, sans autre antécédent. Sur le plan familial, sa mère a présenté un cancer de la thyroïde à 58 ans et un cancer du rectum à 63 ans. Face au jeune âge au diagnostic, une analyse de génome (WGS) en trio, lui a été proposée, dans le cadre de la préindication oncogénétique du plan France Médecine Génomique. Un filtre facilitant la détection des variants à fort impact a mis en évidence un variant pathogène (VP) d‘origine maternelle du gène WRN. Ce gène est impliqué de façon récessive dans le syndrome de Werner (OMIM 277700) caractérisé par un vieillissement prématuré se manifestant par l’apparition précoce d’atteintes telles que cataracte, ulcères, hypogonadisme, artériosclérose, diabète et cancers (notamment sarcomes, cancers thyroïdiens et cutanés, avec un âge moyen au diagnostic de 43 ans) associé à une petite taille et à une lipodystrophie. Une lecture poussée à la recherche d’un second hit paternel, a mis en évidence deux variants de signification inconnue (VSI) introniques. L’association de ces VSI a déjà été décrit dans la littérature chez un patient avec un tableau clinique modéré de Werner, en trans d’un autre VP. L’étude ARN long-read de Miller et al. mettait en évidence une altération d’épissage potentiellement expliquée par l’un des VSI. Néanmoins, à ce stade, l’analyse de transcrits short read réalisée chez notre patient ne met pas en évidence d’altération d’épissage. Les résultats du WGS ont conduit à un rétrophénotypage du patient qui étaye le diagnostic de syndrome de Werner selon les critères d’Oshima et al. En effet, le patient a une petite taille, une canitie, une peau scléreuse, un morphotype caractéristique (dysmorphie, lypodystrophie, voix), il présente une maladie athéromateuse asymptomatique (coronaire, fémorale, calcification vasculaire) et un diabète. De plus, la localisation de son cancer a déjà été rapportée chez des patients avec syndrome de Werner. En revanche, il n’a pas de cataracte, son bilan hormonal est normal et il ne présente pas de calcification tendineuse. Face à ce tableau caractéristique, des investigations complémentaires sont envisagée afin d’apporter des arguments pour la pathogénicité de l’haplotype paternel. L’éventuel caractère hypomorphe de ce dernier ainsi que l’âge du patient pourrait expliquer l’aspect modéré du tableau clinique. Ce cas illustre l’apport du WGS en trio pour des tableaux oncologiques précoces ou atypiques qui peuvent être associés à des prédispositions syndromiques modérées (non détectée initialement). Il souligne l’importance de la démarche biologique nécessaire à l’interprétation de génome en l’absence d’orientation diagnostique, ainsi que celle de la disponibilité de techniques complémentaires en aval. Il met également en lumière l’importance de l’examen clinique du généticien et du dialogue entre biologistes et cliniciens dans les études génétiques larges.
Léa VEYRUNE (Paris), Mélanie PAGES, Hélène DELHOMELLE, Benjamin DAURIAT, Nancy UHRHAMMER, Maude PRIVAT, Abderaouf HAMZA, Johan CHANAL, Jean François PERREGAUX, Antonio GALLO, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS
16:15 - 17:15 #49206 - P182 Un outil visuel pour harmoniser les indications d’analyse génétique chez l’adulte développant un cancer ou des polypes gastro-intestinaux.
P182 Un outil visuel pour harmoniser les indications d’analyse génétique chez l’adulte développant un cancer ou des polypes gastro-intestinaux.

Les indications d’analyse génétique chez les patients adultes atteints de tumeur solide maligne ou de polypes gastro-intestinaux sont multiples et dispersées au sein de diverses ressources. Nous proposons un outil complet et pragmatique visant à les harmoniser. S'appuyant sur les recommandations internationales, GeneReviews et la littérature récente, nous avons compilé ces indications sous forme de tableaux et figures récapitulatifs visuels, organisés à partir de la pathologie tumorale présentée par le patient. Cette démarche inverse le schéma classique, qui part généralement d’une prédisposition génétique connue vers les risques tumoraux associés. Notre outil facilite l'identification rapide des patients éligibles à un test et conseil génétiques, optimisant ainsi leur prise en charge, et éventuellement la prise de décision thérapeutique, et l'évaluation du risque familial.
Audrey GUILMOT, Magali BELPAIRE (Bruxelles, Belgique), Eric OLINGER, Anne DE LEENER, Kevin PUNIE, François P. DUHOUX
16:15 - 17:15 #49272 - P186 Impact d'un programme de détection précoce et de prévention personnalisée des cancers chez des patients porteur d'un syndrome de Lynch.
P186 Impact d'un programme de détection précoce et de prévention personnalisée des cancers chez des patients porteur d'un syndrome de Lynch.

Contexte : Le syndrome de Lynch (SL) est l’un des syndromes héréditaires de prédisposition au cancer les plus fréquents. Il augmente le risque de développer différents cancers, notamment ceux du tractus digestif et du système gynécologique, nécessitant une surveillance rapprochée. Interception est un programme pilote français, déployé à l’échelle nationale, axé sur la détection précoce et la prévention personnalisée des individus à haut risque de cancer. Méthodes : Les individus porteurs du syndrome de Lynch, sans antécédent personnel de cancer ou en rémission depuis plus de deux ans, ont été invités à participer au programme. Celui-ci débute par une journée dédiée incluant des analyses sanguines et urinaires, un atelier d’éducation sur le SL, ainsi que des ateliers sur la nutrition et l’activité physique. Un plan de prévention personnalisé et partagé est élaboré pour chaque participant. Le suivi est à la fois dématérialisé (via une webplateforme) et physique. Le score WCRF (Fonds mondial pour la recherche contre le cancer) est enregistré pour chaque participant à l'initiation du programme puis tous les ans. Un test t apparié a été utilisé pour comparer les scores après un an. Résultats : Entre janvier 2022 et avril 2025, 106 porteurs du SL ont participé à la consultation en un jour (70 femmes, 36 hommes, âge médian 44 ans). Parmi eux, 35 (33 %) étaient porteurs de mutations MSH6, 28 (26 %) MSH2, 25 (24 %) MLH1 et 18 (17 %) PMS2. La durée médiane de suivi est de 17,5 mois [10,9 ; 25,4]. Parmi les 33 participants ayant rempli le questionnaire WCRF à un an, le score médian était de 4,75 [4,00 ; 5,50] contre 4,25 [3,50 ; 5,00] au départ (p = 0,16). Seize participants (48 %) ont amélioré leur score (≥ 0,25) tandis que 2 (6 %) sont restés stables. L’adhésion au programme de dépistage était élevée (95 %). Cinq participants ont développé un cancer : 1 adénocarcinome du jéjunum stade I, 1 adénocarcinome du côlon stade II, 2 adénocarcinomes du pancréas (stades I et IV), et 1 carcinome thymique stade II. Conclusion : Dans ces résultats préliminaires, le programme Interception pour les participants atteints du syndrome de Lynch démontre une bonne adhésion au dépistage et une amélioration significative du mode de vie. Les résultats de détection des cancers sont prometteurs, avec un diagnostic à un stade précoce (≤ stade II) dans 4 cas sur 5 et un seul cancer du pancréas diagnostiqué à un stade avancé. Ces résultats doivent être confirmés par un suivi plus long.
Thomas PUDLARZ (PARIS 10), Tarek BEN AHMED, Lucie VERON, Pamela ABDAYEM, Claire BLADIER, Geraldine CAMILLERI, Simona COSCONEA, Laura DIEBAKATE, Helene CARON, Bruno RAYNARD, André TARDIEU, Maryan CAVICCHI, Michel DUCREUX, Olivier CARON, Suzette DELALOGE
16:15 - 17:15 #49320 - P190 Prévalence des altérations en mosaïque du gène APC chez les patients avec polypose adénomateuse colorectale (ou multiples polypes adénomateux) inexpliquée.
P190 Prévalence des altérations en mosaïque du gène APC chez les patients avec polypose adénomateuse colorectale (ou multiples polypes adénomateux) inexpliquée.

Introduction Les polyposes adénomateuses colorectales sont une indication d’étude génétique constitutionnelle. En cas de négativité, il convient d’évoquer l’implication d’un gène non encore identifié, mais également une altération en mosaïque du gène APC, voire la contribution de facteurs d’environnement. Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer la prévalence des altérations en mosaïque du gène APC dans cette situation et de décrire la nature des variants pathogènes (VP) du gène APC. Patients et méthode L’étude a porté sur 127 patients avec polypose adénomateuse colorectale ou polypes adénomateux colorectaux multiples et étude génétique constitutionnelle négative, issus de 4 centres parisiens de prise en charge des personnes prédisposées héréditairement aux cancers du tube digestif. Une présentation familiale évocatrice d’une altération génétique héritée et les histologies non adénomateuses étaient des critères d’inéligibilité. L’étude moléculaire a consisté en un séquençage d’un panel de gènes. Le diagnostic d’altération en mosaïque du gène APC était retenu en cas d’identification d’un VP du gène APC partagé entre ≥ 3 lésions coliques (adénome et/ou adénocarcinome) ou entre ≥ 1 lésion colique et la muqueuse colique saine. Résultats Au total, 363 prélèvements ont été adressés au laboratoire (338 lésions coliques et 25 prélèvements de muqueuse saine) parmi lesquels 72 ont été exclus (56 non contributifs et 16 suspects de correspondre à des contaminations). Un nombre de prélèvements contributifs suffisant n’était finalement disponible au moment de l’analyse que pour 59 patients, soit 50,86% de l’effectif. Le diagnostic d’altération en mosaïque du gène APC a été retenu pour 22 des 59 patients « informatifs », soit 37,28% des cas. Le variant d’épissage c.835-8 A>G du gène APC associé à la signature moléculaire SBS88 en lien avec l’exposition à la colibactine produite par les souches Pks+ (Polyketide synthase) de E. Coli et d’autres bactéries représentait une part significative des VP somatiques du gène APC. Il était identifié chez 17 des 59 patients informatifs. Une PRC Pks était positive pour 11 des 50 patients testés de ce groupe. Il n’existait pas de différence significative pour la fréquence du VP d’épissage c.835-8 A>G d’APC ni pour le taux de positivité de la PCR Pks entre les patients avec et sans altération en mosaïque du gène APC. Conclusion Une altération en mosaïque du gène APC a été identifiée chez plus d’un tiers des patients de notre étude. Ce diagnostic doit donc être systématiquement évoqué dans une telle situation même si la stratégie diagnostique est difficile à mettre en œuvre comme en atteste la forte proportion de patients « non informatifs » (45%). L’exposition aux bactéries Pks+ productrices de colibactine est fréquente. Elle pourrait rendre compte de certains phénotypes et agir comme « co-facteur environnemental » chez les patients avec altération en mosaïque du gène APC.
Bruno BUECHER (PARIS), Antoine DARDENNE, Marine LE MENTEC, Marion DHOOGE, Jeanne NETTER-COTI, Solenne FARELLY, Marie-Clémence GORENSTEIN, Ivan BIÈCHE, Anne SCHNITZLER, Guillaume PERROD, Albain CHANSAVANG, Eric PASMANT, Olfa TRABELSI-GRATI, Chrystelle COLAS, Keltouma DRIOUCH
16:15 - 17:15 #49351 - P194 Naissance de 77 enfants européens issus d’un donneur de sperme porteur d’une mosaïque germinale de TP53 : enjeux médicaux et appel à une régulation internationale.
P194 Naissance de 77 enfants européens issus d’un donneur de sperme porteur d’une mosaïque germinale de TP53 : enjeux médicaux et appel à une régulation internationale.

Le don de gamètes est primordial pour les couples confrontés à des problèmes de fertilité ainsi que les familles homo- ou monoparentales. L’allongement des délais, dû à la demande croissante et au faible nombre de dons, conduit alors nombre d’entre eux à se tourner vers des banques de spermes privées, pouvant ainsi entraîner, à l’échelle européenne, de multiples familles à avoir recours au même donneur. Nous rapportons ici le cas de d’enfants atteints de cancer, issus de grossesses obtenues entre 2005 et 2013 à partir du même donneur de sperme asymptomatique. Ce dernier est porteur au niveau germinal, d’une variation en mosaïque du gène TP53, responsable du syndrome de Li-Fraumeni (LFS), une prédisposition héréditaire au cancer rare et particulièrement sévère, caractérisée par un large spectre tumoral d’apparition précoce. Fin 2023, le réseau français et le réseau européen GENTURIS ont été alertés par des demandes de conseil génétique concernant le variant de signification incertaine de TP53(NM_000546.5):c.325T>A,p.(Phe109Ile) chez des enfants issus d’un don de sperme. Tous les dons provenaient d’une banque privée danoise qui a alors bloqué définitivement le donneur et alerté les cliniques de fertilité impliquées. Sur la base d’arguments populationnel et fonctionnels nous avons reclassé le variant en probablement pathogène, utilisable au titre du conseil génétique [PMID:39317423]. Après avis de la RCP LFS, de la SFCE et du GGC, des tests présymptomatiques chez les enfants issus de ce donneur ont été proposés ainsi qu’une surveillance adaptée, basée notamment sur l’IRM corps entier annuelle, chez les porteurs. Ces cas européens ont été rapportés lors du congrès de l’ESHG 2025. Les retombées médiatiques qui ont suivi ont permis d’identifier de nouvelles familles. De plus, le ministère de la santé belge a révélé un manquement à la législation en identifiant 55 enfants conçus par 39 femmes de nationalités différentes grâce à ce donneur dans des cliniques belges, dérogeant à la limite des 6 femmes par donneur en vigueur dans ce pays. A ce jour, nous avons pu recenser au niveau européen 54 familles concernées : 15 au Danemark, 13 en France, 10 en Suède, 7 en Belgique, 4 en Espagne, 2 en Islande et 1 en Angleterre, en Allemagne et en Grèce. Parmi ces familles, 77 enfants ont été testés, 25 sont porteurs hétérozygotes du variant et doivent bénéficier d’une surveillance adaptée et 12 enfants ont déjà présenté des cancers. La totalité des familles ayant eu recours à ce donneur n’a malheureusement pas été encore identifiée. Ce cas met en lumière les problèmes, tant médicaux qu’éthiques, soulevés par l’absence de limite internationale concernant l’utilisation des gamètes d’un même donneur. Une traçabilité internationale des dons paraît nécessaire pour favoriser l’identification et l’alerte des familles concernées. Enfin, ce travail collaboratif souligne l’importance de l’expertise académique et du travail en réseau d’experts tant au niveau national qu’européen.
Edwige KASPER (ROUEN), Svetlana BAJALICA-LAGERCRANTZ, Robin DE PUTTER, Estela CARRASCO, Sigrùn HALLGRÍMSDÓTTIR, Mette JORGENSEN, Verena STEINKE-LANGE, Judith BALMANA, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Hákon BJÖRN HÖGNASON, Gaëlle BOUGEARD, Vincent BOURS, Virginie BUBIEN, Anna BYRJALSEN, Camille CHATELAIN, Kathleen CLAES, Margaux CLÉMENT LE CHOISMIER, Nadège CORRADINI, Philippe DENIZEAU, Anne DESTRÉE, Damien FERET, Stavros GLENTIS, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Sabine HELLEMANS, Olivier INGSTER, Sophie JULIA, Ekaterina KUCHINSKAYA, Charlotte KVIST LAUTRUP, Damien LEDERER, Sophie LEJEUNE, Lucas MORENO MARTIN RETORTILLO, Eirný ÞÖLL ÞÓRÓLFSDÓTTIR, Diana SALINAS CHAPARRO, Hector SALVADOR HERNANDEZ, Edith SEPULCHRE, Ulrik Kristoffer STOLTZE, Emma THAM, Jean-Christophe THERY, Thomas VAN OVEREEM HANSEN, Karin WADT, Claude HOUDAYER
16:15 - 17:15 #49403 - P198 Découvertes de prédispositions génétiques d’utilité clinique par séquençage de l’exome réalisé à des fins thérapeutiques dans l’étude MAPPYACTS chez des enfants atteints d’un cancer en rechute ou réfractaire.
P198 Découvertes de prédispositions génétiques d’utilité clinique par séquençage de l’exome réalisé à des fins thérapeutiques dans l’étude MAPPYACTS chez des enfants atteints d’un cancer en rechute ou réfractaire.

Le séquençage haut débit s’est considérablement développé en pratique clinique pour la recherche de cibles thérapeutiques dans les cancers pédiatriques. L’ADN constitutionnel étant utilisé comme référence, cette approche représente également l’opportunité d’identifier des variations constitutionnelles dans des gènes actionnables. L’objectif de ce projet était d’estimer la fréquence de ces découvertes de prédispositions génétiques chez les enfants atteints de cancer en rechute ou réfractaire. Parmi les 791 enfants inclus dans le protocole MAPPYACTS (NCT02613962), l’exome constitutionnel a été séquencé pour 674 patients atteints de divers types tumoraux. Un consentement éclairé a été obtenu pour la communication de résultats génétiques en cas d’identification d’une prédisposition génétique actionnable sur le plan médical, en lien ou non avec la survenue de la tumeur analysée. Un comité multidisciplinaire a été constitué afin de définir un panel de gènes d’intérêt, en se concentrant sur les syndromes de prédisposition au cancer (n= 184 gènes) pour lesquels un consensus sur les recommandations de dépistage et surveillance est établi, ainsi que sur des gènes associés à des pathologies non cancéreuses issus de la liste des « Secondary Findings » v3.1 de l’ACMG (n= 49 gènes). L’analyse bioinformatique reposait sur 2 outils de détection de variants (Varscan et Haplotypecaller), des contrôles qualité et des filtres pour sélectionner les variants de haute confiance, des annotations ClinVar pour la classification de la pathogénicité et évalués in silico grâce à des outils de prédiction de l’impact fonctionnel (CADD, SpliceAI et SPiP). Les biologistes ont évalué 16 620 variants génétiques touchant des gènes de prédisposition au cancer: 25 % ont été classés de signification incertaine et 8 % retenus comme variants probablement pathogènes ou pathogènes (VPP/VP). Ainsi, 132 patients (19,6 %) portaient un variant VPP/VP parmi 53 gènes de prédisposition au cancer. Compte-tenu du mode de transmission des syndromes, un conseil génétique a été recommandé pour 58 patients (8,6 %). Les gènes les plus fréquemment altérés étaient TP53 (n= 16), DICER1 (n= 5), NF1 (n= 4) et BRCA1 (n= 4). Ces prédispositions génétiques correspondaient au spectre tumoral attendu dans 50 % des cas et étaient connues dans 38 % des familles. Par ailleurs, nous avons mis en évidence que 10 patients (1,5 %) étaient prédisposés à une maladie non cancéreuse (n= 6 pour une cardiopathie ; n= 2 pour l’hypercholestérolémie familiale ; n= 2 pour l’amylose à transthyrétine). Une évaluation spécifique de l’exome constitutionnel réalisé à des fins thérapeutiques est susceptible de fournir des informations supplémentaires d’intérêt clinique chez 10 % des familles, afin de prévenir l’apparition de cancer et la prise en charge de maladies génétiques non tumorales. L’impact psychologique induit par la communication de ces données génétiques supplémentaires aux familles sera investigué.
Tiphaine ADAM DE BEAUMAIS (Villejuif), Yahia ADNANI, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Samuel ABBOU, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Pablo BERLANGA, Adeline BONNARD, Gaelle BOUGEARD, Franck BOURDEAUT, Nelly BURNICHON, Sandrine CAPUTO, Alain CARRIÉ, Olivier CARON, Hélène CAVÉ, Albain CHANSAVANG, Nadège CORRADINI, Sophie COTTERET, Philippe DENIZEAU, Alice FIEVET, Mathilde FILSER, Thierry FREBOURG, Marion GAUTHIER-VILLARS, Birgit GEOERGER, Nadim HAMZAOUI, Edwige KASPER, Florence KYNDT, Ludovic LACROIX, Jessica LE GALL, Julien MASLIAH-PLANCHON, Laurence PACOT, Cécile PAGAN, Mélanie PAGES, Béatrice PARFAIT, Eric PASMANT, Gaelle PIERRON, Pascale RICHARD, Nathalie ROUX-BUISSON, Cécile SAINT-MARTIN, Hela SASSI, Gudrun SCHLEIERMACHER, Renaud TOURAINE, Nancy UHRHAMMER, Dominique VIDAUD, Laurence BRUGIÈRES, Gilles VASSAL, Etienne ROULEAU, Yoann VIAL, Lisa GOLMARD, Odile CABARET
16:15 - 17:15 #49541 - P202 Le séquençage complet de l'exome identifie des gènes candidats dans la prédisposition génétique au cancer du sein chez l'homme.
P202 Le séquençage complet de l'exome identifie des gènes candidats dans la prédisposition génétique au cancer du sein chez l'homme.

Introduction: Le cancer du sein chez l’homme (MBC, Male Breast Cancer) est une pathologie rare dont la physiopathologie est encore mal connue. Peu évoqué devant une symptomatologie mammaire, le diagnostic est souvent posé à un stade tumoral avancé, ce qui a pour conséquence un taux de survie globale plus faible chez l’homme que chez la femme. Le seul facteur de risque de MBC clairement identifié est la présence, au niveau constitutionnel, d’un variant pathogène ou probablement pathogène (« VP ») sur les gènes BRCA2, BRCA1 et PALB2. Les hommes atteints d’un cancer du sein bénéficient ainsi systématiquement d’une analyse génétique constitutionnelle, qui ne révèle la présence d’un VP que dans 15-20% des cas. Matériels et Méthodes: Afin d’identifier de nouveaux facteurs de risque génétique au MBC, nous avons réalisé un séquençage complet d'exome constitutionnel (WES, Whole Exome Sequencing) de 122 patients atteints de MBC et pour lesquels aucun VP constitutionnel n’a été identifié sur les gènes analysés en routine. Les données génétiques issues du séquençage des patients atteints de MBC ont été comparées à celles d’une population contrôle masculine indemne de cancer issue de la base de données GnomAD. Seuls les variants significativement plus présents dans la cohorte MBC par rapport à la population contrôle ont été retenus (p < 5%). Les variants ont ensuite été classés, automatiquement, afin de ne prendre en compte que les variants pathogènes et probablement pathogènes pouvant être associés au risque de développer un MBC. Résultats: Cette étude a permis de mettre en évidence la présence de VPs dans des gènes impliqués dans diverses voies cellulaires : la réparation et le maintien de l’intégrité de l’ADN mais également dans l’organisation du cilium, le transport transmembranaire et dans diverses voies métaboliques. Ces résultats suggèrent donc fortement que des voies cellulaires, en plus de celle de la réparation et du maintien de l’ADN, pourraient être impliquées dans le risque de développer un MBC. Conclusion: À notre connaissance, ce travail est le premier à réaliser une étude complète en exomes dans une large population d’hommes atteints d’un cancer du sein. Certains facteurs environnementaux ayant été impliqués dans le risque de MBC (exposition à certains toxiques, déséquilibre hormonal, obésité, etc.), le risque de MBC est donc très probablement lié à l’association de variants génétiques et de facteurs environnementaux. Dans ce cadre, une analyse supplémentaire est en cours afin d'identifier un profil multifactoriel du risque de MBC en combinant les données génétiques et environnementales des patients.
Ayman AL SAATI (TOULOUSE), Pierre VANDE PERRE, Julien PLENECASSAGNES, Mathilde MORISSEAU, Bastien CABARROU, Ludovic MALLET, Carine VILLARZEL, Edith CHIPOULET, Clémence CARRE, Fabienne THOMAS, Laurence GLADIEFF, Christine TOULAS
16:15 - 17:15 #49562 - P206 Prédisposition héréditaire au cancer et intérêt du séquençage du génome entier en soin : expérience de la plateforme AURAGEN.
P206 Prédisposition héréditaire au cancer et intérêt du séquençage du génome entier en soin : expérience de la plateforme AURAGEN.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, la plateforme AURAGEN propose le séquençage du génome entier (WGS) à visée diagnostique pour certaines indications en oncogénétique constitutionnelle. Sont concernés les patients présentant soit des antécédents familiaux évocateurs de prédisposition, soit un phénotype extrême défini par une survenue très précoce et/ou la présence de tumeurs multiples en l’absence d’histoire familiale contributive. Parmi les 181 dossiers reçus, un WGS a été réalisé et interprété pour 126 patients (76 avec phénotype extrême isolé et 50 avec antécédents familiaux). La majorité avait déjà bénéficié de panels de gènes ciblés restés négatifs. Des variants pathogènes en lien avec le phénotype tumoral ont été identifiés chez 6.3 % (8/126) des participants, 7.1 % (9/126) présentaient des variants de signification incertaine fortement suspects et 2 % supplémentaires (3/126) portaient des variants pathogènes considérés comme découvertes secondaires, avec des implications possibles pour la gestion du risque tumoral. Certains diagnostics concernaient des délétions introniques profondes, mises en évidence uniquement grâce à la combinaison WGS/RNA-seq, notamment dans PTEN chez une patiente atteinte d’un syndrome de Cowden (PMID: 39920402) et dans MLH1 dans une famille atteinte du syndrome de Lynch. Le RNA-seq a également permis, au-delà de la reclassification de variants introniques, d’identifier des anomalies non détectées par le WGS seul, comme l’insertion d’un élément Alu dans l’intron 11 de MLH1. Dans d’autres cas conclusifs, les variants pathogènes identifié impliquaient des gènes absents des panels de routine (RRAS2) ou associés à des phénotypes complexes, tel POT1 (PMID: 38706191), dont le spectre tumoral apparaît plus large que la prédisposition aux mélanomes. Enfin, des résultats d’intérêt scientifique ont été obtenus dans des gènes liés à l’apoptose (CASP9), à la méiose (REC8) et des suppresseurs de tumeur (PHB2). En conclusion, le WGS a permis d’établir certains diagnostics jusque-là inaccessibles et d’orienter des explorations complémentaires, grâce notamment à sa capacité unique de détection des variants introniques profonds. Il pourrait également contribuer à affiner le spectre tumoral associé à certains gènes. Bien que son rendement diagnostique demeure limité, son association avec le RNA-seq ou l’analyse tumorale [PMID: 39900383] devrait en accroître la performance. Une ré-analyse des données est prévue pour les cas non conclusifs, à la lumière des avancées bioinformatiques et des connaissances émergentes, notamment sur le risque polygénique.
Mathias CAVAILLE, Marie BIDART, Sophie GIRAUD, Eulalie LASSEAUX, Audrey REMENIERAS, Christine VINCIGUERRA, Julien THEVENON, Virginie BERNARD, Julie TINAT, Nancy UHRHAMMER, Natalie JONES, Consortium AURAGEN, Nadia BOUTRY-KRYZA, Catherine NOGUES, Ahmed BOURAS (Lyon)
16:15 - 17:15 #49600 - P210 Etude par séquençage ARN haut débit de l’effet sur l’épissage de variants de signification incertaine de gènes du panel HBOC (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2).
P210 Etude par séquençage ARN haut débit de l’effet sur l’épissage de variants de signification incertaine de gènes du panel HBOC (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2).

Dans le cadre du diagnostic moléculaire des prédispositions familiales aux cancers du sein et de l’ovaire, le séquençage haut-débit du panel HBOC permet d’identifier chaque année de nombreux variants de signification incertaine, dont l’interprétation et le classement dans la catégorie actionnable pour le conseil génétique et la thérapeutique (pathogène ou probablement pathogène), ou en bénin ou probablement bénin, est primordiale pour une prise en charge adaptée des patients. Une partie de ces variants de signification incertaine pourraient avoir un effet sur l’épissage, qui justifie la réalisation d’une étude sur l’ARN du patient. Cette étude était auparavant réalisée par RT-PCR ciblée au laboratoire de Génétique moléculaire de Nantes, à partir d’ARN issu de tubes PAXgene et/ou extrait de cultures courtes de lymphocytes du patient à partir de sang sur EDTA, en présence ou pas de puromycine. Nous avons testé le séquençage haut débit de l’ARN par technologie illumina (NextSeq500, cassettes Mid Output Kit v2.5 150 Cycles) avec le kit Sureselect XT HS2 (Panel custom, Agilent) sur les mêmes types de prélèvements. Les fichiers bams ont été analysés à l’aide du logiciel IGV (https://software.broadinstitute.org/software/igv/download) et de la pipeline SpliceLauncher https://github.com/raphaelleman/SpliceLauncher). Un run de 32 échantillons correspondant à 16 patients et 2 témoins a été séquencé, un autre run de 32 échantillons est prévu dans les prochaines semaines. Nous avons étudié dans le premier run 7 variants du gène BRCA1, 4 variants PMS2, 3 variants PALB2, 1 variant MLH1, 1 variant MSH6. Les localisations des variants étaient celles-ci : 2 variants au niveau du site canonique d’épissage (+/- 1, 2), 5 variants dans la zone « consensus d’épissage » (-12 à +2 et -3 à +6), 2 variants dans la zone « polypyrimidine tract » (-12 à -18), 1 variant dans la zone de branchement (-18 à -44), 4 variants exoniques, 2 duplications d’un exon. Nous avons pu mettre en évidence un effet total, 3 effets partiels (dont un avec suspicion de NMD), 10 cas d’absence d’altération visible, et 2 duplications en tandem. Ces résultats ont fait l’objet de confirmation en RT-PCR ciblée. Les résultats du second run seront présentés dans le poster. En conclusion, notre expérience sur un run est positive : notre étude en RNASeq a montré des résultats comparables à la RT-PCR, en faisant baisser le temps technique des études d’épissage. Les échantillons issus de culture courte lymphocytaire du patient sont un matériel intéressant. Nous aimerions utiliser le RNASeq en routine prochainement. Etude réalisée grâce au soutien financier des sociétés Astrazeneca et MSD.
Céline GARREC (NANTES), Fabrice AIRAUD, Thomas BESNARD, Laura DO SOUTO FERREIRA, Stéphane BEZIEAU
16:15 - 17:15 #49649 - P214 FrOG : Base nationale d'oncogénétique, de l'expertise au partage des variants.
P214 FrOG : Base nationale d'oncogénétique, de l'expertise au partage des variants.

La base de données FrOG (French OncoGenetics ) est la base de référence nationale pour l'interprétation et l'harmonisation des variants génétiques identifiés dans les laboratoires d'oncogénétique du Groupe Génétique et Cancer (GGC) en France. Sa mission est de garantir et de diffuser une interprétation cliniquement pertinente et harmonisée au niveau national pour une meilleure prise en charge des familles. Coordonnée par Unicancer, FrOG réunit un consortium de 30 établissements de santé (CHU et CLCC). Elle met en œuvre l'expertise collective des groupes de curation experts du GGC, qui valident la signification clinique des variants. FrOG est un outil indispensable au diagnostic moléculaire des prédispositions aux cancers. Actuellement, le site web sécurisé frog-db.fr est consulté par environ 300 utilisateurs actifs qui génèrent 120 connexions par jour. La base intègre l'interprétation de plus de 17 579 variants pour 33 gènes identifiés chez 52 107 patients. Le développement et la maintenance de la suite logicielle sont assurés par une équipe dédiée, comprenant notamment deux développeurs et un ingénieur en data. La plateforme bénéficie d'une infrastructure chez un hébergeur de données de santé agréé et est entièrement conforme au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Pour l'alimentation de la base, un système sécurisé de dépôt des données collectées via un Data Lake, MinIo, a été créé et est utilisé par tous les laboratoires contribuant à FrOG-db, assurant un stockage pseudo-anonymisé. Un nouveau pipeline d’intégration des données, entièrement automatique, relie MinIo à FrOG-db, optimisant le flux de données. L'interface web offre des fonctionnalités avancées, incluant la possibilité de suivre des variants favoris ainsi que leur interprétation, pour un accès rapide et personnalisé. Elle propose également des fiches variants détaillées, des prédictions bioinformatiques, des liens vers des bases de données externes, et une bibliographie personalisée, renforçant ainsi la prise de décision diagnostique. Les développements en cours incluent la migration de l’infrastructure informatique complète chez Unicancer, la création d’une API sécurisée pour faciliter les échanges et le développement d’un module de curation, visant à automatiser et standardiser davantage l'interprétation des variants. En perspective, le consortium FrOG travaille à l'ouverture de la base à d'autres laboratoires de biologie médicale via un système de licences et envisage son utilisation pour la recherche scientifique via la création d'un entrepôt de données de santé. FrOG est aujourd'hui un pilier essentiel pour la qualité des diagnostics en oncogénétique française, garantissant rapidité, fiabilité et harmonisation de la prise en charge des patients.
Laurent CASTÉRA (Caen), Sandrine CAPUTO, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Safa ELOUAER, Simon FANI, Matthias BOULOC, Lamia GHEZALI, Arthur COSTIL, Camille BARON, Thibaut LAVOLÉ, Alexandre ATKINSON, Sophie COUTANT, Frog LE CONSORTIUM
16:15 - 17:15 #49801 - P218 Analyse de l’efficacité de l’inhibition du NMD via les transcrits alternatifs du gène SRSF3 : impact sur l’évaluation des variants d’épissage en oncogénétique.
P218 Analyse de l’efficacité de l’inhibition du NMD via les transcrits alternatifs du gène SRSF3 : impact sur l’évaluation des variants d’épissage en oncogénétique.

Introduction L’identification des variants d’épissage est essentielle pour la prise en charge des patients avec une prédisposition au cancer. Les transcrits pathogéniques générés sont souvent non fonctionnels et soumis au nonsense-mediated decay (NMD). Afin d’éviter leur dégradation naturelle ces transcrits et de les révéler, nous avons utilisé des lignées lymphoblastoïdes (LLB) traitées à la puromycine, qui inhibe le NMD. Dans ce cadre, l’expression du transcrit alternatif de SRSF3 (NR_036610), contenant un codon stop prématuré normalement ciblé par le NMD, pourrait constituer un indicateur de l’efficacité de l’inhibition du NMD. Matériels et méthodes Nous avons étudié 70 LLB traitées (LLB P+) ou non (LLB P−) par puromycine, 54 tumeurs FFPE, 22 congelées et 8 échantillons PaxGene®. L’analyse par RNASeq ciblé (64 gènes) a été réalisée avec la technologie Agilent SureSelect XTHS2 Capture. En parallèle, la quantification des transcrits alternatifs de SRSF3 a été effectuée par ddPCR (Stilla, Naica®). Résultats Dix échantillons porteurs de variants connus d’épissage avec un effet majeur (classe 4/5 ACMG) ont été analysés en RNASeq ciblé et ddPCR Une corrélation est observée entre l’effet des variants et l’expression du transcrit alternatif de SRSF3. Lorsqu’un variant a un effet partiel, l’expression reste partielle (<45 %). Les analyses par ddPCR confirment : 41 % par NGS contre 55,4 % par ddPCR dans les LLB P+. Dans les LLB P−, l’expression reste très faible (3,2 % NGS, 2,3 % ddPCR). Ces résultats suggèrent que le transcrit de SRSF3 est un marqueur de l’efficacité de l’inhibition du NMD. Dans la pratique, certains laboratoires utilisent des prélèvements PaxGene®. Ces échantillons montrent une inhibition incomplète du NMD, avec une expression moyenne de 20,6 % par ddPCR, exposant à un risque de faux négatif. Enfin, dans les tissus tumoraux, l’inhibition du NMD est partielle avec des moyennes de 21,7 % (FFPE) et 15 % (congelés). Ces données soulignent la nécessité d’une interprétation prudente des tissus tumoraux, les enrichissements observés étant souvent liés à la LOH (Loss of Heterozygosity). Conclusion L’expression du transcrit alternatif de SRSF3 permet d’évaluer de manière fiable l’inhibition du NMD, que ce soit après puromycine ou sur Paxgene ou dans divers échantillons biologiques. En conclusion, l’étude de SRSF3 constitue un critère qualité indispensable pour interpréter les variants d’épissage et améliorer l’interprétation diagnostique en génétique moléculaire.
Roseline TANG, Rohanna ALCANTARA (Villejuif), Clémentine GABILLAUD, Walid BEN-YEDDER, Hela SASSI, Yahia ADNANI, Henintsoa RATSIMIALA, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Alice FIEVET, Odile CABARET, Ludovic LACROIX, Voryak SUYBENG, Etienne ROULEAU
16:15 - 17:15 #49289 - P222 Les profils de méthylation de l’adn révèlent des entités pertinentes pour la classification diagnostique des sous-types de sarcomes.
P222 Les profils de méthylation de l’adn révèlent des entités pertinentes pour la classification diagnostique des sous-types de sarcomes.

Avec leur extrême hétérogénéité et des morphologies souvent chevauchantes, les sarcomes représentent un type de cancer où les approches moléculaires jouent un rôle central en complément de l’anatomopathologie. Nous avons montré l’intérêt d’agréger des données de méthylation de l’ADN issues de différentes études afin de construire un classificateur robuste. Nous avons identifié des profils différentiels spécifiques d’hyper- et d’hypométhylation selon les sous-types de sarcomes, reflétant potentiellement des mécanismes distincts de tumorigenèse. À partir de ces profils, nous avons proposé un score diagnostique corrélatif inédit et développé un modèle prédictif intégrant un niveau de confiance, combinant deux classificateurs complémentaires : RandomForest et k-Nearest Neighbors. Nous avons ensuite testé ce modèle sur une cohorte de validation « vie réelle », composée de tumeurs à morphologie évocatrice de MPNSTs, sarcomes rares au diagnostic différentiel complexe. Deux cas ont été reclassés comme sarcome synovial et dermatofibrosarcome à différenciation fibrosarcomateuse grâce au score prédictif. Par ailleurs, nous avons généré des données de méthylation issues de séquençage long-read, intégrables dans le classificateur. Cette technologie a également permis de détecter simultanément des translocations spécifiques grâce à l’enrichissement par adaptive sampling, ouvrant la voie à une analyse multimodale. Ainsi, l’intégration de l’information morphologique et des caractéristiques moléculaires, en particulier la méthylation de l’ADN, apparaît comme une stratégie prometteuse pour améliorer le diagnostic et approfondir notre compréhension de la biologie des sarcomes.
Baya DJADOUN, Eric PASMANT, Djihad HADJADJ (Paris)
16:15 - 17:15 #49315 - P226 Rôle des polymorphismes du gène VDR et des facteurs environnementaux dans le développement des cancers de la peau.
P226 Rôle des polymorphismes du gène VDR et des facteurs environnementaux dans le développement des cancers de la peau.

La vitamine D (VD) et son récepteur, le VDR, ont des effets pléiotropes sur différents mécanismes biologiques, pathologies auto-immunes et inflammatoires et différents cancers, y compris les cancers cutanés. Les rayons ultraviolets (UV) ont des effets confirmés et simultanés sur les cancers cutanés et sur la voie VD/VDR. Notre objectif était d'étudier le rôle du VDR et son interaction avec des facteurs environnementaux spécifiques dans le développement des cancers cutanés. Nous avons effectué une méta-analyse des études d'association génétique des polymorphismes SNPs du gène VDR avec le risque des cancers cutanés. La méta-analyse a montré que le polymorphisme FokI du VDR est associé au risque de mélanome (CT vs. CC+TT, P=0,020), le génotype CT est un facteur de risque significatif. Nous avons trouvé une association significative pour le polymorphisme VDR BsmI (modèle AG vs. GG, P=0.020), le génotype AG a un effet protecteur contre le mélanome. Cependant, les polymorphismes VDR TaqI et ApaI ne sont pas associés au mélanome dans l'analyse globale. La méta-analyse des études sur les cancers cutanés non mélaniques a montré des effets significatifs de FokI (TT vs CT+TT, P=0,002, CC vs CT, P=0,017 et CC vs TT, P=0,001), le génotype TT est un facteur de risque, tandis que le génotype CC a un effet protecteur contre les cancers cutanés non mélaniques. Le TaqI a également montré une association significative avec les cancers cutanés non mélaniques (T vs. C contraste allèle : P= 0,006 et TT vs. CT+CC, P=0,011), l'allèle T et le génotype TT ont un rôle protecteur. Les analyses de sous-groupes ont montré des effets significatifs du FokI (TT vs CT+TT, P=0,002, CC vs CT, P=0,017 et CC vs TT, P=0,001), le génotype TT étant un facteur de risque, tandis que le génotype CC était protecteur contre les cancers cutanés non mélaniques. La stratification en fonction de la localisation géographique a montré que le génotype FokI CC a un effet protecteur en Amérique du Nord (CC vs. CT+TT, P=0,003) et en Europe du Nord (CC vs. CT+TT, P=0,010). La stratification en fonction de la période d'étude a révélé que le génotype FokI CT présente un risque hautement significatif (CT vs. TT, P<0,001) dans la dernière décennie 2011-2020. L'analyse des sous-groupes a révélé que les facteurs tels que la localisation géographique et la période d'étude influencent significativement l'association entre le gène VDR et le risque des cancers cutanés.
Kalthoum TIZAOUI (Tunis, Tunisie), Asma CHIKHAOUI, Houda YACOUB-YOUSSEF
16:15 - 17:15 #49570 - P230 Caractérisation de la sous-population atteinte d'un cancer avancé de l'endomètre pMMR dans l'étude randomisée de phase II GINECO-UTOLA.
P230 Caractérisation de la sous-population atteinte d'un cancer avancé de l'endomètre pMMR dans l'étude randomisée de phase II GINECO-UTOLA.

L'essai UTOLA (NCT03745950) a comparé le traitement d'entretien par olaparib (OLA) à un placebo (PLA) chez des patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre (CE) avancé sans progression après une chimiothérapie à base de platine. La survie sans progression (PFS) avec OLA n'était pas statistiquement différente dans la population globale. Cependant, les résultats suggèrent une efficacité potentielle des inhibiteurs de PARP (PARPi) dans certaines sous-populations des tumeurs pMMR (proficient Mismatch Repair), notamment les tumeurs présentant une altération de la protéine p53 ou un profil d’instabilité génomique (Joly et al., 2025). Cette analyse complémentaire explore plus en amont ce sous-groupe des tumeurs pMMR. Parmi les 146 patients (pts) inclus dans l'étude UTOLA, 123 étaient pMMR, selon la définition établie par immunohistochimie centralisée et/ou séquençage de nouvelle génération. À l'aide d'un panel de 127 gènes, nous avons classé les groupes génomiques : les gènes centraux de la recombinaison homologue (HRC) (BRCA1/2, RAD51C/D, PALB2) et un plus large panel de la recombinaison homologue (HRLP) (21 gènes impliqués, y compris le complexe RAD/FANC). Nous avons également défini un score d'instabilité chromosomique basé sur le nombre d’événements génomiques de grande taille (LGE, large genomic events) issu du score de GIScar. Une tumeur avec LGE ≥ 6 est considérée comme instable (Leman et al., 2023; Joly et al., 2025). Les pts pMMR sont décrites dans le tableau ci-dessous. Parmi ces tumeurs pMMR, 76 tumeurs (61.2%) présentent une altération de la protéine p53 (P53m). Les 47 tumeurs restantes (38,2 %) non mutées p53 sont dénommées NSMP (No Specific Molecular Profil). Peu de pts présentaient des mutations génomiques (2 HRC, 19 HRLP) ; 67 (58 %) présentaient un LGE ≥ 6 (principalement des pts P53m, n = 57). Trente-huit (31 %) pts ont obtenu une réponse complète (RC) après la chimiothérapie, dont 31 dans le sous-groupe P53m (25 dans le groupe OLA). La RC et le LGE ≥ 6 étaient fortement associés au P53m (p < 0.05). Les pts P53m avaient un pronostic plus défavorable que les pts NSMP (tableau). La mPFS chez les pts traités par PLA était de 3,45 [1,81-7,61] mois chez les pts P53m et de 9,21 [2,83-32,4] mois chez les pts NSMP. Cependant, la mPFS chez les pts traités par OLA était de 5,45 [3,55-9,29] mois chez les pts P53m et de 5,76 [3,67-18,4] chez les pts NSMP. La mPFS chez les pts présentant une RC était de 7,4 [3,37-10,84] mois (7,4 [5,45-11,3] pour le groupe OLA et 3,73 [3,55-] pour le groupe PLA) et la mPFS chez les pts présentant une LGE ≥ 6 était de 3,73 [3,50-8,84] mois (5,33 [3,55-10,0] pour le groupe OLA et 3,5 [1,81-9,1] pour le groupe PLA). Parmi les pMMR, les pts ayant une tumeur P53m et/ou un LGE élevé et/ou une RC peuvent bénéficier de l'OLA. Ces résultats soulignent également l’importance de proposer à ces patientes la recherche d’une instabilité génomique. Ces résultats doivent être confirmés dans le cadre d'une plus vaste étude de phase 3.
François CHERIFI, Raphael LEMAN (Caen), Jeanne CORINNE, François CHRISTY, Karen LEROY, Pierre-Alexandre JUST, Corina CORNILA, Yolanda FERNANDEZ DIEZ, Elise BONNET, Antoine ARNAUD, Emilie KACZMAREK, Philippe FOLLANA, Anne-Claire HARDY-BESSARD, Michel FABBRO, Isabelle COJEAN-ZELEK, Sophie ROCHE, Delphine DULIEGE, Marie-Ange MOURET-REYNIER, Jerome ALEXANDRE, Florence JOLY
16:15 - 17:15 #49788 - P234 Identification de remaniements chromosomiques cryptiques par cartographie optique du génome dans une cohorte de 20 patients atteints d’hémopathies malignes.
P234 Identification de remaniements chromosomiques cryptiques par cartographie optique du génome dans une cohorte de 20 patients atteints d’hémopathies malignes.

Introduction : La cartographie optique du génome (COG) est décrite désormais comme un nouvel outil dans le diagnostic des hémopathies malignes, même si le caryotype et la FISH restent encore des outils de référence. Nous avons décidé de comparer les différents outils disponibles dans un laboratoire de génétique chromosomique pour évaluer les différentes techniques et pour élaborer une stratégie d’analyse des données obtenues par COG. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une cohorte de 20 patients atteints d’hémopathies malignes. Tous ont bénéficié d’un diagnostic standard (caryotype +/- FISH) ainsi que d’une analyse par COG. Les résultats ont été analysé en simple aveugle par deux biologistes indépendants. Une comparaison des résultats obtenus a ensuite été réalisée afin d’évaluer la concordance entre ces différentes techniques. Résultats : Nos résultats montrent une bonne concordance entre la COG et les techniques standards. Dans plusieurs cas, la COG a permis d’identifier des anomalies d’intérêt qui n’avaient pas été détectées par nos techniques standards. Elle a permis d’expliquer des remaniements chromosomiques complexes et a permis d’identifier des anomalies cryptiques. Parmi celles-ci, nous observons des délétions récurrentes : délétion de CDKN2A (n=8) et délétion de IKZF1 (n=3). La COG a également permis de mettre en évidence des remaniements de structures rares avec des implications diagnostiques et pronostiques : une t(12;15) avec fusion ETV6::NTRK3, une t(X;14) avec juxtaposition IGH::CRLF2, une inv(9) impliquant une fusion PAX5::JAX2, un chromoanagenesis du chromosome 8 et une t(12;22) avec fusion EP300::ZNF384. La découverte de ces nouveaux évènements a permis de reclasser trois LAL-B selon l’International Consensus Classification (ICC) 2022. Discussion : La COG apparaît comme un outil "tout en un" efficace pour le diagnostic des hémopathies malignes. Son utilisation pourrait permettre de réduire le nombre FISH réalisées, notamment dans le cadre des leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL), où le nombre d’hybridations peut atteindre jusqu’à une dizaine par patient. La COG a permis de reclasser trois LAL-B, soit 15% de la cohorte. Dans 75% des cas (n=15), elle a permis d’identifier un nouveau remaniement et/ou a permis d’expliquer le caryotype. Cette technique a cependant des limites, notamment dans le cas des translocations robertsoniennes, des translocations bras à bras ou encore des variants de faible clonalité. Cette étude démontre la faisabilité de l’intégration simple de la COG dans un laboratoire de cytogénétique hématologique de routine.
Ariane MAHIEUX (PARIS), Corinne TOUS, Nadia GUEGANIC, Séverine COMMET, Steven RICHEBOURG, Audrey BASINKO, Frederic MOREL, Marie-Bérengère TROADEC, Nathalie DOUET-GUILBERT
16:15 - 17:15 #49928 - P238 Cancer de l'endomètre en population martiniquaise : l'amplification CCNE1 comme biomarqueur et cible thérapeutique émergente.
P238 Cancer de l'endomètre en population martiniquaise : l'amplification CCNE1 comme biomarqueur et cible thérapeutique émergente.

En Martinique, la prise en charge du cancer de l’endomètre (CE) constitue un enjeu majeur de santé publique. Si l’incidence du CE est similaire à celle observée en France hexagonale, la mortalité y reste significativement plus élevée. Cette situation pourrait s’expliquer par une surreprésentation des formes agressives, notamment les tumeurs de haut grade et les sous-types non endométrioïdes. Dans une étude récente, nous avons rapporté une amplification du gène CCNE1 dans près de 70% des tumeurs martiniquaises, altération associée à un pronostic défavorable. Cette anomalie moléculaire a également été décrite chez les femmes afro-américaines, renforçant l’hypothèse d’un lien avec l’ascendance africaine. Afin d’éclairer les bases moléculaires du CE dans cette population, nous avons entrepris une analyse exhaustive d’une cohorte regroupant toutes les patientes diagnostiquées entre janvier 2023 et juin 2024. Le statut d’amplification de CCNE1 a été évalué par PCR digitale. Les altérations des gènes POLE, du système de réparation des mésappariements (MMR) et de TP53 ont également été étudiées, permettant de classifier les tumeurs selon le schéma moléculaire actuellement recommandé par l’OMS. Au total, 55 patientes ont été incluses. Nos résultats mettent en évidence une distribution des biomarqueurs significativement différente de celle rapportée dans la littérature internationale, avec une fréquence élevée des mutations de TP53 et des amplifications de CCNE1, contrastant avec une prévalence plus faible des mutations de POLE. Dans cette cohorte, les sous-types non endométrioïdes apparaissent particulièrement associés à l’amplification de CCNE1, observation cohérente avec les données antérieures obtenues dans d’autres populations d’ascendance africaine. Ainsi, nos travaux suggèrent que l’amplification de CCNE1 constitue un marqueur moléculaire clé, potentiellement lié à des déterminants génétiques propres aux populations afro-descendantes. Ce mécanisme pourrait contribuer à expliquer la surreprésentation des formes agressives de CE en Martinique et, plus largement, dans les Caraïbes. En apportant des données originales issues d’une population sous-représentée dans les études internationales, notre étude contribue à une meilleure compréhension des disparités ethniques et géographiques du cancer de l’endomètre. Elle souligne également l’intérêt de cibler CCNE1 comme nouvelle voie thérapeutique afin d’améliorer le pronostic des patientes issues de ces populations à risque.
Jean-Samuel LOGER (Cayenne), Taina LABEAU, Odile BERA, Emeline COLOMBA, Régine MARLIN
16:15 - 17:15 #50000 - P242 Simplification de la capture ciblée pour des applications NGS de haute précision.
P242 Simplification de la capture ciblée pour des applications NGS de haute précision.

Titre : Simplification de la capture ciblée pour des applications NGS de haute précision Auteurs : Ben Krajacich (Element Biosciences), Terrence Hanscom (Element Biosciences), Rieke Kempfer (SOPHiA GENETICS), Yuanlong Liu (SOPHiA GENETICS), Adrian Willig (SOPHiA GENETICS), Zhenyu Xu (SOPHiA GENETICS), Kelly Wiseman (Element Biosciences), Sophie Billings (Element Biosciences), Shawn Levy (Element Biosciences), Junhua Zhao (Element Biosciences) En un seul test, les approches NGS par capture permettent de détecter des biomarqueurs cliniquement pertinents au sein de centaines de gènes liés au cancer. Toutefois, la préparation des échantillons pour ce type d’analyse est chronophage et techniquement exigeante. La technologie Trinity simplifie considérablement cette approche en permettant de charger directement la librairie sur le séquenceur après l’hybridation, sans passer par les étapes manuelles de capture et de lavage. Cette étude évalue la compatibilité de Trinity avec des solutions génomiques existantes. Des échantillons de référence ont été analysés avec la technologie Trinity sur le séquenceur AVITI™ d’ Element, en utilisant des panels d’enrichissement ciblé issus de deux applications SOPHiA DDM™ : MSK-IMPACT® powered with SOPHiA DDM™ et SOPHiA DDM™ Whole Exome Solution v2. Pour évaluer la performance sur des panels de plus petite taille, nous avons également testé SOPHiA DDM™ Community Myeloid Solution v2 et SOPHiA DDM™ Hereditary Cancer Solution v2. En parallèle, les mêmes échantillons ont été traités avec le protocole classique de capture par hybridation des solutions SOPHiA DDM™, suivis d’un séquençage soit sur le séquenceur NovaSeq X d’Illumina, soit sur le séquenceur AVITI™ d’ Element. La qualité de capture et les performances de détection des variants ont été évaluées sur la plateforme SOPHiA DDM™, à l’aide de pipelines bioinformatiques dédiés, dont les algorithmes PEPPER™ (SNV/INDEL) et MUSKAT™ (CNV). Les performances obtenues avec Trinity ont été comparées à celles issues de la capture manuelle correspondante. L’ensemble des tests a montré des résultats très similaires : 94 % de taux on-target et une uniformité de couverture >99 %, aussi bien avec Trinity qu’avec les méthodes classiques. Le séquençage de l’exome complet avec Trinity et les pipelines DDM™ a affiché d’excellentes performances analytiques, avec une sensibilité de 99,3 % et une précision de 98,7 %. Ces résultats confirment que Trinity est parfaitement compatible avec les solutions NGS existantes. La précision élevée des applications SOPHiA DDM™ est préservée, tout en bénéficiant d’une approche simplifiée. Des études complémentaires sont prévues pour approfondir l’évaluation des performances analytiques et examiner l’intérêt de cette approche en pratique courante. Le processus Trinity peut ainsi être utilisé avec les applications SOPHiA DDM™ pour détecter, annoter et prioriser des variants complexes dans différents types de tumeurs.
Ben KRAJACICH (San Diego, Etats-Unis)
16:15 - 17:15 #48971 - P246 Chargé de Parcours Génomique : une nouvelle fonction dans le parcours de soins de la médecine génomique en France – État des lieux et perspectives.
P246 Chargé de Parcours Génomique : une nouvelle fonction dans le parcours de soins de la médecine génomique en France – État des lieux et perspectives.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, un parcours de soins spécifique a été déployé pour rendre le séquençage du génome (GS) accessible sur l’ensemble du territoire français, pour le diagnostic des maladies rares et des cancers. Ce parcours s’appuie sur la création de laboratoires réalisant l’analyse du GS (LBM-FMG – Laboratoires de Biologie Médicale France Médecine Génomique), la labellisation de plusieurs dizaines de pré-indications, et l’intégration d’outils numériques innovants, notamment pour la e-prescription et l’analyse des données. Afin d’accompagner ces transformations, une fonction inédite et pionnière au niveau international a été créée : celle de Chargé de Parcours Génomique (CPG), pensée pour accompagner les cliniciens dans les différentes étapes du parcours de soins. Cette étude constitue le premier état des lieux national de cette fonction d’interface, entre pratiques cliniques, organisation opérationnelle des parcours et coordination interdisciplinaire. Elle repose sur une enquête par questionnaire menée en mai 2023 auprès des 40 CPG recrutés (taux de réponse : 90 %). Les missions clés associées à ce rôle sont largement réalisées : saisie des données dans les outils de prescription connectée (90 %), participation aux réunions de concertation pluridisciplinaires (85 %) et formation des prescripteurs (80 %). Les résultats mettent néanmoins en évidence une hétérogénéité des profils et des responsabilités, selon les établissements et les spécialités médicales. Ainsi, lorsqu’ils exercent également comme conseillers en génétique, les CPG contribuent activement à la transmission d’informations aux patients, renforçant à la fois leur accompagnement dans le parcours génomique et le soutien apporté aux prescripteurs. Enfin, un niveau élevé de satisfaction professionnelle est observé, bien que certains défis apparaissent, concernant notamment les contraintes géographiques, l’absence de standardisation du rôle et le besoin de formation continue. Les CPG sont donc devenus des acteurs majeurs du déploiement de la médecine génomique dans les pratiques cliniques. Une meilleure compréhension de leurs fonctions et besoins est indispensable pour préciser leurs missions et assurer leur pérennisation. Cette étude offre un éclairage inédit sur une fonction émergente, susceptible d’inspirer d’autres pays engagés dans la mise en œuvre de la médecine génomique à l’échelle nationale.
Léa GAUDILLAT (Dijon), Léa PATAY, Juliette SANTENARD, Amandine BAURAND, Amandine BEAUDOIN, Dominique SALVI, Camille LEVEL, Laurence FAIVRE, Frédérique NOWAK, Christine PEYRON, Christel THAUVIN-ROBINET
16:15 - 17:15 #49076 - P250 Communication des résultats des tests génétiques : les patients préfèrent-ils la transmission par téléphone?
P250 Communication des résultats des tests génétiques : les patients préfèrent-ils la transmission par téléphone?

Au CHU Ste-Justine (CHUSJ), la consultation initiale en génétique se fait en présentiel, mais les résultats peuvent être rendus par téléphone, avec ou sans rendez-vous. Le rendu téléphonique est largement utilisé en prénatal pour ajuster rapidement le suivi de grossesse, mais moins en pédiatrie. Le rendu téléphonique est considéré répondre aux problématiques de distance, disponibilité et organisation personnelle des patients, mais ce préjugé n’a jamais été validé, ni ses éventuels inconvénients considérés. Notre étude vise à évaluer les préférences des patients pour la transmission des résultats en prénatal et en pédiatrie. Une étude rétrospective est en cours depuis décembre 2023 au CHUSJ. Les patients éligibles doivent avoir reçu un résultat de test génétique en prénatal ou en pédiatrie dans les six mois précédant leur recrutement. Un questionnaire en ligne évalue leur satisfaction et leurs préférences quant au mode de transmission de résultats, ainsi que les facteurs influençant ces choix. En août 2025, 136 questionnaires ont été reçus : 25 en pédiatrie et 111 en prénatal (taux de réponse 30%). Globalement, 95% des participants se disent satisfaits, sans différence selon le type de résultat obtenu ni le mode de transmission utilisé. Parmi les résultats transmis, 50% sont normaux, 32% anormaux, 10% de VUS et 4% de trouvailles fortuites; 5% ne se souviennent plus du résultat reçu. La répartition des résultats est comparable entre les deux groupes. Le mode de transmission le plus fréquemment employé diffère significativement toutefois : 56% des patients pédiatriques ont reçu leur résultat lors d’un rendez-vous en présentiel, alors que 76% des patients de prénatal l’ont reçu par téléphone sans rendez-vous préalable. Pour une éventuelle transmission future, 47% des participants pédiatriques préféreraient un rendez-vous à l’hôpital, alors que 78% des participants de prénatal privilégient un appel téléphonique sans rendez-vous. La préférence pour le rendez-vous à l’hôpital est significativement plus marquée chez ceux qui y ont déjà eu recours et ceux ayant reçu un résultat de VUS ou une trouvaille fortuite. Les facteurs clés influençant ces choix sont la planification de l’absence au travail ou à l’école, la distance entre le domicile et l’hôpital et le temps de réflexion avant la rencontre. Les participants du prénatal valorisent aussi la présence de leur partenaire ou d’un proche lors de la transmission et insistent sur la rapidité de la communication. La quasi-totalité des participants est satisfaite des modalités actuelles de transmission des résultats des tests génétiques. Les préférences divergent selon le contexte clinique : les patients pédiatriques favorisent l’annonce en présentiel, tandis que les patients de prénatal privilégient l’appel téléphonique sans rendez-vous. La poursuite de la collecte de données en pédiatrie permettra de confirmer ces tendances et d’ajuster les pratiques du CHUSJ pour mieux répondre aux attentes des patients.
Claudia AZUELOS (Montréal, Canada), Anne-Marie LABERGE, Marie-Ange DELRUE
16:15 - 17:15 #49270 - P254 Informer pour décider : expérience d’information parentale au sein du projet pilote PERIGENOMED-CLINICS 1 de dépistage néonatal génomique en France.
P254 Informer pour décider : expérience d’information parentale au sein du projet pilote PERIGENOMED-CLINICS 1 de dépistage néonatal génomique en France.

Le dépistage néonatal (DNN), lancé en 1972, ciblait pendant longtemps cinq maladies rares. Il a été élargi en 2020 avec sept pathologies supplémentaires, et une nouvelle extension est prévue en septembre 2025. Grâce aux avancées thérapeutiques et à la diminution des coûts du séquençage génomique, l’élargissement du DNN par analyse ciblée du génome (DNNg) est désormais envisagé dans les pays développés. En France, l’évolution législative introduite par la loi de bioéthique de 2021 a ouvert la voie au lancement de l’étude pilote PERIGENOMED, coordonnée par le CHU de Dijon Bourgogne. L’information des parents, en amont et au moment du dépistage, constitue un enjeu central et complexe de cette expérimentation. Forts de l’expérience acquise dans le projet européen Screen4Care (700+ patients informés), nous avons optimisé les modalités d’information pour la phase 1 du projet PERIGENOMED (PGC1), visant un consentement libre et éclairé. Lancé au CHU de Dijon Bourgogne le 5 mai 2025, PGC1 s’étendra aux centres de Besançon, Rennes, Nantes et Angers dès septembre 2025, avec des modalités d’information susceptibles de différer. À Dijon, l’information est délivrée lors d’un entretien individuel (15-30 min), entre J0 et J3 post-partum ou au 8ᵉ mois de grossesse après la consultation d’anesthésie, par un conseiller en génétique ou un technicien d’étude clinique. Divers supports d’information sont utilisés : notice et formulaire de consentement traduits en plusieurs langues, bande dessinée, flyer, ainsi qu’une vidéo en français et en anglais, construits à l’aide du groupe de travail pluridisciplinaire comprenant des représentants des patients. À l’issue de l’information, des questionnaires de satisfaction en ligne ont été proposés aux parents, et un focus est prévu pour recueillir le retour des professionnels. Entre mai et septembre 2025, 769 familles ont été approchées, dont 180 en période anténatale et 589 en postnatal. Le taux global d’acceptation a été de 78 %, avec une adhésion plus élevée après information anténatale. Les parents ont surtout posé des questions sur le prélèvement, la prise en charge après un résultat positif, et les motifs de refus évoquées par d’autres familles. Le film a été globalement bien accueilli. 33 % des familles ont complété les questionnaires de satisfaction, dont les premiers résultats, ainsi que ceux du focus groupe, seront présentés lors du congrès. Ces résultats permettront d’identifier des leviers pour améliorer et ajuster la communication autour du DNNg dans des conditions proches de la vie réelle. Ils offriront un éclairage sur la perception qu’ont les parents de la clarté des messages, de la pertinence des supports et de leur niveau de compréhension, y compris dans des contextes de précarité ou lorsque la langue française n’est pas maîtrisée. Ces enseignements sont essentiels pour guider l’évolution des modalités d’information et préparer leur intégration dans les futures phases de mise en œuvre du DNNg.
Camille LENELLE (DIJON), Emeline DAVOINE, Estelle BARBIN, Clarisse THOMAS, Dinia CARTRY, Marie-Laure HUMBERT, Camille LEVEL, Margot LEMAITRE, Emmanuelle LECOMMANDEUR, Amandine CHARRETON, Estelle COLIN, Sandra MERCIER, Léa GAUDILLAT, Nicolas MOTTET, Emmanuel SIMON, Sylvie ODENT, Stéphane BEZIEAU, Laurent PASQUIER, Elisabeth CUDRY, Ioel DETTON, Isabelle MARCHETTI, Christel THAUVIN-ROBINET, Frederic HUET, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE
16:15 - 17:15 #49392 - P258 Numérisation et division du travail de soin : le cas du séquençage génomique en contextes hospitaliers.
P258 Numérisation et division du travail de soin : le cas du séquençage génomique en contextes hospitaliers.

Le développement des technologies de séquençage de l’ADN dans le soin s’inscrit dans un mouvement plus large de numérisation de la médecine, du dossier médical partagé (Lehoux et al, 1998) à l’implantation de systèmes algorithmiques d'aide à la décision médicale (Anichini et Geffroy, 2021) en passant par l’essor de la bio-informatique. Cette transformation s’accompagne d’une redéfinition des tâches au sein des services hospitaliers, parfois même de la création de nouveaux métiers, qui redéfinit la division, notamment sexuée, du travail. Si les femmes ont historiquement été tenues à distance des techniques les plus sophistiquées (Tabet, 1998), elles ne sont pas à l’écart de cette numérisation. Au contraire, certaines professions particulièrement féminisées se trouvent en première ligne de ce que l’on pourrait qualifier de « dirty work » de la technologie, qu’il s’agisse de cliquer, vérifier, alimenter, réaliser les tâches commandées par l’outil ou encore entraîner des systèmes numériques (Casilli, 2019 ; Girard-Chanudet, 2023). Dans le domaine de la génomique, l’introduction des outils numériques accroit le « faisceau de tâches » (Hughes, 1996) et rend essentiel le travail de certaines professionnelles. À partir d’une enquête sociologique menée dans plusieurs centres hospitaliers (projet ANR TraGenInnov) - basée sur des entretiens et des observations dans des laboratoires de biologie et des services hospitaliers - auprès de conseillères en génétique, techniciennes, chargées de parcours génomique etc., nous mettons en lumière le rôle central de ces professionnelles dans la production et la circulation des données numériques. Nos résultats montrent d’abord l’importance d’un travail organisationnel indispensable mais souvent invisibilisé : assurer le suivi des échantillons, déposer les documents sur les plateformes numériques, préparer les dossiers, produire des comptes rendus, etc. Ces activités renvoient à la figure du « personnel de renfort » (Becker, 1988), sans lequel l’ensemble de la chaîne ne pourrait fonctionner. Ensuite, ces professionnelles mobilisent des compétences techniques et scientifiques, traduisant les données issues du séquençage en informations compréhensibles par les médecins comme par les patient·es. Par ce rôle de médiation, leur travail n’est pas seulement administratif mais relève d’une expertise à part entière. Enfin, elles assument une fonction socialisatrice et relationnelle, contribuant à la « gestion de l’information collective et à la cohésion » (Simonpoli, 2021). Leur activité comprend la circulation des informations entre acteurs : relances auprès des médecins, rappels des documents manquants, organisation pratique, tout en assurant un suivi auprès des patient·es. Cette communication invite ainsi à mettre en évidence la réorganisation des soins liée à la gestion numérique des données génomiques et comment le travail d’articulation de ces données, assuré par certaines professionnelles, devient indispensable.
Estelle VALLIER (Villejuif), Juliette FROGER-LEFEBVRE
16:15 - 17:15 #49478 - P262 Indicateurs de performance des LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN dans le domaine des maladies rares : étude SAMARI.
P262 Indicateurs de performance des LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN dans le domaine des maladies rares : étude SAMARI.

Introduction L’errance diagnostique engendre une souffrance importante pour les patients atteints de maladies rares, dont on estime l’origine génétique à 80%, et leurs familles. Le Plan National Maladies Rares 3 vise à réduire cette errance, notamment par le développement du séquençage pangénomique, en lien avec le Plan France Médecine Génomique 2025. Dans ce cadre, deux laboratoires de biologie médicale nationaux (LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN) ont été créés pour déployer le séquençage à très haut débit pour les maladies rares et la cancérologie. L’étude SAMARI, intégrée à un programme d’évaluation plus large (SEQOGEN), a pour objectif d’évaluer la performance diagnostique de ces laboratoires dans le cadre des maladies rares. Objectifs et méthode L’objectif principal de SAMARI est d’évaluer la capacité des LBM-FMG AURAGEN et SeqOIA à établir un diagnostic chez des patients adressés pour une préindication de maladie rare ou d’oncogénétique. Les objectifs secondaires incluent notamment la mesure du taux d’hypothèses diagnostiques et l’évaluation des délais de rendu des comptes rendus. La cohorte inclut des patients ayant donné leur consentement PFMG2025, présentant l’une des 63 préindications de maladie rare ou l’une des 3 préindications d’oncogénétique, pour lesquels un séquençage pangénomique a été prescrit entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023. Les enfants mort-nés ont été exclus. Les données proviennent des outils de prescription électronique (HYGEN pour AURAGEN, SPICE pour SeqOIA) ainsi que des dossiers médicaux des deux LBM-FMG. Le taux de diagnostic est défini comme le nombre de comptes rendus d’examen comportant des variants de classe 4 et/ou 5, mais pas de variant de classe 3, rapporté au nombre total de comptes rendus. Le taux d’hypothèses diagnostiques est défini comme le nombre de comptes rendus d’examen comportant au moins un variant de classe 3 d’intérêt, rapporté au nombre total de comptes rendus. Le délai de rendu des comptes rendus est estimé entre la date où le dossier est considéré comme complet et conforme, et la date du premier compte rendu d’examen. État d’avancement L’étude relève du cadre réglementaire des Recherches n’impliquant pas la personne humaine (RIPH-3), est conforme à la méthodologie de référence MR-004 de la CNIL, et a reçu un avis favorable du comité scientifique et éthique des Hospices Civils de Lyon (N° 23-1792). Le recueil des données est achevé avec environ 16000 dossiers au total. Le gel de la base de données est prévu en septembre 2025, suivi des analyses statistiques en octobre 2025. Les premiers résultats seront présentés lors des Assises de Génétique Humaine et Médicale en janvier 2026. Conclusion L’étude SAMARI permettra de documenter les performances diagnostiques des LBM-FMG AURAGEN et SeqOIA, globalement et par préindication, ainsi que les délais de rendu des résultats. Ce projet a en outre permis d’harmoniser les indicateurs de suivi et d’évaluation des deux LBM-FMG dans le domaine des maladies rares.
Hassan SERRIER, Laure HUOT, Sophie SIMON, Pierre BLANC, Damien SANLAVILLE (LYON)
16:15 - 17:15 #49604 - P266 Adaptation francophone du programme PEERS® : résultats préliminaires chez des adolescents et jeunes adultes porteurs de maladies génétiques rares du neurodéveloppement.
P266 Adaptation francophone du programme PEERS® : résultats préliminaires chez des adolescents et jeunes adultes porteurs de maladies génétiques rares du neurodéveloppement.

Introduction : Les maladies génétiques rares du neurodéveloppement s’accompagnent fréquemment de troubles de la cognition sociale, à l’origine d’isolement, d’exclusion, de conflits interpersonnels et d’un risque accru de troubles psychiatriques. À ce jour, peu de programmes validés en France ciblent spécifiquement ces difficultés. Le programme PEERS® (Program for the Education and Enrichment of Relational Skills), développé par l’UCLA et validé dans plusieurs pays, a montré son efficacité sur les habiletés sociales des adolescents et jeunes adultes avec troubles du spectre de l’autisme ou autres troubles du neurodéveloppement. L’objectif de notre projet était d’adapter PEERS® en langue française et d’en évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et les premiers effets dans une population atteinte de maladies génétiques rares du neurodéveloppement. Méthodologie : Le manuel PEERS® a été traduit puis adapté culturellement et linguistiquement. Le programme repose sur 14 séances hebdomadaires de 90 minutes menées en parallèle avec les participants et leurs parents (« social coaching »). Les critères d’inclusion étaient : adolescents/jeunes adultes âgés de 12 à 32 ans, porteurs d’une maladie génétique rare du neurodéveloppement, avec trouble du développement intellectuel léger à modéré. Les évaluations incluaient des questionnaires standardisés (QSQP, SAS-A, Friendship Qualities Scale, TASSK, CBCL), administrés avant/après programme et à 6 mois, complétés par des entretiens semi-directifs auprès des familles. Résultats : Cinq groupes ont été constitués, incluant 31 participants (11–32 ans), dont 8 porteurs d’anomalies géniques et 23 d’anomalies chromosomiques. L’adhésion a été excellente (>95 % de participation), sans abandon en cours de programme. La satisfaction des familles a été très élevée. Les adolescents/jeunes adultes rapportent une meilleure confiance en soi, une capacité accrue à initier et maintenir des conversations, une meilleure identification d’amitiés de qualité et, dans certains cas, la formation de nouvelles relations amicales. Les parents décrivent une amélioration de leurs propres compétences d’accompagnement et un sentiment de soulagement lié à une meilleure compréhension des difficultés sociales de leur enfant. Discussion et perspectives : Cette adaptation francophone de PEERS® démontre sa faisabilité et son acceptabilité dans une population atteinte de maladies génétiques rares du neurodéveloppement. L’implication conjointe des parents apparaît comme un facteur déterminant de réussite. Les résultats préliminaires suggèrent un bénéfice sur les habiletés sociales et la qualité de vie, malgré la taille encore limitée des effectifs et l’absence de groupe contrôle. Les perspectives incluent la publication du manuel en français, la diffusion du programme à d’autres centres de référence et sa future intégration dans le parcours de soins des patients porteurs de maladies génétiques rares du neurodéveloppement.
Evandelia VALLADIER (Paris), Kelly GOUVENOT, Charlotte DANSET, Romane SAVATTE, Dausse NOÉMIE, Marlene RIO, Yannick MORVAN
16:15 - 17:15 #49939 - P270 Douze ans de conseil génétique et de dépistage familial dans l’amylose à transthyrétine en Martinique : impact des innovations diagnostiques et thérapeutiques (2012–2024).
P270 Douze ans de conseil génétique et de dépistage familial dans l’amylose à transthyrétine en Martinique : impact des innovations diagnostiques et thérapeutiques (2012–2024).

L'amylose à transthyrétine est une maladie systémique causée par le dépôt extracellulaire de fibrilles amyloïdes dérivées de la transthyrétine, une protéine principalement synthétisée par le foie. On distingue deux formes principales : la forme sauvage (ATTRwt), généralement sporadique et d’apparition tardive, et la forme héréditaire (ATTRv), due à des variants pathogènes du gène TTR. Plus de 130 variants pathogènes du gène TTR ont été rapportés, associés à des phénotypes hétérogènes. Certains variants peuvent se manifester par des symptômes neurologiques, cardiaques ou mixtes, en fonction de divers facteurs, notamment l'âge et l’ethnie. La pénétrance augmente avec l'âge et est jugée incomplète. L'ATTRv se transmet sur le mode autosomique dominante. En France, la loi oblige les patients à informer leurs proches à risque, tandis que les médecins ne peuvent pas les contacter directement sans leur consentement écrit. Ce cadre juridique peut limiter l'efficacité du dépistage, en particulier dans des régions comme la Martinique, où les services de Conseil Génétique (CG) sont centralisés et où les familles sont géographiquement éloignées. Dans ce contexte, le CG joue un rôle essentiel dans l'interprétation des résultats génétiques, la coordination du dépistage familial et la facilitation de la communication. Cependant, son rôle réel dans le parcours de soins ATTRv en Martinique reste mal documenté. Nous avons mené la 1e étude rétrospective, observationnelle et monocentrique de l'activité de la seule conseillère génétique de l’île sur une période de 12 ans (2012-2024). Elle est basée au Centre de référence des Caraïbes des maladies neurologiques et neuromusculaires rares (CERCA) situé au Centre hospitalier universitaire de Martinique. Il est le seul établissement où un conseil génétique pour l'ATTR est proposé. L’objectif est de décrire l'activité de conseil génétique dans le contexte évolutif des traitements thérapeutiques et de la génomique, et d’évaluer son impact sur le dépistage familial. Plusieurs enseignements s’en dégage, en particulier sur la dynamique croissante du dépistage familial, la distribution génotypique locale en faveur du variant Val142Ile, et l’évolution des parcours diagnostiques sous l’influence des innovations thérapeutiques. Cette étude souligne le rôle central du conseiller génétique dans l’organisation du dépistage familial, dont l’efficacité est attestée par la proportion attendue de porteurs identifiés parmi les apparentés et par la montée en puissance progressive de cette activité depuis l’ère des traitements spécifiques. L’évolution observée entre la période pré-thérapeutique et l’ère thérapeutique illustre l’adaptabilité des pratiques diagnostiques locales, largement initiées par la cardiologie.
Anna-Gaëlle GIGUET-VALARD (Fort-de-France), Abdoulaye TAMEGA, Sophie DUCLOS, Aïssatou SIGNATE, Astrid MONFORT, Jocelyn INAMO
16:15 - 17:15 #49268 - P274 Caractéristiques cliniques des patients âgés de 2 à 5 ans présentant une hyperphagie et une obésité secondaire à différentes pathologies de la voie leptine-mélanocortines et réponse après un an de traitement par setmélanotide.
P274 Caractéristiques cliniques des patients âgés de 2 à 5 ans présentant une hyperphagie et une obésité secondaire à différentes pathologies de la voie leptine-mélanocortines et réponse après un an de traitement par setmélanotide.

Objectif : La voie leptine-mélanocortines au niveau hypothalamique est un régulateur clé de la prise alimentaire et de l’équilibre énergétique. L’altération de la signalisation de cette voie chez les patients ayant un déficit biallélique en pro-opiomélanocortine (POMC) ou en récepteur à la leptine (LEPR), ou un syndrome de Bardet-Biedl (BBS) peut entraîner une hyperphagie et une obésité sévère. La réponse au setmélanotide peut varier en fonction de l’âge, de la sévérité de l’obésité, de la physiopathologie et des pathologies sous-jacentes, ou en raison du mécanisme variable du fonctionnement de la voie leptine-mélanocortines. Ce travail rapporte les trajectoires individuelles pondérales stratifiées par catégorie de corpulence des patients âgés de 2 à 5 ans issus d’un essai de phase III en ouvert après un an de traitement. Matériel/Patients et Méthodes : Les patients âgés de 2 à 5 ans présentant une hyperphagie et une obésité dues à un déficit en POMC, en LEPR, ou un BBS étaient éligibles. Les patients avec une observance documentées > 75% tout au long de l’année de traitement ont été inclus. Les variations du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95) entre l’inclusion et un an de traitement par setmélanotide ont été évaluées et stratifiées par catégorie de poids (poids normal [≥5ème à <85ème percentile de l’IMC], surpoids [≥85ème à <95ème percentile de l’IMC], obésité de classe I [%IMC95 ≥95% à <120%], obésité de classe II [%IMC95 ≥120% à <140%], obésité de classe III [%IMC95 ≥140%]). Les évolutions du z-score de l’IMC (méthode CDC et OMS) à 1 an de traitement ont également été analysés. Résultats : Au total, 10 des 12 patients inclus ont terminé l’étude avec un traitement continu et ont été inclus dans cette analyse (POMC, n = 3 ; LEPR, n = 3 ; BBS, n = 4). 9 patients sur 10 présentaient une obésité de classe II ou III à l’initiation ; respectivement 100% et 25% présentaient une obésité de classe III dans les cohortes POMC / LEPR et BBS. Après un an de traitement, une amélioration d’au moins une classe de corpulence a été observée chez 100 % des patients de la cohorte POMC et 75 % des patients de la cohorte BBS. Les patients de la cohorte LEPR présentaient des valeurs de %IMC95 extrêmement élevées (180%-237%) à l’initiation. Bien qu’aucune amélioration de classe n’ait été observée dans cette cohorte, des améliorations significatives au sein de la classe III ont été constatées (réduction moyenne [ET] du %IMC95 de 45% [20%], réduction du z-score de l’IMC selon la méthode CDC de 1,32 [1,00] ou selon la méthode OMS de 4,82 [2,49]). Conclusion : Dans différentes populations pédiatriques âgées de 2 à 5 ans avec d’obésité, traitées pendant 52 semaines, setmélanotide a entrainé une réduction du poids et une amélioration de la catégorie de corpulence, bien qu’avec une intensité différente selon le type de maladie liée à la voie leptine-mélanocortines ce qui pourrait être dû à la diversité des mécanismes et à la localisation du dysfonctionnement dans cette voie.
Jesús ARGENTE, Charles F. VERGE, Uzoma OKORIE, Ilene FENNOY, Megan M. KELSEY, Casey COKKINIAS, Cecilia SCIMIA, Guojun YUAN, Jill C. GARRISON (Boston, Etats-Unis), Sadaf FAROOQI
16:15 - 17:15 #49828 - P278 PERIGENOMED-CLINICS 1 (PGC1): Premiers résultats, retour d’expérience et perspectives sur la faisabilité, l’acceptabilité et l’impact psychosocial du dépistage néonatal génomique en France.
P278 PERIGENOMED-CLINICS 1 (PGC1): Premiers résultats, retour d’expérience et perspectives sur la faisabilité, l’acceptabilité et l’impact psychosocial du dépistage néonatal génomique en France.

Des projets pilotes de dépistage néonatal génomique (DNNg) se déploient dans de nombreux pays dans un contexte de progrès thérapeutiques et de baisse des coûts de séquençage. PERIGENOMED, conçu comme une initiative participative, vise à fournir des premières données concrètes sur la pertinence du DNNg en France. Il est construit en deux phases : une 1ère phase pilote (PGC1) et une 2ème phase préfiguratrice (PGC2). PGC1 évalue l’acceptabilité, la faisabilité, l’impact psychosocial et l’organisation du DNNg pour 2500 naissances dans 5 CHU (Dijon, Besançon, Rennes, Nantes, Angers). Les modalités d’information varient selon les centres pour tester différents modèles. Une 1ère liste (400 gènes, 171 maladies précoces traitables) est proposée aux parents, qui peuvent choisir, en plus, une 2ème liste optionnelle (407 gènes, 218 maladies actionnables). Le DNNg s’appuie sur l’analyse in silico de ces gènes sur données de séquençage de génome short-read. Depuis mai 2025, le DNNg a été proposé à Dijon à 769 parents (approche: 80%) lors d’entretiens d’information dédiés (moy: 24 min) par conseillers en génétique ou TEC au 3ème trimestre ou à la naissance. Parmi les 983 naissances, 601 nouveau-nés (NN) ont été inclus (acceptabilité: 78%) avec une acceptation quasi équivalente suite à une information prénatale ou postnatale (78% vs 77%) et un choix élevé de la 2ème liste (88 %). Parmi les 547 séquencés, 159 résultats ont nécessité une interprétation humaine, avec 7 demandes d’avis extérieur, les résultats non concluants n’étant pas rendus. Au total, le délai médian du prélèvement du buvard au rendu de résultat était de 15.7 jours pour les 506 résultats négatifs, rendus par e-mail, et de 21.8 jours pour les 8 résultats positifs, rendus en consultation après demande de recommandations auprès de centres experts. Lors du rendu des résultats positifs (2%) (G6PD*3, LDLR*2, GJB2, KCNQ1, TSC2) (7 en 1ère liste – 1 dans le DNN standard), 1 était symptomatique (anémie) ou dépistés par le DNN classique (auto-émissions acoustiques anormales). Le DNNg a permis un dépistage précoce (hypercholestérolémie, risque de trouble du rythme cardiaque ou d’épilepsie) ou la confirmation étiologique d’une anémie avec mesures de prévention secondaires et d’une surdité congénitale avec l’anticipation d’une implantation cochléaire. Ces résultats préliminaires sont concordants avec les autres projets pilotes. L’exhaustivité de l’information reste un défi, nécessitant un modèle mieux intégré au DNN classique en tenant compte que l’information prénatale semble déterminante. Par ailleurs, le recours à une interprétation humaine s’avère élevée, nécessitant une plus grande automatisation. Ces résultats encourageants reflètent cependant une évaluation du DNNg limitée à 5 CHU. Ils s’avèrent en revanche déterminants pour identifier les évolutions nécessaires à son extension, en poursuivant son évaluation en vie réelle lors d’un préfigurateur à échelle territoriale.
Christel THAUVIN-ROBINET, Camille LEVEL, Christine BINQUET, Yannis DUFFOURD, Hana SAFRAOU, Emeline DAVOINE, Martin CHEVARIN, Ange-Line BRUEL, Camille LENELLE, Margot LEMAITRE, Dominique SALVI, Emilie TISSERANT, Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTROT, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Oussama KETTANI, Richard BELMONTE, Emmauelle LECOMMANDEUR, Amandine CHARRETON, Marie DE TAYRAC, Richard REDON, Julien BARC, Sebastien SCHMITT, Juliette PIARD, Paul KUENTZ, Coline CORMIER, Marlène MALBOS, Caroline RACINE, Sophie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Benoit MAZEL, Eléonore VIORA-DUPONT, Estella CASTILLON, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Brigitte CHABROL, David CHEILLAN, Véronique TARDY, Estelle COLIN, Céline BRIS, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Léa GAUDILLAT, Virginie LOIZEAU, Dinia CARTRY, Estelle BARBIN, Clarisse THOMAS, Kristell OIZEL, Nicolas MOTTET, Emmanuel SIMON, Jean-Baptiste ARNOUX, Mathilde PACAULT, Marie-Virginie BARBOTTE, Maud CARPENTIER, Catherine RENAUD, Alban ZIEGLER, Catherine LEJEUNE, Anne-Sophie JANNOT, Marie-Laure HUMBERT-ASENSIO, Paul ROLLIER, Sylvie ODENT, Stéphane BEZIEAU, Laurent PASQUIER, Frédéric HUET, Laurence FAIVRE (DIJON)
16:15 - 17:15 #49271 - P282 PFMG2025 - Intégrer la médecine génomique dans le système de santé national en France.
P282 PFMG2025 - Intégrer la médecine génomique dans le système de santé national en France.

L'intégration de la médecine génomique dans les systèmes de santé est un défi en matière de politique de santé, qui nécessite de transférer en permanence les avancées scientifiques vers le diagnostic et de garantir un accès égalitaire aux patients. La France a été l'un des premiers pays à intégrer le séquençage génomique dans la pratique clinique à l'échelle nationale, avec l'ambition de poser des diagnostics plus précis et prescrire des traitements personnalisés. Depuis 2016, le gouvernement français a investi environ 300 millions d'euros dans le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025), qui s'est jusqu'à présent concentré sur les maladies rares (MR), les prédispositions génétiques au cancer (PGC) et les cancers. En lien avec la Haute Autorité de Santé (HAS), 77 pré-indications (68 pour les MR/PGC et 9 pour les cancers) ont été sélectionnées et mises en place depuis 2019. Des recommandations nationales ont été élaborées afin de garantir des prescriptions optimales et d’homogénéiser les pratiques médicales à l’échelle nationale. Pour chaque pré-indication, un arbre décisionnel a été conçu en lien avec les filières de santé maladies rares et les sociétés savantes dans le domaine des cancers, définissant les critères d'éligibilité au séquençage du génomes, ainsi que les tests préliminaires requis. Au 31 décembre 2024, les LBM-FMG (AURAGEN et SeqOIA) avaient reçu un total de 29 779 prescriptions pour des patients atteints de MR/PGC, avec 21 700 résultats renvoyés aux prescripteurs, et 6 235 prescriptions pour des patients atteints de cancers, avec 5 833 résultats renvoyés aux prescripteurs. Pour les MR/PGC, le taux d'exhaustivité était de 72,3 % (délai de rendu de résultat médian : 181 jours, rendement diagnostique : 31,2 %). Le PFMG2025 a également été conçu pour assurer une continuité entre la recherche et le diagnostic, dans le but de partager les données génomiques tant au niveau national qu'international. L'utilisation secondaire des données du PFMG2025 à des fins de recherche est l'un des principaux objectifs de l'infrastructure nationale de stockage sécurisé et de calcul intensif des données (Collecteur Analyseur de Données – CAD). De plus, la France participe à l'initiative européenne « 1+ Million Genomes », qui vise à partager les données génomiques à l'échelle européenne. Nous présenterons les résultats des 5 premières années du PFMG2025 dans la pratique clinique, les principales actions mises en place pour y parvenir et les défis à venir.
Contributeurs PFMG2025 (Paris)
16:15 - 17:15 #49650 - P286 Utilité du séquençage haut débit pour l’évaluation des taux d’hétéroplasmie de l’ADN mitochondrial.
P286 Utilité du séquençage haut débit pour l’évaluation des taux d’hétéroplasmie de l’ADN mitochondrial.

Les maladies causées par des mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont cliniquement très hétérogènes. Cette variabilité s’explique en partie par la variation du taux d’hétéroplasmie (proportion d’ADNmt mutant par rapport à l’ADNmt sauvage) qui varie selon les tissus et au cours de la vie. Une quantification précise de ce taux est donc essentielle, tant pour le diagnostic de ces maladies que pour des protocoles de recherche. De plus, avec l’essor du séquençage de nouvelle génération (NGS), la détection fortuite de variants pathogènes de l’ADNmt est en augmentation. Or, la présence de séquences mitochondriales insérées dans le génome nucléaire (NUMTs) peut être à l’origine de faux positifs. Par conséquent, des guidelines clairs en cas d’identification de mutation de l’ADNmt par une technique NGS doivent être édités. Dans cette étude, nous avons évalué la concordance des taux d’hétéroplasmie mesurés par NGS avec ceux obtenus par PCR semi-quantitative suivie d’une digestion enzymatique (PCRdig), une méthode de référence offrant une spécificité et une sensibilité élevées pour des variants connus de l’ADNmt. Nous avons comparé les taux d’hétéroplasmie de 40 échantillons obtenus par NGS avec ceux obtenus par PCR digestion pour les variants pathogènes suivants: m.3243A>G, m.3946G>A, m.8344A>G, m.10197T>C, m.11435A>T, m.12706T>C, m.13513G>A, m.14459G>A et m.14487T>C. Les données NGS ont été obtenues via un protocole de ‘séquençage profond’, les profondeurs étant comprises entre 300 et 19 000 lectures (moyenne:11 000) au niveau du site variant. Nos données montrent une forte corrélation entre les taux d’hétéroplasmie obtenus par les 2 techniques (R² = 0,98, p < 0,001). Parmi les 40 échantillons, 33 (82,5 %) présentaient une différence inférieure à 4 % entre les deux méthodes, proche du taux d’erreur de la technique. Les 7 échantillons restants montraient des différences de 5 à 10 %. Dans ces cas, 5/7 des échantillons avaient plus de 3000 lectures au locus concerné. Nos résultats confirment l’utilité potentielle du NGS pour la détection des variants de l’ADNmt, à l’origine d’une quantification précise des taux d’hétéroplasmie, à condition de disposer d’un ADN de bonne qualité, d’une profondeur de séquençage suffisante et de pipelines rigoureusement validés. À mesure que le NGS devient de plus en plus courant en génomique clinique, l’établissement de protocoles de validation robustes et de lignes directrices d’interprétation sont nécessaires pour garantir la fiabilité des résultats dans l’étude et le diagnostic des maladies liées à des mutations de l’ADN mitochondrial.
Paula RUBENS (Paris), Brian SPERELAKIS BEEDHAM, Nadine GIGAREL, Zahra ASSOULINE, Isabelle LEMIÉRE, Maryse MAGEN, Sophie MONNOT, Giulia BARCIA, Julie STEFFANN
16:15 - 17:15 #49096 - P290 Génome Réunion : un référentiel pour une médecine de précision équitable.
P290 Génome Réunion : un référentiel pour une médecine de précision équitable.

Introduction La population réunionnaise résulte de vagues migratoires successives (Afrique, Madagascar, Europe, Inde, Asie) et d’un isolement insulaire. Cette diversité et l’endogamie partielle ont façonné une architecture génétique unique. Cependant, les génomes de référence et bases internationales (1000 Genomes, gnomAD) demeurent dominés par des données d’ascendance européenne. Peu représentatives localement, ces ressources compliquent le classement des variants et leur interprétation. À l’ère de la donnée et de l’intelligence artificielle, ces biais sont amplifiés : les bases génomiques sont centrales en recherche, de la pharmacogénétique à la conception thérapeutique. Plusieurs études ont montré que l’absence de diversité entraîne une mauvaise estimation de la distribution des variants, exposant certaines populations à des erreurs de classification et à des traitements inadaptés. Ces limites, déjà documentées ailleurs, ont conduit plusieurs pays à initier des programmes nationaux de séquençage (H3Africa, GenomeAsia 100K). Objectif Établir un panel de référence de génomes représentatif de la population réunionnaise, pour améliorer la précision diagnostique et la pertinence thérapeutique, et garantir plus d’équité en santé. Méthodologie Les échantillons seront collectés auprès de volontaires via l’Établissement Français du Sang, dont les tournées couvrent l’ensemble du territoire réunionnais, y compris des zones reculées comme les cirques de Salazie et Cilaos. L’ADN sera extrait au laboratoire de génétique du CHU de La Réunion. Un génotypage iScan® (Illumina) permettra de caractériser la structure génétique (PCA, admixture) et de filtrer les apparentés afin de constituer un panel d’échantillons restreint mais représentatif. Ces échantillons seront soumis à un séquençage du génome en partenariat avec le consortium POPGEN. Les données issues de ce séquençage alimenteront une base locale. Résultats attendus Ces données devraient permettre d’ajuster les fréquences des polymorphismes communs, de mettre en évidence d’éventuels variants rares ou spécifiques à l’île, d’identifier des segments d’autozygotie (ROH) et de dresser une cartographie de la diversité génétique réunionnaise. Discussion Les retombées concernent la pratique clinique, avec des diagnostics plus fiables grâce à une meilleure classification des variants. Elles incluent aussi la conception thérapeutique et la pharmacogénétique, en réduisant les erreurs liées à des données de référence non adaptées. Les données produites enrichiront les bases internationales et renforceront la représentativité réunionnaise dans les projets collaboratifs. Enfin, ce projet positionnera La Réunion comme centre de référence génomique pour l’océan Indien, au service de la recherche en santé et épidémiologie. Conclusion La mise en place de ce panel de référence de génomes est une étape essentielle pour fiabiliser les diagnostics et rétablir l’équité dans l’accès aux bénéfices de la médecine de précision.
Patrick MUNIER (Saint-Denis), Susie GUILLY, Christine PAYET, Fanny FERROUL, Cécile CHABERT, Guillaume MACCIO, Godelieve MOREL, Pauline MARZIN, Jean-Luc ALESSANDRI, Emmanuelle GENIN, Bérénice ROY-DORAY, Thomas HUBY
16:15 - 17:15 #49472 - P294 Apport du génome dans le cadre du Plan France Médecine Génomique pour la filière de santé maladies autoimmunes et autoinflammatoires rares (FAI2R) : Retour d’expérience des laboratoires Auragen et SeqOIA.
P294 Apport du génome dans le cadre du Plan France Médecine Génomique pour la filière de santé maladies autoimmunes et autoinflammatoires rares (FAI2R) : Retour d’expérience des laboratoires Auragen et SeqOIA.

La filière des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares (FAI²R) est porteuse de l’une des premières pré-indications validées dans le cadre du Plan France Médecine Génomique. Ces pathologies présentent une forte hétérogénéité clinique et incluent à la fois des formes monogéniques et multifactorielles. Les explorations génétiques reposent actuellement principalement sur des panels de gènes ou des exomes, avec un rendement diagnostique estimé autour de 10–15 %. Nous avons repris l’ensemble des résultats rendus depuis le début du PFMG afin d’analyser les rendements diagnostiques et d’évaluer la pertinence de ces examens en fonction du contexte clinique. Nous avons repris l’ensemble des données d’inclusion et des résultats rendus pour les analyses de génomes complétées entre début 2020 et août 2025 par les laboratoires Auragen et SeqOIA. Une analyse rétrospective des données cliniques disponibles sur Hygen et Spice ainsi qu’une analyse des résultats moléculaires ont été réalisées. En août 2025, 203 dossiers avaient été rendus aux prescripteurs par les deux laboratoires. Sur Auragen, l’âge moyen de début des symptômes était de 7 ans (SD :7.5). Dans 67% des cas, il s’agissait de formes sporadiques, analysées le plus souvent en trio, avec un âge moyen de 17 ans pour le cas index au moment de l’inclusion. Des explorations génétiques antérieures comportaient principalement un panel isolé (58%) ou un exome (26%). Pour 6% des patients, plus de deux tests de génétique moléculaire avaient été réalisés (plusieurs panels ou panel et exome). Au total, 12,3% des dossiers (n=25) ont été rendus conclusifs avec l’identification d’un variant de classe 4/5 expliquant le phénotype immunologique. Parmi ces 25 dossiers, 4 impliquaient le gène IKBKG dans le cadre d’un syndrome NDAS. Des variants de classe 3 ont été identifiés dans 6,4% des dossiers. Des variants d’intérêt recherche ont été identifiés et communiqués au prescripteur dans 12 cas (6%). Par ailleurs, au moins 20 dossiers, soit près de 10% de l’ensemble des dossiers analysés, ont fait l’objet ou font encore l’objet d’études fonctionnelles (ARN, tests cellulaires ou investigations de recherche plus complexes). Les rendements diagnostics sont identiques sur les deux laboratoires, avec 12% de dossiers conclusifs. Le séquençage du génome apporte une réelle plus-value dans les maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares, y compris en seconde intention. Ce pourcentage est probablement sous-estimé comme le souligne les 12% de dossiers pour lesquels un variant de classe 3 ou un gène de signification incertaine ont été identifiés. La nécessité fréquente d’effectuer des explorations fonctionnelles pour interpréter les variants illustre l’importance des RCP nationales d’amont, d’une articulation étroite entre laboratoires de génétique et laboratoires d’immunologie, et souligne l’importance du développement des tests fonctionnels notamment au sein des laboratoires de génétique ou d’immunologie de routine.
Maud TUSSEAU, Martin BROLY (Montpellier), Isabelle JERU, Brigitte BADER-MEUNIER, Thomas BARBA, Clémence DAVID, Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Véronique HENTGEN, Yvan JAMILLOUX, Isabelle KONE-PAUT, Isabelle MELKI, Frédéric RIEUX-LAUCAT, Marie-Elise TRUCHETET, Consortium AURAGEN, Muriel HERASSE, Eric HACHULLA, Alexandre BELOT, Laurence CUISSET, Guilaine BOURSIER
16:15 - 17:15 #49805 - P298 Un effet fondateur dans une nouvelle maladie héréditaire des petites artères cérébrales révélé par l’analyse de segments identiques par descendance (IBD).
P298 Un effet fondateur dans une nouvelle maladie héréditaire des petites artères cérébrales révélé par l’analyse de segments identiques par descendance (IBD).

Contexte : Une nouvelle maladie héréditaire des petites artères cérébrales, liée à l’insertion d’un élément génétique mobile de type Alu dans la région 3’UTR du gène COL4A1, a récemment été identifiée par notre équipe. Parmi les dix familles porteuses de cette mutation, huit étaient originaires de Bretagne, suggérant l’existence d’un ancêtre commun et la survenue d’un effet fondateur. Méthodes : Les cas index de ces dix familles ont été génotypés à l’aide de puces SNP à haute densité. Des algorithmes bio-informatiques ont permis d’identifier les segments chromosomiques identiques par descendance (IBD) partagés entre différentes familles. Résultats : Deux familles se sont révélées apparentées au 5ᵉ degré. Surtout, tous les cas index partageaient un haplotype IBD commun autour du locus COL4A1 en 13q34, établissant que la mutation dérivait bien d’un ancêtre unique. L’analyse de la taille du fragment ancestral a permis d’estimer la naissance de l’ancêtre commun le plus récent vers 1735 (IC 95 % : 1600–1820). L’étude des marqueurs différenciés entre populations suggérait par ailleurs une origine européenne de ce chromosome ancestral. Conclusion : Cette étude démontre que cette nouvelle forme de maladie héréditaire des petites artères cérébrales résulte bien d’un effet fondateur, avec des implications cliniques et épidémiologiques majeures. La mutation est probablement plus fréquente dans les régions ayant des liens migratoires récents avec la Bretagne, notamment les Îles Britanniques et l’Amérique du Nord. À notre connaissance, il s’agit du premier exemple documenté d’un effet fondateur impliqué dans une maladie héréditaire des petites artères cérébrales. (Maillard et al., Stroke, 2025)
Arnaud MAILLARD (Paris), Eva PIPIRAS, Thibault COSTE, Chaker ALOUI, Audrey DELAFORGE, Valérie JOBIC, Philippe JARNOUX, Elisabeth TOURNIER LASSERVE
16:15 - 17:15 #49954 - P302 Contribution des sous-populations cellulaires du muscle squelettique à la physiopathologie de la dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD).
P302 Contribution des sous-populations cellulaires du muscle squelettique à la physiopathologie de la dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD).

Les muscles squelettiques assurent la posture, la force et le mouvement. Ces fonctions sont altérées dans la dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD), maladie héréditaire autosomique dominante caractérisée par une faiblesse asymétrique et progressive des muscles du visage, des ceintures scapulaires et pelviennes. Dans les années 1990, elle est liée au locus 4q35 et à la contraction du macrosatellite D4Z4 conduisant à l’activation aberrante de DUX4. Ce macrosatellite n’est présent que chez les primates ce qui limite l’étude de la physiopathologie et le développement thérapeutique pour la troisième maladie neuromusculaire héréditaire. Pour dépasser ces limites, nous avons développé un modèle in vitro à partir de cellules souches pluripotentes induites humaines (hiPSC) différenciées en fibres musculaires innervées par des motoneurones (MN). Il permet d’explorer la contribution des MN et des cellules stromales dont les progéniteurs fibro-adipogéniques (FAP). Les MN sont essentiels à la maturation et la fonction contractile tandis que les FAP régulent la matrice extracellulaire et la régénération musculaire, dont la dérégulation favorise fibrose et infiltration graisseuse dans la FSHD. L’étude du profil cellulaire au cours de la différenciation met en évidence une prédominance de cellules musculaires et neuronales (CD56+). Entre J8 et J17, émerge une population transitoire (CD56+/CD73+/CD90+/CD201+) au profil mixte stromal/myogénique, absente à J30 et potentiellement impliquée dans la régulation du microenvironnement musculaire ou le soutien de la différenciation. D’autre part, l’analyse transcriptomique révèle une dérégulation marquée, distincte entre FSHD1 et FSHD2, mais convergeant dans le temps. La FSHD2 présente un nombre plus élevé de gènes dérégulés. À J8, 35 gènes sont communs entre les deux formes, un chevauchement qui s’accentue à J17 (183 gènes) et se maintient à J30 (162 gènes), définissant une signature transcriptomique commune incluant des cibles de DUX4 et des gènes liés aux voies musculaires et neuronales. Également, deux approches sont testées pour modéliser les mécanismes de fibrose et de remplacement du tissu musculaire en tissu adipeux. Une stimulation pro-fibrogénique (TGFβ1, J8-J17) qui induit un phénotype fibro-mésenchymateux associé à une surexpression de FN1, COL1, α-SMA et une baisse d’ACTA1. Une stimulation pro-adipogénique (cocktail adipogénique, J8-J33) qui favorise l’activation de PPARG, ADIPOQ, FABP4 ainsi qu’une accumulation lipidique, Oil Red O, dans les cellules FSHD. Enfin, l’étude de l’activité électrophysiologique, réalisée exclusivement sur des motoneurones, montre une activité spontanée accrue dans la FSHD1, révélant une excitabilité anormale et/ou une maturation fonctionnelle altérée. En intégrant analyses cellulaires, transcriptomiques et fonctionnelles, ces modélisations offrent de nouvelles perspectives d’exploration des mécanismes physiopathologiques et ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Loeva MORIN (Marseille), Pierre PERRIN, Bastien FERRO, Flavia GIACALONE, Nathalie EUDES, Natacha BROUCQSAULT, Frédérique MAGDINIER
16:15 - 17:15 #49444 - P306 Métiers de la génétique : une série vidéo pour mieux comprendre, valoriser et attirer des vocations.
P306 Métiers de la génétique : une série vidéo pour mieux comprendre, valoriser et attirer des vocations.

En 2024, les généticiens du réseau d’excellence en génétique et génomique du Grand-Ouest GEM EXCELL ont conduit un projet original de valorisation des métiers de la génétique humaine et médicale à travers une série de vidéos dédiées. Ce projet répond à plusieurs objectifs : mieux faire connaître ces métiers, en expliquer les missions auprès d’un large public, et corriger certaines représentations erronées encore fréquentes, y compris parmi les professionnels de santé. Il s’agit également de promouvoir la filière génétique pour susciter des vocations et valoriser l’expertise portée par les Centres Hospitaliers Universitaires. Dans un contexte où la génétique occupe une place de plus en plus centrale dans le diagnostic, la prévention et le traitement de nombreuses pathologies, il était important de donner de la visibilité aux acteurs qui œuvrent au quotidien dans ce secteur. Ainsi, dix vidéos ont été réalisées, chacune centrée sur un métier spécifique : généticien clinicien, conseiller en génétique, interne en génétique, technicien de laboratoire, ingénieur en biologie, bioinformaticien, cytogénéticien, biologiste moléculaire, fœtopathologiste et chercheur. Chaque portrait est décliné en deux formats : une version court face caméra (1 à 1’30 min), dynamique et adaptée aux réseaux sociaux, afin d’éveiller la curiosité ; et une version plus longue, en plan-séquence (3 à 4 min), permettant une immersion dans le quotidien du professionnel. Ces films s’adressent à un large éventail de publics : le grand public, dans une optique de vulgarisation ; les lycéens et les étudiants en médecine, pour les accompagner dans leur orientation professionnelle ; ainsi que les professionnels de santé non spécialisés en génétique, pour favoriser une meilleure compréhension interdisciplinaire. Ils ont également vocation à être utilisés dans un cadre plus institutionnel, au niveau national, pour des actions de communication, d’information ou de formation. En donnant à voir les visages, les parcours et les compétences des acteurs de la génétique, ce projet contribue à rendre la spécialité plus lisible, plus attractive et mieux reconnue. Les vidéos sont désormais disponibles sur le site internet du réseau GEM EXCELL (www.metiers-genetique.fr) et peuvent être librement diffusées et utilisées par tous les acteurs concernés. Financeurs : FHU GenOMedS, FSMR ANDDI-Rares, FFGH
Amandine CHARRETON (RENNES), Laurent PASQUIER, Laurence FAIVRE, Damien SANLAVILLE, Evan GOUY, Wilfrid CARRÉ, Claire EFFRAY, Romain GONFREVILLE-ROBERT, Anna LOKCHINE, Edith TERRENOIRE, Anne-Charlotte D’HARDIVILLIERS, Marie-Laure VUILLAUME WINTER, Mathilde BECMEUR-LEFEBVRE, Valérie DUPÉ, Stéphane BEZIEAU, Sandra MERCIER, Sylvie ODENT
16:15 - 17:15 #49775 - P310 SV-Génome : formation à l’interprétation des variants structuraux identifiés par séquençage de génome en constitutionnel.
P310 SV-Génome : formation à l’interprétation des variants structuraux identifiés par séquençage de génome en constitutionnel.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 a démocratisé le séquençage de génome dans le parcours diagnostique des maladies rares et en oncogénétique. Au-delà de l’uniformité de séquençage et de l’accès aux variations introniques, cette approche a permis la mise en évidence de variants de structure (déséquilibrés ou équilibrés) et à leurs mécanismes de survenue. Certains de ces variants n’étaient jusqu’alors accessibles que par cytogénétique conventionnelle, avec le caryotype notamment. L’apprentissage des mécanismes cytogénétiques, des modes de transmission chromosomique sont des spécificités du parcours des cytogénéticiens. De plus, les pipelines de génome traitent ensemble les variants « caryotypiques » et les variants de séquence de type « élément mobile » complexifiant la lecture des données. L’interprétation de ces variants est alors un défi qui peut motiver le recours à plusieurs experts pour un même patient. En complément du D.I U. de Cytogénétique Médicale organisée par l’Université de Paris-Cité et du DIU Européen de Cytogénétique par l’Université de Montpellier, destinés aux praticiens en formation (interne, Dr Junior, AHU..), l’ACLF et le réseau AchroPuce ont mis en place une formation courte dédiée à cette problématique. L’expertise cytogénétique ne pouvant pas être acquise sur un format si court, cette formation se veut comme une sensibilisation et une initiation à l’interprétation du signal délivré par les pipelines dédiés à l’identification de variants de structure. La formation cible préférentiellement les praticiens déjà en exercice, impliqués dans les deux laboratoires du PFMG2025 : SeqOIA et Auragen. Après une partie théorique commune une large partie du temps de formation est dédiée à l’analyse de cas représentatifs sélectionnés rétrospectivement dans l’activité des laboratoires SeqOIA et Auragen, anonymisés et généreusement rendus accessibles aux apprenants. Une première session de formation a réuni 30 participants en janvier 2024. Sur 24 réponses au questionnaire de satisfaction, tous recommanderaient la formation à un collègue, 22/24 considèrent que la formation améliore leur interprétation de dossier, 21/24 se sentent désormais capables d’expliquer les profils « cytogénétiques » obtenus. Dans les verbatim, plusieurs participants signalent que cette formation ou un équivalent devrait être obligatoire pour l’habilitation à l’interprétation de génome. La note globale de satisfaction était de 4,71/5. Fort de ce succès une nouvelle session est organisée à Lyon avant les Assises, une troisième est programmée en 2026. Désormais sous l’égide de la FFGH la formation dispose du label Qualiopi. Les prochains enjeux sont de trouver un support permettant l’usage de données de génome hors de la structure des laboratoires SeqOIA et Auragen pour répondre aux demandes de formations de collègues de laboratoires privés ou étrangers et de réfléchir au format d’une formation de niveau 2 en traitant notamment les questions de séquençage long-read.
Nicolas CHATRON (Lyon), Jonathan LEVY, Anne-Claude TABET, Virginie BERNARD, Consortium AURAGEN, Pierre BLANC, Lilia EZZILI, Patrick NITSCHKE, Céline PEBREL-RICHARD, Virginie SAILLOUR, Veronique TARDY, Julien THEVENON, Valérie MALAN, Caroline SCHLUTH-BOLARD
16:15 - 17:15 #48948 - P314 Optimisation d’un pipeline d’analyse long-read PacBio HiFi pour l’identification et le phasage de variants sur génomes complets.
P314 Optimisation d’un pipeline d’analyse long-read PacBio HiFi pour l’identification et le phasage de variants sur génomes complets.

Le séquençage long-read de haute-fidélité (HiFi, Pacbio) apporte une meilleure résolution du génome humain en produisant des reads longs (15–20 kb en moyenne) et précis (QV > 30). Il permet de mieux analyser les régions génomiques répétées et de détecter des variants complexes, tels que les variants structuraux (SV) et les répétitions en tandem (Tandem repeat, TR), souvent manqués ou mal interprétés par les approches short-read. Le séquençage HiFi permet également de phaser les variants sur de larges régions. Cette avancée nous permet de nouvelles perspectives pour l’étude des maladies rares et la compréhension fine de loci génétiques impliqués dans les pathologies humaines. Afin d’exploiter pleinement ces nouvelles possibilités, nous avons travaillé sur l’optimisation du pipeline bio-informatique proposé initialement par PacBio dans le but de l’automatiser (Nextflow) et qu’il soit reproductible et adaptable à des analyses à grande échelle, notamment pour l’étude de génomes complets en trio ou l’exploration de loci de GWAS. Ce workflow intègre la détection conjointe de SNV/indels (DeepVariant/DeepTrio), des SV (Sawfish) et des TR (TRGT/TRGT-denovo) à partir de catalogues enrichis couvrant 4 166 701 millions de TR, ainsi qu’un phasage global de tous les variants (HiPhase) permettant de reconstituer en partie les haplotypes des individus. Son architecture inclut des scripts dédiés pour associer chaque TR à un haplotype, explorer les interactions entre différentes classes de variants et identifier les événements de novo par analyse des génomes en trio. Grâce à ces optimisations, nous avons amélioré le nombre total de variants phasés tout en éliminant des variants détectés par les autres logiciels mais mieux caractérisés par TRGT, réduisant ainsi les faux positifs. Sur 120 génomes séquencés à ce jour, nous obtenons en moyenne 3,08 millions de variants phasés par génome, dont 438 478 TR phasés. Cette optimisation s’accompagne également d’une amélioration de la continuité des blocs de phase, avec un Block NG50 moyen de 723 826. Ces résultats devraient nous permettre de détecter avec fiabilité la taille des TR, à les relier à des variants voisins et à fournir une interprétation plus complète des loci complexes. L’analyse en trio est en cours sur plusieurs génomes de maladies rares dans notre laboratoire et nous permettra d’exploiter l’information parentale pour identifier avec fiabilité des variants de novo et d’apporter une valeur ajoutée directe à l’interprétation clinique. En intégrant ces informations, notre pipeline d’analyse bio-informatique pourrait améliorer à la fois le rendement diagnostique et la qualité d’interprétation et offrir un cadre adaptable pour intégrer efficacement le séquençage long-read dans les analyses génétiques, ce qui ouvre la possibilité d’étudier de manière plus précise le rôle des SV et TR dans les maladies rares et complexes.
Grégoire BLAVIER (Rouen), Fatima-Zahra ABANI, Catherine SCHRAMM, Stéphane ROUSSEAU, Myriam VÉZAIN, Céline DERAMBURE, Françoise CHARBONNIER, Corentin LEVACHER, David WALLON, Aline ZAREA, Olivier QUENEZ, Gaël NICOLAS
16:15 - 17:15 #49049 - P318 Diagnostic génétique rapide de la lymphohistiocytose hémophagocytaire : une avancée pour la médecine génomique d'urgence au profit de la greffe.
P318 Diagnostic génétique rapide de la lymphohistiocytose hémophagocytaire : une avancée pour la médecine génomique d'urgence au profit de la greffe.

Introduction La lymphohistiocytose hémophagocytaire primitive (HLHp) est une maladie rare incompatible avec la vie sans allogreffe de cellules souches hématopoïétiques à réaliser en urgence. Le diagnostic génétique est une étape clé pour confirmer la forme primitive de la maladie, mais les délais actuels d’obtention des résultats, de l’ordre de 6 à 8 semaines, retardent la mise en place de son traitement ciblé. Le recours au séquençage de troisième génération (TGS) raccourcira considérablement ces délais, en fournissant un diagnostic génétique en 3 à 5 jours, permettant ainsi une prise en charge spécifique sans délai. Objectif Notre objectif était d'évaluer la faisabilité et la performance du TGS pour un diagnostic moléculaire ultra-rapide de la HLHp. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective de preuve de concept en collaboration avec le service de Pédiatrie du CHU La Timone (Marseille). Douze patients atteints de HLHp, dont le diagnostic moléculaire avait été préalablement établi par séquençage de nouvelle génération (NGS), ont été inclus. Le séquençage TGS a été réalisé à l’EFS PACA Corse par adaptive sampling sur un séquenceur PromethION de type P2Solo (Oxford Nanopore Technologies®) à partir d’ADN conservé. L’interprétation des variants a été effectuée par une équipe multidisciplinaire pilotée par l’équipe de génétique moléculaire du Biogénopôle de l’APHM (logiciel Candice, Genomnis®). Résultats Le processus complet, de la préparation des échantillons au rendu final, a été réalisé en moins d'une semaine. Spécifiquement, la préparation a pris une journée, le séquençage 17 heures en moyenne, l'obtention du fichier VCF moins de 24 heures, et l'interprétation des variants 10 minutes. Le TGS a confirmé les diagnostics moléculaires des 12 patients initialement établis par NGS. Au total, 14 variants pathogènes ou probablement pathogènes ont été identifiés, impliquant 9 gènes connus de la HLHp (CD27, LRBA, LYST, PRF1, SH2D1A, STAT1, STXBP2, UNC13D, XIAP). Fait marquant, un variant intronique profond, non détecté par le NGS conventionnel, a été identifié en première intention grâce au TGS, démontrant la capacité de cette technologie à détecter des variants complexes. Conclusion et perspectives Cette étude de preuve de concept montre que le séquençage de nouvelle génération permet d’obtenir un diagnostic de la HLHp à la fois fiable et ultra-rapide, en moins d’une semaine, réduisant ainsi de façon significative le délai d’accès à la greffe. Un PHRC national, réunissant 17 centres français, va prochainement être déployé afin d’évaluer, à plus grande échelle, les retombées organisationnelles et cliniques de cette approche. Ce projet intégrera dans une même analyse le génotypage HLA et celui des groupes sanguins érythrocytaires, permettant ainsi d’initier immédiatement la recherche d’un donneur de CSH compatible.
Pascal PEDINI (Marseille), Claire GOUDET, Nisem CHEROUAT, Emma RATEAU, Théo MARCHAL, Coralie FRASSATI, Christophe PICARD, Nadhir YOUSFI, Mélanie CORCUFF, Christophe BEROUD, Thomas ROBERT, Vincent BARLOGIS
16:15 - 17:15 #49094 - P322 Et si le diagnostic moléculaire du déficit en 21-hydroxylase devenait possible par NGS grâce à l’emploi d’une méthodologie wetlab et drylab adaptée ?
P322 Et si le diagnostic moléculaire du déficit en 21-hydroxylase devenait possible par NGS grâce à l’emploi d’une méthodologie wetlab et drylab adaptée ?

La forme classique de déficit en 21-hydroxylase (FC-D21), maladie autosomique récessive, se définit par un déficit en cortisol +/- aldostérone et un excès d’androgènes induisant une virilisation des organes génitaux externes (OGE) des individus 46,XX. Le diagnostic est confirmé par génotypage du gène CYP21A2 par séquençage Sanger et MLPA. Ces techniques restent le gold-standard de par l’existence d’une homologie structurale > 98% avec le pseudogène de CYP21A2, localisé dans une région avec une duplication segmentale d’environ 30 kb. Nous rapportons le cas d’une enfant 46,XX née en Algérie qui présentait une virilisation des OGE à la naissance et le bilan hormonal réalisé à J20 a posé le diagnostic de FC-D21 (17OH-Progesterone à 591 nmol/L). Le séquençage Sanger complet (exons, introns, région 5’ régulatrice et 3’UTR) de CYP21A2 chez la patiente, suivi du séquençage ciblé chez ses parents, ont permis de conclure qu’elle a hérité de ses deux parents d’un haplotype sévère portant les variants pathogènes NM_000500.6: c.515T>A p.(Ile172Asn) et c.841G>T p.(Val281Leu), génotype expliquant la FC-D21. En revanche, l’étude a fait suspecter une duplication de CYP21A2 chez la mère. Cette duplication a été confirmée par MLPA et un séquençage Sanger complet a identifié le variant pathogène sévère c.952C>T p.(Gln318*). Par déduction, grâce à l’analyse en trio et au phénotype de la mère (asymptomatique), celle-ci devrait être hétérozygote composite pour un haplotype pathogène portant une copie de CYP21A2 et les variants c.515T>A et c.841G>T et pour un haplotype non pathogène portant 2 copies de CYP21A2 dont l’une seulement avec le variant c.952C>T. Il est en revanche impossible de l’objectiver formellement avec nos techniques Sanger + MLPA actuelles. Les évolutions actuelles vers les techniques de séquençage long read (LRS) sont prometteuses pour l’étude de ces haplotypes complexes, permettant en une seule technique d’identifier les SNV et CNV et le phasage de ceux-ci. Un test de la mère en LRS (WGS sur PromethION) avec des reads de 20kb et une analyse informatique spécialisée dans l’étude des régions complexes du génome (outil Parakit) a confirmé la présence des 3 variants et des 3 copies du gène et a déterminé leur répartition sur les deux allèles, ce en une seule technique et sans nécessiter de déduction grâce à l’analyse en trio et au phénotype de la mère. En conclusion, l’utilisation du LRS et d’outils bio-informatiques adaptés permet non seulement de déterminer si les variants identifiés sont portés ou non par le même allèle et aussi d’identifier le nombre de copies de CYP21A2 portées par chaque allèle tout en déterminant la répartition des variants sur chacune des copies sans nécessité d’étude familiale. Cette avancée est essentielle pour éviter des erreurs diagnostiques dans le cadre d’haplotypes complexes afin de garantir la meilleure prise en charge des patients et le meilleur conseil génétique possible, notamment pour un diagnostic prénatal futur.
Jordan TEOLI (Lyon), Asmahane LADJOUZE, Delphine MALLET, Florence ROUCHER-BOULEZ, Diane GANDIN, Quentin TESTARD, Ouessila ABBAS, Jean MONLONG, Rita MENASSA
16:15 - 17:15 #49267 - P326 L'identification d'une épisignature pour le syndrome de Snijders-Blok-Campeau lié au gène CHD3 révèle l'hétérogénéité de l'épisignature du syndrome CHARGE : vers une meilleure caractérisation des chromatinopathies.
P326 L'identification d'une épisignature pour le syndrome de Snijders-Blok-Campeau lié au gène CHD3 révèle l'hétérogénéité de l'épisignature du syndrome CHARGE : vers une meilleure caractérisation des chromatinopathies.

Les récents progrès dans les technologies de séquençage ont considérablement amélioré le rendement diagnostic des patients. Cependant, pour un nombre important de patients, les variants pathogènes causaux ne sont pas identifiés en raison d'une compréhension limitée de certains variants, des séquences régulatrices mal cartographiées ou des défis liés au séquençage, tels que les réarrangements complexes. L'étude du paysage épigénétique, ou épigénome, est devenue essentielle pour améliorer le diagnostic des patients. Les maladies causées par des variants pathogènes dans les régulateurs épigénétiques (ou chromatinopathies), souvent associées à des anomalies de croissance, une déficience intellectuelle et une dysmorphie faciale, sont des modèles pour l'étude pionnière des épisignatures. Parmi celles-ci, le syndrome de Snijders Blok-Campeau (ORPHA : 599082), causé par des variants pathogènes dans le gène CHD3, reste encore peu exploré. Une cohorte européenne de 22 patients présentant les traits typiques du syndrome de Snijders Blok-Campeau et porteurs de variants pathogènes/probablement pathogènes du gène CHD3 a été analysée à l'aide de la puce Illumina EPIC, ce qui a permis d'identifier 139 positions différemment méthylées distinguant les patients des 79 témoins sains appariés. Ces régions peuvent servir d'outil diagnostic pour les cas complexes ou les variants de signification incertaine et aident à mettre au jour les voies dérégulées liées à ce syndrome. Trois patients porteurs de variants pathogènes/probablement pathogènes mais présentant un tableau clinique atypique, ainsi que 5 patients présentant des variants de signification incertaine, ont été analysés dans le cadre du test. La comparaison des méthylomes de patients porteurs de variants pathogènes dans les gènes CHD3, CHD7 (syndrome de CHARGE, ORPHA : 138) ou CHD8 (trouble du développement intellectuel avec autisme et macrocéphalie, ORPHA : 642675) nous a permis d'identifier des sous-groupes distincts présentant des profils de méthylation uniques. Cette nouvelle épisignature robuste de méthylation de l'ADN liée au gène CHD3 aide à reclasser les variants et à identifier les cas atypiques. Nos résultats permettent une nouvelle progression dans le domaine des signatures épigénétiques des maladies rares. Enfin, nous avons ouvert de nouvelles méthodes d’analyse pour approfondir les recherches sur les sous-types définis par les tests de méthylome, ici dans le contexte des chromatopathies, ce qui permet d’affiner le spectre phénotypique et aide à améliorer le diagnostic des patients.
Amandine SANTINI, Angelo TOGNON, Anne-Claire RICHARD, Guillaume VELASCO, Gilles PHAN, Pauline MARZIN, Fabien MAURY, Angele MAY, Caroline MICHOT, Adela CHIRITA-EMANDI, Jorge M. SARAIVA, Maria Juliana BALLESTA-MARTINEZ, Stanislas LYONNET, Ivona SANSOVIĆ, Tahsin Stefan BARAKAT, Perrine BRUNELLE, Jamal GHOUMID, Xavier LE GUILLOU, Pauline LE TANNO, Marjolaine WILLEMS, Martin ZENKER, Ina SCHANZE, Stéphanie MOORTGAT, Bertrand ISIDOR, Paul ROLLIER, Anne-Marie GUERROT, Nicolas CHATRON, Florence DEMURGER, Alice GOLDENBERG, Julian DELANNE, Laurence FAIVRE, François LECOQUIERRE, Gaël NICOLAS, Aurélie COUSSEMENT, Yvan HERENGER, Matthieu DEFRANCE, Valérie CORMIER-DAIRE, Camille CHARBONNIER, Maud DE DIEULEVEULT (Paris)
16:15 - 17:15 #49350 - P330 Pipeline évolutif et trio-aware pour la détection de variants par séquençage longue lecture dans les troubles neurodéveloppementaux non résolus.
P330 Pipeline évolutif et trio-aware pour la détection de variants par séquençage longue lecture dans les troubles neurodéveloppementaux non résolus.

Le séquençage du génome à lectures courtes a profondément transformé le diagnostic génétique, mais de nombreux cas de troubles neurodéveloppementaux (TND) restent non diagnostiqués. Les approches classiques à lecture courte peuvent manquer plus de 60 à 70 % des variants pathogènes, limitant le rendement diagnostique. Le séquençage lectures longues (SLL) a démontré un gain additionnel de 7 à 17 % dans les maladies rares non résolues, en permettant la détection de variants structuraux, de régions répétées, de mosaïcisme et le phasage des variants, mais son adoption reste freinée par les taux d’erreur et le manque de standards reproductibles. Nous avons développé un pipeline rapide, reproductible et trio-aware, intégrant les lectures longues Oxford Nanopore corrigées par Illumina via Ratatosk pour garantir une précision au niveau des bases. L’alignement est effectué avec minimap2 accéléré par GPU et l’appel de variants structuraux avec Sniffles2. Le module personnalisé trio_sv_annot classe systématiquement les variants structuraux en de novo, hérités, mosaïques ou hémizygotes, permettant une interprétation familiale directe et soutenant la décision clinique dans les trios de TND. L’annotation fonctionnelle via AnnotSV relie les variants au dosage génique, au contexte de régulation et au score ACMG. Parallèlement, les variants ponctuels issus des lectures courtes sont traités avec Parabricks HaplotypeCaller et annotés avec ANNOVAR, permettant un filtrage hiérarchisé des variations cliniquement pertinentes. Le pipeline est entièrement containerisé avec Singularity, garantissant scalabilité et reproductibilité sur des systèmes HPC. Appliqué à 40 trios non résolus, chaque famille a été analysée en moins de deux jours. En moyenne, environ 700 variants structuraux cliniquement pertinents par génome ont été identifiés, dont la majorité étaient indétectables par séquençage à lecture courte. Parmi eux, 1,5 % étaient dé novo et 1,7 % mosaïques ou hémizygotes à forte pertinence clinique. Par exemple, une translocation hémizygote SLC6A8 (chrX:153 691 542 → chrM:5323), responsable du déficit en créatine cérébrale, a été détectée, invisible avec des lectures courtes. De plus, la cartographie optique Bionano a révélé une délétion d’environ 122 kb sur le chrX (48,0–48,2 Mb) englobant ZNF630 et SPACA5, non détectée par plusieurs logiciels (Sniffles2, CuteSV2, GRIDSS, SVIM), soulignant l’intérêt des technologies complémentaires pour la détection complète des variants. Ce pipeline démontre que le SLL, combiné à une correction hybride, à l’annotation trio-aware et soutenu par la cartographie optique, peut être appliqué efficacement à grande échelle dans la génomique des maladies rares. En révélant des variants cliniquement exploitables invisibles aux pipelines classiques, notre approche améliore le rendement diagnostique et facilite l’intégration du SLL dans le diagnostic génétique de routine des TND.
Edris SHARIFRAHMANI (Dijon), Simon VERDEZ, Julien PACCAUD, Théo SERRALTA, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO, Yannis DUFFOURD
16:15 - 17:15 #49418 - P334 BANCCO+ : Un Entrepôt de Données de Santé innovant au service des troubles du neurodéveloppement et des anomalies fœtales.
P334 BANCCO+ : Un Entrepôt de Données de Santé innovant au service des troubles du neurodéveloppement et des anomalies fœtales.

Les maladies rares, dont 80% ont une origine génétique, constituent un défi scientifique et médical majeur. Parmi elles, les troubles du neurodéveloppement (TND) sont souvent liés à des variations du nombre de copies (CNV), impliquées dans 10 à 15 % des cas. Depuis 2007, la France a constitué un patrimoine exceptionnel avec plus de 200 000 analyses chromosomiques sur puce à ADN (ACPA), réalisées principalement chez des patients présentant un TND. Pour valoriser cette ressource, le projet BANCCO, lancé il y a dix ans, a évolué en 2025 vers un entrepôt de données de santé (EDS) innovant : BANCCO+. Une plateforme unique alliant soin et recherche BANCCO+ représente un modèle inédit, en France et en Europe, conçu pour répondre aux enjeux des maladies rares, où soin et recherche se renforcent mutuellement. Ses missions s’organisent autour de deux axes principaux : 1. Améliorer la prise en charge clinique :  Faciliter l’interprétation des données génétiques grâce à des outils d’annotation performants.  Renforcer les collaborations entre professionnels et élaborer un catalogue national des CNV fœtaux associés à des malformations (en partenariat avec la Société de Fœtopathologie).  Optimiser l’analyse des CNV, notamment ceux issus du séquençage pangénomique. 2. Stimuler la recherche et la découverte :  Identifier de nouveaux gènes ou syndromes et affiner les corrélations génotype/phénotype.  Encourager les études collaboratives et déterminer la fréquence des CNV dans la population française.  Contribuer à une meilleure compréhension de l’organisation du génome humain. Sécurité et éthique : des standards exigeants BANCCO+ garantit la confidentialité et la sécurité des données en respectant les normes de la CNIL :  Trois bases de données chiffrées, chacune protégée par des clés distinctes.  Gestion des accès strictement contrôlée : profils utilisateurs différenciés, double authentification, et protocoles d’échange sécurisés.  Accès réservé aux projets validés par un comité scientifique et éthique (CSE), assurant une utilisation conforme aux exigences éthiques et réglementaires. Ouverture et collaboration internationale Dans une logique d’Open Science, BANCCO+ propose des données agrégées pour favoriser les collaborations internationales. Les outils d’analyse spécialisés, accessibles après évaluation par le CSE, permettent d’exploiter ce patrimoine génétique au service des patients, des cliniciens et des chercheurs. Une ambition nationale pour l’avenir Avec la fin de Cartagenia en septembre 2025, BANCCO+ s’impose comme une solution centrale pour les généticiens, notamment pour l’analyse des CNV. Son objectif : inclure 100 000 individus d’ici 2028 et s’intégrer au futur Collecteur et Analyseur de Données (CAD) national. En associant innovation technologique, rigueur éthique et collaborations, BANCCO+ ouvre la voie à une médecine personnalisée, où les données génétiques deviennent un moteur pour l’amélioration des soins et le progrès scientifique.
Mélanie CORCUFF, Estelle MENORET, Hanitriniaina RABEONY, Sihem SAADI-KHEDDOUCI, Marc BERARD, Delphine CORTIAL, Jean-François GUERIN, Sylvie JAILLARD, Valérie MALAN, Isabelle MARCHETTI-WATERNAUX, Jean MULLER, Amélie PITON, Thoueiba SAANDI, Christophe BEROUD (MARSEILLE), Frédéric BILAN, Damien SANLAVILLE
16:15 - 17:15 #49645 - P338 Projet GenTonic - Diagnostic moléculaire simultané des causes génétiques d’hypotonie néonatale par séquençage haut-débit long-read.
P338 Projet GenTonic - Diagnostic moléculaire simultané des causes génétiques d’hypotonie néonatale par séquençage haut-débit long-read.

Introduction : Trois maladies génétiques rares sont à l’origine d’hypotonie néonatale : l’amyotrophie spinale (SMA), la dystrophie myotonique de type 1 (DM1) et le syndrome de Prader-Willi (PWS). La SMA est majoritairement causée par une délétion homozygote du gène SMN1 et le nombre de copie du gène SMN2 est un facteur pronostique et thérapeutique important. La DM1 résulte d’une expansion de triplets dans le gène DMPK, la taille de l’expansion étant globalement corrélée à la précocité et à la sévérité des symptômes. Le PWS est lié à la perte de l’expression de l’allèle paternel de la région 15q11q13, détectée par une hyperméthylation de la région, avec plusieurs mécanismes possibles. Le diagnostic moléculaire étiologique de première ligne d’une hypotonie néonatale repose actuellement sur la réalisation en parallèle de trois examens, parfois réalisés dans des laboratoires différents, et pouvant nécessiter d’avoir recours à des techniques complémentaires indispensables à la prise en charge du patient et au conseil génétique. Matériels et méthodes : Nous avons évalué la faisabilité de réaliser simultanément le diagnostic moléculaire de ces trois pathologies par séquençage haut-débit long-read (SLR) sur PromethION 2 solo d’Oxford Nanopore Technologies. Nous avons analysé 12 échantillons de génotype connu pour l’une de ces trois pathologies. Le SLR a été réalisé à partir de 2 µg d’ADN fragmenté par patient, analysés uniquement sur les régions d’intérêt (taille d’environ 100 Mb) par adaptive sampling, en regroupant 3 individus par flowcell. Les variations de petites tailles (SNVs / InDels) ont été mises en évidence par deepvariant, les expansions par STRkit, Straglr et HMMSTR et les variations de structure par dysgu, cuteSV et Sniffles2. Résultats : Les fragments d’ADN obtenus étaient d’une taille d’environ 6 kb. La profondeur moyenne de séquençage par individu était de 20 X. Pour les individus atteints de SMA, nous avons été confrontés aux difficultés d’alignement spécifique entre SMN1 et SMN2. Malgré cela, nous avons été capables de mettre en évidence la délétion homozygote de SMN1 ainsi que des variations ponctuelles. La détection des délétions hétérozygotes de SMN1 nécessite encore des mises au point. Pour DM1, nous avons identifié des expansions d’une taille de 500 et 1100 répétitions CTG dans le gène DMPK. Concernant les individus porteurs d’un PWS, nous avons pu mettre en évidence l’hyperméthylation des îlots CpG dans la région soumise à empreinte pour tous les individus et une délétion d’une copie de la région concernée. Discussion : L’utilisation du SLR nous a permis de détecter les principales variations pathogènes des pathologies responsables d’hypotonie néonatale. Ces résultats prometteurs nous permettent d’envisager une étude prospective en collaboration avec les services de neuropédiatrie afin de confronter notre stratégie à la vie réelle. Ce projet a reçu le soutien de l’ANPGM par l’intermédiaire du prix Michel Goossens.
Aurélie GOURONC (STRASBOURG), Virginie HAUSHALTER, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Anthony LE BECHEC, Claire FEGER, Damien MAURER, Nadège CALMELS
16:15 - 17:15 #49859 - P342 Bioinfo@AURAGEN en amélioration continue : routine automatisée de soin accrédité, vers le soutien à la recherche clinique.
P342 Bioinfo@AURAGEN en amélioration continue : routine automatisée de soin accrédité, vers le soutien à la recherche clinique.

En 2018, le GCS AURAGEN a constitué une équipe bioinformatique dédiée au LBMMS AURAGEN dans la mise en place et le suivi d’analyses génomiques accrédité pour le diagnostic. Dans le domaine de la génomique constitutionnelle (maladies rares et oncogénétique), l’activité actuelle représente une production hebdomadaire moyenne de 120 prescriptions, soit environ 360 génomes analysés, avec pour exigence un maintien constant de la qualité des données remises à l’interprétation. Ce défi implique une adaptation continue aux évolutions technologiques, qu’il s’agisse de l’intégration de nouveaux séquenceurs ou du changement de méthodes de préparation de librairies, tout en garantissant la robustesse des pipelines bioinformatiques. Notre travail permet de présenter constamment plus de 99,7% des diagnostics rendus dans une interface de synthèse intégrative développée en interne, Aurapport. Une solution industrielle commercialisée par SeqOne présente les variations détectées et annotées par notre équipe, et permet de challenger notre priorisation automatique. Un travail est initié avec cette entreprise concernant la présentation de CNV et SV sur génomes entiers dans leur produit. Durant l’année 2025, nous avons continué d’améliorer nos process de traitement de la données sur différents plans : (1) la détection de variations :de l’ADN mitochondrial, mosaïques chromosomiques ; (2) l’annotation génomique de ces variations pour les UTR, la mise à jour des transcrits Gencode. D’ici la fin de l’année 2025, nous terminerons les quatre chantiers majeurs entamés : un outil de requête sur la totalité des variations nucléotidiques, une mise à jour complète de VEP pour aller vers une nouvelle amélioration de priorisation clinique, une refonte du tri et priorisation des CNV/SV et STR, l'utilisation de LLM aidant l'interprétation et la rédaction des compte rendus. Pour toutes ces améliorations, comme précédemment, une réanalyse systématique de chaque dossier sera réalisée. A ce jour, nous pouvons estimer que notre travail itératif a permis des réanalyses conduisant à plus de 300 compte rendus positifs, alors que négatifs initialement (majoritairement liés aux gènes RNUs). Pour l’année 2026, trois chantiers prioritaires sont identifiés : développer un système de réanalyse par comparaison aux analyses précédente, résolution de nouveaux challenges de variations complexes (pseudo-gènes, éléments mobiles), et renforcement du soutien aux projets de recherche clinique, notamment inspirés de l’expérience collective sur les RNUs. Après six années d’activité, les perspectives s’orientent, au-delà du maintien de la production de routine, vers un renforcement de la collaboration avec les cliniciens, biologistes et chercheurs, dans l’objectif de progresser sur la reclassification des variations de signification indéterminée, et de valoriser les résultats par des publications de fort impact, réalisées avec un esprit de collaboration national et international.
Virginie BERNARD (Grenoble), Quentin CHARRET, Clément LIONNET, Maelle MARTINET GERPHAGNON, Caroline MEGUERDITCHIAN, Valentin KLEIN, Cornelia MAHITASOA, Damien GENESTE, Anne-Sophie SERTIER, Christine VINCIGUERRA, Anthony FERRARI, Alain VIARI, Julien THEVENON, Consortium AURAGEN
16:15 - 17:15 #49925 - P346 Analyse comparative des outils bioinformatiques de détection de la méthylation 5mCpG par séquençage nanopore.
P346 Analyse comparative des outils bioinformatiques de détection de la méthylation 5mCpG par séquençage nanopore.

La détection précise de la 5-méthylcytosine (5mC) est essentielle pour comprendre la régulation épigénétique dans les cancers. Les technologies Oxford Nanopore (ONT) permettent une détection de la 5mC à résolution mononucléotidique sans conversion de l’ADN, mais les outils de détection de la méthylation présentent une grande variabilité en termes de précision, en particulier avec l’évolution des chimies de nanopores. Ici, nous avons comparé six outils : Nanopolish, DeepSignal, f5c, Dorado, et deux ensembles METEORE, sur des mélanges d’ADN bactérien avec des niveaux de méthylation connus. Nous avons ensuite évalué Dorado, f5c et Nanopolish sur quatre échantillons humains, incluant des tumeurs (R9.4.1 MinION) et du sang (R10.4.1 PromethION), en utilisant les puces Illumina EPIC comme référence de validation. Dorado, utilisé avec la chimie R10.4.1, a obtenu les meilleures performances, récupérant plus de 20 millions de CpG à l’échelle du génome à une couverture de 5× et montrant une forte concordance avec les profils issus des puces (corrélation de Pearson ≈ 0,94). f5c a montré une corrélation similaire mais a identifié moins de CpG en raison de filtres plus stricts. Nanopolish est resté fiable pour les données R9 mais n’était pas compatible avec les chimies plus récentes. Nos résultats identifient Dorado comme la solution la plus robuste pour l’analyse de la méthylation par ONT, offrant un profilage du méthylome à haute résolution et haut débit. Ces observations soutiennent l’intégration de Dorado dans les workflows épigénomiques et fournissent des recommandations pratiques aux chercheurs adoptant le séquençage de troisième génération pour l’analyse de la 5mC.
Djihad HADJADJ, Eric PASMANT, Antoine QUONIAM BARRÉ (Paris)
16:15 - 17:15 #49339 - P350 Implication de GINS2 dans le syndrome de Meier-Gorlin chez un second individu.
P350 Implication de GINS2 dans le syndrome de Meier-Gorlin chez un second individu.

Le syndrome de Meier-Gorlin (SMG) est caractérisé par un retard de croissance, une microcéphalie, un a/hypoplasie patellaire et une microtie bilatérale, parfois associés à d’autres malformations notamment une craniosténose. Le SMG, de transmission autosomique récessive dans la majorité des cas, est lié à des variants pathogènes dans des gènes codants pour les protéines du complexe de pré-réplication de l’ADN. Il existe des corrélations génotypes-phénotypes dans le SMG. Ainsi, la craniosténose est un signe fréquemment observé dans le SMG lié à des variants du gène CDC45 alors qu’il est absent dans le SMG lié à des gènes du complexe ORC. Un seul individu a été décrit avec un SMG lié à des variations bi-alléliques du gène GINS2. Nous décrivons ici un deuxième patient présent un SMG lié à GINS2, avec les données cliniques, génétiques et épigénétiques. Il s’agit d’une enfant de 3 ans issue d’un couple apparenté. Elle présentait un retard de croissance intra-utérin. Une craniosténose complexe (bi-coronale et bi-lambdoïde) a été diagnostiquée en prénatal et pris en charge chirurgicalement à 1 an. A 3ans, elle présentait un retard de croissance pour le poids et la taille à -3,5 déviation standard (DS) et une microcéphalie à –4 DS. L’examen clinique montrait une hypoplasie de l’étage moyen de la face, des yeux proéminents avec des fentes obliques en bas et en dehors. Les oreilles étaient petites, basses implantées en rotation postérieure avec un canal auditif externe atrétique. Les extrémités étaient courtes, et l’anus antéposé. Le développement psychomoteur était normal. Le bilan malformatif et sensoriel était normal. Les radiographies de squelette montraient des petites épiphyses fémorales supérieures, les rotules étaient non visualisables compte-tenu de l’âge. L’analyse par génome en trio sur la plateforme SeqOIA, a mis en évidence un variant homozygote, NM_016095.3: c.333C>G p.(Asp111Glu) dans le gène GINS2. Ce variant était absent des bases de données HGMD et Clinvar, il était rapporté dans la base de données de populations GnomADv4 avec une fréquence allélique très faible (0.0015%) et aucun homozygote. Les deux parents étaient hétérozygotes pour ce variant, aucune des 4 soeurs, asymptomatiques, n’étaient homozygotes pour ce variant. L’analyse de la méthylation de l’ADN à l’aide de puces EPIC (Illumina) de cette patiente a montré 20 positions sur le génome arborant des altérations de méthylations. Notamment, sept gènes présentent une hyperméthylation spécifique au niveau de leur promoteur (nommer les gènes?). Ce deuxième patient confirme l’implication de GINS2 dans le SMG avec retard de croissance pré et post natal, une microcéphalie et une microtie. Les deux patients présentent une craniosténose, un anus antéposé comme décrit dans le SMG lié à CDC45. Le développement psychomoteur est normal chez les 2 patients. D’autres patients sont nécessaires pour mieux décrire le phénotype du SMG lié à GINS2 et définir une épisignature spécifique.
Pauline MARZIN (La Réunion), Giovanna PATERNOSTER, Klervie LOISELET, Phillip HOFFMANN, Matthieu DEFRANCE, Valérie CORMIER-DAIRE, Collet CORINNE, Maud DE DIEULEVEULT
16:15 - 17:15 #49496 - P354 Repenser les variants pathogènes d'une oligodontie : étude d’une cohorte de patients atteints du centre de référence des maladies rares orales et dentaires de Marseille.
P354 Repenser les variants pathogènes d'une oligodontie : étude d’une cohorte de patients atteints du centre de référence des maladies rares orales et dentaires de Marseille.

L'oligodontie est une anomalie du développement caractérisée par l'absence d'au moins six dents, principalement d'origine génétique. Nous avons examiné les résultats des tests génétiques de 41 patients diagnostiqués par le Centre de référence des maladies rares orales et dentaires de Marseille, France, dans le but d’identifier des variants pathogènes responsables de l’oligodontie. Des tests en trio ont été effectués après consentement auprès des familles. Les analyses ont été conduites sur les données issues de NGS ciblé sur le panel exhaustif des maladies rares bucco-dentaires (GenoDENT, Strasbourg) [1]. Le gène WNT10A était le plus répandu parmi de 9 gènes impliqués et conduisait dans la majorité des cas à une oligodontie dite non syndromique. Les variants WNT10A étaient présents à l’état bi-allélique pour la plupart des patients : 10 patients homozygotes, 5 patients hétérozygotes composites, 3 patients porteur de variants dans d’autres gènes des voies canoniques WNT ou EDA. Les phénotypes des patients avec les variants WNT10A à l’état mono-allélique ne s’expliquent que partiellement par le diagnostic moléculaire. Les variants récurrents faux-sens p.Phe228Ile (4 cas index) et p.Arg163Trp (1 cas index), bien qu’appartenant aux classes 4 ou 5 (critères ACMG), n’expliquent pas à eux seuls la sévérité du phénotype (agénésie moy= 8 dents* [6-10] et la présence d’une microdontie observée dans 4 cas. L’allèle pathogène a été hérité dans tous les cas. Des agénésies dentaires de 4 à 7 dents ont été observées chez 3 parents porteurs hétérozygotes. Cependant, pour les 11 patients homozygotes p.Phe228Ile (agénésie moy=9,8 dents* [7-18]), l’anamnèse familiale contient la notion d’absence d’une dent seulement pour deux pères tandis que pour tous les autres parents porteurs d’un seul allèle pathogène (18 parents) il n’y a pas d'agénésie dentaire identifiée. Une pénétrance incomplète et une sévérité phénotypique variable ont bien été décrites pour le gène WNT10A [2, 3, 4]. La présence d’autres variations appartenant au gène WNT10A ou aux autres gènes responsables d’agénésie dentaire n’est pas confirmée pour ces patients dans le cadre d’analyse de panel élargi. Afin de mieux comprendre la sévérité phénotypique des patients hétérozygotes, nous suggérons de rechercher des nouveaux variants à l’aide de techniques avancées : séquençage de gène complet incluant les éléments régulateurs non codants [5], séquençage long read [6], la transcriptomique [7]. Ces techniques ont déjà permis d’approfondir la compréhension de la pénétrance incomplète et de la variabilité phénotypique dans d’autres maladies génétiques. Nous ne pouvons pas exclure que des variants dans d'autres gènes, non couverts par le panel, puissent prendre part à la sévérité des manifestations cliniques. L’exploration en détail des phénotypes intra et extra buccaux pour les cas index et les apparentés même asymptomatiques pourraient être contributifs. *Hors dents de sagesse
Olga O. GLAZUNOVA (MARSEILLE), Anastasia THIBON, Isabelle BLANCHET, Gaétan CARAVELLO, Marzena KAWCZYNSKI, Agnes BLOCH ZUPAN, Caroline SCHLUTH BOLARD, Corinne TARDIEU
16:15 - 17:15 #49739 - P358 SMAD7: un nouveau gène associé à une dysplasie osseuse sclérosante.
P358 SMAD7: un nouveau gène associé à une dysplasie osseuse sclérosante.

Contexte/Objectifs : Les dysplasies osseuses sclérosantes sont des ostéocondensations primaires regroupées au sein d'un ensemble hétérogène de maladies osseuses rares. Ces maladies sont causées par des variants pathogènes de différents gènes responsables d’une diminution de la résorption osseuse ou, au contraire, dans une augmentation de la formation osseuse. Les voies de signalisation Wnt et SMAD jouent un rôle central dans ces pathologies. En effet, leur activation excessive peuve induire une formation osseuse exagérée. Nous rapportons le cas d'une patiente présentant une hyperostose généralisée atypique. Le séquençage d'exomes en trio, combiné à des études fonctionnelles, a permis d'identifier l'étiologie génétique de cette nouvelle entité pathologique. Méthodes : différentes techniques ont été utilisées : séquençage de panel de gènes, CGH-array, séquençage de l’exome en trio. Les études fonctionnelles ont été réalisées à partir de cultures primaires de fibroblastes de la patiente et de témoins (Western-blot, RNAseq et RT-qPCR). Résultats : la patiente présentait une hyperostose facio-mandibulaire sévère et une sclérose diaphysaire des os longs. Les premiers signes sont apparus durant la petite enfance et un diagnostic de dysplasie crânio-diaphysaire (gène SOST) avait été évoqué (service de génétique médicale, CHU Necker). Les signes se sont aggravés jusqu’à l’adolescence (service de génétique médicale du CHU de Rouen). L’exome en trio a révélé deux variants faux-sens hétérozygotes composites dans le gène SMAD7, un inhibiteur des voies SMAD. À partir de cultures primaires de fibroblastes, nous avons constaté que l'expression transcriptionnelle et traductionnelle du gène SMAD7 était diminuée dans les cellules mutées par rapport aux cellules témoins. Les résultats de la technique de Western blot ont montré que les niveaux de SMAD2/3 et de p-SMAD3 étaient plus élevés dans les fibroblastes mutés que dans les cellules témoins après un traitement au TGF-β1. De plus, l'expression du gène ALPL (alcaline phosphatase) était augmentée dans les cellules mutées, associée à une expression réduite de RUNX2, SP7 et COL1A1. En outre, l'expression du RANKL était diminuée dans les cellules SMAD7 mutées, avec une expression de l'ostéoprotégérine légèrement augmentée. L'analyse du RNAseq a révélé une surexpression des gènes impliqués dans les voies de signalisation Wnt et PI3K-AKT. L’ensemble de ces résultats confirme la pathogénicité des variants SMAD7. Conclusion : nous rapportons ici le premier cas de maladie osseuse constitutionnelle liée au gène SMAD7. Cette pathologie se caractérise par une hyperostose facio-mandibulaire et une ostéosclérose diaphysaire des os longs. Les variants SMAD7 induisent une formation osseuse excessive, notamment pendant l'enfance et l'adolescence. Les études fonctionnelles menées ont confirmé le caractère pathogène de ces variants dans le cadre d'une nouvelle dysplasie osseuse sclérosante.
Anaïk PREVIDI (Paris), Alice GOLDENBERG, Thomas PINNA, Valérie CORMIER-DAIRE, Corinne COLLET
16:15 - 17:15 #49537 - P366 Séries des cas niçois d’albinisme oculo-cutané : intérêt d’une filière de soins ophtalmo-dermato-génétique.
P366 Séries des cas niçois d’albinisme oculo-cutané : intérêt d’une filière de soins ophtalmo-dermato-génétique.

ntroduction : L’albinisme oculo-cutané (AOC) est un groupe hétérogène de génodermatoses affectant principalement : yeux, peau et phanères, souvent à transmission autosomique récessive. Les formes syndromiques rares peuvent engager le pronostic vital. Plus de 20 gènes responsables ont été décrits. La mise en place de centres de référence clinique et biologique a facilité l’accès au diagnostic moléculaire. Matériel et méthodes : Étude rétrospective monocentrique descriptive des patients vus en consultation de dermato-génétique au CHU de Nice entre 2015 et 2025 pour AOC. Les données cliniques étaient recueillies sur une fiche standardisée. Résultats : 38 patients (sex ratio : 22 hommes/16 femmes, âge médian = 5 ans) avec un AOC, dont 4 fratries de 2. Le diagnostic avait été suspecté ou posé sur les signes ophtalmologiques (29 cas), dermatologiques (7 cas) et syndromique (2 cas). Tous avaient au minimum une photophobie et une hypopigmentation de la rétine. Sur le plan cutané, le phénotype classique d‘AOC sévère n’était présent que chez la moitié des patients, dans les autres cas on notait simplement un phototype clair, souvent une simple dilution pigmentaire. Cinq patients avaient des signes associés : hématomes (3), troubles neuropsychiatriques (2) faisant évoquer un cadre syndromique. Une analyse moléculaire était proposée à tous les patients. Deux adultes et 3 parents d’enfant atteint ont refusé. Parmi les 34 patients restants, le gène causal a été identifié dans 23 cas : 11 TYR (OCA1), devant 4 OCA2 et 1 patient avec des variants de TYRP1 (OCA3), SLC45A2 (OCA4), SCL24A5 (OCA6) ou LRMDA (OCA7) respectivement. Une patiente adulte avait une hypoplasie fovéale en rapport avec une mutation dans SLC38A8. Un diagnostic d’albinisme syndromique a été posé chez 3 patients ; deux Hermansky Pudlak (types 2-8) et un Chediak Higashi. Un patient avec un tableau syndromique avait une analyse négative. Un patient avec un tableau clinique typique avait 2 variants hétérozygotes dans TYR et OCA2 respectivement. Pour 3 patients, l’analyse était en cours. Aucun diagnostic prénatal n’a été demandé pour les formes non syndromiques. Discussion : La structuration d’une filière pédiatrique ophtalmo-dermato-génétique a permis un recrutement progressif et important des patients. La collaboration avec le laboratoire de génétique référent a permis un taux d’élucidation élevé des bases moléculaires. L’intérêt d’un diagnostic génétique varie selon des profils. Il est majeur dans les formes syndromiques et pour le conseil génétique. Il est de moins d’aide dans les tableaux complexes avec un AOC atypique, pour lesquels il faudrait discuter d’une analyse par un génome dans le cadre du PFMG. Dans les formes plus frustres, il permet de distinguer un albinisme de diagnostic différentiel (FRMD7,PAX6,…). Enfin, il contribue à la connaissance scientifique des formes rares d’AOC.
Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI (Nice), Vincent MICHAUD, Ryad ADRAR, Eulalie LASSEAUX-ROBINE, Bérengère SCHNEIDER, Bruno FRANCOU, Benoit ARVEILER, Christine CHIAVERINI
16:15 - 17:15 #49305 - P370 Implication de LAMP3 dans une pneumopathie interstitielle diffuse de l’enfant en lien avec le surfactant.
P370 Implication de LAMP3 dans une pneumopathie interstitielle diffuse de l’enfant en lien avec le surfactant.

Introduction : Le gène LAMP3 code pour la protéine lysosomale membranaire 3. Il a récemment été suggéré que ce gène, exprimé au niveau pulmonaire dans les cellules alvéolaires de type II, pourrait contribuer au développement d’une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) liée au métabolisme du surfactant pulmonaire, sans cependant qu’aucune étude fonctionnelle n’ait été réalisée. Deux variants hétérozygotes ont été identifiés au laboratoire chez un enfant atteint de PID. L’objectif de cette étude était d’évaluer (i) la pathogénicité ces deux variants, ainsi que celle du variant rapporté dans la littérature (G288R), et (ii) l’implication de LAMP3 dans le métabolisme du surfactant pulmonaire. Méthodes : Les variants de LAMP3 ont été identifiés par séquençage d’exome. Les études ex vivo ont permis d’étudier l’expression des ARNm de LAMP3 à partir de cellules de brossage nasal et de tissu pulmonaire, ainsi que l’expression de la protéine par immunohistochimie sur biopsie pulmonaire. Après expression transitoire de dans la lignée A549, la localisation subcellulaire de ces protéines a été étudiée par immunofluorescence et leur expression par western blot. Enfin les interactions potentielles entre LAMP3 et les protéines du surfactant SP-B et SP-C ont été évaluées par co-immunoprécipitation (co-IP). Résultats : L’enfant, un garçon de 15 ans atteint de PID, était hétérozygote composite pour deux variants de LAMP3 : p.(Y302Qfs*2) et p.(T268M). Les études ex vivo de l’ARNm ont montré une diminution des transcrits LAMP3 portant la variant décalant le cadre de lecture (et conduisant à un codon stop prématuré) par probable nonsense-mediated mRNA decay (NMD). L’étude immunohistochimique sur biopsie pulmonaire du patient a confirmé la diminution de l’expression de LAMP3. Les études fonctionnelles de la protéine LAMP3 recombinante portant la variation p.(T268M) (LAMP3_T268M) ou la variation p.(G288R) (LAMP3_G288R) précédemment rapportée n’ont pas révélé de défaut de localisation subcellulaire de ces protéines. En revanche, l’expression de LAMP3_T268M et de LAMP3_G288R est significativement diminuée par rapport à la forme sauvage de la protéine (LAMP3_WT). De plus, la masse moléculaire de LAMP3_T268M, évaluée par western blot, est inférieure à celle de LAMP3_WT. L’étude de la N-glycosylation de LAMP3_T268M a révélé un défaut de glycosylation de la protéine mutée. Par ailleurs, LAMP3 est capable d’interagir avec SP-B et SP-C (co-IP), suggérant un lien entre LAMP3 et le surfactant pulmonaire. Enfin, les quantités de pro-SP-B et pro-SP-C immunoprécipitées avec LAMP3_T268M sont supérieures à celles immunoprécipitées avec LAMP3_WT. Conclusion : Cette étude, qui démontre le caractère pathogène de deux variants de LAMP3 chez un patient atteint de PID de survenue précoce, permet d’impliquer le gène LAMP3 dans les PID. L’interaction documentée de LAMP3 avec des protéines du surfactant pourrait au moins en partie expliquer la physiopathologie de ces maladies.
Camille LOUVRIER, Tifenn DESROZIERS (Paris), Yohan SOREZE, Martha DELGADO-RODRIGUEZ, Lucie THOMAS, Valérie NAU, Florence DASTOT LE MOAL, Jonathan A. BERNSTEIN, F. Session COLE, Markus DAMME, Anthony FISCHER, Matthias GRIESE, Daniel HINDS, Laura KEEHAN, Carlos MILLA, Mohammad HADHUD, Jonathan RIPS, Jennifer A. WAMBACH, Daniel J. WEGNER, Serge AMSELEM, Marie LEGENDRE, Irina GIURGEA, Sonia Athina KARABINA, Aurore COULOMB L’HERMINÉ, Nadia NATHAN
16:15 - 17:15 #49512 - P374 Pronostic rénal dans le syndrome HDR : analyse d'une large cohorte française de 65 patients avec variants de GATA3.
P374 Pronostic rénal dans le syndrome HDR : analyse d'une large cohorte française de 65 patients avec variants de GATA3.

Introduction Le syndrome HDR (hypoparathyroïdie, surdité neurosensorielle et dysplasie rénale) est une maladie génétique rare de transmission autosomique dominante causée par des variants pathogènes dans le gène GATA3, décrit chez environ 200 patients dans le monde. Si l'atteinte rénale fait partie de la triade diagnostique, son phénotype et son pronostic à long terme restent mal définis. Nous rapportons l'évolution rénale d’une large cohorte française de patients porteurs d’un syndrome HDR afin de préciser les facteurs pronostiques et d'optimiser le suivi néphrologique. Méthodes Cette étude multicentrique rétrospective a inclus 65 patients issus de 44 familles, jusqu’ici non rapportés dans la littérature, identifiés via trois laboratoires français réalisant l'analyse moléculaire de GATA3 en France. L’analyse moléculaire incluait le séquençage de GATA3 et la recherche de délétions par CGH-array. L'évaluation néphrologique comprenait l'imagerie rénale, la fonction rénale (DFG estimé à partir de la créatinine), la protéinurie et le suivi évolutif rétrospectif. Résultats La surdité neurosensorielle était quasi-constante (88%), nécessitant un appareillage chez 66,1% des patients avec une perte auditive moyenne de 55-60dB. L'hypoparathyroïdie était présente chez 58,4% des patients, avec des formes néonatales nécessitant une supplémentation précoce. On observait aussi une fréquence des anomalies génitales plus élevée que dans la littérature, avec 10 patients atteints (15,3%). Les malformations rénales étaient présentes chez 31/65 patients (47,6%), dominées par l'hypoplasie unilatérale (33%) et l'agénésie unilatérale (32%), suivies par la dysplasie rénale bilatérale (16%) et l'hypoplasie bilatérale (16%). L'insuffisance rénale chronique (DFG<60ml/min/1.73m2) était documentée chez 14 patients (21,5%), soit 45% des patients avec anomalies structurelles. Parmi ces patients, 4 ont évolué vers l'insuffisance rénale terminale (IRT) nécessitant un traitement de suppléance, représentant 6% de la cohorte totale et 13% des patients avec atteinte rénale. L'analyse des facteurs pronostiques révèle une évolution plus sévère chez les patients avec hypoplasie bilatérale (100% d'IRC) comparativement aux anomalies unilatérales (30% d'IRC en cas d’hypoplasie, 20% d'IRC en cas d’agénésie). Les patients avec dysplasie rénale présentaient un risque intermédiaire d'IRC (40%). Aucune corrélation significative n'a été observée entre le type de variant de GATA3 et la sévérité de l'atteinte rénale. Conclusion Cette série confirme la prévalence élevée de la maladie rénale chronique dans le syndrome HDR, avec un risque d'IRC de 21,5% et d'IRT de 6%. Les anomalies bilatérales représentent un facteur pronostique défavorable majeur nécessitant une surveillance néphrologique rapprochée dès le diagnostic. Ces données soulignent l'importance d'un suivi néphrologique précoce et d'une approche multidisciplinaire dans la prise en charge du syndrome HDR pour prévenir la progression de la MRC.
Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Corinne MAGDELAINE, Nicolas GRUCHY, Olivier GRUNEWALD, Jérôme HARAMBAT
16:15 - 17:15 #49716 - P378 Panel NGS versus génome : que choisir pour le diagnostic génétique des maladies lysosomales ? Expérience de l’hôpital Necker-Enfants Malades.
P378 Panel NGS versus génome : que choisir pour le diagnostic génétique des maladies lysosomales ? Expérience de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Contexte : Les maladies de surcharge lysosomale (MSL) sont des maladies génétiques de transmission autosomique récessive ou liée à l'X, entrainant majoritairement un déficit d’enzyme lysosomale, ou d’autres protéines du lysosome nécessaires à sa fonction. L’accumulation de métabolites non dégradés entrainent des symptômes multiples plus ou moins spécifiques (atteintes neurologiques ou autres atteintes d’organe). Biologiquement, le diagnostic est évoqué devant des profils biochimiques anormaux et/ou un déficit enzymatique. La confirmation diagnostique repose sur l’étude génétique par panel NGS comprenant plus de 50 gènes de MSL. L’objectif de cette étude est d’évaluer le rendement diagnostique du panel NGS « MSL ». Méthode : Analyse rétrospective de 415 cas index séquencés par panel NGS pour recherche ou confirmation d’une MSL au laboratoire de Biochimie métabolique de l’hôpital Necker-Enfants Malades (Paris), de juin 2020 à août 2025. Résultats : Pour les MSL avec anomalies biochimiques spécifiques (biomarqueurs urinaires ou plasmatiques augmentés et/ou déficit enzymatique) (n=127, 30% de la cohorte), 109 cas (86%) ont été concluants par NGS avec confirmation de la maladie (identification de variants pathogènes bialléliques ou hémizygotes). Pour 7 cas (5%), la combinaison analyse biochimique et génétique permet de conclure à un pseudo-déficit. Pour les 11 autres cas sans variant biallélique retrouvé (9%), seul un patient a bénéficié à ce jour d’un génome retrouvant 2 variants sur un nouveau gène associé aux MSL mais non encore présent sur le panel NGS. Pour les MSL sans marqueur biochimique spécifique disponible (n=288, 70% de la cohorte), les indications ont été classées en 3 catégories : 1- Suspicion de céroïde-lipofuscinoses neuronales sans marqueur biochimique (CLN3 à 14) (n=37) : seuls 5 cas (14%) ont été concluants et 32 (86%) non conclusifs, dont 4 confirmés ensuite non conclusifs en génome. 2- Suspicion de maladie de Fabry chez des femmes symptomatiques avec activité enzymatique normale (n=218 femmes) : seuls 2 cas ont été concluants (<1%) et 216 non conclusifs. 3- Autres suspicions de MSL sans exploration biochimique possible (n=31) : seul 1 cas (3%) a été concluant (pycnodysostose) sur une forte suspicion clinique, et 30 non conclusifs dont 4 génomes réalisés ensuite (2 non conclusifs et 2 concluants sur des gènes non liés à une MSL). Conclusion : Pour les MSL suspectées par des anomalies biochimiques évocatrices, comme cela a déjà été décrit pour d’autres maladies métaboliques, le panel NGS montre un excellent rendement diagnostique (91%) suggérant qu’il doit être utilisé en première intention, les quelques cas non conclusifs devant être explorés ensuite par génome. Pour les suspicions de MSL sans marqueur biochimique spécifique disponible, le rendement est très faible, posant la question du recours d’emblée à d’autres techniques telles que le génome dans ces indications, en prenant en compte les contraintes d’organisation et de coût.
Edouard LE GUILLOU (PARIS), Jean-Philippe PUECH, Anaïs BRASSIER, Samia PICHARD, Bénédicte HERON, Juliette BOUCHEREAU, Claire-Marine BERAT, Yann NGUYEN, Yann NADJAR, Wladimir MAUHIN, Olivier LIDOVE, Pascale DE LONLAY, Jean-François BENOIST, Apolline IMBARD, Catherine CAILLAUD
16:15 - 17:15 #49055 - P382 L’haploinsuffisance du gène PRDM16, impliquée dans des cardiomyopathies dilatées à sévérité sexe-dépendante.
P382 L’haploinsuffisance du gène PRDM16, impliquée dans des cardiomyopathies dilatées à sévérité sexe-dépendante.

Introduction : Le gène PRDM16 a été suggéré comme gène candidat dans la cardiomyopathie associée au syndrome de délétion 1p36. Plusieurs publications de cardiomyopathies avec variation perte de fonction de PRDM16 ont renforcés cette hypothèse. Objectifs : Dans cette étude multicentrique, nous décrivons la plus grande cohorte de patients présentant des variants perte-de-fonction hétérozygotes du gène PRDM16, avec onze nouveaux cas. Matériel & Méthodes : Des tests génétiques ont été réalisés par trois laboratoires de génétique moléculaire français (Hôpital Européen Georges Pompidou, Lyon et Nantes) sur 4 900 cas index présentant une cardiomyopathie dilatée (CMD) et/ou une hypertrabéculation. Le panel de gènes comprenait toutes les régions codantes et les régions introniques flanquantes de 59 gènes, dont PRDM16 (NM_022114.4). Résultats : Des variants hétérozygotes perte de fonction ont été identifiés chez onze patients de neuf familles indépendantes. Ces variants comprenaient 2 délétions du gène entier, 1 délétion multi-exonique, 3 variations frameshifts, 2 variants de type nonsense et un variant affectant le site d'épissage. Au moment du diagnostic, l'âge médian des femmes était de 18,5 ans et celui des hommes de 49 ans. Dix patients avaient une CMD et six présentaient une hypertrabéculation. Pour cinq patients, des données de suivi étaient disponibles avec une durée moyenne de 11 ans. Quatre ont présenté une amélioration de leur fraction d'éjection. Enfin, les femmes, principalement des cas pédiatriques, semblent avoir un pronostic plus défavorable. Conclusion : Ce travail soutient l'hypothèse selon laquelle l’haploinsuffisance du gène PRDM16 est impliquée dans la cardiomyopathie, avec un phénotype plus sévère et une pénétrance plus précoce chez les femmes. Bien que PRDM16 ne soit pas encore inclus dans le panel de gènes couramment utilisé dans les cardiomyopathies, nous suggérons qu'il devrait être systématiquement exploré en cas de CMD ou d’hypertrabéculation cardiaque symptomatique.
Clarisse BILLON (Paris), Gilles MILLAT, Adeline GOUDAL, Valérie MALAN, Diala KHRAICHE, Karim WAHBI, Nadine FERRIER, Jean Christophe EICHER, Romain TIXIER, Nadir BENBRIK, Océane BOUCHOT, Léa GAUDILLAT, Annabelle VENISSE, Pascaline BERTHOME, Xavier JEUNEMAITRE, Damien BONNET
16:15 - 17:15 #49242 - P386 Association entre syndrome des Malformations Veineuses Cutanéomuqueuses Multiples et syndrome de Bean, révélée par une anémie sévère, et d’évolution favorable sous sirolimus.
P386 Association entre syndrome des Malformations Veineuses Cutanéomuqueuses Multiples et syndrome de Bean, révélée par une anémie sévère, et d’évolution favorable sous sirolimus.

Introduction Les formes familiales de malformations veineuses (MV) cutanéomuqueuses multiples (VMCM), dues à des variants constitutionnels de TEK, sont exceptionnelles. Le syndrome de Bean (SB) associe des MV cutanées et digestives dues à des variants somatiques de TEK. Nous rapportons une présentation à type de SB avec hémorragie grave chez un enfant atteint d’un VMCM familial, d’évolution favorable sous sirolimus. Observations Une fillette de 3 ans était hospitalisée pour rectorragies avec anémie à 5 g/dl. Elle présentait comme principal antécédent un sinus pericranii occipital. Elle avait une masse abdominale et une masse du grand dorsal révélant une MV intramusculaire. L’imagerie identifiait une MV péricolique étendue mais aussi hépatique. La biopsie digestive sous endoscopie confirmait une MV avec par endroits l’expression de D2-40. L’analyse génétique montrait dans le sang un variant germinal pathogène de TEK (R915H), également identifié chez sa mère qui présentait des MV digitales isolées. Un second variant de TEK (Y897C), somatique, était identifié dans la MV colique. La fillette ne présentait pas l'aspect cutané de blue rubber bleb retrouvé classiquement dans le SB. Devant des rectorragies persistantes, la chirurgie de résection a été récusée au profit d’un traitement médical conservateur par inhibiteur de mTOR. Après 3 mois de sirolimus, l’évolution était favorable avec rémission des rectorragies, stabilisation de l’Hb à 12 g/dL et tolérance parfaite. Discussion Bien que la localisation muqueuse des MV soit caractéristique des rares formes familiales de MV (VMCM), seules des formes sporadiques de SB ont été rapportées jusqu’ici. Les variants exclusivement somatiques de TEK habituellement identifiés dans ces formes sporadiques de SB sont différents, alors qu’ici la MV digestive était porteuse de 2 variants ponctuels de TEK en cis, l’un germinal transmis par la mère, l’autre somatique. Cette observation de MV avec localisations viscérales multiples (hépatiques, coliques, musculaires) et sinus pericranii, étend donc le spectre des complications du VMCM en y incluant les manifestations hémorragiques digestives du SB, qui peuvent engager le pronostic vital. Alors que les transfusions sanguines et perfusions de fer répétées étaient insuffisantes pour compenser l’anémie hémorragique chronique, le sirolimus a permis une évolution rapidement favorable. Cette observation montre aussi l’hétérogénéité clinique intrafamiliale du VMCM, la mère de l’enfant n’ayant qu’une forme mineure exclusivement cutanée. Conclusion Bien que le SB et le VMCM associés à TEK soient considérés comme cliniquement distincts, nous montrons ici que le SB peut faire partie du VMCM. L’acronyme TEKVAS pour TEK-related Venous Anomalies Spectrum permettrait de regrouper les MV liées à TEK, qu'elles soient constitutionnelles ou somatiques. Le sirolimus doit être envisagé en première intention pour éviter des résections étendues du tube digestif.
Assia TAZI, Simon BENKIMOUN (Marseille), Alexandre FABRE, Philippe PETIT, Radia FRITIH, Didier SCAVARDA, Florence COULET, Nicolas MACAGNO, Bisdorff ANNOUK, Michel WASSEF, Nathalie DEGARDIN, Paul KUENTZ, Pierre VABRES, Caroline GAUDY-MARQUESTE, Marie-Aleth RICHARD, Stéphanie MALLET
16:15 - 17:15 #49460 - P390 Étude de la susceptibilité génétique dans le syndrome de Tako-Tsubo : une analyse ciblée de SNPs dans la cohorte française TAKOGENE.
P390 Étude de la susceptibilité génétique dans le syndrome de Tako-Tsubo : une analyse ciblée de SNPs dans la cohorte française TAKOGENE.

Le syndrome de Tako-Tsubo (STT) est une cardiomyopathie aiguë réversible mimant un syndrome coronaire aigu (SCA), survenant sans obstruction coronarienne significative. Sa survenue est associée à une toxicité catécholaminergique en contexte de stress, mais sa physiopathologie reste mal comprise. A côté de la nette prépondérance féminine post-ménopausée, qui suggère un rôle des hormones féminines, le fait que tous les individus exposés à un stress ne développent pas la pathologie et l’existence de rares formes familiales suggèrent une susceptibilité génétique spécifique, distincte des cardiopathies ischémiques. Dans cette étude, nous avons évalué si des polymorphismes nucléotidiques uniques (SNPs) précédemment associés à d’autres cardiomyopathies ou à des traits morpho-fonctionnels du ventricule gauche contribuent au risque de STT. Cette étude repose sur une cohorte cas-témoins nationale multicentrique (ClinicalTrials.gov NCT01520610) incluant 261 patients STT et 259 témoins présentant un syndrome coronaire aigu (SCA), adultes, non apparentés, d’ascendance européenne. Une sélection raisonnée de 325 SNPs candidats a été établie à partir de résultats d’associations génomiques (GWAS) sur les cardiomyopathies dilatées/hypertrophiques (n=202) et les paramètres structurels/fonctionnels ventriculaires gauches en population générale (n=123). Les SNPs ont été filtrés selon la fréquence allélique (MAF>1%), la redondance (LD r²>0,8) et leur présence sur la puce Infinium OmniExpressExome-8 v1.4. Le génotypage a été soumis à un contrôle qualité strict (discordance de sexe, apparentement, taux d’appels manquants, équilibre de HW). Les tests d’association ont été réalisés par régression logistique sous un modèle additif, ajusté sur les quatre premières composantes principales, avec corrections pour les tests multiples (Bonferroni et FDR). Aucun des 325 SNPs n’a atteint la significativité après correction stricte (Bonferroni p<1,54×10⁻⁴) mais 17 SNPs présentent une association nominale (p-value brute < 0,05), dont 9 dans le groupe « cardiomyopathie » et 8 dans le groupe « traits ventriculaires gauches ». Le signal le plus fort concernait un SNP avec un OR à 1,63 (IC95% 1,24–2,14 ; p=4,6×10⁻⁴). Nos résultats indiquent que les variants communs impliqués dans d’autres cardiomyopathies ou dans divers traits myocardiques ne jouent pas de rôle majeur dans le risque de STT. L’architecture génétique du STT semble plus complexe, possiblement modulée par l’interaction entre voies de réponse au stress, signalisation adrénergique et facteurs hormonaux. La cohorte TAKOGENE constitue une base solide pour poursuivre des analyses mécanistiques ciblées (gènes adrénergiques, réseaux œstrogéniques, régulation neuro-hormonale) et l’exploration de scores polygéniques. Ces travaux visent à identifier des déterminants génétiques propres au STT, afin d’améliorer sa compréhension physiopathologique et d’ouvrir la voie à une prévention et une stratification du risque plus personnalisées.
Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Sophie GARNIER, Philippe CHARRON, Mansencal NICOLAS
16:15 - 17:15 #49738 - P394 Explorations génétiques des cardiomyopathies pédiatriques.
P394 Explorations génétiques des cardiomyopathies pédiatriques.

Introduction : Les cardiomyopathies (CM) pédiatriques sont un groupe de maladies rares incluant les formes hypertrophiques (CMH), dilatées (CMD), restrictives (CMR), arythmogènes (CMA) et non dilatées du ventricule gauche (CNDVG). Leurs causes génétiques sont bien connues chez l’adulte. Malheureusement, l’absence d’études ciblées dans la population pédiatrique empêche une meilleure compréhension des causes constitutionnelles impliquées chez ces patients. De plus, les CM peuvent constituer le premier signe d’une pathologie syndromique ce qui fait de leur identification un enjeu pour une meilleure prise en charge des patients. Matériel et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective (2018-2024) visant à analyser l’exome de 59 cas index d’âge pédiatrique (<18 ans) ayant bénéficié d’un panel in silico dans cette indication. Ces patients ont été recrutés au CHU Amiens Picardie et du CHU de Lille. L’objectif principal de cette étude était de mieux définir le spectre des gènes impliqués dans les CM pédiatriques grâce a l’exome. L’objectif secondaire était de comparer les données obtenues en exome aux données obtenues en panel de gènes recommandé par la filière Cardiogen. Résultats : Au total, 31 patients présentaient une CMH et 18 patients présentaient une CMD. Les autres patients étaient porteurs de formes minoritaires de CM. Grâce à l’exome, nous avons identifié des variations d’intérêt pour 64,4% des cas (N=38/59). Parmi celles-ci, des gènes rarement décrits dans la littérature étaient impliqués. De plus, toutes cardiomyopathies confondues, le bénéfice de l’exome était supérieur pour les patients de moins d’un an (17/22 cas soit 77%) par rapport aux patients de plus d’un an (21/37 patients soit 56%). Parmi les CMH et les CMD, nous avons mis en évidence 18.4% de variants d’intérêt dans des gènes de pathologies syndromiques (9/49). De nouveau, la proportion des cas syndromiques était supérieure avant l’âge d’un an. Par ailleurs l’exome a aussi permis de mettre en évidence un « second hit » chez un patient porteur d’une CMH précoce liée (en partie) à un variant pathogène de MYH7. En effet, dans certains cas, la présence de deux variations (hétérozygote composite ou digénisme) a été mise en évidence, soulevant la question de leur impact sur le phénotype précoce des patients. En comparaison, le taux diagnostic du panel diagnostique habituel de 110 gènes est de 45,8% (27/59 patients). L’exome a permis d’établir un diagnostic chez 6 patients pour lesquels le panel était initialement non conclusif (10,2% des cas). Conclusion : Une seule étude utilisant l’exome a été réalisée jusqu’alors dans les CM pédiatriques (Ware et al. 2022). Celle-ci rapportait une cohorte de 528 patients dont 56% des cas présentaient un variant d’intérêt. Notre étude confirme donc l’intérêt de réaliser des analyses génétiques larges chez les patients pédiatriques porteurs d’une CM, même lorsque la CM est a priori isolée et d’autant plus dans les formes très précoces.
Luana GIOVANNANGELI (Amiens), Elise DAIRE, Kahia MESSAOUDI, Walaa DARWICHE, Sarah SAUVAL, Emilie LACOT-LERICHE, Didier HERENT, Nathalie DESJEUX, Jean-Benoit BAUDELET, Luisa MARSILI, Alexandre DELARUE, Didier KLUG, Olivia DOMANSKI, Pascal DE GROOTE, Pierre Alexandre FONTANGES, Jamal GHOUMID, Alexis HERMIDA, Florence JOBIC, Guillaume JEDRASZAK
16:15 - 17:15 #49274 - P397 Lutte contre l’impasse diagnostique dans les maladies mitochondriales : approche fonctionnelle par minigènes.
P397 Lutte contre l’impasse diagnostique dans les maladies mitochondriales : approche fonctionnelle par minigènes.

Introduction – Les maladies mitochondriales sont les affections héréditaires du métabolisme les plus fréquentes, marquées par une grande hétérogénéité clinique et génétique. Près de 50 % des patients restent sans diagnostic moléculaire, notamment en raison de variants de signification incertaine (VSI) situés dans des régions non codantes. Les minigènes, qui permettent d’étudier l’impact de ces variants sur l’épissage, constituent un outil fonctionnel complémentaire pour affiner leur interprétation. Méthodes – Chez quatre patients présentant un phénotype évocateur de maladie mitochondriale, étudiés dans le Centre de référence Maladies mitochondriales CALISSON, quatre variants à fort potentiel d’impact sur l’épissage ont été identifiés (AARS2, ST3GAL3, NARS2 et MEGF10). L’impact de ces variants a été étudié par minigènes. Les séquences sauvages et mutées ont été clonées dans le vecteur PSPL3, transfectées dans des cellules HeLa, puis analysées par RT-PCR et séquençage Sanger. Les résultats ont été interprétés selon les recommandations SPLICE GANG et ACMG, en intégrant les données cliniques, paracliniques et de ségrégation. Résultats – Trois variants ont montré un effet complet sur l’épissage : une perte totale de l’exon 14 dans AARS2, concordante avec un tableau neurologique progressif et une imagerie typique ; un saut complet de l’exon 10 dans ST3GAL3, retrouvé en homozygotie chez deux sœurs atteintes d’encéphalopathie épileptique sévère ; et l’inclusion d’un pseudo-exon de 121 pb dans MEGF10, cohérente avec le phénotype EMARDD. Le variant intronique profond de NARS2 entrainait une inclusion partielle d’un pseudo-exon de 91 pb avec conservation de transcrits normaux (leaky splicing). L’étude sur fibroblastes a confirmé cet effet et le western blot a montré une absence complète de la protéine NARS2 chez les trois patients atteints d’un tableau mitochondrial sévère et homogène. La convergence entre résultats fonctionnels, phénotypes cliniques et ségrégation familiale a permis de reclassifier les quatre variants en classe IV et d’établir un diagnostic moléculaire avec un impact clinique direct sur leur prise en charge et le conseil génétique. Conclusion – Ces résultats démontrent la pathogénicité des quatre variants étudiés et soulignent l’intérêt d’intégrer les minigènes à notre routine diagnostique, au sein d’une plateforme fonctionnelle dédiée, afin de réduire l’impasse diagnostique dans les maladies mitochondriales.
Manon MICHAUD, Lucile RIERA-NAVARRO, Annabelle CHAUSSENOT, Alain FOUILHOUX, Fabienne ORY MAGNE, Véronique PAQUIS, Bruno FRANCOU, Samira SAADI, Gaelle AUGE, Anna CORRINGER, Gaelle HARDY, Consortium AURAGEN, Sylvie BANNWARTH, Cécile ROUZIER (Nice)
Hall d'Exposition
17:15

"Mercredi 28 janvier"

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A28
17:15 - 18:00

CONFERENCE
La plénière du CNP de génétique clinique chromosomique et moléculaire

Louis Lumiere
18:00

"Mercredi 28 janvier"

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A29
18:00 - 18:45

CONFERENCE
Les 30 ans du DES

Louis Lumiere
Jeudi 29 janvier
08:00

"Jeudi 29 janvier"

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A30
08:00 - 10:00

CONFERENCE PLENIERE 3
Vieillissement

08:00 - 08:30 Leçons de longévité : comment un organisme simple éclaire un problème complexe. Florence SOLARI (CR1) (Conférencier, Lyon)
08:30 - 09:00 Cockayne et vieillissement. Miria RICHETTI (Conférencier, Paris)
09:00 - 09:30 Vieillissement des adultes avec trouble du développement intellectuel. Stephanie MIOT (MCU-PH) (Conférencier, Montpellier)
09:30 - 10:00 La manière dont le transhumanisme transforme le vieillissement en une maladie dont nous pourrions guérir. Jean-Michel BESNIER
Louis Lumiere
10:00

"Jeudi 29 janvier"

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KF3
10:00 - 11:00

Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #49062 - P003 Validation du DPNI d’exclusion de maladies monogéniques par séquençage haut débit d’un panel de gènes.
P003 Validation du DPNI d’exclusion de maladies monogéniques par séquençage haut débit d’un panel de gènes.

Contexte/Objectifs : Depuis 2022, notre laboratoire propose aux couples à risque de transmission de maladie monogénique la réalisation d’un diagnostic prénatal non invasif (DPNI) d’exclusion par PCR digitale en gouttelettes (ddPCR). Cette technique nécessite une étape de mise au point et de validation préliminaire longue, or les demandes de DPNI sont en augmentation constante (+320% de demandes entre 2022 et 2025 dans notre laboratoire). Afin de réduire ce délai et de répondre à l’afflux d’analyses, nous avons testé la faisabilité et la fiabilité du DPNI d’exclusion par séquençage haut débit (SHD) d’un panel de gènes. Méthode : L’ADN libre circulant (ADNlc) a été extrait à partir de 5 à 10 ml de plasma maternel avec le kit QIAamp MinElute ccfDNA (Qiagen). Les librairies de séquençage ont été réalisées sur l’ADNlc et l’ADN génomique parental par capture d’un panel de 716 gènes avec le kit SureSelect XTHS2 (Agilent technologies), séquencées sur un instrument NextSeq2000 (Illumina) en 2x150pb et analysées avec le logiciel Dragen v3.7.4 Le taux d’erreur de séquençage a été calculé grâce aux SNP homozygotes identiques chez le père et la mère. La mesure de l’absence d’amplification d’allèle, « allele drop-out » (ADO) a été évaluée en recherchant sur l’ADNlc les SNP homozygotes du père et absents chez la mère. La fraction fœtale dans l’ADNlc et le résultat du DPNI ont été comparés avec ceux obtenus par ddPCR dans le cadre du soin. Résultats : La profondeur de séquençage de chaque échantillon d’ADNlc varie de 136X à 382X (médiane : 278X). Le taux d’erreur de séquençage moyen est de 0.12±0.0002% sur l’ADN libre circulant, comparable à celui obtenu sur l’ADN génomique des parents (0.13±0.0002%). Les mesures d’ADO varient entre 0 et 7.7% (moyenne : 5.03% ±2.3%) selon les échantillons. L’analyse au cas par cas montre que la présence d’un ADO est liée à la fraction fœtale, à la profondeur de séquençage et à l’environnement nucléotidique du variant. Les fractions fœtales obtenues par SHD varient de 3.92% à 16.57% et sont parfaitement corrélées à celles obtenues par ddPCR. Les résultats du DPNI par SHD sont tous concordants avec ceux attendus, réalisés précédemment par la technique de ddPCR. Conclusion : Cette étude rétrospective valide la faisabilité du DPNI par SHD d’un panel de gènes pour le DPNI d’exclusion et fixe les seuils d’ADNlc et de fraction fœtale permettant de rester dans un risque d’erreur (faux positifs/négatifs) acceptable dans le cadre d’un diagnostic prénatal. Néanmoins, cette technique ne pourra pas se substituer entièrement à la technique de ddPCR qui, en raison de sa plus grande sensibilité et spécificité, reste la technique de choix en cas de faible fraction fœtale ou d’un environnement nucléotidique du variant défavorable.
Inès DEFER (Paris), Camille ALCAIRE, Yoann VIAL, Arno HOUTMAN, Cédric VIGNAL, Séverine DRUNAT, Nathalie COUQUE
10:00 - 11:00 #49405 - P007 Dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale infantile : difficulté diagnostique liée à un variant ponctuel du gène SMN1.
P007 Dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale infantile : difficulté diagnostique liée à un variant ponctuel du gène SMN1.

Le dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale infantile (Spinal Muscular Atrophy ; SMA) a été déployé en France dans le cadre du projet préfigurateur DEPISMA dans 2 régions françaises depuis décembre 2022 et sa généralisation sur tout le territoire français a débuté le 1er septembre 2025. Cette pathologie neuromusculaire grave, liée à des anomalies du gène SMN1, bénéficie aujourd’hui de traitements innovants (thérapie génique ou modulateurs de l'épissage du gène SMN2) qui ont démontré une efficacité optimale lorsqu’ils sont administrés en phase présymptomatique. Le dépistage néonatal a donc pour objectif d’identifier précocement les enfants atteints afin de leur garantir un accès rapide à une prise en charge adaptée. Nous rapportons le cas d’un nourrisson dépisté dans ce contexte, chez qui une délétion homozygote du gène SMN1 a été détectée par qPCR à l’étape du dépistage. L’examen clinique réalisé immédiatement après ce résultat suggérait une aréflexie ostéotendineuse, compatible avec une suspicion de SMA. Toutefois, le profil ddPCR à l’étape de confirmation apparaissait atypique, avec une double population de gouttelettes, ce qui a conduit à réaliser un séquençage ciblé de l’exon 7 du gène SMN1. Cette analyse a permis d’identifier un variant ponctuel c.842G>C;p.(Arg281Thr) et d’interpréter différemment le génotype : le patient est finalement porteur d’une délétion sur un allèle et du variant ponctuel sur le second allèle du gène SMN1 et de deux copies du gène SMN2. Ce variant ponctuel empêchant l’hybridation de la sonde de qPCR est à l’origine de l’erreur de génotypage lors du dépistage néonatal. Une réévaluation clinique réalisée après identification de ce variant a montré la présence de réflexes ostéotendineux et l’absence d’hypotonie, éléments rassurants. La situation demeure néanmoins incertaine : le variant pourrait être pathogène, conférant un risque élevé de développer une SMA, ou bénin, ce qui correspondrait à un faux positif du dépistage. Dans l’attente de sa reclassification, l’enfant n’a pas reçu la thérapie génique habituellement proposée en période présymptomatique, mais bénéficie d’une surveillance clinique étroite afin de détecter tout signe évocateur de la maladie. Ce cas clinique illustre l’importance de l’étape de confirmation et la difficulté, pour les couples, de détenir une information de signification incertaine. Nous présenterons les résultats des différentes méthodes de confirmation utilisées en France et discuterons de leur fiabilité dans ce type de situation. Parallèlement, des travaux de recherche seront essentiels afin de caractériser l’impact du variant c.842G>C sur la production de transcrit fonctionnel (Full Lengh) et tronqué (Delta-7) afin de préciser sa classification ACMG, dans le but d’adapter au mieux la surveillance, l’administration éventuelle d’une thérapie ainsi que le conseil génétique de la famille.
Marie Pierre REBOUL, Séverine DRUNAT, Marie ADAMO-CROUX, Perrine PENNAMEN, Cécile LAROCHE-RAYNAUD, Caroline ESPIL TARIS, Séverine FEHRENBACH, Nadège CALMELS, Valerie BIANCALANA, Vincent MICHAUD, Cécile ROUZIER, Bruno FRANCOU, Marion WANDZEL, Virginie ROTH, Nathalie ROUX-BUISSON, Renaud TOURAINE, Frédéric BILAN, Julie PLAISANCIE, Anne LEGRAND, Corinne COLLET, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, David CHEILLAN, Didier LACOMBE, Vincent LAUGEL, Claude CANCES, Benoît ARVEILER, Pascale SAUGIER VEBER (Rouen)
10:00 - 11:00 #49561 - P011 Découverte incidente concomitante en anté-natal d’une prédisposition héréditaire au CMMRD et à l’hyperthermie maligne.
P011 Découverte incidente concomitante en anté-natal d’une prédisposition héréditaire au CMMRD et à l’hyperthermie maligne.

Le séquençage d’exome en anténatal est proposé devant des signes échographiques évocateurs de pathologie syndromique ou de particulière gravité. Cette analyse expose à la découverte de données incidentes. Nous rapportons un cas de découverte incidente anté-natale de CMMRD (Constitutionnal Mismatch Repair Deficiency). A 28 SA, 3ème grossesse d’un couple non apparenté, a été identifiée une ventriculomégalie modérée (11,5 mm à gauche) et un pied droit varus. Les échographies (T1 et T2) étaient sans particularité. La réalisation d’une analyse en QF-PCR à la recherche d’aneuploïdie et l’analyse chromosomique par CGH-array étaient sans anomalie. Le séquençage de l’exome pré-natal en trio est non conclusif quant à la venticulomégalie. Cependant des données incidentes ont été identifiées: une première concerne le gène RYR1: un variant pathogène du gène RYR1 a été identifié chez le fœtus, hérité du père, une deuxième concerne le gène PMS2: deux variants pathogènes différents du gène PMS2 ont été identifiés chez le fœtus, chacune héritée d'un des parents, conférant un statut d’hétérozygote composite au fœtus, posant le diagnostic de syndrome CMMRD. Ce syndrome de prédisposition héréditaire au cancer, rare et sévère, est défini par la survenue précoce de tumeurs multiples pouvant concerner le cerveau, le tube digestif et le sang. Dans la cohorte du réseau européen Care For CMMRD et nord-américain IRRDC (environ 300 individus): la majorité des patients ont présenté une tumeur du spectre clinique à l'âge pédiatrique et tous les patients ont présenté au moins une tumeur du spectre à l'âge de 30 ans. Lorsque le gène PMS2 est impliqué, les âges au diagnostic sont plus tardifs mais restent le plus souvent pédiatrique (médiane à 10 ans), les tumeurs digestives sont souvent les premières manifestations. Les recommandations de surveillance sont établies à l’échelle européenne ERN GENTURIS et sont initiées cliniquement dès la naissance, complétées d’imagerie cérébrale tous les 6 mois dès le diagnostic. L'évolution échographique à 32 SA + 5 jours objective une stabilité et une absence d'autre anomalie cérébrale, à l’IRM une absence de signe de tumeur cérébrale, confirmant le caractère incident de ces variants. Le couple a demandé une IMG, autorisée par le CPDPN devant la particulière gravité de ce syndrome. Une étude familiale, des mesures de prise en charge ont été mises en place pour la découverte de la prédisposition à l’hyperthermie maligne liée à RYR1. Un diagnostic présymptomatique pour le CMMRD a été proposé au frère ainé, la prise en charge des deux parents concernant la prédisposition héréditaire au syndrome de Lynch et une étude familiale. Ce cas pose la question complexe de la découverte de données incidentes dans le contexte anté-natal. Celles-ci peuvent être rendues selon une attitude collégiale définie dans chaque centre de façon multidisciplinaire, en cas de particulière gravité ou d’implication thérapeutique, après information et demande du couple.
Margaux CLEMENT LE CHOISMIER (Montivilliers), Edwige KASPER, Pascal CHAMBON, Stéphanie BAERT DESURMONT, Chrystelle COLAS, Sophie DEGRE, Anna MARGHERITI, Nathalie PARODI, Camille SALDANA, Nathalie DROUOT, Ala ZIADI, Claude HOUDAYER, Jacques MAUILLON, Pascale SAUGIER VEBER, Alice GOLDENBERG
10:00 - 11:00 #49685 - P015 Explorations génétiques prénatales en contexte d’hydramnios isolé : étude rétrospective chez 96 fœtus entre 2016 et 2025.
P015 Explorations génétiques prénatales en contexte d’hydramnios isolé : étude rétrospective chez 96 fœtus entre 2016 et 2025.

Introduction : L’hydramnios correspond à une augmentation anormale du volume de liquide amniotique, définie par un Index de Liquide Amniotique > 24 ou une Plus Grande Citerne > 8 cm. L’hydramnios, qui concerne 1 à 2% des grossesses, est un signe non spécifique pouvant être secondaire à des causes maternelles, placentaires ou fœtales ; parmi elles, diverses causes génétiques de pronostic très variable. Les explorations génétiques devant un hydramnios isolé ne sont pas standardisées. Nous décrivons une série de 96 fœtus avec hydramnios isolé et les explorations étiologiques réalisées. Matériels et Méthodes : Cette étude rétrospective inclut toutes les grossesses pour lesquelles une consultation de génétique a été sollicitée dans notre service entre 2016 et 2025 en raison de la mise en évidence d’un hydramnios, sans anomalie associée à l’échographie, à l’exception de signes mineurs (hyperéchogénicité intestinale, pyélectasie, artère ombilicale unique). Résultats : 96 fœtus présentant un hydramnios isolé, diagnostiqué au deuxième ou troisième trimestre de grossesse ont été inclus. Une recherche ciblée de maladie neuromusculaire (amyotrophie spinale infantile et maladie de Steinert) a été réalisée dans 78 cas. 56 fœtus ont bénéficié d’une recherche de syndrome de Prader Willi. Une analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a été réalisée chez 71 fœtus. 12 fœtus ont bénéficié d’un séquençage d’exome (SE) en trio. Un fœtus a bénéficié d'une analyse ciblée du gène SOS1 en raison d'un syndrome de Noonan connu chez son père. Pour 16 fœtus, aucune analyse génétique n’a été initiée. Aucun diagnostic de maladie neuromusculaire ni syndrome de Prader Willi n’a été porté. Un CNV pathogène causal de novo a été identifié à l’ACPA chez 2 fœtus : une délétion 22q11.2 et une délétion 7q11.23. Un CNV incidental et un PIEV ont été identifiés chez 2 autres fœtus. Un variant pathogène ou probablement pathogène a été identifié au SE chez 3 fœtus : un variant de novo du gène TAOK1, un variant du gène MAGED2, hérité de la mère et un variant du gène ERF hérité du père. Un variant de signification inconnue a été identifié chez 2 fœtus. Enfin, le variant pathogène de SOS1 a été identifié par l'analyse ciblée en contexte familial. Au total, le taux diagnostique est de 2/71 (2.8%) pour l’ACPA, de 3/12 (25%) pour le SE, de 0/78 pour la recherche ciblée de maladie neuromusculaire et de 0/56 pour la recherche de syndrome de Prader Willi. Conclusion : Cette étude montre l’intérêt de proposer une ACPA et un SE en trio en cas d’hydramnios isolé, afin de préciser le pronostic et/ou d’adapter la prise en charge néonatale. L’absence de spécificité de l’hydramnios rend l’interprétation des variants difficile. De plus l’hydramnios est fréquemment diagnostiqué au troisième trimestre, ce qui expose à des diagnostics en toute fin de grossesse. Il est donc important d’encadrer la prescription des examens pangénomiques afin d’en élaborer les enjeux, dans chaque situation spécifique.
Cécile PRUD'HOMME, Daphné LEHALLE, Jade DUCOURNEAU, Cristina PEDUTO, Solveig HEIDE, Capucine ROSSI, Lisa FRUGERE, Laurence CUISSET, Séverine DRUNAT, Nadège CALMELS, Sandra CHANTOT BASTARAUD, Geneviève QUENUM MIRAILLET, Boris KEREN, Caroline NAVA, Jean-Marie JOUANNIC, Delphine HERON, Sarah GROTTO (Paris)
10:00 - 11:00 #49782 - P019 La longueur des télomères : nouveau biomarqueur pour les anomalies du développement ?
P019 La longueur des télomères : nouveau biomarqueur pour les anomalies du développement ?

L’EUROCAT estime que la prévalence des malformations congénitales majeures est de 23,9/1000 naissances (Dolk et al, 2010). Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’apparitions d’anomalies du développement (AD) embryonnaire et fœtal. Des études ont montré qu’il existait un lien entre le raccourcissement de la longueur des télomères (LT) et la survenue d’AD (Mazumdar J. et al, 2017 ; Derradji H. et al, 2008 ; Aoulad Fares D. et al, 2020 et 2022). Les télomères jouent un rôle crucial au cours du développement embryonnaire précoce et le maintien de la LT durant les premières semaines du développement serait essentiel pour assurer les nombreuses divisions cellulaires indispensables à un bon développement embryonnaire et fœtal (Ozturk S. et al, 2014 ; Arias-Sosa LA., 2019). Dans une 1ère étude (Goumy et al., 2022), nous avons mesuré la LT dans le liquide amniotique (LA) et les villosités choriales (VC) en cas de RCIU et d’AD. Lors d’une 2nd étude (Goumy et al., 2025), la LT a été mesurée sur 204 cordons ombilicaux après perte de grossesse (130 sans AD, 74 avec AD) et comparée à 21 cordons témoins issus de césariennes programmées. Enfin, dans notre dernière étude (Coudrieu et al., 2025), nous avons mesuré la LT fœtale et maternelle pour 75 grossesses évolutives présentant une AD et comparé la LT avec 49 fœtus témoins et 100 femmes témoins. Dans ces trois études, la LT a été mesurée par qPCR. Nos résultats ont montré que la LT fœtale n’était pas influencée par l’âge gestationnel ni par le sexe fœtal. Dans le LA et les VC, nous observons un raccourcissement significatif de la LT en cas de RCIU, de malformation isolée et de polymalformations, corrélé avec la sévérité du phénotype fœtal. Dans le cordon ombilical, la LT est plus courte en présence d’AD; les diminutions les plus marquées concernent les défauts de fermeture du tube neural et les atteintes cérébrales, osseuses, cardiaques et urogénitales et les malformations multiples. La LT est également plus basse en cas d’avortement spontané, mais pas en cas de MFIU sans AD. Dans le sang maternel, la LT sanguine ajustée sur l’âge est plus courte en cas d’AD fœtale. Enfin, les LT fœtale et maternelle sont corrélées, la LT maternelle expliquant 15 à 38 % de la variance de la LT fœtale. La LT mesurée sur des prélèvements fœtaux ou chez la femme enceinte émerge comme un potentiel biomarqueur pour estimer le risque de survenue d’AD en période périconceptionnelle et prénatale. Notre hypothèse est que des facteurs génétiques, maternels et/ou environnementaux pourraient altérer la maintenance des télomères dans les premières semaines du développement et être à l’origine d’AD, par instabilité génomique ou insuffisance de prolifération cellulaire. Des études transcriptomiques sont en cours pour tenter de mettre en évidence une origine génétique pouvant expliquer la présence de télomères courts chez ces fœtus.
Océane COUDRIEU (Clermont-Ferrand), Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Denis GALLOT, Amélie DELABAERE, Lauren VERONESE, Eléonore EYMARD-PIERRE, Delphine VOISIN, Thérèse SUDY, Nicolas MURER, Rodrigue STAMM, Quentin DOMAS, Kamil HADJAB, Camille DARCHA, Andrei TCHIRKOV, Carole GOUMY
10:00 - 11:00 #49927 - P023 Bilan des analyses cytogénétiques réalisées en Alsace entre 2017 et 2025 dans une situation de mort fœtale in utero.
P023 Bilan des analyses cytogénétiques réalisées en Alsace entre 2017 et 2025 dans une situation de mort fœtale in utero.

Introduction La mort fœtale in utero (MFIU) est définie par l’arrêt spontané de l’activité cardiaque fœtale à partir de 14SA. Avant, le terme utilisé dans le cas de grossesses arrêtée est celui de fausses couches spontanées. Les causes de MFIU sont multiples incluant des anomalies chromosomiques ou géniques. En France, la prévalence de la MFIU après 22SA est comprise entre 3,2 et 4,4/1000 naissances. En 2024, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) recommande la réalisation d’un bilan génétique fœtal en privilégiant l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) au caryotype. L’objectif de cette étude est de faire le bilan des analyses cytogénétiques effectuées en Alsace entre 2017 et 2025 devant une mort fœtale inexpliquée. Matériels et méthodes Nous avons étudié de manière rétrospective l’ensemble des données cliniques et des analyses cytogénétiques (caryotype, FISH, PCR aneuploïdies, ACPA) réalisées dans le cadre d’un arrêt spontané de grossesse, quelque soit le terme, sur la période de janvier 2017 à juin 2025 en Alsace. Résultats Durant cette période, 239 prélèvements fœtaux ont été adressés pour MFIU dans notre laboratoire. Pour 22% des fœtus l’arrêt de la grossesse est survenu avant 14SA, pour 38% des fœtus entre 14 SA et 22 SA et pour 38% après 22SA. Dans la moitié des cas il s’agissait de prélèvements de villosités choriales, dans ¼ du liquide amniotique et dans ¼ du tissu fœtal. Aucune analyse génétique n’a pu être effectuée pour 7 fœtus du fait d’une contamination maternelle majeure du tissu fœtal. Pour 20 demandes, seul un résultat de recherche rapide d’aneuploïdies a pu être rendue, sans analyse complémentaire par ACPA, du fait d’une qualité d’ADN insuffisante. Une aneuploïdie et une polyploïdie a été mise en évidence chez 15,5% des fœtus. Dans 80% des cas ces anomalies sont détectées par les analyses de première intention (FISH et PCR aneuploïdies). Les anomalies majoritaires retrouvées sont les triploïdies (n=7) et les trisomies 18 (n=7). Une variation du nombre de copie (hors anomalie du nombre) a également été mise en évidence par ACPA dans 3% des arrêts spontanés de grossesse. Dans certains cas, le mécanisme chromosomique n’a pas pu être déterminé du fait d’une absence de pousse cellulaire. Dans 65% des cas les analyses réalisées n’ont pas permis de déterminer la cause de la MFIU. Discussion et conclusion Les analyses génétiques devant une MFIU sont des situations régulières de notre activité de laboratoire. Le contexte particulier de ces prélèvements précieux mais souvent de moindre qualité représente un défi pour apporter une réponse aux couples endeuillés. L’étude de cette cohorte alsacienne nous permet de confirmer l’intérêt d’une analyse chromosomique dans cette indication. Il reste néanmoins une part importante de MFIU inexpliquées, parfois récidivantes, pour lesquelles la poursuite des analyses par séquençage à haut débit pourrait être envisagées.
Audrey SCHALK (STRASBOURG), Johanne PIOTROWSKI, Marguerite MIGUET, Mélanie HILD, Nadège CALMELS, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH, Benjamin DURAND, Anais PHILIPPE, Emmanuelle GINGLINGER, Amandine ZAMPA, Anne-Sophie WEINGERTNER, Zilliox Jamet MARIE, Maria Cristina ANTAL, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Sophie SCHEIDECKER
10:00 - 11:00 #49070 - P027 First reported case of associated Wolf–Hirschhorn and Hurler syndromes due to unmasking of an inherited IDUA variant by a de novo 4p16.3 deletion: a case report and literature review.
P027 First reported case of associated Wolf–Hirschhorn and Hurler syndromes due to unmasking of an inherited IDUA variant by a de novo 4p16.3 deletion: a case report and literature review.

Background: Wolf–Hirschhorn syndrome (WHS) is a rare chromosomal microdeletion syndrome caused by a deletion of chromosome 4p16.3, typically de novo, characterized by prenatal-onset growth failure, distinctive “Greek warrior helmet” facies, intellectual disability, hypotonia, and seizures. Mucopolysaccharidosis type I (Hurler syndrome) is an autosomal recessive lysosomal storage disorder caused by α-L-iduronidase deficiency, leading to dermatan and heparan sulfate accumulation and resulting in coarse facial features, organomegaly, skeletal dysplasia, and developmental regression. Their co-occurrence is exceedingly rare and has not been previously reported. Case Presentation: We describe an 18-month-old female with features of both WHS and Hurler syndrome. She exhibited dysmorphic craniofacial features, cleft palate, growth retardation, hypotonia, and seizures consistent with WHS, and later developed a progressive thoracolumbar gibbus deformity, worsening airway obstruction, and skin coarsening suggestive of Hurler syndrome. Chromosomal microarray confirmed a de novo 4p16.3 deletion encompassing the WHS critical region and the IDUA gene. Given the emergence of atypical features, metabolic evaluation revealed deficient α-L-iduronidase activity and elevated urinary glycosaminoglycans. Subsequent sequencing identified a pathogenic IDUA variant (c.1598C>G, p.Pro533Arg), inherited from her father, confirming Hurler syndrome unmasked by the 4p deletion. Conclusion: This case represents the first documented co-occurrence of WHS and Hurler syndromes. It underscores the importance of considering the possibility of dual diagnoses in patients with atypical features and highlights the diagnostic value of sequencing genes within chromosomal deletions to identify recessive disorders.
Ebrahem MANDORAH, Selma DOUMER (Lyon), William DUFOUR, Patrick EDERY
10:00 - 11:00 #49276 - P031 Identification des bases moléculaires des dysplasies frontonasales à partir de données multiomiques.
P031 Identification des bases moléculaires des dysplasies frontonasales à partir de données multiomiques.

Les dysplasies frontonasales (DFN) constituent un groupe de malformations craniofaciales rares résultant d’une anomalie du développement du processus frontonasal. Elles se manifestent cliniquement par une association variable d’une fente faciale médiane, d’un hypertélorisme et d’anomalies nasales. Malgré les avancées en génétique, certaines formes restent sans diagnostic moléculaire établi. Dans la continuité du projet européen Solve-RD (Solving the Unsolved Rare Diseases), notre travail se concentre sur deux syndromes rares dont les bases moléculaires n’ont pas encore été élucidées : le syndrome de Pai et le syndrome oculo-auriculo-fronto-nasal (OAFNS), pour lesquels nous avons pu constituer une biobanque de tissus (AnDDI-SolveRD). Notre approche repose sur l’analyse intégrée de données de séquençage multiomiques (génome « short- » et « long-read », exome à grande profondeur, RNA-seq, et épigénome) obtenues par comparaison de tissus atteints et apparemment sains au sein d'un même individu. Nous explorons plusieurs hypothèses physiopathologiques : - maladie constitutionnelle monogénique : impliquant des variations non détectables par les techniques classiques de séquençage (exome/génome « short-read ») ou nécessitant des analyses complémentaires. - maladie en mosaïque somatique : due à des variations présentes uniquement dans certains tissus et non détectables dans le sang. - maladie oligogénique : suggérant une contribution combinée de plusieurs gènes appartenant à une même voie moléculaire. Pour tester ces hypothèses, nous avons mis en œuvre plusieurs approches. - Analyse intégrée du transcriptome, du protéome et de l’épigénome, ainsi que séquençage « long-read ». - Étude du tissu atteint par exome à grande profondeur, comparée au tissu sain. - Analyse de voies de signalisation cellulaire et tissulaire. Nos premiers résultats ont identifié plusieurs gènes candidats impliqués dans des voies de signalisation clés pour le développement de la face médiane : - La voie Sonic Hedgehog (SHH) semble particulièrement impliquée, soulignant son rôle majeur dans la régulation de la prolifération cellulaire et l’organisation des structures médianes. - La voie TGF-Betta, impliquée à la fois dans la différenciation tissulaire et l’apoptose, est également affectée, certaines altérations pouvant conduire à une activation anormale de cette signalisation. - Des interactions avec la voie MAPK/ERK sont observées, ainsi que des liens fonctionnels avec les voies WNT et FGF, essentielles à la croissance et la morphogenèse crâniofaciale. Ces résultats renforcent l’hypothèse d’une pathogénie oligogénique au sein de réseaux moléculaires interconnectés, et offrent de nouvelles pistes pour le diagnostic ainsi que pour la compréhension des mécanismes à l’origine de ces dysplasies.
Joe MSALLEM (DIJON), Laurence FAIVRE, Lisenka VISSERS, Vicente YEPEZ, Holm GRAESSNER, Machteld OUD, Julien GAGNEUR, German DEMIDOV, Julia SCHULZE-HENTRICH, Laurent GUIBAUD, Geneviève BAUJAT, Damien SANLAVILLE, David GENEVIÈVE, Audrey PUTOUX, Lucile PINSON, Juliette PIARS, Florence RICCARDI, Gwenaël NADEAU, Aude TESSIER, Marie-Line JACQUEMONT, Maria VALENZUELA PALAFOLL, Muriel HOLDER-ESPINASSE, Leslie MATALONGA BORREL, Anne-Sophie BRIFFAUT, Yannis DUFFOURD, Anddi-Solve-Rd CONSORTIUM, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON
10:00 - 11:00 #49413 - P035 Syndromes oro-facio-digitaux : un kaléidoscope clinique et moléculaire.
P035 Syndromes oro-facio-digitaux : un kaléidoscope clinique et moléculaire.

Les syndromes oro-facio-digitaux (OFD) sont une entité clinique très spécifique, caractérisée par une triade clinique affectant la région orale (fentes, freins gingivaux, hamartomes linguaux…), cranio-faciale et digitale (brachydactylie, polydactylie, …). Associés à ces signes majeurs, une diversité d’autres anomalies peuvent être décrites chez les patients : anomalies cérébrales, musculo-squelettiques, cardiaques, rénales… Bien que très spécifiques cliniquement, notre équipe a largement participé à l’identification de leurs causes sous-jacentes au cours des deux dernières décennies, démontrant une très grande hétérogénéité moléculaire avec 32 gènes impliqués à ce jour et conduisant à la description de tout autant de sous-types OFD. L'un des gènes clés identifiés est le gène OFD1, de transmission dominante liée à l’X. Cependant la grande majorité des gènes causaux identifiés sont plus rares (20-30 individus), voire ultra-rares (moins de 5 individus) et transmis sur un mode d’hérédité récessif autosomique (30/32 gènes) ou récessif lié à l’X (1/32 gènes). Ces gènes codent pour des protéines du cil primaire ou des protéines impliquées dans l’initiation de la ciliogénèse : parfois, éléments clés dans une voie de signalisation ou un processus cellulaire crucial, parfois sous-unités indispensables d’un complexe fonctionnel et/ou structural du cil primaire. Les cils primaires sont des structures microscopiques présentes à la surface de nombreuses cellules de l'organisme et jouent un rôle essentiel dans la régulation de divers processus cellulaires, notamment durant le développement. L’absence ou le dysfonctionnement du cil primaire conduit indéniablement à des troubles regroupés sous le terme de ciliopathies. Il existe également un allélisme et/ou un chevauchement clinique marqué entre les syndromes OFD et certaines autres ciliopathies, principalement avec les syndromes de Joubert et de Meckel. Une corrélation génotype-phénotype semble se dessiner bien que peu d’individus soient décrits pour la majorité des gènes identifiés à ce jour, à l’exception des gènes OFD1 et C5orf42, plus fréquemment retrouvés. Plus récemment, l’identification d’un gène non ciliaire (SCNM1) mais impliqué dans la régulation de l’épissage des gènes ciliaires élargit le spectre moléculaire associé aux syndromes OFD et souligne la complexité et l’importance du cil primaire dans le développement. Leur caractérisation clinique et moléculaire reste un enjeu majeur pour tenter une classification en différents sous-types. Nous présenterons une actualisation des corrélations phénotype-génotype et des connaissances physiopathologiques des syndromes OFD. Ces avancées offrent en effet de nouvelles opportunités pour comprendre les mécanismes sous-jacents à ces affections complexes.
Ange-Line BRUEL (DIJON), Emilie TISSERANT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Julien THEVENON, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Alain VERLOES, Laurence PERRIN, Deepti DE SILVA, Tania ATTIE-BITACH, Shuba PHADKE, Laurent PASQUIER, Bérénice DORAY, Didier LACOMBE, Elisabeth STEICHEN, Dominique GAILLARD, Lydie BURGLEN, Geneviève PIERQUIN, Jelena MARTINOVIC, Alice GOLDENBERG, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #49481 - P039 Génétique du rhombencéphalosynapsis : à propos d’un cas de syndrome de Gomez-Lopez-Hernandez.
P039 Génétique du rhombencéphalosynapsis : à propos d’un cas de syndrome de Gomez-Lopez-Hernandez.

Le rhombencéphalosynapsis (RES) est une malformation rare du cervelet caractérisée par une agénésie du vermis associée à une fusion des hémisphères cérébelleux dans sa forme complète. Les mécanismes embryologiques et génétiques restent mal connus et il n’y a pas de modèle animal. Le RES peut être isolé ou, plus fréquemment, associé à d’autres malformations cérébrales (agénésie du corps calleux, sténose de l’aqueduc de Sylvius, holoprosencéphalie) et/ou extra-cérébrales sans récidive intrafamiliale. Plusieurs CNVs dont aucun n’est récurrent ont été rapportés chez des patients avec RES. A ce jour, le seul syndrome monogénique de cause identifiée est le syndrome MCTT ou CEBALID (MIM 618774) avec des variants hétérozygotes tronquants en C-terminal du gène MN1 (MIM 156100). Le RES est inconstant, mais avec une pénétrance supérieure à 50% chez ces patients, et toujours incomplet. Le syndrome de Gomez-Lopez-Hernandez (GLHS, MIM 601853) est ultra rare, reconnaissable par l’association RES - alopécie temporo-pariétale bilatérale congénitale et reste sans base moléculaire identifiée après étude par CGH-array et séquençage d’exome chez quelques patients. Nous rapportons un nouveau cas non publié qui présente un RES complet de diagnostic anténatal auquel s’associe une dysplasie du corps calleux et une dilatation triventriculaire. La CGH array en anténatal n’a pas identifié de CNV pathogène et le séquençage d’exome en trio n’a pas retenu de variant pathogène en post natal. Elle est née eutrophe à terme et présente une turribrachycéphalie sans craniosténose, des golfes temporaux et une hypoplasie de l’étage moyen. A 10 mois, la croissance reste dans la norme et elle présente un décalage moteur et un strabisme convergent avec apraxie oculomotrice. Nous attendons les résultats du séquençage de génome long read en trio.
Elise PISAN (Paris), Nadia BAHI-BUISSON, Nabila DJAZIRI, Patrick NITSCHKE, Christine BOLE, Chris GORDON, Jeanne AMIEL
10:00 - 11:00 #49864 - P043 Phénotypes associés aux variants intragéniques de TBX1 : description d’une cohorte de 24patients.
P043 Phénotypes associés aux variants intragéniques de TBX1 : description d’une cohorte de 24patients.

Le gène TBX1 (22q11.2) code un facteur de transcription du groupe T-box, exprimé dans de nombreux tissus au cours de l’embryogénèse. Compris dans la délétion récurrente 22q11.2 responsable du syndrome de Di George, il serait impliqué dans la majorité des malformations de ce syndrome. Peu de patients porteurs de variants intragéniques de TBX1 sont décrits dans la littérature, et leurs présentations cliniques sont très variables. Ce travail descriptif a pour but de mieux décrire les phénotypes associés aux variants de TBX1. Les patients ont été recrutés via plusieurs canaux : service de génétique clinique du CHU de Lille, panel de gènes de cardiopathies héréditaires (CHU Amiens), ou d’hypoparathyroïdies (CHU Lille, CHU Caen), appels à collaboration (filière AnDDI-Rares, ERN-Ithaca, filière SensGène). Nous décrivons ici le phénotype clinique et les données moléculaires d’une cohorte de 24 patients porteurs de variants de TBX1 issus de 14 familles. Les cardiopathies congénitales représentent la malformation la plus fréquente (n=8, 33%) et sont variées (tétralogie de Fallot, CIV, tronc artériel commun, anomalies du retour veineux pulmonaire…). L’hypoparathyroïdie est retrouvée chez 7 patients (29%), dont 3 cas d’hypocalcémie néonatale. La surdité est présente chez 7 patients (29%), associée à une dysplasie des pavillons chez 5 cas, et à des anomalies de l’oreille interne pour 1 cas. Trois patients (12.5%) présentent des infections récurrentes et/ou une lymphopénie T, sans agénésie thymique. Dans 25% des cas, une fente palatine sous-muqueuse (n=4) ou une insuffisance vélo-pharyngée (n=2) est présente. Des particularités morphologiques sont décrites chez 9 patients, mais sont non spécifiques (37.5%). Un seul cas de déficience intellectuelle est rapporté. Des variants non-sens, frameshift et faux-sens ont été identifiés, sans hotspot mutationnel ni corrélation génotype-phénotype claire. Notre cohorte internationale de patients porteurs de variants intragéniques de TBX1 est la plus large décrite à ce jour. Ces données vont dans le sens de l’implication de TBX1 dans les malformations décrites dans le syndrome de Di George. Nous soulignons la diversité des présentations cliniques, en termes de sévérité et d’atteinte d’organes, et la diversité des voies pouvant mener au diagnostic étiologique. Il s’agit de la première étude décrivant des surdités et des malformations de l’oreille chez des patients porteurs de variants de TBX1. Ces résultats doivent faire considérer le séquençage de TBX1 pour des patients évocateurs de syndrome de Di George sans microdélétion 22q11.2, par panel ciblé ou séquençage de génome.
Simon BOUSSION (Lille), Lucie COPPIN, Olivier GRUNEWALD, Marie-Françoise ODOU, Christine LEFÈVRE, Laurence BELLENGIER, Guillaume JOURET, Mette BERTELSEN, Nanna DAHL RENDTORFF, Mathilde NIZON, Erika LAUNAY, Marjolaine WILLEMS, Mylène THARREAU, Gabriela VERA, Guillaume JEDRASZAK, Xenia LATYPOVA, Arnaud MOLIN, Thomas SMOL, Clémence VANLERBERGHE
10:00 - 11:00 #49303 - P047 L’impact des CNVs pathogènes rares est amplifié par l’appariement assortatif.
P047 L’impact des CNVs pathogènes rares est amplifié par l’appariement assortatif.

Les porteurs d’un même variant du nombre de copies (CNV) présentent une large variabilité phénotypique, allant de manifestations subtiles à des atteintes sévères. Nous avons examiné dans quelle mesure le score polygénique (PGS) d’un individu pouvait expliquer cette variabilité, en nous concentrant sur 119 associations CNV–trait couvrant 43 phénotypes cliniquement pertinents. Les CNV ont été identifiés au sein de la population britannique blanche de la UK Biobank. En évaluant séparément, conjointement et de manière synergique les contributions des CNVs et des PGS, nous avons mis en évidence un effet additif significatif dans 45 (38 %) des paires CNV–trait, sans toutefois détecter d’interaction. Alors qu’une corrélation négative entre le statut de porteur de CNV et le PGS aurait pu être attendue en raison d’un biais de participation dans la UK Biobank, nous avons observé au contraire une corrélation positive généralisée. Cette dernière ne pouvait être expliquée par un déséquilibre de liaison que dans trois paires CNV–trait. Ayant montré que 64 % des CNVs évalués présentaient une héritabilité non nulle, nous avons exploré le rôle de l’appariement assortatif dans cette corrélation positive entre CNV et PGS. Nos analyses indiquent qu’environ 45 % de cette corrélation (p = 3,9e-7) peuvent être prédits par l’appariement assortatif. Des tendances similaires ont également été observées entre le PGS et la charge génomique en CNVs, ainsi qu’entre le PGS et les variants rares à perte de fonction. Ces résultats suggèrent que le PGS contribue de manière significative à l’expressivité variable des CNVs et des variants rares. Son intégration pourrait permettre un meilleur suivi des porteurs de CNV les plus à risque de développer des comorbidités cliniquement pertinentes. Enfin, nous proposons que l’appariement assortatif généralisé représente un mécanisme clé susceptible d’exacerber les effets combinés des différentes classes mutationnelles.
Maria Caterina CEVALLOS BRENES, Chiara AUWERX, Robin HOFMEISTER, Théo CAVINATO, Tabea SCHOELER, Zoltan KUTALIK, Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse)
10:00 - 11:00 #49419 - P051 Diagnostic prénatal d’une triplication Xq27.1q28 chez un fœtus masculin : caractérisation de ce remaniement complexe par séquençage de génome et cartographie optique de génome.
P051 Diagnostic prénatal d’une triplication Xq27.1q28 chez un fœtus masculin : caractérisation de ce remaniement complexe par séquençage de génome et cartographie optique de génome.

Les triplications de grande taille du chromosome X sont des anomalies chromosomiques rares. Elles entraînent généralement une disomie fonctionnelle (c'est-à-dire une surexpression des gènes liés au chromosome X), à l’origine de troubles du neuro-développement et de malformations congénitales. Nous rapportons ici le cas d’un fœtus masculin présentant des malformations congénitales et porteur d'une triplication Xq27.1q28, survenue de novo, détectée par ACPA en anténatal. Une analyse génétique avait été réalisée à la suite de l’échographie morphologique qui avait révélé un retard de croissance intra-utérin, un corps calleux court et dysplasique, un polyhydramnios, une pyélectasie bilatérale et un œdème préfrontal. Après l'interruption de grossesse à 25 semaines d’aménorrhée, l'examen externe du fœtus a montré une dysmorphie craniofaciale, des anomalies mineures des membres et des organes génitaux. La virtopsie fœtale par IRM a confirmé les anomalies du corps calleux et la pyélectase bilatérale. De plus, nous avons caractérisé ce réarrangement chromosomique complexe par séquençage du génome et cartographie optique du génome afin de déterminer les points de cassure et le mécanisme chromosomique sous-jacent. Ces études complémentaires ont révélé la présence de deux petites duplications flanquant la triplication, tous les points de cassure se situant dans des duplications segmentaires. Ce réarrangement complexe est probablement la conséquence de deux recombinaisons homologues non-alléliques au cours de la méiose I maternelle. Nous rapportons ici la plus grande triplication de l’X détectée chez un fœtus en anténatal. Notre cas souligne l'importance de combiner les techniques génomiques pour mieux caractériser les réarrangements chromosomiques complexes.
Hippolyte MENOU (Paris), Romain NICOLLE, Leya DAHER, Emilie BONANNO, Lucile COURONNÉ, Pascale SONIGO, David GREVENT, Pierre BLANC, Laurence BUSSIÈRES, Nathalie ROUX, Valérie MALAN
10:00 - 11:00 #49643 - P055 Caractérisation fonctionnelle d’une insertion d’ADN alpha-satellite impactant le gène CTSD.
P055 Caractérisation fonctionnelle d’une insertion d’ADN alpha-satellite impactant le gène CTSD.

L’accès au séquençage de génome grâce aux plateformes nationales de séquençage à haut débit (AURAGEN et SeqOIA) offre une perspective nouvelle concernant la variété de variations génomiques détectées mais aussi son lot de challenges dans leur interprétation. Nous rapportons le cas d’un enfant âgé de 4 mois, issu d’un couple apparenté, présentant un trouble du neurodéveloppement précoce incluant une microcéphalie postnatale évolutive et sévère, une absence de tenue de tête et de contact oculaire, des anomalies au fond d’œil ainsi qu’un syndrome pyramidal. L’IRM cérébrale a révélé des hématomes sous-duraux bilatéraux, des anomalies de gyration et de signal de la substance blanche et un corps calleux fin. Le séquençage de génome a mis en évidence une variation homozygote de signification incertaine dans le gène CTSD (11p15.5) codant une enzyme lysosomale, la cathepsine D, impliqué dans la céroïde-lipofuscinose neuronale de type 10 (CLN10) de transmission autosomique récessive, dont les caractéristiques cliniques sont compatibles avec le phénotype du patient. La variation identifiée est une apparente délétion homozygote de 7 nucléotides au niveau du pénultième acide aminé de CTSD pour laquelle chacun des parents est hétérozygote. L’analyse détaillée des split-reads de cette région génomique a laissé suggérer la présence d’un remaniement génomique plus complexe impliquant des séquences alpha-satellites. Le caryotype et l’étude en FISH (sonde NOR) ne retrouvait pas d’anomalie. Un séquençage de génome en long-reads (Oxford Nanopore®) avec alignement sur la référence T2T a révélé l’insertion d’une séquence alpha satellite (ASI) de 246 paires de bases d’un chromosome 13 au niveau du pénultième acide aminé de CTSD. Une étude de l’ARN extrait de fibroblastes du patient a confirmé la présence de cette insertion dans l’ARN messager dont la conséquence serait un allongement de la protéine de 31 acides aminés. Le Western-Blot réalisé sur les fibroblastes du patient a révélé un niveau protéique de la cathepsine D drastiquement réduit (5% de la moyenne des témoins), confirmant la pathogénicité de ce remaniement. Une étude en microscopie électronique a également été initiée en parallèle. Ce cas clinique illustre l’une des limites bien connue du séquençage short-reads ainsi que les difficultés rencontrées liées aux séquences homologues du génome. L’utilisation du séquençage long-reads nous a permis de caractériser ce remaniement comme étant une ASI. A notre connaissance, une unique description d’ASI a été rapportée dans la littérature, sans que celle-ci soit responsable d’un phénotype. Ainsi, cette présentation clinique semble être la première à impliquer ce type de variation de structure en pathologie humaine. De plus, la confirmation de sa pathogénicité a été déterminante puisque, survenant dans un contexte de grossesse évolutive, elle a permis de prodiguer un conseil génétique fiable aux parents et de leur permettre d’accéder à un diagnostic prénatal.
Aurélie GOURONC (STRASBOURG), Salima EL CHEHADEH, Consortium AURAGEN, Marie-Thérèse ABI WARDE, Maria Cristina ANTAL, Lucile BOUTAUD, Nicolas DONDAINE, Marlène GALLET, Julien GRAFF, Virginie HAUSHALTER, Armelle HORNARD, Marguerite MIGUET, Hélène DOLLFUS, Catherine CAILLAUD, Edouard LE GUILLOU, Caroline SCHLUTH-BOLARD
10:00 - 11:00 #49872 - P059 Rétrospective des évaluations externes de la qualité de l’ACLF depuis 20 ans (2005-2025).
P059 Rétrospective des évaluations externes de la qualité de l’ACLF depuis 20 ans (2005-2025).

Depuis 2005, l’Association des Cytogénéticiens de Langue Française (ACLF) met à disposition des cytogénéticiens un système d’évaluation externe de la qualité (EEQ). Les EEQs ont débuté par des réunions de consensus sur dossiers papier rétrospectifs. Afin de développer une offre d’EEQ prospectives, et une participation anonyme des laboratoires, l’ACLF s’est dotée d’une plateforme sécurisée (financement EPICQUE-ABM(2006)) et d’un progiciel de gestion des EEQs créé en 2007 avec la société Médifirst. La participation payante des laboratoires permet le fonctionnement de la plateforme et la sauvegarde des données. Depuis 2014, un système de management de la qualité selon la norme ISO/IEC 17043 est en place, géré par un COPIL national avec des audits internes et une revue de direction annuels. Les EEQs, programmés par des cytogénéticiens bénévoles habilités, concernent la cytogénétique hématologique (HK) (44 laboratoires) et la cytogénétique constitutionnelle (CST) (54-60 laboratoires). Ils sont proposés en version prospective en HK, en ACPA et pour le DPNI. En CST une EEQ rétrospective complète l’offre prospective. Chaque EEQ est proposée une fois par an sous forme de matrices informatiques ou biologiques en fonction des tissus analysés. Les grilles de notation sont basées sur les référentiels et guide de bonne pratique de l’ACLF et de la SFGH. En cas de désaccord avec l’expertise, les laboratoires peuvent émettre anonymement des droits de réponse (DDR) qui peuvent conduire à une correction de la note par le COPIL (moins de 10% des dossiers concernés). Des notes critiques et seuil sont déterminées pour notifier une mauvaise performance aux laboratoires si non conformité. Une présentation du bilan des EEQ lors d’une réunion des laboratoires participants et une enquête de satisfaction clôturent les campagnes annuelles. Depuis 2005, 108 dossiers prospectifs ont été proposés 20(HK), 28(ACPA), 20(CST PVC prospectif), 20(CST LA prospectif), 20(CST sang prospectif). En parallèle 1455 dossiers rétrospectifs ont été soumis dont 454 (PVC), 487 (LA) et 514 (sang) avec plus de 3 000 images analysées par les experts. Cette activité entièrement bénévole a mobilisé depuis 2005 plus de 131 experts 26(HK), 75(CST), 30 (ACPA) qui ont formé 71 experts juniors 32(CST),24 (HK),15 (ACPA) encadrés par 29 collègues superviseurs: 19 (CST),3 (HK), et 7 (ACPA). L’organisation des EEQ s’est adapté à l’évolution des pratiques en modifiant les dossiers proposés (arrêt des EEQ rétrospectives pour les PVC et LA prospectifs ou rétrospectifs à partir de 2022) et en proposant régulièrement des études pilotes pour les nouvelles techniques (ACPA en 2011, DPNI en 2023, OGM en 2025). Les EEQs ont ainsi permis destructurer et fédérer la communauté autour de la démarche qualité et contribuent à l’obtention de l’accréditation COFRAC des laboratoires. De plus, cette initiative qui fête aujourd’hui ses 20 ans, a favorisé l’harmonisation des pratiques et la formation des cytogénéticiens.
Martine DOCO-FENZY (NANTES), Isabelle LUQUET, Chantal MISSIRIAN, Christine TERRE, François VIALARD, Chrystele BILHOU-NABERA, Marie-Christine COMBRISSON, Francine MUGNERET, Damien SANLAVILLE, Vincent GATINOIS, Vincent JAUFFRET, Elise CHAPIRO, Pascal CHAMBON, Cyril SARRAUSTE DE MENTHIÈRE, Jean-Michel DUPONT
10:00 - 11:00 #49411 - P063 Apport du séquençage de génome long-read dans l’exploration des infertilités d’origine ovarienne.
P063 Apport du séquençage de génome long-read dans l’exploration des infertilités d’origine ovarienne.

L’insuffisance ovarienne (IO) est une cause importante d’infertilité féminine, avec un spectre allant de l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) à la diminution de la réserve ovarienne (DRO). La génétique joue un rôle majeur dans la survenue des IO. Une origine génétique est identifiée à ce jour dans plus de 40% des IOP, avec, en particulier, des anomalies chromosomiques présentes chez 10-13% des patientes. Les remaniements chromosomiques apparemment équilibrés (RCAE) peuvent être particulièrement difficiles à caractériser à l’aide des techniques disponibles, en raison de la possibilité de survenue de points de cassure dans des régions répétées du génome notamment. De plus, leur implication dans la physiopathologie des IO reste incertaine et pourrait s’expliquer par des contraintes mécaniques impactant la méiose, une pathologie des points de cassure, un CNV additionnel, une anomalie de la méthylation, une cause monogénique concomitante. Il existe par ailleurs une expressivité clinique variable pour les RCAE compliquant la réalisation du conseil génétique : pour les formes familiales, il n’existe pas d’IO chez toutes les femmes porteuses du RCAE, et pour les formes de novo, il existe une IO de sévérité variable. Nous proposons d’évaluer les techniques de séquençage de génome long-read (LR-GS) pour l’exploration génétique de patientes avec IO et RCAE. Cette technologie permet de surpasser les limites du séquençage de génome short-read (SR-GS) par l’analyse de régions non étudiées par le SR-GS, comme les régions répétées, l’identification précise des variants de structure, notamment complexes, avec la caractérisation détaillée de leurs points de cassure, l’étude de la méthylation et la réalisation d’un haplotypage. Dans notre cohorte de 345 patientes avec IOP/DRO, 20 présentent un RCAE. 11 patientes ont bénéficié d’une analyse des points de cassure par SR-GS et LR-GS. - Le séquençage long-read a été réalisé sur PromethION P2 solo, avec utilisation du pipeline wf-human-variation (epi2me-labs : https://github.com/epi2me-labs/wf-human-variation) pour l’analyse bioinformatique (Oxford Nanopore Technologies). - L’interprétation des données a été réalisée via l’interface DIAGHO développée au CHU de Rennes. Il s’agit d’un portail pour l’analyse de données de séquençage haut-débit, permettant l’annotation, la mise en place de filtres, la priorisation, la visualisation et la création de rapports (www.diagho.com). Plus de 5 millions d’évènements (SV + CNV + SNV) par patiente ont fait l’objet d’une analyse. - Les translocations ont toutes été identifiées par LR-GS (alors que 2 n’étaient pas caractérisées par SR-GS en raison de points de cassure dans une région répétée). Des variations de quelques paires de bases entre SR-GS et LR-GS étaient notées. Un travail d’optimisation des filtres est en cours pour détecter des évènements additionnels au RCAE. Au total, ce projet devrait permettre de préciser l’implication des RCAE dans la survenue du phénotype d’IO.
Eve BESNIER (Rennes), Anna LOKCHINE, Bénédicte NOUYOU, Linda AKLOUL, Erika LAUNAY, Manon GODIN, Florence DEMURGER, Alinoé LAVILLAUREIX, Laura MARY, Amandine ETCHEVERRY, Mélanie FRADIN, Mathieu CHOPELET, Houda HAMDI-ROZE, Sylvie ODENT, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Marie DE TAYRAC, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Sylvie JAILLARD
10:00 - 11:00 #49719 - P067 MMAF et dyskinésie ciliaire primitive : Variabilité phénotypique des variants de GAS8 et DRC1.
P067 MMAF et dyskinésie ciliaire primitive : Variabilité phénotypique des variants de GAS8 et DRC1.

Les anomalies multiples des flagelles spermatiques (MMAF) représentent une cause majeure d’asthénozoospermie sévère et d’infertilité masculine. L’essor du séquençage à haut débit a permis d’identifier un nombre croissant de gènes responsables, dont plusieurs codent pour des protéines également impliquées dans la fonction des cils respiratoires, établissant ainsi un lien fort entre infertilité masculine et dyskinésie ciliaire primitive (DCP). Parmi les complexes moléculaires centraux de l’axonème, le Nexin–Dynein Regulatory Complex (N-DRC) joue un rôle clé en assurant la cohésion structurale et la régulation des mouvements microtubulaires. Dans la littérature, des variants bialléliques dans les gènes GAS8 et DRC1, codant pour deux composants essentiels du N-DRC, ont été associés à des formes sévères de DCP. Cependant, la sévérité et la nature des phénotypes observés semblent variables selon les patients. L’objectif de notre étude est d’investiguer le rôle pathogénique de variants identifiés dans GAS8 et DRC1 chez des patients atteints de MMAF isolée, afin de mieux comprendre les déterminants génétiques et cliniques de cette variabilité d’expression. Une cohorte homogène de patients nord-africains présentant un phénotype MMAF a été analysée par séquençage exomique. Des variants bialléliques délétères dans GAS8 et DRC1 ont été identifiés chez 5 individus (1 patients pour GAS8 ; 4 patients DRC1). Contrairement aux observations rapportées, majoritairement chez des patients d’origine asiatique, ceux de notre cohorte présentaient exclusivement une infertilité masculine non-syndromique, sans atteinte respiratoire sévère associée. Les analyses ultrastructurales par microscopie électronique ont confirmé une désorganisation axonémale caractérisée par un détachement des doublets de microtubules, expliquant la perte de motilité des flagelles. Cette hétérogénéité phénotypique suggère l’existence d’une influence du contexte génétique, modulant l’expression clinique des mutations, ainsi qu’une vulnérabilité plus marquée du flagelle spermatique par rapport au cil respiratoire. Ces observations ouvrent la voie à des travaux futurs visant à identifier les modificateurs génétiques impliqués dans la variabilité d’expression de GAS8 et DRC1, et à explorer plus largement les mécanismes de compensation différentiels entre flagelles et cils. Enfin, sur le plan clinique, il est recommandé que les patients consultant pour infertilité et porteurs de mutations dans ces gènes bénéficient d’une évaluation pneumologique complémentaire, afin de dépister précocement une éventuelle DCP infra-clinique et de mieux anticiper son évolution.
Célia TEBBAKH (Grenoble), Anne-Laure BARBOTIN, Guillaume MARTINEZ, Angèle BOURSIER, Zeina WEHBE, Caroline CAZIN, Asma HAMMOUDA, Natalie RIVES, Aurélie FERAILLE, Charles COUTTON, Christophe ARNOULT, Nicolas THIERRY-MIEG, Selima FOURATI BEN MUSTAPHA, Raoudha ZOUARI, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF
10:00 - 11:00 #48936 - P071 Les variants bialléliques du gène TM2D3 entraînent un trouble du neurodéveloppement syndromique et sévère associé à des anomalies du réticulum endoplasmique et des mitochondries.
P071 Les variants bialléliques du gène TM2D3 entraînent un trouble du neurodéveloppement syndromique et sévère associé à des anomalies du réticulum endoplasmique et des mitochondries.

Nous avons identifié par séquençage d’exome des variants bi-alléliques hétérozygotes composites dans le gène TM2D3 chez quatre individus issus de familles différentes et présentant un tableau clinique similaire, incluant une microcéphalie, un retard du développement global et sévère avec une absence de langage, des traits autistiques, une malformation cardiaque et une dysmorphie faciale spécifique. TM2D3 code pour une protéine transmembranaire présente dans de nombreux tissus, avec une expression importante dans le système nerveux central, dont la fonction et la localisation cellulaire restent peu connues. En réalisant des expériences de colocalisation par sondes fluorescentes dans le modèle de cellules de glioblastome SNB75, nous montrons que TM2D3 est une protéine du réticulum endoplasmique (RE). Une analyse approfondie réalisée sur cellules SNB75 invalidée/knock-out ? pour TM2D3 ainsi que sur des fibroblastes issus de biopsies cutanées des patients portant un allèle récurrent c.503G>A (p.Gly168Asp) a permis de montrer que TM2D3 a un impact sur la réponse au stress du RE, avec une expression altérée de ATF4, HSPA5 et DDIT3 dans ces modèles en condition basale et sous stress induit par un traitement à la tunicamycine. Par ailleurs, nous avons mis en évidence par microscopie électronique en transmission un gonflement du RE dans ces cellules et, de manière surprenante, des altérations mitochondriales secondaires, incluant une augmentation de la longueur mitochondriale, de la largeur des crêtes, et de la distance RE-mitochondrie. Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués, nous avons procédé au séquençage d’ARN à partir des fibroblastes des trois patients porteurs du variant p.Gly168Asp et des quatre parents à notre disposition, ce qui a permis d’identifier 21 gènes à l’expression différentielle, incluant des gènes codant pour des protéines de la matrice extracellulaire impliquées dans la migration des précurseurs neuronaux. L’ensemble de ces données cliniques et expérimentales montre que ces variants bi-alléliques de TM2D3 entraînent un syndrome neurodéveloppemental sévère, lié à une sensibilité exacerbée au stress du RE, à des modifications mitochondriales secondaires et à une altération de l’expression de gènes de la matrice extracellulaire.
Claudie GABILLARD-LEFORT (Angers), Caroline SILVEIRA-MARTINEZ, Naïg GUEGUEN, Valérie DESQUIRET-DUMAS, Méline WERY, Louis LEGOFF, Anne GUIMIER, Sophie RONDEAU, Giulia BARCIA, Christine BARNERIAS, Benjamin COGNÉ, Thomas BESNARD, Elsa LORINO, Jessica DOUGLAS, Olaf BODAMER, Annalisa VETRO, Renzo GUERRINI, Simona BALESTRINI, Valerio CONTI, Laura SIRI, Arnaud CHEVROLLIER, Céline BRIS, Estelle COLIN, Vincent PROCACCIO, Delphine MIREBEAU-PRUNIER, Guy LENAERS, Salim KHIATI, Mathilde NIZON, Olivier BARIS
10:00 - 11:00 #48978 - P075 Les duplications d’ATAD3 : un lien entre les maladies mitochondriales et le syndrome d’Aicardi-Goutières ? Description d’un nouveau phénotype à partir d'une cohorte française de 9 patients.
P075 Les duplications d’ATAD3 : un lien entre les maladies mitochondriales et le syndrome d’Aicardi-Goutières ? Description d’un nouveau phénotype à partir d'une cohorte française de 9 patients.

Une duplication hétérozygote récurrente de 68 kb du locus ATAD3, médiée par un mécanisme de recombinaison homologue non allélique, a été impliquée dans une cytopathie mitochondriale caractérisée par un début prénatal ou néonatal avec une cardiomyopathie, une hyperlactatémie, une cataracte, une encéphalopathie et un décès dans les premiers jours de vie. Nous analysons le spectre clinique, biochimique, radiologique et moléculaire associé aux duplications du locus ATAD3 à travers la description d’une cohorte de 8 patients. Quatre patients présentaient des signes prénataux, incluant un retard de croissance intra-utérin (3/8) et des anomalies cardiaques (2/8). Tous les enfants nés vivants ont présenté une hypotonie néonatale, fréquemment associée à une cardiomyopathie (4/7), à une cataracte ou à des opacités cornéennes (4/7) et à une hyperlactatémie (5/7). Deux patients porteurs de duplications distinctes ont présenté une survie prolongée (>2 ans) avec une atrophie cérébrale majeure et progressive, associée à une encéphalopathie épileptique. L’IRM cérébrale a montré des hyperintensités en T2 de la substance blanche (7/7) ainsi qu’une leucoencéphalopathie kystique temporale (5/7). La spectroscopie par résonance magnétique a montré un pic lactate (5/5), et la tomodensitométrie cérébrale a révélé des calcifications des noyaux gris centraux chez 1/2 patients. Avec la description de cette série de patients, nous élargissons le spectre clinique associé aux duplications de ATAD3, en incluant des formes avec survie prolongée et une atteinte neurologique sévère, avec des caractéristiques neuro-radiologiques évoquant le syndrome d’Aicardi-Goutières et, plus largement, les interféronopathies. Nous suggérons l’existence d’un mécanisme pathogénique commun sous-jacent aux maladies mitochondriales et aux interféronopathies. Ce locus, contenant les gènes ATAD3A, ATAD3B et ATAD3C a une très forte homologie de séquence, par conséquent, la détection des duplications peut être largement sous-estimée par les techniques de séquençages. Devant des signes d’appel cliniques ou échographiques évocateurs, cette duplication doit être recherchée par des algorithme de détection de CNV basés sur la profondeur de séquençage.
Pauline PLANTÉ-BORDENEUVE (lille), Claire-Marine BÉRAT, Sylvain HANEIN, Cyril GITIAUX, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, Zahra ASSOULINE, Marie-Thérèse ABI-WARDE, Rukhshona ABDULLAZODA, Agnès GUICHET, Radka STOEVA, Celine BRIS, Aurélien CAUX, Marlène RIO, Jeremy BERTRAND, Pauline GAIGNARD, Alice LEPELLEY, Manuel SCHIFF, Arnold MUNNICH, Isabelle DESGUERRE, Agnes ROTIG, Julie STEFFANN, Nathalie BODDAERT, Giulia BARCIA
10:00 - 11:00 #49207 - P079 Résoudre l’impasse diagnostique dans les maladies rares à l’aide d’une combinaison de technologies omiques : premiers résultats du projet MultiOmixCare.
P079 Résoudre l’impasse diagnostique dans les maladies rares à l’aide d’une combinaison de technologies omiques : premiers résultats du projet MultiOmixCare.

La résolution des situations d’impasse diagnostique dans les pathologies génétiques représente un enjeu de Santé Publique majeur. Cependant, de nombreux individus affectés par des troubles neurodéveloppementaux (TNDs) demeurent sans diagnostic, et ce malgré les progrès constants du séquençage de 2ème génération. La réanalyse de données génomiques permet de répondre à certaines de ces situations, par l’identification de variations dans des gènes nouvellement impliqués en pathologie humaine, ou grâce à l’optimisation et l’amélioration des technologies utilisées, notamment les pipelines bioinformatiques. Une autre solution peut être apportée par l’utilisation de nouvelles technologies génomiques, transcriptomiques ou épigénomiques qui permettent d’outrepasser certaines limites techniques. Cependant, la place et l’intérêt de ces technologies omiques – en particulier de la cartographie optique et du génome par lectures longues (lrGS) – a encore besoin d’être clarifiée. Il n’existe, par ailleurs, pas de recommandations concernant la stratégie diagnostique à employer pour leur usage dans les TNDs restant non-résolus après séquençage de génome à lectures courtes (srGS) en trio. Nous avons rassemblé une cohorte nationale de 40 individus présentant un TND restant sans diagnostic – ou avec un diagnostic partiel – après srGS, et 5 individus porteurs de variations de structure complexes, sélectionnés à l’aide des filières AnDDI-Rares et Défiscience. Ces individus ont, en complément d’une réanalyse de leurs données génomiques, bénéficié d’une association de technologies comprenant lrGS, cartographie optique et des analyses transcriptomiques. Des analyses transcriptomiques, protéomiques et/ou épigénomiques complémentaires – sur des fibroblastes issus d’individus de la cohorte, des progéniteurs neuronaux et des neurones obtenus par reprogrammation de cellules souches pluripotentes induites – pourront être effectuées au cas par cas, afin d’évaluer l’impact potentiel de certaines variations dans d’autres lignées cellulaires d’intérêt et l’organisation spatiale du génome via la technique de capture de conformation chromosomique. Les premières étapes du projet ont mis en évidence 2 nouveaux diagnostics (insertion ALU dans GRIN2B et variation pathogène dans RNU4-2), ainsi que de nouvelles variations candidates chez 7 individus requérant des explorations ou éléments complémentaires. L’analyse intégrée de données lrGs et de cartographie optique nous a permis de préciser des évènements génomiques rares d’un intérêt particulier – dont une insertion d’ADN mitochondrial dans le chromosome X – illustrant leur potentiel et mettant en évidence leurs limites dans l’analyse des variations de structure complexes. La poursuite de ces analyses actuellement en cours devrait enrichir ces observations et contribuer à définir plus précisément la valeur ajoutée et la complémentarité de ces approches omiques dans la stratégie diagnostique des TNDs.
Marlène MALBOS (Dijon), Edris SHARIFRAHMANI, Laurence FAIVRE, Amélie PITON, Valentin VAUTROT, Jean MULLER, Damien PLASSARD, Quentin TESTARD, Claire JUBIN, Alexandre MATHIEU, Caroline RACINE, Estelle COLIN, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Alinoë LAVILLAUREIX, Marjorie WILLEMS, David GENEVIÈVE, Elise SCHAEFER, Sarah BAER, Imen DORBOZ, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Bertrand ISIDOR, Mélanie FRADIN, Sophie NAMBOT, Marie BOURNEZ, Hana SAFRAOU, Michaela RENDEK, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Martin CHEVARIN, Victor COUTURIER, Valentin BOURGEOIS, Charlotte POË, Claire RISSE, Clarisse DONDON, Robert OLASO, Nicolas CHATRON, Claire BARDEL, Julien BURATTI, Stéphanie MOISAN, Gaël NICOLAS, Alexandra BENCHOUA, Boris KEREN, Sylvia REDON, Damien SANLAVILLE, Jean-François DELEUZE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #49244 - P083 Modélisation des effets pathogènes des variants de PTBP1 dans les troubles du neurodéveloppement à l’aide d’organoïdes cérébraux dérivés de cellules souches pluripotentes induites.
P083 Modélisation des effets pathogènes des variants de PTBP1 dans les troubles du neurodéveloppement à l’aide d’organoïdes cérébraux dérivés de cellules souches pluripotentes induites.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) regroupent un large spectre de pathologies qui peuvent inclure de la déficience intellectuelle et des anomalies cérébrales. Ils sont souvent liés à des altérations génétiques affectant des gènes spécifiques du système nerveux central. Parmi les acteurs moléculaires impliqués, les protéines hétérogènes nucléaires ribonucléoprotéiques (hnRNPs) jouent un rôle clé dans le métabolisme de l’ARN, en particulier dans l’épissage alternatif. Des variants pathogènes dans le gène PTBP1 de la famille des hnRNPs ont récemment été identifiés par notre équipe chez des patients présentant un phénotype associant dysmorphie faciale, dysplasie squelettique et TND, avec un effet hypermorphique lié à une rétention cytoplasmique accrue de la protéine. Notre objectif est de caractériser l’impact de ces variants sur (1) la différenciation neuronale et (2) la régulation transcriptionnelle/épissage au cours du développement cérébral. Avec des organoïdes cérébraux générés à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) de patients et de témoins sains, nous avons réalisé des expériences d’immunohistochimie pour évaluer la prolifération cellulaire, la différenciation des progéniteurs neuronaux et la localisation subcellulaire de PTBP1. Les résultats montrent que les organoïdes porteurs de variants hypermorphiques présentent des rosettes neuroépithéliales désorganisées. En parallèle, des analyses de séquençage des ARN en cellules uniques (scRNA-seq) ont montré des altérations de l’expression de gènes impliqués dans l’engagement vers l’ectomésenchyme, la différentiation ostéochondrale et la spécification mandibulaire dans une population cellulaire présentant une signature moléculaire identifiable de la crête neurale antérieure. Ces données préliminaires, qui sont en cours de confirmation avec des contrôles isogéniques, montrent des altérations corroborant les malformations observées chez les patients, prouvant ainsi la pertinence de notre modèle. D'autre part, elles suggèrent que les variants hypermorphiques de PTBP1 perturbent non seulement la neurogenèse et l'organisation neuronale mais également la spécification des cellules de la crête neurale. Cela établit ainsi un lien inédit entre anomalies du développement cérébral et malformations crânio-faciales, qui ouvre la voie à une compréhension fine des troubles du neurodéveloppement et de nouvelles perspectives pour l’identification de cibles thérapeutiques.
Fatima EL IT (dijon), Claudia SARAIVA, Julien PACCAUD, Yannis DUFFOURD, Carlo MARCELIS, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Laurence DUPLOMB
10:00 - 11:00 #49279 - P087 Aneuploïdies gonosomiques et troubles du neurodéveloppement.
P087 Aneuploïdies gonosomiques et troubles du neurodéveloppement.

Les aneuploïdies gonosomiques impliquant un chromosome X surnuméraire sont relativement fréquentes (1 homme/700 et 1 femme/1000) bien que rarement identifiées (seulement 1/3 des hommes XXY et 10% des triples X). Les conséquences cliniques neurologiques en lien avec la présence d’un chromosome X surnuméraire sont très variables et discutées dans la littérature médicale. Des études suggèrent une plus grande fréquence de trouble du neurodéveloppement (TND) et troubles psychiatriques, avec une grande variabilité d’expression. Le mécanisme physiopathologique expliquant ce phénotype neurodéveloppemental n’est pas établi. Plusieurs études suggèrent la surexpression de gènes échappant au mécanisme d’inactivation chez les patients porteurs de chromosomes X surnuméraires dans différents types de tissus. Par exemple, il a été mis en évidence que de nombreux gènes impliqués dans l’immunité sont différentiellement exprimés dans les lymphocytes de patients avec aneuploïdies gonosomiques. En revanche, peu d’études se sont intéressées à l’expression des gènes du neurodéveloppement. Ainsi, notre étude porte sur l’expression des gènes de l’X par analyse RNAseq sur lymphocytes de patients porteurs d’un syndrome triple X ou d’un syndrome de Klinefelter et atteints d’un TND sans autre explication génétique (séquençage du génome négatif). Notre cohorte est toujours en cours de constitution. Poursuivre l’étude RNAseq sur un nombre plus important de patients pourrait permettre d’améliorer la compréhension des TND dans les aneuploïdies gonosomiques.
Laura KAREMBÉ (Nantes), Benjamin COGNÉ, Thomas BESNARD, Stéphane BÉZIEAU, Bertrand ISIDOR
10:00 - 11:00 #49297 - P091 Élargissement du spectre phénotypique et moléculaire de DPH2.
P091 Élargissement du spectre phénotypique et moléculaire de DPH2.

Introduction DPH2 est un facteur impliqué dans la synthèse du diphthamide, une protéine très conservée chez les eucaryotes, responsable de modification post traductionnelles du facteur d’élongation 2. Des variants bi-alléliques perte de fonction du gène DPH2 ont été associés à une forme syndromique de déficience intellectuelle caractérisée par une petite taille, des cheveux clairsemés et cassants, ainsi que des anomalies craniofaciales et des extrémités. À ce jour, seuls quatre enfants ont été rapportés dans la littérature, et le spectre phénotypique et moléculaire reste encore mal défini. Matériel et méthodes Nous avons réuni via Genematcher une cohorte comprenant huit personnes (cinq enfants et trois adultes), âgés de 9 mois à 30 ans. Les variants ont été identifiés par séquençage de l’exome en trio, du génome ou par des panels de gènes. Résultats L’analyse des données de séquençage a permis d’identifier quatre variants homozygotes différents dans le gène DPH2 dont un variant faux sens récurrent, NM_001384.5 : c.1429C>T, p.(Arg477Ter) présent chez 5 individus. Cliniquement, on retrouve des similarités phénotypiques au sein de la cohorte. Tous les individus présentent une petite taille et un trouble du neurodéveloppement de sévérité variable. Des signes cliniques de vieillissement prématuré sont décrits, certains chevauchant avec le diagnostic de syndrome d’Hallermann-Streiff. Les manifestations incluent une alopécie avec canitie précoce, une hypotrichose, des ailes du nez hypoplasiques, une peau fine avec vaisseaux visibles, et des hypoplasies unguéales. Parmi les trois cas adultes, l’une présente une dégradation progressive de l’état général à 30 ans avec amaigrissement et apparition d’une cardiomyopathie dilatée. Conclusion La description phénotypique et moléculaire de cette cohorte DPH2 permet d’élargir le spectre clinique et moléculaire du syndrome, en particulier l’identification de signes de vieillissement prématuré avec dégradation progressive chez les adultes justifiant d’une surveillance cardiologique rapprochée chez ces patients.
Amandine SMAIL (Toulouse), Guillaume BANNEAU, Zhi Min YAP, Amica MUELLER-NEDEBOCK, Nathalie COUQUE, Varun VENKAT, Sarah NICKEL, Conrad PLATZER, Majid MOJARRAD, Eric BIETH, Wen-Hann TAN, Alban ZIEGLER, Marion AUBERT-MUCCA
10:00 - 11:00 #49402 - P095 Les variants de novo de SRRM2 sont associés à l’hyperplasie des cellules neuroendocrine du nourrisson (NEHI).
P095 Les variants de novo de SRRM2 sont associés à l’hyperplasie des cellules neuroendocrine du nourrisson (NEHI).

Introduction. L'hyperplasie des cellules neuroendocrine du nourrisson (NEHI) est l’une des causes de maladie pulmonaire interstitielle chez l'enfant. Cette maladie pulmonaire très rare (<1/1 000 000) est responsable d'une insuffisance respiratoire débutant typiquement chez le nourrisson de 1-6 mois. Des symptômes non pulmonaires peuvent également être associés, notamment un retard de croissance (45.9%) et un trouble du neurodéveloppement (TND - de 9,3 à 38,1% selon les cohortes). Il n’y a pas de traitement spécifique de cette maladie et sa physiopathologie reste incertaine. Aucune étiologie génétique claire n’a pu être confirmée à ce jour. Afin d'identifier un/plusieurs gènes candidats de NEHI, nous avons réalisé un séquençage de génome et d’exome au sein d’une large cohorte de patients NEHI. Méthodes. Un séquençage de génome en trios (n = 21) a été réalisé afin d'identifier un gène candidat. Les autres patients NEHI de la cohorte (n=50) ont ensuite bénéficié d’un séquençage d’exome afin de cribler le gène candidat identifié. Résultats. Quatre variants de novo hétérozygotes perte de fonction (LoF) au sein du gène SRRM2 (délétion de 318kb emportant SRRM2, c.5644_5645del, p.(Leu1882Aspfs*5), c.1615C>T p.(Arg539*) et c.585_588del p.(Asp195Glufs*191)) ont été identifiés chez 4 des 71 patients NEHI présentant des symptômes pulmonaires typiques. La protéine SRRM2 est impliquée dans l'épissage des ARNm, et des variants LoF du gène SRRM2 ont récemment été rapportés chez des patients présentant un TND. Les quatre patients NEHI identifiés présentaient un TND avec notamment un trouble du développement intellectuel léger, une anxiété, une hypersociabilité et un déficit de l'attention. La prévalence des variants LoF SRRM2 dans notre cohorte (5,6%; IC à 95%: 1,6-13,8%) était 20 à 100 fois plus élevée que chez les patients atteints de TND sans maladie pulmonaire, signifiant que le spectre phénotypique des maladies associées au gène SRRM2 doit être élargi à la NEHI. Conclusion. Cette étude identifie l’haploinsuffisance SRRM2 comme une cause monogénique de NEHI. Ces résultats suggèrent que les patients atteints de NEHI devraient être évalués systématiquement par un neuropédiatre et que le séquençage de SRRM2 devrait être inclus dans chaque bilan diagnostique des patients atteints de NEHI.
Camille LOUVRIER (Paris), Yohan SOREZE, Julie MESINELE, Alix DE BECDELIÈVRE, Tifenn DESROZIERS, Valérie NAU, Florence DASTOT LE MOAL, Romain LEVERGEOIS, Marie LEGENDRE, Irina GIURGEA, Marina KONYUKH, Rola ABOU TAAM, Arnaud BÉCOURT, Laure COSSON, Isabelle GIBERTINI, Raphaël BORIE, Diana RODRIGUEZ, Corinne TROADEC, Aurore COULOMB L’HERMINÉ, Jean-Christophe DUBUS, Nadia NATHAN
10:00 - 11:00 #49603 - P099 Vers une meilleure interprétation des variants faux-sens sur le chromosome X. Exemple du gène HCFC1 : revue de la littérature et constitution d’une cohorte internationale.
P099 Vers une meilleure interprétation des variants faux-sens sur le chromosome X. Exemple du gène HCFC1 : revue de la littérature et constitution d’une cohorte internationale.

Contexte : Le gène HCFC1 (Xq28) code pour un co-régulateur transcriptionnel. Des variants pathogènes ont été rapportés chez des garçons présentant une acidurie méthylmalonique de type CblX, mais également chez des patients avec un trouble du développement intellectuel isolé (TDI) sans anomalie métabolique voire une épilepsie isolée. Une corrélation génotype-phénotype a été décrite dans la littérature notamment concernant les variants localisés dans le domaine Kelch proximal associés aux manifestations métaboliques. Cependant, comme pour d’autres gènes de TDI liés à l’X, l’interprétation des variants faux-sens hérités dans HCFC1 reste délicate, surtout dans les cas de TDI isolés, comme illustré par le nombre important de variants de signification incertaine (VSI) dans ClinVar (300 VSI contre 10 variants pathogènes/probablement pathogènes).  Objectifs : L’identification d’éléments cliniques et biologiques pertinents, incluant l'étude de l’inactivation de l’X (Xi) chez la mère porteuse, est nécessaire afin d’aider à l’interprétation des VSI faux-sens identifiés dans HCFC1 et de faciliter le diagnostic de la forme TDI sans CblX.   Méthodes : Après identification du variant p.(R320C) chez un patient suivi par le service de génétique de Strasbourg pour un TDILX et retrouvé chez une autre fratrie à l’aide de ClinVar, nous avons effectué un appel à collaboration afin de colliger d’autres variants faux-sens dans le gène HCFC1. Nous avons constitué une cohorte de variants pathogènes par le biais d’une revue de la littérature, ainsi qu’une cohorte de variants bénins, afin de comparer différents scores qui pourraient être pertinents dans l’interprétation des variants faux-sens de HCFC1. Résultats : Nous avons colligé 16 variants faux-sens chez 21 patients pour la majorité de sexe masculin et hérités de mères asymptomatiques. 3 ont pu être reclassés en probablement pathogènes à l’aide des scores CADD, EVE, AlphaMissense, de contrainte et de l'Xi. 5 ont été reclassés en probablement bénins et 8 restent de signification incertaine. Nous avons précisé la corrélation phénotype-génotype avec des variants situés en dehors du domaine Kelch proximal pouvant être responsables d’un phénotype métabolique. Nous rapportons certaines particularités phénotypiques chez les patients porteurs d’un variant pathogène dans HCFC1 sans anomalie métabolique notamment des traits faciaux particuliers, des troubles psychiatriques et des anomalies urogénitales.   Conclusion : Les scores CADD, EVE, AlphaMissense, de contrainte ainsi que l’étude de l’Xi sont utiles dans l’interprétation des VSI faux-sens de HCFC1 chez des patients présentant un TDI sans CblX. Nous avons affiné la corrélation génotype-phénotype existante et élargi le spectre des atteintes liées à HCFC1, en particulier des formes de TDI sans anomalie métabolique. La confirmation de ces observations sur un plus grand nombre de patients permettrait potentiellement de résoudre les incertitudes diagnostiques restantes.      
Sarah CLUZEL (Strasbourg), Amélie PITON, Salima EL CHEHADEH
10:00 - 11:00 #49827 - P103 Étude de l'impact des défauts de la voie sonic hedgehog dans les pathologies du neurodéveleppement par des approches d'analyses de réseaux de gènes.
P103 Étude de l'impact des défauts de la voie sonic hedgehog dans les pathologies du neurodéveleppement par des approches d'analyses de réseaux de gènes.

L’holoprosencéphalie (HPE) est une maladie neurodéveloppementale rare induite par une réduction de l’activité de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH). Cette pathologie se caractérise par une hétérogénéité importante, tant sur le plan phénotypique que génétique. Bien que SHH soit le principal gène impliqué, dix-huit gènes sont connus pour jouer un rôle dans l’HPE en réduisant l’activité du morphogène SHH. Cette complexité génétique entraîne un faible taux de diagnostic moléculaire (30 %), soulignant ainsi la nécessité de mieux comprendre les processus moléculaires impliquées dans l’HPE. L’inaccessibilité du tissu principalement affecté chez les patients constituant l’un des principaux défis dans l’étude de cette pathologie, nous avons développé un modèle in vitro du neuroectoderme humain en développement, basé sur des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs). Nous avons réalisé des analyses transcriptomiques approfondies sur ce modèle afin d’explorer les conséquences moléculaires d’un déficit en SHH et avons identifié plusieurs gènes potentiellement liés à l’activité de SHH. Dans le but de revenir vers des aspects cliniques, nous avons intégré ces données transcriptomiques à des données exomiques provenant d’une cohorte de 199 patients atteints d’HPE. Nous avons ensuite exploré des réseaux de gènes pondérés construits à partir de ces données intégrées en utilisant des approches de marche aléatoire itérative. Via cette approche systématique et patient-spécifique, nous visons à détecter des signatures génétiques distinctes et des paysages phénotypiques qui permettront de mieux comprendre les conséquences d’un défaut de SHH dans le neurodéveloppement et d’améliorer le diagnostic de l’HPE.
Jules GARREAU (Rennes), Veranika PANASENKAVA, Valérie DUPÉ, Marie DE TAYRAC
10:00 - 11:00 #49861 - P107 Conséquences de l’haploinsuffisance d’EIF3B chez 2 patients présentant une trouble du neurodéveloppement et une cardiopathie congénitale.
P107 Conséquences de l’haploinsuffisance d’EIF3B chez 2 patients présentant une trouble du neurodéveloppement et une cardiopathie congénitale.

Le gène EIF3B (7p22.3, MIM#603917) code une des 13 sous-unité du complexe eIF3 impliqué dans l’initiation de la traduction. Les délétions hétérozygotes du locus 7p22.3, emportant notamment EIF3B et SNX8, sont candidates dans les cardiopathies congénitales avec retard de développement psychomoteur. Nous décrivons 2 patients présentant une déficience intellectuelle et une cardiopathie congénitale, porteurs de variants hétérozygotes entrainant une haploinsuffisance d’EIF3B. Nous avons étudié in vitro les conséquences de ces variants sur l’activité transcriptionnelle cellulaire. Chaque patient, reçu en consultation de génétique au CHU de Lille, a bénéficié d’une analyse de génome en trio dans un cadre diagnostique, permettant l’identification de variants candidats. A partir de fibroblastes des patients, nous avons étudié par qPCR l’expression de gènes connus pour influencer le développement ou la transcription de gènes (SNIP1, WNT5B, SMAD1/2) et/ou pour être impliqués dans le stress ou la morphogenèse cellulaire (JUN/FOS, DTX3, DVL3, STK33). Le patient 1 présente une atrésie de l’œsophage de type III, une tétralogie de Fallot, une microcéphalie progressive (-4DS), une hypoplasie du corps calleux et du tronc cérébral à l’IRM, un retard global du développement psychomoteur, un reflux vésico-urétéral grade II gauche. Le séquençage de génome en trio a mis en évidence une délétion hétérozygote de novo de 131kb incluant le gène EIF3B. Le patient 2 présente l’association d’un canal atrio-ventriculaire diagnostiqué en période néonatale, un retard des acquisitions, une microcéphalie à -3DS, des particularités morphotypiques (palais ogival, épicanthus, racine du nez large, canines coniques). Le séquençage du génome en trio a mis en évidence un variant décalage de cadre de lecture de novo d’EIF3B. Les tests d’expression sur fibroblastes chez le patient 1 mettent en évidence une diminution d’expression des gènes EIF3B, JUN, FOS et EGR1 d’environ 50%. Les tests d’expression sont en cours chez le patient 2. Nos résultats sont en faveur d’une perturbation de l’activité transcriptionnelle cellulaire secondairement à une haploinsuffisance d’EIF3B. Ces données pourraient expliquer le phénotype de nos patients, permettant d’étendre le spectre clinique associé à EIF3B et de considérer EIF3B comme un gène candidat de l’organogénèse cardiaque.
Simon BOUSSION (Lille), Jade FAUQUEUX, Allamando TOM, Thuillier CAROLINE, Jamal GHOUMID, Thomas SMOL
10:00 - 11:00 #49985 - P111 Découverte de gènes clés du neurodéveloppement par criblage génomique à grande échelle.
P111 Découverte de gènes clés du neurodéveloppement par criblage génomique à grande échelle.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) résultent de perturbations du développement cérébral, mais les voies biologiques sous-jacentes restent encore mal comprises. Nous avons réalisé un criblage génomique à grande échelle par inactivation de gènes et identifié plus de 300 gènes essentiels à la différenciation neuronale. Bien que ces gènes soient enrichis en gènes déjà connus pour leur implication dans les TND, plus de 80 % d’entre eux sont nouveaux. Les gènes dominants liés aux TND sont enrichis en régulateurs transcriptionnels, tandis que les gènes récessifs sont majoritairement impliqués dans des processus métaboliques. Des modèles murins pour huit gènes (Eml1, Dusp26, Dynlrb2, Mta3, Peds1, Sgms1, Slitrk4 et Vamp3) ont révélé d’importantes anomalies neuroanatomiques, dont une microcéphalie dans la moitié des cas. En nous concentrant sur le gène PEDS1, enzyme clé de la biosynthèse des plasmalogènes, nous avons identifié une variation bi-allélique chez des individus présentant microcéphalie, retard global du développement et cataractes congénitales. Chez la souris, l'inactivation du gène Peds1 entraine une sortie accélérée du cycle cellulaire ainsi qu’une différenciation et une migration neuronales altérées. Ces résultats mettent en évidence des voies essentielles à la différenciation neuronale et fournissent une plateforme génétique pour la découverte et la valiadation de nouveaux gènes associés aux TND.
Binnaz YALCIN (Dijon), Stephan COLINS, Alana AMELAN, Tamar HAREL, Sagiv SHIFMAN
10:00 - 11:00 #48942 - P115 Description du syndrome cognitivo-affectif cérébelleux (CCASS) et de l’atteinte au PET scanner dans l’ataxie spinocérébelleuse SCA27B.
P115 Description du syndrome cognitivo-affectif cérébelleux (CCASS) et de l’atteinte au PET scanner dans l’ataxie spinocérébelleuse SCA27B.

Introduction SCA27B est causée par une expansion ≥ 250 GAA dans l’intron 1 du gène FGF14. Peu d'études ont exploré les troubles cognitifs dans SCA27B. L’impact cognitif des ataxies est déjà décrit à travers le syndrome cognitif cérébelleux affectif (CCAS) caractérisé par une atteinte exécutive, visuospatiale, du langage et de la cognition sociale. Objectif L’objectif principal était d’évaluer la prévalence du CCAS chez les patients SCA27B. Les objectifs secondaires comprenaient la description du profil cognitif global à l’aide d’un bilan neuropsychologique standardisé et l’évaluation de la qualité de vie. L’étude visait aussi à analyser les corrélations entre les troubles cognitifs, le nombre de triplets GAA, la sévérité motrice et l’âge de début des symptômes, et à décrire les anomalies observées en PET-scan. Méthodes Il s’agissait d’une étude prospective monocentrique au CHRU de Nancy sur 17 patients SCA27B. Les données démographiques, cliniques et génétiques ont été recueillies. Tous ont bénéficié d’une évaluation neuropsychologique standardisée incluant la passation de l'échelle CCAS. La qualité de vie a également été évaluée. Un PET-scan au 18-FDG a permis d’évaluer l’hypométabolisme cérébelleux. Les corrélations ont été analysées à l’aide du coefficient de Spearman (p < 0,05). Résultats L’âge moyen de début de l’ataxie était de 58 ± 14,6 ans, avec un nombre moyen de GAA de 407 ± 98. L’atteinte motrice était modérée (SARA : 7 ± 6,2/40). Une présentation épisodique était observée chez 94 % des patients. Un CCAS défini (≥ 3 subtests échoués) était retrouvé chez 7/17 patients, soit une prévalence de 41 %. Le score CCAS était corrélé à la sévérité motrice (p = 0,047) et à un âge plus tardif de début de la maladie (p = 0,043). En revanche, aucune corrélation significative n’a été retrouvée avec le nombre d’expansions GAA. La qualité de vie était altérée, avec un score moyen de 55,5 ± 20,3/100 en santé physique et 52,9 ± 18,9/100 en santé mentale. Enfin, le PET-FDG n’a révélé aucun hypométabolisme cérébelleux chez 88 % des patients évalués (15/17). Discussion Cette étude est un des premières à explorer le fonctionnement cognitif et la qualité de vie des patients SCA27B. Elle met en évidence une fréquence notable du CCAS (41 %), comparable à celle rapportée dans d’autres SCAs. L’absence d’hypométabolisme cérébelleux pourrait s’expliquer par un mécanisme physiopathologique lié à une perte de fonction de la protéine FGF14 altérant les canaux sodiques voltage-dépendants, s’apparentant à une canalopathie. L’atteinte serait donc plus fonctionnelle que dégénérative, ce qui expliquerait l’absence d’hypométabolisme au PET-scan malgré les troubles cognitifs. Conclusion Une fréquence notable du CCAS est retrouvée chez les patients SCA27B, corrélée à la sévérité motrice et à un âge de début tardif. Notre étude souligne l’importance du dépistage dans SCA27B des manifestations non motrices, dont les troubles cognitifs, afin de proposer une remédiation adaptée.
Laurine CROS, Guillemette CLEMENT, Salomé PUISIEUX, Armand HOCQUEL, Antoine VERGER, Solène FRISMAND, Amory JARDEL, Céline DILLIER, Mylène MEYER, Virginie ROTH, Bernard BRAIS, Carine POURIE, Celine BONNET, David PELLERIN, Thomas PALPACUER, Marion WANDZEL, Lucie HOPES, Mathilde RENAUD (NANCY)
10:00 - 11:00 #48968 - P119 La variation p.R272Q de la protéine Miro1 provoque la perte de neurones dopaminergiques dans des organoïdes dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) de patients atteints de la maladie de Parkinson et des souris knock-in.
P119 La variation p.R272Q de la protéine Miro1 provoque la perte de neurones dopaminergiques dans des organoïdes dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) de patients atteints de la maladie de Parkinson et des souris knock-in.

La maladie de Parkinson (PD) est un trouble neurodégénératif progressif caractérisé par la perte sélective de neurones dopaminergiques dans la voie nigrostriatale. Le dysfonctionnement des mitochondries est une caractéristique bien établie de la PD, contribuant aux formes familiales et idiopathiques de la maladie. Miro1, une GTPase de la membrane externe mitochondriale codée par le gène RHOT1, régule le transport mitochondrial, l'homéostasie du calcium et la mitophagie. Ces dernières années, des mutations hétérozygotes de RHOT1, dont la variation p.R272Q, ont été identifiées chez des patients atteints de PD, suggérant que Miro1 pourrait représenter une voie moléculaire convergente dans la pathogenèse de la PD. Afin d’élucider le rôle physiopathologique de la mutation Miro1 p.R272Q, nous avons utilisé des organoïdes mésencéphaliques dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) d’un patient atteint de PD porteur de la mutation Miro1 p.R272Q, ainsi que des témoins sains et isogéniques. À partir du 30e jour de culture, les organoïdes mutants ont montré une diminution significative du nombre de neurones positifs à la tyrosine hydroxylase, indiquant une perte sélective de neurones dopaminergiques. La mutation Miro1 p.R272Q induit des altérations mitochondriales, notamment une respiration basale réduite, une production d’ATP altérée, un potentiel de membrane mitochondrial diminué et des niveaux accrus de ROS mitochondriaux, malgré une masse mitochondriale comparable. Le séquençage de l’ARN en cellule unique et la modélisation métabolique ont révélé que la mutation Miro1 perturbe la différenciation de la lignée dopaminergique et modifie le couplage métabolique entre neurones et astrocytes. Ainsi, ces perturbations semblent constituer un mécanisme précoce et central de vulnérabilité des neurones dopaminergiques. Des études complémentaires in vivo menées chez des souris knock-in âgées exprimant la mutation orthologue Miro1 p.R285Q ont mis en évidence une accumulation de l’α-synucléine phosphorylée dans le striatum, une perte significative de neurones dopaminergiques dans la substance noire, ainsi que des altérations comportementales, renforçant l’implication de Miro1 mutant dans les phénotypes liés à la PD. Dans l’ensemble, nos résultats démontrent que la mutation Miro1 p.R272Q est suffisante pour induire des dysfonctionnements mitochondriaux et métaboliques menant à une dégénérescence sélective des neurones dopaminergiques dans des modèles humains et murins. L’utilisation d’organoïdes dérivés de patients met en lumière l’utilité de cette technologie pour modéliser la PD et identifier les mécanismes moléculaires précoces de la neurodégénérescence. Nos travaux positionnent Miro1 comme un régulateur clé de la vulnérabilité des neurones dopaminergiques et une cible moléculaire potentielle dans la PD.
Axel CHEMLA, Giuseppe ARENA, Ginevra SACRIPANTI, Kyriaki BARMPA, Alise ZAGARE, Rejko KRÜGER, Jens C. SCHWAMBORN, Claudia SARAIVA (Dijon)
10:00 - 11:00 #49116 - P123 Neuroferritinopathie : description clinique et radiologique de quatre cas, et apport du traitement chélateur.
P123 Neuroferritinopathie : description clinique et radiologique de quatre cas, et apport du traitement chélateur.

La neuroferritinopathie est une maladie neurodégénérative génétique autosomique dominante, liée à des variants pathogènes du gène FTL, codant pour la chaîne légère de la ferritine. Ces variants entraînent une altération de la captation du fer et son accumulation intracérébrale, principalement dans les noyaux gris centraux et la substance grise corticale. Ces dépôts, visibles à l’IRM, induisent un tableau neurologique complexe associant dystonie, syndrome extrapyramidal, chorée, syndrome cérébelleux ainsi que troubles psychiatriques et cognitifs, d’aggravation progressive. L’intérêt d’un traitement par Défériprone, chélateur du fer passant la barrière hématoencéphalique, reste discuté. Nous rapportons quatre cas de deux familles. Une femme âgée de 55 ans (BMV-01-MOV-0956) et son frère de 51 ans (BMV-01-MOV-0957), présentent une forme sévère évoluant depuis plus de 20 ans, avec dystonie laryngée, chorée, syndromes extrapyramidal et cérébelleux. La maladie a été transmise par leur père, décédé à 64 ans. La deuxième famille comprend deux sœurs, âgées de 31 et 25 ans, paucisymptomatiques. La maladie a été transmise par leur père, décédé à 53ans. Elles présentent respectivement un tremblement d’action isolé et une dystonie d’un membre supérieur. L’IRM cérébrale révèle des dépôts de fer (hyposignal T2*/SWI) diffus au niveau cortical et des noyaux gris. La première famille présente des cavitations bipallidales asymétriques, non retrouvées chez les sœurs paucisymptomatiques. Une IRM réalisée chez BMV-01-MOV-0957 avant l’apparition des symptômes montre déjà la présence des dépôts de fer, sans lésion cavitaire. Des cavitations sont cependant observées sur les IRM effectuées après le début des symptômes. Enfin, tous présentent des dépôts symétriques de fer dans les colliculi inférieurs déjà visibles en présymptomatique et non décrits à ce jour. Parmi ces patients, BMV-01-MOV-0956 bénéficie d’un traitement chélateur par Défériprone depuis 22 mois. Les IRM cérébrales réalisées avant et après 20 mois de traitement montrent une stabilité globale de la surcharge en fer et des cavitations bipallidales. La patiente rapporte une stabilité de la symptomatologie ressentie et on note une amélioration du score SARA diminué de 10/40 en 2021 à 7/40 en 2025. Son frère BMV-01-MOV-0957, a également reçu le traitement par Défériprone pendant huit mois, interrompu en raison d’une absence d’efficacité perçue. Enfin, dans la deuxième famille, la sœur cadette est sous traitement depuis huit mois, avec un contrôle IRM prévu après un an de suivi. Aucun effet indésirable n’a été rapporté, et le traitement a été bien toléré par tous les patients. En conclusion, ces quatre nouveaux cas de neuroferritinopathie mettent en évidence la détection de dépôts de fer dans les colliculi inférieurs et l’absence de cavitations dans les formes paucisymptomatiques. Un traitement prolongé par Défériprone semble bien toléré et potentiellement bénéfique chez les patients atteints de neuroferritinopathie.
Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Mélanie HEBERT, Giulia COARELLI, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #49239 - P127 Dix ans de diagnostic des neurodégénérescence avec accumulation intracérébrale de fer : retour d’expérience d’un laboratoire de référence français.
P127 Dix ans de diagnostic des neurodégénérescence avec accumulation intracérébrale de fer : retour d’expérience d’un laboratoire de référence français.

Introduction Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer (NBIA) sont un groupe de maladies héréditaires rares, caractérisées par des dépôts anormaux de fer dans les ganglions de la base, détectables par des séquences spécifiques d’IRM cérébrale. Les NBIA sont génétiquement et cliniquement hétérogènes, avec des présentations cliniques et des âges de début variables. Matériels et méthodes Nous avons analysé les caractéristiques cliniques et radiologiques de 291 patients, adressés au laboratoire de biologie médicale de référence NBIA pour une présentantation évocatrice de NBIA sur la période 2014-2024. Une analyse par NGS des principaux 9 gènes en cause dans les NBIA (ATP13A2, CP, DCAF17, FA2H, FTL, C19orf12, PANK2, PLA2G6, WDR45) a été réalisée pour 264 patients, un séquençage ciblé de type Sanger des gènes PANK2 ou FTL a été réalisé pour 21 patients évocateurs. En fonction des premiers résultats, des analyses complémentaires ont été réalisées : séquençage du génome (3 patients), séquençage de l’exome (2 patients), CGH-custom (1 patient). Résultats Un diagnostic moléculaire de NBIA a été établi chez 80 patients (28%), le gène PANK2 étant le plus fréquemment impliqué (37.5%). Notre étude a permis d’identifier des formes atypiques de NBIA, notamment quatre familles présentant une forme dominante liée à des variants du gène C19orf12. Parmi ces patients, deux cas impliquaient des porteurs mosaïques, les seuls cas de mosaïcisme rapportés à ce jour pour ce gène. De plus, un mosaïcisme post-zygotique a été suspecté chez des jumeaux monozygotes cliniquement discordants pour un variant pathogène dans le gène WDR45. 72 % des patients restent non diagnostiqués à ce jour. Une des caractéristiques est d'avoir un âge d'apparition des symptômes plus élevé que celui des cas moléculairement diagnostiqués. Discussion Notre travail fournit une description détaillée des aspects génétiques, cliniques et radiologiques des NBIA, met en évidence des phénotypes atypiques, et souligne l’intérêt des analyses expertes pour l’interprétation adéquate des données génétiques et l’identification de nouvelles causes génétiques d’accumulation intracérébrale de fer (72% de patients négatifs à ce jour dans notre cohorte).
Valeria GIOIOSA (Bordeaux), Manon DEGOUTIN, Quentin SABBAGH, Isabelle COUPRY, Julie DEFORGES, Patricia FERGELOT-MAURIN, Lasserre JEAN-PAUL, Claudio PLAISANT, Giovanni STEVANIN, Cyril GOIZET, Chloé ANGELINI
10:00 - 11:00 #49288 - P131 Aneuploïdies mosaïques du chromosome 1q sous-tendent les inclusions astrocytaires hyalines dans l’épilepsie focale pédiatrique.
P131 Aneuploïdies mosaïques du chromosome 1q sous-tendent les inclusions astrocytaires hyalines dans l’épilepsie focale pédiatrique.

Contexte : Les mutations somatiques cérébrales sont une cause majeure des malformations corticales focales épileptogènes nécessitant une neurochirurgie pour contrôler les crises. Dans ces tissus cérébraux prélevés, les inclusions astrocytaires hyalines constituent une entité neuropathologique rare. Méthode : Nous avons analysé une cohorte de huit patients opérés pour une épilepsie sévère précoce et présentant des inclusions astrocytaires hyalines à l’examen neuropathologique. Nous avons effectué un séquençage profond de l’exome, des puces SNP à haute résolution et une hybridation in situ en fluorescence pour détecter des anomalies génétiques somatiques dans les tissus cérébraux et déterminer leurs distributions dans différents types cellulaires. Des enregistrements électrophysiologiques par microélectrodes (MEA) ont été effectués sur des coupes corticales d’un patient. Résultats : Des gains mosaïques du nombre de copies du chromosome 1q (chr1q) ont été identifiés dans les tissus cérébraux de tous les patients, avec une tétrasomie du chr1q confirmée dans trois cas. Quatre patients portaient des variants somatiques à haute fréquence allélique sur le chr1q dans les échantillons de cerveau, mais absents dans le sang. L’analyse de ségrégation de ces variants dans les trios patient-parent a révélé que ces variants étaient hérités de la mère, suggérant que le mosaïcisme cérébral résulte d’une correction postzygotic d’une erreur méiotique préexistente. De plus, l’étude de la distribution cellulaire a révélé un enrichissement des gains de 1q spécifiquement dans les astrocytes porteurs d’inclusions hyalines. Les enregistrements MEA ont montré une activité neuronale spontanée, qui n’a pas été corrélée à la présence d’inclusions astrocytaires. Conclusions : Nos résultats soutiennent le concept selon lequel le mosaïcisme cérébral associé à l’épilepsie peut résulter d’une correction postzygotique d’anomalies chromosomiques prézygotes et le rôle émergent des aneuploïdies mosaïques dans les épilepsies focales réfractaires.
Sara BALDASSARI (Paris), Ann-Sofie DE MEULEMEESTER, Lina SAMI, Melina SCOPIN, Marion DOLADILHE, Jeanne COUTURIER, Uriel BENSABATH, Caroline NAVA, Julia-Lauren CARUANA, Rayann CHECRI, Sarah FERRAND-SORBETS, Georg DORFMÜLLER, Homa ADLE-BIASSETTE, Jean-Cristophe PONCER, Mathilde CHIPAUX, Stéphanie BAULAC
10:00 - 11:00 #49318 - P135 Une forme très tardive de la maladie de Niemann-Pick de type C mimant une paralysie supra-nucléaire progressive.
P135 Une forme très tardive de la maladie de Niemann-Pick de type C mimant une paralysie supra-nucléaire progressive.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 71 ans aux antécédents de dyslipidémie et rhinite, adressée pour suspicion de paralysie supranucléaire progressive – syndrome de Richardson (PSP-RS). Depuis deux ans, elle présentait un déclin cognitif progressif, des troubles de la marche avec chutes répétées et une perte pondérale de 14 kg. L’examen neurologique retrouvait une paralysie supranucléaire verticale du regard, une instabilité posturale, des freezing et un syndrome pyramidal. Cependant, son examen révélait également la présence d’un tremblement postural myoclonique distal et d’une ataxie cérébelleuse (SARA 12/40), qui dénotaient avec l'hypothèse d'une PSP-RS. L’IRM cérébrale montrait une leucopathie non spécifique, une atrophie cortico-sous-corticale et cérébelleuse. Le bilan infectieux, auto-immun, paranéoplasique et le bilan du cuivre étaient normaux. Devant cette présentation clinique d'ataxie cérébelleuse tardive avec paralysie supranucléaire progressive et syndrome parkinsonien, nous avons réalisé un dosage des oxystérols, révélant des anomalies évocatrices de Maladie de Niemann-Pick de type C (NPC) : cholestanol 3β,5α,6β-triol 91 nmol/L (N<30), 7-cétostérol 285 nmol/L (N<90), lysosphingomyéline totale 2,0 nmol/L (N<1,1), et lysosphingomyéline-509 139 MoM (N<6). Le séquençage ciblé de NPC1 a identifié 2 variants hétérozygotes composites faux-sens pathogènes (c.2819C>T et c.1976C>T), confirmant le diagnostic de NPC. L’instauration du MIGLUSTAT a permis une stabilisation du score SARA et une amélioration de la déglutition avec reprise pondérale après un an de suivi. Les formes adultes de NPC, maladie lysosomale rare de transmission autosomique récessive, peuvent se présenter par des symptômes neurologiques proches de la PSP-RS (démence sous-corticale, paralysie supranucléaire du regard, parkinsonisme). L’âge d’apparition est cependant distinct : jusqu’à 50 ans pour la forme adulte, alors que la PSP-RS débute classiquement vers 65 ans. Dans notre cas, l’âge tardif aurait pu amener à écarter à tort le diagnostic de NPC. La détection de l’ataxie cérébelleuse, critère d’exclusion du diagnostic clinique de PSP-RS mais retrouvé chez 76 % des formes adultes de NPC, a été déterminante pour orienter vers le diagnostic. Cette distinction diagnostique est d'autant plus importante que les traitements existent pour la NPC, pouvant ralentir l'évolution de la maladie. Le diagnostic moléculaire et de plus un préalable nécessaire à un conseil génétique et une prise en charge adéquats au reste de la famille. Nous rapportons ici le cas le plus tardif à notre connaissance de NPC. Ce dossier souligne la nécessité de ne pas exclure ce diagnostic devant une présentation de PSP, même à un âge tardif, et d’attirer l’attention sur ces formes très tardives, probablement sous-diagnostiquées, mais accessibles à un traitement.
Mégane MARTINACHE, Gwendoline DUPONT, Mathilde AIDAN, Christelle BLANC-LABARRE, Cecile PAGAN, Quentin THOMAS (Dijon), Vincent SCHNEIDER
10:00 - 11:00 #49386 - P139 Pathologies liées à l’X associées à RAB39B : un phénotype proche des pathologies liées à FMR1 ?
P139 Pathologies liées à l’X associées à RAB39B : un phénotype proche des pathologies liées à FMR1 ?

Les anomalies du gène RAB39B (chromosome X) causent chez les hommes un trouble du développement intellectuel (TDI ; OMIM #300774) et/ou une maladie de Parkinson précoce (syndrome de Waisman ; OMIM #311510). Deux frères, présentant un TDI et des symptômes parkinsoniens pour l’un, sont présentés ainsi que leur parcours diagnostique. Leur histoire familiale rapporte un oncle et deux grand-oncles maternels atteints de TDI et Maladie de Parkinson pour l’oncle, ainsi qu’une sœur avec insuffisance ovarienne précoce (IOP). Après une petite enfance normale, des difficultés d’apprentissage les ont conduits à une scolarité en IME et un travail en ESAT. Ils ont présenté des crises tonico-cloniques fébriles vers 18 mois et une macrocéphalie (+3 DS). Ils vivent de manière autonome. Les premières analyses génétiques (2010-2011) — caryotype, étude d’ARX et de FMR1 (21 répétitions) — furent normales. En 2023, un séquençage de l’exome en trio (mère et les 2 frères) a révélé un variant de signification inconnue dans NBEA non concordant avec la ségrégation familiale. En 2024, un séquençage du génome en trio (frères et neveu sain) n’a pas permis de conclure. Mais en 2025, une analyse par RNAseq a montré une perte totale d’expression de RAB39B, gène clé dans le trafic synaptique, l’autophagie neuronale et la survie des neurones dopaminergiques. Sa perte de fonction active la voie PI3K-AKT-mTOR, provoquant macrocéphalie, TDI et parkinsonisme précoce (moins de 45 ans) sensible à la lévodopa. Une réinterprétation orientée du génome a permis d’identifier une délétion de la partie 3’UTR de l’exon 2 de RAB39B, probablement due à l’insertion d’un élément mobile, ce qui explique la difficulté de détection par génome. Cette étude souligne l’apport du RNAseq pour détecter des anomalies non identifiées par les méthodes classiques. Elle révèle une continuité phénotypique entre ce TDI lié à l’X et le syndrome de Waisman, tous deux liés à une perte de fonction de RAB39B. Ce syndrome, touchant surtout les garçons, représente des similitudes avec les pathologies associées à FMR1, avec TDI variable, macrocéphalie et risque de parkinsonisme précoce. Une surveillance neurologique est essentielle, notamment pour la sensibilité à la lévodopa.
Auriane COSPAIN (Rennes), Thomas BESNARD, Marie FAOUCHER, Christele DUBOURG, Audrey RIOU, Stephane BEZIEAU, Benjamin COGNE, Sylvie ODENT
10:00 - 11:00 #49427 - P143 Mosaïcisme GLUT1 chez un patient présentant des épisodes de migraine hémiplégique - Conséquences sur le conseil génétique.
P143 Mosaïcisme GLUT1 chez un patient présentant des épisodes de migraine hémiplégique - Conséquences sur le conseil génétique.

Le gène SLC2A1 code pour le transporteur de glucose GLUT1, essentiel au passage du glucose à travers la barrière hémato-encéphalique. Les variants pathogènes de ce gène sont responsables du syndrome de déficit en GLUT1 (ou maladie de Vivo), caractérisé par une encéphalopathie épileptique infantile, un retard global du développement, une microcéphalie progressive et des troubles moteurs, lié à une hypoglycorachie due à l’altération du transporteur du glucose. Des hémiplégies transitoires ont aussi été décrites. Nous rapportons ici le cas d’une patiente qui a présenté depuis l’âge de 14 ans des épisodes d’hémiplégie associée à des céphalées régressant spontanément. L’analyse génétique réalisée n’a pas détecté de variant pathogène dans les gènes de la migraine hémiplégique CACNA1A, ATP1A2, PRRT2 et SCN1A, mais a mis en évidence un variant frameshift en mosaïque à 25% dans le dernier exon du gène SLC2A1. Une analyse fonctionnelle réalisée par le test METAGlut1 (qui permet de mettre en évidence un déficit d’expression du transporteur de glucose Glut1 à la surface des érythrocytes circulants) a montré la présence de deux populations de globules rouges, confirmant le caractère pathogène du variant. Bien qu’on ne puisse pas affirmer que le taux de mosaïque est le même dans le cerveau, il est vraisemblable que la présentation modérée chez notre patiente est liée à la présence de la mosaïque de SLC2A1 au niveau cérébral. Des variants frameshift situés dans le dernier exon ont été rapportés dans les formes sévères de déficit en GLUT1. Le risque transmission du variant SLC2A1 de la patiente à sa descendance est important et il est probable que celui-ci entrainerait la forme classique sévère de la maladie s’il est transmis à la descendance. Le conseil génétique est donc fortement recommandé. En conclusion, la recherche de variants dans le gène SLC2A1 doit faire partie du dépistage génétique de la migraine hémiplégique. Le test METAglut1 est efficace pour confirmer la pathogénicité de variants, même en mosaïque. En cas d’identification d’un variant en mosaïque, le conseil génétique est indispensable pour prévenir la transmission de la forme sévère de la maladie. L'identification d'une telle mutation permet également une meilleure prise en charge des migraines, en évitant l'utilisation de traitements potentiellement délétères tels que les barbituriques ou les méthylxanthines.
Sacha WEBER, Simon SAMAAN, Sandrine VUILLAUMIER-BARROT, Florence RIANT (PARIS)
10:00 - 11:00 #49621 - P147 Clair-obscur génomique dans l’ombre de FGF14 : les angles morts de l'analyse du génome révélés par la méthode de référence pour la détection des expansions bi-alléliques.
P147 Clair-obscur génomique dans l’ombre de FGF14 : les angles morts de l'analyse du génome révélés par la méthode de référence pour la détection des expansions bi-alléliques.

L'ataxie spinocérébelleuse de type 27B (SCA27B) est une forme récemment caractérisée d’ataxie autosomique dominante, causée par des expansions de répétitions GAA dans l’intron 1 du gène FGF14. Ces expansions sont généralement mono-alléliques, mais des cas bi-alléliques ont été rapportés (20 cas dans notre cohorte de 1884 patients, soit environ 1,5% des patients testés et 5% des patients atteints), soulevant des enjeux importants pour le diagnostic génétique. Dans cette étude, nous montrons que l’analyse du génome (couplée à l’outil bioinformatique ExpansionHunter pour la détection des répétitions) ne permet pas de détecter correctement les expansions bi-alléliques de FGF14. Chez deux patients (non apparentés) porteurs d’une expansion bi-allélique, cette approche aurait pu conclure à tort à la présence d’un allèle amplifié et d’un allèle normal. La visualisation manuelle des lectures sur IGV révèle l’absence de lecture traversante (spanning read) pour le petit allèle supposé normal, suggérant qu’il ne s’agit pas d’un allèle normal mais d’une deuxième expansion pathologique. L’analyse bioinformatique entraîne donc une erreur d’interprétation sur la zygotie de l’amplification. À l’inverse, la méthode de référence combinant long-range PCR et RP-PCR bidirectionnelle (5’ et 3’) permet une caractérisation précise des deux allèles, y compris la détection de doubles expansions, ainsi que leur taille respective. Cette méthode a en effet mis en évidence la présence des expansions bi-alléliques chez les deux patients interprétés de manière erronée par analyse du génome (360 / 434 GAA et 220 / 230 GAA). Nos résultats soulignent les limites actuelles des approches de génomique à haut débit pour la détection complète et correcte des expansions pathogènes du gène FGF14, notamment dans le cas des expansions bi-alléliques. Une vigilance particulière s’impose lors de l’interprétation des résultats d’analyse du génome mettant en évidence une expansion au locus FGF14 et le recours à des techniques de référence reste indispensable pour une évaluation précise de la zygotie et de la taille des expansions dans la SCA27B. La caractérisation des expansions bi-alléliques est importante pour le conseil génétique, notamment pour la descendance ainsi que dans le cadre du diagnostic présymptomatique.
Virginie ROTH (Nancy), Gaël NICOLAS, Randa BENARBIA, Virginie PICHON, Christophe VERNY, Perrine CHARLES, Stéphanie CACCIATORE, Florent GIRARDIER, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, David PELLERIN, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD, Céline BONNET, Marion WANDZEL
10:00 - 11:00 #49921 - P151 Phénotypage Approfondi en neurogénétique - cohorte Huntington.
P151 Phénotypage Approfondi en neurogénétique - cohorte Huntington.

La maladie de Huntington (MH) est une maladie neurodégénérative rare d'origine génétique qui se caractérise par des mouvements choréiques anormaux et un déclin cognitif. Les premiers signes apparaissent généralement après 50 ans. Elle se transmet sur le mode autosomique dominant. La maladie de Huntington est incurable. La phénocopie la plus courante de la MH est la maladie de Huntington de type 2 (HDL2). HDL2 est souvent associée à des patients d'ascendance africaine. HDL2 est également d'origine génétique, à développement tardif et à transmission dominante. Cependant, elle a été décrite récemment et sa physiopathologie est peu documentée. La MH et HDL2 sont respectivement liées aux gènes HTT et JPH3. Le Centre caribéen des maladies neurologiques et neuromusculaires rares (CERCA, Martinique) gère l'une des plus grandes familles de patients atteints de HDL2 en France (données sous presse). Le projet de phénotypage approfondi en neurogénétique, cohorte Huntington, PAN-H a pour objectif de comparer les biomarqueurs détectés chez les patients atteints de la MH avec ceux des patients atteints de la HDL2, de créer une base de données regroupant tous les éléments du phénotype approfondi et de constituer une collection d'échantillons biologiques. Il s'agit d'une étude exploratoire, comparative, étiologique, longitudinale, prospective, observationnelle et monocentrique, basée sur la file active des patients suivis au CERCA. La recherche consistera à recueillir des indicateurs cliniques, paracliniques et biologiques auprès des patients à leur inclusion, à 12 mois et à 24 mois. Des échantillons sanguins seront prélevés afin de constituer des banques d'ADN et de plasma. Des tests de biomarqueurs seront effectués. Les échantillons d'urine prélevés aux différentes étapes de la recherche seront conservés pour une étude ultérieure. De même, des biopsies cutanées seront utilisées pour préserver des cellules destinées à la culture de cellules souches pluripotentes induites. Compte tenu du manque de données sur les marqueurs cliniques permettant de distinguer la MH de HDL2, le phénotypage approfondi de notre cohorte semble constituer un défi majeur pour la recherche et la comparaison des caractéristiques sous-phénotypiques en vue d'améliorer nos connaissances sur la MH. Cette étude est innovante dans le contexte de HDL2 associée au gène JPH3. Pour la première fois, elle décrira les biomarqueurs connus de la MH dans la HDL2. Cette étude observationnelle et descriptive contribuera à enrichir la littérature et à envisager de nouvelles hypothèses physiopathologiques, voire thérapeutiques. Nous souhaitons présenter ce travail aux « Assises de génétique » car il est innovant et nécessite une collaboration dans ce domaine.
Anna-Gaëlle GIGUET-VALARD (Fort-de-France), Abdoulaye TAMEGA, Sophie DUCLOS, Juliette SMITH-RAVIN, Cyril GOIZET, Aïssatou SIGNATE, Nadège BELLANCE
10:00 - 11:00 #49322 - P155 Caractérisation du promoteur du gène OCA2 à visée d’amélioration du diagnostic d’albinisme.
P155 Caractérisation du promoteur du gène OCA2 à visée d’amélioration du diagnostic d’albinisme.

L’albinisme est maladie génétique rare, cliniquement et génétiquement hétérogène, caractérisée par une hypopigmentation variable et des troubles oculaires. Actuellement, 21 gènes connus sont associés aux formes oculaires (AO), oculo-cutanées (AOC) et syndromiques d’albinisme. Le diagnostic moléculaire de la maladie est crucial pour garantir une prise en charge adaptée et le conseil génétique des patients. Cependant, 30 pourcents des patients demeurent sans diagnostic moléculaire établi. Pour améliorer le taux de diagnostic, les variants situés dans les régions génomiques non-codantes sont investigués, en particulier ceux situés dans les éléments régulateurs, tels que les promoteurs. Ces régions demeurent mal connues et doivent être caractérisées soigneusement pour évaluer l’effet de variants trouvés en leur sein. C’est le cas du promoteur du gène OCA2 impliqué chez 30 pourcents des patients. Afin d’identifier les séquences nécessaires pour définir le promoteur fonctionnel, nous étudions des fragments génomiques de ~ 1 à 6kb incluant un nombre croissant d’éléments cis-régulateurs candidats (CRE) annotés par le projet ENCODE (promoteur, enhancers). Ces fragments sont testés via un essai de gène rapporteur dual luciférase dans lequel ils contrôlent l’expression du gène de la nanoluciférase. Les résultats obtenus sont ensuite validés par une approche in vivo, utilisant la technique CRISPR-Cas9 pour induire la délétion des segments correspondant à chacun des fragments testés in vitro. L’expression du gène régulé est ensuite quantifiée par RT-PCRq. Cette approche par deux techniques conjointes a permis de préciser l’étendue du promoteur d’OCA2. Des variants localisés dans ce segment génomique sont en cours d’étude avec le système luciférase, et une approche par CRISPR-Cas9 knock-in est également envisagée afin d’évaluer leur pathogénicité.
Alicia DEFAY-STINAT (Bordeaux), Modibo DIALLO, Victor GINDENSPERGER, Romane DURAND, Aurélien TRIMOUILLE, Benoit ARVEILER
10:00 - 11:00 #49655 - P159 Détection de variations de structure rares du gène ALMS1 par cartographie optique du génome et séquençage du génome chez des patients atteints du syndrome d’Alström.
P159 Détection de variations de structure rares du gène ALMS1 par cartographie optique du génome et séquençage du génome chez des patients atteints du syndrome d’Alström.

Le syndrome d’Alström (ALMS) est une ciliopathie caractérisée par une dystrophie rétinienne (DR), une surdité, une obésité, une résistance à l’insuline, un diabète de type 2, une cardiomyopathie dilatée et une atteinte hépatique et rénale progressive. La DR de type cone-rod est précoce avec une photophobie et un nystagmus, évoluant vers une cécité à l’adolescence. Ce syndrome rare de transmission autosomique récessive est dû à des variations bialléliques, principalement tronquantes, du gène ALMS1. Notre étude décrit les investigations cliniques et moléculaires de 2 familles atteintes de ce syndrome. La famille 1 inclut 2 frères ayant un tableau clinique atypique avec des premiers signes notés vers l’âge de 4 ans par une baisse de l’acuité visuelle mais avec un diagnostic de dystrophie des cônes uniquement établi vers l’âge de 20 ans. L’évolution est stable avec une déficience visuelle moyenne. Une surdité bilatérale, diagnostiquée à l’adolescence, a nécessité un appareillage aux âges de 20 et 29 ans. L’ainé présente également une hypothyroïdie frustre. Le second est suivi pour une cholangite sclérosante primitive. Aucun n’a d’atteinte cardiaque ou rénale, d’obésité ou de résistance à l’insuline lors du dernier bilan. La famille 2 inclut 2 frères issus d’une union consanguine chez lesquels le diagnostic d’ALMS était rapidement suspecté devant l’association de DR, de surdité bilatérale appareillée, de diabète, d’atteinte rénale, d’hypogonadisme et de déficience intellectuelle. L’un d’eux présente également une cardiomyopathie hypertrophique et une atteinte hépatique. Les 2 familles ont bénéficié de premières explorations, dont le séquençage d’un panel de gènes de surdité ou de dystrophie rétinienne, non contributives. Un séquençage du génome (GS) et une cartographie optique du génome (OGM) ont été réalisés systématiquement chez ces patients. Chez les patients de la famille 1, 2 délétions, de 5032 pb de l’exon 3 et de 10 pb de l’exon 8, du gène ALMS1 ont été détectées à l’état hétérozygote composite par GS. La délétion de l’exon 3 est également détectée par OGM. La délétion de 10 pb de l’exon 8 est en revanche sous le seuil de résolution de cette technique. Chez les patients de la famille 2, les 2 techniques ont pu détecter une duplication en tandem de l’exon 11 à l’état homozygote et transmise de chacun des parents. Cette duplication est observée avec l’OGM mais à l’état hétérozygote en première intention. En conclusion, nous décrivons 2 familles avec une clinique différente et chez lesquelles des variations de structure pathogènes d’ALMS1 ont été identifiées et confirmées par qPCR. Les variations de structure sont rarement décrites dans ce syndrome et leur détection est essentielle pour établir un diagnostic pour d’autres patients suspectés d’ALMS. Ces observations illustrent le large spectre phénotypique et génétique décrit dans les ciliopathies et l’intérêt des techniques pangénomiques face aux présentations variables de ces pathologies.
Sophie SCHEIDECKER (STRASBOURG), Benjamin COGNE, Samira SECULA, Gaelle HAYOT, Adella KARAM, Valérie PELLETIER, Anais PHILIPPE, Laura GUYON, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Bertrand ISIDOR, Hélène DOLLFUS, Jean MULLER
10:00 - 11:00 #49879 - P163 Nouveau phénotype causé par des variants bi-alléliques du gène WDR81: dystrophie maculaire avec ou sans signes neurologiques et sans déficience intellectuelle.
P163 Nouveau phénotype causé par des variants bi-alléliques du gène WDR81: dystrophie maculaire avec ou sans signes neurologiques et sans déficience intellectuelle.

Introduction Le spectre phénotypique associé au gène WDR81 n’a cessé de croître depuis sa première implication en pathologie humaine en 2011. Initialement associé à une déficience intellectuelle avec ataxie cérébelleuse congénitale et marche quadrupède, de transmission autosomique récessive, d’autres descriptions ont permis de faire le lien entre des variants pathogènes de WDR81 et une microcéphalie sévère avec lissencéphalie ou encore des formes sévères d’hydrocéphalie. Nous rapportons dans ce travail un phénotype très différent et beaucoup moins sévère, sous forme de dystrophie maculaire sans atteinte intellectuelle avec ou sans signes neurologiques tardifs. Méthode Une analyse par séquençage du génome entier sur la plateforme Auragen (PFMG 2025) dans les pré-indications dystrophies rétiniennes héréditaires et ataxies héréditaires du sujet jeune a été réalisé pour deux patientes, et a permis d’identifier des variants bi-alléliques du gène WDR81. Après un appel à collaboration via la plateforme GeneMatcher, une troisième patiente a pu être inclue. Un recueil des données cliniques a été fait en rétrospectif. Résultats Les 3 patientes présentent une forme sporadique de dystrophie maculaire sans atteinte intellectuelle. Une ataxie cérébelleuse associée à une atrophie cérébelleuse majeure est notée chez deux patientes dont une avait aussi une atteinte pyramidale. Par ailleurs, on retrouve une petite taille chez l’une des patientes. Nous avons identifié des variants tronquants et faux-sens du gène WDR81 chez chacune de ces patientes. L’étude de ségrégation a confirmé le statut hétérozygote composite dans deux cas et la phase n’a pas pu être établie pour la dernière patiente. Conclusion Le gène WDR81 avait été rapporté antérieurement dans une pathologie neurologique sévère et précoce. Nous rapportons ici un phénotype beaucoup plus atténué chez 3 patientes, comportant une dystrophie maculaire avec ou sans troubles neurologiques tardifs et sans déficience intellectuelle. Nous ne disposons actuellement pas d’argument pour corréler ce génotype à des formes moins sévères que celles décrites antérieurement.
Sana SKOURI (Saint Etienne), Cécile COURDIER, Marine TESSARECH, Dollfus HÉLÈNE, Vincent MICHAUD, Adriana PRUNDEAN, Virginie GUILLET-PICHON, Chloé LAENG, Ambre GOUTTARD, Alban ZIEGLER, Francis RAMOND, Patricia FERGELOT
10:00 - 11:00 #49767 - P167 Suivi au long cours des formes atténuées de MPS IVA : bénéfice de l’enzymothérapie substitutive et apport de l’analyse quantifiée de la marche.
P167 Suivi au long cours des formes atténuées de MPS IVA : bénéfice de l’enzymothérapie substitutive et apport de l’analyse quantifiée de la marche.

La mucopolysaccharidose de type IVA (MPS IVA, ou syndrome de Morquio A) est une maladie rare de surcharge lysosomale liée à des variants pathogènes bialléliques du gène GALNS. Depuis 2014, une enzymothérapie substitutive par élosulfase alfa (VIMIZIM®) a l’AMM en France. L’étude de suivi MOR 005 a montré un gain significatif de +32,0 mètres au test de marche de 6 minutes (TM6) dans la population ITT et +39,9 mètres dans la population per protocole modifiée (Hendriks et al., 2016). L’histoire naturelle des phénotypes atténués, récemment décrits et ultra-rares, ainsi que l’efficacité de l’enzymothérapie dans ces formes, restent peu connues. Nous avons évalué l’évolution clinique de quatre patientes (n=4) présentant une forme atténuée de MPS IVA, traitées par élosulfase alfa et suivies pendant 6 à 11 ans dans notre Centre de Compétences Maladies Rares (CCMR) des maladies osseuses constitutionnelles, à l’aide du programme Morquio A Clinical Assessment Program (MorCAP). La spécificité de l’étude est l’intégration des données de l’analyse quantifiée de la marche (AQM), de l’ostéodensitométrie et de l’IRM cardiaque dans ce suivi. Toutes les patientes (n=4/4) ont présenté une amélioration de la fonction motrice et des paramètres de marche, avec un gain moyen de +79,25 mètres au TM6. L’AQM a apporté des informations déterminantes sur les schémas posturaux au repos et à la marche, révélant des mécanismes de compensation liés à la douleur, en particulier dans les membres inférieurs. Elle a également permis la détection précoce de troubles articulaires et une adaptation rapide de leur prise en charge. Une diminution significative de la douleur a été rapportée, en particulier chez les patientes les plus douloureuses initialement. Le suivi cardiaque n’a pas montré d’accumulation myocardique de GAGs. Chez une patiente, une interruption de l’enzymothérapie pendant 8 mois a entraîné, dès les premiers jours, une aggravation des douleurs et à terme une perte de 215 mètres au test de marche. La reprise du traitement a permis une amélioration progressive de la distance parcourue, de la douleur et des paramètres posturaux, avec un retour quasi complet aux valeurs initiales après deux ans. Ce cas particulier souligne l’importance de la continuité thérapeutique. Ces résultats confirment que l’AQM est un outil pertinent pour le suivi dynamique de la fonction motrice, permettant notamment la détection précoce de troubles articulaires, et qu’elle reflète les bénéfices cliniques de l’enzymothérapie substitutive en conditions réelles. Toutefois, le protocole MorCAP, exhaustif et chronophage, n’a pas pu être appliqué intégralement malgré l’appui d’une infirmière de coordination. Les données issues de cette étude pourraient contribuer à l’élaboration de recommandations individualisées visant à renforcer l’adhésion au traitement et à adapter les stratégies de suivi aux besoins spécifiques des patients atteints de MPS IVA, en particulier des formes atténuées.
Camille PORTERET (BORDEAUX), Manon DEGOUTIN, Claire DELLECI, Elodie BLANCHARD, Steeve BROUSSEAU, Emilie DOAT, Didier GRIFFITHS, Etienne GUILLAUD, Mathilde MAJEAN, Patricia REANT, Christophe RICHEZ, Guilhem SOLE, Nadia MEHSEN-CETRE, Cyril GOIZET, Julien VAN GILS
10:00 - 11:00 #49863 - P171 Le réseau national des laboratoires de référence des maladies mitochondriales MitoDiag : structuration et objectifs.
P171 Le réseau national des laboratoires de référence des maladies mitochondriales MitoDiag : structuration et objectifs.

Contexte et objectifs Les maladies mitochondriales représentent un groupe hétérogène de pathologies rares à la fois sur le plan clinique et génétique, nécessitant une expertise diagnostique multidisciplinaire et coordonnée. Le réseau MitoDiag a pour mission de fédérer les laboratoires impliqués dans le diagnostic moléculaire afin d’améliorer l’homogénéité des pratiques, la qualité des résultats et l’interaction avec la recherche. Méthodes et actions mises en place La structuration du réseau et ses actions sont présentées sur le site MitoDiag (https://www.mitodiag.fr/home) ainsi que sur le site de la filière FILNEMUS. MitoDiag regroupe 11 laboratoires de diagnostic couvrant l’ensemble du territoire national : Angers, Bordeaux, Caen, Grenoble, Lille, Lyon, Nice, Paris (Necker, Bicêtre, Pitié-Salpêtrière) et Reims. Le réseau développe plusieurs projets structurants, parmi lesquels : • Élaboration d’un annuaire des outils fonctionnels disponibles (BN-PAGE, western-blot, RNA-seq, etc.) ; • Mise en place d’un groupe de travail transversal FILNEMUS pour renforcer les liens entre cliniciens et chercheurs ; • Validation des données d’ADN mitochondrial (ADNmt) issues du séquençage génomique complet (WGS) et définition des modalités d’accès via les plateformes LBM-FMG SeqOIA et Auragen ; • Adaptation et implémentation du document “Interprétation des variants NGS DIAG” par des recommandations spécifiques à l’ADNmt ; • Déploiement de la base clinico-biologique MitoMatcher et travail d’interconnexion avec BAMARA et le registre européen ERN-NMD ; • Mise à jour des arbres décisionnels et harmonisation des pratiques entre laboratoires. • Constitution au niveau national de cohortes homogènes de patients atteints de maladies mitochondriales pour des études de corrélation génotype/phénotype, dont une récente sur les patients avec déficit en Thymidine Kinase 2. Résultats attendus Ces initiatives visent à structurer un cadre national cohérent, à optimiser le partage de données et à renforcer la qualité diagnostique des maladies mitochondriales, en synergie avec les réseaux nationaux et européens. Conclusion MitoDiag constitue une dynamique collaborative essentielle pour consolider les pratiques de diagnostic moléculaire, favoriser les synergies avec la recherche, lutter contre l’impasse diagnostique et améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies mitochondriales.
Cécile ROUZIER (Nice), Mitodiag RÉSEAU, Vincent PROCACCIO
10:00 - 11:00 #48869 - P175 Exploration de l’analyse tridimensionnelle du génome dans les néoplasmes myélodysplasiques avec délétion 5q.
P175 Exploration de l’analyse tridimensionnelle du génome dans les néoplasmes myélodysplasiques avec délétion 5q.

Les néoplasmes myélodysplasiques (SMD) sont des hémopathies malignes d'origine myéloïde du sujet âgé caractérisées par des cytopénies dues à une hématopoïèse clonale dérégulée. La délétion du bras long du chromosome 5 (del(5q)) constitue l’anomalie cytogénétique la plus fréquente (15–20 %). Isolée, elle définit une entité distincte (SMD-5q), associée à des cytopénies profondes et un faible risque évolutif. Toutefois, associée à un caryotype complexe ou à d’autres anomalies, notamment du chromosome 7, elle perd sa valeur pronostique favorable. Outre l’haploinsuffisance, mécanisme physiopathogène bien décrit, la del(5q) pourrait perturber l’organisation tridimensionnelle (3D) du génome, structurée en domaines topologiquement associants (TADs) qui régulent les interactions entre gènes et éléments cis-régulateurs (CREs). Les anomalies de structure peuvent entraîner la formation de néo-TADs et d’interactions aberrantes entre enhancers et promoteurs, dites « enhancer hijacking ». Nous émettons l’hypothèse que la del(5q) modifie les TADs et perturbe les interactions entre les gènes conservés et leurs CREs, contribuant à l’oncogenèse dans les SMD. Des cellules mononuclées issues de moelle osseuse de 9 patients SMD avec del(5q) et des données de la lignée de leucémie aiguë myéloïde HL60 ont été utilisées. La délétion a été caractérisée par cartographie optique du génome (COG), à l’aide de l’appareil Saphyr (Bionano Genomics, San Diego, USA), et analysée avec le pipeline rare variant (Bionano Access 1.8 / Solve 3.8). L’impact sur l’organisation des TADs a été exploré à partir de données Hi-C publiques (UCSC Genome Bowser/3D Genome). L’intégration des données COG aux matrices Hi-C a permis de prédire 6 TADs récurrents altérés. Quatre d’entre eux hébergent des gènes connus pour leur implication oncogénique - SSBP2, MSH3, RASA1, ITK, EBF1, GABRA6, NPM1, TLX3, ADRB2, GRIA1 - référencés dans la base COSMIC. Leurs CREs candidats (cCREs) ont été prédits par le modèle Activity-by-Contact (ABC). La lignée HL60, del(5q)(111,071,729-136,496,787), présente une réorganisation locale des TADs en regard du point de cassure proximal, en comparaison aux lignées contrôles lors de l’analyse Hi-C, constituant une preuve de concept. Cette étude exploratoire pose les bases méthodologiques d’une cartographie fine de l’impact de la del(5q) sur les interactions chromatiniennes. Les données intégrées des points de cassure obtenus par la COG sur les matrices Hi-C permettent de prédire la formation de néo-TADs dont certains semblent récurrents. L’analyse des gènes NPM1, MSH3, RASA1 et SSBP2 apparaît particulièrement pertinente, ces derniers étant impliqués dans des processus biologiques essentiels — réparation de l’ADN, régulation de la signalisation cellulaire et contrôle transcriptionnel — dont les altérations 3D contribuent potentiellement à la pathogenèse des SMD. Il s’agit de la première étude explorant l’effet de la del(5q) sur l’architecture 3D du génome dans les SMD.
Fanny LEMARIÉ, Séverine COMMET, Corinne TOUS, Eloise LE HIR-REYNAUD, Valentine HOYAU, Clara BLOTAS, Frédéric MOREL, Audrey BASINKO, Steven RICHEBOURG, Marie-Bérengère TROADEC, Nathalie DOUET-GUILBERT (Brest), Stéphanie MOISAN
10:00 - 11:00 #49034 - P179 Comprehensive dissection of the PTEN tumor suppressor locus reveals multi-enhancer hubs regulating gene expression.
P179 Comprehensive dissection of the PTEN tumor suppressor locus reveals multi-enhancer hubs regulating gene expression.

Germline disruption of enhancer-promoter interactions is a recognized cause of human disease, but the regulatory landscape of the PTEN tumor suppressor remains largely unexplored. To address this gap, we mapped 3 Mb surrounding the PTEN topologically-associated domain in 11 human cell lines, including two patient-derived lines, using high-resolution Tiled-C combined with multi-omics data. Our analysis identified seven chromatin contact hubs coordinating eleven enhancers, whose inhibition by CRISPR interference decreased PTEN expression by up to 60%. More than half of these enhancers interact extensively with one another, forming complex regulatory networks, while promoter contact is mediated indirectly through chromatin anchor points. PTEN mutational status modestly modulates these contacts. These findings reveal the first high-resolution functional map of PTEN regulatory hubs, providing mechanistic insights into enhancer cooperation and fine-tuned gene control. They also highlight new candidate regions for understanding PTEN dysregulation in cancer and PTEN Hamartoma Tumor Syndrome, offering potential avenues for future molecular interventions.
Thibaut MATIS (Bordeaux), Elodie DARBO, Jessica BAUD, Noé CALAIS-YAGER, Delfine LAFON, Valérie PROUZET-MAULÉON, Sandrine DABERNAT, Michel LONGY, Nicolas SÉVENET
10:00 - 11:00 #49241 - P183 Étude multicentrique du phénotype méthylateur des îlots CpG et de ses corrélations moléculaires et cliniques dans le cancer colorectal en Tunisie.
P183 Étude multicentrique du phénotype méthylateur des îlots CpG et de ses corrélations moléculaires et cliniques dans le cancer colorectal en Tunisie.

Le phénotype méthylateur des îlots CpG (CIMP) joue un rôle majeur dans l’instabilité épigénétique du cancer colorectal (CCR). Les tumeurs CIMP+ se distinguent par des particularités épidémiologiques, histologiques et moléculaires, suggérant une voie alternative de carcinogenèse. Depuis sa description initiale en 1999, les panels de gènes et les méthodes de détection employés ont considérablement varié, entraînant une hétérogénéité des critères retenus. Nous avons mené une étude prospective multicentrique incluant 91 patients recrutés dans quatre centres hospitaliers du nord tunisien. Le statut CIMP a été évalué par pyroséquençage sur un panel de sept gènes sélectionnés sur la base de leur prévalence : SOCS1, CDKN2A, NEUROG1, RUNX3, MINT1, MLH1 et CACNA1G. L’hypométhylation globale des séquences LINE-1, ainsi que les mutations de KRAS et BRAF, ont également été analysées par pyroséquençage. Le séquençage de l’exome a permis d’estimer la charge mutationnelle tumorale (TMB) chez 41 patients. Un statut CIMP+ a été identifié chez 13,86 % des patients (14/91) ; les gènes SOCS1 (62,63 %), CDKN2A (20,87 %) et RUNX3 (17,58 %) étant les plus fréquemment hyperméthylés. Des associations significatives ont été observées entre les profils de méthylation et les caractéristiques moléculaires : RUNX3 (p = 0,002), CDKN2A (p = 0,037) et MINT1 (p = 0,03) étaient hyperméthylés en présence de mutations KRAS, notamment G12D, tandis que SOCS1 (p = 0,02) et CACNA1G (p = 0,04) étaient moins méthylés dans ces tumeurs. Parmi les 41 patients avec séquençage de l’exome, les tumeurs TMB-high présentaient une baisse de méthylation de CDKN2A (p = 0,03) et de RUNX3 (p = 0,0048), tandis que MLH1 montrait une hyperméthylation significative (p = 0,042). L’analyse clinique, réalisée chez 69 patients disposant de données complètes, a montré une méthylation accrue de SOCS1 dans les tumeurs T3/T4 (p = 0,0048) et de CDKN2A en cas d’envahissement ganglionnaire (p = 0,01) ou de métastases (p = 0,04). NEUROG1 était moins méthylé dans les formes mucineuses (p = 0,029), MLH1 plus méthylé chez les patients métastatiques (p = 0,017), et CACNA1G plus méthylé chez les hommes (p = 0,003) et dans les localisations coliques proximales (p = 0,008). Concernant le statut global, aucune association clinique significative n’a été retrouvée, mais le CIMP+ était corrélé à la mutation KRAS G12D (p = 0,04). L’analyse de la méthylation de LINE-1 a montré une hypométhylation dans 50,66 % des cas, significativement associée à la mutation KRAS G12D (p = 0,025). Cette étude constitue la première caractérisation approfondie du statut CIMP dans le CCR tunisien, combinant un panel étendu et une technique quantitative robuste. Elle met en évidence des associations entre profils de méthylation, mutations somatiques et paramètres cliniques, confirmant la valeur du CIMP comme biomarqueur intégratif et ouvrant la voie à une meilleure stratification pronostique et thérapeutique dans le cancer colorectal.
Nasreddine RAJOUA, Antoine DAUNAY, Wissem TRIKI, Oussema BARAKET, Sami BOUCHOUCHA, Houcine MAGHREBI, Aymen MABROUK, Jean-François DELEUZE, Alexandre HOW-KIT, Maher KHARRAT (Tunis, Tunisie)
10:00 - 11:00 #49292 - P187 Identification d’une prédisposition liée à BAP1 dans une famille de présentation atypique via le plan France Médecine Génomique : vers une extension du spectre tumoral ?
P187 Identification d’une prédisposition liée à BAP1 dans une famille de présentation atypique via le plan France Médecine Génomique : vers une extension du spectre tumoral ?

L’une des pré-indications oncogénétiques du Plan France Médecine Génomique (PFMG) concerne les familles dont l’histoire carcinologique est particulièrement évocatrice de prédisposition. Nous rapportons l’atteinte d’une fratrie : une jeune femme (cas index) atteinte à 18 ans d’un lymphome B malin non Hodgkinien, traité par chimiothérapie exclusive, puis d’un adénocarcinome bronchique primitif infiltrant non mucosécrétant à l'âge de 33 ans, sans facteur de risque, et son frère atteint d’une maladie de Hodgkin à 27 ans. Aucun variant constitutionnel n’avait été identifié par les analyses de routine, en particulier sur les gènes BRCA1, BRCA2 et TP53 chez le cas index. L’analyse génomique constitutionnelle en WGS a été proposée en quatuor avec les parents indemnes de cancer. Le WGS a mis en évidence sur le gène BAP1 (BRCA associated protein-1) le variant c.122+5G>C chez le cas index et son frère, d’hérédité maternelle, dont l’étude de transcrit a démontré l’impact sur l’épissage et confirmé sa pathogénicité. Le syndrome de prédisposition aux cancers lié à BAP1 (BAP1-TPDS-OMIM 614327) est caractérisé par un risque élevé de développer des mélanomes uvéaux et cutanés, des mésothéliomes pleuraux et péritonéaux malins et des carcinome rénaux1. Des lésions cutanées bénignes caractéristiques appelées tumeurs mélanocytaires inactivées par BAP1 (BAPomes) ou unguéales (appelées onychopapillomes), sont également fréquemment observées chez ces patients2-3. L’examen dermatologique orienté a posteriori a retrouvé des BAPomes et de multiples onychopapillomes chez le cas index et sa mère. L’analyse génomique de l’adénocarcinome pulmonaire retrouve une isodisomie du chromosome 3 (perte d’hétérozygotie au locus BAP1) correspondant au second évènement tumoral et démontrant l’implication de BAP1 dans la carcinogénèse de cette tumeur. Bien que rapportées dans la littérature, les tumeurs du parenchyme pulmonaire ne sont, à ce stade, pas considérées comme faisant partie du spectre BAP1. Pour les personnes porteuses du BAP1-TPDS il n’y a actuellement pas de recommandation de surveillance pulmonaire par imagerie, y compris pour les mésothéliomes. Néanmoins, le scanner low-dose ayant récemment été démontré comme prometteur pour la surveillance pulmonaire, nous avons discuté et retenu dans ce contexte, pour les individus porteurs du variant pathogène BAP1 de cette famille, en plus de la surveillance habituelle, (ophtalmologique, dermatologique et rénale), une surveillance pulmonaire par un scanner low dose tous les deux ans. L’identification de ce variant via le PMFG alors que le tableau tumoral n’était pas évocateur d’un BAP1-TPDS donne des arguments pour élargir le spectre tumoral de cette prédisposiiton au-delà des localisations habituelles. Des études d’épidemiogénétiques à grande échelle sont nécessaires pour obtenir des estimations des risques associés aux variants pathogènes du gène BAP1 et ainsi contribuer à améliorer la surveillance des personnes qui en sont porteuses.
Helene DELHOMELLE, Yoann VIAL, Olfa TRABELSI-GRATI, Johan CHANAL, Léa VEYRUNE, Alexandre DE MOURA, Denis MALAISE, Laurence AMAR, Nicolas GIRARD, Alexandre MATET, Lisa GOLMARD, Mélanie PAGES, Chrystelle COLAS (PARIS)
10:00 - 11:00 #49325 - P191 Diagnostic d’une anémie de Fanconi : apport inattendu de la cartographie optique du génome.
P191 Diagnostic d’une anémie de Fanconi : apport inattendu de la cartographie optique du génome.

L’anémie de Fanconi est une maladie cassante de l’ADN de transmission essentiellement autosomique récessive, caractérisée par des malformations congénitales, une insuffisance médullaire progressive et une prédisposition aux hémopathies myéloïdes et aux tumeurs solides et dont le diagnostic continue de constituer un challenge clinico-biologique. Nous rapportons le cas d’une fratrie diagnostiquée lors de l’exploration d’une pancytopénie chez le cadet ayant bénéficié de la technique de Cartographie Optique du Génome (COG). Le patient est initialement adressé à 2 ans en consultation pour retard de croissance et communication interventriculaire (CIV). L’analyse du caryotype sanguin identifie une inv(7)(q11.23q21.2) héritée du père et l’ACPA rapporte 2 déséquilibres (gain Xp11.23 de 30 kb incluant PAGE1 et perte Xq24 de 45 kb sans gène), ces anomalies étant jugées sans lien avec le phénotype. Le bilan clinique à 7 ans rapporte une évolution du phénotype avec une CIV, une surdité de transmission due à une malformation ossiculaire bilatérale, un retard de croissance (-4DS) sur syndrome d’interruption de tige et posthypophyse ectopique, une hypoplasie de la verge et une anomalie du pouce (également présentée par le père et la sœur). La présence d’une pancytopénie conduit à la réalisation d’un caryotype médullaire qui détecte un faible clone (3/30 métaphases) avec gain d’un Y et trisomie 8. Une analyse complémentaire par COG sur ADN sanguin ne révèle pas de cassure dans un gène d’intérêt au niveau du bras long du chromosome 7, mais décèle une délétion de 165 Kb impliquant FANCA sur le chromosome 16 avec une fraction allélique de 48 %. Rétrospectivement, cette délétion était visible sur l’ACPA initiale mais n’avait pas été rapportée en raison du mode de transmission décrit pour l’anémie de Fanconi et de l’absence de lien évident avec le phénotype rapporté. Le bilan complémentaire incluant un test de cassures chromosomiques positif, un western-blot de FANCD2 mettant en évidence l'absence de forme mono-ubiquitinée de FANCD2 (profil FA-Core) et une hypersensibilité des fibroblastes cutanés à la mitomycine C permet de confirmer le diagnostic d’anémie de Fanconi chez le patient. Un séquençage des gènes de prédisposition aux hémopathies malignes réalisé révèle la présence d’altérations pathogènes bi-alléliques de FANCA avec un variant nucléotidique sur un allèle et la délétion complète du gène sur l’autre allèle. Le bilan familial confirme le caractère héréditaire de la délétion FANCA retrouvée également chez le père. La grande sœur, âgée de 10 ans, présente une NFS stable, mais un test de cassures chromosomiques positif, suggérant la présence d’une anomalie de FANCA chez la mère. Ce cas illustre l’apport de la COG dans le diagnostic de l’anémie de Fanconi et sa difficulté diagnostique, qui du fait de son hétérogénéité phénotypique, explique le diagnostic souvent tardif de cette pathologie lors de l’apparition de l’insuffisance médullaire.
Audrey BASINKO, Steven RICHEBOURG, Frédéric MOREL, Nathalie AUGER, Corinne TOUS, Marie PASSET, Yoann VIAL, Sylvia REDON, Caroline BENECH, Johana TOUFFET, Sara CORNEC, Nathalie KERGOAT, Caroline BUORS, Liana CARAUSU, Loïc COULOIGNER, Marc PLANES, Marie-Bérengère TROADEC, Nathalie DOUET-GUILBERT (Brest)
10:00 - 11:00 #49371 - P195 Projet de description des caractéristiques cliniques des patients porteurs d’un variant constitutionnel du gène RECQL4.
P195 Projet de description des caractéristiques cliniques des patients porteurs d’un variant constitutionnel du gène RECQL4.

Le syndrome de Rothmund-Thomson (SRT) se caractérise cliniquement par une éruption précoce photodistribuée évoluant vers une poïkilodermie associée à une petite taille due à un retard de croissance pré- et postnatal, des cheveux clairsemés, des cils et/ou des sourcils épars ou absents, une cataracte juvénile, des anomalies squelettiques en particulier du rayon radial. Sur le plan génétique il est dû à des mutations bialléliques du gène RECQL4. Les patients porteurs de ce syndrome présentent également un risque accru de développer un cancer, en particulier un ostéosarcome avec une toxicité souvent importante liée aux traitements pas chimiothérapie. À ce jour 250 patients atteints du SRT ont été décrits dans la littérature, avec ou sans variant de RECQL4 identifié. La plupart des articles se concentrent sur les aspects osseux et dermatologiques de la maladie. Seulement 12 patients sont rapportés dans la série la plus importante de patients présentant un ostéosarcome dans le contexte de SRT. Des variants de RECQL4 ont par ailleurs été associés à une susceptibilité accrue à l’Epstein-Barr virus (EBV) avec le développement de maladies lymphoprolifératives ou d’activation lymphohistiocytaire Ainsi, le spectre phénotypique et l'incidence des tumeurs malignes des patients avec variants de RECQL4 ne sont pas très clairs. Cette cohorte rétrospective nationale a pour objectif principal de décrire précisément les manifestations cliniques de patients porteurs de syndrome de Rothmund-Thomson et/ou variants bialléliques de RECQL4. Une analyse clinicomoléculaire exhaustive permettra également de rechercher des corrélations génotype-phénotype et de définir des recommandations de prise en charge et de suivi des patients atteints d’un syndrome de SRT. La collecte des données est en cours de constitution et concerne les patients de tout âge porteurs de variants bialléliques constitutionnels de RECQL4 (variant de classe 3, 4 ou 5), quel que soit le phénotype, et les patients atteints d’un SRT typique clinique. Les données de suivi clinique, radiologique, moléculaire et thérapeutique sont colligées dans l’observatoire PREDCAP (Prédisposition aux Cancers Pédiatriques) après signature d’un consentement spécifique pour les patients vivants. Les patients vivants ou leurs familles, s'ils n'ont pas encore accepté l'utilisation des données, seront contactés pour signer un consentement éclairé. Les personnes décédées peuvent être incluses sur la base d’une non opposition déclarée par leur médecin. L’estimation du nombre de patients porteurs d’un variant constitutionnel de RECQL4 au niveau national est d’environ 40-50; l'estimation de 10-15 ayant développé une tumeur maligne doit être confirmée. Nous invitons toutes les équipes de génétique à nous signaler leurs patients porteurs de variants du gène RECQL4 pour étoffer cette cohorte.
Sahra BODO, Pauline HOARAU, Lea GUERRINI-ROUSSEAU, Smail HADJ-RABIA, Fanny MORICE-PICARD, Juliette MAZEREEUW-HAUTIER, Florence PETIT, Valerie CORMIER-DAIRE, Sylvain LATOUR, Genevieve BAUJAT, Franck BOURDEAUT, Sarah WINTER (Paris)
10:00 - 11:00 #49433 - P199 Lésions thyroïdiennes du sujet jeune : le syndrome de Cowden comme diagnostic différentiel du syndrome DICER1.
P199 Lésions thyroïdiennes du sujet jeune : le syndrome de Cowden comme diagnostic différentiel du syndrome DICER1.

Introduction. Cinq à quinze pour cent des cancers de la thyroïde non médullaires (CTNM) surviennent dans un contexte familial suggérant la présence de facteurs de prédisposition génétique. Plusieurs gènes, en particulier PTEN et DICER1 responsables respectivement du syndrome de Cowden (CS) et du syndrome DICER1, sont considérés comme des facteurs de risque majeurs du CTNM et du goitre multinodulaire (GMN). Au laboratoire de l’Institut Curie, entre 2016 et 2023, 199 patients ont bénéficié d’une analyse constitutionnelle du gène DICER1 dans le cadre d’un CTNM ou d’un GMN. Cette analyse a été complétée par celle de PTEN, en raison du chevauchement phénotypique existant dans un contexte d’atteinte thyroïdienne. Nous rapportons les résultats du séquençage des gènes DICER1 et PTEN de cette cohorte. Matériel et Méthodes. Le séquençage haut débit a été réalisé sur ADN génomique leucocytaire par capture d’un panel de gènes de prédisposition aux cancers, avec enrichissement SureSelect QXT (Agilent) et séquençage sur NextSeq 500 (Illumina). Les variants pathogènes (VP) et probablement pathogènes (VPP) ont été confirmés par séquençage Sanger ou MLPA et classés selon les critères ACMG. Résultats. Dans cette cohorte composée de 156 femmes et 43 hommes (F/H 3,4:1), l'âge médian d’apparition des lésions était respectivement de 19 ans [1,9-60] (n = 128) et 14 ans [3-60] (n = 49) pour le CTNM et le GMN. Nous avons identifié 31 (15,6%) VP ou VPP du gène DICER1 et 7 (3,5%) du gène PTEN. Parmi les 31 patients porteurs de VP/VPP du gène DICER1 (F/H 4,2:1), on dénombrait 25 GMN et 8 CTNM, 2 patients présentaient les 2 types de lésion. L’âge médian de survenue était respectivement de 13,5 ans [11-33] (n=22) et 15 ans [1,9-33] (n=7). Il n’y avait pas d’autre critère majeur d’indication d’analyse DICER1 pour 14 (45,2%) patients. Parmi les 7 patients porteurs de VP/VPP du gène PTEN (F/H 6:1), 3 ont présenté un GMN, 3 un CTNM et 1 les deux types de lésion. L’âge médian de survenue était respectivement de 16 ans [15-17] (n=3) et 14 ans [12-29] (n=4) pour le GMN et le CTNM. Pour 4 patients, il n’y avait pas de macrocéphalie dans les limites des informations à disposition. Selon les recommandations NCCN, un seul patient remplissait les critères d’indication d’analyse du gène PTEN, contre trois selon les critères pédiatriques proposés par Tan et al. en 2011. Conclusion. Le taux de VP/VPP de 15,6% du gène DICER1 confirme que les lésions thyroïdiennes sont un signe d’appel important du syndrome DICER1. L’analyse du gène PTEN en parallèle du gène DICER1 dans le contexte de lésion thyroïdienne a permis de poser le diagnostic de CS chez 3,5% des patients, dont la majorité ne répondait pas aux critères de diagnostic clinique du syndrome. Cette approche permet d’améliorer le diagnostic génétique du CS et donc la mise en place d’un suivi adapté chez les patients et les membres de leur famille identifiés comme porteurs.
Elise PIERRE-NOEL (Paris), Christelle BERTHEMIN-CARRIERE, Thomas FOURME, Fatoumata SIMAGA, Patrick BENUSIGLIO, Bruno BUECHER, Marion DHOOGE, Laurence GUIGNAT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Olivier INGSTER, Marc KLEIN, Hélène ZATTARA-CANNONI, Marion GAUTHIER-VILLARS, Eric PASMANT, Lisa GOLMARD
10:00 - 11:00 #49547 - P203 Etude rétrospective nationale sur l’expérience française de l’IRM corps entier chez les patients porteurs d’un CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).
P203 Etude rétrospective nationale sur l’expérience française de l’IRM corps entier chez les patients porteurs d’un CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).

Le syndrome CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency) est caractérisé par la présence d’une mutation bi-allélique (homozygote ou hétérozygote composite) dans un des gènes MMR. Les patients porteurs d’un CMMRD sont à très haut risque de survenue de tumeur maligne (tumeurs cérébrales, digestives ou hématologiques) caractérisées par une charge mutationnelle très élevée et qui surviennent dès l’enfance (90% des patients CMMRD font une tumeur avant l’âge de 18 ans). L’efficacité du suivi par IRM cérébrale et endoscopie digestive annuelles est bien établi pour la détection de tumeur asymptomatique à un stade précoce. En 2021, le consortium IRRDC a proposé d’associer à ces examens une IRM corps entier annuelle. Néanmoins, le rationnel pour proposer cet examen reste faible et il n’existe pas de données sur l'intérêt de proposer une IRM corps entier répétée de manière annuelle. Nous avons repris de manière rétrospective, les patients français inclus dans la database C4CMMRD afin d‘évaluer l’intérêt de la surveillance par IRM corps entier annuelle chez les patients porteurs d’un CMMRD. Seize patients ont bénéficié d’un suivi par IRM corps entier depuis 2018, permettant l’analyse de 40 examens au total (1 seul examen pour 6 patients, médiane 2,5 IRM par patient [1-6]). La médiane d’âge à la 1ère IRM corps entier était de 12 ans [3-20]. Seuls 3 patients étaient indemnes de toute pathologie tumorale, les autres étant en cours de traitement ou ayant été traités précédemment. Ces patients étaient également suivis par IRM cérébrale semestrielle +/- coloscopie selon l’âge et la situation clinique du patient. Des malformations osseuses, abdominales (kystes pancréatiques chez 2 patients, kystes rénaux chez 1 patient et angiome hépatique chez 1 patient) ou cérébrales (multiples anomalies veineuses de développement chez tous les patients) ont été décrites. Elles sont restées stables au cours du temps sur les différentes imageries réalisées. Trois tumeurs ont été découvertes lors de la surveillance, sans signe clinique associé : 2 tumeurs cérébrales (également détectées sur l’IRM cérébrale) et un lymphome lymphoblastique T médiastinal. Nous montrons que l’IRM corps entier permet la détection de lésions malformatives extra-cérébrales chez 6 patients et ont justifié des examens plus ciblés. Sur cette petite série, nous n’avons pas d’argument pour recommander de répéter les IRM corps entier chez les patients CMMRD dont la plupart des tumeurs peuvent être dépistées par l’IRM cérébrale (semestrielle dans l’enfance) et le suivi digestif annuel indispensable. Les recommandations de surveillance récemment publiées par le consortium C4CMMRD (PMID: 39420201) se sont appuyées sur ces observations pour proposer une IRM corps entier au moins une fois chez les patients CMMRD pour la détection d’éventuelles malformations. La répétition annuelle est optionnelle et les résultats de ces examens doivent être collectés afin de pouvoir analyser de façon plus précise l’indication.
Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Pauline HOARAU, Carole COZE, Ludovic MANSUY, Hélène SUDOUR, Marion STRULLU, Fatoumata SIMAGA, Laurence BRUGIERES, Chrystelle COLAS
10:00 - 11:00 #49564 - P207 Risques de cancer chez les porteurs du syndrome de Lynch : revue systématique et méta-analyse – impact de la méthodologie des études.
P207 Risques de cancer chez les porteurs du syndrome de Lynch : revue systématique et méta-analyse – impact de la méthodologie des études.

Le syndrome de Lynch (SL), causé par un variant pathogène (VP) dans un gène MMR (Mismatch Repair) (MLH1, MSH2, MSH6, PMS2), est associé à un risque accru de cancers, notamment colorectal (CCR) et endométrial (CE). Une surveillance précoce et adaptée est essentielle, mais les recommandations internationales divergent en raison notamment d’estimations de risque imprécises. L’objectif de cette étude était de préciser les estimations des risques de cancer chez les porteurs de VP des gènes MMR, afin de contribuer à l’actualisation des recommandations de suivi. Une recherche a été effectuée dans PubMed le 31 décembre 2024 avec les mots-clés “risk” ET “lynch syndrome”. Les articles originaux estimant les risques cumulatifs de cancer (=pénétrance) à 70 ans chez des porteurs de VP dans les gènes MMR ont été inclus. Conformément aux recommandations MOOSE, des méta-analyses à effets fixes (n = 2 estimations) et aléatoires (n > 2 estimations) ont été réalisées selon les gènes, le sexe, les localisations cancéreuses, le type d’étude (études familiales rétrospectives (RFS), cohortes prospectives (PC) ou études cas-témoins populationnelles (PBCC)) et la méthodologie utilisée (avec ou sans correction des biais de sélection). Deux auteurs ont indépendamment évalué l’éligibilité des études et collecté les données d’intérêt. Parmi les 33 articles retenus, la majorité étaient des RFS (n=31), avec une seule étude PC et une PBCC. Les estimations de pénétrance variaient selon le gène, le type d’étude et la méthodologie. Les méta-analyses des RFS ont montré des risques de CCR plus faibles à 40 ans pour les porteurs de VP MSH6 (0,4 % [0,1–1,3] chez les femmes ; 1,6 % [0,9–2,6] chez les hommes) et PMS2 (0,3 % [0,1–1,3] chez les femmes ; 1,0 % [0,4–2,3] chez les hommes), comparés à MLH1 (3,1 % [1,8–5,3] chez les femmes ; 4,7 % [2,7–8,1] chez les hommes) et MSH2 (4,4 % [2,7–7,0] chez les femmes ; 5,4 % [3,4–8,5] chez les hommes). Pour le CE, les risques à 50 ans étaient de 8,3 % [5,1–13,4], 8,7 % [3,8–18,7], 5,2 % [2,3–11,2] et 3,0 % [1,0–8,0] pour MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 respectivement. Pour le cancer de l’ovaire, les risques à 40 ans étaient de 1,2 % [0,6–2,7] pour MLH1 et 0,9 % [0,5–1,8] pour MSH2. Peu d’études ont évalué les autres localisations du spectre Lynch, soulignant le besoin de données complémentaires. Il s’agit de la première revue systématique et méta-analyse fournissant des estimations de risque de cancer par localisation, gène et en tenant compte du type d’étude. Ces résultats pourraient aider à réviser les recommandations de surveillance des porteurs du SL, telles que le début de la coloscopie à 30–35 ans pour les porteurs de VP MSH6 et PMS2, le report de l’hystérectomie après 50 ans pour les porteurs de VP PMS2, et le report de l’ovariectomie après 45 ans pour tous les porteurs de VP MMR.
Séphora CAMPOY (Lyon), Youenn DROUET, Pauline ROCHEFORT, Valérie BONADONA, Christine LASSET
10:00 - 11:00 #49632 - P211 Gène KEAP1, un nouveau gène de prédisposition au cancer de la thyroïde ? Identification d’une nouvelle famille via le Plan France Médecine Génomique.
P211 Gène KEAP1, un nouveau gène de prédisposition au cancer de la thyroïde ? Identification d’une nouvelle famille via le Plan France Médecine Génomique.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, une analyse constitutionnelle de génome entier a été proposée à 1 sœur et 2 frères d’une famille rencontrée à l’Institut Curie dans laquelle on retrouve chez la sœur un carcinome papillaire de la thyroïde à 30 ans et deux cancers du sein droit à 46 (CCI) et 54 ans (CLI). L’un des frères a été atteint d’un goitre nodulaire avec hyperplasie papillaire à 41 ans, d’un adénome micro et macro-vésiculaire du lobe thyroïdien droit à 46 ans avec carcinome papillaire de la thyroïde, associé à un carcinome tubulo-papillaire rénal bilatéral à 46 ans et à un cancer de la prostate à 61 ans. L’autre frère a été atteint d’un cancer de la vessie à 57 ans et a un antécédent de goitre multinodulaire et multikystique à 42 ans. Les études dans la famille des gènes BAP1 et DICER1, mais aussi des gènes du panel HBOC, s’étaient avérées normales. L’analyse pangénomique réalisée sur la plateforme SeqOIA a permis d’identifier le variant pathogène (VP) c.1687C>T p.(Gln563*) du gène KEAP1 retrouvé chez les 3 personnes testées. Les VP constitutionnels de ce gène sont décrits dans la littérature comme associés à l’apparition de goitre mais non à une augmentation du risque tumoral au niveau thyroïdien. Cependant des variants pathogènes du gène KEAP1 ont été rapportés au niveau tumoral dans différents cancers, dont le cancer de la thyroïde, et peuvent conférer une résistance à la chimiothérapie et l’immunothérapie. Le gène KEAP1 est un gène de recherche non actionnable pour le moment, mais pour poursuivre les investigations dans cette famille, il a été proposé une analyse de coségrégation chez la fille du cas index surveillée pour un volumineux nodule thyroïdien depuis l’âge de 33 ans et chez la mère du cas index qui a subi une lobectomie droite à 63 ans pour un nodule macro-vésiculaire de la thyroïde. La fille du cas index a ainsi été identifiée comme porteuse du variant pathogène KEAP1 alors que la mère n’est pas porteuse. Des analyses complémentaires à la recherche d’une perte d’expression de la protéine KEAP1 et d’un second second hit du gène KEAP1 au niveau tumoral et nodulaire sont en cours. En conclusion, nous rapportons avec cet exemple que le séquençage pangénomique dans les familles dont l’histoire est très évocatrice de prédisposition aux cancers conduit à l’identification de variants potentiellement causaux mais non actionnables. Des analyses complémentaires doivent alors être engagées par les équipes d’oncogénétique pour pouvoir avancer vers une interprétation, sans certitude de pouvoir conclure de façon formelle, ce qui complexifie le conseil génétique réalisé lors des consultations de résultat. Pour le gène KEAP1 en particulier, l’identification de nouvelles familles et des études fonctionnelles contribueront à l’évaluation de ce gène dans la prédisposition au cancer de la thyroïde.
Antoine DE PAUW (PARIS), Abderaouf HAMZA, Hélène DELHOMELLE, Christophe GUY, Céline BORDET, Lorrie LE PAGE, Edouard COTTEREAU, Bertrand ISIDOR, Eric PASMANT, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
10:00 - 11:00 #49686 - P215 Analyse constitutionnelle systématique dans le cancer du pancréas ? Retour sur l’expérience du CHU d’Amiens Picardie entre 2022 et 2025.
P215 Analyse constitutionnelle systématique dans le cancer du pancréas ? Retour sur l’expérience du CHU d’Amiens Picardie entre 2022 et 2025.

Depuis 2019, avec l’arrivée des inhibiteurs de PARP en thérapeutique dans les cancers du pancréas (CP), les recommandations américaines préconisent une analyse constitutionnelle systématique des patients avec CP. La littérature rapporte entre 10-15% de variations constitutionnelles dans les CP. En France, il n’y a actuellement pas de recommandation nationale sur les indications d’analyse oncogénétique dans le CP. Le plus souvent, celles-ci sont restreintes à des critères d’âge, d’histoire personnelle/familiale ou à une indication à visée théranostique. En l’absence de consensus, il nous a paru intéressant d’étudier le rendement de ces deux attitudes et la faisabilité d’un testing universel des CP. Nous avons donc décidé, au CHU d’Amiens, de réaliser une analyse à tout patient avec un CP. Depuis janvier 2022, nous proposons dans le service d’oncogénétique au CHU d’Amiens, une analyse constitutionnelle en panel à tous les patients présentant un adénocarcinome pancréatique, quel que soit leur stade, âge et histoire personnelle/familiale. Le panel de gènes analysés comportait au minimum ATM, BRCA1, BRCA2, MMR, PALB2, CDKN2A, TP53. De manière rétrospective, les données des patients ayant consultés entre le 01/01/2022 et le 30/05/2025 ont été analysées par indications et type de variations retrouvées. Soixante-quinze patients ont été inclus. Les analyses ont mis en évidence : 10 variants de classe 5 (13% ; 3 ATM, 1 BRCA1, 5 BRCA2, 1 TP53) ; 14 variants de signification indéterminée (VSI) dont deux pour un même patient (19% ; 4 ATM, 1 BRCA1, 3 BRCA2, 1 CDKN2A, 2 PALB2, 2 PMS2, 1 MSH6). Selon les critères d’analyse habituellement retenus dans notre service (âge<50 ans, histoire familiale de cancer du pancréas ou personnelle de cancer du sein), 43 patients (57%) n’auraient pas bénéficié d’analyse oncogénétique. Parmi eux, sept sont porteurs de variants de classe 5 (2 ATM, 1 BRCA1, 4 BRCA2) soit 70% des patients porteurs de variants de classe 5. Sept sont porteurs de VSI. En élargissant nos critères d’analyse à tout CP, nous nous attendions à trouver davantage de variants pathogènes. Néanmoins, dans notre étude, la majorité des variants pathogènes, dont la plupart sur des gènes actionnables, ont été retrouvés chez des patients à qui nous n’aurions pas proposé d’analyse. Ce résultat nous incite à poursuivre cette pratique même si cela implique une augmentation raisonnable de l’activité pour notre centre estimée à environ une vingtaine de patients par an. Nous n’avons cependant pas mesuré, ce jour, l’impact de cette attitude dans notre service sur les demandes de diagnostic pré-symptomatique. Il conviendrait d’élargir cette étude à d’autres centres pour évaluer la pertinence et la faisabilité de ce type de démarche diagnostique en France. De ces observations, pourraient alors émerger des recommandations nationales d’analyse oncogénétique dans le CP.
Luana GIOVANNANGELI, Emilie LACOT-LERICHE, Florence AMRAM, Bénédicte BONTE, Etienne ROULEAU, Alexis BILLES, Gilles MORIN, Florence JOBIC, Emma LACHAIER (amiens)
10:00 - 11:00 #49889 - P219 Une insertion pathogène d’un élément rétrotransposon de type SVA dans BRCA1 révélée par WGS.
P219 Une insertion pathogène d’un élément rétrotransposon de type SVA dans BRCA1 révélée par WGS.

Malgré l’analyse systématique de panels de gènes par séquençage à haut débit, des variants pathogènes ne sont identifiés que dans 10–20 % des familles atteintes de cancer du sein et/ou de l’ovaire héréditaire. Parmi les causes encore sous-estimées figurent les insertions d’éléments mobiles (MEI), connues pour être impliquées dans diverses maladies humaines mais dont la détection demeure difficile en raison de leur structure complexe et de la variabilité de leurs sites d’insertion. Dans le cadre du programme PFMG2025, une analyse par séquençage du génome entier (WGS) a été réalisée chez une patiente ayant présenté deux cancers du sein, dont un triple négatif à 24 ans suivi d’une récidive homolatérale à 37 ans. Le pipeline de détection des variants structuraux a initialement suggéré une translocation entre les chromosomes 12 (CCDC63) et 17 (BRCA1). L’examen approfondi des données brutes, associé à un BLAST des séquences chimériques sur la base Dfam, a finalement révélé une insertion de type SVA-F d’environ 2,3 kb dans l’exon 5 de BRCA1 (c.208_209insSVA-F). Ce variant altère la séquence codante et entraîne la production d’une protéine tronquée. Une étude fonctionnelle sur ARN est en cours afin de préciser son impact sur le transcrit de BRCA1. Il s’agit du premier cas rapporté d’une insertion pathogène de type SVA dans l’exon 5 de BRCA1. Cette observation met en évidence les limites des approches classiques de détection des MEI et souligne l’apport du WGS pour améliorer le rendement diagnostic moléculaire dans les cancers héréditaires.
Pierre VANDEPERRE, Ayman AL SAATI, Christine TOULAS, Mélanie LEONE, Nadia BOUTRY-KRYZA, Ahmed BOURAS (Lyon)
10:00 - 11:00 #49304 - P223 Mise en place d’un panel NGS somatique dédié aux mélanomes uvéaux en routine au Centre Antoine Lacassagne.
P223 Mise en place d’un panel NGS somatique dédié aux mélanomes uvéaux en routine au Centre Antoine Lacassagne.

De nombreux patients présentant des tumeurs oculaires sont pris en charge chaque année au Centre Antoine Lacassagne en raison de l’offre de protonthérapie. Parmi ces cancers, le mélanome uvéal est un cancer rare (500 nouveaux cas diagnostiqués par an en France) mais représente la tumeur maligne oculaire la plus fréquente chez l’adulte. Près de la moitié des patients développent une maladie métastatique, notamment hépatique, avec un pronostic sombre. Afin de caractériser moléculairement ces tumeurs en routine, nous avons inclus 10 gènes d’intérêt à notre panel NGS de 124 gènes (panel à façon Agilent, plateforme NextSeq1000 Illumina, bio-informatique SeqONE) : totalité des séquences codantes de GNAQ, GNA11, BAP1, MBD4, EIF1AX, SF3B1, SRSF2, MAPKAPK5 et hotspots de CYSLTR2 (L129Q) et PLCB4 (codon D360). Les mutations de gènes de la voie Gq alpha sont les évènements drivers de ces tumeurs : principalement GNAQ et GNA11 sur le codon Q209, plus rarement sur d’autres codons ou sur les gènes CYSLTR2 et PLCB4. Les mutations BAP1 sont associées à un mauvais pronostic, SF3B1 à un pronostic intermédiaire, et EIF1AX à un pronostic plus favorable. Une cohorte de 28 patients atteints de mélanomes uvéaux principalement métastatiques a été séquencée au laboratoire. La totalité des tumeurs présentaient des mutations GNAQ (43% dont 75% Q209P et 25% Q209L) ou GNA11 (57% dont 88% Q209L et 12% Q209Y) sur le codon Q209. Deux de ces mutations de GNA11 n’ont jamais été décrites dans la littérature : c.624_627delinsATAT p.(Gln209Tyr) et c.625_627delinsTAT p.(Gln209Tyr). Au total, 18 de ces 28 tumeurs (64%) présentaient au moins une altération de BAP1 identifiée en NGS : 16 mutations et deux réarrangements de grande taille (perte de l’exon 5 et perte des exons 15-16). Concernant les 10 autres tumeurs : 4 étaient mutées SF3B1 (75% R625H et 25% R625C), 2 EIF1AX (G9R et G15D) et 4 n’avaient aucune autre mutation que GNAQ ou GNA11. L’analyse complète des 124 gènes du panel a permis d’identifier d’autres altérations moléculaires dans 4 tumeurs mutées BAP1, dont certaines avec un potentiel impact théranostique : KDR c.3193G>A p.(Ala1065Thr), MTOR c.7217T>C p.(Val2406Ala), PTEN c.368A>G p.(His123Arg) et TP53 c.919+1G>C p.?. L’utilisation d’un panel NGS large incluant des gènes spécifiques des mélanomes uvéaux permet la recherche de mutations d’intérêt diagnostic (GNAQ/GNA11/PLCG4/CYSLTR2), pronostic (BAP1/SF3B1/EIF1AX), théranostique et de prédisposition (BAP1/MBD4) dans ce sous-groupe rare de tumeurs dont les options thérapeutiques sont aujourd’hui limitées. L’ajout de ces gènes à notre panel NGS « mélanomes » a également permis de détecter chez un patient présentant une récidive métastatique à 12 ans d’un mélanome du scalp BRAF non muté, les mutations GNA11 c.626A>T p.(Gln209Leu) et SF3B1 c.2218_2220del p.(Gly740del), identifiant chez ce patient un sous-type connu de rares mélanomes non uvéaux présentant un profil moléculaire semblable à ces derniers.
Logan BALDINI, Agnès DUCOULOMBIER, Nathalie EBRAN, Esma SAADA-BOUZID, Francois PETIT (NICE)
10:00 - 11:00 #49377 - P227 Analyse intégrée de l’ADN tumoral circulant dans les sarcomes d’Ewing : une cohorte rétrospective de 226 patients.
P227 Analyse intégrée de l’ADN tumoral circulant dans les sarcomes d’Ewing : une cohorte rétrospective de 226 patients.

Contexte L’essor de la médecine de précision en oncologie pédiatrique, soutenu par des essais tels que MAPPYACTS et MICCHADO, s’accompagne du développement d’approches innovantes de caractérisation moléculaire. Parmi elles, l’analyse de l’ADN tumoral circulant (ctDNA) émerge comme un outil non-invasif prometteur pour le suivi longitudinal des patients. Dans les sarcomes d’Ewing, pathologie rare et agressive survenant principalement chez l’adolescent et le jeune adulte, les besoins en biomarqueurs dynamiques prédictifs et pronostiques restent majeurs. Ces tumeurs sont majoritairement caractérisées par une translocation impliquant EWSR1. Objectifs Cette étude vise à démontrer la valeur ajoutée d’une approche intégrée multi-échantillons (tumeur, sang, constitutionnel) et multi-temporelle (diagnostic, traitement, rechute) du ctDNA dans les sarcomes d’Ewing, pour décrire la dynamique tumorale et identifier des marqueurs précoces de rechute et de réponse. Matériel et méthodes Dans cette cohorte rétrospective d’envergure, 713 prélèvements de biopsies liquides ont été collectés chez 226 patients dans le cadre des protocoles EE2012, CombinaiR3, ReeCur et MICCHADO, complétés par 44 échantillons tumoraux et 70 constitutionnels. Un shallow whole-genome sequencing (génome faible couverture) a été réalisé sur 589 échantillons afin de retrouver le réarrangement structural (gène de fusion) pathognomonique et d’identifier les variations du nombre de copies (CNVs). Un panel ciblé a permis l’analyse fine des gènes de fusion impliquant EWSR1 ainsi que les altérations somatiques associées comme les SNVs et CNVs dans TP53, STAG2 et CDKN2A entre autres. Résultats L’analyse longitudinale du ctDNA révèle des profils évolutifs corrélés aux étapes clés du parcours thérapeutique, notamment aux événements de rechute. La comparaison intégrée tumeur/ctDNA met en évidence des concordances et des évolutions informatives, suggérant l’émergence de sous clones et soulignant une hétérogénéité tumorale initiale. Cette approche ouvre la voie à une potentielle stratification dynamique des patients. Conclusion Cette étude représente une très large série dédiée à l’analyse génomique du ctDNA dans les sarcomes d’Ewing. Elle démontre la faisabilité d’un suivi moléculaire non-invasif à haute résolution, offrant de nouvelles perspectives pour la surveillance minimale résiduelle et la médecine de précision adaptative. Les résultats sont en cours de publication.
Stelly BALLET (Les Ecrennes), Lieke MOUS, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Victor RENAULT, Didier SURDEZ, Gaelle PIERRON
10:00 - 11:00 #49681 - P231 L’activité cancer au sein du GCS AURAGEN du Plan France Médecine Génomique 2025 : organisation, mise en œuvre et résultats.
P231 L’activité cancer au sein du GCS AURAGEN du Plan France Médecine Génomique 2025 : organisation, mise en œuvre et résultats.

Introduction Le Plan France Médecine Génomique 2025 vise à intégrer le séquençage du génome entier dans la pratique clinique afin d’améliorer la prise en charge des patients tout en offrant un accès équitable à l’innovation. Dans ce cadre, le GCS AURAGEN développe une activité dédiée aux cancers, dont nous présentons ici l’organisation et les premiers résultats. Organisation Le GCS AURAGEN a en charge les patients de la moitié Sud-Est de la France ainsi que des DROM-COM. Son activité en oncologie repose sur les prescriptions issues de 47 établissements et sur une organisation intégrée, associant étroitement cliniciens, assistants de prescription, équipe technique, bioinformaticiens et biologistes. Les préindications d’accès au diagnostic génomique majoritairement retenues lors des RCP concernent les cancers solides de l’adulte et de l’enfant, ainsi que les leucémies aiguës. Les analyses sont réalisées à partir de prélèvements tumoraux, qualifiés sur des plateformes agréées par l'INCa, et d'un échantillon constitutionnel apparié. Les techniques mises en œuvre incluent le séquençage du génome, de l’exome et du transcriptome. Les données produites sont analysées par des pipelines bio-informatiques « maison » automatisés et validés. Les résultats d’interprétation biologique, permettant l’identification d’altérations pertinentes pour le diagnostic, le pronostic ou l’orientation thérapeutique, sont discutés collectivement au cours de réunions hebdomadaires multidisciplinaires. Résultats Les demandes qui ne représentaient que 400 prescriptions en 2022, sont passées à 1005 en 2024 (+150%). Les pré-indications les plus fréquentes concernaient les cancers de l’adulte avancés en échec thérapeutique de première ligne (37%), les cancers rares (24%), ainsi que les cancers pédiatriques (22%) et les leucémies (11%). Le délai médian de rendu du WGS en 2024 était de 4 semaines à réception de l’échantillon. Les analyses réalisées permettent la détection d’un large spectre d’altérations moléculaires (SNV, CNV, SV, fusions de gènes). Un accent particulier a été mis sur l'utilisation de la détection des variants structuraux (SV) en WGS, notamment pour la détection de translocations en hématologie. Grâce au développement de classifiers, les données d'expression génique sont également très employées pour aider au classement des tumeurs, notamment en pédiatrie et en hématologie. Conclusion / Perspectives L’intégration des résultats de ces analyses en RCP moléculaire a fortement contribué à enrichir la discussion multidisciplinaire dans l’objectif d’améliorer la personnalisation des traitements. Les prochaines étapes visent à une exploitation encore plus poussée des données propres au WGS, notamment les SV et les signatures associées aux grands réarrangements chromosomiques. Un travail continu est également mené en vue d'optimiser les délais et d’automatiser au maximum la production du compte-rendu médical.
Anne MC LEER (Lyon), Pascale FLANDRIN-GRESTA, Sandrine BOYAULT, Carole FERRARO-PEYRET, Anthony FERRARI, Anne THOMAS, Brune HENRY, Christine VINCIGUERRA, Pierre SAINTIGNY, Jean-Yves BLAY, Alain VIARI, Consortium AURAGEN
10:00 - 11:00 #49815 - P235 Apports du séquençage NGS pan-tumoral des gènes MMR.
P235 Apports du séquençage NGS pan-tumoral des gènes MMR.

Plusieurs études ont démontré que l’instabilité micro-satellitaire (MSI) issue d’une déficience du système mismatch-repair (MMR) pouvait survenir dans de nombreux types de cancers et était associée à une réponse à l’immunothérapie. La Réunion Transversale de Biologie moléculaire PACA-Est du Centre Antoine Lacassagne permet le screening moléculaire de patients métastatiques afin d’être inclus dans un essai clinique ou de pouvoir bénéficier de thérapies ciblées. La détermination du statut MSI (PCR-pentaplex Promega, SeqStudio, ThermoFisher Scientific) et le séquençage des quatre gènes MMR (MSH2, MSH6, MLH1, PMS2) au sein de notre panel NGS de 124 gènes (panel à façon Agilent, NextSeq1000 Illumina, bio-informatique SeqONE) font partie de ce screening. Une analyse des séquences microsatellitaires de notre panel NGS (SomaMSI, SeqONE) a été réalisée en complément, de manière rétrospective. Au total, près de 430 NGS ont été réalisés entre octobre 2024 et août 2025, pour lesquels 35 variations des gènes MMR ont été retrouvées. Parmi elles, des variations de signification inconnue (VSI) ont été identifiées associées à un statut microsatellitaire stable dans 26 tumeurs. Ces résultats supportent une absence d’effet délétère de ces variations, notamment pour celles identifiées dans des tumeurs du côlon et de l’endomètre. Nous avons retrouvé 8 tumeurs avec une mutation pathogène d’un gène MMR. Deux carcinomes épidermoïdes MSI et mutés MLH1 c.2057_2058delinsA p.(Ile686Asnfs*97) et c.588+1G>C p.? respectivement. Trois carcinomes endométrioïdes MSI avec hyperméthylation MLH1 mutés MSH6 c.3261del p.(Phe1088Serfs*2). Cette délétion est située dans une région monosatellite (homopolymère de 8 cytosine). La détection de cette mutation en tumoral est plus fréquemment la conséquence d’une instabilité microsatellitaire que sa cause et peut orienter à tort vers un syndrome de Lynch. Un quatrième carcinome endométrioïde MSI avec hyperméthylation MLH1 présentait une mutation MSH2 c.697del p.(Ser233Profs*13). Le nucléotide délété est au sein d’une répétition de 4 thymines, cette mutation est probablement la conséquence de l’hypermutation somatique liée au statut MSI. Dans un adénocarcinome prostatique et un carcinome épidermoïde des variations pathogènes sans statut MSI associé ont été détectées, probablement en raison de fréquences alléliques inférieures à 20%. Par ailleurs, l’analyse NGS (MSI et gènes MMR) nous a permis de détecter une instabilité microsatellitaire dans deux cas de carcinomes endométrioïdes MSS sur les marqueurs de Bethesda (avec comparaison au tissu sain) et pMMR. Une de ces tumeurs ne présentait pas d’hyperméthylation MLH1 mais un VSI dans MSH6. Au total l’analyse NGS pan-tumorale du statut MSI et des gènes MMR permet une meilleure compréhension et détection des déficiences du système MMR. Cependant, l’interprétation des variations doit se faire avec précaution et en tenant compte de tous les éléments disponibles comme l’IHC et la méthylation de MLH1.
Logan BALDINI, Esma SAADA-BOUZID, Loïc TRAPANI, Julien BOYER, Nathalie EBRAN, Francois PETIT (NICE)
10:00 - 11:00 #49955 - P239 L’HRD dans les analyses génomiques en cancérologie somatique clinique : Pertinence du score HRD évaluée à partir des analyses génomiques et des données cliniques chez les patients présentés à la RCP moléculaire APHP SeqOIA.
P239 L’HRD dans les analyses génomiques en cancérologie somatique clinique : Pertinence du score HRD évaluée à partir des analyses génomiques et des données cliniques chez les patients présentés à la RCP moléculaire APHP SeqOIA.

L’instabilité génomique est une caractéristique du cancer qui entraine l’accumulation de pertes, gains et de réarrangements de l’ADN. Différentes étiologies ont été identifiées incluant, des erreurs mitotiques, un stress réplicatif ou un défaut de réparation de l'ADN par recombinaison homologue (HRR). La diversité des causes engendre une diversité de conséquences génomiques qui peuvent impacter le phénotype clinique. Le développement des inhibiteurs de PARP (PARPi) dans les cancers séreux de haut grade de l’ovaire (HGSOC) et la corrélation, entre instabilité génomique, déficit HRR (HRD) et réponse au traitement a conduit au développement de scores d’instabilité chromosomique utilisés comme marqueurs indirects de réponse aux PARPi et aux sels de platines. Dans les HGSOC, un score HRD élevé est le plus souvent associé à l’inactivation par mutation ou méthylation de gènes impliqués dans l’HRR, impliquant majoritairement BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Le score HRD est calculé à partir de 3 paramètres : Des événements de perte d’hétérozygotie LOH : score LOH ; des événements de déséquilibre allélique télomériques : score Telomeric AI ; et des événements de larges transitions : score LST. Le seuil de positivité dépend de la méthode utilisée, mais, le seuil historiquement validé dans des essais cliniques à 42 par le test MyChoice® CDx Myriad HRD sert de comparateur. Au-delà des HGSOC, ni la corrélation entre ce score et le statut HRD ni sa valeur clinique ne sont validées. L’analyse exhaustive du génome dans le cadre du plan FMG 2020-2025 pour les patients atteints d’un cancer rare ou d’un cancer en échec thérapeutique, permet d’analyser, la fréquence, le type d’instabilité, les associations avec le profil mutationnel et l’impact phénotypique du score d’instabilité génomique au-delà des HGSOC. Nous avons réalisé une étude rétrospective, à partir de la cohorte de la RCP moléculaire SeqOIA AP-HP, comportant plusieurs centaines d’échantillons tumoraux analysés par Séquençage Haut-Débit de Génome entier et de transcriptome de septembre 2020 à novembre 2025, et pour lesquels le score HRD a été calculé. A partir de ces données, nous avons identifié des évènements moléculaires qui peuvent moduler la valeur de ce score, et nous avons analysé la valeur des 3 paramètres LOH, LST, TAI pour chaque score HRD. Nous avons également rétrospectivement analysé les données cliniques de l’ensemble des patients de la cohorte, notamment les réponses thérapeutiques. Cela nous a permis de définir des sous-groupes moléculaires de score HRD corrélés à une bonne réponse et à une survie globale plus longue chez les patients traités par sels de platine ou inhibiteurs de PARP. Le but de cette étude était d’affiner la signification pronostique et thérapeutique du score HRD en pratique courante, par une approche plus globale et plus précise de catégorisation avec un focus par cancer notamment les sarcomes très représentés dans la cohorte et dont 1/3 présentent sont HRD +.
Bernard JONDEAU (Paris), Marie ADOU, Camille TLEMSANI, Jacqueline LEHMANN-CHE, Guillaume BEINSE, Jérôme ALEXANDRE, Karen LEROY, Simon GARINET, Anne JOUINOT, Kariman CHABA, Audrey LUPO MANSUET, Manjula DEVILE, Ivana STANKOVIC, Cécile JOUANNEAUX, Franck BIELLE, Adrien BORGEL, Alexandre BUFFET, Nelly BURNICHON, Albain CHANSAVANG, Erell GUILLERM, Jérôme LAMORIL, Alexandre PERRIER, Marine SROUSSI, Nathalie THÉOU-ANTON, Mélanie TRILLARD, Jeanne NETTER-COTI, Marie-Clémence GORENSTEIN, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Jacques CADRANEL, Pierre LAURENT-PUIG, Hélène BLONS, Laetitia MARISA
10:00 - 11:00 #48852 - P243 Enquête monocentrique sur le dépistage préconceptionnel en assistance médicale à la procréation.
Enquête monocentrique sur le dépistage préconceptionnel en assistance médicale à la procréation.

Cette étude prospective, menée au sein du service d'Assistance Médicale à la Procréation (AMP) de l'hôpital Foch entre janvier 2021 et octobre 2023, explore les opinions des patients vis-à-vis du dépistage génétique préconceptionnel des maladies monogéniques. Un questionnaire anonyme en ligne a été envoyé à 7793 patients ayant consulté dans ce service ; 1206 ont répondu, soit un taux de réponse de 15,5 %. Les résultats révèlent un fort soutien à cette pratique : 90,8 % des répondants considèrent que le dépistage génétique des porteurs constitue une avancée significative dans le domaine de l’AMP. Par ailleurs, 41,9 % estiment que ce dépistage devrait être proposé à tous les couples envisageant une grossesse, tandis que 43,1 % pensent qu’il devrait être accessible à tout adulte souhaitant connaître son statut de porteur sain. Ces données mettent en évidence la pertinence d’initier des études pilotes en France, en impliquant les patients en AMP, une population sensibilisée à ces enjeux. De telles initiatives sont essentielles pour appréhender les enjeux éthiques, économiques et technologiques liés à la mise en œuvre du dépistage génétique préconceptionnel à plus grande échelle. Elles permettront également d’évaluer les modalités optimales d’intégration de ce dépistage dans le parcours de soins, notamment en termes de conseil génétique spécialisé et d’information des patients. En conclusion, le dépistage génétique préconceptionnel suscite un fort intérêt parmi les patients ayant recours à l’AMP dans ce centre. Ce contexte clinique offre une opportunité pour tester, adapter et encadrer cette pratique en vue de garantir des choix reproductifs éclairés et responsables.
Mario ABAJI (Marseille), Arnold MUNNICH, Catherine RACOWSKY, Camille FOSSARD, Jessica VANDAME, Mathilde LABRO, Achraf BENAMMAR, Jean-Marc AYOUBI, Marine POULAIN
10:00 - 11:00 #48972 - P247 Déploiement et intégration des Chargés de Parcours Génomique dans le cadre du PFMG2025 : étude organisationnelle de quatre centres en France.
P247 Déploiement et intégration des Chargés de Parcours Génomique dans le cadre du PFMG2025 : étude organisationnelle de quatre centres en France.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 vise à garantir un accès équitable au séquençage du génome sur l’ensemble du territoire français. Pour accompagner les cliniciens face aux évolutions des parcours de soins mis en place dans ce cadre, 51 postes de Chargé de Parcours Génomique (CPG) ont été créés et implantés au sein d’hôpitaux et de centres de lutte contre le cancer. Les CPG, issus de formations diverses (conseil génétique, recherche clinique, biologie), constituent une initiative unique au monde, conçue pour répondre aux enjeux de la médecine génomique. Leurs missions s’articulent autour de quatre grands axes : appui aux prescripteurs, coordination du parcours de soins, interface avec les laboratoires, et optimisation des processus. Cette étude s’intéresse à la manière dont cette fonction émergente a été intégrée dans la pratique courante, ainsi qu’aux facteurs susceptibles de moduler cette intégration. Elle s’appuie sur des observations de terrain et des entretiens menés dans quatre centres de prescription génomique (Paris, Rennes et Lyon), couvrant les domaines du cancer et des maladies rares. Ces 4 centres mobilisent les CPG selon les attentes du PFMG2025, mais leurs missions et leur autonomie varient selon les infrastructures, dynamiques organisationnelles préexistantes, spécialités médicales et profils des CPG. Titulaire d’un diplôme de conseiller en génétique (CG), le CPG joue un rôle plus autonome et cliniquement engagé, notamment dans les maladies rares, où il participe à l’information des patients, au recueil du consentement et à la coordination des apparentés, pouvant aller au-delà des missions initiales pour assurer un accompagnement optimal du patient, de sa famille et du spécialiste. En oncologie, les CPG assurent un suivi longitudinal important des parcours génomiques encore en structuration, couvrant les aspects organisationnels, techniques et logistiques. Leur rôle clinique pourrait toutefois se renforcer avec la consolidation des parcours, notamment pour soutenir les cliniciens moins familiers aux aspects constitutionnels des tests génétiques. Ces résultats soulignent l’importance de l’information au patient dans les fonctions des CPG et suggèrent de repenser la place spécifique du CG dans ce rôle, ainsi que d’adapter les stratégies de recrutement et de formation aux besoins du terrain. Dans un contexte où peu de dispositifs comparables existent à l’échelle internationale, cette étude fournit une base essentielle pour guider la structuration et le développement de ces fonctions au sein des systèmes de santé mondiaux.
Léa GAUDILLAT (Dijon), Léa PATAY, Margot LEMAITRE, Isabelle GUILLOU, Celia DUPAIN, Julie FLAVIUS, Christophe LE TOURNEAU, Faustine MONIN, Benoit YOU, Clara PARIS, Alexandre BELOT, Chloé FOURNIER, Sylvie ODENT, Laurence FAIVRE, Frédérique NOWAK, Christel THAUVIN-ROBINET, Christine PEYRON
10:00 - 11:00 #49112 - P251 Renforcer la collaboration centrée sur le patient et stimuler l’innovation dans la prise en charge des maladies rares : enseignements de l’atelier du Patient Advisory Board de l’ERN ITHACA 2024 à Bucarest, une innovation centrée sur le patient.
P251 Renforcer la collaboration centrée sur le patient et stimuler l’innovation dans la prise en charge des maladies rares : enseignements de l’atelier du Patient Advisory Board de l’ERN ITHACA 2024 à Bucarest, une innovation centrée sur le patient.

Le Conseil des Patients de l’ERN ITHACA (Patient Advisory Board, composé de plus de 60 Associations de Patients) s’est réuni à Bucarest le 12 décembre 2024, rassemblant 60 participants, dont des représentants des groupes européens de défense des patients (ePAGs) et des cliniciens, en présentiel et en ligne. Cet atelier a marqué une étape clé dans le renforcement de la collaboration au sein de la communauté des maladies rares. L’objectif était de partager les bonnes pratiques, d’explorer les parcours patients et de promouvoir la collaboration interdisciplinaire. L’atelier s’est articulé autour de deux volets principaux : Apprendre les uns des autres : des présentations ont mis en lumière des pratiques innovantes en matière de prise en charge des maladies rares, telles que les modèles de cliniques multidisciplinaires, les lignes directrices élaborées par les patients, et des approches novatrices de collecte de données (registres, portails de recherche). Neuf présentations ont été sélectionnées à partir de résumés soumis, et des interventions flash ont illustré des initiatives réussies, notamment en matière de coordination des soins ou de registre mondial pour un syndrome. Le parcours patient : ce volet a abordé les défis diagnostiques, le deuil et la santé mentale à travers des discussions et des témoignages. Des groupes de travail parallèles ont exploré la résilience familiale et les stratégies de gestion du deuil, favorisant un échange dynamique entre patients, familles et professionnels. Résultats et impact : les retours des participants ont révélé un haut niveau de satisfaction, avec une note globale de 4,68/5. Les participants ont particulièrement apprécié les enseignements pratiques issus du partage d’expériences (4,57/5) et la profondeur émotionnelle des discussions sur le parcours patient (4,68/5). L’atelier a été salué pour sa contribution à une prise en charge centrée sur le patient, grâce à une collaboration interdisciplinaire et des échanges en présentiel. Les suggestions d’amélioration incluent davantage d’exercices interactifs, une diversification des sujets abordés et l’intégration de nouveaux témoignages de patients. Cet événement a souligné l’importance des initiatives inclusives et collaboratives pour relever les défis des personnes atteintes de malformations congénitales rares et de troubles intellectuels. Il a démontré la puissance de l’apprentissage collectif et de l’engagement, posant les bases d’une collaboration continue en 2025 et au-delà. Les enseignements tirés orienteront les futurs ateliers, notamment celui prévu à Bergen, Norvège (décembre 2025), qui portera sur les perspectives internationales en matière de soins et de soutien du parcours de vie. Informations complémentaires L’ERN ITHACA est financé par l’Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n°101156387.
Anne HUGON (Paris), Tanja ZDOLŠEK DRAKSLER, Dorica DAN
10:00 - 11:00 #49299 - P255 Quelle est l’impact pratique de la la co-ségrégation familiale en néphogénomique adulte ?
P255 Quelle est l’impact pratique de la la co-ségrégation familiale en néphogénomique adulte ?

Introduction Le séquençage d’exome ou de génome conduit fréquemment à l’identification de variant de signification inconnue (VUS), qui constituent un frein à l’interprétation diagnostique et le conseil génétique. Dans cette étude, nous développerons le rôle des informations familiales, à travers l’analyse de co-ségrégration, pour la reclassification des VUS, et d’étudier de manière approfondie l’intérêt de cette approche clinico-biologique notamment dans le cadre d’exome et génome faits en néphrogénomique adulte. Méthode Au sein de la consultation de néphrogénomique à Sorbonne Université, les patients peuvent bénéficier d’une analyse par séquençage d’exome, réalisées en collaboration avec le laboratoire Biomnis et Pitié Salpetrière. Des réunions entre cliniciens et biologistes sont réalisées chaque semaine pour discuter des VUS identifiés. Les patients sélectionnés pour une étude de co-ségrégation, sont contactés afin de collecter les données familiales supplémentaires nécessaires à l’interprétation du variant (afin de reclasser en variant de classe 4 ou l’inverse éliminer la responsabilité de la variation suspecte). Une fois que toutes les informations familiales sont disponibles, nous discutons à nouveau avec le laboratoire afin de reclasser le VUS notamment via les critères PP1/PP4 et de nouveaux éléments phénotypiques accessibles. Résultats Entre mai 2024 et mai 2025 sur 799 exomes, 94 cas index ont été contactés pour bénéficier d’une étude de co-ségrégation. Sur cette période, le taux de participation de cas index et d’apparentés est de 43%. Dans 13 % des cas, la co-ségrégation a permis une réinterprétation du variant, finalement reclassé comme bénin ou probablement pathogène. Les 30 % restants sont des familles dont le variant n’a pu être reclasser pour des raisons différentes : des données cliniques d’apparentés insuffisantes, des difficultés d’interprétation liées à la pénétrance incomplète de la maladie, ou un mode de transmission de la maladie non compatible avec les apparentés disponibles Conclusion Ces résultats illustrent à la fois l’intérêt et les limites de l’utilisation de co-ségrégation, et met en évidence l’importance de la participation familiale et de la qualité des données cliniques pour la reclassification des VUS. La co-ségrégation familiale est, dans notre expérience, une méthode utile qui peut apporter des éléments décisifs pour environ 13 % des familles co-ségrégés sur un an en néphrogénomique adulte. Néanmoins, les limites pratiques sont importantes et expliquent une proportion élevée de cas non informatifs ou non exploitables. Ces résultats encouragent à réfléchir à une meilleure sensibilisation à la co-ségrégation au près des patients et des prescripteurs. En comparaison la seule étude disponible qui est l’étude américaine de Tsai et al à 67% de participation, et 61% des variants ont pu être reclassés. Ces différences pourraient être liées à des facteurs culturels, logistiques ou à la structure du système de santé.
Nadia OULD OUALI (paris), Estelle ROMERO, Mélanie EYRIES, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #49417 - P259 Projet MAG-SUDOE : enquête sur la supervision des professionnels en conseil génétique dans trois pays européens.
P259 Projet MAG-SUDOE : enquête sur la supervision des professionnels en conseil génétique dans trois pays européens.

Le projet MAG-SUDOE (Mentorat/supervision en Conseil Génétique), financé par le programme sud ouest européen Interreg, a pour objectif de promouvoir la supervision des professionnels de la génétique médicale (médecins généticiens et conseillers en génétique). La supervision constitue un dispositif essentiel pour accompagner les professionnels en conseil génétique, tant sur le plan clinique que réflexif. La supervision clinique permet l’analyse et la discussion des situations rencontrées, tandis que la supervision de conseil génétique offre un espace d’exploration des émotions, des dynamiques relationnelles et des dilemmes éthiques. Le projet est financé pour une période de trois ans (de juin 2025 à décembre 2028), il regroupe quatre centres de Génétique en Europe: l’Institut de Recherche et d’Innovation en Santé de l’Université de Porto, Portugal, Navarrabiomed, Pampelune, Espagne, la Fondation Publique Galega, Saint-Jacques de Compostelle, Espagne et le CHU de Toulouse, France. Le projet s’articule autour de trois phases. La première consiste à évaluer les pratiques réflectives actuelles basées sur une étude quantitative et qualitative. Les commentaires des parties prenantes soutiendront l’élaboration de lignes directrices nationales adaptées à chaque système de santé, contribuant ainsi à la création de politiques de santé fondées sur des données probantes. L’objectif de cette enquête est de décrire les pratiques actuelles de supervision des professionnels en conseil génétique en France, d’évaluer leurs attentes et leurs perceptions et de mettre en évidence les besoins en termes de réglementation et de formation des superviseurs. En France, notre méthodologie s'est basée sur un questionnaire en ligne, diffusé par courriel aux adhérents de l’Association Française de Génétique Clinique et de l’Association Française des Conseillers en Génétique. Il distingue : • les professionnels ayant accès à une supervision (analyse des modalités d’exercice, bénéfices attendus, retentissement sur le bien-être personnel et professionnel), • Ceux n’ayant pas accès à une supervision (attentes et bénéfices envisagés). L’enquête intègre également des questions sur la perception des besoins en matière de supervision et de réglementation. Les questionnaires utilisés sont harmonisés avec ceux diffusés dans les autres pays partenaires du projet (Portugal, Espagne). La collecte des données est en cours et elle sera finalisée à l’automne 2025. Les résultats détaillés, incluant le nombre de répondants, l’accès actuel à la supervision, les bénéfices perçus et les attentes exprimées, seront présentés lors du congrès. Les résultats obtenus contribueront à la deuxième phase du projet, qui vise à élaborer un programme de formation destiné aux superviseurs. La troisième phase étant de mettre en place une supervision encadrée sur une population de professionnels volontaires dans les centres partenaires de l’étude et d’en évaluer les bénéfices.
Nelly DEWULF (TOULOUSE), Lidia GUIMARAES, Bérénice HEBRARD, Christelle GARNIER, Emilie CONSOLINO, Jean-Michael MAZZELLA, Emmanuelle HACQUET, Joana BENGOA, Laetitia MONTEIL, Alban ZIEGLER, Sagardia Fernandez ANE MIREN, Maria TUBÍO-FUNGUEIRIÑO, Montserrat FERNANDEZ, Maria RAMOS-ARROYO, Milena PANEQUE, Julie PLAISANCIE
10:00 - 11:00 #49502 - P263 De la procréation médicalement assistée au Togo aux thérapies génétiques en France : quand la migration et le tourisme médical révèlent l'impératif des sciences humaines dans la compréhension des représentations sociales face à l'innovation biomédicale.
P263 De la procréation médicalement assistée au Togo aux thérapies génétiques en France : quand la migration et le tourisme médical révèlent l'impératif des sciences humaines dans la compréhension des représentations sociales face à l'innovation biomédicale.

Cette communication analyse l’impact des représentations sociales sur l’appropriation de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et des thérapies génétiques dans un contexte de mondialisation. L’essor rapide de ces innovations médicales s’accompagne d’une mobilité accrue des patients et des savoirs, où migrations et tourisme médical confrontent des visions culturelles diverses de la maladie, du corps et de la filiation. Une étude menée au Togo sur la FIV en PMA a montré que l’adhésion ou la résistance à la Fécondation In Vitro ne dépendent pas seulement de ses bénéfices médicaux, mais des croyances locales sur la parentalité, la lignée et le destin. En France, les mêmes dynamiques apparaissent avec les thérapies génétiques, dont la réception varie selon les systèmes de valeurs. La théorie des représentations sociales (Moscovici, 1961 ; Jodelet, 1989) permet de comprendre les processus d’« ancrage », qui relient la nouveauté aux catégories préexistantes, et d’« objectivation », qui rendent concrets des concepts abstraits (Doise, 1990). Ainsi, une société occidentale peut concevoir la thérapie génique comme une correction de code, tandis qu’ailleurs elle s’inscrit dans une logique de fatalité ou d’héritage ancestral. Les migrations et le tourisme médical complexifient ces perceptions. Le patient migrant arrive avec des représentations forgées dans son pays d’origine, parfois en tension avec celles du système de soins français. Le tourisme médical, en transformant le soin en produit marchand, soulève aussi des enjeux d’équité et de justice sociale. Plusieurs hypothèses émergent : • Les représentations sociales des thérapies diffèrent entre populations migrantes et locales, influençant adhésion et choix éthiques (Herzlich, 1969) ; • L’échec thérapeutique est interprété diversement, entre destin, insuffisance de la science ou rupture familiale ; • La non-adhésion ne traduit pas seulement un refus médical mais s’ancre dans des visions culturelles de la santé et de la maladie. Ces constats montrent que l’approche biomédicale seule est insuffisante. L’intégration des sciences humaines est nécessaire pour adapter la communication médicale, faciliter la décision partagée et reconnaître la diversité des représentations. En conclusion, les thérapies génétiques ne posent pas seulement des défis techniques mais surtout sociaux et culturels. Dans un monde marqué par la mobilité, l’éthique doit être dynamique et contextuelle, ouverte aux apports des sciences humaines pour construire une génétique réellement au service de l’humanité dans sa pluralité.
Kokoé Essénam KOUEVI (Lyon), Nikos KALAMPALIKIS
10:00 - 11:00 #49611 - P267 Données incidentes issues de l’exome prénatal : état des lieux du CPDPN de l’Océan Indien.
P267 Données incidentes issues de l’exome prénatal : état des lieux du CPDPN de l’Océan Indien.

Introduction : Le séquençage d’exome s’intègre désormais en routine en prénatal. En raison de ses caractéristiques techniques, il peut révéler des variations sans lien avec le signe d’appel échographique (données secondaires ou incidentes). Objectif : Estimer la fréquence des données incidentes (DI) identifiées lors des exomes prénataux prescrits au CPDPN de l’Océan Indien. Méthodologie : Cette étude monocentrique rétrospective a été menée sur l’ensemble des exomes prescrits par le CPDPN de l’Océan Indien entre janvier 2022 et janvier 2024. Les exomes étaient analysés en trio ou en duo au laboratoire BIOMNIS. L’information concernant l’accès aux DI et le recueil du consentement étaient réalisés en consultation de génétique au moment de la prescription de l’exome. Seules les données pouvant avoir un impact sur le suivi clinique ou le conseil génétique ont été rendues, et uniquement si les patients ne s’y étaient pas préalablement opposés. La présence de DI était rapportée chez les parents, sauf si elle était associée à une pathologie avec manifestations pédiatriques, après discussion clinico-biologique entre notre équipe et le laboratoire. Résultats : Un exome a été prescrit chez 100 fœtus sur la période de l’étude. 42 DI dans 17 gènes ont été mises en évidence, dans 32 familles. Parmi ces données, le gène le plus fréquemment impliqué était G6PD (18 individus), puis HBB (4) et BRCA2 (3), CFTR (2), LDLR (2), TTR (2), et enfin ALG8, APC, BGN, CDKN2A, F2, GP1BB, HFE, LHFPL5, LRRK2, PALB2 et PKD2 (1). La variation LRRK2, impliquée dans des formes de maladie de Parkinson à début précoce, retrouvée chez le fœtus et héritée de la mère, n’a pas été rendu en raison de l’absence de prise en charge disponible. Discussion : De façon inattendue, aucune DI n’est mise en évidence dans les gènes de maladies récessives récurrentes de la Réunion, en dehors de la variation LHFPL5, responsable d’une surdité non syndromique, et la variation récurrente réunionnaise de BRCA2. La variation de G6PD reste la DI la plus fréquente. En excluant cette donnée, on retrouve une DI chez 21% des familles. Enfin, si on se limite à la liste des gènes actionnables de l’ACMG, 10% de DI ont été retrouvées dans notre cohorte, versus 3 à 6 % dans la littérature. Aucune de ces données incidentes n’étaient connues dans les familles et l’analyse rétrospective ne montrait pas d’antécédents familiaux évocateurs. Conclusion : La fréquence des DI dans notre cohorte semble être supérieur à celle attendue dans la littérature. Des études complémentaires sont nécessaires afin de comprendre ce chiffre. Nos résultats confirment l’importance d’une information préalable éclairée. Dans la mesure du possible, une consultation spécifique, organisée à distance de celle du rendu de résultats primaire et assurée par un binôme généticien-conseiller en génétique, nous paraît essentielle pour aborder les recommandations de suivi et l’information à la parentèle. Une consultation psychologique nous parait également souhaitable.
Marion ROBERT, Fanny FERROUL, Tiphany LAURENS, Stéphanie BLARD, Pauline BEUVAIN, Mireille IRABE, Godelieve MOREL, Jean Luc ALESSANDRI, Frédérique PAYET, Thomas HUBY, Sarah SNANOUDJ, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Coralie DUMONT, Marta SPODENKIEWICZ, Pauline MARZIN (La Réunion)
10:00 - 11:00 #48895 - P271 Les inhibiteurs de tyrosine kinase dans les syndromes de Kosaki et de Penttinen : nouveaux cas, suivi des patients traités et revue de la littérature.
P271 Les inhibiteurs de tyrosine kinase dans les syndromes de Kosaki et de Penttinen : nouveaux cas, suivi des patients traités et revue de la littérature.

Introduction : Les variants activants hétérozygotes du gène PDGFRβ (Platelet-Derived Growth Factor Receptor beta) sont associés à deux syndromes ultra-rares et cliniquement hétérogènes : le syndrome de Kosaki (KOGS) et le syndrome de Penttinen (PS). Les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK), largement utilisés en hématologie et en oncologie, sont désormais explorés comme traitements potentiels pour ces pathologies. Bien que cinq cas publiés aient rapporté des résultats prometteurs, les données disponibles restent insuffisantes pour conclure quant au rapport bénéfice/risque. Le consortium international « Knowing and Treating KOGS/PS » a été mis en place pour évaluer l’efficacité de ces traitements en conditions réelles. Méthodes : Le consortium présente quatre nouveaux cas de patients atteints de KOGS/PS traités par TKI, ainsi qu’une mise à jour de cinq cas antérieurement publiés, issus de six pays. Résultats : Neuf patients ont reçu un traitement d’une durée comprise entre un mois et huit ans (Imatinib n=9/9, Dasatinib n=3/9, Sunitinib n=1/9), avec une durée moyenne de 40,8 mois (écart-type : 30,5). L’âge au début du traitement variait de 6 à 57 ans (six patients ayant débuté le traitement pendant l’enfance, trois à l’âge adulte). Une amélioration clinique a été observée chez 8 patients sur 9, souvent dès les premiers mois, avec des effets secondaires minimes. Néanmoins, une diminution de l’efficacité a été rapportée au cours du temps chez certains patients, nécessitant parfois un changement d'ITK. Conclusion : Ces résultats préliminaires soulignent le potentiel thérapeutique des TKI dans la prise en charge des syndromes KOGS/PS. Des protocoles de suivi standardisés et un eCRF ont été mis en place afin d’améliorer la surveillance et la collecte de données, permettant une comparaison systématique entre patients traités et non traités, malgré la rareté de ces syndromes.
Céline JOST (dijon), Alessandro MUSSA, Jean-Emmanuel KURTZ, Ashmika GOKHUL, Ann NORDGREN, Silvia KALANTARI, Diana CARLI, Andrea GAZZIN, Claudio ISELLA, Enzo MEDICO, Anna CASSISA, Daniela CANTARELLA, Thirona NAICKER, Antoinette CHATEAU, Jean-Baptiste DEMOULIN, Nikolas HEROLD, Yordi-Michaël BOUHATOUS, Liubinka MIRAKOVSKA, Agnès MAURER, Théo GAUMET, Tara WENGER, Helena IZNARDO, Eulalia BASELGA, José Manuel MASCARO, Cécilie BREDRUP, Olav Aga KILDAL, Titas GLADKAUSKAS, Cecilie F RUSTAD, Ingrid VOKTOR SVINVIK, Pond DINEL, Elise SCHAEFER, Maxime LUU, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE
10:00 - 11:00 #49522 - P275 Maladies auto-inflammatoires liées à NLRC4 : Caractérisation fonctionnelle de variants connus et nouvellement décrits.
P275 Maladies auto-inflammatoires liées à NLRC4 : Caractérisation fonctionnelle de variants connus et nouvellement décrits.

Contexte L’inflammasome NLRC4 est un complexe multiprotéique impliqué dans l’activation des voies de l’immunité innée. Les variants de NLRC4 ont été associés à un large spectre clinique de maladies auto-inflammatoires (MAIs). NLRC4 (NLR family CARD domain-containing protein 4) appartient à la famille des NLRCs et possède un domaine CARD, impliqué dans l’activation de la caspase-1, un domaine NACHT nécessaire à l’oligomérisation, ainsi que des motifs LRRs (Leucine-Rich Repeats), qui exercent un rôle d’autoinhibition en l'absence de signal. La formation de l’inflammasome NLRC4 dépend de la reconnaissance de PAMPs (Pathogen-Associated Molecular Patterns) par un récepteur cytosolique de type NAIP (NLR family apoptosis inhibitory protein). L’activation de NAIP induit un changement conformationnel de NLRC4, levant l’autoinhibition des LRRs, ce qui permet son activation, son oligomérisation, puis le recrutement des différentes composantes de l’inflammasome. Objectifs Évaluer l’impact fonctionnel de variants NLRC4 déjà décrits ou nouvellement identifiés chez des patients atteints de MAIs, et corréler ces données aux manifestations cliniques observées. Matériel et Méthodes Dans cette étude, 7 nouveaux variants et 21 variants précédemment rapportés de NLRC4 ont été évalués fonctionnellement dans une lignée stable de cellules HEK293T, exprimant différents composants de l’inflammasome NLRC4. L’activité de la voie NF-κB a été étudiée à l’aide d’un système de gène rapporteur. Pour explorer une éventuelle corrélation génotype/phénotype, les 28 variants ont été cartographiés sur la structure tridimensionnelle du complexe murin Nlrc4-ADP. Résultats Parmi les 28 variants NLRC4 analysés, 13 ont induit une activation significative de la voie NF-κB, suggérant un gain de fonction (GOF). La cartographie structurale a montré que ces variants GOF sont localisés soit à proximité immédiate de la molécule d’ADP, soit dans le domaine LRR, suggérant des altérations possibles de la régulation auto-inhibitrice. Parmi les 13 variants GOF, 5 étaient associés à des symptômes légers à modérés, tandis que 8 variants étaient liés à des formes cliniques plus sévères. En revanche, 15 patients présentant une suspicion de MAI liée à NLRC4 portaient des variants non fonctionnels, remettant en question le lien de causalité entre ces variants et la pathologie. Conclusion Cette étude montre que seulement 13/28 variants considérés comme potentiellement pathogènes présentent un gain de fonction démontré in vitro, soulignant l’importance cruciale de la caractérisation fonctionnelle des variants de NLRC4 identifiés chez les patients suspects de MAI. Ces résultats mettent en évidence la nécessité d’interpréter les données moléculaires à la lumière des données fonctionnelles afin de confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge des patients.
Farah DIAB (Paris), Desiree GRANDI, Aphrodite DASKALOPOULOU, Eman ASSRAWI, Camille LOUVRIER, Florence DASTOT, Wiliam PITERBOTH, Sonia Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
10:00 - 11:00 #49839 - P279 Le syndrome d’Evans à début pédiatrique : comprendre l’étiologie génétique pour adapter l’arsenal thérapeutique.
P279 Le syndrome d’Evans à début pédiatrique : comprendre l’étiologie génétique pour adapter l’arsenal thérapeutique.

Le syndrome d’Evans à début pédiatrique (pSE) est une maladie auto-immune rare (10 à 20 nouveaux cas par an en France). L’évolution est souvent marquée par l’apparition d’une dysimmunité et le besoin prolongé de lourds immunosuppresseurs. Le pronostic reste réservé avec une probabilité de survie à 5 ans de 85 %. En 2019, nous avons montré que 40% de 80 enfants étudiés avaient une anomalie génétique primitive causale. Les enjeux sont d’identifier chez chaque patient une cible thérapeutique argumentée par la physiopathologie pour améliorer le pronostic. Depuis 2004, la cohorte nationale prospective OBS’CEREVANCE inclut les patients présentant une ou plusieurs cytopénies auto-immunes (CAI) avant l’âge de 18 ans (ClinicalTrials NCT05937828). A ce jour, parmi 407 patients inclus pour un pSE, 203 ont été explorés par un séquençage d’un panel de gènes (n=73) ou exome entier (n=130 (Etude ACTION, PRTS ANR-DGOS 2018). Les patients avec un pSE post-greffe (moelle osseuse ou organe) ou compliquant une maladie déjà identifiée ont été exclus. L’objectif est d’actualiser la description des causes génétiques identifiées par l’extension du groupe d’étude et de décrire la prise en charge thérapeutique ciblée proposée. L’étude a permis l’inclusion de 203 patients atteints de pSE, dont 112 garçons, avec un âge médian au diagnostic de la première CAI de 5,9 ans (0,2–17,4). Une consanguinité parentale était retrouvée dans 9 % des cas, et 31 % avaient un apparenté du premier degré atteint d’une dysimmunité. Après un suivi médian de 7,9 ans (0,1–29), 75 % des patients ont développé une dysimmunité et 72 % ont nécessité plus d’un traitement de deuxième ligne. À la dernière évaluation (âge médian 18,5 ans, 1,4–43), 10 patients étaient décédés et 40 présentaient une rémission complète durable de leurs deux CAI. L’analyse génétique a permis d’identifier une anomalie causale chez 33 % des patients (n=67), de mettre en évidence un variant de signification indéterminée nécessitant des explorations fonctionnelles chez 21 % (n=42), et n’a pas retrouvé de variant d’intérêt chez 46 % (n=94). Les diagnostics ayant conduit à un traitement ciblé concernaient les anomalies des voies d’apoptose lymphocytaire médiée par FAS (n=13) ou KRAS (n=2), de la régulation de CTLA4 (CTLA4, n=10 ; LRBA, n=6), des voies JAK-STAT (STAT3, n=10 ; SOCS1, n=3 ; PTPN2, n=4) et de la signalisation PI3K (n=1). Depuis 2019, de nouveaux déficits immunitaires primitifs révélés par un pSE ont été identifiés, impliquant les gènes du syndrome de Kabuki (n=3), SOCS1 (n=3), DOCK11 (n=2), PTPN2 (n=4) et CBL (n=3). En 2025, le pSE révèle un une maladie génétique dans 33 % des cas, avec plus de 20 étiologies génétiques différentes. L’enquête génétique permet de proposer des traitements ciblés et d’améliorer l’équilibre bénéfice-risque et la qualité de vie à l’âge adulte. Pour les autres patients, la recherche d’une cause génétique se poursuit dans le cadre des soins (séquençage de génome, PFMG2025) ou de la recherche.
Mathieu FUSARO (Toulouse), Sebastien HERITIER, Charlotte DURAND-TEYSSIER, Jérémie ROSAIN, Wadih ABOU-CHAHLA, Bénédicte NEVEN, Marlène PASQUET, Nathalie GARNIER, Vincent BARLOGIS, Thierry LEBLANC, Eric JEZIORSKI, Isabelle PELLIER, Anne PAGNIER, Nathalie CHEIKH, Aude MARIE CARDINE, Hélène DEUTSCH, Caroline THOMAS, Claire PLUCHART, Chrystelle DUPRAZ, Julien LEJEUNE, Sophie BAYART, Valérie LI THIAO TE, Catherine PAILLARD, Claire DESPLANTES, Christophe PIGUET, Corinne GUITTON, Etienne MERLIN, Joy BENADIBA, Liana CARAUSU, Helder FERNANDES, Capucine PICARD, Rieux-Laucat FRÉDÉRIC, Nathalie ALADJIDI
10:00 - 11:00 #49286 - P283 WHOLE GENOME SEQUENCING IN MYOPATHIES - INSIGHTS FROM A NATIONAL COHORT.
P283 WHOLE GENOME SEQUENCING IN MYOPATHIES - INSIGHTS FROM A NATIONAL COHORT.

Background. Myopathies represent a very heterogeneous group of disease with multiple underlying causes, challenging for molecular genetic diagnosis. Current diagnostic strategies are mainly based on gene-panel approach, or whole exome sequencing in few facilities, and are limited by technological issues and limited knowledge. Hence, the diagnostic yield is very variable within the different myopathy subtypes. In this study, we evaluated the diagnostic performance of the implementation of a large national-scale Whole Genome Sequencing (WGS) strategy for previously unresolved cases in the context myopathy diagnosis, as piloted by the Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG25). Methods. Patients with clinical presentation of myopathy who beneficiated from a WGS analysis in the context of the PFMG25 between July 2020 and October 2024 were included in this retrospective study. Clinical, paraclinical and genetics data were collected from the two national genome sequencing platform SeqOIa (Paris, France) and AURAGEN (Lyon, France). Results. The diagnostic yield of WGS in this study was of 26%, corresponding to a conclusive and definitive molecular diagnosis identifying ACMG class 4 probably pathogenic or class 5 pathogenic variants for 68/265 families. When considering candidate class 3 variants of unknown significance that constituted a strong diagnostic hypothesis, this yield raised to 44%. For 20.5% of cases with causative or candidate findings, WGS was required to solve the case as other technics would have been non conclusive. In addition, 43 genes that are not included in that national gene panel from FILNEMUS were identified, some were already associated with myopathic features, other raised strong hypothesis for further gene identification in myopathies. Conclusions. This nationwide pilot program for the molecular diagnosis of myopathy showed WGS as a valuable and feasible approach allowing the elucidation of complex variants and the discovery of new pathogenic mechanisms. This is the first whole genome sequencing cohort published for patients with myopathy in a clinical setting. This effort illustrates both the complexity of neuromuscular genetic disorders and the diagnostic potential of WGS in this clinical context.
Anthony MAINO (Grenoble), Camille VEREBI, Filnemus CONSORTIUM, Auragen CONSORTIUM
10:00 - 11:00 #49759 - P287 Analyse de l’ADN mitochondrial sur WGS : bilan et recommandations du réseau national MitoDiag.
P287 Analyse de l’ADN mitochondrial sur WGS : bilan et recommandations du réseau national MitoDiag.

Les maladies mitochondriales sont très hétérogènes cliniquement mais aussi génétiquement. Elles sont dues à des variants portés soit par l’ADN nucléaire, soit par l’ADN mitochondrial (ADNmt). Les données de séquençage de l’ADNmt sont maintenant accessibles par WGS grâce à des pipelines bio-informatiques dédiés. Leur interprétation nécessite de suivre des critères particuliers de classification, différents des critères ACMG habituels utilisés pour les gènes nucléaires. Nous présentons ici la synthèse des recommandations du groupe de McCormick et al. (Human Mutation, 2020) afin d’actualiser le document de référence NGS-Diag. Nous rapportons également les résultats de l’analyse rétrospective de l’ADNmt pour les WGS réalisés sur les deux plateformes françaises. Les particularités de l’ADNmt à distinguer pour l’interprétation sont principalement : - Le taux d’hétéroplasmie, c’est-à-dire le pourcentage de copies d’ADNmt mutées. Un variant délétère n’entraine un déficit que si le taux d’hétéroplasmie atteint un seuil de pathogénicité. Néanmoins, le taux d’hétéroplasmie peut être faible dans le sang mais bien plus élevé dans le muscle ou les cellules urinaires. Il est donc essentiel pour confirmer le diagnostic de tester ensuite ces autres tissus. - Le taux de variation spontanée de l’ADNmt, plus important que celui de l’ADN nucléaire : le seuil pour un variant rare est ainsi de 0,002%. - La transmission exclusivement maternelle (mais les deux sexes peuvent être atteints). - L’absence d’intron et donc de prédictions d’épissage. - La présence de NUMTs, séquences nucléaires d’origine mitochondriale, pouvant entraîner des faux positifs à faible taux d’hétéroplasmie. Le score de classification utilise des bases de données de variants dédiées (MitoMap) et des outils de prédictions spécifiques (APOGEE2 et MitoTIP). Avec les équipes de bio-informatiques de SeqOIA et AURAGEN, nous avons mené une analyse rétrospective sur les variants de l’ADNmt. Un variant pathogène de l’ADNmt a été identifié chez 55 sur 7445 (0,7% des individus) sur SeqOIA et 47 sur 4543 (1% des individus) sur AURAGEN. Les principaux variants retrouvés sont des variants prédisposant à la neuropathie optique de Leber et à la surdité induite aux aminosides, relevant ainsi de données incidentes. Pour 12 dossiers, l’identification d’un variant pathogène était en lien avec l’indication et a permis de progresser dans le diagnostic. En conclusion, l’analyse systématique de l’ADNmt lors de la lecture d’un WGS, toutes indications confondues, peut permettre d’améliorer le rendement diagnostique. Notre synthèse des recommandations constitue une première approche d’aide à la classification par un biologiste non expert. Cependant, l’influence du taux d’hétéroplasmie ainsi que l’apport des études fonctionnelles restent des paramètres difficiles à évaluer, et il est donc fortement recommandé de demander ensuite un avis spécialisé aux biologistes du réseau MitoDiag : https://www.mitodiag.fr/home.
Pierre-Hadrien BECKER, Gaëlle HARDY, Giulia BARCIA, Réseau National MITODIAG, Consortium AURAGEN, Consortium SEQOIA, Jean-Madeleine DE SAINT AGATHE, Pierre MARIJON, Caroline MEGUERDITCHIAN, Virginie BERNARD, Vincent PROCACCIO, Cécile ROUZIER, Pauline GAIGNARD (Le Kremlin-Bicêtre)
10:00 - 11:00 #49264 - P291 Influence des combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité sur les associations alléliques dans la sclérose en plaques.
P291 Influence des combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité sur les associations alléliques dans la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central touchant 0,16% de la population Européenne. Au sein du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH), 7 allèles prédisposants et 6 protecteurs contribuent au risque de SEP (HLA-DRB1*03:01/*08:01/*13:03/*15:01 (allèle le plus associé), HLA-DQB1*03:02, HLA-DPB1*03:01, LTA-H51P et HLA-A*02:01, HLA-B*38:01/*44:02/*55:01, HLA-DQA1*01:01, HLA-DQB1*03:01, respectivement). Notre objectif était d’étudier les combinaisons de génotypes de gènes du CMH faisant intervenir les allèles associés à la SEP. Nous avons analysé les données CMH du Wellcome Trust Case Control Consortium GWAS pour 11 376 patients SEP et 18 872 témoins. Nous avons utilisé l'analyse en composantes principales pour sélectionner les individus d’origine européenne. Les allèles HLA ont été imputés à l'aide du package HIBAG de R ou déduits à l'aide de SNP-proxy (rs2229092, rs9273912 et rs9277565), puis recodés pour ne tenir compte que des 13 allèles d’intérêt. Nous avons utilisé 20% des données pour rechercher des combinaisons génotypiques associées à la SEP et 80% pour réaliser le test de réplication. Les combinaisons répliquées ont ensuite été précisées sur 100% des données. Nous avons retenu 9 024 patients SEP et 13 923 témoins d’origine européenne. Dans le groupe de 20%, nous avons observé 776 combinaisons génotypiques, dont 41 étaient potentiellement associées à la SEP (P < 0,05). Dans le groupe de 80%, 22 d’entre elles ont été répliquées (P corrigé <0.05/41). Sur l'échantillon global, les 22 combinaisons se répartissaient en 14 prédisposantes (OR 1,83-6,75) et 8 protectrices (OR 0,30-0,57), représentant respectivement 23,61% et 4,29% des individus atteints de SEP. De manière singulière, 4 allèles (HLA-DRB1*03:01, HLA-DPB1*03:01, HLA-A*02:01 et HLA-DQB1*03:01) sont à la fois présents dans des combinaisons prédisposantes et des combinaisons protectrices. L’analyse des peptides d’autoantigènes potentiels (MBP, MOG et PLP1) présentables par leurs molécules HLA ne suggère aucune hypothèse qui puisse expliquer cette observation. L’allèle HLA-DRB1*15:01 était présent dans toutes les combinaisons prédisposantes, sauf une et aucune des combinaisons protectrices. Curieusement, 4,29% des patients atteints de SEP portaient des combinaisons protectrices. En conclusion, nous avons identifié 22 combinaisons génotypiques du CMH associées à la SEP, 14 prédisposantes and 8 protectrices, présentes chez 27,9% des patients. Le sens d’association d’un allèle à la SEP dépend de la combinaison génotypique à laquelle il appartient. La présence de 8 combinaisons protectrices suggère l’importance d’une contribution génétique hors locus HLA. Ces combinaisons pourraient contribuer à clarifier l'hétérogénéité de la SEP.
Anna SEROVA-ERARD (Clermont-Ferrand), Igor FADDEENKOV, Stanislas DEMUTH, Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Laureline BERTHELOT, Pierre-Antoine GOURRAUD, Nicolas VINCE, François CORNELIS
10:00 - 11:00 #49479 - P295 ATM, radiations ionisantes médicales et risque de cancer du sein chez des femmes à haut risque sans variant pathogène sur BRCA1 et BRCA2.
P295 ATM, radiations ionisantes médicales et risque de cancer du sein chez des femmes à haut risque sans variant pathogène sur BRCA1 et BRCA2.

L’ataxie-télangiectasie (A-T) est une maladie rare due à l’inactivation biallélique du gène ATM. Les patients A-T sont prédisposés aux cancers précoces et présentent une hypersensibilité aux rayonnements ionisants (RI) et aux agents causant des cassures double brin de l'ADN. On estime qu’environ 0,5% de la population générale est hétérozygote pour un variant pathogène (VP) d’ATM. Les études cas-témoins ou de familles évocatrices d’une prédisposition au cancer du sein (CS) et de l'ovaire montrent que ces variants multiplient par 2 à 4 le risque de CS. Le rôle d’ATM dans la prédisposition au CS reste méconnu, notamment chez les femmes exposées aux RI. Si les patients A-T sont hypersensibles aux RI, on ignore l'effet des RI chez les femmes hétérozygotes pour un VP ou pour un autre type de variant d’ATM. Nous avons étudié ici l’effet des variants nucléotidiques fréquents (SNPs, fréquence de l’allèle mineur (FAM)≥1%) au locus ATM et leur interaction avec les expositions médicales thoraciques aux RI (radiographie conventionnelle, fluoroscopie, tomodensitométrie, scintigraphie) dans l’étude cas-témoins GENESIS incluant 1556 femmes atteintes de CS sans VP sur BRCA1 et BRCA2 et 1546 témoins. Nous avons testé, en utilisant des modèles de régression logistique, l’association entre le CS et 447 SNPs génotypés avec la puce iCOGS ou imputés, situés sur ATM (±100 kb) sous des modèles génétiques additif, dominant et récessif. La puissance a priori étant limitée (1-beta≥80% pour FAM≥20% et OR≥1,3), nous avons adopté une stratégie exploratoire avec alpha=5%, puis une correction FDR (false discovery rate). Les expositions médicales thoraciques aux RI étudiées sont : avoir été exposée (oui/non), nombre d’examens (<10 vs ≥10) et âge à la 1ère exposition (<20 ans vs ≥20 ans). Sous le modèle additif, 2 SNPs sont associés au CS dans la population entière. L’allèle mineur de rs17412803 diminue le risque (OR=0,7, IC95%=0,5-1,0) et celui de rs117486562 l’augmente (OR=2,0, IC95%=1,2-3,3). Quatre autres SNPs sont identifiés chez les femmes qui n’ont jamais été exposées aux RI (ORs allant de 1,4 à 5,6) (rs2356518, rs141379009, rs148753515, rs75085583). La prise en compte du nombre d’expositions permet d’identifier 5 autres SNPs (rs636837, rs4987915, rs61915066, rs191634003, rs4987886) et celle de l’âge à la 1ère exposition, 2 autres SNPs (rs34052882, rs4987980). Sous le modèle dominant, 150 SNPs corrélés (déséquilibre de liaison>0,8) sont associés au CS et seulement chez les femmes exposées avant 20 ans ; le top SNP, rs227043, est significatif après correction FDR et l’allèle mineur confère un risque diminué de CS (OR=0,5, IC95%=0,3-0,7). Ces résultats nécessitent d’être confirmés et la potentielle fonctionnalité des SNPs identifiés approfondie. Cependant, ils montrent que la prise en compte des expositions aux RI permet d’identifier de nouveaux SNPs associés au CS. De plus, l'identification de sous-populations plus ou moins sensibles aux RI est cliniquement pertinente.
Barbara FRITSCH-HUMBLET (Paris), Maximiliano RIBEIRO GUERRA, Yue JIAO, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
10:00 - 11:00 #49816 - P299 AURAGEN : un laboratoire multisites dynamique au service des patients.
P299 AURAGEN : un laboratoire multisites dynamique au service des patients.

Le laboratoire de biologie médicale multisites (LBMMS) AURAGEN a été créé en 2017, dans le cadre du PFMG 2025. La prescription informatisée, les activités de séquençage très haut débit, la réalisation des pipelines bioinformatiques et l’interprétation / validation biologique ont été mises en place de novo. Depuis 2019, les activités ont augmenté régulièrement de 30 à 50% chaque année. Pour accompagner cette montée en charge, et rester en phase avec les évolutions scientifiques et technologiques, les stratégies de séquençage et d’analyse bio-informatique ont été adaptées. Le LBMMS a ainsi renforcé son infrastructure avec l’acquisition de 2 séquenceurs NovaSeq X+ et d’un MiSeq i100, permettant d’accroître les capacités de séquençage en optimisant les délais et les coûts. Une équipe bioinformatique dédiée au traitement des datas brutes issues du séquençage a développé ses propres outils, mis à disposition des professionnels du territoire AURAGEN, dont une interface spécifique d’interprétation intégrant les différents types de variants dans une courte liste priorisée, combinée à une application de tri de variants commerciale. La croissance soutenue de l’activité a progressivement dépassé les capacités d’interprétation assurées par les seuls biologistes de la région AURA. Depuis 2021, des conventions sont établies avec les établissements de Santé en dehors de cette région. Pour faire face à un retard important sur l’activité d’interprétation des dossiers de la filière Maladies Rares des mesures concrètes ont été mises en œuvre par le LBMMS, incluant le renforcement des habilitations, le recrutement de biologistes 100% dédiée à l’activité d’interprétation et une animation collaborative du processus post-analytique. D’autre part, l’interprétation des dossiers cancer se fait au fil de l’eau. Des réunions interdisciplinaires avec les cliniciens (RICB) permettent d’assurer une prise en charge concertée et adaptée des dossiers. De nouveaux parcours demandés par le PFMG ont été mis en application par le LBMMS. Par exemple, la gestion des dossiers rapides pour les enfants en réanimation, qui permet un rendu en moins de 15 jours, permettant une prise en charge adaptée. Ce dynamisme repose également sur une démarche qualité structurante, avec l’engagement du LBMMS dans le processus d’accréditation selon la norme ISO 15189. La première visite des auditeurs COFRAC, en mai 2024, a permis d’obtenir l’accréditation initiale, confirmée lors de la deuxième visite en 2025 en validant la transition vers la version 2022 de la norme. Après 6 ans d’activité, le LBMMS AURAGEN a fait la démonstration d’une dynamique à tous les niveaux du parcours pour la réalisation de WGS, alliant rigueur scientifique, adaptation technologique et engagement clinique. Loin d’être figée, cette dynamique se poursuit. L’innovation reste au cœur de notre démarche, portée collectivement par une communauté mobilisée pour faire évoluer les pratiques et anticiper les besoins de demain.
Christine VINCIGUERRA, Sandrine BOYAULT, Anne THOMAS, Julien THEVENON, Virginie BERNARD, Anthony FERRARI, Eulalie LASSEAUX-ROBINE, Anne MCLEER, Carole FERRARO-PEYRET, Anne-Christine WAYMEL, Damien SANLAVILLE, Alain VIARI, Flore MATTHIEU, . CONSORTIUM AURAGEN (LYON)
10:00 - 11:00 #49967 - P303 Lier les régions de contrainte évolutive mesuré à différentes échelles de temps à leur fonction et au risque de maladies.
P303 Lier les régions de contrainte évolutive mesuré à différentes échelles de temps à leur fonction et au risque de maladies.

Identifier les régions de contraintes évolutives à travers le génome nous permet de quantifier leur importance fonctionnelle en déduisant si certaines positions ont changé plus lentement que prévu en raison de la sélection. Des études récentes ont estimé des scores de contrainte chez les mammifères et les primates via des comparaisons inter-espèces, et des scores de contrainte chez les humains par des analyses de diversité génétique, permettant une exploration évolutive à travers différentes échelles de temps. Caractériser les régions définies comme contraintes selon une ou plusieurs définitions peut révéler des processus biologiques sous sélection à différentes profondeurs évolutives, mais aussi aider à interpréter les régions génomiques non codantes et à prioriser les variants impactant le risque de maladies. Ici, nous avons comparé des estimations de contraintes chez les mammifères, les primates et les humains. Malgré une faible corrélation entre les définitions, elles ont montré un enrichissement dans des régions importantes (exons, promoteurs, enhanceurs), démontrant leur rôle fonctionnel. Nous avons ensuite caractérisé les régions définies comme contraintes en utilisant une ou plusieurs définitions. Nous avons observé que la plupart des bases exoniques étaient contraintes en utilisant plusieurs définitions, suggérant une sélection à long terme sur ces régions. Les gènes avec des exons contraints par une seule définition ont tendance à capturer la fonction olfactive (mammifères uniquement), la fonction visuelle (primates) et la fonction immunitaire (humains). En utilisant des données scATAC-seq, nous avons observé que les régions régulatrices candidates des types de cellules fœtales et immunitaires étaient enrichies en contraintes spécifiques aux humains, tandis que celles des types de cellules cérébrales étaient enrichies en contraintes spécifiques aux primates. Ensuite, nous avons évalué la capacité de chaque score à prioriser les variants impactant le risque de maladies. Premièrement, nous avons observé que la contrainte des mammifères classait efficacement les variants rares pathogènes de ClinVar. Deuxièmement, nous avons observé que les variants contraints chez les primates étaient plus enrichis en variants fréquents associés dans les maladies complexes ; nous avons validé que les variants contraints chez les humains étaient plus enrichis en variants associés avec des traits sanguins/immunitaires, et que les variants contraints chez les primates étaient plus enrichis en variants associés avec des traits liés au cerveau. Dans toutes ces analyses, la contrainte humaine était significativement moins informative que la contrainte des mammifères et des primates. Pour conclure, malgré des incohérences entre les définitions, les contraintes évolutives sont efficaces pour identifier les régions fonctionnelles, pour interpréter les pressions évolutives à différentes échelles de temps et pour prioriser les variants impactant le risque de maladies.
Wang JUEHAN, Artem KIM, Steven GAZAL (Los Angeles, Etats-Unis)
10:00 - 11:00 #49566 - P307 AnDDI-Clic : des images pour expliquer la génétique.
P307 AnDDI-Clic : des images pour expliquer la génétique.

On dit qu’une image vaut mille mots : la filière AnDDI-Rares a développé une plateforme mettant à disposition une banque d’images pour expliquer et illustrer des concepts scientifiques, médicaux et biologiques en lien avec la génétique et les maladies rares : AnDDI-Clic. Destinée aux professionnels de santé, aux associations, mais aussi aux enseignants ou à toute autre personne intéressée par la génétique, AnDDI-Clic vise à : · Accompagner les explications des professionnels lors de leurs consultations ; · Faciliter la compréhension des informations relatives à la génétique et aux maladies rares ; · Offrir des ressources visuelles pour illustrer des supports pédagogiques. AnDDI-Clic est le fruit d’un travail collaboratif, coordonné par la filière, impliquant plusieurs experts en génétique (généticiens, conseillers en génétique, biologistes) et des maîtres d’œuvre pour la création des images et le développement web. Cette coopération a permis de réaliser 142 images, classées en 11 thématiques (généralités, modes d’hérédité, prélèvements, diagnostic prénatal, variations génétiques, techniques de diagnostic, stratégies de recherche génomique, anomalies du développement, médecine personnalisée et thérapeutique, organisation des maladies rares, divers). Les infographies sont hébergées sur une plateforme web, accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, permettant aux utilisateurs de : · Rechercher les images par thème ou par mots clés ; · Visualiser les images sur grand écran ; · Ajouter les images en favoris pour y accéder plus facilement ; · Créer un diaporama pour fluidifier les explications lors des consultations. Le déploiement d’AnDDI-Clic est prévu pour la fin de Septembre 2025, et les retours des relecteurs sont déjà très positifs. Des perspectives d’évolution sont déjà envisagées comme le développement d’une version anglaise, une version sans texte afin de permettre aux utilisateurs d’ajouter des légendes dans d’autres langues, et la création de nouvelles infographies plus spécifiques en sollicitant les réseaux et les associations de la filière.
Nina SOKOLOFF, Sylvie ODENT, Patrick EDERY, Amandine GADIER, Coline POIZAT-AMAR, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Sophie NAMBOT, Julian DELANNE, Baurand AMANDINE, Laurent DEMOUGEOT, Laurence FAIVRE (DIJON)
10:00 - 11:00 #49946 - P311 Valorisation des savoirs expérientiels des patients partenaires dans la formation des étudiants en santé au sein de l’Université Bourgogne Europe (UBE) autour de l’annonce diagnostique, de la place des proches aidants et des maladies rares.
P311 Valorisation des savoirs expérientiels des patients partenaires dans la formation des étudiants en santé au sein de l’Université Bourgogne Europe (UBE) autour de l’annonce diagnostique, de la place des proches aidants et des maladies rares.

Contexte : L’engagement des patients dans le système de santé est de plus en plus reconnu comme un facteur clé d’amélioration des parcours de soins. Le concept de « Patient Partenaire », relativement récent, est aujourd’hui considéré comme la forme la plus aboutie de valorisation du savoir expérientiel, en complément indispensable des savoirs scientifiques et médicaux. Ce concept s’étend également aux proches aidants, dont le savoir est particulièrement pertinent, notamment dans le champ des maladies rares. La rencontre des futurs soignants avec le vécu des patients et de leurs proches apparaît essentielle, car certaines thématiques — comme l’annonce diagnostique, les maladies rares ou l’impact des maladies chroniques sur la vie sociale et familiale — nécessitent une approche spécifique et approfondie. En 2010, l’intégration d’un représentant des patients a été expérimentée au sein de l’Unité d’Enseignement (UE) de Génétique Médicale. Depuis, l’expérience a été reconduite : les interventions des patients, souvent centrées sur le témoignage, se sont enrichies et s’inscrivent aujourd’hui dans une véritable logique de co-construction entre patients et enseignants (séminaire annuel « #AnnonceTonDiag », semaine de sensibilisation au handicap). La montée en compétence a été favorisée par la mise en place, en 2021-2022, d’une formation de « Patients Partenaires Formateurs » (PPF) par l’UBE, en lien avec la filière AnDDI-Rares. Chaque année, 15 patients ou aidants porteurs de maladies chroniques issus de toute la France y sont formés. Méthodes : Pour passer de pratiques ponctuelles à une organisation structurée, et dans le prolongement de récents textes officiels traduisant une attente forte des autorités publiques, un Département des Patients Partenaires dans la Formation (DPPF) a été créé au sein de l’UFR des Sciences de Santé de l’UBE. L’ambition est d’intégrer, dans chaque UE de médecine et de pharmacie, d’ici trois ans, au moins un cours coanimé par un patient partenaire. Le DPPF capitalisera sur les expériences antérieures de partenariat patient et proposera une expertise spécifique sur l’annonce diagnostique, la place des proches aidants et les maladies rares. Les travaux préparatoires menés en 2025 — identification des patients partenaires formateurs et des enseignants motivés — permettent d’anticiper une bonne réception du dispositif et son adéquation aux attentes et besoins des différents publics concernés. Les patients partenaires seront accompagnés dans leur rôle de formateur par l’équipe pédagogique. Perspectives : Selon les financements obtenus et la réussite de l’intégration des patients partenaires dans la formation initiale et continue de médecine et de pharmacie, l’ouverture du dispositif aux formations d’autres professions de santé, y compris paramédicales, sera envisagée.
Amélie CRANSAC, Juliette SONDEY, Sonia GOERGER, Elisabeth CUDRY, Dominique JEANNELLE, Stéphanie VACHEROT, Caroline RACINE, Christine BOCCANFUSO, Juliette LACRONIQUE, Marc MAYNADIÉ, Pablo ORTEGA-DEBALLON, Laurence FAIVRE (DIJON)
10:00 - 11:00 #49008 - P315 liftoverSV : Harmonisation des variations structurales en génétique médicale.
P315 liftoverSV : Harmonisation des variations structurales en génétique médicale.

Les variations structurales (SV) représentent un type de variations génétiques d’intérêt en génétique médicale du fait de leur omniprésence sur le génome et de l’impact qu’elles peuvent avoir sur le développement de maladies. Ainsi, l’identification des SV constitue une des étapes de la démarche diagnostique dans les maladies rares. Leur rôle a également été mis en évidence dans certaines maladies communes. Pour mieux comprendre le rôle de ces SV, il est nécessaire de les annoter en déterminant les régions génomiques qu’elles touchent ainsi que leurs fréquences en population générale. Ces informations sont disponibles dans des bases de données, parfois basées sur des versions du génome de référence différentes de celles utilisées en pratique clinique. Des outils ont été développés pour résoudre ce problème pour les variations ponctuelles (SNV/indel) et permettre de convertir les données d’une version du génome vers une autre mais ils ne sont pas adaptés aux SV stockés au format VCF. Nous présentons ici liftoverSV, un outil en ligne de commande permettant de convertir les coordonnées et les séquences génomiques de SV entre différentes versions de génomes de référence, en prenant en compte les spécificités de leur représentation dans les fichiers VCF. L’intégrité du format VCF est assuré pour tous les types de SV en convertissant systématiquement les coordonnées génomiques dans les champs CHR et POS ainsi que dans les champs INFO et FORMAT, avec des valeurs par défaut cohérentes si la conversion n’est pas réalisable. Les séquences génomiques dans les champs REF et ALT sont également converties. Le champ ID reste quant à lui inchangé afin de garantir la traçabilité des variants d’une version à l’autre et cela même si l’ID est construit sur les coordonnées génomiques de la version initiale (comme par exemple chr22:16848506:DG). liftoverSV fait appel à des outils externes tels que UCSC liftOver pour la conversion des coordonnées et bcftools pour le tri et le formatage du VCF de sortie. L’outil est disponible dans le dépôt GitHub lgmgeo/liftoverSV. L’usage de liftoverSV facilite la conversion des données de SV pour l’annotation, la validation et l’interprétation des variations structurales en pratique clinique. En conservant les identifiants de SV, l’outil garantit la continuité du suivi des variants dans les cohortes de patients ou entre différentes bases de données. De plus l’outil est maintenu avec un suivi des requêtes déposées dans GitHub pour renforcer la pertinence de l’outil dans un contexte médical. Pour conclure, en harmonisant les variations structurales entre différentes références, liftoverSV contribue à améliorer l’interopérabilité des données génétiques et leur utilisation en recherche et en clinique. Cet outil s’inscrit dans la continuité d’AnnotSV, outil de référence pour l’analyse des SV, en apportant une brique complémentaire dédiée aux variations structurales.
Véronique GEOFFROY (Brest), Thomas LUDWIG, David PICARD, Gaëlle LE FOLGOC, Emmanuelle GÉNIN, Gaëlle MARENNE
10:00 - 11:00 #49050 - P319 Séquençage nanopore : vers un génotypage HLA haute résolution en médecine génomique d’urgence pour la transplantation d’organe.
P319 Séquençage nanopore : vers un génotypage HLA haute résolution en médecine génomique d’urgence pour la transplantation d’organe.

Introduction La compatibilité immunologique en transplantation d’organe repose sur la connaissance fine du génotypage HLA du donneur, condition essentielle pour limiter le risque de rejet et optimiser la survie du greffon. Les technologies de séquençage de deuxième génération (NGS, short reads) permettent un typage de haute résolution, mais présentent deux limites majeures dans un contexte d’urgence : un délai analytique long (≈40h) incompatible avec la transplantation d’organe, et des ambiguïtés cis-trans non résolues. Nous avons émis l’hypothèse que la technologie de séquençage de troisième génération (TGS, Nanopore, long reads) pouvait répondre à cette double problématique grâce à un séquençage unitaire, en temps réel, et couvrant de longs fragments. Objectifs L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la faisabilité d’un génotypage HLA de haute résolution en moins de 3 heures. L’objectif secondaire portait sur la capacité à lever les ambiguïtés de phasing et à confirmer la présence de nouveaux allèles HLA. Matériel et méthode Vingt-deux échantillons d’ADN déjà génotypés par NGS (Illumina, NG-Mix EFS) ont été analysés par TGS (Nanopore, MinION, kit GenDx). La sélection incluait des allèles fréquents, des situations d’ambiguïtés cis-trans et des suspicions de nouveaux variants. Les résultats montrent une parfaite concordance entre les génotypages NGS et TGS pour les allèles communs, un temps total compatible avec l’urgence de la transplantation (<3h du prélèvement à l’interprétation), la résolution des ambiguïtés cis-trans identifiées par NGS, et la confirmation de plusieurs nouveaux allèles HLA, dont certains porteurs de mutations non synonymes. Certaines limites ont été observées, notamment un bruit de fond plus marqué dans les zones répétées et des difficultés d’alignement dans le cas de SNP ou délétions situées en régions homopolymériques. Ces contraintes relèvent en partie du stade encore « bêta » des réactifs et logiciels d’interprétation. Conclusion En conclusion, cette preuve de concept démontre que le séquençage TGS permet un typage HLA haute résolution fiable et ultra-rapide, ouvrant la voie à la médecine génomique d’urgence en transplantation d’organe. Des études sont en cours, notamment au sein des laboratoires isolés (DROM-COM), afin de confirmer l’applicabilité clinique et organisationnelle de cette stratégie.
Pascal PEDINI (Marseille), Coralie FRASSATI
10:00 - 11:00 #49100 - P323 Conception d'une base de données du gène GJB2 spécifique aux populations de la région MENA : Implication clinique et amélioration des corrélations génotype-phénotype.
P323 Conception d'une base de données du gène GJB2 spécifique aux populations de la région MENA : Implication clinique et amélioration des corrélations génotype-phénotype.

Le gène GJB2 (Gap Junction Beta 2, MIM #121011) code pour la protéine connexine 26 (Cx26), exprimée dans les cellules de soutien et les tissus conjonctifs de la cochlée. La Cx26 joue un rôle clé dans le recyclage des ions potassium et le transfert du triphosphate d'inositol. Les variants pathogènes du gène GJB2 sont responsables de divers phénotypes cliniques, dont près de 50 % des cas de surdité autosomique récessive (AR) non syndromique dans le monde, sont causés par des mutations à perte de fonction de Cx26 (DFNB1A). Les variants à gain de fonction induisent des formes de surdité autosomique dominante (AD), associées ou non à des troubles cutanés syndromiques (DFNA3A). Les populations de la région MENA sont caractérisées par de fort taux de consanguinité (20 à 50% de mariages consanguins) et d’endogamie géographique favorisant une augmentation relative de la prévalence des maladies AR et des formes cliniques rares à ultra-rares. L’absence d'une base de données spécifique au gène GJB2 intégrant les variants et leurs phénotypes associés identifiés dans ces populations constitue un des facteurs freinant le diagnostic précoce et précis. Le projet GJB2ArabDB vise à développer un prototype de base de connaissances dédié au gène GJB2 spécifique aux populations MENA afin d'améliorer la corrélation génotype-phénotype et d’optimiser le diagnostic clinique. Une collecte manuelle des variants du gène GJB2 à partir de bases de données publiques et de la littérature, et une mise à jour de leur classification selon l’ACMG (data curation, data mining) ont été effectuées. Les outils bioinformatiques XAMPP Control Panel et dbForge Studio ont permis de concevoir et gérer une base relationnelle structurée, regroupant les données génétiques, cliniques et bibliographiques dans un format normalisé. La GJB2ArabDB inclue un total de 116 variants décrits dans 17 pays arabes démontrant une forte hétérogénéité mutationnelle et inter-ethnique avec une distribution populationnelle variable (Egypte et Maroc (7.37%, 14 variants), Arabie saoudite (6.84%, 13 variants), Qatar et Tunisie (6.32%, 12 variants)). La majorité des variants GJB2 répertoriés sont localisés dans la région codante (8373-10506) (106, 91.4%) de la Cx26. Une prédominance des mutations missenses (64, 60.4 %), suivies des frameshifts (27, 25.5%) et des mutations nonsenses (8, 7.5 %) est observée. La distribution des variants selon leur pathogénicité montrent : Pathogenic (65, 48.5%), Likely-Pathogenic (24, 17.9%), Begnin (14, 10.4%), VUS (10, 7.5%) et Likely-Begnin (8, 6%). Le variant commun c.35delG est observé dans 17 pays (8.95%), avec une fréquence élevée chez la population marocaine (90,8%). La «GJB2ArabDB» pourrait servir d’outil d’aide à la décision pour le diagnostic de certitude des surdités isolées et syndromiques.
Rim BEN SABER, Cherine CHARFEDDINE (Tunis, Tunisie), Mehrez ESSAFI, Équipe Du Projet Issma ÉQUIPE DU PROJET ISSMA
10:00 - 11:00 #49301 - P327 Apprentissage automatique pour la classification des surdités génétiques : Développement d’un prototype spécifique aux étiologies moléculaires du gène GJB2.
P327 Apprentissage automatique pour la classification des surdités génétiques : Développement d’un prototype spécifique aux étiologies moléculaires du gène GJB2.

La surdité représente le déficit sensoriel le plus fréquent avec des prévisions en 2050, évoquant que 700 millions de personnes nécessiteront une réhabilitation par appareillage ou implantation cochléaire. Les surdités génétiques représentent 60% des cas et sont caractérisées par une forte hétérogénéité étiologique. Le gène GJB2 est responsable de plus de 50% des surdités non syndromique autosomique récessive, et de 15 à 50% des formes congénitales. En Tunisie, la prévalence de la surdité génétique est de 35.6%. Le variant commun c.35delG du gène GJB2 est observé chez 35.8% des cas de surdité non syndromique et constitue 86.5% des allèles pathogènes identifiés. Toutefois, la forte hétérogénéité clinique et génétique et l’accès limité au test génétique en pratique médicale retardent le diagnostic précoce et la prise en charge des individus entraînant souvent de lourdes conséquences socioéconomiques. Notre étude vise à concevoir un prototype de modèle prédictif fondé sur l’apprentissage automatique, afin d’optimiser l’interprétation des phénotypes auditifs comme outil de détection précoce de la surdité génétique. Une étude rétrospective (1992-2025) a permis la collecte des données démographiques, cliniques et audiométriques d’une cohorte sans étiologie moléculaire connue (non étiquetée) (N=44722) (âge variant de 1 à 102). Une cohorte de patients avec une étiologie clinique de surdité associée à GJB2 (N=32) (étiquetée) (âge variant de 2 à 54 ans). Au total 55974 audiogrammes mesurés par conduction aérienne couvrant les seuils auditifs aux fréquences standards de 250 à 8000 Hz et un calcul de la PTA ont été réalisés. Les données générées ont servi pour entraîner un modèle de mélange gaussien, optimisé par l'algorithme Expectation-Maximization pour regrouper des profils audiométriques du génotype GJB2. Les résultats préliminaires montrent que la perte auditive dans la cohorte étiquetée inclut une perte légère (N= 6, 19%), modérée (N=1, 3%), sévère (N=1, 3%), sévère à profonde (N=10, 31%) et profonde (N=12, 38%). Les patients présentaient des mutations GJB2 bialléliques homozygotes (N=28, 88%) incluant le variant c.35delG (N=21, 66%), suivi de c.139G>T; p.(G47X) (N=6, 19%) et un cas porteur de c.109G>A; p.(V37I) (N=1, 3%). Deux cas étaient hétérozygotes composites (c.35delG/c.235delC) et (c.35delG/c.551G>C). Les étiologies moléculaires GJB2 sont associées majoritairement à des profils auditifs de surdité sévère à profonde en concordance avec la littérature. La performance du modèle est de 71,9% (F1-score pondéré). Cependant, les limites observées sur la classe minoritaire, une précision de 30,1%, rappellent l’importance d’analyser des données plus larges et mieux annotées pour améliorer la robustesse du modèle. GeneTUNes représente un prototype initial pour étudier des corrélations génotype-phénotype auditives liées à GJB2 pouvant être extrapolé à d’autres étiologies moléculaires et servir au développement d’outils de prédiction des surdités génétiques.
Farah GHARBI, Cherine CHARFFEDINE (Tunis, Tunisie), Faouzi GHORBEL, Fabrice GIRAUDET
10:00 - 11:00 #49355 - P331 Génération d’hypothèses par intégration d’un modèle d’intelligence artificielle de reconnaissance faciale dans une photothèque hospitalo-universitaire.
P331 Génération d’hypothèses par intégration d’un modèle d’intelligence artificielle de reconnaissance faciale dans une photothèque hospitalo-universitaire.

Le diagnostic des maladies ou syndromes génétiques rares repose souvent sur l’analyse des caractéristiques du visage. Cette expertise reste réservée et nécessite une longue expérience. Cela explique certains cas d’errance diagnostique. L’intelligence artificielle (IA) appliquée à l’analyse faciale constitue une opportunité pour soutenir les généticiens, cliniciens et biologistes, dans leurs démarches. Dans le cadre des projets AIDY (Artificial Intelligence for DYsmophrology) et FaceS-4-Kids de l’IHU Imagine, nous avons développé un modèle permettant de vectoriser des photographies de visage de patients sur 512 dimensions. Pour cela nous avons préentrainé un modèle de reconnaissance faciale open source (Resnet101), à partir d’un corpus de 50 000 photographies de patients à l’hôpital Necker dans les services de génétique et de chirurgie maxillo-faciale. Au total 400 syndromes génétiques sont représentés dans la base d’apprentissage. Ce fine tuning a permis d’optimiser la sensibilité du modèle aux variations morphologiques spécifiques aux maladies rares quel que soit l’âge, le sexe ou l’origine ethnique du patient. Le modèle obtenu a été intégré à la photothèque du service de génétique, via une interface web permettant une recherche en temps réel sur plus de 400 000 photos (faces et profils). De manière instantanée, cela permet: - L’identification des k patients les plus similaires à des photos sélectionnées - La possibilité d’interroger la photothèque avec des images issues de publications scientifiques - L’affichage des diagnostics génétiques et cliniques confirmés des patients les plus similaires, suggérant ainsi une ou plusieurs pistes diagnostiques, avec des scores de vraisemblance Cet outil augmente la photothèque en outil de génération d’hypothèses : il permet de conforter ou de réorienter rapidement une hypothèse clinique, de générer des pistes diagnostiques nouvelles pour des cas complexes, de confronter des options cliniques face aux variants générés par NGS, notamment par reséquencage de génomes complets. Il contribue ainsi à réduire l’errance diagnostique dans le contexte des maladies rares. Plusieurs exemples seront présentés sous forme de cas cliniques, notamment pour les syndromes liés aux ciliopathies, cohésinopathies, et RAS-opathies. L’outil ouvre des perspectives pour la recherche translationnelle. En regroupant des patients similaires par leur caractéristique faciale, il permet d’identifier des rapprochements entre gènes distincts qui appartiendraient à des voies moléculaires communes, pour contribuer à améliorer la compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents. L’intégration d’un modèle d’IA spécifiquement affiné chez des patients atteints de maladies génétiques rares dans une photothèque hospitalo-universitaire illustre la faisabilité d’un modèle alliant performance technique, simplicité d’usage et impact direct sur le diagnostic et la génération d’hypothèses.
Olivier LIENHARD, Quentin HENNOCQ, Thomas COURTIN, Ahmed ZAITER, Antoine FERRY, Amandine BAN, Stanislas LYONNET, Roman Hossein KHONSARI, Marlène RIO, Nicolas GARCELON (PARIS)
10:00 - 11:00 #49458 - P335 PERIGENOMED (PERIGENOMED-CLINICS 1) – Mise en place et premiers résultats du séquençage du génome dans l’Ouest pour le dépistage néonatal de 349 maladies génétiques traitables ou actionnables à début précoce.
P335 PERIGENOMED (PERIGENOMED-CLINICS 1) – Mise en place et premiers résultats du séquençage du génome dans l’Ouest pour le dépistage néonatal de 349 maladies génétiques traitables ou actionnables à début précoce.

Les CHU d’Angers, Nantes et Rennes font partie des 5 centres, avec Dijon et Besançon, impliqués dans le projet pilote de dépistage néonatal génomique (DNNg) PERIGENOMED-CLINICS 1 (PGC1). Ce projet, piloté par le CHU de Dijon, a pour but d’évaluer l’acceptabilité, la faisabilité, l’impact psychosocial et l’organisation du DNNg pour 2500 naissances, dont 1400 nouveau-nés inclus dans les 3 CHU de l’Ouest. Le séquençage des 2500 génomes est effectué dans deux plateformes (NEOMICS à Dijon et GenoA à Nantes) équipées chacune d’un NovaSeq X Plus (Illumina). Les échantillons sont adressés aux plateformes en fonction du CHU d’origine des inclusions (Dijon pour la partie Est de la France, et Nantes pour l’Ouest). A partir de l’analyse de génome réalisée, les variants pathogènes ou probablement pathogènes sont recherchés en analysant une liste de 400 gènes (171 maladies précoces et traitables) et une liste optionnelle de 407 gènes (218 maladies actionnables). A date, plus de 500 nouveau-nés ont déjà été séquencés à Dijon et les résultats des 1000 premières inclusions seront présentés lors des Assises de Génétique. Dans l’Ouest de la France, les inclusions ont débuté le 8 septembre 2025 et nous souhaitons présenter ici la méthodologie utilisée et les résultats obtenus sur les premiers nouveau-nés testés, estimés entre 300 et 500 nouveaux nés fin décembre 2025. Les équipes des différents sites du projet PGC1 ont travaillé main dans la main pour homogénéiser les pipelines bio-informatiques des deux plateformes de séquençage et les filtres de sélection des variants (probablement pathogènes et pathogènes) en fonction des modes de transmission, afin de faciliter l’interprétation biologique et ne pas créer de biais entre les deux sites de séquençage. Toutefois, des différences existent entre les deux sites en matière de bio-informatique, de mise en œuvre technique et de validation des variants, notamment sur le circuit des prélèvements, les protocoles d’extraction d’ADN et les outils d’interprétation. Ces disparités permettront, dans le cadre de ce projet pilote, d’évaluer plusieurs approches pertinentes pour le développement du DNNg à plus large échelle. Les approches utilisées dans l’Ouest seront détaillées spécifiquement. Par exemple, l’interprétation des génomes repose sur l’utilisation de DIAGHO, un portail génomique développé au CHU de Rennes pour les Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest, permettant aux biologistes interprétateurs des CHU d’Angers, Nantes, et Rennes d’accéder aux données de l’Ouest et de les interpréter. Les statistiques concernant les premiers résultats (positifs, faux négatifs, délais) seront présentées. Les variants et les pathologies concernés par un dépistage positif seront rapportés. Nous discuterons de la faisabilité technique de l’extension du DNN par les outils de la médecine génomique avec ces premiers résultats du projet PERIGENOMED dans l’Ouest.
Virginie GUIBERT, Stéphane BÉZIEAU (Nantes), Mathilde PACAULT, Adèle TIRILLY, Laura DO SOUTO FERREIRA, Céline BRIS, Antoine CIVIT, Christele DUBOURG, Houda HAMDI-ROZÉ, Jérome BUSCAIL, Sébastien RICHARD, Marine CORNEC, Eric CHARPENTIER, Julien BARC, Richard REDON, Martin CHEVARIN, Angeline BRUEL, Yannis DUFFOURD, Amandine CHARRETON, Emmanuelle LECOMMANDEUR, Mathilde NIZON, Paul ROLLIER, Estelle COLIN, Sandra MERCIER, Mathieu CHOPELET, Marie DE TAYRAC, Thauvin CHRISTEL, Laurence FAIVRE, Sylvie ODENT, Sébastien SCHMITT, Laurent PASQUIER
10:00 - 11:00 #49674 - P339 Diagnostic des tumeurs cérébrales par séquençage Oxford Nanopore Technologies : séquençage multimodal, classification en temps réel et utilisation de la stratégie d’adaptive sampling appliquées aux lymphomes cérébraux.
P339 Diagnostic des tumeurs cérébrales par séquençage Oxford Nanopore Technologies : séquençage multimodal, classification en temps réel et utilisation de la stratégie d’adaptive sampling appliquées aux lymphomes cérébraux.

Contexte et objectifs: Le diagnostic des tumeurs cérébrales a connu des avancées majeures au cours de la dernière décennie, d’abord avec l’intégration de critères moléculaires (classification OMS 2016), puis grâce à l’intégration des données épigénétiques (classification OMS 2021). La méthylation de l’ADN dans les tumeurs cérébrales permet de révéler des signatures caractéristiques propres à chaque type tumoral. Le profilage de la méthylation via les puces EPIC de méthylation Illumina, est aujourd’hui considérée comme l’une des méthodes les plus robustes pour établir ces signatures. Au laboratoire de Neuropathologie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, plus de 600 échantillons tumoraux sont, chaque année, analysés par puce EPIC, permettant une classification fiable via des algorithmes disponibles en ligne. Le délai médian de rendu diagnostique reste long (33 jours), et pose problème dans certaines situations cliniques urgentes. Le séquençage Oxford Nanopore Technologies (ONT) représente une alternative innovante plus rapide. Il permet, même avec une couverture faible et non uniforme du génome, d’accéder simultanément au profil de méthylation et aux variations du nombre de copies (CNV). Ces informations, habituellement obtenues par des techniques distinctes et plus longues à acquérir, peuvent ainsi être générées en moins d’une heure. Cette technique permet aussi de détecter les variants ponctuels et les variants structuraux, offrant finalement un profil moléculaire complet. Dans ce contexte, nous avons mis en place une plateforme ONT au sein du laboratoire, avec pour objectif d’intégrer ces données au diagnostic de tumeurs cérébrales. La première application clinique explorée concerne les lymphomes cérébraux primitifs et la détection rapide du variant MYD88 L265P, présent dans environ 80 % des cas. Ce variant est un marqueur déterminant qui confirme le diagnostic de lymphome et conditionne une prise en charge thérapeutique adaptée, cruciale pour le pronostic vital. Méthodologie: Ce projet est rendu possible grâce à un financement institutionnel (GHU) ayant permis l’acquisition d’un PromethION P2Solo et de ressources de calcul associées. Notre stratégie repose sur : 1) un séquençage low pass permettant d’obtenir simultanément les profils de méthylation et de CNV, analysés via l’outil ROBIN en temps réel; 2) l’utilisation de la stratégie d’adaptive sampling ciblant un panel de gènes impliqués dans les lymphomes; 3) le développement de scripts automatisés pour le variant calling en temps réel, incluant la détection du variant MYD88 L265P. Conclusion: L’implémentation du séquençage ONT en routine diagnostique pourrait transformer la prise en charge des tumeurs cérébrales en offrant un accès rapide, intégré et complet à l’information moléculaire. Les premiers résultats sur les lymphomes serviront de preuve de concept pour une extension à d’autres types de tumeurs cérébrales de l’adulte et de l’enfant nécessitant un diagnostic rapide voire extemporanée.
Euphrasie SERVANT (Paris), Alice MÉTAIS, Fadila FETAISSA, Fabrice CHRÉTIEN, Pascale VARLET, Anne-Sophie LEBRE
10:00 - 11:00 #49860 - P343 Apport de l'intelligence artificielle en cytogénétique conventionnelle.
P343 Apport de l'intelligence artificielle en cytogénétique conventionnelle.

Introduction Les anomalies chromosomiques, responsables de nombreuses maladies, sont détectées par le caryotype conventionnel, méthode de référence mais chronophage et limitée. L’intelligence artificielle, notamment l’apprentissage profond appliqué à l’imagerie biomédicale, constitue une alternative prometteuse pour automatiser l’analyse cytogénétique et en améliorer la rapidité et la précision. Objectif Développer un modèle d’apprentissage automatique robuste, capable de classer les chromosomes de manière autonome adaptée aux besoins spécifiques des laboratoires tunisiens. Matériels et méthodes Une étude expérimentale a été menée au Service de Génétique de l’Hôpital Charles Nicolle sur 1 000 images de caryotypes en bandes R (2024). Après annotation et prétraitement, la détection et la classification des chromosomes ont été assurées par YOLOv8, associé à une segmentation fine par SAM. La classification a été optimisée par une stratégie multi-orientation avec vote pondéré. Une validation hybride, combinant Random Forest et règles cytogénétiques a consolidé les prédictions. Un module interactif a permis la visualisation, l’édition et l’export des résultats. Résultats La détection a atteint une précision et un rappel > 95 % (mAP@50 ≈ 1,0 ; mAP@50–95 = 0,7). La classification a obtenu une exactitude > 93 %, avec une faible confusion interclasses, y compris entre chromosomes morphologiquement proches. La stratégie multi-orientation a amélioré la stabilité des prédictions, et la validation hybride a renforcé la robustesse. La reconstruction automatique du caryotype a été correcte dans 93,8 % des cas, avec < 8 % d’interventions manuelles. Toutefois, des limites persistent, notamment l’absence d’un module d’analyse des bandes chromosomiques et la taille restreinte de la base d’apprentissage. Conclusion Ce pipeline hybride, alliant deep learning, validation morphométrique et règles cytogénétiques, assure une reconnaissance fiable, traçable et interprétable des chromosomes. Open source, personnalisable et entraîné sur des données locales, il constitue une alternative accessible et mieux adaptée aux besoins des laboratoires tunisiens.
Rasene GEREISHA (Paris), Lilia KRAOUA, Hela BELIL, Olfa SMATI, Sameh TRABELSI, Lobna YAHYAOUI, Fadhila OUEDRANI, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
10:00 - 11:00 #49153 - P347 Complexité diagnostique de la dentinogenèse imparfaite liée aux variants du gène DSPP.
P347 Complexité diagnostique de la dentinogenèse imparfaite liée aux variants du gène DSPP.

Background Les variants du gène DSPP sont impliqués dans la dysplasie dentinaire de type II (DD-II ; OMIM #125420) et les dentinogenèses imparfaites (DI) de type II (OMIM #125490) et III (OMIM #125500). DSPP code une protéine précurseur clivée en trois protéines de la matrice dentinaire : DSP, DPP et DGP. L’exon 5 contient plus de 200 répétitions en tandem de 9 pb (domaine DSS), rendant son analyse complexe par les méthodes de séquençage classiques. Matériels et Méthodes Nous avons étudié 112 individus (42 cas index et 70 apparentés) présentant des signes cliniques de DI ou de DD. L’ADN salivaire a été analysé à l’aide du panel NGS GenoDENT. Pour les cas non concluants, nous avons eu recours à une PCR long-range et au séquençage long-read Oxford Nanopore Technology (ONT), permettant de surmonter les difficultés liées à la région répétée de DSPP. Résultats Des variants pathogènes ou probablement pathogènes de DSPP ont été identifiés dans 40 familles, incluant 15 variants déjà décrits et 13 nouveaux variants. La majorité des variants ont été retrouvés dans l’exon 5, entraînant des décalages du cadre de lecture et l’apparition de codons stop prématurés. Le séquençage ONT a permis la détection de variants dans des cas où le NGS atteignait ses limites. Plusieurs variants montraient une ségrégation familiale ainsi qu’une expressivité variable entre les individus porteurs. Conclusion Cette étude souligne l’apport déterminant du séquençage long-read pour l’analyse de régions complexes du gène DSPP et élargit le spectre mutationnel connu. L’hétérogénéité phénotypique observée suggère l’existence de facteurs modificateurs, justifiant des études approfondies de corrélation génotype–phénotype. Financements Le projet e-GenoDENT financé par le Fonds d'Intervention Régionale (FIR) de l'Agence Régionale de Santé Grand Est (2019-2022) ; Impulsion recherche Filière TETECOU, 2020 et 2022 ; Fondation Force DIAGNODENT 2023-2026 la MIG F04 dédiée aux centres de référence maladies rares (CRMR), DGOS, Ministère de la Santé et de la prévention.
Gaétan CARAVELLO (Strasbourg), Alexandra JIMENEZ-ARMIJO, Marzena KAWCZYNSKI, Tristan REY, Manuela ANTIN, Alison ROTH, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Aurélie GOURONC, Abdelmalek ALIOUA, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Agnès BLOCH-ZUPAN
10:00 - 11:00 #49414 - P351 Phénocopies de chondrodysplasie ponctuée brachytéléphalangique : analyse de 36 cas et comparaison avec 11 patients ayant un variant pathogène identifié dans le gène ARSL.
P351 Phénocopies de chondrodysplasie ponctuée brachytéléphalangique : analyse de 36 cas et comparaison avec 11 patients ayant un variant pathogène identifié dans le gène ARSL.

La chondrodysplasie ponctuée brachytéléphalangique ou CDPX1 est définie par l’association d’un syndrome de Binder, de calcifications dans les cartilages des zones articulaires et d’une brachytéléphalangie. Elle est causée par une perte de fonction du gène ARSL, transmise sur un mode récessif lié à l’X. Certains individus présentent les mêmes caractéristiques que les patients CDPX1 mais sans variation pathogène de ARSL. Ces phénocopies peuvent être liées à des facteurs maternels comme la présence d’un hyperemesis gravidarum (HG), d’une maladie auto-immune maternelle (MAI), ou la prise d’anti-vitamine K (AVK). L’objectif de ce travail est d’analyser l’histoire naturelle et le pronostic de ces phénocopies en les comparant aux formes avec variants ARSL identifiés. Les critères d’inclusion ont été un diagnostic clinico-radiologique de CDPX1 ainsi qu’un suivi dans le centre de référence des Maladies Osseuses Constitutionnelles de l’hôpital Necker Enfants-malades. Les données rétrospectives pré et postnatales de patients comprenant 36 phénocopies CDPX1 et 11 CDPX1 avec un variants dans ARSL, on été analysées. Au sein du groupe des phénocopies, les individus ont été classés en fonction du facteur externe suspecté : hyperemesis gravidarum (n=27), MAI (n=8), prise d’AVK durant la grossesse (n=1). Ils ont été revus en consultation afin de leur proposer un séquençage de génome. Les deux groupes ont ensuite été comparés (Test exact de Fisher, risque α de 5%). Aucune différence significative entre les cohortes « variant dans ARSL » et « phénocopies » n’a été identifiée, hormis i) une fréquence plus importante d’individus de sexe féminin et ii) une augmentation significative d’hydramnios pour le groupe des phénocopies iii) une origine maternelle caucasienne dans le groupe « ARSL ». Le sous-groupe MAI se distingue du sous-groupe HG par la présence en anténatal d’os longs courts, de ponctuations au niveau du rachis cervical et de prématurité. Le séquençage de génome entier réalisé chez 6 patients phénocopies (4 garçons, 2 filles) n’a pas permis d’identifier de variant pathogène pouvant expliquer le phénotype. En conclusion, le pronostic et les caractéristiques des CDPX1 sont comparables que le syndrome soit causé par un variant perte de fonction dans ARSL ou par un facteur maternel. Il apparait donc difficile de prédire l’évolution postnatale lors de la découverte d’un syndrome de Binder associé à des ponctuations. Malgré quelques différences pour le groupe des phénocopies d’origine auto-immune, nous n’avons pas observé de profil caractéristique d’une cause. La prise en charge et le suivi des patients atteints de CDP pourrait être améliorée par le développement d’examens d’imagerie prénatale, la systématisation du suivi en postnatal et la réalisation d’analyse de génome entier pour tous les patients présentant une phénocopie.
Alix PAULET (Paris), Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Maëlle CHARPIÉ, Pauline MARZIN, Sophie RONDEAU, Corinne COLLET, Klervie LOISELET, Marie FEIGNA, Michel PANUEL, Valérie CORMIER-DAIRE
10:00 - 11:00 #49519 - P355 Relier les arthrogryposes distales aux maladies osseuses congénitales : Approche par voie de signalisation des fusions congénitales osseuses des membres et du squelette axial.
P355 Relier les arthrogryposes distales aux maladies osseuses congénitales : Approche par voie de signalisation des fusions congénitales osseuses des membres et du squelette axial.

Contexte Les arthrogryposes distales et les syndromes de synostoses multiples sont des pathologies caractérisées par des anomalies squelettiques et en particulier des limitations articulaires congénitales et des fusions osseuses. Parmi les gènes impliqués dans ces deux conditions, NOG, GDF5, MYH3, FLNB, FGF9 et TAB2 sont fréquemment impliqués. Objectif Identifier les voies communes entre les gènes impliqués dans les synostoses multiples et l'arthrogrypose distale et comprendre le spectre phénotypique chevauchant en fonction du mécanisme moléculaire sous-jacent. Sujets et méthodes Nous avons colligé des patients dans le registre pédiatrique et adulte des patients atteints d'arthrogrypose multiplex congénitale PARART et dans la base de données BAMARA du CHU Grenoble Alpes, et avons sélectionné des patients à partir de la revue de littérature. Résultats Nous avons identifié les voies TGF bêta et BMP comme le dénominateur commun qui relie tous les gènes susmentionnés. Les mutations dans les gènes impliqués dans la signalisation TGFβ et BMP sont responsables de nombreux aspects du développement musculaire et squelettique, qui pourrait au moins en partie expliquer le chevauchement phénotypique. Cependant, nous avons observé une variabilité phénotypique pour un gène donné et même l'absence d'une corrélation phénotypique spécifique entre des mutations présumées avoir des conséquences opposées (perte de fonction vs. gain de fonction). La majorité des patients avec des mutations MYH3 et FLNB présentaient des fusions vertébrales alors que le symphalangisme est fréquemment associé à des variants pathogènes de GDF5 et NOG. La synostose des os du carpe était particulièrement liée à FLNB, MYH3 et GDF5, tandis que la synostose des os du tarse était liée à MYH3 et GDF5. Conclusion Les voies de signalisation TGF-β et BMP relient les pathologies osseuses et musculaires par le biais d’une formation articulaire anormale. Les corrélations génotype-phénotype restent un défi et posent la question de la nature primaire ou secondaire adaptative des anomalies squelettiques observées.
Deborah KAGLAN, John RENDU, Stanislas ROCHE, Emeline BOURGEOIS, William DUFOUR, Pauline LE TANNO, Charles COUTTON, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
10:00 - 11:00 #49762 - P359 Les variations du gène SERPINF1 sont à l’origine d’une forme distincte et reconnaissable d’ostéogenèse imparfaite.
P359 Les variations du gène SERPINF1 sont à l’origine d’une forme distincte et reconnaissable d’ostéogenèse imparfaite.

L’ostéogenèse imparfaite (OI) est un groupe de maladies cliniquement et génétiquement hétérogènes, caractérisées par une fragilité osseuse. Bien que 85 à 90 % des cas soient liés à des mutations des gènes COL1A1 et COL1A2, plus de vingt gènes responsables de formes ultra-rares d’OI ont désormais été identifiés. Ces formes se distinguent souvent par des caractéristiques cliniques et radiologiques spécifiques, différentes des formes classiques associées aux variations de COL1. Nous présentons, dans cette étude rétrospective, une cohorte de 16 patients porteurs de variations du gène SERPINF1, responsables d’une forme reconnaissable d’OI avec une évolution particulière et des manifestations cliniques distinctes. Tous les patients étaient issus de grossesses sans complication. Le premier signe d’OI était une fracture des os longs, le plus souvent du fémur, survenant entre 5 et 19 mois. Tous présentaient des fractures récurrentes des os longs et, dans 14 cas sur 16, des fractures vertébrales dès les premières années de vie. L’évolution clinique était marquée par une déformation progressive des os longs, suivie par l’apparition secondaire d’une cyphoscoliose, généralement à la fin de la première décennie. Ces manifestations aboutissaient fréquemment à une perte de la marche autonome (11/16). Des épisodes de douleurs osseuses sans preuve radiologique de fracture (10/16) et une faiblesse musculaire généralisée (5/16) étaient également rapportés. Aucun patient ne présentait de manifestations extra-squelettiques, à l’exception de rares cas de dentinogenèse imparfaite (2/16). Cette cohorte permet également de préciser la variabilité phénotypique intrafamiliale associée aux variations de SERPINF1, avec deux sœurs présentant une forme très atténuée (moins de 10 fractures sans atteinte vertébrale et des déformations osseuses mineures), alors que leur frère présentait une forme sévère avec de nombreuses fractures et des déformations majeures. Sur le plan thérapeutique, 14 des 16 patients ont reçu des perfusions de bisphosphonates, sans efficacité notable sur la réduction du nombre de fractures, bien que la densité osseuse ait souvent été normalisée. Seuls deux patients ont rapporté une amélioration des douleurs.
Maelle CHARPIE (Paris), Pauline LE TANNO, Geneviève BAUJAT, Caroline MICHOT, Bruno LEHEUP, Martine COHEN-SOLAL, Hina SIMONNET, Julia HERROU, Eugenie KOUMAKIS, Graziella PINTO, Corinne COLLET, Zagorka PEJIN, Sophie MONNOT, Valérie CORMIER-DAIRE
10:00 - 11:00 #49390 - P363 Manifestations anévrismales dans le Syndrome d'Ehlers-Danlos Hypermobile : Une étude rétrospective d'imagerie.
P363 Manifestations anévrismales dans le Syndrome d'Ehlers-Danlos Hypermobile : Une étude rétrospective d'imagerie.

Les Syndromes d'Ehlers-Danlos forment un groupe de maladies rares et héréditaires du tissu conjonctif caractérisés par une triade clinique commune : hypermobilité articulaire, hyperélasticité cutanée et fragilité tissulaire. On distingue actuellement 13 types de SED, dont 1 vasculaire et 12 dits non-vasculaires. Les sous-types non vasculaires, bien que généralement exempts de complications vasculaires graves, peuvent néanmoins présenter des anomalies cardio-vasculaires de sévérité variable nécessitant une exploration spécifique. Le SED hypermobile (SEDh), le plus fréquent et d’étiologie moléculaire inconnue, se manifeste par une hypermobilité articulaire généralisée associée à une instabilité articulaire, des douleurs chroniques et des manifestions cutanées. Des anomalies cardiaques ont été rapportées et sont considérées comme des critères cliniques de diagnostic (prolapsus de la valve mitrale et dilatation de la racine de l’aorte). A ce jour, aucune étude ne s'est intéressée aux aspects vasculaires. Cette étude visait à évaluer la prévalence des anévrismes chez les patients atteints de SEDh. Les données d’imagerie thoraco-abdomino-pelvienne et intracrânienne obtenues lors d'un examen de routine ont été analysées par deux radiologues indépendants pour évaluer notamment la prévalence des anévrismes. Dans un second temps, nous avons évalué leur association potentielle avec des facteurs de risque cardiovasculaires. Au total, 55 patients explorés entre 2021 et 2023 à l’hôpital Raymond Poincaré ont été inclus. Tous les patients avaient eu un angioscanner thoraco-abdomino-pelvien et 28 d’entre-eux avaient bénéficié d’un angioscanner des troncs supra-aortiques jusqu’au polygone de Willis. Des tests génétiques par panel de gènes en NGS ont été réalisés afin d'éliminer un diagnostic différentiel. Les analyses n’ont révélé aucune variation d’intérêt dans les gènes impliqués dans les SED ou dans un diagnostic différentiel comme le Syndrome de Marfan. La cohorte de patients comprenait 87% de femmes, l’âge moyen était de 38 ans et l’IMC moyen de 24. En ce qui concerne les facteurs de risque cardiovasculaire, la cohorte était composée de 25 % de fumeurs et 22 % de personnes souffrant d'hypertension artérielle. Des anévrismes ont été identifiés chez quatre des patients (soit 7,3 % de la population). Ceux-ci étaient localisés dans l'aorte thoracique, l'artère splénique et sur le Polygone de Willis. Aucune association significative avec les facteurs de risque cardiovasculaire n'a été mise en évidence (hypertension, tabagisme, âge, surpoids/obésité). Par ailleurs, un seul cas de dilatation de la racine de l’aorte a été relevé. Les résultats de cette étude invitent à la plus grande prudence dans l'interprétation de la prévalence des anévrismes dans le SEDh. D'autres études futures sont nécessaires, avec une méthodologie améliorée, afin de mieux comprendre les anomalies vasculaires dans le SEDh et leur impact clinique
Thomas GEHIN, Malika FOY, Robert CARLIER, Valentin RENAULT, Karelle BENISTAN (Garches)
10:00 - 11:00 #49567 - P367 Etude des mécanismes pigmentaires au cours de l’Epidermolyse bulleuse simple à PIGmentation Mouchetée (EPIGM).
P367 Etude des mécanismes pigmentaires au cours de l’Epidermolyse bulleuse simple à PIGmentation Mouchetée (EPIGM).

Les épidermolyses bulleuses héréditaires (EBH) sont des génodermatoses rares caractérisées par une fragilité cutanée et/ou muqueuse entraînant des bulles, le plus souvent post traumatiques. Les formes simples (EBS), définies par un clivage intra-épidermique, sont majoritairement dues à une mutation des gènes codant pour les kératines 5 ou 14. L’EBS à pigmentation mouchetée (EBS-PM) est caractérisée par une hyperpigmentation mouchetée des extrémités et des grands plis, et est associée à une mutation récurrente (P25L) de la kératine 5 (K5). Les mécanismes sous-jacents à cette hyperpigmentation restent mal élucidés. La K5 étant exprimée dans la peau uniquement par les kératinocytes, nous avons émis les hypothèses que les anomalies pigmentaires observées résultent : 1) d’un dysfonctionnement du transport ou de la dégradation des mélanosomes au sein de des kératinocytes, ou 2) d’une altération du dialogue kératinocyte-mélanocyte. La mutation pourrait affecter l’expression ou le transfert de facteurs sécrétés par les kératinocytes, modifiant la mélanogenèse dans les mélanocytes. Nos modèles expérimentaux comprennent des kératinocytes HaCaT que nous avons immortalisés par transduction virale avec la K5 sauvage (WT) ou mutée, ainsi que des biopsies cutanées prélevées sur une zone hyperpigmentée ou normale d’un patient atteint d’EBS-PM. A partir des HaCaT K5 WT ou P25L, nous avons démontré que la dynéine, responsable du transport des mélanosomes dans les kératinocyes, n’interagit pas avec la K5, et que la mutation P25L n’affecte ni l’expression ni la dégradation par autophagie de cette protéine. En revanche, l’étude des mélanocytes issus de la zone biopsiée hyperpigmentée nous a permis d’observer une surexpression des gènes impliqués dans la mélanogenèse. Ces observations sont corroborées par l’analyse en microscopie électronique des biopsies, révélant une augmentation du nombre de mélanosomes dans les mélanocytes et kératinocytes de la zone hyperpigmentée, ainsi qu’un aspect des mélanosomes semblable à ceux observés dans les peaux à phototype foncé. Ensemble, ces résultats nous permettent de privilégier l’hypothèse d’une altération de la mélanogenèse par des facteurs sécrétés par les kératinocytes, plutôt qu’un mécanisme interne aux kératinocytes. La suite de cette étude vise à identifier les facteurs kératinocytaires impliqués. Pour cela, nous prévoyons d’analyser les sécrétomes des HaCaT WT ou P25L en spectrométrie de masse, ainsi que les miRNA contenus dans les exosomes sécrétés par ces mêmes cellules en RNAseq. Les résultats obtenus in vitro seront ensuite validés sur des modèles 3D d’épidermes pigmentés reconstruits intégrant nos HaCaT transduits.
Marjorie HEIM (NICE), Christine CHIAVERINI, Thierry PASSERON
10:00 - 11:00 #49391 - P371 Comprendre le lien génétique entre l’autisme et les naissances prématurées.
P371 Comprendre le lien génétique entre l’autisme et les naissances prématurées.

L’autisme est un trouble du neurodéveloppement caractérisé par des difficultés de communication sociale, des comportements répétitifs, des intérêts restreints et des particularités sensorielles. Sa prévalence excède 1% de la population, avec une héritabilité supérieure à 80%. Son architecture génétique complexe implique à la fois des variants rares et communs. La naissance prématurée, définie comme un accouchement survenant avant 37 semaines de gestation, concerne environ 10 % des nouveau-nés. Ses causes sont diverses et souvent multifactorielles. En interrompant la maturation fœtale intra-utérine, elle augmente le risque de complications médicales ainsi que de troubles neurodéveloppementaux. Une méta-analyse a montré que les enfants nés prématurément présentent un risque d’autisme environ 30 % plus élevé que ceux nés à terme (Wang et al., 2017). Une autre étude a précisé que la prévalence de l’autisme varie en fonction du degré de prématurité : elle atteint 6,1 % chez les très grands prématurés (22–27 semaines), 2,6 % chez les prématurés modérés (28–33 semaines), 1,9 % chez les prématurés tardifs (34–36 semaines), et 2,1 % pour l’ensemble des naissances prématurées (Crump et al., 2021). Pour explorer ce lien, nous avons analysé la cohorte SPARK (Simons Powering Autism Research). Les résultats confirment une prévalence accrue d’autisme chez les enfants prématurés, associée à une sévérité clinique plus marquée que chez les autistes nés à terme. Sur le plan génétique, nous avons observé un enrichissement de variants de novo dans des gènes impliqués dans des troubles neurodéveloppementaux avec un mode de transmission dominant chez les enfants autistes comparés à leurs frères et sœurs non autistes. Au sein même des individus autistes, la proportion de porteurs est plus élevée chez les nés à terme que chez les nés prématurés. L’étude des variants communs à l’aide de scores polygéniques montre que les individus autistes sur-héritent des variants communs associés à l’autisme, indépendamment de la prématurité. Toutefois, aucune différence significative des scores n’a été observée entre autistes prématurés et autistes nés à terme. L’analyse des corrélations génétiques issues des études d’association pangénomique (GWAS) n’a, quant à elle, pas mis en évidence de lien significatif entre autisme et prématurité, tandis qu’une corrélation génétique a été identifiée entre la prématurité et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). En conclusion, la prématurité accroît le risque d’autisme et influence sa sévérité clinique, mais les bases génétiques semblent comparables, hormis un enrichissement différentiel en variants de novo. Comprendre ce lien entre développement fœtal et prédispositions génétiques est essentiel pour identifier les origines précoces de l’autisme et orienter des stratégies d’intervention ciblées.
Selin KORKMAZ (Paris), Claire LEBLOND, Thomas BOURGERON, Freddy CLIQUET
10:00 - 11:00 #49526 - P375 Diagnostics fortuits de diabètes monogéniques dus à des variants du gène WFS1.
P375 Diagnostics fortuits de diabètes monogéniques dus à des variants du gène WFS1.

Introduction Les diabètes monogéniques représentent 2-4% de l’ensemble des diabètes et constituent un ensemble hétérogène d’entités génétiques, les diabètes MODY étant les plus fréquents. Le séquençage haut débit a révélé qu’environ 20 % des variants retrouvés chez des patients suspectés de MODY concernent en réalité des gènes responsables de diabètes syndromiques. L’identification fortuite de variants de gènes syndromiques s’explique par l’expressivité variable des atteintes extra-pancréatiques conduisant à un spectre clinique hétérogène. Au sein de notre laboratoire, 3% des cas résolus de MODY (6ème étiologie la plus fréquente) s’avèrent être porteurs de variants du gène WFS1, gène classiquement associé au syndrome de Wolfram (WS) de transmission autosomique récessive. Ce syndrome se caractérise par la présence d'un diabète, un déficit en arginine-vasopressine (diabète insipide), une surdité neurosensorielle, une atrophie optique bilatérale et de divers signes neurologiques. L’objectif de notre étude est la caractérisation clinique et moléculaire des patients WFS1 initialement adressés sur une porte d’entrée « diabète ». Méthodes Cette étude porte sur 29 cas index porteurs de variants du gène WFS1, initialement adressés pour une analyse moléculaire de diabète monogénique entre 2017 et 2025. Ils ont bénéficié de l’étude d’un panel de gènes. Les variants WFS1 ont été classés selon les critères de l'ACMG. Neuf apparentés diabétiques ont secondairement bénéficié d’un génotypage par Sanger. Un examen détaillé des caractéristiques moléculaires et cliniques de ces 38 patients a été réalisé. Résultats La présentation clinique de ces patients est celle d’un diabète insulinorequérant non auto-immun, avec un âge médian de survenue de 8 ans [1-36]. Au moment de la demande d’analyse moléculaire, 45% (13/29) avaient un diabète isolé et 35% (10/29) présentaient au moins une atteinte extra-pancréatique pouvant s’intégrer dans le WS. La moitié des cas index présente des variants WFS1 homozygotes, suggérant une consanguinité importante. L'annonce du résultat moléculaire a été l'occasion de réexaminer le dossier de dix des patients avec diabète isolé. Pour 7 d'entre eux, des éléments cliniques supplémentaires étaient compatibles avec le diagnostic de WS. Les 3 autres patients, d’un âge moyen de 23 ans, n’ont aucune autre atteinte. Les résultats moléculaires ont montré la complexité de l'interprétation des variants WFS1, avec une majorité de formes récessives (93%) mais également l’identification de rares formes dominantes. Interprétation Cette étude met en évidence la pénétrance et l'expressivité variables associées au gène WFS1, justifiant d’intégrer les étiologies syndromiques dans la stratégie diagnostique des diabètes MODY. Ces diagnostics fortuits soulignent la nécessité, lors de la prescription d'une étude moléculaire, d'anticiper un résultat potentiel qui va au-delà du diabète, nécessitant une prise en charge médicale appropriée et un conseil génétique.
Delphine BOUVET (Paris), Marlyse ANGAH, Florence BELLANGER, Séverine CLAUIN, Céline LEMAITRE, Gwendoline LEROY, Philippe PELLET, Cécile SAINT-MARTIN, Christine BELLANNE-CHANTELOT
10:00 - 11:00 #48930 - P379 Étude génétique et fonctionnelle d'une forme familiale de fibrillation ventriculaire idiopathique.
P379 Étude génétique et fonctionnelle d'une forme familiale de fibrillation ventriculaire idiopathique.

Introduction: La fibrillation ventriculaire idiopathique (FVI) est une cause importante de mort subite cardiaque chez les jeunes adultes. Une nouvelle forme de FVI a récemment été décrite, déclenchée par des contractions ventriculaires prématurées (CVP) venant des fibres de Purkinje et caractérisées par un couplage court (i.e. l'intervalle de couplage des CVP est inférieur à 350 ms). Une étude a montré que le premier symptôme de la FVI à couplage court (FVIcc) était la mort subite chez 60% des patients. De plus, près de 15% de ces patients présentent une histoire familiale de mort subite, ce qui pourrait indiquer une cause génétique de la pathologie. En dépit des recherches intensives effectuées au cours des dernières années, les mécanismes moléculaires de la FVIcc sont mal connus à ce jour. De nouvelles études sont donc nécessaires pour améliorer la compréhension de la pathologie et la prise en charge des patients. L'objectif de cette étude est d'identifier les causes génétiques et les mécanismes moléculaires responsables du phénotype de FVIcc dans une petite cohorte de patients affectés par cette pathologie très rare. Méthodes: Nous avons sélectionné 3 patients présentant une forme familiale de FVIcc, dont 2 sœurs. L'ADN des patients a été obtenu à partir d'un échantillon de sang et leur exome a été séquencé sur un séquenceur Magnis NGS Prep System (Agilent Technologies) grâce au kit SureSelect XT-HS (Agilent Technologies). Les séquences ainsi obtenues ont été alignées sur l’exome humain en utilisant BWA-MEM2, puis les polymorphismes nucléotidiques, insertions et délétions ont été détectés grâce à la fonction HaplotypeCaller de GATK4. Les variants ont ensuite été filtrés en fonction de leur fréquence dans la population générale, des résultats des algorithmes de prédiction et de l’expression des gènes affectés dans le cœur et les fibres de Purkinje. Résultats et conclusion: Nous avons identifié des variants d'intérêt communs aux 2 sœurs mais aucun variant commun aux 3 patients. Deux variants, un variant faux-sens et un variant d’épissage, affectant des protéines impliquées dans le transport des ions à travers la membrane plasmique ont été identifiés. L’effet du variant d’épissage a été validé par séquençage de l’ARN extrait de cellules iPS du patient. La caractérisation fonctionnelle de ces variants, par des techniques d'électrophysiologie cellulaire et de cartographie optique, est en cours afin d'évaluer leur pathogénicité dans des cellules cardiaques issues des iPS de patients. Ce projet fournira de nouveaux éléments permettant de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques responsables de la mort subite cardiaque chez les jeunes adultes.
Pauline BELHUMEUR (Paris), Claire PERRET, Laëtitia RIALLAND, Vincent FONTAINE, Delphine DESIGAUD, Guillaume JEDRASZAK, Elodie SURGET, Olivier BERNUS, Fabrice EXTRAMIANA, Michel HAÏSSAGUERRE, Estelle GANDJBAKHCH, Nathalie NEYROUD
10:00 - 11:00 #49111 - P383 Le gène HCN4 : architecture moléculaire et corrélation génotype-phénotype dans une large cohorte nationale.
P383 Le gène HCN4 : architecture moléculaire et corrélation génotype-phénotype dans une large cohorte nationale.

Introduction Le gène HCN4 code pour le canal ionique responsable du courant If de dépolarisation dans les cellules cardiaques pacemaker du nœud sinusal. Des variants délétères dans le gène HCN4 ont été décrits comme impliqués dans les dysfonctions sinusales ainsi que dans certains phénotypes de cardiomyopathies. Ce gène est peu prévalent, ainsi peu de relations phénotype-génotype ont été proposées et l’interprétation des variants reste difficile. Objectifs Cette étude a pour but de recueillir les données phénotypiques de patients présentant un variant d’intérêt dans le gène HCN4, et d’établir leurs relations avec la nature et la localisation de ces variants. Matériel & Méthodes Une étude rétrospective multicentrique nationale (laboratoires de la filière CARDIOGEN) a été menée à partir des patients porteurs d’un variant hétérozygote pathogène ou probablement pathogène du gène HCN4 (ACMG) séquencés pour une indication de maladie cardiaque héréditaire. Ont été exclus les patients sans les données cliniques disponibles, et ceux porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène dans un autre gène pouvant expliquer le phénotype cardiaque. Résultats Sur une cohorte de 355 patients porteurs de variants dans le gène HCN4, 65 ont été sélectionnés. Parmi eux, 56 étaient des cas index (F=19, H=37). L’âge moyen au diagnostic était de 32,8 ans (0-73). Concernant la distribution phénotypique, 38% (n=21) présentent une cardiomyopathie sans troubles du rythme (TR), 32% (n=18) présentent des troubles du rythme (TR) sans cardiomyopathie, et 30% (n=17) présentent une cardiomyopathie associée à un ou des TR. Sur le plan moléculaire, 31 variants différents du gène HCN4 ont pu être identifiés dont 71% (n=22) de variants faux-sens. Le Burden Test montre un enrichissement significatif des variants dans le domaine du pore (n=21) par rapport aux variants présents dans le reste de la protéine (Odds ratio 33,48 ; p-value = 1,92.10-19). Ces variants faux sens sont associés dans 48% des cas à un phénotype de non-compaction du ventricule gauche avec dysfonction sinusale. Un second enrichissement significatif de variants (n=7) a été mis en évidence dans le domaine transmembranaire S4 (Odds ratio 4,37 ; p-value 2,8.10-3), 43% des patients présentent un syndrome du QT long (SQTL). Conclusion Cette cohorte nationale représente une des plus grandes étudiées à ce jour concernant le spectre moléculaire des variants du gène HCN4 et leur association avec des phénotypes cardiaques et rythmiques. Un chevauchement phénotypique entre TR et cardiomyopathie est observé. La corrélation génotype phénotype montre que les variants faux sens localisés dans le pore sont associés à des phénotypes de non-compaction du ventricule gauche et/ou de dysfonction sinusale, et ceux du domaine S4 à des phénotypes de SQTL. Ce travail permet d’accroitre les connaissances sur le gène HCN4, et d’améliorer l’interprétation des variants et ainsi le conseil génétique dans les familles.
Anne-Sophie HONG TUAN HA (Paris), Adrien BLOCH, Gilles MILLAT, Karine NGUYEN, Adeline GOUDAL, Clarisse BILLON, Cécile ROUZIER, Isabelle DENJOY, Pierre-François WINUM, Camille BARTHOD, Basile MOUHAT, Julie POUKHNITZKY, Flavie ADER, Véronique FRESSART, Estelle GANDJBAKHCH, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD
10:00 - 11:00 #49277 - P387 Préindication « Syndrome de Marfan et pathologies apparentées » : bilan intermédiaire du séquençage génomique sur la plateforme SeqOIA dans le cadre du PFMG 2025.
P387 Préindication « Syndrome de Marfan et pathologies apparentées » : bilan intermédiaire du séquençage génomique sur la plateforme SeqOIA dans le cadre du PFMG 2025.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 a été mis en place pour garantir un accès équitable au séquençage du génome entier (WGS) sur l’ensemble du territoire français. Ce dispositif repose sur deux plateformes nationales, SeqOIA et Auragen, opérant dans un cadre de pré-indications validées par la Haute Autorité de Santé (HAS). La pré-indication « syndrome de Marfan et pathologies apparentées » a été validée fin 2019, avec un démarrage des premières Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) nationales en juin 2020. Cette pré-indication cible les formes familiales (avec un minimum de trois individus informatifs) ainsi que les formes sporadiques analysées en trio. Elle inclut à la fois des formes syndromiques et des pathologies aortiques isolées, sous réserve d’un panel NGS diagnostique négatif préalable. À ce jour, la plateforme SeqOIA a analysé 50 dossiers dans ce cadre, avec une origine des prescriptions répartie entre RCP nationales (65%) et locales (35%). Parmi ces 50 génomes, 20% ont permis d’obtenir un diagnostic concluant, exclusivement dans des formes syndromiques. Ces résultats positifs ont permis : • Un repositionnement clinique de certains patients dont les signes initiaux n’étaient pas évocateurs ; • La confirmation de l’implication de gènes récemment décrits, absents des panels classiques ; • La mise en évidence de variants introniques profonds dans des gènes connus avec impact sur l’épissage ; • La détection de faux-négatifs liés aux limites des tests diagnostiques standards ; • La découverte de nouveaux gènes candidats, ouvrant des perspectives pour l'amélioration du diagnostic. Ce bilan intermédiaire souligne l’apport majeur des plateformes nationales dans le diagnostic génétique des pathologies aortiques rares, en particulier pour les formes syndromiques. La poursuite de l’analyse des données obtenues permettra d’affiner les critères d’inclusion et d’optimiser le rendement diagnostique de cette pré-indication.
Nadine HANNA (PARIS), Pauline ARNAUD, Souraya WADIH, Sabrine JADOUI, Laurent GOUYA, Luisa MARSILI, Clémence VANLERBERGHE, Bénédicte DEMEER, Sacha WEBER, Pierre BLANC, Catherine BOILEAU, Julie CHASSAGNE, Guillaume JONDEAU
10:00 - 11:00 #49534 - P391 Étude par interférence CRISPR des mécanismes de régulation transcriptionnelle aux loci associés à la dissection spontanée de l’artère coronaire.
P391 Étude par interférence CRISPR des mécanismes de régulation transcriptionnelle aux loci associés à la dissection spontanée de l’artère coronaire.

La dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD) est une pathologie cardiovasculaire touchant en grande majorité les femmes d’âge moyen, qui se manifeste par une obstruction artérielle causée par un hématome de la paroi artérielle pouvant aboutir à un infarctus du myocarde. Une étude d’association pangénomique (GWAS) menée par notre équipe a identifié 16 loci associés à la SCAD, enrichis en variants non codants situés dans des éléments régulateurs actifs dans les cellules musculaires lisses (CML) vasculaires et les fibroblastes. Toutefois, les gènes cibles et les mécanismes par lesquels certains de ces variants modulent l’expression génique restent à élucider. Ce projet vise à établir un système fonctionnel pour explorer les mécanismes de régulation transcriptionnelle au sein de ces loci et identifier leurs gènes cibles, notamment ceux présentant une expression différenciée selon le sexe. Pour ce faire, notre objectif est d’utiliser un système d’interférence CRISPR (CRISPRi) inductible basé sur une Cas9 catalytiquement inactive (dCas9) fusionnée au répresseur KRAB, permettant une inactivation transcriptionnelle réversible et ciblée. Nous avons initialement intégré un système CRISPRi inductible au locus AAVS1 (chromosome 19) d’une lignée de cellules souches pluripotentes induites (iPS) normales. Ce locus a été sélectionné pour maintenir une expression stable après différenciation. Après sélection antibiotique et génotypage, nous avons obtenu deux clones disposant d’une copie unique du système intégrée au locus AAVS1. L’expression inductible de la Cas9 a été confirmée par PCR quantitative et Western Blot. Nous avons différencié ces cellules iPS-CRISPRi en CML vasculaires d’origine mésodermale, prolifératives et synthétiques caractérisées par une génération importante de matrice extracellulaire dont le rôle est clef dans la dissection de la paroi artérielle. Cependant, l’intégration du système CRISPRi dans le locus AAVS1 des iPSC n’a pas permis de maintenir une expression inductible après différenciation, suggérant une inactivation du locus. Nous avons toutefois démontré qu’il est possible d’intégrer de manière directe et fonctionnelle un système CRISPRi inductible dans des CML déjà différenciées en utilisant un vecteur lentiviral. L’expression et l’inductibilité de ce système ont été confirmés dans les CML dérivées d’iPS et des fibroblastes. L’analyse des cibles transcriptionnelles d’éléments régulateurs associés à la SCAD à l’aide de cette approche est en cours, avec un intérêt particulier pour ceux dont l’activité est différente par sexe. Notre étude démontre la faisabilité de l’étude par CRISPRi de cibles transcriptionnelles d’éléments régulateurs dans des CML dérivées d’iPS. L’approche que nous décrivons permettra d’étudier les mécanismes régulateurs sous-jacents à la SCAD et pourra être élargie à d’autres pathologies cardiovasculaires où les CML jouent un rôle clé.
Alberto TEZZA (Paris), London CHARLIE, Nabila BOUATIA-NAJI, Adrien GEORGES
10:00 - 11:00 #49754 - P395 Etat des lieux de la cardiomyopathie dilatée des patients porteurs, à l’état hétérozygote, du variant pathogène c.1961dup (p.T655fsX49) dans le gène LMNA.
P395 Etat des lieux de la cardiomyopathie dilatée des patients porteurs, à l’état hétérozygote, du variant pathogène c.1961dup (p.T655fsX49) dans le gène LMNA.

Contexte : Les variants pathogènes du gène LMNA sont en lien avec les laminopathies, dont l’une des expressions est la lipodystrophie de Dunnigan. Du fait d’un un effet fondateur à La Réunion, la lipodystrophie de Dunnigan liée au variant récurrent c.1961dup est trouvée avec une forte prévalence de 1/8 500 parmi les réunionnais. La cardiomyopathie dilatée (CMD) a déjà été décrite chez les patients homozygotes, cependant, l’atteinte cardiaque chez les patients hétérozygotes est moins bien documentée. Méthode : Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective en incluant 162 patients porteurs du variant pathogène c.1961dup du gène LMNA et se focalisant sur les 24 patients ayant une cardiomyopathie. Nous avons comparé les données socio-démographiques, génétiques, cardiologiques et métaboliques de 12 patients hétérozygotes et 12 patients homozygotes. Résultats : Nos résultats ont mis en évidence que 8,2% (12/145) des patients hétérozygotes présentaient une cardiomyopathie contre 75% (12/16) des patients homozygotes, avec chez les hétérozygotes un âge moyen au diagnostic de la CMD plus tardif (52,2 ans ± 10,8 contre 40,4 ans ± 7,0 – p-value ≈ 0,003), et un DTDVG plus élevé (60,5 mm ± 6,7 contre 53,6 mm ± 4,8 – p-value ≈ 0,011) par rapport aux patients homozygotes. Cependant, le profil cardiologique de la CMD (dysfonction systolique, troubles conductifs et/ou rythmiques et les indications de dispositifs implantations cardiaques) qu’il présente était le même dans les deux groupes et s’inscrit dans les atteintes cardiologiques décrites dans les laminopathies. Enfin, l’atteinte métabolique (âge d’apparition ou prévalence du diabète et la valeur moyenne des triglycérides) était moins sévère et moins présente chez les patients hétérozygotes par rapport aux patients homozygotes. Conclusion : Nos résultats suggèrent que les patients hétérozygotes présentent un syndrome de Dunnigan au profil métabolique atténué par rapport aux patients homozygotes. La cardiomyopathie semble faire partie du spectre phénotypique de cette lipodystrophie, qui compte tenu des atteintes métaboliques moins sévères n’est pas diagnostiquée lors de la découverte de leur atteinte cardiaque. Ces résultats montrent l’importance de la multidisciplinarité endocrinologique – cardiologique - génétique pour proposer une prise en charge optimale des patients et un conseil génétique approprié aux apparentés porteurs du variant c.1961dup du gène LMNA.
Tiphany LAURENS (Saint pierre), Frédérique PAYET, Marta SPODENKIEWICZ, Pierre ROUMEGOU, Floriane AUCLAIR, Maxime CHURET, Olivier GEOFFROY, Anna FLAUS-FURMANIUK, Simon AUVRAY, Pascale RICHARD, Adrien BLOCH, Philippe CHARRON, Mathilde SIMONSON, Pauline MARZIN
10:00 - 11:00 #49657 - P397 Diagnostic génétique par RNA-seq ciblé sur l’exome : bénéfices démontrés, mise en œuvre encore complexe.
P397 Diagnostic génétique par RNA-seq ciblé sur l’exome : bénéfices démontrés, mise en œuvre encore complexe.

Les laboratoires de génétique sont régulièrement confrontés à la mise en évidence de variations pouvant affecter l’épissage. Alors que l’impact de certaines peut être facilement prédit et déterminé, d’autres posent des difficultés notamment en cas d’échec de validation par une technique de première intention. Le recours au séquençage à haut débit d’ARN (RNAseq) prend alors toute son importance. Nous avons utilisé le RNAseq par capture d’exome sur une cohorte d’individus porteurs de variations affectant l’épissage. Notre cohorte se compose de 16 échantillons postnataux d’individus atteints de pathologies variées pour lesquels une variation de signification incertaine pouvant affecter l’épissage a été identifiée lors du séquençage d’un panel de gènes ou porteurs d’une variation intragénique du nombre de copie. Parmi ces 16 échantillons, 3 sont des contrôles positifs dont la conséquence des variations est connue. Les ARN totaux ont été extraits à partir de sangs ou de fibroblastes cutanés cultivés. Les librairies ont été préparées à l’aide du kit Agilent Sureselect XT-HS2 RNA en utilisant les sondes de capture de l’exome SureSelect (Human All Exon V8+NCV). Les données de séquençage obtenues sur HiSeq4000 ont été analysées à la recherche de variants, de transcrits anormaux et de modification du niveau d’expression avec les outils GATK, DESeq2, rMATS, LeafCutter, LeafCutterMD et DEXSEQ du pipeline de la plateforme GenomEast. L’anomalie chez les 3 contrôles positifs a été retrouvée. Sur les 13 autres variations, le RNAseq a été conclusif pour 10 d’entre elles (9 reclassements en classe 5 et 1 en classe 2). Nous avons eu 1 échec lié à un défaut d’expression du gène dans le tissu testé et 2 analyses sont non conclusives. Les impacts identifiés sont majoritairement des anomalies d’épissage de transcrit avec rétention d’intron, exon cryptique et saut d’exon. Les résultats détaillés pour l’ensemble de la cohorte seront présentés. L’utilisation du RNAseq avec capture de l’exome nous a conduit à reclasser 83 % des variations étudiées, le plus souvent en confirmant leur caractère pathogène, permettant de mettre fin à l’errance diagnostique chez ces patients. Malgré ces résultats probants, nous avons rencontré certaines difficultés techniques et organisationnelles. Outre le possible défaut d’expression du gène d’intérêt dans le tissu étudié, la variabilité d’expression et le faible effectif de nos séries rendent délicates l’interprétation des analyses quantitatives qui nécessitent une normalisation entre de multiples échantillons de même nature. D’autre part, nous manquons de ressources, particulièrement bioinformatiques, pour pouvoir réaliser l’entièreté de l’analyse dans notre laboratoire hospitalier, nécessitant une collaboration avec une plateforme de recherche et la confirmation diagnostique ultérieure des résultats par une seconde technique (RT-PCR par exemple). La mise en place du RNAseq en routine diagnostique reste donc encore complexe mais prometteuse.
Aurélie GOURONC (STRASBOURG), Damien PLASSARD, Manuela ANTIN, Nicolas DONDAINE, Claire FEGER, Consortium AURAGEN, Julien TARABEUX, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Nadège CALMELS
Hall d'Exposition
PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION3 POSTERS AFFICHES
11:00

"Jeudi 29 janvier"

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A32
11:00 - 12:30

Sessions simultanées 09
Neurodeveloppement 2

Modérateurs : Veronique DUBOC (CDRI) (Nice), David GENEVIEVE (Professeur, responsable réseau maladie rare, co-fondateur SFMPP, responsable PEMR et CRMR) (Montpellier)
11:00 - 11:15 #49256 - SS061 Profil de méthylation dans le syndrome de Cornelia de Lange : résultats sur 40 patients.
SS061 Profil de méthylation dans le syndrome de Cornelia de Lange : résultats sur 40 patients.

Le syndrome de Cornelia de Lange (CdLS) est une cohésinopathie hétérogène liée à des variants pathogènes dans NIPBL, SMC1A, SMC3, RAD21, HDAC8 ou BRD4, tandis que l’implication de MAU2 reste débattue. En 2020, une épisignature spécifique a été décrite à partir d’ADN sanguin chez les patients porteurs de variants pathogènes, sauf pour HDAC8 (absence d’épisignature, évaluée sur 8 échantillons), MAU2 et BRD4 n’avaient pas été testés. Cette signature présentait toutefois une sensibilité limitée, probablement en lien avec l’hétérogénéité génétique. Un intérêt particulier concerne SMC1A, impliqué à la fois dans le CdLS (OMIM #300590) et dans un syndrome d’encéphalopathie épileptique (OMIM #301044) décrit pour les variants perte de fonction chez les filles. Nous avons étudié le profil de méthylation de 40 individus au CHU de Rouen par puce Infinium MethylationEPIC v2 (Illumina), en utilisant la liste de sondes spécifiques publiée dans la littérature. La cohorte comprenait 29 porteurs d’un variant pathogène (NIPBL n=19, SMC3 n=3, SMC1A n=6, RAD21 n=1), 8 porteurs de variants de signification incertaine (VSI) (NIPBL n=3, MAU2 n=3, SMC3 n=1, SMC1A n=1) et 3 patients sans variant identifié. Tous les cas NIPBL et le patient RAD21 présentaient la signature attendue. Deux patientes, porteuses d'un variant faux sens et in-frame de SMC1A, se regroupaient avec les contrôles négatifs. Elles présentaient une encéphalopathie sévère létale précoce et une épilepsie précoce, respectivement, mais correspondaient cliniquement à un syndrome de CdLS, les patients SMC1A avec phénotype CdLS présentant fréquemment des épilepsies. Parmi les 7 VSI, la signature a permis de reclasser 3 cas comme positifs (MAU2 n=2, NIPBL n=1), tandis que 4 donnaient des profils intermédiaires ininterprétables. Chez les 3 patients sans variant identifié, 2 étaient négatifs et 1 intermédiaire. Ces résultats confirment l’intérêt diagnostique de l’épisignature CdLS, malgré ses limites de sensibilité, et soulignent la nécessité d’élargir les cohortes pour affiner la classification des variants et mieux comprendre les liens entre variations génétiques, signatures épigénétiques et phénotypes cliniques. Concernant SMC1A, l’absence d’épisignature chez certaines patientes suggère soit un effet d’inactivation différentielle de l’X dans le sang, soit l’existence d’un spectre phénotypique élargi, allant du CdLS à une encéphalopathie épileptique sans signes évocateurs de CdLS. Des analyses complémentaires sont en cours, incluant notamment de nouveaux échantillons SMC1A avec phénotype épileptique seul.
Angèle MAY (Rouen), Amandine SANTINI, Anne-Claire RICHARD, Anne-Marie GUERROT, Alice GOLDENBERG, Juliette COURSIMAULT, Gabriella VERA, Jean-Luc ALESSANDRI, Stéphanie ARPIN, Claire BAR, Séverine BACROT, Marie-Noëlle BONNET-DUPEYRON, Odile BOUTE, Varoona BIZAOUI, Roseline CAUMES, Camille CENNI, Nicolas CHATRON, Chloe QUELIN, Cindy COLSON, Geoffroy DELPLANCQ, Bruno DELOBEL, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Charlotte DUBUCS, Christine FRANCANNET, Fabienne GIULIANO, Sophie JULIA, Marine LEBRUN, Marine LEGENDRE, Gaetan LESCA, Pauline MONIN, Sophie NAUDION, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Philippe PARENT, Olivier PATAT, Amélie PITON, Jean-Marc PINARD, Linda PONS, Melanie RAMA, Francis RAMOND, Joëlle ROUME, Lyse RUAUD, Elise SCHAEFER, Caroline SCHLUTH BOLARD, Sabine SIGAUDY, Thomas SMOL, Renaud TOURAINE, Lionel VAN MALDERGEM, Julien VAN GILS, Laurent VILLARD, Marie-Laure VUILLAUME-WINTER, Alain VERLOES, Kévin CASSINARI, Pascale SAUGIER-VEBER, François LECOQUIERRE, Gaël NICOLAS, Camille CHARBONNIER
11:15 - 11:30 #49388 - SS062 Les organoïdes corticaux humains permettent de décrypter l’impact neurodéveloppemental précoce de variants pathogènes responsables de troubles du développement intellectuel et d’explorer les mécanismes de variabilité phénotypique.
SS062 Les organoïdes corticaux humains permettent de décrypter l’impact neurodéveloppemental précoce de variants pathogènes responsables de troubles du développement intellectuel et d’explorer les mécanismes de variabilité phénotypique.

Introduction: Le diagnostic moléculaire du trouble du développement intellectuel (TDI) s’est considérablement amélioré ces dernières années, permettant l’identification de milliers de gènes impliqués. Cependant, les mécanismes moléculaires par lesquels les variants pathogènes dans ces gènes affectent le neurodéveloppement, en particulier aux stades précoces, restent mal compris. Le développement récent d’approches de culture et différenciation cellulaire permettant la génération d’organoïdes cérébraux qui récapitulent fidèlement les premières étapes du développement cérébral ainsi que l’essor des analyses de cellules uniques, ouvrent des perspectives inédites pour élucider la physiopathologie des TDI et identifier de nouvelles voies d’intervention. Parmi les gènes responsables de TDI, ceux codant pour des sous-unités du complexe Mediator, notamment MED12 et MED13L, faisant partie du module kinase (CKM), représentent une cause bien établie de syndromes neurodéveloppementaux, dont les bases cellulaires et développementaux restent à élucider. Méthodes: Nous avons introduit des variants pathogènes dans les gènes MED12 (NM_005120.3 c.1249-1G>C; c.4465C>G) et MED13L (NM_015335.5 c.2597C>T) dans deux lignées isogéniques de cellules souches pluripotentes humaines mâles, différenciées ensuite en organoïdes corticaux. Ces organoïdes ont été caractérisés de manière intégrative, depuis les stades précoces jusqu’aux phases tardives de maturation neuronale (200 jours). Nous avons évalué l’architecture cellulaire, des marqueurs d’identité cellulaire reflétant différents stades allant des progéniteurs aux lignées neuronale et gliale, ainsi que la distribution et les profils transcriptomiques des populations cellulaires par bulk mRNA, Chromatin associated RNA-seq, et single-cell RNA-seq. Enfin, nous avons étudié l’activité des réseaux neuronaux par des enregistrements électrophysiologiques. Résultats : Nos analyses révèlent des altérations majeures des processus de différenciation neuronale et de synaptogenèse avec un impact sur l’activité neuronale. Les deux variants MED12 induisent des phénotypes significativement distincts, tandis que le variant MED13L présente à la fois des perturbations convergentes, suggérant des mécanismes communs, et des signatures propres reflétant des fonctions différentielles, comparé au variant MED12 associé au phénotype le plus sévère. Ces différences phénotypiques à l’échelle cellulaire sont compatibles avec les différences phénotypiques observées chez les patients porteurs de ces variants. Enfin, l’analyse des trajectoires développementales précoces révèle des voies d’intervention potentielles communes. Conclusion : Cette étude éclaire sur les mécanismes neurodéveloppementaux précoces liés aux variants pathogènes de MED12 et MED13L, identifie des pistes d’intervention potentielles, et démontre la valeur des organoïdes corticaux comme outil puissant pour la caractérisation fonctionnelle de variants génétiques malgré certaines limites.
Johnny BOU-ROUPHAEL (Paris), Francesco CAPUTO, Marie-Florence REVENEAU, Julien PIGEON, Corentine MARIE, Marion LESIEUR-SEBELLIN, Jamal GHOUMID, Florence PETIT, Delphine HERON, Alexis VERGER, Bassem HASSAN, Laïla EL-KHATTABI
11:30 - 11:45 #49487 - SS063 Expansion du spectre clinique et moléculaire du trouble du neurodéveloppement lié à SETD1A et identification d’une épisignature chez 28 individus non rapportés.
SS063 Expansion du spectre clinique et moléculaire du trouble du neurodéveloppement lié à SETD1A et identification d’une épisignature chez 28 individus non rapportés.

Rationnel Le gène SETD1A code pour une méthyltransférase du complexe COMPASS/trithorax, impliquée dans la di- et triméthylation de H3K4 (H3K4me2/3), essentielle à la régulation transcriptionnelle au cours de l’embryogénèse. Les variants perte de fonction pathogènes de SETD1A sont responsables du NEDSID (Neurodevelopmental Disorder with Speech Impairment and Dysmorphic facies, MIM 619056) caractérisé par un retard des acquisitions prédominant sur le langage oral mais pouvant aller jusqu’au trouble du développement intellectuel, une morphologie crâniofaciale distincte, une épilepsie et des troubles psychiatriques (notamment autisme et schizophrénie). Nous décrivons une série de 28 individus non rapportés à ce jour porteurs d’une variation (probablement) pathogène de SETD1A, ainsi que leur profil de méthylation pangénomique. Méthodes Les données cliniques, neuropsychologiques et génétiques de 28 individus ont été recueillies, dont 12 ayant bénéficié d’une évaluation psychométrique standardisée, puis comparées à celles de 51 individus décrits dans la littérature. Les profils de méthylation pangénomique ont été établis à partir d’ADN génomique extrait de sang périphérique après conversion au bisulfite, et analysés sur puces Illumina Infinium MethylationEPIC (850K) via la plateforme diagnostique EpiSign. Ces données ont été confrontées à celles de témoins sains et à 104 autres épisignatures déjà décrites pour des pathologies constitutionnelles. Résultats L’âge médian d’acquisition de la marche était de 18 mois et des premiers mots de 22 mois. Sur 12 bilans psychométriques, le QIT médian a été estimé à 70, dont 6 individus présentant un trouble du développement intellectuel (i.e. QIT < 70). Des symptômes peu décrits tels que l’anxiété, l’agressivité et le trouble de l’attention ont été observés. Vingt variants distincts de SETD1A non publiés ont été identifiés (13 tronquants, 7 faux-sens). L’analyse différentielle du méthylome a permis d’identifier une signature spécifique basée sur une hypométhylation globale chez les patients porteurs de variants tronquants de SETD1A. Cette même épisignature n’était cependant pas reproductible pour les variants faux-sens. Conclusion Cette étude fournit la description phénotypique et moléculaire la plus complète à ce jour du NEDSID et met en évidence une épisignature spécifique aux variants tronquants de SETD1A. Cette épisignature permettra désormais d’aider à la reclassification des variants de signification incertaine de SETD1A et à l’établissement de nouveaux diagnostics par « rétro-génotypage » chez des individus porteurs d’un variant génomique dont la détection est le plus souvent manquée par séquençage nouvelle génération (e.g., variant de structure, insertion de séquence mobile), soulignant l’intérêt de l’épigénétique comme outil diagnostique robuste dans les troubles neurodéveloppementaux syndromiques.
Lucie ROUAUX (Montpellier), Sadegheh HAGHSHENAS, Quentin SABBAGH, Julian DELANNE, Geoffroy DELPLANCQ, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Isabelle MAYSTADT, Olivier MONESTIER, Christèle DUBOURG, Mélanie FRADIN, Amaia LASA ARANZASTI, Valentine MARQUET, Nouf ALNUAIMI, Stefan BARAKAT, Ange-Line BRUEL, Estela CASTILLON, Benjamin COGNÉ, Lucie DAUVER, Benjamin DAURIAT, Erika D’HAENENS, Sourav GHOSH, Mihelaiti GUBERTO, Bertrand ISIDOR, Aurélia JACQUETTE, Karim KARIMI, Jennifer KERKHOF, Boris KEREN, Maria IASCONE, Pedro LOURO, Julien MARAVAL, Sandrine MARLIN, Haley MCCONKEY, Jérémie MORTREUX, Angela PERON, Florence PETIT, Christophe PHILIPPE, Véronique PINGAULT, Céline POIRSIER, Flavien ROUXEL, Jessica RZASA, Thomas SMOL, Simon TAVERNIER, Christèle THAUVIN, Frédéric TRAN MAU-THEM, Olivier VANAKKER, Lisa VAN DEN BERSSELAAR, Daniele VEENMA, Léa VEYRUNE, Nathalie RUIZ-PALLARES, Mouna BARAT, Antonio VITOBELLO, Bekim SADIKOVIC, David GENEVIÈVE
11:45 - 12:00 #49761 - SS064 Nouveaux variants germinaux faux-sens du gène PAK1, premier cas de mosaïcisme et identification d’un hotspot dans le domaine catalytique.
SS064 Nouveaux variants germinaux faux-sens du gène PAK1, premier cas de mosaïcisme et identification d’un hotspot dans le domaine catalytique.

Introduction: La protéine PAK1, composée de deux domaines principaux que sont le domaine d’auto-inhibition et le domaine catalytique à activité sérine/thréonine kinase, est impliquée dans de nombreuses voies de signalisation comme le cytosquelette, l’organisation du faisceau mitotique, … La description de variations altérant la fonction du gène, responsable de pathologies humaines est récente. Chez les onze patients décrits initialement dans la littérature, les variants faux sens du gène PAK1, agissant comme des variants gain de fonction, sont responsables d’un phénotype associant macrocéphalie post-natale, trouble du neurodéveloppement, épilepsie et dans une moindre mesure une ataxie. L’objectif de cette étude est de préciser les caractéristiques cliniques et biologiques à l’aide d’une nouvelle cohorte de patients. Méthodes: Les patients ont été recrutés via un appel à collaboration diffusé par la filière AnDDi-Rares et l’ERN ITHICA. Les données cliniques et biologiques pertinentes ont été recueillies au moyen de questionnaires remplis par les généticiens responsables de chaque cas. Pour certains patients, des photographies ont également été obtenues. En complément de cette description clinico-biologique, nous avons eu recours à des approches de modélisation in silico afin de prédire la localisation des différents variants faux-sens au sein de la protéine PAK1 et d’évaluer leurs effets stériques et énergétiques. Le consentement des représentants légaux a été recueillis pour tous les patients. Résultats: Un ensemble de données, comprenant des informations génotypiques et phénotypiques, a été recueilli chez neuf patients européens (six Français, un Italien, un Néerlandais et un Espagnol) porteurs de variants faux-sens du gène PAK1. Les signes cliniques les plus fréquents sont les troubles du neurodéveloppement (9/9) notamment la déficience intellectuelle et le trouble du spectre autistique, la macrocéphalie post-natale (8/9), l’épilepsie clinique ou anomalies EEG (6/9). Cependant certaines caractéristiques, telles que l’épilepsie, les anomalies à l’IRM cérébrale et l’ataxie, semblent moins fréquentes dans cette cohorte. Un patient est porteur d’un variant mosaïque (11% dans le sang). Cinq patients présentent un variant localisé dans une région de 11 acides aminés formant une hélice alpha du domaine catalytique en contact stérique étroit avec le domaine auto-inhibiteur. Discussion: Cette cohorte représente à ce jour la plus vaste cohorte internationale de patients porteurs de variants faux-sens du gène PAK1. Dans cette étude, nous décrivons la présentation clinique inédite liée à un variant mosaïque ainsi qu’un hotspot mutationnel du domaine catalytique. Ce hotspot mutationnel suggère une perturbation de l’auto-inhibition de la kinase PAK1. Du fait du mécanisme gain de fonction de ces variants, des inhibiteurs spécifiques tels que NVS-PAK1-1 ou les ARN anti-sens permettraient d’améliorer le développement des enfants diagnostiqués précocement.
Lionel HEISER (Lyon), Nicolas CHATRON, Valentin RUAULT, Didier LACOMBE, Vincent MICHAUD, Francis RAMOND, Jamal GHOUMID, Odile BOUTE, Florence PETIT, Nicola BRUNETTI-PIERRI, Julie W. RUTTEN, Mariëtte J.v. HOFFER, Lucía LOPEZ LOPEZ, Berta ALMOGUERA, Lamia BOUSLAMA-OUEGHLANI, William DUFOUR
12:00 - 12:15 #49904 - SS065 Quand l’ADN mitochondrial s’invite dans le noyau : implications cliniques des pseudogènes mitochondriaux ou NUMTs.
SS065 Quand l’ADN mitochondrial s’invite dans le noyau : implications cliniques des pseudogènes mitochondriaux ou NUMTs.

La mitochondrie est responsable de la production énergétique et a la particularité d’être codée par 2 génomes, nucléaire et génome mitochondrial (ADNmt). Selon la théorie endosymbiotique, la majorité des gènes de la mitochondrie primitive a été transférée vers le noyau au cours de l’évolution selon un processus continu et dynamique. Les copies non-fonctionnelles de gènes mitochondriaux sont appelées pseudogènes mitochondriaux ou NUMTS pour « Nuclear mitochondrial DNA fragment ». Chez l’Homme, l’intégralité de la séquence de l’ADNmt est retrouvée dans le génome nucléaire, sous forme de fragments de tailles variables et avec une distribution aléatoire sur tous les chromosomes, localisés essentiellement dans des régions non codantes. Nous rapportons le cas d’une enfant de 3 ans présentant une épilepsie généralisée associée à de multiples tubers corticaux, ainsi que des macules hypochromiques disséminées et des plaques cutanées en peau de chagrin. En accord avec les critères de Northrup, le diagnostic de Sclérose Tubéreuse de Bourneville (STB) avait été posé devant ces arguments cliniques. L’analyse moléculaire des gènes du complexe TSC (TSC1 et TSC2) par chromatographie liquide à haute pression en condition dénaturante puis séquençage Sanger a permis d’identifier une insertion survenue de novo de 134 paires de bases au niveau de l’exon 18 de TSC2 (NM_000548.5) à la position c.1870. Les analyses in silico ont mis en évidence que la séquence insérée correspondait à un fragment du gène mitochondrial MT-ND5 (m.12500_12633) codant pour une des sous-unités du complexe I de la chaîne respiratoire mitochondriale. (OMIM : 516005). En population, les insertions de NUMT de novo seraient observées pour une naissance sur 1000, et résulteraient de l’intégration dans le noyau, au cours de la réparation de cassures doubles brins, de fragments d’ADNmt issus de mitochondries endommagées par des dérivés réactifs de l’oxygène ou issus du processus de la mitophagie. Malgré la forte prévalence des NUMTS, leur implication en maladies rares reste limitée, avec moins de 10 occurrences dans la littérature dont des insertions dans les gènes suivants : F7 (déficit en facteur VII), GLI3 (syndrome de Pallister-Hall), MCOLN1 (mucolipidose IV), USH1C (syndrome d’Usher IC), une translocation t(9;11)(p24;q23) et plus récemment CD40LG (syndrome d’hyper-IgM lié à l’X). Les études publiées montraient que l’insertion du NUMT dans la majorité des cas était responsable d’une anomalie d’épissage, d’un décalage du cadre de lecture ou de la formation d’un codon stop prématuré. Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas de STB associé à une insertion de NUMT dans le gène TSC2. De manière plus générale, ce cas illustre l’intérêt de développer des outils permettant de rechercher de manière systématique les insertions de NUMTS, à l’instar de ceux développés pour la détection des éléments mobiles, ceux-ci pouvant permettre de résoudre une part de l’hérédité manquante.
Aksel DURAND (Angers), Marie-Claire MALINGE, Sarah PRESTWICH, Radka STOEVA, Estelle COLIN, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS
12:15 - 12:30 #49912 - SS066 La perte de MED13L au cours du développement neuronal précoce entraîne l’activation concurrente de programmes antérieurs.
SS066 La perte de MED13L au cours du développement neuronal précoce entraîne l’activation concurrente de programmes antérieurs.

Le complexe Mediator relie les facteurs de transcription aux promoteurs par l’intermédiaire de boucles chromatiniques, jouant ainsi un rôle central dans l’intégration des signaux régulateurs. Parmi ses sous-unités, MED13L occupe une place particulière. Les variants pathogènes de ce gène représentent l’une des causes génétiques les plus fréquentes de déficience intellectuelle. Pourtant, le rôle précis de MED13L dans le développement neuronal humain reste largement méconnu. Nous avons généré des cellules souches pluripotentes humaines (hiPSC) knockout (KO) pour MED13L par édition CRISPR–Cas9. Ces lignées ont été différenciées en organoïdes cérébraux. Nous avons combiné des approches multi-omiques à haute résolution (single-cell RNA-seq, single-cell ATAC-seq, CUT&Tag pour H3K27ac/H3K27me3/H3K4me1) afin de caractériser l’impact de la perte de MED13L sur la régulation genique. L’absence de MED13L entraîne une réorganisation chromatinienne avec une activation prématurée d’éléments cis-régulateurs (CREs) associés à des gènes rétiniens (OTX2, SIX6, RAX, VSX2), une diminution des marques répressives H3K27me3 sur des régulateurs du télencéphale (BARHL1, LHX5) et une décorrélation promoteur–enhancer pour des facteurs progéniteurs (SOX2, PAX6). À l’échelle cellulaire, plus 40 % des cellules dans les organoïdes KO adoptent une identité rétinienne ou photo-réceptrice (USH2A⁺), tandis que l’expression de gènes de la neurogenèse corticale (NEUROD2, SOX5, NFIB) est réduite. Nos données identifient MED13L comme un regulateur chromatinien qui empêche l’activation simultanée de programmes antérieurs concurrents, garantissant un engagement exclusif des identités neuronales. Cette étude met en lumière un mécanisme clé reliant la dérégulation cis-régulatrice à la physiopathologie des syndromes liés à MED13L, et illustre la puissance des approches multi-omiques sur organoïdes pour la génétique du développement humain.
Jamal GHOUMID (Lille), Jerome SIGE, Jeromine CARRET, Marie BALERDI, Fiona LEDUC, Anne-Sophie JOURDAIN, Caroline THUILLIER, Frederic FRENOIS, Luc THOMES, Thomas SMOL, Florence PETIT, Nadav AHITUV
Louis Lumiere

"Jeudi 29 janvier"

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B32
11:00 - 12:30

Sessions simultanées 10
Chromosomes

Modérateurs : Valérie MALAN (PU-PH) (PARIS), Caroline SCHLUTH-BOLARD (PU-PH) (STRASBOURG)
11:00 - 11:15 #49156 - SS067 Recommandations du Réseau Achropuce pour la classification et l’interprétation CNV.
SS067 Recommandations du Réseau Achropuce pour la classification et l’interprétation CNV.

Les variations du nombre de copies (CNV) du génome constituent une cause fréquente de malformations congénitales et de troubles du neurodéveloppement. Si leur interprétation et leur classification ont été largement standardisées par les recommandations internationales de l’ACMG/ClinGen, certains CNV récurrents, classés pathogènes, posent des difficultés de conseil génétique, en raison de leur pénétrance incomplète et/ou de leur expressivité variable. D’autres demeurent également difficiles à classer faute de données épidémiologiques et cliniques suffisantes. Afin d’harmoniser les pratiques entre laboratoires, le réseau français AchroPuce (https://acpa-achropuce.com/) a ajouté une nouvelle catégorie de CNV aux cinq classes de référence : les « CNV PIEV » c’est-à-dire à Pénétrance Incomplète et/ou Expressivité Variable. Cette catégorie spécifique permet de distinguer les CNV récurrents de susceptibilité aux troubles neurodéveloppementaux des CNV pathogènes à pénétrance complète. Le réseau AchroPuce propose également des modalités spécifiques de restitution de ces CNV PIEV adaptées au contexte diagnostique (prénatal ou postnatal). L’introduction de cette nouvelle classe, une proposition de classification des principaux CNV récurrents évalués par le réseau AchroPuce, ainsi qu’un algorithme de classification simplifié, applicable à l’ensemble des CNV, ont récemment été publiés par le réseau (PMID : 40693340). Ces recommandations et la classification des CNV récurrents font l’objet d’une mise à jour annuelle, selon l’évolution des connaissances. Elles visent à harmoniser les pratiques nationales et, par conséquent, à améliorer la qualité du conseil génétique, tout en tenant compte des spécificités éthiques et législatives françaises.
Céline PEBREL-RICHARD (Clermont-Ferrand), Paul KUENTZ, Anne-Claude TABET, Jean-Michel DUPONT, Chantal MISSIRIAN, Serge ROMANA, Detlef TROST, Caroline ROORYCK, Valérie MALAN, Matthieu EGLOFF
11:15 - 11:30 #49224 - SS068 BARACUDA : Un outil de priorisation et visualisation des CNV en mosaïques et des disomies uniparentales dans les maladies rares.
SS068 BARACUDA : Un outil de priorisation et visualisation des CNV en mosaïques et des disomies uniparentales dans les maladies rares.

Introduction et objectifs : AURAGEN est l’un des deux laboratoires de Biologie Médicale du Plan France Médecine Génomique 2025, comprenant un programme de séquençage pangénomique à grande échelle pour les maladies rares. AURAGEN a pour mission en particulier de diminuer l’impasse diagnostique des patients atteints de maladies rares. Les variations du nombre de copies (CNV), les CNV mosaïques et les disomies uniparentales (DUP) jouent un rôle important dans le diagnostic, mais restent difficiles à détecter et à interpréter avec les technologies de séquençage à lectures courtes. Matériels et méthodes : Nous avons développé BARACUDA (B-Allele RAtio Chromosomal Uniparental Disomy and Aneuploidies), un outil conçu pour identifier les CNV en mosaïque et les DUP à partir des données de séquençage pangénomique, en complément des outils classiques d’analyse des CNVs. Il combine 3 approches : 1) détection des DUP selon une approche inspirée des puces SNP en s’appuyant sur les profils des SNV hérités non ambigus chez le patient, 2) identification des CNV en mosaïque par une déviation de la distribution normale des fréquences des allèles alternatives (allèles B) et 3) détection des aneuploïdies par analyse des profondeurs de lecture du patient. Une visualisation originale montrant pour chaque chromosome des histogrammes en miroir des ratios d’allèles B de chaque parent permet une interprétation intuitive des profils hérités. Résultats, discussion et conclusion : Sur 13 273 cas analysés, nous avons confirmé 35 dysgonosomies connue et identifié 29 profils de DUP et 80 profils anormaux (mosaïques, « grands » CNV, monosomies et trisomies complètes). Notamment, une trisomie 8 en faible mosaïque (<10 %) d’origine maternelle a été confirmée à 7% par analyse en FISH, et une isodisomie maternelle du chromosome 14 a été confirmée par analyse de méthylation, expliquant un tableau clinique évoquant un syndrome de Temple. Six dossiers non conclusifs ont été réinterprétés conduisant à un nouveau diagnostic classe 4 ou 5, dont une hétérodisomie du chromosome 16 et une du chromosome 15, non identifiable en SNP-array Six anomalies d’intérêt sont actuellement en cours de vérification. Cette stratégie originale de visualisation améliore significativement la détection de variants traditionnellement difficiles à identifier sur des données pangénomiques obtenues par séquençage short read. BARACUDA pourrait bénéficier à l’ensemble de la communauté des laboratoires de génomique et contribuer à améliorer le rendement diagnostique pour les patients atteints de maladies rares.
Virginie BERNARD, Alexis PRAGA (besançon), Nicolas CHATRON, Charles COUTTON, Cécile PEBREL RICHARD, Francis RAMOND, Auragen CONSORTIUM, Julien THEVENON, Damien SANLAVILLE
11:30 - 11:45 #49226 - SS069 Adapter la SNP array au Diagnostic Préimplantatoire Cytogénétique en France : une stratégie restrictive, conforme à la législation.
SS069 Adapter la SNP array au Diagnostic Préimplantatoire Cytogénétique en France : une stratégie restrictive, conforme à la législation.

Introduction Le diagnostic préimplantatoire (DPI) permet l’analyse génétique d’embryons obtenus par techniques d’assistance médicale à la procréation, dans le but de ne transférer que des embryons indemnes de la pathologie concernée. Les indications incluent les remaniements structuraux, les maladies monogéniques, ou la recherche d’aneuploïdie (DPI-A). En France, le DPI est encadré par l’article L2131-4 du Code de la santé publique, limitant son recours à la recherche d’anomalies génétiques présentes chez les parents ou leurs ascendants immédiats. De ce fait, le DPI cytogénétique repose principalement sur l’hybridation in situ en fluorescence (FISH) et le DPI-A est interdit. La FISH est associée à de nombreuses contraintes techniques incluant des mises au point spécifiques avec un nombre limité de sondes ainsi que des difficultés d’interprétation. Sur le plan international, les techniques pangénomiques (CGH et SNP array, NGS) sont largement utilisées, permettant ainsi d’outrepasser les limites de la FISH. Notre objectif est d’adapter la SNP array au DPI cytogénétique, tout en respectant la réglementation française, et en évitant les découvertes incidentes. Matériels et Méthodes Nous avons mis au point une stratégie de filtres personnalisés afin de limiter l’interprétation des données pangénomiques aux seules régions d’intérêt diagnostique. Cette approche permet de ne visualiser que partiellement les régions chromosomiques impliquées dans le remaniement concerné et exclut les CNV récurrents rapportés par le réseau AChro-Puce. Ces filtres ont été paramétrés dans les logiciels GenomeStudio et BlueFuse Multi (Illumina) et appliqués sur des données issues de 4 SNP array postnatales et de 30 embryons issus de DPI par FISH, tous de diagnostics connus et variés. Ces embryons considérés comme non transférables avaient été re-biopsiés au stade blastocyste, permettant une amplification des cellules du trophectoderme par MDA (Multiple Displacement Amplification), puis une hybridation sur puce Infinium CytoSNP-850K, Illumina. Résultats L’interprétation des déséquilibres postnataux connus grâce à nos filtres a été concluante pour les 4 cas. La lecture à l’aveugle des 24 profils embryonnaires analysables était concordante avec le résultat initial du DPI pour 23 d’entre eux. Une suspicion de polyploïdie n’a pas été confirmée. Aucune donnée incidente n’a été identifiée. Des mesures d’amélioration de la qualité des résultats sont en cours afin d’optimiser l’interprétation. Conclusion Ce travail démontre la faisabilité de notre stratégie. Parallèlement à la validation de la méthode pour le DPI cytogénétique, nous avons initié l’étude de faisabilité pour le DPI moléculaire. Cette technique commune permettrait de réduire les délais de prise en charge des patients, les coûts liés au développement de tests spécifiques et d’enrichir la liste des indications accessibles au DPI.
Elodie JAVEY (Strasbourg), Gaétan CARAVELLO, Eric DAHLEN, Emmanuelle KIEFFER, Mélanie HILD, Karen LEVESQUEAU, Catherine HAMM, Nathalie GARDES, Sarah DONAT, Jean-Christophe NICOD, Magali BEAUGEY, Chloé SCHAMPER, Marine STREIFF, Louise GONTARD, Jean-Baptiste DURAND, Valérie REICHERT, Hélène RENAUD, Carmen FRUCHART, Romain DIOT, Caroline SCHLUTH BOLARD, Céline MOUTOU, Philippe GOSSET, Sophie SCHEIDECKER, Julia LAUER ZILLHARDT
11:45 - 12:00 #49227 - SS070 Amélioration du diagnostic moléculaire de l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) grâce à un modèle poisson Médaka.
SS070 Amélioration du diagnostic moléculaire de l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) grâce à un modèle poisson Médaka.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) correspond à une perte de la fonction ovarienne touchant 1 à 4% des femmes de moins de 40 ans. Parmi les étiologies connues, les causes génétiques incluent des anomalies chromosomiques et des variants géniques. Le développement des techniques de séquençage à haut débit a entraîné une augmentation significative de l’identification de variants pathogènes responsables d’IOP. Ces diagnostics génétiques permettent d’assurer un accompagnement optimal des patientes et de leur famille. En parallèle, le nombre de variants de signification incertaine (VSI : variant incertain dans un gène connu d’IOP) et de gènes de signification incertaine (GSI : variant délétère dans un gène non associé à la survenue d’IOP) n’a cessé de croitre. Afin d’améliorer le rendement diagnostique, il est nécessaire de démontrer la pathogénicité de ces VSI/GSI par des validations fonctionnelles in vitro ou in vivo. Ces approches visent, in fine, à déterminer si un VSI/GSI est à l’origine du phénotype observé, en démontrant l’impact du variant sur la protéine ou le rôle du gène d’intérêt dans le phénotype reproductif. En raison du grand nombre de gènes nécessaires au développement et au fonctionnement normaux de l’ovaire, il est probable que de nombreux gènes causaux restent à mettre évidence, soulignant l’intérêt d’explorer les GSI dans le cadre de l’IOP. Les obstacles rencontrés comprennent la fonction méiotique ou l’expression exclusivement ovarienne de certains gènes, rendant les modèles cellulaires peu adaptés. Dans ce cadre, nous proposons d’utiliser un modèle poisson Médaka afin de démontrer l’implication de GSI dans des processus essentiels à la fertilité féminine, à partir des données d’une cohorte de 325 patientes présentant une altération de la réserve ovarienne. Par rapport aux modèles plus classiques (drosophile, souris), le Médaka présente l’avantage d’être un vertébré avec un déterminisme génétique XX/XY et ayant 75% de gènes en commun avec l’homme. Il permet d’envisager une approche à semi haut débit grâce à une fécondité élevée, un temps de génération court et un développement externe facilitant les approches d’édition de génome. Le projet repose sur : 1) la génération de lignées de poissons modifiées génétiquement via CRISPR/Cas9 ; 2) un phénotypage complet de la dynamique ovarienne grâce à l’imagerie 3D ; 3) une analyse moléculaire approfondie par transcriptomique pour identifier les voies de signalisation dérégulées ; 4) une réinterprétation des données génétiques des patientes pour affiner les diagnostics. Des résultats préliminaires portant sur 5 gènes confirment la pertinence du Médaka comme modèle pour des tests fonctionnels dans le cadre de la reproduction humaine. Ce projet permettra de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques de l’IOP, d’enrichir la liste des gènes utilisée en diagnostic, de réduire l’errance diagnostique des patientes et d’optimiser leur prise en charge en matière de fertilité.
Sarah JANATI-IDRISSI, Anna LOKCHINE, Laurence CLUZEAU, Thaovi NGUYEN, Mélanie FRADIN, Vincent LAVOUÉ, Linda AKLOUL, Violette THERMES, Julien BOBE, Sylvie JAILLARD (Rennes)
12:00 - 12:15 #49434 - SS071 Shallow genome sequencing : la nouvelle ACPA pour le diagnostic prénatal?
SS071 Shallow genome sequencing : la nouvelle ACPA pour le diagnostic prénatal?

La détection de variation du nombre de copies par analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) est aujourd’hui un test de première intention en cas de signes d’appel échographiques. Si la technique est robuste, maitrisée de longue date, elle nécessite une expertise technique et des équipement spécifiques. Pour faire face à une diversification des analyses réalisées par notre laboratoire et une augmentation d’activité générale à l’ère de la génomique nous avons évalué le séquençage de génome à faible profondeur (shallow genome sequencing sGS) comme alternative technologique à l’ACPA. Le principe du sGS, déjà utilisé pour les tests sur ADN libre circulant de dépistage de la trisomie 21, est de segmenter le génome en bin de quelques kilobases et de comparer la profondeur de séquençage sur cet intervalle par rapport à ce qui est observé dans une population contrôle au même locus. La préparation de librairie d’ADN est réalisée à partir de 300µg d’ADN (comparable à l’ACPA) avec le kit Illumina PCR-free prep avant séquençage 2X35pb en ciblant un minimum de 10 millions de paires de lectures. Le temps technique est réduit à une demi-journée pour un temps de séquençage d’environ 12 heures. La version GRCh38 du génome est utilisée pour l’alignement et WISECONDORX pour l’appel de variants avec une taille de bin à 10kb et un z-score seuil à 9. Les profils sont visualisés avec IGV. Cinquante échantillons avec ACPA normale ont été utilisés pour la référence. Sur 50 autres échantillons d’intérêt testés, sélectionnés de manière rétrospective, 70 CNVs non bénins ont été recherchés : 12 de taille inférieure à 200kb, 26 compris entre 200kb et 1Mb et 32 au-delà d’un mégabase dont 7 anomalies en mosaïque. Soixante-huit des 70 CNVs ont été retrouvés avec un bornage souvent plus fin que ce qui était possible en ACPA. Un gain de l’X en mosaïque à 6% n’a pas été détecté par WISECONDORX mais l’avait été lors de l’inspection visuelle du profil. Le seul CNV non identifié est un gain 22qter de 127kb. Sur une deuxième cohorte de 96 échantillons consécutifs, une moyenne d’1,6 CNV a été identifié dont 0,3 jugé artefactuel visuellement. Pour les CNVs de plus de 100kb connus en ACPA, seul un CNV de classe 2 de 110kb n’a pas été détecté. Le sGS apparait donc comme une technique alternative à l’ACPA prénatale avec des performances équivalentes permettant une optimisation des laboratoires et une acculturation au séquençage de génome pour le diagnostic prénatal. Les aspects logiciels de visualisation, annotation, base de données restent à travailler avant transfert diagnostic.
Audrey LABALME, Mathilde PUJALTE, Genna BEN-HASSEN, Sylvain MARESCHAL, Claire BARDEL, Louis JANUEL, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON (Lyon)
12:15 - 12:22 #49734 - SS072.1 Projet CHROMOREP : utilisation de l’optical genome mapping pour le diagnostic étiologique des fausses couches à répétition, à propos de 60 patients.
SS072.1 Projet CHROMOREP : utilisation de l’optical genome mapping pour le diagnostic étiologique des fausses couches à répétition, à propos de 60 patients.

Une fausse couche (FC) correspond à l’expulsion spontanée du contenu utérin avant 22 semaines d’aménorrhée. Les FC à répétition (FCR) sont définies par au moins deux FC consécutives avec le même partenaire. Elles représentent un enjeu de santé publique majeur en raison de leurs conséquences médicales, psychologiques et sociales. Les aneuploïdies expliquent plus de 50 % des FC, mais leur rôle est moindre dans les FCR. En revanche, les variations de structure (SV) équilibrées sont surreprésentés dans cette population. L’examen de première intention reste le caryotype, mais sa résolution limitée permet uniquement la détection des SV de grande taille. Cette limite laisse supposer l’existence de SV cryptiques dont l’implication dans les FCR reste inconnue. Par ailleurs, le caryotype ne permet pas d’identifier les variations du nombre de copies d’ADN (CNV), susceptibles d’expliquer certains phénotypes embryonnaires ou maternels. L’absence de détection peut conduire à tort à écarter une origine génétique, entraînant des investigations supplémentaires et retardant une prise en charge adaptée. La cartographie optique du génome (OGM) constitue une alternative innovante permettant l’identification conjointe des SV équilibrées et des CNV. L’OGM repose sur l’imagerie fluorescente de longues molécules d’ADN marquées par l’enzyme DLE-1 tous les 5 à 6 kb, générant ainsi un code-barre spécifique. Les profils obtenus permettent d’identifier avec précision les SV/CNV du génome. Le projet CHROMOREP (« Amélioration du diagnostic chromosomique chez les couples présentant des FCR ») initié par le CHU de Rennes a permis de proposer l’OGM chez 30 couples présentant des FCR sans étiologie identifiée, à caryotype normal. Les analyses ont été réalisées sur le système Bionano® Saphyr et traitées via les logiciels Bionano® Solve et Bionano® Access au CHU de Nantes. En parallèle, huit couples ont bénéficié d’un séquençage d’exome en duo ou trio avec le produit de conception (PDC), sept d’une ACPA, et six d’une exploration chromosomique du PDC. La performance de ces approches a pu être comparée notamment pour la détection des déséquilibres génomiques. Nous avons colligé les données des cartes optiques en OGM, établir une base de variants récurrents et enrichir la base existante portant sur 300 patients. Ceci nous a permis d’interpréter les variants observés (40 à 60 par dossier). Nous avons identifié chez une patiente une inversion péricentrique du chromosome 10, non détectée au caryotype et précisé ses points de cassure. Pour une autre patiente, un seul des deux CNV mis en évidence par OGM a été identifié par ACPA et séquençage d’exome. Ce dernier a mis en évidence un CNV homozygote supplémentaire, rétrospectivement vu par l’OGM. Ces résultats préliminaires permettent une réflexion sur la place de l’OGM dans la stratégie diagnostique des FCR, en complément ou en alternative aux outils existants, afin d’optimiser prise en charge des couples.
Anna LOKCHINE (Rennes), Marion MERCIER, Olivier PICHON, Eve BESNIER, Linda AKLOUL, Céline PIMENTEL, Guillaume ACHEN, Camille VATELOT, Kamran MORADKHANI, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Laura MARY, Solène CONRAD, Bénédicte NOUYOU, Anne-Sophie RITEAU, Erika LAUNAY, Chloé QUELIN, Claire EFFRAY, Valentine BARIL, Solène DUROS, Sylvie ODENT, Ludivine DION, Stéphane BÉZIEAU, Nicolas BELHOMME, Vincent LAVOUÉ, Martine DOCO-FENZY, Sylvie JAILLARD
12:22 - 12:29 #49772 - SS072.2 CHROMAPS : Premiers résultats de l’étude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure.
SS072.2 CHROMAPS : Premiers résultats de l’étude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure.

Les variations de structure (SV) sont impliquées dans l’évolution des espèces, la variabilité interindividuelle et de nombreuses pathologies constitutionnelles ou acquises. Leur détection, en première intention, repose encore principalement sur le caryotype et l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA). L’émergence de nouvelles approches, telles que la cartographie optique du génome (COG) et le séquençage long read du génome (SGlr), pourrait améliorer la résolution diagnostique, mais leur valeur ajoutée n’a pas encore été évaluée prospectivement en pratique clinique. L’étude multicentrique prospective CHROMAPS (Prospective assessment of optical genome MAPping and long read Sequencing in detecting numerical and structural CHROMosome abnormalities) vise à évaluer les performances de la COG et du SGlr, dans la détection des anomalies chromosomiques et les comparer aux performances des techniques standards en particulier le caryotype et l’ACPA, mais également le séquençage short read du génome lorsque ce dernier a été réalisée. Elle inclut deux populations : (i) patient(e)s avec troubles de la reproduction (TR : insuffisance ovarienne prématurée, azoospermie non obstructive, oligo-asthéno-tératozoospermie, fausses couches à répétition) ayant au moins un caryotype, et (ii) patient(e)s avec troubles du (neuro)développement (TD : déficience intellectuelle et/ou malformations congénitales multiples) ayant au moins une ACPA. Chaque inclusion comporte caryotype et/ou ACPA, COG (Bionano), et pour les cas TD, un SGlr (Nanopore). L’analyse des SV et CNV a été réalisée avec Access (Bionano) et une combinaison d’outils pour Nanopore (Spectre, CNVPytor, Sawfish, Sniffles2, SVIM, Severus). Nous comparons les performances des différentes techniques, ainsi que leur faisabilité dans un contexte diagnostique et les difficultés rencontrées. Entre septembre 2022 et mars 2025, 321 patient(e)s ont été inclus(es) : 198 TR et 123 TD. Le taux d’anomalies chromosomiques par les techniques standards est de 8 % pour TR et 15 % pour TD. La COG montre un taux de concordance de 99 % avec les méthodes classiques, et identifie des variants additionnels pathogènes ou de signification incertaine dans 12 % des cas. Le SGlr a été finalisé récemment ; les analyses bio-informatiques sont en cours après une phase de benchmarking. En conclusion, les résultats préliminaires de CHROMAPS démontrent l’intérêt de la COG, que des centres ont implémenté comme test de première ou deuxième intention selon les indications. Le SGlr présente un potentiel prometteur mais soulève des défis techniques et analytiques. Des données comparatives COG/SGlr pour la détection des SV seront présentées. La comparaison directe de ces deux approches, permettra de préciser leur place respective par rapport aux techniques actuelles de génomique chromosomique dans les pathologies constitutionnelles.
Laïla EL KHATTABI (Paris), Nicolas CHATRON, Céline PEBREL-RICHARD, Vincent GÂTINOIS, Kevin CASSINARI, Quentin TESTARD, Claire BARDEL, Adèle BARBOT, Thomas GUIGNARD, Hayat MOKRANI, Nicolas RIVE LE GOUARD, Mathieu BERNARDELLI, Aurélie WAERNESSYCKLE, Angèle MAY, Grégoire BLAVIER, Geraldine JOLY-HELAS, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Eva PIPIRAS, Aziza LEBBAR, Laura BROSSEAU, Sylvie JAILLARD, Linda AKLOUL, Sophie CHRISTIN-MAÎTRE, Rahaf HAJ-HAMID, Charlotte DUPONT, Cyril MIGNOT, Delphine HERON, Alexandra AFENJAR, Chantal MISSIRIAN, John BOUDJARANE, Martine DOCO-FENZY, Emilie LANDAIS, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Salima EL CHEHADEH, Jean-Baptiste DURAND, Franck PELLESTOR, Damien SANLAVILLE, Pascal CHAMBON, Jean-Michel DUPONT
Debussy

"Jeudi 29 janvier"

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C32
11:00 - 12:30

Sessions simultanées 11
Oncogenetique 2

Modérateurs : Véronique MARI (vero.mari@orange.fr) (NICE), Audrey REMENIERAS (biologiste) (marseille)
11:00 - 11:07 #49559 - SS073.1 Réseau de suivi PROCHE : évolution et intégration au parcours patient en Oncogénétique.
SS073.1 Réseau de suivi PROCHE : évolution et intégration au parcours patient en Oncogénétique.

Le réseau PROCHE veille au suivi des patients porteurs d’une prédisposition génétique au cancer dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il accompagne à ce jour près de 3 000 patients, en étroite collaboration avec les équipes d’oncogénétique du CHU de Lille et du COL et s’adresse à tous les types de prédisposition génétique. Depuis 2022, le Réseau PROCHE a entrepris une démarche pour adapter l’accompagnement du patient. Cela a conduit à la mise en place d’un modèle structuré en 3 niveaux, déterminant le degré d’autonomie du patient dans l’organisation de son suivi, en fonction de ses besoins, de la complexité et de la spécificité de son plan de surveillance et des ressources disponibles dans son bassin de vie : - Le niveau 1 correspond à un suivi par entretiens téléphoniques ciblés pour s’assurer de la bonne mise en œuvre du suivi. - Le niveau 2 propose en plus, des rappels des examens à réaliser, l’envoi des comptes rendus étant fait par le patient. - Le niveau 3 concerne les suivis complexes et propose une aide à la programmation des examens, des relances actives et l’enregistrement systématique des données du suivi. Depuis, d’autres évolutions ont eu lieu : - la création d’un niveau 0, pour tout patient porteur d’une prédisposition génétique, même en l’absence de Plan Personnalisé de Suivi actif. Chaque patient est contacté par l’infirmière coordinatrice. S’il ne souhaite ou si la situation ne nécessite aucun accompagnement par le réseau, le niveau 0 est maintenu pour une durée déterminée, jusqu’à la prochaine prise de contact. Cela permet de ne perdre de vue aucun patient. - le développement de nouveaux supports informatiques, en s’appuyant sur les systèmes institutionnels du CHU et du COL, pour renforcer la traçabilité du suivi, améliorer la transmission des informations entre les professionnels et gagner en efficacité. Une fiche de liaison Hôpital-médecine de ville est en cours de développement. - La mise en place de la RCP dédiée à la médecine et à la chirurgie préventive. Elle permet d’accompagner les décisions complexes dans des situations à haut risque, elle renforce l’expertise collective et sécurise les décisions thérapeutiques. Le réseau PROCHE fait donc maintenant partie du parcours de soin de tout patient porteur d’une prédisposition génétique. L’utilisation des bases de données institutionnelles a permis de nous amender de la question d’un consentement spécifique. Le nombre de patients suivis augmente chaque année, avec des profils variés et des prédispositions génétiques multiples. L’organisation mise en place permet d’offrir un suivi évolutif, personnalisé et centré sur les besoins de chaque patient. Malgré cette dynamique, des difficultés persistent, notamment la récupération des comptes rendus d’examens et les échanges entre l’hôpital et la médecine de ville.
Julie BOONE (Lille), Cathy VANACKERT, Coralie RUBECK, Solveig MENU-HESPEL, Audrey MAILLIEZ, Sophie LEJEUNE
11:07 - 11:14 #49651 - SS073.2 Contribution du gène BRIP1 aux prédispositions aux cancers : analyse rétrospective des données de 21 309 panels constitutionnels.
SS073.2 Contribution du gène BRIP1 aux prédispositions aux cancers : analyse rétrospective des données de 21 309 panels constitutionnels.

Introduction BRIP1 joue un rôle clé dans le maintien de l’intégrité génomique via la réparation de l’ADN par recombinaison homologue (HR). Les altérations monoalléliques constitutionnelles de BRIP1 seraient associées à un surrisque de cancer, en particulier de l’ovaire. Toutefois, il reste mal évalué et le spectre tumoral mal défini. Ainsi, BRIP1 n’est pas encore inclus dans les panels français de prédispositions aux cancers et les recommandations pour les porteurs restent imprécises. Ce travail vise à préciser l’implication de BRIP1 dans différents cancers et apporter des arguments pour son ajout au panel HBOC français. Méthodes Nous avons réalisé une analyse rétrospective de BRIP1 chez tous les patients ayant bénéficié entre 2018 et 2023, à l’Institut Curie ou l’hôpital Cochin, d’une analyse constitutionnelle par séquençage haut débit d’un panel de gènes dans le cadre d’une suspicion de prédisposition aux cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate, digestifs, du pancréas, du mélanome, sarcome et corticosurrénalome. Les variants BRIP1 retenus étaient les variants pathogènes/probablement pathogènes (cVP/VPP) et les variants rares de signification incertaine avec un score CADD ≥20 et une fréquence <0,01% dans gnomAD (cVSI+). Les fréquences observées ont été comparées à celles de la cohorte de référence gnomAD v4.1.0 (test exact de Fisher). Les données cliniques et tumorales ont été collectées. Résultats Au total, 21 309 panels constitutionnels correspondant à 18 548 tumeurs ont été analysés : 11 702 cancers du sein, 1 794 cancers ovariens, 2 771 tumeurs digestives, 750 cancers de la prostate, 702 tumeurs pancréatiques, 258 sarcomes, 50 corticosurrénalomes, 381 cancers de l’endomètre et 140 mélanomes. Un total de 196 variants a été retenu (1.1%) dont 59 cVP/VPP (0.32%). Parmi les patientes avec cancer du sein ou de l’ovaire, respectivement 32 (0.3%) et 14 (0.8%) cVP/VPP ont été identifiés. L’analyse a confirmé une association significative entre cancer de l’ovaire et altération constitutionnelle de BRIP1, avec un odds ratio de 3.8 (p<0.0001). Parmi 14 cas de cancers de l’ovaire avec un cVP/cVPP BRIP1, aucune co-occurrence avec un cVP/VPP sur un gène de prédisposition connu n’a été observée. Les premières données tumorales disponibles retrouvent une inactivation biallélique de BRIP1 et un statut HRD. Un recueil des données cliniques est en cours. Conclusion Ces données soutiennent l’implication de BRIP1 dans la prédisposition au cancer de l’ovaire, arguant pour son intégration au panel HBOC français. Le surrisque observé plaide pour l’élaboration de recommandations pour la prise en charge des patientes porteuses d’un cVP/VPP sur le gène BRIP1. Ces résultats ouvrent également des perspectives thérapeutiques, notamment avec les inhibiteurs de PARP. Nous prévoyons le recueil et l’analyse subséquente d’une cohorte multicentrique de patientes porteuses d’un cVP/VPP et atteintes d’un cancer du sein et/ou de l’ovaire avec données tumorales disponibles.
Mélanie PAGES (Paris), Albain CHANSAVANG, Olivia ROHR, Jean-Stéphane GIRAUD, Céline CALLENS, Emmanuelle MOURET-FOURME, Chrystelle COLAS, Victor RENAULT, Dominique STOPPA-LYONNET, Voreak SUYBENG, Marie-Charlotte VILLY, Nadim HAMZAOUI, Eric PASMANT, Lisa GOLMARD, Camille TLEMSANI
11:14 - 11:29 #49696 - SS074 Réseau de suivi des femmes à risque de cancers du sein et de l’ovaire : exemple du réseau FAR – Institut Curie.
SS074 Réseau de suivi des femmes à risque de cancers du sein et de l’ovaire : exemple du réseau FAR – Institut Curie.

Depuis 2012, Le Réseau FAR organise à l’institut Curie et à Gustave Roussy, la surveillance des femmes porteuses d’une prédisposition sein/ovaire (BRCA1, BRCA2, PALB2, TP53, RAD51C, RAD51D) ou à très haut risque sans prédisposition identifiée. Nous présentons les données de l’Institut Curie avec un focus sur les patientes porteuses d’un variant pathogène (VP) de BRCA1/2. Au total 4633 patientes sont incluses dans le réseau FAR sur les sites de l’Institut Curie : 1978 porteuses de prédisposition liée à BRCA1/2, 89 à d’autres gènes et 2565 sans prédisposition identifiée. Environ 250 nouvelles patientes sont incluses par an. Le réseau propose soit un suivi alterné entre l’Institut Curie et un médecin de ville (56.3% soit 1580 femmes), soit un suivi exclusivement en ville (43.7% soit 1228 femmes). Lors d’un suivi exclusif en ville, un courriel est envoyé annuellement pour s’assurer de la réalisation des examens et des consultations médicales. Des recours à l’Institut Curie peuvent être organisés si nécessaire (consultations spécialisées, relecture d’imagerie, prise en charge oncologique, avis de RCP …). Grace à cette organisation et ces relances, seulement 682 femmes soit 14.7% sont perdues de vue (pas de nouvelles depuis 1 an après 3 relances par des canaux différents). Cette organisation et le recueil de données nous permet de préciser des éléments importants du suivi et de s’assurer de sa qualité. A ce jour, 241 femmes indemnes porteuses de VP de BRCA1/2 ont réalisé une chirurgie mammaire préventive (241/744), soit un taux de 35.9% dans un contexte BRCA1 (142/395) et 28.4% dans un contexte BRCA2 (99/349). L’âge médian à la réalisation est de 42 ans allant de 23 à 67 ans. Une annexectomie bilatérale prophylactique a été réalisée globalement chez 64% des femmes de plus de 40 ans et 82% des femmes de plus de 50 ans. L’âge médian à la réalisation est 47.2 ans. Ce taux de chirurgies de réduction du risque est similaire aux données internationales disponibles dans la littérature. Nous présentons l’organisation du réseau de suivi de femmes à très haut risque de cancer du sein et/ou de l’ovaire à l’Institut Curie. La possibilité de faire appel à un suivi délégué en ville permet d’accompagner au mieux ces femmes dans un contexte de moyens contraints devant une file active en augmentation constante ; tout en obtenant des données de suivi grâce à un système de relance par courriel. Cette organisation constitue une opportunité d’informer ces femmes et leurs médecins des évolutions des recommandations, et contribue à collecter des données de vraies vie sur lesquelles peuvent d’appuyer des travaux de recherche (qualité de vie, retentissement des chirurgies préventives, perspectives d’amélioration…).
Claire SAULE (paris), Cecile MARGALIDA, Sophie FRANK, Valérie GALLOT, Claude MOODLEY, Aullène TOUSSAINT, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS, Emmanuelle MOURET-FOURME
11:29 - 11:44 #49883 - SS075 Modélisation de l'oncogenèse neurale liée au syndrome de Li-Fraumeni par utilisation d'organoïdes cérébraux autologues.
SS075 Modélisation de l'oncogenèse neurale liée au syndrome de Li-Fraumeni par utilisation d'organoïdes cérébraux autologues.

Les tumeurs cérébrales représentent le 2ème type de néoplasies les plus fréquentes et la principale cause de décès par cancer chez les enfants. Au moins 10 à 20% des tumeurs cérébrales pédiatriques s’initient comme le résultat de syndromes de prédisposition au cancer, dus à des mutations germinales spécifiques. La compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires d’oncogenèse liés à ces prédispositions pourrait orienter les choix thérapeutiques pour prévenir ou intercepter l’apparition des cancers et proposer des traitements adaptés. Cependant, ces mécanismes de développement tumoral dans le cerveau demeurent très mal compris, principalement en raison du manque de modèles d’étude pertinents. Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est dû à des mutations germinales ou de novo du gène TP53 et fait partie des prédispositions les plus pénétrants et les plus sévères. Il s’associe à des cancers de survenue précoce, à un large spectre tumoral allant de l’enfance jusqu’à à l’âge adulte, ainsi qu’à une hétérogénéité clinique remarquable. Le spectre des tumeurs pédiatriques inclut les tumeurs du système nerveux central (gliomes, médulloblastomes et carcinomes du plexus choroïde, ou CPC). Nous avons mis en place une stratégie de recherche basée sur la production de cellules pluripotentes induites (iPSC) dérivées de fibroblastes des patients afin de générer des organoïdes cérébraux autologues permettant d’étudier l’organogenèse et l’oncogenèse. Nous utilisons ainsi plusieurs protocoles de différenciation vers des régions cérébrales spécifiques, comme le télencéphale, le plexus choroïde et le cervelet. Cela nous permet d’étudier de manière autologue l'impact des mutations germinales de TP53 retrouvées chez les patients sur le développement des différentes régions cérébrales dans lesquelles les tumeurs s’initient. Nos premiers résultats montrent que la différenciation d'iPSC dérivées des patients atteints de carcinomes (CPC) en organoïdes du plexus choroïde s’associe à une altération mesurable de la maturation de cette structure au cours du temps, comparée aux organoïdes de donneurs sains. Les analyses moléculaires réalisées sur les organoïdes dérivés de patients et de donneurs sains, ainsi que sur les tumeurs primaires, ont montré un remaniement dans l'expression des programmes conduisant à la différenciation épithéliale et épendymaire en présence des mutations germinales de TP53 retrouvées chez les patients. Ces observations inattendues suggèrent que TP53 agit comme un important régulateur de l'organogenèse embryonnaire dans certaines régions cérébrales, et que ce processus est perturbé par les mutations prédisposantes, créant ainsi un environnement favorable à l'initiation tumorale dans ces régions. Nous nous intéressons actuellement aux trajectoires cellulaires altérées au cours du développement afin d’identifier les populations cellulaires d’origine de ces tumeurs, ainsi que les mécanismes moléculaires qui soutiennent l’initiation tumorale dans le cerveau.
Marco BRUSCHI (Villejuif), Elizaveta BOGDAN, Emilie BARRET, Saïma ZILI, Hela SASSI, Antonin BONNOT, Pauline HOARAU, Pascale VARLET, Arnault TAUZIÈDE-ESPARIAT, David CASTEL, Jacques GRILL, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Marie-Anne DEBILY
11:44 - 11:59 #49898 - SS076 L’analyse des grandes délétions du gène STK11 révèlent l’importance de la réparation des cassures de l’ADN médiée par des micro-homologies dans le remodelage du génome humain.
SS076 L’analyse des grandes délétions du gène STK11 révèlent l’importance de la réparation des cassures de l’ADN médiée par des micro-homologies dans le remodelage du génome humain.

Les grandes délétions représentent une source importante de changements du génome et de maladies héréditaires. Elles résultent d’une réparation erronée de cassures double brin de l’ADN (DSB), qui peut être assurée par jonction directe d’extrémités non homologues, ne nécessitant pas la présence d’homologie entre les points de cassure, par différents types de recombinaison homologue (dHJ, SDSA, BIR, SSA) dépendant de la présence de longues séquences homologues et enfin par des mécanismes très mutagènes qui n’ont besoin que de très courtes homologies pour joindre les extrémités de la cassure (FoSTeS/MMBIR, MMEJ/TMEJ). Ces différents mécanismes de réparation des DSB sont associés à des signatures mutationnelles distinctives au niveau des jonctions de cassure dont l’analyse offre une opportunité unique de mieux comprendre les mécanismes mutationnels et évaluer leur contribution relative à la survenue de grandes délétions potentiellement pathogènes. Nous avons combiné séquençage Nanopore enrichi par CRISPR/Cas9 ou par échantillonnage adaptatif et long-range PCR pour analyser les jonctions de réparation de 28 grandes délétions du gène STK11 responsables du syndrome de Peutz-Jeghers, et avons extrait 24 points de cassure supplémentaires issus de la littérature afin d’inférer les mécanismes de délétion. La moitié des cas étaient dus à des délétions médiées par des éléments Alu (AMRD), conduisant à la formation d’Alu chimériques. Ces AMRD ont traditionnellement été attribués à une NAHR ou à une SSA entre éléments Alu. Le faible degré de similarité entre les paires d’Alu impliquées était incompatible avec ces mécanismes. En revanche, des microhomologies (MH) (médiane 14 pb, [5–26]) été observées aux jonctions de réparation de toutes les ARMD. Des MH, généralement plus courtes, étaient également présente dans la grande majorité des cas non médiés par des Alu. Le mécanisme exact de réparation pouvait souvent être inféré de l’examen attentif des séquences présentes autour du point de recombinaison et des insertions, présentes dans un quart des cas. Il s’agissait en général de TMEJ caractérisée par de courtes insertions directes ou inversées copiées des régions entourant la jonction et résultant souvent de cycles répétés où des MH servent d’amorce à la polymérase theta pour copier un court segment d’ADN, ensuite utilisé pour s’attacher à une MH située du côté opposé. Ailleurs, la participation de la MMBIR, autre forme de réparation médiée par les MH était démontrée par la présence de longs inserts copiés dans des régions du génome distantes de plusieurs dizaines de kb du lieu de la cassure. Nous montrons que des mécanismes de réparation utilisant des MH et intrinsèquement sujet à erreur (TMEJ, MMBIR), connus pour générer de petits indels et des translocations chromosomiques dans les cancers, étaient responsable de la majorité des grandes délétions germinales du gène STK11, démontrant un mécanisme potentiellement délétère du remodelage du génome.
Albain CHANSAVANG, Aurélie TOUSSAINT, Véronique DUCHOSSOY, Alimha GODIN, Ingrid LAURENDEAU, Audrey BRIAND-SULEAU, Djihad HADJADJ, Patrick BENUSIGLIO, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Marion DHOOGE, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI (Paris)
11:59 - 12:14 #49907 - SS077 Estimation du risque de cancer du sein chez les femmes porteuses de variants pathogènes ou probablement pathogènes de RAD51C ou RAD51D avec la méthode GRL.
SS077 Estimation du risque de cancer du sein chez les femmes porteuses de variants pathogènes ou probablement pathogènes de RAD51C ou RAD51D avec la méthode GRL.

Introduction : Les gènes RAD51C et RAD51D, impliqués dans la recombinaison homologue (RH), font partie du panel de gènes actionnables analysé en cas de suspicion de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. Tandis que leur implication dans la prédisposition au cancer de l’ovaire est bien documentée, l’impact des variants pathogènes ou probablement pathogènes (VP/VPP) constitutionnels des gènes RAD51C et RAD51D sur le risque de cancer du sein est encore mal défini. Ainsi, il n’y a pas de recommandations spécifiques de surveillance mammaire en cas d’altération sur ces gènes ; les arbitrages se basent à ce jour sur l’histoire familiale, indépendamment du statut génétique. L’objectif de ce travail est d’estimer le risque de cancer du sein chez ces femmes afin de proposer une stratégie de surveillance mammaire adaptée à leur niveau de risque. Ont également été estimés les risques de cancers de l’ovaire, de la prostate et du pancréas déjà identifiés comme associés aux autres gènes de la RH. Méthode : Nous avons analysé 101 familles porteuses de VP ou VPP sur le gène RAD51C et 35 sur RAD51D, issues de 3 centres franciliens. Les risques relatifs (RR) et cumulés (RC) ont été estimés par la GRL (Genotype Restricted Likelihood), modèle basé sur la vraisemblance rétrospective. Résultats : Nous mettons en évidence pour RAD51C un RR de cancer du sein modéré de l’ordre de 2.2 (IC95% : 1.1-5) à 60 ans, décroissant au-delà de cet âge, et un RC de 17.1% (IC95% : 13.2-32.3) à 80 ans. Ce risque semble augmenter dès 40 ans. Nos résultats suggèrent une tendance similaire mais non significative pour RAD51D, RR de 2.6 (IC95% : 1-7.1) à 60 ans, décroissant au-delà de cet âge et un RC à 80 ans de 19.7% (IC95% : 12.7-45.7). Ces résultats confortent les estimations de risque décrites dans la littérature. Nous mettons également en évidence une sur-représentation de cancers du sein de phénotype triple négatif pour RAD51C et RAD51D, avec un taux de 28% pour chacun de ces gènes contre 11 à 14% en population générale. Notre analyse confirme le sur-risque de cancer de l’ovaire décrit pour ces deux gènes et suggère qu’il pourrait être supérieur pour RAD51C. Nous mettons également en évidence RAD51C un RR de cancer du pancréas de 3.2 (IC95% : 1.1-10.4) à 60 ans. Les données obtenues nous conduisent à envisager une extension de l’étude à une cohorte plus large afin de préciser nos résultats. Il sera intéressant d’estimer spécifiquement l’incidence du cancer du sein triple négatif par la GRL chez les femmes porteuses de VP ou VPP sur RAD51C/D, ainsi que l’implication de ces gènes dans la carcinogénèse des cancers du sein par des analyses tumorales avec recherche de signature HRD et de second évènement aux loci RAD51C ou RAD51D. Conclusion : Au total, nos résultats vont dans le sens d’un sur-risque de cancer du sein modéré avant l’âge de 50 ans ce qui encourage à proposer aux femmes concernées une surveillance mammaire de type « risque élevé » au sens de la HAS.
Sarah CHAMIEH (Paris), Youenn DROUET, Ludivine GUILLET, Paul VILQUIN, Samia MOURAH, Etienne ROULEAU, Olivier CARON, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS, Odile COHEN-HAGUENAUER
12:14 - 12:29 #49993 - SS078 ALADIN : apport du séquençage d’exome constitutionnel systématique en trio dans l’identification des syndromes de prédisposition au cancer pédiatrique.
SS078 ALADIN : apport du séquençage d’exome constitutionnel systématique en trio dans l’identification des syndromes de prédisposition au cancer pédiatrique.

Les cancers restent la première cause de décès par maladie dans la population pédiatrique en France. Bien qu’environ 10% de ces cancers soient liés à une prédisposition génétique, l'absence de consensus concernant l'utilisation systématique du séquençage haut débit limite l'identification des syndromes de prédisposition au cancer (SPC) à certaines indications. Cependant, la méconnaissance d’un facteur génétique peut avoir des conséquences importantes en termes d’optimisation des parcours de soins et conduire à des pertes de chance. L’objectif de cette étude est de démontrer que le séquençage d'exome constitutionnel (EC) systématique chez les enfants atteints de cancer permet d'identifier une proportion significative de variants germinaux cliniquement exploitables. L'étude ALADIN a inclus 102 patients pédiatriques atteints de tumeurs solides ou d'hémopathies malignes au CHU de Montpellier. Un séquençage d'EC en trio (enfant-parents) a été réalisé systématiquement. Sur 101 exomes analysés, un diagnostic moléculaire de SPC a été établi d’emblée chez 9 enfants (9,1%), incluant des syndromes de Li-Fraumeni (2), de Gorlin (1), de déficience constitutionnelle des gènes MMR (1) et de neurofibromatose de type 1 (1). Au total, 133 variants de classe 3 chez 64 patients (63,4%) nécessitent une réévaluation ainsi qu’une poursuite des investigations (génomiques, transcriptomiques ou protéiques) afin de préciser leur classification. Un variant de classe 3 ELP1 a été reclassé 4 après réalisation d’un protéome, portant le nombre de diagnostics dans la cohorte à 10 (10,1%). Trente-cinq données incidentes ont été identifiées chez 27 patients (26,7%). Elles concernent majoritairement des gènes de prédisposition à des maladies autosomiques récessives, comme CFTR, HFE, HBB et MUTYH. De manière notable, 22% des prédispositions identifiées (variant pathogène ou probablement pathogène) n'auraient pas été explorées sur la base des seuls critères cliniques et indications de test génétique classiques. Le séquençage d'EC systématique en oncologie pédiatrique permet d'identifier des prédispositions génétiques cliniquement non suspectées. Cette approche contribue à une médecine personnalisée optimisée, justifiant son intégration dans le parcours de soins standard des enfants atteints de cancer.
Margot COMEL (Montpellier), Vanna GEROMEL, Rizk BENNANI, Nishta THACOOR, Alexandre THERON, Pascal PUJOL, Marjolaine WILLEMS
Salon Ambassadeurs 2/3

"Jeudi 29 janvier"

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D32
11:00 - 12:30

Sessions simultanées 12
Neurogénétique / Neuro dégénératif

Modérateurs : Giulia COARELLI (PH) (Paris), Delphine HERON (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris)
11:00 - 11:15 #49170 - SS079 Traitement par omaveloxolone dans l’Ataxie de Friedreich : données d’efficacité et de tolérance à un an en vie réelle.
SS079 Traitement par omaveloxolone dans l’Ataxie de Friedreich : données d’efficacité et de tolérance à un an en vie réelle.

Introduction et objectifs L’omaveloxolone, puissant activateur de la voie antioxydante Nrf-2, est le premier traitement approuvé de l’ataxie de Friedreich (AF) chez les patients de plus de 16 ans. Depuis janvier 2024, l’omaveloxone est prescrit dans le cadre d’un accès précoce (AP) en France via les filières maladies rares BRAIN-TEAM et FILNEMUS, et une collecte de données de suivi des patients concernés est effectuée en partenariat avec la BNDMR (Banque Nationale de Données Maladies Rares) et soutenue par le laboratoire BIOGEN. Elle permet ainsi d’avoir des données d’efficacité et de tolérance dans une population plus large que les études cliniques. Notre objectif est de décrire l’efficacité à 1 an, ainsi que la tolérance de l’omaveloxolone sur 18 mois de prescription dans cette population. Méthodes Les données incluant l’âge, le sexe, la longueur de l’expansion GAA, l’âge du début des symptômes, l’âge au diagnostic, l’âge à l’inclusion dans l’AP, l’échelle d’ataxie SARA (Scale for The Assessment and Rating of Ataxia-et ses sous-items) et l’échelle de qualité de vie SF-12 ont été saisies dans le SDM-T (Set de Données Minimales – Traitement) de la BNDMR. La SARA et la SF-12 ont été réalisées à l’inclusion, à 6 mois et 12 mois. Les données ont été extraites le 29 juillet 2025 et ont été complétées par les données de tolérance issues de la pharmacovigilance nationale. Résultats Au 29 juillet 2025, 411 patients AF ont été inclus dans l’AP (soit 43% des patients avec AF répertoriés à la BNMDR), dont 200 patients traités depuis plus d’un an. Les données d’efficacité et de tolérance seront analysées de façon globale et par sous-groupes d’intérêt. Les résultats issus de cette analyse ne pouvant être communiqués qu’après le 19/09/25, date de remise du second rapport périodique de l’accès précoce auprès de la Haute Autorité de Santé, ils ne peuvent figurer sur cet abstract (soumission avant le 14/9/25) mais seront présentés aux Assises de Génétique sous réserve de son acceptation. Discussion et conclusion Le dynamisme des réseaux BRAIN-TEAM et FILNEMUS a permis une inclusion efficiente des patients dans ce premier programme d’accès précoce dans l’ataxie de Friedreich. Cette étude permettra d’avoir des données plus précises sur les patients français traités par Omaveloxolone, d’avoir des données d’efficacité et de tolérance en vie réelle sur cette population, et ainsi de guider les praticiens dans leur utilisation de cette molécule.
Claire EWENCZYK (Paris), Valeria GIOIOSA, Andra EZARU, Ariane CHOUMERT, Virginie GUILLET-PICHON, Benoit FUNALOT, Fabienne ORY, Eugénie MUTEZ, Thomas OLLIVIER, Cécilia MARELLI, Antoine PEGAT, Cyril GOIZET, Alix DURAND, Anne Sophie PIEGAY, Frédérique FLUCHERE, Mathieu ANHEIM, Quentin THOMAS, Sacha WEBER, Amélie DOS SANTOS, Anna CASTRIOTO, Christine TRANCHANT, Elsa BESSE-PINOT, Karima GHORAB, Pascal CINTAS, Marie-Lorraine MONIN, Chloé ANGELINI, Philippe PETIOT, Sabine SOUCI, Caroline FROMENT TILKETE, Françoise BOUHOUR, Thomas WIRTH, Elisa DE LA CRUZ, Stephane GRIMALDI, Jean-Philippe AZULAY, Clarisse SCHERER GAGOU, Christophe VERNY, Catherine SARRET, Lucie GUYANT-MARECHAL, Gael NICOLAS, Catherine VANHULLE, Antoine BONNEVALLE, Anne-Laure KAMINSKY, Mathilde RENAUD, Elisabeth SARRAZIN, Armelle MAGOT, Audrey RIOU, Matthieu BENOITON, Solange ROUMEGOUS, Béatrice BACIOTTI, Shahram ATTARIAN, Alexandra DURR
11:15 - 11:30 #49435 - SS080 Dépistage génétique des expansions de répétitions dans les maladies neurogénétiques à l'aide du séquençage multiplex à lecture longue ciblé par CRISPR-Cas9.
SS080 Dépistage génétique des expansions de répétitions dans les maladies neurogénétiques à l'aide du séquençage multiplex à lecture longue ciblé par CRISPR-Cas9.

L'expansion anormale des répétitions nucléotidiques a été identifiée pour la première fois il y a 34 ans comme un mécanisme mutationnel unique. Elle est désormais associée à de nombreux troubles neurogénétiques, dont plusieurs n'ont été découverts que récemment. La découverte de nombreuses expansions de ce type a conduit à diverses classifications basées sur la présentation clinique, la nature de la répétition et son emplacement (régions codantes ou non codantes). Le diagnostic précis de ces affections ne peut être confirmé que par des tests moléculaires, actuellement réalisés gène par gène. Leur analyse reste difficile, en particulier lorsqu'il s'agit d'expansions longues. Notre objectif était d'évaluer l'enrichissement médié par CRISPR-Cas9 associé au séquençage à lecture longue d'Oxford Nanopore Technologies (ONT), afin d'accélérer et d'améliorer le diagnostic moléculaire fastidieux des troubles médiés par ces répétitions. Nous avons ciblé neuf loci impliqués dans 10 troubles liés à l'expansion de répétitions nucléotidiques dans un seul panel de capture, comprenant FMR1, HTT, DMPK, DFNB, ATXN2, JPH3, FXN, C9ORF72 et RFC1, couvrant la plupart des types de répétitions, des tailles d'expansion et des besoins diagnostiques. Nous avons comparé nos résultats aux méthodes de routine. Le séquençage ONT sur Flongle a donné des résultats cohérents avec les techniques standard, du moins pour les répétitions non complexes. Cependant, cette étude pilote a mis en évidence différentes réserves limitant l'utilisation systématique du séquençage ONT enrichi par CRISPR-Cas9 sur Flongle, en particulier lié à la variabilité inter-séries nécessitant plusieurs Flongles par échantillon testé.
Patricia FERGELOT, Christophe BOURY, Benjamin PENAUD, Anna GUIGUET-VALARD, Marie-Claire VINCENT, Kevin MOUZAT, Virginie RACLET, Caroline ROORYCK-THAMBO, Benoit ARVEILER, Rémi BELLANCE, Claire GUISSART, Cecilia MARELLI, Olivier LEPAIS, Cyril GOIZET, Giovanni STEVANIN (Bordeaux)
11:30 - 11:45 #49641 - SS081 Troubles psychiatriques de la maladie de Huntington: quel rôle pour les petites expansions et les variants de séquence du gène HTT?
SS081 Troubles psychiatriques de la maladie de Huntington: quel rôle pour les petites expansions et les variants de séquence du gène HTT?

Contexte: La maladie de Huntington est due à une expansion CAG (>35) dans le gène HTT. La taille de l'expansion est le principal déterminant de l’âge de début et de la pénétrance, expliquant environ 60 % de la variabilité. Néanmoins, à la limite du seuil, cette corrélation est moins forte et la variabilité de l’âge de début et du phénotype est particulièrement importante. Les petites expansions (CAG36-39) sont rares (≈2 %), traditionnellement associées à une pénétrance incomplète et à un âge de début tardif (entre 69 et 95 ans), se présentent fréquemment sans mouvements choréiques et risquent d’échapper au diagnostic. La séquence CAG est un modificateur puissant de l’âge de début, de la pénétrance et de la progression de la maladie. Une perte de l'interruption CAA du CAG est une variation connue pour aggraver le phénotype et cette variation est particulièrement fréquente (≈30 %) chez les porteurs symptomatiques de petites expansions. L’âge de début moteur est considérablement plus précoce qui celui prédit par les modèles : jusqu’à dix ans après correction de la sous-estimation de la taille de CAG non interrompu, voire 30 ans lorsqu’on considère uniquement la taille de CAG estimée par les méthodes diagnostic standard. Ces éléments remettent en question le caractère bénin des petites expansions. Les manifestations psychiatriques, fréquentes dans la maladie de Huntington, incluent dépression, apathie, irritabilité, agressivité, anxiété, obsessions et, plus rarement, psychose. Si l’apathie est associée à la progression et à la taille de l’expansion, les liens entre taille du CAG et autres troubles psychiatriques restent incertains, et le rôle des variants de séquence n’a jamais été exploré. Objectifs: Explorer l’impact des variants de séquence dans la région CAG-CCG du gène HTT sur la sévérité et le profil psychiatrique chez les porteurs de petites expansions. Notre hypothèse est qu’ils contribuent à moduler les manifestations psychiatriques chez les porteurs de petites expansions. Méthodes: Nous présentons une cohorte de 94 sujets CAG36–39, symptomatiques et présymptomatiques. Les variants de séquence ont été détectés par séquençage short-read d’amplicons (NextSeq 2000). Nous décrivons les manifestations psychiatriques et l’âge de début. Résultats : Parmi les 67/94 porteurs déjà séquencés, 22 présentent un variant de séquence. L’âge de début est plus précoce chez les porteurs de variant (53±9 ans; n=18) que chez ceux sans variant (64±13 ans, n=24; p<0.01). Les tableaux psychiatriques seront présentés. Conclusion: Une caractérisation précise de la séquence est essentielle pour le diagnostic et le conseil génétique en raison de son impact, d’autant plus que la forte prévalence des petites expansions dans la population générale (1/400–1/600), l’apparition d’expansions de novo à partir d’allèles intermédiaires et l’augmentation de l’espérance de vie devraient conduire à identifier un nombre croissant de porteurs HTT en consultation.
Anna HEINZMANN (Paris), Jean-Loup MÉREAUX, Claire-Sophie DAVOINE, Emilien PETIT, Giulia COARELLI, Sabrina SAYAH, Hortense HURMIC, Marine GUILLAUD BATAILLE, Jérémie PARIENTE, Alexandra DURR
11:45 - 12:00 #49666 - SS082 APPORT DU SEQUENÇAGE DU GENOME DANS LES EPILEPSIES PHARMACO-RESISTANTES A DEBUT PRECOCE : COHORTE NATIONALE FRANÇAISE.
SS082 APPORT DU SEQUENÇAGE DU GENOME DANS LES EPILEPSIES PHARMACO-RESISTANTES A DEBUT PRECOCE : COHORTE NATIONALE FRANÇAISE.

Introduction : Le réseau français EPIGENE coordonne depuis 10 ans le développement du séquençage haut débit dans le cadre du diagnostic et de la recherche. Le panel de gènes des épilepsies monogéniques (PAGEM) est en place depuis 2015 et actualisé régulièrement. Une étude récente du réseau portant sur 2563 patients, montre un rendement du PAGEM de 27%. Environ trois quarts des patients restent sans diagnostic génétique, soulignant les limites de cette approche ciblée. Méthodes Nous avons mené une étude rétrospective des patients ayant bénéficié d’un séquençage du génome en short-read (SG-sr) dans la préindication « épilepsies pharmacoresistantes à début précoce », en 2e ligne après un PAGEM négatif. Le SG-sr était réalisé dans les laboratoires Seqoia et Auragen, dans le cadre du PFMG2025. Résultats Entre janvier 2021 et septembre 2025, 801 résultats ont été rendus aux prescripteurs. Le SG-sr était principalement réalisé en trio (91%). La plupart des patients présentaient un phénotype d’épilepsie sévère associée à un retard du neurodéveloppement. Le SG-sr a apporté un diagnostic chez 25% des patients (n=198). Des variants (probablement) pathogènes étaient identifiés dans 129 gènes distincts. 40% des gènes concernés étaient inclus dans le PAGEM. Les variants identifiés étaient principalement des SNV (87%) et des remaniements de structure (13%). Les variants de novo représentaient 68% des cas et les variants bialléliques 17% des cas. Sept variants introniques profonds étaient retrouvés dans différents gènes dont 4 au niveau de SCN1A, principal gène des épilepsies monogéniques et responsable du syndrome de Dravet. Des études complémentaires par minigène de ces variants de SCN1A ont démontré la création d’un exon poison conduisant à une perte de fonction. 61 dossiers de génomes urgents ont été traités dont 23 (38%) ont permis d’établir un diagnostic de certitude. Ces prescriptions étaient motivées par une aggravation de l’état du patient, ou une grossesse en cours. Suite à l’implication en 2024 des gènes du splicéosome RNU4-2 puis RNU2-2 en pathologie humaine, une réanalyse des génomes était menée sur l’ensemble des données. Parmi les patients ayant un diagnostic positif, sept (3,5%) étaient porteurs de variations du gène RNU2-2. Il s’agit donc d’une des causes les plus fréquentes d’encéphalopathie développementale et épileptique. Trois autres patients (1.5%) étaient porteurs de variations de RNU4-2. Conclusions Nos résultats soulignent l’intérêt majeur du SG-sr chez les patients présentant une épilepsie pharmaco-résistante à début précoce, en complément du PAGEM. Les réanalyses successives des données disponibles permettent d’établir des diagnostics en fonction de l’identification de nouveaux gènes de maladies mendéliennes. Pour les patients demeurant en impasse diagnostique, des études de séquençage du génome en long-read couplé à un séquençage de l’ARN sont proposées.
Myriam ESSID (Lyon), Giulia BARCIA, Dorothée VILLE, Mathieu MILH, Cyril MIGNOT, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Thomas SMOL, Caroline NAVA, Christelle DUBOURG, Lionel ARNAUD, Nicolas CHATRON, Virginie BERNARD, Julien THEVENON, Magalie BARTH, Estelle COLIN, Nicolas GRUCHY, Adeline TRAUFFLER, Thomas COURTIN, Laurence PERRIN-SABOURIN, Olivier PATAT, Sophie JULIA, Valentin RUAULT, Claire BAR, Maxime COLMARD, Kevin JOUSSELIN, Nathalie VILLENEUVE, Chloé ANGELINI, Laetitia LAMBERT, Eleni PANAGIOTAKAKI, Anne DE SAINT-MARTIN, Rima NABBOUT, Laurent VILLARD, Gaetan LESCA, Consortium AURAGEN
12:00 - 12:15 #49831 - SS083 La sclérose latérale amyotrophique sporadique : quel impact du génome mitochondrial ?
SS083 La sclérose latérale amyotrophique sporadique : quel impact du génome mitochondrial ?

Introduction Récemment, l’équipe de Cheng a analysé une cohorte de 40 patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) sporadique et a identifié une délétion « 6692delA » dans l’ADN mitochondrial (ADNmt) chez 20 patients (50%) (1). Cette délétion, localisée dans le gène MT-CO1 qui code pour une sous-unité du complexe IV (CIV) de la chaîne respiratoire mitochondriale, a été retrouvée à un taux d’hétéroplasmie de 1 % dans les prélèvements sanguins de ces patients. Cheng et al. ont également confirmé qu’un défaut mitochondrial peut déclencher une maladie du motoneurone (MMN) en montrant qu’un déficit du CIV dans les motoneurones de rat induit un phénotype de SLA. En 2014, avec l’identification de CHCHD10 (une protéine mitochondriale codée par le génome nucléaire), nous avions été les premiers à fournir la preuve génétique qu’un dysfonctionnement mitochondrial peut entraîner une MMN de type SLA (2). Cependant, le rôle de l’ADNmt dans la SLA n’étant pas clairement établi, nous avons recherché cette délétion, ainsi que les autres variants de l’ADNmt susceptibles d’entraîner un déficit du CIV, dans notre cohorte de patients suspects de maladie mitochondriale. Méthode L’ADNmt de 1914 patients, adressés à notre centre de référence des maladies mitochondriales du CHU de Nice, a été séquencé par séquençage haut débit. Rétrospectivement, nous avons réanalysé l’ensemble de nos données de NGS et plus précisément les variants identifiés dans les gènes MT-CO1, MT-CO2 et MT-CO3. Nous avons également recherché les variants identifiés chez les patients avec MMN. Résultats Nous montrons que la délétion « 6692delA » (m.6698delA, selon la nomenclature) ainsi que les variants pathogènes des gènes de l’ADNmt codant pour les sous-unités du CIV ne sont pas associés à un phénotype de SLA dans notre cohorte de patients suspects de mitochondriopathie. Ces variants sont extrêmement rares dans le muscle et le sang (0,8 %) de nos patients. Ils ne sont pas non plus retrouvés chez les patients présentant une MMN. Conclusions Nos résultats ne confirment pas ceux de l’étude de Cheng et soulèvent donc des questions sur la réelle prévalence et le lien potentiel - et surtout causal – du génome mitochondrial avec les formes sporadiques de SLA. Références : 1. Cheng M, Lu D, Li K et al. Mitochondrial respiratory complex IV deficiency recapitulates amyotrophic lateral sclerosis. Nature Neurosc. 2025 Apr;28(4):748-756 2. Bannwarth S, Ait-El-Mkadem S, Chaussenot A, et al. A mitochondrial origine for frontotemporal dementia and amyotrophic sclerosis through CHCHD10 involvement. Brain 2014 Aug;137(Pt8):2329-45
Sylvie BANNWARTH (NICE), Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
12:15 - 12:30 #49945 - SS084 Identification of new candidate genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease.
SS084 Identification of new candidate genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease.

Parkinson disease (PD) affects 1-2% of the population above 65 years. It is characterized by the triad of symptoms: tremor, rigidity, and bradykinesia. To date, more than 10 validated genes have been identified, associated with either autosomal dominant (AD) or autosomal recessive (AR) forms of PD. However, the identified genes associated with early-onset (EO, <40 years) AR PD only explains 45%, other genes remain to be discovered. The aim of the work is to identify new genes involved in EO AR PD, using consanguineous PD families and applying genotyping on DNA microarrays, homozygosity mapping and NGS technologies. To identify new genes involved in EO-AR PD, we performed whole exome sequencing (WES) on a cohort of 1244 patients (1100 index cases) presenting early onset sporadic PD or AR-PD. At first, we focused on loss of function variants (LoF) identified in the cohort, and/or genes presenting variants in at least 2 unrelated families. This strategy enabled us to identify 25 candidate genes with LoF variants in 27 families, as possibly being involved in PD. Among them, we identified the homozygous p.Asp38Ilefs*7 frameshift variant in CISD1 in a consanguineous family. This variant is absent from the GnomAD database. In silico analysis predicts this variant to induce transcript degradation by the Nonsense Mediated Decay. Interestingly, CISD1 was identified as a major target of PINK1/Parkin complex, moreover the KO mouse model presents a decreased level of dopamine in the striatum and locomotor abnormalities in the rotarod test. Further functional data are needed to strengthen the role of CISD1 as well as that of other genes carrying identified LoF variants associated with EO AR PD. The functional validation will be tested by inactivation of these genes on simple organisms, i.e. drosophila melanogaster and C. elegans, to look for induced-locomotor defects. This strategy has already proven its worth and has already led to the identification of two new genes involved in Parkinson's disease: PSMF1 and PTPA.
Christelle TESSON (Paris), Lisa WELMENT, Guillaume COGAN, Gatepe KODJOVI, Aurélie HONORÉ, Valérie DROUET, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
Salon Ambassadeurs 1/3

"Jeudi 29 janvier"

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E32
11:00 - 12:30

Sessions simultanées 12bis
Conseil génétique SHS

Modérateurs : Amandine BOUREAU (conseillère en génétique) (NICE), Marcela GARGIULO (Psychologue) (PARIS)
11:00 - 11:15 #49853 - SS090 Votre patient est-il lié à un don de gamètes ? Enquête sur les pratiques actuelles et perspectives d'évolution.
SS090 Votre patient est-il lié à un don de gamètes ? Enquête sur les pratiques actuelles et perspectives d'évolution.

En 2025, près d’un enfant sur 500 est né d’un don de gamètes en France. Depuis la création, en 1973, des centres de don en France (CECOS), plus de 70 000 enfants sont nés d’un don de gamètes. Le nombre de donneurs et donneuses est stable et la proportion de personnes ayant fait un don de gamètes ou d’embryon augmente donc chaque année dans notre pays. En parallèle, les avancées technologiques et l’amélioration de nos connaissances nous permettent d’identifier chaque année de plus en plus de variations génétiques responsables de maladies génétiques et héréditaires. Nous sommes donc de plus en plus confrontés à l’identification d’anomalies génétiques constitutionnelles chez des patients qui sont issus d’un don de gamètes ou ayant précédemment donné. D’après l’article R1131-1 du Code la Santé Publique, le prescripteur de l’analyse génétique doit interroger le patient, préalablement à la prescription, sur l’existence éventuelle de sa part d’un don de gamètes ou d’embryon et sur la possibilité qu’il soit issu d’un don. Nous décrivons ici les résultats de deux sondages concernant les pratiques actuelles lors des prescriptions d’analyses génétiques vis-à-vis des dons de gamètes ou d’embryon en France. Le premier, réalisé auprès des conseillers en génétique (109 réponses) et le second (en cours) à l’attention des médecins généticiens. Les résultats du 1er sondage nous relèvent que seulement 25% des conseillers en génétique demandent à leurs patients s’ils ont déjà fait un don de gamètes ou d’embryon. De plus, 20% des conseillers en génétique interrogés ont été déjà été confrontés au moins une fois à un patient porteur ou à risque d’être porteur d’une anomalie génétique et ayant déjà fait un don de gamètes ou d’embryon. Par ailleurs, 25% ont déjà fait face à des patients issus d’un don et porteurs d’un variant pathogène ou probablement pathogène. Le même sondage sera envoyé prochainement aux médecins généticiens afin de densifier ces données. Ces résultats mettent en avant un défaut dans l’identification des patients concernés par une maladie génétique et le don de gamètes (donneur ou enfant issu du don). En conséquence, l’information à la parentèle et le conseil génétique chez les apparentés biologiques liés au don ne peuvent avoir lieu. Ce travail a donc pour but de sensibiliser les prescripteurs d’analyses génétiques à cette problématique et de favoriser l’évolution des pratiques. Pour ce faire, nous proposons d’inclure dans le consentement à l’analyse génétique deux nouveaux items. L’un concernant le fait d’avoir déjà donné ou non ses gamètes ou embryons et l’autre celui d’être issu d’un don.
Yann TROADEC (Caen), Marie-Ange CLAROTTI, Camille THEARD
11:15 - 11:30 #49430 - SS088 Expériences parentales de la démarche génétique prénatale en situation d’incertitude : exemple des anomalies du corps calleux.
SS088 Expériences parentales de la démarche génétique prénatale en situation d’incertitude : exemple des anomalies du corps calleux.

Contexte : La découverte d’une anomalie du corps calleux en prénatal confronte les couples à la décision de poursuivre ou d’arrêter la grossesse, du fait du pronostic éminemment variable de cette malformation cérébrale. Les examens génétiques proposés, incluant un séquençage d’exome en trio, permettent de réduire le risque de pronostic défavorable, qui ne peut néanmoins pas être exclu. Afin de préciser les besoins de ces couples et l’accompagnement nécessaire dans leur processus décisionnel face à cette incertitude une recherche en psychologie (ACCED) a été mise en place avec des services hospitaliers de génétique, neuropédiatrie et maternité. Objectifs : Décrire rétrospectivement le processus de décision et renforcer les connaissances sur les besoins spécifiques des couples au moment de la prise de décision dans un contexte d’incertitude pronostique chez leur fœtus/bébé. Méthode : Un entretien semi-directif avec une psychologue chercheure a été proposé (i) à des couples ayant choisi de poursuivre la grossesse et (ii) à des couples ayant choisi de l’interrompre. Les entretiens enregistrés et analysés selon l’analyse phénoménologique interprétative (IPA), permettent d’accéder à la manière dont les couples perçoivent et élaborent leur expérience. Nous présentons ici les résultats relatifs à 12 couples, concernant l’un des axes explorés lors des entretiens : leur perception de l’information génétique dans ce contexte. Résultats : La démarche génétique, dans un contexte d’incertitude prénatale, est vécue comme un moyen d’accéder à l’invisible, de quantifier le risque et d’apporter une forme de rationalité face à l’incertitude. Elle soutient une position active des couples, leur donne le sentiment d’aller « au bout » de ce qui peut être fait et de réduire leur risque subjectif, parfois renforcé par la réassurance perçue des soignants. Toutefois, elle soulève des enjeux de culpabilité liés à l’imaginaire de la transmission, de remise en question de la compatibilité conjugale et questionne les choix reproductifs futurs. Le rapport aux équipes oscille entre partenariat, perception d’une subjectivité médicale, sentiments de solitude et de lutte face à des discours parfois contradictoires. Le temps d’attente allongé est vécu comme une tension où se déploient incertitudes, espoirs et parfois pensées magiques, il participe à séquencer l’investissement parental et peut devenir libérateur après un résultat rassurant. Enfin, la démarche génétique figure comme un espace pour se positionner face à l’incertitude, en tant que futurs parents de ce fœtus/bébé. Au total, la démarche génétique en contexte d’incertitude prénatale apparaît comme une expérience ambivalente : entre ressource pour se positionner et source de vulnérabilité.
Marion DROIN-MOLLARD (Paris), Sylvain MISSONNIER, Ariane HERSON, Stéphanie STARACI, Solveig HEIDE, Stéphanie VALENCE, Anne FAUDET, Jean-Marie JOUANNIC, Anne-Marie DARRAS, Lisa FRUGÈRE, Capucine ROSSI, Jade DUCOURNEAU, Delphine HERON, Marcela GARGIULO
11:30 - 11:45 #48955 - SS085 Conséquences psychosociales du rendu de résultat monogénique ou de facteur de risque génétique chez 700 patients avec maladie d’Alzheimer dans la cohorte prospective nationale ECASCAD.
SS085 Conséquences psychosociales du rendu de résultat monogénique ou de facteur de risque génétique chez 700 patients avec maladie d’Alzheimer dans la cohorte prospective nationale ECASCAD.

La maladie d’Alzheimer (MA) est autosomique dominante dans <1% des cas, 12% pour les cas jeunes (MAJ, début ≤65 ans). Les autres ont une étiologie complexe, avec forte composante génétique. De nombreux facteurs de risque génétiques (FDR) ont été récemment identifiés, et un nombre croissant de familles peut être qualifié d’oligogénique, en présence de ≥2 FDR d’impact modéré à fort. Jusqu’en 2018, le criblage était réservé aux familles très évocatrices de formes dominantes, et sans rendu des FDR. Le statut génétique pourrait pourtant jouer un rôle clé dans la future médecine de précision. Néanmoins, si l’impact psychosocial du rendu d’APOE4, FDR le plus fréquent, a été étudié, ce n’est pas le cas des analyses complètes chez un malade. De 2018 à 2022, l’étude prospective nationale ECASCAD a analysé une liste de gènes de MA monogénique, diagnostics différentiels et FDR certains, classés de modeste à fort par seuils d’odds ratio (faibles non rendus). L’exome était prescrit et rendu par le médecin habituel, le compte rendu comprenait : résultats monogéniques, page FDR, courrier explicatif clinicien, tableau résumé des informations à délivrer, courrier vulgarisé patient. Les patients, seuls ou accompagnés, répondaient aux questionnaires anxiété/dépression (HADS) et affects négatifs/positifs (PANAS) à l’inclusion (V1), au rendu (V2), et au suivi éventuel (V3), et un questionnaire psychosocial (V3). Sur 700 patients inclus (40 centres, 609 MAJ, 91 MA 65-75 ans), 3% avaient une forme monogénique (POS), 69,5% ≥1 FDR modeste (FDR), 27,5% un résultat négatif (NEG). Les questionnaires étaient rendus pour 618 (V1), 315 (V2) et 151 (V3) patients. Les perdus de vue étaient non différents sauf un score de cognition MMSE plus faible à V1. A V1, en multivarié, MMSE bas (p<0.0001), durée de la maladie (p=0.0177), et sexe masculin (p=0.0004) corrélaient avec la dépression ; haut niveau d’éducation (p=0.0154) et MMSE (p<0.0001) augmentaient les affects positifs. Entre V1 et V3, dépression et anxiété augmentaient dans tous les groupes. Les NEG avaient une hausse plus marquée d’anxiété/dépression (p<0.01) et une baisse plus marquée d’affects positifs (p<0.0001) que les POS ou FDR. Par génotype APOE, anxiété/dépression augmentaient davantage chez les APOE4- (p<0.01). Le questionnaire psychosocial montrait une inquiétude sur la transmission aux enfants dans le groupe POS mais pas FDR ou NEG ; les POS étaient aussi plus tristes/contrariés/anxieux vis-à-vis des résultats, 4/4 POS avaient parlé des résultats à leur famille (RF : 89% RF, NEG : 87%), et 4/4 POS ont recherché de l’information. La perception de la gravité restait inchangée chez 2/4 POS, 73% RF, et 75% NEG, 2/4 des POS la jugeaient plus grave. Cette première étude en conditions réelles chez des malades ne montre pas d’augmentation des affects négatifs liée à un facteur génétique. L’arrivée des traitements anti-amyloïdes, contre-indiqués chez les APOE4 homozygotes, pourrait modifier ces conséquences psychosociales.
Gaël NICOLAS (Rouen), Victor WANG, Antoine GIEN-BOULLOT, Cnrmaj COLLABORATEURS, Camille CHARBONNIER, David WALLON
11:45 - 12:00 #49499 - SS089 Programme d’éducation thérapeutique du patient en oncogénétique : retour d’expérience et perspectives.
SS089 Programme d’éducation thérapeutique du patient en oncogénétique : retour d’expérience et perspectives.

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est peu développée en oncogénétique. Pourtant, les personnes porteuses d’une prédisposition génétique au cancer doivent acquérir des compétences spécifiques : gestion d’un risque tumoral chronique, intégration d’une incertitude pronostique et adhésion durable à un protocole de surveillance. En 2024, l’équipe d’oncogénétique du CHU de Dijon et du Centre Georges-François Leclerc a conçu PROGENE (PROgramme d’Éducation Thérapeutique pour les personnes porteuses d’une prédisposition GENEtique au cancer du sein et/ou de l’ovaire), destiné aux patientes avec antécédent de cancer et porteuses d’une variation pathogène ou probablement pathogène des gènes BRCA1, BRCA2 ou PALB2. Le programme validé par l’ARS BFC en octobre 2024 a été mis en œuvre dès novembre 2024. Après réalisation de 11 bilans éducatifs partagés, 8 patientes ont été incluses. Ce programme comprenait six ateliers collectifs suivis d’un entretien individuel d’évaluation : 1. Mes émotions : Prendre conscience de ses émotions et comprendre leur signification pour mieux les gérer. 2. Comprendre la génétique : Acquérir les bases pour mieux saisir le sens et l’importance de la transmission de l’information à la famille. 3. L’intérêt des examens de suivi : Mieux comprendre le suivi ainsi que les modalités des examens. 4. Le choix d’une chirurgie de réduction de risque : S’informer sur les différentes options chirurgicales, leurs bénéfices, limites et impacts sur la qualité de vie. 5. Quelles aides sociales possibles ? : Identifier les démarches et les dispositifs d’aide sociale disponibles. 6. Activité physique… adaptée : Découvrir le rôle protecteur de celle-ci et l’intégrer à son quotidien. L’évaluation a montré : • Un bénéfice pour les patientes sur la compréhension des enjeux médicaux et sociaux. • La pertinence du format collectif pour le partage d’expériences. • La valeur ajoutée de la pluridisciplinarité des intervenants. La première session de PROGENE démontre la faisabilité et la pertinence d’un programme ETP en oncogénétique, tant pour le renforcement des compétences des patientes que pour l’amélioration de leur adhésion au suivi et la réduction de l’anxiété liée au risque tumoral. Un second cycle de PROGENE est prévu dès 2025 avec, en réponse à la demande des patientes, un programme ETP pour les aidants. Il comportera trois séances spécifiques : • Psychologique : analyse des impacts émotionnels et stratégies de soutien au patient. • Aides sociales : clarification des droits et dispositifs accessibles aux aidants. • Génétique et activité physique adaptée : compréhension des enjeux génétiques et recommandations de santé préventive. Ces séances seront planifiées de manière synchrone avec les modules des patientes, afin d’optimiser la disponibilité et la cohérence de l’accompagnement. A l’avenir nous envisageons l’adaptation de ce programme à d’autres prédispositions au cancer, ainsi qu’aux patients asymptomatiques porteurs de prédisposition génétique au cancer.
Amandine BAURAND (DIJON), Léa PATAY, Juliette SANTENARD, Benoit MAZEL, Manon REDA, Amandine BEAUDOUIN, Théo GAUMET, Hélène SFEIR, Sophie NAMBOT
12:00 - 12:15 #49232 - SS087 Oubli, silence et responsabilité dans la transmission de l’information génétique dans le cercle familial.
SS087 Oubli, silence et responsabilité dans la transmission de l’information génétique dans le cercle familial.

L’annonce d’un diagnostic génétique n’est jamais perçue comme une information simplement médicale en ce qu’elle impacte non seulement la personne qui reçoit le diagnostic – et qui est susceptible de modifier sa vie – mais aussi l’ensemble de ses apparentés. Cette information est reçue différemment selon le contexte familial, relationnel, socio-culturel et le vécu personnel de la personne concernée. L’annonce ne peut être dissociée des moments de vie dans lesquels elle s’inscrit, car les configurations familiales et biographiques singulières influencent la manière dont elle est comprise, transmise — ou tue. Dans cette communication, nous nous intéresserons à des situations particulières, faisant plus rarement l’objet d’études : celles où le diagnostic génétique survient chez des personnes qui n’ont pas de symptôme, ni de risque ultérieur pour leur propre santé, mais qui découvrent l’existence d’un risque de transmission à leur descendance à l’occasion d’un projet d’enfant, d’un parcours en assistance médicale à la procréation, d’une interruption de grossesse (spontanée ou provoquée), ou de la naissance d’un enfant malade. Ces situations concernent en général les maladies génétiques autosomiques récessives, liées à l’X ou les anomalies chromosomiques équilibrées. Contrairement aux pathologies qui peuvent s’exprimer au cours de la vie ou impliquent une surveillance médicale , transformant les individus qui connaissent leur statut en patients en devenir ; ces maladies ne deviennent saillantes qu’à l’occasion d’événements spécifiques, souvent dans un contexte procréatif. Des entretiens anthropologiques ont été menés au CHU de Nantes auprès de 26 familles, soit 52 patients, entre 2020 et 2024. L’analyse portera sur les multiples obstacles à la transmission intrafamiliale de l’information génétique déléguée aux patients par les professionnels: oubli ou non-dits, transmission partielle, réticences liées à la peur de blesser, à la difficulté de renouer des liens distendus, de trouver le, moment opportun, ou à l’incertitude face à ce qu’il convient de dire et à qui . En explorant ces dimensions, cette communication permettra de mieux comprendre les processus par lesquels l’information circule — ou ne circule pas — au sein des familles, de souligner le rôle particulier donné aux femmes et de montrer que le silence ou l’oubli ne relèvent pas d’un défaut individuel mais de dynamiques relationnelles complexes.
Anne-Sophie GIRAUD (Toulouse), Marie VINCENT
12:15 - 12:30 #49031 - SS086 DEFIDIAG-DS : De l’acceptabilité à l’utilité clinique : Quelles conclusions tirer de la plus grande étude française sur la gestion des données additionnelles ?
SS086 DEFIDIAG-DS : De l’acceptabilité à l’utilité clinique : Quelles conclusions tirer de la plus grande étude française sur la gestion des données additionnelles ?

Le séquençage du génome a révolutionné le diagnostic des maladies rares, mais peut révéler des données additionnelles (données incidentes (DI) ou données secondaires (DS)). Depuis la loi de Bioéthique de 2021, les DI peuvent être restituées aux patients, alors que les DS ne sont accessibles que dans le cadre de la recherche. Lors du projet DEFIDIAG (PFMG2025, génome en trio, troubles du développement intellectuel (TDI), N=2500), la recherche de DS selon la liste ACMG (v2.0, 58 gènes) était proposée via une étude ancillaire. Sur les bases de l’étude FIND, DEFIDIAG-DS avait pour objectif principal d’évaluer les attentes et représentations vis-à-vis de la recherche et du rendu des résultats de DS issus de l’analyse de génome chez des parents d’enfants atteints de TDI. En effet, afin d’éviter le rendu de DS chez les mineurs, non conforme aux principes du DPS, la recherche des DS a été proposée aux parents des cas index. Il était également attendu d’enrichir les connaissances autour de la question des DS ACMG à partir d’une large cohorte et autour de la question du choix de non-accès et changements d’avis. Pour cela, une méthodologie mixte, quantitative et qualitative (questionnaires, entretiens), et longitudinale a été déployée. Dans 82 % des cas, les parents ont exprimé le souhait d’accéder aux DS, avec toutefois une importante hétérogénéité selon les centres (de 64 % à 97 %). Un parent sur 5 a sollicité un délai de réflexion avant de se prononcer (facteur significatif dans la prise de décision). Pour les parents interrogés n’ayant pas souhaité accéder aux DS (N=80), la principale motivation évoquée était la crainte de générer de l’inquiétude (70 %) et la majorité (68/80) a indiqué ne pas avoir été influencée dans leur décision par l’équipe médicale. Soixante-dix DS ont été identifiée (3%). Trente-quatre parents ont été interrogés au moment du rendu (TR) et 21 un an après (T12). Plus de 90% des participants se disent satisfaits de l’annonce des résultats, perçus comme une « chance pour l’avenir ». Toutefois, 45 % ont exprimé des inquiétudes à TR, un taux qui diminue à 28 % à T12, traduisant une meilleure compréhension du suivi proposé. A un an, 19 parents sur 21 avaient adapté leur parcours de soins en accord avec les recommandations des spécialistes. Par ailleurs, les familles ont bien saisi l’importance de partager cette information avec leurs proches (15/18). DEFIDIAG-DS confirme que l’accès aux DS est accepté dans les mêmes proportions lorsqu’il est proposé aux parents plutôt qu’au cas-index. Toutefois, sa mise en œuvre concrète demeure complexe et soulève des questions d’équité. L’annonce d’une DS, bien que jamais anodine, n’occasionne pas d’effets indésirables majeurs et est globalement bien vécue, à condition d’un accompagnement en amont comme en aval en cas de besoin. Ces résultats vont contribuer à alimenter la réflexion éthique sur l’intégration des DS dans le cadre d’un test génétique à visée diagnostique et à définir les bonnes pratiques.
Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Bénédicte GERARD, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Anne-Sophie BRIFFAUT, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Léa GAUDILLAT, Sylvie ODENT, Chloé FOURNIER, Dominique BONNEAU, Didier LACOMBE, Nawel HAIRECH, Manon LAURENT, Roseline CAUMES, Antoine WYREBSKI, Patrick EDERY, Nicolas CHATRON, Damien SANLAVILLE, Sabine SIGAUDY, Audrey MALLET, Emilie CONSOLINO, David GENEVIEVE, Emmanuelle HAQUET, Bertrand ISIDOR, Laura GUYON, Gael NICOLAS, Pascale SAUGIER-VEBER, Delphine GONDE, Caroline GUEGAN, Julien THEVENON, Marjolaine GAUTHIER, Delphine HÉRON, Boris KEREN, Anne FAUDET, Salima EL CHEHADEH, Laurine TEMPE, Claire KASTNER, Caroline SCHULTH-BOLARD, Jean-François DELEUZE, Perrine MOULINIE, Consortium DEFIDIAG-DS, Sarah CARVALLO, Marcela GARGIULO, Catherine LEJEUNE, Hélène DOLLFUS, Christelle DELMAS, Françoise ROBERT, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE
Zone 1 - Salle 6
12:45

"Jeudi 29 janvier"

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INDC33
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ATELIER DEJEUNER

Salon Ambassadeurs 2/3

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ATELIER DEJEUNER ROCHE DIAGNOSTICS

Zone 1 - Salle 6

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ATELIER DEJEUNER TWIST BIOSCIENCE

Zone 1 - Salle 1

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INDG33
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ATELIER DEJEUNER RHYTHM PHARMACEUTICALS

Zone 1 - Salle 3
13:45 PAUSE CAFE - VISITE DES STANDS - CONSULTATION DES EPOSTERS
14:00

"Jeudi 29 janvier"

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A35
14:00 - 15:30

COMMUNICATIONS ORALES SELECTIONNEES 2

Modérateurs : Stanislas LYONNET (Directeur) (PARIS), Damien SANLAVILLE (PUPH) (LYON)
14:00 - 14:15 #49235 - PL007 COBT : un burden test pour l’identification de gènes présentant un excès de variants rares dans des études cliniques sans cohorte témoin, à partir de données génétiques publiques.
PL007 COBT : un burden test pour l’identification de gènes présentant un excès de variants rares dans des études cliniques sans cohorte témoin, à partir de données génétiques publiques.

Les quelque 4 000 maladies génétiques rares connues touchent environ 1 personne sur 16. Pourtant, près de 50 % des patients atteints de maladies mendéliennes restent sans diagnostic après séquençage de leur génome. Cette difficulté s’explique par la petite taille des cohortes et par l’hétérogénéité clinique et génétique de ces pathologies, qui compliquent l’association entre un génotype et son phénotype. Les méthodes de type burden test appliquées aux variants rares permettent d’augmenter la puissance statistique des études cas-témoins : plutôt que d’évaluer chaque variant isolément, elles comparent l’accumulation de variants délétères dans un même gène ou une région d’intérêt dans la cohorte de patients par rapport à la cohorte témoin. Cependant, leur application dans les études cliniques sur les maladies rares est souvent limitée par l’absence de cohortes témoins appariées, en particulier dans les études rétrospectives. Pour pallier cette contrainte, des approches d’agrégation de variants en absence de témoins ont récemment été proposées (TRAPD, CoCoRV). Celles-ci utilisent des bases de données publiques comme gnomAD pour estimer la proportion d’individus porteurs de variants délétères dans la population générale et la comparent à celle de la cohorte de patients selon des modèles de transmission dominante ou récessive. Toutefois, ces méthodes ne constituent pas des burden tests au sens strict : ils ne prennent pas en compte les effets additifs de plusieurs variants dans un même gène, les variants hypomorphes (réduisant partiellement la fonction d’une protéine) ou les modes de transmission hétérogènes. Nous avons donc développé COBT (Case-Only Burden Test) qui est un burden test conçu spécifiquement pour les cohortes sans témoins appariés. La méthode prend en compte l’accumulation de variants par patient et par gène et leurs potentiels effets additifs. Elle repose sur un modèle de Poisson et teste l’excès de variants observés dans un gène par rapport au taux de mutation attendu pour ce gène dans la population générale, estimé à partir de bases de données de référence. Les hypothèses et la qualité de l’ajustement du modèle ont été validés sur une cohorte de référence issue du projet 1000 Génomes (individus supposés sains) sur laquelle COBT a montré un faible taux de faux positifs et a surpassé les autres tests case-only. Appliqué à une cohorte hétérogène de 478 patients atteints de diverses ciliopathies, COBT a permis de réidentifier les gènes causaux connus chez une partie des patients et de proposer de nouveaux gènes candidats chez des cas restés non résolus, ouvrant ainsi de nouvelles pistes diagnostiques et de recherche. COBT constitue donc un outil performant pour l’identification de gènes impliqués dans les maladies rares dans les cohortes de patients sans témoins appariés. La méthode est librement téléchargeable sur Github : https://github.com/RausellLab/COBT ; et un preprint est disponible sur medRxiv : https://tinyurl.com/nxc77ew9.
Antoine FAVIER (PARIS), Stefania CHOUNTA, Alejandro GARCIA, Fabienne JABOT-HANIN, Xiaoyi CHEN, Nicolas GARCELON, Anita BURGUN, Manuel HIGUERAS, Agathe GUILLOUX, Alexandre BENMERAH, Yoann MARTIN, Katy BILLOT, Jean-Michel ROZET, Isabelle PERRAULT, Valérie CORMIER-DAIRE, Céline HUBER, Mohamad ZAIDAN, Tania ATTIE-BITACH, Sophie SAUNIER, Antonio RAUSELL
14:15 - 14:30 #49260 - PL008 Variants perte de fonction d'ADAMTS6: nouveau Syndrome CHANS (Connective tissue, Heart defect, thoracic Aortic aneurysm and Neuro developmental).
PL008 Variants perte de fonction d'ADAMTS6: nouveau Syndrome CHANS (Connective tissue, Heart defect, thoracic Aortic aneurysm and Neuro developmental).

Objectif : Le syndrome de Marfan (MS), le syndrome de Loeys-Dietz (LDS) et les anévrismes/dissections héréditaires de l’aorte thoracique (hTAAD) sont des maladies du tissu conjonctif, autosomiques dominantes, présentant des manifestations cliniques qui se chevauchent et une hétérogénéité moléculaire. Bien que de nombreux cas soient liés à des variants pathogènes dans des gènes affectant la structure de la matrice extracellulaire (MEC) ou la voie de signalisation TGFβ, une proportion importante des hTAAD demeure inexpliquée. Cette étude avait pour objectif d’identifier de nouvelles causes génétiques de maladies aortiques syndromiques ou isolées, et d’en caractériser les conséquences moléculaires et cliniques. Méthodes : Nous avons réalisé un séquençage d’exome et de génome complets dans une cohorte française de patients atteints de hTAAD syndromiques ou isolés. Des analyses fonctionnelles – incluant l’expression, la sécrétion et l’intégration dans la MEC des protéines étudiées – ont été menées dans des systèmes cellulaires. Des fibroblastes dérivés de patients ainsi que des souris déficientes pour Adamts6 ont été utilisés pour évaluer in vivo les effets des variants candidats. Les perturbations des voies de signalisation en aval ont été étudiées par des tests fonctionnels dédiés. Résultats : Des variants délétères rares de ADAMTS6 ont été identifiés chez quatre individus non apparentés présentant une atteinte vasculaire syndromique ou isolée. Ces variants altéraient la sécrétion ou l’activité enzymatique d’ADAMTS6, entraînant un défaut de maturation de la fibrilline-1 (FBN1) et de la fibrilline-2 (FBN2), une accumulation anormale de MEC et une désorganisation des microfibrilles. Un variant faux-sens spécifique, p.(Leu814Arg), perturbait en outre les voies Hippo et TGFβ et affectait l’adhésion cellulaire. Les fibroblastes dérivés des patients ainsi que les souris déficientes pour Adamts6 reproduisaient les principales caractéristiques de la maladie, confirmant le rôle causal de la perte de fonction d’ADAMTS6. Le spectre clinique allait d’une atteinte multisystémique précoce avec atteintes cardiovasculaire, squelettique, craniofaciale et neurodéveloppementale, jusqu’à des formes adultes isolées de hTAAD. Conclusion : Nos résultats démontrent que la déficience en ADAMTS6 est responsable d’une nouvelle maladie du tissu conjonctif, que nous proposons de nommer le syndrome CHANS (Connective tissue, Heart defect, thoracic Aortic aneurysm, and Neurodevelopmental Syndrome). Cette découverte élargit le spectre des maladies liées aux ADAMTS et souligne le rôle essentiel d’ADAMTS6 dans l’intégrité de la MEC et l’homéostasie vasculaire.
Pauline ARNAUD, Julia HUGUET HERRERO, Angelique BIBIMBOU, Deborah SEIFERT, Zakaria MOUGIN, Louise BENARROCH, Caroline MICHOT, Yline CAPRI, Lyse RUAUD, Sophie DUPUIS GIROD, Alexandre GUILHEM, Constance BEYER, Fanny BAJOLLE, Olivier MILLERON, Guillaume JONDEAU, Nadine HANNA, Dieter REINHARDT, Dianna MILLEWICZ, Catherine BOILEAU, Melodie AUBART, Timothy J. MEAD, Carine LE GOFF (PARIS)
14:30 - 14:45 #49594 - PL009 Projet DIVA (Deep Intronic Variant Analysis) : étude rétrospective des variants introniques profonds dans la prédisposition au cancer chez 2 671 patients.
PL009 Projet DIVA (Deep Intronic Variant Analysis) : étude rétrospective des variants introniques profonds dans la prédisposition au cancer chez 2 671 patients.

Le diagnostic des prédispositions aux cancers repose sur le séquençage haut débit des régions codantes et jonctions exon-intron, généralement sans capturer les régions introniques profondes. Notre panel optimisé comble cette lacune incluant les régions introniques accessibles par séquençage short-read des gènes APC, BMPR1A, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH, NTHL1, PMS2, POLD1, POLE, PTEN, SMAD4, STK11 et TP53. Le projet DIVA consiste en une analyse rétrospective des données NGS de 2 671 patients négatifs afin d'identifier les VP introniques. Les fichiers vcf ont été générés par Haplotype Caller et les prédictions d’épissage modélisées par les outils SPiP et SpliceAI (fenêtre de 150 pb). Celles-ci ont été considérées positives devant un delta score SpliceAI >0,2, ou un delta score >0,1 associé à une prédiction positive de SPiP. Nous avons exclu les variants avec une fraction allélique inférieure à 30%, une profondeur de lecture inférieure à 30X, une MAF supérieure à 2 % (popMax gnomAD v2.1.1) et les variants exoniques ou situés dans les régions flanquantes +/- 50 pb. Dans cette série consécutive de 2671 patients, 47 467 variants rares ont été détectés et annotés permettant d’identifier 340 variants avec prédiction d’effet sur l’épissage (0,7 %). Quarante pour cent sont des variants introniques profonds (DIV) (136/340) ignorés en diagnostic de routine, car situés à plus de 50 pb des jonctions exon-intron. Nous nous sommes focalisés sur ces 136 DIV correspondant à 78 DIV uniques. Nous avons éliminé 14 DIV situés dans POLE et POLD1 car seuls les variants faux-sens du domaine exonucléase sont liés au risque de polypose adénomateuse, 11 DIV à cause d’une fréquence allélique trop élevée (> 0.001) par rapport à la pathologie et 3 DIV jugés bénins ou probablement bénins dans ClinVar. Une sélection des DIV avec les probabilités d’altération les plus élevées, notamment par création d’un pseudo-exon, a défini les 22 candidats à l’analyse ARN. A ce jour, l’analyse par RT-PCR-Sanger avec ou sans RNAseq conclut à l’absence d’effet pour 2 DIV dans les gènes MSH6 et STK11 ; mais confirme la création de 6 pseudo-exons : 2 précédemment décrits dans ClinVar dans les gènes MSH2 et APC, et 4 nouveaux dans les gènes APC, MSH6 et TP53. Ces 6 DIV sont désormais classés pathogènes et utilisés au titre du conseil génétique. De façon remarquable, ils ont tous été identifiés chez des patients présentant des formes typiques de prédisposition au cancer. DIVA a permis de lever l’errance diagnostique dans 6 familles françaises, avec des perspectives prometteuses pour les porteurs d’un DIV candidat. Cette étude confirme l’importance de l’exploration des régions restées inexplorées dans les gènes majeurs de prédisposition au cancer, dans les présentations cliniques typiques. Dans notre laboratoire, tous les patients bénéficient désormais de l’analyse prospective des DIV via notre panel optimisé et le séquençage long-read en développement pourrait constituer une alternative.
Julie AMIOT (Rouen), Sophie COUTANT, Edwige KASPER, Jacques MAUILLON, Nathalie PARODI, Isabelle TENNEVET, Maud BRANCHAUD, Pascaline BERTHET, Emilie MARTINEAU, Virginie BUBIEN, Marie COUDERT, Antoine DARDENNE, Olivier INGSTER, Clémentine LEGRAND, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Marc PLANES, Julie TINAT, David TOUGERON, Appoline NABI, Gwendoline LIENARD, Stéphanie VASSEUR, Olivier QUENEZ, Jean-Christophe THERY, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT-DESURMONT
14:45 - 15:00 #49740 - PL010 La recombinaison homologue : une voie à la croisée des phénotypes.
PL010 La recombinaison homologue : une voie à la croisée des phénotypes.

Les ovocytes sont particulièrement vulnérables aux dommages de l’ADN. Les cassures double brin (CDB) de l’ADN représentent les lésions les plus délétères, dont la réparation repose entre autres sur la recombinaison homologue (RH). Cette dernière est également essentielle en méiose. La RH méiotique permet ainsi la réparation des CDB programmées générées afin de former les crossing-over, indispensables à une ségrégation correcte des chromosomes homologues et au brassage génétique. Un défaut de RH est responsable d’une incapacité à former ces crossing-over et impacte directement la poursuite de la gamétogénèse. De nombreux gènes de la RH ont de ce fait été associés à des arrêts méiotiques, responsables d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) ou d’azoospermie non obstructive (ANO) (e.g. MEIOB, SPATA22). Certains autres gènes n’ont cependant pas encore été impliqués dans la survenue d’une infertilité humaine (e.g. IHO1, MEI4). Dans ce contexte, nous avons identifié SWSAP1 comme nouveau gène responsable d’IOP. Composant du complexe Shu, il participe à la régulation du recrutement de RAD51 et DMC1 lors de la formation du filament nucléoprotéique. Un test fonctionnel de type InterHomolog-Homologous Recombination (IH-HR) permis de valider l’impact délétère sur la RH méiotique d’un variant frameshift homozygote de SWSAP1 mis en évidence chez une patiente présentant une IOP sévère isolée. Ses partenaires ZSWIM7 et SPIDR avaient quant à eux déjà été impliqués dans l’IOP et/ou l’ANO. Le complexe Shu (SWS1-SWSAP1-SPIDR) présente ainsi une spécialisation fonctionnelle dans la méiose, se distinguant d’autres facteurs de la RH. En effet, certains gènes de la RH, tels que BRCA1, BRCA2, ou RAD51, ne sont pas exclusivement méiotiques. Initialement décrits dans la prédisposition aux cancers notamment du sein et de l’ovaire, ils apparaissent également impliqués dans l’IOP via notamment des variants hypomorphes. Nous rapportons des variants pathogènes ou de signification incertaine observés dans certains de ces gènes de prédisposition, chez des patientes présentant une IOP, sans antécédent de cancer (e.g. BRCA1, BRIP1). La mutualisation de certains tests fonctionnels pourrait permettre d’évaluer à la fois le risque de prédisposition tumorale et l’impact sur la fertilité féminine. Enfin, des défauts de la RH sont impliqués dans d’autres phénotypes d’infertilité. Certains gènes de la RH entraînent des défauts de maturation ovocytaire, de fécondation ou de développement embryonnaire précoce (OZEMA) (REC114), ou môles hydatiformes récurrentes (MEI1), en cas de variants chez les femmes. Nous rapportons par ailleurs deux variants d’épissage de SYCP3 mis en évidence chez des patientes avec IOP, ce gène étant classiquement associé à la survenue de fausses couches précoces à répétition ou d’ANO. Ainsi, la RH constitue une voie centrale dans la fertilité féminine et masculine et est impliquée dans un spectre élargi de phénotypes reproductifs.
Anna LOKCHINE (Rennes), Fang ZHANG, Laurence CLUZEAU, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Julie MENJARD, Sarah BOUÉE, Laura MARY, Erika LAUNAY, Clara HOUDAYER, Bénédicte NOUYOU, Annabelle ESVANT, Linda AKLOUL, Christèle DUBOURG, Wilfrid CARRÉ, Solène DUROS, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Sylvie ODENT, Vincent LAVOUÉ, Maria JASIN, Sylvie JAILLARD
15:00 - 15:15 #49744 - PL011 Vingt ans après la création du métier de conseiller en génétique (CG) en France, une enquête dresse un état des lieux de leur exercice en dehors des services de génétique et explore les modalités de cette pratique émergente.
PL011 Vingt ans après la création du métier de conseiller en génétique (CG) en France, une enquête dresse un état des lieux de leur exercice en dehors des services de génétique et explore les modalités de cette pratique émergente.

Suite à la création en 2004 du métier de CG en France, leur nombre n’a cessé d’augmenter comme le nombre d’équipes dans lesquelles ils travaillent. En juin 2025, un questionnaire a été diffusé auprès de la communauté des CG, des centres de référence pour maladies rares (CRMR), des généticiens biologistes (GB) et des cliniciens (GC), ainsi que des médecins spécialistes d’organes (SO) susceptibles d’être concernés. Les objectifs étaient doubles : i) faire un état des lieux des CG exerçant en dehors d’un service de génétique ii) évaluer la collaboration des CG avec les différentes spécialités médicales et la perception de leurs rôles dans les équipes. Au total, 146 personnes ont complété le questionnaire : 51% des répondants sont des CG, 15% des SO, 29% des GC, 5% des GB. 73% des répondants ont déclaré travailler en CHU, 6% en CLCC et 11% dans des CRMR. Parmi les répondants, 55% travaillent dans le domaine des maladies rares et 21% en oncogénétique. Sur les 74 CG ayant répondu au questionnaire, 12 ont déclaré travailler en dehors d’un service de génétique, 7 en CHU, 4 en CRMR, 1 dans un autre établissement public. A titre de comparaison, un seul CG exerçant hors d’un service de génétique médicale était répertorié en 2015. La pratique professionnelle de ces 12 CG reste sous la supervision d’un médecin généticien pour 8 d’entre eux, et 3 des 11 SO travaillant avec un CG dans leur service ont déclaré le superviser eux-mêmes. La quasi-totalité des CG exerçant en dehors d’un service de génétique ont déclaré assurer seul l’activité de consultation avec une préparation en amont des dossiers en RCP. 8 GC sur 13 qui supervisent au moins un CG estiment que la validation systématique des compte-rendus est une activité chronophage. La place des CG en tant qu’intermédiaires entre les services SO et les laboratoires de génétique est évaluée comme facilitant l’interaction prescripteur/laboratoire : gain de temps dans les prescriptions (pour 94% des SO concernés) et amélioration de la qualité des prescriptions émanant des SO (constatée par 75% des GB concernés). L’accès à une consultation de génétique est évalué comme insuffisant puisque 100% des SO qui ne travaillent pas avec un CG souhaitent augmenter le nombre d’analyses génétiques et 40% déclarent envisager de recruter un CG. En conclusion, ce travail a permis de mettre en évidence l’augmentation du recours aux CG par les SO pour développer leur activité de génétique. Les généticiens biologistes en charge des analyses prescrites par ces duo SO/CG semblent satisfaits de la qualité des dossiers adressés. Les CG restent très souvent supervisés par un GC dont le rôle ne semble pas toujours bien défini, puisque certains SO déclarent encadrer eux-mêmes leurs collaborateurs CG.
Alexia LANTRÈS (Clichy), Antoine DE PAUW, Solene CHEN, Ali ALLOUCH, Louis DE MESTIER, Marie-Charlotte VILLY, Alexia FOURNIER, Olivier INGSTER, Paul VILQUIN, Agathe HERCENT, Anne-Laure VEDIE
15:15 - 15:30 #49774 - PL012 Rôle d’une isopeptidase de déSUMOylation dans l’étiologie d’un nouveau syndrome de type SLA.
PL012 Rôle d’une isopeptidase de déSUMOylation dans l’étiologie d’un nouveau syndrome de type SLA.

Contexte : La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative sévère affectant principalement les motoneurones, avec une forte composante génétique. Malgré l’identification de plus de 40 gènes associés à la SLA, de nombreux patients demeurent sans diagnostic moléculaire, soulignant la complexité des mécanismes impliqués et la nécessité d’identifier de nouveaux contributeurs génétiques. Méthodes et Résultats : Le séquençage d’exome (WES) réalisé chez des patients atteints d’un syndrome de type SLA sans diagnostic génétique a permis d’identifier six variants récessifs distincts de DESI1 (DeSUMOylating Isopeptidase 1) chez sept patients issus de six familles indépendantes. DESI1 est une désumoylase fonctionnant sous forme de dimère, dotée d’un domaine catalytique PPPDE avec une dyade histidine–cystéine conservée, et possédant un signal d’export nucléaire (NES) essentiel à sa fonction. Les analyses fonctionnelles ont été réalisées à partir de fibroblastes dérivés de patients, de lignées neuronales DESI1-deficientes, ainsi que de constructions mutantes exprimées dans des cellules HEK293T. Les variants mutants de DESI1 produisent des protéines tronquées, instables et rapidement dégradées, conduisant à une perte de fonction. Les modélisations structurales prédisent une altération de la dimérisation ainsi que la perte du résidu cystéine catalytique. Les expériences de co-immunoprécipitation confirment une interaction défectueuse avec BZEL, unique substrat connu de DESI1, et révèlent une accumulation anormale de conjugats SUMO-BZEL, indiquant un défaut de déSUMOylation. Par ailleurs, les cellules déficientes en DESI1 présentent un défaut d’export nucléaire associé à une accumulation de protéines polyubiquitinylées, marqueur classique de la SLA. Conclusion : Nos résultats établissent DESI1 variants comme une nouvelle cause génétique de syndrome SLA-like et soulignent l’implication de la désumoylation et de la protéostase dans la pathogenèse. DESI1 doit être considéré comme gène candidat dans les cas de SLA non résolus et constitue une cible prometteuse pour de nouvelles stratégies neuroprotectrices. Financements : Ce travail est soutenu par TÜBİTAK-ARDEB 1001 (Turquie, NEB) et par une bourse postdoctorale AFM-Téléthon (France, NN).
Nasrinsadat NABAVIZADEH, Seyide Ecesu UYGUR, Şahin AVCI, Hülya KAYSERILI, Piraye OFLAZER, Henry HOULDEN, Reza MAROOFIAN, Nathalie ESCANDE-BEILLARD (Istanbul, Turquie)
Louis Lumiere
15:30

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A36
15:30 - 16:00

CONFERENCE INVITEE 2
CRISPR

15:30 - 16:00 Thérapies par CRISPR-Cas9. Mario AMENDOLA (Directeur de recherche) (Conférencier, evry)
Louis Lumiere
16:00

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A39
16:00 - 16:30

CONFERENCE INVITEE 3
Paléogénomique

16:00 - 16:30 Les voyages dans le temps de l'ADN ancien : A la recherche de notre passé moléculaire grâce à l'archéologie génomique. Ludovic ORLANDO (Conférencier, Toulouse)
Louis Lumiere
16:30

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KF4
16:30 - 17:30

Session 4 - Posters affichés en présence des auteurs

16:30 - 17:30 #49229 - 311b-FL022 Étude Daybreak : résultats préliminaires de la phase 2 en double aveugle, randomisée contrôlée par placebo évaluant setmélanotide chez des patients porteurs de variants sur des gènes spécifiques de la voie leptine-mélanocortines.
311b-FL022 Étude Daybreak : résultats préliminaires de la phase 2 en double aveugle, randomisée contrôlée par placebo évaluant setmélanotide chez des patients porteurs de variants sur des gènes spécifiques de la voie leptine-mélanocortines.

Objectif : DAYBREAK (NCT04963231) est une étude de phase 2 évaluant setmélanotide, un agoniste du récepteur de type 4 aux mélanocortines, chez des patients porteurs de variants dans un des 31 gènes associés à la voie leptine-mélanocortines. Cette voie joue un rôle clé dans la régulation de l’équilibre énergétique et de la satiété. Matériel/Patients et Méthodes : Des patients âgés de 6 à 65 ans présentant un indice de masse corporelle (IMC) ≥40 kg/m² (pour les patients ≥18 ans) ou ≥97ᵉ percentile (pour les patients de 6 à <18 ans), une hyperphagie, et porteurs de variants éligibles, ont été inclus. Les patients ayant atteint les critères de perte de poids liés à l’âge sous setmélanotide à la fin de la phase 1 en ouvert d’une durée de 16 semaines (S1), pouvaient entrer dans la phase 2 (S2), en double aveugle, randomisée et contrôlée par placebo, d’une durée de 24 semaines. Les patients qui présentaient une augmentation de l’IMC ≥ 5 % par rapport à l’inclusion dans la phase S2 pouvaient réinitier le traitement par setmélanotide en ouvert (soit en rejoignant le bras setmélanotide au cours de S2, soit en entrant précocement vers une phase de relais). Les analyses principales portaient sur S1 ; les analyses de S2, présentées ici, étaient exploratoires ou effectuées de manière ad-hoc. Résultats: Suite à S1, 49 patients porteurs de variants dans les gènes PHIP, PLXNA(1-4), SEMA3(A-G), SIM1, MAGEL2, TBX3, or RPGRIP1L, ont été randomisés selon un ratio 2:1 pour recevoir soit setmélanotide, soit un placebo ; 39 patients ont terminé S2. Trois patients du groupe placebo sont passés dans le bras setmélanotide durant S2, et 6 patients (n = 4 sous placebo ; n = 2 sous setmélanotide) ont quitté S2 de manière anticipée pour entrer dans la phase de relais. Une proportion plus élevée de patients dans le bras setmélanotide a atteint ou maintenu une réduction de 5 % de l’IMC entre l’inclusion dans le début de l’étude et la fin de S2 (27/32 sous setmélanotide [84,4 %] vs 5/17 sous placebo [29,4 %] ; P = 0,001). Les analyses par génotype sont limitées par le faible nombre de patients traités. Entre le début de l’étude et la fin de S2, la variation moyenne (écart type ; intervalle) du pourcentage d’IMC dans le groupe ayant reçu du setmélanotide en continu était de −12,4 % (8,0 % ; 1,2 % - 35,0 %). Les résultats des analyses par groupe de gènes étaient cohérents avec les tendances observées en S1 ; en particulier, les individus porteurs de variants PHIP, ont continué à perdre du poids. Setmélanotide a été globalement bien toléré, sans nouveau signal de sécurité. Conclusion: Les résultats de cette phase randomisée S2 soutiennent l’efficacité de setmélanotide chez les patients porteurs de variants dans les gènes ou familles de gènes impliqués dans la voie leptine-mélanocortines identifiés lors de la première phase en ouvert de l’étude DAYBREAK. Ces résultats suggèrent que ces variants sont susceptibles de répondre à une prise en charge ciblée par setmélanotide.
Gloria ORTIZ, Svetlana TEN, Whitney HERRING, Orit PINHAS HAMIEL, Elif A. ORAL, Nina ROSANO, Dorit KOREN, Lee HAK-MYUNG, Jill C. GARRISON (Boston, Etats-Unis), Olga OHAYON, Patrick SLEIMAN, Martin WABITSCH, Erica VAN DEN AKKER, Jesús ARGENTE, Sadaf FAROOQI
16:30 - 17:30 #49222 - P004 Rendement diagnostique de l’exome prénatal dans les retards de croissance intra-utérin : Etude rétrospective au CPDPN de Toulouse.
P004 Rendement diagnostique de l’exome prénatal dans les retards de croissance intra-utérin : Etude rétrospective au CPDPN de Toulouse.

Objectif : Le retard de croissance intra-utérin (RCIU) représente un défi de diagnostic et de prise en charge en médecine prénatale. Les définitions et critères du RCIU varient selon les sociétés savantes internationales (SMFM, ISUOG, CNGOF). Les étiologies sont multiples, parmi lesquelles les causes génétiques, infectieuses ou placentaires occupent une place prépondérante. L’objectif de ce travail est de déterminer si un test invasif doit être systématiquement proposé en cas de RCIU. Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive rétrospective sur 2 ans au Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal de Toulouse (CPDPN) pour les années 2022 et 2023. Parmi 2879 dossiers discutés et après application des critères d’exclusion, 159 dossiers de RCIU ont été analysés. Résultats : Notre étude montre un rendement diagnostique de 17 % pour les syndromes génétiques dans l’ensemble des cas de RCIU, et un rendement de 10 % dans les cas de RCIU isolé avec signes vasculaires. L’âge gestationnel moyen de détection du RCIU était de 23,75 semaines d’aménorrhées. Les données échographiques ont révélé des signes vasculaires dans 57,4 % des cas, ainsi que des anomalies de la quantité de liquide amniotique, avec 11 % d’oligohydramnios. Un prélèvement invasif à visée génétique a été réalisé dans 56,3 % des cas, avec des résultats concluants dans 22,5 %, incluant des diagnostics chromosomiques ou génétiques. Lorsque le RCIU était lié à une cause placentaire, il s’agissait le plus souvent d’une malperfusion vasculaire maternelle chronique (71,6 %). À la naissance, 35,3 % des nouveau-nés présentaient un périmètre crânien inférieur au 3e percentile. Après réévaluation postnatale, 50 % des cas de RCIU ont été attribués à une cause placentaire, 30 % à une cause génétique (dont 41 % avaient un bilan génétique prénatal négatif, et pour 14,6 % aucun prélèvement n’a été réalisé). Enfin, 13,4 % des cas de RCIU demeurent inexpliqués. Conclusion : Nos résultats confirment l’intérêt du séquençage de l’exome en cas de RCIU diagnostiqué avant le troisième trimestre, qu’il soit isolé ou non, avec un périmètre crânien inférieur au 3e percentile ou conservé, même en présence d’un profil clinico-biologique vasculaire.
Maud LANGEOIS (TOULOUSE), Charlotte DUBUCS
16:30 - 17:30 #49421 - P008 Quand deux maladies génétiques s’invitent dans un projet parental : bilan des demandes de diagnostic pré-implantatoire au CHU de Montpellier.
P008 Quand deux maladies génétiques s’invitent dans un projet parental : bilan des demandes de diagnostic pré-implantatoire au CHU de Montpellier.

Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) s’adresse aux couples ainsi qu’aux femmes seules, à risque de transmettre une affection génétique grave à leur descendance. La majorité des demandes de DPI concerne une seule maladie ; toutefois, dans de rares situations, deux maladies génétiques coexistent chez les personnes sollicitant cette prise en charge. Ces cas exceptionnels représentent des défis à la fois techniques -liés à l’analyse simultanée de 2 gènes distincts-, et cliniques, du fait du faible nombre d’embryons potentiellement transférables et donc de la diminution des chances de grossesse. Nous rapportons les demandes de DPI pour deux maladies monogéniques adressées au CHU de Montpellier depuis 2002. Au total, 29 demandes ont été enregistrées, représentant environ 1% de l’ensemble des demandes de DPI en génétique moléculaire. Parmi elles, 18 n’ont pas été acceptées pour différents motifs (mauvais bilan de réserve ovarienne, couples perdus de vue ou ayant changé d’avis, et grossesse spontanée entre autres). Les 11 autres couples ont bénéficié d’une étude génétique préalable avant tout DPI et de la mise au point d’un protocole à partir d’une très faible quantité d’ADN. Ces couples étaient porteurs soit de 2 maladies autosomiques récessives, soit de 2 maladies autosomiques dominantes, correspondant à un taux théorique d’embryons transférables de 56% et 25%, respectivement. L’approche technique toujours majoritairement utilisée en France pour le DPI moléculaire repose sur l’étude combinée des variants pathogènes et de marqueurs microsatellites situés à proximité des gènes d’intérêt, par analyse de fragments. Selon les cas et les contraintes d’amplification, une PCR multiplex a été réalisée soit à partir d’une cellule prélevée sur des embryons au 3ème jour de développement, soit à partir de quelques cellules prélevées sur des embryons de 5 ou 6 jours. Dans certaines situations, le recours à l’amplification totale du génome par la technique MDA (multiple displacement amplification) s’est avéré nécessaire. Au total, 19 cycles de stimulation ovarienne ont été initiés chez 7 couples, conduisant à 13 transferts embryonnaires. Quatre enfants sont nés à ce jour et une grossesse est en cours. Pour les couples présentant un risque de transmission de 2 maladies génétiques, le DPI représente une option pertinente, permettant d’éviter des interruptions médicales de grossesse répétées. Néanmoins, sa mise en œuvre demeure complexe sur le plan technique.
Victoria AYRAULT (Montpellier), Stéphanie PLAZA, Sandie MEREUZE, Garance VERRIERE, Claire CHAUVEAU, Emmanuelle HAQUET, Marjolaine WILLEMS, Margaux ANAV, Tal ANAHORY, Aliya ISHMUKHAMETOVA, Anne GIRARDET
16:30 - 17:30 #49606 - P012 Etude rétrospective unicentrique sur le séquençage de génome chez des individus ayant présenté des signes d’appel échographiques en période anténatale.
P012 Etude rétrospective unicentrique sur le séquençage de génome chez des individus ayant présenté des signes d’appel échographiques en période anténatale.

Introduction : Les malformations congénitales concernent 2 à 3 % des grossesses et sont une cause majeure de morbi-mortalité périnatale. L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) ainsi que le séquençage d’exome (ES) font maintenant partie intégrante des outils diagnostiques des causes génétiques de ces malformations en période anténatale. Cependant, ces deux techniques comportent des limites à la détection de certaines variations. Le séquençage de génome (GS) a la capacité de détecter les variations de structure ainsi que les variations nucléotidiques de l’ensemble du génome. Dans cette étude, nous avons souhaité déterminer le rendement diagnostique du GS chez des individus ayant présenté au moins un signe d’appel échographique (SAE) pendant la grossesse qui a ou aurait pu justifier d’un prélèvement anténatal invasif, établir la plus-value du GS par rapport au ES et discuter des avantages et limites du GS. Matériels et méthodes : Entre novembre 2020 et mars 2025, 1238 individus ont été inclus par les praticiens strasbourgeois dans l’une des 65 pré-indications « Maladies Rares » du Plan France Médecine Génomique et ont bénéficié d’un GS dans le laboratoire AURAGEN. Nous avons fait une revue de 564 dossiers génétiques et obstétricaux issus de 15 pré-indications dont les pathologies peuvent se manifester en période anténatale. Ainsi, 139 individus ont été inclus dans l’étude du fait de la présence d’un SAE pouvant justifier d’un ES selon le groupe de travail de l’Association Française de Génétique Clinique et dont le résultat du GS était disponible. Résultats : Le GS est revenu conclusif pour 41 individus soit 29,5 % de la cohorte. Le rendement diagnostique du GS dépend des cadres diagnostiques allant de 0 à 50 % (39 % dans les anomalies cardiaques, 21 % dans les syndromes polymalformatifs et 0% pour les anomalies des membres par exemple. Pour 48 individus, des données cliniques postnatales ou autopsiques ont permis de compléter le phénotype aidant à l’interprétation des données moléculaires. Un ES avait été réalisé chez 26 individus avant celui du génome dont 10 en période anténatale. Le GS a été conclusif pour 5 individus à exome anténatal non conclusif et 3 individus à exome postnatal non conclusif. Les variations non vues en ES étaient des variations du nombre de copies de petites tailles incluant un seul exon, des variations introniques profondes ou encore des variations non présentes dans le design de l’exome et donc non séquencées. Discussion : Notre étude a permis de montrer l’intérêt du GS en cas de détection d’un SAE avec un rendement diagnostique proche de 30 % et la mise en évidence de variations non détectables par ACPA et ES. Les données cliniques postnatales ainsi que les investigations complémentaires nécessaires sur certaines variations ont été déterminantes pour obtenir ce rendement. Il sera intéressant de comparer ces résultats à une étude prospective employant le GS en première intention devant des malformations fœtales.
Aurélie GOURONC, Consortium AURAGEN, Benjamin DURAND, Salima EL CHEHADEH (Strasbourg), Anne-Sophie WEINGERTNER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Elise SCHAEFER
16:30 - 17:30 #49710 - P016 Analyse d’une cohorte française rétrospective de 1000 exomes en prénatal : principales indications, rendements et leçons à retenir.
P016 Analyse d’une cohorte française rétrospective de 1000 exomes en prénatal : principales indications, rendements et leçons à retenir.

Introduction : Une cohorte de 1000 cas d’exomes prénataux consécutifs analysés au laboratoire Eurofins Biomnis entre 2023 et 2024 a été constituée à partir d’un recrutement issu de 15 centres hospitaliers français. Les objectifs de cette cohorte sont 1) d’analyser les pratiques de prescription 2) d’évaluer les rendements par indication 3) de proposer des axes d’amélioration pour sa prescription et sa réalisation. Méthode : Les prescriptions sont préalablement validées par un CPDPN. L’analyse est réalisée majoritairement en trio, avec double lecture biologique, dans un délai de 3 semaines. Le compte rendu est produit après discussion clinico biologique avec le généticien clinicien. Seuls les variants de classe 4 ou 5 sont mentionnés sur le compte rendu d’exome. Résultats : Le taux diagnostique observé sur cette cohorte est de 23 % (225 diagnostics). Les variants de classe 3 difficiles d’interprétation (classe 3+) représentent environ 3,5 % des cas et les données incidentes, actionnables ou pour le conseil génétique, communiquées aux parents, représentent 6,3% des dossiers. Le terme médian au moment de la validation du compte rendu est de 31 semaines d’aménorrhée. Dans 3/4 des cas avec données disponibles, l’ACPA a été réalisée préalablement à l’exome. Dans notre cohorte totale, un CNV pathogène a été observé dans 20 cas dont des délétions de petite taille non détectables par l’ACPA. Une disomie uniparentale a été observée dans 2 cas. Parmi les 212 diagnostics hors CNV, une pathologie autosomique dominante est retrouvée dans 70% des cas, avec un variant de novo dans 82% ou transmise par un parent dans 18% des cas (par exemple, SOS1, DCC ou ZEB2). Concernant le rendement diagnostique, les maladies osseuses présentent le taux le plus important (75%) puis les anomalies de la face, du rein et du SNC avec un taux > 40%. Concernant les signes les plus courants (HCN, RCIU, hydramnios, anomalie du corps calleux) le rendement diagnostique est toujours nettement supérieur dans un contexte syndromique : 4%, 11%, 21%, 22% si le signe est isolé versus 22%, 20%, 31%, 31% si le signe est associé à une autre anomalie fœtale. Conclusion : Le rendement diagnostique de l’exome prénatal est important et justifie la place de cet examen dans la prise en charge des grossesses avec anomalie échographique. Le terme au résultat est aujourd’hui très tardif parfois au-delà de 34 SA. Si ce délai est inhérent à certaines indications (anomalies du SNC), il est important de tendre à le réduire, en optimisant la méthode, l’analyse bioinformatique et l’interprétation (évolution vers une analyse « tout en un ») et en réduisant les prescriptions séquentielles d’ACPA puis d’exome aux seules indications à fort taux diagnostique par ACPA (par exemple, pathologie conotroncale). Enfin, la généralisation de l’utilisation de termes HPO lors de la prescription d’examens en prénatal faciliterait la constitution d’une base de données « OMIM fetal » très utile à la bonne interprétation des variants.
Sebastien MOUTTON, Rodolphe DARD, Denise MOLINA GOMES, Camille COHEN, Thibaud QUIBEL, Fairouz KORAICHI, Elisa MORALES, Jean-Luc ALESSANDRI, Godelieve MOREL, Marta SPODENKIEWICZ, Lyse RUAUD, Benjamin DAURIAT, Valentine MARQUET, Olivier PATAT, Charlotte DUBUCS, Marion AUBERT-MUCCA, Sophie JULIA, Delphine DUPIN-DEGUINE, Maud LANGEOIS, Clémence CARRE, Laetitia MONTEIL, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Valentin RUAULT, Camille CENNI, Florence PETIT, Catherine VINCENT-DELORME, Anne DIEUX-COËSLIER, Cindy COLSON, Marie SAUVAGNARGUES, Annie LEVY-MOZZICONACCI, Mario ABAJI, Laurent NASCA, Audrey MALLET, Béatrice LAUDIER, Mathilde BECMEUR-LEFEBVRE, Xavier LE GUILLOU, Tanguy NICLASS, Pascaline LETARD, Gwenael LEGUYADER, Caroline SCHENK, Céline POIRSIER, Clémence JACQUIN, Angéline PRETO, Lucie RUFFIER, Nell DAUSSE, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Amandine BOUREAU-WIRTH, Adeline CHABEUF, Mody DIOP, Patrice BOUVAGNET, Christophe CÉLESTIN, Vanna GEROMEL, Nishta THACOOR, Alice BEDOIS, Médéric JEANNE, Sarah SNANOUDJ, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Thibaut BENQUEY, Jérémie MORTREUX, Laure RAYMOND, Xavier VANHOYE, Benedicte GERARD (Lyon)
16:30 - 17:30 #49820 - P020 Caractérisation des profils de méthylation de l’ADN fœtal associés aux maladies rares d’expression anténatale : syndromes CHARGE et Kabuki.
P020 Caractérisation des profils de méthylation de l’ADN fœtal associés aux maladies rares d’expression anténatale : syndromes CHARGE et Kabuki.

Les malformations congénitales compliquent 3 à 5 % des grossesses. Malgré l’apport du séquençage d’exome et de génome dans la stratégie d’investigation des malformations congénitales chez le fœtus, un certain nombre de cas demeurent inexpliqués avec pour certains des variations de signification incertaine. En postnatal, l’intégration de techniques post-génomiques, dont l’analyse pangénomique de la méthylation de l’ADN via les signatures épigénétiques (épisignatures), a amélioré le rendement diagnostique. Actuellement, ces techniques sont peu utilisées en prénatal. L’étude FOETEPISIGN (NCT06475651) a pour objectif d’étudier les profils de méthylation de l’ADN dans des tissus fœtaux (liquide amniotique, poumon) afin de tester l’applicabilité des épisignatures aux maladies rares de découverte anténatale, notamment les syndromes CHARGE et Kabuki. Nous avons conduit une étude unicentrique à l’Hôpital Necker-Enfants malades en incluant des patients (enfants et fœtus) pris en charge entre 2000 et 2023 et présentant une variation de classe 4 ou 5 dans les gènes CHD7 et KMT2D. L’ADN étudié était extrait du sang, du liquide amniotique (natif et/ou après culture) et du poumon. Un sous-groupe postnatal (patients et contrôles) a été constitué pour valider les étapes biologiques et bio-informatiques en appliquant l’épisignature postnatale rapportée dans la littérature (Butcher et al., 2017). Pour les contrôles fœtaux, nous avons utilisé des échantillons de liquide amniotique prélevés pour diagnostic prénatal d’infection à CMV (séroconversion maternelle avec PCR négative sur le LA et à la naissance), et des prélèvements de poumon congelé conservé après IMG pour pathologies malformatives sans cause génétique documentée et sans atteinte pulmonaire. L’analyse de méthylation a été réalisée sur puces Infinium Methylation EPICv2, puis traitée via un pipeline bio-informatique visant à identifier des positions et régions différentiellement méthylées (DMP/DMR). Au total, 102 échantillons issus de 63 individus (47 patients et 16 témoins) ont été inclus. Les résultats préliminaires sur un petit nombre d’échantillons (n=8 par catégorie) montrent que l’épisignature publiée a permis d’identifier correctement les cas postnataux de syndrome CHARGE. En revanche, cette même signature appliquée aux fœtus ne permettait pas de distinguer correctement patients et contrôles, quel que soit le tissu analysé. Ces résultats confirment la nécessité de développer des signatures épigénétiques spécifiques au stade fœtal et adaptées aux tissus étudiés. Les analyses différentielles de méthylation à partir des ADN fœtaux sont en cours afin de définir des épisignatures candidates à chaque pathologie et à chaque tissu. Nos données montrent l’absence de transposabilité en prénatal, notamment sur le liquide amniotique. Nous espérons que les analyses en cours permettront de proposer une signature épigénétique prénatale, qu’il conviendra de valider dans une cohorte indépendante.
Nicolas BOURGON (PARIS), Amale ACHAIAA, Zoé GUILBERT, Karim LABRECHE, Badreddine MOHAND OUMOUSSA, Ghislaine ROYER, Manon MAUTRET-GODEFROY, Solenne FISSON, Aurore BARDARY, Valérie BOCCIO, Margot TRAGIN, Véronique PINGAULT, Tania ATTIE-BITACH
16:30 - 17:30 #49009 - P024 Variants bi-alléliques de CFAP20 associés à des ciliopathies syndromiques avec dystrophie rétinienne.
P024 Variants bi-alléliques de CFAP20 associés à des ciliopathies syndromiques avec dystrophie rétinienne.

Le gène CFAP20 (Cilia and Flagella Associated Protein 20) est impliqué dans la fonction du cil primaire mobile. Il a été identifié comme un nouveau gène de dystrophie rétinienne isolée de transmission autosomique récessive (Chrystal et al., 2022). Nous rapportons ici trois nouvelles observations issues du séquençage du génome réalisé par le laboratoire AURAGEN, suggérant une atteinte plus large et syndromique. Deux patients adultes présentent une rétinite pigmentaire sévère associée à des manifestations multiviscérales de type ciliopathie : bronchiectasies, sinusites chroniques, situs inversus et insuffisance rénale. Tous deux sont porteurs de variants bi-alléliques rares et prédits pathogènes de CFAP20. Un troisième cas fœtal, porteur de deux variants en hétérozygotie composite, présente un syndrome polymalformatif, bien que la contribution de CFAP20 reste incertaine. Ces nouvelles observations indiquent que CFAP20 peut être impliqué dans un phénotype de ciliopathie avec atteintes rétinienne, respiratoire, rénales et anomalie de situs, à la frontière entre le spectre clinique de l’atteinte du cil mobile et du cil non mobile. Nous réalisons actuellement un phénotypage détaillé, et des études fonctionnelles (sur poisson zèbre) des variations identifiées.
Francis RAMOND (ST ETIENNE), Frederic TRAN MAU THEM, Sophie NAMBOT, Louis JANUEL, Sébastien MOUTTON
16:30 - 17:30 #49090 - P028 Apport du séquençage génomique rapide dans la prise en charge néonatale : cas clinique d’un syndrome polymalformatif lié à un variant pathogène SETD2 à impact diagnostique et éthique.
P028 Apport du séquençage génomique rapide dans la prise en charge néonatale : cas clinique d’un syndrome polymalformatif lié à un variant pathogène SETD2 à impact diagnostique et éthique.

Le séquençage du génome entier (WGS) s’impose progressivement comme un outil diagnostique de première intention dans les contextes pédiatriques critiques, en particulier en période néonatale, face à des tableaux cliniques complexes et non étiquetés. Sa capacité à fournir un diagnostic rapide et précis peut profondément influencer la stratégie de prise en charge médicale. Nous rapportons le cas d’un nouveau-né de sexe masculin présentant un syndrome polymalformatif sévère, incluant une séquence de Pierre Robin (fente palatine, micrognathie, glossoptose non obstructive), des troubles sévères de l’oralité, et une malformation cérébelleuse de type Dandy-Walker. En raison de la gravité du tableau clinique et de l’incertitude pronostique, un séquençage du génome entier en urgence a été initié via le circuit RAPIDE de la plateforme AURAGEN, réservé aux mineurs hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs. Le séquençage a identifié, en moins de 30 jours, une variation hétérozygote de novo, classée pathogène, dans le gène SETD2, associée à un syndrome de trouble du neurodéveloppement avec anomalies congénitales multiple. Ce diagnostic a représenté un tournant décisif dans la prise en charge : il a permis d’éviter un transfert prévu en unité spécialisée parisienne, d’anticiper une évolution défavorable, et d’engager rapidement des réunions éthiques DELATA (Discussions sur la Limitation ou l’Arrêt des Thérapeutiques Actives). Un accompagnement psychologique a été proposé à la famille. Pour conclure, ce cas illustre la valeur ajoutée du séquençage génomique en contexte néonatal critique, non seulement pour établir un diagnostic étiologique rapide, mais aussi comme outil d’aide à la décision médicale et éthique. L’enfant est décédé un mois après la naissance, entouré de ses proches, dans un cadre de soins palliatifs adaptés. Le WGS a ici permis une prise en charge adaptée, respectueuse du pronostic et des valeurs familiales, dans un cadre de soins palliatifs précoces.
Kara RANGUIN (GUADELOUPE), Jean Marc ROSENTHAL, Consortium AURAGEN, Marilyn LACKMY
16:30 - 17:30 #49280 - P032 Contribution du modèle poisson-zèbre à l’étude des variants RNU4ATAC responsables de syndromes rares du développement.
P032 Contribution du modèle poisson-zèbre à l’étude des variants RNU4ATAC responsables de syndromes rares du développement.

RNU4ATAC est un gène non-codant transcrit en un petit ARN nucléaire, appelé U4atac, essentiel au bon fonctionnement du spliceosome mineur. Ce spliceosome est chargé de l'épissage d'environ 1% des introns du génome humain, appelés introns mineurs. Des mutations bialléliques de ce gène sont associées à plusieurs maladies autosomiques récessives rares, tels que les syndromes de Taybi-Linder (TALS), de Roifman (RFMN) ou de Lowry-Wood (LWS), regroupées sous le terme de RNU4ATAC-opathies. Ces pathologies se caractérisent généralement par une microcéphalie, un retard de croissance, une déficience intellectuelle, et une immunodéficience, avec un pronostic sévère dans les formes les plus graves du TALS qui conduit souvent à un décès précoce. Cependant, divers variants du gène RNU4ATAC ont été identifiés par séquençage de l’exome ou du génome chez des patients présentant des phénotypes atténués ou atypiques. Enfin, quelques variants identifiés à l’état homozygote chez des individus ne présentant pas d’anomalie sévère du développement sont présents dans les bases de données gnomAD et AllofUs. Afin de différencier les variants pathogènes des variants bénins, nous avons développé un test fonctionnel utilisant le modèle poisson-zèbre. Pour ce faire, un morpholino (MO) ciblant l'ARN u4atac du poisson, est injecté dans des œufs de poisson-zèbre au stade 1 cellule. Ce MO entraine le blocage de la fonction de u4atac et conduit à des anomalies de développement du poisson-zèbre clairement observables deux jours après fécondation. De manière intéressante, ces anomalies peuvent être "sauvées" par l'injection d'ARN U4atac humain sauvage, mais pas par celui d’ARN humain portant des variants pathogènes. Ce test permet ainsi d’évaluer la pathogénicité des variants RNU4ATAC in vivo en fonction de leur effet sur le développement embryonnaire. Nos résultats montrent que la plupart des variants RNU4ATAC testés ne permettent pas le sauvetage du phénotype, confirmant leur effet pathogène, tandis que d'autres ont une capacité de sauvetage, au moins partielle, suggérant qu’ils ne le sont pas ou le sont moins. Ce test est prometteur pour aider à la classification des variants pour un diagnostic clinique plus précis et un meilleur conseil génétique.
Anne MEILLER (BRON Cedex), Fanny DESURMONT, Nils BARRIER, Alicia BESSON, Marion DELOUS, Sylvie MAZOYER
16:30 - 17:30 #49436 - P036 Intérêt d’une approche multi-omiques et multi-tissus dans le diagnostic du syndrome de Cornelia de Lange.
P036 Intérêt d’une approche multi-omiques et multi-tissus dans le diagnostic du syndrome de Cornelia de Lange.

Le syndrome de Cornelia de Lange (CdLS) est une maladie génétique caractérisée par une dysmorphie craniofaciale caractéristique, des malformations des membres supérieurs, un retard de croissance sévère pré- et postnatal, ainsi qu’une déficience intellectuelle. À ce tableau s’ajoutent des atteintes multisystémiques fréquentes (digestives, cardiovasculaires, neurologiques, visuelles et auditives). Le gène NIPBL est impliqué dans environ 80 % des cas. D’autres gènes du complexe cohésine, tels que SMC1A, SMC3, RAD21, HDAC8 et BRD4, ont également été associés au CdLS, qui appartient ainsi au groupe des cohésinopathies. Le mosaïcisme somatique, en particulier des mutations de NIPBL détectées dans la salive mais absentes du sang (10–30 % des cas), justifie l’exploration multi-tissulaire. Par ailleurs, une épisignature spécifique (profil de méthylation de l’ADN) a été décrite pour les mutations de NIPBL, SMC1A, RAD21 et SMC3. Nous rapportons une série de 224 patients référés à l'hôpital Necker depuis 20 ans pour le diagnostic moléculaire de CdLS. Une mutation a été identifiée chez 155 patients (69 %) par séquençage Sanger ou panel NGS. Parmi eux, 130 (83 %) présentaient une mutation de NIPBL, 10 (6 %) de SMC1A, 5 (3 %) de SMC3 et 3 (2 %) de HDAC8. Des mutations ont également été retrouvées dans des gènes de diagnostic différentiel (ANKRD11, n=5 ; KMT2A, n=3). Le mosaïcisme NIPBL concernait 13 % des cas mutés, avec des variants détectés dans i) le sang (n=2 : 10 et 20 %)), ii) la salive (n=14 : 7 à 50 %) et absente du sang ou iii) la peau (n=1 : 30 %) et absente du sang et de la salive. Chez 9 patients sans diagnostic moléculaire mais au phénotype clinique évocateur, nous avons exploré le profil de méthylation de l’ADN dans le sang et la salive. Une épisignature typique de CdLS a été identifié chez 5 d’entre eux. L’exploration en whole genome « multitissus » a ensuite permis d’identifier un variant intronique profond de novo dans NIPBL chez 5 patients avec une épisignature CdLS positive, et chez 1 patient avec une épisignature négative (mosaïque à 20 % dans la salive). L’étude de l’ARN réalisée chez 5 patients a confirmé une anomalie d’épissage chez 3/5 avec création d’un pseudo-exon et introduction d’un codon stop prématuré. Ce travail met en évidence la fréquence du mosaïcisme somatique et souligne l’importance de l’analyse multi-omiques (séquençage, méthylation, ARN) et multi-tissulaire pour améliorer le rendement diagnostique du CdLS.
Sophie RONDEAU (Paris), Céline HUBER, Ghislaine ROYER, Anne-Laure TOURRE, Marcia HENRY, Bekim SADIKOVIC, Valerie CORMIER-DAIRE
16:30 - 17:30 #49593 - P040 Le séquençage de l’exome entier dans une large cohorte de patients atteints de néphropathie associée aux ciliopathies a identifié six phénocopies et un gène candidat.
P040 Le séquençage de l’exome entier dans une large cohorte de patients atteints de néphropathie associée aux ciliopathies a identifié six phénocopies et un gène candidat.

La néphronophtise (NPH) est une néphropathie tubulo-interstitielle autosomique récessive et une cause majeure d’insuffisance rénale chronique (IRC) de l’enfant et de l’adulte jeune. Plus de 25 gènes impliqués codent des protéines ciliaires, expliquant l’hétérogénéité phénotypique et les atteintes multiviscérales typiques des ciliopathies (œil, système nerveux central, foie, cœur, squelette). Néanmoins, environ 30 % des familles restent sans diagnostic moléculaire. Le séquençage de l’exome entier (WES), non limité à une liste préétablie, permet d’identifier de nouveaux gènes et des phénocopies. Nous avons étudié 42 patients atteints d’IRC inexpliquée et présentant des signes extrarénaux évocateurs de ciliopathie, restés sans diagnostic après un panel de gènes ciliopathie-associés. Les critères d’inclusion comprenaient une présentation compatible avec la NPH (reins petits ou normaux, parfois kystiques, atteinte de la concentration urinaire, progression vers l’IRC terminale précoce) ou une IRC non spécifique associée à des anomalies extrarénales telles que polydactylie, anomalies oculaires ou neurologiques. Le WES a identifié une cause monogénique chez 11 patients (26,2 %). Dans 4 cas, des gènes connus de néphropathies glomérulaires ou tubulo-interstitielles ont été mis en évidence (COQ8B, LAMB2, COL4A3, MUC1), redéfinissant le phénotype initialement considéré comme NPH. Un nourrisson présentait une hyperoxalurie primitive liée à AGXT, expliquant l’IRC précoce et la dystrophie rétinienne. Chez 6 autres patients, des variants pathogènes dans APTX, TUBB3, DHX38, IQCE, CRX et RPGR rendaient compte des atteintes extrarénales (oculaires, neurologiques, squelettiques) mais n’expliquaient pas l’atteinte rénale. Trois patients présentaient des variants de signification inconnue (ADAMTS9, BCORL1, PKD1), et trois autres un seul variant hétérozygote dans un gène récessif connu (NPHP1, WDR34, ORC6). Enfin, l’étude familiale a identifié SSBP1, gène mitochondrial essentiel à la réplication de l’ADNmt, comme candidat pour une néphropathie tubulo-interstitielle avec surdité, suggérant une convergence entre dysfonction mitochondriale et ciliopathies. Nos résultats montrent que des patients initialement classés comme NPH présentent en réalité des phénocopies, où l’association d’atteintes extrarénales et d’IRC ne reflète pas forcément une ciliopathie. Le WES permet une reclassification diagnostique, affine le conseil génétique et oriente vers des options thérapeutiques ciblées. Malgré ces avancées, 74 % des patients restent sans diagnostic moléculaire, ce qui souligne la nécessité d’intégrer le séquençage du génome entier et des technologies à longues lectures afin d’identifier des variants complexes ou introniques. L’identification de gènes candidats tels que SSBP1 ouvre de nouvelles perspectives sur la physiopathologie des néphropathies tubulo-interstitielles et leur lien avec la ciliogenèse.
Friederike PETZOLD (Cannes), Cécile JEANPIERRE, Xiaoyi CHEN, Vincent MORINIÈRE, Alexandre BENMERAH, Guillaume DORVAL, Hassan SAEI, Laurence HEIDET, Corinne ANTIGNAC, Sophie SAUNIER
16:30 - 17:30 #49067 - P044 Inv dup del 8p familiale associée à un phénotype modéré et variable.
P044 Inv dup del 8p familiale associée à un phénotype modéré et variable.

Introduction et objectifs : Les syndromes de duplication/délétion inversée du bras court du chromosome 8, ou invdupdel(8p), consistent en une délétion distale de la région 8p23 suivie d'un segment intermédiaire intact, et d'une duplication proximale inversée. Ce remaniement complexe est classiquement associé à un phénotype associant troubles du neurodéveloppement avec anomalies cérébrales (notamment du corps calleux), ainsi que des anomalies squelettiques et une dysmorphie. La majorité des cas rapportés sont de novo, de grande taille et associés à un phénotype sévère. Nous présentons ici une observation familiale illustrant une transmission paternelle d’une invdupdel(8p) associée à un tableau clinique modéré, soulignant la variabilité phénotypique de ce syndrome. Matériels et méthodes : Les données phénotypiques ont été recueillies à partir d’examens cliniques et imageries. Les analyses génétiques ont été réalisées par CGH-array et ont été confirmées par FISH. Résultats Ce remaniement familial a été identifié dans le cadre d’explorations anténatales pour cardiopathie. Elle correspond à une délétion terminale 8p de 7,6 Mb ne comprenant pas le gène GATA4, ce qui peut expliquer l’absence de cardiopathie chez la majorité des membres, associée à une duplication interstitielle 8p23.1p22 de 4 Mb, plus petite que celle classiquement décrite, dans laquelle la région critique impliquée dans l’agénésie du corps calleux n’est pas présente. Transmise par le père, cette variation a été retrouvée chez deux enfants (l’aîné et le cadet). Le benjamin et le fœtus en cours de grossesse n’ont pas été testés, mais un DPNI élargi (réalisé dans le cadre d’une HT21 à 1/184) suggère la présence de la variation familiale. Le phénotype est variable au sein de la famille, mais aucun des membres ne présente de phénotype sévère. Ils présentent des troubles des apprentissages et du comportement, additionnés d’une cardiopathie chez le cas index. Cela contraste avec le tableau sévère classiquement observé pour les invdupdel(8p). Devant ce phénotype léger et l’absence de cardiopathie chez le fœtus, les parents ont décidé de poursuivre la grossesse en cours. Conclusion Cette observation familiale illustre que les invdupdel(8p), habituellement associées à un phénotype sévère, peuvent se manifester de façon nettement plus modérée, en particulier dans un contexte de transmission familiale. Dans ce cas, la duplication identifiée est plus petite que celles décrites jusqu’à présent, ce qui pourrait contribuer à la variabilité phénotypique observée. Ces résultats soulignent l’importance de caractériser la taille des remaniements pour l’interprétation, notamment pour le conseil génétique et le suivi prénatal. Une évaluation neuropsychologique sera proposée afin de mieux caractériser le profil clinique des sujets porteurs. Ces résultats ouvrent des perspectives sur la compréhension des mécanismes génotype-phénotype liés aux remaniements complexes du chromosome 8.
Emma KAIRET (Reims), Clémence JACQUIN, Tony YAMMINE, Jean-Paul BORY, Ahmad AKHAVI, Emilie LANDAIS
16:30 - 17:30 #49334 - P048 Etude rétrospective des résultats des analyses chromosomiques sur puce à ADN réalisées en post-natal au laboratoire de génétique de Strasbourg entre 2014 et 2024 devant un retard de croissance.
P048 Etude rétrospective des résultats des analyses chromosomiques sur puce à ADN réalisées en post-natal au laboratoire de génétique de Strasbourg entre 2014 et 2024 devant un retard de croissance.

Introduction et objectifs Le retard de croissance est défini par une taille ou un poids inférieur à - 2 déviations standards de la norme pour l’âge et le sexe, une taille inférieure à - 1.5 déviations standards de la taille cible parentale ou un infléchissement de la vitesse de croissance. Un bilan endocrinien, métabolique et nutritionnel est recommandé ainsi que la recherche d’une monosomie X chez la fille par caryotype et FISH. En l’absence d’étiologie évidente ou devant une suspicion syndromique, une analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) est indiquée. Cette cohorte vise à faire le bilan des résultats analyses de cytogénétique moléculaire postnatales réalisées dans le cadre d’un retard de croissance. Matériels et méthodes Nous avons conduit de manière rétrospective l’analyse des données cliniques et des résultats des ACPA réalisées chez des patients présentant un retard de croissance en Alsace sur une période de 10 ans. Les CNV identifiés (classe 4 et 5) ont été évalués selon leur lien avec le retard de croissance. Les gènes inclus dans les CNV (classe 3 à 5) ont été comparés à ceux d’un panel de gènes impliqués dans le retard de croissance. Le reclassement des CNV de signification incertaine est en cours. En parallèle de l’analyse des CNV, une disomie uniparentale a pu être recherchée par SNP-array chez certains patients avec un tableau évocateur d’une disomie associée à un retard de croissance. Résultats, discussion et conclusion Entre 2014 et 2024, 4898 patients ont bénéficié d’une ACPA post-natale en Alsace. Parmi eux, 13.4% présentait un retard de croissance. L’âge médian au prélèvement est de 4 ans avec une légère majorité de garçons (53%). Au moins un CNV de classe 4 ou 5 a pu être identifié chez 16% des patients, dont la majorité (80%) expliquait le retard de croissance, soit du fait d’une anomalie récurrente soit du fait d’un gène impliqué dans le RC. Les diagnostics récurrents incluent la monosomie X homogène ou en mosaïque, le syndrome de Williams-Beuren, le syndrome de Di George, la délétion récurrente 1q21.1 et la délétion récurrente 15q11.2. Une disomie uniparentale du chromosome 7 et du chromosome 14 ont également pu être diagnostiquées. Un tiers des anomalies aurait pu être détecté au caryotype. Le rendement diagnostique est significativement plus important pour les patients présentant une déficience intellectuelle ou des difficultés scolaires associées. L’étude de cette cohorte alsacienne nous permet de confirmer l’intérêt de la détection des CNV dans l’exploration d’un retard de croissance. A l’ère du séquençage du génome, l’ACPA reste pertinente en pratique clinique du fait de son accessibilité, son rendement et son interprétation plus aisée. À terme, l’accessibilité au séquençage du génome et l’amélioration des outils bio-informatiques pourront améliorer la détection des variations structurales et redéfinir les stratégies diagnostiques.
Johanne PIOTROWSKI (Strasbourg), Aurélie GOURONC, Nadège CALMELS, Audrey SCHALK, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH, Benjamin DURAND, Sylvie ROSSIGNOL, Hélène DOLLFUS, Emmanuelle GINGLINGER, Marguerite MIGUET, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Sophie SCHEIDECKER
16:30 - 17:30 #49484 - P052 Mosaïcisme pigmentaire dans le syndrome de Silver-Russell par correction incomplète de trisomie.
P052 Mosaïcisme pigmentaire dans le syndrome de Silver-Russell par correction incomplète de trisomie.

Le syndrome de Silver-Russell (SRS) est une maladie rare qui associe un retard de croissance intra-utérin (RCIU), un retard de croissance post-natal, des difficultés alimentaires et des particularités morphologiques. Le diagnostic de cette affectation est établi à l'aide du score clinique de Netchine-Harbison et nécessite la présence de quatre des six critères cliniques caractéristiques. Les manifestations dermatologiques sont rares et principalement marquées par des taches café au lait. Les analyses moléculaires permettent de confirmer le diagnostic chez environ 60 % des patients. Le mécanisme sous-jacent le plus fréquent est une perte de méthylation de la région 11p15. Une disomie uniparentale maternelle est identifiée chez environ 10 % des patients. D'autres anomalies cytogénétiques du chromosome 7 ont également été rapportées dans des cas sporadiques. Plus rarement, des variations pathogènes des gènes IGF2, CDKN1C, PLAG1 et HMGA2 sont identifiées. Chez quelques patients, l'anomalie génétique se présente à l’état de mosaïque. Nous rapportons l’observation de deux patients qui présentent un retard de croissance anté- et postnatal évocateur d'un SRS, associé à des anomalies pigmentaires cutanées. Des lésions linéaires hypopigmentées sont retrouvées sur les membres supérieurs des deux patients ainsi que des zones hypo- et hyperpigmentées irrégulières non définies sur les membres inférieurs. Les analyses génétiques réalisées sur différents tissus (liquide amniotique, prélèvement sanguin et biopsie cutanée en zone hypopigmentée) ont montré une disomie uniparentale maternelle en mosaïque du chromosome 7 (upd(7)mat) chez le premier patient (P1) et du chromosome 20 (upd(20)mat) chez le deuxième individu (P2 ; syndrome SRS-like). Les analyses réalisées en peau atteinte ont révélé une trisomie en mosaïque du chromosome 7 pour le P1 et du chromosome 20 pour le P2 dans les zones d’hypopigmentation. Ces résultats permettent d’une part d’expliquer le mosaïcisme pigmentaire observé chez les deux patients et d’autre part de caractériser le mécanisme de survenue de la disomie uniparentale par correction incomplète de trisomie.
Michaela RENDEK (Besançon), Eric DAHLEN, Sandrine CHANTOT-BASTARAUD, Eve PUZENAT, Brigitte MIGNOT, Aurélie BERGER, Paul KUENTZ, Juliette PIARD
16:30 - 17:30 #49653 - P056 Détection précoce et traitement de l'apnée obstructive du sommeil chez les nourrissons et enfants avec trisomie 21.
P056 Détection précoce et traitement de l'apnée obstructive du sommeil chez les nourrissons et enfants avec trisomie 21.

Introduction : Les nourrissons atteints d’une trisomie 21 (T21) présentent un risque élevé de syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS), associé à un dysfonctionnement neurocognitif et à des problèmes de comportement. Nous présentons les résultats d’une étude prospective, interventionnelle et non randomisée, dont l’objectif était d'évaluer l'effet d'un dépistage précoce du SAOS chez les nourrissons atteints de trisomie 21, et le cas échéant de son traitement, sur le développement neurocognitif et le comportement. Patients et méthode : 39 nourrissons avec une T21 ont réalisé une polysomnographie (PSG) tous les 6 mois entre 6 et 36 mois (groupe dépisté) et ont été comparés à un groupe témoin de 40 enfants avec T21, recevant des soins standard et, dans le cadre du protocole, une PSG à l'âge de 36 mois (groupe de soins standard). Le SAOS a été traité lorsqu'il était présent. Le critère d'évaluation principal était le quotient de développement global de l'échelle de développement de l'enfant de Griffiths (Griffiths III) et ses sous-scores à l'âge de 36 mois. Les critères d'évaluation secondaires comprenaient des questionnaires neurocognitifs et comportementaux, dont l’échelle de comportement adaptatif Vineland II (VABS-II), ainsi que les résultats de la PSG. Les enfants ayant eu un diagnostic et un traitement de SAOS avant la PSG de 36 mois, pour le groupe dépisté, et à 36 mois, pour les autres, ont été revus à 60 mois pour une nouvelle évaluation du sommeil, et neuropsychologique. Résultats : A l’âge de 36 mois, sur le Griffiths III, le quotient de développement global était significativement plus élevé dans le groupe dépisté que dans le groupe de soins standard (différence : 4,1 ; 95%CI : 1,3 ; 7,6 ; p = 0,009). Les résultats des sous-scores de Griffiths III et de la VABS-II étaient également en faveur de meilleurs résultats neurocognitifs et comportementaux dans le groupe dépisté. En ce qui concerne la PSG à 36 mois, l'indice médian d'apnée-hypopnée était plus élevé dans le groupe de soins standard que dans le groupe dépisté, avec plus de SAOS modéré à sévère . A l’âge de 60 mois, les résultats des évaluations neuropsychologiques du groupe dépisté restaient meilleurs que ceux du groupe de soins standard. Conclusion : le diagnostic et le traitement précoces du SAOS chez les nourrissons atteints de DS peuvent contribuer à un meilleur développement neurocognitif et comportemental à l'âge de 36 mois, qui semble se maintenir à l’âge de 5 ans.
Clotilde MIRCHER (Paris), Brigitte FAUROUX, Isabelle MAREY, Vincent COULOIGNER, Hervé WALTI, Romain LUSCAN, Silvia SACCO, Marie-Anne CAILLAUD, Ségolène FALQUERO
16:30 - 17:30 #49234 - P060 Première description d’un variant ponctuel du gène DMRT1 pro-testiculaire chez un patient présentant un 46,XX testicular DSD.
P060 Première description d’un variant ponctuel du gène DMRT1 pro-testiculaire chez un patient présentant un 46,XX testicular DSD.

Le gène DMRT1 joue un rôle essentiel dans le maintien du phénotype masculin en réprimant les gènes pro-ovariens. Les souris XY invalidées pour Dmrt1 se développent entièrement comme des mâles mais présentent une différenciation anormale des cellules de Sertoli. Chez l’humain XY, les délétions ou variants ponctuels perte de fonction de DMRT1 ont été rapportés comme associés à une réversion sexuelle XY ou à des azoospermies isolées. Quelques gènes (SOX9, SOX3, SOX10 FGF9, NR5A1, et WT1) seulement ont été rapportés comme impliqués dans les variations du développement génital (VDG) 46,XX SRY négatif avec tissu gonadique testiculaire. Un cas récent rapporte une duplication intragénique de DMRT1- en tandem et en phase - chez un garçon 46,XX, SRY-négatif (Bertini et al., 2023). Aucun variant ponctuel du gène n’a jusqu’à présent été rapporté chez des patients présentant un 46,XX testicular DSD (Disorders of Sex Development). Nous rapportons le cas d’un patient de 15 ans consultant pour retard pubertaire. L’examen clinique montre un statut pubertaire P4 avec deux testicules de volume prépubertaire (grand axe < 25 mm, sensibles à la palpation), et une verge de 6 cm. Le bilan hormonal réalisé montre un hypogonadisme hypergonadotrope avec une testostérone à 2.04 ng/ml, LH 38.8 UI/L, FSH 108.8 UI/L. Le caryotype s’est avéré 46,XX et la FISH SRY négative. L’analyse du panel de gènes impliqués dans les VDG (113 gènes confirmés ou candidats) réalisée à Montpellier a révélé la présence à l’état hétérozygote du variant c.353A>G – p.(Gln118Arg) du gène DMRT1, survenu de novo (critère ACMG PS2). Bien qu’un impact sur l’épissage ne puisse être exclut, du fait de la prédiction d’une réduction de la force du site donneur d’épissage de l’intron 1 (MaxEntScan 8.56  6.14 ; SpliceAI DL 0.10), un mécanisme perte de fonction reste peu probable : les individus 46,XX porteurs d’une délétion distale 9p présentant des organes génitaux externes et internes féminins. Le variant c.353A>G - p.(Gln118Arg), non rapporté en population générale (données gnomAD v4.1, PM2), affecte le dernier acide aminé du sein du domaine de fixation à l’ADN de ce facteur de transcription pro-testiculaire (PM1). Il pourrait induire un gain de fonction par effet hypermorphe, en renforçant l’interaction de la protéine avec l’ADN (Arg118, chargée positivement, PP3). Autre hypothèse, non exclusive de la précédente, ce variant pourrait perturber l’interaction avec l’Arg111 lors de la dimérisation du facteur de transcription (clash stérique prédit), induisant une fixation aberrante sur l’ADN (PDB :4YJ0). Nous rapportons ici le premier cas de 46,XX testicular DSD associé à un variant ponctuel faux-sens du gène DMRT1. Ce résultat soulève la nécessité d’intégrer le gène DMRT1 à la liste des gènes clairement impliqués dans ces phénotypes, avec, comme fréquemment dans les VDG, des phénotypes en miroir observés chez les 46,XY et les 46,XX.
Anne BERGOUGNOUX (MONTPELLIER), Luke MANSARD, Nadège SERVANT, David BAUX, François GUERIN, Françoise PARIS
16:30 - 17:30 #49531 - P064 Identification de WDR78 comme un nouveau gène candidat dans les anomalies multiples du flagelle spermatique (MMAF).
P064 Identification de WDR78 comme un nouveau gène candidat dans les anomalies multiples du flagelle spermatique (MMAF).

Le diagnostic génétique s’impose progressivement dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Il doit désormais être considéré comme un outil incontournable dans la pratique clinique courante, non seulement pour déterminer les causes sous-jacentes de l’infertilité, mais également pour proposer des stratégies thérapeutiques personnalisées aux couples pris en charge en AMP. Au cours des deux dernières décennies, d’importants efforts ont été consacrés à l’identification des gènes responsables de l’infertilité non syndromique. Parmi les différents phénotypes décrits, les anomalies morphologiques multiples du flagelle spermatique (MMAF) représentent l’un des modèles les mieux caractérisés sur le plan génétique. Au CHU de Strasbourg, notre approche diagnostique repose sur le séquençage de l’exome, combiné à une analyse in silico d’un panel génétique élargi. Ce panel comprend 159 gènes associés à l’infertilité masculine, 54 liés à l’infertilité féminine, 26 impliqués dans les deux conditions, ainsi que 26 gènes candidats supplémentaires. En cas de résultats négatifs à l’analyse du panel, notamment dans des contextes de consanguinité, l’analyse est étendue à l’ensemble de l’exome. L’étude d’une famille consanguine d’Afrique du Nord, comprenant quatre frères atteints de MMAF, nous a permis d’identifier un variant d’épissage à l’état homozygote dans WDR78. Des tests fonctionnels utilisant la technique des minigènes et la transfection de cellules HEK293 ont confirmé l’altération de l’épissage. L’absence du l’exon 15 ne modifie pas le cadre de lecture, mais supprime un des 7 domaines WD40 de WDR78. Par ailleurs, WDR78 interagit avec plusieurs protéines déjà connues pour être essentielles à la formation du flagelle spermatique et impliquées dans le phénotype MMAF, en particulier les protéines de la famille des DNAH et TCTEX1D2 et WDR63. De plus, un modèle murin knock-out présente un phénotype similaire à celui observé chez nos patients. Nous rapportons ici la première preuve de l’implication de WDR78 dans l’infertilité masculine. Ces résultats élargissent le spectre des gènes associés aux anomalies de la spermatogenèse et soulignent l’importance des approches fonctionnelles - telles que l’analyse par minigène - pour valider les variants d’épissage identifiés par séquençage d’exome.
Cécile LANG (Strasbourg), Camille CENNI, Audrey SCHALK, Anne-Sophie LEUVREY, Valérie REICHERT, Céline CUNY, Nicolas LE MAY, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Jean MULLER, Caroline SCHLUTH BOLARD, Stéphane VIVILLE
16:30 - 17:30 #49736 - P068 Génétique des OZEMA, anomalies ovocytaires et infertilités féminines rares.
P068 Génétique des OZEMA, anomalies ovocytaires et infertilités féminines rares.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) est une pré-indication du PFMG2025 depuis 2019. L’extension de cette pré-indication aux anomalies ovocytaires rares, responsables de défauts de fécondation entre l’ovocyte et le spermatozoïde, a récemment été proposée. Ces situations correspondent aux anomalies ovocytaires associées à des ovocytes géants et/ou à des ovocytes entrant dans le spectre des défauts de maturation ovocytaire et de fécondation, sans diminution du nombre d’ovocytes. Bien que définies par un défaut qualitatif de l’ovocyte, ces anomalies pourraient présenter des causes génétiques communes avec l’IOP. Afin d’harmoniser ces phénotypes hétérogènes, la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE) a proposé une classification de ces infertilités sous le terme d’OZEMA (Oocyte, Zygote, Embryo Maturation Arrest), regroupant les défauts de maturation ovocytaire, de fécondation et de développement embryonnaire précoce. Un panel de 37 gènes a été défini dans le cadre de ces troubles de la reproduction. Nous présentons les résultats du séquençage d’exome réalisé chez 325 patientes présentant une altération de la réserve ovarienne et 31 patientes présentant un spectre OZEMA / fausses-couches à répétition (FCR). Les critères d’inclusion des patientes OZEMA ont été définis lors réunions multidiscplinaires clinico-biologiques avec mise en place d’une ligne d’avis sur la plateforme Omnidoc (https://omnidoc.fr/chu-rennes). - Des nouveaux variants pathogènes ou probablement pathogènes dans des gènes OZEMA ont été mis en évidence chez deux patientes présentant un phénotype compatible d’arrêt de maturation. Ces variants concernent les gènes CDC20 et PADI6. - Des variants d’intérêt dans des gènes OZEMA ont par ailleurs été observés chez deux patientes présentant une IOP. Un variant d’épissage hétérozygote de PANX1 validé par minigène et RNAseq a été mis en évidence chez une patiente présentant une histoire familiale d’IOP. Un variant homozygote de TBPL2 a de plus été observé chez une patiente avec aménorrhée primaire. Ces variants illustrent le continuum probable entre les défauts de maturation sévères provoquant une mort ovocytaire et in fine une altération de la réserve ovarienne. - Nos analyses révèlent en outre de nouveaux gènes candidats. Un variant homozygote de LSM14A, impliqué dans la régulation des ARN ovocytaires, a été identifié chez une patiente avec OZEMA. D’autres gènes font l’objet d’explorations complémentaires (e.g. NR5A2). - Nous avons enfin inclus une patiente présentant une récurrence de fausses-couches et de triploïdies par digynie. Cette patiente présente un variant rare dans ESPL1, gène dont le défaut pourrait entraîner la formation d’ovocytes non réduits. Ces résultats montrent la pertinence de proposer des explorations génétiques en cas de phénotype OZEMA afin d’optimiser la prise en charge des patientes et illustrent le chevauchement génétique entre OZEMA, IOP et FCR.
Anna LOKCHINE, Linda AKLOUL, Erika LAUNAY, Laura MARY, Bénédicte NOUYOU, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Solène DUROS (Rennes), Mathilde NIZON, Maud BIDET, Wilfrid CARRÉ, Carine ABEL, Christèle DUBOURG, Houda HAMDI-ROZÉ, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie ODENT, Sophie CHRISTIN-MAITRE, Vincent LAVOUÉ, Sylvie JAILLARD
16:30 - 17:30 #48943 - P072 Caractérisation phénotypique du spectre du trouble neurodéveloppemental lié à DLG3.
P072 Caractérisation phénotypique du spectre du trouble neurodéveloppemental lié à DLG3.

Introduction : DLG3 code pour SAP102, une protéine d’échafaudage membre de la famille des protéines membranaires présentant un domaine guanylate kinase. Fortement exprimée dans les premiers stades du développement cérébral post-natal, SAP102 joue un rôle lors de la synaptogenèse puis dans le fonctionnement synaptique. Les variations génétiques induisant une perte de fonction dans DLG3 sont impliquées dans le trouble du développement intellectuel non-syndromique lié à l’X de type 90 (OMIM #300850), dont le phénotype principal décrit comprend une déficience intellectuelle pouvant être associée à d’autres signes neurodéveloppementaux. Or, les données phénotypiques disponibles dans la littérature sont limitées dans une majorité des cas, rendant difficile l’évaluation de la trajectoire développementale des individus atteints. De plus, l’éventuelle pathogénicité des variations faux-sens dans DLG3 requiert une étude plus précise. Méthodes : Pour répondre à ces questions, nous avons lancé une collaboration internationale. Dans un second temps, nous avons réalisé une revue des données génomiques et phénotypiques disponibles dans la littérature concernant les familles précédemment décrites et réévalué les faux-sens déjà rapportés en se basant sur les critères de l’ACMG. Résultats : Sur le plan moléculaire, les 17 individus rapportés dans notre cohorte présentaient 16 variations distinctes dans DLG3 dont 10 variations entraînant une perte de fonction et 6 variations de signification incertaine. Parmi les 37 familles rapportées dans la littérature, 18 présentaient une variation entraînant une perte de fonction, 17 présentaient une variation faux-sens, un cas index était porteur d’une variation intronique profonde et une dernière famille présentait un gain d’une copie du locus Xq13.1 comprenant partiellement DLG3. Par ailleurs, 6 variations de signification incertaine ont pu être reclassées comme probablement bénignes en utilisant les critères de l’ACMG. Sur le plan clinique, les individus de la cohorte avec des variations (probablement) pathogènes dans DLG3 présentaient un retard de développement du langage constant. Les signes associés au trouble du développement intellectuel - particularités morphologiques notamment - étaient plus fréquents que dans les précédentes descriptions, de même pour les autres troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques. Conclusion : Les résultats de cette collaboration internationale nous amènent à proposer une extension phénotypique du « trouble du développement intellectuel non-syndromique lié à l’X de type 90 » actuellement classiquement décrit pour un trouble neurodéveloppemental pouvant être syndromique. Par ailleurs, après revue de la littérature et réanalyse des variations faux-sens DLG3 décrites, les informations disponibles actuellement nous paraissent insuffisantes pour définitivement statuer sur leur éventuelle implication dans ce syndrome.
Marlène MALBOS (Dijon), Thierry GAUTIER, Amelle SHILLINGTON, Estelle COLIN, Xavier LE GUILLOU, Oana CALUSERIU, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNÉ, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Sacha WEBER, Clémence JACQUIN, Tracy DUDDING, Daniel CALAME, Juliette PIARD, Jonathan LEVY, Xenia LATYPOVA, Alain VERLOES, Tanguy NICLASS, Aurélia JACQUETTE, Lori WHITE, Marie-Pierre MOIZARD, Hélène DOLLFUS, Sébastien MOUTTON, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Quentin THOMAS, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN-ROBINET, Jérôme GOVIN, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE
16:30 - 17:30 #49014 - P076 Les variants de RANBP9 sont responsables d’un nouveau syndrome neurodéveloppemental.
P076 Les variants de RANBP9 sont responsables d’un nouveau syndrome neurodéveloppemental.

Par une collaboration internationale et par séquençage du génome au laboratoire Auragen (Plan France Médecine Génomique 2025), nous avons identifié 8 patients porteurs de variants hétérozygotes du gène RANBP9 (RAN binding protein 9) et atteints de trouble du neurodéveloppement. Ces variants sont en majorité survenus de novo (6 familles), et plus rarement hérité d’un parent symptomatique (1 famille). Les variants sont de type tronquant (6 variants) ou faux-sens (1 variant). Le phénotype comporte de manière variable un retard global de développement, une hypotonie précoce, une déficience intellectuelle (plutôt légère), des troubles du comportement notamment un autisme, et une épilepsie. 2 patients présentent une polydactylie. Nos études fonctionnelles montrent que les variants perte de fonction expriment des protéines tronquées ayant un déficit d’interaction avec leurs partenaires WDR26, TWA1, et ARMC8. Le variant faux-sens présente un défaut de repliement et de stabilité. RANBP9 (RANBPM) est une protéine adaptatrice multifonctionnelle, participant notamment au complexe E3 Ubiquitin ligase CTLH. Certains de ses partenaires sont déjà impliqués dans des syndromes avec trouble du neurodéveloppement, tels que WRD26 (syndrome de Skraban-Deardorff), FMRP (syndrome de l’X-Fragile), ou encore L1CAM (hydrocéphalie et syndrome MASA). Les souris knock-out pour RANBP9 présentent un défaut sévère de développement cérébral. En conclusion l’haploinsuffisance du gène RANBP9 est à l’origine d’un nouveau trouble du neurodéveloppement non spécifique et non syndromique, de transmission autosomique dominante.
Francis RAMOND (ST ETIENNE), Pia VAN GEN HASSEND, Hélène DOLLFUS, Laure RAYMOND, Benjamin DAURIAT, Mathilde NIZON, Benjamin COGNE, Katheryn GRAND, Elizabeth BAKER, Christian NETZER, Ada HAMOSH, Hermann SCHINDELIN, Arno ALPI
16:30 - 17:30 #49210 - P080 Syndrome de Coffin-Siris type 12 : élargissement du spectre phénotypique à partir d’une série nationale de huit patients.
P080 Syndrome de Coffin-Siris type 12 : élargissement du spectre phénotypique à partir d’une série nationale de huit patients.

Le syndrome de Coffin-Siris de type 12 (CSS12) est un trouble syndromique du développement intellectuel lié à des mutations du gène BICRA, composant du complexe SWI/SNF. Nous présentons une série nationale de huit nouveaux patients atteints de CSS12, constituant la première description approfondie depuis la publication initiale de Barish et al. en 2020, et élargissant ainsi de manière significative le spectre phénotypique de cette maladie. Trois cas index présentent des manifestations neuropsychiatriques sans déficit intellectuel, remettant en question les hypothèses précédentes concernant le syndrome. À travers une revue exhaustive de la littérature et l’analyse de patients supplémentaires, nous avons identifié des caractéristiques morphologiques communes, tout en mettant l’accent sur les manifestations neuropsychiatriques. Parmi nos patients, nous avons observé une prévalence accrue des troubles du spectre autistique (TSA) et d’anomalies comportementales, ce qui met en lumière la présentation complexe du CSS12. Nous proposons également un aperçu des données issues de la littérature concernant les études fondamentales et l’implication des variations de BICRA dans les fonctions neurocognitives des modèles animaux. Ainsi, nous soulignons l’importance de prendre en compte les manifestations neuropsychiatriques dans le diagnostic et la prise en charge du CSS12, en particulier en l’absence de déficit intellectuel. Cela met en évidence la nécessité d’approches multidisciplinaires dans le suivi des patients ainsi que de recherches supplémentaires sur ce syndrome.
Victor MOREL (Marseille), Charlotte TARDY, Cindy COLSON, Roseline CAUMES, Benoit MAZEL, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Ange-Line BRUEL, Pascale SAUGIER-VEBER, Olivier PATAT, Anne-Marie GUERROT, Massimiliano ROSSI, Marjolaine WILLEMS, Sabine SIGAUDY, Chantal MISSIRIAN
16:30 - 17:30 #49245 - P084 Mémoire préservée et réseaux cérébraux résilients dans le syndrome de Coffin-Siris.
P084 Mémoire préservée et réseaux cérébraux résilients dans le syndrome de Coffin-Siris.

Les variants pathogènes d’ARID1B sont la cause la plus fréquente de syndrome de Coffin-Siris, associant retard intellectuel, retard ou absence de langage, troubles du spectre autistique et anomalies viscérales/osseuses (MIM #135900). Les familles rapportent fréquemment des difficultés langagières et motrices mais une bonne mémoire, alors que le fonctionnement cognitif des patients reste peu étudié. Les données d’imagerie rapportées se limitent à des anomalies structurelles (anomalies du corps calleux, kystes de la fosse postérieure) sans étude de perfusion cérébrale ni de connectivité. Douze patients porteurs de variants pathogènes d’ARID1B (âge : 13,8 ± 4,7 ans ; 7 filles) et 34 témoins (âge : 13,6 ± 4,7 ans ; 20 filles) ont été inclus. Tous ont bénéficié d’une évaluation neuropsychologique standardisée. L’imagerie multimodale comprenait l’arterial spin labelling (ASL) pour mesurer le débit sanguin cérébral (DSC) au repos, la 3DT1 pour analyser la substance grise (SG), et l’imagerie par tenseur de diffusion pour analyser la substance blanche. Une analyse statistique du cerveau entier a comparé le DSC et la densité de SG des patients à celui des témoins, et une analyse basée sur le fixel a permis d’explorer la micro et la macrostructure des fibres de substance blanche des patients comparés aux contrôles. Les patients présentaient tous des déficits marqués au plan langagier, moteur et social. Cependant, leurs performances mnésiques dépassaient largement leurs autres compétences cognitives (+ 5 DS) avec des scores élevés en mémoire visuelle malgré leurs difficultés intellectuelles. Les analyses statistiques ont montré une augmentation bilatérale significative du DSC dans plusieurs structures du système limbique, incluant les hippocampes et les aires visuelles (gyrus lingual et fusiforme), comparativement aux témoins. Elles ont également révélé une diminution significative de la densité de SG et de densité des fibres dans ces mêmes structures limbiques, ainsi que dans les circuits langagiers, moteurs et sociaux. Nos résultats révèlent une dissociation frappante entre une bonne mémoire visuelle et des déficits francs du langage, de la motricité et des fonctions sociales chez les patients porteurs de variants pathogènes d’ARID1B. Malgré des anomalies structurelles, l’augmentation du DSC dans les régions limbiques et visuelles suggère l’existence de mécanismes compensatoires chez ces patients. Cette dissociation est retrouvée dans des modèles murins haplo-insuffisants pour ARID1B, présentant également des anomalies hippocampiques marquées à mémoire préservée. À ce jour, cette dissociation n’a pas été rapportée dans les modèles murins d’autres gènes du syndrome de Coffin-Siris et semble être pour l’instant, spécifique à ARID1B. Ces données confortent le recours à des interventions ciblées, visant à tirer parti des capacités mnésiques et visuelles remarquables de ces enfants.
Aurélie FABRE (Paris), Jennifer BOISGONTIER, Khawla ALJABALI, Ludovic FILLON, Ana SAITOVITCH, Sara CABET, Volodia DANGOULOFF-ROS, Lelio GIUDA, Jeanne AMIEL, Marlène RIO, Monica ZILBOVICIUS, Arnold MUNNICH, Valérie CORMIER-DAIRE, Nathalie BODDAERT
16:30 - 17:30 #49281 - P088 Variations bi-alléliques et hétérozygotes du gène OTUD7A : vers un modèle de trouble neurodéveloppemental à pénétrance incomplète et expressivité variable semi-dominant.
P088 Variations bi-alléliques et hétérozygotes du gène OTUD7A : vers un modèle de trouble neurodéveloppemental à pénétrance incomplète et expressivité variable semi-dominant.

Le syndrome microdélétionnel 15q13.3 représente l’une des causes génétiques de susceptibilité aux TND. Il résulte le plus souvent d’une recombinaison récurrente entre les points de cassure 4 et 5 au sein de ce locus. Cette condition est associée à une pénétrance incomplète (pouvant atteindre 80%) et une expressivité variable. Pendant longtemps, l’identification du gène responsable de la composante neurodéveloppementale du syndrome a fail l’objet de débat, jusqu’à la mise en évidence de variations bi-alléliques ponctuelles du gène OTUD7A, codant une enzyme de dé-ubiquitination, dont la perte de fonction est le mécanisme suspecté. Ces variations sont à l’origine d’un trouble neurodéveloppemental caractérisé par une hypotonie et des convulsions (MIM #620790). Ce syndrome présente des caractéristiques similaires à celles présentes dans les phénotypes les plus graves observés chez les patients porteurs de délétions bi-alléliques 15q13.3. De manière intéressante, les porteurs hétérozygotes de variations pathogènes du gène OTUD7A présentent des manifestations phénotypiques modérées, à pénétrance incomplète et expressivité variable similaires à celles observées dans le syndrome microdélétionnel 15q13.3 associés à des délétions hétérozygotes. Ces données suggèrent un mode de transmission semi-dominant. Afin d’évaluer cette hypothèse, nous avons identifié une cohorte de 13 patients avec TND et porteurs de variations hétérozygotes de novo ou héritées, dans OTUD7A, ou bi-alléliques incluant des variations entraînant l’apparition d’un codon stop prématuré, des variations d'épissage et des variations faux-sens, grâce au système MatchMaker Exchange ou AuraMatcher. Nous avons ensuite évalué l’impact fonctionnel des variations de signification incertaine de type faux-sens. Les variations p.(His70Gln), p.(Ile118Phe), p.(Arg230Gln), p.(Thr239Met), p.(Ser283Asn) et p.(Val618Met) ont été introduites par mutagenèse dirigée dans un plasmide d'expression OTUD7A-tGFP, suivi de transfection dans des cellules haploïdes HAP1 OTUD7A knock-out, afin d’évaluer leur activité catalytique résiduelle dans un test de complémentation. Cette activité a été mesurée en détectant les les chaînes d'ubiquitine liées à K48 par Western blot. La variation pathogène récurrente p.(Leu233Phe) et la forme sauvage ont été utilisées comme contrôles. Cliniquement, les patients identifiés hétérozygotes présentent un retard de développement de sévérité variable, associé à des troubles du comportement incluant des manifestations du spectre autistique, un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, et, dans certains cas, une épilepsie. Sur le plan moléculaire, nos résultats indiquent que les variations pathogènes conduisent à l’accumulation de chaînes d’ubiquitine liées en K48. L’association entre la récurrence de variations de novo et hérités dans OTUD7A chez des patients atteints de TND soutient un modèle de transmission semi-dominant pour les variations ponctuelles de ce gène.
Marie LUCAIN (Dijon), Julien PACCAUD, Loraine MANIA-PARIS, Caroline RACINE, Gaëtan LESCA, Thibaud ARMAND, Perrine CHARLES, Delphine LEHALLE, Dorothee VEER, Luisa AVERDUNK, Valentin RUAULT, Éléonore VIORA-DUPONT, Antonio NOVELLI, Monia GINEVRINO, Ludovico GRAZIANI, Auragen CONSORTIUM, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Quentin THOMAS, Antonio VITOBELLO
16:30 - 17:30 #49333 - P092 Impact du diagnostic précoce sur le neurodéveloppement dans le déficit en kinase déshydrogénase des cétoacides à chaînes ramifiées (BCKDK) : apport du séquençage du génome entier et enjeux du dépistage néonatal.
P092 Impact du diagnostic précoce sur le neurodéveloppement dans le déficit en kinase déshydrogénase des cétoacides à chaînes ramifiées (BCKDK) : apport du séquençage du génome entier et enjeux du dépistage néonatal.

Introduction : Le déficit en kinase déshydrogénase des cétoacides à chaînes ramifiées (BCKDK, ORPHA #308410, OMIM #614923) est une maladie neurodéveloppementale très rare autosomique récessive, liée à des variants bialléliques du gène BCKDK. Elle se traduit par des taux abaissés d’acides aminés à chaînes ramifiées (AACR : leucine, valine, isoleucine) dans le plasma et le liquide céphalo-rachidien. Le phénotype associe à des degrés variables déficience intellectuelle (DI), troubles du spectre autistique (TSA), microcéphalie progressive et parfois épilepsie. Il s’agit d’une des rares causes de DI/TSA pour laquelle un traitement précoce a montré un bénéfice clinique (Tangeraas T. et al., Brain, 2023). Matériels et Méthodes : Nous présentons le parcours diagnostique de deux enfants d’une même fratrie, pour lesquels un séquençage du génome entier (WGS) en quatuor a permis d’établir un diagnostic de déficit en BCKDK. Résultats : L’aîné (8 ans) présentait un retard de langage et un TDAH traité par QUASYM, avec apparition d’une microcéphalie dès 4 ans. Il est scolarisé en milieu ordinaire avec accompagnement AESH. L’IRM cérébrale et l’EEG étaient normaux. Sa sœur (3 ans) a été évaluée pour retard global des acquisitions sans microcéphalie. La chromatographie initiale des acides aminés plasmatiques (CAAp) n’avait pas permis le diagnostic. Le séquençage du génome entier a révélé chez les deux enfants deux variants hétérozygotes composites : NM_005881.4:c.642+1G>A (maternel) et NM_005881.4:c.442G>A, NP_005872.2:p.(Glu148Lys) (paternel). De nouveaux prélèvements à jeun ont confirmé la diminution des AACR plasmatiques, permettant le reclassement en variants de classe 4 et la confirmation diagnostique. La famille est désormais suivie au centre de référence des maladies métaboliques de l’hôpital Necker qui a mis en place du traitement par régime hyperprotidique et supplémentation en AACR. Discussion : L’efficacité du régime hyperprotidique enrichi en AACR dépend de la précocité du traitement, ce qui souligne l’importance d’un diagnostic rapide. Le diagnostic biochimique peut être difficile : la CAAp peut donner des résultats faussement négatifs surtout si elle n’est pas faite dans les conditions adéquates. L’intégration du déficit en BCKDK dans les programmes de dépistage néonatal pourrait améliorer le pronostic. En France, le dépistage actuel par spectrométrie de masse est paramétré pour détecter plusieurs maladies rares du métabolisme dont la leucinose (MSUD) où les AACR sont trop élevés. Des études rétrospectives sur les résultats du dépistage néonatal en Belgique, Allemagne, Espagne et Norvège montrent que le déficit en BCKDK pourrait être dépisté en recherchant à l’inverse une diminution des AACR. Conclusion : Ce travail illustre l’apport déterminant du WGS dans le diagnostic de maladies métaboliques rares, surtout lorsqu’une prise en charge diététique précoce peut optimiser le neurodéveloppement. Le dépistage néonatal apparaît comme une piste prometteuse à explorer.
Anitha SATKUNAVEL (Bondy), Jonathan LEVY, Léa JACQUIOT, Eva PIPIRAS, Loïc DE PONTUAL, Juliette BOUCHEREAU, Apolline IMBARD, Andrée DELAHAYE-DURIEZ
16:30 - 17:30 #49495 - P096 Séquençage de génome short-read dans une cohorte monocentrique de 1009 patients atteints de troubles du développement intellectuel.
P096 Séquençage de génome short-read dans une cohorte monocentrique de 1009 patients atteints de troubles du développement intellectuel.

Le trouble du développement intellectuel (TDI) concerne environ 2% de la population et correspond à un groupe de maladies rares extrêmement hétérogènes. Plus de 1700 gènes sont impliqués dans ces pathologies, chacun d’entre eux représentant moins de 1% des cas. Le Plan France Médecine Génomique permet, depuis 2021, la réalisation d’un séquençage de génome (GS) chez les patients ayant un TDI transformant ainsi la prise en charge diagnostique des patients. Nous rapportons les résultats d’une cohorte de 1009 patients suivis dans le service de médecine génomique des maladies rares de l’hôpital Necker, ayant bénéficié d’un GS au laboratoire SeqOIA entre mai 2021 et août 2025 dans la préindication « déficience intellectuelle ». Nous avons identifié des variants de classe 4/5 chez 37% des patients (n=376), et des variants de classe 3 (VSI) chez 16% des patients (n=161). L’analyse en trio (n=890) permet un rendement diagnostique (classe 4/5) de 40%, supérieur aux autres situations (solo 25% n=4 ; duo 29% n=56, quatuor 22% n=55, quintet 0% n=4). Parmi les résultats positifs, 88% (n=334) sont des variants nucléotidiques (SNV) et 13% (n=49) sont des variations du nombre de copies (CNV) ou des variants de structure (SV). Les 334 SNV sont localisés dans 213 gènes différents. La majorité des variants sont survenus de novo (79%). Dix-huit variants sont hérités d’un parent (9 atteints, 9 asymptomatiques dont 3 en mosaïque). Parmi les CNV/SV, deux réarrangements complexes impliquant 3 chromosomes ont été identifiés ainsi qu’une délétion d’une région promotrice, une inversion séparant les éléments régulateurs d’un gène et un dérivé surnuméraire du chromosome 20. Huit doubles-diagnostics associant deux SNV ou un SNV et un CNV/SV ont été établis. Dix-neuf génomes ont été réalisés en urgence en raison d’une grossesse en cours dans la majorité des cas. Ils ont été rendus en 34 jours en moyenne (18 à 86 j), sept variants de novo et un variant sur le chromosome X hérité de la mère ont été identifiés. Cette cohorte confirme la grande hétérogénéité génétique des TDI, tant par la diversité des gènes impliqués que par les mécanismes moléculaires sous-jacents. Le séquençage du génome constitue une approche “tout-en-un”, capable de détecter simultanément SNV, CNV, SV et expansions de répétitions en tandem, avec une sensibilité supérieure à celle de l’exome associé à l’ACPA. Ces atouts nous ont conduits à l’adopter récemment en première intention. Le rendement diagnostique de 37% est sous-évalué, et devrait augmenter grâce à la prescription de génome en première intention, à la reclassification des VSI, à l’amélioration des outils bioinformatiques, de l’annotation et des logiciels de prédiction des variants non codants, ainsi qu’à l’intégration de données multi-omiques comme le RNAseq.
Sophie RONDEAU (Paris), Thomas COURTIN, Hamza HADJ ABDALLAH, Marion LESIEUR-SEBELLIN, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, Jean-Sérène LALOY, Lamisse MANSOUR HENDILI, Tania ATTIE-BITACH, Stéphanie DUCREUX, Lucile BOUTAUD, Boris KEREN, Ilyas CHALLET, Emma RAIMBAULT, Marine RAJAOBA, Jeanne AMIEL, Geneviève BAUJAT, Maelle CHARPIE, Valérie CORMIER-DAIRE, Anne GUIMIER, Stanislas LYONNET, Pauline MARZIN, Caroline MICHOT, Mevyn NIZARD, Clothilde ORMIÈRES, Alix PAULET, Elise PISAN, Margaux SEREY-GAUT, Giulia BARCIA, Valerie MALAN, Marlène RIO
16:30 - 17:30 #49656 - P100 GenIDA : un registre participatif international pour la caractérisation phénotypique des troubles neurodéveloppementaux monogéniques.
P100 GenIDA : un registre participatif international pour la caractérisation phénotypique des troubles neurodéveloppementaux monogéniques.

L’amélioration des connaissances génétiques dans les troubles du neurodéveloppement (TND) a permis d’identifier les bases moléculaires de nombreux syndromes, mais la description de leur spectre phénotypique, de leurs comorbidités et de leur histoire naturelle reste souvent incomplète. Ces données sont pourtant essentielles pour la prise en charge médicale et le conseil génétique. Afin de répondre à ce besoin, nous avons lancé en 2016 GenIDA (https://genida.eu/home), un registre participatif international permettant aux familles de documenter directement, via un questionnaire structuré en ligne disponible en 10 langues, les manifestations cliniques et la qualité de vie des personnes atteintes. En septembre 2025, plus de 2 300 dossiers complets issus de 40 pays ont été collectés, constituant des cohortes génétiques vivantes mises à jour en continu. Les plus grandes concernent le syndrome de Koolen-de Vries/KANSL1 (n=256), le syndrome de Kleefstra/EHMT1 (n=220) et DDX3X (n=68). Cette approche a permis d’identifier des comorbidités jusque-là sous-estimées, telles que les infections respiratoires et l’asthme dans le syndrome de Koolen-de Vries, de préciser la sévérité perçue des troubles du comportement ou de l’épilepsie, et d’évaluer l’efficacité rapportée de certains traitements. Depuis 2022, dix publications utilisant des données GenIDA ont mis en évidence des aspects inédits, allant de la scoliose (KdVS) aux arythmies (Kleefstra Syndrome) en passant par le langage (DDX3X). Nous présenterons des résultats non publiés concernant les cohortes POGZ (n=40) et RNU4-2 (n=24), le gène majeur le plus récemment identifié dans les déficiences intellectuelles. Ces résultats confirment l’intérêt de GenIDA comme un outil unique pour affiner la description phénotypique de syndromes neurodéveloppementaux rares, révéler des manifestations jusqu’alors négligées (par ex vomissement cycliques et anxiété pour POGZ) et participer à la mise en place de recommandations de prise en charge spécifiques, dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles.
Maria Victoria HINCKELMANN (Illkirch-Graffenstaden), Pauline BURGER, Sarah BAER, Arianne BOUMAN, Roseline CAUMES, Benjamin DURAND, Elana J. FORBES, Lottie D. MORISON, Valentin RUAULT, Dafna SHALEV, Sunil K. VASIREDDI, Ludivine WALTER, Tanja ZDOLSEK DRAKSLER, Romain COUTELLE, Anne DE SAINT MARTIN, David GENEVIEVE, Daphna LANDAU PRAT, Bertrand MOLLEREAU, Angela T. MORGAN, Thomas SMOL, Tjitske KLEEFSTRA, David KOOLEN, Coline CORMIER, Laurence FAIVRE, Caroline NAVA, Christel DEPIENNE, Jean-Louis MANDEL
16:30 - 17:30 #49830 - P104 Contribution du gène MAZ, localisé dans la région 16p11.2, dans les troubles du neurodéveloppement.
P104 Contribution du gène MAZ, localisé dans la région 16p11.2, dans les troubles du neurodéveloppement.

Les réarrangements génomiques de la région proximale 16p11.2 délimités par les points de cassure 4 et 5 (BP4-5), constituent l'une des causes les plus fréquentes de maladies génétiques liées à des variations du nombre de copies (CNV). Initialement décrits comme un facteur de prédisposition aux troubles du spectre autistique, à la déficience intellectuelle ainsi qu'à des effets miroirs sur l'adiposité ou la circonférence crânienne, ces CNVs sont maintenant associés à une multitude de phénotypes à expressivité et pénétrance variables. Les 31 gènes inclus dans cette région agissent par des mécanismes pléiotropiques à la fois directs et indirects. Alors qu'aucun candidat évident n'a été identifié pour expliquer les troubles de la parole et du langage présents chez plus de 75% des porteurs d'une délétion 16p11.2 BP4-5, une étude analysant les données d'exome de 726 enfants atteints/suspectés d'épilepsie ou de trouble du neurodéveloppement (ND), a mis en évidence une association significative (avant correction) entre la perte de fonction du gène MAZ (Myc-Associated Zinc finger), localisé en 16p11.2, et le bégaiement. Pour évaluer l'impact de l'haploinsuffisance de MAZ et de ses variants sur le ND, nous avons établi une cohorte de 10 patients (8 familles) grâce au recueil de données à l'international. Les signes cliniques de la cohorte se chevauchent et incluent des anomalies du ND, des déficits ophtalmologiques et du tonus musculaire ainsi que des troubles du langage et de la parole. Nous avons identifié différents modes de transmission et d'action : 4 individus issus de 2 familles iraniennes porteurs du même variant faux-sens homozygote, 2 patients avec des variants faux-sens hétérozygotes de novo, 3 individus avec des variants hétérozygotes tronquants et 1 patient présentant une expansion d'alanines située dans une région soumise à contrainte évolutive. Les 3 variants faux-sens touchent les domaines à doigts de zinc de MAZ et la modélisation 3D in silico prédit une altération de la liaison à l'ADN. Les poissons-zèbres déplétés de l'orthologue maza par la technique CRISPR/Cas9, mais non pour son paralogue mazb, ont montré des défauts de développement sévères ainsi qu'une vélocité de nage réduite, soulignant le rôle de MAZ dans la neurogenèse. Une létalité importante a été observée chez le modèle murin inactivé pour l'orthologue Maz. Nous évaluons actuellement la pathogénicité des faux-sens identifiés au sein de la cohorte à l'aide d'expériences de complémentation chez le poisson-zèbre. L'étude du transcriptome des lignées cellulaires HAP1 et K562 inactivées pour MAZ, ont révélé une dérégulation des gènes de réparation à l'ADN, des cibles de Myc ou encore des gènes régulant le fuseau mitotique. Nous explorons à présent si les mêmes voies sont altérées dans des lignées isogéniques éditées pour modéliser les faux-sens. Nos résultats étayent un rôle de l'haploinsuffisance de MAZ dans certains des phénotypes associés aux CNVs de la région 16p11.2 BP4-5.
Aymeric MASSON (Lausanne, Suisse), Adrien BURGENER, Giovanna AMBROSINI, Mahsa FADAEE, Erfan HEIDARI, Jacqueline CHRAST, Clara PAILLER-PRADEAU, Pedro AIRES, Jennifer HOWE, Elliot STOLERMAN, Anna LAGROON, Núria MARTÍNEZ GIL, Samantha BAXTER, Erin WADMAN, Emily O'HEIR, Melanie O'LEARY, Raymond CAYLOR, David AMOR, Karen GRIPP, Stephen SCHERER, Nicolas GUEX, Masoud GASHASBI, Alexandre REYMOND
16:30 - 17:30 #49873 - P108 Etude Descriptive du phénotype neuro-cognitif d’une cohorte de 30 patients français porteurs d’un syndrome BBSOAS (gène NR2F1).
P108 Etude Descriptive du phénotype neuro-cognitif d’une cohorte de 30 patients français porteurs d’un syndrome BBSOAS (gène NR2F1).

Introduction Le syndrome d'atrophie optique de Bosch-Boonstra-Schaaf (BBSOAS), est une maladie autosomique dominante rare causée par des variants pathogènes du gène NR2F1, décrite pour la première fois en 2014. Les patients concernés par ce syndrome présentent des troubles du neurodéveloppement avec des déficits cliniques de différents degrés de sévérité. Au sein du projet « A functional and experimental study of a neurodevelopmental disorder caused by mutations in the NR2F1 gene » financé par la Fondation de France, notre étude ancillaire a pour but d’effectuer une description détaillée du phénotype neuro-cognitif de patients français porteurs de variants NR2F1. Dans un second temps, il s’agira de mettre en lien ces données avec les manifestations neuro-anatomo-fonctionnelles d’un sous-groupe de patients ayant bénéficié d’une IRM cérébrale au sein de l’institut NeuroSpin. Méthodes 30 patients âgés de 7 à 41 ans (19 enfants et 11 adultes) ont été inclus (soit 56 % des patients répertoriés par la BNDMR). Les évaluations neuropsychologiques et les données cliniques sont issues des dossiers médicaux des patients avec la collaboration de différents centres de génétiques en France du réseau AnDDI-Rares et Défiscience. Une échelle de Vineland a été systématiquement réalisée. L’analyse descriptive porte principalement sur les données et diagnostics cliniques ainsi que sur les résultats à l’échelle d’évaluation du fonctionnement adaptatif (Vineland 2). Résultats Les premières analyses confirment l’importante hétérogénéité des profils tant sur le plan cognitif qu’adaptatif. De manière inattendue environ 40% des patients évalués ne sont pas concernés par un TDI. Environ 50 % des patients présente un TSA. Les troubles du langage concernent 50% de la cohorte et un TDA/H est retrouvé chez 30% des patients. La majorité des patients a un point faible au niveau des capacités de discrimination visuelle et de vitesse visuo-graphique, certainement en lien avec les troubles visuels (77%) et praxiques (50%) rapportés. La majorité des profils adaptatifs montre des capacités globalement déficitaires (56% des cas) mais hétérogènes avec un point faible dans le domaine de la socialisation (71% des cas). Conclusion Cette étude confirme que les profils neuro-cognitifs des patients porteurs du syndrome BBSOAS sont variés. Le TDI n’est pas systématique. La proportion importante de TSA ainsi que les difficultés retrouvées dans le cadre des habilités sociales et les atteintes visuelles ont un retentissement significatif sur le fonctionnement adaptatif. Dans le cadre de la rédaction du Plan National De Soins (PNDS), ces nouvelles connaissances sont primordiales pour établir de nouvelles recommandations de prévention et de prise en charge précoce afin de limiter l’impact sur le fonctionnement des patients.
Raphaelle MOTTOLESE (Dijon), Claire NICOLAS, David GERMANAUD, Julian DELANNE, Angelique VÉRÉ, Aurélie ESPITALIER, Liubinka MIRAKOVSKA, Alexandra AFENJAR, Françoise DEVILLARD, Camille CENNI, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOU, Benjamin DURAND, Marjolaine WILLEMS, Gäetan LESCA, Chloé QUELIN, Stanislas LYONNET, Fanny LAFFARGUE, Valentin RUAULT, Roseline CAUMES, Camille BERGES, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Dominique BONNEAU, Michèle STUDER, Laurence FAIVRE
16:30 - 17:30 #49986 - P112 Génération et caractérisation de nouveaux modèles murins avec délétion ou duplication de la région 1q21.1.
P112 Génération et caractérisation de nouveaux modèles murins avec délétion ou duplication de la région 1q21.1.

Les variations du nombre de copies (CNV ; délétions ou duplications) sont des lésions génomiques majeures contribuant aux troubles du neurodéveloppement, dont l’autisme. Cependant, passer de la détection d’un CNV à l’identification des gènes responsables reste difficile. Nous avons adopté une approche basée sur deux constats : (1) de nombreux CNV possèdent des phénotypes anatomiques quantitatifs mesurables ; (2) certains CNV présentent des phénotypes réciproques. Le CNV 1q21.1 en est l’exemple : la délétion s’accompagne de microcéphalie et de petite taille, la duplication de macrocéphalie et de grande taille. Une étude clinique menée par notre équipe a également révélé des traits fréquents mais à ce jour méconnus : troubles neuropsychiatriques, altérations cognitives et sociales, niveaux d’activité, force musculaire et crises d’épilepsie. Pour tester si le CNV 1q21.1 induit des phénotypes similaires chez la souris, nous avons généré, par CRISPR/Cas9, des lignées hétérozygotes pour la délétion (Del/+) ou la duplication (Dup/+). Une cohorte de 125 souris mâles et femelles a été soumise à un protocole ciblant huit domaines cliniquement pertinents : anxiété, mémoire, coordination, motricité, sociabilité, comportements de type autistique et épilepsie. Les données montrent des effets opposés sur l’anxiété, l’activité et la force musculaire entre Del/+ et Dup/+, ainsi que des variations significatives de poids et de taille, en accord avec les observations cliniques. Pour l’étude neuroanatomique, nous avons utilisé la microscopie épiscopique à haute résolution (HREM) et 3D Slicer pour segmenter 26 régions cérébrales. Les analyses confirment la microcéphalie chez les Del/+ et la macrocéphalie chez les Dup/+. Plus précisément, Del/+ présente une réduction du volume du cortex, du corps calleux, des structures hippocampiques et de l’habenula, tandis que Dup/+ montre une augmentation du cortex, du corps calleux et de la fimbria. En résumé, ces nouveaux modèles murins CNV 1q21.1 reproduisent les phénotypes comportementaux et neuroanatomiques décrits chez les patients et fournissent une plateforme unique pour étudier les mécanismes génétiques et physiopathologiques liés à ce locus.
Emilia SKUTUNOVA (Dijon), Stephan COLLINS, Binnaz YALCIN
16:30 - 17:30 #48949 - P116 Cohorte Auragen – Pré-indication « malformations cérébrales » : impact de l’expertise neuroradiologique et rendement du séquençage fonction de l’imagerie pré- et post-natale.
P116 Cohorte Auragen – Pré-indication « malformations cérébrales » : impact de l’expertise neuroradiologique et rendement du séquençage fonction de l’imagerie pré- et post-natale.

Introduction L’inclusion croissante dans la pré-indication «malformations cérébrales» pour un séquençage du génome dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025 soulève nombre de questions relatives à cette opportunité. Quelles malformations représentent des indications pertinentes ? Le phénotypage en imagerie impacte-t-il l’interprétation des données de séquençage ? Comment optimiser le rendement diagnostique par une meilleure corrélation génotype-phénotype radiologique de manière homogène sur le territoire national ? Objectif Ce travail a pour objectif d’évaluer l’impact du phénotypage radiologique en IRM encéphalique pré- et post-natale sur l’indication et l’interprétation du séquençage du génome. Méthodes Les patients dont le génome a été séquencé au sein du laboratoire de biologie médicale Auragen et pour lesquels l’IRM cérébrale a été fournie par le centre prescripteur du génome ont été inclus de manière prospective. La relecture des IRM a été réalisée par deux radiologues, en aveugle des résultats du séquençage du génome. La concordance avec les termes HPO renseignés lors de la prescription du génome et le compte-rendu d’imagerie initial a été évaluée. Les données de séquençage du génome ont été lues par 3 interpréteurs, en aveugle ou connaissance de la réinterprétation de l’IRM, et l’impact de la réinterprétation de l’imagerie sur le rendu de résultat a été évalué par discussion multidisciplinaire. Résultats Les données de séquençage de génome et d’IRM cérébrale pré-natale(n=38) et post-natale(n=100) ont été analysées. Le rendement diagnostique global du séquençage était de 31%, variant de 6 à 42% pour les 4 anomalies cérébrales les plus représentées en imagerie post-natale (anomalie du corps calleux, ventriculomégalie, atrophie et hétérotopie) et de 0 à 45% en pré-natal. Les points d’appel avec le plus haut rendement diagnostique impliquaient la fosse postérieure (dysgénésie du tronc, hypoplasie ponto-cérébelleuse). Parmi les 19 centres prescripteurs, une importante disparité de rendement diagnostique du séquençage – variant de 0 à 60% parmi les quatre premiers centres prescripteurs – a été mise en évidence. Le taux de concordance complète entre les termes HPO relatifs à l’imagerie encéphalique renseignés par le prescripteur et les résultats de la relecture de l’IRM encéphalique était d’environ un tiers (HPO manquant 80%, infirmé 65%, modifié 85%). L’impact de la discordance d’interprétation de l’imagerie sur le résultat de l’interprétation du génome a été estimé à environ 20% sans réanalyse informatique (aide au diagnostic, précision du mécanisme impliqué). Conclusion La connaissance de l’imagerie neurodéveloppementale lors de la (re)lecture de l’IRM encéphalique de manière préalable ou orientée par les variations potentiellement pathogènes mises en évidence par séquençage du génome est essentielle. Ce travail souligne l’importance de l’expertise neuroradiologique au cours des différentes étapes d’investigations étiologiques génétiques.
Sara CABET, Louis JANUEL, Nicolas CHATRON, Audrey PUTOUX, Damien SANLAVILLE, Mona MASSOUD, Laurent GUIBAUD, Gaetan LESCA (Lyon)
16:30 - 17:30 #49012 - P120 Mutations de RAB3A : de l’ataxie cérébelleuse à la paraparésie spastique.
P120 Mutations de RAB3A : de l’ataxie cérébelleuse à la paraparésie spastique.

Introduction : Les ataxies cérébelleuses à transmission autosomique dominante sont des maladies neurogénétiques rares avec plus de 40 gènes identifiés. Néanmoins, près de la moitié des patients atteints demeurent sans diagnostique génétique. Récemment, RAB3A a été décrit comme un nouveau gène d’ataxie cérébelleuse autosomique dominante par Hengel et al. (Brain 2025). Dans cette étude, 18 individus issus de 10 familles portaient un variant pathogène (p.Arg83Trp ou p.Ile27Thr) au sein du gène RAB3A, associé à une ataxie cérébelleuse débutant vers l’âge de 25 ans, le plus souvent isolée (N = 15/18). Par ailleurs, trois familles présentaient un trouble du neurodéveloppement, associant déficience intellectuelle, corps calleux fin et spasticité en lien avec d’autres variants RAB3A (p.Tyr91Cys, p.Glu189*, p.Gln210*). Méthode : Nous avons recherché des variants du gène RAB3A dans notre cohorte de 1235 patients atteints d’ataxie cérébelleuse ou de paraplégie spastique héréditaire, ayant bénéficié d’un exome à l’Institut du Cerveau (Paris). Résultat : Onze patients issus de cinq familles présentaient un variant pathogène au sein du gène RAB3A, correspondant une prévalence de 1% dans notre cohorte. Le variant récurrent p.Arg83Trp a été identifié chez huit patients appartenant à trois familles. Le phénotype était dominé par une ataxie cérébelleuse lentement progressive, débutant en moyenne à 25 ans. Les signes associés comprenaient des signes pyramidaux, des troubles cognitifs, et une dystonie laryngée. L’IRM cérébrale montrait systématiquement une atrophie cérébelleuse. Deux nouveaux variants ont été identifiés : - le variant p.Arg41Cys, observé chez deux frères présentant une paraparésie spastique débutée vers l’âge d’un an, associé à un retard du développement et une IRM cérébrale normale - le variant p.Asp181Tyr, retrouvé chez un patient présentant une paraparésie spastique apparue à l’âge de à 35 ans, associé à un syndrome parkinsonien. Discussion : L’implication de Rab3A dans les paraparésies spastiques et autres mouvements anormaux, tels que la dystonie et le syndrome parkinsonien, pourrait s’expliquée par les interactions de cette protéine avec, d’une part, la spastine – responsable la forme plus fréquente de paraparésie spastique héréditaire (SPG4), et d’autre part, avec des protéines associées à la physiopathologie du syndrome parkinsonien – notamment l’alpha-synucléine et Lrrk2. En conclusion, RAB3A apparait comme un nouveau gène impliqué dans l’ataxie cérébelleuse autosomique dominante, mais devrait également être considéré dans le cadre des paraparésies spastiques et potentiellement dans d’autres mouvements anormaux, tels que les dystonies et les syndromes parkinsoniens.
Charlotte MOURAUX (Liège, Belgique), Sacha WEBER, Jean-Loup MEREAUX, Claire-Sophie DAVOINE, Léna GUILLOT, Alexis BRICE, Alexandra DURR, Giulia COARELLI
16:30 - 17:30 #49201 - P124 SCA27A (FGF14) : présentation d’une large série de 39 patients et comparaison avec SCA27B.
P124 SCA27A (FGF14) : présentation d’une large série de 39 patients et comparaison avec SCA27B.

Introduction : SCA27A est une ataxie dominante à début souvent précoce liée à des mutations dans FGF14 (1). SCA27B est une ataxie dominante à début tardif liée à une expansion GAA intronique dans le même gène (2)(3). Nous souhaitons mieux caractériser le phénotype de SCA27A, afin de détecter les différences mais aussi les similarités avec SCA27B. Une meilleure définition phénotypique pourrait permettre d’élaborer des hypothèses sur les mécanismes pathogéniques. Méthodes : SCA27A : étude rétrospective internationale multicentrique (consortium SCANOP et SCA27B). SCA27B : recueil des données phénotypiques à partir des séries récentes publiées (3)(4)(5). Résultats : 39 patients avec SCA27A (26 familles) avec âge moyenne au début 12.5 +/- 16.38 (médiane 6 ans). Le plus fréquent symptôme initial est l’ataxie cérébelleuse, avec différentes manifestations en fonction de l’âge de début. Si début < 5 ans (n=18) : hypotonie (n=5) ou nystagmus/oscillopsie (n=9) et/ou ataxie de la marche (n=5) ou épisodique (n=2). Si début > 20 ans (n=9) : ataxie de la marche (n=4) avec parfois un tremblement des membres supérieurs ou du chef (n=2); ataxie épisodique (n=2) ; dystonie des membres inférieurs (n=1). Si début entre 5 et 20 ans (n=12) : tremblement des membres supérieurs (n =5), ataxie de la marche (n=4) ou épisodique (n=2) ; oscillopsie (n = 1). Une déficience intellectuelle, souvent légère à modéré, ou des troubles du langage et de l’apprentissage (sans déficience intellectuelle) sont décrit dans 25/39 patients, notamment chez les patients avec un début précoce (17/18). Le déclin cognitif n’est pas rapporté. L’âge moyenne à la dernière visite est 33.7 +/- 23.6 ans ; la durée moyenne de maladie 21 +/- 17.75 ans avec un score SARA moyen à la dernière visite de 10.6 +/- 7.4/40. Au cours de l’évolution, on retrouve une dystonie chronique (n=4) ou paroxystique (n =2) et d’autres symptomes paroxystiques avec ataxie (n=13), oscillopsie (n=3), migraines (n=8), épilepsie (n=4). Le principal facteur déclenchant était la fièvre (n =8). La 4-dyaminopiridine a été essayée dans 5 patients, avec une amélioration dans deux cas. Au niveau génétique nous retrouvons des délétions 13q33.1 incluant FGF14 (n=18), 6 variants non-sens et 2 faux-sens. Discussion: SCA27A est une ataxie avec phénotype variable mais, comme SCA27B, lentement évolutif ; d’autres similarités sont les symptômes épisodiques et oculomoteurs, parfois prédominants. La réponse à la 4-dyaminopiridine a été rarement testée dans SCA27A. Les principales différences sont l’âge de début (12.5 +/- 16.38 ans pour SCA27A vs 45-60 ans pour SCA27B) et la présence d’une composante développementale dans SCA27A. Dans les deux cas il s’agit de mutations induisant une haploinsuffisance. Cela suggère que pour SCA27A la perte de fonction est là dès le début, alors que pour SCA27B le mécanisme épigénétique d’inhibition de l’expression de la protéine pourrait être plus tardif, préservant la période développementale.
Cecilia MARELLI (Montpellier), Audrey RIQUET, Pablo IRUZUBIETA, Norbert BRUEGGEMANN, Mathilde RENAUD, Salomé PUISIEUX, Eugénie MUTEZ, Chloe ANGELINI, Matthis SYNOFZIK, Felix GSELL, Bart VAN DE WARRENBURG, Teije VAN PROOIJE, Martin VYHNALEK, Simona KARAMAZOVOVA, Alena ZUMROVA, Paul LOCKHART, John DRAGO, Alexander BALCK, Jone BOCOS-PORTILLO, Caroline ESPIL, Solene FRISMAND, Cyril GOIZET, Odile GOZE, Marie-Line JACQUEMONT, Bérénice LECARDONNEL, Meret MOELLER, David PELLERIN, Lydie BURGLEN, Francis RAMOND, Alexandra DURR, Claire GUISSART, Michel KOENIG, Bernard BRAIS, Florence RIANT
16:30 - 17:30 #49250 - P128 Analyse de l'exome d'une cohorte de patients présentant une sclérose latérale amyotrophique.
P128 Analyse de l'exome d'une cohorte de patients présentant une sclérose latérale amyotrophique.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot est une maladie neurodégénérative caractérisée par une dégénérescence des motoneurones conduisant à une paralysie progressive. Une composante génétique de plus en plus importante est apparue dans cette maladie ces dernières années. L’objectif de notre travail a été d’étudier par séquençage de l’exome (exons des 22000 gènes du génome) de manière rétrospective une cohorte de patients atteints de SLA pour lesquels l’approche classique de diagnostic génétique a été négative (étude d’un panel de 30 gènes causaux). Cette étude a été réalisée dans le Laboratoire de biologie médicale de référence (LBMR) de la SLA au CHU de Tours. L’analyse bioinformatique des données de séquençage a été réalisée grâce à un pipeline Exome développé récemment en interne au CHU et à la plateforme inter-régionale DIAGHO d’interprétation des données génomiques développée par les Hôpitaux universitaires du grand ouest (HUGO). Dix patients présentant une SLA, sans variant pathogène identifié par panel ciblé, ont été retenus pour cette étude. Le séquençage et l’analyse diagnostique de leurs exomes ont révélé de nouveaux variants d’intérêt répartis dans des gènes variés. L’étude d’enrichissement fonctionnel des variants rares et prédits délétères a permis de confirmer la pertinence de variants déjà identifiés par des approches classiques ou de mettre en évidence de nouveaux variants d’intérêt. L’étude d’enrichissement fonctionnel des variants rares et délétères, réalisée à l’échelle de la cohorte entière, a mis en avant deux voies biologiques : la modification post traductionnelle des protéines et la réparation de l’ADN. Ainsi, le séquençage de l’exome apparaît comme un outil stratégique puissant pour élargir le spectre génétique connu de la SLA, affiner le diagnostic des patients, et générer de nouvelles hypothèses physiopathologiques. Le séquençage de l’exome, au-delà de son intérêt dans la SLA, ouvre des perspectives pour améliorer la classification des atteintes du motoneurone, et des pathologies neurodégénératives et ainsi améliorer leur prise en charge.
Elodie RICHARD (Tours), Patrick VOURC'H
16:30 - 17:30 #49290 - P132 Caractérisation du rôle du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.
P132 Caractérisation du rôle du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.

La protéine PURA (Purine-rich element binding protein A), codée par le gène PURA (5q31), est un régulateur transcriptionnel majeur qui se lie à l’ADN et à l’ARN et a un rôle essentiel dans le neurodéveloppement et la différenciation neuronale. L’haploinsuffisance de ce gène, bien décrite dans la littérature, est associée à un syndrome neurodéveloppemental sévère, caractérisé par un spectre large de symptômes incluant un retard moteur, un retard global du développement et une déficience intellectuelle. À ce jour, une seule duplication 5q31 de grande taille (3,36 Mb) incluant PURA a été décrite par Rosenfeld et al. en 2011, chez un patient présentant également un retard global du développement. Toutefois, les conséquences d’une duplication de PURA sur le développement neurocognitif n’avaient encore jamais été étudiées. Dans ce projet, après avoir démontré que la duplication est à l’origine d’une augmentation de l’expression de la protéine PURA, nous utilisons des modèles de surexpression de PURA, mimant ainsi la duplication de ce gène. Dans le cadre d’une collaboration nationale, nous avons identifié quatre duplications hétérozygotes de 5q31 (dont trois de novo) chez quatre patients non apparentés. Bien que moins sévères, ils présentent des symptômes similaires à ceux observés en cas de mutations ponctuelles ou de délétions du gène PURA. Afin d’évaluer l’impact potentiel d’une duplication de PURA sur la morphologie neuronale et d’explorer ses effets au niveau dendritique et synaptique, nous avons mené des études fonctionnelles in vitro sur des neurones primaires d’hippocampe d’embryons de souris. La transfection d’un plasmide PURA-MYC-DDK a permis la surexpression de PURA. Chez les neurones jeunes, nous avons montré que la surexpression de la protéine PURA induit une diminution significative de la complexité de l’arborisation dendritique proximale ainsi que du nombre de dendrites. Chez les neurones matures surexprimant PURA, la densité des épines dendritiques est significativement diminuée. En revanche, leur maturation n’est pas impactée. Nos résultats mettent en évidence qu’une surexpression de PURA influence le développement des neurones et pourrait contribuer au phénotype neurodéveloppemental observé chez les porteurs d’une duplication 5q31.
Laurine CHALLEAT (Tours), Solène REMIZE, Chloé BOISSEAU, David LAURENCEAU, Noémie CELTON, Lara KERBELLEC, Céline PEBREL-RICHARD, Matthieu EGLOFF, Caroline NAVARRO, Christine FRANCANNET, Tanguy NICLASS, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sandrine VONWILL, Médéric JEANNE, Marie-Laure VUILLAUME-WINTER, Frédéric LAUMONNIER
16:30 - 17:30 #49341 - P136 Ataxies spinocérébelleuses associées au gène STUB1 : les expansions ATXN8OS sont un modificateur de SCA48.
P136 Ataxies spinocérébelleuses associées au gène STUB1 : les expansions ATXN8OS sont un modificateur de SCA48.

Introduction : Le gène STUB1 est impliqué dans deux formes d’ataxies cérébelleuses : les variants monoalléliques sont associés à l’ataxie spinocérébelleuse autosomique dominante de type 48 (SCA48) (Genis 2018), tandis que les variants bialléliques sont liés à l’ataxie spinocérébelleuse récessive de type 16 (SCAR16) (Shi 2013). Dans SCA48, la présence d’un allèle intermédiaire TBP est corrélée à une fréquence accrue de démence et à une réduction de la survie (Barbier 2023). Plus récemment, un début plus précoce a été associé au gène ATXN8OS (Baviera-Muñoz 2024), remettant en question l’existence de SCA48 comme entité clinique distincte. Méthodes : Nous avons réalisé un séquençage génomique par short-read (WGS) et mesuré par migration capillaire des amplicons les expansions CTG·CAG du gène ATXN8OS chez tous les individus de la cohorte SPATAX/BIOMOV de l’Institut du Cerveau de Paris (ICM) présentant une ataxie et au moins un variant STUB1. Résultats : Parmi les 46 patients SCA48 (28 familles) ayant bénéficié d’un WGS, un second variant STUB1 a été identifié chez seulement deux individus, établissant un diagnostic de SCAR16. Aucun autre gène causal n’a été identifié parmi 22 WGS analysés en profondeur pour 11 familles présentant un début précoce ou un pedigree suggérant d’une transmission récessive. Une ségrégation dominante a été confirmée dans 13 familles. L’analyse de l’expansion ATXN8OS chez 62 patients SCA48 a révélé une expansion intermédiaire (entre 50 et 117 répétitions) chez sept d’entre eux. Ces porteurs présentaient un âge de début significativement plus précoce par rapport aux non porteurs ATXN8OS, avec une médiane de 28 ans [26,31.5] contre 44 ans [37,51], respectivement, (p<0.0001), âge comparable à celui des patients SCAR16 (26 ans [20,29]). Cliniquement, ces sept patients présentaient une ataxie avec atrophie cérébelleuse et détérioration cognitive, parfois associées à des mouvements anormaux (dystonie ou parkinsonisme, 4/7), des signes pyramidaux (2/7) et une atrophie du pont (2/5). La présentation restait typique de SCA48 excepté un âge de début plus précoce. En comparaison, les patients SCAR16 (n = 13) présentaient plus fréquemment une spasticité (5/13), un retard de développement (3/10) et une progression plus rapide de la maladie, avec une survie réduite (âge de décès < 50 ans chez 6/13 patients). Conclusion : Nos résultats confirment que SCA48 constitue une entité clinique distincte, dont le phénotype peut être modulé par une expansion intermédiaire de ATXN8OS, associée à un âge de début plus précoce. Ces patients conservent les caractéristiques cliniques de SCA48 : ataxie, déclin cognitif parfois associés à des signes pyramidaux ou des mouvements anormaux. En comparaison, les patients SCAR16 présentent également un âge de début plus précoce, mais avec une progression plus rapide et des manifestations supplémentaires tel que des troubles du neurodéveloppement et de l’épilepsie.
Charlotte MOURAUX (Liège, Belgique), Jean-Loup MÉREAUX, Claire-Sophie DAVOINE, Léna GUILLOT NOEL, Adem NASRAOUI, Emilien PETIT, Anna HEINZMANN, Claire EWENCZYK, Alexis BRICE, Alexandra DURR, Giulia COARELLI
16:30 - 17:30 #49398 - P140 Identification d’un nouveau variant du gène SPG21 chez un patient présentant une paraparésie spastique complexe évolutive avec survie prolongée.
P140 Identification d’un nouveau variant du gène SPG21 chez un patient présentant une paraparésie spastique complexe évolutive avec survie prolongée.

Le syndrome MAST ou SPG21 (MIM #248900) est une cause rare de paraparésie spastique autosomique récessive. Il a été décrit pour la première fois en 2003 par Simpson et al. chez 14 patients issus d’une famille Amish présentant une clinique de paraparésie spastique puis une atteinte cognitive secondaire, et des anomalies à l’IRM cérébrale. Dans cette famille princeps a été mis en évidence le premier variant pathogène décrit dans SPG21 (anciennement nommé ACP33), à l’état homozygote. Par la suite, 9 nouveaux patients ont été rapportés dans le monde avec un phénotype similaire. Nous rapportons un individu de 70 ans ayant présenté des troubles de la marche apparus vers l’âge de 35 ans avant une évolution vers une paraparésie spastique complexe associant une atteinte extrapyramidale, cérébelleuse et bulbaire, puis progressivement une perte de la marche à l’âge de 62 ans, et un déclin cognitif avec anarthrie à l’âge de 70 ans. L’IRM cérébrale (52 ans) montre une atrophie cérébelleuse, un corps calleux fin, une atrophie cortico-sous corticale et des anomalies de la substance blanche périventriculaire. Une première analyse génétique par panel de gènes impliqué dans les paraparésies spastiques et les ataxies autosomique dominante est revenue négative en 2010, complétée en 2020 par une analyse en exome solo permettant d’identifier un variant faux sens du gène SPG21 à l’état homozygote (NM_016630.7:c.146T>G). Ce variant non décrit dans les bases de données a été classé comme probablement pathogène (classe 4) par le laboratoire. Il s’agit de l’individu porteur d’un syndrome Mast le plus âgé décrit dans la littérature. Mais son évolution semble plus lente que celle des autres patients précédemment décrits. Une seule autre famille, d’origine japonaise (Ishiura et al., 2014), a été rapportée porteuse d’un variant faux-sens homozygote. Les 2 individus porteurs présentaient une paraparésie spastique pure d’apparition plus tardive que chez les patients présentant des variants tronquants. Cela conforterait l’hypothèse d’une corrélation génotype-phénotype entre les variants faux-sens SPG21 et un phénotype moins sévère ou une progression plus lente de la maladie, par rapport aux cas en lien avec les variants tronquants.
Anaïs COUASNON (Caen), Audrey RIOU, Auriane COSPAIN, Christèle DUBOURG, Paul ROLLIER
16:30 - 17:30 #49578 - P144 Évolution des demandes de test génétique présymptomatique pour la Sclérose Latérale Amyotrophique – Démence Frontotemporale : expérience du service de neurogénétique de la Pitié-Salpêtrière.
P144 Évolution des demandes de test génétique présymptomatique pour la Sclérose Latérale Amyotrophique – Démence Frontotemporale : expérience du service de neurogénétique de la Pitié-Salpêtrière.

Les demandes de test génétique présymptomatique (TPS) pour Sclérose Latérale Amyotrophique – Démence Frontotemporale (SLA-DFT), encore anecdotiques dans les années 2000, font désormais partie de l’activité de routine du service de neurogénétique de la Pitié-Salpêtrière, au même titre que celles pour la maladie de Huntington. Nous avons comparé l’évolution de ces demandes entre 2008 et 2020 et au cours des cinq dernières années. Entre 2008 et 2020, une moyenne de 11 demandes de TPS par an a été enregistrée (extrêmes : 1–33), contre 56 par an depuis 2021 (42–69). L’âge moyen des demandeurs reste stable (42 vs 43 ans, 18–75 ans), avec une légère prédominance féminine (60 % vs 55 %). La majorité des personnes sont à risque de SLA et de DFT, avec une proportion constante d’individus à risque de portage d’une expansion pathologique dans C9orf72 (64–65 %). Le deuxième gène le plus fréquemment impliqué était GRN (9 %) jusqu’en 2020, dépassé depuis 2021 par SOD1 (12 % vs 6 % au cours de la période 2008-2020), possiblement en lien avec la disponibilité du traitement ciblé par Tofersen. Les motivations principales demeurent le désir de connaître son statut génétique (47 % vs 52 %) et d’informer ses enfants (16 % vs 15 %), tandis que les projets parentaux semblent moins moteurs au fil du temps (10 % vs 6 %). Depuis 2021, les tests sont moins fréquemment réalisés chez les personnes à risque de 25 % (10 % vs 5 %), possiblement en raison d’une meilleure acceptation du test proposé au préalable chez les ascendants. Le taux d’abandon reste stable (25 % vs 21 %), mais des reprises de démarche, plusieurs années après un premier rendez-vous, sont observées. Enfin, parmi environ 120 porteurs identifiés de variants pathogènes associés à la SLA-DFT, nous avons accompagné huit phénoconversions complètes au cours des dernières années (2 liées à SOD1, 6 à C9orf72). Ces résultats illustrent l’essor majeur des demandes de TPS pour SLA-DFT, désormais intégrées à la pratique clinique courante. L’expérience acquise avec la maladie de Huntington constitue un support précieux, mais le suivi longitudinal de cette nouvelle population et l’accompagnement du risque de phénoconversion soulèvent des défis inédits. En particulier, la singularité des gènes associées à la SLA-DFT comme C9orf72, associant un risque de progression rapide et de deux pathologies majeures mais différentes, amplifie l’incertitude et confronte les psychologues à de nouveaux enjeux de soutien, tant pour les sujets à risque que pour les familles. Des études prospectives, incluant un volet psychosocial, sont nécessaires pour élaborer des recommandations adaptées.
Maria Del Mar AMADOR (Paris), Stéphanie STARACI, Manon ROBERT, Melanie HEBERT, Elodie SCHAERER, Marie TEMPLE, Fabienne CLOT, Marcela GARGIULO, Alexandra DURR
16:30 - 17:30 #49668 - P148 Du prénatal au postnatal : phénotypage IRM du syndrome ReNU.
P148 Du prénatal au postnatal : phénotypage IRM du syndrome ReNU.

Des variants monoalléliques du gène non codant RNU4-2 (OMIM#620823) ont récemment été identifiés comme responsables du syndrome ReNU, l’un des troubles neurodéveloppementaux syndromiques monogéniques les plus fréquents (0,38–0,68 % des TND). Depuis sa description en 2024, plus de 200 patients ont été rapportés, la plupart présentant des anomalies cérébrales à l’IRM. Les anomalies les plus fréquemment décrites sont une hypoplasie du corps calleux et une ventriculomégalie, tandis que les anomalies de la myélinisation et les malformations corticales sont plus rares. Le but de notre étude est d’identifier des signes IRM récurrents ou spécifiques pour aider au diagnostic du phénotype lié à RNU4-2 et à la classification de variants de ce gène. Nous avons inclus 45 IRM de patients porteurs d’un variant pathogène de RNU4-2 avec IRM cérébrale disponible, chacune relue indépendamment par deux radiopédiatres expérimentés. Tous les patients présentaient un trouble du développement intellectuel. Parmi eux, vingt-six portaient le variant récurrent n.64_65insT (NR_003137.3). L’âge médian lors de la première IRM était de 2,1 ans (8 jours–31 ans). L’IRM était pathologique chez la majorité des patients (43/45). Les anomalies les plus fréquentes comprenaient une raréfaction de la substance blanche sus-tentorielle (32/45), prédominant en postérieur, parfois progressive dans la petite enfance, une ventriculomégalie passive (32/45), une hypoplasie des lobes frontaux (26/45), des hypersignaux périventriculaires T2/FLAIR linéaires non progressifs (10/45). Les anomalies de la ligne médiane observées incluaient un corps calleux fin (22/45), court (7/45) ou dysgénétique (2/45), et des bulbes olfactifs fins (30/45). A l’étage infratentoriel, une dysgénésie du vermis avec une fissure primaire oblique a été observée chez 14/45 patients. Une atrophie cérébelleuse modérée était présente chez 3/45, et un sillon bulbo-protubérantiel profond chez 18/45. Une hypoplasie du pont (2/45), du cervelet (1/45) ou des deux (2/45) a été retenue dans quelques cas. Deux IRM cérébrales fœtales réalisées à 32 et 34 SA montraient également des anomalies, avec une ventriculomégalie légère (11–12 mm) à modérée (14–15 mm). Notre étude met en évidence le profil radiologique du syndrome ReNU, associant ventriculomégalie passive sur raréfaction de la substance blanche, anomalies du corps calleux mais aussi des signes plus spécifiques comme l’hypoplasie des bulbes olfactifs et la dysgénésie vermienne très particulière chez un tiers des patients. La reconnaissance de ce faisceau de signes, en lien avec les caractéristiques cliniques déjà décrites, constitue un élément d’orientation majeur vers le diagnostic moléculaire de variants pathogènes du gène non codant RNU4-2.
Sarah BAER, Agathe CHAMMAS, Toan NGUYEN, Mri RNU4-2, Laurent GUIBAUD, Delphine HERON, Gaetan LESCA, Nicolas CHATRON, Christel DEPIENNE, Caroline NAVA, Amélie PITON, Nathalie BODDAERT, Eleonore BLONDIAUX, Sara CABET (Lyon)
16:30 - 17:30 #49951 - P152 PTCHD1 régule la neurogenèse humaine dans des modèles dérivés d’iPSC : implications dans les troubles du neurodéveloppement.
P152 PTCHD1 régule la neurogenèse humaine dans des modèles dérivés d’iPSC : implications dans les troubles du neurodéveloppement.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) concernent 5 à 15 % de la population générale et ne disposent actuellement d’aucun traitement efficace. Des variants pathogènes du gène lié à l’X PTCHD1 sont associés à la déficience intellectuelle avec ou sans troubles du spectre autistique. Dans un modèle murin knockout, nous avons montré que PTCHD1 régule la signalisation synaptique via PSD95 et SAP102 et le remodelage du cytosquelette via Rac1. Néanmoins, ses fonctions moléculaires et cellulaires restent cependant encore peu caractérisées. Afin d’explorer le rôle de PTCHD1 dans le développement cérébral humain, nous avons généré des modèles dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) portant soit une invalidation complète (knockout), soit d’un variant faux-sens de PTCHD1 p.(Tyr213Cys) retrouvé chez des patients. Les cellules progénitrices neurales (NPCs) dérivées de ces iPSC sont utilisées pour étudier la prolifération, la différenciation et l’organisation du cytosquelette aux stades précoces de la neurogenèse. En parallèle, des neurones corticaux dérivés d’iPSC nous permettent d’analyser les altérations à la fois de la morphologie neuronale et également de la signalisation et de la maturation synaptique. Ainsi, ces travaux fournissent un cadre unique pour élucider le rôle de PTCHD1 dans les troubles du neurodéveloppement et ouvrent des perspectives tant pour le diagnostic que pour le développement de stratégies thérapeutiques ciblées, avec un bénéfice potentiel pour les patients et leurs familles.
Devina UNG (Tours), Audrey DANGOUMAU, Sylviane MAROUILLAT, Florence DESPREZ, Frédéric LAUMONNIER
16:30 - 17:30 #49380 - P156 Premières descriptions de femmes atteintes d'albinisme oculaire récessif lié à l'X.
P156 Premières descriptions de femmes atteintes d'albinisme oculaire récessif lié à l'X.

L'albinisme oculaire récessif lié à l’X est une maladie rare, causée par des altérations du gène GPR143. Il représente environ 7 à 8 % de toutes les formes d'albinisme en Europe. Comme pour toutes les maladies récessives liées au chromosome X, seuls les hommes sont généralement touchés. Ils présentent les caractéristiques oculaires typiques de l'albinisme : nystagmus, hypoplasie fovéale, transillumination irienne, hypopigmentation du fond de l'œil et acuité visuelle basse. La pigmentation de la peau et des cheveux est normale. Les femmes porteuses hétérozygotes ne sont pas cliniquement affectées, mais présentent une transillumination ponctuée caractéristique de l'iris et un aspect marbré avec des plages d’hypopigmentation en périphérie du fond d’œil en raison de l'inactivation aléatoire du chromosome X. D’une manière générale, les femmes peuvent exceptionnellement présenter des signes de pathologies récessives liées au chromosome X. Cela peut se produire soit par l’existence de variants pathogènes hérités de la mère et du père (à l'état homozygote ou hétérozygote composite) ; soit par un biais d’inactivation du chromosome X, avec activation préférentielle du chromosome porteur du variant ; soit en présence d'une translocation X-autosome interrompant le gène impliqué dans la pathologie : le chromosome X normal est alors préférentiellement inactivé afin de préserver la fonction des séquences autosomiques présentes sur les chromosomes porteurs de la translocation. Nous rapportons ici pour la première fois deux cas de patientes présentant des caractéristiques cliniques typiques d’albinisme oculaire : l’une avec un variant homozygote, l’autre avec un biais complet d’inactivation du chromosome X. Nous soulignons l’importance de prendre en compte ces mécanismes lors de l’interprétation chez les femmes de variants situés sur le chromosome X.
Vincent MICHAUD (Bordeaux), Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Marta SPODENKIEWICZ, Carl ARNDT, Marie MASSIER, Cécile COURDIER, Eulalie LASSEAUX-ROBINE, Claudio PLAISANT, Benoit ARVEILER
16:30 - 17:30 #49658 - P160 Variations de l’ADN mitochondrial et surdité isolée.
P160 Variations de l’ADN mitochondrial et surdité isolée.

Les surdités génétiques touchent 1 personne pour 700 à 1000 naissances et peuvent être congénitales ou survenir à tous les âges de la vie. De nombreuses causes génétiques de surdité ont déjà été identifiées, héritées selon tous les modes de transmission actuellement connus. On estime qu’environ 1% des surdités génétiques serait lié à des variations de l’ADN mitochondrial. Parmi elles, certaines variations mitochondriales sont connues pour augmenter le risque de surdité suite à une exposition à un traitement par les aminosides (comme le variant m.1555A>G du gène MT-RNR1 par exemple) et ont fait l’objet de nombreuses études. Parfois la surdité peut être le premier signe clinique et la surdité peut ensuite évoluer vers une forme syndromique au cours de la vie. Enfin, certains variants restent peu documentés, comme c'est le cas du variant m.1027A>G du gène MT-RNR1. Après avoir identifié le variant m.1027A>G dans trois familles indépendantes présentant des cas de surdité, nous avons réalisé une revue exhaustive de la littérature. Nous avons recherché d’autres patients porteurs de cette variation via le réseau moléculaire national (filière Sensgene, CRMR Surdité génétique). Nous avons ensuite exploré l’hypothèse de l’influence de l’haplogroupe pour les différentes familles identifiées. Enfin, la co-existence de maladies auto-immunes ou auto-inflammatoires (MAI) dans plusieurs des familles concernées pourrait augmenter le risque de survenue d’une surdité et expliquer l’existence de phénotypes extrêmement variables au sein d’une même famille.
Pénélope GOUBARD, Laurence JONARD (PARIS), Ralyath BALOGOUN, Isabelle LEMIERE, Margaux SEREY-GAUT, Sandrine MARLIN
16:30 - 17:30 #49963 - P164 Caractérisation clinique et cellulaire d’une patients liée à des variations pathogènes du gène PIK3C2A.
P164 Caractérisation clinique et cellulaire d’une patients liée à des variations pathogènes du gène PIK3C2A.

PIK3C2A est un membre de la famille des phosphatidylinositol-3-kinases (PI3K) de classe II qui catalyse la phosphorylation du phosphatidylinositol (PI) en PI(3)P et du PI(4)P en PI(3,4)P2. Ces lipides seconds messagers régulent un large éventail de voies de signalisation en aval impliquées dans de nombreuses fonctions physiologiques et processus cellulaires, notamment la prolifération, la croissance, la survie, la motilité et le métabolisme des cellules. PIK3C2A est également impliqué dans la régulation de la formation et du maintien des cils primaires et dans la régulation de l'endocytose médiée par les récepteurs à la base du cil. PIK3C2A a récemment été associé à un nouveau syndrome oculo-squeletto-dentaire (OCSKD MIM#618440, ORPHA:557003), associant une petite taille, des traits faciaux grossiers, des anomalies oculaires et squelettiques. Nous décrivons ici la 5ème famille présentant un syndrome lié à PIK3C2A caractérisé par des cataractes pulvérulentes et une surdité. En utilisant le séquençage de l'exome en trio, nous avons identifié deux nouveaux variants hétérozygotes composites dans PIK3C2A, un non sens (NM_002645.4:c.1024C>T, p.(Arg342*))) et un faux-sens (NM_002645.4:c.3695 T>C, p.(Phe1232Ser)) pour lesquels des tests fonctionnels ont été nécessaires pour évaluer leur impact. Les études cellulaires des fibroblastes de peau dérivés de la patiente ont révélé un niveau de protéine PIK3C2A normal mais une enzyme défectueuse. Des études sur le phénotype ciliaire des cellules du patient ont montré une altération de la formation et de la fonction des cils ainsi qu'une capacité de prolifération réduite. Cette étude élargit le spectre clinique et mutationnel du syndrome lié à PIK3C2A.
Adella KARAM, Clarisse DELVALLÉE, Elodie JAVEY, Pascal KESSLER, Valérie PELLETIER, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Nicolas LE MAY, Jean MULLER (Strasbourg), Hélène DOLLFUS
16:30 - 17:30 #49789 - P168 Le spectre mutationnel du gène GALC associé à la maladie de Krabbe au Maroc.
P168 Le spectre mutationnel du gène GALC associé à la maladie de Krabbe au Maroc.

La maladie de Krabbe, ou leucodystrophie à cellules globoïdes, est une maladie lysosomale, caractérisée par une neurodégénérescence dont la sévérité varie en fonction de l'âge d'apparition (infantile, juvénile, ou adulte). Cette maladie génétique rare, de transmission autosomique récessive, est due à la mutation du gène GALC, qui code pour l'enzyme lysosomale galactocérébrosidase. L’objectif de cette étude est de colliger l’ensemble des variants pathogènes du gène GALC et ainsi permettre une corrélation permettre une meilleure corrélation phénotype-génotype. Nous rapportons les résultats de l’étude clinique et moléculaire de 5 patients non apparentés atteints de la maladie de Krabbe, diagnostiqués entre 2014 et 2025. L’âge moyen du début de la symptomatologie est de 8 mois, et est caractérisée notamment par des épisodes fébriles inexpliqués, des crises myocloniques, la cécité et la régression psychomotrice. L’évolution fut fatale dans les 5 cas rapportés. L’analyse du gène GALC grâce au séquençage d’exome à haut débit a confirmé le diagnostic, par mise en évidence de mutations bi-alléliques du gène. Au total, 7 variants, à type de mutation ponctuelle par substitution en région codante du gène ont été identifiées. A notre connaissance, il s’agit de la première étude transversale d’une série de cas qui décrit les caractéristiques clinques et moléculaires de la maladie de Krabbe au Maroc, et qui met en évidence une grande hétérogénéité génétique. Devant la fréquence élévée de consanguinité estimée à 15,25%, le conseil génétique, avec dépistage des hétérozygotes porteurs des variants pathogènes du gène GALC, essentiellement dans ces familles est essentielles, le seul traitement actuellement disponible, dans les formes infantiles présymptomatiques et les formes tardives légères, le traitement étant limité à la transplantation des cellules souches hématopoïétiques.
Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc), Mohamed EL ALAOUI EL ABEDELLAOUI, Ilham RATBI, Abdelaziz SEFIANI
16:30 - 17:30 #49914 - P172 Modulation de l'hétéroplasmie des cellules immunitaires dans un contexte de maladie mitochondriale.
P172 Modulation de l'hétéroplasmie des cellules immunitaires dans un contexte de maladie mitochondriale.

Les maladies mitochondriales constituent un groupe de troubles génétiques rares, causées par des variants pathogènes dans l’ADN nucléaire (ADNn) ou mitochondrial (ADNmt). La mitochondrie assure la transcription de son propre ADNmt codant strictement pour des protéines mitochondriales. Cliniquement, ce sont des maladies complexes avec une grande hétérogénéité, en termes de tissus affectés ou gravité. Dans le cas particulier de variants dans l’ADNmt, cette variabilité s’explique en partie par la génétique de l’ADNmt. Chaque cellule présente un nombre de copies d’ADNmt variant de quelques dizaines à plusieurs milliers. Les génotypes sauvages et pathogène peuvent coexister, c’est l’hétéroplasmie s’exprimant en pourcentage de copies pathogènes et variant de 5 à 100% chez les patients versus <10% pour les porteurs asymptomatiques. Les pathologies associées sont principalement Leigh syndrome, Pearson syndrome, LHON, MELAS. Les atteintes immunitaires sont largement méconnues chez les patients atteints de maladies mitochondriales. Plus spécifiquement, nous émettons l’hypothèse que le taux d’hétéroplasmie dans les populations des cellules immunitaires conditionne la réponse immunitaire et affecte la qualité de la santé globale des patients. Le projet repose sur une cohorte de patients recrutés depuis janvier 2022 dans le cadre d'une étude de cohorte observationnelle prospective dans le cadre du suivi clinique via le centre de référence pour les maladies mitochondriales (CARAMMEL). Le premier objectif du projet vise à décrire et quantifier l’ensemble des populations immunitaires (lymphocytes, monocytes, cellules NK, DC…) dans le sang circulant par le développement et l’application d’un panel de cytométrie spectrale à 30 couleurs. Dans une deuxième étape, nous développons une nouvelle méthode de séquençage en cellule unique, combinant l’analyse simultanée du transcriptome et du séquençage de l’ADNmt. Ceci permettra de décrire et potentiellement corréler des dysfonctionnements avec le taux d’hétéroplasmie par cellule et donc par populations immunitaires. Enfin, nous utilisons comme modèle des macrophages dérivés de moelle osseuse de souris pour mettre au point le séquençage long-read du génome mitochondrial avec la société Smartlife et évaluer l’impact d’activation de la réponse immunitaire sur la réplication de l’ADNmt (drogues, pathogènes). Par la suite, nous transposerons l’approche à des cellules issues de patients afin de suivre la variation potentielle du taux d’hétéroplasmie lors de l’activation des cellules immunitaires. Les principaux obstacles à la compréhension des conséquences immunologiques et de leur impact sur les maladies mitochondriales sont liés à la complexité du système immunitaire. Cette étude constitue une occasion unique de découvrir de nouveaux marqueurs pour le diagnostic clinique et de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques pour les troubles mitochondriaux.
Célia LAMOTHE, Angela SEQUEIRA (bordeaux), Ndeye-Fatou NGOM, Parnika MUKHERJEE, Sophie BRUNETS, Leif-Erik SANDER, Emmanuel SALIBA, Aurélien TRIMOUILLE, Johan GARAUDE
16:30 - 17:30 #48945 - P176 Développement et validation d'une méthode de calcul du score de risque polygénique du cancer du sein PRS313 par séquençage ciblé NGS.
P176 Développement et validation d'une méthode de calcul du score de risque polygénique du cancer du sein PRS313 par séquençage ciblé NGS.

Les scores de risque polygéniques (PRS) sont des outils génétiques qui quantifient la prédisposition d'un individu à certaines maladies en combinant les effets de nombreux variants génétiques. Le PRS313 comprend 313 variants génomiques et a été intégré au modèle de prédiction BOADICEA et au logiciel CanRisk afin d'affiner l'évaluation du risque de cancer du sein. Cependant, sa mise en œuvre actuelle repose sur des puces à ADN SNP, ce qui limite son utilisation dans les laboratoires d’oncogénétique, basés sur le séquençage. Dans cette étude, nous avons directement comparé la technologie des puces Oncoarray et le séquençage NGS ciblé afin de déterminer le PRS313. Les deux méthodes ont été testées sur 154 patients. Afin de remplacer les SNP du PRS313 présentant une faible couverture de séquençage et/ou situés dans des régions à faible complexité, 27 SNP proxy présentant un déséquilibre de liaison élevé ont été intégrés au panel. Après cette optimisation, le PRS313 dérivé du NGS a montré une forte concordance avec la référence Oncoarray (R² = 0,95), avec une sensibilité et une spécificité atteignant respectivement 96 % et 97 %. De plus, la catégorie de risque clinique, telle que définie par CanRisk, est restée cohérente dans 97 % des cas pour les deux méthodes. Ces résultats valident l'utilisation du NGS ciblé pour le calcul du PRS313, démontrant sa faisabilité, sa précision et son potentiel d'intégration facile dans les laboratoires d’oncogénétique de routine. En permettant le calcul du PRS à partir des mêmes données de séquençage que celles utilisées pour les recherches de mutations rares, cette approche élimine le besoin de plateformes de génotypage distinctes, offrant une solution rentable et cliniquement pratique pour soutenir la mise en œuvre à plus grande échelle de la prédiction personnalisée du risque de cancer du sein.
Flora PONELLE-CHACHUAT, Mathis LEPAGE (Clermont ferrand), Sandrine VIALA, Edith LE FLOCH, Claire DANDINE-ROULLAND, Delphine BACQ, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Nancy UHRHAMMER, Mathilde GAY-BELILLE, Yannick BIDET, Maud PRIVAT
16:30 - 17:30 #49110 - P180 Syndrome de Birt-Hogg-Dubé: Probabilité d'identifier une mutation FLCN en fonction du tableau clinique.
P180 Syndrome de Birt-Hogg-Dubé: Probabilité d'identifier une mutation FLCN en fonction du tableau clinique.

Le syndrome de Birt-Hogg-Dubé est une maladie autosomomique dominante liée à la présence de mutation dans le gène FLCN. Cliniquement, les patients présentent des atteintes cutanées avec des fibrofolliculomes, des atteintes pulmonaires avec une maladie kystique du poumon et des pneumothorax et des atteintes rénales avec divers sous types de cancers du rein. La littérature sur la pénétrance et l'expressivité de la maladie chez les porteurs de mutations FLCN est vaste, mais aucune étude n'a encore exploré la probabilité réelle de mettre en évidence une mutation du gène FLCN chez les nombreux cas index adressés pour screening moléculaire, en fonction de leurs signes cliniques. Notre laboratoire, LBMR dans le diagnostic du syndrome BHD, a collecté les donnée de 1084 cas index adressé pour screening du gènes FLCN et a calculé la probabilité pour un cas index, en fonction de son tableau clinique, d'être porteur d'une mutation du gène FLCN. A titre d'exemple, un patient avec des kystes du poumon isolé, ne sera porteur d'une mutation FLCN que dans 4,8% des cas. A l'inverse, les malades avec fibrofolliculomes multiples isolés seront mutés dans 55% des cas. On atteint 82% de porteurs de mutation FCLN dans le groupe de cas indexs fibrofolliculome + pneumothorax. Par ailleurs, nous rapportons les données cliniques des 319 cas index mutés et de leur 244 apparentés atteints (plus grande cohorte publiée à ce jour), et proposons une nouvelle estimation de la pénétrance de ce syndrome, probablement tres sur-évaluée dans la littérature qui l'évalue autour de 80% à 60 ans. Ce travail représente la plus grande cohorte de patient BHD publiée à ce jour et aide les cliniciens à stratifier le risque pour leurs malades d'êtres porteurs d'un syndrome BHD.
Agathe HERCENT (Paris), Ibrahima BA, Jerome LAMORIL, Philippe LAFITTE, Karim DIALLO, Mickael MARY, Malika CHELBI, Farah MESLI, Amira BENATTIA, Stephan RICHARD, Marie-Charlotte VILLY, Marine SROUSSI, Olivier INGSTER, Pauline BATAILLE, Geoffroy HICKMAN, Pascaline BERTHET, Maud BRANCHAUD, Bruno CRESTANI, Raphael BORIE, Caroline KENNENGIESSER, Dimitri TCHERNITCHKO
16:30 - 17:30 #49261 - P184 SDHAF4 : Identification d’un nouveau gène candidat de prédisposition aux paragangliomes.
P184 SDHAF4 : Identification d’un nouveau gène candidat de prédisposition aux paragangliomes.

Contexte Les paragangliomes (PGL) sont des tumeurs neuroendocrines rares pour lesquels une prédisposition génétique est identifiée dans environ 30% des cas. Près de la moitié des formes héréditaires est liée à l’inactivation d’un des gènes codant pour les sous-unités de la succinate déshydrogénase, SDHA, SDHB, SDHC et SDHD, conjointement appelés gènes SDHx. La perte d’expression de la protéine SDHB en immunohistochimie (IHC) dans un tissu tumoral est un marqueur sensible et spécifique permettant de suspecter une altération d’un gène SDHx, tandis qu’une perte d’expression de la protéine SDHA oriente spécifiquement vers une altération du gène SDHA. Toutefois, certains PGL présentent une perte d’expression de SDHB sans altération identifiable sur les gènes SDHx connus, suggérant l’implication de gènes appartenant à la famille SDHx non établis jusqu’alors comme gènes de susceptibilité aux PGL. Méthodes Nous avons étudié quatre patients non apparentés atteints de PGL ORL isolés présentant un profil IHC SDHB–/SDHA+. Aucun variant pathogène ou probablement pathogène, constitutionnel ou somatique, n’a été identifié sur les gènes SDHA, SDHB, SDHC et SDHD, ni sur le gène SDHAF2 (codant un facteur d’assemblage de la SDH). L’hyperméthylation des promoteurs de SDHB, SDHC et SDHD a été exclue. Une analyse du gène SDHAF4 a ensuite été réalisée sur ADN tumoraux et constitutionnels associant séquençage NGS et analyse de méthylation du promoteur. L’étude a été complétée par un séquençage d’ARN tumoral. Résultats Des altérations constitutionnelles de SDHAF4 ont été identifiées chez trois patients, systématiquement associées à une hyperméthylation somatique du promoteur, compatible avec un mécanisme d’inactivation biallélique du gène. Pour le quatrième patient, seule une hyperméthylation somatique du promoteur a été retrouvée. L’étude a ensuite été étendue à une cohorte plus large de patients atteints de PGL non expliqués génétiquement : quatre autres patients (deux avec PGL ORL, un avec PGL vésical et un présentant des PGL ORL multiples) portaient des variants constitutionnels rares et potentiellement pathogènes de SDHAF4. Toutefois, la confirmation IHC n’a pas pu être obtenue en raison de l’indisponibilité des tissus tumoraux. Enfin, une analyse transcriptomique de 40 PGL de divers génotypes a montré que les tumeurs présentant une altération SDHAF4 (n=4) clusterisaient avec les autres tumeurs SDHx-dépendantes. Conclusion Le gène SDHAF4, codant une protéine essentielle à l’assemblage de la succinate déshydrogénase, apparaît comme un nouveau gène candidat de prédisposition aux PGL. Les résultats obtenus de caractérisation génétique et immunohistochimique suggèrent fortement pour ce gène un rôle suppresseur de tumeur. Ces résultats pourraient avoir des implications importantes pour le diagnostic moléculaire et le conseil génétique, sous réserve de validation de l’implication de SDHAF4 dans des cohortes plus larges de patients et d’études fonctionnelles complémentaires.
Roseline VIBERT, Timothée MOYRET, Mathilde FILSER, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Marguerite HUREAUX, Judith FAVIER, Alexandre BUFFET, Nelly BURNICHON (PARIS)
16:30 - 17:30 #49309 - P188 Etude de COségrégation de VARiants (COVAR) de gènes de prédisposition aux cancers : un outil de classification des variants de signification incertaine.
P188 Etude de COségrégation de VARiants (COVAR) de gènes de prédisposition aux cancers : un outil de classification des variants de signification incertaine.

Les tests de prédisposition aux cancers sont maintenant entrés dans la pratique médicale. Si l’identification d’un Variant pathogène (VP) permet de faire des recommandations de suivi et de prévention ou de retenir un traitement par inhibiteur de PARP (pour BRCA1 ou BRCA2), l’identification d’un Variant de Signification Incertaine (VSI) ne le permet pas. Tout autant de VSI que de VP sont quotidiennement identifiés (8,388 VSI différents contre 5,187 VP pour APC, BRCA1, BRCA2, BMPR1A, CDH1, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH, PALB2, PMS2, POLE, PTEN, RAD51C/D, SMAD4, et TP53, données de la base de données nationale FrOG (frog-db.fr, www.youtube.com/watch?v=tZs6y324GSk, voir communication). L’interprétation des VSI est donc devenue un enjeu médical majeur. Que ce soit pour un modèle multifactoriel bayésien ou en s’appuyant sur les critères ACMG, un élément essentiel et quantifiable pour la classification des VSI est la coségrégation d’un variant avec la maladie dans les familles présentant le même variant. Le modèle multifactoriel met à profit, notamment pour les syndromes de prédisposition les plus fréquents, le fait qu’un VSI ségrége dans plusieurs familles a priori non apparentées. L’étude COVAR (COsegregation VARiant) a donc pour objectif la prise en compte des données de co-ségrégation. Elle repose sur le réseau de consultations et de laboratoires du Groupe Génétique et Cancer d’UNICANCER (GGC) et sur la nouvelle base de données nationale de variants FrOG (voir communication). A l’origine, seuls les VSI issus des deux gènes majeurs impliqués dans les cancers héréditaires du sein et/ou de l’ovaire, BRCA1 et BRCA2, permettaient de proposer l’étude clinique au cas index d’une famille ayant alors pour rôle d’inviter ses apparentés à participer. Nous avons montré la pertinence de l’utilisation de la coségrégation avec la classification de 101 VSI de BRCA1 et BRCA2 en (probablement) pathogène ou (probablement) bénin retrouvés chez 1,624 familles (Caputo et al, Am J Hum Genet, 2021) COVAR est aujourd’hui possible pour les variants des autres gènes diagnostiques de prédisposition aux cancers. La sélection des variants éligibles COVAR est réalisée par les différents groupes de classement/curation du GGC selon plusieurs critères (nombre de familles, impact sur l’ARN, impact prédit au niveau protéique, test fonctionnel …) pour mener les études de co-ségrégation. Les résultats seront utilisés dans des modèles adaptés à la classification des variants. Aujourd’hui, nous sommes à 149 variants classés et nous avons apporté une réponse à 2489 familles. En septembre 2025, nous avons inclus 6432 patients de 1700 familles pour les gènes APC, BRCA1, BRCA2, CDH1, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, POLE, PTEN, RAD51C/D, SMAD4, et TP53. Les résultats des modèles de classification utilisés sont directement renseignés dans la base FrOG.
Sandrine CAPUTO (Paris), Lisa GOLMARD, Severine ADAMS, Aichetou LEMRABOTT, Noémie BASSET, Nadia BOUTRY-KRYZA, Laurent CASTERA, Céline GARREC, Mathilde GAY-BELLILE, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Pierre BUISINE, Natalie JONES, Albain CHANSAVANG, Edwige KASPER, Fanny LASALLE, Mélanie LEONE, Mathis LEPAGE, Elise PIERRE-NOEL, Maud PRIVAT, Sabine RAAD, Audrey REMENIERAS, Marie-Aude ROBERT-DE-RANCHER, Etienne ROULEAU, Unicancer Genetic Group COVAR, Dominique STOPPA-LYONNET
16:30 - 17:30 #49331 - P192 Nouvelles recommandations européennes concernant le diagnostic, la prise en charge, la surveillance, la qualité de vie et le conseil génétique pour le syndrome CMMRD par l’ERN GENTURIS et le consortium Care for CMMRD.
P192 Nouvelles recommandations européennes concernant le diagnostic, la prise en charge, la surveillance, la qualité de vie et le conseil génétique pour le syndrome CMMRD par l’ERN GENTURIS et le consortium Care for CMMRD.

Le syndrome de déficience constitutionnel du système de réparation des mésappariements de l'ADN (CMMRD), décrit pour la première fois il y a 25 ans, confère un risque extrêmement élevé de développer divers cancers au cours de la vie, notamment hématologiques, cérébraux et gastro-intestinaux. Il est également associé à plusieurs manifestations non tumorales. Notre compréhension de ce syndrome s’est améliorée, et de nouvelles analyses ont été développées pour aider à son diagnostic. Les protocoles de surveillance doivent être adaptés aux études récentes évaluant leur efficacité. La réponse aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire ainsi que l’efficacité et la toxicité d’autres traitements ont été documentées. Une mise à jour et une harmonisation des différentes recommandations existantes pour ce syndrome étaient nécessaires. Soixante-douze experts du réseau européen de référence GENTURIS et/ou du consortium européen Care for CMMRD, ainsi qu’un représentant des patients, ont élaboré des recommandations portant sur le diagnostic, le conseil génétique, la surveillance, la qualité de vie et la prise en charge clinique des patients atteints de syndrome CMMRD, à partir d’une revue complète de la littérature, suivies d’un processus Delphi. Les recommandations relatives au diagnostic définissent les critères de test, les stratégies de dépistage et les critères diagnostiques du CMMRD. Celles concernant la surveillance couvrent chaque type de tumeur associée au syndrome, en précisant l’âge de début, la fréquence et les modalités de suivi. Les recommandations cliniques abordent les traitements anticancéreux, la gestion des tumeurs bénignes ou des signes non tumoraux, ainsi que la chimioprévention. D’autres recommandations traitent du conseil génétique et de la qualité de vie. Sur la base des données disponibles et des guidelines existantes, 82 recommandations sont proposées pour améliorer et harmoniser la prise en charge des patients atteints de CMMRD en Europe. Ces recommandations peuvent être adaptées selon les situations individuelles.
Chrystelle COLAS (PARIS), Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Manon SUERINK, Richard GALLON, Christian P. KRATZ, Éloïse AYUSO, Katharina WIMMER, Laurence BRUGIÈRES
16:30 - 17:30 #49384 - P196 PREDI-LYNCH : Vers une surveillance non invasive des cancers liés au syndrome de Lynch – un essai clinique européen avec un leadership français.
P196 PREDI-LYNCH : Vers une surveillance non invasive des cancers liés au syndrome de Lynch – un essai clinique européen avec un leadership français.

Le syndrome de Lynch (LS) est le syndrome de prédisposition héréditaire au cancer le plus fréquent, touchant environ 1 personne sur 400, soit près de 1,1 million de porteurs en Europe. Il confère un risque élevé de cancer colorectal et de cancer de l’endomètre, ainsi que d’autres cancers. Malgré sa fréquence et sa gravité, le LS reste sous-diagnostiqué et insuffisamment pris en charge, entraînant de fortes inégalités d’accès au dépistage, à la surveillance et aux soins en Europe. Aujourd’hui, la surveillance repose principalement sur des procédures invasives, coûteuses (coloscopies répétées, endoscopies gynécologiques, biopsies), contraignantes pour les patients, et ayant un impact négatif sur l’adhésion aux programmes de suivi et la qualité de vie. Le projet européen PREDI-LYNCH propose une approche innovante, multidisciplinaire et basée sur l’analyse de biopsies liquides (sang, urine, selles, prélèvements vaginaux) et des algorithmes d’intelligence artificielle, ayant pour objectif la détection plus précoce des cancers colorectaux et extra-coliques (notamment endométrial et urothélial). Ce projet impliquant ces tests non invasifs dans un essai clinique randomisé, portant sur 2 000 porteurs du LS, répartis sur 27 centres européens, permettra de comparer la performance diagnostique de ces analyses, leur coût et leur acceptabilité par rapport à la surveillance actuelle, tout en réduisant la charge liée aux examens invasifs. La France, via le Groupe Génétique et Cancer et Unicancer, assurera un rôle clé dans ce projet, avec au moins 16 centres cliniques participants et 1130 patients inclus, représentant la majorité du recrutement européen. L’étude intégrera une évaluation des enjeux éthiques, juridiques et sociaux, et s’appuiera sur les infrastructures européennes ELIXIR/GDI pour garantir l’interopérabilité, le partage sécurisé des données et la pérennité scientifique du projet. PREDI-LYNCH a pour objectif de valider des tests non invasifs de biopsie liquide (sang, urine, selles, prélèvements vaginaux) en visant au moins un test avec une sensibilité et spécificité égales ou supérieures aux standards actuels. Il développera des tests MSI à faible coût sur différents biofluides. Le projet développera des outils de prédiction personnalisés via l’IA, harmonisera les données au sein des infrastructures européennes (ELIXIR/GDI), et intégrera une approche éthique, sociale et réglementaire. Ce projet contribuera au Plan Cancer européen en proposant des stratégies de surveillance innovantes, acceptables et personnalisées, permettant de limiter les examens invasifs. La France, acteur majeur du projet, renforcera sa place dans la recherche translationnelle, l’amélioration des parcours de soins pour les porteurs du LS et dans la médecine de précision dans les cancers héréditaires.
Chrystelle COLAS (PARIS), Toni SEPPÄLÄ, Laure MONARD, Mev DOMINGUEZ VALENTIN
16:30 - 17:30 #49475 - P200 Sécurité du dépistage du cancer gastrique par endoscopie chez les porteurs de variants pathogènes CDH1.
P200 Sécurité du dépistage du cancer gastrique par endoscopie chez les porteurs de variants pathogènes CDH1.

Introduction Chez les porteurs asymptomatiques de variants pathogènes CDH1, une surveillance endoscopique experte est de plus en plus considérée comme une alternative à la gastrectomie totale prophylactique. Trois raisons expliquent cette évolution: 1. Révision à la baisse du risque cumulé de cancer agressif (6-10%), 2. Evidence croissante pour une nature indolente des foyers de carcinome intramuqueux (pT1a), 3. Performances de la gastroscopie. Méthodes Nous avons repris les données des porteurs asymptomatiques CDH1 inscrits au centre de suivi INCa de l’Hôpital Saint-Antoine, APHP Sorbonne Université. Nous décrivons ici les patients n’ayant pas souhaité de gastrectomie, et bénéficiant d’un suivi endoscopique sur le long terme consistant en une gastroscopie annuelle selon le protocole de Cambridge. Résultats Notre série comporte 20 porteurs, huit femmes et douze hommes, avec un âge moyen de 42 ans. Des antécédents familiaux de cancer gastrique étaient présents chez 13/20 cas (65%). La durée moyenne de suivi était de 62 mois. Dix foyers intramuqueux (pT1a) ont été identifiés chez six patients (30 %), neuf sur biopsies aléatoires et un sur biopsie ciblée d’une lésion blanchâtre. Il n’y avait ni atypies cellulaires, ni mitoses. Les patients concernés ont poursuivi la surveillance, avec un contrôle rapproché en cas de biopsie positive. Aucun cancer agressif (>pT1a) n’a été observé dans notre série, et tous les patients continuent leur suivi à ce jour. Après une biopsie pT1a positive, la durée maximale de suivi atteignait 82 mois (moyenne : 33 mois). Discussion La surveillance endoscopique annuelle en centre expert apparaît sûre chez les porteurs asymptomatiques de variants pathogènes CDH1. L’identification de foyers pT1a isolés ne justifie pas une gastrectomie prophylactique. Nous soulignons l’importance d’une prise en charge individualisée et éclairée.
Patrick BENUSIGLIO (Paris), Romain LEENHARDT, Caroline DUROS, Laura SIRMAI, Antoine DARDENNE, Leana PERDRIAU, Metras JULIE, Jean-Marc GORNET, Magali SVRCEK, Xavier DRAY
16:30 - 17:30 #49548 - P204 Syndrome tumoral hamartomateux lié à PTEN révélé par des malformations vasculaires : analyse rétrospective de 28 cas.
P204 Syndrome tumoral hamartomateux lié à PTEN révélé par des malformations vasculaires : analyse rétrospective de 28 cas.

Les malformations vasculaires constituent une manifestation clinique méconnue du syndrome tumoral hamartomateux lié à PTEN (PHTS), entraînant une errance diagnostique fréquente chez les patients concernés. Moins d’une vingtaine de cas de PHTS avec malformations vasculaires ont été décrits de façon précise dans la littérature. Afin de mieux caractériser ce phénotype méconnu et d’en préciser la place parmi les critères diagnostiques du PHTS, nous avons rassemblé la plus grande série de patients PHTS présentant des anomalies vasculaires. Le but de l’étude est de décrire précisément les caractéristiques cliniques et radiologiques des anomalies vasculaires associées aux variants pathogènes (VP) du gène PTEN, et d’évaluer l’importance des anomalies vasculaires comme signe d’appel diagnostique du PHTS. Nous avons mené une étude rétrospective de 2018 à 2025 sur 460 patients adressés pour une recherche d’anomalie génétique germinale dans le contexte d’anomalies vasculaires (malformations artério-veineuses, capillaires et veineuses). Le séquençage haut débit par la technique d’enrichissement par capture d’un panel de 135 gènes incluant PTEN a été réalisé chez ces patients. Nous rapportons 28 cas (6,1 %) de patients porteurs d’un VP germinal du gène PTEN (dont 7 variants de novo), constituant ainsi la plus importante cohorte publiée de PHTS avec malformations vasculaires. Parmi eux, on compte 15 hommes et 13 femmes, avec un âge moyen au diagnostic moléculaire de 27 ans (extrêmes : 6-56). La macrocéphalie était présente dans 86% des cas. Aucune corrélation génotype-phénotype vasculaire n’a été observée. Les anomalies vasculaires observées se répartissaient équitablement entre trois groupes phénotypiques précis : malformations artério-veineuses atypiques (malformations à haut débit évoquant des malformations artério-veineuses sans nidus classique), angiomatose des tissus mous (anomalies fibro-adipeuses vasculaires douloureuses avec composante graisseuse et veines profondes), et malformations à flux lent (malformations veineuses, capillaires ou lymphatiques isolées). En conclusion, cette série inédite souligne l’importance méconnue des malformations vasculaires comme signe révélateur du PHTS et décrit de façon précise ces anomalies au niveau histologique et radiologique. Lorsqu’elles sont associées à une macrocéphalie, ces malformations vasculaires doivent constituer un point d’alerte pour différentes spécialités médicales susceptibles d’orienter ces patients vers une consultation de génétique spécialisée à la recherche d’un VP germinal du gène PTEN. Dans ces cas-là, cela permettrait d’aboutir à un diagnostic plus précoce et de réduire significativement l’errance diagnostique associée à ce syndrome rare.
Jean-Samuel LOGER (Cayenne), Alexandre PERRIER, Loetitia FAVRE, Lucile ALLAFORT, Anne LEROY, Noémie BASSET, Erell GUILLERM, Cyril MIGNOT, Patrick BENUSIGLIO, Olivia BOCCARA, Annouk BISDORFF, Florence COULET
16:30 - 17:30 #49577 - P208 Premier cas rapporté d’un variant homozygote du gène POLD1 chez un patient atteint de cancers colorectaux synchrones et de polypose.
P208 Premier cas rapporté d’un variant homozygote du gène POLD1 chez un patient atteint de cancers colorectaux synchrones et de polypose.

Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 32 ans, présentant deux cancers colorectaux synchrones au niveau du sigmoïde et du rectum, associés à plus de 30 adénomes. Sans antécédents particuliers, il est issu d’une famille consanguine suivie dans notre service, pour plusieurs cas de cancers et de polypose. Dans cette famille, le variant POLD1:c.1379T>G, p.Leu460Arg, avait été identifiée par séquençage de l’exome entier (WES), à l’état hétérozygote chez deux cousins, présentant respectivement environ 25 et 11 adénomes à 27 et 28 ans, ainsi que chez une cousine de 42 ans atteinte d’un cancer de l’endomètre. Ce variant, de signification incertaine, est situé dans le domaine exonucléase de POLD1 et n’a été décrit que deux fois dans la littérature. En l’absence d’autres variants d’intérêt et compte tenu de l’histoire familiale, il a été considéré comme responsable du phénotype. Chez le cas index, le séquençage Sanger ciblé a révélé la présence de ce variant POLD1:c.1379T>G à l’état homozygote, confirmé par WES, excluant une délétion ou une erreur d’amplification. L’analyse immunohistochimique des tumeurs a montré un profil pMMR. Le séquençage du génome tumoral (WGS) a révélé une charge mutationnelle (TMB) élevée et une signature mutationnelle dominée par SBS10c, caractéristiques d’un défaut en POLD1, confirmant la pathogénicité du variant. À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapporté d’un patient homozygote pour un variant de POLD1 associée à un double cancer colorectal précoce et à une polypose, suggérant un mode de transmission autosomique récessif dans cette famille.
Salwa BEN YAHIA (Leiden, Pays-Bas), Carli TOPS, Noah HELDERMAN, Diantha TERLOUW, Alexandra LANGERS, Nandy HOFLAND, Thomas POTJER, Hans MORREAU, Tom VAN WEZEL, Setareh MOGHADASI, Maartje NIELSEN
16:30 - 17:30 #49638 - P212 Nouvelles méthodes, nouvelles pratiques : l’apport de l’étude de l’humeur aqueuse au diagnostic du rétinoblastome.
P212 Nouvelles méthodes, nouvelles pratiques : l’apport de l’étude de l’humeur aqueuse au diagnostic du rétinoblastome.

Le rétinoblastome est le cancer intraoculaire le plus fréquent de l’enfant. Dans environ 45 % des cas, une prédisposition génétique est retrouvée, liée à la présence d’un variant pathogène constitutionnel du gène RB1. L’étude de ces patients a conduit Knudson, en 1971, à formuler son hypothèse des deux hits, définissant ainsi le concept de gène suppresseur de tumeur. Dans la forme héréditaire, un premier évènement pathogène sur le gène RB1 est présent dans toutes les cellules, puis un second variant pathogène survient dans une cellule rétinienne ; dans les formes non héréditaires, les deux variants pathogènes du gène RB1 sont acquis dans la même cellule rétinienne. Traditionnellement, le diagnostic moléculaire nécessitait l’analyse de l’ADN tumoral obtenu après énucléation, puis la vérification de la présence de ces anomalies dans l’ADN constitutionnel. Cette approche précise la présence ou non d’une prédisposition et permet un conseil génétique adapté. En l’absence d’ADN tumoral, seule l’analyse constitutionnelle est possible, et un résultat négatif ne permet pas d’exclure totalement une prédisposition, ce qui justifie une surveillance ophtalmologique des jeunes apparentés. L’évolution des traitements conservateurs, notamment la chimiothérapie intravitréenne, a fortement réduit l’accès à l’ADN tumoral, la biopsie étant contre-indiquée. En 2021, nous avons mis au point un panel de séquençage haut débit dédié au rétinoblastome appliqué à l’ADN tumoral circulant dans l’humeur aqueuse (HA). Initialement réalisé chez les patients traités par chimiothérapie intravitréenne et sur l’HA de patients énucléés, cette approche a démontré une bonne sensibilité pour détecter les variants du gène RB1. Nous avons analysé 21 échantillons d’HA issus de 21 cas de rétinoblastome pour lesquels le statut génétique de la tumeur était inconnu (soit en raison d'une prise en charge conservatrice, soit parce que les analyses du matériel tumoral n'étaient pas contributives), sans variant pathogène constitutionnel identifié. Dans 10 cas, l’HA a permis de déterminer le statut tumoral : 9 cas présentaient deux variants pathogènes de RB1 et 1 cas une amplification du gène MYCN sans altération de RB1. Dans 6 cas, un seul variant pathogène était détecté, et dans 5 cas le résultat était non contributif. Bien qu’une mosaïque constitutionnelle de très faible taux ne puisse être totalement écartée, une prédisposition hétérozygote a pu être exclue chez 9 patients sur 21 (43 %), libérant ainsi la fratrie d’une surveillance ophtalmologique. Ces résultats ont conduit à une évolution des pratiques : un prélèvement d’HA est désormais proposé dès le diagnostic, afin d’avoir accès à de l’ADN tumoral quelle que soit la stratégie thérapeutique. En conclusion, l’analyse de l’HA illustre comment une innovation méthodologique en génétique peut modifier la prise en charge de la prédisposition au rétinoblastome, dans le but de comprendre la tumorigenèse et fournir un conseil génétique optimal.
Jessica LE GALL (Paris), Alexandre MATET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Jennifer CARRIÈRE, Nicolas FORT, Dominique STOPPA-LYONNET, Eric PASMANT, François RADVANYI, François DOZ, Lisa GOLMARD
16:30 - 17:30 #49742 - P216 Étude EX²TRICAN : identification de facteurs de prédisposition génétique par séquençage d’exome constitutionnel dans les phénotypes extrêmes de cancer.
P216 Étude EX²TRICAN : identification de facteurs de prédisposition génétique par séquençage d’exome constitutionnel dans les phénotypes extrêmes de cancer.

Introduction Les prédispositions héréditaires au cancer restent fréquemment inexpliquées, tous cancers confondus, malgré le séquençage de panels de gènes dédiés. EX2TRICAN explore l’intérêt du séquençage d’exome constitutionnel (SEC) pour identifier de nouvelles prédispositions génétiques aux cancers. L’étude se base sur le concept de phénotype extrême, défini par une agrégation (1) familiale ou (2) individuelle inexpliquée de cancers ou (3) un cancer précoce isolé (avant 40 ans, ou avant 30 ans pour le cancer du sein). Méthodes Un SEC a été réalisé chez chaque patient, en solo, duo, trio ou quatuor, selon les antécédents familiaux et de la disponibilité des apparentés. Une liste de gènes d’intérêt en oncogénèse a été définie à partir de bases de données telles OncoKB et COSMIC. Les variants ont été analysés selon les recommandations ACMG et CanVIG-UK. La priorisation des candidats a inclus de multiples facteurs (dont : impact prédit et rareté du variant, expression tissulaire (ARN et protéine), rôle de la protéine en oncogénèse, mode de transmission). Lorsque les prélèvements tumoraux étaient disponibles, un séquençage d’exome tumoral (SET) a été réalisée avec analyse des biomarqueurs associés. Résultats Depuis 2017, 189 individus ont été inclus dont 97 atteints: 83 cas index et 106 apparentés, symptomatiques (n=14) ou non (n=92). 36 cas-index ont présenté un cancer du sein (43.5%), 11 un cancer de l’ovaire (13%), 16 un cancer colorectal (19%) et 20 un cancer d’une autre origine (24.5%). Sur les 97 patients atteints, 51% (50/97) étaient porteurs à l’état hétérozygote d’au moins un variant constitutionnel d’intérêt. Une dizaine de variants présentaient des faisceaux d’arguments forts et ont été retenus pour analyses fonctionnelles: forte prédiction de pathogénicité, rareté, spécificité d’expression tissulaire, rôle de la protéine dans l’oncogenèse du tissu concerné, et plus rarement : données génomiques tumorales, récurrence du gène chez plusieurs patients, survenue de novo. Parmi ces gènes d’intérêt figurent notamment DNMT3A, ERCC4 et FANCA pour le cancer du sein et MSH3 et CCBE1 pour le cancer de l’ovaire. Des études complémentaires sont en cours pour plusieurs de ces candidats. Discussion Cette étude utilise l’approche des phénotypes extrêmes, peu exploitée à ce jour dans le cancer héréditaire. Elle démontre la valeur ajoutée du SEC dans ce contexte, notamment par l’élargissement des hypothèses : nouveaux gènes candidats, élargissement du spectre, ou du mode de transmission. Les gènes identifiés dans cette étude constituent un socle initial de données pour pouvoir évaluer leur contribution à une prédisposition au cancer. Nos résultats plaident pour un recours plus systématique au SEC lorsqu’une prédisposition héréditaire au cancer est envisagée, après un panel non contributif et pour lesquelles une indication au séquençage de génome n’est pas retenue.
Benoit MAZEL (Dijon), Anaïs FOLLETET, Amandine BEAUDOUIN, Allan LANÇON, Léa PATAY, Amandine BAURAND, Caroline SAWKA, Manon REDA, Juliette SANTENARD, Anthony COMTE, Vincent GOUSSOT, Valentin DERANGERE, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT, Juliette ALBUISSON
16:30 - 17:30 #49903 - P220 La salpingectomie bilatérale isolée : une procédure à risque chez les femmes porteuses de variant délétère sur les gènes BRCA?
P220 La salpingectomie bilatérale isolée : une procédure à risque chez les femmes porteuses de variant délétère sur les gènes BRCA?

Une partie des cancers de l’ovaire auraient pour origine les trompes de Fallope. Ainsi, certains cancers ovariens pourraient être prévenus par une procédure chirurgicale utilisant la salpingectomie seule sans ablation des ovaires. La méta analyse de Yoon et al en 2019, suggère que la salpingectomie bilatérale permettrait d’obtenir une diminution de 49 % du risque de cancers ovariens dans la population générale. En partant de ce constat, ce type de chirurgie est discutée devant toute femme qui doit bénéficier d’une hystérectomie (pour fibromes, polypes, …). Il en est de même lorsqu’une femme désire une contraception permanente par ligatures de trompes. Après 65 ans, c’est une annexectomie bilatérale qui leur est proposée. Dans le cas des femmes avec un risque élevé de cancer de l’ovaire car porteuses d’un variant délétère sur les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, la chirurgie recommandée reste l’annexectomie bilatérale. L’âge auquel est effectuée la chirurgie dépend du gène sur lequel est identifié le variant délétère. Cas clinique Madame X est âgée de 35 ans en 2018. Elle consulte car sa mère est décédée d’un cancer de l’ovaire à 45 ans. Une de ses tantes maternelles a développé un cancer de l’ovaire à 48 ans. Une consultation de génétique oncologique est proposée à sa tante qui met en évidence un variant délétère sur BRCA1. L’analyse est proposée à Madame X qui s’avère porteuse de ce variant délétère. Un programme personnalisé de suivi est établi pour madame X selon les recommandations de l’INCa (2017). Une mastectomie bilatérale est réalisée à 36 ans et une annexectomie bilatérale prophylactique est prévu dès l’âge de 40 ans. Son projet d’enfant est déjà réalisé. Elle est revue en 2025 à 42 ans devant des masses ovariennes bilatérales suspectes. Une salpingectomie bilatérale aurait été réalisée à l’âge de 38 ans. Elle a développé dans l’intervalle un carcinome ovarien bilatéral de type séreux avec tumeur multikystique à droite et kyste rompu à gauche, cytologie péritonéale positive avec des localisations péritonéales isolées sur l’épiploon, la coupole diaphragmatique droite et dans le cul de sac de douglas. La procédure d’annexectomie bilatérale aurait dû être discutée et avancée chez cette patiente porteuse d’un variant délétère à haut risque de cancer de l’ovaire au vu de son histoire familiale. Conclusion Si une patiente à haut risque de cancer de l’ovaire désire une chirurgie dans la sphère gynécologique, le dossier doit être discuté en réunions de recours et d’expertise des programmes régionaux d’accompagnement de suivi avec des experts généticiens et des experts gynécologues La chirurgie de réduction du risque recommandée chez une femme à risque élevé de cancer de l’ovaire reste l’annexectomie bilatérale (âge adapté selon le gène sur lequel le variant délétère est identifié). La procédure chirurgicale pourrait être avancée dans un contexte d’histoire familiale de cancer de l’ovaire.
Morgane BOEDEC, Nicolas TARIS, Elodie HASER, Christine MAUGARD (Strasbourg)
16:30 - 17:30 #49310 - P224 Évaluation du coût des techniques de séquençage à très haut débit sur les laboratoires du Plan France Médecine Génomique 2025.
P224 Évaluation du coût des techniques de séquençage à très haut débit sur les laboratoires du Plan France Médecine Génomique 2025.

Introduction : Depuis 2019, les plateformes du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) mettent à disposition des prescripteurs français, trois techniques de séquençage à très haut débit : le Whole Genome Sequencing (WGS), le Whole Exome Sequencing (WES) et le Whole Transcriptome Sequencing (WTS) pour une liste de 70 pré-indications en cancérologie et pour des maladies rares. En 2024, l’organisation des laboratoires a connu une évolution majeure avec l’introduction de nouveaux séquenceurs et l’internalisation de certaines étapes du processus de production, avec des impacts attendus sur les coûts de production. Dans ce contexte, notre étude vise à estimer et comparer les coûts de production des techniques à très haut débit en 2021 et en 2024 pour chacun des 2 laboratoires. Méthodes : Pour chaque technique, les coûts de production ont été calculés en utilisant une méthode mixte combinant micro-costing et gross-costing. Les estimations ont été réalisées selon la perspective des laboratoires pour les années 2021 et 2024. L’horizon temporel s’étend de la phase d’extraction des acides nucléiques au compte rendu des résultats de séquençage. Pour chaque technique, les coûts ont été calculés par échantillon (dans un premier temps) et par laboratoire. Des analyses de sensibilité seront réalisées pour identifier les facteurs de variation des coûts. Résultats : En 2021, pour le circuit cancer, le coûts de production par échantillon variaient entre 1 566 € et 2 990 € selon la technique et le laboratoire. Le séquençage et l’interprétation clinico-biologique étaient les étapes les plus coûteuses. Les consommables représentaient la principale composante du coût d’un WGS. Pour le WES et WTS, il s’agissait du personnel. Pour le circuit maladies rares, le coût d’un WGS par échantillon variait entre 1 817 € et 1 948 €. Le séquençage était l’étape la plus coûteuse et le personnel représentait la principale composante du coût. En 2024, pour le circuit cancer, le coût de production par échantillon variait entre 1 331 € et 3 034 € selon la technique et le laboratoire. Le séquençage restait l’étape la plus coûteuse du circuit de production. Concernant les maladies rares, le coût d’un WGS par échantillon était d’environ 1 650 € pour les deux laboratoires. Comme pour le WGS en cancérologie, l’étape de séquençage est la plus coûteuse du circuit. La baisse des coûts de production au cours du temps est liée à des modifications du circuit de production et à l’augmentation du volume activité 2021 et 2024. Les estimations par patient/dossier et les analyses de sensibilité sont en cours de finalisation. Conclusion : Ce travail fournit des données préliminaires sur le coût des techniques haut débit dans le cadre du PFMG en 2021 et en 2024. Une fois finalisés, ces résultats seront utiles dans le cadre de travaux futurs sur l’efficience et la tarification.
Farah ERDOGAN (Villejuif), Arnaud BAYLE, Jennifer MARGIER, Julia BONASTRE
16:30 - 17:30 #49476 - P228 Epidirect®, technologie innovante pour l’analyse de la méthylation du promoteur MGMT dans les tumeurs cérébrales : évaluation monocentrique à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.
P228 Epidirect®, technologie innovante pour l’analyse de la méthylation du promoteur MGMT dans les tumeurs cérébrales : évaluation monocentrique à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.

Contexte La méthylation du promoteur de MGMT (O6-methylguanine-DNA methyltransferase) est un biomarqueur prédictif de la réponse au Témozolomide, traitement standard des gliomes malins de l’adulte. La perte d’expression de MGMT, consécutive à la méthylation, accroît la sensibilité tumorale à ce traitement. Plusieurs techniques basées sur la PCR spécifique de méthylation (MS-PCR) permettent de déterminer le statut de méthylation de MGMT. Les techniques de références validées cliniquement sont actuellement le pyroséquençage (MS-PSQ) ou la q-PCR (MS-qPCR). Ces techniques nécessitent un prétraitement des ADN au bisulfite, qui convertit les cytosines non méthylées en uraciles. Ce prétraitement est consommateur de temps et peut entrainer des biais dans les résultats (dégradation de l’échantillon, conversion incomplète…). L’objectif de cette étude est d’évaluer les performances analytiques d’Epidirect®MGMT, une nouvelle technologie de qPCR spécifique de la méthylation ne nécessitant pas de traitement au bisulfite, en comparaison au pyroséquençage. Méthode La technologie Epidirect® repose sur la capacité de primers spécifiques, intégrant des Acides Nucléiques Intercalants (INA®), à discriminer les cytosines méthylées et non méthylées. Les performances analytiques d’Epidirect® ont été évaluées sur une cohorte mono-centrique prospective de 104 tissus FFPE (biopsies et pièces opératoires). En MS-PSQ, une tumeur est méthylée lorsque le seuil est strictement > 9%. Résultats Un total de 104 ADN, majoritairement des glioblastomes (80), ont été analysés en qPCR Epidirect®MGMT et MS-PSQ, sans échec technique. Le pourcentage moyen de cellules tumorales est de 58% (30-80%). La concentration d’ADN moyenne est de 47,9 ng/µL (0.7 à 281 ng/µL). En MS-PSQ, 47 ADN sont non méthylés (1 à 8% de méthylation) et 57 sont méthylés (9.6 à 73% de méthylation). La concordance est de 93% (97/104). La sensibilité et la spécificité sont de 88% et 100% respectivement ; la valeur prédictive positive et négative est de 1 et 0.87 respectivement. Sept cas discordants, jugés méthylés en pyroséquençage (9,6–22,4 %), étaient non méthylés en Epidirect® (0,8–2,8%). Ces cas présentent des profils de méthylation intermédiaire, nécessitant des investigations complémentaires. La détermination d’un seuil de détection fiable est un défi et comprend une zone grise comme pour les techniques de référence. Conclusion La qPCR Epidirect®MGMT est une méthode rapide, fiable et facile à mettre en place en laboratoire, permettant de déterminer le statut de méthylation du promoteur MGMT sans prétraitement au bisulfite. Le marquage CE-IVD de la technologie est un atout pour les aspects réglementaires à venir. Une évaluation multi-centrique serait nécessaire afin de réaliser une validation clinique de ces résultats qui permettrait qu’elle devienne la technique de référence, pour un gain en temps, en fiabilité et pour s’affranchir de l’obsolescence de certains équipements tels que les pyroséquenceurs.
Loëtitia FAVRE (Paris), Franck BIELLE, Karima MOKHTARI, Marjorie JODAR, Eric FERNANDEZ, Sylvain HUGONIN, Mehdi TOUAT, Ahmed ID BAIH, Khe HOANG-XUAN, Marc SANSON, Florence COULET, Erell GUILLERM
16:30 - 17:30 #49709 - P232 Caractérisation intégrative de carcinomes rénaux papillaires primitifs localisés et métastatiques pour l’identification de biomarqueurs pronostiques.
P232 Caractérisation intégrative de carcinomes rénaux papillaires primitifs localisés et métastatiques pour l’identification de biomarqueurs pronostiques.

Contexte : En 2018, 15 323 nouveaux cas de cancer du rein étaient enregistrés en France, responsables de 5 589 décès. Les cancers rénaux sont le plus souvent des carcinomes à cellules rénales (RCC) et les RCC dits à cellules claires en représentent environ 70 %. Le carcinome rénal papillaire (papRCC) représente environ 15 % des RCC. Le risque de progression métastatique du papRCC est faible, mais le pronostic devient alors très défavorable, soulignant la nécessité d’identifier précocement les patients à risque d’évolution métastatique afin d’optimiser leur prise en charge. Actuellement, la stratification pronostique repose essentiellement sur le stade tumoral et le grade histologique. Aucun biomarqueur pronostique n’a encore été validé pour le papRCC en pratique clinique, en partie en raison du faible nombre de cas métastatiques étudiés. Objectifs : Les objectifs de cette étude sont d’affiner la compréhension des mécanismes biologiques associés à la progression, d’identifier des biomarqueurs pronostiques et de déterminer des cibles thérapeutiques. Pour ce faire, nous avons réalisé une caractérisation génétique, transcriptomique et métabolomique des tumeurs primitives de papRCC demeurées localisées ou ayant métastasé. Méthodes : Notre étude porte sur une cohorte monocentrique de 237 patients, incluant 310 tumeurs, dont 26 patients ont présenté une forme métastatique de la maladie. Les tumeurs primitives métastatiques ont été comparées à des tumeurs restées localisées au moins 36 mois. Des mutations tumorales associées au risque métastatique ont été recherchées par panel NGS. Des analyses de transcriptomique spatiale (n=20, Visium 10xGenomics) et de bulk RNAseq (n=31, SMARTer) ont ensuite été menées sur tumeurs localisées versus métastatiques. Enfin, les profils métaboliques associés à la progression ont été étudiés sur 24 tumeurs localisées et métastatiques via la plateforme Metabolon® (panel Discovery de 5400 métabolites). Résultats : Les tumeurs métastatiques présentent une fréquence accrue de mutations dans les gènes TERT, NF2, SMARCB1, PBRM1 et VHL. L’analyse de transcriptomique spatiale a révélé des écosystèmes transcriptionnels distincts, associés soit à un pronostic favorable (tels que la présence de certains types de macrophages), soit défavorable (signatures de transition épithélio-mésenchymateuse). L’utilisation d’une immunohistochimie ciblant ces macrophages a démontré leur valeur pronostique favorable dans une cohorte exploratoire (50 tumeurs), qui a été confirmée sur une cohorte de validation (40 tumeurs). Les analyses métabolomiques ont mis en évidence un métabolisme des acides aminés particulièrement perturbé et une reprogrammation du métabolisme du glutathion dans certaines tumeurs métastatiques. Conclusion : En étudiant les tumeurs primitives associées aux formes métastatiques de papRCC, cette approche intégrative a permis de mettre en évidence des biomarqueurs candidats à valider dans de futures études multicentriques.
Roseline VIBERT (Paris), Hugo CROIZER, Sophie TAN, Antoine BOUGOUIN, Pauline HAMON, Clarice GROENEVELD, Gadea CABREJAS, Ahmed-Amine ANZALI, Isaias HERNANDEZ, Alexandre BUFFET, Hervé FRIDMAN, Catherine FRIDMAN, Virginie VERKARRE, Aurélien DE REYNIÈS, Nelly BURNICHON, Judith FAVIER
16:30 - 17:30 #49817 - P236 Étude rétrospective multicentrique sur les mutations BRCA1/2 dans le cancer du sein, apport du testing tumoral.
P236 Étude rétrospective multicentrique sur les mutations BRCA1/2 dans le cancer du sein, apport du testing tumoral.

La mise en évidence de mutations sur les gènes BRCA1 et BRCA2 a un impact majeur dans la prise en charge des cancers du sein, à la fois pour des enjeux préventifs et théranostiques. Pour répondre à ces indications, les circuits de génétique ont dû s’adapter en fonction des moyens disponibles. Certaines équipes ont utilisé les analyses tumorales en parallèle des investigations constitutionnelles. Jusqu’ici, l’apport des analyses tumorales avait surtout été évalué chez des patientes sans mutation constitutionnelle. L’étude rétrospective multicentrique BLOSSOM a exploré les caractéristiques cliniques et moléculaires des patientes orientées d’emblée vers l’analyse tumorale et porteuses d’une mutation BRCA1/2, ce qui, à notre connaissance n’avait jamais été rapporté. Entre 2021 et 2024, les tests somatiques BRCA1/2 réalisés par 4 plateformes de génétique somatique de l’Ouest de la France ont été analysés. Seules les patientes porteuses d’une mutation BRCA1/2 tumorale, exclusive ou non, ont été retenues pour cette étude. Les données cliniques, histologiques et moléculaires ont été recueillies rétrospectivement. Les résultats tumoraux (tBRCA) ont été confrontés aux analyses constitutionnelles (gBRCA) quand celles-ci étaient disponibles. L’étude a également évalué l’organisation des parcours, les modalités de prescription et les flux d’orientation en oncogénétique. Sur 1 800 patientes testées, 117 présentaient une mutation BRCA1/2 tumorale (6,5 %). Parmi les 79 patientes incluses dans l’étude, 38 % avaient une mutation exclusivement somatique. De façon remarquable, la proportion de mutations somatiques exclusives variait selon les centres, de 36 % à 48 %. Selon nous, cette différence reflète l’impact majeur des circuits de prise en charge : plus les analyses tumorales sont utilisées, plus le nombre de mutations détectées augmente. Ce circuit a aussi permis d’identifier 3 patientes porteuses d’une mutation constitutionnelle (3.7%) qui ne répondaient à aucun critère d’investigation génétique au moment du diagnostic. Enfin, cette étude a montré un intérêt thérapeutique, puisque 50 % des mutations exclusivement somatiques concernaient des tumeurs de haut grade avec une fraction allélique élevée, suggérant un bénéfice potentiel des PARPi dans des situations non couvertes par les critères actuels d’AMM. Comme attendu, l’âge médian au diagnostic différait entre gBRCA et tBRCA, les mutations BRCA1 étaient principalement associées aux tumeurs triple-négatives, tandis que les mutations BRCA2 étaient surreprésentées dans les cancers RH+/HER2-. L’étude BLOSSOM met en évidence l’intérêt majeur de la combinaison des circuits constitutionnel et tumoral augmentant la détection de mutations tumorales mais également constitutionnelles. Cette prise en charge permet d’améliorer le conseil génétique et la prise en charge oncologique. La mise en évidence de mutations somatiques exclusives semble représenter un enjeu thérapeutique au vu des caractéristiques des cancers étudiés.
Philippe DENIZEAU (Rennes), Alexandra LESPAGNOL, Sophie GAUBERT, Gery BRIVAEL, Marc PLANES, Lorrie LE PAGE, Amandine CHARRETON, Anne TALLET, Arnaud ROMOLI, Celine BORDET, Edouard COTTEREAU, Julie GENOT, Claire VILLALVA, Lucie KARAYAN-TAPON, Stephanie CHIEZE, Alexandre PERANI, Karine DURAND, Clementine PEYRAMAURE, Maroussia VANDAME-HESSER, Laurence VENAT
16:30 - 17:30 #49962 - P240 Étude observationnelle de la détection de la perte du gène MTAP sur biopsie liquide et en IHC dans les CBNPC.
P240 Étude observationnelle de la détection de la perte du gène MTAP sur biopsie liquide et en IHC dans les CBNPC.

Introduction La délétion homozygote du gène MTAP constitue un biomarqueur émergent dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) du fait du développement de thérapies ciblées et d’une corrélation à la réponse à l'immunothérapie. Néanmoins, la méthode de détection la plus adaptée reste à définir. L'immunohistochimie (IHC) est de plus en plus utilisée en routine pour déterminer la perte d’expression, ainsi que le séquençage de nouvelle génération (NGS) réalisé sur le tissu tumoral ou la biopsie liquide (BL) pour identifier la délétion de MTAP. L'objectif de cette étude est de décrire les performances de la détection de la perte de MTAP dans le CBNPC par NGS sur BL et par IHC sur tissu tumoral. Matériels et méthodes Nous avons analysé la délétion homozygote du gène MTAP sur BL (sanguine) par le panel NGS de 324 gènes FoundationOne Liquid CDx (Foundation Medicine) et la perte d’expression de MTAP sur tissu tumoral par IHC avec le clone 42-T (Santa Cruz). Sur une période de dix mois, 575 patients atteints de CBNPC suivis à Gustave Roussy ont eu une BL, dont 358 contributives (avec une fraction tumorale circulante (FT) > 1 %). Sur la même période, une IHC MTAP a été réalisée sur 190 tissus tumoraux. Résultats La délétion de MTAP a été identifiée dans 18 BL (13 sans tissu tumoral et 5 avec tissu tumoral associé) (5,3%) parmi les 358 BL. La FT de ces échantillons variait de 16 à 79 % (moyenne : 34,16 %). L’IHC était contributive dans 156/190 (82,11 %) cas et retrouvait une perte d’expression de MTAP dans 63/156 cas (dont uniquement 12 avec BL contributive) (40,38 %). Vingt-trois patients ont eu à la fois une BL avec FT > 1 % (1,30-72 %) et un tissu tumoral analysé par IHC à moins d’un mois d'intervalle. Dans cette cohorte de 23 patients, les deux méthodes ont fourni des résultats concordants dans 65% des cas (15/23) : 4 cas de délétion de MTAP en BL et de perte d’expression au niveau tumoral et 11 cas négatifs avec les deux techniques. Dans un cas, la perte de MTAP n'a pas pu être évaluée dans la BL et dans un autre cas, l'IHC était indéterminée alors qu’une perte de MTAP était identifiée par NGS. Dans 6/23 cas de cette cohorte, une perte de MTAP en IHC a été détectée alors que le NGS n'a pas mis en évidence de délétion sur la BL. Dans ces 6 cas, la FT variait de 2,60 à 11 % alors qu’elle était ≥ 16% dans toutes les BL positives. Pour les BL avec une FT > 21%, les résultats étaient tous concordants avec l’IHC. Conclusion L'IHC est une technique performante quand le tissu tumoral est disponible. Cependant, le recours à la biopsie liquide reste d’une grande importance pour donner la même chance aux patients d'accéder aux essais cliniques et de bénéficier de thérapies innovantes lorsque le prélèvement tumoral n’est pas disponible ou que l'IHC n'est pas concluante. Le test FoundationOne Liquid CDx pourrait être un bon outil pour détecter les délétions homozygotes du gène MTAP à condition que la FT soit ≥ 16%.
Michaël DEGAUD (Villejuif), Olfa TRABELSI-GRATI, Aldea MIHAELA, Voreak SUYBENG, Etienne ROULEAU, Ludovic LACROIX, Marie MORFOUACE, Edouard TURLOTTE, Roseline TANG, Margot PENRU, Chaymaa HAMMOU, Dorcas HOUNGUE, Victor GONDRAN-TELLIER, Martina GASPARRO, Lodovica ZULLO, Magali LACROIX-TRIKI, Diana N. IONESCU, Maria Rosa GHIGNA
16:30 - 17:30 #48937 - P244 Transmission de l'information d'un diagnostic de prédisposition héréditaire : rôle des liens affectifs et familiaux.
P244 Transmission de l'information d'un diagnostic de prédisposition héréditaire : rôle des liens affectifs et familiaux.

Lorsqu'une altération génétique héréditaire liée au cancer du sein et de l’ovaire est identifiée, la prise en charge des proches dépend de la transmission de l’information. De nombreux facteurs influent cette transmission qui est essentielle à une prévention personnalisée. L'objectif : analyser cette transmission pour améliorer les pratiques et optimiser la diffusion. 150 patients porteurs d’une altération pathogène des gènes BRCA1, BRCA2 ou PALB2 identifiée à partir d’un panel ou ayant bénéficié d’une analyse ciblée de ces gènes ont répondu à un questionnaire. Nous avons dans un premier temps observé comment les patients ont reçu l’information de leurs apparentés. 93 % ont reçu l’information en présentiel ou par téléphone. 72 % des patients indiquent ne pas avoir ressenti le besoin d’un document explicatif sur l’anomalie génétique. La transmission orale semble être suffisante dans leur décision de faire le test. Parmi les patients ayant bénéficié d'une analyse ciblée, 59 % ont été informés par le cas index, dont 74 % sont liés au 1er degré avec ce dernier et 72 % estime avoir un lien affectif fort avec lui. Parmi les 41 % non informés par le cas index, 78 % sont liés au 1er degré et 69 % estime avoir un lien affectif fort avec la personne qui les a informés. Parmi ceux qui n’ont pas un lien affectif fort avec le cas index, 72 % ont été informés par un apparenté plus proche affectivement (hors liens équivalents). La majorité des patients reçoivent donc l'information de la part d'un apparenté proche affectivement ou sur le plan familial. Dans un second temps, nous avons observé la façon dont nos patients ont transmis l’information à leur famille. Les interviewés ont partagé l’information avec au moins un proche. Ceux qui ne l'ont pas fait estiment que tout le monde était déjà informé (79 %) ou que leurs enfants étaient trop jeunes (13 %). Concernant la difficulté de transmission de l'information, 78 % des réponses indiquent que cela a été facile, sans différence observée entre cas index et apparentés. On remarque peu de différence d’implication dans la diffusion de l'information entre porteurs et non porteurs de l'anomalie. Parmi les patients ayant diffusé l’information, 67 % n’ont pas informé au-delà du 1er degré et 76 % ont avisé uniquement les apparentés avec qui ils estiment avoir un lien affectif. Seuls 9 % ont informé des apparentés du 1er degré sans lien affectif. 24 % ont informé des apparentés hors 1er degré avec qui ils avaient un lien affectif. 86 % ont informé exclusivement des apparentés du 1er degré avec qui ils avaient un lien affectif. Nos données montrent que la circulation de l’information est étroitement liée au lien affectif et familial, elle se diffuse de proche en proche et pas uniquement à partir du cas index. Il est donc essentiel de rappeler à chaque apparenté en consultation l’importance d’informer ses proches. Un appel de suivi pourrait être envisagé pour s'assurer que tous les apparentés concernés ont bien été informés.
Béatrice DE CLERCQ, Axelle BERTHON (NICE), Véronique MARI
16:30 - 17:30 #48976 - P248 Perspectives des parents d’enfants porteurs d’une maladie rare à propos de l’extension du dépistage néonatal avec ou sans outil génétique en France.
P248 Perspectives des parents d’enfants porteurs d’une maladie rare à propos de l’extension du dépistage néonatal avec ou sans outil génétique en France.

Le dépistage néonatal (DNN) vise à détecter précocement des maladies rares (MR), graves, dès la naissance, afin de permettre un traitement ou une prise en charge avant l’apparition des symptômes. Proposé systématiquement à tous les nouveau-nés, le programme national français, mis en place en 1972, inclut actuellement 13 MR, complétées par 3 nouvelles en septembre 2025, ainsi que la surdité congénitale. La France reste en retard par rapport à d’autres pays européens dépistant un plus grand nombre de MR. Pourtant, des avancées concernent les thérapies (environ 700 MR pédiatriques considérées comme traitables) et le séquençage génomique avec une baisse majeure des coûts le rendant de plus en plus accessible. De plus, la loi de bioéthique autorise désormais en France, le recours à des tests génétiques en première intention dans le cadre du DNN. L’étude SeDeN (Séquençage Dépistage Néonatal) vise à mesurer, auprès de parents, de professionnels et de décideurs, en France, les attentes et les freins à l’extension du DNN, y compris via l’usage de tests génétiques. SeDeN-p3 s’intéresse spécifiquement à l’avis des parents avec des questionnaires auprès de 1 640 parents d’enfants de moins de 3 ans et 55 entretiens semi-directifs auprès de parents d’enfants atteints d’une MR déjà dépistée dans le DNN (POP DNN n=20) ou potentiellement concernée par une extension du programme (POP DIAG n=35). Les résultats qualitatifs font émerger 4 profils de parents selon leurs positionnements sur l’extension du DNN actuel et l’usage d’un test génétique en première intention : - les parents favorables à l’extension du DNN actuel et à l’utilisation d’un test génétique, pour favoriser une prise en charge précoce et réduire l’errance diagnostique (n=39, POP DNN=16, POP DIAG=23) ; - les parents nuancés sur l’extension mais favorables au test génétique, perçu comme plus fiable que d’autres tests pour ces parents (n=7, POP DNN=2, POP DIAG=5) ; - les parents favorables à l’extension mais réservés sur le test génétique, exprimant des inquiétudes éthiques, notamment autour de l’eugénisme (n=5, POP DNN=2, POP DIAG=3) ; - les parents ni favorables à l’extension ni au test génétique, en raison de l’incertitude sur la traitabilité ou l’âge de révélation des maladies (n=4, POP DIAG=4). Les positionnements des parents sur l’extension du DNN sont influencés par leur vécu de la maladie de leur enfant, leur capacité à se projeter au-delà de leur expérience personnelle, et leur profil sociodémographique, notamment leur domaine professionnel (santé, recherche). Ces résultats éclairent sur les choix parentaux face à une possible extension du DNN intégrant des tests génétiques, et sur l’influence de leur vécu dans ces choix. Ils soulignent la nécessité de prendre en compte la diversité des points de vue parentaux sur le type de maladies à dépister, la manière de le faire, et le souhait (ou non) de connaître le statut génétique de leur enfant, sans compromettre le bénéfice pour l’enfant.
Margot LEMAITRE, Frédéric HUET, Dominique SALVI, Isabelle MARCHETTI, Elisabeth CUDRY, Christel THAUVIN-ROBINET, Chistine BINQUET, Manuella DENIS, Laurence LELIEVRE, Sandra MERCIER, Hervé NABARETTE, Marcela GARGIULO, Sandrine BAUD, Sophie BELIARD, Lionel RIBES, Mathilde NIZON, Estelle COLIN, Magalie BARTH, Brigitte CHABROL, Céline CUDEJKO, Laurent PASQUIER, Candace BEN SIGNOR, Claire DESPLANTES, Anne HOUZEL, Florent NEUMANN, Stéphanie PEREZ-MARTIN, Margot GRISVAL, Bertille BONNIAUD, Raphaelle MAUDINAS, Clémence FOCONNIER-FATUS, Caroline RACINE, Julian DELANNE, Juliette SANTENARD, Marie BOURNEZ, Barbabra MESUREUX, Stéphanie LEMAIRE, Julien MARAVAL, Christine PEYRON, Laurence FAIVRE (DIJON), Camille LEVEL
16:30 - 17:30 #49113 - P252 Retour d’expérience de la gestion génétique des grossesses à risque de syndrome du QT Long : identification des lacunes et explorations de nouvelles stratégies de dépistage.
P252 Retour d’expérience de la gestion génétique des grossesses à risque de syndrome du QT Long : identification des lacunes et explorations de nouvelles stratégies de dépistage.

Introduction Le syndrome du QT Long (SQTL) est un trouble du rythme cardiaque d’origine génétique, de transmission autosomique dominante, associé à un risque de syncope et de mort subite. La gestion des grossesses à risque est un défi majeur. Lorsqu’un variant pathogène est identifié chez le parent atteint, un test génétique ciblé est recommandé dès la naissance, afin d’orienter précocement la prise en charge cardiologique du nouveau-né. Dans ce contexte, le conseil génétique est essentiel pour informer et accompagner les couples. A ce jour, des questions pratiques subsistent, et les progrès en dépistage anténatal soulèvent de nouvelles interrogations. Objectif Cette étude vise à analyser la gestion génétique des grossesses à risque de SQTL pour identifier les axes d’améliorations et explorer de nouvelles stratégies de dépistage anténatal. Méthode Nous avons réalisé une étude rétrospective, et descriptive au sein de notre cohorte française de patients atteints de SQTL et génotypés, adressés au centre de référence des maladies cardiaques héréditaires de l’hôpital Bichat sur une période de 10 ans. Nous avons recensé 70 grossesses (74 fœtus) pour lesquelles un variant pathogène ou probablement pathogène dans KCNQ1, KCNH2 ou SCN5A avait été identifié chez au moins un des deux parents avant la grossesse. Certaines grossesses n’ont pas été suivies par le centre. Résultats Tous les enfants ont bénéficié d’un test génétique et 47 (63,5 %) étaient porteurs du variant. Dans 27 % des cas, le test génétique était réalisé après la période néonatale (âge médian au diagnostic : 134 [79,5 – 179] jours), plutôt qu’en prénatal, à la naissance ou durant le premier mois de vie. Le test génétique était réalisé plus tardivement lorsque le père était suivi pour le SQTL que lorsque c’était la mère. Aucun DPI n’a été réalisé. 4 DPN ont été effectués : 3 par geste invasif pour des grossesses consanguines à haut risque rythmique et 1 diagnostic prénatal non invasif (DPNI- MM) pour orienter la prise en charge de la grossesse et le suivi néonatal. Conclusion Le retard dans le diagnostic génétique peut avoir des conséquences graves chez le nouveau-né. Ce retard était d’autant plus important lorsque le père avait le SQTL. Ceci souligne l’importance d’un conseil génétique anticipé auprès des couples à risque (avec une attention particulière pour les hommes SQTL), ainsi qu’une meilleure formation des professionnels de santé aux bonnes pratiques de prise en charge. Bien que techniquement réalisables, les demandes de DPN et DPI restent rares : le SQTL pouvant bénéficier d'une prise en charge néonatale précoce et efficace. Les rares DPN réalisés concernaient toujours des situations à haut risque rythmique. Enfin, l'émergence du DPNI-MM ouvre de nouvelles perspectives pour anticiper la prise en charge fœtale et néonatale, mais soulève des questions éthiques, psychologiques et pratiques nécessitant des discussions entre experts.
Cecile GUERIN (Paris), Alessandra PIA-PORRETTA, Véronique FRESSART, Adrien BLOCH, Fabrice EXTRAMIANA, Isabelle DENJOY
16:30 - 17:30 #49330 - P256 Attitudes et perspectives des professionnels des centres français de DPI concernant le dépistage des aneuploïdies et l’utilisation du NGS en DPI.
P256 Attitudes et perspectives des professionnels des centres français de DPI concernant le dépistage des aneuploïdies et l’utilisation du NGS en DPI.

Introduction : Le diagnostic préimplantatoire pour aneuploïdies (DPI-A) vise à détecter les anomalies chromosomiques embryonnaires avant transfert. Parallèlement, le séquençage à haut débit (NGS) peut être appliqué au DPI, notamment en remplacement de l’analyse par microsatellites pour le diagnostic indirect des maladies monogéniques. En France, le DPI-A, bien que discuté lors des dernières révisions de la loi de bioéthique, n’a pas été retenu et reste interdit. Le NGS n’est pas utilisé en routine. Cette étude, mandatée par la FFGH, explore les connaissances et perceptions des professionnels français du DPI concernant ces techniques. Méthodologie : Une quarantaine d’entretiens semi-directifs ont été menés auprès des différents professionnels des cinq centres de DPI français. Les entretiens ont été analysés de façon thématique, transversale puis comparative. Résultats : Les perceptions du DPI-A divergent. Certains y voient un outil d’optimisation de l’assistance médicale à la procréation (AMP), d’autres rappellent des données bibliographiques contradictoires et privilégient sa finalité de prévention des aneuploïdies. S’il était autorisé, la majorité y serait favorable, avec des critères d’inclusion variables : couples déjà en DPI, ou aussi certaines FIV (âge maternel élevé, fausses couches répétées, échecs d’implantation). Aucun n’envisage son usage hors indication d’AMP. Les risques cités concernent l’exclusion d’embryons viables ainsi que l’interprétation complexe des mosaïques. Le NGS en DPI reste méconnu hormis des généticiens. Ses avantages perçus sont la réduction du temps de mise au point, l’usage d’une méthode unique et l’ouverture à de nouvelles indications. Les inquiétudes portent sur la découverte de données incidentes ou de variants de signification incertaine, la perte de compétences humaines, ainsi que la sélection excessive d’embryons, pouvant réduire les chances de grossesse et soulevant des enjeux éthiques, dont la crainte d’une forme d’ « eugénisme ». Le frein principal est la nécessité d’outils bio-informatiques pour masquer les régions non ciblées. L’autorisation de ces pratiques nécessiterait des adaptations organisationnelles : passage de la biopsie de J3 à J5 avec congélation systématique, et, pour le DPI-A, hausse probable des demandes impliquant davantage de moyens humains et matériels, ou une centralisation nationale. Des différences inter-centres et interprofessions sont relevées selon les techniques utilisées, avec un sentiment de retard vis-à-vis de l’étranger, et une influence notable des expériences personnelles sur les positions exprimées. L’aspect financier était spontanément peu évoqué. Conclusion : Cette enquête auprès des professionnels français du DPI révèle attentes et réserves vis-à-vis du DPI-A et du NGS. La majorité se dit favorable à leur introduction, tout en soulignant des freins éthiques, techniques et organisationnels. Une réflexion collective apparaît nécessaire pour encadrer leur éventuelle mise en œuvre.
Johanne PIOTROWSKI (Strasbourg), Ophélie SAUZEAU, Anne-Sophie GIRAUD, Valérie DEPADT, Sixtine PARENT, Marie VINCENT, Mathilde NIZON, Gaelle MELAYE, Alicia COUDERT, Marjolaine WILLEMS
16:30 - 17:30 #49448 - P260 Mise en place de la téléexpertise au sein des services de génétique en France : retour d’expérience de centres utilisateurs et analyse des pratiques.
P260 Mise en place de la téléexpertise au sein des services de génétique en France : retour d’expérience de centres utilisateurs et analyse des pratiques.

La téléexpertise est définie comme la possibilité pour un professionnel de santé (requérant) de solliciter l’avis écrit d’un médecin expert (requis) sur le cas d’un patient, à partir d’éléments issus de son dossier médical. Auparavant, les avis étaient donnés par e-mail, téléphone, voire courrier, de manière dispersée, peu formalisée et chronophage. Depuis quelques années, plusieurs services de génétique et centre de référence, ont commencé à la mettre en place. Chaque service et centre expert, applique sa propre méthodologie concernant le choix du professionnel traitant les avis, les domaines visés et le délai moyen de réponse. Ce dispositif permet d’éviter les mauvais adressages en consultation, de centraliser les avis, de fluidifier les demandes et d’en assurer la traçabilité, ouvrant la voie à une éventuelle cotation de cette activité. Ce travail s’inscrit dans une démarche nationale d’analyse des pratiques. Dans un premier temps, nous avons recueilli l’avis de centres déjà engagés dans la téléexpertise en génétique (Rennes, Dijon, Montpellier et Lille). La téléexpertise est mise en place dans ces centres depuis 1 à 3 ans et permet de traiter entre 6 et 55 avis par mois selon les centres. Une réponse est rendue rapidement, entre 24 et 48h. Les avis sont gérés soit par le secrétariat qui s’occupe de répartir aux professionnels adaptés et disponibles soit directement par les professionnels qui se répartissent la semaine sous forme d’astreinte. Le logiciel majoritairement utilisé est Omnidoc. Il permet d’accéder à une discussion sous forme de chat, sans limite maximale. Les requérants majoritaires sont les médecins traitants. Ils rapportent des bénéfices évidents à l’utilisation de la téléexpertise, mais ont noté certaines limites : la mise en place d’un nouveau logiciel et la difficulté à le prendre en main, les professionnels requérants qui ne se saisissent pas de la téléexpertise et qui utilisent toujours d’autres canaux, et la facturation. Les réponses nous ont permis d’identifier les tendances communes et nous ont permis d’élaborer un second questionnaire plus développé. Ce questionnaire sera envoyé à l’ensemble des services de génétique français, afin d’obtenir un état des lieux des pratiques de téléexpertise. L’objectif sera d’identifier à grande échelle ses bénéfices et ses limites, ainsi que les moyens facilitant sa mise en œuvre, dans une perspective d’harmonisation nationale. La téléexpertise représente une opportunité majeure pour améliorer l’accès à notre spécialité sur le territoire, optimiser les délais de prise en charge, et fluidifier les échanges entre les professionnels. Elle permet aussi de centraliser et de structurer les demandes pour une cotation et valorisation de cette activité, inhérente à notre métier mais souvent chronophage. Ce projet vise à proposer une trame pour accompagner les services souhaitant mettre en place la téléexpertise, en s’appuyant sur l’expérience des structures l’ayant déjà adoptée.
Lea PATAY (DIJON), Amandine BAURAND, Florence PETIT, Sylvie ODENT, David GENEVIEVE, Linda AKLOUL, Juliette SANTENARD, Caroline RACINE, Benoit MAZEL, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Eléonore VIORA-DUPONT, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT
16:30 - 17:30 #49535 - P264 Le diagnostic présympto' comme alibi du symptôme chez l'adulte.
P264 Le diagnostic présympto' comme alibi du symptôme chez l'adulte.

Aujourd’hui, le diagnostic présymptomatique est bien connu de la communauté scientifique en génétique médicale. Mis en lumière en premier lieu pour les maladies neurodégénératives dans les années 90, il est aujourd’hui étendu à des maladies non dégénératives. Bien que l’Agence de Biomédecine recommande la réalisation du dépistage au sein d’une équipe pluridisciplinaire, les protocoles demeurent distincts. Alors que certains services mettent en place un protocole associant une consultation d’un expert de la maladie, une consultation de conseil génétique ainsi qu’une consultation psychologique, certains autres évoluent en l’absence de psychologue. Pourtant, d’un point de vue psychologique, les conséquences potentielles d’un test présymptomatique pour un adulte ou un enfant sont reconnues par la littérature scientifique. Dans le service de génétique du CHU de Caen, nous avons ainsi mis en place un protocole incluant une consultation psychologique systématique à la démarche présymptomatique. Cet entretien a pour objectif de rencontrer un sujet, plutôt qu’une maladie génétique, et de l’accompagner à se projeter sur les conséquences de ce résultat, quel qu’il soit, en insistant sur la possibilité de rester dans l’ignorance, et ses bénéfices. Mon expérience m’a permis de repérer une conséquence plus insidieuse et difficilement repérable de la démarche présymptomatique. Il s’agit de situations où la démarche est utilisée au service de la problématique psychopathologique du sujet ou de ses proches, de manière inconsciente et donc, à leur insu. Ceci, souvent caché derrière le souhait d’entamer la démarche, et sans inquiétudes. Pour étayer mes propos, je me baserai sur deux études de cas. La première décrit le cas de Monsieur F, qui souhaite réaliser un diagnostic présymptomatique pour rassurer sa femme, celle-ci présentant des angoisses envahissantes depuis la naissance récente de leur fille, en la soumettant à différents examens médicaux. Dans ce cas, peut-on faire l’hypothèse que le diagnostic présymptomatique devient l’outil d’un Syndrome de Münchhausen par procuration ? La seconde présente le cas de Madame J, souhaitant réaliser l’analyse génétique présymptomatique afin de redonner à son corps la discipline dont il (ou elle ?) a besoin. Ici, l’entretien psychologique a permis de mettre en évidence qu’un dépistage qui retrouverait l’anomalie génétique familiale accentuerait l’hypervigilance et le masochisme de Madame J envers son corps. Finalement, l’objectif de cette intervention est de prévenir des effets de la démarche présymptomatique et de sensibiliser sur l’importance d’une consultation psychologique, y compris pour des maladies non dégénératives. Questionner l’inquiétude du sujet concernant la démarche ne suffit pas et ne doit pas faire l’économie d’un entretien psychologique systématique. Dans le cas contraire, il est alors possible de passer à côté de problématiques psychopathologiques qui pourraient s’accentuer au résultat du test génétique.
Isaure CHAGNEAUD (Caen)
16:30 - 17:30 #49897 - P268 Evaluation des besoins de prise en charge psychologique des conseillers en génétique.
P268 Evaluation des besoins de prise en charge psychologique des conseillers en génétique.

La génétique médicale a connu, au cours des dernières décennies, un essor considérable avec l’amélioration des connaissances scientifiques et le développement de nouvelles technologies de diagnostic. Dans ce contexte, le métier de conseiller en génétique est apparu pour répondre à un besoin croissant d’accompagnement des patients et de leurs familles face à des informations souvent complexes, parfois lourdes de conséquences médicales, psychologiques et éthiques. Si le soutien psychologique des patients est au cœur de la pratique clinique, celui des conseillers en génétique reste peu développé. En effet, le métier de conseiller en génétique s’accompagne d’une forte charge émotionnelle, souvent sous-estimée. Pourtant, malgré sa reconnaissance implicite, cet impact émotionnel n’avait jamais fait l’objet d’une réelle évaluation. Dans cette enquête transversale par questionnaire anonyme diffusée par le biais de l’Association française des conseillers en génétiques (AFCG), qui recense 265 conseillers en génétique en poste, et de LinkedIn, nous avons cherché à évaluer les besoins d’accompagnement psychologique des conseillers en génétique et si les dispositifs déjà mis en place répondaient à ces besoins. L'utilisation d’un questionnaire anonyme a pour avantage de nous permettre de recueillir de façon objective les avis des professionnels et de pouvoir interpréter sans biais les conclusions obtenues. À ce jour, nous avons recueilli 95 réponses, dont 80,1% rapportent une charge émotionnelle modérée, importante ou très importante dans leur pratique et 94,4% souhaiteraient bénéficier d’un dispositif de soutien psychologique. L’ensemble des données obtenues et leur interprétation pourront être utilisés par les professionnels afin de faire valoir l’importance de leur bien-être psychologique dans la qualité de leur travail. Bien qu’ici centrée sur les conseillers en génétique, cette étude pourrait également être étendue à d’autres professions médicales confrontées à des charges émotionnelles importantes. Un soutien psychologique mis en place de manière préventive et adapté aux besoins des professionnels présente un intérêt à la fois personnel, en améliorant le bien-être des conseillers, et professionnel, en favorisant un meilleur environnement de travail et, par conséquent, une prise en charge optimale des patients.
Adeilne CHABEUF (NICE), Laura NOWALSKI, Estelle COLIN, Agnès GUICHET, Clara HOUDAYER, Véronique PAQUIS-FLUKLINGER, Murielle RIBEIRO, Cécile ROUZIER, Océane SAUNIER, Emilie CONSOLINO
16:30 - 17:30 #49109 - P272 Les syndromes myélodysplasiques avec délétion 5q : identification d’un gène impliqué dans la réponse thérapeutique.
P272 Les syndromes myélodysplasiques avec délétion 5q : identification d’un gène impliqué dans la réponse thérapeutique.

Les néoplasmes myélodysplasiques (SMD) sont une maladie clonale des cellules de la moelle osseuse, caractérisée par une cytopénie, une dysplasie et une hématopoïèse inefficace. Les SMD présentent un risque accru d'évolution vers une leucémie myéloïde aiguë. La délétion complète du chromosome 5 ou partielle du 5q [del(5q)] est l'anomalie chromosomique la plus fréquente. Le gène RNA-Binding Motif 22 (RBM22), situé sur le 5q, subit une perte mono-allélique chez 92% des patients atteints de SMD del(5q) dans notre cohorte (n=100). Notre hypothèse est que l'haploinsuffisance de RBM22, due à la del(5q), joue un rôle majeur dans la pathogenèse des SMD del(5q) et dans la réponse au traitement standard, le lénalidomide. Nous avons travaillé sur des cellules souches et progénitrices hématopoïétiques humaines (HSPC) normales ou issus de patients SMD del(5q), et sur des lignées cellulaires myéloïdes (MDS-L, HL-60). Nous démontrons que la déplétion de RBM22 réduit la prolifération en retardant la progression de la phase G1, de la phase S et de la phase G2/M. La déplétion de RBM22 altère la mitose, générant une endomitose, et conduit à une augmentation de la proportion de cellules polyploïdes. Ces altérations imitent le phénotype des blastes MDS del(5q). Nous démontrons que la déplétion de RBM22 altère la différenciation mégacaryocytaire et érythroïde. Nous montrons que, dans les HSPC humaines, l'haploinsuffisance de RBM22 dérégule l'expression des gènes et l'épissage des pré-ARNm, en particulier dans les gènes impliqués dans la réponse à la thérapie standard des SMD del(5q) à faible risque : le lénalidomide. Nous avons démontré que, dans les cellules MDS-L déplétées pour RBM22 et exposées au lénalidomide, la différenciation mégacaryocytaire et l'apoptose sont accentuées. Enfin, nous démontrons que la diminution artificielle de l’expression de RBM22, dans des cellules de patients SMD et de leucémie myéloïde aiguë ne présentant pas de perte du 5q, rend ces cellules plus sensibles au lenalidomide. Dans l'ensemble, nous avons démontré que l'haploinsuffisance de RBM22 participe au phénotype de cytopénie et de sensibilité au lenalidomide, tels qu’observées dans les syndromes myélodysplasiques (SMD) avec une délétion partielle du chromosome 5 où un allèle de RBM22 est perdu. Nous montrons que dans d’autres néoplasmes myéloïdes non-del5q la modulation de l’expression de RBM22 rend ces cellules sensibles à cette thérapie. Notre travail démontre ainsi le rôle d’un nouveau gène dans la pathogenèse des SMD del(5q) et leur sensibilité à la thérapie par le lenalidomide, par un mécanisme d’haploinsuffisance lié à l’anomalie chromosomique la plus fréquente des SMD. Notre travail ouvre des perspectives pour les autres néoplasmes myéloïdes non del 5q afin d’accroître leur sensibilté au lenalidomide.
Eloïse LE HIR-REYNAUD, Benoit SOUBISE, Van-Trang DINH, Séverine COMMET, Corinne TOUS, Nadia GUEGANIC, David ROMBAUT, Laurent CORCOS, Michaela FONTENAY, Nathalie DOUET-GUILBERT, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
16:30 - 17:30 #49704 - P276 essai multicentrique en double aveugle de phase II, versus placebo, évaluant l’efficacité et la sécurité de l’alpelisib (BYL719) dans le syndrome MCAP (mégalencéphalie-malformation capillaire-polymicrogyrie) (SESAM) : résultats préliminaires.
P276 essai multicentrique en double aveugle de phase II, versus placebo, évaluant l’efficacité et la sécurité de l’alpelisib (BYL719) dans le syndrome MCAP (mégalencéphalie-malformation capillaire-polymicrogyrie) (SESAM) : résultats préliminaires.

L'essai SESAM co-financé par le CHU de Dijon et Novartis, est le premier essai thérapeutique évaluant spécifiquement l'efficacité la sécurité de 24 mois de traitement par alpelisib (BYL719, Novartis®), un inhibiteur alpha spécifique du gène PI3K, chez les patients atteints de syndrome MCAP (mégalencéphalie – malformation capillaire – polymicrogyrie). Il comprend successivement une première période en double aveugle de six mois contrôlée versus placebo suivie d'une 2e période en ouvert uniquement avec alpelisib. Les détails du design sont accessibles dans le protocole publié (Luu et al., BMJ open 2024). Le critère de jugement principal est la réponse au traitement définie comme une amélioration ≥ 4 points sur l’échelle de Vineland-II (VABS), après 24 mois de traitement. Les critères secondaires majeurs sont la comparaison à 6 mois du score VABS des patients traités par alpelisib versus ceux traités par placebo, et l’évaluation à 24 mois de la fonction motrice via l’échelle de Mesure de Fonction Motrice (MFM). Les patients sont inclus puis suivis mensuellement dans le centre local, et ont une visite d'évaluation clinique, biologique et radiologique semestrielle au CHU Dijon où à l'hôpital Necker. Nous présentons les résultats préliminaires d’efficacité et les données de sécurité globale. Les 18 patients prévus ont été inclus dans 10 centres entre décembre 2022 et juillet 2024, avec un âge moyen de neuf ans (2 – 28 ans) à l’inclusion. Le score moyen VABS à la baseline était de 55,4±27,8 (moy±ET) et le score MFM de 86,0±15,6. Au 01/09/25, sept patients ont complété les 24 mois d’étude, dont 6 répondeurs au traitement, et deux patients ont été sortis prématurément après 18 et 22 mois de traitement, pour respectivement aggravation des troubles du comportement et vomissements persistants, et sont considérés non répondeurs, soit un taux de réponse actuel de 66,7%. Pour les 6 patients répondeurs, le gain moyen sur la VABS à M24 vs. baseline était de +10,2±5.2 points (score VABS à M24=55,2±21,5 vs. 45,0± 21,2 baseline ; p= 0,004), et le score MFM moyen à M24 était également plus élevé (96,7±2,6 à M24 vs. 90,0±13,2 à la baseline ; p=0,028). Les scores moyens de VABS à M6 des patients traités par alpelisib (n=10) vs. Placebo (n=8) ne différaient pas (48,5±30,5 vs. 71,5±19,8 pour les groupes alpelisib et placebo respectivement ; p=0,228). Au 25/08/2025, sur l’ensemble des 18 patients inclus, 39/301 (12,9%) événements indésirables (EI) déclarés ont été jugés reliés au traitement, touchant 13 patients et tous de grade I ou II. Quatre EI graves ont été déclarés, tous non reliés au traitement. Si ces résultats préliminaires encourageants sont confirmés par l'analyse finale prévue à l'été 2026, cette étude validera l'efficacité sur le plan neurocognitif de l'alpelisib chez les patients MCAP. Les autres examens prévus (IRM, tests cognitifs, questionnaires de qualité de vie, ponction lombaire) complèteront l’évaluation de l’alpelisib dans cette population.
Maxime LUU, Guillaume CANAUD, Julie CHARLIGNY, Aurélie ESPITALIER, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Maud CARPENTIER, Adelaide REGA, Romaric LOFFROY, Nawale HADOUIRI, Théo GAUMET, Nathalie BODDAERT, Aurore CURIE, Michaela SEMERARO, Romain BERTHAUD, Alinoe LAVILLAUREIX, Bénédicte DEMEER, Adélaïde BROSSEAU-BEAUVIR, Estelle COLIN, Annabel MARUANI, Florence PETIT, Odile BOUTE, Camille CENNI, Florian CHERIK, Laurent GUIBAUD, Mouna CHEBBI, Paul KUENTZ, Nadia BAHI-BUISSON, Camille FLECK, Amélie CRANSAC, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE (DIJON)
16:30 - 17:30 #48979 - P280 Réévaluation des recommandations concernant l’interprétation des variants ARNt de l’ADN mitochondrial grâce à l’étude sur fibre musculaire unique.
P280 Réévaluation des recommandations concernant l’interprétation des variants ARNt de l’ADN mitochondrial grâce à l’étude sur fibre musculaire unique.

Contexte : en raison de leur grande hétérogénéité clinique et génétique, le diagnostic des maladies mitochondriales est difficile en routine. Dans cette étude, nous avons appliqué le NGS à l’analyse sur fibre musculaire unique pour caractériser cinq variants hétéroplasmiques de l’ADNmt, dont quatre jamais décrits. Nos résultats mettent en évidence les limites des recommandations actuelles concernant la classification des variants de l’ADNmt, qui n’intègrent pas de façon optimale les données fonctionnelles. Méthode : afin de valider la faisabilité de la technique, nous avons comparé le NGS à PCR-RFLP, technique de référence, pour quantifier le taux d’hétéroplasmie sur fibre unique. Nous l’avons ensuite appliquée à cinq patients présentant des signes cliniques suggérant un dysfonctionnement mitochondrial et des fibres COX-négatives sur biopsie musculaire. Afin de comparer les différentes recommandations, la pathogénicité de chaque variant a été évaluée selon trois approches de classification publiées. Résultats : aucune différence significative n’a été retrouvée entre PCR-RFLP et NGS, confirmant la fiabilité du NGS pour la quantification du taux d’hétéroplasmie sur fibre unique. Chez les cinq patients, les fibres COX-négatives présentaient des taux d’hétéroplasmie significativement plus élevés que les fibres COX-positives. Cependant, le poids variable accordé aux analyses fonctionnelles dans les recommandations actuelles entraine des divergences de classification pour un même variant. En appliquant de nouveaux critères intégrant davantage ces données, nous avons pu reclasser les quatre variants jamais décrits avant et après analyse fonctionnelle, reflétant plus fidèlement leur pertinence clinique. Conclusion : cette étude démontre l’apport de l'analyse sur fibres uniques dans l'interprétation des variants et soutient son intégration en pratique diagnostique. Bien que le NGS ait démontré une grande fiabilité, son coût élevé et son évolutivité limitée restent des obstacles à son application large, soulignant la nécessité d’explorer des approches plus accessibles et rentables, tout en conservant des niveaux similaires de précision et de fiabilité. Nos résultats soulignent également la nécessité de réévaluer les recommandations actuelles concernant l'interprétation des variants de l'ARNt de l'ADNmt, en y intégrant les données fonctionnelles pour obtenir un cadre plus robuste et cliniquement pertinent. Nous proposons ainsi de nouveaux critères accordant une place plus importante à la ségrégation tissulaire et aux analyses fonctionnelles. Toutefois, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour établir des critères standardisés permettant d'analyser objectivement les résultats issus de fibres uniques.
Chloé PROSPER (Nice), Annabelle CHAUSSENOT, Elamine ZEREG, Sylvie BANNWARTH, Béatrice LANNES, Nathalie STREICHENBERGER, Elsa KAPHAN, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Charles DUYCKAERTS, Luisa VILLA, Sabrina SACCONI, Bruno FRANCOU, Samira SAADI AIT-EL-MKADEM, Konstantina FRAGAKI, Veronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Cécile ROUZIER
16:30 - 17:30 #49382 - P284 Extension du dépistage néonatal à 245 pathologies rares traitables : expérience française au sein du projet européen Screen4Care.
P284 Extension du dépistage néonatal à 245 pathologies rares traitables : expérience française au sein du projet européen Screen4Care.

Le projet européen Screen4Care a pour objectif est de réduire le délai diagnostique des maladies rares par le dépistage néonatal génomique (DNNg). Il comprend une étude clinique multicentrique (NCT06549218). Cette étude prévoit l’inclusion de 18 000 nouveau-nés dans huit centres investigateurs en Italie, en Allemagne et en France (Dijon), et potentiellement en République Tchèque, Grèce et Pologne, afin d’évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et le rendement diagnostique du DNNg. Une évaluation préliminaire de l’état clinique à 2 ans des enfants positifs et de l’impact psychosocial sur les parents et sur l’organisation des soins est menée à Dijon. L’analyse d’un panel de 245 gènes, responsables de pathologies traitables (TREAT-panel), à début précoce et dont l’histoire naturelle est bien caractérisée, est proposée aux parents. L’information sur l’étude est délivrée au 3ème trimestre de grossesse ou dans les 48 heures suivant la naissance. A Dijon, l’information s’effectue lors d’un entretien individuel d’environ 20 minutes, par un conseiller en génétique ou un TEC. Seules les variations de classe 4 et 5 sont rendues, après interprétation par le centre de Ferrare pour les patients Dijonnais. Des questionnaires et entretiens explorent les raisons de non-participation et l’impact d’un résultat positif. Un suivi clinique de 2 ans est prévu pour les enfants confirmés positifs. Entre décembre 2024 et juillet 2025, 3 622 familles ont reçu une information sur l’étude (727 à Dijon) et 2 674 nouveau-nés ont été inclus (546 à Dijon), soit un taux d’acceptabilité préliminaire de 74% (75% à Dijon). L’acceptabilité variait entre 27% et 95% selon les centres sur la période, variabilité nécessitant des investigations complémentaires. Elle était plus élevée lorsque l’information était délivrée en anténatale (80%) qu’en postnatal (72%). Les principaux motifs de refus en maternité ont été : (i) absence d’intérêt pour un DNN élargi, (ii) crainte d’un résultat positif, (iii) croyances personnelles ou religieuses, et (iv) volonté d’éviter un stress additionnel après une grossesse compliquée. Les limitations opérationnelles identifiées ont été : (i) limitation des ressources humaines dédiées à l’information, (ii) barrière linguistique lors de l’information, (iii) difficultés d’obtenir la quantité de sang nécessaire par prélèvement capillaire, (iv) obtention du consentement du 2nd parent, (v) délai de rendu des résultats (6 mois pour les premiers patients), et (vi) divergences d’interprétation des variations identifiées impactant la gestion des résultats. Un retour d’expérience sur la restitution des résultats pourra être présenté lors du congrès. Les résultats préliminaires de l’étude Screen4Care confirment la faisabilité opérationnelle d’un DNNg par panel de gènes et un haut niveau d’acceptabilité parentale dans plusieurs pays européens. La participation française au projet Screen4Care a permis de préparer PERIGENOMED-CLINICS 1, 1ère étude pilote sur le DNNg en France.
Emeline DAVOINE, Camille LEVEL, Camille LENELLE, Marie-Laure HUMBERT ASENSIO, Margot LEMAITRE, Sandrine DANIEL, Eleonore VIORA-DUPONT, Estelle BARBIN, Alessandra FERLINI, Fernanda FORTUNATO, Leslie MATALONGA, Emanuele AGOLINI, Janbernd KIRSCHNER, Kathryn FREYLER, Gulcin GUMUS, Moshe EINHORN, Sergi BELTRAN, Carole DERANGERE, Adeline MARQUET, Emilie HENRY, Marion BOUCHAMA, Denis SEMAMA, Emmanuel SIMON, Christel THAUVIN-ROBINET, Frederic HUET, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE (DIJON)
16:30 - 17:30 #49770 - P288 Une transmission inattendue de myopathie sévère liée à ACTA1 due à un variant parental en mosaïque somatique hétérozygote dans le sang : un piège pour l’analyse moléculaire.
P288 Une transmission inattendue de myopathie sévère liée à ACTA1 due à un variant parental en mosaïque somatique hétérozygote dans le sang : un piège pour l’analyse moléculaire.

Les myopathies à némaline (NM) sont un groupe hétérogène de myopathies rares allant de forme congénitale sévère à des atteintes musculaires modérées de l’adulte. Les aspects histopathologiques caractéristiques sont la présence, dans les fibres musculaires, de structures en forme de bâtonnets appelées « nemaline rods ». Les NM sont dues à des variants pathogènes dans au moins 14 gènes impliqués dans la structure ou la régulation des filaments fins du sarcomère. ACTA1 qui code l’actine alpha-1 est le 2ème gène le plus fréquemment impliqué après le gène NEB. Les variants pathogènes d’ACTA1 sont principalement de novo et identifiés dans des formes autosomiques dominantes. Des transmissions autosomiques récessives sont plus rares. Nous rapportons le cas d’une grossesse marquée par une interruption médicale au premier trimestre pour immobilité fœtale. Le séquençage de l’exome réalisé sur l’ADN extrait à partir de villosités choriales a permis d’identifier un variant faux-sens pathogène à l’état hétérozygote du gène ACTA1, déjà rapporté dans la littérature dans une forme anténatale sévère de myopathie. L’étude de ségrégation parentale par séquençage Sanger sur ADN extrait de sang total a retrouvé le variant ACTA1 à l’état hétérozygote et de novo chez le père. Celui-ci a une paralysie faciale périphérique gauche, une parésie du plexus brachial droit et une paralysie diaphragmatique du côté droit attribuées à un accouchement difficile, sans signes cliniques significatifs de myopathie. Aucun retard de développement psychomoteur ou de suivi médical spécifique ne sont rapportés. Un séquençage Sanger réalisé sur d’autres tissus a confirmé un mosaïcisme somatique du variant allant de 50 % dans la salive à 15 % dans les fibroblastes cutanés et 10 % dans le muscle. Une reverse-phenotyping par examen clinique spécifique et biopsie musculaire a permis de montrer qu’il présente une myopathie de sévérité légère. Les mosaïques du gène ACTA1 sont rarement rapportées dans la littérature. La transmission d’un variant pathogène ACTA1 détecté à un faible taux de mosaïcisme dans le sang d’un parent cliniquement indemne a été décrite dans au moins 4 familles. Par ailleurs, les quelques patients porteurs d’un variant pathogène ACTA1 en mosaïque tissulaire (sang et muscle) présentent une atteinte musculaire de sévérité variable. Il s’agit donc du premier cas d’un individu pauci-symptomatique sur le plan musculaire porteur d’un variant pathogène ACTA1 à l’état hétérozygote dans le sang. Ce cas illustre le piège que représente les variants en mosaïque, mais détectés à l’état hétérozygote dans le sang, en l’absence de corrélation évidente avec la clinique. Devant la discordance entre la sévérité du phénotype fœtal et l’absence de symptômes neuromusculaires francs chez le père du fœtus, due à ce mosaïcisme somatique chez lui, la recherche du variant dans d’autres tissus et une réévaluation clinique et histologique ont été nécessaires pour apporter un diagnostic complet à la famille.
Benjamin DURAND (Strasbourg), Aurélie GOURONC, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Nicolas DONDAINE, Claire FEGER, Maria Cristina ANTAL, Béatrice LANNES, Sophie SCHEIDECKER, Valérie BIANCALANA
16:30 - 17:30 #49437 - P292 Estimation oligogénique de la pénétrance de la maladie d’Alzheimer en fonction de l’âge pour les porteurs de variants rares.
P292 Estimation oligogénique de la pénétrance de la maladie d’Alzheimer en fonction de l’âge pour les porteurs de variants rares.

Les études d'association réalisées à partir de séquençage d'exomes ont mis en évidence de nouveaux facteurs de risque génétiques rares à effets forts de la maladie d’Alzheimer (MA). Estimer la pénétrance de la MA en fonction de l’âge pour ces facteurs de risques rares reste un challenge. En effet, la rareté de ces variants ne permet pas d’estimer les courbes de pénétrance par des études prospectives. Nous proposons d’utiliser la formule de Bayes dans une approche de type Kaplan-Meier pour estimer ces pénétrances au niveau oligogénique pour tenir compte des facteurs de risque génétiques communs incluant le facteur de risque majeur APOE4 et les variants communs à effets faibles révélés par les études de GWAS et regroupés en score de risque génétique (GRS). Notre méthode combine (i) un risque de base défini par des facteurs communs et dérivé de données prospectives et (ii) un risque relatif additionnel conféré par les facteurs de risque rares estimé dans des données de séquençage cas-témoins. Les intervalles de confiance des courbes de pénétrance sont obtenus par bootstrap. Nous avons réalisé une étude de simulation afin de tester la robustesse de notre méthode dans divers scénari faisant varier la taille d’échantillon cas-témoins et la fréquence des variants. Nous avons généré 5 millions d'individus dont les génotypes reflètent les fréquences alléliques d’APOE4 et des facteurs de risques rares. Le statut cas/témoins et l’âge de début de la MA sont déterminés en fonction du génotype à partir d’un modèle de survie constant par morceaux et d’une censure aléatoire. Un échantillon cas-témoins est ensuite sélectionné au hasard dans cette population. Cette procédure, exécutée 500 fois par scénario, a montré qu'avec les tailles d'échantillons des données d’exomes issues des consortia européen ADES et américain ADSP (15 800 cas, 16 000 témoins), notre méthode peut estimer de manière robuste les courbes de pénétrance stratifiées pour APOE4 pour des variants rares de fréquence ≥ 0,05 %. Nous avons combiné les données prospectives de la Rotterdam study et les données de séquençage d’ADES-ADSP afin d’obtenir des courbes de pénétrance en fonction de l’âge pour les porteurs des variants TREM2-p.R47H, TREM2-p.R62H, perte de fonctions d’ABCA7 et ABCA1, stratifiées en fonction d’APOE4 et des tertiles de GRS. Les effets cumulés de TREM2-p.R47H et d'APOE4-4 ont conduit à une pénétrance presque complète à l'âge de 85 ans, bien que TREM2-p.R47H seul et APOE4-4 seul aient conféré moins de 30 % et 50 % de risque à l'âge de 85 ans, respectivement. Ces résultats montrent la nécessité de prendre en compte la dimensions au moins digénique des facteurs de risque génétiques dans la MA et que l’apport des GRS est négligeable en comparaison des variants rares et d’APOE4. Ces courbes ont pour finalité d’aider les cliniciens lors du conseil génétique aux familles et de guider les critères d'inclusion dans les futurs essais préventifs.
Catherine SCHRAMM (ROUEN), Olivier QUENEZ, Emmanuelle GENIN, Ades / ADSP, Gaël NICOLAS, Camille CHARBONNIER
16:30 - 17:30 #49618 - P296 La pharmacogénomique en France : de la population à la médecine personnalisée.
P296 La pharmacogénomique en France : de la population à la médecine personnalisée.

La pharmacogénomique s’intéresse aux gènes impliqués dans la réponse aux médicaments ainsi qu’aux variations de ces gènes pouvant provoquer des effets indésirables graves, susceptibles d’engager le pronostic vital, ou réduire l’efficacité des traitements. Cette discipline joue un rôle clé dans le développement de la médecine personnalisée, en permettant d’adapter les prescriptions au profil génomique de chaque patient, une approche déjà appliquée en France pour certaines prescriptions. Pour effectuer un état des lieux de la diversité pharmacogénomique de la population française, dans le cadre du projet GOLD-GENOPHENOMET, nous avons mené une étude sur les données du projet POPGEN: la plus grande base de données génomiques d’individus français. Elle regroupe 9598 individus génotypés, dont 3998 avec un séquençage complet du génome, tous issus de la cohorte Constances. Ces données sont enrichies par les informations relatives aux prescriptions de chaque participant, issues du Système National des Données de Santé (SNDS) grâce à l’appariement dont bénéficie Constances. Nous avons comparé les performances de différents outils donnant les informations sur les star allèles des pharmacogènes à partir de données de génotypage (±imputation) ou de génomes complets. Cette étude comparative nous permet de choisir l’outil le plus approprié selon le pharmacogène et le type des données disponibles. Comme certains pharmacogènes possèdent des variants structuraux, nous avons mis au point une méthode pour imputer ce type de variants à l’aide d’un nouveau panel de référence intégrant les données de POPGEN, HGDP et 1000 Genomes. Appliqué aux données POPGEN, ces outils nous ont permis de définir les profils des individus pour plusieurs gènes importants. Nous avons observé des phénotypes pharmacogénétiques prédits anormaux chez 90% des individus et des différences entre régions françaises. Nous avons recherché si ces différences régionales étaient dues à des pressions de sélection. Pour cela, nous avons utilisé des métriques comme le Fst, l’iHS ou le LOEUF et comparé les résultats obtenus sur les pharmacogènes à ceux d’autres gènes de tailles similaires. Nous avons complété cette étude en intégrant des données d’ADN anciens permettant d’identifier des nouveaux signaux, comme VKORC1, déjà connu pour être sous sélection positive, ainsi que de répliquer un signal d’introgression néandertalienne pour CYP2J2. Enfin, afin de mieux mesurer l’intérêt de la connaissance des profils pharmacogénomiques en relation avec les prises de médicaments, nous travaillons à faire le lien entre les profils pharmacogénomiques des individus de POPGEN et les données du SNDS. Notre étude constitue un premier état des lieux de la diversité pharmacogénomique en France, révélant l’existence de variants pouvant induire des effets indésirables chez une majorité des individus avec quelques différences régionales montrant bien l’intérêt d’améliorer l’implémentation clinique de la pharmacogénomique.
Marc GROS LA FAIGE (Brest), THE POPGEN STUDY GROUP, FRANCEGENREF CONSORTIUM, GOLD CONSORTIUM, Emmanuelle GÉNIN, Anthony HERZIG
16:30 - 17:30 #49923 - P300 Limites du séquençage face aux phénotypes complexes: A propos d’un cas.
P300 Limites du séquençage face aux phénotypes complexes: A propos d’un cas.

Introduction Le gène CUBN code pour la cubiline, une glycoprotéine multifonctionnelle exprimée dans l’intestin et le tubule proximal rénal. Des mutations de ce gène sont responsables de deux phénotypes distincts : (i) le syndrome d’Imerslund-Gräsbeck, caractérisé par une anémie mégaloblastique précoce due à une malabsorption de la vitamine B12, associée à une protéinurie de faible poids moléculaire, et (ii) une protéinurie chronique bénigne isolée, sans déficit en vitamine B12 ni altération notable de la fonction rénale. Observation Nous rapportons le cas d’un adolescent de 17 ans, adressé pour déficience intellectuelle. Né de parents non apparentés, il présentait un retard du langage avec traits autistiques dès l’âge de 4 ans, ainsi qu’une épilepsie apparue à 8 ans. L’anamnèse familiale révélait une surdité parentale. À l’examen clinique, le patient avait une taille au seuil inférieur de la normale (-2,7 DS), quelques traits dysmorphiques (faciès allongé, racine nasale haute, pointe bulbeuse avec narines antéversées, oreilles décollées, lèvre inférieure épaisse et éversée) et un pli palmaire unique bilatéral. Sur le plan neurocomportemental, il présentait une hyperactivité avec déficit attentionnel. Les explorations paracliniques montraient une protéinurie modérée, tandis que le bilan métabolique, l’IRM cérébrale, l’EEG, ainsi que la NFS avec dosage de vitamine B12 étaient normaux. Le séquençage du génome entier a mis en évidence deux variants hétérozygotes du gène CUBN : un variant exonique NM_001081.4:c.9053A>C, classé comme probablement pathogène, et un variant intronique NM_001081.4:c.6125-2A>C, de signification incertaine selon les critères ACMG, déjà rapporté dans la littérature. L’étude de ségrégation familiale a montré que le frère du cas index, initialement asymptomatique, présentait une protéinurie isolée. Comme le cas index, il avait hérité du variant c.9053A>C de son père et du c.6125-2A>C de sa mère. Ces résultats suggèrent que le génotype identifié, bien que contributif, ne suffit pas à expliquer à lui seul l’ensemble du tableau clinique, évoquant une étiologie multifactorielle : génétique, épigénétique ou environnementale. Conclusion Cette observation illustre les limites de l’étude moléculaire dans l’interprétation de phénotypes complexes. Elle souligne l’intérêt d’approches complémentaires, intégrant notamment les analyses multi-omiques, afin de mieux comprendre la contribution réelle des variants identifiés et progresser vers un diagnostic de précision.
Wiem ESSALAH (Tunis, Tunisie), Imen REJEB, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Mayssa IDOUDI, Abir JEBALI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA
16:30 - 17:30 #49978 - P304 Étude moléculaire du gène HSD17B3 dans le déficit en 17β-HSD type 3 chez des patients tunisiens (46,XY DSD) et analyse fonctionnelle des mutations : expérience du laboratoire de génétique moléculaire humaine, Faculté de Médecine de Sfax.
P304 Étude moléculaire du gène HSD17B3 dans le déficit en 17β-HSD type 3 chez des patients tunisiens (46,XY DSD) et analyse fonctionnelle des mutations : expérience du laboratoire de génétique moléculaire humaine, Faculté de Médecine de Sfax.

Le déficit en 17β-hydroxystéroïde déshydrogénase de type 3 (17β-HSD3) constitue une cause rare de désordres du développement sexuel (DSD) chez les individus 46,XY. L’enzyme 17β-HSD3, exprimée quasi exclusivement dans les testicules, catalyse la conversion de l’androstènedione en testostérone, étape essentielle à la différenciation sexuelle masculine. Les mutations du gène **HSD17B3**, codant cette enzyme, altèrent sa fonction et entraînent des anomalies du développement génital. À ce jour, plus de 70 mutations ont été décrites, mais peu ont été étudiées sur le plan mécanistique. Des travaux récents menés en Tunisie, au Laboratoire de Génétique Moléculaire Humaine de la Faculté de Médecine de Sfax, ont permis d’identifier et de caractériser plusieurs nouvelles mutations. Un premier patient tunisien a été diagnostiqué avec une mutation homozygote p.C206X dans l’exon 9. Cette anomalie, rapportée pour la première fois dans ce contexte clinique, a confirmé le diagnostic moléculaire et ouvre la voie au dépistage prénatal. Chez trois autres patients issus de deux familles non apparentées, des mutations composites hétérozygotes ont été mises en évidence : une mutation non-sens p.C206X et une mutation faux-sens p.G133R. L’expression dans des cellules HEK-293 a montré que la protéine tronquée C206X, dépourvue d’une partie du site de liaison du substrat, est totalement inactive malgré une expression résiduelle. Quant au mutant p.G133R, correctement exprimé et localisé, il présente une incapacité quasi complète à catalyser la conversion de l’androstènedione. Le résidu G133, hautement conservé parmi les SDR (Short-Chain Dehydrogenases/Reductases), est en effet crucial pour l’organisation du site de liaison au cofacteur NADPH. Toute substitution par un acide aminé volumineux induit une perte fonctionnelle.
Bochra BEN RHOUMA, Leila KESKES (Sfax, Tunisie), Fatma ABDELHEDI, Neila BELGUITH-MAHFOUDH, Hassen KAMOUN, Sana KMIHA, Mouna MNIF, Thouraya KAMOUN, Alex ODERMATT, Engeli ROGER, Manuel KLEY
16:30 - 17:30 #49712 - P308 Génomes en réseau @Auragen : Une dynamique collaborative dans l'interprétation des dossiers dans le domaine des maladies rares et de l’oncogénétique.
P308 Génomes en réseau @Auragen : Une dynamique collaborative dans l'interprétation des dossiers dans le domaine des maladies rares et de l’oncogénétique.

Le renforcement de la dynamique d’interprétation et de rendu de résultats sur AURAGEN dans le domaine des maladies rares (MR) et de l’oncogénétique (OC) est un enjeu majeur de notre organisation. Il repose notamment sur la coordination des activités de génomique au niveau territorial, vise à harmoniser les pratiques d’interprétation et de validation biologique et à favoriser l’émergence d’initiatives collaboratives autour de l’interprétation des données génomiques au sein du LBM-FMG Auragen. Plusieurs initiatives structurantes ont été mises en place pour répondre à ces objectifs : l’organisation d’une journée annuelle des biologistes Maladies Rares/Oncogénétique en tant que temps fort de partage scientifique ; l’animation de réunions mensuelles réunissant l’ensemble des biologistes du territoire AURAGEN afin d’échanger sur des avancées scientifiques, les outils et pratiques d’interprétation, les difficultés rencontrées et les pistes d’amélioration du processus post analytique. Enfin, des Solvathons, inspirés de Solve-RD, ont été déployés dans plusieurs villes pour des préindications Maladies Rares à forte prescription, conçus comme des ateliers collaboratifs, ils permettent une analyse collective des génomes et la mise en commun d’expertises, favorisant un véritable travail d’équipe. Ces actions ont suscité une forte mobilisation des biologistes MR/OC, renforçant leur participation et leur implication. Elles ont permis d’améliorer la circulation de l’information et la coordination entre les différentes villes afin d’améliorer notre gestion de flux post-analytique, de favoriser une montée en compétence à la fois individuelle et collective. Les Solvathons, en particulier, se sont imposés comme un outil efficace de renforcement du travail collaboratif, avec un impact direct sur l’augmentation de la production de comptes rendus et le resserrement des liens avec les cliniciens prescripteurs. Les prochaines étapes consistent à consolider le réseau des biologistes sur le territoire Auragen, à animer ce réseau de compétences et d’expertises, à permettre la transformation de notre communauté de biologistes en faisant de ce réseau un espace de compétences et de pratiques partagées. L’objectif est de soutenir la formation continue des professionnels impliqués dans l’interprétation du génome, d’élargir la participation sur l’ensemble du territoire AURAGEN et de développer de nouveaux formats collaboratifs favorisant les échanges d’expériences et la co-construction de solutions. Une attention particulière sera portée à l’évaluation de l’impact de ces actions sur l’augmentation du nombre de comptes rendus émis, la diminution des délais de rendu de résultats, le renforcement de la dynamique territoriale de recherche en génétique des maladies rares.
Eulalie LASSEAUX ROBINE (Bordeaux), Flore MATTHIEU, Julien THEVENON, Anne MCLEER, Auragen CONSORTIUM, Christine VINCIGUERRA
16:30 - 17:30 #48929 - P312 Signatures épigénétiques dans les troubles du neurodéveloppement : peuvent-elles préciser des informations sur le phénotype ?
P312 Signatures épigénétiques dans les troubles du neurodéveloppement : peuvent-elles préciser des informations sur le phénotype ?

Contexte. En raison de l'hétérogénéité et du chevauchement des signes cliniques, le diagnostic des troubles du neurodéveloppement est complexe. De nombreuses épisignatures ont été identifiées pour aider à confirmer les hypothèses diagnostiques ou à interpréter les variants candidats. Cependant, peu d'études ont examiné la corrélation à une échelle plus fine entre la méthylation et le phénotype. Méthodes. Nous avons constitué une base de données comprenant 501 profils de méthylation issus des puces Illumina Epic, incluant des porteurs de variants pathogènes dans RNU4-2 (n=35), CHD3 (n=30), DNMT3A (n=36), ainsi que 86 témoins normaux appariés selon l’âge. Après des contrôles de qualité standards, une normalisation et une analyse différentielle intégrant un ajustement pour les facteurs confondants (âge, sexe et composition cellulaire), nous avons identifié de nouvelles épisignatures pour CHD3 et RNU4-2. Les profils de méthylation associés à CHD3, RNU4-2 et DNMT3A (signature publiée) ont été comparés à la sévérité du phénotype. Les profils de méthylation de CHD3 ont également été comparés aux signatures publiées de CHD7 (n=29) et CHD8 (n=32). Résultats. Au-delà de leur capacité à distinguer les patients des témoins, les signatures RNU4-2, CHD3 et DNMT3A ont toutes révélé des profils de méthylation hétérogènes parmi les patients, résultant d’une variabilité biologique plutôt qu’à des artefacts techniques. En particulier, l’intensité des signatures de DNMT3A et RNU4-2 était corrélée à la sévérité de la maladie. L’analyse conjointe des profils de méthylation associés aux gènes CHD a révélé deux composantes sous-jacentes dans la signature de CHD7. La composante la plus extrême reflétait fortement la nouvelle signature de CHD3, à l’image de la façon dont les micro-phénotypes de CHD7 reflètent les macro-phénotypes de CHD3. Conclusion. Ces résultats soulignent le potentiel des épisignatures pour approfondir la compréhension de l’hétérogénéité phénotypique au sein des syndromes. Décrypter les signatures à un niveau de précision plus fin pourrait aider à anticiper la sévérité des variants et à améliorer la prise en charge médicale des patients. Pour transformer les épisignatures de simples biomarqueurs binaires en outils informatifs enrichis, des tailles d’échantillon plus importants et une collecte rigoureuse des phénotypes sont nécessaires.
Amandine SANTINI (Rouen), Anne-Claire RICHARD, Angèle MAY, Caroline NAVA, Benjamin COGNÉ, Julien THEVENON, Clément CHARENTON, Collaborators ANDDI-RARES, Céline BONNET, Maud DE DIEULEVEULT, Christel DEPIENNE, Gaël NICOLAS, Camille CHARBONNIER
16:30 - 17:30 #49033 - P316 Et si un virus se cachait dans vos BAM ? Un cas d’HSV-1 néonatal révélé par WGS.
P316 Et si un virus se cachait dans vos BAM ? Un cas d’HSV-1 néonatal révélé par WGS.

Contexte Les décompensations néonatales fulminantes posent un défi diagnostique majeur. Entre maladies génétiques métaboliques rares et infections virales fulgurantes, l’étiologie reste parfois insaisissable malgré les explorations conventionnelles. Le séquençage génomique entier (WGS) s’impose progressivement comme une alternative particulièrement dans les maladies métaboliques, mais son potentiel dépasse peut-être ce que nous imaginons. Observation Nous présentons le cas d’un nouveau-né admis à 7 jours de vie pour fièvre et stagnation pondérale. L’examen initial montrait un syndrome inflammatoire et une suspicion d’infection urinaire sur rein en fer à cheval, conduisant à une antibiothérapie probabiliste. Trois jours plus tard, l’évolution fut dramatique : vomissements, distension abdominale, défaillance multiviscérale et décès à 14 jours, malgré une prise en charge en réanimation néonatale. Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, un WGS trio fut réalisé pour rechercher une cause génétique. Une variant de novo d'intérêt fut identifiée dans le gène NRROS mais jugée non pathogène. L’examen attentif des fichiers BAM à ce locus révéla alors un signal inattendu : une zone entourée de lectures « soft-clipped » présentant une homologie parfaite avec le gène UL47 de l’herpès simplex virus 1 (HSV-1). Des analyses virologiques rétrospectives confirmèrent la présence du virus dans les échantillons sanguins et respiratoires, malgré une PCR-LCR initialement négative lors de la prise en charge initiale du patient. Discussion Au-delà de l’identification de maladies rares, ce cas démontre que le WGS peut jouer le rôle d’outil métagénomique incidentel. En intégrant dans un même examen la recherche de variants pathogènes et la détection fortuite de séquences non humaines, il ouvre la voie à un diagnostic « double entrée » : génétique et infectieux. Ce cas illustre l’intérêt du WGS dans les soins intensifs néonataux. À l’interface de la génétique et de la virologie, il nous rappelle que l’interprétation fine des données de séquençage peut révéler l’inattendu et potentiellement amener à un traitement adapté.
Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Isabelle GARRIGUE, Agathe ARCOURT, Sonia BURREL, Julie GUICHOUX, Aurélien TRIMOUILLE
16:30 - 17:30 #49061 - P320 Détection de mosaïcisme parental de SCN1A dans le sang de parents de patients avec un syndrome de Dravet par modélisation positionnelle du bruit de fond du séquençage haut-débit.
P320 Détection de mosaïcisme parental de SCN1A dans le sang de parents de patients avec un syndrome de Dravet par modélisation positionnelle du bruit de fond du séquençage haut-débit.

Contexte : Le syndrome de Dravet (SD) est une encéphalopathie épileptique et développementale sévère débutant dès les premiers mois de vie, marquée par des crises fébriles prolongées et résistantes ainsi qu’un retard du développement. SCN1A est le gène principalement impliqué dans le SD. Si la plupart des variants sont de novo, le mosaïcisme parental représente un enjeu majeur pour le conseil génétique, avec une incidence estimée entre 5,0 et 8,6 % selon les techniques et les prélèvements étudiés (PMID : 20522430, 26096185, 30368457). Le risque lié à une mosaïque germinale pour un variant qualifié de novo est pourtant généralement annoncé à < 1 %. Objectif : réévaluer l’incidence du mosaïcisme présent dans le sang parental pour des variants SCN1A rendus de novo en analysant des données de séquençage haut-débit après modélisation du rapport signal/bruit de fond afin d’améliorer la détection de mosaïques à faible fréquence allélique. Matériel et méthodes : Nous avons analysé rétrospectivement 180 échantillons d’ADN sanguin issus de 90 couples de parents d’enfants atteints de SD par technique de capture des exons codants de SCN1A (SureSelect XT HS, Agilent) et séquençage haut-débit profond (>5000X après suppression des duplicats, NextSeq, Illumina). Les VAF (variant allele fraction) ont été intégrées dans un modèle empirique de bruit de fond, construit position par position par approche leave-one-out et calcul de Z-score. La sensibilité de détection des mosaïques a été déterminée grâce à une gamme étalon de 12 SNVs de SCN1A. Les données de séquençage haut-débit ont également été analysées avec Mutect2 comme référence. Résultats : Une analyse bio-informatique combinant modélisation du bruit de fond et scores statistiques a permis d’obtenir une sensibilité de détection des mosaïques avec une VAF médiane de 0.08% (0,003 – 0,011%). Cette sensibilité varie surtout en fonction de la position nucléotidique mais aussi de la nature du variant. Sur les 90 couples de parents d’enfants atteints de SD analysés, un variant SCN1A en mosaïque a été détecté chez 6 d’entre eux, dont 5 correspondaient au variant pathogène rendu initialement de novo au prescripteur. Les mosaïques détectées ont une VAF comprise entre 0.5 et 9.0%, et ont fait l’objet d’une vérification par une méthode orthogonale ; elles n’avaient pas été détectées par séquençage Sanger au moment du diagnostic initial. Le caller spécifique de mosaïques Mutect2 n’a identifié que les 2 mosaïques avec une VAF >5%. Conclusion : Grâce à la modélisation positionnelle du bruit de fond de séquençage haut-débit, la sensibilité de détection des mosaïques faibles est environ 10 fois supérieure à celle du caller de référence Mutect2. L’identification d’une mosaïque parentale sur ADN sanguin dans 5,6 % des couples, malgré un variant initialement rendu comme de novo chez l’enfant, renforce l’importance d’intégrer cette recherche dans les stratégies diagnostiques, compte tenu de son impact majeur pour le conseil génétique.
Clarisse BATTAULT (Angers), Caroline NAVA, Julie BOGOIN, Quentin BRANDAO, Julien BURATTI, Eric LE GUERN, Lionel ARNAUD
16:30 - 17:30 #49238 - P324 Analyses comparative de l’approche de séquençage à longue lecture ciblé d’Oxford Nanopore Technologie dans les maladies à expansion de triplets.
P324 Analyses comparative de l’approche de séquençage à longue lecture ciblé d’Oxford Nanopore Technologie dans les maladies à expansion de triplets.

Au cours des 30 dernières années, plus de 50 maladies à expansion de triplets ont été identifiées. La découverte exponentielle de ces pathologies a été permise grâce au développement des techniques de séquençage, avec notamment le séquençage à lecture longue qui marque une nouvelle étape importante dans le diagnostic de ces pathologies. Malgré ces avancées majeures, la caractérisation complète des répétitions en tandem dans un contexte pathologique reste difficile, principalement en raison de leurs caractéristiques inhérentes telles que la complexité des motifs, la teneur élevée en GC et la longueur variable de l’expansion. Dans cette étude, notre objectif était de caractériser de manière approfondie les expansions répétitives dans deux maladies neuromusculaires : la dystrophie myotonique de type 1 (DM1) et la myopathie oculopharyngodistale (OPDM) à l'aide du séquençage à longue lecture ciblé par le système CRISPR/Cas9, développé par Oxford Nanopore Technologies (ONT). Nous avons effectué des analyses précises du locus DM1 (DMPK) et de trois des cinq loci OPDM identifiés (LRP12, GIPC1, NOTCH2NLC). Par cette approche, nous avons déterminé la taille des répétitions, la distribution de leur longueur, l'architecture de leur expansion et la méthylation de l'ADN, en utilisant trois stratégies différentes de basecalling : le logiciel MinKnow (ONT) et deux basecallers en open-source, Dorado et Bonito. Nous avons démontré l'importance de la stratégie de basecalling dans la caractérisation de l'expansion. Nous avons proposé des lignes directrices pour effectuer le séquençage à lecture longue ciblé par CRISPR-Cas9, allant de la préparation de la librairie aux analyses bioinformatiques. Enfin, cette étude nous a permis de montrer, pour la première fois, un mosaïcisme somatique, un changement de l’architecture des expansions et une hyperméthylation du locus LRP12 chez les patients OPDM symptomatiques.
Louise BENARROCH (PARIS), Pierre-Yves BOËLLE, Hélène MADRY, Badreddine MOHAND OUMOUSSA, Nobuyuki EURA, Ichizo NISHINO, Karim LABRÈCHE, Valeriia GORBUNOVA, Guillaume BASSEZ, Tanya STOJKOVIC, Geneviève GOURDON, Gisèle BONNE, Stéphanie TOMÉ
16:30 - 17:30 #49302 - P328 Détection de la maladie résiduelle minimale sans séquençage tumoral préalable: IA à partir de données cfDNA séquencées avec ONT.
P328 Détection de la maladie résiduelle minimale sans séquençage tumoral préalable: IA à partir de données cfDNA séquencées avec ONT.

Introduction La détection de la maladie résiduelle minimale (MRD) repose sur l’identification de traces d’ADN tumoral circulant (ctDNA) au sein de l’ADN circulant total (cfDNA). C’est un enjeu majeur de l’oncologie de précision. Les approches actuelles s’appuient le plus souvent sur le séquençage de la tumeur initiale afin de cibler dans le ctDNA des altérations somatiques spécifiques. Cette stratégie présente cependant des limites, notamment son inapplicabilité en l’absence d’échantillon tumoral et sa restriction aux seules anomalies détectées. Nous proposons une approche sans séquençage préalable de la tumeur visant à détecter la MRD en identifiant la présence de ctDNA directement à partir du cfDNA, sans recours au profil tumoral initial. Méthodes Pour cela, nous développons un modèle d’IA capable d’apprendre à partir de données multi-omiques du cfDNA afin de prédire la présence ou l’absence de ctDNA résiduel. L’entraînement du modèle d’IA s’effectue en deux étapes. Dans un premier temps, un modèle est entraîné sur des données publiques et propriétaires de méthylation afin d’apprendre à distinguer différents tissus tumoraux et non tumoraux, établissant une base de signatures épigénétiques de référence. Dans un second temps, les données de séquençage Oxford Nanopore Technologies sont exploitées afin de calculer trois familles de signaux : statistiques de fragmentation, profils de variations du nombre de copies (CNV) et profils de méthylation. Résultats L’analyse d’échantillons d’ADN libre circulant séquencé par ONT révèle des différences entre individus sains et patients atteints de cancer : altération des distributions de fragments d’ADN circulant, apparition de gains et pertes génomiques, et signaux épigénétiques spécifiques. L’intégration de la fragmentation, des CNV et de la méthylation par IA à partir de données issus de séquençage Nanopore renforce la capacité de discrimination, soulignant l’intérêt d’une combinaison séquençage Nanopore et approche multi-omique pour la détection du cancer. Conclusion Ces résultats démontrent que les signatures de méthylation, de fragmentation et de CNV de l’ADN circulant permettent de discriminer des patients atteints de cancer de témoins sains, via une approche sans séquençage de la tumeur, à partir de données Oxford Nanopore obtenues en moins de 5 jours.
Michael BLUM (Meylan), Florian PRIVÉ, Arnaud SANDRIN, Boris LIPINSKI, Romain BOIDOT
16:30 - 17:30 #49500 - P336 Décryptage des signatures moléculaires des protéasomopathies neurodéveloppementales : une approche multi-omique.
P336 Décryptage des signatures moléculaires des protéasomopathies neurodéveloppementales : une approche multi-omique.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) regroupent un ensemble d’affections altérant précocement la maturation du système nerveux central, en lien avec des facteurs génétiques ou environnementaux. Environ 40 % des TND sont d’origine monogénique, et près de 8 % impliquent des gènes du Système Ubiquitine-Protéasome (UPS), un complexe protéolytique hautement conservé, essentiel à l'homéostasie cellulaire par la dégradation des protéines ubiquitinées. Parmi ces pathologies monogéniques liées à l’UPS, une nouvelle classe de pathologies rares émerge : les protéasomopathies neurodéveloppementales, causées par des variants dans les gènes codant les sous-unités du protéasome. Malgré des avancées ponctuelles sur certains gènes, les mécanismes physiopathologiques sous-jacents à ces troubles restent largement méconnus, et aucun biomarqueur n’est actuellement disponible pour un diagnostic clinique rapide. Dans ce contexte, notre objectif est d’identifier des signatures moléculaires communes aux protéasomopathies associées aux gènes PSMC3 et PSMC5. Pour cela, nous exploitons une biocollection dédiée (BioTND-UPS), unique au monde, permettant la génération de lignées lymphocytaires T à partir de 9 patients porteurs de variants PSMC3 et PSMC5 et de 19 contrôles sains. Une approche multi-omique intégrative est mise en œuvre, combinant des analyses transcriptomiques (3’SRP et miRNA-Seq) et épigénomiques (ATAC-Seq et ChIP-Seq), afin de décrypter les mécanismes moléculaires impliqués. Les premières analyses transcriptomiques (ARNm) révèlent des profils d’expression distincts chez les patients, marqués par une répression des voies liées à la chimiotaxie et au cycle cellulaire, incluant la mitose et la réparation de l’ADN. À l’inverse, les voies de réponse au stress cellulaire, telles que l’autophagie et la signalisation par l’interféron, apparaissent activées, suggérant des mécanismes compensatoires. Par ailleurs, l’intégration des données transcriptomiques (ARNm) et des microARN met en évidence des relations régulatrices inverses, soulignant un rôle des microARN dans la modulation des signatures transcriptomiques observées. Les analyses épigénomiques en cours devraient compléter ces résultats en apportant des informations sur l’impact du remodelage de la chromatine et l’activité des régions régulatrices. Ainsi, cette approche intégrative vise à mieux comprendre les mécanismes à l’origine des protéasomopathies neurodéveloppementales et poser les bases pour de futurs biomarqueurs ou cibles thérapeutiques.
Marielle OLOUDE (Nantes), Cynthia FOURGUEUX, Martin BRAUD, Frédéric EBSTEIN, Stéphane BEZIEAU, Sébastien KÜRY, Jérémie POSCHMANN, Léa POIRIER
16:30 - 17:30 #49776 - P340 Approche CRISPR-Cas9 pour une étude fonctionnelle de NEMO.
P340 Approche CRISPR-Cas9 pour une étude fonctionnelle de NEMO.

Les voies de signalisation NF-kappaB (NF-κB) canoniques et alternatives jouent un rôle majeur dans la régulation de processus biologiques essentiels tels que l’inflammation, les réponses immunitaires innées/adaptatives et les morts cellulaires programmées apoptotiques et nécroptotiques. La voie NF-κB canonique fait intervenir un complexe IKK composé de deux sous-unités kinases IKKalpha et IKKbeta et la sous-unité régulatrice NEMO (aussi appelée IKKgamma). Les mutations du gène NEMO sont principalement associées à deux maladies rares : une dermatose appelée incontinentia pigmenti (IP) et des immunodéficiences (ID) avec ou sans dysplasies ectodermiques anhidrotiques (EDA-ID). Il a aussi été récemment démontré que certaines mutations sont impliquées dans une maladie autoinflammatoire, due à une hyperactivation de la voie NF-κB dans certains types cellulaires, appelée NEMO-deleted exon 5 autoinflammatory syndrome (NDAS). L’objectif de notre projet est d’étudier les fonctions cellulaires et physiologiques de NEMO à l’aide de nouveaux outils d'édition génétique basés sur la technologie CRISPR-Cas9. Notre approche a consisté à générer une forme endogène fluorescente de NEMO, tout en respectant sa régulation transcriptionnelle et son niveau d'expression protéique. Pour cela, nous avons effectué un knock-in (KI) de la forme endogène de NEMO dans des cellules U2OS en lui insérant un court fragment non fluorescent de la protéine GFP appelé split-GFP (GFP-11). Une fois les cellules U2OS KI générées, nous les avons transfectées avec un plasmide codant pour le fragment polypeptidique complémentaire de la GFP (pcDNA3.1-GFP (1-10)). Puis, nous avons isolé par cytométrie en flux avec tri cellulaire les lignées cellulaires émettant de la fluorescence, et réalisé une expansion clonale des cellules stablement transfectées. Parmi les clones en expansion, 55 ont été utilisés pour générer des culots cellulaires pour une analyse par Western Blot et 51 ont été cryopréservés dans un milieu de congélation. Ce système nous permettra dans un premier temps d’évaluer la localisation spatiotemporelle et dynamique de NEMO par microscopie à fluorescence à haute résolution. Dans un second temps, il nous permettra également d'étudier le rôle dynamique de NEMO vis à vis de différents compartiments cellulaires, et plus particulièrement celui l'impliquant dans l'autophagie et la protection mitochondriale, à la suite de transfection transitoire avec le fragment complémentaire de GFP (1-10) fusionné à un marqueur spécifique de la compartimentation cellulaire (mitochondrie, lysosome, appareil de Golgi et réticulum endoplasmique). Malgré le nombre croissant d’études visant à comprendre les fonctions cellulaires de NEMO, plusieurs questions demeurent encore sans réponse. Une meilleure compréhension de ces mécanismes constituera un préalable essentiel au développement de stratégies thérapeutiques efficaces pour des patients atteints d’IP, ID, EDA-ID et NDAS.
Syrine ADHOUM (Paris), Alix BOUCHARLAT, Siham SCHACRE, Yavor YORDANOV, Musa MHLANGA, Fabrice AGOU
16:30 - 17:30 #49906 - P344 Analyse en temps réel du séquençage du génome entier pour une santé de précision intégrant la génomique.
P344 Analyse en temps réel du séquençage du génome entier pour une santé de précision intégrant la génomique.

L’achèvement du Projet Génome Humain et les progrès des technologies de séquençage haut débit ont rendu le séquençage du génome entier (WGS) accessible, avec une intégration attendue à la pratique clinique courante. Le traitement rapide et efficient des vastes quantités de données génomiques générées demeure toutefois un défi. La médecine de précision nécessitera à terme l’intégration des données de séquençage du génome entier aux dossiers médicaux et phénotypes cliniques, soulignant l’importance des outils ou systèmes capables d’une (ré)analyse immédiate en temps réel. Afin de répondre à ce besoin, nous avons développé Magic Bison, une plateforme d’analyse fondée sur l’intelligence artificielle (IA) permettant une interprétation en temps réel du génome, délivrant les résultats en moins de 10 secondes. Cette capacité rend la plateforme adaptée à l’usage clinique et permet une réanalyse continue de la naissance aux différents âges de la vie en parallèle de l’évolution des bases de données génomiques. Magic Bison propose actuellement sept modules d’analyse : l’analyse diagnostique des maladies génétiques en lien avec un phénotype, l’analyse des variants selon les recommandations du Collège Américain de Génétique Médicale (ACMG), l’analyse du risque constitutionnel pour les maladies complexes fréquentes, l’analyse pharmacogénomique pour la sécurité des traitements, l’analyse proactive des variants pathogènes rapportés, le dépistage des hétérozygotes pour le conseil préconceptionnel, et le typage HLA. Nous avons également développé Strata Finder, une plateforme de prédiction du risque génomique fondée sur l’IA pour les maladies complexes. Les études préliminaires montrent que les modèles d’IA entraînés et validés sur des pathologies telles que l’asthme, les accidents vasculaires cérébraux, l’infarctus du myocarde ou les thromboses atteignent une précision allant jusqu’à 96 %. Ces résultats suggèrent que la combinaison de données génomiques massives et d’IA avancée peuvent étendre la médecine de précision permettant une prédiction des risques de maladies, une prévention, des sélections thérapeutiques optimisées et des stratégies de soins personnalisées intégrant la génétique et la génomique dans une « santé de précision ».
Dau-Ming NIU, Yun-Ru CHEN, Chuan-Kun LIU, Yao-Te CHIU, Chung Kuei LI, Adam YAO, Dominique P. GERMAIN (Paris)
16:30 - 17:30 #49429 - P352 Diversité phénotypique et génotypique des aggrecanopathies : analyse de 26 nouveaux variants ACAN dans une cohorte de 27 patients présentant une petite taille idiopathique.
P352 Diversité phénotypique et génotypique des aggrecanopathies : analyse de 26 nouveaux variants ACAN dans une cohorte de 27 patients présentant une petite taille idiopathique.

La petite taille est une manifestation clinique fréquente chez les enfants. Bien que certaines étiologies de la petite taille puissent être facilement identifiées par des tests biologiques de routine, les cliniciens peinent à définir la cause pathogène sous-jacente, ce qui conduit souvent à un diagnostic de petite taille idiopathique. L’aggrécan, codé par le gène ACAN, joue un rôle important dans le fonctionnement du cartilage et la croissance osseuse. L’objectif de notre étude est d’élargir le spectre mutationnel du gène ACAN et de tenter d’établir une corrélation génotype-phénotype dans une cohorte de patients français adressés dans un contexte de maladie osseuse constitutionnelle et/ou petite taille idiopathique. Le diagnostic moléculaire de routine par NGS à l’aide de notre panel « MOC 82 gènes, nous a permis d’identifier 26 nouveaux variants ACAN pathogènes ou probablement pathogènes. Nous avons ensuite analysé l’implication de ces variants dans le phénotype de 27 cas index et de leurs apparentés. Les 26 variants ACAN rapportés ici sont répartis sur l’ensemble du gène. Parmi les 27 cas index inclus dans l’étude, deux patients avec des phénotypes cliniques sont porteurs du même variant tronquant. Contrairement au mode de transmission autosomique dominante attendu dans les aggrécanopathies, nous avons observé un cas homozygote pour un variant non-sens. Par ailleurs, les études familiales ont révélé que les variants identifiés étaient hérités dans 22 cas sur 23. Enfin, des anomalies radiologiques squelettiques sont présentes dans 66 % des cas, mais au total la cohorte présente une forte hétérogénéité phénotypique, y compris au sein d’une même famille. Ces résultats permettent d’élargir le spectre de variants pathogènes ou probablement pathogènes du gène ACAN et d’approfondir la compréhension des phénotypes associés. Toutefois, une approche par séquençage du génome pourrait s’avérer essentielle pour affiner le diagnostic et améliorer la prise en charge de ces patients. Au final, les aggrecanopathies se révèlent très hétérogènes et particulièrement fréquentes chez les patients avec petite taille idiopathique, même en l'absence de dysplasie squelettique évidente.
Nathalie RUIZ-PALLARES, Melek TRIGUI, David GENEVIEVE, Cyril AMOUROUX, Thomas EDOUARD, Sabine SIGAUDY, Marjolaine WILLEMS, Mouna BARAT-HOUARI (Montpellier)
16:30 - 17:30 #49634 - P356 Syndrome d’Ehlers-Danlos Classique et génome Seqoia_PFMG2025 : élucidation d’un cas par détection d’un remaniement complexe dans COL5A1.
P356 Syndrome d’Ehlers-Danlos Classique et génome Seqoia_PFMG2025 : élucidation d’un cas par détection d’un remaniement complexe dans COL5A1.

Le syndrome d’Ehlers-Danlos Classique (SEDc) fait partie d’un groupe hétérogène du point de vue clinique et génétique, de maladies héréditaires du tissu conjonctif. Il est caractérisé par une hypermobilité articulaire, une hyperélasticité et une fragilité cutanée, des cicatrices cutanées atrophiques et une fragilité générale des tissus. Il implique en majorité les gènes COL5A1 et COL5A2 avec une transmission dominante. Le diagnostic repose sur des critères cliniques et génétiques (antécédents familiaux, panel NGS). Nous rapportons le cas sporadique d’un patient présentant une suspicion de SEDc avec une hyperlaxité articulaire distale, une hyperélasticité cutanée, une peau veloutée, des cicatrices papyracées aux genoux, des papules piézogéniques et une dilatation modérée de la racine de l’aorte. L’approche par séquençage de l’ADN par panel NGS n’avait pas montré de variant d’intérêt expliquant le phénotype. L’analyse de son génome dans le cadre du laboratoire de biologie médicale LBM-Seqoia du PFMG2025, au sein d’un trio avec ses parents a permis de détecter un remaniement complexe g.134615770_134687952delins134618078_134687074inv de novo localisé en 5’UTR jusqu’à l’intron 1 de COL5A1. Au vu des connaissances actuelles de COL5A1, une majorité de variants tronquants entrainant une haploinsuffisance ainsi que des variants altérant l’épissage au niveau du domaine de la triple hélice a été rapportée (HGMD-pro, Colman M_Human Mutation 2021). Des variants entrainant un défaut de structure dans la chaine pro alpha1(V) sont également décrits. L’approche par panel NGS permet de déceler des variants ponctuels, petits remaniements nucléotidiques ou variations en nombre de copies exoniques mais montre une limite dans la détection de variants complexes ou introniques profonds. Le dossier présenté montre l’apport essentiel du séquençage du génome entier dans le LBM-Seqoia puisqu’il permet d’élucider ce diagnostic de SEDc et de mettre en place une prise en charge adéquate du patient et de délivrer un conseil génétique à la famille.
Audrey BRIAND-SULEAU, Malika FOY, Karelle BENISTAN, Pascale RICHARD, Corinne METAY (Paris)
16:30 - 17:30 #49836 - P360 11 nouveaux cas de syndromes d’Ehlers-Danlos de type spondylodysplastique : spectre phénotypique lié aux mutations des gènes B3GALT6, B4GALT7 et SLC39A13.
P360 11 nouveaux cas de syndromes d’Ehlers-Danlos de type spondylodysplastique : spectre phénotypique lié aux mutations des gènes B3GALT6, B4GALT7 et SLC39A13.

Le syndrome d’Ehlers-Danlos de type spondylodysplastique (SEDsp, MIM 130070, 615349, 612350) est une pathologie de la matrice extra-cellulaire autosomique récessive, entrainant petite taille, hypotonie, hypermobilité articulaire, contractures et dysplasie spondylo-épi-métaphysaire. Le SEDsp est lié aux mutations de B3GALT6 et B4GALT7 (codant des enzymes de la biosynthèse des protéoglycanes) ou de SLC39A13 (codant un transporteur du zinc), tous impliqués dans la formation des fibrilles de collagène. Le chevauchement entre les tableaux liés aux 3 gènes explique leur regroupement dans la même entité clinique. Notre étude a pour but de mieux décrire l’histoire naturelle du SEDsp et les éventuelles corrélations génotype-phénotype. Via le CRMR maladies osseuses constitutionnelles, nous avons recruté 11 cas issus de 9 familles : 4 fœtus et 7 patients âgés de 3 à 45 ans. La cohorte comprend 3 individus féminins et 8 masculins d’origines ethniques diverses. Dans tous les cas, des variants faux-sens ou non-sens ont été identifiés à l’état homozygote ou hétérozygote composite dans B3GALT6 (n=7), B4GALT7 (n=3) ou SLC39A13 (n=1). Aucun individu ne porte de variant non-sens bi-allélique. En anténatal, un RCIU ou une malposition des pieds étaient présents dans la moitié des cas ; 3 avaient une hyperclarté nucale et 2 des fémurs courts. Tous les patients vivants ont un retard statural (-3 à -9 DS). Quel que soit le génotype, les patients associent une hyperlaxité articulaire contrastant avec des contractures distales (pieds malposés et/ou camptodactylie). En dehors du patient SLC39A13, les patients présentent des instabilités, voire luxations articulaires : dysplasie de hanches (n=5) avec luxations chez 2, genu recurvatum (n=3) et luxations avec limitation des coudes (n=6). Les patients B3GALT6 ont des cyphoscolioses rapidement progressives ; une ostéoporose a été diagnostiquée dans 3 cas (B3GALT6 et SLC39A13). Radiologiquement, l’élargissement métaphysaire et les cols fémoraux courts sont systématiques. Une platyspondylie est observée chez les patients B3GALT6 et SLC39A13. Une incurvation des fémurs et des segments mésoméliques est présente dans 4 cas, très marquée dans 2 (B3GALT6 et B4GALT7). Les patients B3GALT6 et B4GALT7 ont une peau normale (lâche chez 1), une amétropie marquée chez 3 et des anomalies viscérales chez 2 (mégauretère bilatéral et hernie inguinale). Le patient SLC39A13 présente une peau fine avec vergetures et varices profuses et l’antécédent de 3 AVC hémorragiques. Notre étude confirme de nombreux points communs entre les présentations liées aux gènes B3GALT6, B4GALT7 et SLC39A13, justifiant leur regroupement sémiologique. Les éléments potentiellement distinctifs sont : cyphoscoliose majeure pour B3GALT6 et absence d’anomalie des coudes et absence d’instabilités des grosses et moyennes articulations pour SLC39A13. Enfin, notre étude souligne l’importance du dépistage de l’ostéoporose dans le SEDsp et d’un suivi vasculaire étendu pour SLC391A3.
Caroline MICHOT (Paris), Geneviève BAUJAT, Anne GUIMIER, Juliette PIARD, Elise SCHAEFER, Marta SPODENKIEWICZ, Julie STEFFANN, Sophie RONDEAU, Valérie CORMIER-DAIRE
16:30 - 17:30 #49056 - P362 Bilan PFMG2025-SeqOIA pour la pré-indication Hyperlaxité Majeure Syndromique.
P362 Bilan PFMG2025-SeqOIA pour la pré-indication Hyperlaxité Majeure Syndromique.

Contexte : Les syndromes d'Ehlers-Danlos non vasculaires (SED) représentent un groupe hétérogène de maladies génétiques du tissu conjonctif (TC) caractérisé par une hyperlaxité articulaire, une hyperélasticité cutanée et une fragilité des TC. Ils présentent une grande variabilité clinique et génétique, et nécessitent un diagnostic approfondi pour une prise en charge adaptée. Les panels NGS (Next Generation Sequencing) de gènes actuels laissent de nombreux cas sans diagnostic moléculaire précis. Objectifs : Cette étude vise à identifier les variations génétiques chez des patients présentant une hyperlaxité majeure syndromique, pour lesquels le panel de gènes standard était négatif. Méthodes : Nous avons interprété les génomes de 31 cas index, en trio ou avec des apparentés atteints et sains, atteints d'hyperlaxité majeure syndromique. L’analyse de génome entier a été réalisée sur la plateforme de séquençage génomique très haut débit SeqOIA, dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025. Résultats : Parmi les cas étudiés, 20 étaient des cas sporadiques et 11 des cas familiaux. Des variations d’intérêts ont été identifiées chez 10 cas index, dans des gènes connus pour être associés à des troubles du tissu conjonctif : COL5A1, COL5A2, COL6A1, COL6A2, SLC39A13 et TAB2. 40% des patients présentent des variants de novo. Parmi les variations observées chez les 10 cas index, (a) cinq altèrent l’épissage avec trois variants localisés dans des régions introniques profondes et (b) une présente un remaniement structural complexe, toutes non détectables par panel NGS, (c) les six restantes sont des faux-sens. En ce qui concerne les résultats d’interprétation, six génotypes ont été classés comme probablement pathogènes ou pathogènes (classes 4 ou 5) chez sept familles indépendantes. Deux de ces variants, non répertoriés dans la littérature ou les bases de données, ont fait l'objet d'analyse de transcrit confirmant leur pathogénicité. Ainsi, le taux de diagnostic conclusif est de 22%. Cinq variants de signification incertaine présentent de fortes prédictions en faveur de leur pathogénicité. Des études fonctionnelles de séquençage long-read, de transcriptome ou encore de sécrétion du collagène 6 sur fibroblastes de biopsie de peau sont programmées, qui nous permettront de ré-évaluer leur interprétation. Conclusion : Nous présenterons en détail ce bilan qui met en lumière l'importance de l'analyse génomique approfondie pour le diagnostic des patients avec hyperlaxité majeure syndromique. Nous exposerons également les résultats des tests fonctionnels permettant d’argumenter la pathogénicité des variants. Au final, cette approche pan-génomique permet la détection supplémentaire de variants non décelables lors du panel NGS. Cette identification de variations dans des gènes spécifiques est essentielle pour améliorer la compréhension des mécanismes sous-jacents et guider les stratégies de prise en charge clinique.
Clarisse BILLON (Paris), Malika FOY, Baptiste VIERNE, Audrey BRIAND-SULEAU, Nicolas DERIVE, Jeremy BERTRAND, Jerome BOULIGAND, Mélanie FRADIN, Geneviève BAUJAT, Florence PETIT, Caroline MICHOT, Karelle BENISTAN, Corinne METAY
16:30 - 17:30 #49445 - P364 Diagnostic moléculaire d’un NEMO-NDAS par recombinaison IKBKGP1–IKBKG.
P364 Diagnostic moléculaire d’un NEMO-NDAS par recombinaison IKBKGP1–IKBKG.

Introduction Les variants pathogènes du gène IKBKG (codant pour la protéine NEMO) sont responsables d’un spectre de syndromes liés à l’X impliquant la voie NF-κB. Ceux-ci incluent l’incontinentia pigmenti et des déficits immunitaires avec dysplasie ectodermique, tous deux associés à une perte de fonction. Depuis 2020, un nouveau syndrome autoinflammatoire lié à une délétion en phase de l’exon 5 avec surexpression d’une protéine NEMO tronquée (NEMO-NDAS pour NEMO Deletion-5 Auto-inflammatory Syndrome) et se manifestant par un syndrome inflammatoire, des arthrites, uvéites, panniculite, et des épisodes de fièvre récurrentes, a été décrit. La présence du pseudogène IKBKGP1, homologue à 99,9 % avec le gène IKBKG sur la région dupliquée (intron 3–exon 10) et localisé à seulement quelques dizaines de kb en orientation inverse, complique fortement l’identification des variants responsables du NEMO-NDAS. Cette homologie entraîne un risque d’amplification croisée et des difficultés d’alignement en séquençage short read. Nous rapportons ici le diagnostic génétique d’un NEMO-NDAS de transmission dominante chez une patiente présentant une panniculite fébrile apparue à l’âge de 5 mois, évoquant initialement une maladie de CANDLE. Le variant hérité du père asymptomatique fait suspecter un événement de recombinaison génique entre IKBKG et IKBKGP1, ouvrant de nouvelles perspectives pour la compréhension et le diagnostic des réarrangements complexes dans cette région génomique. Méthode Un panel de 300 gènes associés aux maladies autoinflammatoires incluant le gène IKBKG a été séquencé à partir de l’ADN génomique. La présence du transcrit tronqué a été recherchée par RNA-seq ciblé sur l’ADN complémentaire obtenu après RT-PCR double brin. Enfin, un séquençage de la région recombinée a été effectué à l’aide de la technologie Flongle sur la plateforme Oxford Nanopore Technologies, après PCR longue spécifique de chaque locus (gène et pseudogène). Résultats et Discussion La présence du variant a été confirmée dans l’ADN génomique du père et de sa fille, sans qu’il soit possible de conclure sur sa localisation dans le gène ou le pseudogène. L’analyse ciblée des transcrits d’IKBKG a permis de confirmer, chez la fille, la présence du transcrit comportant le saut de l’exon 5, tandis qu’il était absent chez son père. Le séquençage long read a permis d’explorer le mécanisme ayant conduit à la recombinaison à partir du pseudogène vers le gène fonctionnel. Ces résultats expliquent le phénotype de la patiente et illustrent la complexité diagnostique dans cette région génomique. Conclusion Il s’agit de la première identification rapportée de ce mécanisme de recombinaison entre IKBKG et son pseudogène IKBKGP1 responsable d’un phénotype NEMO-NDAS. Ce cas souligne les limites du séquençage classique dans cette région homologue et montre l’intérêt du RNA-seq et du séquençage long-read pour le diagnostic moléculaire et le conseil génétique des maladies autoinflammatoires rares.
Lucie ROUAUX (Montpellier), Lionel HEISER, Cécile RITTORE, Capucine PICARD, Lyse RUAUD, Léa VEYRUNE, Alexandre BELOT, Vincent GUIGONIS, Jacques PUECHBERTY, Guilaine BOURSIER
16:30 - 17:30 #49689 - P368 NF1: Eclairer les zones d’ombre grâce au génome.
P368 NF1: Eclairer les zones d’ombre grâce au génome.

La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique autosomique dominante dont l’incidence à la naissance est estimée à 1 pour 3000, résultant de variants pathogènes perte de fonction dans le gène NF1 (17q11.2). Ce gène code la neurofibromine, régulateur négatif de la voie RAS/MAPK. Le diagnostic repose sur des critères cliniques (taches café-au-lait, lentigines, neurofibromes, nodules de Lisch, gliomes des voies optiques), mais l’expression est extrêmement variable. Les techniques classiques (séquençage ciblé, exome) permettent d’identifier la majorité des anomalies, mais environ 5 à 10 % des patients restent sans diagnostic moléculaire. Une proportion de ces cas est liée à des variants introniques profonds affectant l’épissage, ou bien des remaniements génomiques affectant le gène NF1, inaccessibles au panel ou à l’exome. Le séquençage du génome (GS) permet une exploration exhaustive, incluant les régions introniques et régulatrices de l’expression génique. Nous présentons ici une cohorte de 92 patients (SeqOIA et AURAGEN) adressés pour suspicion clinique de NF1 ayant eu une analyse de génome. Les variants identifiés en génome incluent des variants introniques profonds ou de la région promotrice déjà décrits dans la littérature ou confirmées au niveau transcriptomique, des réarrangements génomiques intra-NF1 ou interrompant le gène, ou encore l’insertion d’éléments mobiles. Les analyses non-conclusives concernent essentiellement des patients ne présentant qu’un seul critère clinique de la maladie, ou bien l’association isolée de taches café-au-lait et de lentigines. Cela suggère l’implication possible de gènes modificateurs, de variants régulateurs ou d’altérations structurales non encore identifiées. En conclusion, le séquençage du génome, en permettant une analyse exhaustive des régions non codantes de NF1, améliore significativement le diagnostic moléculaire des patients atteints de neurofibromatose. Ces résultats soulignent l’importance d’intégrer l’analyse de génome dans l’algorithme diagnostique, ouvrant la voie à une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires à l’origine de la maladie et contribuant à une meilleure prise en charge clinique et thérapeutique des patients. Les auteurs réunis en "Consortium des Biologistes" remercient l'ensemble des prescripteurs.
Eulalie LASSEAUX ROBINE (Bordeaux), Fanny MORICE-PICARD, Victor MARIN, Paul KUENTZ, Louis LEBRETON, Vincent MICHAUD, Bruno FRANCOU, Isabelle CREVEAUX, Natalie JONES, Virginie BERNARD, Auragen CONSORTIUM, Kevin JOUSSELIN, Béatrice PARFAIT, Fabienne CHARBIT-HENRION, Julie STEFFANN, Smail HADJ-RABIA, Dominique VIDAUD, Laurence PACOT
16:30 - 17:30 #49395 - P372 Investigations génétiques des pneumopathies interstitielles diffuses de l’enfant et de l’adulte jeune.
P372 Investigations génétiques des pneumopathies interstitielles diffuses de l’enfant et de l’adulte jeune.

Introduction Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont des maladies respiratoires rares et sévères évoluant vers la fibrose pulmonaire (FP). Chez l’enfant et l’adulte jeune, les anomalies des gènes liés au surfactant pulmonaire représentent les causes génétiques les plus fréquentes. L’objectif de cette étude était de présenter un bilan des études moléculaires réalisées chez des patients présentant une PID, du nouveau-né à l’adulte jeune. Méthodes Les ADN de 699 cas index (CI) et 194 apparentés ont été étudiés entre 2018 à 2023. Un panel en séquençage nouvelle génération comprenant les gènes ABCA3, SFTPA1, SFTPA2, SFTPB, SFTPC, NKX2-1, COPA, MARS1, CSF2RA, CSF2RB et GATA2 ainsi que STING1, FARSA, FARSB, FLNA et TBX4 selon les versions du panel a été réalisé pour 666 CI. Les apparentés et autres CI ont bénéficié d’une étude par séquençage Sanger. L’inclusion des CI était basée sur les recommandations françaises (Protocoles Nationaux de Diagnostic et de Soins (PNDS) de l’adulte et de l’enfant) avec un âge de début de la maladie avant 50 ans pour le CI ou au moins un membre de sa famille. Résultats Un diagnostic génétique a pu être établi pour 62/699 CI (8,9%) impliquant 12 gènes différents. SFTPA2 était le gène le plus fréquemment impliqué (13/62) suivi d’ABCA3 (12/62) et de SFTPC (10/62). Plusieurs indications étaient associées à un rendement diagnostique élevé avec 57,1% (8/14) de positifs chez les patients avec protéinose alvéolaire pulmonaire; 17.6% (3/17) en cas de PID/FP associée à un cancer pulmonaire et 14,8% des nouveau-nés >34 SA avec détresse respiratoire néonatale (DRNN) (9/61). L’âge de début de la maladie était un critère important montrant 2 pics principaux avec 25% (5/20) de positifs chez les enfants de 1 à 5 ans et 18,3% (15/82) de positifs chez les adultes de 30 à 40 ans. Etonnamment, l’existence d’une histoire familiale de PID/FP isolée n’augmentait pas le rendement diagnostique (5,8% (8/137) contre 8,8% (29/328) en l’absence d’histoire familiale). En revanche, en cas d’antécédent de PID/FP et cancer pulmonaire, le taux de diagnostic positif s’élevait à 28,0% (7/25). Durant la période d’étude, 194 apparentés ont été testés, démontrant l’importance d’établir un diagnostic moléculaire pour proposer un conseil génétique à la famille. Conclusion Cette synthèse d’activité diagnostique d’un laboratoire de génétique de référence permet de mettre en évidence des indications précises associées à un rendement diagnostique important ou à l’inverse faible dans le cadre de la pratique clinique. Elle conforte les indications du PNDS chez l’adulte et illustre l’intérêt majeur d’un diagnostic génétique pour les familles.
Camille LOUVRIER (Paris), Nadia NATHAN, Vincent COTTIN, Tifenn DESROZIERS, Valérie NAU, Yohan SOREZE, Florence DASTOT LE MOAL, Philippe REIX, Diane BOUVRY, Caroline THUMERELLE, Martine REYNAUD-GAUBERT, Alice HADCHOUEL, Grégoire PRÉVOT, Effrosyni MANALI, Caroline KANNENGIESSER, Ibrahima BA, Serge AMSELEM, Véronique HOUDOUIN, Raphaël BORIE, Marie LEGENDRE
16:30 - 17:30 #49647 - P376 Devenir des enfants porteurs d’une anomalie du corps calleux isolée avec un séquençage d’exome non conclusif en prénatal.
P376 Devenir des enfants porteurs d’une anomalie du corps calleux isolée avec un séquençage d’exome non conclusif en prénatal.

Introduction Les anomalies du corps calleux (ACC) sont les malformations cérébrales congénitales les plus fréquentes. Le pronostic est très variable, lié au diagnostic étiologique génétique. Depuis 2018, un séquençage d’exome est proposé en prénatal devant toute anomalie du corps calleux. La majorité des exomes est non conclusif. Il persiste dans ce cas une incertitude pronostique. Objectifs Décrire le devenir post-natal des enfants présentant une ACC isolée prénatale avec exome non conclusif, estimer le risque résiduel de trouble du neurodéveloppement et affiner le conseil prénatal. Méthodes Étude observationnelle sur 97 enfants nés après diagnostic prénatal d’ACC isolée et séquençage d’exome en trio non conclusif. Les enfants ont été répartis en 2 groupes : ≤3 ans et >3 ans, et évalués sur 4 critères : développement de la marche et du langage, interactions sociales et comportement. Ils ont été ensuite classés en trois groupes : 1) développement psychomoteur normal 2) besoin de soutien paramédical et/ou scolaire 3) déficience intellectuelle avérée. Résultats Parmi les 452 fœtus présentant une ACC (isolée ou associée), 318 présentaient un résultat d’exome non conclusif (70.4%). Parmi ceux-ci, 64 couples ont réalisé une interruption médicale de grossesse (20.1%) et 70 sont perdus de vue (22%). Sur les 184 naissances avérées, un suivi est disponible pour 127, dont 97 avec une ACC isolée (76.4%). 42/97 sont âgés de moins de 3 ans (43.3%) et 55 ont plus de 3 ans (56.7%). 40/42 des enfants de moins de 3 ans ont un développement psychomoteur normal, 2 ont un retard moteur nécessitant un soutien rééducatif. Parmi les 55 enfants de plus de 3 ans, 49 (89%) n’ont pas de trouble du neurodéveloppement ni de prise en charge, 4 ont une prise en charge en rééducation et 2 présentent une déficience intellectuelle avérée avec pour l’un une suspicion de syndrome d’Aicardi, et pour l’autre la présence d’un variant dans un nouveau gène de déficience intellectuelle. Dans l’ensemble de la cohorte, 15/97 ont des troubles de type agitation, syndrome anxieux, intolérance à la frustration. Discussion / Conclusion Il s’agit de la première étude explorant le devenir des enfants avec ACC prénatale et exome en trio non conclusif. Les résultats montrent un pronostic globalement favorable, même si le groupe des enfants de moins de 3 ans ne permet pas de conclure formellement sur l’absence de TND, et nécessite un suivi prospectif (en cours). Les 2 enfants avec une DI avérée ont un diagnostic génétique rétrospectif, qui ne pouvait être fait en prénatal. Les troubles du comportement observés méritent d’être analysés, et mis en perspective avec l’anxiété majeure générée en cours de grossesse, qui perdure en post-natal. Ces résultats préliminaires offrent des repères concrets pour affiner le conseil génétique, soutenir les décisions parentales et optimiser la prise en charge post-natale. Le travail se poursuit par un suivi prospectif de tous les enfants avec évaluation neuropsychologique.
Lisa FRUGERE (Paris), Susie CLEMENT, Cristina PEDUTO, Capucine ROSSI, Anne FAUDET, Solveig HEIDE, Jade DUCOURNEAU, Myrtille SPENTCHIAN, Boris KEREN, Caroline NAVA, Jean Madeleine DE SAINTE AGATHE, Toan NGUYEN, Eléonore BLONDIAUX, Fouzia BENKERDOU, Laetitia NGUYEN, Daphne LEHALLE, Fanny PHELIPPEAU, Cyril MIGNOT, Sarah GROTTO, Anna-Gabriella GERASIMENKO, Olivier PATAT, Sophie JULIA, Mathilde NIZON, Solene CONRAD, Marie VINCENT, Beatrice DESNOUS, Mathieu MILH, Vincent DESPORTES, Isabelle SABATIER, Laurent GUIBAUD, Stephanie VALENCE, Delphine HERON
16:30 - 17:30 #49191 - P384 La mort subite cardiaque familiale comme facteur prédictif d’arythmies ventriculaires chez les patients atteints de laminopathies.
P384 La mort subite cardiaque familiale comme facteur prédictif d’arythmies ventriculaires chez les patients atteints de laminopathies.

Contexte et objectifs Les laminopathies s’accompagnent d’un risque élevé de mort subite cardiaque (MSC). Un score prédictif a récemment été développé afin d’estimer le risque à 5 ans de tachyarythmies ventriculaires (VTA) potentiellement létales. Les recommandations européennes (guidelines) de la société européenne de cardiologie en 2022 (ESC2022GL) préconisent l’implantation prophylactique d’un défibrillateur automatique implantable (DAI) chez les patients présentant un phénotype cardiaque et un risque estimé ≥ 10 %. L’objectif de ce travail était d’évaluer la performance des ESC2022GL et d’analyser l’impact de la prise en compte des antécédents familiaux de MSC sur le risque de VTA. Méthodes Les données de 165 adultes porteurs de variants pathogènes ou probablement pathogènes de LMNA, pris en charge dans trois centres français, ont été recueillies rétrospectivement. Les VTA incluaient MSC, arythmies ventriculaires hémodynamiquement instables ou thérapies appropriées de DAI. Les antécédents familiaux de MSC étaient définis par une MSC survenue avant 60 ans chez un apparenté au premier degré. Résultats Au total, 138 patients (âge moyen 41,5 ans ; 47,8 % d’hommes) ont été inclus. Après un suivi médian de 6,6 ans (33,5–117 mois), 30 patients (21,7 %) ont présenté un épisode de VTA. Les ESC2022GL montraient une sensibilité de 82,4 %, une spécificité de 52,1 %, une valeur prédictive positive de 19,4 % et une valeur prédictive négative de 95,5 % (C-index = 0,78 [0,40–0,95]). Les antécédents familiaux de MSC avant 60 ans au premier degré étaient associés de manière indépendante à la survenue de VTA (p = 0,01). Dans le groupe à risque intermédiaire (7–20 %), l’incidence des VTA était de 2,8 % en l’absence d’antécédents familiaux versus 19 % en leur présence (p = 0,04). Une stratégie alternative proposant un DAI pour les patients à risque > 20 % ou à risque 7–20 % avec phénotype cardiaque et antécédents familiaux de MSC avant 60 ans permettait d’atteindre une sensibilité de 88 %, une spécificité de 64 % et un C-index de 0,90 (0,53–0,98). Conclusion Les recommandations ESC 2022 permettent d’identifier la majorité des patients atteints de laminopathie à haut risque d'arythmie ventriculaire, mais leur spécificité reste modérée. L’intégration des antécédents familiaux de MSC améliore la stratification du risque, en particulier chez les patients à risque intermédiaire.
Gauthier GIORDANO, Julie PROUKHNITZKY, Frédéric FER, Adrien BLOCH, Marine THUILLOT, Carole MAUPAIN, Isabelle MAGNIN-POULL, Isabelle JONVEAUX, Aurélien PALMYRE, Agathhe BERTINOTTI, Christian DE CHILLOU, Pascale RICHARD, Estelle GANDJBAKHCH, Philippe CHARRON (PARIS)
16:30 - 17:30 #49282 - P388 Anévrisme de l’aorte ascendante sur valve aortique bicuspide : apport limité du diagnostic génétique.
P388 Anévrisme de l’aorte ascendante sur valve aortique bicuspide : apport limité du diagnostic génétique.

Introduction : La valve aortique présente habituellement trois feuillets valvulaires, elle est dite tricuspide. La bicuspidie aortique (BAV) est une particularité anatomique de cette valve, présente dans la population générale à une fréquence estimée à 1%. La présence d’une BAV est généralement asymptomatique et n’empêche pas un fonctionnement normal du cœur. En fonction des patients, cette BAV peut entraîner une fuite ou un rétrécissement aortique. Par ailleurs, elle peut également se traduire par la formation d’un anévrisme de l’aorte ascendante qui prédomine en général au niveau de l’aorte tubulaire. Les complications associées à la présence d’une BAV (dont une dissection aortique) sont rares. Il peut exister des formes familiales de BAV, avec l’identification de variations pathogènes dans certains gènes, dont le gène NOTCH1 mais la fréquence de ces cas est difficile à estimer d’après les données de la littérature. Matériel et méthodes : Le centre de référence pour le syndrome de Marfan et les pathologies apparentées reçoit et suit régulièrement des patients présentant un anévrisme de l’aorte associé à une BAV. Une échographie cardiaque est réalisée à chaque consultation avec une mesure des diamètres aortiques, estimation des z-scores, et caractérisation du type de BAV. De façon prospective, un prélèvement sanguin a été adressé au laboratoire de génétique de l’hôpital Bichat pour une analyse moléculaire d’un panel de plus de 40 gènes associés aux aortopathies. Résultats : A ce jour, plus de 200 cas index présentant un anévrisme de l’aorte associé à une BAV sans signe squelettique associé, ont été analysés au laboratoire. Il existait une histoire familiale dans environ un tiers de ces cas. La majorité des analyses moléculaires réalisées (environ 90%) n’ont pas permis l’identification d’une variation (probablement) pathogène. Une variation de signification inconnue a été identifiée dans 8% des dossiers avec une demande de poursuite des investigations par l’étude de la ségrégation de la variation dans la famille. Très peu de cas ont pu être associés à la présence d’une variation du gène NOTCH1. Les statistiques vont être approfondies en fonction du type de BAV et de l’importance de l’anévrisme de l’aorte. Conclusion : Les analyses moléculaires dans un contexte d’anévrisme de l’aorte ascendante avec BAV sont peu informatives selon l’hypothèse d’une cause monogénique. Les causes précises de BAV sont actuellement mal connues, avec la possibilité d’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques à effet faible. L’expérience du centre de référence nous permet de conclure qu’une analyse génétique dans un contexte de BAV associée ou non à un anévrisme de l’aorte n’est pas indiquée étant donné la complexité de son mode de transmission, l’absence de prise en charge spécifique et la rareté des complications liées à celle-ci. Les cas particuliers peuvent être discutés en réunion de consultation pluridisciplinaire.
Pauline ARNAUD (PARIS), Olivier MILLERON, Ludivine ELIAHOU, Souraya WADIH, Sabrine JADOUI, Arienne MIRMIRAN, Laurent GOUYA, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA, Guillaume JONDEAU
16:30 - 17:30 #49569 - P392 Diagnostic génétique des cardiomyopathies hypertrophiques de l’adulte : l’importance de l’analyse des gènes RAS/MAPK au-delà des gènes sarcomériques.
P392 Diagnostic génétique des cardiomyopathies hypertrophiques de l’adulte : l’importance de l’analyse des gènes RAS/MAPK au-delà des gènes sarcomériques.

Introduction: Les RASopathies, notamment le syndrome de Noonan (SN) ou les formes apparentées, sont classiquement diagnostiquées en pédiatrie devant un phénotype syndromique évocateur associant, à des degrés variables, un retard de croissance, une dysmorphie cranio-faciale caractéristique, une atteinte squelettique et cutanée ainsi qu’une atteinte cardiaque. Cette dernière est retrouvée dans 80% des cas. La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) en est une manifestation fréquente chez l’enfant, en particulier en cas de variations des gènes RAF1 ou encore PTPN11. Rarement, les manifestations cliniques, particulièrement les signes dysmorphiques, sont tellement subtils que l’atteinte organique, notamment la CMH peut sembler isolée engendrant ainsi un diagnostic tardif de ces RASopathies. Case report : Nous rapportons trois cas d’adultes suivis initialement pour une CMH d’allure sarcomérique isolée, diagnostiquée à plus de 45 ans. Parmi une cohorte de patients adultes atteints de CMH ayant bénéficié d’un panel génétique ciblant 59 gènes, trois variants pathogènes ont été identifiés dans des gènes du groupe RAS/MAPK. Aucun des 3 patients n’avait jusqu’alors bénéficié d’un diagnostic, clinique ou moléculaire, de syndrome de Noonan ou apparenté. Il s’agissait des variants c.1415C>T p.(Thr472Met) et c.1541A>G p.(Gln514Arg) du gène PTPN11 (NM_001330437.2) et du variant c.797C>A p.(Thr266Lys) du gène SOS1 (NM_005633.4). Ces variants pathogènes ou probablement pathogène sont présents dans des bases de variations comme ClinVar et ont été rapportés à plusieurs reprises dans la littérature chez des patients atteint d’un SN ou d’un SN avec lentigines multiples. Une consultation en génétique clinique a été organisée après le rendu de résultat et a mis en évidence chez deux patients une dysmorphie typique du SN avec des traits épais, des fentes palpébrales obliques en bas, un épicanthus, des oreilles basses implantées en rotation postérieure, des lobes d’oreilles épais, un cou court et large et une implantation basse des cheveux, associée à un allongement du TCA et un déficit auditif pour l’un et des anomalies osseuses pour l’autre. Un pectus excavatum ainsi qu’une cyphoscoliose ont été retrouvés chez la 3ème patiente. Discussion : Ces patients mettent en évidence l’importance d’un élargissement du bilan génétique, incluant les gènes impliqués dans les RASopathies, chez l’adulte atteint de CMH apparemment non syndromique. Ils soulignent également la nécessité d’une évaluation pluridisciplinaire, afin d’identifier d’éventuelles manifestations extra-cardiaques pouvant orienter le diagnostic. Ce dernier peut avoir des implications pour la prise en charge, le conseil génétique familial, ainsi que sur la surveillance pluri-organique. Conclusion : Les RASopathies ne doivent pas être exclues d’emblée chez les adultes présentant une CMH à priori isolée. Ces observations plaident pour une approche génétique non restreinte aux gènes sarcomériques dans les CMH de l’adulte.
Amal ABD MOULEH (Paris), Soulef GUENDOUZ, Adriana BALAN, Ariane LUNATI-ROZIE, Benoit FUNALOT, Pascaline BERTHOME, Dominique PINEAU, Valentin ADAMUS, Thibaud DAMY, Clarisse BILLON
16:30 - 17:30 #49691 - P398 Variants non codants des régions UTR : Quel impact sur l’expression ? Exemple du gène TP53.
P398 Variants non codants des régions UTR : Quel impact sur l’expression ? Exemple du gène TP53.

En génétique constitutionnelle comme en génétique somatique, il est essentiel de pouvoir détecter et interpréter tous les variants génétiques des gènes impliqués dans la pathologie. L’interprétation biologique des variants reste encore une étape limitante pour poser un diagnostic et assurer une prise en charge médicale optimale des patients. Cette interprétation est d’autant plus difficile lorsque les variants surviennent au niveau de l’ADN non-codant de nos gènes. En particulier, les altérations des séquences régulatrices non codantes, comme les régions transcrites mais non traduites en 5’ ou en 3’ (5’UTR, 3’UTR), sont très peu exploitées lors du diagnostic. Ces altérations peuvent perturber la structure secondaire de l’ARN ou influer sur la capacité de protéines ou d’ARN régulateurs à se fixer sur ces séquences, ce qui peut potentiellement affecter la stabilité du transcrit, sa localisation subcellulaire ou encore l’efficacité de sa traduction en protéine. Afin de révéler l'effet de tels variants, nous avons développé un essai fonctionnel simple permettant d’étudier l’impact du variant isolé sur l’expression. Nous avons appliqué cet essai au gène TP53, gène majeur dans le processus oncogénique. Nous avons ainsi analysé plus de 60 variants des régions UTR de TP53 détectés chez des patients (variants somatiques ou constitutionnels). Plus d’un variant sur dix testés a un impact fonctionnel. Pour la région 5’UTR, c’est presque 20 % des variants qui ont un impact. Certains de ces variants ont un effet important sur la quantité de protéines produites et pourraient être considérés comme pathogènes. D’autres, associés à des effets plus faibles, pourraient moduler l’expression du gène et expliquer les différences interindividuelles observées en termes de risque individuel de cancer ou de réponse aux traitements (effet aggravant ou protecteur). Nous mettons également en évidence le fait que l’impact fonctionnel de plusieurs variants passe par la création de cadres de lectures ouverts en amont (uORF), ce qui pourrait représenter un nouveau mécanisme d’inactivation des gènes suppresseurs de tumeurs comme TP53. Nous entreprenons à présent une évaluation des nouveaux outils d’intelligence artificielle pour évaluer la fonctionnalité de ces variants non codants. Nos travaux démontrent la nécessité d’explorer les régions non-codantes 5’ et 3’UTR des gènes impliqués dans la cancérologie au titre du diagnostic.
Marie BEQUIN, Luisa VERGORI, Vincent MILON, Elena SPIRINA-MENAND, Omar SOUKARIEH, Fida KHATER, Jonathan DAUVE, Louise-Marie CHEVALIER, Caroline MEGUERDITCHIAN, David-Alexandre TREGOUET, Yves DELNESTE, Gaëlle BOUGEARD, Alain MOREL, Amandine BILLAUD, Isabelle TOURNIER (ANGERS)
Hall d'Exposition
PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION4 POSTERS AFFICHES
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"Jeudi 29 janvier"

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A37
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Sessions Communications Flash 01
Long read, Oncogenetique

Modérateurs : Stéphanie BAERT-DESURMONT (Biologiste) (Rouen), Laurent CASTERA (Pharmacien Biologiste) (Caen)
17:30 - 17:38 #49389 - FL001 Séquençage ADN long-read : nouvelles perspectives pour le diagnostic des prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire.
FL001 Séquençage ADN long-read : nouvelles perspectives pour le diagnostic des prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire.

Le diagnostic moléculaire du cancer héréditaire du sein et de l'ovaire (HBOC) repose principalement sur le séquençage short-read (SR) des exons et régions flanquantes de 13 gènes d’un panel. Actuellement, seuls 10% des syndromes HBOC sont résolus par cette méthode, limitée dans l’analyse des introns, des régions de faible complexité, du 5’UTR et 3’UTR des gènes, ainsi que dans la détection de variants structuraux complexes (délétions, duplications, insertions, inversions). Ces limites pourraient être surmontées par le séquençage long-read (LR) de troisième génération, capable d’identifier des variants pathogènes inaccessibles par SR. Nous avons développé un protocole de séquençage LR appliqué à l’étude de l’ADN de 240 patients présentant une forte probabilité de prédisposition au syndrome HBOC selon des critères phénotypiques individuels et familiaux prédéfinis, restés négatifs au diagnostic initial par SR. L’ADN de haut poids moléculaire, extrait de sang total congelé, a été séquencé sur le PromethION P2 Solo (Oxford Nanopore Technologies) avec un enrichissement par adaptive sampling, permettant le séquençage complet des loci des gènes ciblés étendus de 15 kb en amont et en aval, ainsi que des régions régulatrices sélectionnées à partir des bases de données publiques. Nous avons aussi conçu un pipeline bioinformatique, nanoCFB, validé sur 11 ADN contrôles présentant un panel de variations pathogènes complexes. Il assure le contrôle qualité des données de séquençage ainsi que l’appel des variants ponctuels ou structuraux. Plusieurs algorithmes de prédictions ainsi que des bases de données ont été intégrés à nanoCFB pour présumer de l’impact des variants au niveau de la protéine, de l’épissage, du promoteur et des régions régulatrices. Les anomalies des contrôles positifs (duplication inversée dans BRCA1, insertion de séquence Alu dans PALB2) ont tous été détectées, confirmant la sensibilité de la méthode. Parmi les 240 patients sélectionnés, le séquençage a permis l’identification de 19 variants ponctuels et 11 variants structuraux dans les gènes d’intérêt qui pourraient contribuer au diagnostic, après des analyses de transcrits ou de l’expression du gène. De plus, 32 variants structuraux affectant les régions régulatrices distales des gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D ont aussi été identifiés. Des analyses complémentaires, telles que le RNAseq, le test des promoteurs à la luciférase et des tests fonctionnels pouvant évaluer la recombinaison homologue permettront d’évaluer l’impact fonctionnel de ces variants. Le RNAseq et le test à la luciférase étant déjà accessibles au laboratoire, certaines études sont en cours. En conclusion, nous avons établi un protocole de séquençage LR robuste et validé, capable de détecter et de caractériser des réarrangements génomiques complexes et des variants dans des régions non codantes ouvrant des perspectives majeures pour le diagnostic du syndrome HBOC.
Crystal RENAUD (Caen), Antoine CHOUTEAU, Camille AUCOUTURIER, Raphaël LEMAN, Alexandre ATKINSON, Thibaut LAVOLE, Agathe SORREDA-RICOU, Flavie BOULOUARD, Nicolas GOARDON, Sophie KRIEGER, Laurent CASTÉRA
17:38 - 17:46 #49630 - FL002 Séquençage Nanopore en adaptive sampling : apport en oncogénétique pour la caractérisation de variants constitutionnels complexes.
FL002 Séquençage Nanopore en adaptive sampling : apport en oncogénétique pour la caractérisation de variants constitutionnels complexes.

Introduction Le séquençage longue lecture par Oxford Nanopore Technologies (ONT), couplé à l’adaptive sampling, permet de surmonter les limites du séquençage de nouvelle génération (NGS) classique en courte lecture. Cette approche offre la possibilité de caractériser des variants de structure complexes en identifiant précisément les points de cassure, de résoudre les ambiguïtés d’alignement liées aux pseudogènes et d’établir l’haplotype (phasing). Nous illustrons son intérêt dans le cadre de la prédisposition héréditaire aux cancers à travers quatre situations cliniques représentatives. Méthodes Les ADN génomiques extraits du sang de patients adressés en consultation d’oncogénétique pour suspicion de prédisposition héréditaire aux cancers ont initialement été séquencés par panels NGS classiques (technologie Illumina), mettant en évidence des évènements suspects qui n’ont pu être caractérisés précisément en lecture courte. Un séquençage longue lecture a alors été réalisé sur PromethION P48 (ONT). Les échantillons ont été multiplexés. La stratégie d'adaptive sampling a permis d’enrichir spécifiquement les gènes cibles dont RAD51C, BRCA2, SMARCB1, PMS2 ainsi que leurs régions flanquantes. Les données générées ont été analysées à l’aide du pipeline Epi2me Human Variation workflow. Résultats i) Une large délétion/insertion c.-1799_-28delins28 sur le promoteur du gène RAD51C a été caractérisée. Elle n’avait pu être détectée ni par MLPA, en raison de l’absence de sonde couvrante, ni par cartographie génomique optique (Bionano), faute de motif de marquage encadrant précisément la région. ii) Une délétion récurrente de 201kb emportant complètement le gène BRCA2 a été caractérisée dans plusieurs familles originaires de Tahiti. L’identification précise des points de cassure permet d’envisager l’intégration de sondes spécifiques pour capturer cette délétion dans les panels NGS de routine. iii) Le caractère « en tandem » d’une duplication des exons 2 à 3 du gène SMARCB1 a été démontré, permettant ainsi de reclasser cette altération comme pathogène. iv) La mutation pathogène c.2275+1G>A sur l’intron 13 du gène PMS2 a été identifiée en s’affranchissant des ambigüités d’alignement liées à ses pseudogènes. En outre, la réalisation du phasing a également démontré que cette mutation se situait en trans du variant c.695G>T / p.(Gly232Val) dans le cadre d’un syndrome CMMRD, apportant un argument de poids moyen (PM3) pour conduire à classer ce dernier comme probablement pathogène. Conclusion Ces quatre cas illustrent l’apport du séquençage longue lecture de Nanopore avec adaptive sampling pour la caractérisation des altérations constitutionnelles complexes en oncogénétique. Cette approche complète ainsi les panels NGS classiques pour améliorer le conseil génétique et la prise en charge des patients et de leurs apparentés, et peut être facilement mise en œuvre dans les laboratoires diagnostiques.
Voryak SUYBENG (Villejuif), Roseline TANG, Odile CABARET, Walid BEN-YEDDER, Alice FIEVET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Orlane DUBREUIL, Henintsoa RATSIMIALA, Najat AHMED-ECHRIF, Betty LEITE, Maëla FRANCILLETTE, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Delphine LUTRINGER, Veronica GOLDBARG, Nathalie DROIN, Etienne ROULEAU
17:46 - 17:54 #49663 - FL003 Evaluation des performances du séquençage long-read PacBio Revio pour le diagnostic des prédispositions héréditaires aux cancers.
FL003 Evaluation des performances du séquençage long-read PacBio Revio pour le diagnostic des prédispositions héréditaires aux cancers.

Le séquençage à haut débit short-read (Illumina®), par l’analyse de panel de gènes d’intérêt diagnostique validés, a permis des avancées majeures en oncogénétique mais le rendement diagnostique reste insuffisant. Les principales limites de cette approche sont la détection des variants structuraux (SV) complexes, l’exploration de régions génomiques difficiles à capturer et le phasage des variants. Le séquençage long-read suscite un nouvel espoir pour dépasser ces limites. Le projet ONCOLoR (ONCOgénétique par séquençage Long-Read) vise à comparer les performances diagnostiques du séquençage short-read à celles d’une approche long-read ciblée par capture Twist et séquençage PacBio Revio. Nous menons une étude rétrospective sur 96 patients adultes analysés dans le cadre du soin au laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Rouen, dont les ADN ont été extraits sans méthode d’extraction spécifique au long-read. Cette étude repose sur deux séries distinctes : (i) un pool de validation de 48 patients porteurs d’une variation pathogène connue, couvrant un large spectre de variations de détection simple (SNV : Single Nucleotide Variant ; MNV : Multi Nucleotide Variant) à des altérations plus complexes (duplications, délétions, inversions, conversions). Certaines variations s’inscrivent dans des contextes particuliers tels qu’une hétérozygotie composite (pour le phasage), une mosaïque dès 1 % ou une suspicion d’hématopoïèse clonale, afin de tester les limites de détection de la technique. (ii) un pool exploratoire de 48 autres patients comprenant 7 cas suspectés de syndrome de Li-Fraumeni, 18 de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire (HBOC), 23 de cancers digestifs et polyposes. Aucun variant pathogène n’avait été identifié par séquençage short-read. L’analyse de ce groupe vise à estimer l’apport du long-read pour la découverte de nouveaux diagnostics. Sur le plan technique, 2 µg d’ADN ont été fragmentés par Megaruptor à une taille entre 9 et 10 kb. La capture Twist® de 3,5 Mb utilise des sondes positionnées tous les 1 kb. Elle cible 34 gènes diagnostiques (correspondant aux panels digestif et HBOC recommandés par le GGC), en incluant les régions promotrices, et 12 gènes à visée de recherche. Les librairies obtenues présentaient une taille moyenne de 5,2 à 7,8 kb, avec un seul échec technique sur les 96 échantillons. La comparaison des données de long-read et short-read, ainsi que l’analyse exploratoire des 48 patients négatifs, est en cours. Les retombées attendues incluent : (i) la validation des SV détectés en short-read, (ii) une meilleure couverture des régions historiquement problématiques, (iii) le phasage des variations, (iv) la caractérisation précise des duplications en tandem ou non, et (v) l’exploration de possibles nouvelles variations. Cette étude fournira des données inédites sur la valeur ajoutée du séquençage long-read ciblé, en évaluant son potentiel à améliorer le rendement diagnostique en oncogénétique.
Corentin LEVACHER (ROUEN), Julie AMIOT, Olivier QUENEZ, Sophie COUTANT, Gwendoline LIÉNARD, Stéphanie VASSEUR, Sandrine MANASE, Mathis DELACOUR, Estelle BERNARD, Edwige KASPER, Lecoquierre FRANÇOIS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Claude HOUDAYER
17:54 - 18:02 #49804 - FL004 Identification des insertions d'éléments mobiles dans les cancers héréditaires : méthodes de détection et validation par séquençage long-read.
FL004 Identification des insertions d'éléments mobiles dans les cancers héréditaires : méthodes de détection et validation par séquençage long-read.

Les cancers héréditaires sont principalement liés à des variants pathogènes dans des gènes de prédisposition connus, mais malgré l’utilisation de panels de séquençage étendus, la majorité des familles à haut risque ne reçoit pas de diagnostic moléculaire. Les insertions d’éléments mobiles (MEI), notamment les insertions de séquences Alu, LINE1 ou SVA, constituent une cause documentée mais rare de maladies génétiques lorsqu’elles s’intègrent à des endroits du génome perturbant la fonction des gènes. Cependant, leur détection demeure complexe avec les approches conventionnelles de séquençage haut débit short-read, en raison de la complexité structurale de ces variants, de la nature répétitive et de la longueur des séquences impliquées, ce qui pourrait entraîner une sous-évaluation de leur rôle dans les prédispositions aux cancers. Nous avons réalisé une analyse prospective des données de séquençage haut débit ciblé short-read des gènes reconnus d’intérêt clinique en Oncogénétique (n=22) des patients adressés pour suspicion de prédisposition aux cancers entre 2022 et 2024 (n=4416). Ces données, couvrant les régions exoniques et jonctions introns-exons des gènes retenus, ont été analysées à l’aide d’un pipeline spécifique de détection des MEI, reposant notamment sur l’identification de lectures soft-clippées, la reconstruction des séquences insérées et leur annotation par Blast et RepeatMasker. Toutes les anomalies identifiées ont été validées grâce à une méthode innovante de séquençage long-read (technologie Nanopore), complétée par une PCR suivie d’un séquençage Sanger, ainsi que, pour certains patients, par un RNA-seq ciblé afin de caractériser précisément l’insertion et ses effets sur la séquence codante. Au total, 9 patients (0.2%) présentaient une MEI pathogène ou probablement pathogène. La majorité correspondait à des insertions Alu (n=7) dont 3 cas portant le variant c.156_157insAlu dans l’exon 3 du gène BRCA2 avec effet fondateur portugais, suivies d’une insertion de LINE1 (n=1) et de SVA-rétrotranposon (n=1). La validation par une technique long-read a permis de reconstituer intégralement les séquences des insertions et d’éliminer d’éventuels faux positifs notamment liés aux régions répétées. Par ailleurs, les analyses complémentaires, séquençage Sanger et RNA-seq, ont également confirmé la présence de ces altérations ainsi que leur impact sur la fonction des gènes impliqués. Nos résultats démontrent que les MEI constituent une source de variants pathogènes jusque-là sous-estimée dans les cancers héréditaires. Leur détection nécessite des approches bioinformatiques spécialisées et bénéficie de la validation par séquençage long-read, qui confirme de façon certaine le diagnostic et permet une caractérisation complète de l’événement. L’intégration de cette stratégie dans les stratégies de routine pourrait augmenter le rendement diagnostique des panels de gènes et améliorer la prise en charge des familles à haut risque.
Alexandre PERRIER (PARIS), Noémie BASSET, Nawel MALOUCHE, Marjorie JODAR, Florence COULET
18:02 - 18:10 #49880 - FL005 Les promesses du RNA-Seq long read pour la caractérisation du transcriptome TP53 endogène et pathogène.
FL005 Les promesses du RNA-Seq long read pour la caractérisation du transcriptome TP53 endogène et pathogène.

Le syndrome de Li-Fraumeni est une prédisposition génétique à un large spectre de cancers, survenant à tout âge avec une variabilité inter- et intrafamiliale. [Bougeard et al. 2015] Il résulte d’une altération hétérozygote du gène TP53. Seule la forme canonique de p53, issue de 11 exons, est utilisée en routine diagnostique. Cependant, ce gène subit un épissage alternatif complexe, comparable à celui de ses homologues TP63 et TP73. Depuis la découverte du 1er transcrit alternatif de TP53, [Flaman et al. 1996] de nombreuses isoformes ont été identifiées. Récemment, notre équipe a décrit un nouvel épissage alternatif endogène (saut exon 11, utilisation exons 12, 14), favorisé en présence d’une altération du site accepteur d’épissage de l’intron 10, substitution dont la pathogénicité a été validée par un test fonctionnel p53 mené directement sur les cellules de la patiente. [Louis, Rolain et al. 2024] Les technologies de séquençage RNA-Seq short-read présentent des limites techniques : l’assemblage informatique est inadapté à l’interrogation d’un patron complexe d’épissage. Afin de caractériser l’ensemble des conséquences de cette mutation sur le transcriptome de TP53, nous avons utilisé le séquençage de 3ème génération long-read de technologie Oxford Nanopore, à partir d’ARN extrait de lignée lymphoblastoïde non traitée à la puromycine, selon le protocole récemment décrit. [Aucouturier et al. 2024] Cette approche nous a permis de détecter les transcrits complets TP53. L’utilisation de l’épissage exon 10_exon 12 a été observée dans des transcrits utilisant les exons canoniques depuis l’exon 1, mais pas dans ceux utilisant le promoteur interne (intron 4). Nous avons constaté une complexité des conséquences sur l’épissage plus importante que celle initialement soupçonnée. Cette technologie a aussi permis une comparaison qualitative et quantitative du profil d’expression des jonctions entre porteur et non porteurs de la variation. Toutefois, quelques défis techniques subsistent, notamment en ce qui concerne l’exactitude des lectures, la couverture des extrémités des transcrits, et les difficultés bioinformatiques liées à l’annotation des nouveaux transcrits. L’importance de cette approche est manifeste lorsque l’on considère les isoformes néoformées, pouvant avoir un impact fonctionnel significatif. Cette méthode devrait s’inscrire dans le processus d’identification et d’interprétation des variants, en permettant aussi une analyse haplotypique, dans l’objectif d’appréhender la variabilité phénotypique. En effet, les isoformes de p53 peuvent avoir des effets antagonistes. Ainsi, cette analyse ouvre la voie à des investigations protéiques sur les isoformes. Le transcrit canonique de TP53 peut produire non seulement la forme complète de p53, mais aussi une forme amino-tronquée Delta-40. Il est crucial de déterminer si l’exon 12 est traduit dans une forme longue et/ou courte, afin de mieux appréhender les rôles physiopathologiques de ces nouvelles protéines.
Camille AUCOUTURIER (Caen), Marion ROLAIN, Sophie COUTANT, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Karen BAUDRY, Pascal PUJOL, Corentin LEVACHER, Jeanne LOUIS, Laurent CASTERA, Claude HOUDAYER, Sophie KRIEGER, Raphaël LEMAN, Françoise CHARBONNIER, Gaëlle BOUGEARD
Louis Lumiere

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B37
17:30 - 18:15

Sessions Communications Flash 02
Neurodeveloppement, Neurosensoriel

Modérateurs : Delphine DUPIN-DEGUINE (Praticien Hospitalier) (TOULOUSE), Sacha WEBER (PHC) (Paris)
17:30 - 17:38 #48981 - FL006 Caractérisation clinique et génétique du syndrome lié au gène THOC2 : cohorte française de 15 patients.
FL006 Caractérisation clinique et génétique du syndrome lié au gène THOC2 : cohorte française de 15 patients.

Le gène THOC2, localisé en Xq25, code une protéine nucléaire faisant partie du complexe THO, sous-complexe du TREX, impliqué dans l’export des ARNm, la progression mitotique et la stabilité du génome. Hautement conservé parmi les eucaryotes et exprimé de manière ubiquitaire, THOC2 est responsable de syndromes liés à l’X associant un trouble du développement intellectuel (syndrome de Kumar, MIM 300957) ou une arthrogrypose congénitale (MIM 31127). Nous présentons une série de 15 patients issus de 13 familles, identifiés via la filière ANDDIrare. Les variations observées incluent 10 faux-sens, 2 variants d’épissage, aucun variant tronquants ou CNV. Le mécanisme pathogène décrit actuellement est par perte partielle de fonction, sans corrélation génotype-phénotype évidente. La majorité des patients sont de sexe masculin (11/12), avec toutefois des cas de femmes transmettrices paucisymptomatiques ou asymptomatiques et 1/12 femme symptomatique porteuse d’une variation de novo. Cliniquement, tous présentent un trouble du neurodéveloppement : 9/10 avec déficience intellectuelle de sévérité variable, de sévère à modérée, fréquemment associée à un retard de langage (3/11) voire à une absence de langage (6/11). Sont également rapportés : hypotonie (4/9), épilepsie (2/11) (résolutive avec traitement anti-épileptique), troubles du comportement (8/11). Des anomalies cérébrales à l’IRM de type agénésie du corps calleux (1/8), dilatation des ventricules ou des espaces périventriculaires sont retrouvées dans 3/8 cas. Sur le plan neurosensoriel, une surdité de perception est observée dans 3/9 cas, ainsi que des atteintes ophtalmologiques (astigmatie ou hypermétropie 4/11). Certaines particularités morphologiques sont présentes sans gestalt récurrent (9/11), et 2/11 patients présentent des anomalies squelettiques ou une hyperlaxité (3/11). Contrairement à certaines observations publiées, aucune tendance nette à l’obésité n’est retrouvée dans cette cohorte. Cette étude représente la plus large série française de patients porteurs de variations pathogènes de THOC2. Elle élargit le spectre phénotypique et confirme l’hétérogénéité clinique du syndrome, en soulignant l’absence de corrélation génotype-phénotype.
Pauline PLANTÉ-BORDENEUVE (lille), Jean-Luc ALESSANDRI, Simon BOUSSION, Ange-Line BRUEL, Camille CENNI, Benjamin COGNÉ, William DUFOUR, Laurence FAIVRE, Anne-Marie GUERROT, Emma KAIRET, Francois LECOQUIERRE, Marie MASSET, Sandra MERCIER, Florence PETIT, Céline POIRSIER, Mélanie RAMA, Marine TESSARECH, Frédéric TRAN MAU-THEM, Gaelle VIEVILLE, Thomas SMOL
17:38 - 17:46 #49171 - FL007 La taille compte : découverte de variants causaux et de nouveaux gènes candidats de la maladie de Parkinson par séquençage de génome entier en long-fragment dans une cohorte de 125 individus.
FL007 La taille compte : découverte de variants causaux et de nouveaux gènes candidats de la maladie de Parkinson par séquençage de génome entier en long-fragment dans une cohorte de 125 individus.

Environ 20 gènes sont reconnus pour contribuer à la maladie de Parkinson (MP) de manière monogénique. Néanmoins, 90% des formes précoces et familiales de MP restent sans diagnostic génétique après le séquençage de ces gènes. La faible sensibilité et spécificité du séquençage en court-fragment à détecter des variants structuraux et des expansions de répétitions, contrairement au séquençage en long-fragment, serait l’une des explications. Dans cette étude, nous avons réalisé un séquençage de génome entier en long-fragment en utilisant la technologie Oxford Nanopore chez 62 cas index (125 individus au total) atteints d’une MP isolée précoce (n=21) et/ou familiale (41 familles), sans étiologie génétique identifiée après un séquençage d’exome. Plusieurs variants causaux et d’intérêts ont été identifiés. Brièvement, deux variants structuraux hétérozygotes composites (délétion exon 3-4 et duplication exon 3) dans le gène PRKN ont été identifiés chez un frère et une sœur présentant une clinique « PRKN-typique ». Le séquençage d’exome avait seulement révélé une délétion de l’exon 4 car le réarrangement de l’exon 3 est équilibré (deux copies au total). Dans une seconde famille comprenant deux sœurs atteintes, nous avons identifié deux variants hétérozygotes composites dans le gène EPG5 (une délétion englobant l’exon 17 et un variant faux-sens p.Lys2129Glu), gène tout récemment décrit dans la MP (2025). Deux familles supplémentaires ont été résolus par l’identification d’un variant faux-sens et d’une recombinaison complexe du gène GBA1, qui possède un pseudogène GBA1LP avec une forte homologie de séquence (96%) avec GBA1, entrainant de nombreux faux-positifs et faux-négatifs en exome. Finalement, nous avons identifié un nouveau gène « candidat » dans deux grandes familles multigénérationnelles : PDE10A. Ce gène est décrit dans les mouvements hyperkinétiques de début précoce dans l’enfance mais pas dans la MP à ce jour. Dans la première famille, une délétion hétérozygote englobant l’exon 3, aboutissant à un décalage du cadre de lecture et donc à une haplo-insuffisance, a d’abord été identifiée chez quatre atteints séquencés. PDE10A est un gène intolérant à la perte de fonction (score pLI : 1). La ségrégation montre que, sur 12 individus porteurs, neuf sont atteints. Dans la seconde famille, sept individus séquencés en long-fragment ont un variant faux-sens situé dans l’exon 1 du transcrit MANE. Ce transcrit a été récemment découvert (2016), et l’exon 1 du transcrit utilisé par la librairie d’Illumina ne contient pas ce variant, raison pour laquelle il n’a pas été détecté en exome. Au total, nous avons identifiés des variants d’intérêts chez 8 cas index (12.9%), dont cinq (8%) sont considérés comme résolus car présentant des variants dans des gènes connus de MP, et trois potentiellement résolus (gènes candidats). Aucun de ces variants n’était visible en exome, montrant la pertinence du séquençage en long-fragment dans les MP non résolues et sélectionnés.
Guillaume COGAN (Paris), Amel ZIDOUM, Kensuke DAIDA, Kimberley BILINGSLEY, Christelle TESSON, Suzanne LESAGE, Andy SINGLETON, Cornelis BLAUWENDRAAT, Alexis BRICE
17:46 - 17:54 #49324 - FL008 Surdité isolée par mutation du gène MITF : expressivité variable du syndrome de Waardenburg ou corrélation génotype-phénotype ?
FL008 Surdité isolée par mutation du gène MITF : expressivité variable du syndrome de Waardenburg ou corrélation génotype-phénotype ?

Les variants pathogènes de MITF sont responsables de syndrome de Waardenburg de type 2 (WS2) (surdité de sévérité variable et dépigmentations partielles des cheveux, des yeux et de la peau) et du rare syndrome de Tietz (surdité sévère et hypopigmentation globale). La transmission est autosomique dominante avec expressivité variable. Cependant, avec le développement des techniques de génotypage à haut débit (panels de gènes, séquençage d’exome ou de génome) dans de larges cohortes de patients sourds, des variants pathogènes ou probablement pathogènes ont également été rapportés dans des cas de surdité isolée. Nous décrivons plusieurs nouveaux cas de formes familiales de surdité isolée associés à un variant pathogène de MITF. Nous avons également fait une revue bibliographique complète de tous les variants MITF publiés, et montrons que cette condition phénotypique peut être due à deux situations distinctes : 1) Les types de mutations « Waardenburg-like » de MITF (beaucoup de variants perte de fonction et des faux-sens majoritairement localisés dans le domaine bHLH) peuvent entrainer une surdité isolée, probablement par pénétrance incomplète des signes de dépigmentation. Il s’agira Le plus souvent soit d’un cas sporadique (plus rarement deux cas, définissant donc une forme familiale), soit de quelques cas de surdité isolée dans une famille de WS2/Tietz. 2) Les variants faux-sens de l’arginine 240 (numéroté selon le transcript MANE plus clinical; également arginine 341 ou 347 selon le transcrit utilisé comme référence dans la bibliographie) donnent spécifiquement une surdité isolée sporadique ou familiale. Ce résidu a une position particulière dans le domaine bHLH de MITF qui pourrait expliquer cette observation. Nous discutons également le mode(s) de transmission associé(s) à ces substitutions.
Albane KARKULOWSKI (Paris), Laurence JONARD, Ralyath BALOGOUN, Judite DE OLIVEIRA SANTOS, Isabelle LEMIERE, Margaux SEREY-GAUT, Pauline MARZIN, Emilie BONANNO, Pierre BLANC, Sandrine MARLIN, Véronique PINGAULT
17:54 - 18:02 #49539 - FL009 Séquençage génomique complet chez 412 familles avec une surdité de début précoce : expérience du centre coordinateur du CRMR Surdités génétiques.
FL009 Séquençage génomique complet chez 412 familles avec une surdité de début précoce : expérience du centre coordinateur du CRMR Surdités génétiques.

Contexte Jusqu’à récemment, le diagnostic étiologique génétique des surdités de début précoce (SP) reposait sur l’analyse de panels de gènes ciblés, avec un taux de diagnostic d’environ 50 %. Les généticiens cliniciens français ont désormais accès au séquençage génomique complet en trio (WGS) via les plateformes du Plan France Médecine Génomique 2025, pour la majorité des patients présentant une SP. Méthodes Les critères d’accès au WGS varient selon les sous-groupes d’indication de la surdité. La stratégie adoptée est un accès direct au génome (genome-first) pour les surdités syndromiques, un WGS pour les surdités associées à une ou plusieurs malformations, et un WGS après résultats normaux pour GJB2/GJB6 et un panel de gènes de surdité pour les formes isolées (avec 50 % de résultats positifs dans ce sous-groupe). Résultats Entre 2020 et 2024, 448 patients issus de 412 familles suivis au Centre de Référence français pour les surdités génétiques ont bénéficié d’un séquençage génomique complet sur la plateforme SeqOIA. Le taux de diagnostic moléculaire était de 35 %. Des variants de classe 4 ou 5 ont été identifiés dans 109 gènes différents. Interprétation Nous présentons ici les taux de diagnostic selon les sous-groupes phénotypiques(formes isolée/syndromique ; latéralité/sévérité/précocité du déficit auditif …), ainsi que les avantages et limites de notre stratégie actuelle.
Sandrine MARLIN (PARIS), Margaut SEREY GAUT, Sophie ACHARD, Natalie LOUNDON, Isabelle ROUILLON, Marine PARODI, Souad GHERBI, Thomas SMOL, Camille PORTERET, Pierre BLANC, Laurence JONARD, Abeke Ralyath BALOGOUN
18:02 - 18:10 #49737 - FL010 Apport du séquençage haut-débit dans le diagnostic moléculaire des malformations oculaires à partir d’une cohorte de 800 patients résolus du centre Cochin/Necker de l’APHP-Université Paris Cité.
FL010 Apport du séquençage haut-débit dans le diagnostic moléculaire des malformations oculaires à partir d’une cohorte de 800 patients résolus du centre Cochin/Necker de l’APHP-Université Paris Cité.

Introduction Les malformations oculaires congénitales comprennent un large éventail d'entités cliniques hétérogènes et complexes pouvant toucher toutes les structures du globe oculaire. De surcroît, elles sont souvent associées à des atteintes systémiques variées, rendant extrêmement difficile leur classification en sous-types cliniques bien définis. Par conséquent, le répertoire génétique des malformations oculaires syndromiques/non syndromiques reste encore largement incomplet avec de nombreux cas restant sans signature génétique, ce qui entraîne une forte proportion de familles confrontées à une « odyssée » diagnostique. Afin d’optimiser le diagnostic de ces maladies cécitantes, une stratégie moléculaire combinant l’analyse d’un panel de gènes suivi d’un séquençage du génome (GS) dans le cadre PFMG via la porte d’entrée « malformations oculaires » a été mise en place. Méthodes Une cohorte d’environ 800 patients pédiatriques et adultes présentant une grande variété de maladies oculaires syndromiques/non syndromiques a été analysée de façon prospective, recrutés au cours de consultations d’ophtalmologie ou de génétique clinique, majoritairement à l’Hôpital Necker-enfants malades et l’Hôpital Cochin. Ainsi ont été analysés des patients avec aniridie congénitale, syndrome d'Axenfeld-Rieger, glaucome congénital, microphtalmie/colobome, hypoplasie fovéale, cataracte congénitale, malformation du vitré et dystrophies cornéennes. Résultats Nous présentons le spectre génétique des familles françaises génétiquement résolues. Alors que la majorité des diagnostics sont représentés par des variants de séquences, environ 20% des cas résolus impliquent des variants de structure impliquant différents gènes connus. Pour certains d’entre eux, le GS a permis de mieux caractériser les points de cassure montrant qu’ils impliquaient des régions régulatrices en dehors de la région codante des gènes PAX6, PITX2, FOXL2 et MAF. Pour les réarrangements non-codants de PAX6 et PITX2, des études HiC complémentaires ont permis de confirmer l’effet de position comme mécanisme physiopathologique (cf abstract Dr. Burin des Roziers et al.). Par cette approche, nous avons également élucidé l’origine génétique de diverses malformations oculaires associées à des troubles du neurodéveloppement, permettant de diagnostiquer des familles avec syndromes de micro-Warburg, Lenz, Lowe, Nance-Horan et pathologies du péroxysome. De façon plus inattendue, des variants ont été identifiés dans les gènes PUF60, NAA15, PRR12 et surtout SMARCA2, ARID1B, ARID2, compatibles avec le diagnostic des syndromes de Nicolaides-Baraitser et Coffin-Siris. Ainsi nous décrivons des malformations oculaires non ou peu rapportées dans les pathologies liées au remodelage de la chromatine. Conclusion Cette étude souligne l'utilité de l’approche combinée par panel et par séquençage de génome dans le diagnostic de routine des malformations oculaires dont les bases génétiques et moléculaires restent encore mal élucidées.
Hippolyte MENOU (Paris), Cyril BURIN DES ROZIERS, Matthieu ROBERT, Alejandra DARIUCH, Stanislas LYONNET, Rabia BENKORTEBI, Sabine CANIVET, Emmanuelle RONCERAY, Antoine BRÉZIN, Jean-Louis BOURGES, Dominique BRÉMOND-GIGNAC, Sophie VALLEIX
Debussy

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C37
17:30 - 18:15

Sessions Communications Flash 03
Non codant, Bioinformatique et innovations

Modérateurs : Virginie BERNARD (Ingénieur) (Grenoble), Kévin YAUY (MCU-PH) (Montpellier)
17:30 - 17:38 #48864 - FL011 Priorisation des variants non codants : benchmark de prédicteurs d’effets de variants et développement d’un nouveau méta-score MobiDeep.
FL011 Priorisation des variants non codants : benchmark de prédicteurs d’effets de variants et développement d’un nouveau méta-score MobiDeep.

Contexte et objectif: L'interprétation des variants non codants (VNC) constitue un goulot d'étranglement majeur dans le diagnostic des maladies rares et prédispositions aux cancers, en raison des performances hétérogènes des prédicteurs d'effets (VEP) et de l'absence de seuils d'interprétation spécifiques par région génomique. Ce travail a un double objectif : premièrement, réaliser un benchmark rigoureux de cinq VEP de référence pour établir leurs performances et définir des seuils de classification (PP3) par région. Deuxièmement, développer et valider MobiDeep, un nouveau méta-score basé sur perceptron multicouches (MLP), conçu pour intégrer les forces de ces outils et améliorer la précision de la priorisation des VNC. Méthode: Un jeu de données Gold Standard été constitué, comprenant 448 VNC pathogènes (ClinVar, HGMD) et 38 146 VNC bénins (TraitGym). Les performances de ReMM, CADD, GPN-MSA, Cactus241way et phyloP_Primates ont été évaluées de manière globale et stratifiée par région. Par la suite, MobiDeep a été développé pour intégrer ces cinq scores et a été validé sur un jeu de données de test indépendant pour garantir sa robustesse. Résultats: Notre benchmark confirme qu'aucun VEP n'est universellement optimal et que la performance est dépendante du contexte génomique : ReMM excelle pour les introns (AUROC=0,942) et les exons non-codants (AUROC=0,987), tandis que GPN-MSA démontre une supériorité pour les variants 3'UTR (AUROC=0,901). Cette analyse nous a permis d'établir des seuils optimaux spécifiques à chaque région, et de valider des seuils pour l'application du critère PP3 (par exemple, CADD≥10.37 et ReMM≥0.80). S'appuyant sur ces résultats, notre méta-score MobiDeep a significativement surperformé chaque VEP individuel, atteignant une AUROC de 0,973 et une AUPRC de 0,888 sur le jeu de test indépendant. Dans des simulations de priorisation à grande échelle mimant une analyse WGS, MobiDeep a classé 62 % des variants causaux dans le top 5 et 75 % dans le top 20, réduisant ainsi drastiquement l'espace de recherche analytique. Conclusion Ce travail apporte une double contribution : un benchmark complet des VEP existants avec des seuils région-spécifiques pour guider leur utilisation, et MobiDeep, un méta-score open-source validé et plus performant pour la priorisation des VNC dans des données de WGS.
Abdelhakim BOUAZZAOUI (Rennes)
17:38 - 17:46 #49240 - FL012 Définition de seuils de score CADD spécifiques aux différentes régions non-codantes du génome.
FL012 Définition de seuils de score CADD spécifiques aux différentes régions non-codantes du génome.

Avec la généralisation du séquençage complet du génome humain, l’accès aux zones non-codantes, longtemps négligées, ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre les maladies rares et cancers rares. Ces régions, qui contiennent près de 99% des millions de variations détectées par génome, représentent un défi majeur d’interprétation. En effet, contrairement aux variations qui peuvent affecter directement la fonction des protéines, les variations non-codantes peuvent exercer un effet délétère en impactant la régulation de l’expression des gènes, rendant leur interprétation complexe. Faute d’outils bioinformatiques adaptés et de tests fonctionnels robustes, prioriser les variations pathogènes dans les régions non-codantes est ardu. La découverte récente de variations dans le petit ARN non codant RNU4-2 comme cause fréquente de troubles neurodéveloppementaux souligne pourtant leur importance clinique. Le score CADD (Combined Annotation-Dependent Depletion) est un score intégré combinant de multiples sources d'annotation pour prédire l’impact d’une variation génétique. Bien que l’utilisation d’un seuil de score unique soit déconseillé par les développeurs de l’outil, les généticiens utilisent généralement des seuils de >20 ou >25 pour considérer une variation comme potentiellement délétère. Cependant, si ces seuils peuvent être informatifs pour les variations codantes, ils ne sont pas adaptés aux variations non-codantes du génome. Nous avons ainsi évalué la pertinence de la nouvelle version du score CADD (v1.7) à différencier les variations pathogènes des variations bénignes, en utilisant la base de données ClinVar. ClinVar contient presque 3 millions de variations, dont 39,6% classées bénignes, 9,6% pathogènes et 50,8% de signification incertaine (VSI). Les variations non-codantes ne représentent que 20,5 % de la base. Le pouvoir discriminant du score CADD a été évalué en fonction du type de régions non-codantes: régions 5‘ et 3’ UTR, introniques, sites d’épissage, en amont/aval des gènes, intergéniques, et enfin régions exonique et introniques d’ARN non codants. Cette approche a permis d’identifier des régions génomiques pour lesquelles l’utilisation du score CADD est pertinente et de définir des seuils spécifiques à chacune de ces régions. Ces seuils ont été validés en utilisant une deuxième population de variations présumées bénignes (variations fréquentes dela base de données gnomAD v4.1). Nous avons ensuite pu montrer que l’utilisation de ces seuils permettaient de prioriser facilement, à partir de données de séquençage de génome analysées sans a priori, les variations pathogènes dans le gène RNU4-2. En proposant des seuils régions spécifiques pour le score CADD, notre travail entend faciliter l’interprétation des variations non-codantes, et ainsi ouvrir la voie à une meilleure exploitation des données issues du séquençage de génome complet en diagnostic clinique et en recherche.
Jude-Félix TENYWA, Jean-Baptiste LAMOUCHE, Sarah BAER, Samuel NICAISE, Antony LE BÉCHEC, Amélie PITON, Jean MULLER (Strasbourg)
17:46 - 17:54 #49249 - FL013 NCBoost v2: un classificateur pour variants non-codants causant des maladies monogénique.
FL013 NCBoost v2: un classificateur pour variants non-codants causant des maladies monogénique.

Les maladies rares concernent 5 à 8 % de la population mondiale, avec plus de 7 000 troubles distincts décrits. Le séquençage du génome entier (WGS) est devenu un outil de diagnostic de première ligne, capable d’identifier des variants pathogènes dans les régions codantes et non codantes. Pourtant, un diagnostic moléculaire n’est obtenu que dans 30 à 50 % des cas supposés de maladies mendéliennes, en raison notamment de la difficulté d’interprétation des variants non codants, qui représentent 98 % du génome. Pour répondre à ce problème, nous avons developpé NCBoost v2, une approche d’apprentissage supervisé visant à discriminer les variants pathogènes non-codants des variants bénins pour la version hg38 du génome de référence. NCBoost v2 utilise un ensemble exhaustif de variables indicatrices du degré de conservation génétique calculées à partir de données générées par des consortiums de génomique à grande échelle, tels que gnomAD and Zoonomia, ainsi que des scores de prédiction dédiés aux variants altérant l’épissage. Le modèle a été entraîné sur le plus grand jeu de variants pathogènes non-codants causant des maladies monogéniques existant à l’heure actuelle, résultant de plusieurs étapes de selection qualitative, incluant 2 336 variants pathogènes de haute qualité, associés à 764 gènes causant des maladies monogéniques, soit un jeu de données largement élargi par rapport à la première version de NCBoost, qui ne comptait que 737 variants non-codants associés à 283 gènes. En validation croisée, NCBoost v2 atteint une AUROC de 0,93 et une AUPR de 0,77, surpassant nettement deux méthodes alternatives représentatives de l’état de l’art, ReMM et CADD. Ces performances sont confirmées sur des jeux de test et de validation indépendants et restent robustes pour toutes les régions génomiques, avec un pouvoir discriminant particulièrement élevé pour les variants introniques. Dans des génomes de patients simulés, NCBoost v2 classe systématiquement les variants pathogènes au-dessus du 99e percentile, et améliore les prédictions brutes de SpliceAI en les contextualisant avec des signaux évolutifs et géniques. En conclusion, NCBoost v2 constitue un outil performant et cliniquement pertinent pour la priorisation des variants non-codants causant des maladies génétiques rares. Bien qu’il doive s’intégrer dans des protocoles de diagnostique complets, il représente une avancée importante pour améliorer le rendement du diagnostic génétique. Les scores précalculés pour la version du génome hg38, ainsi que le logiciel NCBoost v2 implémenté en python 3.10 sont disponibles sous la licence GNU General Public License, version 3 sur github https://github.com/RausellLab/NCBoost-2 , ainsi que sur Zenodo https://doi.org/10.5281/zenodo.16029049.
Barthélémy CARON (Paris), Antonio RAUSELL
17:54 - 18:02 #49449 - FL014 PERIGENOMED - Préparer le dépistage néonatal génomique : défis et innovations bioinformatiques.
FL014 PERIGENOMED - Préparer le dépistage néonatal génomique : défis et innovations bioinformatiques.

Le dépistage néonatal (DNN) constitue une politique de santé publique majeure, permettant d’identifier précocement des maladies graves et traitables afin d’éviter des séquelles irréversibles. Le séquençage du génome (GS) ouvre la perspective d’un dépistage néonatal génomique (DNNg), capable d’élargir considérablement le spectre des affections détectées. Le projet pilote PERIGENOMED-CLINICS 1 (PGC1) constitue la première étape française visant à évaluer la faisabilité de rendre un résultat de DNNg en moins de 4 semaines (2 semaines pour certaines maladies métaboliques) pour 2500 naissances dans 5 CHU. PGC1 analyse in silico 2 listes de gènes (171 maladies précoces et traitables / 218 maladies actionnables) à partir de données de séquençage de génome réalisé dans 2 laboratoires (Dijon, Nantes). Sur le plan bioinformatique, PGC1 a nécessité à Dijon une série de développements et d’adaptations pour rendre possible l’analyse fiable de données génomiques à l’échelle populationnelle et dans un délai maximal de 24h, adapté au DNNg : • Automatisation complète des processus bioinformatiques : Système d’auto-launcher conçu pour orchestrer l’ensemble des étapes, depuis le démultiplexage des FASTQ jusqu’au rendu automatisé des variants filtrés, réduisant drastiquement les interventions humaines et sources d’erreurs. • Accélération matérielle (CPU→GPU) : Passage à des architectures massivement parallèles accélérant l’alignement et l’appel de variants. L’utilisation de GPU réduit le temps d’analyse d’un génome à 30x de plusieurs dizaines d’heures à environ une heure, tout en maintenant une sensibilité >99% pour les SNV. • Développement de logiciels dédiés : Création d’outils spécifiques, comme Galacs, pour optimiser les étapes critiques de l’analyse, notamment la détection et la normalisation de certaines classes de variantions : CNV&SV. • Nouvelles méthodes de parallélisation : Chunking du génome en segments distribués dynamiquement aux ressources de calcul pour une montée en charge fluide, avec une allocation adaptative selon l’infrastructure disponible. • Filtrage et annotation intelligents : Intégration de règles biologiques stringentes (mode de transmission, pénétrance, pertinence clinique pédiatrique) directement dans la chaîne, réduisant le bruit de variants tout en garantissant un haut niveau de spécificité. Ces développements ont permis d’atteindre un niveau inédit de performance : un GS complet analysé en ~1h à 30x, avec un circuit entièrement automatisé et reproductible. PGC1 a ainsi démontré que des solutions bioinformatiques innovantes et gratuites rendent possible un DNNg en temps comparable à celui du DNN classique, ouvrant la voie à une intégration future dans le programme national de DNN.
Yannis DUFFOURD (Dijon), Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTROT, Emilie TISSERANT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Serralta THÉO, Martin CHEVARIN, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Marie-Laure HUMBERT-ASENSIO, Stéphane BEZIEAU, Laurence FAIVRE, Christine BINQUET, Christel THAUVIN
18:02 - 18:10 #49791 - FL015 Des textes cliniques aux profils phénotypiques : extraction et clustering des termes HPO pour faciliter le diagnostic des maladies rares.
FL015 Des textes cliniques aux profils phénotypiques : extraction et clustering des termes HPO pour faciliter le diagnostic des maladies rares.

Identifier la cause moléculaire des maladies rares reste un défi, plus de la moitié des patients ne recevant toujours pas de diagnostic après l'examen initial. Un levier majeur pour améliorer le diagnostic réside dans la réévaluation des signes cliniques, qui permet d'affiner les associations génotype-phénotype. Des approches intégratives ont été développées, combinant des prédictions in silico des causes moléculaires avec des mesures de similarité phénotypique (par exemple, Exomiser, Shepherd, Phen2Gene, etc.). Ces stratégies améliorent non seulement l'identification des variants pathogènes, mais augmentent également de manière significative le rendement diagnostique. Cependant, ces méthodes sont rarement utilisées de manière systématique dans le diagnostic génétique, notamment en raison de la difficulté à recueillir des descriptions phénotypiques complètes des patients. Dans le cadre du projet HUGO-Rare Disease (RD), un projet pilote du Pôle de données Ouest (décision CNIL DR-2021-332), mené en partenariat avec l'IRT bcom et le CHU de Rennes, différents workflows ont été développés pour extraire les signes cliniques des rapports médicaux en texte libre et générer des profils phénotypiques. D'un point de vue clinique, nous avons appliqué quatre de ces workflows à un corpus de 35 039 documents cliniques pseudonymisés produits par le service de génétique clinique du CHU de Rennes entre 2017 et 2024, concernant 1 815 patients ayant bénéficié d'un séquençage de l'exome, et représentant près d'une décennie de pratique en génétique clinique. Les modèles développés nous ont permis d'extraire et de structurer les informations phénotypiques de manière standardisée. Nous avons ensuite exploré la diversité de ces profils phénotypiques à travers des analyses de clustering et de visualisation des données. Nous avons évalué la performance des méthodes d'extraction et leur contribution au diagnostic, notamment en ce qui concerne la hiérarchisation des gènes chez 901 patients ayant reçu un diagnostic moléculaire concluant.  Parallèlement à ces résultats, nous présenterons également les travaux menés sur les patients qui restent sans diagnostic concluant, en soulignant les défis et les opportunités pour améliorer le rendement diagnostique dans les cas non résolus. En transformant des données cliniques non structurées en informations exploitables, ces méthodes ont le potentiel de réduire l'odyssée diagnostique et d'optimiser la prise en charge des patients atteints de maladies rares.
Axel BONESTEVE (Rennes), Paul ROLLIER, Moussa BADDOUR, Thomas LABBE, Marie DE TAYRAC
Salon Ambassadeurs 2/3

"Jeudi 29 janvier"

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D37
17:30 - 18:15

Sessions Communications Flash 04
IA, DPN, Reproduction, Chromosomes, Neurodeveloppement

Modérateurs : Tania ATTIÉ-BITACH (Médecin) (PARIS), Sylvie JAILLARD (PU-PH) (Rennes)
17:30 - 17:38 #48925 - FL016 IA4GenReport: L’IA générative au service des comptes rendus en cytogénétique moléculaire et chromosomique.
FL016 IA4GenReport: L’IA générative au service des comptes rendus en cytogénétique moléculaire et chromosomique.

La Cytogénétique, via les analyses chromosomiques (caryotype, FISH) et moléculaires (CGH-array, qPCR), génère des données complexes nécessitant une interprétation experte par les biologistes. Les comptes rendus jouent un rôle central dans le parcours diagnostique et de soins. Leur rédaction, qui requiert technicité et rigueur, est particulièrement chronophage pour les généticiens et cytogénéticiens. L’émergence des grands modèles de langage (LLM) ouvre de nouvelles perspectives pour générer ces rapports automatiquement, toujours sous supervision, dans une optique d’harmonisation, de fiabilisation et de gain de temps des biologistes. Le projet IA4GenReport à été développé au CHU de Dijon, au sein de notre équipe DIAD (Développement de l’IA au CHU de Dijon), pour explorer l’apport des LLMs dans la rédaction des comptes rendus en cytogénétique moléculaire et chromosomique constitutionnelle. Un premier module, dédié à la cytogénétique conventionnelle, a été implanté dans notre application CytoGenIA qui a pour objectif de générer automatiquement des comptes rendus des caryotypes normaux ou anormaux en respectant la nomenclature ISCN ainsi que les recommandations de l’ACLF. Un prompting spécifique a été réalisé à partir d’un corpus riche de comptes rendus en cytogénétique constitutionnelle, collectés sur plus de 30 ans par le laboratoire de Cytogénétique du CHU de Dijon. Après anonymisation et structuration des documents (résultats, interprétation, synthèse), des tests ont été réalisés avec un LLM. Le second module, consacré à la cytogénétique moléculaire, a été intégré dans notre plateforme CNV-Hub qui permet l’interprétation automatisée des variations du nombre de copies (CNV), types délétions et duplications à partir de fichiers standardisés (IntervalBasedReport…). Il mobilise plusieurs outils prédictifs (ClassifyCNV, X-CNV, AnnotSV) et des bases de données de référence (ClinGen, Decipher, GnomAD, DGV). En parallèle, nous avons développé une nouvelle interface avec un LLM qui permet de générer un compte rendu automatique et structuré, conforme aux standards français (PIEV, Bénin…) et selon les recommandations du réseau AChroPuce. L’objectif d’IA4GenReport est double : fiabiliser et harmoniser les comptes rendus de cytogénétique chromosomique et moléculaire, tout en réduisant le temps passé par les généticiens et cytogénéticiens. IA4GenReport marquent ainsi un tournant dans la pratique génétique, en introduisant l’IA générative au cœur du processus diagnostique.
Patrick CALLIER, Davide CALLEGARIN, Melodie OPALE, Tristan MORO, Victor PILLAY, Nathalie MARLE, Maaziz NADA, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON (DIJON)
17:38 - 17:46 #49401 - FL017 Permettre le conseil génétique d’un remaniement chromosomique équilibré identifié en prénatal : apport du séquençage par nanopore.
FL017 Permettre le conseil génétique d’un remaniement chromosomique équilibré identifié en prénatal : apport du séquençage par nanopore.

Les remaniements chromosomiques apparemment équilibrés détectés lors d’un caryotype réalisé en période prénatal ne sont pas caractérisés avec précision, du fait de contraintes temporelles notamment, ce qui restreint le conseil génétique. Bien que cette situation soit rare (<1/500), l'interprétation des variants se limite alors à « VSI - » si le variant est hérité d'un parent sain ou à « VSI + » s'il est de novo. De précédents travaux réalisés en période postnatal ont montré que 40% des remaniements équilibrés de novo portés par des patients symptomatiques pourraient être considérés comme pathogènes après caractérisation des points de cassure. Notre projet ARPAGON (Analysis of Rearrangements in Prenatal Assessment using Genomic Oxford Nanopore Sequencing) financé par l’ACLF vise à démontrer la faisabilité d'une telle caractérisation dans un délai compatible avec la grossesse avec la technologie de séquençage par nanopore. Cette technologie dispose de la flexibilité nécessaire au diagnostic prénatal/urgent et permet l’étude de tous les types de variants génétiques (SV, CNV, SNV). Deux microgrammes d'ADN extraits de culture cellulaire de liquide amniotique ont été utilisés pour la librairie à l'aide du kit LSK114 ou du kit rapide, et 7 à 50 Gb ont été séquencés sur flowcell R10.4 PromethION (Oxford Nanopore Technologies, Oxford, Royaume-Uni). Dorado v0.6.3 a été utilisé pour le basecalling en mode HAC+5mc_5hmC avant l'alignement sur GRCh38 +/- CHM13-T2T avec Minimap2. SVIM, Sniffles2 et Sawfish ont été utilisés pour l'appel des variants structuraux. Les variants ont été filtrés et triés selon les scores de qualité et les informations du caryotype. À ce jour, nous avons inclus six fœtus présentant un signe d’appel échographique et porteurs d'une translocation réciproque ou d’une inversion identifiée par le caryotype fœtal équilibrée en ACPA. Les remaniements ont tous été caractérisés avec succès en moins de 8 jours après l’obtention du caryotype, deux semaines supplémentaires étant nécessaires pour la confirmation des points de cassure par PCR afin que le résultat puisse être utilisé en contexte diagnostique. Les différents pipelines SV ont tous identifié les remaniements objectivés sur le caryotype. Pour le patient 2, porteur d'une t(4;11)(q35;q23)dn, un point de cassure a été identifié dans l'intron 1 du gène KMT2A, entrainant l’haploinsuffisance de ce gène responsable du syndrome de Wiedemann-Steiner. Le variant explique le phénotype et a été reclassé pathogène. Pour les autres patients, les caractérisations ont été considérées comme non contributives. Nos résultats confirment la faisabilité du séquençage long read comme outil de caractérisation de remaniement identifié en période prénatale, ouvrant la porte au séquençage de génome long-read en période prénatale en première intention. Les inclusions sont toujours en cours avant un transfert rapide vers le diagnostic.
Charlotte TARDY (MARSEILLE), Audrey LABALME, Flavie DIGUET, Quentin TESTARD, Claire BARDEL, Sylvie BERNARD-BEUFE, Vincent JAUFFRET, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Mathilde PUJALTE, Nicolas CHATRON
17:46 - 17:54 #49662 - FL018 DPI et don de gamète en France : qu’en est-il en 2026 ?
FL018 DPI et don de gamète en France : qu’en est-il en 2026 ?

INTRODUCTION Le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) permet l’analyse génétique d’embryons obtenus par technique d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP), pour un couple à risque de transmettre une maladie particulièrement grave, dans le but de ne transférer que des embryons indemnes de la pathologie concernée (article L2131-4 du Code de la santé publique). La dernière révision de la loi de bioéthique du 2 août 2021 rend l’AMP accessible aux femmes en couple ou non mariées, leur ouvrant ainsi l’accès au DPI. Entre 2021 et 2024, les groupes de travail « Génétique et Don », « DPI » et le service juridique de l’Agence de la Biomédecine, en collaboration avec les centres de DPI et les CECOS (Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et des Spermatozoïdes humains) se sont concertés, afin de réfléchir à l’organisation de cette activité. Les discussions ont porté sur les différentes problématiques posées par cette nouvelle activité, telles que la nécessité d’information des donneurs pour réaliser des prélèvements en vue d’un DPI, le recueil de leur consentement, le risque de découverte de données fortuites chez le donneur, la création d’une biothèque ou encore la gestion de l’anonymat. L’Arrêté du 18 juin 2024 relatif aux recommandations de bonnes pratiques en matière de DPI a officialisé la mise en place du parcours associant DPI et don de gamètes. Les centres de DPI avaient alors déjà commencé à instruire les dossiers des patients en attente depuis 2021. RESULTATS Les données recueillies en mars 2025 étaient les suivantes : 55 demandes examinées, 18 acceptées, 8 refusées, 9 abandons et 20 dossiers encore en cours d’étude de faisabilité. Les délais de prise en charge variaient de 12 et 28 mois selon les centres et les techniques. Les indications de DPI et les publics concernés étaient variés : 30 demandes portaient sur des maladies monogéniques (autosomiques dominantes ou liées à l’X), 20 sur des anomalies chromosomiques. Concernant le profil des patients, 60% étaient des femmes non mariées, 20% des couples de femmes, et 20% des couples comprenant un homme transgenre. Sept tentatives avaient déjà été réalisées. Nous souhaitons présenter un état des lieux actualisé, en janvier 2026, de l’activité de DPI avec don de gamètes pour les 5 centres de DPI français et les CECOS partenaires. Nous mettrons également en lumière les difficultés particulières rencontrées par les centres, qu’elles soient d’ordre organisationnel, technique ou éthique. CONCLUSION Le DPI avec don de gamètes constitue une activité complexe, nécessitant une étroite collaboration entre les centres de DPI et les CECOS et soulevant des enjeux organisationnels, techniques et éthiques inédits. Le travail de réflexion pluridisciplinaire entre les acteurs sur le terrain et l’Agence de la Biomédecine a permis le déploiement et l’encadrement de cette pratique récemment débutée. Il sera essentiel d’établir un état des lieux des pratiques et des résultats dans les prochaines années.
Julia LAUER ZILLHARDT (STRASBOURG), Caroline BOSSON, Anne GIRARDET, Emmanuelle HAQUET, Sylvianne HENNEBICQ, Anne MAYEUR, Gaëlle MELAYE, Flore MIETTON, Julie ROOS, Charlotte SONIGO
17:54 - 18:02 #49687 - FL019 Étude de corrélation génotype-phénotype dans les délétions 13q : Cohorte multicentrique de 254 patients.
FL019 Étude de corrélation génotype-phénotype dans les délétions 13q : Cohorte multicentrique de 254 patients.

Les délétions du bras long du chromosome 13 (13q) sont des anomalies génétiques rares, associées à une grande hétérogénéité phénotypique, allant de malformations congénitales sévères à des phénotypes discrets. Initialement, la classification proposée par Brown et al. (1995), reposant sur des données de caryotype, permettait une première approche pronostique en distinguant trois groupes selon leur localisation (proximale, intermédiaire, distale). Depuis, les avancées techniques comme l’Analyse Chromosomique sur Puce à ADN (ACPA) ont permis de préciser les bornes des régions délétées. Cependant, la littérature sur les délétions 13q reste relativement limitée, avec peu d’études à grande échelle permettant une corrélation génotype-phénotype précise. Notre objectif était de réaliser une analyse approfondie des corrélations génotype-phénotype grâce à une étude collaborative multicentrique internationale. Matériels et Méthodes: Une cohorte de 254 patients présentant des délétions 13q a été constituée à partir de 16 centres de cytogénétique en France, en Tunisie et au Luxembourg ainsi que de la base DECIPHER. Les données génomiques (analyse chromosomique sur puce à ADN) et phénotypiques ont été analysées pour sept sous-régions (13q11q13.3, 13q14, 13q14.3q21.1, 13q21.1q31.1, 13q31.1q32.3, 13q32.3 et 13q33q34). La spécificité des corrélations génotype phénotype a été évaluée par des tests statistiques (Corrélation de Spearman, test exact de Fisher et test Chi-deux). Résultats, Discussion et Conclusion: Notre étude a confirmé les régions critiques précédemment rapportées, notamment l’association de la région 13q14 avec le rétinoblastome. Elle a également identifié de nouveaux loci associés à des traits spécifiques : trouble du spectre autistique pour la sous-région proximale 13q11q13.3, déficience intellectuelle et microcéphalie pour la sous-région terminale 13q33q34, doigts courts pour la sous-région 13q31.1q32.3 et une dysmorphie faciale avec un front haut pour la sous-région 13q14. Une gradation phénotypique a été observée en fonction de la taille de la délétion, avec des phénotypes plus sévères pour les délétions les plus larges. Cette étude, par son approche multicentrique, a permis d’aboutir à une cartographie plus précise des délétions 13q impliquées dans des phénotypes spécifiques. Cette nouvelle classification, sera utile pour l’interprétation des CNVs du chromosome 13 et pour le conseil génétique.
Afef JELLOUL, Tony YAMMINE, Sophie SCHEIDECKER, Lucie TOSCA, Gaëlle VIEVILLE, Charles COUTTON, Virginie ROZE-GUILLAUMEY, Paul KUENTZ, Matthieu EGLOFF, Geoffroy DELPLANCQ, Sophie BRISSET, Sana SKOURI, Vignesh-Guru PILLAY, Patrick CALLIER, Abdelkader HEDDAR, Guillaume JOURET, Laura MARY, Sylvie JAILLARD, Perrine PENNAMEN, Céline DUPONT, Chantal MISSIRIAN, John BOUDJARANE, Ines HARZALLAH, Laïla EL-KHATTABI, Ines CHERIF, Damien SANLAVILLE, Soumaya MOUGOU ZERELLI, Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG)
18:02 - 18:10 #49768 - FL020 Syndrome de microduplication 9q34.11: trouble du neurodéveloppement et dysmorphies récurrentes.
FL020 Syndrome de microduplication 9q34.11: trouble du neurodéveloppement et dysmorphies récurrentes.

Les variations du nombre de copies (CNV) constituent une cause importante de troubles du neurodéveloppement (p. ex., épilepsie, déficience intellectuelle et comportement autistique). Un cas d’une fille de 11 ans présentant un retard du langage, une déficience intellectuelle (DI) et un trouble du comportement, porteuse d’une microduplication de novo de 718 Kb en 9q34.11 impliquant les gènes SET et SPTAN1, a conduit à la recherche d’autres cas présentant des microduplications chevauchantes. Comparés aux quelques individus porteurs d’une duplication 9q34 détectée précédemment par les analyses chromosomiques standards, les 14 cas recensés dans cette étude présentent des délétions significativement plus petites et leurs caractéristiques cliniques ont été recueillies et analysées. Tous les individus présentaient un TND, avec un retard global du développement dans 12/14 cas, une hypotonie dans 5/14, et un retard isolé du langage dans 2/14. La DI était présente dans 11/14. Des crises d’épilepsie ont été observées dans 3/14. Aucune anomalie de croissance n’a été observée. Les traits dysmorphiques comprenaient une hypoplasie médio-faciale (7/14), des lèvres fines (6/14), un long philtrum (4/14), des yeux en amande (4/14), des oreilles basses (3/14) et une micrognathie (3/14) (Figure 1, Table 1). La position approximative de la plus petite région de chevauchement (SRO) était 128,669,274-128,770,807 dans le génome de référence (NCBI Build 38), correspondant à une taille de 101,54 Kb et contenant l’intégralité des gènes SET, PKN3 et ZDHHC12 ainsi qu’une partie du gène ZER1 (à partir de l’intron 1). Dix cas incluaient SPTAN1 et deux cas une partie de SPTAN1 (Figure 2). Comparés aux cas de délétion, les individus porteurs de microduplications 9q34.11 semblent présenter des phénotypes neurodéveloppementaux et cliniques qui se chevauchent mais sont distincts. Les individus porteurs de délétions montrent une grande variabilité interindividuelle, mais leur phénotype paraît plus sévère que celui des duplications. Les cas de délétion montrent principalement un TND affectant la fonction cognitive, les capacités motrices, la structure cérébrale et l’épilepsie. Les différences cliniques entre ces syndromes suggèrent des mécanismes pathogéniques distincts, probablement liés à des effets de dosage génique impliquant principalement le gène SET. En conclusion, la présente étude renforce les preuves que les duplications 9q34.11 contribuent aux TND et suggère que la triplosensibilité du gène SET joue un rôle majeur dans les phénotypes observés. Des études fonctionnelles supplémentaires et des cohortes de patients plus larges seront nécessaires pour clarifier les mécanismes moléculaires sous-jacents à ces conditions.
De Falco ALESSANDRO (Napoli, Italie), Vincent MARIE, Vieville GAËLLE, Gauthier MARJOLAINE, Dieterich KLAUS, Coutton CHARLES, Novelli ANTONIO, Dallapiccola BRUNO, Digilio MARIA CRISTINA, Briuglia SILVANA, Bernardini LAURA, Fontana PAOLO, De Falco LUIGIA, Młynek MARLENA, Madej-Pilarczyk AGNIESZKA, Acquaviva FABIO, De Brasi DANIELE, Faivre LAURENCE, Dauver LUCIE, Alnuaimi NOUF, Callier PATRICK, Trevisan VALENTINA, Onesimo ROBERTA, Leoni CHIARA, Zampino GIUSEPPE, Neri GIOVANNI, Delplancq GEOFFROY, Perrin LAURENCE, White SUE, Guerrini RENZO, Mei DAVIDE, Sani ILARIA, Pantaleo MARILENA, Peron ANGELA, Brunetti-Pierri NICOLA
Salon Ambassadeurs 1/3

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E37
17:30 - 18:15

Sessions Communications Flash 05
Oncogénétique, Conseil génétique, Rein

Modérateurs : Delahaye-Duriez ANDRÉE (PU-PH) (Paris), Yline CAPRI (Praticien Hospitalier) (Paris)
17:30 - 17:38 #48951 - FL021 Enquête auprès des professionnels en cas de découverte d’une donnée incidente génétique en période prénatale : Etude par Expérimentation par Choix Discrets (ECD-Di).
FL021 Enquête auprès des professionnels en cas de découverte d’une donnée incidente génétique en période prénatale : Etude par Expérimentation par Choix Discrets (ECD-Di).

Une donnée incidente génétique prénatale est une anomalie génétique sans relation avec l’indication initiale de l’analyse, découverte fortuitement lors d’une grossesse, généralement après un prélèvement de liquide amniotique et la réalisation d’une analyse génétique pangénomique. Le projet ECD-Di propose de documenter les préférences de professionnels de santé quant aux situations dans lesquelles les données incidentes prénatales doivent être transmises à la femme enceinte. Il est important de rappeler que l’annonce d’une donnée incidente prénatale peut provoquer une demande d’interruption de grossesse de la part de la femme enceinte. Pour ce faire, les professionnels, sages-femmes, obstétriciens, médecins généticiens et conseillers en génétique accompagnant les femmes enceintes lors de la réalisation d'une analyse génétique, seront sollicités pour répondre à un questionnaire mis au point grâce à l’expérimentation par choix discrets (ECD). L'utilisation de la méthodologie ECD, outil validé en économie de la santé, permet de proposer aux répondants de choisir parmi plusieurs situations, se rapprochant ainsi de la prise de décision en vie réelle. L'ECD nécessite de déterminer des attributs (caractéristiques) et leurs niveaux à faire varier dans chaque situation, pour ensuite créer des cartes de choix, qui correspondent aux situations qui seront proposées dans le questionnaire. 20 professionnels impliqués en médecine fœtale ont testé ce questionnaire montrant que les cartes de choix ont été globalement bien comprises, avec une homogénéité des choix observée sur chacune d’entre elles et un début hiérarchie des attributs. Par ailleurs, l’intérêt de l’étude est confirmé par les différents retours positifs. Le questionnaire ECD-Di sera diffusé à l’automne 2025 à toute la communauté de professionnels francophones concernés par le diagnostic prénatal en France et au Québec. Une première analyse des résultats sera communiquée au cours des Assises. Ce projet ECD-Di est original par la méthodologie employée, son caractère multidisciplinaire avec des économistes de la santé, et son ambition de diffusion nationale et internationale, soutenue par l’AFGC, la Fédération des CPDPN et les collègues canadiens. Le projet ECD-Di ne porte pas sur l’éthique et n’a pas pour ambition d’établir une norme injonctive c’est-à-dire sur ce qu’il conviendrait de faire ou non. L’une des retombées attendues est de collecter des éléments factuels autour de ce qui est fait ou ce qui sera fait probablement par un grand nombre de praticiens et d’identifier les critères de situations médicales conduisant à la transmission d’une information génétique à la mère sur la donnée incidente prénatale qui font l’objet d’un consensus large. Ces résultats seront de nature à éclairer la rédaction de futures recommandations nationales autour de la gestion des données incidentes en période prénatale, suite au décret du 13 novembre 2023 issu de la loi relative à la bioéthique du 2 août 2021.
Jeanne JURY (Nantes), Benoit LE MAUX, Tom DEBEC, Emma BAJEUX, Emmanuelle LECOMMANDEUR, Bertrand ISIDOR, Jean-Michel JOSSELIN, Laurent PASQUIER
17:38 - 17:46 #49162 - P348 Inhibiteurs de la thromboxane synthase: nouvelle perspective dans l’ostéogenèse imparfaite.
P348 Inhibiteurs de la thromboxane synthase: nouvelle perspective dans l’ostéogenèse imparfaite.

Contexte: Les bisphosphonates (BP) sont le traitement de référence chez les enfants atteints d’ostéogenèse imparfaite (OI). Leur action anti-résorptive augmente la densité minérale osseuse chez ces patients, mais sans améliorer la qualité osseuse. Nous avons précédemment identifié des mutations perte de fonction du gène TBXAS1 dans la dysplasie hémato-diaphysaire de Ghosal (GHDD), caractérisée par une densité osseuse accrue. TBXAS1 code l’enzyme thromboxane synthase (TXAS), qui convertit les prostaglandines H2 (PGH2) en thromboxane A2 (TXA2). En raison du rôle du TXA2 dans l’agrégation plaquettaire et la constriction du muscle lisse, plusieurs médicaments ont été développés pour inhiber son action, notamment l’Ozagrel (inhibiteur sélectif de TXAS) et le Picotamide (inhibiteur double de TXAS et TXA2). Cependant, leur efficacité clinique dans ces indications n’ayant pas été démontrée, leur usage a été interrompu. Étant donné que le déficit en TXAS entraîne une augmentation de la densité osseuse chez les patients atteints de GHDD, nous avons émis l’hypothèse que l’inhibition de TXAS, via le repositionnement de médicaments disponibles, pourrait avoir un effet bénéfique sur le remodelage osseux dans l’OI. Matériel et méthodes: Nous avons évalué la sécurité et l’efficacité du Picotamide et de l’Ozagrel, comparés à l’Alendronate et au contrôle, chez des souris de type sauvage (WT), Col1a2oim/+ et Col1a2oim/oim. Résultats: Les tests de coagulation étaient normaux et aucun effet indésirable n’a été observé. Grâce à la microtomographie (µ-CT), l’analyse histomorphométrique, le test de flexion en trois points et la spectroscopie Raman, nous avons observé que les inhibiteurs de TXAS augmentaient significativement: i) la densité minérale osseuse, ii) la qualité osseuse, iii) les taux d’apposition minérale et de formation osseuse, iv) les propriétés biomécaniques et le contenu minéral de l’os. Nous avons également mis en évidence une augmentation des marqueurs sériques de formation osseuse, sans altération des marqueurs de résorption osseuse. Conclusion: Le repositionnement thérapeutique des inhibiteurs de TXAS pourrait constituer une nouvelle approche prometteuse pour le traitement des patients atteints d’ostéogenèse imparfaite.
Mathilde DOYARD (Paris), Subash CHAND-VERMA, Johanne DUBAIL, Elsa VENNAT, Nicolas ROUBIER, Mohamed GUERROUACHE, Benjamin CARBONNIER, Agnès OSTERTAG, Martine COHEN-SOLAL, Arnold MUNNICH, Valérie CORMIER-DAIRE
17:46 - 17:54 #49424 - FL023 Identification de variants génétiques rares dans les gènes NUPR2, FZD2, et ZNF697 conférant une susceptibilité aux infections invasives à pneumocoque chez les enfants.
FL023 Identification de variants génétiques rares dans les gènes NUPR2, FZD2, et ZNF697 conférant une susceptibilité aux infections invasives à pneumocoque chez les enfants.

Les infections invasives à pneumocoque (IIP) restent à ce jour des maladies sévères en population pédiatrique. Une meilleure compréhension des facteurs moléculaires impliqués dans le développement des IIP permettrait d’améliorer la prise en charge de ces patients et de mieux prévenir ces infections, afin d’en améliorer le pronostic. Les études précédentes se sont principalement tournées vers des stratégies gène-candidat. L’objectif de notre étude est d’identifier des facteurs génétiques impliqués dans le développement des IIP par séquençage d’exome (whole-exome sequencing, WES) chez des enfants admis en réanimation pédiatrique pour une IIP, sans avoir d’erreur innée de l’immunité préalablement connue. Nous avons inclus 36 patients et 70 contrôles. Notre pipeline d’analyse a été conçu pour identifier les variants génétiques, stocker leur fréquence allélique mineure (MAF) et déterminer leur pathogénicité possible avec 5 outils : GnomAD, VEP, ANNOVAR, InterVar et SnpEff. Nous avons identifié les gènes NUPR2 et ZNF697 comme significativement plus fréquemment mutés chez les cas que chez les contrôles (p=7,2e-13 et p=8,7e-7, respectivement) en appliquant un burden test à partir des variants rares et fréquents combinés (n=300 646). La protéine codée par le gène NUPR2 est impliquée dans la voie de signalisation NFkappaB qui régule de nombreux processus inflammatoires, et la protéine codée par le gène ZNF697 est impliquée dans la régulation de la réponse interféron gamma. Nous avons par la suite ciblé notre analyse sur les variants très rares (MAF < 0.0001) et possiblement causaux de pathologie humaine (n=4400). Nous avons ainsi identifié les gènes NUPR2, ZNF697, et FZD2 comme étant significativement plus fréquemment mutés chez les cas que chez les contrôles (p=6,5e-14, p=2,8e-7, p=1,2e-5, respectivement). La protéine codée par le gène FZD2 fait partie de la voie de signalisation Wnt/beta-caténine qui interagit également avec la voie NFkappaB dans la régulation de processus inflammatoires et immuns. Nous avons ainsi utilisé une approche non ciblée de WES chez une population pédiatrique de patients avec des phénotypes extrêmes d’infections pneumococciques et avons identifié 3 gènes possiblement associés aux IIP, impliqués dans la régulation de processus inflammatoires et immuns. A notre connaissance, il s’agit de la première étude appliquant une approche de WES chez des patients avec des formes aussi sévères d’infection pneumococcique. Ces résultats particulièrement prometteurs nécessitent néanmoins d’être validés par réplication, séquençage des parents, et analyses fonctionnelles.
Morgane GÉLIN (Nantes), Sophie LIMOU, Claire LEMAN, Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Martin MORIN, Axelle DURAND, Olivia ROUSSEAU, Vincent MAUDUIT, Christèle GRAS-LEGUEN, Fleur LORTON, Julie TOUBIANA, Caroline THOMAS, Jérôme C. MARTIN, Elise LAUNAY, Nicolas VINCE
17:54 - 18:02 #49558 - FL024 PMS2 et phénotype extrême : étude de la corrélation génotype/phénotype.
FL024 PMS2 et phénotype extrême : étude de la corrélation génotype/phénotype.

La prédisposition héréditaire au syndrome de Lynch est définie par l’identification d’une variation pathogène, à l’état hétérozygote d’un des quatre gènes du système de réparation de l’ADN MisMatch Repair. La prévalence des hétérozygotes en population est estimée à 1/300. Selon le gène concerné, les risques tumoraux associés varient. D’après la littérature, la pénétrance des variants pathogènes (VP) des gènes MLH1 et MSH2 est plus élevée que celle des gènes MSH6 et PMS2. Les VP du gène PMS2 conféreraient un risque limité au cancer colorectal (CRC) et au cancer de l’endomètre, survenant plus tardivement, soit après l’âge de 50 ans. La précocité de présentation est caractérisée par l’apparition de la première tumeur avant l’âge de 50 ans. Une présentation atypique correspond à la survenue d’un cancer autre que le CRC ou de l’endomètre. Enfin les cas sévères sont définis par une agrégation personnelle d’au moins 2 tumeurs du spectre. Or nous avons constaté, en consultation d’oncogénétique, que certains patients porteurs de VP PMS2, présentaient un phénotype extrême (précoce, atypique ou sévère). Dans cette étude, nous rapportons la série de 51 patients porteurs d’un VP de PMS2, incluant phénotype et génotype, complété par l’analyse tumorale pour 4 patients du groupe phénotype extrême. Il s’agit de patients reçus en consultation et analysés dans notre centre. L’étude de la corrélation génotype-phénotype a été abordée en considérant la nature et la distribution des variants sur la protéine et la recherche de facteurs modifiant le phénotype a été initiée par une étude de la charge mutationnelle. Les analyses constitutionnelles et tumorales ont été réalisées par séquençage haut débit d’un panel de 45 gènes. Dans notre série de 51 patients porteurs d’un VP de PMS2, dont 37 sont porteurs asymptomatiques et 14 patients sont atteints, 9 cas sur 14 atteints présentent un phénotype extrême, interrogeant l’hypothèse de la plus faible pénétrance des VP PMS2. Pour les patients restants leur phénotype correspond à la présentation classique atténuée (CRC, ou cancer de l’endomètre, après l’âge de 50 ans). Nous n’identifions ni corrélation génotype-phénotype, ni différence significative de la charge mutationnelle entre les deux groupes phénotypiques (sévères et classiques). Les analyses tumorales confrontées aux analyses constitutionnelles émettent l’hypothèse de facteurs modificateurs du risque pour 2 patients, présentant des co-occurrences (tumorale et constitutionnelle) de VP des gènes MSH3 et MUTYH. Nous discutons la nécessité d’implanter de nouvelles investigations moléculaires tumorales (signatures tumorales) et constitutionnelles (étude d’un score de risque polygénique) afin de préciser les risques de cancer chez les patients porteurs d’un VP PMS2 présentant un phénotype extrême.
Margaux CLEMENT LE CHOISMIER (Montivilliers), Nathalie PARODI, Edwige KASPER, Jacqueline BOU, Gwendoline LIENARD, Sandrine MANASE, Stéphanie VASSEUR, Aude LAMY, Anna MARGHERITI, Jacques MAUILLON, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT DESURMONT
18:02 - 18:10 #49913 - FL025 Néphropathies chroniques : bilan de la préindication en 2026 (laboratoire Auragen).
FL025 Néphropathies chroniques : bilan de la préindication en 2026 (laboratoire Auragen).

Introduction Cette communication présente un bilan de la préindication « Néphropathies chroniques » à partir des WGS réalisés dans le cadre du PFMG au laboratoire Auragen, depuis sa mise en place en 2020. Résultats En septembre 2025, 328 dossiers ont été rendus sur 391 reçus : glomérulopathies (88), néphropathies indéterminées (65), CAKUT (58), maladies kystiques (54), tubulopathies (28), néphrolithiases/néphrocalcinoses (9), néphropathies tubulo-interstitielles (7) et autres (19). Soixante-treize dossiers ont été conclusifs, soit un rendement global de 22 %. Plus de la moitié des analyses (54 %) faisaient suite à un panel ou exome. Le rendement atteignait 25 % en « WGS-first » et 20 % en seconde intention. Les rendements par indication (global ; WGS-first ; après panel/exome) étaient : CAKUT 3 % (5 ; 3), glomérulopathies 32 % (43 ; 20), néphropathies indéterminées 18 % (10 ; 33), maladies kystiques 26 % (25 ; 26), lithiases/néphrocalcinoses 0 %, néphropathies tubulo-interstitielles 14 % (25 ; 0), tubulopathies 36 % (36 ; 35), autres 32 % (50 ; 23). Ces valeurs sont proches de celles rapportées dans une méta-analyse de 2024 (PMID: 38464959). Les variants pathogènes concernaient 42 gènes, les plus fréquents étant COL4A5 (10), COL4A3 (9), COL4A4 (5), PKD1 (4), PKHD1 (4) et PAX2 (3). Trois doubles diagnostics ont été établis : SLC34A3+ESRRB, IFT140+TUBB2A et PDIA6+HNF4A. Parmi les cas positifs, 18 (25 % des diagnostics) impliquaient un variant intronique profond ou un remaniement structural indétectable en séquençage exonique, dont six variants introniques de COL4A5. Certains diagnostics concernaient des gènes peu décrits (NOS1AP, PDIA6) ou pouvant être responsables d’atteintes extra-rénales (MEFV). Des VSI ont été retrouvés dans 7% des cas, notamment dans les gènes COL4A5, PKD1, PKHD1, COL4A3, DACT1 et ROBO1. Leur exploration reste limitée par l’absence de ségrégation familiale et de tests fonctionnels disponibles. Sept dossiers ont été réalisé avec pour motif la recherche d’un second évènement récessif, confirmé dans 3 cas (CLCNKB, SLC12A1, KCNJ1). Parmi 14 patients analysés en urgence avant greffe, deux diagnostics ont été posés (CLCN5, COL4A3) et un VSI identifié (ROBO2). Enfin, les délais de rendu des dossiers non urgents se sont réduits : 15 mois (2020), 13,5 (2021), 15 (2022), 11,5 (2023), 7 (2024) et 3 (2025). Perspectives Le WGS apporte une plus-value majeure au diagnostic des néphropathies génétiques, même après panel ou exome. Les rendements sont plus élevés pour les glomérulopathies, les maladies kystiques et les tubulopathies. De plus, un quart des diagnostics reposait sur des anomalies non accessibles au séquençage ciblé. Le WGS pourrait ainsi être proposé en première intention dans ces indications, en raison de sa capacité à analyser les variants introniques, remaniements structuraux et gènes non inclus dans les panels car très rares ou non spécifiques. Cette recherche a été possible grâce aux données du Plan France Médecine Génomique 2025.
Clément SAUVESTRE, Louis LEBRETON (Bordeaux), Claire GOURSAUD, Olivier GRUNEWALD, Pierre-André MASSARD, Damien SANLAVILLE, Julien THEVENON, Consortium AURAGEN, Louis JANUEL, Marine SERVEAUX-DANCER, Laurence MICHEL
Zone 1 - Salle 6
18:15

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C39
18:15 - 18:45

ASSEMBLEE GENERALE DE LA FFGH

Louis Lumiere
20:00 DINER DES ASSISES DE GENETIQUE
Vendredi 30 janvier
08:30

"Vendredi 30 janvier"

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A40
08:30 - 10:30

CONFERENCE PLENIERE 4
Impact de la Génomique sur la Société

08:30 - 09:00 Sensibilisation de la population générale aux nouveaux enjeux de la génétique médicale. Sandra MERCIER (Conférencier, Nantes)
09:00 - 09:30 Dépistage Néonatal. Laurent SERVAIS (Conférencier, Liege, Belgique)
09:30 - 10:00 DEPISMA. Vincent LAUGEL (PU-PH) (Conférencier, Strasbourg)
10:00 - 10:30 Génétique et Politique: questions/réponses. Philippe BERTA (Conférencier, Nimes)
Louis Lumiere
10:30 PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION5 POSTERS AFFICHES
11:30

"Vendredi 30 janvier"

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A42
11:30 - 12:00

CONFERENCE INVITEE 4
Embryologie

11:30 - 12:00 Embryons Synthétiques: une nouvelle voie pour l’étude des syndromes génétiques associés au développement précoce. Denis DUBOULE (Conférencier, Paris)
Louis Lumiere
12:00

"Vendredi 30 janvier"

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A42bis
12:00 - 12:30

CONFERENCE INVITEE 5
Actualités cannoises

12:00 - 12:30 Cinéma et maladies génétiques. Jean Louis MANDEL (professeur émérite) (Conférencier, ILLKIRCH)
Louis Lumiere
12:45

"Vendredi 30 janvier"

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INDD43
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER: ELEMENT BIO

Salon Ambassadeurs 1/3

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INDE43
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER

Zone 1 - Salle 6

"Vendredi 30 janvier"

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INDF43
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER

Zone 1 - Salle 1

"Vendredi 30 janvier"

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INDG43
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER

Zone 1 - Salle 3
13:45 PAUSE ET VISITE DES STANDS
14:00

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A45
14:00 - 15:00

TABLE RONDE • PNMR4

14:00 - 15:00 Un an après le lancement du PNMR4 : Avancées et attentes suite aux différents PNMR.
14:00 - 15:00 Les enjeux du PNMR4 en interministériel. Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER (PU-PH) (Conférencier, Nice), Anne-Sophie LAPOINTE (Cheffe de projet de la mission maladies rares (DGOS)) (Conférencier, France)
Anne-Sophie Lapointe (DGOS) | Véronique Paquis-Flucklinger (DGRI)
14:00 - 15:00 Priorités et perspectives en terme d'offre de soins, de recherche et d'innovation. Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (Conférencier, RENNES)
Représentante du VP PNMR4
14:00 - 15:00 Attentes des patients. Jean-Philippe PLANÇON (Président) (Conférencier, La Baule)
Président Alliance Maladies rares
Louis Lumiere
15:10

"Vendredi 30 janvier"

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A46
15:10 - 16:00

Sessions simultanées 13
DPN/DPI

Modérateurs : Martine DOCO-FENZY (PU-PH) (NANTES), Aude TESSIER (Médecin génétique) (GOSSELIES, Belgique)
15:10 - 15:25 #49619 - SS091 PRENATOME : Développement d’un DPNI d’exclusion pour 100 maladies monogéniques par une technique standardisée de séquençage haut débit.
SS091 PRENATOME : Développement d’un DPNI d’exclusion pour 100 maladies monogéniques par une technique standardisée de séquençage haut débit.

Introduction Le diagnostic prénatal non invasif (DPNI) des maladies monogéniques repose actuellement sur la détection de séquences absentes chez la mère mais présentes dans l’ADN fœtal circulant (DPNI d’exclusion). Les techniques conventionnelles (PCR digitale, PCR quantitative…) nécessitent un développement spécifique pour chaque mutation, une étape longue et coûteuse qui ne permet pas d’élargir facilement et rapidement l’accès au DPNI en dehors des mutations récurrentes. Le projet PRENATOME vise à élargir considérablement les indications du DPNI d’exclusion grâce à une approche standardisée de séquençage haut débit (SHD) de l’ADN circulant. Méthodologie Étude prospective monocentrique incluant 24 patientes (25 grossesses) ayant bénéficié simultanément d’un DPN invasif (biopsie de trophoblaste ou liquide amniotique) et d’un DPNI (prélèvement sanguin préalable au prélèvement invasif). Le protocole associait la capture de 99 gènes, la préparation automatisée des librairies (Magnis, Agilent), un séquençage MiSeq (Illumina) et une analyse bioinformatique Dragen (Illumina) avec détection des variants à 1% (plateforme de bioinformatique, Institut Imagine). Résultats À un terme moyen de 10 SA (8+3 à 12+5 SA), la fraction fœtale moyenne était de 12% et la profondeur de séquençage de 800X. Concernant le variant d’exclusion, la concordance DPNI versus invasif était de 100% : 12 fœtus porteurs du variant d’exclusion (2 maladies autosomiques dominantes, 10 récessives) et 15 non porteurs (4 maladies dominantes, 2 récessives, 9 pour risque de mosaïque germinale). Le calcul de précision et exactitude (score F1) montre que, pour limiter le bruit de fond, seuls les variants paternels avec un ratio allélique >20%, inclus dans les régions capturées, en dehors de séquences répétées RepeatMasker, et rares en population (gnomAD <1%) doivent être retenus. Dans ces conditions, l’analyse des 4282 variants paternels non portés par la mère (transmis ou non au fœtus) montre une valeur prédictive positive (VPP) de 97,5% et une valeur prédictive négative (VPN) de 85,7%. Sur les 19 plasmas qui avaient une profondeur de séquençage > 100X et une fraction fœtale >5%, la VPP atteignait 100% et la VPN 97.8%. Le risque résiduel de faux négatif peut ainsi être estimé à 2%, justifiant un second prélèvement réalisé à deux semaines d’intervalle. Conclusion Le DPNI d’exclusion par SHD apparaît robuste, standardisable et apte à élargir rapidement l’accès au DPNI pour de nombreux couples. Sa généralisation à un SHD exome pourrait réduire de 30 à 40% les prélèvements invasifs dans notre centre. Financements Agence de Biomédecine (35 000€), et DMU BioPhygen APHP.Centre (29 400€).
Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris), Cécile MASSON, Emmanuelle OLLIVIER, Maria Emilia PUIG LOMBARDI, Roxana BORGHESE, Joana BENGOA, Judite DE OLIVEIRA SANTOS, Nora BRAHIMI, Emilie AZOUGUENE, Julie STEFFANN
15:25 - 15:40 #49633 - SS092 Le diagnostic préimplantatoire des maladies par mutation de l’ADN mitochondrial est-il faisable au stade blastocyste ?
SS092 Le diagnostic préimplantatoire des maladies par mutation de l’ADN mitochondrial est-il faisable au stade blastocyste ?

Les maladies liées à une mutation de l’ADNmt sont des maladies à transmission maternelle, souvent graves. En raison du risque élevé de transmission, les couples concernés sollicitent un diagnostic prénatal ou préimplantatoire (DPI). Dans ce contexte, seuls les embryons présentant un taux faible d’hétéroplasmie sont transférés, afin de limiter le risque de développer la maladie. La faisabilité du DPI suppose que le taux d’hétéroplasmie mesuré sur cellules embryonnaires reflète fidèlement celui de l’embryon, et qu’il demeure stable au cours du développement. Si la stabilité entre blastomères observée au troisième jour (J3) rend possible le DPI, la plupart des équipes privilégient désormais une biopsie de trophectoderme (TE) au stade blastocyste (jour 5/6), moins invasive. Or, la représentativité d’une biopsie de TE reste mal connue. Pour explorer cette question, nous avons analysé par PCR-digestion 56 cellules isolées à partir de 9 biopsies de TE d’embryons porteurs des mutations m.3243A>G, m.13094T>C ou m.8344A>G, et comparé leurs taux d’hétéroplasmie à ceux obtenus à J3. Nos résultats montrent que la variabilité intercellulaire au sein d’une même biopsie de TE peut être importante (écart-types compris 2–10 selon l’embryon), indépendamment du variant. Elle semble davantage liée au taux global de mutation, les valeurs intermédiaires étant plus sujettes aux fluctuations que les extrêmes. La comparaison J3-J5/6 révèle que, si un embryon présente une diminution marquée (-23%), les autres montrent une augmentation modérée (+1 à +13%). Il est difficile de déterminer si ces écarts traduisent une évolution réelle de l’hétéroplasmie ou reflètent une limite liée au faible nombre de cellules prélevées (n=3 à 11). En conclusion, contrairement à la stabilité intercellulaire observée à J3, le stade blastocyste se caractérise par une forte dispersion intercellulaire des taux d’hétéroplasmie, suggérant une ségrégation accrue des molécules d’ADNmt, probablement liée à la réduction du nombre de mitochondries cellulaires au cours des mitoses. Ces résultats invitent donc à une grande prudence dans l’utilisation du DPI sur biopsie de TE pour les mutations de l’ADNmt.
Paula RUBENS (Paris), Anne MAYEUR, Nadine GIGAREL, Brian SPERELAKIS BEEDHAM, Nelly FRYDMAN, Sophie MONNOT, Julie STEFFANN
15:40 - 15:55 #49692 - SS093 Faut-il rendre les Variants de Signification Inconnue (VSI) en exome prénatal ? Exemple des anomalies du corps calleux.
SS093 Faut-il rendre les Variants de Signification Inconnue (VSI) en exome prénatal ? Exemple des anomalies du corps calleux.

Introduction Les anomalies du corps calleux (ACC) sont des malformations fréquentes, au pronostic incertain, souvent lié à l’étiologie génétique. Depuis 2018, un séquençage d’exome en trio est systématiquement proposé en prénatal. L’identification de variants de signification incertaine (VSI) constitue un défi, et l’ajout d’une incertitude supplémentaire incite à ne pas les restituer aux couples pendant la grossesse. Objectifs Évaluer la fréquence des VSI lors d’ACC prénatales, décrire le devenir des enfants et analyser l’évolution de leur classification. Méthodes Étude rétrospective monocentrique sur 452 cas d’ACC diagnostiqués en prénatal (2018–2024) avec séquençage d’exome en trio ciblant les gènes impliqués dans les ACC et les troubles du neurodéveloppement (TND). Inclusion des dossiers comportant un VSI ou un gène de signification incertaine (GSI). Données post-natales (développement, suivi médical, prises en charge) recueillies. Tous les variants ont été réévalués. Résultats Parmi 319 exomes non conclusifs, 45 comportaient un VSI/GSI (14,1%). Les variants étaient classés incertains car : (i) variants faux-sens sur le chromosome X ou bialléliques non rapportés pathogènes ; (ii) variants perte de fonction dans un gène de TND transmis par un parent asymptomatique ; (iii) variants de novo absents des bases mais phénotype discordant. Évolution : 13 IMG (28,9%), 26 naissances (57,8%), 6 perdus de vue (13,3%). Suivi disponible pour 23 enfants. Les gènes les plus fréquents étaient L1CAM (5 cas, faux-sens), KIF4A, CNKSR2, TAF1, PAX3, VPS4A, GDF11, KDM2B, TFE3, CDON. Quatre cas concernaient des GSI (XPO7, ZFHX3, PSMF1, BHLHE22). Transmission : 34 de novo, 8 hérités, 3 homozygotes. Sur le plan clinique, 20/23 enfants (87%) avaient un développement normal, 1 nécessitait un soutien scolaire. Deux présentaient un TND, rétrospectivement lié à XPO7 et BHLHE22. La majorité des VSI ont été reclassés bénins grâce au suivi clinique, à l’étude familiale, aux nouvelles données et à la mise à jour des logiciels de prédiction. Discussion/Conclusion Il s’agit de la première étude systématique sur les VSI en contexte prénatal d’ACC. Le devenir des enfants porteurs de VSI est globalement favorable. Les deux cas de déficience intellectuelle concernaient des variants dans des GSI, désormais considérés impliqués dans les TND. La reclassification régulière clarifie progressivement la signification de ces variants, améliorant le conseil génétique prénatal et réduisant l’incertitude pour les familles. Ces résultats incitent à une attitude prudente en contexte prénatal.
Cristina PEDUTO (Paris), Capucine ROSSI, Lisa FRUGERE, Susie CLEMENT, Anna-Gabriella GERASIMENKO, Jade DUCOURNEAU, Daphné LEHALLE, Sarah GROTTO, Toan NGUYEN, Eléonore BLONDIAUX, Stéphanie VALENCE, Pascale SAUGIER-VEBER, Solveig HEIDE, Jean-Marie JOUANNIC, Boris KEREN, Caroline NAVA, Delphine HERON
Louis Lumiere

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Bioinformatique et innovations

Modérateurs : Béatrice TURCQ (Présidente) (Bordeaux), Marie DE TAYRAC (PU-PH) (Rennes)
15:10 - 15:25 #49048 - SS094 DECIPHER : une plateforme d’aide au diagnostic des maladies rares grâce au partage de données génotypique et phénotypique et à l'intégration d’outils permettant la classification des variants génétiques.
SS094 DECIPHER : une plateforme d’aide au diagnostic des maladies rares grâce au partage de données génotypique et phénotypique et à l'intégration d’outils permettant la classification des variants génétiques.

La classification des variants génétiques et leur interprétation clinique sont essentielles pour diagnostiquer rapidement les patients atteints de maladies génétiques rares. DECIPHER (https://www.deciphergenomics.org) est une plateforme mondiale et gratuite qui permet le partage de variants et des phénotypes trouvés associés. DECIPHER offre une interface intuitive permettant aux cliniciens et chercheurs d'interpréter et de classifier leurs variants. Pour garantir une utilisation optimale et un contenu pertinent, la sélection des outils et leur intégration à la plateforme sont réalisées en collaboration avec un groupe de cliniciens de la NHS en Angleterre (National Health Service). Aujourd’hui, la plateforme collabore avec 328 départements ou équipes situés dans 35 pays à travers le monde (dont 18 en France) utilisant DECIPHER pour déposer et caractériser leurs variants. Cela représente plus de 50 000 patients en accès libre, soit plus de 65 000 variants et 200 000 phénotypes/traits. DECIPHER permet également le partage de données au sein de consortia tels que celui de la NHS en Angleterre qui regroupe 25 départements de génétique. Grâce à DECIPHER, 7 consortia se sont créés et partagent les données de ~90 000 patients au total. Les données de chaque consortium ne sont accessibles qu’aux membres de ce consortium. DECIPHER permet de résumer et de contextualiser les données génotypiques via, entre autres, un navigateur génomique. Ce navigateur donne par exemple accès à des informations relatives à la position du variant étudié dans le génome, tels que les gènes et les régions régulatrices environnants, ainsi que l'existence d'autres variants dans la région dans DECIPHER, gnomAD et ClinVar. Un navigateur protéique est également disponible, permettant aux utilisateurs de visualiser le variant du patient dans la protéine expérimentale ou prédite par AlphaFold en 2D et en 3D. Des informations sur le gène et les maladies associées ainsi que les mécanismes moléculaires de la maladie sont également disponibles. D’autres données telles que les fréquences alléliques issues de gnomAD, les scores de prédiction de pathogénicité (par exemple, AlphaMissense, CADD) sont également disponibles. Une interface aidant à la classification de la pathogénicité des variants, basée sur les normes internationales, est également mise à la disposition des utilisateurs dépositaires de données. Avec l'ajout en temps réel de nouveaux patients et des derniers outils pertinents, DECIPHER est une base de données dynamique. L'année dernière, DECIPHER a, entre autres, intégré des données fonctionnelles provenant de MaveDB, les scores UTRannotator qui aident à la classification dans les régions non-codantes et des scores prédictifs de protéines (prédiction du mécanisme moléculaire de la maladie). Depuis sa création, DECIPHER a contribué à plus de 4000 publications, témoignage de l'importance du partage d’informations et de données pour la compréhension et le diagnostic des maladies rares.
Julie LECARPENTIER-GUILLOU-KEREDAN (Cambridge, Royaume-Uni), Julia FOREMAN, Blessing ASHIMI, Yusra HAIDER, Maged ELADAWY, Sarah HUNT, Matthew HURLES, Mallory FREEBERG, Helen FIRTH
15:25 - 15:40 #49296 - SS095 Prédiction de paires de gènes susceptibles de provoquer des maladies digéniques par l’analyse de réseaux biologiques avec des réseaux de neurones à convolution de graphes.
SS095 Prédiction de paires de gènes susceptibles de provoquer des maladies digéniques par l’analyse de réseaux biologiques avec des réseaux de neurones à convolution de graphes.

Bien que plus de 4500 gènes soient liés à des maladies monogéniques, et malgré la généralisation du séquençage du génome entier, près de la moitié des patients atteints de déficience intellectuelle demeurent sans diagnostic moléculaire. Des études chez la Levure et l’Humain suggèrent que le digénisme pourrait expliquer certains cas non résolus par l’approche monogénique : deux variants perte-de-fonction dans des gènes distincts pourrait provoquer une pathologie en perturbant des mécanismes compensatoires, alors qu’isolément ils seraient bénins. Nous supposons que de telles paires de gènes présenteraient des caractéristiques similaires aux gènes individuels impliqués en pathologie humaine dans le contexte de réseaux biologiques. Pour tester cette hypothèse, nous avons construit des réseaux de connaissances multimodaux pour la Levure et l’Humain en intégrant des informations biologiques diverses comme les interactions protéiques, voies de signalisation, co-expression ainsi que des caractéristiques géniques comme la conservation de séquence. Nous avons entraîné et testé des Graph Neural Networks (GNN) dans différentes situations : gènes-gènes, paires-paires et gènes-paires. Nous avons d’abord validé l’approche chez la Levure où les double-mutants ont été systématiquement étudiés. Un GNN entraîné sur 1311 gènes essentiels et 5268 gènes non-essentiels a pu distinguer 72884 paires de gènes synthétiques létales de 72884 paires de gènes synthétiques non-létales (AUROC = 0.70). Nous avons modélisé les paires comme des gènes uniques, reliés aux voisins de leurs composants, et adapté le GNN pour que la prédiction ne dépende que de ces voisins. Chez l’Humain, un GNN entraîné sur 892 gènes essentiels et 7377 gènes non-essentiels a pu distinguer 1567 paires de gènes synthétiques létales de 10422 paires de gènes synthétiques non-létales (AUROC = 0.81). Finalement, un modèle entraîné sur 4541 gènes impliqués en Pathologies Humaines Mendéliennes Monogéniques et 14632 gènes non impliqués a pu discriminer 385 paires de gènes impliquées en pathologie humaine de 208330 paires non impliquées (AUROC=0.79). Notre travail démontre la possibilité d’extraire des informations sur des gènes individuels à partir de réseaux biologiques et de les extrapoler au digénisme. Cela ouvre la porte à la proposition de paires de gènes candidates pour l’étude des maladies humaines et offre des perspectives prometteuses pour les cas actuellement non-résolus.
Romain NICOLLE (Paris), Barthélémy CARON, Valérie MALAN, Antonio RAUSELL
15:40 - 15:55 #49412 - SS096 La transcriptomique spatiale révèle une signature d’expression génique dans les lésions artérielles de dysplasie fibromusculaire.
SS096 La transcriptomique spatiale révèle une signature d’expression génique dans les lésions artérielles de dysplasie fibromusculaire.

La dysplasie fibromusculaire (DFM) est une maladie artérielle caractérisée par des sténoses et des anévrismes, associée à l’hypertension, à l’accident vasculaire cérébral (AVC) et à la dissection spontanée des artères coronaires (SCAD). Les études génétiques ont montré que la DFM partage de nombreux gènes de prédisposition avec la SCAD, chez qui, environ 50 % des cas présentent également des artériopathies extra-coronaires de type DFM. Cette étude visait à explorer les signatures d’expression génique pour mieux comprendre le remodelage artériel spécifique à la DFM. Huit échantillons artériels fixés au formol et inclus en paraffine (6 DFM, 2 non-DFM) ont été sélectionnés sur la base des immunomarquages et de la qualité de l’ARN pour un séquençage spatial 10x Visium (Illumina NextSeq™ 500). Les fichiers FASTQ ont été traités avec Space Ranger (v3.0.0). L’analyse d’expression différentielle a été réalisée avec Seurat (v5.0.3) sous R (v4.3.3). Les types cellulaires ont été inférés à partir de données publiques single-cell d’artères humaines. Une analyse de trajectoire pseudotemporelle a été effectuée avec monocle 3 (v1.3.7), des analyses d’enrichissement avec clusterProfiler (v4.10.1), et une analyse de co-expression génique avec hdWGCNA (v0.3.03). Après contrôle qualité, six échantillons (4 DFM, 2 non-DFM) ont été analysés, avec une moyenne de 2 787 spots par échantillon et un taux de cartographie >97 %. Le clustering a identifié 10 groupes : M1 à M4 dans la média, A1 à A5 dans l’adventice, et un cluster non caractérisé. La couche intima n’a pas été capturée. M1 à M3 étaient enrichis en cellules musculaires lisses (CML) exprimant MYH11 et TAGLN. M3, enrichi en gènes de collagène, était prédominant dans les lésions DFM (7,5 % vs 0,3 %). M4, spécifique à la DFM, présentait une signature proche des macrophages (CD68). L’analyse pseudotemporelle a révélé une progression de M1 vers M4, avec des branches vers M2 et M3. L’expression des gènes liés à la matrice extracellulaire était augmentée dans les lésions DFM, tandis que celle des gènes contractiles était diminuée. L’analyse du réseau de co-expression a identifié cinq modules spatiaux, dont SM1 (M1 et M2), SM2 (spécifique à M4) et SM3/SM4 (M2 et M3). Ces résultats suggèrent une fibrose accrue et une altération de la fonction contractile des CML dans la DFM, ainsi qu’un possible changement phénotypique entre différents clusters de la média. Une validation histologique est en cours pour approfondir la compréhension du remodelage tissulaire dans la DFM.
Yilong LIN (Paris), Corinne LESAFFRE, Margaux-Alison FUSTIER, Patrick BRUNEVAL, Adrien GEORGES, Nabila BOUATIA-NAJI
Debussy

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Neurosensoriel

Modérateurs : Sandrine MARLIN (Génétique) (PARIS), Francis RAMOND (Praticien Hospitalier) (ST ETIENNE)
15:10 - 15:25 #49228 - SS097 Rôle inédit d’une ARN hélicase associée aux cancers hématologiques dans les dystrophies rétiniennes.
SS097 Rôle inédit d’une ARN hélicase associée aux cancers hématologiques dans les dystrophies rétiniennes.

Les dystrophies rétiniennes sévères à début précoce (DRSP) sont l'une des principales causes de cécité incurable chez les enfants. Cette maladie, génétiquement et phénotypiquement variable, est généralement transmise selon le mode autosomique récessif. Malgré les progrès des analyses moléculaires, environ 13% des cas restent inexpliqués, soulignant la nécessité d’identifier de nouveaux gènes impliqués. Par séquençage de l’exome entier, nous avons identifié huit variants rares (cinq faux-sens, un silencieux, un non-sens et un tronquant) dans neuf familles indépendantes atteintes de DRSP. Ces variants affectent un gène codant une ARN hélicase, précédemment associée à des mécanismes oncogéniques. Cette ARN hélicase assure des fonctions fondamentales, incluant le métabolisme de l’ARN, l’interaction avec le spliceosome et la régulation des voies immunitaires innées telles que la voie cGAS–STING. Son rôle dans la physiologie rétinienne, en revanche, n’avait encore jamais été décrit. Afin d’explorer ce mécanisme, nous avons analysé des fibroblastes dérivés de patients et généré un modèle murin Knock-In portant la mutation la plus fréquente observée dans notre cohorte. Dans les fibroblastes des patients, le niveau protéique de l’hélicase ARN était nettement réduit, comme le confirmaient le Western blot et l’immunocytochimie. Les analyses in silico prédisaient une altération de la stabilité et du repliement de la protéine, affectant des domaines essentiels pour la liaison à l’ATP et l’activité hélicase. Un test d’affinité sur colonne héparine a mis en évidence un défaut de liaison. Enfin, le traitement par l’inhibiteur du protéasome MG132 a permis une restauration partielle de l’abondance protéique, suggérant que les formes mutées subissent une dégradation accrue via cette voie. Chez la souris, l’électrorétinogramme a révélé des anomalies visuelles dès 1 mois, démontrant l’impact pathogène de cette hélicase. L’immunohistochimie a montré sa localisation nucléaire dans tous les types cellulaires rétiniens et aux synapses des photorécepteurs. De façon inattendue, l’analyse transcriptomique a mis en évidence une forte dérégulation des gènes associés aux cellules de Müller (MCs), glies essentielles à la structure, au métabolisme et à l’immunité rétinienne. Les voies affectées concernaient la morphogenèse et la formation de jonctions, suggérant une perturbation architecturale globale. Des études complémentaires ont révélé une désorganisation nucléaire dans les MCs, désignant ces cellules comme un lieu clé de la pathogénèse. En conclusion, cette étude met en évidence une nouvelle cause génétique de DRSP et révèle un rôle inédit des hélicases dans l’homéostasie rétinienne, notamment dans le maintien de l’intégrité gliale et de l’architecture tissulaire. Ces résultats enrichissent la compréhension des maladies rétiniennes héréditaires et soulignent la nécessité d’élargir les investigations génétiques dans les cas demeurant inexpliqués.
Zoéline MARS (Paris), Andrea ZANETTI, Sebastian FICA, Karolina KAMINSKA, Hélène DOLLFUS, Béatrice BOCQUET, Isabelle MEUNIER, Christina ZEITZ, Isabelle AUDO, Karin WADT, Olivier PATAT, Rui CHEN, Carlo RIVOLTA, Marie SEBERT, Jean-Michel ROZET, Isabelle PERRAULT
15:25 - 15:40 #49670 - SS098 La dystrophie rétinienne du chat abyssin : un nouveau modèle pour les thérapies médicamenteuses de l’amaurose congénitale de Leber.
SS098 La dystrophie rétinienne du chat abyssin : un nouveau modèle pour les thérapies médicamenteuses de l’amaurose congénitale de Leber.

Le segment externe (SE) des photorécepteurs est un cil primaire spécialisé dans la capture de la lumière et la transduction visuelle. CEP290 est essentiel à la formation des cils primaires, incluant le SE. Ses mutations sont responsables d’amaurose congénitale de Leber 10 (~20 % des ACL) et de ciliopathies syndromiques. Dans les organoïdes rétiniens de patients et les modèles murins, la rétine se développe normalement, mais les SE sont rudimentaires à absents. Ces photorécepteurs incomplets persistent pendant des décennies, offrant un potentiel de réactivation thérapeutique. L’administration systémique de Taprenepag, agoniste du récepteur EP2 aux prostaglandines PGE2, a montré que la stimulation de la synthèse d’AMPc en amont des adénylates cyclases (ACs) favorise la formation des SE dans un modèle murin Cep290 partiellement invalidé, ainsi que celle du cil primaire des fibroblastes ACL10, présentant un défaut analogue mais sans conséquence clinique. Nous rapportons l’étude du modèle félin spontané rdAc, marqué par une dégénérescence progressive des photorécepteurs due à la mutation CEP290 c.6960+9T>G créant un site d’épissage aberrant, l’insertion de quatre nucléotides, un décalage du cadre de lecture et la production d’une protéine tronquée avec un faible niveau de transcription normale subsistant. Des fibroblastes ont été dérivés de biopsies cutanées d’animaux sauvage, hétérozygote et homozygote pour cette mutation afin d’évaluer s’ils reproduisent les anomalies de ciliogenèse observées chez l’homme et peuvent servir au criblage de molécules thérapeutiques. Un Western blot avec deux anticorps de CEP290 marquant spécifiquement sa forme sauvage pour l’un et les deux formes indifféremment pour l’autre ont montré que seule la protéine tronquée est exprimée dans la lignée mutante. L’analyse de la ciliogenèse après privation de sérum et marquages du corps basal et de l’axonème a montré dans les lignées mutantes des cils moins nombreux (64,8% de cellules ciliées au lieu de 91,0%, p<0,00001) et plus courts (2,37µm en moyenne contre 4,60µm en moyenne dans le sauvage, p<0,00001), confirmant leur pertinence comme modèle d’ACL. Le Taprenepag, à la dose efficace sur les fibroblastes humains, n’a pas amélioré la ciliogenèse. Nous avons attribué ce résultat à un défaut d’induction de l’AMPc, dosé dans les cellules après traitement. À l’inverse, la forskoline ciblant directement les ACs induit l’AMPc, mais seule la lignée sauvage a présenté une élongation ciliaire, sans effet dans les mutantes. Ces résultats, divergents de ceux obtenus dans les fibroblastes humains, pourraient s’expliquer à la fois par la faible expression du récepteur EP2 dans les fibroblastes félins et, concernant l’absence d’amélioration de la ciliogenèse malgré l’augmentation d’AMPc après stimulation par la forskoline, par un effet délétère de la protéine tronquée. Ils soulignent la nécessité de prudence lors du passage d’un modèle à l’autre.
Joseph BERTRAND-HARDY (Paris), France DE MALGLAIVE, Iris BARNY, Jean-Philippe ANNEREAU, Jean-Michel ROZET
15:40 - 15:55 #49760 - SS099 Révision des critères diagnostiques et de la prise en charge du syndrome de Bardet-Biedl : recommandations des Réseaux Européens de Référence.
SS099 Révision des critères diagnostiques et de la prise en charge du syndrome de Bardet-Biedl : recommandations des Réseaux Européens de Référence.

Introduction : Le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est une ciliopathie autosomique récessive touchant plusieurs organes et se manifestant par une large variété de signes cliniques, observables in utero et évoluant avec l’âge, et dont les critères diagnostiques reposaient jusqu’à présent uniquement sur les critères cliniques. A ce jour l’identification de plus de 26 gènes impliqués ainsi que la mise en évidence d’une forte variabilité phénotypique, ont rendu nécessaire une réévaluation des critères diagnostiques. Matériels et méthodes : Quatre réseaux européens de référence (ERN) pour les maladies rares (ERKNet, Endo-ERN, ERN-ITHACA et ERN-EYE) se sont associés afin d’établir un consensus sur le diagnostic et les recommandations de prise en charge des patients BBS. Cet effort collaboratif a réuni 24 experts de ces ERNs pour revoir et actualiser les critères diagnostiques et établir un protocole de suivi du BBS, avec une revue systématique de la littérature et un processus de consensus utilisant la méthode Delphi. Résultats : Ce groupe propose la mise en place de critères diagnostiques qui placent au centre le diagnostic moléculaire tout en s’appuyant sur des critères phénotypiques, redéfinis en critères primaires et secondaires et choisis en fonction de leur pertinence clinique. L’objectif est d’offrir un parcours décisionnel adapté à l’âge du patient et à la disponibilité des résultats moléculaires. Les recommandations de prise en charge ont également été actualisées et couvrent les principaux domaines cliniques avec des focus sur des aspects cliniques réévalués pour les anomalies du développement et les atteintes dégénératives de la rétine. L’obésité précoce et ses complications sont désormais actionnables, bénéficiant d’une meilleure évaluation des troubles du comportement alimentaire et de programmes de mode de vie renforcés afin de considérer les nouvelles options pharmacologiques. Sur le plan néphrologique, l’atteinte rénale et des voies urinaires impose un suivi tout au long de la vie en raison du risque d’insuffisance rénale chronique, dont le pronostic peut être amélioré par une prise en charge précoce. Conclusion : Ce consensus actualise les critères diagnostiques du syndrome de Bardet-Biedl et propose des recommandations pratiques par spécialité afin d’améliorer le diagnostic précoce et la prise en charge. Il constitue un outil de référence pour les cliniciens généticiens et les autres spécialistes impliqués en apportant des bases solides au conseil génétique, en structurant le suivi tout au long de la vie et en ouvrant la voie à de futurs essais thérapeutiques innovants (PMID : 39085583).
Amelie GAVARD, Marc LILIEN, Pietro MAFFEI, Diana VALVERDE, Giacomo BACCI, Metin CETINER, Monika GRUDZINSKA PECHHACKER, Francesco TESTA, Francesca SIMONELLI, Bart P. LEROY, Hélène DOLLFUS (Strasbourg)
Salon Ambassadeurs 2/3

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Mito ou pas Mytho ?

Modérateurs : Cécile ACQUAVIVA (Magistrate) (Aix-en-Provence), Aurélien TRIMOUILLE (MCU-PH) (Bordeaux)
15:10 - 15:25 #49485 - SS100 Syndromes de Leigh génétiques non mitochondriaux.
SS100 Syndromes de Leigh génétiques non mitochondriaux.

Le syndrome de Leigh (SL), également appelé encéphalomyélopathie nécrosante subaiguë, est la maladie mitochondriale la plus fréquemment observée chez l’enfant. Les signes cliniques comprennent un retard ou une régression du développement, une hypotonie et des symptômes extrapyramidaux avant l'âge de 2 ans. À l'origine, le diagnostic est anatomopathologique avec des lésions focales symétriques bilatérales des ganglions de la base et du tronc cérébral, caractérisées par une transformation spongiforme, vacuolisation, gliose, nécrose, prolifération capillaire avec relative préservation des neurones. Cependant, l’anatomopathologie sur tissu cérébral étant rarement pratiquée, la définition actualisée stipule des antécédents cliniques caractéristiques, notamment un retard ou une régression du développement, avec lésions bilatérales et symétriques, hyperintenses en T2, des ganglions de la base, du thalamus, du mésencéphale et du tronc cérébral à l’IRM cérébrale, ainsi que des preuves biochimiques d'un dysfonctionnement mitochondrial, telles qu'une élévation du taux de lactate ou une activité anormale des enzymes de la phosphorylation oxydative (OXPHOS). Le terme syndrome Leigh-like (LLS) est utilisé lorsqu’on suggère un LS, mais sans critères diagnostiques stricts. Le spectre du syndrome de Leigh (LSS) englobe le LS et le LLS. Au cours des six dernières décennies, les travaux sur le LSS montrent qu’il compte plus de 100 maladies monogéniques distinctes associées à une grande hétérogénéité clinique et biochimique et à tous les types de mode de transmission. À ce jour, peu de corrélations génotype-phénotype ont été mises en évidence. Les mécanismes physiopathologiques précis restent obscurs, bien que l'insuffisance énergétique, le stress oxydatif, l'accumulation de métabolites toxiques et la toxicité directe de l'oxygène aient tous été impliqués. Nous présentons l'ensemble de données du registre monocentrique français de l'Hôpital Necker et de l'Institut Imagine, qui comprend 151 patients, et nous nous concentrons sur les données de neuroimagerie. Sept cas sont des patients pédiatriques diagnostiqués avec un LSS dû à des variants génétiques dans de gènes codant des protéines non-mitochondriales ou non directement impliquées dans la chaîne des oxydations phosphorylantes (OXPHOS). Ceux-ci seraient encore sans diagnostic si une approche ciblée exclusivement sur les maladies mitochondriales primaires avait été adoptée, et certains bénéficient de traitements spécifiques. Aucune présentation neuroradiologique spécifique n'a permis de les différencier des maladies mitochondriales primaires. Notre approche vise à faciliter le processus diagnostique pour les patients atteints d'un LSS d'origine génétique, présentant des lésions des ganglions de la base à l'IRM et sans résultat biologique typique tels qu'une hyperlactatémie ou une hyperlactatorachie, un pic de lactate à la spectroscopie ou des activités OXPHOS anormales.
Sylvia ROSE (Paris), Claire-Marine BERAT, Giulia BARCIA, Nathalie BODDAERT, Isabelle DESGUERRE, Agnès ROTIG, Manuel SCHIFF
15:25 - 15:40 #49488 - SS101 Variants bialléliques du gène UQCC1 altérant l’assemblage du complexe III de la chaîne respiratoire mitochondriale : nouvelle cause de maladie mitochondriale à début précoce.
SS101 Variants bialléliques du gène UQCC1 altérant l’assemblage du complexe III de la chaîne respiratoire mitochondriale : nouvelle cause de maladie mitochondriale à début précoce.

Les maladies mitochondriales sont des maladies rares qui peuvent résulter soit d’anomalies du génome mitochondrial, transmis par voie maternelle, soit de variants affectant l’une des ~1150 protéines du mitoprotéome codées par des gènes nucléaires. Elle se manifestent aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte, avec une grande hétérogénéité clinique et fréquemment une atteinte multisystémique. Le complexe III (ubiquinol:cytochrome c oxydoréductase) joue un rôle clé dans la chaîne respiratoire mitochondriale en transférant les électrons du coenzyme Q10 réduit (ubiquinol) vers le complexe IV, via le cytochrome c. L’assemblage de ce complexe dépend de l’expression coordonnée des génomes mitochondrial et nucléaire. Le déficit en complexe III constitue une entité clinique sévère, souvent létale, liée à des variants pathogènes dans les gènes codant des sous-unités structurales du complexe III ou des facteurs d’assemblage bien identifiés. Sur le plan clinique, les présentations typiques incluent une acidose lactique néonatale, une hypotonie, un retard staturo-pondéral et un retard du développement psychomoteur. Le gène UQCC1 code un facteur d’assemblage du complexe III mitochondrial, sans qu’aucune association entre ses variations génétiques et une pathologie humaine n’ait été rapportée jusqu’à présent. Nous décrivons ici quatre patients issus de trois familles non apparentées, porteurs de variants bialléliques de UQCC1 avec des présentations hétérogènes de maladie mitochondriale à début précoce et acidose lactique. Nous apportons des arguments fonctionnels soutenant la pathogénicité de tous les variants identifiés de UQCC1, apportant la preuve que ce gène est une cause de déficit du complexe III. Les fibroblastes dérivés de patients montrent une diminution des niveaux de la protéine UQCC1 et de son partenaire d’interaction, UQCC2, conduisant à un défaut d’assemblage du complexe III. Le profilage par spectrométrie de masse (MS-complexome) a confirmé que ce défaut d’assemblage du complexe III affecte la formation des supercomplexes (respirasomes), tandis que les expériences de complémentation lentivirale « Rescue » ont montré la restauration des niveaux de UQCC1 avec une augmentation concomitante de l’activité enzymatique du complexe III dans les fibroblastes testés. Ces résultats montrent la pathogénicité des variants UQCC1 identifiés chez les patients et confirment une nouvelle association gène-maladie mitochondriale.
Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice), Sarah J. SMITH, Jamie K. LEIGHTON, Emmanuelle C. GENIN, Lucie S. TAYLOR, Konstantina FRAGAKI, Cécile ROUZIER, Langping HE, Charlotte V.y. HEMINGBROUGH, Alain FOUILHOUX, Annabelle CHAUSSENOT, Gaëlle AUGÉ, Charlotte COCHAUD, Bruno FRANCOU, Taghreed SHUAIB, Essa ALHARBY, Richard CASWELL, Emma L. BLAKELY, Robert MCFARLAND, Andrew A. MORRIS, Monika WINTER, Sylvie BANNWARTH, Hannah ROBINSON, Charlotte L. ALSTON, Naif A. M. ALMONTASHIRI, Ilka WITTIG, Robert W. TAYLOR, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
15:40 - 15:55 #49785 - SS102 Quand la désorganisation des crêtes mitochondriales active la réponse IFN de type I : le cas des maladies mitochondriales.
SS102 Quand la désorganisation des crêtes mitochondriales active la réponse IFN de type I : le cas des maladies mitochondriales.

Introduction : Les maladies mitochondriales sont des maladies extrêmement complexes d’un point de vue génétique et clinique de par l’implication de très nombreux gènes et de par leur expressivité phénotypique extrêmement variées. Des études récentes suggèrent que la réponse interféron (IFN) pourrait participer aux mécanismes physio-pathologiques de ces maladies. En effet, certains stress mitochondriaux mimeraient la présence d’une infection et déclencheraient l’activation des voies de détection virale, conduisant à une réponse IFN inappropriée et chronique. Ainsi, une signalisation IFN élevée a été retrouvée dans les maladies mitochondriales causées par des mutations dans ATAD3A et PNPT1, les reliant à des interféronopathies de type I, maladies Mendéliennes caractérisées par une suractivation de la voie des IFNs de type I. Une évaluation de la réponse IFN dans une cohorte de patients souffrant de cytopathie mitochondriale monogénique suggère que ce phénomène serait plus large. Néanmoins, les mécanismes moléculaires qui relient dysfonctionnements mitochondriaux et immunité innée restent largement méconnus. Objectif : Identifier les mécanismes moléculaires responsables de l’activation de la réponse IFN dans les maladies mitochondriales pour analyser l’impact de cette réponse sur l’évolution de la pathologie. Méthodes : Nous avons étudié 3 modèles de maladies mitochondriales dues à des variants pathogènes dans des gènes codants pour des protéines de la membrane interne mitochondriale (ATAD3A, QIL1 et CHCHD10). A partir des fibroblastes primaires des patients, nous avons étudié: la morphologie des crêtes mitochondriales par microscopie électronique, l’assemblage des principaux complexes de la membrane interne mitochondriale par BN-PAGE et la réponse IFN de type I. Résultats : Nos résultats montrent une forte corrélation entre la perte de certains complexes de la membrane interne mitochondriale, dont MICOS qui est le complexe majeur responsable du maintien des crêtes mitochondriales, et l’activation de la réponse IFN de type I. C’est notamment le cas pour des mutations de ATAD3A, précédemment rapportés pour augmenter la réponse IFN de type I. Nous observons également que des défauts primaires ou secondaires de MICOS, respectivement associés à des variants pathogènes dans les gènes QIL1 et CHCHD10, peuvent induire une réponse IFN de type I. Conclusion : Pour la première fois, nous montrons un lien entre des défauts de structure de la membrane interne mitochondriale et l’activation de la réponse IFN de type I. Ces anomalies seraient communes à plusieurs maladies mitochondriales d’origine génétique différente. Ce travail ouvre ainsi de nouvelles perspectives sur des stratégies thérapeutiques ciblant l’amélioration de la structure des crêtes mitochondriales, et/ou la modulation de la réponse de l’immunité innée.
Gaelle AUGE, Anna REQUENA, Megan HAIRABEDIAN, Sandra LACAS-GERVAIS, Alexandre PIERGA, Marie ROZEN, Agnes ROTIG, Manuel SCHIFF, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Alice LEPELLEY, Sylvie BANNWARTH (NICE)
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15:10 - 15:25 #49200 - SS103 Introduction de l’IA et nouveaux leviers d’accompagnement des étudiants dans l’enseignement hybride en génétique.
SS103 Introduction de l’IA et nouveaux leviers d’accompagnement des étudiants dans l’enseignement hybride en génétique.

Dans le cadre de la réforme du second cycle (R2C), l’enseignement de la génétique médicale a fait l’objet d’une refonte majeure au sein de notre UFR de Médecine, avec la mise en place d’un parcours hybride destiné aux étudiants de DFGSM2/3. Celui-ci combine cours magistraux en e-learning (capsules vidéo, podcasts, liens YouTube) et travaux dirigés en présentiel. Chaque année, de nouvelles innovations sont introduites : en 2024-2025, l’intelligence artificielle a été utilisée via Wooflash (209 flashcards, 188 questions à trous) et, dès 2025-2026, Nolej permettra de générer des cours plus interactifs. L’objectif est d’identifier les leviers pour mieux accompagner les étudiants dans leur appropriation du dispositif, en analysant leurs usages réels et leurs besoins exprimés. Deux dispositifs d’évaluation ont été mis en place : un questionnaire à la fin de chacun des sept modules et une enquête globale de satisfaction en fin de semestre. En 2024-2025, 540 étudiants ont suivi le parcours, dont 89 % se sont connectés à Moodle. Parmi eux, 84 % des DFGSM2 et 70 % des DFGSM3 ont complété l’ensemble des modules. 420 étudiants (77 %) ont réalisé le test final d’autoévaluation, avec une moyenne de 15,5/20. 319 étudiants (59 %) ont utilisé les outils Wooflash. Les retours soulignent une forte appréciation du format asynchrone, jugé clair, souple et adapté au rythme individuel. Les 10 podcasts sont particulièrement plébiscités. Les étudiants demandent cependant davantage d’exercices, de supports visuels et de ressources écrites synthétiques, traduisant un besoin de consolidation. Si les contenus sont jugés alignés avec les objectifs pédagogiques (>90 % de réponses positives par module), plusieurs pistes d’amélioration émergent : clarification de concepts complexes (disomies uniparentales, signes HPO), amélioration sonore et sous-titrage des vidéos. Les forums, très peu utilisés (11 questions), révèlent un besoin d’accompagnement plus explicite à l’interaction asynchrone. Enfin, la comparaison des résultats d’examens entre DFGSM2 et DFGSM3 met en évidence la nécessité de développer plus tôt les compétences en raisonnement clinique, notamment pour les mini-dossiers progressifs. Cette réflexion s’inscrit dans un contexte institutionnel marqué par la migration en 2025 de THEIA vers UNESS Évaluation, afin d’harmoniser nos pratiques avec la majorité des UFR de Médecine françaises déjà engagées dans cette transition. En conclusion, ces résultats révèlent une appropriation globalement positive du dispositif hybride, mais aussi plusieurs leviers pédagogiques : enrichissement des entraînements, guidage méthodologique, accompagnement au raisonnement clinique et soutien à l’interaction. Ces pistes, conjuguées à l’évolution des outils institutionnels, orienteront l’adaptation continue du dispositif pour mieux soutenir les apprentissages et la professionnalisation des étudiants.
Thomas BOMERSBACH, Angélique BAILLIA, Antoine DUCORNET, Philippe FROSSARD, Anne-Sophie LEBRE (Reims)
15:25 - 15:40 #49439 - SS104 Évaluation formative des compétences interpersonnelles des internes en génétique médicale lors de consultations simulées.
SS104 Évaluation formative des compétences interpersonnelles des internes en génétique médicale lors de consultations simulées.

Contexte : Le développement des compétences interpersonnelles constitue un enjeu majeur pour les généticiens cliniciens. De récentes études suggèrent que ces compétences peuvent être améliorées par la simulation. Depuis 2018, des consultations simulées avec des comédiens professionnels sont organisées en France, à l'échelle nationale, pour les internes en génétique médicale. Méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale afin d'évaluer l'efficacité des consultations simulées sur une période de sept ans (2018-2024). Afin d'évaluer la qualité de la relation médecin-patient, un questionnaire standardisé de satisfaction des patients (SPSQ) a été rempli par l’interne et le comédien-patient après chaque consultation. Un score Mindful Attention Awareness Scale (MAAS), permettant d’évaluer le niveau de pleine conscience, a également été calculé pour chaque interne. Le critère d'évaluation principal était l'amélioration significative du score moyen au SPSQ, tel qu'évalué par les comédiens jouant les patients. Résultats Cent quatre-vingt neuf internes en génétique ont participé aux consultations simulées, dont 117 ont assisté à au moins deux sessions consécutives et ont obtenu deux scores SPSQ. Les internes ont exprimé un niveau élevé de satisfaction à l'égard de la formation basée sur la simulation. Le score SPSQ moyen, tel qu'évalué par les comédiens, était de 36,32/40, avec une augmentation de 1,62 point après la deuxième session (p = 0,008). Selon l'évaluation des internes, une amélioration significative a également été observée dans les scores SPSQ moyens (p = 0,004) et MAAS (p = 0,003). Le modèle linéaire mixte confirme l'impact de la session et du MAAS sur le score SPSQ. Conclusions Les consultations simulées, actuellement intégrées à la formation initiale des internes en génétique médicale en France améliore statistiquement leurs compétences relationnelles avec une meilleur satisfaction des patients. De plus, il reçoivent une évaluation très satisfaisante de la part des participants. Des études de suivi sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
Jean-Marie RAVEL (Nancy), Mathilde RENAUD, Jean-Benoit HARDOUIN, Laurent PASQUIER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Damien SANLAVILLE, Pierre POTTIER, Sandra MERCIER
15:40 - 15:55 #49511 - SS105 ACMG Academy, un simulateur interactif en ligne pour l’apprentissage de la classification ACMG/AMP des variants génétiques à partir de cas cliniques contextualisés.
SS105 ACMG Academy, un simulateur interactif en ligne pour l’apprentissage de la classification ACMG/AMP des variants génétiques à partir de cas cliniques contextualisés.

L’interprétation des variants génétiques selon les recommandations ACMG/AMP est une compétence clé en génétique médicale, mais demeure difficile d’accès pour les cliniciens et étudiants non spécialistes. Nous présentons un simulateur pédagogique interactif, accessible à tous en ligne, destiné à l’apprentissage de la classification des variants selon l’ACMG. L’outil cible en particulier les étudiants en médecine (externes, internes débutants) et les praticiens d’autres spécialités découvrant la discipline, à l’occasion d’un DIU ou d’un MOOC par exemple. Le site propose une série de cas cliniques contextualisés (signes cliniques, arbre généalogique…), couvrant les différents types de variants (faux-sens, nonsense, d’épissage…). Chaque cas inclut : un contexte clinique et familial, les caractéristiques du variant (gène, transcrit, localisation, conséquence), ainsi que les données issues des bases de données (gnomAD, ClinVar) et une sélection de scores de prédiction in silico adapté à la nature du variant (CADD, REVEL, SIFT, SpliceAI…) avec des liens vers les différentes sources. Ces ressources sont accompagnées de volets explicatifs didactiques rappelant leur intérêt, leurs seuils d’interprétation et leur lien avec les critères ACMG correspondants. L’étudiant sélectionne les critères qu’il juge pertinents. Le système génère en temps réel une classification automatique, permettant un feedback immédiat sur le poids et l’impact des critères choisis. Puis après avoir validé la classification qu’il juge optimale, une correction détaillée est fournie : comparaison entre critères attendus et sélectionnés, raisonnement pas-à-pas et mise en évidence des arguments déterminants. Enfin, il est fourni des rappels physiopathologiques adaptés (par exemple le mécanisme Nonsense-Mediated mRNA Decay dans le cas d’un variant tronquant). L’outil est flexible : les enseignants peuvent préconfigurer leurs propres cas et variants, facilitant une progression graduelle en complexité, une adaptation aux objectifs pédagogiques et aux thématiques enseignées. Conclusion Ce simulateur en ligne constitue une innovation pédagogique accessible à tous, combinant interactivité, feedback immédiat et apprentissage guidé de la classification ACMG/AMP.
Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Cécile COURDIER
Zone 1 - Salle 6
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00:00 - 00:00 #49063 - P745 Identification fonctionnelle de multiples évènements d’épissage aberrant liés à une variation intronique du gène PKD1.
Identification fonctionnelle de multiples évènements d’épissage aberrant liés à une variation intronique du gène PKD1.

Introduction : L'interprétation des variations introniques est l'un des défis de l'ère post-génomique. Les outils de prédiction de l'épissage in silico permettent d'identifier des variations d'intérêt, mais seule la caractérisation fonctionnelle permet une classification adaptée à un usage diagnostique. Pour cela, l'étude de l'ARNm du patient dans un tissu accessible exprimant le gène d’intérêt permet de caractériser l'impact de la variation d'épissage. Nous rapportons l'étude d'une variation intronique du gène PKD1. Méthode : Une étude par séquençage de panel a été réalisée chez une patiente présentant des kystes rénaux et une histoire familiale de polykystose rénale. Les outils de prédiction d’épissage in silico indiquent une diminution de l'utilisation du site d'épissage canonique donneur, l'utilisation d'un site d'épissage accessoire exonique et une rétention intronique. L’étude de l’ARNm de la patiente par séquençage haut-débit a été effectuée pour explorer l’impact de cette variation. Résultats : L’exploration génétique par panel a mis en évidence une variation hétérozygote de l’intron 18 du gène PKD1 (NM_001009944.3:c.7489+5G>A). L'analyse par cDNA-Seq de l'ARNm de notre patient a modifié les résultats (rétention intronique) obtenus dans une étude ultérieure par séquençage Sanger en démontrant la présence de cette rétention intronique chez les témoins, sur l'allèle WT de notre patient ainsi qu’une surreprésentation de cette rétention sur l'allèle mutant. Elle a, en plus, démontré l'utilisation d'un site d'épissage accessoire exonique, en position c.7470, entraînant un décalage du cadre de lecture. Discussion : Cette étude a permis de nuancer les résultats obtenus précédemment tout en approfondissant l'impact fonctionnel grâce à l'identification d'un deuxième transcrit aberrant. Nos résultats permettent de reclasser cette variation de signification incertaine et de poser un diagnostic de certitude. Nous confirmons la nature pathogène par haplo-insuffisance de cette variation et renforçons la notion que l'étude de l'ARNm par séquençage à haut débit est plus exhaustive. Ces résultats renforcent, dans le cadre du diagnostic moléculaire, l’importance des tests fonctionnels lors de l’interprétation des variations introniques de signification incertaine mais également des variations rapportées dans la littérature. De plus, l’identification et la caractérisation des conséquences des variations d’épissage peut désormais permettre l’accès à des essais cliniques grâce au développement des thérapies par oligonucléotide antisens.
Aurélien CAUX (Paris), Jessica KACHMAR, Joana BENGOA, Manon MAUTRET-GODEFROY, Pauline PLANTE-BORDENEUVE, Vincent MORINIERE, Laurence HEIDET, Guillaume DORVAL
00:00 - 00:00 #49273 - P746 RNAseq ciblé pour le diagnostic des maladies neurosensorielles : exemples de variants d’épissage.
P746 RNAseq ciblé pour le diagnostic des maladies neurosensorielles : exemples de variants d’épissage.

Le séquençage haut débit de panel de gènes ou de génomes identifie continuellement des variants candidats d’épissage de signification incertaine pour lesquels des analyses fonctionnelles restent indispensables afin de valider leur caractère pathogène. Pour répondre à ces demandes de caractérisation de variants, notre stratégie de diagnostic moléculaire comporte des analyses de transcrits basées sur des techniques de RT-PCR ou de constructions minigènes couplées à des séquençages classiques ou long read. Bien que ces analyses soient efficientes elles restent néanmoins contraintes au choix de la région étudiée et des mises au point qui peuvent être chronophages. Afin de restreindre ces limites, nous avons donc choisi d’intégrer à nos analyses fonctionnelles une approche RNAseq ciblée sur un panel de 157 gènes impliqués dans des maladies neurosensorielles. Le workflow suivi pour cette approche comporte une étape d’extraction des ARNs totaux, manuelle ou robotisée, une étape de construction de librairie avec multiplexage de 5 échantillons, une étape de séquençage short read, une étape de traitement informatique et une analyse manuelle des données visualisées avec le logiciel Integrative Genomics Viewer. Cette approche a dans un premier temps été testée sur des transcrits issus de personnes non atteintes pour établir un état des lieux de l’expression de nos gènes d’intérêt dans différents tissus, puis elle a été appliquée aux patients porteurs de variants candidats d’épissage. Nous avons choisi de présenter ici des résultats de RNAseq ciblé qui illustrent les effets de plusieurs altérations typiques sur le mécanisme d’épissage; il s’agit des substitutions en position c.2424-23, c.248-16, c.2930-1, c.5187, c.422+5, c.1374+608 des gènes NBAS, RPGR, SLC12A2, CDH23, ABHD12 et d’un rétrotransposon SVA inséré en position c.7482+145 dans le gène CDH23. Les effets observés ont été des sauts d’exon(s) constitutif(s), des modifications de ratio d’inclusion d’exon alternatif, des rétentions introniques ou des diminutions de taille d’exon liés à l’utilisation de sites d’épissage cryptiques ou nouveaux, des inclusions de pseudo-exons et des combinaisons entre ces différents éléments. Au niveau de notre offre de tests fonctionnels, l’analyse par RNAseq est maintenant priorisée quand un accès au tissu exprimant le gène est possible. Quand le gène d’intérêt est trop faiblement exprimé pour une telle analyse, alors des essais de RT-PCRs nichées sont réalisées, et quand celui-ci n’est pas exprimé, ce sont des constructions minigènes qui sont proposées. Ces analyses fonctionnelles sont essentielles à la compréhension des mécanismes en jeu en contexte pathogène et participent à l’élaboration d’un diagnostic moléculaire exhaustif pour les patients.
Christel VACHÉ (MONTPELLIER), Corinne BAUDOIN, David BAUX, Luke MANSARD, Isabelle MEUNIER, Audrey PUTOUX, Laëtitia LAMBERT, Justine WOURMS, Anne-Marie GUERROT, Consortium AURAGEN, Mireille COSSÉE, Anne-Françoise ROUX
00:00 - 00:00 #49574 - P747 Caractérisation par analyse RNAseq ciblée d’un nouveau variant synonyme pathogène dans le gène SLC2A2 responsable d’une atteinte rénale isolée du syndrome de Fanconi-Bickel.
P747 Caractérisation par analyse RNAseq ciblée d’un nouveau variant synonyme pathogène dans le gène SLC2A2 responsable d’une atteinte rénale isolée du syndrome de Fanconi-Bickel.

Introduction : Le syndrome de Fanconi-Bickel (SFB) est une maladie rare à début précoce caractérisé par une accumulation de glycogène au niveau hépatorénal, une dysfonction tubulaire rénale proximale liée à défaut de transport du glucose et du galactose. Il est de transmission autosomique récessive et causé par des variants pathogènes bi-alléliques dans le gène SLC2A2, qui code le transporteur GLUT2 responsable du transport du glucose et du galactose dans les reins, le pancréas et le foie. Case report : Ici, nous rapportons un nouveau variant synonyme dont la pathogénicité a été confirmée par une analyse RNAseq à partir d’ARN extrait de cellules urinaires, identifiée chez quatre patients appartenant à trois familles non apparentées, tous présentant une forme rénale isolée du SFB. Tous les patients présentaient une atteinte du transport rénal proximal isolé, caractérisé par une glycosurie, une protéinurie de faible poids moléculaire et une acidose métabolique, non associé à une atteinte hépatique clinique, biologique ou échographique. Une analyse génétique a été réalisée chez un patient et ses parents sains par séquençage de génome et chez les trois autres patients par analyse d’un panel de gène impliqués dans les tubulopathies proximales par séquençage de nouvelle génération. L’analyse moléculaire a permis d’identifier le variant synonyme c.1374G>A; p.(Ala458=) à l’état homozygote dans le gène SLC2A2 (NM_000340.2) chez les quatre patients. L'analyse des transcrits SLC2A2 par séquençage d'ARN à partir de cellules urinaires a montré un saut de l'exon 10, un défaut d'épissage qui n'était pas totalement prédit par les outils d'épissage in silico. Discussion : Cette étude souligne l’intérêt de penser au SFB même en cas d’atteinte rénale proximale isolée, en diagnostic différentiel du syndrome de Toni-Debré-Fanconi. De plus, elle rappelle que les outils de prédiction d'épissage in silico doivent toujours être utilisés avec prudence, et leurs résultats systématiquement complétés par une analyse de transcrit pour confirmer ou infirmer tout impact délétère sur l'épissage normal. Conclusion : Étant donné les avancées dans les technologies de séquençage et l’augmentation croissante de l’identification de variants de signification incertaine, l'accès aux techniques de séquençage d'ARN pourra améliorer considérablement la précision diagnostique et, par conséquent, le conseil génétique pour les patients et leur famille.
Amal ABD MOULEH (Paris), Astrid RAMAHEFASOLO, Hélène BOYER, Zaina AIT ARKOUB, Pierre BLANC, Laurence DERAIN DUBOURG, Jordan DESENCLOS, Aurelia BERTHOLET THOMAS, Rosa VARGAS POUSSOU, Laurence HEIDET, Marguerite HUREAUX
00:00 - 00:00 #49626 - P748 Prédiction in silico de l’impact d’une variation d’épissage affectant un site accepteur canonique du gène CTNS sur la structure et la fonction de la cystinosine dans un cas de cystinose infantile.
P748 Prédiction in silico de l’impact d’une variation d’épissage affectant un site accepteur canonique du gène CTNS sur la structure et la fonction de la cystinosine dans un cas de cystinose infantile.

La cystinose est une maladie lysosomale autosomique récessive, principalement caractérisée par une accumulation de cystine dans les lysosomes. Elle affecte préférentiellement le rein et évolue fréquemment vers l’insuffisance rénale terminale. Les trois formes cliniques (infantile, juvénile et adulte) sont causées par des mutations du gène CTNS, codant pour la cystinosine, un transporteur lysosomal de cystine. Une corrélation entre génotype et phénotype a été établie, les mutations entraînant une perte complète de fonction étant généralement associées à la forme infantile sévère. Dans cette étude, nous avons réalisé une analyse in silico de l’effet d’une variation intronique nouvellement identifiée au sein du site accepteur canonique de l’intron 7 du gène CTNS, afin d’élucider les mécanismes moléculaires sous-tendant le phénotype observé. Le patient, âgé de six ans, présentait un tableau clinique évocateur de cystinose infantile incluant diarrhée chronique, retard staturo-pondéral, hypokaliémie et dépôts cristallins de cystine. Le séquençage Sanger a mis en évidence une substitution au niveau du site accepteur d’épissage de l’intron 7. L’analyse prédictive de l’impact de cette variation a été réalisée à l’aide du logiciel Alamut Visual Plus, permettant d’envisager différents scénarios d’épissage anormaux. Les cadres de lecture ouverts ont été déterminés via ExPASy, et la prédiction des domaines transmembranaires a été effectuée avec PSIPRED. La modélisation structurelle de la protéine a été réalisée à l’aide de Phyre2 et PyMOL, et la localisation subcellulaire a été inférée par comparaison avec les données UniProt. Nos résultats indiquent que cette variation altère non seulement le site accepteur canonique, mais pourrait également activer un site accepteur cryptique situé en début d’exon 8. Deux transcrits anormaux sont ainsi prédits : l’un résultant en un saut complet de l’exon 8, et l’autre en une rétention partielle de ce dernier. Ces événements conduiraient à la synthèse de deux protéines tronquées, respectivement de 164 et 347 acides aminés. La forme la plus courte ne contiendrait qu’un seul domaine transmembranaire au lieu de sept, et les deux formes présenteraient des altérations structurales majeures, affectant notamment les motifs fonctionnels et la localisation lysosomale. La forme tronquée de 164 acides aminés, dépourvue des signaux de ciblage lysosomal, est probablement non fonctionnelle et pourrait expliquer le phénotype sévère du patient. Ces résultats soulignent l’importance des approches in silico pour l’interprétation des variants d’épissage, mais nécessitent une validation fonctionnelle ultérieure.
Temim DELI (Tunis, Tunisie), Mariem ELYOUNSI, Ahlem ACHOUR, Amira ZENATI, Maher KHARRAT, Taha SAYARI, Tahar GARGAH, Médiha TRABELSI, Ridha M'RAD
00:00 - 00:00 #49698 - P749 Analyse fonctionnelle in vitro d’une nouvelle variation intronique identifiée au niveau du gène CYP11B1.
P749 Analyse fonctionnelle in vitro d’une nouvelle variation intronique identifiée au niveau du gène CYP11B1.

Le déficit en 11β-hydroxylase, deuxième cause d’hyperplasie congénitale des surrénales, est lié à des variations du gène CYP11B1. Dans le cadre de la caractérisation du spectre mutationnel de ce gène, nous avons identifié une nouvelle variation intronique c.1200+5G>C, jamais rapportée dans la littérature, et ce chez plusieurs membres d’une famille tunisienne. La confirmation de sa pathogénicité nécessite des analyses fonctionnelles afin d’affiner le diagnostic clinique et d’orienter la prise en charge thérapeutique. L’objectif de ce travail était de mettre en place des méthodes d’analyse in vitro permettant la caractérisation fonctionnelle de cette nouvelle variation. Tout d’abord, nous avons réalisé une analyse in silico afin d’évaluer l’impact de la variation sur l’épissage de l’ARNm et sur l’activation éventuelle de sites cryptiques. Sur la base de ces prédictions, nous avons réalisé une modélisation moléculaire 3D afin de comparer la protéine mutée à la protéine sauvage et d’explorer les conséquences potentielles de la variation sur la structure et la conformation de la protéine. Par la suite, nous avons réalisé une étude fonctionnelle in vitro moyennant l’approche « Exon-Trapping » qui permet d’exprimer un mini-gène portant la variation dans des cellules eucaryotes et d’analyser son effet sur l’épissage de l’ARNm. L’analyse in silico a suggéré que cette variation résulterait en une rétention de l’intron 7 conduisant au décalage du cadre de lecture et à l’apparition d’un codon stop prématuré, ce qui altérerait la conformation ainsi que la fonction de la protéine mutée. En revanche, les études fonctionnelles in vitro ont révélé que la variation aurait plutôt comme conséquence l’excision de l’exon 7, situé en amont de la variation, confirmant ainsi son rôle pathogène. Par conséquent, la divergence entre les résultats de la prédiction in silico et l’analyse fonctionnelle in vitro souligne les limites des outils bioinformatiques, qui bien que prédictifs, doivent systématiquement être validés par des approches expérimentales.
Asma TAJOURI (Tunis, Tunisie), Abir JEBALI, Nasreddine RAJOUA, Temim DELI, Ons AZAIEZ, Ridha M'RAD, Lilia KRAOUA, Médiha TRABELSI, Maher KHARRAT
00:00 - 00:00 #49705 - P750 Un scénario d'épissage peut en cacher un autre : le RNA-seq révèle le paysage transcriptionnel complexe d'un variant du gène POGZ.
P750 Un scénario d'épissage peut en cacher un autre : le RNA-seq révèle le paysage transcriptionnel complexe d'un variant du gène POGZ.

Introduction : L'interprétation des variants introniques non canoniques représente un défi diagnostique majeur. Les prédictions in silico, bien qu'utiles, restent limitées pour anticiper la complexité réelle de l’épissage alternatif des transcrits. Nous présentons un variant d’épissage de novo dans le gène POGZ NM_015100.4:c.2570+3A>T dans l’intron 18 identifié par séquençage haut débit (SHD) de génome, chez une patiente présentant un trouble neurodéveloppemental syndromique. Ce variant est prédit pour induire uniquement un saut complet de l’exon 18 par les outils prédictifs in silico (Splice AI et SPiP). Le séquençage d’ARN (RNA-seq) a permis de montrer un effet délétère beaucoup plus complexe que les prédictions in-silico et de reclasser ce variant de signification incertaine (VSI) en pathogène Méthodes : À partir d'ARN leucocytaire de la patiente, du cDNA double brin a été généré (Second Strand Cdna synthesis, Invitrogen). Une librairie a été préparée par capture d’Exome (Agilent V8 XT-HS2) et séquencée par la technologie NextSeq500 Illumina. L'analyse bio-informatique (alignement hg19, visualisation IGV, Sashimi plots et annotation) a été réalisée grâce à la plateforme Polyweb de l’Institut Imagine. Résultats : L'analyse RNA-seq ciblée du gène POGZ a révélé un paysage d'épissage anormal et complexe, bien au-delà du simple effet attendu sur les sites canoniques d’épissage de l’exon 18. Le variant est responsable simultanément de quatre anomalies transcriptionnelles distinctes sur le même allèle : 1. Rétention probablement complète de l'intron 17 (avec un taux élevé). 2. Saut de l'exon 18 (à un taux d’environ 30%). 3. Utilisation d'un site donneur cryptique en amont, entraînant l'insertion d'un pseudo-exon de 33 pb (taux de 8%). 4. Rétention probablement complète de l'intron 18 (avec un taux élevé). Conclusion : Ce cas démontre qu'un variant unique peut orchestrer plusieurs mécanismes d'épissage pathogènes concomitants. L’étude par RNA-seq est indispensable pour dépasser les limites de la prédiction in silico et révéler la complexité des effets des variations des sites non canoniques d’épissage. Elle a permis la reclassification définitive du variant c.2570+3A>T en variant pathogène, un diagnostic moléculaire indispensable pour la prise en charge de la patiente dont le phénotype est compatible avec les signes associés aux variants pathogènes dans POGZ ainsi qu’un un conseil génétique pour la famille . Cette approche doit être systématiquement envisagée pour l'interprétation des variants introniques non canoniques.
Hamza HADJ ABDALLAH, Lamisse HENDILI-MANSOUR, Thomas COURTIN, Ilyas CHALLET, Guillaume DORVAL, Emmanuelle OLLIVIER, Patrick NISTSCHKE, Julie STEFFAN, Valérie CORMIER-DAIRE, Lucile BOUTAUD (paris)
00:00 - 00:00 #49900 - P751 Etude comparative des extractions ARN pour les analyses fonctionnelles en laboratoire de génétique moléculaire.
P751 Etude comparative des extractions ARN pour les analyses fonctionnelles en laboratoire de génétique moléculaire.

Contexte L’analyse de l’expression génique à partir d’ARN total est devenue incontournable pour interpréter certains variants de signification inconnue (VSI) détectés par NGS et pouvant affecter l’épissage. Cependant, la qualité et la quantité d’ARN dépendent fortement des conditions pré-analytiques et des méthodes utilisées. Les principaux obstacles restent l’instabilité des transcrits, les pertes liées aux manipulations, la contamination par l’ADN génomique et des délais techniques peu compatibles avec un diagnostic rapide. Les laboratoires doivent donc évaluer les méthodes disponibles afin d’optimiser et simplifier l’extraction d’ARN. Objectifs Comparer les performances des tubes S-Monovette® RNA Exact (Sarstedt), permettant une extraction semi-automatisée, à une méthode de référence standardisée à partir de tubes PAXgene® (Becton Dickinson). Méthodes Seize patients ont été inclus. Deux protocoles ont été comparés : (1) Extraction de référence à partir de 2,5 ml de sang dans un tube PAXgene® avec protocole standard : plusieurs étapes manuelles (centrifugations, lavages, resuspension), puis extraction automatisée avec l’automate MagnetaPure (Macherey Nagel). (2) Extraction alternative à partir de 1,5 ml de sang dans un tube S-Monovette® RNA Exact : extraction automatisée directe sur le même automate. Les ARN ont été évalués par : quantification (Qubit), qualification (Tapestation®-BioAnalyzer), mesure de l’ADN génomique résiduel, et détection des évènements d’épissage (NGS et bioinformatique). Résultats Malgré un volume sanguin inférieur, les S-Monovette® ont fourni un rendement équivalent à la méthode standard (80,2 vs 73,6 ng/µL). La qualité des ARN était supérieure avec S-Monovette® (RIN moyen 8,2 vs 6,9 ; p=0,02). La contamination par l’ADN génomique était nettement réduite (3,4 vs 89,6 ng/µL ; p=0,006), améliorant la fiabilité des analyses ultérieures. Sur le plan médico-technique, le protocole standard nécessitait 3–4 h avec de nombreuses étapes manuelles, tandis que l’extraction S-Monovette® était réalisable en environ 1h30, réduisant de moitié le temps technicien. Conclusion Le système S-Monovette® RNA Exact constitue une alternative robuste et efficiente à l’extraction ARN standard. Il permet d’obtenir une quantité équivalente mais une qualité supérieure d’ARN, tout en réduisant la contamination par l’ADN génomique et le temps de manipulation. Il simplifie aussi la logistique : les prélèvements restent stables jusqu’à 5 jours à température ambiante (vs 2 h pour PAXgene®). L’étude médico-économique a montré un gain en temps, en coût global, et une diminution des déchets biologiques. L’adoption de cette méthode pourrait ainsi améliorer la prise en charge diagnostique des maladies génétiques nécessitant l’étude des transcrits.
Zaïna AIT ARKOUB (Paris), Fabienne SAINT JALMES, Brian SEPRELAKIS-BEEDHAM, Guillaume DORVAL, Julie STEFFANN
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01 - Pathologies du neurodéveloppement - 06 - Neurogénétique - 20 - Pathologies Neurosensorielle/sensorielle - 21 - Maladies Métaboliques

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #49697 - P454 Extension du spectre phénotypique des variants liés à SMARCC1.
Extension du spectre phénotypique des variants liés à SMARCC1.

Introduction : SMARCC1, code pour BAF155, est impliqué dans le développement embryonnaire et la régulation des progéniteurs neuronaux. Depuis 2018, moins de 20 familles porteuses de variants pathogènes (VP), majoritairement type perte de fonction et hérités des parents sains, ont été rapportées. Le gène est actuellement annoté dans OMIM (601732) comme prédisposant à l’hydrocéphalie, mais le phénotype, les corrélations phénotype–génotype et la pénétrance demeurent imparfaitement définies. Objectifs : Mieux caractériser le spectre clinique et radiologique associé aux variants ma, préciser la variabilité inter- et intrafamiliale et documenter la transmission familiale. Patients et Méthodes : Description clinique détaillée et imagerie pré et post-natale des 4 familles multigénérationnelles. Deux familles, déjà partiellement décrites par Rive Le Gouard et al. en 2023, font l’objet d’une caractérisation élargie et approfondie. Deux autres familles sont rapportées pour la première fois. Résultats : Les cas-index sont 4 fœtus et 2 enfants issue de 4 familles avec le diagnostic a été établi par séquençage du génome, soit après une interruption de grossesse entre 19 et 25 SA pour anomalies sévères de l’imagerie prénatale, soit après la naissance. Dans la famille 1, 2 fœtus présentaient une ventriculomégalie sévère et une macrocrânie; l’un avec anomalies de gyration et rupture septale et l’autre dysmorphie des cornes frontales. Ils portaient un VP, p.Asn479Lysfs*18 hérité d’une mère saine. Dans la famille 2, 1 fœtus présentait une hydrocéphalie avec atrésie de l’aqueduc, une agénésie du corps calleux et une macrocéphalie. Le VP p.Asn557Ter transmis par le père et la grand-mère sains. Dans la famille 3, une IMG a été réalisée pour hydrocéphalie tri-ventriculaire majeure. Le VP p.Lys89* était hérité par la mère présentant une ventriculomégalie avec dysmorphie des cornes occipitales. Son fils de 12 ans, portait également la variant, sans anomalie à l’IRMc. Dans la famille 4, le garçon de 11 ans présentait une agénésie partielle du corps calleux (splénium) et une dilatation ventriculaire, portait le VP p.Val265Phefs*3, hérité d’une mère asymptomatique. Discussion/Conclusion : Les variants de SMARCC1, gène considéré comme prédisposant à l’hydrocéphalie, sont associés à un spectre plus large de malformations cérébrales, incluant anomalies du corps calleux, macrocéphalie et anomalies de la gyration. Le phénotype neuro-développemental est variable, et doit être précisé par des études plus larges. La pénétrance incomplète, illustrée par des porteurs sains chez les parents pourrait s’expliquer par un second évènement dans les formes fœtales sévères. Cette étude enrichit la compréhension du spectre clinique des variants SMARCC1 et fournit des données supplémentaires pour l’interprétation des variants et le conseil génétique. Néanmoins, à l’heure actuelle, ces données sont encore insuffisantes pour préciser le pronostic en prénatal, qui reste dépendant de l’imagerie cérébrale.
Thi Thu Huyen LE, Cristina PEDUTO (Paris), Nicolas RIVE LE GOUARD, Boris KEREN, Lisa FRUGERE, Romain DUQUET, Anna-Gabriella GERASIMENKO, Stéphanie VALENCE, Solveig HEIDE, Tania ATTIE-BITACH, Delphine HERON
00:00 - 00:00 #49875 - P455 Co-occurrence de syndrome de Joubert et de syndrome d’Usher révélée par séquençage de l’exome chez un patient Tunisien.
Co-occurrence de syndrome de Joubert et de syndrome d’Usher révélée par séquençage de l’exome chez un patient Tunisien.

Introduction : Les progrès des technologies de séquençage de haut débit ont amélioré le rendement diagnostique en génétique médicale. Cependant, ces progrès révèlent aussi un nombre croissant de diagnostics moléculaires multiples, estimés dans la littérature entre 2 et 5 %, ce qui pose davantage de défis dans l’interprétation des variants. Dans ce travail, nous rapportons une co-occurrence de deux pathologies autosomiques récessives révélées par séquençage de l’exome (SE). Méthodes : Nous rapportons l’observation d’un patient Tunisien adressé pour trouble neuro-développemental (TND). Un SE a été réalisé avec la technologie short-read d’Illumina, avec la recherche concomitante de CNV. Résultats : Il s’agit d’un nourrisson âgé de 13 mois, issu d’un mariage consanguin, présentant un retard sévère sur le plan moteur et langagier. A l’examen, une dysmorphie faciale a été objectivée avec un nystagmus rotatoire et une hypotonie axiale. L’IRM cérébrale a montré une hypoplasie vermienne avec un aspect en "dent molaire" évocateur d’un syndrome de Joubert. L’électrorétinogramme a montré une dystrophie des cônes. Le caryotype était normal. Le SE a mis en évidence 3 anomalies : 1. Un variant homozygote dans le gène AHI1 (NM_001134831.2:c.1550G>A, p.Trp517Ter), de type non-sens, entraînant un codon stop prématuré. Ce variant est classé pathogène dans ClinVar. Le gène AHI1 code pour la Jouberin, protéine impliquée dans le développement du cervelet et du tronc cérébral et les variants délétères de ce gène sont associés au syndrome de Joubert de type 3, ce qui est concordant avec le phénotype observé. 2. Un variant homozygote intronique profond dans le gène USH2A (NM_206933.4:c.784+14389G>T, p ?). Ce variant est rapporté comme probablement pathogène dans ClinVar, chez des patients atteints du syndrome d’Usher de type IIA, ou de rétinite pigmentaire isolée, chacun de transmission autosomique récessive. Des études fonctionnelles ont montré qu’il induit l’insertion d’un pseudo-exon dans l’ARNm, entraînant un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré (p.Gly262Aspfs*26), confirmant son caractère délétère. Un bilan électrophysiologique auditif et un examen ophtalmologique ont été demandés afin de préciser l’expression phénotypique liée à ce variant, et d’orienter le diagnostic moléculaire. 3. Une microduplication homozygote au niveau du bras court du chromosome 8 (8p11.21p11.1), de taille minimale 273,8 kb et contenant les deux gènes POMK et HGSNAT impliqués dans des maladies autosomiques récessives n’expliquant pas le phénotype de notre patient. Elle a été classée comme de signification incertaine. Conclusion : Ce cas illustre l’intérêt du SE dans le diagnostic étiologique des TND et des syndromes malformatifs. Le SE a permis d’instaurer une prise en charge multidisciplinaire ciblée et de prodiguer un conseil génétique adapté. Également, ce cas souligne les défis posés par les diagnostics multiples et les variants de signification incertaine.
Feriel AGREBI (Bron), Syrine HIZEM, Imen REJEB, Yasmina ELARIBI, Manel LAAJIMI, Mariem MKADMINI, Ichraf KRAOUA, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #49701 - P456 Variant gain-de-fonction du gène UBE3A responsable d’un trouble du développement intellectuel avec macrocéphalie.
Variant gain-de-fonction du gène UBE3A responsable d’un trouble du développement intellectuel avec macrocéphalie.

Les anomalies de la région 15q11.2q13.3, soumise à empreinte parentale, sont impliquées dans plusieurs troubles du neurodéveloppement (TND) syndromiques, en particulier les syndromes bien connus de Prader-Willi et d'Angelman, respectivement causés par un défaut d'expression de l'allèle paternel et maternel. Au sein de cette région, c'est plus précisément la perte de l'expression maternelle du gène UBE3A, qui code une E3 ubiquitine ligase favorisant la dégradation des protéines par le protéasome, qui est responsable du syndrome d’Angelman, caractérisé par un trouble du développement intellectuel sévère, une épilepsie avec aspect évocateur à l'EEG, des troubles moteurs, une dysmorphie et un comportement agité et joyeux. Si les conséquences phénotypiques de la perte d'expression d’UBE3A sont très connues, celles d'un excès d’activité d'UBE3A sont beaucoup moins documentées. Elles ont été suspectées en raison du phénotype de TND avec troubles du spectre autistique, distinct du syndrome d’Angelman, associé aux gains du nombre de copies d’origine maternelle (duplication et triplication) de la région 15q11q13, UBE3A étant le seul gène de la région dont l’expression dans les neurones matures soit exclusivement d’origine maternelle. En 2021, la caractérisation fonctionnelle de variants faux-sens du gène UBE3A identifiés chez des patients ayant un TND a permis de montrer que les variants activateurs étaient habituellement d’origine maternelle et associés à un phénotype de trouble du développement intellectuel avec ou sans épilepsie, distinct du syndrome d’Angelman (Weston et al., 2021). Nous rapportons une patiente avec une déficience intellectuelle légère et une macrocéphalie porteuse d'un variant faux-sens du gène UBE3A hérité de sa mère asymptomatique. Les tests fonctionnels utilisés pour évaluer l’activité de la protéine UBE3A ont montré un gain d’activité de 80% par rapport à la protéine sauvage. Le séquençage du génome en long read a montré que la mère de la patiente portait le variant sur son allèle paternel, ce qui explique l’absence de manifestations cliniques chez elle. Ces résultats sont en faveur de la pathogénicité du variant et de son implication dans le phénotype de la patiente. La macrocéphalie, décrite chez certains patients porteurs d’une duplication 15q11q13, semble compatible avec un gain de fonction d’UBE3A, en miroir de la microcéphalie modérée du syndrome d’Angelman. Cette observation souligne la complexité de l’interprétation des variants dans les gènes soumis à empreinte et les limites des arguments habituellement invoqués (ségrégation, présence ou absence en population générale) pour estimer la pathogénicité d’un variant.
Oriane MERCATI (Paris), Caroline NAVA, Adèle BARBOT, Julien BURATTI, Thierry BIENVENU, Jason YI, Hélène MAUREY, Boris KEREN, Cyril MIGNOT
00:00 - 00:00 #49555 - P457 Interprétation d’un génotype incertain dans le gène YARS1 : apport du phénotype clinique et du dialogue clinico-biologique.
Interprétation d’un génotype incertain dans le gène YARS1 : apport du phénotype clinique et du dialogue clinico-biologique.

Introduction Le gène YARS1 code pour la tyrosyl-ARNt synthétase, une enzyme essentielle à la traduction protéique et la réponse au stress cellulaire. Des variations bialléliques pathogènes de ce gène sont associées à une forme récessive de maladie multisystémique neurologique, endocrine et pancréatique (syndrome IMNEPD2, OMIM #619418). À ce jour, plus de 30 cas présentant un déficit en YARS1 ont été rapportés dans la littérature. Nous décrivons un nouveau cas dont le diagnostic a pu être établi sur la base de la spécificité des données cliniques, indépendamment des critères de l’ACMG. Patient et méthodes Nous rapportons le cas d’un nourrisson de 6 mois, hospitalisé pour une hypotonie néonatale, malnutrition, hypoglycémie, hypertriglycéridémie, insuffisance pancréatique exocrine, hépatomégalie et particularités morphologiques. Le bilan biologique a révélé une hypoalbuminémie, un effondrement global des acides aminés plasmatiques et un hypométabolisme médullaire par déficit en érythropoïétine. Un avis spécialisé en maladies métaboliques orientait vers un défaut de transport des acides aminés. Une analyse du génome en trio (cas index et parents) a été réalisée sur la plateforme Auragen dans le but d’identifier la cause moléculaire. Résultats Dans un premier temps, l’étude in silico des gènes impliqués dans ce mécanisme s’est révélée non contributive. L’analyse élargie des données de génome a ensuite permis d’identifier deux variations faux-sens dans le gène YARS1 à l’état hétérozygote composite. Les éléments cliniques rapportés étaient compatibles avec le syndrome IMNEPD2. Toutefois, conjointement, les arguments cliniques et moléculaires (localisation, scores de prédiction in silico, fréquence, bases de données) conduisent à classer ces variations tout au plus comme étant de signification incertaine d’après les critères de l’ACMG. Une discussion clinico-biologique a permis d’intégrer des éléments cliniques complémentaires, notamment un petit poids pour l’âge gestationnel, un placenta recouvrant, une microcéphalie et une régression psychomotrice. Ces échanges ont également permis de confronter les données clinico-biologiques du nourrisson à celles de la littérature rapportant des cas porteurs de variations bialléliques pathogènes dans ce gène. Une forte concordance phénotypique a ainsi pu être établie avec le syndrome IMNEPD2. Discussion Sur la seule base de la concordance clinico-biologique particulièrement spécifique, le génotype associant ces deux variations de séquence a été considéré comme probablement pathogène et susceptible d’expliquer le phénotype complexe observé chez ce nourrisson, indépendamment des critères de l’ACMG. Conclusion Cette observation illustre l’importance des données cliniques dans l’interprétation génomique des variations. Elle souligne également le rôle fondamental du dialogue clinico-biologique dans l’établissement du diagnostic, particulièrement dans les situations où les données moléculaires sont peu ou ne sont pas contributives.
Oussama KETTANI, Richard BELMONTE (Dijon), Ange-Line BRUEL, Julian DELANNE, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Consortium AURAGEN, Christel THAUVIN, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON
00:00 - 00:00 #49731 - P458 Syndrome d’Allgrove au Maroc : variabilité clinique et analyse de la mutation récurrente c.1331+1G>A du gène AAAS.
Syndrome d’Allgrove au Maroc : variabilité clinique et analyse de la mutation récurrente c.1331+1G>A du gène AAAS.

Introduction : Le syndrome d’Allgrove ou syndrome des 3A, est une maladie autosomique récessive rare, caractérisée par la triade clinique : alacrymie, achalasie et insuffisance surrénalienne. Le gène impliqué, AAAS, code pour l’ALADIN, une protéine du complexe du pore nucléaire. Depuis sa première description par J. Allgrove en 1978, plusieurs mutations ont été rapportées. Certaines variations géographiques suggèrent des effets fondateurs, mais les données restent limitées au Maroc. Matériel et méthodes : Nous rapportons une série de six patients marocains non apparentés issus de mariages consanguins, pris en charge dans un contexte multidisciplinaire entre février et juin 2024. Les données clinico-biologiques ont été analysées. Une recherche ciblée de la mutation récurrente c.1331+1G>A du gène AAAS par séquençage Sanger a été réalisé. Résultats : Tous les patients présentaient une alacrymie, décrite dès la naissance, constituant le signe d’alerte majeur. L’insuffisance surrénalienne est survenue chez cinq patients entre 5 mois et 7 ans, plus tardivement chez un autre. L’achalasie œsophagienne a été confirmée chez quatre patients, suspectée chez un et absente chez un autre. Les troubles neuropsychiatriques (anxiété, agressivité, déficit intellectuel, retard scolaire) étaient présents chez quatre patients. Cinq présentaient un retard staturo-pondéral ou pubertaire. L’étude moléculaire a identifié la mutation c.1331+1G>A du gène AAAS : homozygote chez quatre patients, hétérozygote chez un, absente chez un autre. Ces derniers profils suggèrent la nécessité d’un séquençage élargi afin de rechercher d’autres variants pathogènes. Discussion et Conclusion : Cette série illustre plusieurs aspects essentiels du syndrome d’Allgrove : l’alacrymie est le signe précoce le plus constant et doit orienter le clinicien, l’âge variable de survenue de l’insuffisance surrénalienne peut retarder le diagnostic, et l’achalasie n’est pas systématique, rendant parfois incomplète la triade classique. La récurrence de la mutation c.1331+1G>A chez nos patients confirme son importance dans la population marocaine et renforce l’hypothèse d’un effet fondateur, déjà évoqué dans la littérature. Toutefois, la présence de cas hétérozygotes ou négatifs souligne l’intérêt d’approches moléculaires plus larges. Ces résultats plaident pour un dépistage précoce de l’alacrymie et un diagnostic génétique systématique, afin d’optimiser la prise en charge multidisciplinaire et prévenir les complications vitales.
Houda JELTI (Tanger, Maroc), Khaoula ZERROUKI, Sabrine BOURESSAS, Abdelhaq LAMAIBDEL, Farah HACHT, Mariame BENKACEM, Mariam TAJIR, Afaf LAMZOURI
00:00 - 00:00 #49415 - P459 Identification du gène CSNK1A1 responsable d’un trouble du neurodéveloppement.
Identification du gène CSNK1A1 responsable d’un trouble du neurodéveloppement.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) se caractérisent par un déficit dans l’un des domaines du développement (langage, motricité, habilités sociales…) et incluent la déficience intellectuelle, les troubles du spectre autistique, les troubles du langage oral et les troubles du comportement. Ils affectent 1 individu sur 6 en France. L’identification de nouveaux gènes impliqués dans les TND rares s’avère un défi majeur face à l’hétérogénéité clinique et moléculaire de ce groupe de pathologies. Dans cette étude, nous rapportons 26 individus issus de 24 familles présentant une variation hétérozygote pathogène dans le gène CSNK1A1 incluant 21 variations de novo, trois variations héritées d’un parent atteint et une variation dont la transmission n’est pas connue. La majorité des variations sont localisées dans le domaine conservé protéine kinase (22/24) incluant 14 variations faux-sens, 7 variations non-sens ou frameshift et une délétion en phase. Deux délétions à l’origine d’un décalage du cadre de lecture et de l’apparition d’un codon stop prématuré sont également identifiées en dehors du domaine protéine kinase. Les individus présentent des anomalies cranio-faciales et musculo-squelettiques variables. Tous les individus présentent un retard global du développement incluant un retard de langage (21/23) et un retard moteur (21/22). Une déficience intellectuelle légère à sévère (17/18), une épilepsie (13/25) et un trouble du spectre autistiques (14/19) ont également été notés. Des anomalies urogénitales (8/22), gastrointestinales (8/23), cardiaques (6/21), et/ou rénales (2/20) sont observées de façon inconstante. Le gène CSNK1A1 code pour une protéine kinase de la superfamille CK1, paralogue des CK2, impliquée dans de nombreux processus cellulaires (apoptose, trafic cellulaire, régulation, voies de signalisation…). Plusieurs membres de cette famille avec des fonctions similaires ont précédemment été décrits ou suspectés dans les TND (TTBK2, CSNK2A1). Les études fonctionnelles en cours permettront de mieux caractériser l’impact des variations faux-sens du gène CSNK1A1. En conclusion, nous avons mis en évidence un nouveau gène responsable d’un TND possiblement syndromique. L’identification de ce gène, paralogue de CSNK2A1 précédemment impliqué dans le syndrome Okur-Chung, démontre une nouvelle fois la tendance à identifier de nouveaux gènes de TND au sein d’une même famille de gène, notamment dans les régions hautement conservées au cours de l’évolution.
Ange-Line BRUEL (DIJON), Yannis DUFFOURD, Pascal JOSET, Nour GAZZAZ, Yline CAPRI, Bryn WEBB, Motti SHOHAT, Lorraine POTOCKI, Julia BAPTISTA, Angelika RIESS, Ana COHEN, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNÉ, Ellen ELIAS, Marco TARTAGLIA, Seema LALANI, Tobias HAACK, Cyril MIGNOT, Konrad PLATZER, Ina SHANZE, Elena PARRINI, Renzo GUERRINI, Andrea ACCOGLI, Julia BROABENT, Xi LUO, Anja KOVANDA, Katharina STEINDL, Nicola FOULDS, Isabelle TIFFAULT, Emily BLAND, Boris KEREN, Thea GIACOMINI, Susan M WHITE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
00:00 - 00:00 #49711 - P460 CTDSPL2 : nouveau gène candidat associé à un trouble du développement intellectuel.
CTDSPL2 : nouveau gène candidat associé à un trouble du développement intellectuel.

1) Contexte : Grâce au Plan France Médecine Génomique 2025, les patients atteints de trouble du développement intellectuel peuvent bénéficier d’un séquençage de génome entier (SGE) dans le cadre de leur parcours de soin. Cette technique qui permet de détecter les SNV et les variants de structure (VS) équilibrés et déséquilibrés de très petite taille, a permis d’obtenir un rendement diagnostique d’environ 50% chez ces patients. Cette approche pangénomique est d’autant plus utile dans les troubles du neurodéveloppement qu’il existe une très grande hétérogénéité clinique et génétique chez les patients atteints de TDI. Elle permet également d’identifier des CNV comprenant des potentiels gènes candidats responsables du tableau clinique de ces patients. Grâce au SGE, nous avons détecté chez deux frères atteints de TDI une délétion 15q15q21 comprenant le gène CTDSPL2 qui code une phosphatase nucléaire impliquée dans la régulation transcriptionnelle. Bien que non décrit en pathologie humaine, son profil d’expression cérébrale et son caractère contraint à la perte de fonction (pLI = 1, pLOEUF = 0,18) nous ont conduit à collecter d’autres patients porteurs d’un CNV à type de délétion impliquant CTDSPL2 ou porteurs de variants perte de fonction dans ce gène. 2) Méthodes : Grâce à GeneMatcher et au réseau AchroPuce, dix patients porteurs de délétions hétérozygotes du gène CTDSPL2 (6/10 patients) ou de variants tronquants (4/10 patients) ont été inclus dans notre étude. Les données cliniques et génétiques (ACPA, SGE) ont été analysées rétrospectivement. 3) Résultats : Les patients présentent un retard global du développement, une déficience intellectuelle associés le plus souvent à un retard du langage et parfois à une microcéphalie. Les troubles du comportement, notamment TSA ou TDAH sont également fréquents retrouvés. D’autres signes neurologiques peuvent être associés comme une hypotonie ou une épilepsie. Il est à noter que certains patients présentent également des anomalies visuelles et squelettiques. Parmi les patients, six sont porteurs d’une délétion 15q, de taille variable (7,3 Kb à 7 Mb), comprenant entièrement ou partiellement le gène CTDSPL2, survenue de novo ou présente en mosaïque chez un parent. Deux patientes sont porteuses d’un variant non-sens, hérité pour chacune de leur mère. 4) Conclusion : Notre étude suggère que CTDSPL2 constitue un gène candidat des troubles du développement intellectuel, probablement selon un mécanisme d’haploinsuffisance. Des analyses fonctionnelles, associées à l’identification de nouveaux patients porteurs de variants perte de fonction, permettront de mieux définir le spectre phénotypique lié à CTDSPL2 et de préciser le mécanisme de pathogénicité sous-jacent.
Hamza HADJ ABDALLAH, Marlène RIO, Andrée DELAHAYE, Cédric LE CAIGNEC, Nathalie DOUET-GUILBERT, Gina O'GRADY, Jonathan LEVY, Pierre BLANC, Valérie MALAN (PARIS)
00:00 - 00:00 #49918 - P461 Encéphalopathie développementale et épileptique liée à un variant synonyme du gène CNKSR2 : à propos d’un cas.
Encéphalopathie développementale et épileptique liée à un variant synonyme du gène CNKSR2 : à propos d’un cas.

Introduction Le gène CNKSR2, joue un rôle essentiel dans les voies de signalisation intracellulaire et le développement neuronal. Les variants pathogènes de ce gène sont responsables du syndrome lié à CNKSR2, une encéphalopathie développementale et épileptique rare. Le tableau clinique se caractérise principalement par un retard global du développement, des troubles du langage sévères, des crises épileptiques précoces souvent pharmaco-résistantes, et, dans certains cas, des troubles du comportement. Objectif Rapporter un nouveau cas d’épilepsie pharmacorésistante associée à un retard global du développement, et potentiellement lié à un nouveau variant Synonyme du gène CNKSR2. Méthodologie Une évaluation clinique complète a été réalisée. Les explorations paracliniques incluaient un EEG, une IRM cérébrale et un caryotype standard. Un Whole Genome Sequencing (WGS) a été réalisé afin d’identifier une éventuelle anomalie génétique. Résultats Nous rapportant le cas d’un enfant, âgé de 9 ans,issu d’un mariage non consanguin et qui présente des antécédents familiaux d’épilepsie (un oncle maternel et un oncle paternel du père). La grossesse et l’accouchement ont été sans incident. Le développement psychomoteur a montré un retard global du développement. Sur le plan neurologique, l’épilepsie est apparue à l’âge de 2 ans et 10 mois, rapidement pharmacorésistante, compliquée par des états de mal épileptiques. À l’examen clinique, la croissance staturo-pondérale et le périmètre crânien étaient dans les limites basses de la normale, avec un faciès peu dysmorphique (sourcils fournis, fentes palpébrales horizontales, pointe nasale bulbeuse, columelle saillante, incisives centrales larges, oreilles légèrement décollées). Les examens complémentaires ont montré un EEG comportant une activité paroxystique centro-temporale bilatérale majorée au sommeil, une IRM cérébrale normale et un caryotype 46,XY. Un séquençage du génome entier (WGS) a été réalisé, révélant un nouveau variant synonyme du gène CNKSR2 à l’état hémizygote (NM_014927.5:c.519G>A), initialement classé comme variant de signification incertaine (VUS) selon les critères de l’ACMG. Toutefois, compte tenu de son impact délétère prédit sur l’épissage et de la concordance phénotypique observée chez notre patient avec les atteintes décrites dans le cadre des variants CNKSR2, une reclassification en probablement pathogène peut être envisagée. Par ailleurs, une étude fonctionnelle complémentaire est envisageable afin de confirmer son rôle pathogène. Conclusion Ce cas met en évidence l’intérêt du séquençage génomique dans l’épilepsie pharmacorésistante et les troubles neurodéveloppementaux. L’identification de ce variant du gène CNKSR2 élargit le spectre mutationnel connu et contribue à une meilleure caractérisation des phénotypes associés, ouvrant la voie à un conseil génétique plus précis et à une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques.
Mortadha CHERIF, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49700 - P462 Vers une nouvelle forme atypique de trouble du langage écrit : « la dysgnosie des signes conventionnels », description phénotypique et recherche de bases moléculaires.
Vers une nouvelle forme atypique de trouble du langage écrit : « la dysgnosie des signes conventionnels », description phénotypique et recherche de bases moléculaires.

Introduction : Les troubles du neurodéveloppement (TND) sont l’un des principaux motifs de consultation en génétique. Pourtant, les descriptions du phénotype fonctionnel demeurent souvent limitées et ne permettent pas de rendre compte de la variabilité des profils cliniques observés. Le recours à des termes diagnostiques généraux (TND, troubles des apprentissages, ...), trop imprécis, complique la constitution de cohortes cliniquement homogènes, indispensables pour progresser dans l’identification des bases moléculaires de certains phénotypes particuliers ou pour caractériser précisément les phénotypes cliniques associés à la découverte de nouvelles bases moléculaires. Certains phénotypes fonctionnels atypiques sont en outre particulièrement difficiles à explorer et nécessitent des évaluations pluridisciplinaires répétées. Patients et méthodes : Nous rapportons la description phénotypique et moléculaire d’une famille présentant un profil atypique d’accès au langage écrit, avec des difficultés à reconnaître les lettres et chiffres, des stratégies de contournement, rendant l’accès au langage écrit très coûteux. Des difficultés d’évocation à l’oral sont également retrouvées. Cette présentation clinique, se rapprochant d’une forme d’alexie développementale, a été explorée par des évaluations neuropsychologique, orthophonique, ergothérapique, en raison d’un retentissement majeur sur le quotidien, alors que les efficiences intellectuelle et sensorielles sont préservées. La terminologie « d’alexie », issue de la sémiologie lésionnelle neurologique, ne traduit pas pleinement la réalité clinique, nous proposons donc d’utiliser le terme de « dysgnosie des signes conventionnels ». Résultats : Les évaluations pluridisciplinaires tendent à montrer une spécificité de l’atteinte sur les signes conventionnels avec un manque d’automatisation de la reconnaissance de lettres et nombres, une grande difficulté à identifier des pseudomots parmi de vrais mots, une écriture phonétique. Les explorations génétiques réalisées dans cette famille ont compris une analyse en CGH array et un séquençage de l’exome, retrouvent une duplication en 15q12q13.1 et une variation faux sens hétérozygote dans le gène GABBR2 (gamma-aminobutyric acid type B receptor subunit 2), toutes deux classées de signification incertaines, et héritées du père symptomatique. Le gène GABBR2 a déjà été rapporté chez quelques patients avec TND beaucoup plus sévère (Neurodevelopmental disorder with poor language and loss of hand skills, MIM#617903). Discussion : Les classifications actuelles (DSM-5, CIM-11) ne reconnaissent pas ce type de description phénotypique, qui ne correspond à aucune des catégories existantes. Nous proposons d’utiliser le terme de « dysgnosie des signes conventionnels » pour la décrire. L’identification d’autres patients présentant ce profil permettrait de consolider sa reconnaissance en tant qu’entité clinique et d’évaluer une éventuelle association avec le gène GABBR2.
Noémie RELIN, Julie BERTRAND, Sophie CHANCENOTTE, Lucie-Agnès COMBRET, Arthur SORLIN, Eléonore VIORA-DUPONT, Caroline RACINE, Aurore GARDE, Marie BOURNEZ, Benoit MAZEL, Sophie NAMBOT, Véronique LOUIS DARMENCY, Patricia PLUMET, Audrey COTINAUD-RICOU, Chloé GRECO, Delphine MELET, Margot VANDANGEOT, Raphaëlle MOTTOLESE, Jenny CORNATON, Quentin THOMAS, Hana SAFRAOU, Christophe PHLIPPE, Laurent COHEN, David GERMANAUD, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Julian DELANNE (Dijon)
00:00 - 00:00 #49259 - P463 ATP9A, un gène impliqué dans la schizophrénie et les psychoses.
ATP9A, un gène impliqué dans la schizophrénie et les psychoses.

Contexte L'ATP9A appartient à la famille des protéines P4-ATPase et jouerait un rôle dans le transport vésiculaire de l'appareil de Golgi vers la membrane plasmique, ainsi que dans la libération des vésicules extracellulaires des cellules humaines. En 2021, un variant de perte de fonction de ce gène a été associé à un trouble neurodéveloppemental de transmission récessive caractérisé par un déficit cognitif sévère, un retard moteur, des troubles du langage, de la motricité fine et du comportement (trouble de l'attention avec hyperactivité et agressivité). En 2025, un variant faux-sens de novo dans ce même gène a par ailleurs été identifié comme étant associé à un trouble neurodéveloppemental de transmission dominante présentant un phénotype très similaire. Objectif Nous avons séquencé le génome complet d'un groupe de 38 patients atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif et leurs parents. Résultats : Nous avons identifié trois nouveaux variants de novo dans le gène ATP9A chez deux patients non apparentés. Un individu présentant une psychose sévère a été identifié comme porteur d'un variant synonyme de novo, c.2113C>T (p.(Leu705=)), dans le gène ATP9A. Ce variant a été prédit par tous les logiciels comme altérant le site d'épissage 5' de l'intron 9 et a été confirmé comme perturbant l'épissage normal du gène dans un test in vitro minigène. Le deuxième individu, qui présentait une schizophrénie réfractaire, s'est révélé être porteur de deux variants du gène ATP9A : un variant non-sens de novo (c.1740C>G ; p.(Tyr580*)) et une grande délétion de novo incluant les exons 18 et 19 du gène ATP9A (GRCh38 : g.51517885_51628972del). Discussion Nos résultats montrent que les personnes porteuses de variants du gène ATP9A peuvent présenter de graves troubles psychiatriques, quel que soit le mode de transmission héréditaire. Dans notre cohorte, 5 % des patients étaient porteurs d'un variant de novo dans ce gène. Cela suggère que l'ATP9A, qui joue un rôle dans le développement neuronal, pourrait être impliqué dans le développement de troubles psychiatriques, et qu'il faudrait accorder une attention particulière aux personnes hétérozygotes. Pour renforcer nos observations, la plus grande méta-analyse d'exome réalisée par le consortium SCHEMA a révélé que les variants tronqués et pathogènes du gène ATP9A étaient significativement associés à la schizophrénie (p = 0,000372 ; OR = 5,48).
Camille VEREBI, Cecile LOUVEAU, Bertrand DIEBOLD, Natacha GAITCH, Sophie GEORGIN LAVIALLE, Boris CHAUMETTE, Thierry BIENVENU (Paris)
00:00 - 00:00 #49059 - P464 Etude de cas et revue de la littérature du syndrome neurodéveloppemental lié aux variations du gène DOT1L.
Etude de cas et revue de la littérature du syndrome neurodéveloppemental lié aux variations du gène DOT1L.

Introduction : En 2023, les variations faux-sens du gène DOT1L ont été rapportées dans un syndrome de transmission autosomique dominante associant troubles du neurodéveloppement avec une atteinte prédominant sur le langage et des anomalies congénitales dans une cohorte post-natale de neuf patients. Le mécanisme physiopathologique rapporté dans cette étude est de type gain de fonction. Récemment, une nouvelle cohorte de 16 patients a été publiée. Cette étude complète la description phénotypique et implique pour deux patients des variations tronquantes avec un mécanisme physiopathologique de type perte de fonction. Nous rapportons le vingt-sixième patient présentant ce phénotype. Méthode : Une étude par séquençage de génome entier (WGS) en trio a été réalisée chez une patiente de 10 ans présentant un retard de développement global affectant principalement le langage et le comportement. Résultats : L’examen clinique a révélé une hypotonie, des anomalies ophtalmologiques et musculo-squelettiques et des éléments morphologiques particuliers. L’IRM encéphalique a révélé la présence d’hypersignaux de la substance blanche. L’étude par WGS a mis en évidence une variation hétérozygote faux-sens de novo de l’exon 4 du gène DOT1L (c.161C>T; p.(Ala54Val)) qui est rapportée pour la première fois comme responsable d’un phénotype avec retard de développement et anomalies congénitales. Discussion : Nous présentons la première revue de la littérature relative aux variations connues du gène DOT1L et discutons brièvement de la corrélation génotype-phénotype entre les variations perte de fonction et celles gain de fonction, ainsi qu'une description complète du phénotype de notre patiente. Les signes les plus constants rapportés chez les patients, y compris le nôtre, sont un retard global du développement associé à des effets prédominants sur le langage et le comportement et éventuellement des caractéristiques faciales.
Aurélien CAUX (Paris), Florence JOBIC, Boris KEREN, Alexis BILLES, Virginie MAGRY, Anaïs L'HARIDON, Walaa DARWICHE, Guillaume JEDRASZAK, Gilles MORIN
00:00 - 00:00 #49428 - P465 Au-delà de l’haplo-insuffisance de MED13L: à propos de 3 individus porteurs d’un faux-sens récurrent au codon Pro866.
Au-delà de l’haplo-insuffisance de MED13L: à propos de 3 individus porteurs d’un faux-sens récurrent au codon Pro866.

Introduction: MED13L code pour une sous-unité du module CDK8-kinase du complexe Mediator. Son haplo-insuffisance entraîne un trouble du neurodéveloppement syndromique caractérisé par une hypotonie, une déficience intellectuelle avec atteinte sévère du langage et des troubles du comportement. Une dysmorphie avec des fentes palpébrales courtes et/ou orientées vers le haut, et une bouche large, souvent ouverte avec langue protruse est décrite. Une épilepsie, des malformations musculo-squelettiques, cardiaques et également fente palatine postérieure/ séquence de Pierre Robin sont également rapportées. Il s’agit le plus souvent d’altérations tronquantes. Néanmoins, plusieurs variants faux-sens ont été rapportés, dont certains récurrents, et localisés principalement dans les exons 15 à 17 et 25 à 31. Des données cliniques et photographiques sont disponibles dans la littérature pour un individu porteur du variant p.Pro866Leu et pour trois individus porteurs du variant p.Pro869Ser (tous deux situés dans l’exon 15, ne correspondant pas à un domaine protéique connu). Ces individus présentent un phénotype plus sévère que ceux porteurs de variants tronquants. Méthodes/Résultats : Nous rapportons ici trois individus non apparentés porteurs du variant récurrent p.Pro866Leu, survenu de novo, et présentant un tableau clinique remarquablement similaire incluant une microcéphalie progressive pré- et/ou post-natale, un trouble du développement intellectuel modéré à sévère prédominant sur le langage, une atteinte musculo-squelettique avec hyperlaxité, brachytéléphalangie, fetal pads, scoliose sévère, coxa valga, os graciles, ostéoporose et fractures. La morphologie faciale se caractérise par un aspect de « masque facial » avec saillie de la métopique, des paupières effilées et éversées et, une lèvre supérieure fine. De façon intéressante, les individus précédemment rapportés dans la littérature avec les variants aux codon Pro866 et Pro869 partagent ces mêmes traits morphologiques qui se distinguent de ceux des patients porteurs de variants tronquants. De plus, la microcéphalie et l’habitus gracile observé chez les individus avec variant aux codons 866 et 869 contrastent avec le morphotype trapu observé chez la majorité des patients présentant le syndrome d’haplo-insuffisance de MED13L. Conclusion : Ces trois cas renforcent l’hypothèse d’un mécanisme dominant-négatif ou gain de fonction pour ce cluster de variants faux-sens touchant des résidus hautement conservés (Pro866 et Pro869), responsables d’un phénotype reconnaissable et distinct du syndrome associé à l’haplo-insuffisance de MED13L.
Anne GUIMIER (PARIS), Charlotte GUILLOUET, Thomas COURTIN, Caroline MICHOT, Marie HULLY, Sophie RONDEAU, Giulia BARCIA, Christopher T. GORDON, Jeanne AMIEL
00:00 - 00:00 #49442 - P466 Implication de l’autophagie dans la déficience intellectuelle : étude du gène RMC1.
Implication de l’autophagie dans la déficience intellectuelle : étude du gène RMC1.

Les troubles du développement intellectuel (TDI) sont l’un des principaux troubles du neurodéveloppement (TND). Ils concernent près de 3 % de la population générale et sont souvent associés à d'autres troubles du neurodéveloppement, comme l’épilepsie ou les troubles du spectre autistique. Les causes de ces affections sont diverses et plus de 40 % des cas demeurent encore inexpliqués. Récemment, notre équipe a identifié un variant homozygote dans le gène RMC1 (Regulator of Mon1 Ccz1) chez deux frères atteints d’un TDI syndromique avec une absence de langage, des anomalies hépatiques, une peau atypique ainsi qu’un retard de maturation cérébrale à l’IRM et, pour l’un d’eux, un syndrome de West. Le gène RMC1 code une protéine impliquée dans la voie de l’autophagie, mécanisme d’autodigestion des composants intracellulaires ayant un rôle physiologique essentiel pour l’homéostasie cellulaire. Ce processus est encore plus important dans les neurones qui sont des cellules post-mitotiques et nécessitent une élimination des protéines et organites non fonctionnels rapide. La protéine RMC1 stabilise le complexe MON1-CCZ1 qui permet le recrutement de Rab7, une petite GTPase indispensable à la maturation des autophagosomes et à leur fusion avec les lysosomes. Nos résultats obtenus sur les fibroblastes des patients montrent une perturbation du flux autophagique. L’expression des protéines p62 et LC3B, principaux marqueurs de dérèglement de cette voie, est plus importante chez le patient après inhibition de l’autophagie comparée au contrôle. De plus, les structures Lc3B positives sont plus larges et il y a une augmentation du nombre de structures p62 positives. En parallèle, nous avons mesuré une diminution de l’expression de la protéine MON1 chez le patient ce qui pourrait suggérer une instabilité du complexe et un défaut de maturation. L’étude de la colocalisation de CD63 et de Rab7 confirme un taux de vésicules matures plus faible chez les patients. Enfin, la mesure de la fusion avec le plasmide ptfLC3 montre un taux d’autolysosomes plus faible chez le patient après 4h de déplétion en sérum comparé au contrôle. Ces résultats montrent que la voie de l’autophagie est perturbée chez les patients présentant un variant dans le gène RMC1 et appuient son implication dans leur pathologie. Une étude des neurones dérivés de cellules iPS de ces patients nous permettra de mieux comprendre le rôle de RMC1 dans les neurones et l’importance de cette voie au niveau du développement cérébral.
Aliénor DE LA CHAPELLE, Victoria GINIAUX, Cécile MIGNON-RAVIX, Sabine SIGAUDY, Laurent VILLARD, Mathieu MILH, Florence MOLINARI (Marseille)
00:00 - 00:00 #49404 - P467 Étude de l’effet fondateur : datation et analyse de la variation du gène DOCK6 dans le syndrome d’Adams-Oliver sur l’Ile de La Réunion.
Étude de l’effet fondateur : datation et analyse de la variation du gène DOCK6 dans le syndrome d’Adams-Oliver sur l’Ile de La Réunion.

Le syndrome d'Adams-Oliver (SAO) est une affection héréditaire multisystémique rare, caractérisée par une aplasia cutis congénitale, des anomalies terminales des membres et des malformations cardiaques congénitales. Elle est fréquemment associée à d’autres anomalies, notamment cutanées, hépatiques et neurologiques. Six gènes sont impliqués : les formes autosomiques dominantes sont liées à des variants pathogènes dans ARHGAP31, DLL4, NOTCH1 et RBPJ, et les formes autosomiques récessives à DOCK6 et EOGT. Parmi eux, DOCK6 joue un rôle crucial dans la stabilité vasculaire, l’organisation du cytosquelette d’actine et l’adhésion endothéliale. Ses variants pathogènes peuvent être associés à des malformations cérébrales et à la déficience intellectuelle. Nous décrivons un nouveau variant bi-allélique de DOCK6 (c.1833_1G>T, NM_020812.4) identifié chez trois familles réunionnaises non apparentées. Cette variation était présente à l’état hétérozygote chez 25 des 2228 individus issus de la base d’exomes locale, soit une fréquence de 1 %. Aucun individu n’était homozygote. Cliniquement, les personnes atteintes présentaient une hétérogénéité phénotypique marquée. Certaines avaient la triade classique du SAO, d'autres présentaient surtout des atteintes neurologiques, notamment anomalies de migration neuronale et lésions vasculaires. Cette variabilité complique le diagnostic, en particulier en l'absence de caractéristiques majeures. La fréquence et la récurrence de ce variant pourraient faire suspecter un effet fondateur à La Réunion. Le but de notre étude est de répertorier le tableau clinique les patients présentant cette variation génétique, afin de pouvoir évaluer, dans le futur, la possibilité d’un effet fondateur pour ce gène sur l'ile de La Réunion.
Léa COSME (Paris), Marta SPODENKIEWICZ, Perrine BRUNELLE, Thomas HUBY, Tiphany LAURENS, Marion ROBERT, Marie-Line JACQUEMONT, Tristan CELSE, Pauline MARZIN, Patrick MUNIER, Jean-Luc ALESSANDRI, Godelieve MOREL, Fanny FERROUL
00:00 - 00:00 #49949 - P468 Etude du syndrome Argonaute, causé par des mutations dabs les gènes AGO, à l'aide de modèles in vitro 2D et 3D de developpement cérébral.
Etude du syndrome Argonaute, causé par des mutations dabs les gènes AGO, à l'aide de modèles in vitro 2D et 3D de developpement cérébral.

Les protéines Argonaute (AGO) sont impliquées dans la régulation post-transcriptionnelle de l’expression des ARN messagers par les petits ARN non codants via le complexe RISC. Des variants faux-sens de novo et des délétions en phase dans les gènes AGO sont associés à un trouble du neurodéveloppement (NDD), caractérisé par une déficience intellectuelle, de l’autisme, des anomalies cérébrales et de l’épilepsie, appelé syndrome Argonaute. À ce jour, plus de cinquante individus atteints de NDD et portant un variant pathogène dans AGO1 ont été rapportés, les plus récurrents étant Gly199Ser et Phe180del. Chez C Elegans, ces deux variants affectent le développement et la survie du ver. De manière à pouvoir étudier comment ces variants affectent le développement du cerveau, nous avons introduit la variation Gly199Ser dans des cellules pluripotentes induite que nous avons différencié en progéniteurs neuronaux. Une analyse transcriptomique a permis de détecter plusieurs centaines de transcrits codant et plus d'une cinquantaine de microARN dont l'expression est affectée par la variation. Ces variations sont confirmées également lors de l'analyse de single cell RNAseq réalisée sur un modèle de différentiation 3D en organoides cerebraux. Cette analyse a également révélé des changements dans les proportions de neurones et progéniteurs neuronaux obtenus dans les organoïdes mutés comparés à leurs isogéniques. Dans l’ensemble, ce travail contribue à élucider comment les variants d’AGO1 perturbent les étapes clés du développement cérébral, conduisant à des troubles du neurodéveloppement, et pourrait faciliter l’identification de cibles thérapeutiques potentielles.
Clarisse DELVALLEE, Sarah BAER (Strasbourg), Valérie SKORY, Damien PLASSARD, Amélie PITON
00:00 - 00:00 #49420 - P469 Syndrome CDG type IIc : reclassement de variants de classe 3 du gène SLC35C1, arguments clinico-biologiques.
Syndrome CDG type IIc : reclassement de variants de classe 3 du gène SLC35C1, arguments clinico-biologiques.

Contexte et objectifs Le syndrome CDG type IIc (OMIM #266265, déficit en GDP-fucose transporter 1, gène SLC35C1) est une maladie autosomique récessive rare entraînant un trouble du neurodéveloppement syndromique avec anomalies osseuses, infections répétées, hypotonie, troubles alimentaires, dysmorphie lié à un déficit de fucosylation. La fucosylation joue un rôle majeur dans la structure des glycoprotéines, l’adhésion leucocytaire, l’immunité, la biosynthèse des antigènes de groupes sanguins (ABH, LEWIS). Le diagnostic est complexe du fait de la variabilité clinique, du faible nombre de cas décrits (<10) et de la subtilité des anomalies biochimiques et génétiques. Nous rapportons un cas atypique illustrant les défis diagnostiques et le rôle du suivi clinique, de la génétique moléculaire, des analyses biochimiques et du phénotypage sanguin. Observation Un patient de 15 ans, né à 41 SA, eutrophe après une grossesse marquée par des fémurs courts, os propres du nez courts, et discordance des biométries céphaliques. Le caryotype foetal était normal. Il présente depuis la naissance un retard staturo-pondéral (-3DS) avec radiographies osseuses normales, hypotonie, retard global de développement et TSA, dysmorphie (traits grossiers). L’IRM cérébrale montre des kystes de l’antéhypophyse et hypersignaux diffus de la substance blanche temporale stables dans le temps. Un panel de gènes impliqués dans les anomalies de la substance blanche et une CGH-array, étaient sans anomalie significative. En 2017, un panel de 456 gènes impliqués dans les troubles du développement intellectuel a identifié deux variants faux sens du gène SLC35C1, hérités chacun d’un parent, de classe 3. Le séquençage du génome complet en trio (2023) confirme ces variants sans autre anomalie causale. Leur reclassement a reposé sur des analyses biochimiques spécialisées qui ont révélé une hypofucosylation des protéines sériques et un marquage très diminué des fibroblastes par la lectine AAL. Le phénotypage sanguin a d’abord montré un groupe Oh (phénotype Bombay) puis des analyses immuno-hématologiques montrent une présence de la substance H mais en faible quantité. Un phénotypage lymphocytaire a révélé une lymphocytose. Discussion Le diagnostic de déficit en GDP-fucose transporter 1 reste complexe, même avec les outils génétiques modernes, du fait de la variabilité phénotypique et de la subtilité des anomalies biochimiques. Ici, l’étude de fucosylation a fourni un indice secondaire utile au reclassement et à la prise en charge du patient. Ce parcours souligne l’importance d’une approche multidisciplinaire, l’apport déterminant des analyses de fucosylation, du phénotypage érythrocytaire, et de la génétique moléculaire dans l’identification d’un syndrome CDG IIc. Un traitement ciblé par L-fucose oral existe et pourrait permettre une amélioration clinique, en empruntant une voie métabolique alternative.
Candice SAURIN (Rouen), Rebecca MORE, Arnaud BUTEUX, Patrick VOLLE, Arnaud BRUNEEL, Btissam CHAMI, Sandrine VUILLAUMIER BARROT, François FENAILLE, Mireille CASTANET, Amélie PITON, Claude HOUDAYER, Marie MOREL, Pascale DE LONLAY, François FOULQUIER, François LECOQUIERRE, Alice GOLDENBERG
00:00 - 00:00 #49959 - P470 Description de CNV dans une série d'enfants et d'adolescents atteints de Troubles du Spectre de l'Alcoolisation Foetale à La Réunion.
Description de CNV dans une série d'enfants et d'adolescents atteints de Troubles du Spectre de l'Alcoolisation Foetale à La Réunion.

Contexte : Les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) sont la cause la plus fréquente de troubles neurocognitifs et d’inadaptation sociale, affectant une naissance sur 100. Le diagnostic reste difficile en France en raison du manque de connaissances des critères diagnostiques parmi les professionnels de santé. Depuis 2016, La Réunion étant devenue une région pilote pour l’identification, le diagnostic et la prise en soins des TSAF en France, le diagnostic a considérablement progressé, permettant la constitution d’une large série de patients. Une évaluation génétique systématique a été réalisée pour compléter le diagnostic étiologique. Objectif : Cette étude avait pour objectifs d’évaluer la prévalence et les types de variations du nombre de copies (CNV) chez les patients atteints de TSAF. Méthodes : Une analyse rétrospective des dossiers de 115 patients diagnostiqués avec un TSAF au Centre de référence pour les anomalies du développement et au Centre de diagnostic des TSAF du CHU a été réalisée. Les dossiers de tous les patients ont été examinés afin de recueillir leurs antécédents médicaux, leurs antécédents familiaux, leur phénotype clinique et les examens complémentaires, y compris les tests génétiques (CGH ou SNP array). Résultats : Des CNV ont été identifiés chez 23 % (27/115) de nos patients, répartis en 54 % (14/27) de variants pathogènes et 35 % (9/27) de variants de signification incertaine (VUS). Certains de ces CNV impliquent des gènes de la machinerie épigénétique tels que SH2B1 ou PRDM8. Conclusion : Un nombre particulièrement élevé de CNV a été retrouvé dans notre série (supérieur aux fréquences rapportées dans la littérature). Le phénotype clinique de nos patients pourrait donc être dû aux effets directs de l’exposition prénatale à l’alcool, mais aussi à la présence du CNV lui-même, ou aux deux. Le concept de vulnérabilités croisées doit être pris en compte : si l’alcool est connu pour affecter l’expression des gènes impliqués dans le développement embryo-fœtal, la perte ou le gain de certains gènes, dont certains impliqués dans la machinerie épigénétique, doit également influencer le phénotype clinique. De plus, nos résultats soulèvent une dernière question : l’association entre les TSAF et les CNV est-elle une coïncidence, ou l’alcool pourrait-il favoriser l’apparition de microremaniements via des cassures chromosomiques favorisées
Bérénice ROY-DORAY, Laëtitia SENNSFELFER (Saint-Denis), Meïssa NEKAA, Thomas HUBY, Tristan CELSE, Frédérique PAYET, Godelieve MOREL, Jean-Luc ALESSANDRI, Silvia IACOBELLI
00:00 - 00:00 #49810 - P471 Diversité phénotypique du syndrome de DeSanto-Shinawi : description de trois individus porteurs de variants dans le gène WAC et perspectives d’un appel à collaboration international.
Diversité phénotypique du syndrome de DeSanto-Shinawi : description de trois individus porteurs de variants dans le gène WAC et perspectives d’un appel à collaboration international.

Le syndrome de DeSanto-Shinawi (DESSH, OMIM #616708) est une affection neurodéveloppementale syndromique rare due à des variants pathogènes du gène WAC, codant une protéine impliquée dans la régulation transcriptionnelle, l’organisation de la chromatine et le développement neuronal. Ce syndrome se caractérise classiquement par un retard global du développement, une hypotonie néonatale, des troubles du comportement, une déficience intellectuelle variable et des particularités morphologiques spécifiques tels que l’hypertélorisme, l’hypoplasie du segment moyen de la face et des fentes palpébrales obliques vers le bas. La rareté des individus rapportés rend le spectre clinique incomplet, compliquant le diagnostic et la prise en charge. Nous décrivons trois individus porteurs de variants classés pathogènes (classe 5) ou de signification incertaine (classe 3) dans WAC. - Le premier individu, âgé de 9 ans, présente un retard global, une hypotonie néonatale, des troubles du comportement (intolérance à la frustration), des particularités morphologiques caractéristiques et un bilan malformatif normal (IRM cérébrale, échographies cardiaque et abdominale). Il souffre également de troubles digestifs, du sommeil, dentaires et ophtalmologiques (constipation chronique, caries et chevauchements, myopie, astigmatisme). - Le deuxième individu, âgé de 5 ans, a été adressé précocement pour hypotonie néonatale. Il partage un phénotype similaire, avec retard psychomoteur et troubles digestifs et du sommeil, sans anomalies paracliniques. - Le troisième individu est une fille âgée de 10 ans. Elle présente un phénotype élargi incluant trouble de l’attention sans hyperactivité, hyperlaxité articulaire, antéversion fémorale, hyperlordose, troubles digestifs atypiques, troubles visuo-spatiaux associés à un strabisme, implantation basse des cheveux et pilosité cervicale postérieure marquée. Son bilan abdominal révèle une dilatation pyélocalicielle gauche, les autres examens sont normaux. Un variant de classe 3 a été identifié avec une étude fonctionnelle en cours. Ces individus et leurs tableaux cliniques illustrent la grande variabilité phénotypique du DESSH à des âges différents, compliquant non seulement un diagnostic souvent tardif malgré l’accessibilité au séquençage génomique, mais aussi l’interprétation et la classification de variants génétiques moins caractérisés. Au regard de la diversité clinique et de probable sous-estimation de la prévalence du DESSH, nous avons lancé un un appel à collaboration international collectant des données cliniques, paracliniques et génétiques standardisées via REDCap. Les réponses à cet appel à collaboration permettent d’envisager une série d’environ 60 individus enfants et adultes porteurs de variants pathogènes ou probablement pathogènes de WAC. L’objectif final est d’améliorer le diagnostic précoce, le conseil génétique et la qualité de vie des individus atteints de DESSH.
Marie-Gabrielle DELORME GUINAND (Clermont-Ferrand), Fanny LAFFARGUE, Ganaelle REMERAND, Caroline JANEL, Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Isabelle CREVEAUX, Florian CHERIK
00:00 - 00:00 #49660 - P472 Incidences médicales et éthiques du séquençage du génome entier chez un adolescent atteint d'épilepsie pharmacorésistante.
Incidences médicales et éthiques du séquençage du génome entier chez un adolescent atteint d'épilepsie pharmacorésistante.

Le séquençage du génome entier (WGS) est devenu un outil essentiel dans l’exploration des troubles neurodéveloppementaux complexes et des épilepsies résistantes. Au-delà des résultats primaires, il peut révéler des variants secondaires ayant des implications médicales et éthiques majeures. Nous rapportons le cas d’un adolescent de 16 ans présentant un trouble neurodéveloppemental complexe, une diplégie spastique, des traits autistiques et une épilepsie pharmacorésistante. Les explorations initiales (CGH-array, analyse de l’X fragile) étaient non contributives. Un WGS en trio a permis d’identifier deux variants hétérozygotes hérités du père ont été identifiés : - Un variant faux-sens du gène TSC2 (c.5074G>C, p.Glu1692Gln), classé comme variant de signification incertaine (VOUS), mais absent des bases de données de population et situé sur un résidu conservé. - Un variant tronquant du gène CDH1 (c.1942G>T), pathogène et responsable du syndrome de cancer gastrique diffus héréditaire (HDGC) selon the International Gastric Linkage Consortium (IGCLC) Le variant TSC2 pourrait contribuer au phénotype neurologique malgré l’absence de manifestations extracérébrales typiques. Le variant CDH1, découvert fortuitement, représente une donnée secondaire actionnable au sens des recommandations ACMG. Sa restitution soulève toutefois des enjeux éthiques majeurs liés à la minorité du patient et à l’absence du père, principal concerné, n’ayant pas participé à la consultation d’annonce. Ce cas illustre le double apport du WGS : - Médical, en élargissant le spectre diagnostique des épilepsies complexes via l’identification de variants candidats. - Éthique, en posant la question de la restitution des résultats secondaires chez l’enfant et des difficultés de communication familiale. Il souligne la nécessité d’un cadre adapté pour la gestion intergénérationnelle et éthique des données génomiques.
Sofiane DJEBIEN (Paris, Guadeloupe), Kara RANGUIN, Aauragen AURAGEN, Marilyn LACKMY
00:00 - 00:00 #49819 - P473 Evaluation de RFX7 et TMEM107 comme gènes candidats expliquant la microcéphalie observée dans des syndromes liés à des défauts du splicéosome mineur.
Evaluation de RFX7 et TMEM107 comme gènes candidats expliquant la microcéphalie observée dans des syndromes liés à des défauts du splicéosome mineur.

L’épissage constitue un processus essentiel de maturation de l’ARN et mobilise deux machineries : le spliceosome majeur, bien connu, qui assure l’excision de plus de 200 000 introns majeurs/U2, et le spliceosome mineur, responsable de l’excision d’environ 1 000 introns mineurs/U12 répartis dans 835 gènes (U12) chez l’Homme. Ces deux spliceosomes sont composés de cinq snRNPs, chacun constitué d’un snRNA et de protéines associées. Des mutations du gène RNU4ATAC, transcrit en U4atac intervenant dans le spliceosome mineur, sont à l’origine de syndromes neurodéveloppementaux rares, caractérisés principalement par une microcéphalie, une ostéodysplasie et un retard de croissance. Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques des RNU4ATAC-opathies, nous avons généré des modèles de poisson-zèbre déficients en u4atac par morpholino (MO) et exprimé U4atac humain, sauvage ou muté. Nous avons mis en évidence que la perte de fonction (LOF) d’u4atac (par MO ou mutation) induit des anomalies du développement liées aux cils, en plus d’une sévère microcéphalie. Pour identifier les gènes U12 contribuant le plus à ces phénotypes, nous avons réalisé un séquençage ARN à partir de têtes d’embryons de poisson-zèbre âgés de 2 jours post-fécondation. Nous avons observé que 60 à 96 % des introns U12 des gènes exprimés sont significativement retenus dans les transcrits d’ARNm en conditions de déficit en u4atac, plus de la moitié présentant une forte rétention d’intron (IR) (ΔIRratio > 10 %), tandis que les niveaux globaux d’expression génique restent inchangés. En croisant ces données avec celles obtenues à partir de cellules de patients, nous avons identifié 90 gènes communs présentant une rétention d’intron U12. Nous avons choisi de nous concentrer sur deux gènes liés à la genèse des cils, RFX7 et TMEM107. Nous avons validé l’expression des orthologues de RFX7 et TMEM107 au cours du développement du poisson-zèbre, ainsi que les défauts d’épissage des introns U12 dans les modèles déficients en U4atac, aussi bien chez le poisson-zèbre que dans des progéniteurs neuronaux et neurones dérivés d’iPSC humaines. De plus, la perte de fonction de rfx7b et tmem107l, induite par CRISPR ou MO chez le poisson-zèbre, conduit à une microcéphalie et une hydrocéphalie sévères, ainsi que d’autres caractéristiques observées chez les morphants u4atac. Des expériences d’épistasie confirment l’implication de ces gènes, conjointement à u4atac, dans l’apparition de la microcéphalie. Ces résultats désignent RFX7 et TMEM107 comme contributeurs à la microcéphalie des RNU4ATAC-opathies, et ils pourront potentiellement être utilisés comme cibles thérapeutiques à l’avenir. Des expériences de sauvetage du morphant u4atac par des ARNs correctement épissés issus de ces deux gènes candidats sont en cours, et finiront d’établir TMEM107 et RFX7 comme contributeurs majeurs à la microcéphalie observée chez les patients.
Cyril JOVANI (Bron), Alexia RABEC, Anne MEILLER, Marianne GAUBERT, Alicia BESSON, Sylvie MAZOYER, Marion DELOUS
00:00 - 00:00 #49968 - P474 Diagnostic par ACPA d’une forme autosomique récessive rare du syndrome CDG.
Diagnostic par ACPA d’une forme autosomique récessive rare du syndrome CDG.

Les troubles congénitaux de la glycosylation constituent un groupe génétiquement et cliniquement hétérogène de plus de 130 maladies causées par des anomalies survenues à diverses étapes des voies de modification des glycanes avec des manifestations multisystémiques. Le trouble congénital de glycosylation COG5 (COG5-CDG, anciennement connu sous le nom de trouble congénital de glycosylation de type IIi) est une maladie héréditaire autosomique récessive qui provoque des symptômes neurologiques et d'autres troubles. Les individus atteints de COG5-CDG développent généralement une hypotonie, un retard de développement, une déficience intellectuelle modérée à sévère, un retard d'élocution, des troubles de la coordination et de la marche. Les autres caractéristiques cliniques du COG5-CDG sont une petite taille, une microcéphalie, une dysmorphie faciale, une perte auditive et une déficience visuelle Nous rapportons le cas d'un enfant marocain âgé de 6 ans, consanguin premier degré, adressé à l'unité de génétique médicale pour retard psychomoteur et comportement autistique. L'examen clinique révèle une microcéphalie, une dysmorphie faciale et une hypoplasie du corps calleux à l'IRM cérébrale. Le caryotype standard était normal. Une ACPA a été réalisée et a révélé une duplication homozygote de la région 7q22.3. Cette anomalie est le résultat de deux duplications trans héritées de chaque parent. Les deux parents portent une duplication hétérozygote de cette région. Cette duplication (CNV) est localisée au sein du gène COG5 impliqué dans la maladie : Trouble congénital de glycosylation de type IIi. Cette CNV est considérée comme probablement pathogène (classe IV) et responsable du phénotype du patient. Un conseil génétique de maladie autosomique récessive a été prodigué à la famille La prise en charge reste symptomatique et implique une thérapie psychomotrice et orthophonique avec un suivi neuropédiatrique et ophtalmologique. Cette observation représente une situation particulière où l’ACPA peut poser le diagnostic d'une maladie monogénique autosomique récessive chez une famille consanguine.
Wafaa JDIOUI (Rabat, Maroc), Maria ZERKAOUI, Asmae MDAGHRI ALAOUI, Amal THIMOU IZGUA, Pascale KLEINFINGER, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #49257 - P475 Réévaluation diagnostique en génétique métabolique : quand le phénotype et l’avancée des connaissances conduisent à revisiter un diagnostic établi.
Réévaluation diagnostique en génétique métabolique : quand le phénotype et l’avancée des connaissances conduisent à revisiter un diagnostic établi.

Résumé – Réévaluation diagnostique en génétique métabolique : quand le phénotype et l’avancée des connaissances conduisent à revisiter un diagnostic établi Les avancées récentes du séquençage haut débit (exome, génome) et de l’interprétation des variants permettent de réinterroger certains diagnostics anciens, en particulier dans les maladies métaboliques héréditaires. En effet, des anomalies biochimiques détectées lors du dépistage néonatal ou d’explorations systématiques peuvent parfois être retrouvées chez des individus asymptomatiques, remettant en question la pathogénicité initialement attribuée. Dans ce contexte, une réévaluation diagnostique, croisant phénotype détaillé et données génétiques actualisées, devient indispensable. Deux observations illustrent cette démarche : Patient 1 : initialement diagnostiqué avec une hyperprolinémie de type I, affection longtemps considérée pathogène. L’évolution des connaissances a montré que cette anomalie pouvait être isolée, sans impact clinique significatif. La réévaluation, via séquençage du génome, a révélé une mutation de novo du gène TRPM3, bien corrélée au phénotype et ayant conduit à un ajustement du conseil génétique. Patient 2 : supposé atteint de galactosémie, mais dont les manifestations cliniques divergeaient du tableau attendu. Une nouvelle analyse a mis en évidence une mutation homozygote du gène ROGDI, responsable d’un phénotype en bien meilleure adéquation avec la présentation du patient. Ces investigations ont donc permis d’identifier deux pathologies génétiques distinctes, plus cohérentes avec les signes observés, et d’adapter la prise en charge ainsi que le conseil familial. Ces cas soulignent l’importance de questionner un diagnostic métabolique ancien dès lors qu’il n’explique pas complètement le phénotype ou que les profils biochimiques apparaissent atypiques. Le recours au séquençage haut débit s’impose comme un outil majeur pour affiner ou corriger le diagnostic, optimiser le conseil génétique et ajuster le suivi médical. À la lumière de ces expériences, d’autres dossiers similaires sont actuellement en cours de réévaluation.
Romain DUQUET (Paris), Anna GERASIMENKO, Laurent BAILLY, Yann NADJAR, Perrine CHARLES
00:00 - 00:00 #49688 - P476 Variant dans la région 3’UTR du gène TCF4 : de la caractérisation chez un patient atteint de trouble du neurodéveloppement à l’hypothèse diagnostique de syndrome de Pitt-Hopkins.
Variant dans la région 3’UTR du gène TCF4 : de la caractérisation chez un patient atteint de trouble du neurodéveloppement à l’hypothèse diagnostique de syndrome de Pitt-Hopkins.

Le diagnostic étiologique des troubles du neurodéveloppement (TND) d’origine génétique peut être difficile en raison d’une grande diversité des présentations cliniques et d’une hétérogénéité génétique. Le séquençage génomique permet l’identification de variations génétiques, mais l’affirmation de leur rôle pathologique est une étape critique dans l’examen diagnostique en génétique. Malgré l’amélioration des outils bio-informatiques, l’interprétation des variants situés dans les régions 5’UTR et 3’UTR des gènes est souvent difficile et requiert parfois des tests fonctionnels. Nous rapportons le cas d’un garçon de 2 ans et 7 mois, présentant un retard global du développement, initialement moteur, associé à une microcéphalie progressive apparue dès 6 mois. Les premiers examens réalisés (IRM cérébrale, analyse du gène FMR1, ACPA) n’ayant pas permis de poser le diagnostic étiologique, un examen de génome en trio (cas index et parents) a été réalisé. Il a mis en évidence le variant NM_001083962.2(TCF4):c.*1A>G à l’état hétérozygote, survenu de novo dans la région 3'UTR du gène TCF4. Ce variant, absent de gnomAD v4, avait été rapporté une fois comme VSI dans ClinVar. L’analyse in silico (SpliceAI, RNA Splicer, MaxEntScan) a noté qu’il pourrait altérer l’épissage avec diverses conséquences fonctionnelles possibles. Ce variant avait été par ailleurs rapporté chez un autre patient (en Chine) présentant des TND et les analyses avaient retrouvé chez ce patient-là l’existence d’un produit d’épissage aberrant, conséquence d’une délétion des 8 derniers nucléotides codant la protéine TCF4 qui entraînerait la perte du codon stop et un allongement de la protéine. Les connaissances sur l’effet fonctionnel de ce variant sont pour le moment limitées pour affirmer son rôle causal dans la genèse de TND. Nous poursuivons donc l’étude de cette variation identifiée pour la deuxième fois chez un patient atteint de TND. Le gène TCF4 code un facteur de transcription clé du développement cérébral. Ses variants pathogènes sont impliqués dans le syndrome de Pitt-Hopkins (OMIM #610954) et d’autres formes de TND à mode de transmission autosomique dominant. Le phénotype de notre patient (microcéphalie, particularités morphologiques, astigmatisme, retard global de développement) rentre dans ce spectre clinique. Les résultats de notre étude permettront probablement une reclassification de ce variant dont le rôle causal reste encore incertain. Ce dossier clinique souligne la difficulté de l’interprétation des variations génétiques identifiables dans les régions 3’UTR. Malgré l’amélioration des prédictions bio-informatiques, la classification de tels variants nécessite la réalisation de tests fonctionnels pouvant être complexes.
Marie-Gabrielle DELORME GUINAND (Clermont-Ferrand), Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Laetitia GOUAS, Sarah LANGLAIS, Auragen CONSORTIUM, Fanny LAFFARGUE, Gaëlle SALAUN, Caroline JANEL, Catherine SARRET, Isabelle CREVEAUX
00:00 - 00:00 #49646 - P477 Analyse rétrospective des résultats du séquençage pangénomique (ES et GS) réalisé chez 151 patients avec une mégalencéphalie.
Analyse rétrospective des résultats du séquençage pangénomique (ES et GS) réalisé chez 151 patients avec une mégalencéphalie.

Contexte. L’excès de croissance cérébrale (mégalencéphalie, MEG) est une cause habituelle de macrocéphalie chez des personnes avec ou sans trouble du développement intellectuel (TDI). Elle peut être isolée ou syndromique. Il en existe plus de 70 causes génétiques rares, la plupart étant de découverte récente. Il n’existe pas d’étude rapportant le résultat du séquençage de l’exome ou du génome dans ce groupe de patients. Objectifs. Décrire les résultats du séquençage pangénomique réalisé chez les patients avec une MEG examinés dans notre unité de génétique clinique. Méthodes. Les dossiers des patients avec une macrocéphalie 1) ayant un périmètre crânien (PC) atteignant ou dépassant +3 déviations standards (DS), 2) avec une IRM cérébrale prouvant une MEG, ont été sélectionnés à partir de la base des comptes-rendus de l’unité avec les mots-clés « macrocéphalie » et « mégalencéphalie ». Les patients ont tous été examinés dans le service entre 2015 et 2025 et ont bénéficié d’un séquençage d’exome local et/ou du génome au laboratoire SeqOIA. Résultats. Nous avons retrouvé les dossiers de 151 individus répondant aux critères d’inclusion et ayant bénéficié d’un séquençage d’exome (ES, n=77), du génome (GS, n=51) ou des deux (n=23). Ces examens ont permis 1) d’établir le diagnostic étiologique de la MEG dans 73 cas (48%), que le patient ait ou n’ait pas un TDI, 2) d’établir celui du TDI dans 5 cas sans expliquer la MEG, 3) de révéler un variant dans un gène candidat chez 5 individus. Des variants pathogènes ou probablement pathogènes (VP/PP) ont été identifiés dans 53 gènes. La plupart étaient dominants survenus de novo (70%), 10% étaient dominants hérités, 10% récessifs. Les gènes les plus représentés (n≥5) étaient PTEN, CHD8 et DNMT3A. Seize des 73 MEG d’étiologie résolue étaient expliquées par un VP/PP dans un gène codant la voie PI3K-AKT-mTOR. La proportion de VP/PP du gène PTEN est très sous-estimée car la majorité des patients avec une maladie de Cowden, la cause la plus fréquente, avaient été identifiés lors d’études ciblées du gène. Quarante-six (63% des diagnostics) étaient attribuées à des VP/PP dans des gènes codant pour des protéines régulant l’expression d’autres gènes. Parmi ces gènes, 16 interviennent dans le remodelage de la chromatine, 10 sont des facteurs régulateurs de la transcription, 3 interagissent avec les ARN. Conclusion. Le rendement du séquençage pangénomique à la recherche de l’étiologie des MEG est aussi élevé que celui des TDI, y compris lorsque l’on retranche de l’analyse les patients avec une maladie de Cowden. Notre étude confirme l’importance des gènes de la voie PI3K-AKT-mTOR bien connus comme facteurs de survie et de croissance cellulaire impliqués dans le développement cérébral. Les autres facteurs impliqués dans la croissance cérébrale sont moins connus. Les résultats indiquent de nombreux gènes modulateurs de l’expression génique laissant envisager un ou des effecteurs biologiques communs à plusieurs de ces gènes de MEG.
Maxime MAZIOWIECKI, Boris KEREN, Delphine HÉRON, Solveig HEIDE, Sarah GROTTO, Daphné LEHALLE, Jean-Madeleine DE SAINTE-AGATHE, Thomas COURTIN, Kévin JOUSSELIN, Anna GERASIMENKO, Caroline NAVA, Perrine CHARLES, Romain DUQUET, Mach CORINNE, Julien BURATTI, Claude ESTRADE, Laetitia NGUYEN, Anne FAUDET, Aurélie WAERNESSYCKLE, Fabienne RAJHONSON, Valérie VALÉRIE OLIN, Cyril MIGNOT (Paris)
00:00 - 00:00 #49834 - P478 De nouveaux variants de ZNHIT3 perturbant l’assemblage des snoRNPs sont responsables d’un syndrome PEHO prénatal avec hydrops isolé.
De nouveaux variants de ZNHIT3 perturbant l’assemblage des snoRNPs sont responsables d’un syndrome PEHO prénatal avec hydrops isolé.

ZNHIT3 (zinc finger HIT type containing protein 3) est une protéine conservée au cours de l’évolution, nécessaire à la biogenèse des ribosomes en médiant l’assemblage des petits ARN nucléolaires (snoARNs) de classe C/D dans des complexes ribonucléoprotéiques (snoRNPs). Des mutations faux-sens du gène codant la protéine ZNHIT3 ont déjà été rapportées comme cause du syndrome PEHO, un trouble neurodéveloppemental sévère apparaissant typiquement après la naissance. Nous rapportons ici le cas de deux fœtus issus d’une même famille, présentant un hydrops isolé au début du deuxième trimestre de grossesse, aboutissant à un décès in utero. L’autopsie n’a révélé aucune malformation associée. Grâce à une analyse par génome en quatuor, nous avons identifié deux nouveaux variants dans le gène ZNHIT3, hérités chacun d’un parent sain, et présents sous forme d’hétérozygotes composites chez les deux fœtus. Le variant p.Cys14Arg provenait du père, tandis que le variant p.Glu84Alafs*8 était d’origine maternelle. L’analyse de ces variants dans des modèles de culture cellulaire humaine montre qu’ils réduisent tous deux la croissance cellulaire, bien que de manière différente, et altèrent la stabilité et la fonction de la protéine selon des mécanismes distincts. Le variant p.Glu84Alafs*8 conduit à la production d’une forme stable de ZNHIT3 dépourvue d’un domaine requis pour la biogenèse des snoRNPs, tandis que le variant p.Cys14Arg se comporte de façon similaire aux variants associés au PEHO déjà décrits, qui déstabilisent la protéine. Les deux variants entraînent d’importantes modifications de l’expression génique, aboutissant à une diminution marquée des niveaux de certains snoARNs de type C/D, à une réduction de la traduction cellulaire et à une hypométhylation 2’-O-méthyl spécifique de certains sites de l’ARNr. En résumé, ce travail élargit le spectre phénotypique du syndrome PEHO en y incluant des manifestations anténatales, et décrit les défauts moléculaires induits par deux nouveaux variants du gène ZNHIT3.
Adeline Alice BONNARD (PARIS), Md Lutfur RAHMAN, Feng WANG, Lyse RUAUD, Fabien GUIMIOT, Yangping LI, Inès DEFER, Yilin WANG, Virginie MARCHAND, Yuri MOTORIN, Bing YAO, Séverine DRUNAT, Homa GHALEI
00:00 - 00:00 #49477 - P479 Variants de novo dans le gène PURA associés à un phénotype atypiquement peu sévère.
Variants de novo dans le gène PURA associés à un phénotype atypiquement peu sévère.

Les variants hétérozygotes pathogènes dans le gène PURA sont responsables du syndrome d'hypotonie-épilepsie-encéphalopathie sévère néonatale associé à PURA (MIM#616158), caractérisé par une hypotonie néonatale sévère, des difficultés alimentaires et respiratoires potentiellement létales, une épilepsie réfractaire et une absence d'acquisition de la marche et du langage. Récemment, un phénotype beaucoup plus modéré a été rapporté. Il s’agit d’une patiente et sa mère porteuses d’un variant faux-sens pathogène dans le gène PURA qui présentaient un tableau de trouble du langage réceptif et expressif avec QI borderline. Les 2 patientes ont suivi un cursus scolaire classique avec soutien (Hildebrand et al., 2024). Nous rapportons trois nouveaux patients porteurs de variants faux-sens de novo dans le gène PURA présentant également un phénotype de trouble de développement plus modéré que le phénotype classique. Les patients ont acquis la marche (entre 20 et 36 mois) et le langage (retard variable). Une patiente présente un QI borderline et est scolarisée en école classique avec soutien. Les deux autres ont une déficience intellectuelle modérée. Un patient présente une épilepsie bien contrôlée. Deux patients sont porteurs du même variant p.(Arg171Gly) et l’autre porteuse du variant p.(Arg164Cys)). Ces variations avaient été initialement classés comme variants de signification incertaine (VSI) puisque le phénotype clinique n’était pas concordant avec la littérature, avant d’être reclassés en pathogène. Nos données confirment un spectre phénotypique plus large associé aux variants pathogènes dans le gène PURA. La connaissance de ce phénotype est essentielle pour une meilleure interprétation des variants et fournir un pronostic et un conseil génétique adaptés aux familles.
Mario ABAJI (Marseille), Johanna LAURENT, Victor MOREL, Lucie ROUAUX, Valentin RUAULT, Valentine MARQUET, Benjamin DAURIAT, Chantal MISSIRIAN, Tiffany BUSA, Svetlana GOROKHOVA
00:00 - 00:00 #49258 - P480 Association entre mutations DNMT3A gain de fonction et paragangliomes : A propos d’un cas clinique.
Association entre mutations DNMT3A gain de fonction et paragangliomes : A propos d’un cas clinique.

Résumé – Association entre mutations DNMT3A gain de fonction et paragangliomes : à propos d’un cas clinique Le gène DNMT3A, acteur clé de la méthylation de l’ADN, est généralement associé au syndrome de Tatton-Brown–Rahman par des mutations perte de fonction. Récemment, des variants activateurs localisés dans le domaine PWWP ont été décrits : ils augmentent l’activité méthyltransférase, entraînent une hyperméthylation aberrante de gènes du développement (notamment les homeobox) et favorisent la survenue de paragangliomes. Nous rapportons une patiente adulte suivie pour un trouble des apprentissages, chez laquelle ont été diagnostiqués des paragangliomes cervicaux. Le séquençage a identifié une mutation hétérozygote du domaine PWWP de DNMT3A, interprétée comme un gain de fonction. Ce cas vient renforcer l’association déjà décrite entre mutations activatrices de DNMT3A et prédisposition aux paragangliomes. Il met aussi en évidence un chevauchement phénotypique entre atteinte neurodéveloppementale et susceptibilité tumorale, suggérant un continuum entre maladies du développement et oncogénétique. Cette observation souligne la nécessité d’une vigilance clinique particulière chez les patients porteurs de mutations DNMT3A gain de fonction. Elle appelle à la mise en place d’études collaboratives et prospectives pour mieux définir le spectre tumoral associé, préciser la pénétrance et établir des recommandations de surveillance adaptées.
Romain DUQUET (Paris), Boris KEREN, Alexandre BUFFET, Charlotte LUSSEY
00:00 - 00:00 #49408 - P481 Profil neuropsychologique d’enfants atteints de la maladie de Cowden sans TDI ni TSA associé – Etude ancillaire de l’étude COSEA.
Profil neuropsychologique d’enfants atteints de la maladie de Cowden sans TDI ni TSA associé – Etude ancillaire de l’étude COSEA.

Introduction: La maladie de Cowden est une maladie génétique rare liée à des mutations du gène PTEN, associée à des manifestations somatiques et neurologiques hétérogènes. L’étude COSEA a montré que 40% des enfants présentent un trouble du développement intellectuel (TDI) et/ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). L’objectif de cette étude ancillaire est de caractériser le profil neuropsychologique des enfants qui en sont atteints et qui n’ont ni TDI ni TSA associé. Méthodologie: Parmi les enfants avec une maladie de Cowden ayant bénéficié d’une évaluation neuropsychologique dans notre service, 13 d’entre eux n’ont ni TDI ni TSA. Nous rapportons les données de l’analyse des évaluations neuropsychologiques standardisées de ces 13 enfants (âgés de 6 à 17 ans) couvrant le développement précoce, la scolarité, les fonctions instrumentales, exécutives, attentionnelles, la cognition sociale et les comportements. Résultats: Un retard de langage est retrouvé chez 8/13 enfants et un retard de marche chez 9/13. Les difficultés de motricité fine sont fréquentes (10/13). Sur le plan scolaire, 10/13 nécessitent une adaptation et tous bénéficient de prises en charge rééducatives. Les relations sociales sont fragiles chez 8/13. Les fonctions instrumentales montrent une atteinte de la perception visuelle (12/13). Sur le plan exécutif, l’inhibition est déficitaire chez 3/13, la flexibilité chez 5/11, tandis que la planification est préservée. En cognition sociale, 6/12 présentent une conscience de soi faible, 4/13 une théorie de l’esprit altérée, et 4/13 une reconnaissance des affects déficitaire. Les troubles de l’attention sont très fréquents (6/8 au Conners), tout comme l’anxiété (6/11 au CBCL). Conclusion: Chez les enfants avec une maladie de Cowden sans TDI ni TSA, les difficultés scolaires, attentionnelles et instrumentales sont fréquentes et souvent associées à des difficultés d’interactions sociales et de l’anxiété. Ces résultats confirment les publications récentes et soulignent la nécessité d’un dépistage précoce, d’un bilan neuropsychologique systématique et d’une prise en charge pluridisciplinaire.
Fanny PHELIPPEAU (Paris), Anne-Claire GELINEAU, Barbara CHIARONI, Coralie RASTEL, Emmanuelle LACAZE, Cécilia GALBIATI, Fanny TESSIER, Laurent PASQUIER, Vincent DES PORTES, Cyril MIGNOT
00:00 - 00:00 #49457 - P482 Apport du génome dans le diagnostic d’une forme familiale d’un trouble neurodéveloppemental syndromique lié à un réarrangement intra génique du gène ZMIZ1.
Apport du génome dans le diagnostic d’une forme familiale d’un trouble neurodéveloppemental syndromique lié à un réarrangement intra génique du gène ZMIZ1.

Introduction : Nous rapportons le cas d’une fratrie, un garçon né en 2015 et une fille née en 2018, présentant tous les deux un trouble du neurodéveloppement syndromique associant un retard psychomoteur, des traits autistiques, une surdité bilatérale, une cardiopathie et un rétrognatisme. La fille avait de plus une tâche hyperpigmentée étendue avec une syndactylie partielle droite 2-3ème orteils. Son frère présentait un phénotype Noonan-like avec des fentes palpébrales orientées en bas, en dehors, un ptosis gauche et une cryptorchidie bilatérale. L’analyse chromosomique sur puce à ADN était normale chez les deux enfants, tout comme le panel RASopathie chez le garçon. Il a été donc complété par une analyse du génome en quatuor dans le cadre du Plan France Médecine Génomique. Résultat : Mise en évidence chez les 2 enfants d’une duplication intragénique hétérozygote de 47819pb, de l’intron 7 jusqu’au début de l’intron 15 du gène ZMIZ1. La duplication du gène ZMIZ1 n’a pas été retrouvée chez les parents mais la récurrence suggère un mosaïcisme chez un des parents. Discussion/Conclusion: Cette duplication probablement pathogène explique une grande partie du phénotype observé. En effet, des variants perte de fonction du gène ZMIZ1 ont été décrits chez des patients présentant un retard global du développement syndromique de transmission autosomique dominante. Les phénotypes décrits chez ces patients sont variables même en intrafamilial. Les anomalies de la pigmentation ne sont en revanche pas décrites. Il s’agit d’un premier cas de réarrangement intragénique du gène ZMIZ1 dont le phénotype associé est de plus en plus décrit depuis 2019. Le rôle de ZMIZ1 comme co-régulateur transcriptionnel de récepteurs nucléaires sensibles aux hormones et du neurodéveloppement reste à explorer. Afin de mieux préciser le conseil génétique, une analyse sur d’autres tissus que le sang est nécessaire pour prouver le mosaïcisme chez les parents.
Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI (Nice), Christine CHIAVERINI, Christel BARA, Christian RICHELME, AURAGEN CONSORTIUM, Natalie JONES, Bruno FRANCOU
00:00 - 00:00 #49729 - P483 Aicardi-Goutières syndrome type 2 : à propos d’une famille marocaine.
Aicardi-Goutières syndrome type 2 : à propos d’une famille marocaine.

Introduction : Le syndrome d'Aicardi-Goutières (SAG) est une encéphalopathie héréditaire rare à début précoce caractérisée par une leucodystrophie, une atrophie cortico-sous-corticale, des calcifications des noyaux gris centraux ainsi qu’une lymphocytose et des taux élevés d'interféron alpha (IFN-α) dans le liquide céphalorachidien (LCR). Il est généralement causé par des mutations dans des gènes impliqués dans la réponse immunitaire innée et le métabolisme ou la réparation de l’ADN, notamment TREX1, RNASEH2 et SAMHD1. Compte tenu de la diversité du diagnostic différentiel, la confirmation moléculaire est essentielle. Nous rapportons le cas d'une famille marocaine originaire de Tanger atteinte du SAG type 2. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une patiente de quatre ans et demi, issue d’un mariage consanguin au premier degré, présentant un retard de développement global, une microcéphalie, une spasticité et une épilepsie. L’IRM cérébrale a montré une atrophie cortico sous corticale et des calcifications intracrâniennes, y compris au niveau des noyaux gris centraux. Sa sœur aînée présente les mêmes manifestations cliniques. Un séquençage de l’exome complet (WES) a été réalisé. Résultat : Le WES a identifié un variant probablement pathogène au niveau du gène RNASEH2B à l’état homozygote : p.A177T (c.529G>A), ce qui confirme le diagnostic de syndrome d'Aicardi-Goutières de type 2. Les deux parents étaient porteurs hétérozygotes de ce variant. Un conseil génétique a été proposé à la famille, qui a opté pour un diagnostic préimplantatoire ou prénatal pour les futures grossesses. Discussion et Conclusion : Le syndrome d'Aicardi-Goutières, bien que rare, doit être suspecté devant une régression développementale associée à une spasticité et des calcifications intracrâniennes. Ce cas s’ajoute aux données récentes rapportant la mutation p.A177T du gène RNASEH2B chez plusieurs familles marocaines (Ouhenach et al., 2025). Sa mise en évidence dans notre observation renforce l’hypothèse d’un possible effet fondateur au Maroc et souligne l’importance de l’intégrer en première ligne du diagnostic moléculaire en cas de suspicion de l’AGS.
Houda JELTI (Tanger, Maroc), Sabrine BOURESSAS, Farah HACHT, Abdelhaq LAMAIBDEL, Kaoutar KHABBACHE, Afaf LAMZOURI
00:00 - 00:00 #49573 - P484 Génération et caractérisation de lignées d’iPS issues de frères jumeaux monozygotes et discordants pour la Trisomie 21 dans le cadre de l’étude COLIBRI (NCT05767216).
Génération et caractérisation de lignées d’iPS issues de frères jumeaux monozygotes et discordants pour la Trisomie 21 dans le cadre de l’étude COLIBRI (NCT05767216).

Introduction : Les jumeaux monozygotes discordants pour la trisomie 21 (T21) sont extrêmement rares, avec une incidence estimée à moins d’une grossesse sur 7 millions. Ils partagent un patrimoine génétique quasiment identique, à l’exception du chromosome 21 surnuméraire, permettant d’isoler l’effet spécifique de ce chromosome sur l’expression génique et l’épigénome. L’étude COLIBRI suit depuis fin 2022 deux paires de frères jumeaux discordants pour la T21 : l’une monozygote et l’autre dizygote, respectivement âgées de 4 et 9 à l’inclusion. Son objectif est de mettre en place une approche intégrée combinant analyses multi-omiques et modélisation cellulaire afin de mieux comprendre l’impact de la T21 sur les réseaux moléculaires et ses conséquences cliniques. Dans ce cadre, des cellules souches pluripotentes induites (iPS) ont été générées à partir de cellules somatiques des jumeaux monozygotes. Les iPS, cellules capables de se maintenir à l’état pluripotent et de se différencier en tous types cellulaires, permettent ainsi de modéliser des maladies et de tester de nouvelles stratégies thérapeutiques. Les iPS de jumeaux monozygotes discordants pour la T21 offrent des perspectives uniques pour étudier les mécanismes moléculaires de la T21, modéliser ses comorbidités et explorer de nouvelles approches thérapeutiques.Méthodes : Une première série d’analyses multi-omiques a été réalisée sur sang : séquençage complet du génome, transcriptome, protéome, méthylome et microbiome. Ces analyses seront répétées cinq ans post inclusion ou en cas d’évènement clinique. Parallèlement, les iPS ont été générées à partir de fibroblastes via les facteurs de Yamanaka et le virus Sendai non intégratif. La pluripotence a été vérifiée par cytométrie en flux (FACS), montrant une forte expression des marqueurs SSEA4, SSEA5, TRA-1-60 et NANOG, et une absence d’expression détectable du marqueur CD15, confirmant une population largement pluripotente et indifférenciée. La capacité de différenciation a été confirmée par formation de corps embryonnaires et immunofluorescence détectant Nestin (ectoderme), β-catenine (endoderme) et SMA (mésoderme). L’intégrité génomique a été vérifiée à l’aide de la méthode iCS-digital™, qui permet la détection de variations du nombre de copies (CNVs) sur 24 positions récurrentes du génome et l’identification statistique d’anomalies.Résultats et conclusion : Les iPSC dérivées ont été générées et caractérisées avec succès. La lignée T21 est déjà disponible, et la lignée non-T21 poursuit les tests de caractérisation et sera également mise à disposition prochainement. Ces lignées constituent un modèle unique pour étudier l’impact du chromosome 21 sur la pluripotence, la différenciation et la régulation épigénétique. Le CRB BioJeL propose ces ressources à la communauté scientifique afin de favoriser les collaborations et de développer la recherche sur la trisomie 21, et ses comorbidités, ainsi que d’explorer de nouvelles approches thérapeutiques.
Marie VILAIRE (Paris), Clotilde MIRCHER, Louise MAILLEBOUIS, Marie-Anne CAILLAUD, Eva FARINEL, Ségolène FALQUERO, Laurence CUREL, Cécile CIEUTA-WALTI, Pierre-Yves MAILLARD, André MÉGARBANÉ
00:00 - 00:00 #49824 - P485 Déficit biallélique en CYP51A1 (lanostérol 14α-déméthylase) : un nouveau gène à connaître dans le bloc de synthèse en amont du cholestérol.
Déficit biallélique en CYP51A1 (lanostérol 14α-déméthylase) : un nouveau gène à connaître dans le bloc de synthèse en amont du cholestérol.

Le gène CYP51A1 code la lanostérol 14α-déméthylase, enzyme clé de la biosynthèse du cholestérol. Le déficit en CYP51A1 est responsable d’un syndrome autosomique récessif extrêmement rare associant une cataracte congénitale bilatérale à une atteinte hépatique et/ou développementale variable. À ce jour, seuls six patients ont été rapportés dans la littérature (Patel et al., Hum Genet, 2017 ; Colonna et al., Mol Genet Metab, 2025). Nous décrivons ici le premier cas français de déficit en CYP51A1. L’enfant âgé de 4 ans, né à terme, eutrophe de parents non apparentés, présentait dès la période néonatale une cholestase avec GGT et acides biliaires sériques élevés, selles décolorées, hépatomégalie et insuffisance hépatocellulaire modérée initiale. La biopsie hépatique réalisée à l’âge d’un mois montrait une cholestase sévère, une discrète stéatose microvacuolaire et une fibrose portale et lobulaire disséquante. Il présentait également une cataracte bilatérale congénitale, et, au cours de l’évolution, un retard de croissance staturo-pondérale avec microcéphalie (-3,3 DS), un retard psychomoteur global ainsi que des crises convulsives fébriles. Les explorations diagnostiques incluant un bilan métabolique complet, une CGH-array et des panels NGS étaient négatives. Un séquençage génomique en trio a permis d’identifier deux nouveaux variants hétérozygotes en trans du gène CYP51A1 : une délétion de 1 402 pb emportant l’exon 5, héritée du père, probablement pathogène, et un variant faux-sens rare (c.1349C>T), transmis par la mère, initialement de signification indéterminée, et secondairement reclassé probablement pathogène du fait de la compatibilité phénotypique et de la présence du variant pathogène en trans. Le dosage du lanostérol sanguin, qui a montré une nette accumulation, a permis de conforter le déficit en lanostérol 14α-déméthylase. À titre de comparaison, le déficit en 7-déshydrocholestérol réductase (DHCR7), responsable du syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLOS), est beaucoup plus fréquent et donc mieux connu, tandis que le déficit en stérol-C5 désaturase (SC5D), à l’origine de la lathostérolose, reste rare mais mieux documenté que celui en CYP51A1. Ces trois enzymes interviennent toutes dans le bloc de synthèse en amont du cholestérol, et leurs déficits entraînent des phénotypes convergents, tels que la cataracte congénitale associée ou non à une atteinte neurodéveloppementale et/ou hépatique. Ces manifestations semblent liées à l’accumulation toxique d’intermédiaires stéroliques (lanostérol, 7-déhydrocholestérol, lathostérol) et possiblement à une réduction de la disponibilité en cholestérol, essentielle au développement du cristallin et du système nerveux, et au maintien de l’homéostasie hépatique. En conclusion, le déficit en CYP51A1 doit être évoqué en cas de cataracte congénitale, en particulier lorsqu’elle s’accompagne d’une atteinte hépatique et/ou neurologique.
Tânia GONÇALVES (Le Kremlin-Bicêtre), Oanez ACKERMANN, Coumba SOW, Elise YAZBECK, Antonin LAMAZIÈRE, Pauline GAIGNARD, Anne SPRAUL, Emmanuel GONZALES
00:00 - 00:00 #49540 - P486 Un locus, deux diagnostics : co-ségrégation de mutations XPA et SECISBP2 révélée par la réanalyse du génome.
Un locus, deux diagnostics : co-ségrégation de mutations XPA et SECISBP2 révélée par la réanalyse du génome.

Contexte : Les familles consanguines présentent un risque accru de maladies autosomiques récessives. L’essor du séquençage à haut débit permet désormais de mieux caractériser des phénotypes atypiques ou combinés, liés à la co-occurrence de pathologies rares. Si l’héritabilité multilocus impliquant des loci indépendants est bien documentée, les situations de variants pathogènes distincts mais localisés dans une même région homozygote restent exceptionnelles. Méthodes : Nous rapportons deux enfants issus d’un couple tunisien apparenté au premier degré, adressés pour l’exploration d’un trouble du neurodéveloppement syndromique. Un séquençage du génome a été réalisé. Les données de séquençage ont fait l’objet d’une réanalyse en raison de particularités cliniques et biologiques non expliquées par le diagnostic initial. Résultats cliniques : Les deux patients présentaient un retard global des acquisitions, une microcéphalie, une photosensibilité modérée et une surdité neurosensorielle bilatérale. L’évolution du proband a été marquée par l’apparition d’une hypotonie musculaire, une adipomastie, un retard de croissance et des anomalies thyroïdiennes, avec élévation persistante de la T4 libre alors que la T3 et la TSH étaient normales. Résultats moléculaires : Le séquençage génomique a initialement identifié un variant homozygote pathogène dans XPA, expliquant les manifestations cutanées et neurologiques compatibles avec un xeroderma pigmentosum. Cependant, ce diagnostic ne rendait pas compte de l’ensemble des signes cliniques et biologiques observés chez le proband, ce qui a motivé une réanalyse du génome. Celle-ci a permis d’identifier un second variant homozygote pathogène dans SECISBP2, gène clé de la biosynthèse des sélénoprotéines. Les deux variants étaient situés dans la même région homozygote, suggérant une co-héritabilité sur un haplotype partagé. Conclusion : Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas rapporté de co-ségrégation de variants pathogènes dans XPA et SECISBP2, générant un phénotype combiné associant xeroderma pigmentosum et déficit en sélénoprotéines. Ce cas illustre l’importance de la réanalyse des données génomiques lorsqu’un tableau clinique excède le cadre d’un diagnostic unique. Il met également en lumière la possibilité, encore rarement décrite, de variants pathogènes liés dans un locus commun, élargissant ainsi le spectre des mécanismes génétiques contribuant aux phénotypes complexes observés en contexte consanguin.
Marlene RIO (Paris), Clothilde ORMIÈRES, Dinane SAMARA BOUSTANI, Athanasia STOUPA, Tania ATTIE BITACH
00:00 - 00:00 #48941 - P487 Formes cliniques atténuées de tubulinopathies chez l’enfant et l’adulte : série de 24 cas.
Formes cliniques atténuées de tubulinopathies chez l’enfant et l’adulte : série de 24 cas.

INTRODUCTION Les tubulinopathies constituent un groupe hétérogène de troubles neurodéveloppementaux liés à des variants pathogènes dans les gènes codant pour la tubuline. Elles se caractérisent classiquement par un ensemble d’anomalies radiologiques récurrentes : malformations du cortex cérébral (de la lissencéphalie à la dysgyrie), noyaux gris centraux dysmorphiques ou hypertrophiques associés à un tractus corticospinal ectopique, anomalies du corps calleux, ainsi qu’hypoplasie ou dysplasie du cervelet et du tronc cérébral. Cliniquement, la majorité des cas décrits présentent un retard global du développement sévère, une déficience intellectuelle modérée à sévère, des troubles moteurs et une épilepsie réfractaire. Si la plupart des formes connues sont de novo et sévères, des observations récentes mettent en évidence des phénotypes cliniques et radiologiques plus modérés, incluant des formes familiales avec symptômes neurologiques atténués. MÉTHODES Dans le cadre d’une collaboration internationale, nous avons recueilli des données cliniques, d’imagerie cérébrale et moléculaires chez 24 individus (≥ 4 ans) issus de 16 familles, porteurs de variants pathogènes ou probablement pathogènes dans TUBA1A, TUBB2B, TUBB3, TUBB ou TUBB2A. Les patients présentaient une IRM cérébrale disponible et ne présentaient pas de déficience intellectuelle. Les modes de transmission et les corrélations génotype-phénotype ont été étudiés. RÉSULTATS Parmi les 24 patients, 15 ont été identifiés par imagerie fœtale ou pédiatrique, et 9 lors d’analyses familiales. Aucun cas ne présentait d’anomalies corticales sévères de la gyration. TUBB3 était le gène le plus fréquemment impliqué (12/24 ; 50 %). Parmi les 14 variants identifiés, 7 étaient hérités. Deux variants récurrents — TUBB3 p.(Pro357Leu) et TUBB p.(Asn52Ser) — étaient systématiquement associés à l’absence de déficience intellectuelle, aussi bien dans notre cohorte que dans la littérature. CONCLUSIONS Nos résultats élargissent le spectre phénotypique des tubulinopathies, en y incluant des formes radiologiques modérées et des manifestations cliniques atténuées chez l’enfant et l’adulte. L’absence de malformations corticales majeures, la présence de variants hérités et certains variants spécifiques pourraient constituer des marqueurs pronostiques plus favorables. Ces données apportent des éléments utiles pour le conseil génétique, notamment dans un contexte prénatal.
Meghane DURIZOT, Stéphanie VALENCE (PARIS), Lydie BURGLEN, Alexandra AFENJAR, Catherine GAREL, Eléonore BLONDIAUX, Audrey RIQUET, Vincent DESPORTES, Valentine FLORET, Maria HÄÄNPAA, Valenzuela MARIA IRENE, Pinto ANNA, Allessandra RENIERI, Michiel VANNESTE, Koen DEVRIENDT, Liesbeth DE WAELE, Lucie GUILBAUD, Jean Marie JOUANNIC, Madeleine HARION, Diana RODRIGUEZ, Emmanuelle LACAZE, Mathieu MILH, Delphine HERON, Cyril MIGNOT
00:00 - 00:00 #49494 - P488 Quand l’association de 2 anomalies moléculaires distinctes mime un déficit en ornithine transcarbamylase : intérêt du séquençage simultané des génomes nucléaire et mitochondrial.
Quand l’association de 2 anomalies moléculaires distinctes mime un déficit en ornithine transcarbamylase : intérêt du séquençage simultané des génomes nucléaire et mitochondrial.

Une fillette présente à 14 mois des crises convulsives conduisant à un diagnostic d’épilepsie, traitée par acide valproïque. A 21 mois, au décours d’un coma hyperammoniémique, le bilan métabolique est caractéristique de déficit en ornithine transcarbamylase (OTC), déficit du cycle de l’urée de transmission liée à l’X : élévation importante de l’excrétion d’acide orotique avec hypocitrullinémie. Un traitement spécifique est mis en place : épurateur de l’ammoniac, régime hypoprotidique, supplémentation en citrulline. L’enquête familiale montre chez la mère et l’oncle maternel, des anomalies biochimiques similaires. La mère asymptomatique est considérée comme porteuse hétérozygote alors que l’oncle présente un déficit intellectuel avec troubles du comportement, compatibles avec un déficit en OTC. L’étude du gène OTC par séquençage haut-débit incluant la région promotrice et la recherche de CNV ne permet pas d’identifier de variant pathogène ou probablement pathogène. Dans ce contexte, l’étude familiale a été réalisée par approche biochimique associant dosage des acides aminés plasmatiques et de l’acide orotique urinaire : la grand-mère maternelle est considérée comme porteuse hétérozygote et le demi-frère et la demi-sœur côté maternel, explorés en période néonatale, ont été considérés comme à risque de décompensation hyperammoniémique, avec une expression clinique pouvant être gravissime chez le garçon. Ces explorations ont ainsi conduit chez ces 2 enfants à mettre en place le traitement du déficit en OTC dès la période néonatale. Pour approfondir l’étude moléculaire, l’indication de séquençage de génome en quatuor incluant le cas index, ses parents et l’oncle maternel a été retenue dans la préindication Maladies Héréditaires du Métabolisme pour une exploration approfondie du gène OTC incluant les régions introniques profondes et la totalité de la région promotrice. Devant l’absence de variants identifiés (SNV, CNV, SV), une analyse étendue du génome, incluant l’analyse de l’ADNmt, a été réalisée mettant en évidence 2 anomalies indépendantes : un variant hétérozygote probablement pathogène dans le gène UMPS expliquant l’élévation de l’excrétion d’acide orotique, anomalie sans conséquence clinique, le déficit en UMPS étant de transmission autosomique récessive et un variant de l’ADNmt, m.9176T>G à l’état homoplasmique chez le cas index, hétéroplasmique à 83 % chez la mère et à 98% chez l’oncle maternel, pouvant expliquer l’hypocitrullinémie. L’étude familiale élargie est en cours. Ces résultats, soulignant l’importance de l’analyse de ADNmt via le PFMG, ont permis de réfuter le diagnostic de déficit en OTC avec des conséquences majeures sur la prise en charge et le conseil génétique pour cette famille : arrêt du régime hypoprotidique, des épurateurs de l’ammoniac et de la supplémentation en citrulline en restant toutefois prudent sur la pathogénicité potentielle du variant mitochondrial, qui bénéficiera de l’expertise du réseau national Mitodiag.
Karla CIFUENTES (Bron), Gaelle HARDY, Denia AZZI, David CHEILLAN, Louis JANUEL, Caroline MEGUERDITCHIAN, Alain FOUILHOUX, Cécile ACQUAVIVA
00:00 - 00:00 #49601 - P489 Intérêt du rétro-phénotypage dans l’interprétation des données de séquençage haut débit : confirmation moléculaire d’un cas de Syndrome de Dias-Logan.
Intérêt du rétro-phénotypage dans l’interprétation des données de séquençage haut débit : confirmation moléculaire d’un cas de Syndrome de Dias-Logan.

L’interprétation des exomes et des génomes pour le diagnostic moléculaire des maladies rares est complexe. Un rétro-phénotypage peut permettre à la fois d’affiner la description clinique et renforcer les critères du diagnostic biologique. Nous présentons le cas d’un patient ayant un trouble du neurodéveloppement dont l’exploration moléculaire a conduit au diagnostic du syndrome de Dias-Logan (OMIM#617101) grâce à une collaboration clinico-biologique ayant permis une recherche ciblée de manifestations cliniques particulières (rétro-phénotypage) suite à l’identification d’un variant dans le gène BCL11A. Ce dossier concerne un enfant de 4 ans, exploré dans le cadre du diagnostic étiologique de troubles du neurodéveloppement associant un retard global de développement avec des troubles du comportement et du sommeil, une épilepsie, une microcéphalie et un surpoids. L’examen de l’exome réalisé en duo a retrouvé le variant NM_022893.4(BCL11A):c.2437_2441del ; [p.(Ser813Profs*11] et le variant NM_000335.5(SCN5A):c.361C>T ; [p.(Arg121Trp)], tous deux présents à l’état hétérozygote chez le cas index et absents chez la mère. Concernant la variation BCL11A:c.2437_2441del, il s’agit d’un variant tronquant dans le dernier exon du gène impliqué dans le Syndrome de Dias-Logan. Il est absent des bases de données populationnelles (gnomAD) et des bases de patients (ClinVar et LOVD) et n’a jamais été rapporté dans la littérature. Le Syndrome de Dias-Logan associe une persistance de l’hémoglobine fœtale à des troubles du neurodéveloppement et peut comporter des caractéristiques morphologiques particulières. La découverte de ce variant a suscité un rétro-phénotypage ayant notamment mis en évidence un taux élevé d’hémoglobine fœtale. Ce variant a finalement été classifié comme probablement pathogène (classe 4), confortant alors le diagnostic du syndrome de Dias-Logan. L’analyse du variant du gène SCN5A a conduit à le considérer comme une variation probablement pathogène pour les tachyarythmies ventriculaires de type Brugada ; cela constitue une découverte incidente jugée utile. Le rétro-phénotypage a permis de compléter les arguments cliniques du diagnostic de syndrome de Dias-Logan. Il a ainsi renforcé les critères biologiques et conforté le diagnostic moléculaire. La variation identifiée NM_022893.4:c.2437_2441del constitue le plus distal des variants tronquants dans le gène BCL11A à ce jour connus. Elle affecterait uniquement l’isoforme XL de la protéine BCL11A, la plus longue des 3 isoformes identifiées. Cette découverte revêt un intérêt majeur pour une éventuelle corrélation clinico-biologique dans la mesure où les variants pathogènes rapportés à ce jour affecteraient plusieurs des isoformes. Ce cas souligne l’importance du dialogue entre cliniciens et biologistes lors de l’analyse des données de séquençage génomique à but diagnostique. Cette collaboration permet de mieux caractériser les patients et de mieux classifier les variations identifiées.
Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Aurélien JUVEN (Clermont-Ferrand), Sarah LANGLAIS, Sarah BARRIERE, Marie-Gabrielle DELORME GUINAND, Fanny LAFFARGUE, Gaëlle SALAUN, Caroline JANEL, Isabelle CREVEAUX
00:00 - 00:00 #49870 - P490 A la pêche au diagnostic avec AURAmatcher : JKAMP un nouveau gène dans les troubles du neurodéveloppement.
A la pêche au diagnostic avec AURAmatcher : JKAMP un nouveau gène dans les troubles du neurodéveloppement.

Il était une fois un biologiste en génétique moléculaire qui parcourait en ligne les abstracts de l’ESHG 2025 à la recherche des nouveautés. Son attention fut attirée par un abstract d’une équipe italienne qui décrivait une cohorte de 11 patients présentant un trouble du neurodéveloppement lié à des variants bi-alléliques perte de fonction sur un gène nouvellement décrit : JKAMP. Convaincu par cette cohorte internationale rassemblée via GeneMatcher, il partit à la pêche aux variants parmi les milliers de génomes du laboratoire AURAGEN grâce à la requête AURAmatcher. Quelle ne fut pas sa surprise d’identifier en quelques secondes un patient avec un variant d’épissage JKAMP homozygote. Ce génome d’un enfant de 18 mois, analysé dans la pré-indication Maladies mitochondriales, venait d’être rendu négatif. Aussitôt contactés, biologistes et médecins en charge du patient s’accordèrent sur l’intérêt de la découverte et sur la similitude du patient français avec la cohorte décrite. Les éléments phénotypiques communs comprenaient une déficience intellectuelle, un retard de développement, une hypotonie, des anomalies cérébrales, une microcéphalie, des crises d’épilepsies et des traits dysmorphiques (nez, philtrum, yeux, oreilles). Les études fonctionnelles sur fibroblastes montraient un dysfonctionnement du réticulum endoplasmique avec rétention de GPR37, un récepteur spécifique du système nerveux central, impliqué dans la différentiation en oligodendrocyte et la myélinisation. Les échanges avec l’équipe italienne confirmèrent rapidement l’intérêt de ce variant JKAMP et les conduisirent à ajouter in extremis le patient à la cohorte déjà constituée avant la soumission d’un article. Dans l’attente des études fonctionnelles pour ce patient français et de la publication de ce nouveau gène en pathologie humaine, ce variant d’épissage JKAMP fit l’objet d’un nouveau compte-rendu AURAGEN et fut classé comme étant un Variant de Signification Incertaine avec arguments de pathogénicité (ACMG classe 3+). Pour la famille, cette découverte fit naitre l’espoir qu’un futur diagnostic prénatal puisse dans un avenir proche être proposé pour prévenir la récurrence de cette pathologie. Peut-être un jour verra-t-on à l’œuvre une requête AURAmatcher automatique, qui telle une sentinelle infatigable, interrogera systématiquement les données du PFMG à chaque nouveau gène identifié en pathologie humaine, et qui, en un éclair, révélera aux biologistes concernés la clé de diagnostics restés non résolus.
Gaëlle HARDY, Frederic TRAN-MAU-THEM, Eva FEIGERLOVA, Francois FEILLET, Manuela MORLEO, Consortium AURAGEN, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice)
00:00 - 00:00 #49508 - P491 Redéfinition du spectre phénotypique lié à RBM10: Exemple d’une série Niçoise.
Redéfinition du spectre phénotypique lié à RBM10: Exemple d’une série Niçoise.

Le gène RBM10 (OMIM #300160) code pour une protéine de liaison à l’ARN impliquée dans la régulation de l’épissage alternatif de nombreux gènes. Des variants de type perte de fonction de ce gène sont responsables du syndrome TARP (OMIM #311900), une maladie à transmission récessive liée à l’X. L’effet des variants faux-sens est en revanche peu décrit et semble être associé à un phénotype plus modéré que le syndrome de TARP classique. Nous rapportons trois familles différentes suivies dans le service de génétique médicale du CHU de Nice dans le cadre d’un trouble du neuro-développement avec des particularités phénotypiques variables pour lesquels l’analyse par exome a mis en évidence des variants faux-sens dans RBM10 jusque-là non décrits. Ces cas ont pu être intégrés dans un effort collaboratif plus vaste mené par une équipe Danoise visant à redéfinir le spectre phénotypique associé aux variants RBM10 à travers des études fonctionnelles notamment par l’analyse de l’impact des variants sur les mécanismes d’épissage. Notre série niçoise est un parfait exemple du spectre phénotypique étendu causé par les variants RBM10, qui ne peut être défini par un seul syndrome. En effet, 2 groupes distincts émergent : le syndrome TARP (TARPS) incluant le TARP classique (TARPc) et le TARP-like (TARPL) ainsi que le syndrome de retard intellectuel associé à RBM10 (RAID). Un phénotype intermédiaire avec des caractéristiques à la fois du RAID et du TARPS fait partie du continuum phénotypique lié à RBM10.
Véronique DUBOC, Jeanne M. V. BANG, Christina R. FAGERBERG, Houda KARMOUS-BENAILLY, Morgane PLUTINO, Brage S. ANDRESEN, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI (Nice)
00:00 - 00:00 #49896 - P492 From clinical suspicion to molecular confirmation: a moroccan pitt-hopkins syndrome case.
From clinical suspicion to molecular confirmation: a moroccan pitt-hopkins syndrome case.

From clinical suspicion to molecular confirmation: A Moroccan Pitt-Hopkins syndrome case SABKY Z. 1,2 , LYAHYAI J. 1,2 , SEFIANI A. 1,2 1Research Team in Genomics and Molecular Epidemiology of Genetic Diseases, Genopath Centre, Faculty of Medicine and Pharmacy, Mohamed V University, Rabat, Morocco, 2Department of Medical Genetics, National Institute of Health, Rabat, Morocco. Background: Pitt-Hopkins syndrome (PTHS) is a rare neurodevelopmental disorder characterized by severe developmental delay, absent speech, distinctive facial dysmorphism, stereotypic hand movements, and variable additional features. It is caused by heterozygous pathogenic variants or deletions involving the TCF4 gene located on chromosome 18q21.2. Case presentation: We report a 3-year-old boy, born to non-consanguineous Moroccan parents, who presented with severe global developmental delay. He was unable to walk, had only recently achieved sitting position, did not speak, and failed to respond to his name. Clinical examination revealed persistent axial hypotonia, absent speech, poor eye contact, and stereotypic hand movements. Dysmorphic features were subtle but recognizable, including wide mouth, thin upper lip, long philtrum, deep-set eyes, epicanthus and thickened partially folded ears helices. No macrocephaly, paroxysmal breathing anomalies, or seizures were observed. Using clinical exome sequencing with CNV detection based on depth-of-coverage analysis, we identified a heterozygous 1 Mb microdeletion on chromosome 18q21.2 encompassing ~20 genes, including TCF4. This finding is consistent with partial monosomy 18q21.2 and confirms the molecular diagnosis of Pitt-Hopkins syndrome. Conclusion: Our report highlights the diagnostic value of CNV analysis combined with high-throughput sequencing for establishing accurate « genotype–phenotype correlations » in patients with global neurodevelopmental delay and subtle dysmorphic features. To our knowledge, this is among one of the first molecularly confirmed cases of Pitt-Hopkins syndrome reported in a Moroccan patient.
Zineb SABKY (rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #49212 - P493 Variation faiblement activatrice HRAS p.Ala59Thr : meilleure définition du spectre phénotypique à partir d’une série internationale.
Variation faiblement activatrice HRAS p.Ala59Thr : meilleure définition du spectre phénotypique à partir d’une série internationale.

Les RASopathies associent atteintes cranio-faciales, cardiaques, cutanées et risques tumoraux. Les variants constitutionnels du gène HRAS sont classiquement rapportés dans le syndrome de Costello. Le séquençage à haut débit et le partage international des données contribuent à élargir le spectre phénotypique de gènes connus, en mettant en évidence des bases moléculaires qui n’auraient pas été suspectées sur la seule évaluation clinique, fondée sur les connaissances issues de la littérature. A partir de l’observation d’une patiente atypique, nous avons colligé une série de cas avec la même variation pour mieux décrire le spectre phénotypique associé. La patiente index, âgée de 64 ans, est venue consulter pour une malformation artério-veineuse (MAV) du genou, une hypertrophie du membre et un angiome. L’étude d’un panel de gènes impliqués dans les malformations vasculaires (ACVRL1, ENG, SMAD4, EPHB4, RASA1, GDF2) à partir d’ADN leucocytaire s’est révélée normale. L’étude d’un second panel de gènes impliqués dans les pathologies en mosaïque à expression cutanée à partir d’ADN extrait d’une biopsie cutanée, a identifié une variation HRAS (c.175G>A ; p.Ala59Thr) à l’état hétérozygote. Un prélèvement sanguin a confirmé son origine constitutionnelle. Un rétro-phénotypage a retrouvé quelques traits évocateurs de RASopathie, comprenant une peau pigmentée, des cheveux crépus, une macrocéphalie et des fentes palpébrales obliques en bas et en dehors, mais sans aucun trouble du neurodéveloppement (TND). Des traits phénotypiques identiques ont été retrouvés par l’étude de photographies d’archives familiales chez deux membres de sa lignée maternelle, mais pas sa mère, pouvant suggérer une éventuelle pénétrance incomplète, ne pouvant être démontrée compte tenu du décès des personnes impliquées. Devant ce tableau clinique très modéré, et en l’absence de données dans la littérature, nous avons lancé un appel à collaboration aux 3 équipes rapportant le même variant dans la base de données Clinvar. Deux retours ont été obtenus. Le même variant a été retrouvé dans une famille de 5 membres atteints, avec un diagnostic de syndrome cardio-facio-cutané (CFC) sans TND. Il a aussi été retrouvé chez un autre patient ayant un phénotype également modéré de type CFC. Un article dans la littérature a rapporté une famille avec un variant situé sur le même codon (c.176C>G ; p.Ala59Gly), présentant également un phénotype atténué avec des cheveux fins et éparses sans TND, en faveur de variants faiblement activateurs. Les MAV, porte d’entrée pour notre patiente, sont exceptionnellement décrites en lien avec les variants constitutionnels HRAS. L’hypothèse d’un 2ème événement non identifié, ou une modulation de l’expression via des mécanismes épigénétiques restent possibles. La publication d’observations supplémentaires, associant variants HRAS et pénétrance incomplète et/ou MAV, permettront d’enrichir les connaissances sur le spectre phénotypique en lien avec le gène HRAS.
Lucie DAUVER (Dijon), Paul KUENTZ, Pierre VABRES, Géraldine JEUDY, Béatrice TERRIAT, Yline CAPRI, Hélène CAVE, Alain VERLOES, Heather MASON-SUARES, Stephanie WALLACE, Laurence FAIVRE, Bertille BONNIAUD
00:00 - 00:00 #49695 - P494 Présentation d'un nouveau cas d’encéphalopathie développementale associée à UFC1.
Présentation d'un nouveau cas d’encéphalopathie développementale associée à UFC1.

La voie de l’UFMylation est une modification post-traductionnelle impliquant les enzymes UBA5, UFC1, et UFM1. Des variants bialléliques dans UBA5, UFM1 et UFC1 ont été associés à des encéphalopathies précoces. À ce jour, seuls quatre familles (8 patients) et deux variants faux-sens dans le gène UFC1 ont été décrits. Nous présentons ici un nouveau patient porteur à l’état hétérozygote composite d’un variant non-sens et d’un variant intronique dans UFC1. Cette observation confirme l’association de UFC1 avec ce phénotype neurodéveloppemental et élargissant le spectre moléculaire. Le patient, âgé de 7 ans, présente un trouble du développement intellectuel sévère, une hypotonie axiale précoce, une hypertonie des quatre membres, une microcéphalie post-natale, des troubles de l’oralité, et un retard staturo-pondéral marqué. L’IRM cérébrale a montré un retard de myélinisation associé à des hypersignaux diffus de la substance blanche. L’EEG est normal. Le séquençage de génome a identifié deux variants dans UFC1 : c.163C>T, p.(Arg55*), variant non-sens d’origine paternelle, et c.255+17G>A, variant intronique maternel. Ce dernier n’avait initialement pas été retenu comme causal, car observé une fois à l’état homozygote dans la base de données deCAF. Cependant, l’analyse transcriptomique, avec notamment l’outil OUTRIDER, a montré une réduction significative d’expression d’UFC1, compatible avec un effet perte de fonction, en cohérence avec le mécanisme physiopathologique déjà rapporté. Cette observation clinique est en cohérence avec les phénotypes décrits pour UFC1. Elle confirme l’association entre les variants bialléliques dans ce gène et les troubles du neurodéveloppement. Ce cas illustre l’apport des analyses fonctionnelles dans l’interprétation de variants rares. Ici, l’analyse transcriptomique, compatible avec un effet hypomorphe du variant intronique, concorde avec les données obtenues chez le modèle murin, où le knock-out de UFC1 est létal. Ainsi, ce variant pourrait être pathogène uniquement lorsqu’il est présent en trans avec un allèle porteur d’un variant entraînant une perte complète de fonction. En perspective, la collecte de nouvelles observations sera essentielle pour mieux préciser le spectre phénotypique associés à la voie de l’UFMylation.
Rémi KIRSTETTER (Paris), Boris KEREN, Giulia BARCIA, Caroline NAVA, Julien BURATTI, Julie BOGOIN, Aurélie WAERNESSYCKLE, Christine BARNERIAS, Nathalie BODDAERT, Marlène RIO, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM
00:00 - 00:00 #49492 - P495 Combos diagnostiques : quand le séquençage de routine du génome en trio révèle l’imprévu. L'expérience de Robert DEBRE.
Combos diagnostiques : quand le séquençage de routine du génome en trio révèle l’imprévu. L'expérience de Robert DEBRE.

Depuis 2022, le PFMG a introduit le séquençage du génome en trio dans la pratique clinique de routine pour 70 pré-indications, dont les syndromes malformatifs (MCA), la déficience intellectuelle (DI) et les troubles du neurodéveloppement (TND). Entre 2022 et septembre 2025, plus d’un millier de trios ont été prescrits pour des malformations multiples ou des TND lorsque le diagnostic clinique n’était ni évident ni totalement couvert par les panels ciblés existants. Aucune enquête préliminaire n’était requise : la majorité des patients ont été testés en première intention ou après une ACPA normale. Des tests FMRX ont été réalisés en parallèle en parallèle lorsqu’ils étaient jugés cliniquement pertinents (DI). En septembre 2025, sur 1 003 patients analysés en trio pour les préindications MCA, DI ou TND (variants de séquence, déséquilibres génomiques, expansions de répétitions), un diagnostic moléculaire a été obtenu chez 476 patients (48 %). Parmi eux, 428 (90 %) présentaient au moins un variant pathogène dans l’un des 357 gènes pour lesquels au moins un variant avait été identifié ; le gène le plus commun (ANKRD11) était représenté 7 fois (1,5%). 68 patients (14 %) avaient un réarrangement chromosomique, 20 combinaient anomalies chromosomiques et monogéniques. 386 patients (90 %) avaient un variant pathogène dans un seul gène, 30 présentaient des variants ACMG classe 4 ou 5 dans 2 gènes et 6 patients dans 3 gènes. Phénotypiquement, ces diagnostics combinés relèvent de quatre situations : (a) phénotype équivalent (phénotype combiné identique à celui attendu avec un seul variant) ; (b) phénotype additif (plus sévère qu’attendu pour chaque variant considéré séparément) (c) phénotype combiné/hybride; (d) phénotype "nouveau". Ces résultats illustrent l’intérêt du séquençage du génome comme approche de première intention en routine dans les anomalies du (neuro)développement et l’importance des diagnostics combinés qui auraient pu être manqués par des panels ciblés, conduisant à un conseil génétique inapproprié. Nous recommadons de réévaluer tout patient ayant reçu un diagnostic moléculaire par approche ciblée lorsque le phénotype n’est pas parfaitement concordant avec le tableau « classique » (présentation atypique ou sévérité inhabituelle).
Alain VERLOES (Paris), Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Antoine POUZET, Emilie SERRANO, Jonathan LEVY, Nathalie COUQUE, Yoann VIAL, Séverine DRUNAT, Anne-Claude TABET, LE RÉSEAU DES BIOLOGISTES MOLÉCULAIRES
00:00 - 00:00 #49589 - P496 Le Centre de Ressources Biologiques BioJeL, une plateforme unique en France dédié à la déficience intellectuelle d’origine génétique : 25 000 échantillons au service de la recherche.
Le Centre de Ressources Biologiques BioJeL, une plateforme unique en France dédié à la déficience intellectuelle d’origine génétique : 25 000 échantillons au service de la recherche.

Introduction Face au nombre limité de CRB spécialisés dans la déficience intellectuelle d’origine génétique, l’Institut Jérôme Lejeune a créé en 2008 le CRB-BioJeL. Certifié ISO 20387 et ISO 9001, il collecte, traite et distribue des échantillons biologiques issus de la consultation pour soutenir la recherche nationale et internationale. Méthodes Le CRB prélève des échantillons de sang et de peau, chez des enfants et des adultes lors des consultations cliniques de l’Institut Jérôme Lejeune auquel il est adossé. Ces patients sont atteints en majorité de trisomie 21 ou d’autres déficiences intellectuelles d’origine génétique (syndromes de l’X fragile, de Williams-Beuren, de Smith Magenis, de delétion 22q11, de Rett, et d'autres maladies plus rares encore). Les prélèvements sont transformés en plasmas, ADN, PBMC, LCL et fibroblastes, puis conservés à très basse température (-80 °C ou -150 °C). Depuis 2023, le CRB développe la génération de cellules souches pluripotentes induites (iPS) et propose désormais ses premières lignées d’iPS issues d’un cas extrêmement rare de jumeaux monozygotes discordants pour la trisomie 21. Ces échantillons sont mis à disposition de la communauté scientifique et peuvent être associés à des données cliniques et neuropsychologiques issues de l’entrepôt de données de santé de l’institut. Résultats et conclusion :Depuis sa création, plus de 25 000 ressources biologiques ont été collectées auprès de plus de 2 500 patients, dont 70 % atteints de T21. Des milliers de ressources ont été cédées pour des recherches sur des gènes spécifiques (DYRK1A, CBS), des profilages méthylomiques, la COVID- 19, ainsi que pour des études cliniques sur la maladie d’Alzheimer, la cognition et les comorbidités associées à la T21. Les échantillons collectés au sein de BioJeL et les données cliniques associées sont des ressources précieuses pour la recherche, permettant de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la déficience intellectuelle d’origine génétique.
Marie VILAIRE (Paris), Louise MAILLEBOUIS, Eva FARINEL, Aude PINARD LEGRY, Thibaut DEGREEF, Laurence CUREL, Clotilde MIRCHER
00:00 - 00:00 #50003 - P497 Le syndrome d’hyperphosphatasie mentale (syndrome de Mabry) : à propos d’un cas.
Le syndrome d’hyperphosphatasie mentale (syndrome de Mabry) : à propos d’un cas.

Le syndrome d’hyperphosphatasie mentale (syndrome de Mabry) est une maladie autosomique récessive rare. Nous rapportons le cas d’un garçon âgé de 1 an, originaire de Guyane, porteur d’un déficit en Phosphatidylinositol-glycan biosynthesis class O protein (PIGO), causé par deux variants hétérozygotes composites du gène PIGO. Sur le plan clinique, le patient présentait un retard global du développement, une hyperphosphatasie, des convulsions, une dysmorphie faciale typique, une hypoplasie des phalanges, une hernie inguinale ainsi qu’une dysplasie osseuse caractérisée par un retard de maturation osseuse et des anomalies métaphysaires. Le séquençage de l’exome en trio, associé à l’analyse des CNV, a mis en évidence deux variants hétérozygotes du gène PIGO, hérités respectivement du père et de la mère : c.839T>C (p.Met280Thr) et c.590C>T (p.Pro197Leu). L’enzyme PIGO joue un rôle clé dans la biosynthèse du glycosylphosphatidylinositol (GPI), indispensable à l’ancrage membranaire de nombreuses protéines. Les variants pathogènes bi-alléliques de PIGO entraînent un trouble congénital de la glycosylation (CDG) caractérisé par un retard global du développement, une élévation du taux sérique de phosphatase alcaline et des anomalies congénitales touchant notamment le système anorectal, génito-urinaire et les membres. Ce phénotype est connu sous le nom de « syndrome de Mabry » ou d’« hyperphosphatasie avec déficit intellectuel 2 ». À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapporté de syndrome de Mabry diagnostiqué chez un patient originaire de Guyane. Les variants du gène PIGO identifiés, ainsi que les manifestations cliniques observées, contribuent à élargir le spectre génotypique et phénotypique de ce syndrome.
Mody DIOP, Narcisse ELENGA (Cayenne)
00:00 - 00:00 #49846 - P498 Apport de l’analyse des CNV par séquençage de l’exome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement : à propos de deux cas.
Apport de l’analyse des CNV par séquençage de l’exome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement : à propos de deux cas.

Introduction Les variations de nombre de copies (CNVs) pathogènes représentent 15 à 20% des causes génétiques des troubles du neurodéveloppement et des anomalies congénitales. Bien que l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) soit la méthode de référence pour les détecter, l’analyse combinée des CNVs et SNVs (single nucleotide variant) au séquençage de l’exome a significativement amélioré le rendement diagnostique. Matériels et méthodes Nous rapportons l’étude clinique et génétique de deux patientes (P1 et P2) suivies au service de génétique de l’Hôpital Charles Nicolle de Tunis pour trouble du neurodéveloppement. Un caryotype standard a été réalisé chez P1. Un séquençage de l’exome entier (WES) et un complément d’étude par hybridation in situ en fluorescence (FISH) ont été réalisés chez les deux patientes. Résultats P1 nous a été initialement adressée à l’âge de 3 mois pour dysmorphie faciale, retard de croissance intra-utérin, microcéphalie et cardiopathie congénitale. Un caryotype standard réalisé en première intention n’a pas montré d’anomalies. Au cours de son suivi, un retard psychomoteur sévère et un déficit immunitaire ont été notés. Le WES a identifié une duplication 19p13.3 de taille de 1,94 Mb comportant 80 gènes codants, classée comme pathogène selon la classification ACMG/ClinGen. Ce résultat est compatible avec le tableau clinique de notre patiente. La FISH réalisée avec la sonde subtélomérique 19pter a permis de confirmer la présence de la duplication ainsi que sa survenue de novo. P2 nous a été adressée à l’âge de 6 ans pour dysmorphie faciale et retard global de développement. L’examen a objectivé un poids à +4 DS et une dysmorprhie faciale faite de front large, hypertélorisme, nez bulbeux et grande bouche. Le WES a mis en évidence une délétion interstitielle faisant 106kb en 9q34.3 emportant le gène EHMT1, compatible avec le diagnostic de syndrome de Kleefstra. Un complément d’étude par FISH n’a pas pu confirmer la délétion vu sa petite taille. Une confirmation par une PCR quantitative ou par ACPA a été indiquée. Conclusion Bien que le WES nous ait permis de détecter deux CNVs pathogènes pouvant expliquer les manifestations cliniques de nos patientes. Une confirmation par une deuxième technique reste nécessaire mettant ainsi l’accent sur l’importance de la complémentarité entre les différentes techniques en génétique.
Wissal TERGUI (Tunis, Tunisie), Hela BELLIL, Ahlem ACHOUR, Mortadha CHERIF, Faouzi MAAZOUL, Myriam CHAABOUNI, Mohamed Ali KSENTINI, Ridha MRAD, Lilia KRAOUA, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49899 - P499 Implication du gène QARS1 dans les épilepsies pharmaco-résistantes précoces : Encore un VUS !!
Implication du gène QARS1 dans les épilepsies pharmaco-résistantes précoces : Encore un VUS !!

Les épilepsies constituent un groupe hétérogène de maladies neurologiques chroniques. On estime que 15 à 30% des épilepsies sont pharmaco résistantes et que 70 à 80 % des épilepsies précoces et pharmaco résistantes sont d’origine génétique. L’avènement du séquençage haut débit (NGS) a révolutionné leur exploration étiologique, permettant d’identifier plus de 900 gènes impliqués à ce jour avec la découverte de nouveaux variants non préalablement reportés. L’objectif de ce travail est de discuter les implications clinique et scientifique d’un variant du gène QARS1 dans l’épilepsie pharmaco résistante précoce. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 8mois, issu d’un mariage entre apparentés (Cf=1/32), présentant une épilepsie d’apparition néonatale (H40 de vie) à types de crises focales faciale, hémi corporelles et généralisées pharmaco résistantes nécessitant le recours à la sédation. Ce tableau compliqué de retard psychomoteur sévère était associé à un retard statural, une microcéphalie -4.5DS et une dysmorphie faciale. L’IRM cérébrale réalisée à J6 de vie n’a pas révélé d’anomalies. L’EEG a montré des pointes et pointes lentes multifocales sur un tracé désorganisé. Le bilan métabolique était sans anomalies. Un séquençage de l’exome entier (WES) a été réalisé d’emblée. Un seul variant du gène QARS1 de signification incertaine (VUS) a été retenu après application des critères et de la pondération selon les recommandations de l’ACMG. Ce gène est associé au phénotype: Microcéphalie progressive, convulsions et atrophie cérébrale et cérébelleuse (OMIM#615760), tandis que le variant NM_005051(QARS1):c.40G>A (p.Gly14Ser), présent à l’état homozygote, n’a été rapporté qu’une seule fois dans la littérature chez une patiente de deux ans. Le phénotype partagé par les patients se caractérise par une épilepsie pharmaco résistante à début néonatal, des myoclonies, un retard psychomoteur sévère, une évolution vers l’hypertonie ainsi qu’une microcéphalie à début prénatal aggravée en post natal. Les anomalies à l’IRM cérébrale ont pu être discernées à l’âge de deux ans. Les deux critères de pathogénicités retenus étaient PM2 pour sa rareté dans les bases de données de population et PM3_faible pour sa présence en état homozygote chez un patient atteint. Un génome entier a été indiqué en deuxième intention afin d’étudier les régions introniques et de vérifier l’absence de CNV montrant un autre variant VUS à l’état hétérozygote: (NM_197968.4):c.1851+977A>G p.? du gène ZMYM2(OMIM#619522). Ce cas met en lumière, d’une part, l’apport du NGS dans la mise à jour de nouveaux variants dans des gènes peu étudiés dans les épilepsies pharmaco résistantes précoces et souligne d’autre part les défis majeurs liés à l’interprétation des variants identifiés compliquant le conseil génétique et la prise en charge personnalisée des patients. La collecte des cas similaires peut être d’un grand apport pour affiner la classification de tels variants et leur signification clinique.
Emna KOUBAA, Ahlem ACHOUR, Ikhlas BEN AYED, Fatma MEJDOUB, Hadhami FRAY, Mahdi KAMOUN, Tergui WISSAL (Tunis, Tunisie), Med Ali KSENTINI, Fatma CHARFI, Ichraf KRAOUA, Faouzi MAAZOUL, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49837 - P500 Nouveau variant du gène FOXG1 : une cause rare d’encéphalopathie épileptique avec microcéphalie.
Nouveau variant du gène FOXG1 : une cause rare d’encéphalopathie épileptique avec microcéphalie.

Introduction : Les mutations du gène FOXG1, initialement associées à la forme congénitale du syndrome de Rett (OMIM : 613454), ont vu leur spectre phénotypique s’élargir grâce aux nouvelles techniques de séquençage à haut débit. Les manifestations cliniques varient d’une encéphalopathie modérée à sévère caractérisée par un retard psychomoteur, une déficience intellectuelle, une microcéphalie, une épilepsie pharmaco-résistante et des anomalies cérébrales. Objectif : Nous rapportons l’étude clinique et moléculaire d’une patiente adressée au service de génétique de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour exploration génétique d’une encéphalopathie épileptique avec microcéphalie. Observation : Il s’agit d’une fille âgée de 3 ans, née d’une grossesse sans particularités, issue de parents consanguins, et quatrième enfant du couple. L’histoire familiale est marquée par le décès d’un frère à l’âge de 5 ans, atteint d’une encéphalopathie infantile. L’anamnèse a révélé une acquisition de la tenue de la tête à l’âge de 1 an, l’absence d’acquisition de la marche et de la parole et une épilepsie à début précoce (6 mois) bien équilibrée. L’examen a montré une microcéphalie à - 4 DS, une dysmorphie faciale caractérisée par une énophtalmie, un nez bulbeux, des joues pleines, de grandes oreilles, un rétrognatisme, une clinodactylie bilatérale du 5ème doigt, un strabisme et une hypotonie axiale. L’IRM cérébrale a montré un retard de myélinisation. L’analyse d’un panel de 205 gènes associés aux microcéphalies a mis en évidence le variant c.244_248del ; p.(Pro82AlafsTer37) dans le gène FOXG1 à l’état hétérozygote. Il s’agit d’un variant décalant le cadre de lecture non précédemment décrit, classé probablement pathogène selon les critères ACMG. Les variants pathogènes au niveau du gène FOXG1 sont responsables d’une encéphalopathie épileptique de sévérité variable, généralement débutant au cours des premiers mois de vie, transmise selon un mode autosomique dominant. Une corrélation génotype-phénotype est bien établie, les variants décalant le cadre de lecture étant associés à des formes plus sévères. Conclusion : Le variant identifié est compatible avec les manifestations cliniques observées chez notre patiente et explique la sévérité de l’atteinte neurologique. L’étude des parents est en cours, mais il s’agit le plus souvent de mutations de novo. Le conseil génétique s’avère rassurant. Toutefois, en raison du risque de mosaïcisme germinal, un diagnostic prénatal pourra être proposé à la famille en cas de grossesse.
Mahdi KAMOUN, Lilia KRAOUA, Wissal TERGUI (Tunis, Tunisie), Razène GREISHA, Aïcha KALFAT, Ichraf KRAOUA, Severine DRUNAT, Ridha M'RAD, Madiha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49938 - P501 Duplication partielle du gène FAAH2 associée à un phénotype neurodéveloppemental et psychiatrique : observation familiale et perspectives diagnostiques.
Duplication partielle du gène FAAH2 associée à un phénotype neurodéveloppemental et psychiatrique : observation familiale et perspectives diagnostiques.

Les troubles neurodéveloppementaux et les atteintes psychiatriques sévères présentent fréquemment une intrication phénotypique, pouvant se manifester simultanément chez un même individu ou au sein d’une même famille. Cette convergence clinique traduit à la fois une hétérogénéité génétique importante et une complexité physiopathologique encore incomplètement élucidée. Malgré les avancées majeures de la génétique, un grand nombre de patients demeure en impasse diagnostique. De plus, plusieurs gènes candidats sont régulièrement identifiés dans ces contextes, sans que des preuves formelles de leur implication causale ne soient établies, ce qui limite leur intégration en pratique clinique. Nous présentons l’observation d’un garçon âgé de 8 ans présentant un phénotype neurodéveloppemental complexe associant un retard cognitif, des troubles du langage oral, des troubles attentionnels, une anxiété majeure avec besoin constant de réassurance, troubles de la coordination, des troubles sensoriels, des traits du spectre autistique et des troubles du sommeil. L’examen clinique ne montre pas de dysmorphie faciale particulière, ni d’obésité. L’enfant est issu de parents non consanguins. Du côté maternel, plusieurs membres de la famille présentent des troubles psychiatriques sévères: schizophrénie, troubles du comportement majeurs avec retrait social, photophobie invalidante, hétéro-agressivité et des accès colériques et dépressifs suggérant une composante génétique forte. L’ACPA a identifié une duplication partielle du gène FAAH2, d’une taille de 215 kb. La ségrégation familiale montre que cette duplication co-ségrège avec le phénotype, compatible avec une transmission récessive liée à l’X. Le séquençage de l’exome n’a révélé aucune variation ponctuelle pouvant expliquer les manifestations cliniques. Une analyse complémentaire par séquençage long read est en cours pour caractériser finement la duplication. FAAH2 code une enzyme clé de la dégradation des endocannabinoïdes. Son isozyme FAAH est impliqué dans la modulation de l’humeur, de la douleur, du métabolisme énergétique et de l’inflammation. Les données animales, notamment chez le poisson-zèbre, montrent qu’une perte de fonction de FAAH2a (paralogue de FAAH2) réduit les comportements liés au stress, renforçant le rôle potentiel de FAAH2 dans le neurodéveloppement. Ce qui suggère que des réarrangements structurels interrompant FAAH2 peuvent contribuer à des phénotypes neurodéveloppementaux complexes. Ce travail apporte un nouvel argument en faveur du rôle potentiel de FAAH2 comme gène candidat impliqué dans des phénotypes associant troubles neurodéveloppementaux et atteintes psychiatriques, ouvrant ainsi la voie à des investigations fonctionnelles complémentaires.
Sana KAROUI (Orléans), Sandra PAJON, Dominique BONNEAU, Olivier PERCHE, Sylvain BRIAULT
00:00 - 00:00 #48958 - P502 Caractéristiques cognitives, comportementales et psychiatriques du syndrome de Smith-Magenis : revue de la littérature, illustration clinique et focus sur les troubles du sommeil.
Caractéristiques cognitives, comportementales et psychiatriques du syndrome de Smith-Magenis : revue de la littérature, illustration clinique et focus sur les troubles du sommeil.

Introduction Le syndrome de Smith-Magenis (SMS) se caractérise par un phénotype neurodéveloppemental complexe associant fréquemment trouble du développement intellectuel, comportements auto- et hétéroagressifs, troubles du sommeil et psychopathologie souvent atypique. Malgré une meilleure connaissance génétique du syndrome, les spécificités cognitives et comportementales des patients restent encore mal reconnues dans les parcours diagnostiques et de prise en charge. Cette communication vise à dresser un panorama actualisé des manifestations cognitives, comportementales et psychiatriques du SMS à partir de trois sources complémentaires. Méthode & Résultats Premièrement, une revue systématique de la littérature (selon les recommandations PRISMA) a été réalisée afin d’évaluer la prévalence des troubles du neurodéveloppement (TND) dans le SMS, incluant le Trouble du Développement Intellectuel (TDI), le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), les troubles des apprentissages. Cette revue montre que les phénotypes TSA et TDAH sont souvent observés dans le syndrome, les porteurs du gène RAI1 étant encore plus fréquemment touchés malgré un niveau cognitif plus élevé. Deuxièmement, nous illustrerons ces données par un cas clinique détaillé d’un garçon de 12 ans porteur d’un variant d’épissage de classe 4 du gène RAI1 survenu de novo, identifié par séquençage d’exome trio et dont l’impact a été confirmé par analyse de l’ARN. L’enfant présente un profil cognitif préservé sans TDI et un TDAH associé à des comportements-défis. La dimension psychiatrique est marquée par une labilité émotionnelle et une anxiété invalidante. Ce cas met en évidence la complexité de l’expression neurodéveloppementale et psychiatrique du SMS dans ses formes non délétées et l’importance d’une approche multidisciplinaire pour la prise en charge. Enfin, nous présenterons les résultats d’une étude récente consacrée aux troubles du sommeil chez les enfants dans le SMS, qui constituent un symptôme quasi-constant et précoce du syndrome. Leur identification précoce associée à une prise en charge adaptée représente un levier important pour améliorer la qualité de vie des enfants et de leur entourage. Discussion En conclusion, cette communication souligne la nécessité d’une reconnaissance plus fine des caractéristiques neuropsychiatriques du SMS, en particulier dans les formes liées aux mutations ponctuelles de RAI1, et plaide pour une meilleure articulation entre génétique, pédopsychiatrie et neuropsychologie dans les parcours de soin.
Marie-Noëlle BABINET, Pauline BOIROUX (Lyon), Albin BLANC, Marion COMAJUAN, Caroline DEMILY
00:00 - 00:00 #49976 - P503 Troubles neurodéveloppemental lié à ADCY5 en transmission récessive : premier cas familial marocain.
Troubles neurodéveloppemental lié à ADCY5 en transmission récessive : premier cas familial marocain.

Les formes autosomiques récessives (AR) des maladies liées à l’adénylate cyclase 5 (ADCY5) sont extrêmement rares. Leur phénotype est associé à un trouble du neurodéveloppement avec mouvements hyperkinétiques et dyskinésie. Dans la littérature, les formes AR ont été rapportées dans quatre cas seulement, parmi plus de 70 publications décrivant des variants de ce gène. La plupart des mutations d’ADCY5 surviennent de novo ou sont transmises selon un mode autosomique dominant, et sont associées à la dyskinésie familiale, à la chorée et à la dystonie à début précoce, ainsi qu’à la chorée héréditaire bénigne. Dans ce contexte, nous rapportons le premier cas familial décrit au Maroc, présentant une maladie liée à ADCY5 de transmission AR, suivi en consultation de génétique médicale au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Le présent travail décrit deux sœurs, nées de parents sains et consanguins de deuxième degré. Elles présentent une symptomatologie similaire, comprenant un déficit intellectuel sévère, une hyperammoniémie, des crises épileptiques, une déficience globale du développement, un retard staturo-pondéral, des troubles du langage, une microcéphalie, un strabisme, une arthrogrypose, une hypotonie axiale et hypertonie périphérique, ainsi qu’une atrophie du corps calleux et cortico-sous-corticale, accompagnée d’une cachexie. la sœur aînée est décédée à l’âge de 23 ans. L’exome de séquençage entier a mis en évidence une mutation homozygote du gène ADCY5 (NM_183357.3). Le variant identifié : NC_000003.12:g.(?_123318020)(123331016_?)dup, affecte et s’étend sur les exons 5 à 11 du gène est actuellement classé comme variant de signification incertaine (VUS) selon l’ACMG. Le gène ADCY5 (OMIM 600293) code pour une enzyme membranaire qui fait partie de la famille des adénylate cyclases. Ces derniers transforment l’ATP en AMPc, un second messager clé des voies de signalisation intracellulaires. Le variant identifié affecte le domaine catalytique C1, dont l’intégrité est cruciale avec C2 pour la formation de la poche catalytique et la liaison à l’ATP. Compte tenu de l’ampleur de la duplication (exons 5–11) et de sa localisation dans le domaine catalytique C1, une altération de la protéine ADCY5 est hautement probable. Si la duplication est hors cadre, elle entraînera un décalage du cadre de lecture avec apparition d’un codon stop prématuré en amont de la dernière jonction exon–exon, déclenchant une dégradation des ARNm médiée par non-sens et conduisant à une perte de fonction ; si elle est en cadre, elle est susceptible de perturber la conformation de la poche catalytique et d’altérer l’activité enzymatique. Ce cas illustre une forme autosomique récessive rare de maladie liée à ADCY5, associée à un phénotype neurologique sévère. Bien que classé VUS, ce variant apparaît cohérent avec la sévérité clinique et le contexte de consanguinité. Des analyses complémentaires permettront de consolider la reclassification et d’affiner le conseil génétique.
Wafaa BOUZROUD, Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49724 - P504 Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs : découverte d’un variant pathogène du gène TUBB3 chez un enfant marocain.
Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs : découverte d’un variant pathogène du gène TUBB3 chez un enfant marocain.

INTRODUCTION : Les variants pathogènes du gène TUBB3 (tubulin beta-3 class III), sont impliqués dans un spectre de tubulinopathies touchant le neurodéveloppement, la migration neuronale et le développement oculaire. Ces mutations, affectant la dynamique des microtubules, sont à l’origine de phénotypes complexes associant retard neurodéveloppemental, anomalies structurelles cérébrales et signes dysmorphiques. Deux entités pathologiques sont associées à ce gène incluant la fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs et la dysplasie corticale complexe avec d’autres malformations cérébrales. Le séquençage de l’exome représente une approche diagnostique efficace pour identifier ces variants dans des contextes cliniques imprécis ou atypiques. L’objectif de notre travail est de rapporter un cas marocain présentant une fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs liée à des variants pathogènes du gène TUBB3 identifiés par séquençage d’exome. PATIENT ET METHODE : Il s’agit d’un garçon âgé de 10 ans, non consanguin, adressé à la consultation de génétique médicale du centre hospitalo-universitaire Mohammed VI d’Oujda pour un retard des acquisitions psychomotrices et une dysmorphie faciale faite de fentes palpébrales orientées en haut et en dehors, des cils denses, un nez bulbeux, un philtrum long et effacé, une lèvre supérieure fine, une bouche entrouverte, un chevauchement dentaire et des oreilles décollées et bas implantées. L’enfant présente également des anomalies à l’examen ophtalmologique représentées par une ophtalmoplégie, une baisse de l’acuité visuelle, un regard limité et une exotropie. Le reste de l’examen trouve une hyperlordose et un micropénis. Une analyse moléculaire de l’exome par NGS a été réalisé sur une plateforme NovaSeq6000(Illumina). RESULTAT ET DISCUSSION : Un variant hétérozygote pathogène a été identifié au niveau du gène TUBB3 : c.1228G>A (p.Glu410Lys). Ce gène code pour la protéine beta-tubuline isotype 3 qui joue un rôle important dans la formation des microtubules neuronaux, et le développement neuronal. Dans notre cas le variant retrouvé est déjà décrit dans la littérature comme associé à un spectre d’anomalies neurogénétiques incluant la fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs avec ou sans atteinte extra-oculaire et la dysplasie corticale complexe avec d’autres malformations cérébrales. Le tableau clinique de notre patient nous oriente vers la fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs. Cette pathologie est de transmission autosomique dominante. L’absence du phénotype chez les parents suggère que la survenue est de novo chez l’enfant. CONCLUSION : Notre cas rapporté illustre l'intérêt du NGS dans l’identification de variants rares responsables de tableaux cliniques complexes et non spécifiques. La mise en évidence du variant TUBB3 c.1228G>A permet de retenir le diagnostic de la fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs facilitant ainsi la compréhension du phénotype et orientant le conseil génétique.
Amina EL AMMARI (OUJDA, Maroc), Jihane AHMIDI, Kaoutar AHMIDOUCH, Fatima Ezzahra AOUNI, Oussama EL HILALI, Mariam TAJIR
00:00 - 00:00 #49549 - P505 Violences sur enfants et troubles du neurodéveloppement.
Violences sur enfants et troubles du neurodéveloppement.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) sont souvent secondaires à des causes génétiques, toutefois d’autres facteurs jouent un rôle dans le développement cérébral, et le généticien se doit de les rechercher afin de déterminer la pertinence de la prescription d’analyses génétiques. Il est d’usage de questionner sur la prise de toxiques ou de médicaments au cours de la grossesse, sur les antécédents périnataux, ou les modalités d’accouchement, et plus récemment sur l’exposition à des polluants environnementaux comme les pesticides. La question des violences, pourtant très fréquentes au sein des familles suivies en génétique, est plus rarement posée dans la quête d’un diagnostic différentiel. Pourtant, des études ont montré l’impact de violences subies par les enfants sur le développement cérébral, notamment sur l’axe hypothalamo-hypophysaire, sur la sécrétion de cortisol et sur le développement de structures cérébrales comme l’hippocampe, les amygdales, la microglie ou le cortex cingulaire antérieur. Par ailleurs, des « marques » épigénétiques avec profils de méthylation particuliers ont été identifiées chez des enfants ayant subi des traumatismes précoces. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, psychologiques, de l’ordre de la négligence, ou du fait d’être témoin de violences conjugales. Il est observé des altérations cérébrales durables liées aux traumatismes, d’autant plus importantes que ceux-ci sont précoces et non traités. La maltraitance des enfants concerne environ 20% de la population, et les violences sexuelles 10% des petites filles. Celles-ci sont le plus souvent intrafamiliales et commises par des auteurs de sexe masculin dans 99% des cas. Les enfants porteurs d’un handicap ont 3 fois plus de risque d’être victimes de maltraitance, en particulier les filles avec un trouble cognitif (6,7 fois plus de risque). En effet 9 femmes autistes sur 10 ont été victimes de violences sexuelles, dont 30% avant l’âge de 9 ans. Il n’est pas toujours simple de savoir si la présence d’un handicap a favorisé la survenue de violences ou si celles-ci sont à l’origine des difficultés cognitives ou comportementales. Bien souvent malheureusement les deux sont intriqués, et aux violences peut s’ajouter la maladie génétique. Ainsi, il existe un lien très fort entre violences et TND ; distinguer la cause de la conséquence n’est pas aisé ni indispensable car l’un n’empêche pas l’autre. Les pédiatres et généticiens ont souvent peur de passer à côté de la maladie rare, mais il est grave également de ne pas repérer la maltraitance. Il paraît important d’introduire de manière systématique la question des violences pendant la consultation. Par ailleurs, il est primordial de prévenir les parents de patients porteurs de handicap, en particulier les filles avec troubles cognitifs, du risque élevé de violences sexuelles.
Marie VINCENT (Nantes), Elsa LORINO
00:00 - 00:00 #49965 - P506 Délétion hétérozygote partielle du gène de la chaîne lourde de la ferritine FTH1 avec neuroferritinopathie à début précoce et neuropathie démyélinisante : un rapport de cas.
Délétion hétérozygote partielle du gène de la chaîne lourde de la ferritine FTH1 avec neuroferritinopathie à début précoce et neuropathie démyélinisante : un rapport de cas.

Contexte : La neurodégénérescence cérébrale avec accumulation de fer (neurodegeneration with brain iron accumulation ou NBIA) est un groupe de pathologies rares, principalement héréditaires, impliquant une accumulation anormale de fer dans les ganglions de la base du cerveau. Des variantes hétérozygotes de FTL, codant pour la chaîne légère de la ferritine, ont été rapportées dans la neuroferritinopathie héréditaire, caractérisée par des symptômes cérébraux et cérébelleux progressifs et des dépôts de fer principalement dans les ganglions de la base. Récemment, une mutation non-sens récurrente dans le dernier exon de FTH1, codant pour la chaîne lourde de la ferritine, a été trouvée chez cinq enfants présentant des caractéristiques typiques de NBIA, appelée NBIA3. Objectif : Nous présentons une fille avec une NBIA3 liée à FTH1 et une neuropathie démyélinisante périphérique associée comme nouvelle caractéristique clinique. Méthodes : Nous avons effectué un examen clinique et génétique approfondi, incluant une évaluation neuropsychologique (WISCV). EEG, EMG, IRM, TDM, dépistage biologique extensif, micro-array chromosomal et séquençage du génome entier (WGS) ont été réalisés. Résultats : Nous avons identifié une délétion hétérozygote de novo en 11q12.3 de 0,6 kb, englobant l'exon 4/4 de FTH1 et le 3'UTR de BEST1. Aucun autre variant suspect n’a été retenu sur l’analyse génomique. L'électromyoneurographie a montré une vitesse de conduction motrice et sensitive sévèrement et homogènement diminuée. Discussion : Contrairement à la mutation récurrente de type stop de FTH1, la suppression partielle de FTH1 étend le spectre clinique de la NBIA3 à la neuropathie démyélinisante et donc aux lésions de la substance blanche centrale et périphérique.
Alicia Marie MILOT (Grenoble), Véronique BOURG, Elena MORO, Martial MALLARET, Céline BIBOULET BRUNEAU, Agnès RÖTIG, Charles COUTTON, Klaus DIETERICH
00:00 - 00:00 #49181 - P507 Molecular Modelling and Dynamics Study of nsSNP in STXBP1 Gene in Early Infantile Epileptic Encephalopathy Disease.
Molecular Modelling and Dynamics Study of nsSNP in STXBP1 Gene in Early Infantile Epileptic Encephalopathy Disease.

Early Infantile Epileptic Encephalopathy (known as Ohtahara Syndrome) is one of the most severe and earliest forms of epilepsy, characterized by early seizures onset. It affects newborns and children between two and six years old. Among the genes that have been associated with early infantile epileptic encephalopathy, the STXBP1 gene, which encodes the Syntaxin binding protein1a that is involved in SNARE complex formation, contributes to synaptic vesicles exocytosis. The aim of this study was to identify the most pathogenic polymorphisms of STXBP1 gene and determine their impact on the structure and stability of Stxbp1 protein. The high-risk nonsynonymous single nucleotide polymorphisms (nsSNPs) in the STXBP1 gene were predicted using 13 bioinformatics tools. The conservation analysis was realized by CONSURF web server. The analysis of the impact of the pathogenic SNPs on the structure of Stxbp1 protein was realized using YASARA software, and the molecular dynamics simulation was performed using GROMACS software. Out of 245 nsSNPs, we identifed 11 (S42P, H103D R190W, R235G, D238E, L256P, P335S, C354Y, L365V, R406C, and G544D) as deleterious using in silico prediction tools. Conservation analysis results revealed that all these nsSNPs were located in conserved regions. The comparison of the hydrogen and hydrophobic interactions in the wild type Stxbp1 structure and its mutant forms showed that all these nsSNPs affect the protein structure on different levels. The molecular dynamics simulations revealed that the total of nsSNPs affect the protein stability, residual fluctuation, and the compaction at different levels. This study provides helpful information on high risk nsSNPs that may affect the Stxbp1 protein structure and function. Thus, these variants should be taken into consideration during the genetic screening of patients suffering from early infantile epileptic encephalopathy.
Al Mehdi KRAMI, Fouad BENHNINI, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Boutaina BELKADY, Yassine NAASSE, Chaimaa AIT EL CADI, Najat SIFEDDINE, Hassan ROUBA, Rachida ROKY, Abdelhamid BARAKAT, Halima NAHILI
00:00 - 00:00 #49850 - P508 Validation fonctionnelle des nouveaux gènes candidats associés aux formes récessives de la maladie de Parkinson chez la drosophile.
Validation fonctionnelle des nouveaux gènes candidats associés aux formes récessives de la maladie de Parkinson chez la drosophile.

La maladie de Parkinson (MP) est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente affectant des personnes âgées de plus de 65 ans. Environ 15% des cas parkinsoniens présentent une histoire familiale de MP, à transmission autosomique dominante ou récessive. Les gènes les plus fréquemment impliqués dans les formes récessives sont PRKN, PINK1 et PARK7 caractérisées par un début précoce. Cependant, il existe une grande proportion de formes récessives non expliquées par ces gènes connus. Le but de cette étude est d’identifier de nouveaux gènes associés aux formes récessives précoces (<50 ans) de la MP et de valider les gènes candidats par modélisation dans des organismes simples (drosophile). L’intégration des données de cartographie par homozygotie et de séquençage à haut débit, ainsi que des études de réplication génétiques dans des cohortes indépendantes de milliers de patients parkinsoniens (consanguins ou de transmission autosomique récessive) a permis d’identifier plus de 300 gènes candidats dont une trentaine retrouvée chez au moins 2 familles. La première étape de validation de gènes candidats de la MP met à profit le réflexe de géotaxie négative. Les gènes candidats sont sous-exprimés par ARN interférence (ARNi) spécifiquement dans les neurones. La sous-expression des gènes connus (PRKN, PINK1 et PARK7) induit un trouble locomoteur qui peut être reversé par la prise de Ldopa. Plusieurs gènes candidats (PTPA, PSMF1) ont pu être validés grâce à l’apparition de troubles locomoteurs dans ce test lors de leurs inhibition dans les neurones (Fevga et al. 2022) (Magrinelli et al, 2025). La seconde étape vise à déterminer si les troubles locomoteurs chez la drosophile sont en lien avec des dysfonctionnements des fonctions nécessaires à la survie cellulaire, mitophagie et/ou autophagie. Pour cela, nous avons entrepris de créer de nouvelles lignées stables exprimant des sondes fluorescentes : mito-keima pour la mitophagie, et pHluorin pour l’autophagie. Chaque lignée sera croisée avec des lignées exprimant un ARNi ciblé contre l’un des gènes candidats, spécifiquement dans les neurones à l’aide du système UAS/Gal4 et d’un promoteur neuronal. L’analyse sera faite par microscopie confocale sur les cerveaux de drosophiles adultes, à plusieurs temps post-éclosion, pour observer l’impact de cette inhibition au cours du temps. Un traitement au paraquat, induisant un stress neurotoxique sera fait afin d’observer la réponse au stress dans les neurones. Certains gènes connus de MP induisent (PINK1, PRKN) une diminution de la mitophagie et/ou de l’autophagie chez la drosophile lors de leur inhibition (Liu et al, 2021). Nous pourrons ainsi déterminer si les mêmes fonctions sont perturbées par l’inhibition de l’expression de nouveaux gènes candidats. Ce projet a pour but de comprendre le lien entre les troubles locomoteurs et la perturbation d’importantes fonctions cellulaires (mitophagie, autophagie) dans la drosophile pour de nouveaux gènes associés à la MP.
Chloé PINON (Paris Cedex), Christelle TESSON, Guillaume COGAN, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
00:00 - 00:00 #49857 - P509 Variant hétérozygote du gène MAST1 associé à des malformations cérébrales et un retard neurodéveloppemental : rapport de cas avec syndrome Mega-corpus-callosum.
Variant hétérozygote du gène MAST1 associé à des malformations cérébrales et un retard neurodéveloppemental : rapport de cas avec syndrome Mega-corpus-callosum.

Introduction Le gène MAST1 (Microtubule Associated Serine/Threonine Kinase 1) code pour une kinase sérine/thréonine associée aux microtubules, impliquée dans le développement neuronal et l’organisation cérébrale. Depuis 2018, des variants pathogéniques de MAST1 ont été associés à un syndrome rare appelé syndrome Mega-corpus-callosum (MCC), caractérisé par un corps calleux hyperplasique, des malformations corticales variables (pachygyrie, polymicrogyrie, hypoplasie cérébelleuse), des troubles moteurs et cognitifs, une épilepsie variables. Objectif Nous décrivons les caractéristiques cliniques, radiologiques et moléculaires d’une enfant porteuse d’un variant pathogénique hétérozygote de MAST1, et discutons des implications pour le diagnostic, la prise en charge et le conseil génétique. Méthodologie L’évaluation a reposé sur un suivi clinique longitudinal intégrant des bilans cliniques neurologiques, complétés par une IRM cérébrale et des investigations génétiques dont une analyse génomique en trio. Résultats La patiente, âgée de 2 ans et 4 mois, présentait un retard neurodéveloppemental global sévère. Elle présentait initialement une hypotonie avec retard de station assise, la station debout était acquise à 2 ans 4 mois. Le langage oral restait limité à quelques syllabes associé à une communication non verbale gestuelle adaptée. Elle n’avait pas développé d’épilepsie. Les courbes montraient une croissance staturopondérale à + 2DS et un périmètre crânien légèrement supérieurs à la moyenne. Il n’était pas retrouvé d’élément dysmorphologique notable. L’IRM cérébrale révélait une pachygyrie pariéto-occipitale bilatérale, un corps calleux hyperplasique, ainsi qu’une dilatation modérée des ventricules latéraux et du troisième ventricule. Le cervelet était de dimension normale. L’analyse du génome par séqeunçage au débit révélait un variant hétérozygote de novo c.844_846del (p.Ile282del) dans le gène MAST1, classé pathogénique (classe 5). Discussion Ce nouveau cas confirme le rôle pathogénique des variants MAST1 dans les malformations cérébrales et le retard neurodéveloppemental. La délétion in-frame (p.Ile282del) affecte une région conservée du domaine N-terminal, perturbant la fonction de la kinase. Le tableau clinique observé recoupe le spectre décrit dans le syndrome MCC, avec présence d’un corps calleux hyperplasique et d’une dilatation modérée des ventricules latéraux associée aux anomalies cérébrales mais sans anomalie du cervelet, et avec dilatation du troisième ventricule. Une variabilité des manifestations IRM est possible mais l’hyperplasie du corps calleux reste un signe très évocateur qui peut guider les cliniciens. Conclusion Les variants pathogéniques de MAST1, encore rarement décrits sont toutefois responsables d’un syndrome cliniquement et radiologiquement identifiable, le syndrome MCC. Un suivi longitudinal reste essentiel afin de surveiller le risque épileptique, le développement pubertaire et les acquisitions neurodéveloppementales.
Nadejda BIRLADEANU, Fanny LAFFARGUE, Catherine SARRET, Nadejda BIRLADEANU (Paris), Louis JANUEL
00:00 - 00:00 #49842 - P510 Variant de signification incertaine du gène OPA1 : enjeux diagnostiques et implications cliniques.
Variant de signification incertaine du gène OPA1 : enjeux diagnostiques et implications cliniques.

Introduction : Les neuropathies optiques héréditaires constituent un groupe hétérogène de maladies rares, souvent liées à des mutations des gènes impliqués dans la fonction mitochondriale. Le gène OPA1, principalement associé à l’atrophie optique dominante, peut être impliqué dans des formes syndromiques plus sévères lorsqu’il existe des mutations récessives. Observation : Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 9 mois, issu d’un mariage entre apparentés, adressé pour un retard psychomoteur sévère. L’interrogatoire a révélé le décès d’un frère à l’âge de 2 ans qui souffrait d’une cécité néonatale associée à un retard psychomoteur. L’examen a retrouvé un retard staturo-pondéral, une discrète dysmorphie faciale (bouche en chapeau de gendarme, hypertélorisme) ainsi qu’une hypotonie axiale. Les explorations révélaient un potentiel évoqué visuel pathologique, un électrorétinogramme normal, et une IRM cérébrale montrant des anomalies bilatérales symétriques des pédoncules cérébelleux moyens et des faisceaux tegmentaux pontiques. Une étude génétique par séquençage de l’exome a identifié une variation faux sens homozygote du gène OPA1 (NM_130837.3:c.1575C>A), classée de signification incertaine selon les critères de l’ACMG (PM1 faible, PP3 moyen, PM2 modéré). Cette variation est en pleine cohérence avec le phénotype observé chez notre patient. Une étude fonctionnelle sur l’ARN est envisagée afin de confirmer son effet délétère sur l’expression génique et d’appuyer sa reclassification en variant probablement pathogène. Conclusion : Le séquençage de l’exome, associé à une interprétation rigoureuse des variants, représente un outil clé pour l’établissement des corrélations génotype-phénotype dans les neuropathies optiques héréditaires. Néanmoins, l’intégration de différentes approches omiques (génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique) apparaît indispensable afin d’affiner la classification des variants et de renforcer l’accès à un véritable diagnostic de précision.
Wiem ESSALAH (Tunis, Tunisie), Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Manel LAJIMI, Abir JEBALI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #49575 - P511 Diagnostic moléculaire d’une leucodystrophie autosomique dominante associée au gène CST3 : apport de l’expertise radio-clinique combinée à la réanalyse ciblée des données d’exome.
Diagnostic moléculaire d’une leucodystrophie autosomique dominante associée au gène CST3 : apport de l’expertise radio-clinique combinée à la réanalyse ciblée des données d’exome.

Plusieurs formes de leucodystrophies autosomiques dominantes (ADLD, autosomal dominant leukodystrophies) ont été décrites depuis la description de la duplication du gène LMNB1 en 2006 (PMID: 16951681). En 2024, Bergner et al. ont identifié des variants tronquants du gène CST3, ne conduisant pas à une dégradation des ARNm non-sens (NMD, nonsense mediated decay), chez des individus présentant une ADLD associée à un taux abaissé de cystatine C sérique. Nous avons évalué une famille présentant une ADLD sur 3 générations. Le père âgé de 66 ans, présente une leucodystrophie cérébrale sévère et diffuse impliquant également le bras postérieur de la capsule interne et les pédoncules cérébelleux moyens, associées à une atrophie du corps calleux et un déclin cognitif progressif après 60 ans. Sa fille souffre de migraines avec aura depuis l’enfance. A l’âge de 34 ans, elle a présenté une migraine accompagnée d’une confusion aigüe et d’une prosopagnosie. L’IRM cérébrale a révélé des lésions en hypersignal T2/FLAIR dans le cortex cérébelleux droit, ainsi que des anomalies de la substance blanche impliquant le corps calleux, le lobe frontotemporal droit, le bras postérieur de la capsule interne et le pédoncule cérébelleux moyen gauche. Des lésions similaires ont été mises en évidence chez le fils du cas index, lors d’une crise convulsive. Deux sœurs du cas index présentent des migraines et un déclin cognitif, tandis que leur mère, décédée, avait été internée pour « folie ». En 2021, un séquençage de l’exome réalisé en trio (fille du cas index + parents) n’avait pas permis de mettre en évidence de variant pathogène expliquant la pathologie familiale. En 2025, la famille a été présentée à un panel d’expert·es en leucodystrophies (« RCP LEUKOFRANCE Adulte »). Les images de l’IRM cérébrale ont fait suspecter une leucodystrophie liée au gène CST3, codant pour la cystatine C, publié récemment dans le cadre d’ADLD. La réanalyse des données d’exome a mis en évidence un variant probablement pathogène (classe 4) au sein du gène CST3 (NM_000099.4:c.358-3C>G) à l’état hétérozygote chez le cas index, sa fille et son fils (confirmé par Sanger). Ce variant est absent gnomAD. SpliceAI prédit une perte ou un gain du site accepteur d’épissage avec un score de 0.93 et 0.98 respectivement (échelle 0-1, un score élevé étant associé à une haute probabilité de défaut d’épissage). L’absence de détection de cystatine C sérique chez les deux enfants est en faveur de l’implication du gène CST3 dans la pathologie familiale (PMID: 38489591). Une étude d’ARN est en cours pour vérifier l’impact du variant sur l’épissage et la présence ou non de NMD. La réanalyse des données de séquençage d’exome sur base des imageries cérébrales évocatrices d’une ADLD liée à CST3 a donc permis d’établir un diagnostic moléculaire, de clore une errance diagnostique de plus de 40 ans, et d’assurer un conseil génétique approprié à la famille.
Florence ARTS, Vito TOTA, Isabelle MAYSTADT, Tanguy DEMARET (Gosselies, Belgique)
00:00 - 00:00 #49486 - P512 Rédaction d'un PNDS pour les maladies mitochondriales liées aux mutations du gène POLG en 2025.
Rédaction d'un PNDS pour les maladies mitochondriales liées aux mutations du gène POLG en 2025.

Le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) pour les maladies mitochondriales liées aux mutations POLG est en cours de rédaction en 2025. Ce PNDS est nouveau et s’intéresse aux maladies mitochondriales liées aux mutations POLG, causées par des variants pathogènes du gène POLG codant pour l’ADN polymérase gamma mitochondriale. La polymérase gamma est responsable de la réplication du génome mitochondrial. Ce groupe représente la cause la plus fréquente de maladies mitochondriales, avec une prévalence estimée à 1/10 000, mais aussi la cause la plus fréquente d'épilepsie mitochondriale à tous les âges, 10-25% des cas d’ophtalmoplégie externe progressive et >10% des cas d'ataxie d’origine génétique. Il constitue un continuum de phénotypes définis cliniquement avant la découverte de leurs bases moléculaires génétiques. On les considère aujourd’hui comme un spectre de maladies qui se chevauchent, se manifestant de la petite enfance à l'âge adulte. Les PNDS sont des référentiels de bonne pratique portant sur les maladies rares. L’objectif d’un PNDS est d’expliciter aux professionnels concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale et le parcours de soins d’un patient atteint d’une maladie rare donnée. Le PNDS POLG est rédigé par des acteurs des centres de référence Carammel et Calisson, soutenus par la filière Filnemus. Une équipe constituée de soixante-dix médecins référents issus de huit spécialités pédiatriques ou adultes et répartis sur tout le territoire, de professionnels de santé paramédicaux et de représentants d'association de patients est actuellement réunie autour de la thématique. Les principales associations décrites sont le Syndrome d'Alpers-Huttenlocher ; Myo-cérébro-hépatopathie infantile ; MNGIE-like ; Syndrome MEMSA ; Syndrome SANDO ; Ophtalmoplégie externe progressive autosomique dominante/récessive. Les premières mutations POLG ont été décrites en 2004. On compte aujourd’hui plus de 300 variants pathogènes rapportés (HGMD). La discussion permet l'échange des pratiques au sein du territoire et la mise en commun de données. Un diagnostic précoce, une prise en charge coordonnée et un suivi par des professionnels avertis semblent d'autant plus importants qu'à l'heure actuelle, il n'existe pas de traitement curatif ces maladies. Ce PNDS rappellera certaines clés comme la contre-indication stricte au traitement par valproate de sodium en raison du risque d’insuffisance hépatique fulminante. La rédaction de ce PNDS permet d'établir des recommandations françaises pour le spectre phénotypique des maladies mitochondriales liées aux mutations POLG, des formes pédiatriques précoces aux formes adultes tardives. Si vous souhaitez participer à la rédaction du PNDS POLG, merci d'écrire aux contacts référencés.
Sylvia ROSE (Paris), Claire-Marine BERAT, Agnès ROTIG, Manuel SCHIFF, L'ensemble Des Participants Au Pnds Polg (LISTÉS SUR LE POSTER)
00:00 - 00:00 #49796 - P513 Analyse de l’expansion de l’hexanucléotide G4C2 du gène C9orf72 par PCR vs Long-read.
Analyse de l’expansion de l’hexanucléotide G4C2 du gène C9orf72 par PCR vs Long-read.

Au cours de la dernière décennie, de nombreuses connaissances ont été accumulées sur la génétique des maladies neurodégénératives, notamment sur le rôle des expansions répétées du gène C9orf72 dans les maladies du motoneurone, la démence fronto-temporale, mais également dans d’autres pathologies avec atteinte cognitive ou motrice. L’objectif de cette étude est d’analyser les principaux aspects cliniques et génétiques des phénotypes liés à l’expansion de l'hexanucléotide GGGGCC (G4C2)n du gène C9orf72. Principalement les atteintes neurodégénratives. Par la suite, une mise au point et description des deux principales méthodes de détection et d’analyse de la taille de l’expansion a été effectué; il s’agit de la PCR et le séquençage long-read, avec des exemples des technologies actuellement disponibles, tel le kit AmplideX PCR/CE C9orf72 d’Asuragen, et le Target repeat expansion panel de PacBio. La mise au point de techniques d’étude du gène C9orf72 ciblant l’expansion de l'hexanucléotide GGGGCC va permettre d’améliorer la prise en charge des patients atteints de troubles neurodégénératifs, de fournir un conseil génétique et éventuellement un diagnostic pré-symptomatique. Par ailleurs, l’identification de nouveaux gènes comme le gène C9orf72 dans les maladies neurodégénératives permet de reconnaître de nouveaux mécanismes pathogéniques et d’orienter la thérapeutique vers de nouvelles cibles thérapeutiques.
Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc), Mohamed EL ALAOUI EL ABEDELLAOUI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #49781 - P514 Dystroglycanopathie infantile liée à de nouveaux variants du gène FKTN révélés par séquençage d’exome.
Dystroglycanopathie infantile liée à de nouveaux variants du gène FKTN révélés par séquençage d’exome.

Introduction : Les dystrophies musculaires-dystroglycanopathies représentent un groupe rare et hétérogène de myopathies liées à un défaut de glycosylation de l’α-dystroglycane, avec une variabilité phénotypique allant de formes congénitales sévères à des formes plus modérées. Le gène FKTN (9q31) est impliqué dans plusieurs sous-types. L’objectif de ce travail est de rapporter un cas de dystroglycanopathie liée à des variants du gène FKTN, en soulignant l’apport du séquençage de l’exome dans le diagnostic précoce et le conseil génétique. Matériel et méthodes : Nous rapportons le cas d’une fille âgée de 2 ans, non consanguine, présentant un retard de la marche. L’examen clinique a révélé une hypotonie des membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’une hypertrophie des mollets. Il n’y a pas de cas similaires dans la famille. Son bilan complémentaire a été marqué par une élévation importante des CPK et un aspect de dystrophie musculaire non systématisée avec régénération et fibrose à la biopsie musculaire. Une analyse moléculaire par séquençage de l’exome complet a été réalisée sur une plateforme Aviti (Element Biosciences). Résultats et discussion : Deux variants probablement pathogènes du gène FKTN ont été identifiés, c.183_193dup (p.Thr65delinsIleLeuCysTer) et c.1135A>C (p.Asn379His) à l’état hétérozygote composite. L’étude de ségrégation familiale a montré que chacun des parents était porteur hétérozygote d’un variant distinct, confirmant le génotype de la patiente. Il s’agit de nouveaux variants qui n’ont pas été décrits auparavant dans les bases de données de référence. Leur association avec le phénotype clinique soutient fortement le diagnostic de dystroglycanopathie de type C4. Sur le plan pratique, la famille a bénéficié d’un conseil génétique adapté, permettant d’expliquer le mode de transmission autosomique récessif, le risque de récurrence dans la fratrie et les options de prise en charge, notamment en matière de suivi multidisciplinaire. Conclusion : Le recours au séquençage de l’exome dans notre cas a permis d’identifier des variants du gène FKTN, confirmant le diagnostic d’une dystroglycanopathie. Cette approche génomique constitue un élément essentiel à la prise en charge diagnostique et au conseil génétique dans les formes pédiatriques des maladies neuromusculaires.
Jihane AHMIDI (Oujda, Maroc), Kaoutar AHMIDOUCH, Sara MEZIANE, Yassine MEBROUK, Mariam TAJIR
00:00 - 00:00 #49425 - P515 Neuropathie sensorielle et atrophie optique liées au gène FDXR : premier cas rapporté au Maroc.
Neuropathie sensorielle et atrophie optique liées au gène FDXR : premier cas rapporté au Maroc.

Introduction : Les pathologies liées au gène FDXR, impliqué dans la fonction mitochondriale, demeurent rares et peu documentées. Ce gène code pour la ferrédoxine réductase mitochondriale, une enzyme clé dans la biosynthèse des agrégats fer-soufre et de l’hème, éléments essentiels aux fonctions cellulaires. Des mutations bialléliques de FDXR sont associées à des neuropathies sensorielles, des atrophies optiques, ainsi que des troubles auditifs. Nous rapportons ici le premier cas marocain chez qui deux variants pathogènes ont été identifiés, dont l’un n’a jamais été décrit à ce jour. Matériels et méthodes : Il s’agit d’un patient de 30 ans, issu d’un mariage non consanguin mais avec notion d’endogamie, présentant depuis l’âge de 24 ans une neuropathie sensorielle débutant par des paresthésies et dysesthésies des membres inférieurs, suivie d’une baisse marquée de l’acuité visuelle. L’IRM cérébrale a révélé un amincissement des nerfs optiques. Un séquençage de l’exome complet (WES) a été réalisé dans le cadre du bilan étiologique. Résultats : Le WES a mis en évidence deux variants pathogènes à l’état hétérozygote composite sur le gène FDXR : l’un extrêmement rare, l’autre inédit dans la littérature, ce qui a permis de confirmer le diagnostic. L’analyse de ségrégation familiale est actuellement en cours. Discussion et conclusion : Les atteintes liées à FDXR sont rares, avec environ une cinquantaine de cas décrits à ce jour, essentiellement hors du Maroc. L’atteinte ophtalmologique est habituellement précoce, parfois dès la petite enfance. Dans notre cas, la survenue tardive des signes visuels souligne la variabilité phénotypique de ces pathologies. Ce cas met en évidence la diversité clinique associée à FDXR et renforce l’intérêt du séquençage génétique, notamment le WES, dans le diagnostic des neuropathies sensorielles d’étiologie indéterminée. Il illustre également la nécessité de mieux documenter les variants rares ou inédits, en particulier dans les populations sous-représentées telles que la population marocaine.
Sabrine BOURESSAS (Nice, Maroc), Houda JELTI, Afaf LAMZOURI
00:00 - 00:00 #49581 - P516 Utilité diagnostique du séquençage du génome pour le diagnostic moléculaire des dystrophies rétiniennes héréditaires (DRHs): retour d’expérience des plateformes AURAGEN et SEQOIA.
Utilité diagnostique du séquençage du génome pour le diagnostic moléculaire des dystrophies rétiniennes héréditaires (DRHs): retour d’expérience des plateformes AURAGEN et SEQOIA.

Les DRHs constituent un ensemble de maladies avec une forte hétérogénéité clinique, dont les bases physiopathogéniques sont diverses, conduisant à une dégénérescence rétinienne. Elles se manifestent sous une forme isolée ou syndromique, à tout âge, rendant difficile leur classification nosologique qui repose désormais sur la génétique. Le diagnostic moléculaire des DRHs est un véritable défi, impliquant plus de 300 gènes avec tous les modes de transmissions, mais a considérablement progressé grâce au séquençage de nouvelle génération. Néanmoins, 40% des cas restent non conclusifs. Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG), le séquençage du génome a été évalué comme un outil diagnostique de première ou deuxième intention sur une cohorte nationale pédiatrique/adulte avec présentations cliniques variées de DRHs. Cinq ans après l’inclusion du premier patient dans le Plan France Médecine Génomique (PFMG), 1 312 dossiers ont été rendus (650 via SeqOIA, 662 via AURAGEN). Au total, 699 dossiers sont conclusifs avec des variants pathogènes/probablement pathogènes dans 189 gènes (les plus fréquents : ABCA4 (n=86), USH2A (n=67) et RPGR (n=42)), assurant un rendement global de 53,3 % variable selon les sous-groupes phénotypiques. Le génome est un atout pour la détection de variants introniques (n=24) ou promoteurs (n=12), de variants structuraux (n=54), d’expansions de triplets (n=2) et anomalies affectant des gènes non codants (petits ARN nucléaires, n=9). Il a aussi permis d’élargir le spectre phénotypique de certaines ciliopathies, initialement décrites comme syndromiques, désormais reconnues comme DRHs non syndromiques. De plus, 192 dossiers sont partiellement résolus avec un variant significatif d’intérêt (VSI) conforme au phénotype et au mode de transmission, en attente d'investigation complémentaires dans les laboratoires de référence (ségrégation familiale, analyse fonctionnelle). Leur validation porterait le rendement à 68 %, particulièrement élevé dans les cas séquencés en première intention. Près de 30 % des cas demeurent non résolus. Les explications possibles incluent des causes non génétiques, l’implication de gènes encore inconnus, des variants complexes non détectables par short-read ou des variants non codants dont la validation fonctionnelle reste un défi majeur, notamment concernant les insertions d’éléments mobiles. En conclusion, le séquençage du génome en trio, en première intention et enrichi par une description clinique précise, constitue la stratégie la plus performante. Elle permet d’identifier en une même analyse des variants de natures diverses, et de réduire considérablement l’errance diagnostique. De surcroît, la médecine personnalisée, notamment la thérapie génique (RPE65), imposant « des fenêtres temporelles thérapeutiques spécifiques » justifie les efforts d’identification du génotype causal le plus précocement possible. Les auteurs réunis en "Consortium des Biologistes IMR0027" remercient l'ensemble des prescripteurs
Luke MANSARD (Montpellier), Chloé AUGAGNEUR, Consortium AURAGEN, Virginie BERNARD, Thibaut BENQUEY, Cyril BURIN DES ROZIERS, Tristan CELSE, Bertrand CHESNAUD, Claire-Marie DHANENS, Olivier GRUNEWALD, Eulalie LASSEAUX-ROBINE, Hippolyte MENOU, Jean MULLER, Francis RAMOND, Anne-Françoise ROUX, Julien THEVENON, Sophie SCHEIDECKER, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Christel VACHE, Sophie VALLEIX
00:00 - 00:00 #49792 - P517 L’encéphalopathie héréditaire lié au syndrome d'Aicardi-Goutièrs dans la population marocaine.
L’encéphalopathie héréditaire lié au syndrome d'Aicardi-Goutièrs dans la population marocaine.

Le syndrome d'Aicardi-Goutièrs (AGS) est une encéphalopathie héréditaire caractérisée par une grande variabilité clinique, principalement des calcifications cérébrales, une atrophie cérébrale et une leucodystrophie. L’évolution clinique peut être fatale. À ce jour, 7 gènes sont impliqués, cependant, la mutation p.A177T(c.529G>A) du gène RNASEH2B a été décrite comme la mutation la plus récurrente dans plusieurs populations. Notre objectif était de résumer les caractéristiques cliniques des patients marocains atteints d'AGS et de proposer une stratégie de diagnostic génétique. L’étude a concerné 7 patients marocains issus de 4 familles différentes. Le premier patient est un garçon âgé d'un 1 an et demi atteint de leucodystrophie, et les 6 autres patients (un garçon âgé de 2 ans et demi, 3 sœurs âgées de 14, 12 et 10 ans, deux sœurs âgées de 5 et 3 ans et un garçon de 2 ans et demi) présentant une symptomatologie évocatrice du syndrome d'Aicardi-Goutièrs. Nous avons effectué un séquençage de l'exome sur notre premier patient, puis une réaction de PCR et un séquençage Sanger ont été utilisés pour détecter la variante pathogène récurrente p.A177T (c.529G>A) du gène RNASEH2B chez les autres patients dans le cadre d'un test génétique de première ligne. Sur les 7 patients, 5 étaient homozygotes pour la variante pathogène p.A177T (c.529G>A) du gène RNASEH2B. Ces résultats démontrent la diversité phénotypique de l'AGS, et indiquent que la première étape de la stratégie de diagnostic devrait être le test génétique de la mutation récurrente du gène p.A177T (c.529G>A) du gène RNASEH2B.
Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc), Mouna OUHENNACH, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #49342 - P518 Maladies neurogénétiques liées au gène CACNA1A : un éventail de phénotypes et de génotypes.
Maladies neurogénétiques liées au gène CACNA1A : un éventail de phénotypes et de génotypes.

Introduction : Les variants pathogènes dans le gène CACNA1A incluent une expansion de CAG, associée à l’ataxie spinocérébelleuse de type 6 (SCA6), ainsi que des variants ponctuels et structuraux affectant les domaines fonctionnels du canal calcique. Ces variants sont impliqués dans un large spectre clinique, allant des troubles paroxystiques (migraines hémiplégiques familiales (FHM) et ataxie épisodique de type 2) aux troubles du neurodéveloppement (NDD) et encéphalopathies épileptiques (EE). Certains variants sont retrouvés chez des individus asymptomatiques, suggérant une pénétrance incomplète. Méthodes : Nous avons analysé les patients porteurs d’un variant pathogène, non liée à l’expansion CAG, dans le gène CACNA1A, issus des cohortes SCANOP et SPATAX/BIOMOV de l’Institut du Cerveau de Paris (ICM). Résultats : La cohorte comprenait 272 patients (147 hommes, 123 femmes, 2 non renseignés). La majorité des variants étaient faux sens (70%), suivis de variants stop (21%), variants d’épissage (5.5%) et délétions (2.9%). L’âge de début médian était de 12 ans [0-73]. 18.4% des patients avaient une forme congénitale (0 -1 an), 14.7% un début dans la petite enfance (2-5 ans), 15.8% un début à l’âge scolaire (6-12 ans), 9.6% un début dans l’adolescence (13-17 ans), 33.8% un début adulte (>18 ans) et 7.7% un âge de début inconnu. Les NDD et l’épilepsie étaient principalement associés aux débuts très précoces (congénital et petite enfance), tandis que l’ataxie épisodique prédominait chez les enfants d’âge scolaire. Aucune corrélation génotype-phénotype n’a pu être établie dans cette cohorte. Les analyses spécifiques des ataxies CACNA1A à début adulte ont révélé un âge moyen de début de 34.5 ± 14 ans, avec une progression très lente. Ces formes étaient plus fréquemment associées à un nystagmus battant en bas (53%) qu’à un nystagmus induit par le regard (34%). Une dysarthrie cérébelleuse était présente chez 51% des patients, et une ataxie épisodique chez 30%. L’atrophie cérébelleuse était rare et généralement discrète. Pour cette forme, le diagnostic différentiel doit principalement inclure FGF14/SCA27B et SCA6, qui se caractérisent par un début plus tardif, la présence de tremblements cérébelleux et une diplopie plus fréquente, ainsi qu’une atrophie cérébelleuse plus marquée à l’IRM. Conclusion : Les variants ponctuels et structuraux dans le gène CACNA1A sont responsable d’un spectre étendu de maladie, dont les manifestations cliniques peuvent être partiellement prédites en fonction de l’âge de début des symptômes. Toutefois, une variabilité phénotypique importante persiste, y compris au sein d’une même famille et pour un même variant génétique. Cette hétérogénéité suggère l’implication de modificateurs génétiques, qui pourrait influencer l’expression clinique. Une meilleure compréhension de ces mécanismes permettrait d’affiner le conseil génétique mais également de mieux stratifier les patients au sein des études cliniques.
Charlotte MOURAUX, Jean-Loup MÉREAUX, Florence RIANT, Rania HILAB, Emilien PETIT, Alexis BRICE, Alexandra DURR, Consortium SCANOP, Giulia COARELLI (Paris)
00:00 - 00:00 #49440 - P519 Corrélations phénotype/génotype dans les amyotrophies spinales de type II et III : intérêt des gènes NAIP et SMN2.
Corrélations phénotype/génotype dans les amyotrophies spinales de type II et III : intérêt des gènes NAIP et SMN2.

Introduction Les amyotrophies spinales proximales ou SMA pour spinal muscular atrophy sont des affections neuromusculaires de transmission autosomique récessive, caractérisées par une dégénérescence progressive des motoneurones de la corne antérieure de la moelle épinière et souvent des motoneurones du bulbe à l’origine d’une atrophie et d’une faiblesse musculaire des muscles proximaux. Sur le plan moléculaire, les SMA sont liées dans 98 % des cas à une délétion homozygote des exons 7 et ou 8 du gène SMN1. Objectifs : - Confirmer le diagnostic des patients présentant un phénotype SMA de type II et III par la recherche de la délétion de l’ exons 7 du gène SMN1, -Évaluer l’apport de l’analyse du gène NAIP et du nombre de copies de SMN2 dans la détermination du phénotype des SMA II et III, afin d’explorer leur rôle potentiel en tant que modulateur de la sévérité clinique. Patients et Méthodes : Tous nos patients répondaient aux critères définis par le consortium international de 1992. L‘étude génétique a comporté l‘analyse des gènes SMN1 et NAIP par PCR/RFLP et PCR multiplex respectivement et le dosage du nombre de copies de SMN2 par PCR en temps réel. Résultats : Nos patients étaient répartis en 16 SMA de type II et 53 de type III. La délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN1 était de 43 .75 % dans les SMA de type II et de 45.28 % dans le type III. La délétion dans le gène NAIP a été retrouvée dans les deux types de SMAII et III , avec une fréquence un peu plus élevée chez les patients SMA de type II (16.68 %) que de type III (12.50 %). L’analyse quantitative du nombre de copies SMN2 a mis en évidence une corrélation qui semble vraie mais non absolue entre le nombre de copies SMN2 et la sévérité du phénotype. En effet dans le groupe de SMA de type II, 16.16 % des patients portaient deux copies, 58.33 % 3 copies et 25% 4 copies alors que dans le groupe de type III seuls 15,15% des patients portaient 3 copies, 81.81% portaient 4 copies et 3.03% portaient 5 copies. Conclusion Les résultats de notre étude se rapprochent de ceux de nombreuses données de la littérature.
Karima SIFI (Constantine, Algérie), Sabah HANACHI, Yamina SIFI, Salima ZEKRI, Karima BENMEBAREK, Noredine ABADI
00:00 - 00:00 #49730 - P520 Rôle du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des myopathies: Cas cliniques marocains.
Rôle du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des myopathies: Cas cliniques marocains.

Les myopathies héréditaires sont un groupe de maladies neuromusculaires caractérisées par une faiblesse musculaire progressive. Elles peuvent affecter les muscles cardiaques et squelettiques.Elles reposent sur une forte hétérogénéité génétique influencée par plusieurs gènes. Parmi ceux -ci, TTN, SYNE1 et TNNI3 codent pour des protéines structurales nécessaires à l'intégrité et au fonctionnement des muscles ,dont leurs variations pathogènes sont liées aux maladies cardiaques et neuromusculaires . Cette diversité a été démontrée dans notre étude à travers l’analyse de trois familles suspectées de myopathies d’origine génétique .Dans la première famille étudiée, le séquençage de l’exome (WES) a permis d'identifier deux mutations hétérozygotes du gène TTN : c.105946G>T (p.Glu35316*) et c.98716del (p.Val32906Tyrfs4). l’analyse de ségrégation par séquençage Sanger a montré que la mutation c.105946G>T est transmise par le père , tandis que la délétion c.98716del est héritée par la mère .Dans la deuxième famille, la séquence de l'exome a révélé deux substitutions rares de type faux-sens dans le gène SYNE1 (p.Glu6031Lys et p.Val7010Glu). Des analyses structurales et des simulations de dynamique moléculaire ont révélé des variations de la stabilité structurale et des interactions intraprotéiques de la nesprine-1, indiquant un impact fonctionnel de ces variants et renforçant leur rôle potentiel dans le phénotype clinique observé .Enfin, dans la troisième famille, une analyse ciblée de 206 gènes liés aux cardiomyopathies a révélé une mutation non-sens dans le gène TNNI3 (c.292C>T ; p.Arg98*) localisé dans l'exon 6. Dans notre observation , les parents consanguins étaient porteurs hétérozygotes sains, tandis que leurs deux filles , atteintes de cardiomyopathie dilatée. étaient supposées homozygotes .Ensemble, ces résultats démontrent la grande variabilité génétique et clinique des myopathies héréditaires et soulignent la valeur des approches intégratives qui combinent le séquençage de nouvelle génération, l'annotation bioinformatique, la modélisation structurelle et la dynamique moléculaire pour améliorer la précision diagnostique.
Faiza CHBEL (CASABLANCA, Maroc), Wiam FAYED, Hicham CHAROUTE, Salaheddine REDOUANE, Majida CHARIF
00:00 - 00:00 #49787 - P521 Nouveaux variants composites du gène PLA2G6 révélées chez un patient marocain atteint de dystrophie neuroaxonale infantile.
Nouveaux variants composites du gène PLA2G6 révélées chez un patient marocain atteint de dystrophie neuroaxonale infantile.

Introduction : La dystrophie neuroaxonale infantile (INAD), également connue sous le nom de maladie de Seitelberger, est une maladie neurodégénérative autosomique récessive très rare. Elle est considérée comme la forme la plus caractéristique de neurodégénérescence avec accumulation de fer dans le cerveau. Cette affection est causée par des variants pathogènes bialléliques dans le gène PLA2G6, qui code pour la phospholipase A2 indépendante du calcium (iPLA2-VI). Nous rapportons le cas d'un enfant marocain présentant un tableau clinique compatible avec l'INAD, chez qui une combinaison inédite de deux variants pathogènes connus du gène PLA2G6 a été identifiée. Patient et méthodes : Nous rapportons le cas d'un enfant marocain âgé de 3 ans, né de parents sains non apparentés, sans antécédents familiaux significatifs. Le développement psychomoteur initial était dans les limites de la normale. Toutefois, vers 16 mois, il a présenté une régression des acquisitions motrices (affectant la marche, puis la capacité à maintenir la position assise). Cette régression s’est accompagnée d’une amyotrophie observée au niveau de la musculature des membres inférieurs. L’IRM cérébrale a mis en évidence une atrophie cérébelleuse et vermienne et les potentiels évoqués auditifs ont montré une surdité bilatérale légère à modérée. Un séquençage de l’exome entier a été réalisé par NGS sur la plateforme Illumina NextSeq2000. Résultats et discussion : Deux variants ont été identifiés au niveau du gène PLA2G6. Le premier variant, c.1547_1548dupCG (p.Gly517fs) au niveau de l’exon 11 est répertorié dans Clinvar et classé comme pathogène ou probablement pathogène. Le deuxième variant, c.2070_2072delTGT (p.Val691del) au niveau de l’exon 15. Ce variant a été rapporté chez plusieurs patients atteints et est classé comme pathogène. L’analyse de ségrégation a montré que le variant c.1547_1548dupCG avait été hérité de la mère, tandis que le variant c.2070_2072delTGT provenait du père, ce qui est compatible avec un état hétérozygotie composite. Ces deux variants expliquent le phénotype clinique observé et confirment le diagnostic de la dystrophie neuroaxonale infantile liée au gène PLA2G6. Un conseil génétique adapté a été prodigué à la famille et une prise en charge orienté du patient a été instaurée. Conclusion : L’identification précise des variants en cause de la dystrophie neuroaxonale infantile chez notre patient améliore la compréhension des corrélations génotype-phénotype dans les formes liées au gène PLA2G6 et met en lumière l’importance du conseil génétique dans la prise en charge familiale.
Sara MEZIANE (Oujda, Maroc), Khawla ZERROUKI, Fatimazahra SMAILI, Fatima Ezzahra AOUNI, Jihane AHMIDI, Kaoutar AHMIDOUCH, Mariam TAJIR
00:00 - 00:00 #49602 - P522 Variant pathogène dans DPYSL5 : nouveau phénotype ?
Variant pathogène dans DPYSL5 : nouveau phénotype ?

DPYSL5 est un gène récemment impliqué (2021) chez des individus présentant une malformation cérébrale (agénésie du corps calleux +/- anomalie de la fosse postérieure) associée à une déficience intellectuelle constante. A ce jour seulement 9 individus issus de 8 familles non apparentés sont rapportés. Tous les variants sont de novo, sauf pour une famille avec deux enfants ou un mosaïsme parental est suspecté. Nous décrivons une patiente de 7 ans, issue d’une grossesse gémellaire avec diagnostic anténatal d’agénésie partielle du corps calleux, isolée sur le plan morphologique, dans un contexte de retard de croissance intra utérin, et dont l’amniocentèse pour ACPA n’a pas été souhaitée. Naissance à 32SA +5j, hypotrophe (PN :1.23kg, <3ème percentile ; T :39cm, <3ème percentile ; PC :29cm, <3ème percentile ). Les suites néo-natales ont été simple. Son développement psychomoteur a été marqué par un retard d’acquisition à la marche à 28 mois, pas de retard de langage et une scolarité actuelle ordinaire, en CE1, sans difficultés et avec un examen neuromoteur normal. L’IRM post natale, réalisée à l’âge de 3 mois, a confirmé une agénésie partielle du corps calleux en association à un lipome péricalleux, sans autre anomalie. Le séquençage de génome en trio, réalisé dans le cadre de la malformation cérébrale et retard moteur, a révélé un variant pathogène dans DPYSL5, de novo. L'absence de déficience intellectuelle chez notre patiente, associée à la présence d'un lipome péricalleux, sans atteinte de la fosse postérieure contrastent avec les données de la littérature et suggère un nouveau phénotype possible associé à ce gène. Ce cas clinique soulève les difficultés de rendu, de conseil génétique et nous invite à réfléchir quant à la possibilité de large variabilité phénotypique notamment pour les nouveaux gènes impliqués dans les malformations cérébrales. Le meilleur moment pour réaliser des études génétiques chez des patients asymptomatiques porteurs d'une malformation cérébrale de diagnostic anténatal, doit être réfléchi afin de ne pas réaliser un diagnostic pré symptomatique de déficience intellectuelle qui peut être erroné avec des conséquences désastreuses pour l'individu et sa famille. Nous rappelons par cet exemple, que l’information pronostique, que ce soit en anténatal lorsque des variants pathogènes sont diagnostiqués dans des gènes connus pour donner un phénotype variable, ou en postnatal immédiat, peut s’avérer un véritable challenge, en absence de phénotype clinique. Le suivi clinique des patients s'avère alors indispensable afin de mieux connaitre les histoires naturelles des anomalies génétiques.
Thibault TRUTTMANN, Delphine HERON, Boris KEREN, Catherine GAREL, Madeleine HARION, Stéphanie VALENCE (PARIS)
00:00 - 00:00 #49627 - P523 Analyse de la méthylation de l’ADN et étude d’une épisignature chez des patients atteints du syndrome CHARGE et d’hypogonadisme hypogonadotrope congénital, associés à des variants du gène CHD7.
Analyse de la méthylation de l’ADN et étude d’une épisignature chez des patients atteints du syndrome CHARGE et d’hypogonadisme hypogonadotrope congénital, associés à des variants du gène CHD7.

Introduction : Le diagnostic des maladies génétiques rares reste complexe en raison de l’hétérogénéité phénotypique et de la présence fréquente de variants de signification incertaine (classe 3). L’analyse de la méthylation de l’ADN représente une nouvelle approche pour améliorer la classification de ces variants. Des profils spécifiques de méthylation, appelés épisignatures, ont été décrits dans plusieurs syndromes de développement. Le gène CHD7, impliqué dans le syndrome CHARGE et dans l’hypogonadisme hypogonadotrope congénital (HHC), avec ou sans anosmie, constitue un bon modèle pour évaluer l’intérêt de ces épisignatures. Méthode : Nous avons étudié une cohorte de 42 patients porteurs de variants classe 3, 4 ou 5 de CHD7, incluant des cas de CHARGE (N=7), d’HHC (avec anosmie, syndrome de Kallmann N=12 ou sans anosmie N=15), 2 patients « CHARGE-like » sans variant CHD7, des apparentés HHC (N=6) ainsi que 36 témoins HHC sans variant CHD7 et associés à des mutations des gènes GNRHR/GNRH1. L’ADN extrait à partir du sang a été traité au bisulfite puis analysé par séquençage haut débit Illumina après amplification par PCR spécifique. Les 42 CpG analysés afin de créer les profils de méthylation ont été sélectionnés à partir de ceux publiés dans la littérature (Butcher et al. Am J Hum Genet.2017) et les données ont été analysées par clustering hiérarchique. Résultats : L’analyse confirme que l’épisignature permet d’identifier, en regroupant au sein d’un cluster, l’ensemble des patients CHARGE par variant CHD7 (7/7 patients) avec une distinction nette par rapport aux 36 témoins. Les 2 patients « CHARGE-like » sans variant CHD7 ont un profil de méthylation différent des CHARGE, suggérant qu’il faut rechercher un autre gène. Parmi les HHC porteurs de variants CHD7, seuls 2 patients ont un profil de méthylation type CHARGE, ce qui permet de reclasser ces 2 variants CHD7 « probablement pathogène » (classe 4). Un de ces variants CHD7 est déjà associé au CHARGE d’après la littérature alors que le second est identifié chez un patient avec des signes possiblement évocateurs de CHARGE (atteinte cardiaque de type CIA). Ces deux patients nécessitent donc une exploration phénotypique plus aboutie. De façon intéressante, les CpG les plus informatifs pour l’identification des patients CHARGE se retrouvent dans des régions du génome impliquant des gènes connus comme jouant un rôle dans le neurodéveloppement embryonnaire, laissant entrevoir la possibilité de simplifier encore le test et de limiter le nombre de CpG à analyser dans le cadre du diagnostic. Conclusion : Ce travail confirme l’intérêt des épisignatures comme biomarqueurs fonctionnels, notamment dans les pathologies liées à CHD7, gène complexe à interpréter et ne possédant pas de test fonctionnel. Le laboratoire poursuit des tests en vue de simplifier cette méthodologie dérivée d’une épisignature déjà publiée afin de la rendre robuste en vue d’une application diagnostique en routine.
Caroline BERTHOT (Le Kremlin Bicêtre), Nisrine BOUBTANE, Luigi MAIONE, Claire BOUVATTIER, Sylvie SALENAVE, Alexis PROUST, Lilia LADDADA, Jacques YOUNG, Jérôme BOULIGAND
00:00 - 00:00 #49620 - P524 SCA27B et ségrégation familiale : un cas inédit d’expansion FGF14 paternelle.
SCA27B et ségrégation familiale : un cas inédit d’expansion FGF14 paternelle.

L’expansion pathologique, supérieure à 250 triplets GAA, dans l’intron 1 du gène FGF14 est responsable de l’ataxie spino-cérébelleuse 27B (SCA27B) de transmission autosomique dominante. Il est décrit une instabilité intergénérationnelle pouvant aller jusqu’à une centaine de répétitions : les transmissions paternelles sont associées à des évènements de contractions tandis que les transmissions maternelles sont associées à des expansions de l’amplification. Nous décrivons ici un cas inédit d’expansion d’un allèle d’origine paternelle. En effet nous avons identifié chez un patient symptomatique depuis l’âge de 36 ans un allèle pathogène à 339 répétitions GAA, tandis que son père symptomatique depuis l’âge de 61 ans présente un allèle plus petit à 321 répétitions GAA. Il est à noter que la sœur de ce patient, suivie pour une pathologie ophtalmologique sans atteinte cérébelleuse, est porteuse traditionnellement d’un allèle contracté à 303 répétitions GAA par rapport à celui de son père. Le génotypage au locus FGF14 de la mère de ces deux patients (9/22 GAA) ainsi que l’étude des haplotypes ont permis d’exclure une transmission d’origine maternelle et de vérifier la génocompatibilité entre les deux patients et leur père. Cette observation est une exception à la tendance classique d’instabilité intergénérationnelle observée dans la SCA27B et est intéressante à prendre un compte dans le discours à tenir aux patients notamment dans le cadre du diagnostic présymptomatique
Virginie ROTH, Fabienne ORY-MAGNE, Francis RAMOND, Stéphanie CACCIATORE, Florent GIRADIER, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, David PELLERIN, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD, Céline BONNET, Marion WANDZEL (Nancy)
00:00 - 00:00 #49950 - P525 Spectre génétique et corrélations phénotypiques des malformations du corps calleux dans une cohorte tunisienne.
Spectre génétique et corrélations phénotypiques des malformations du corps calleux dans une cohorte tunisienne.

Les malformations du corps calleux (MCC) sont des anomalies neurodéveloppementales fréquentes, survenant dans environ 1 naissance sur 4000. Leur grande variabilité phénotypique et génétique rend souvent le diagnostic et la prise en charge complexes. 107 patients tunisiens présentant une MCC adressés au service de Génétique entre 2010 et 2025 ont fait l’objet de cette étude. Les phénotypes observés comprenaient une agénésie totale (23,4 %), une agénésie partielle (10,3 %), une hypoplasie (33,6 %) et des formes non spécifiées (29 %). La quasi-totalité des cas étaient syndromiques (95,6 %), contre seulement 4,4 % de MCC isolées. L’évaluation génétique a inclut le caryotype chez tous les patients, complété, selon les indications, par FISH et/ou MLPA et/ou CGH-array et/ou séquençage de l’exome. Des anomalies pathogènes ou probablement pathogènes ont été identifiées chez un sous-groupe, incluant des variations du nombre de copies (CNV) et des variants de séquence. Les CNV pathogènes regroupaient des pertes (14q12, 4p, 1q43q44, 1p32, 5p14.3, 5q35, 16q, 18p) et des gains (4q, 18p isochromosome, 2p23.3). Trois patients présentaient simultanément des variants pathogènes et des variants de signification incertaine (VUS) : des variants WLS en hétérozygotie composite responsables du syndrome de Zaki ; un variant homozygote ERCC8 causant un syndrome de Cockayne associé à un gain 1q31.1 ; un variant homozygote VPS39 chez deux fratries associé à un gain en 20q11.22 et un variant hétérozygote MID1 associé à une perte 9p21. Ces résultats illustrent la complémentarité des approches génomiques combinées pour optimiser le rendement diagnostique et affiner les corrélations génotype–phénotype. Des VUS supplémentaires ont été identifiés en 15q11.2, 15q13.1 et 12q12. Globalement, cette cohorte met en évidence l’implication récurrente de gènes déjà associés aux MCC (ZNF238, FOXG1, NFIA) ainsi que de nouveaux candidats (BRINP3, FMN2, PLD5, PRKD1, VPS39), impliqués dans la migration neuronale, le développement des axones calleux (SPOCK3, CTNND2, SEMA5A, LAMA1) et la formation des structures médianes et gliales (MID1, FOXG1, NFIA). En conclusion, cette étude souligne l’extrême hétérogénéité génétique des MCC. L’intégration des analyses CNV et du séquençage améliore significativement le rendement diagnostique, précise les corrélations génotype–phénotype et contribue à une meilleure prise en charge clinique et au conseil génétique.
Bochra KHADIJA, Najla SOYAH, Ayda BENNOUR, Wafa SLIMANI, Khouloud RJIBA, Hamza HADJ ABDALLAH, Ichrak KRAOUA, Imen HADJ HMIDA, Wafa DAHLEB, Molka KAMMOUN, Raoudha KEBAILI, Amira BENZARTI, Hanen HANNECHI, Hela BEN KHELIFA, Neziha GOUIDER-KHOUJA, Lamia BOUGHAMMOURA, Chahnaz TRIKI, Amel TEJ, Jihen MATHLOUTHI, Aida GUITH, Saoussen ABROUG, Mohamed Ali BOUAZIZ, Habib SOUA, Essia SBOUI, Samir HADDAD, Randa ZIADI, Kamel MONASTIRI, Hayet BEN HAMIDA, Monji GHANMI, Sayda HASSAYOUN, Mohamed Taher SFAR, Ali SAAD, Christel DEPIENNE, Soumaya MOUGOU-ZERRELI (Sousse)
00:00 - 00:00 #49971 - P526 Mutation de FAM126A et leucodystrophie hypomyélinisante-cataracte : premier cas familial marocain.
Mutation de FAM126A et leucodystrophie hypomyélinisante-cataracte : premier cas familial marocain.

Le syndrome d’hypomyélinisation-cataracte congénitale, également connu sous le nom d’Hypomyelinating leukodystrophy-5 (OMIM #610532), est une leucodystrophie héréditaire rare caractérisée par une cataracte congénitale bilatérale, des troubles du développement, une ataxie, une spasticité et un déficit cognitif léger à modéré. D’autres manifestations incluent une hypotonie axiale, une dysarthrie, des signes cérébelleux, une neuropathie périphérique et l’épilepsie. Sur le plan radiologique, une hypomyélinisation avec anomalies de la substance blanche périventriculaire est typiquement observée. Ce syndrome est transmis selon un mode autosomique récessif et résulte de mutations du gène FAM126, impliqué dans la différenciation des oligodendrocytes et la myélinisation. Nous rapportons le premier cas familial décrit au Maroc, observé chez deux frères issus d’un mariage consanguin et suivis en consultation de génétique médicale au CHU Ibn Rochd de Casablanca. L’aîné, âgé de 11 ans, présentait une cataracte congénitale bilatérale, une régression psychomotrice à partir de 2 ans, une paraparésie spastique, une cyphose et un retard statural. Le cadet, âgé de 7 ans, porteur également d’une cataracte congénitale, présentait une régression psychomotrice associée à des crises tonico-cloniques fébriles. L’IRM montrait une atteinte bilatérale, symétrique et diffuse de la substance blanche sus-tentorielle, suspectant une leucodystrophie métachromatique. L’EEG objectivait une encéphalopathie épileptogène. Le séquençage de l’exome entier a identifié une mutation homozygote du gène FAM126A (NM_: c.414+G>T). Ce variant affecte le site donneur canonique d’épissage, entraînant un saut d’exon. Déjà rapporté dans la littérature, il est classé comme probablement pathogène. Le gène FAM126A/HYCCIN (OMIM 610531) code pour une protéine constituante d’un complexe régulant la synthèse du phosphatidylinositol-4-phosphate, essentielle à la différenciation et au développement des oligodendrocytes. Son rôle dans la myélinisation du système nerveux central et périphérique explique les manifestations neurologiques progressives. FAM126 pourrait également intervenir dans la voie de signalisation β-caténine/Lef, cruciale pour le développement embryonnaire. Ce premier cas marocain élargit le spectre clinique et génétique du syndrome d’hypomyélinisation-cataracte congénitale, tout en soulignant l’importance du séquençage de l’exome pour un diagnostic précis et la nécessité d’une approche individualisée pour la prise en charge des patients.
Wafaa BOUZROUD, Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49935 - P527 Identification des variants bi-alléliques dans IGHMBP2 en cause dans une neuropathie de type SMARD1 par séquençage combiné du génome et du transcriptome à haut-débit.
Identification des variants bi-alléliques dans IGHMBP2 en cause dans une neuropathie de type SMARD1 par séquençage combiné du génome et du transcriptome à haut-débit.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est le groupe le plus fréquent de maladies neuromusculaires. Cette maladie qui touche le système nerveux périphérique (SNP) se caractérise par une forte hétérogénéité génétique et phénotypique, avec plus de 100 gènes connus à ce jour. Nous avons étudié deux patientes, d’une même famille non consanguine libanaise, présentant une forme sévère de neuropathie axonale, à transmission autosomique récessive. L’une de deux sœurs est décédée à l’âge de 12 ans de détresse respiratoire. Un premier séquençage à haut-débit de l’exome a permis d’identifier, chez les deux sœurs, un variant faux-sens c.1328G>A (p.Arg443His) hétérozygote dans l’exon 9 du gène IGHMBP2 (NM_002180). Les mutations bi-alléliques dans IGHMBP2 sont responsables de formes sévères à extrêmement sévères de neuropathies motrices associée à une détresse respiratoire, parfois appelées amyotrophie spinale autosomique récessive avec détresse respiratoire (SMARD1, MIM 604320), pour les cas les plus sévères. En raison de la proximité des signes cliniques entre nos deux patientes et le spectre phénotypique des neuropathies liées à IGHMBP2, nous avons suspecté la présence d’une seconde mutation hétérozygote dans des régions introniques non séquencées dans le WES chez nos patientes. Afin d’identifier ce deuxième variant, nous avons séquencé le génome entier (WGS) de la sœur encore vivante par séquençage Illumina short-read. En parallèle, en vue d’interpréter la pathogénicité d’un possible variant intronique profond, nous avons réalisé un séquençage des transcrits (mRNA-Seq) à haut-débit. Nous avons réalisé ce séquençage à partir d’ARN total extrait de la lignée lymphoblastoide immortalisée de la patiente, vu l’expression ubiquitaire de IGHMBP2. L’analyse du WGS a permis d’identifier, dans l’intron 8 de IGHMBP2 (NM_002180), un second variant c.1236-1051G>T, dont l’analyse de ségrégation familiale a montré qu’il était bien en trans avec la mutation faux-sens précédemment identifiée chez les patientes, et que chaque variant était transmis par chaque parent. L’analyse du mRNA-Seq a mis en lumière un épissage anormal au niveau de la jonction exon 8-exon 9, suggérant une rétention d’une partie de l’intron 8 et l’inclusion d’un pseudo-exon. Néanmoins, il est difficile, sur un séquençage short-read, à partir d’un tissu non atteint, donc « pollué » par l’épissage alternatif, de précisément identifier le transcrit aberrant causé par la mutation intronique profonde. Un séquençage long-read Oxford Nanopore est en cours, à partir d’ARN extrait de motoneurones dérivés de cellules souches pluripotentes induites. Le séquençage des transcrits sur toute leur longueur, nous permettra de caractériser avec précision les transcrits mutants par rapport aux transcrits alternatifs et de présenter l’intérêt de l’analyse du génome couplée à un séquençage des transcrits en long-read pour résoudre ces cas de variants bi-alléliques dont un est situé dans une région « sombre » du génome.
Coralie PROVOST (Marseille), Christel CASTRO, Camille HUMBERT, Nathalie ROECKEL-TRÉVISIOL, Natacha BROUCQSAULT, Claire EL YAZIDI, Andre MEGARBANE, Valérie DELAGUE
00:00 - 00:00 #49352 - P528 Un domaine fonctionnel insoupçonné révélé par les variants de PARS2 et étude du spectre clinique associé.
Un domaine fonctionnel insoupçonné révélé par les variants de PARS2 et étude du spectre clinique associé.

Objectif : Peu de patients présentant une déficience en PARS2 ont été rapportés, et l’interprétation des variants identifiés reste difficile en l’absence d’une compréhension approfondie des protéines impliquées. Méthodes : Afin d’évaluer la pathogénicité du nouveau variant p.(Pro293Ala) du gène PARS2, identifié chez deux patients atteints d’encéphalopathie épileptique, nous avons réalisé une modélisation comparative et une analyse de conservation des séquences. De plus, nous avons mené une étude phénotypique d’une cohorte de 22 patients précédemment rapportés. Résultats : Nous avons montré que ce variant, prédit bénin par les outils conventionnels, est en réalité localisé dans un domaine fonctionnel de liaison au zinc (ZBD) jusque-là non reconnu au sein de la ProRS mitochondriale des mammifères, structurellement analogue au ZBD bien caractérisé de la ProRS cytosolique. Le phénotype des patients était pleinement cohérent avec celui des patients décrits avec une déficience en PARS2. Conclusion : Au-delà de la caractérisation clinique et de la confirmation de la pathogénicité du variant p.(Pro293Ala), ce travail a conduit à la découverte d’un nouveau domaine fonctionnel de liaison au zinc dans la ProRS mitochondriale. Cette découverte remet en question l’hypothèse précédente selon laquelle la séquence résiduelle des mt-ProRSs ne serait qu’une cicatrice évolutive, et suggère au contraire un rôle critique dans la fonction enzymatique. De plus, cette étude met en évidence la complexité de l’interprétation des données de prédiction in silico basées sur la conservation inter-espèces. Enfin, nous avons réalisé une étude détaillée du spectre phénotypique associé aux variants pathogènes de PARS2.
Camille ENGEL, Claire-Marine BERAT, Annabelle CHAUSSENOT, Nathalie BODDAERT, Brigitte CHABROL, Samira AIT-EL-MKADEM, Konstantina FRAGAKI, Silvia PEREIRA, Alice LEPELLEY, Lucile RIERA NAVARRO, Sylvie BANNWARTH, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Manuel SCHIFF, Marie SISSLER, Cécile ROUZIER (Nice)
00:00 - 00:00 #49349 - P529 Variant de novo du gène KLF7 et encéphalopathie épileptique infantile précoce et dégénérative : description d’un cas.
Variant de novo du gène KLF7 et encéphalopathie épileptique infantile précoce et dégénérative : description d’un cas.

Introduction KLF7 code un facteur de transcription à doigt de zinc impliqué dans la prolifération et la différenciation cellulaires. Des troubles du neurodéveloppement (TND) ont été rapportés (Courtens 1997, Jang 2015, Powis 2017) chez des patients porteurs de délétions 2q33.3q34 incluant KLF7, suggérant son rôle de gène candidat aux TND. Observation Nous décrivons un nourrisson porteur d’une variation classe 4 de novo hétérozygote de KLF7 (NM_003709.4, c.790G>A, p.Asp264Asn), identifiée par génome. Né à terme après RCIU dysharmonieux, il présentait à la naissance pieds varus, ectopies testiculaires, ombilications mamelonnaires, hypertrophie des boules de Bichat, plagiocéphalie, microcéphalie (-3 DS), petite taille (-3 DS), faible poids (-1 DS). Dès 2 mois, révulsions oculaires, spasmes infantiles et hypotonie globale sévère apparaissent. Une encéphalopathie épileptique infantile précoce pharmacorésistante (échec TOPIRAMATE, VIGABATRINE, VALPROATE, régime cétogène) est diagnostiquée à 6 mois. À 14 mois, surviennent des épisodes de blockpnées avec désaturations centrales, bradycardies profondes et arrêts cardio-respiratoires récupérés. Après 3 mois d’hospitalisation marqués par des malaises itératifs, le patient décède à 19 mois d’un arrêt respiratoire. Les IRMc à 8, 14 et 16 mois montrent une atrophie cortico-sous-corticale évolutive, une hypomyélinisation globale sévère et des anomalies T2, FLAIR et diffusion du tronc cérébral, des globus pallidus et du thalamus, évoquant une pathologie neurodégénérative. Nous notons aussi une agénésie des bulbes olfactifs. État actuel des connaissances Quarante-cinq variations de KLF7 ont été rapportées via GeneMatcher. Certaines sont associées à des encéphalopathies épileptiques avec atrophie cérébrale, dont au moins une proche de la nôtre (c.793G>C). Powis et al. décrivent trois variations, dont l’une (c.790G>A) est identique à notre cas, rapportée une seule fois. Elle est associée à un phénotype partiellement similaire (RCIU, petit poids de naissance, microcéphalie, apnées, hypotonie axiale, paralysie cérébrale). Les autres variations décrites concernent surtout des TND sans épilepsie avec parfois des anomalies cérébrales aspécifiques. Discussion Les variations associées aux encéphalopathies épileptiques se situent dans la région C-terminale de KLF7, contenant des domaines à doigt de zinc responsables de la liaison à l’ADN, notamment à l’activateur de TrkA, codant pour un récepteur du facteur de croissance nerveuse NGF. Son altération pourrait donc perturber les voies du NGF, essentielles au développement neurologique. Les variations N-terminales ne semblent pas être associées à l’épilepsie. Conclusion Ces cas soutiennent l’implication de KLF7 dans les encéphalopathies épileptiques, en particulier lorsqu’une variation affecte le domaine C-terminal, suggérant une région critique pour la fonction du gène. L’évolution clinique et radiologique observée souligne une atteinte neuroévolutive encore peu décrite pour KLF7.
Lila SALVAN, Lila SALVAN (Nancy), Hélène VINCENT, Emmanuelle SCHMITT, Laëtitia LAMBERT, Céline BONNET, Gaetan LESCA, Tom ALIX, Mylène DEXHEIMER, Aurélie BECKER, Marion WANDZEL, Virginie ROTH, Mathilde RENAUD
00:00 - 00:00 #49590 - P530 Identification d’un variant rare du gène XPR1 chez deux apparentés atteints d’une maladie de Fahr : vers une meilleure compréhension des formes génétiques rares de calcifications cérébrales.
Identification d’un variant rare du gène XPR1 chez deux apparentés atteints d’une maladie de Fahr : vers une meilleure compréhension des formes génétiques rares de calcifications cérébrales.

La maladie de Fahr, ou calcifications cérébrales familiales primaires (PFBC, Primary Familial Brain Calcification), est une affection neurodégénérative rare caractérisée par des dépôts calciques symétriques notamment au niveau des noyaux gris centraux, pouvant entrainer une large gamme de symptômes comprenant déclin cognitif, troubles du mouvement et symptômes neuropsychiatriques. Sur le plan génétique, des mutations pathogènes dans sept gènes ont été identifiées à l'origine des PFBC : MYORG, JAM2 et NAA60 pour les formes autosomiques récessives, SLC20A2, PDGFB, PDGFRB et, plus rarement, XPR1 pour les formes autosomiques dominantes. À ce jour, peu de publications décrivent des variants de XPR1 associés aux PFBC, ce qui limite la connaissance du spectre phénotypique et génotypique lié à ce gène. Nous présentons ici le cas de deux apparentés présentant des calcifications cérébrales bilatérales révélées par l’imagerie, associées à des signes neurologiques compatibles avec la maladie PFBC. L’analyse de l’exome a identifié chez les deux patients un variant hétérozygote de signification clinique incertaine (classe 3, selon les critères ACMG) au sein du gène XPR1 (NM_004736.4, GRCh38) : c.1358G>A p.(Cys453Tyr). Cette substitution faux-sens, non référencée dans la population générale (gnomAD v4.1.0) et non décrite dans la littérature scientifique, impacte un acide aminé fortement conservé. Les prédictions bio-informatiques soutiennent un possible effet délétère. Le gène XPR1 code pour un exportateur de phosphate inorganique. D’un point de vue structural, le résidu C453 est localisé dans le segment transmembranaire 6 (TM6) de la protéine XPR1, à proximité du segment TM7. TM6 et TM7 participant structurellement à la formation du tunnel d’export du phosphate, la substitution C453Y pourrait altérer l’interface entre TM6 et TM7, et potentiellement affecter la stabilité conformationnelle du tunnel ou son fonctionnement. L’altération de l’export de phosphate intracellulaire est un mécanisme pathogène bien établi, systématiquement mise en évidence lors de l’évaluation fonctionnelle de variants XPR1 retrouvés chez les patients PFBC. Afin d’affiner la classification de ce variant particulièrement suspect, des analyses de ségrégation familiale sont en cours, de même que des tests fonctionnels visant à caractériser la capacité de ce mutant à exporter le phosphate intracellulaire dans des lignées cellulaires déficientes pour XPR1. Ce travail apporte un nouvel argument en faveur de l’implication de XPR1 dans les calcifications cérébrales d’origine génétique, et souligne l’intérêt d’inclure ce gène dans le dépistage génétique des formes familiales inexpliquées de la maladie PFBC. En documentant un variant rare dans un gène encore peu étudié, cette étude participe à l’élargissement des connaissances sur les bases moléculaires de cette pathologie encore mal comprise.
Deniz KARADURMUS (Charleroi, Belgique), Jean-Luc BATTINI, Isabelle MAYSTADT, Tanguy DEMARET
00:00 - 00:00 #49664 - P531 Ataxie à début très précoce d’allure non progressive comme premier symptôme de maladie métabolique.
Ataxie à début très précoce d’allure non progressive comme premier symptôme de maladie métabolique.

Les ataxies congénitales non progressives (ACNP) constituent un groupe hétérogène de maladies rares d’origine essentiellement génétique dont le dénombrement est toujours en cours. L’amélioration des techniques de génétique moléculaire a permis l’identification de nombreux gènes. Les ACNP se présentent dans les premiers mois de vie par une hypotonie et un retard de développement psychomoteur avant l’apparition secondaire des symptômes cérébelleux classiques. Elles peuvent toutefois être difficiles à distinguer de certaines ataxies dégénératives d’origine métabolique à début très précoce et d’évolution très lente. Entre 2014 et 2025, 842 patients présentant une ataxie congénitale ou à début très précoce ont été adressés à notre centre de référence des Malformations et Maladies Congénitales du cervelet ou à notre laboratoire de référence, pour exploration et identification d’une cause génétique de leur pathologie. Tous les patients présentaient des symptômes cliniques de syndrome cérébelleux avant l’âge de 2 ans. Nous avons exclu de l’analyse les patients présentant une ataxie clairement progressive au moment du diagnostic, ainsi que les patients dont l’IRM cérébrale était évocatrice d’une cause spécifique (syndrome de Joubert, lésion cérébelleuse acquise…). Les patients ont été explorés initialement par un panel ciblé comportant 247 gènes, puis si les résultats étaient négatifs, un séquençage d’exome ou de génome a été réalisé. Cette stratégie a permis d’identifier un variant pathogène dans 35% des cas avec le panel ciblé et jusqu’à 46% des cas en incluant les patients explorés en exome ou génome. Parmi ces patients, nous avons identifié 16 cas index porteurs de variants causals dans des gènes impliqués dans des maladies métaboliques. Ces gènes sont tous présents sur le panel ciblé des ataxies congénitales ou très précoces de notre laboratoire de référence. 8 patients présentaient une forme de céroïde lipofuscinose neuronale (gène CLN6 : 4 patients, gène TPP1 (CLN2) : 3 patients, gène CLN8 : un patient). 1 fratrie (2 patients) présentait une forme atypique de syndrome de Menkes (gène ATP7A). 2 patients présentaient une forme de maladie mitochondriale avec myopathie et ataxie (gène MSTO1). Enfin 5 patients avaient une maladie de de Vivo (gène SLC2A1). De plus, à l’heure où les études biochimiques ne sont plus réalisées systématiquement avant les analyses génétiques, l’ajout récent du gène PMM2 dans le panel, nous a permis d’identifier 3 patients adultes qui présentaient un CDG syndrome. Nos résultats mettent donc en évidence l’importance de maintenir ces gènes de maladies métaboliques dans les panels d’exploration d’ataxie congénitale ou très précoce, en particulier CLN6. Le diagnostic rapide de ces pathologies potentiellement accessibles à une prise en charge voire un traitement spécifique, est important également pour le conseil génétique des familles.
Chloé WARGNY (Paris), Lydie BURGLEN, Ariane MAHIEUX, Malek LOUHA, Madeleine HARION, Stéphanie VALENCE, Alexandra AFENJAR
00:00 - 00:00 #49565 - P532 Étude in vitro de variants d’épissage dans les troubles du mouvement liés à ADCY5.
Étude in vitro de variants d’épissage dans les troubles du mouvement liés à ADCY5.

Les troubles moteurs mixtes hyperkinétiques liés à ADCY5 (MxMD-ADCY5) constituent une maladie génétique rare, caractérisée par une combinaison de mouvements involontaires, souvent associés à des accès paroxystiques nocturnes et à une atteinte faciale. Les variants pathogènes touchant le gène ADCY5, qui code pour l’adénylate cyclase AC5, entraînent des altérations des voies de signalisation intracellulaire modulant le métabolisme de l’adénosine monophosphate cyclique (AMPc) dans les neurones de projection striataux. La majorité de ces variants sont autosomiques dominants et quelques variants récessifs ont été aussi rapportés, avec une grande variabilité dans la sévérité du phénotype et la réponse aux traitements. À ce jour, cinq variants dominants non tronquants ont été rapportés comme étant des gains de fonction, tandis que deux variants affectant l’épissage, l’un dominant et l’autre récessif, ont été proposés comme perte de fonction. Cependant, le spectre complet des variants ADCY5, en particulier récessifs, reste peu étudié, et la corrélation entre le type de variant, ses conséquences fonctionnelles, la sévérité du phénotype et la réponse thérapeutique reste inexplorée. Nous avons étudié par test minigène les conséquences de 12 variants d’épissage ADCY5 (dont 2 récessifs), impactant directement les sites consensus (6) ou localisés à proximité (5 faux-sens et 1 délétion en phase). Nous avons ensuite prédit leurs effets potentiels sur la fonction de la protéine AC5 in silico et recherché une éventuelle corrélation génotype-phénotype. Nos résultats montrent que les variants faux-sens et la délétion n’altèrent pas l’épissage, même lorsque les prédictions in silico suggéraient un effet. À l’inverse, les 6 variants touchant les sites consensus perturbent l’épissage et tous conduisent à la formation de plusieurs transcrits. Parmi eux, 4 devraient induire une perte de fonction, tandis que les 2 autres demeurent ambigus car ils génèrent différents transcrits aux conséquences potentiellement opposées. Ces observations suggèrent qu’un variant d’épissage ADCY5 responsable d’un MxMD-ADCY5 peut conduire soit à un gain, soit à une perte de fonction d’AC5. Des investigations complémentaires sur l’expression et l’activité enzymatique d’AC5, dans le cas de variants faux-sens et délétions en phase, sont nécessaires pour mieux comprendre les altérations de la voie striatale de l’AMPc dans le MxMD-ADCY5, et ouvrir la voie à une médecine de précision pour ces patients.
Oriane TROUILLARD (Paris), Claudio DEGUSMAO, Fernando KOK, Emilie RETAILLEAU, Aurélie MÉNERET, Mohamed DOULAZMI, Estelle CONABADY, Caroline DUBACQ, Emmanuel FLAMAND-ROZE
00:00 - 00:00 #49182 - P533 Prediction of the Impact of Deleterious Nonsynonymous Single Nucleotide Polymorphisms on the Human RRM2B Gene: A Molecular Modeling Study.
Prediction of the Impact of Deleterious Nonsynonymous Single Nucleotide Polymorphisms on the Human RRM2B Gene: A Molecular Modeling Study.

RRM2B gene encodes ribonucleoside-diphosphate reductase subunit M2 B, the p53-inducible small subunit (p53R2) of ribonucleotide reductase (RNR), an enzyme catalyzing dNTP synthesis for mitochondrial DNA. Defects in this gene may cause severe mitochondrial disease affecting mainly the nervous system. This study is aimed at examining the effect of deleterious nonsynonymous SNP (nsSNP) on the structure of the RRM2B protein, using a variety of prediction tools followed by a molecular modeling analysis. After using 13 algorithms, 19 nsSNPs were predicted deleterious. Among these variants, 18 decreased the protein stability and 16 were localized in very highly conserved regions. Protein 3D structure analysis showed that 18 variants changed amino acid interactions. These results concur with what has been found in experimental trials; 7 deleterious nsSNPs were previously reported in patients suffering from genetic disorders affecting the nervous system. Thus, our study will provide useful information to design more efficient and fast genetic tests to find RRM2B gene mutations.
Chaimaa AIT EL CADI, Al Mehdi KRAMI, Hicham CHAROUTE, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Najat SIFEDDINE, Hamid LAKHIARI, Hassan ROUBA, Abdelhamid BARAKAT, Halima NAHILI
00:00 - 00:00 #49992 - P534 A novel homozygous PIGO mutation associated with severe infantile epileptic encephalopathy, profound developmental delay and psychomotor retardation.
A novel homozygous PIGO mutation associated with severe infantile epileptic encephalopathy, profound developmental delay and psychomotor retardation.

The PIGO gene encodes the GPI-ethanolamine phosphate transferase 3, which is crucial for the final synthetic step of the glycosylphosphatidylinositol-anchor serving to attach various proteins to their cell surface. These proteins are intrinsic for normal neuronal and embryonic development. In the current research work, a clinical investigation was conducted on a patient from a consanguineous family suffering from epileptic encephalopathy, characterized by severe seizures, developmental delay, hypotonia, ataxia and hyperphosphatasia. Molecular analysis was performed using Whole Exome Sequencing (WES). The molecular investigation revealed a novel homozygous variant c.1132C > T in the PIGO gene, in which a highly conserved Leucine was changed to a Phenylalanine (p.L378F). To investigate the impact of the non-synonymous mutation, a 3D structural model of the PIGO protein was generated using the AlphaFold protein structure database as a resource for template-based tertiary structure modeling. A structural analysis by applying several bioinformatic tools on both variants 378L and 378F models predicted the pathogenicity of the non-synonymous mutation and its potential functional and structural effects on PIGO protein. We also discussed the phenotypic and genotypic variability associated with the PIGO deficiency. Our findings, therefore, widen the genotype and phenotype spectrum of GPI anchor deficiencies and broaden the cohort of patients with PIGO associated epileptic encephalopathy with an elevated serum alkaline phosphatase level.
Faiza FAKHFAKH (SFAX, Tunisie), Ameni AGUECH, Lamia SFAIHI, Ahmed FENDRI
00:00 - 00:00 #49208 - P535 USP48, UN NOUVEAU GENE RESPONSABLE DE SURDITE LIEE A L’AGE.
USP48, UN NOUVEAU GENE RESPONSABLE DE SURDITE LIEE A L’AGE.

La presbyacousie ou perte auditive liée à l’âge, représente aujourd’hui la déficience neurosensorielle la plus répandue dans la population adulte, avec des impacts sociaux et cognitifs majeurs. À l’échelle mondiale, on estime que plus de 320 millions de personnes âgées de 65 et plus souffrent actuellement d’une déficience auditive. La surdité liée à l’âge se caractérise par une surdité progressive et d’apparition tardive, survenant généralement autour de 40 ans, et affecte le plus souvent la perception des sons de haute fréquence. Elle résulte d’un ensemble complexe de facteurs génétiques et environnementaux, et sa composante héréditaire a récemment été caractérisée. Dans une publication antérieure, nous avons révélé l’implication de variants ultra-rares, portés par 35 gènes de surdité précoce à transmission autosomique dominante à l’origine de formes monogéniques de surdité liée à l’âge. Compte tenu de l’élargissement continu du panel des gènes impliqués dans la surdité depuis 2020, nous avons procédé à une réanalyse exhaustive de nos cas familiaux non élucidés afin d’identifier de nouveaux gènes responsables de surdité liée à l’âge.. La réanalyse a permis l’identification d’un variant rare et prédit délétère NM_032236.8:c.2215_2216delinsTT dans le gène USP48 (DFNA85) chez 5 membres atteints d’une même famille présentant une surdité neurosensorielle progressive liée à l’âge, avec, dans certains cas, des manifestations vestibulaires (troubles de l’équilibre). Il est à noter que ce variant a déjà été identifié comme impliqué dans une forme de surdité précoce. Le gène USP48 est rapporté ici comme responsable de surdité liée à l’âge à transmission autosomique dominante.
Salim AICHE (Paris)
00:00 - 00:00 #49733 - P536 Diagnostic après 55 ans : quand un diagnostic d’infirmité motrice cérébrale d’origine néonatale hypoxique est remis en cause.
Diagnostic après 55 ans : quand un diagnostic d’infirmité motrice cérébrale d’origine néonatale hypoxique est remis en cause.

Introduction : Ce cas clinique souligne que, chez les patients présentant une déficience intellectuelle, un diagnostic d’hypoxie périnatale ne doit pas être considéré comme définitif en l’absence d’une réévaluation diagnostique approfondie et actualisée. L’étiquetage précoce d’une cause présumée peut masquer une pathologie sous-jacente génétique potentiellement identifiable, même plusieurs décennies après le diagnostic initial. Description du cas clinique : Un patient âgé de 55 ans, suivi pour déficit intellectuel attribué à une hypoxie périnatale, a été adressé en consultation de neurologie en raison d’hallucinations visuelles à recrudescence progressive. L’examen clinique neurologique a révélé une dystonie cervicale et laryngée, une dystonie segmentaire des membres, un syndrome extrapyramidal ainsi qu’un syndrome cérébelleux. Un bilan ophtalmologique récent a mis en évidence une rétinite pigmentaire. Le patient avait par ailleurs présenté des antécédents de thromboses veineuses profondes des membres inférieurs. Ces nouvelles données cliniques, peu compatibles avec un antécédent isolé d'hypoxie néonatale, ont conduit à une réévaluation diagnostique et à l’orientation du patient vers une consultation en neurogénétique. A l’anamnèse, il n’y avait pas d’antécédents familiaux de déficit intellectuel, de symptômes neurologiques et/ou de rétinite pigmentaire ; pas de consanguinité rapportée entre les parents du patient. Les analyses moléculaires ont permis d’exclure les principales causes génétiques d’ataxie (SCA1, SCA2, SCA3, SCA6, SCA7), l’ataxie de Friedreich, ainsi que le syndrome de l’X fragile. Un panel de gènes liés aux troubles du mouvement a permis d’identifier un variant pathogène (classe V selon les critères ACMG) c.563A>G,p.(Asp188Gly) dans le gène PMM2 (NM_000303.3), à l’état homozygote. Le diagnostic de trouble congénital de la glycosylation de type 1a (PMM2-CDG1a) a ainsi été établi. Ce trouble, connu pour associer ataxie, déficience intellectuelle, rétinite pigmentaire et des événements thrombotiques veineux et/ou artériels, correspond au phénotype observé chez notre patient. Conclusion : À notre connaissance, ce patient est le cas le plus âgé décrit à ce jour avec un diagnostic confirmé de PMM2-CDG1a. Ce cas illustre l’importance de ne pas accepter trop rapidement un diagnostic d’hypoxie périnatale comme étiologie définitive devant une déficience intellectuelle, surtout en présence de signes neurologiques progressifs ou atypiques. Une réévaluation clinique et génétique, même tardive, peut permettre d’identifier des pathologies rares mais spécifiques, offrant ainsi une meilleure compréhension du parcours du patient, des implications pour la famille, et ouvrant parfois des perspectives de prise en charge adaptées.
Sybille COLLIN, Sabrina BERTOLI (Liège, Belgique), Zayd JEDIDI, Saskia BULK, Jean-Hubert CABERG
00:00 - 00:00 #49910 - P537 Etude des troubles cognitifs dans une cohorte de 20 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire de type 4 (SPG4) : atteinte fronto-temporale modérée avec hypométabolisme à la TEP au 18 F-FDG.
Etude des troubles cognitifs dans une cohorte de 20 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire de type 4 (SPG4) : atteinte fronto-temporale modérée avec hypométabolisme à la TEP au 18 F-FDG.

La paraplégie spastique autosomique dominante de type 4 (SPG4, gène SPAST) est généralement décrite comme un phénotype pur, avec une faiblesse spastique progressive des membres inférieurs. Certains troubles cognitifs ont été rapportés, mais restent difficiles à caractériser. La TEP cérébrale au 18F-FDG est un biomarqueur sensible du métabolisme glycolytique et montre la perte d'activité neuronale. Notre objectif était de décrire les troubles cognitifs des patients porteurs du variant SPG4, étayés par la TEP cérébrale au 18F-FDG, afin de caractériser le profil cognitif et sa localisation. 20 sujets du Grand Est, porteurs d'un variant pathogène du gène SPAST, ont été inclus. Chaque patient a bénéficié d'une évaluation neuropsychologique, d'une TEP cérébrale au 18F-FDG et d'une évaluation clinique SPATAX-EuroSpa, incluant l'échelle d'évaluation de la paraplégie spastique (SPRS). La TEP cérébrale au 18F-FDG a été analysée semi-quantitativement après comparaison avec des sujets témoins appariés selon l'âge et le sexe. La population étudiée était composée à 65 % (13/20) de femmes, avec un âge moyen de 50 ans (19-75 ans). Le score SPRS médian était de 15/52 (12-45). 44% (7/16) des patients avaient un score déficient à l'évaluation cognitive de Montréal (MoCa) (score < 26) sans aucune déficience grave (score < 10). Les évaluations avec un score pathologique de < 1,65 écart type ou au 5e percentile comprenaient la mémoire épisodique verbale dans le rappel libre et indicé de 16 items (RL/RI-16 ; 63 %, 10/16), la reconnaissance des émotions faciales (56 %, 9/16) et les fonctions exécutives (Trail Making Test A et B ; 47 %, 7/15 ; le Stroop ; 47 %, 7/15 ; WAIS-4; 38 %, 6/16). Comparées à celles des sujets témoins, les images TEP au 18-FDG du cerveau des sujets SPG4 ont révélé un hypométabolisme frontotemporal et du précunéus, principalement au niveau du cortex préfrontal, et plus spécifiquement mésial (valeur p voxel < 0,001, corrigée de la taille du cluster FWE, k = 1464). L'hypométabolisme frontal était corrélé à l'âge d'apparition (k = -0,475, p = 0,046) et au délai de réalisation du test TMT B (k = -0,597, p = 0,019). En conclusion : nous décrivons ici cliniquement un trouble cognitif léger chez les patients SPG4, associé à un hypométabolisme à l'imagerie TEP au 18F-FDG, correspondant principalement à une localisation frontotemporale. Un dysfonctionnement cognitif léger doit être dépisté chez les patients SPG4, car il peut avoir un impact significatif sur la vie socioprofessionnelle. La TEP cérébrale au 18F-FDG, associée à une évaluation neuropsychologique. semble être un bon examen de dépistage et de suivi de ces troubles cognitifs.
Raphaël MIROGLIO, Armand HOCQUEL, Jean-Marie RAVEL, Guillemette CLEMENT, Salomé PUISIEUX, Mylene MEYER, Laura LAVIGNE, Celine DILLIER, Liang LIAO, Emmanuelle SCHMITT, Lucie HOPES, Maud MICHAUD, Sophie PITTION-VOUYOVITCH, Laetitia LAMBERT, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Guillaume BANNEAU, Carine BOSSENMEYER-POURIE, Celine BONNET, Antoine VERGER, Mathilde RENAUD (NANCY)
00:00 - 00:00 #49708 - P538 Quelles prescriptions devant un syndrome extra-pyramidal primaire ou iatrogène dans la délétion 22q11 ?
Quelles prescriptions devant un syndrome extra-pyramidal primaire ou iatrogène dans la délétion 22q11 ?

Contexte Le syndrome de délétion 22q11 est le syndrome microdélétionnel le plus fréquent avec une incidence de 1/5000 à 1/3000 naissances. Le phénotype clinique est variable et bien décrit dans le syndrome de DiGeorge et le syndrome vélo-cardiofacial connus de longue date, dont la prise en charge pédiatrique est bien définie. Le suivi à l’âge adulte a permis de décrire l’évolution naturelle de ce syndrome et de montrer que ces patients sont à risque de développer des complications neurologiques et psychiatriques. La fréquence des syndromes parkinsoniens varie selon les études (jusqu’à 25%) de même que la fréquence des troubles psychotiques en particulier de schizophrénie (10%). Depuis la fin des années 90, différentes études ont décrit les troubles moteurs associés, mais se sont heurtées à la fréquence élevée de prescription de traitements anti psychotiques susceptibles d’aggraver les symptômes d’une maladie de Parkinson pré-existante ou d’entraîner l’apparition d’un syndrome parkinsonien. Une récente étude de grande ampleur, réalisée sur 856 adultes porteurs d'une microdéletion 22q11.2, a conclu à une prévalence de 3,4 % de syndromes parkinsoniens, tous âges confondus, et de 23,7 % chez les plus de 50 ans. L’âge médian d’apparition des symptômes moteurs était de 45 ans. Dans cette cohorte, la prévalence de la maladie de Parkinson vraie était d’au moins 1,8 % tous âges confondus, et d’au moins 14 % chez les plus de 50 ans, contre 0,3 % et 3 % en population générale, respectivement (von Scheibler et al., 2025) mais sans précision sur les traitements antiparkinsoniens prescrits. Objectifs et méthodes Nous avons recueilli de façon rétrospective chez 130 patients adultes (>18 ans) suivis dans le département de génétique, à l’aide de la base de données Cohorte 360 de l’APHP, les données cliniques (en particulier l’existence d’un syndrome parkinsonien et ou de troubles psychotiques), les traitements prescrits (antiparkinsoniens et/ou psychotropes), les données de l’imagerie (DATscan). Les objectifs sont de : - caractériser la nature et la sévérité des troubles moteurs, l’existence de troubles psychiatriques - déterminer l’origine, iatrogène ou non, des symptômes moteurs - recenser les traitements antiparkinsoniens prescrits (posologie, fréquence d’administration) et les traitements psychotropes (neuroleptiques classiques ou atypiques) - évaluer la réponse des troubles moteurs aux traitements (Dopa sensibilité) Conclusion Cette étude permettra de préciser les habitudes de prescription des traitements antiparkinsoniens et anti psychotiques chez les patients porteurs d’une microdélétion 22q11.2, de recenser les prescriptions hors AMM, d’évaluer la réponse aux traitements dans l’objectif d’adapter la prise en charge de ces patients, d’établir des recommandations de prescriptions, des règles de bonnes pratiques du traitement des syndromes parkinsoniens et d’obtenir éventuellement le repositionnement de certaines molécules ou leur prescription compassionnelle.
Oriane MERCATI (Paris), Romain DUQUET, Anna GERASIMENKO, Daphné LEHALLE, Cristina PEDUTO, Solveig HEIDE, Perrine CHARLES
00:00 - 00:00 #49747 - P539 Dystrophie neuroaxonale infantile: nouveau variant de signification incertaine dans le gène PLA2G6.
Dystrophie neuroaxonale infantile: nouveau variant de signification incertaine dans le gène PLA2G6.

La dystrophie neuroaxonale infantile (INAD) est une affection neurodégénérative rapidement progressive, se manifestant précocement dans la vie et conduisant à un décès prématuré. Elle est causée par des variants pathogènes du gène PLA2G6, qui code pour une phospholipase A2 indépendante du calcium. Nous rapportons le cas d’une fillette de 6 ans, née d’un mariage consanguin, présentant une régression motrice débutant à l’âge de 18 mois, associée à une ataxie et à une puberté précoce dès l’âge de 5 ans. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a montré une hyperplasie hypophysaire avec atteinte de la post-hypophyse. Le séquençage de l’exome entier (WES) a identifié un variant faux-sens homozygote de signification incertaine dans le gène PLA2G6 (NM_001349864.1: c.1046 A>C). Le dépistage chez les parents a révélé la présence de ce variant à l’état hétérozygote. Il s’agit d’un nouveau variant classe 3, jamais rapporté dans les bases de données (ClinVar, GenomeAD). L’analyse in silico (MutationTaster) suggère qu’il est probablement pathogène. Cette mutation pourrait être responsable du phénotype observé. Compte tenu de la forte incidence des mariages consanguins dans la population marocaine, la famille a consenti à un conseil génétique concernant les mutations du gène PLA2G6 afin de prévenir la survenue de maladies apparentées.
Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Fatima MAAROUF, Zineb FAKIR, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49218 - P540 Questionnement sur l’expressivité clinique de variants hypomorphes dans un gène classiquement impliqué dans des pathologies autosomiques dominantes : Cas d’une patiente homozygote pour une variation dans CACNA1C.
Questionnement sur l’expressivité clinique de variants hypomorphes dans un gène classiquement impliqué dans des pathologies autosomiques dominantes : Cas d’une patiente homozygote pour une variation dans CACNA1C.

Le gène CACNA1C code une sous-unité d’un canal calcique exprimé notamment dans le cœur, le système nerveux et le muscle. Des variants pathogènes hétérozygotes sont responsables de pathologies à transmission autosomique dominante telles que le syndrome de Timothy (OMIM#601005) ou des troubles du neurodéveloppement avec ou sans anomalies cardiaques (NEDHLSS, OMIM#620029). Nous rapportons le cas d’une patiente porteuse à l’état homozygote d’une variation de séquence de signification incertaine (VUS) posant la question d’un effet hypomorphe cliniquement significatif en situation récessive. La patiente présente un retard psychomoteur global avec déficience intellectuelle, une diparésie spastique des membres inférieurs, des dyskinésies, des tremblements, des convulsions fébriles et une hypothyroïdie. Le bilan cardiologique réalisé en 2021 était normal. L’analyse de l’exome a identifié la variation c.4183C>T [p.(Arg1395Trp)] dans CACNA1C à l’état homozygote (ségrégation confirmée, parents hétérozygotes). Ce variant, extrêmement rare en population générale (2 occurrences hétérozygotes gnomADv4), est rapporté une fois dans ClinVar comme VUS dans un contexte de QT long. Il entraîne le remplacement d’une arginine (polaire, chargée positivement) par un tryptophane (hydrophobe) sur une position plutôt intolérante à la substitution sur la face cytoplasmique (entre les segments S4 et S5) de la 4ème répétition du domaine transporteur d'ions du canal. Les prédictions in silico (SIFT, Polyphen-2, REVEL, + modèles structuraux Miztli/Mobidetails) suggèrent un effet délétère. À ce jour, seules des transmissions dominantes sont rapportées pour les variants pathogènes identifiés dans CACNA1C. La mise en évidence d’une variation de séquence homozygote dans ce gène interroge sur la possibilité d’un effet récessif pour certains variants. L’hypothèse d’un allèle hypomorphe — peu ou pas délétère à l’état hétérozygote mais cliniquement pertinent à l’état homozygote — mérite d’être considérée. Chez notre patiente, le phénotype est moins sévère que dans les syndromes classiques liés à CACNA1C : sans manifestations cardiaques, mais compatible avec une atteinte neurodéveloppementale. De façon intéressante, un modèle animal récent de syndrome de Timothy (zebrafish) met en évidence un phénotype aggravé chez les homozygotes porteur de variations pathogènes [Semenova S.A. et al., bioRxiv, preprint 2025]. Ce cas illustre l’importance de documenter les situations rares où des variants dans des gènes dominants peuvent exprimer un effet pathogène uniquement en situation d’homozygotie. La poursuite de la ségrégation familiale, en particulier chez les collatéraux, sera essentielle pour affiner l’interprétation. Ce variant, de signification incertaine selon les recommandations actuelles, ne peut à lui seul guider la prise en charge clinique, mais il souligne la nécessité d’intégrer ces situations atypiques dans la réflexion diagnostique et la recherche en génétique médicale.
Caroline JANEL, Ganaëlle REMERAND, Gaëlle SALAUN, Fanny LAFFARGUE (CLERMONT FERRAND)
00:00 - 00:00 #49022 - P541 Diagnostic moléculaire de forme isolée ou syndromique de neuropathies périphériques héréditaires : à propos d’un cas.
Diagnostic moléculaire de forme isolée ou syndromique de neuropathies périphériques héréditaires : à propos d’un cas.

INTRODUCTION : Les neuropathies périphériques héréditaires représentent un groupe hétérogène de pathologies également appelées maladie de Charcot-Marie-Tooth. Ces pathologies peuvent être évoquées devant un interrogatoire et un examen clinique évocateurs de troubles neurologiques d’ordre moteurs, sensitifs, ou autonomes. Cet examen est généralement suivi d’un électroneuromyogramme afin de préciser le type d’atteinte (axonale, démyélinisante ou intermédiaire). Le diagnostic précis et la détermination du caractère héréditaire de ces maladies reposent sur l’analyse par panel de gènes en biologie moléculaire. OBJECTIF : Nous proposons ici l’étude d’un cas clinique dont le diagnostic de pathologie syndromique a pu être posé à la suite d’une analyse moléculaire par panel de gènes des neuropathies périphériques héréditaires. METHODES : Nous avons réalisé une analyse par Next Generation Sequencing (NGS) du panel de 167 gènes neuropathies périphériques héréditaires dans notre laboratoire. RESULTATS : Le patient a été suivi initialement pour une maladie de Crohn sévère. Il a ensuite été adressé en consultation de neurologie devant l’apparition d’une neuropathie périphérique démyélinisante d’évolution rapide. Ce tableau était consécutif à la prise de TNFalpha, évoquant toutefois une possible pathologie neurologique sous-jacente face à la rapidité de son apparition. L’analyse NGS a identifié la présence d’un variant faux-sens pathogène (classe V d’après la classification ACMG) dans le gène TYMP : c.1282G>A, p.(Gly428Ser) à l’état homozygote. Cette mutation n’a jamais été rapportée dans la littérature, toutefois une mutation du même codon a été rapportée en lien avec le phénotype que présente ce patient. DISCUSSION : L’analyse moléculaire a permis de poser le diagnostic de MNGIE (Mitochondrial NeuroGastroIntestinal Encephalopathy) chez ce patient. Il s’agit d’une maladie métabolique rare, de transmission autosomique récessive, qui se caractérise par l’association d’une atteinte gastro-intestinale, d’une atteinte neurologique et parfois d’une atteinte endocrinologique. Cette analyse a donc permis de connaître la cause des différents symptômes gastriques et neurologiques de ce patient, d’améliorer sa prise en charge et de lui délivrer un conseil génétique. CONCLUSION : Ce résultat souligne l’importance d’inclure des gènes responsables de pathologies syndromiques dans le panel des neuropathies périphériques afin d’améliorer la prise en charge des patients et de leurs apparentés.
Olivia BETTAIEB (Marseille), Amandine BOYER, Martin KRAHN, Thibault LALU, Nathalie BONELLO-PALOT
00:00 - 00:00 #49186 - P542 Association study of leptin receptor polymorphisms in women with obesity and their impact on protein domains: a case-control study and in silico analyse.
Association study of leptin receptor polymorphisms in women with obesity and their impact on protein domains: a case-control study and in silico analyse.

Leptin receptor (LEPR) is a member of the class I cytokine receptor family that receives and transmits leptin signals. It is primarily involved in the regulation of energy expenditure and food intake. This study aimed to evaluate the association of LEPR gene polymorphisms, Lys109Arg, Gln223Arg and Lys656Asn, with obesity in Moroccan women and to explore the structural and functional consequences of these SNPs. The variants were genotyped using the Sanger sequencing method. The threedimensional structures of LEPR extracellular domains were determined using a template-based tertiary structure modeling web server and the protein variants were generated using in silico mutagenesis. The amino acids conservation analysis in the variants region was performed based on a protein’s evolutionary profile. The molecular dynamics simulations of the wild-types and variants N-terminal, cytokine receptor homology I and fibronectin type III domains of LEPR protein were performed to investigate their impact on the domain structures. We identified that only Lys656Asn polymorphism is associated with obesity in Moroccan women (P¼0.024). In silico analyses revealed that Lys109, Gln223 and Lys656 are exposed residues and their substitution leads to changes in protein structure through loss or gain of hydrogen bonds and hydrophobic interactions. Lys656Asn increases the stability and decreased flexibility of the fibronectin type III domain. Lys109Arg highly decreases the stability and increases flexibility and the overall dimension of N-terminal and cytokine receptor homology I domains. Gln223Arg increases the stability and the compaction level of these domains. These results provide insight into the involvement of LEPR variants in obesity development.
Meriem EL FESSIKH, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Delphine FLATTERS, Anne-Claude CAMPROUX, Hakim BELGHITI, Hassania GUERINECH, Youssef BAKRI, Nadia DAKKA, Jamila EL BAGHDADI
00:00 - 00:00 #49185 - P543 Identification of p.Met215Ile mutation of the MC4R gene in a Moroccan woman with obesity.
Identification of p.Met215Ile mutation of the MC4R gene in a Moroccan woman with obesity.

Background: The melanocortin-4 receptor (MC4R) is a key component of the leptin–melanocortin pathway and plays a central role in the regulation of energy homeostasis. Genetic variants in MC4R are among the most frequent monogenic causes of severe obesity. Methods: We screened 63 Moroccan patients with obesity for MC4R mutations and compared them with 96 healthy individuals and 333 healthy population controls. The MC4R coding region was sequenced, and detected variants were further analyzed using in silico prediction tools (PolyPhen-2, SIFT, PredictSNP) and structural modeling approaches. Results: A rare missense variant, p.Met215Ile (rs768687497), was identified in one patient with morbid obesity (BMI = 40.03 kg/m²) characterized by hyperphagia. This variant was absent in all other obese patients, healthy controls, and population controls. In GnomAD, it has been reported in only 2 heterozygous alleles out of 251,254 from non-Finnish Europeans (AF = 0.000007960) and is described in Ensembl with a MAF < 0.01. Functional predictions consistently indicated a deleterious effect. Structural modeling revealed that the Met215Ile substitution disrupts hydrophobic interactions within the transmembrane domain, suggesting altered receptor conformation and function. Conclusion: The identification of the rare p.Met215Ile MC4R variant in a Moroccan patient provides new insights into the genetic basis of severe obesity. Given its rarity and predicted functional consequences, this variant may contribute to obesity pathogenesis in select individuals and could have implications for genetic counseling and therapeutic strategies.
Meriem EL FESSIKH, Hakim BELGHITI, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Hassania GUERINECH, Nadia DAKKA, Jamila EL BAGHDADI
00:00 - 00:00 #49843 - P544 Variant incertain dans un gène incertain : le double défi diagnostique du DDX23.
Variant incertain dans un gène incertain : le double défi diagnostique du DDX23.

Introduction: L’avènement du séquençage à haut débit a profondément transformé l’exploration des maladies rares et du retard du développement. Toutefois, cette avancée s’accompagne de nouveaux défis, notamment l’identification de variants de signification incertaine, parfois localisés dans des gènes dont le rôle pathogène lui-même reste incertain (GUS). Observation: Nous rapportons le cas d’un nourrisson âgé de 21 mois, issu d’un couple apparenté, et qui présentait un retard psychomoteur sévère avec hypotonie axiale et périphérique et absence d’acquisition de la position debout, associés à une dysmorphie faciale (racine du nez haute, oreilles légèrement décollées, philtrum court bombé, cou court). Les explorations ont également révélé des calculs caliciels droits, un reflux gastro-œsophagien et une myopie isolée. L’EEG, l’IRM cérébrale, le bilan osseux et le caryotype standard étaient sans anomalies. Le séquençage de l’exome a identifié un variant hétérozygote VUS du gène DDX23 : NM_004818.3: c.2085C>A (p.(His695Gln)), absent des bases de données de population (gnomAD, dbSNP) et non rapporté dans ClinVar. DDX23 code pour une hélicase nucléaire du complexe spliceosomal, jouant un rôle dans l'épissage du pré-ARNm, mais dont l’implication pathogène dans les maladies humaines reste indéterminée. Des études complémentaires (fonctionnelle, étude de ségrégation familiale) sont requises afin de déterminer de manière plus précise le rôle éventuel de ce variant dans le profil clinique de notre patient. Conclusion: Cette observation souligne les limites actuelles de la médecine génomique et la nécessité d’une approche intégrative. L’expertise du médecin demeure essentielle pour interpréter les variants, relier génotype et phénotype, et assurer un conseil génétique éclairé aux familles.
Wiem ESSALAH (Tunis, Tunisie), Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Manel LAJIMI, Boutheina BOURAOUI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #49347 - P545 Le syndrome de Pendred : Un dysfonctionnement thyroïdien rare d’origine génétique.
Le syndrome de Pendred : Un dysfonctionnement thyroïdien rare d’origine génétique.

Introduction : Le syndrome de Pendred est une MAR, due à une mutation du gène SLC26A4 également responsable de surdité isolée (DFNB4). Ce gène code pour une protéine qui est la Pendrine exprimée au niveau de l’oreille interne et la thyroide où elle participe à la synthèse des hormones thyroïdiennes .Cette maladie est caractérisée par une surdité neurosensorielle congénitale et des anomalies de fonctionnement de la glande thyroïde responsable d’un goitre hypothyroïdien. Matériels et méthodes :30 familles ayant au moins un cas de surdité congénitale sont recrutées dans le service ORL du CHU de Blida. Tous les membres des familles ont subi un prélèvement sanguin, l’ADN en est par la suite extrait au niveau du laboratoire central du CHU Frantz Fanon. L’étude génétique a été faite au niveau du laboratoire de biochimie génétique du CHU Babeloued et l’institut Pasteur de Paris par le séquençage de l’exome Résultats et discussion : Le diagnostic génétique a retrouvé une nouvelle mutation faux sens Homozygote du gène SLC26A4 chez une famille ayant 2 cas de surdité avec goitre et une hypersécrétion de TSH. La mutation a été retrouvée à l’état hétérozygote chez les parents Conclusion : le dysfonctionnement hypophysaire du syndrome de Pendred est curable par de la thyroxine à vie, traitement non démuni de complications. Le conseil génétique est primordial pour décourager les mariages consanguins qui augmentent le risque des MAR.
Samia ABDI, Salem BENNOUAR (Blida, Algérie), Mohamed MAKRELOUF, Akila ZENATI, Christine PETIT, Crystel BONNET
00:00 - 00:00 #49917 - P546 Étude de l’implication des variations du nombre de copies (CNVs) dans l’étiologie moléculaire des surdités génétiques en Tunisie : exploration du gène de la stéréociline (STRC).
Étude de l’implication des variations du nombre de copies (CNVs) dans l’étiologie moléculaire des surdités génétiques en Tunisie : exploration du gène de la stéréociline (STRC).

La surdité est le trouble neurosensoriel le plus fréquent, touchant 1 à 3 nouveau-nés sur 1 000 et plus de 5 % de la population mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, d’ici 2050, 2,5 milliards d’individus seront concernés, dont plus de 700 millions nécessiteront une réhabilitation auditive. Près de 50 % des cas de surdité sont d’origine génétique, et les variations du nombre de copies (CNVs) en représentent environ 18,7 à 20 %. En Tunisie, comme dans d’autres pays de la région MENA, la forte consanguinité accroît la prévalence des formes autosomiques récessives, conférant à cette population l’un des paysages cliniques et mutationnels les plus hétérogènes d’Afrique. Toutefois, le dépistage génétique en pratique clinique reste limité au criblage de la mutation c.35delG du gène GJB2, responsable d’environ 35 % des cas de surdité autosomique récessive non syndromique, tandis que l’analyse des CNVs reste restreinte en raison de contraintes technologiques. Dans ce contexte, nous avons évalué la contribution des CNVs à l’étiologie moléculaire de la surdité chez des patients tunisiens négatifs pour la mutation GJB2, en ciblant le gène STRC (locus DFNB16), deuxième gène le plus fréquemment impliqué après GJB2, caractérisé par la présence d’un pseudogène hautement homologue (STRCP). Une cohorte de patients GJB2-négatifs ayant une surdité modérée à sévère a été étudiée. Le séquençage de l’exome entier (WES) a été réalisé chez dix individus. Une analyse bioinformatique des données WES a d’abord été effectuée afin d’explorer d’éventuels variants nucléotidiques simples dans une liste de 298 gènes prioritaires. Ensuite, les CNVs ont été détectés à l’aide d’un pipeline R optimisé, puis filtrés à travers une liste actualisée de 38 gènes de surdité associés à des CNVs. Les CNVs identifiés ont été validés expérimentalement par Touchdown-PCR et séquençage de Sanger. Nos résultats révèlent la présence d’au moins un CNV potentiellement pathogène chez chaque individu. Deux délétions homozygotes majeures impliquant STRC ont été confirmées : l’une de 90,3 Kb englobant également CATSPER2, suggérant un syndrome surdité-infertilité, et l’autre de 24,2 Kb incluant CKMT1B, associée à une perte auditive autosomique récessive 16. Par ailleurs, un événement complexe a été observé chez un troisième patient, combinant une duplication hétérozygote de 12,5 Kb touchant STRC et CKMT1B, ainsi qu’une délétion hétérozygote de 18,8 Kb affectant STRCP et CKMT1A. Cette étude démontre, pour la première fois en Tunisie, l’implication des CNVs liés à STRC dans l’étiologie moléculaire de la surdité. Elle souligne l’importance d’intégrer systématiquement l’analyse des CNVs, et en particulier le criblage du locus DFNB16, dans les approches diagnostiques de routine pour les cas GJB2-négatifs. De telles stratégies permettront d’améliorer le rendement diagnostique et de mieux caractériser le paysage moléculaire complexe de la surdité héréditaire dans les populations à forte consanguinité.
Siwar HICHRI (Tunis, Tunisie), Rahma MKAOUAR, Jihene MARRAKCHI, Rym ZAININE, Shiraz MBAREK, Crystel BONNET, Ridha MRAD, Christine PETIT, Madiha TRABELSI, Sonia ABDELHAK, Cherine CHARFEDDINE
00:00 - 00:00 #49905 - P547 Génération de cellules souches pluripotentes induites à partir de patients homozygotes pour la variation c.123del, p.Gly42Glufs*11 du gène BBS5.
Génération de cellules souches pluripotentes induites à partir de patients homozygotes pour la variation c.123del, p.Gly42Glufs*11 du gène BBS5.

Les dégénérescences rétiniennes héréditaires (DRH) constituent un groupe hétérogène de maladies génétiques rares, responsable d’une malvoyance sévère. Environ 30% de ces pathologies sont attribuables à des variants pathogènes de gènes impliqués dans la biologie du cil primaire des photorécepteurs (PR). Ce sont donc également des ciliopathies associées la plupart du temps à des atteintes multi-systémiques dont le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est un modèle emblématique. L’analyse des mécanismes physiopathologiques des tissus rétiniens humains reste un défi majeur, en raison de leur accessibilité extrêmement limitée. Dans ce contexte, les cellules souches pluripotentes induites (iPSC) grâce à leurs capacités de différenciation apparaissent comme un outil révolutionnaire. A partir de la cohorte COBBALT, 2 frères porteurs de la même variation à l’état homozygote (c.123del, p.Gly42Glufs*11) dans le gène BBS5 ont été sélectionnés et des iPSC ont été générées à partir de fibroblastes de peau. La reprogrammation de ces fibroblastes a été effectuée à l’aide du cocktail de facteurs de Yamanaka (Klf4–Oct3/4–Sox2, cMyc et Klf4) ainsi que des particules de virus Sendai. Ces 2 lignées ont été soumises à un processus rigoureux de caractérisation et de validation, conformément aux recommandations internationales de l’ISSCR (International Society for Stem Cell Research). Ainsi, nous présenterons une morphologie validée des colonies (bords francs) et la confirmation de la pluripotence par l’augmentation de l’expression relative des gènes tel NANOG, LIN28A et OCT3/4 par RT-qPCR ainsi que l’expression protéique de NANOG, SOX2 et OCT3/4 par immunofluorescence. La capacité de différenciation en trois feuillets embryonnaires par la formation de corps embryonnaires, l’analyse de l’intégrité génomique par caryotype et ddPCR, et la vérification de l’identité cellulaire par profilage STR. Les deux lignées sont en mesures de se différencier en corps embryonnaire exprimant les 3 feuillets embryonnaires : AFP et FOXA2 pour l’endoderme ; NESTIN et GFAP pour l’ectoderme ainsi que SMA et VIMENTIN pour le mésoderme. L’intégrité génomique est confirmée par le caryotype et la ddPCR. L’identité cellulaire a pu être vérifiée par analyse de marqueurs STR et la présence de la variation dans les lignées iPSC. Toute trace de contamination par des mycoplasmes a été confirmée. Pour conclure, 2 lignées de patients issus de la même fratrie porteurs de la même variation ont pu être générés et correspondent aux critères de l’ISSCR. Ceci permet d’assurer l’aptitude des lignées générées à être différenciées en divers types cellulaires d’intérêt comme des organoïdes rétiniens (mimant la complexité des PR) , et l’épithélium pigmentaire rétinien (cellules de soutien des PR). Ceci offre un accès inédit aux mécanismes moléculaires et cellulaires responsables des ciliopathies rétiniennes.
Samira SECULA (Strasbourg), Nejla ERKILIC, Cathy OBRINGER, Catherine JAEGER, Jean MULLER, Vasiliki KALATZIS, Hélène DOLLFUS
00:00 - 00:00 #49924 - P548 Nouveau variant fondateur du gène WFS1 suggéré par des cas Tunisiens de syndrome de Wolfram.
Nouveau variant fondateur du gène WFS1 suggéré par des cas Tunisiens de syndrome de Wolfram.

Introduction Le syndrome de Wolfram de type 1 (WS1) est une maladie neurodégénérative héréditaire caractérisée par un diabète insipide, un diabète sucré, une atrophie optique, des manifestations neurologiques et une surdité. Ce syndrome est très rare, avec une prévalence de 1/770 000 individus selon la première étude épidémiologique rapportée. À ce jour, plus de 740 mutations ont été enregistrées pour le WS1, situées dans la plupart des cas dans le huitième exon du gène WFS1, cependant aucune corrélation génotype-phénotype évidente n'a été observée. Objectif L’objectif de ce travail était de décrire trois nouveaux cas Tunisiens de syndrome de Wolfram, porteurs du même variant rapporté pour la première fois par notre équipe chez un autre patient Tunisien, suggérant l’existence d’un effet fondateur pour ce variant. Nous discutons également la corrélation génotype-phénotype pour ce variant. Patients et Méthodes Nous rapportons les observations cliniques de quatre patients adressés pour suspicion d’un syndrome de Wolfram. L’exploration génétique s’est basée sur un séquençage ciblé de l’exon huit du gène WFS1. Résultats Tous nos patients ont été adressés pour un diabète de type 1 associé à une atrophie optique. Les patients P1 et P2 étaient originaires du centre de la Tunisie. P3 et P4 étaient une fratrie originaire de la région du Nord. Tous nos patients présentaient des antécédents familiaux de diabète de type 1 associé à une atrophie optique, avec la présence de cas similaires dans la fratrie. L’âge de début du diabète de type 1 variait entre 10 ans et 12 ans dans notre série. L’atrophie optique a été diagnostiquée à 23 ans pour P1, à 20 ans pour P2, à 33 ans chez P3 et à 40 ans chez son frère P4. Les chiffres glycémiques étaient mal contrôlés chez P1 et P3 avec des épisodes fréquents d’hypoglycémie. P1 (âgé de 26 ans) a développé une rétinopathie diabétique sévère. P1 et P3 (37 ans) présentaient une hypoacousie neurosensorielle. Des manifestations neurologiques ont été retrouvées chez P3 (AVC ischémique à 33 ans) et P4 (41 ans, ataxie et vessie neurologique). L’analyse moléculaire de l’exon 8 du gène WFS1 a mis en évidence la même variation NM_006005.3(WFS1):c.1901A>T (p.(Lys634Met) à l’état homozygote chez les quatre patients, classée comme probablement pathogène selon les critères de l’ACMG. L’identification récurrente de cette nouvelle variation du gène WFS1 chez nos trois familles non apparentés mais originaires de régions différentes suggère fortement l’existence d’un effet fondateur pour ce variant dans la population Tunisienne. Conclusion La variabilité phénotypique inter et intrafamiliale en rapport avec le variant récurrent dans notre série met en difficulté l’établissement d’une corrélation génotype-phénotype. La recherche ciblée de ce variant chez les apparentés asymptomatiques à risque permettra un diagnostic et une prise en charge précoces afin de prévenir les complications du WS1.
Mortadha CHERIF, Syrine HIZEM, Imen REJEB, Houweyda JILANI, Rahma KCHAOU, Meyssa IDOUDI, Rym MAAMOURI, Hajer KANDARA, Samira SAADI, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49614 - P549 Diagnostic rétrospectif par interrogation transversale des données génomiques : identification d’un variant non-codant récurrent du gène TMEM216 dans les cohortes de dystrophie rétinienne non syndromique (laboratoires Auragen et SeqOIA).
Diagnostic rétrospectif par interrogation transversale des données génomiques : identification d’un variant non-codant récurrent du gène TMEM216 dans les cohortes de dystrophie rétinienne non syndromique (laboratoires Auragen et SeqOIA).

Les dystrophies rétiniennes sont des pathologies dont les bases moléculaires ont été bien caractérisées à partir de plusieurs cohortes mondiales impliquant plus de 300 gènes grâce à une approche NGS ou exome. Néanmoins, de nombreux cas restent inexpliqués, suggérant l’implication, pour une part, de variants situés dans les régions non-codantes qu’une approche de séquençage du génome serait susceptible de résoudre. Ici, nous rapportons des données de relecture du génome dans le cadre de la pré-indication dystrophies rétiniennes du Plan France Médecine Génomique 2025 qui a permis de valider des cas initialement rendus non conclusifs (soit aucun gène d’intérêt, soit 1 seul allèle pathogène/probablement pathogène identifié). Cette relecture s’est reposée sur la base d’une étude récente rapportant deux substitutions nucléotidiques rares (c.−69G>T et c.−69G>A) dans le promoteur du gène TMEM216, associées à des ciliopathies du spectre Joubert-Meckel de transmission autosomique récessive et dont l’effet fonctionnel sur la transcription de TMEM216 a été validé (PMID:39191256). Méthodes Les variations nucléotidiques (c.−69G>T ; c.−69G>A) de TMEM216 ont été recherchés rétrospectivement dans les bases de données de séquençage de génome des laboratoires SeqOIA et Auragen. Résultats La variation c.−69G>T de TMEM216 a été retrouvée rétrospectivement chez 8 patients issues de 7 familles indépendantes, à l’état homozygote chez 5 patients et à l’état hétérozygote composite en trans d’un variant classé pathogène selon les critères ACMG: c.341T>G p.(Leu114Arg) et c.253C>T p.(Arg85*) chez 3 patients. Aucun patient c.−69G>A de TMEM216 n’a été identifié. Sur le plan clinique, les patients présentaient une dystrophie rétinienne de type bâtonnets-cônes avec un début des symptômes dans la première/deuxième décennie de vie (3/8 et 4/8 respectivement). Les patients rapportaient une héméralopie (5/8), une photophobie (3/8), une perte du champ visuel périphérique (7/8), avec une hypoautofluorescence diffuse périphérique avec anneau hyperautofluorescent central et un remaniement de l’épithélium pigmentaire. L’ERG montrait un dysfonctionnement modéré à sévère du système scotopique et photopique avec un ERG plat chez 6/8 patients. On note également que trois patients, parmi les plus âgés de la cohorte, présentent une cataracte précoce. Aucun des patients ne présentait des signes systémiques de ciliopathie. L’ensemble de ces données phénotypiques est conforme à la présentation clinique des patients rapportés dans la publication princeps. Par ailleurs, l’analyse des SNPs du locus TMEM216 montre que les patients porteurs de la variation c.−69G>T partagent un même haplotype d’une taille de 170kb, conformément à celui rapporté chez les patients d’ascendance Africaine, supportant l’hypothèse d’un effet fondateur. Conclusion Ces résultats illustrent le bénéfice d’une ré-analyse transversale des bases de données génomiques dans la pré-indication dystrophies rétiniennes héréditaires du PFMG.
Hippolyte MENOU (Paris), Francis RAMOND, Cyril BURIN DES ROZIERS, Raphaël ATIA, Sylvie ODENT, Rabia BENKORTEBI, Stanislas LYONNET, Isabelle AUDO, Isabelle MEUNIER, Julien THEVENON, Hélène DOLLFUS, Frederic TRAN-MAU-THEM, Sophie VALLEIX
00:00 - 00:00 #49908 - P550 Une acuité visuelle trop basse : chercher l’allèle en trans.
Une acuité visuelle trop basse : chercher l’allèle en trans.

Une enfant de 7 ans est adressée en consultation dans le cadre du suivi d’une ésotropie précoce. Dans ses antécédents, on note un trouble du neuro-développement, en lien avec une délétion de 1,96 Mb sur le locus 15q13.2-q13.3, survenue de novo. L’examen ophtalmologique montre un nystagmus attribué à son ésotropie précoce, ainsi qu'une acuité visuelle corrigée plafonnant à 3/10. De plus, l'examen clinique met en évidence la présence d'un syndrome du nystagmus précoce associé au nystagmus de type latent, une myopie axile moyenne, une rétine peu pigmentée, mais aucune autre anomalie ni clinique ni de l'imagerie multimodale de la rétine ou du nerf optique. L'interrogatoire est repris ; il révèle une absence d'héméralopie, mais une photophobie modérée. Un électrorétinogramme global met en évidence des réponses issues du système des cônes dans la norme, une diminution des amplitudes des réponses issues du système des bâtonnets et une électronégativité des réponses mixtes. Ce profil est évocateur de cécité nocturne congénitale stationnaire (CSNB) de type 1 complète. Compte tenu de la délétion connue sur le chromosome 15, une exploration génétique a été menée afin d’explorer un lien potentiel avec la CSNB. Parmi les sept gènes inclus dans la délétion, le gène TRPM1, localisé en 15q13.3, est connu pour être impliqué dans la CSNB de type 1 selon un mode autosomique récessif. Une étude en panel des dysfonctions rétiniennes a été réalisée et a mis en évidence deux variants en trans altérant le gène TRPM1 : la délétion hétérozygote déjà connue, emportant l’ensemble des exons codants, et un variant non-sens pathogène de classe 5 également à l’état hétérozygote, c.2629C>T, p.(Arg877*). Cette substitution nucléotidique, héritée du père asymptomatique, entraîne l’apparition d’un codon Stop prématuré et est déjà répertoriée comme étant responsable de CSNB à transmission autosomique récessive. L’ensemble aboutit donc à une perte de fonction bi-allélique du locus TRPM1. Ces résultats confirment le diagnostic de CSNB1 complète secondaire à un double événement mutationnel en trans sur TRPM1, l’un des allèles étant délété dans le cadre de la délétion 15q13.2-q13.3 déjà connue dans le cadre d’un trouble du neuro-développement et survenue de novo ; l’autre sous la forme d’une mutation ponctuelle non-sens héritée.
Priscille DE LAAGE DE MEUX, Rabia BENKORTEBI (Paris), Cyril BURIN DES ROZIERS, Sophie VALLEIX, Stanislas LYONNET, Dominique BREMOND-GIGNAC, Matthieu ROBERT
00:00 - 00:00 #50002 - P551 Diabète néonatal lié à deux nouvelles mutations hétérozygotes composites du gène ABCC8.
Diabète néonatal lié à deux nouvelles mutations hétérozygotes composites du gène ABCC8.

Contexte : Le diabète néonatal (NDM) est une maladie rare liée à des mutations dans plus de 30 gènes monogéniques. Il se caractérise par une carence insulinique apparaissant précocement après la naissance. Les mutations affectant le canal potassique ATP-dépendant des cellules β pancréatiques en sont parmi les causes les plus fréquentes, le gène ABCC8 étant l’un des principaux gènes impliqués. Observation clinique : Nous rapportons le cas d’une fillette de 3 mois, née de parents non apparentés, présentant un diabète néonatal révélé par un syndrome polyuro-polydipsique, avec un développement psychomoteur normal. L’analyse moléculaire du gène ABCC8 a identifié une nouvelle mutation hétérozygote composite (Chr11:g.17496498C>A et Chr11:g.17414028C>A). Le traitement a débuté par une perfusion continue d’insuline sous-cutanée avec surveillance glycémique en continu, puis a été relayé par la glibenclamide per os. L’équilibre glycémique s’est stabilisé, la prise pondérale est devenue progressive et la croissance staturo-pondérale ainsi que le développement psychomoteur se sont maintenus dans les normes. Conclusions : Ce cas souligne l’importance d’un diagnostic moléculaire précoce pour une prise en charge optimale du diabète néonatal. Nous décrivons une nouvelle mutation du gène ABCC8 responsable de NDM, élargissons le spectre phénotypique connu et mettons en évidence les défis liés à la prise en charge clinique. Ces résultats apportent de nouvelles perspectives sur le rôle de ABCC8 dans la physiopathologie du diabète néonatal.
Narcisse ELENGA, Mody DIOP (CAYENNE), Roosler TELCIDE
00:00 - 00:00 #49813 - P552 Le diagnostic des maladies mitochondriales en France : apport du séquençage de génome.
Le diagnostic des maladies mitochondriales en France : apport du séquençage de génome.

Contexte : Les maladies mitochondriales sont définies comme des troubles affectant la fonction de la chaîne respiratoire mitochondriale, dus à des mutations de gènes du génome nucléaire (ADNn) ou mitochondrial (ADNmt). Leur diagnostic est complexe en raison d’une grande hétérogénéité clinique et génétique, et repose sur une évaluation approfondie incluant des examens cliniques, biochimiques, histologiques et de neuroimagerie. Le séquençage ciblé des gènes associés aux maladies mitochondriales a un rendement diagnostique d’environ 35 %. Néanmoins, deux tiers des patients restent sans diagnostic génétique, soulignant les limites de cette approche ciblée. Depuis l’introduction du Plan France Médecine Génomique, le séquençage du génome (WGS) est disponible pour les patients chez lesquels une maladie mitochondriale est suspectée. Méthodes : Nous avons évalué rétrospectivement les résultats du séquençage de génome réalisé chez 267 patients recrutés dans les deux Centres Nationaux de Référence pour les maladies mitochondriales (CARAMMEL et CALISSON). Les données de WGS ont été analysées par des biologistes moléculaires du réseau français de laboratoires diagnostiques des maladies mitochondriales (MITODIAG). Nous avons également évalué le nombre de WGS réalisés dans d’autres préindications du Plan France Médecine Génomique pour lequels un diagnostic de maladie mitochondrial a été posé. Résultats : Le séquençage du génome a permis d’établir un diagnostic chez 96 des 267 patients (36 %). Les variants de classe 4 ou 5 identifiés sont localisés dans 55 gènes différents : 60 % sont des gènes nucléaires codant pour des fonctions mitochondriales, et 40 % sont des gènes « non mitochondriaux » impliqués dans des phénotypes mimant les maladies mitochondriales. Chez 7 patients (5 %), le WGS a permis d’identifier des variants introniques profonds, incluant 4 délétions intragéniques et 3 inversions, qui n’auraient pas pu être détectés par un panel. Concernant les autres pré-indications du Plan France Médecine Génomique, un diagnostic de maladie mitochondriale a été établi chez 221 patients, principalement inclus dans les préindications « neuropathies périphériques", "ataxies du sujet jeune", "leucodystrophies" et "troubles cognitifs neurodégénératifs". Conclusions : Avec un rendement diagnostique de 36 %, le WGS s’avère être une stratégie efficace pour le diagnostic moléculaire des maladies mitochondriales. Cette approche permet l’identification de variants introniques profonds et de réarrangements complexes non détectables par les panels, ainsi que de variants impliqués dans les diagnostics différentiels des maladies mitochondriales. Depuis 2025, l’accès aux données de l’ADNmt est possible sur les deux plateformes, ce qui permettra d’augmenter ultérieurement le rendement diagnostique. Une collaboration étroite entre cliniciens et biologistes experts des maladies mitochondriales reste essentielle pour une interprétation précise des résultats du WGS.
Giulia BARCIA (Paris), Pauline GAIGNARD, Gaëlle HARDY, Céline BRIS, Elise LEBIGOT, Pierre-Hadrien BECKER, Aurélien TRIMOUILLE, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, Magalie BARTH, Damien STERNBERG, Stéphane ALLOUCHE, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Anne-Sophie LEBRE, Claire-Marine DUFEAU-BERAT, Marie-Thérèse ABI-WARDE, Caroline SEVIN, Marie Laure MARTIN NEGRIER, Kevin JOUSSELIN, Virginie BERNARD, Samira SAADI AIT EL MKADEM, Julie STEFFANN, Annabelle CHAUSSENOT, Caroline ESPIL, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Manuel SCHIFF, Vincent PROCACCIO, Cécile ROUZIER
00:00 - 00:00 #49885 - P553 Characterization of a new mitochondrial disease associated with SLC25A5/ANT2 loss of function.
Characterization of a new mitochondrial disease associated with SLC25A5/ANT2 loss of function.

More than 900 genes have been identified as monogenic causes of developmental delays associated with epilepsies. A genetic etiology can now be established in nearly 50% of patients through next-generation sequencing technologies. However, a significant proportion of patients remain undiagnosed, highlighting persistent gaps in our understanding of these syndromes. Here, we report the case of a male patient who presented in early childhood with severe absence epilepsy, followed by features consistent with autism spectrum disorder, mild psychomotor delay (delayed walking and speech), and intellectual disability. Brain MRI was unremarkable, and there was no relevant family history or consanguinity. Genetic investigations identified a 232 kb deletion at Xq24, encompassing the entire SLC25A5 gene, which encodes ANT2, a mitochondrial adenine nucleotide translocase involved in ADP/ATP exchange across the inner mitochondrial membrane. Family screening revealed that the patient's mother and sister are asymptomatic carriers of the deletion, with skewed X-inactivation (91–8% and 79–21%, respectively), whereas other maternal relatives tested negative. The contribution of the SLC25A5 deletion to the observed phenotype remains to be characterised. The objective of this study is to elucidate its biological impact. Given the known role of ANT2 in mitochondrial energy metabolism, we hypothesize a link between SLC25A5 deletion and mitochondrial dysfunction contributing to the observed neurodevelopmental phenotype. To explore this, we performed western blot analyses of mitochondrial respiratory complexes. Seahorse assays, 13C-glucose-based NMR spectroscopy for metabolic flux analysis and ATP/ADP quantification will also be performed. Our findings support a role for SLC25A5 as a novel candidate gene involved in neurodevelopmental disorders. ANT2 deficiency may impact brain energy metabolism, potentially contributing to the underlying pathophysiological mechanism.
Camille BERGES (Bordeaux), Juliette PREUDHOMME, Chloé ANGELINI, Nivea DIAS AMADEO, Jeanny LAROCHE, Anne-Karine BOUZIER-SORE, Elodie DUMON, Cyril GOIZET, Caroline ROORYCK-THAMBO, Vincent MICHAUD, Claire BAR, Aurélien TRIMOUILLE, Sarah COURTOIS
00:00 - 00:00 #49982 - P554 Double atteinte génétique dans la maladie de Fabry : apport des panels NGS de cardiomyopathies hypertrophiques.
Double atteinte génétique dans la maladie de Fabry : apport des panels NGS de cardiomyopathies hypertrophiques.

La maladie de Fabry est une maladie génétique liée à l’X, due à des variants pathogènes du gène GLA, responsable d’un déficit en α-galactosidase A lysosomale. Dans sa forme classique comme sa forme de révélation tardive, l’hypertrophie ventriculaire est une manifestation clinique fréquente. Une variabilité phénotypique inattendue doit faire envisager l’implication de mécanismes additionnels parmi lesquels la possibilité d’un variant pathogène dans un autre gène de CMH. Patients et méthodes. Treize patients suivis dans le centre de référence (www.centre-geneo.com) ont bénéficié d’un panel NGS de gènes des CMH en raison d’une symptomatologie cardiaque importante. Les variants identifiés ont été interprétés selon les recommandations ACMG et confrontés aux données cliniques. Résultats Quatre patients présentaient un « double hit » constitué d’un variant pathogène dans GLA et d’un second variant dans un gène sarcomèrique ou apparenté et un cinquième un variant pathogène de GLA et un variant de signification indéterminé. La patiente #1 (67 ans, hétérozygote) présentait une CMH résistante malgré un traitement enzymatique substitutif bien conduit. Le panel NGS a identifié, en plus du variant GLA c.154T>C, p.Cys52Arg (classe 5), un variant pathogène de MYH7 c.4589G>A, p.Arg1530Glu (classe 4). Son apparentée porteuse du même double génotype présentait un phénotype sévère suggérant une contribution de MYH7. La patiente #3 hétérozygote suivie pour une maladie de Fabry due au variant GLA c.658C>T, p.Arg220Ter (classe 5) présentait une CMH très sévère, nécessitant l’implantation d’un défibrillateur. Le panel a mis en évidence un variant pathogène de MYH7 c.2608C>T, p.Arg870Cys (classe 5). Le patient #4, hémizygote porteur d’un variant GLA c.545A>G, p.Asp182Gly (classe 4), présentait un phénotype sévère, avec CMH et AVC itératifs. Le panel a identifié un variant de MYBPC3 c.3619A>G, p.Ser1207Gly de signification indéterminée. Chez la patiente #5 hétérozygote pour un variant GLA c.1073A>G, p.Glu358Gly (classe 5), le panel a identifié un variant dans TTR c.424G>A, p.Val142Ile (classe 5), responsable d’amylose cardiaque. Discussion Nous illustrons la possibilité d’une double atteinte génétique chez des patients atteints d’une maladie rare, avec des conséquences cliniques notables : phénotype sévère ou association de manifestations atypiques. Les variants de MYH7 expliquent la sévérité accrue de la cardiopathie de 3 patientes. Si la pathogénicité du variant de MYBPC3 ne peut être affirmée, son association à des AVC justifie une réanalyse régulière. La découverte d’un digénisme GLA et ATTRv complexifie la prise en charge de l'atteinte cardiaque. Conclusion L’hypothèse d’un second variant pathogène doit faire partie de la réflexion génétique, afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients porteurs de maladies rares complexes. L’existence de 2 variants pathogènes n’est pas exceptionnelle et doit être envisagée en cas de discordance génotype-phénotype.
Dominique P. GERMAIN (Paris), Lynda BARACHE, Jean-Pierre RABES
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02 - Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 07 - Syndromes malformatifs - 08 - Génétique chromosomique constitutionnelle - 09 - Troubles de la reproduction

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #48933 - P399 Un cas de Pseudohypoparathyroïdie type 1A de découverte anténatale.
Un cas de Pseudohypoparathyroïdie type 1A de découverte anténatale.

Un cas de Pseudohypoparathyroïdie type 1A de découverte anténatale R. Ben Mefteh1, M. Didier-Defrasne1, S. Bacrot2, M-A. Joly1, H. Devlamynck1, F. Forestier1, E. Houot1, F. Moreau1, D. Buzas1, C. Veluppillai1, S. Bouba3. 1- Service de diagnostic anténatal, hôpital NOVO-Site de Pontoise. 2- Laboratoire Cerba, Saint-Ouen-l’Aumône. 3- Service de Gynécologie-Obstétrique, hôpital NOVO-Site de Pontoise Introduction : La pseudohypoparathyroïdie de type 1A est caractérisée par une résistance à la parathormone. Il s’agit d’une maladie à transmission autosomique dominante due à une mutation du gène GNAS rentrant dans le cadre des pathologies de l’inactivation de la signalisation PTH/PTHrP (iPPSD2). Le gène GNAS est soumis à l’empreinte parentale avec une pénétrance et une expressivité variables en fonction de l’allèle parental atteint, une empreinte génomique parentale de la maladie plus sévère si l’allèle maternel est atteint avec un tableau de pseudohypoparathyroïdie type 1A se caractérisant cliniquement par des signes d’ostéodystrophie héréditaire d’Albright avec un risque de 70% de troubles du neurodéveloppement et un tableau de pseudopseudohypoparathyroïdie si la variation survient sur l’allèle paternel et dans ce cas l’atteinte neurodéveloppementale est exceptionnelle sauf que le retard de croissance est plus sévère. Observation : Nous vous présentons le cas d‘une patiente âgée de 32 ans, G2PO ayant eu une fausse couche spontanée en 2024, un couple non apparenté. A l’échographie T1, CN : 3.2 mm, >99% percentiles avec présence de logettes cervicales. Elle a été adressée au DAN de l’hôpital de Pontoise, une biopsie de trophoblaste lui a été réalisée, le caryotype a montré une formule chromosomique à 46, XY, l’ACPA est revenue sans déséquilibre pathogène. L’évolution de la grossesse était marquée par la régression des logettes et par une nuque fine à l’échographie de 18 SA mais par l’installation d’un retard de croissance avec des fémurs courts au 2 ème percentile et un retard de deux semaines pour tous les autres os longs. Un séquençage d’exome en trio a été réalisé à 23SA2J mettant en évidence un variant pathogène classe IV du gène GNAS, c.134T>G p.(Leu45Arg) de novo pouvant être impliqué dans la pseudohypoparathyroïdie type 1A ou la pseudopseudohypoparathyroïdie selon la localisation de la variation sur l'allèle maternel ou paternel. La patiente a été adressée pour un avis spécialisé au centre de référence du Kremlin Bicêtre, nos collègues ont confirmé l’impossibilité actuelle en anténatal de déterminer la localisation parentale du variant. Conclusion : Etant donné le fait qu’on ne peut pas exclure une forme sévère de pseudohypoparathyroïdie de type 1a qui pourrait s'accompagner de troubles neurocognitifs importants, le couple a décidé d’interrompre la grossesse, leur demande a été acceptée par notre CPDPN. L’évolution des techniques de détection des anomalies de la méthylation en anténatal permettra un conseil génétique plus précis de ces maladies.
Rania BEN MEFTEH (Île de France), Milena DIDIER-DEFRASNE
00:00 - 00:00 #49172 - P400 Identification of deleterious missense variants of human Piwi like RNA-mediated gene silencing 1 gene and their impact on PAZ domain structure, stability, flexibility and dimension: in silico analysis.
Identification of deleterious missense variants of human Piwi like RNA-mediated gene silencing 1 gene and their impact on PAZ domain structure, stability, flexibility and dimension: in silico analysis.

PIWLI1 protein is an endoribonuclease that play a central role in postnatal germ cells by repressing transposable elements and preventing their mobilization, which is essential for germline integrity. The aim of the present study is to identify the most pathogenic nsSNPs of PIWIL1 gene and evaluate their impact on PAZ domain structure and function. Thus, we predicted the functional effects of all nsSNP using eight bioinformatic tools, analyzed the amino acid conservation level with Consurf server and compared their impact on PAZ domain structure with YASARA viewer. In addition, we compared the stability, flexibility and dimension level of wild type PAZ domain and variants PAZ domain after their dynamic simulations by Gromacs software. As a result, eighteen nsSNPs PIWIL1 gene (R146C, L150P, T194M, K272N, G305S, Y317C, Y346C, S583R, R701C, Y731C, V740M, V740G, P761H, Y794C, R827C, R827H, A835T and V842L) were predicted as deleterious by all bioinformatics tools used. Three of them (G305S, Y317C, Y346C) were localized in PAZ domain and affect their stability, flexibility and compaction level. The present study showed for the first time the most deleterious nsSNP of PIWIL1 gene. The presence of these variants may affect the repressing transposable elements process and consequently DNA integrity in the male germline.
Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Lamiae ELKHATTABI, Hicham CHAROUTE, Imane MORJANE, Abdellatif ERROUAGUI, Francis CAREY, Boubker NASSER, Abdelhamid BARAKAT, Hassan ROUBA
00:00 - 00:00 #49174 - P401 Chromosomal abnormalities in couples with recurrent spontaneous miscarriage: a 21-year retrospective study, a report of a novel insertion, and a literature review.
Chromosomal abnormalities in couples with recurrent spontaneous miscarriage: a 21-year retrospective study, a report of a novel insertion, and a literature review.

Purpose The aim of this study is to evaluate the frequency and nature of chromosomal abnormalities in Moroccan couples with recurrent spontaneous miscarriage (RSM). In addition, the data were compared with those reported elsewhere in order to give a global estimation of chromosomal abnormalities frequencies. Methods The study was performed for all couples with RSM who were referred to the cytogenetic department, Pasteur Institute of Morocco, from different hospitals in Morocco between 1996 and 2016. Cytogenetic analysis was performed according to the standard method. Results Among 627 couples with RSM, the chromosomal abnormalities were identified in 11.00% of couples, with chromosomal inversions in 4.30%, reciprocal translocations in 2.71%, Robertsonian translocations in 1.43%, and deletion, isochromosome, and insertion in 0.15% each. The insertion identified [46,XX,ins(6)(p24q21q27)] is new, and is the fourth reported in association with RSM. The mosaic karyotypes were observed in 0.64%, polymorphic variants were identified in 1.27%, and numerical aneuploidy was observed in 0.15%. In regrouping our results with those in 27 other studies already published in 21 different countries, we obtained the frequency of chromosomal abnormalities in couple with RSMto be 5.16% (991/19197 couples). The reciprocal translocation was the most frequent with 2.50%, followed by Robertsonian translocation 0.83% and inversions 0.77%. The other types of chromosomal abnormalities were present with 0.98% in the world. Conclusion This data showed that the frequency of chromosomal abnormalities in Moroccan couples with RSM is 11.00%, and in regrouping our results with other studies, the frequency changes to 5.16%.
Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Zineb KINDIL, Latifa ZAROUF, Lunda RAZOKI, Jamila ABOULFARAJ, Chadli ELBAKAY, Sanaa NASSEREDDINE, Boubker NASSER, Abdelhamid BARAKAT, Hassan ROUBA
00:00 - 00:00 #49326 - P402 Trisomie 21 d’apparence libre ou dérivé de translocation ? Apport de la CGH-array et de la qfPCR.
Trisomie 21 d’apparence libre ou dérivé de translocation ? Apport de la CGH-array et de la qfPCR.

Nous rapportons un cas de diagnostic prénatal d’un dérivé déséquilibré issu d’une translocation impliquant le chromosome 21 : t(2;21)(q37.1;q22.12). Le couple n’est pas apparenté. Une précédente grossesse avait été interrompue sur une trisomie 21 (T21) libre et homogène. La grossesse actuelle a été obtenue par FIV avec gamètes parentaux. Une ponction de liquide amniotique (LA) a été faite à 22 SA + 5 devant un RCIU sévère et précoce chez le fœtus. Une recherche d’aneuploïdie des chromosomes 13, 18, 21 sur noyaux interphasiques réalisée avec le Kit Fast-FISH n’a pas retrouvé d’anomalie. Le caryotype fœtal sur LA a identifié un chromosome surnuméraire faisant évoquer une récidive de T21 libre et homogène. L’ACPA réalisée en parallèle a décelé un gain d'une copie de 11.2Mb en 2q37.1q37.3 associé à un gain d'une copie de 22.3Mb en 21p11.2q22.12. Le chromosome surnuméraire correspond donc à un dérivé déséquilibré de translocation (2;21). La négativité de la Fast-FISH s’explique par la localisation de la sonde 21 du kit Fast-FISH (CytoCell®) en 21q22.13, en dehors du segment dupliqué. Une IMG a été réalisée à la demande du couple devant ce remaniement chromosomique pathogène. L’étude familiale par cytogénétique conventionnelle a mise en évidence une translocation réciproque cryptique apparemment équilibrée maternelle : t(2;21)(q37.1;q22.12). Ce fœtus, et probablement le 1er fœtus, ont donc hérité du dérivé 21 de la t(2;21) selon une ségrégation de type 3:1. Le tétravalent de pachytène formé par cette translocation est très asymétrique. Avec un facteur supérieur à trois de taille entre la taille des deux fragments centriques, un facteur 3 de taille entre les segments transloqués, un fragment transloqué plus grand qu’un fragment centrique et l’implication d’un chromosome acrocentrique, cette translocation présente tous les facteurs de risque connus de ségrégation 3:1 (Jalbert et al. 1980). Ce cas souligne la nécessité de rechercher systématiquement un dérivé de translocation devant une T21 d’apparence libre et homogène en cas de discordance entre la Fast-FISH et le caryotype. La QF-PCR, désormais utilisée en remplacement de la Fast-FISH dans notre laboratoire, aurait détecté une T21 partielle grâce aux multiples marqueurs répartis sur le chromosome. Sur les 6 marqueurs disponibles dans le kit Devyser Compact® (2 en 21q21.1, 2 en 21q21.3, 1 en 21q22.13 et 1 en 21q22.3), 4 auraient été inclus dans la région dupliquée et auraient permis de suspecter une T21 partielle sans permettre cependant d’en affirmer le mécanisme. Pour cette famille, la réalisation de l’ACPA a permis de rectifier le diagnostic qui aurait été fait sur le caryotype à savoir le diagnostic de la transmission d‘un dérivé de translocation selon une ségrégation de type 3:1 aboutissant à un gain partiel du chromosome 21 et un gain partiel du bras long du chromosome 2 et non d’une T21 libre et homogène. L’étude familiale va être poursuivie et un conseil génétique approprié a pu être donné.
Selma DOUMER (Lyon), Charline CARTELLIER, Marianne TILL, Nicolas CHATRON, Audrey PUTOUX, Damien SANLAVILLE, Mathilde PUJALTE
00:00 - 00:00 #49360 - P403 Premier cas d'hydrocéphalie fœtale régressive associée à un variant pathogène du gène SMARCC1.
Premier cas d'hydrocéphalie fœtale régressive associée à un variant pathogène du gène SMARCC1.

Introduction : Le gène SMARCC1, qui code pour une sous-unité du complexe SWI/SNF, a été impliqué dans l'hydrocéphalie congénitale autosomique dominante à pénétrance incomplète. À ce jour, seuls quatre fœtus, issus de trois familles non apparentées, ont été rapportés dans la littérature. Les quatre grossesses ont mené à une interruption médicale de grossesse suite à la demande des couples. Méthodes : Un couple sans antécédent a été orienté en échographie de référence à 20+4 semaines d’aménorrhée (SA) en raison d'une hydrocéphalie isolée chez JA dans le cadre d'une grossesse monochoriale biamniotique, tandis que JB n'était pas affecté. Le suivi échographique jusqu'à 34+4 SA a montré une régression complète de l'hydrocéphalie, confirmée par une IRM cérébrale fœtale. L’ACPA et un séquençage d'exome en trio ont été réalisés sur le liquide amniotique natif de JA. Résultats : L’ACPA est normale. Le séquençage de l'exome en trio a mené à l’identification d’un variant pathogène hétérozygote, hérité paternel, dans SMARCC1 (NM_003074.4:c.1597G>T, p.(Gly533Ter)). Le variant a été retrouvé chez JB par séquençage Sanger ciblé. Après conseil génétique, le couple a choisi de poursuivre la grossesse. Un suivi du neurodéveloppement postnatal jusqu'à l'âge de 6 ans est prévu dans le cadre du Réseau Grandir Ensemble. Conclusion : Il s'agit du premier cas rapporté d'hydrocéphalie régressive associée à un variant pathogène du gène SMARCC1 chez des jumeaux monochoriaux. Cette variabilité phénotypique complique encore davantage le conseil génétique.
Alice BOURGES, Françoise BOUSSION, Antonio VITOBELLO, Yannis DUFFOURD, Hana SAFRAOU, Clarisse BATTAULT, Randa BENARBIA, Florence BIQUARD, Céline BRIS, Antoine CIVIT, Benoit DELORME, Clara HOUDAYER, Louis LEGOFF, Magalie LODIN PASQUIER, Didier LOISEL, Mathilde PACAULT, Vincent PROCACCIO, Patrick VAN BOGAERT, Agnès GUICHET, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Estelle COLIN (ANGERS)
00:00 - 00:00 #49406 - P404 Caractérisation moléculaire de l’inversion péricentrique récurrente inv(5)(p13q13) par FISH et OGM et conduite à tenir dans un contexte de DPI.
Caractérisation moléculaire de l’inversion péricentrique récurrente inv(5)(p13q13) par FISH et OGM et conduite à tenir dans un contexte de DPI.

Contexte : L’inversion péricentrique dite récurrente inv(5)(p13q13) est considérée de longue date comme un polymorphisme chez l’Homme (cf guide de bonne pratique de l’ACLF (p62-V2011)). Il a été rapporté qu’elle est transmise sur plusieurs générations sans conséquences reproductives mais les publications sont très rares. La question du diagnostic anténatal peut se poser en cas de découverte de cette inversion. Nous avons étudié précédemment 3 familles indépendantes pour identifier le ou les points de cassure des inversions du chromosome 5 de ces patients. Les points de cassure du bras p étaient similaires pour le bras p et très proches pour le bras q. Nous avons étudié récemment une quatrième famille non apparentée avec une inv(5)(p13q13) dont nous présentons les résultats. Méthode Nous avons découvert fortuitement une inv(5)(p13q13) chez une patiente en attente de Diagnostic Préimplantatoire pour une translocation réciproque chez son conjoint. Cette patiente a un phénotype normal elle a une sœur qui va bien et ses parents n’ont pas eu de trouble de la reproduction. La découverte a eu lieu pendant la mise au point des sondes de DPI Cytogénétique. Cette inversion a été identifiée ensuite chez sa sœur alors enceinte. Nous avons étudié cette inversion inv(5)(p13q13) par la technique de FISH et la technique de cartographie optique du génome (OGM-Bionano) suivant le protocole du fournisseur. Résultat : Les sondes de FISH ont été choisies avec les résultats de la caractérisation précédente des points de cassure, notamment les sondes RP11-767K03 et RP11-765G09 (5p13.1), et RP11-97L02 and RP11-157L21 (5q13.3). Les 2 techniques de FISH et OGM ont ainsi confirmé les points de cassure en 5p13.1 et 5q13.3. Les points de cassure sur les bras p et q sont similaires voir identiques aux précédents. L’intervalle [GRCh38] est (38 649 440 - 38 650 858) en 5p13 et (74 648 249 - 74 663 536) en 5q13.3. Les résultats de cette inversion inv(5)(p13q13) dans cette 4ème famille permet de la qualifier de récurrente. Conclusion: A notre connaissance il s’agit de la première description d’une inversion péricentrique du 5 récurrente dans un contexte de DPI. Nous avons montré que les points de cassure sont similaires ou très proches par rapport aux points de cassure de l’inversion péricentrique considérée comme polymorphique et jusque la non publiée sur le plan moléculaire. Dans ce contexte nous n’avons pas proposé de DPI pour cette inversion, le diagnostic prénatal pourra cependant être discuté.
Martine DOCO-FENZY (NANTES), Aurélien GAUTEUL, Guesh LEILA, Olivier PICHON, Alice YVARD, Emilie LANDAIS, Valérie KOUBI, Anne-Laure BAUDUIN, Tony YAMMINE, Nicolas GRUCHY, Marta SPODENKIEWICZ, Lucas HÉRISSANT, Philippe PILOQUET, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON, Stéphane BEZIEAU
00:00 - 00:00 #49423 - P405 Evaluation d’une stratégie sur les rebiopsies embryonnaires en DPI cytogénétique par FISH: revue de la littérature et expérience Nantaise.
Evaluation d’une stratégie sur les rebiopsies embryonnaires en DPI cytogénétique par FISH: revue de la littérature et expérience Nantaise.

Contexte : En cas d’échec de DPI cytogénétique au 3ème jour, une rebiopsie embryonnaire peut être effectuée au 5ème jour (J5). Celles-ci se pratiquent sur des embryons au stade de blastocystes nécessitant une congélation de l’embryon équilibré. Cette pratique nécessite une organisation contraignante tant au niveau du service d’AMP que du service de cytogénétique DPI. De nombreuses études dans la littérature montrent que ces rebiopsies sont le plus souvent positives augmentant le taux de naissance vivante chez les couples concernés. Cependant, certaines études démontrent que les processus de vitrification/revitrification et de double biopsie des embryons peuvent impacter leur développement et donc avoir un effet négatif notamment sur le taux de grossesse (études réalisées uniquement sur des blastocystes). Cependant aucun effet négatif n’a été noté sur la santé de l’enfant à naitre. Dans notre centre, nous ne procédons pas à des doubles vitrifications dans plus de 98% de nos cas, contrairement aux études publiées dans la littérature sur l’impact de celles-ci. À l’heure actuelle, aucune recommandation n’est établie en France sur la place et les indications des rebiopsies, peu d’études ont été rapportées sur le DPI cytogénétique par FISH et aucune requête n'est demandée dans les rapports annuels de l’ABM. Méthode : Notre centre a réalisé 4000 biopsies d’embryons pour un DPI cytogénétique de 2016 à 2024. Nous présentons les résultats d’une étude sur les 160 rebiospies réalisées au CHU de Nantes sur cette période, analysant : les indications de ces rebiopsies, leur impact sur le pourcentage de sauvetage, de naissances vivantes et sur l’organisation des services de cytogénétique et d’AMP. Nous avons procédé à une analyse rétrospective de l’ensemble des indications des rebiopsies et de leurs résultats de 2016 à 2024, puis une étude prospective depuis 2025 avec la définition de nouveaux critères d’indications de rebiopsie . Résultats : 50% des rebiospies étaient dues à l’absence de FISH sur J3, seulement 33% étaient équilibrés avec 13 transferts et aucune grossesse biochimique. Les autres motifs de rebiopsies étaient les embryons « non interprétables ». Il a été observé plus de 60% de sauvetage (embryons équilibrés) sur ces autres indications donnant lieu à 4 naissances et une grossesse clinique en cours. En conséquence nous avons décidé de ne plus proposer de rebiospie en cas de « no-FISH » à J3 étant donné leur faible impact positif sur les grossesses. Conclusion : Notre étude a permis de confirmer l’impact positif des rebiopsies embryonnaires en DPI cytogénétique par FISH et de préciser les contextes dans lesquels elles doivent être réalisées afin d’optimiser le nombre d’embryons disponibles pour un transfert. Cela permet la reclassification d’embryons initialement non diagnostiqués, tout en assurant une meilleure organisation entre les services d’AMP et de cytogénétique et en respectant nos délais et la qualité de nos résultats.
Valerie KOUBI (Nantes), Anne-Laure BAUDUIN, Aurélien GAUTEUL, Gaelle MELAYE, Thomas FREOUR, Jenna LAMMERS, Stephane BEZIEAU, Martine DOCO-FENZI
00:00 - 00:00 #49468 - P406 Syndrome de Rubinstein-Taybi : premier cas marocain portant un variant rare pathogène du gène CREBBP.
Syndrome de Rubinstein-Taybi : premier cas marocain portant un variant rare pathogène du gène CREBBP.

Le syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une maladie génétique rare, dont la prévalence à la naissance est estimée entre 1/100 000 et 1/125 000 nouveau-nés. Il se caractérise par une dysmorphie faciale distinctive, des pouces et orteils élargis, ainsi qu’un retard de croissance et du développement. Dans la majorité des cas, il est lié à des mutations du gène CREBBP, impliqué dans les mécanismes d’acétylation et jouant un rôle clé dans la régulation de l’expression génétique. Nous présentons ici le profil clinique et génétique d’un nouveau cas marocain atteint de SRT. Il s’agit d’un garçon de 7 ans, sans antécédents familiaux particuliers, présentant une dysmorphie faciale typique, un retard global du développement psychomoteur et du langage, des troubles du comportement, des malformations squelettiques et une cryptorchidie. L’analyse par séquençage de l’exome complet (WES) a mis en évidence un variant non-sens pathogène à l’état hétérozygote (NM_004380.3:c.1270C>T) du gène CREBBP. Ce dernier est associé au syndrome de Rubinstein-Taybi de type 1, de transmission autosomique dominante (OMIM : 180849). Le SRT présente une hétérogénéité génétique et aucune démarche diagnostic n’est établi. Chez notre patient, il s’agit d’un variant rare probablement d’origine germinal de novo, déjà décrit (ClinVar, Lovd), qui altère la fonction protéique (p.Arg424Ter). Sur le plan clinique, le patient présente un tableau typique. Une étude de ségrégation chez les parents a été proposé mais n’a pas été réalisée. Le Syndrome de Rubinstein Taybi étant hérité selon un mode autosomique dominant, un conseil génétique a été réalisé. À notre connaissance, il s’agit du premier cas de ce variant rare décrit au Maroc. Ce travail aidera dans la mise en place d’une démarche diagnostique de cette condition sous-estimée et sous-déclarée au Maroc.
Zineb FAKIR, Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49469 - P407 Premier cas marocain de duplication de la région 15q11-13 : profil clinique et génétique.
Premier cas marocain de duplication de la région 15q11-13 : profil clinique et génétique.

Le syndrome de duplication 15q11.2-q13 est une affection neurodéveloppementale rare, à transmission autosomique dominante. La région chromosomique 15q11-q13 renferme des gènes soumis à empreinte parentale, impliqués notamment dans les syndromes d’Angelman et de Prader-Willi. Sa prévalence est estimée entre 1/30 000 et 1/60 000 naissances. Nous rapportons ici le premier cas décrit au Maroc. Il s’agit d’une fillette de huit ans, sans antécédents familiaux particuliers, présentant un phénotype complexe associant dysmorphie faciale, retard staturo-pondéral, retard du développement psychomoteur, absence de langage, trouble du spectre autistique et déficience intellectuelle. L’analyse par séquençage de l’exome a mis en évidence une duplication hétérozygote pathogène de 9,0 Mb, localisée en 15q11.2q13.3 (NC_000015.10:g.(?_23129470)(32101347_?)), correspondant au syndrome de duplication 15q11-q13 (OMIM 608636). Cette région inclut un cluster de gènes soumis à empreinte, impliqués dans les syndromes d’Angelman (OMIM 105830) et de Prader-Willi (OMIM 176270). Ce syndrome présente une grande hétérogénéité clinique et génétique, avec une expressivité variable, ce qui rend l’établissement d’une démarche diagnostique standardisée difficile. Des duplications de novo ou héritées d’un parent ont été rapportées ; dans notre cas, une étude de ségrégation parentale pour déterminer l’origine et orienter le conseil génétique a été proposée mais n’a pas été réalisée. Notre observation contribue à enrichir les données cliniques et moléculaires disponibles, et souligne l’importance du diagnostic génétique dans l’orientation et la prise en charge des patients.
Zineb FAKIR, Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49489 - P408 Syndrome d’Alazami : nouvelle série de 22 patients et effet fondateur à La Réunion.
Syndrome d’Alazami : nouvelle série de 22 patients et effet fondateur à La Réunion.

Syndrome d’Alazami : nouvelle série de 22 patients et effet fondateur à La Réunion Introduction. Le syndrome d’Alazami (SA, MIM 615071) est une maladie autosomique récessive rare due à des variants pathogènes de LARP7, composant clé du complexe 7SK snRNP qui régule la pause transcriptionnelle de l’ARN polymérase II. Il associe classiquement un retard global de développement sévère, une microcéphalie, une petite taille, des particularités morphologiques et une dysplasie squelettique, avec des atteintes multisystémiques. Le rôle de la biologie des télomères dans le SA reste mal élucidé, avec un cas rapporté de télomères courts dans une famille. Nous présentons ici la plus grande cohorte de patients afin d’affiner le spectre phénotypique et moléculaire et d’explorer l’implication de la longueur télomérique dans le SA. Méthode. Dans le cadre d’une collaboration multicentrique, nous avons identifié 22 nouveaux individus issus de plusieurs familles avec le SA confirmé génétiquement par séquençage de l’exome (WES) ou du génome entier (WGS). Les données cliniques, radiographiques et moléculaires ont été recueillies de manière systématique. L’analyse de la longueur des télomères a été réalisée par qPCR et cytométrie en flux. Résultats. Tous les individus présentaient les caractéristiques communes du SA, incluant un déficit intellectuel sévère, une petite taille, et des anomalies craniofaciales typiques telles que la microcéphalie, un front proéminent et un rétrognatisme. Les anomalies squelettiques, en particulier un retard d’âge osseux, des malpositions des orteils et une scoliose, étaient fréquentes. Des signes additionnels comprenaient des difficultés alimentaires, des infections respiratoires récurrentes et des anomalies génito-urinaires. Les évaluations neurodéveloppementales ont montré une atteinte cognitive sévère avec un développement du langage absent ou très limité chez la majorité des patients, associé à des troubles du comportement chez tous sauf un, notamment des traits autistiques et une hyperactivité. Dix-sept variants différents ont été mis en évidence : 1 non sens, 1 faux sens, 2 variants d’épissage, 13 frameshift. Nous avons identifié l’existence d’un variant pathogène récurrent avec effet fondateur à La Réunion, L’analyse de la longueur des télomères n’a pour l’instant été réalisée que chez quatre individus et leurs parents, et n’a pas mis en évidence d’anomalies significatives. Conclusion. Cette étude élargit le spectre phénotypique du syndrome d’Alazami et fournit une caractérisation complète de ses manifestations cliniques. Les résultats soulignent l’atteinte multisystémique du SA, mettant en avant l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge multidisciplinaire.
Océane COUDRIEU (Clermont-Ferrand), Valentin RUAULT, Jean-Luc ALESSANDRI, Godelieve MOREL, Marie-Line JACQUEMONT, Marta SPODENKIEWICZ, Anaïs CALAYA, Caroline KANNENGIESSER, Thibaut BENQUEY, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Véronique DUBOC, Pauline LE TANNO, Nicolas BRUNETTI-PIERRI, Élodie LAINEY, Valérie CORMIER DAIRE, Roseline CAUMES, Boris KEREN, Benjamin DAURIAT, Christophe PHILIPPE, Julien THEVENON, Isabelle CREVEAUX, Anne GUIMIER, Christelle DUBOURG, Paul ROLLIER, William DUFOUR, Gwenaël DR LE GUYADER, Pascaline LETARD, Marjolaine WILLEMS
00:00 - 00:00 #49504 - P409 Présentation clinico-biologique d’une patiente avec une délétion rare en 16q22.2q23.1.
Présentation clinico-biologique d’une patiente avec une délétion rare en 16q22.2q23.1.

Nous présentons le cas d’une patiente porteuse d’une délétion chromosomique rare impliquant la région 16q22.2q23.1. La patiente a été adressée en consultation de génétique à l’âge de 6 mois devant la persistance et l’aggravation de mouvements anormaux lors de l’alimentation, présents dès les premiers jours de vie. Une insuffisance cardiorespiratoire sur canal artériel associé à 2 CIA avait conduit à une hospitalisation en réanimation. Un retard psychomoteur était présent. Elle a, par la suite, été revue en consultation de génétique dans le cadre de son suivi, à 4 ans et 10 mois. Son évolution est marquée par un retard psychomoteur, avec une marche acquise à 2 ans, un retard de langage, des difficultés alimentaires, un retard de croissance et des particularités phénotypiques. L’ACPA a révélé une délétion d'environ 6.5 Mb, qui emporte une quarantaine de gènes répertoriés dans la base internationale OMIM. On ne retrouve pas de cas similaires dans les bases de données ni dans la littérature. D’autres délétions dans la même région ont été rapportées, mais certaines sont soit chevauchantes soit plus importantes que la sienne. Le syndrome de microdélétion 16q22 est répertorié dans OMIM (# 614541); il est associé à un retard de croissance chez le nourrisson, une croissance insuffisante, un retard du développement psychomoteur, une hypotonie et des caractéristiques dysmorphiques. Les caractéristiques phénotypiques et la taille des délétions du bras long du chromosome 16 sont variables, mais la délétion de la région 16q22 semble être déterminante pour les manifestations du syndrome. De nombreux cas ont été décrits avant l’avènement des techniques de caryotype moléculaire. Ainsi, la description de cas plus précis sur le plan moléculaire permet d’étayer la description phénotypique et ce, dans le but d’améliorer le conseil génétique et surtout la prise en charge des patients.
Houda KARMOUS-BENAILLY (nice), Véronique DUBOC, Alice VIEIRA, Agnès ANGELOZZI, Annabelle CHAUSSENOT, Véronique PAQUIS, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI
00:00 - 00:00 #49521 - P410 Pathologies liées au gène UBE2A : de la déficience intellectuelle syndromique au syndrome polymalformatif.
Pathologies liées au gène UBE2A : de la déficience intellectuelle syndromique au syndrome polymalformatif.

Lors de sa première description en 2006 par Nascimento et son équipe, le phénotype lié au gène UBE2A associe une déficience intellectuelle avec épilepsie, anomalie de la substance blanche, dysmorphie, atteinte ectodermique et micropénis. Par la suite, des atteintes cardiaques, immunitaires et auditives, ophtalmologiques sont rapportées. Au total, il y a 62 patients porteurs de variant pathogène dans le gène UBE2A dans la littérature. A La Réunion, 2 patients ont un syndrome polymalformatif de révélation prénatale et un variant de signification incertaine dans le gène UBE2A. Le patient 1 est un nouveau-né masculin à 33SA + 3 jours dont l’histoire anténatale est marquée par une hyperclarté nucale, un fémur court, une fente labio-palatine, une cardiopathie, une atteinte rénale et un hydramnios. A la naissance, il est rapporté entre autres une dysmorphie, un micropénis, une cryptorchidie et des reins en fer à cheval. Son décès brutal à J13 de vie n’est pas expliqué. L’autopsie retrouve une hypoplasie de la fosse postérieure et une dysplasie cérébelleuse avec agénésie partielle du corps calleux. Un génome en trio post-mortem est réalisé. La mère du patient 2 a un antécédent de 5 fausse-couches spontanées. Le patient 2 est un fœtus masculin dont les échographies anténatales ont mis en évidence une hyperclarté nucale, un retard de croissance sévère et précoce, une cardiopathie, un corps calleux hypoplasique et des reins en fer à cheval. Le couple a souhaité faire un exome prénatal puis a finalement demandé une interruption médicale de grossesse faite à 21SA. L’examen foetoplacentaire permet d'apprécier de plus une dysmorphie et une fente vélaire. Ces patients portent le même variant de signification incertaine c.82C>T (p.Pro28Ser) du gène UBE2A situé sur le chromosome X, hérité de leurs mères asymptomatiques chez qui des analyses complémentaires ont montré un biais d'inactivation majeur du chromosome X. Nous décrivons pour la première fois 2 patients dont le diagnostic de pathologie liée à UBE2A n’a pas éte posé sur des inquiétudes neurodéveloppementales mais sur un syndrome polymalformatif de révélation prénatale. Dans la littérature, 5 patients sont décédés subitement de cause inexpliquée et une patiente a un antécédent de 6 fausse-couches en lien avec une délétion du gène UBE2A (de fœtus féminin sans biais d’inactivation de l’X ou de fœtus masculin). Il s’agit de la première description d’une hyperclarté nucale, d’un hydramnios, d’une fente labio-palatine et vélaire, d’un retard de croissance intra-utérin et d’une dysplasie cérébelleuse. Tous les autres signes ont déjà été rapportés chez un ou plusieurs autres patients. Ces deux observations ainsi que la revue de la littérature de 62 patients publiés permettent d’étendre le phénotype malformatif en lien avec UBE2A. De plus, cette pathologie semble être associée à un risque de mort subite et de fausse-couches spontanées.
Godelieve MOREL (La Réunion - St Denis), Jean-Luc ALESSANDRI, Marie-Line JACQUEMONT, Asma OMARJEE, Fanny FERROUL, Renaud TOURAINE, Sarah SNANOUDJ, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Pauline MARZIN
00:00 - 00:00 #49560 - P411 Rencontre entre la génétique et l'immunologie : quand variant génétique et allo-immunisation plaquettaire expliquent un phénotype fœtal sévère et précoce.
Rencontre entre la génétique et l'immunologie : quand variant génétique et allo-immunisation plaquettaire expliquent un phénotype fœtal sévère et précoce.

La thrombopénie allo-immune fœtale et néonatale (TAFN) est une affection rare qui survient lorsqu’une femme enceinte développe une allo-immunisation contre des antigènes paternels exprimés par les plaquettes fœtales. Cette pathologie se caractérise par une sévérité clinique très variable, allant de simples manifestations cutanées à des hémorragies intracrâniennes sévères, potentiellement responsables de décès ou de séquelles neurologiques majeures. Les formes les plus graves concernent environ une naissance vivante sur 11.000 et dans ce cas, entraînent un décès périnatal dans près de 59% des cas. Nous rapportons ici le cas d’une interruption médicale de grossesse chez un fœtus masculin, adressé pour hydrocéphalie majeure secondaire à de multiples hémorragies intracrâniennes mises en évidence à l’IRM cérébrale (22 SA). L’examen fœtopathologique a montré une thrombose Sylvienne, une atteinte corticale diffuse avec de nombreux lacs hémorragiques récents et des stigmates d’hémorragies anciennes, accompagnée de foyers de nécrose prédominants en périventriculaires, ainsi que des signes d’ischémie dans certains organes. Devant ce phénotype, la principale hypothèse diagnostique était une forme sévère d’incompatibilité plaquettaire materno-fœtale. Le bilan immunologique parental a révélé une incompatibilité materno-fœtale au locus HPA-1, compatible avec une thrombopénie allo-immune. En l’absence d’analyses biochimiques effectuées sur le sang fœtal, la recherche du SNP c.176T>C du gène ITGB3 a été réalisée sur les données de l’exome en trio afin de confirmer cette hypothèse. Cette analyse a permis de montrer que le fœtus avait un génotype identique à celui de son père, incompatible avec celui de la mère, confirmant ainsi le diagnostic de TAFN. Face à ce phénotype fœtal sévère et peu classique, une investigation supplémentaire des gènes COL4A1 et COL4A2 a également été demandée. Le variant probablement pathogène (classe 4) c.1889G>A a été identifié au sein du gène COL4A1. Cette substitution faux-sens, survenue de novo, concerne une glycine conservée durant l’évolution et est prédite pathogène par les logiciels. En effet, les variants pathogènes de COL4A1, transmis sur un mode autosomique dominant, sont connus pour conférer une fragilité vasculaire importante, responsable d’anévrismes et/ou d’hémorragies cérébrales. En conclusion, l’association d’une TAFN liée à une incompatibilité HPA-1 et d’un variant probablement pathogène de COL4A1 rend compte du phénotype fœtal observé, en particulier de la sévérité et de la précocité des manifestations cliniques. Ce cas illustre l’intérêt d’une approche collaborative entre généticiens cliniciens, biologistes et fœtopathologistes, permettant d’affiner le diagnostic prénatal et d’orienter le conseil génétique.
Gladys BATTISTI (GOSSELIES, Belgique), Benjamin DASSY, Deniz KARADURMUS, Florence ARTS, Geoffroy SENTERRE, Aude TESSIER
00:00 - 00:00 #49568 - P412 Hémihypertrophie associée à un variant postzygotique dans MTOR.
Hémihypertrophie associée à un variant postzygotique dans MTOR.

Les variants pathogènes postzygotiques du gène MTOR sont responsables d’anomalies de pigmentation cutanée et d’anomalie du neurodéveloppement. La majorité des patients présentent une déficience intellectuelle (80%), une épilepsie (67%), des anomalies cérébrales à type de dysplasie corticale focale ou mégalencéphalie (1). Nous rapportons le cas d’une patiente de 3 ans adressée dans notre service pour une suspicion de syndrome de Beckwith Wiedemann devant une hémihypertrophie du membre inférieur droit isolée. L’examen des téguments montrait des lésions hypopigmentées de disposition segmentaire et ne suivant pas les lignes de Blaschko à la face postérieure du tronc. Son développement psychomoteur est normal pour l’âge et son IRM cérébrale ne montre aucune anomalie corticale ou anatomique. On note chez elle un retard de croissance statural à -2DS. Une analyse génétique sur biopsie cutanée en lésion hypopigmentée a mis en évidence le variant c.5930C>T, p.(Thr1977Ile) dans le gène MTOR en mosaïque sur 14,4% des lectures. Nous décrivons donc une présentation clinique atypique associée à un variant postzygotique du gène MTOR responsable d’une hémihypertrophie et des hypopigmentations sans anomalie cérébrale. Ce variant a été rapporté plusieurs fois en mosaïque entre 11% et 55% dans la peau chez des patients avec anomalies cérébrales (polymicrogyrie, mégalencéphalie, anomalie de myélinisation), déficience intellectuelle et/ou épilepsie (1) (2)(3). Cette description souligne l’importance de rechercher des anomalies en mosaïque, et d’analyser un autre tissu que le sang en cas d’atteinte unilatérale ou asymétrique. Elle permet également d’élargir le spectre phénotypique en rapportant une forme très modérée associé à la présence d’un variant postzygotique dans MTOR. (1) Carmignac V, Mignot C, Blanchard E et al. Clinical spectrum of MTOR-related hypomelanosis of Ito with neurodevelopmental abnormalities. Genet Med. 2021 Aug;23(8):1484-1491. doi: 10.1038/s41436-021-01161-6. Epub 2021 Apr 8. PMID: 33833411; PMCID: PMC8354853 (2) Handoko M, Emrick LT, Rosenfeld JA et al. Recurrent mosaic MTOR c.5930C > T (p.Thr1977Ile) variant causing megalencephaly, asymmetric polymicrogyria, and cutaneous pigmentary mosaicism: Case report and review of the literature. Am J Med Genet A. 2019 Mar;179(3):475-479. doi: 10.1002/ajmg.a.61007. Epub 2018 Dec 19. PMID: 30569621. (3) Mirzaa GM, Campbell CD, Solovieff N et al. Association of MTOR Mutations With Developmental Brain Disorders, Including Megalencephaly, Focal Cortical Dysplasia, and Pigmentary Mosaicism. JAMA Neurol. 2016 Jul 1;73(7):836-845. doi: 10.1001/jamaneurol.2016.0363. PMID: 27159400; PMCID: PMC4979321.
Cécile COURDIER (Bordeaux), Paul KUENTZ, Fanny MORICE-PICARD, Pascal BARAT, Chloé ANGELINI
00:00 - 00:00 #49585 - P413 Une maladie génétique peut en cacher une autre.
Une maladie génétique peut en cacher une autre.

Il s'agit du troisième enfant d'un couple non apparenté, né à terme par césarienne après une grossesse sans particularité. L’examen néonatal montre un poids à -3 DS, une taille à -2 DS, des particularités morphologiques (hypertélorisme, fontanelle antérieure large, microcéphalie, tâche mongoloïde étendue, une fente vélo-palatine. Le dépistage néonatal de la surdité est anormal. Le bilan malformatif montre des formations multikystiques corticales bilatérales au niveau des reins. À 2 mois, il existe une hypotonie axiale et le bilan auditif conclut à une surdité de transmission bilatérale liée à une probable otite séromuqueuse dans un contexte de fente vélaire sans pouvoir exclure une légère atteinte perceptive. Cette situation conduit à réaliser une analyse chromosomique par puce à ADN (CGH-array), qui met en évidence une délétion de 5,8 Mb en 4p16.3p16.2, responsable d'un syndrome de Wolf-Hirschhorn. Les caryotypes parentaux sont sans particularité. L’évolution clinique est marquée par un retard des acquisitions, le développement d’une cyphoscoliose à partir de l’âge de 6 mois, une crise convulsive en contexte fébrile à l’âge de 9 mois conduisant à instaurer un traitement par Lévétiracétam en raison d’un EEG anormal. Malgré la pose d’aérateurs trans-tympanniques, les manifestations ORL s’intensifient pour devenir permanentes (rhinorrhée avec otites à répétition, ronchopathie avec ronflement nocturne, troubles du sommeil). A l’âge de 18 mois lors de la réalisation d’un hémogramme, le frottis sanguin montre la présence de lymphocytes de Gasser, ces lymphocytes sont souvent associés à l’existence de maladies de surcharge lysosomale notamment les mucopolysaccharidoses (MPS). Après étude de la délétion présente chez l’enfant il apparait que le gène IDUA responsable de la MPSI est inclus dans cette délétion. Les analyses biochimiques (mucopolysaccharides urinaires, activité enzymatique alpha L-iduronidase) permettent le diagnostic de MPSI. S’agissant d’une maladie de transmission récessive autosomique, le séquençage du gène IDUA est effectué montrant une délétion totale de novo et la présence du variant pathogène c.1598C>G p.(Pro533Arg) d’origine paternelle. La mise en place du traitement enzymatique substitutif spécifique de la MPSI va permettre d’améliorer rapidement les manifestations ORL. La présence de la MPSI explique les manifestations ORL, la tâche mongoloïde étendue, la cyphoscoliose. Le SWH explique le RCIU à la naissance, la microcéphalie, le fente vélo-palatine, les kystes rénaux, l’épilepsie. Les 2 pathologies partagent la surdité, la petite taille et le trouble du neurodéveloppement. Cette observation rappelle l’importance de l’analyse du phénotype clinique pour ne pas négliger un diagnostic concomitant. De plus lorsqu'une délétion est mise en évidence, il est nécessaire d’analyser les possibilités de la présence d’une autre affection de transmission récessive autosomique.
Karla CIFUENTES URIBE (Bron), Fouilhoux ALAIN, Roseline FROISSART, Magali PETTAZZONI, Marianne TILL, Nathalie GUFFON
00:00 - 00:00 #49591 - P414 Syndrome de Beals diagnostiqué en anténatal : quand l’exome rassure le généticien mais inquiète le couple.
Syndrome de Beals diagnostiqué en anténatal : quand l’exome rassure le généticien mais inquiète le couple.

L’analyse de l’exome est aujourd’hui réalisée en routine en anténatal, permettant de poser plus de diagnostics, de donner des informations plus précises sur les conséquences cliniques à attendre et ainsi de laisser la liberté au couple de poursuivre ou non la grossesse. Toutefois, on peut se demander si ce type d’information est toujours bénéfique pour les futurs parents. Nous rapportons l’observation d’un couple reçu au cours de leur première grossesse à 26 semaines d’aménorrhée (SA) suite à la découverte chez le fœtus de mains crispées avec pieds en talus, d’une communication interventriculaire musculaire, d’une artère ombilicale unique et d’un shunt porto-ombilical extrahépatique. L’exome en trio a retrouvé le variant c.3467G>C dans le gène FBN2, survenu de novo, de classe IV, identifié à 31 SA. Les patients porteurs de variants dans FBN2 présentent un syndrome d’arachnodactylie congénitale avec contractures (OMIM 121050) appelé aussi syndrome de Beals. Ce syndrome de transmission autosomique dominante est un diagnostic différentiel du syndrome de Marfan néonatal sur la morphologie du nouveau-né, mais n’implique pas de risque cardio-vasculaire ou ophtalmologique majeur. Les principales complications sont une camptodactylie persistante, une dysplasie des oreilles, une scoliose et une possible dilatation aortique modérée mais avec risque de dissection faible. Il n’y a habituellement pas d’atteinte intellectuelle et la qualité de vie est préservée. D’après les quelques cas rapportés et selon notre propre expérience, l’évolution est plutôt favorable au long cours avec une amélioration globale, même s’il peut persister une gène fonctionnelle liée aux contractures. Il existe une grande variabilité d’expression clinique voire même une pénétrance incomplète. Il est possible que les formes néonatales soient susceptibles d’être plus sévères. En dépit d’une information considérée rassurante donnée au couple, celui-ci s’est orienté vers une interruption médicale de grossesse, acceptée du fait de la variabilité d’expression et du shunt extra-hépatique associé. Cet exemple illustre la complexité de l’information médicale à donner aux parents suite à l’identification d’un syndrome génétique de pronostic considéré comme « favorable ». La découverte d’une maladie génétique incurable associée au possible handicap résiduel était pour ce couple d’une particulière gravité. L’influence des informations disponibles au grand public et les incertitudes sur le phénotype échographique ont contribué au climat d’anxiété et à leur décision. L’apport diagnostique indiscutable de l’exome en anténatal (et ultérieurement du génome) nous interroge légitimement sur la possibilité de rassurer un couple en cas de syndrome de pronostic considéré favorable. L’atteinte intellectuelle semblant déterminante dans le pronostic n’est finalement pas le seul facteur de décision.
Romain GONFREVILLE-ROBERT (Nantes), Emilie AWAZU, Claudine LE VAILLANT, Bénédicte ROMEFORT, Dominique CALDARI, Sylvia REDON, Marie VINCENT
00:00 - 00:00 #49595 - P415 Caractérisation clinique des délétions interstitielles 12q14 : 8 nouveaux cas et revue de la littérature.
Caractérisation clinique des délétions interstitielles 12q14 : 8 nouveaux cas et revue de la littérature.

Les délétions interstitielles au locus 12q14 ont été initialement décrites en 2007 chez trois individus présentant une ostéopoecilie, une petite taille ainsi qu’un retard de développement. Par la suite, 22 individus avec des délétions impliquant au moins les régions 12q14.2 ou 12q14.3 ont été rapportés dans la littérature. La plupart d’entre eux présentaient un retard de croissance pré et postnatal, une déficience intellectuelle, des difficultés d’alimentation, une dysmorphie faciale, ainsi qu’une macrocéphalie relative chez certains faisant évoquer un syndrome Silver-Russel like. Notre étude vise à décrire le phénotype des individus présentant une microdélétion 12q14 afin d’identifier une éventuelle corrélation génotype-phénotype. Ainsi, une collaboration européenne nous permet de rapporter 8 nouveaux patients présentant une microdélétion chevauchante de cette région. De plus, nous avons réalisé une revue des patients décrits dans la littérature. Chez ces 33 patients, 84% des individus rapportés présentent un retard de croissance pré et/ou post natal compris entre -5 et -2DS avec une sensibilité variable au traitement par hormone de croissance. Les microcéphalies sont rapportées chez 50% et les macrocéphalies chez 9%. Cependant, une macrocéphalie relative est décrite chez environ un tiers. Un retard de développement psychomoteur prédominant sur le langage ainsi que des troubles du comportement sont fréquemment rapportés. Enfin, les individus semblent présenter des caractéristiques morphologiques communes comprenant un visage triangulaire, un front haut, un hypertélorisme ainsi qu’une lèvre supérieure fine. Ainsi, certains gènes candidats ont été rapportés tels que le gène HMGA2 (MIM#600698) associé au phénotype Silver-Russel like. Tous les individus porteurs d’une délétion de ce gène présentent un retard staturo-pondéral. Le gène USP15 (MIM#604731) est candidat pour les macrocéphalies. Cependant, nous rapportons le premier individu présentant une délétion de USP15 associée à une microcéphalie. Les délétions du gène LEMD3 (MIM#607844) sont décrites comme associées aux ostéopoecilies, des variations ponctuelles ayant par ailleurs déjà été rapportées. Concernant le retard de développement et les difficultés d’apprentissage, nous ne mettons pas en évidence de région minimale critique bien que les délétions impliquant la région d’USP15 soient fréquemment retrouvées chez des individus présentant des troubles du neurodéveloppement. Enfin, nous faisons l’hypothèse d’une région minimale critique de 0.9Mb, incluant 6 gènes OMIM, qui pourrait être impliquée dans les caractéristiques morphologiques communes chez certains patients. Au total, ces données précisent le phénotype des patients présentant une délétion 12q14.2q14.3 afin de permettre un suivi plus adapté chez ces individus. La description d’autres cas pourrait permettre de mieux définir une corrélation génotype-phénotype associée aux délétions de cette région.
Anaïs COUASNON (Caen), Nicolas GRUCHY, Elise SCHAEFER, Antonio Federico MARTÍNEZ MONSENY, Gema ESCRIBANO SERRANO, Jonathan LEVY, Xenia LATYPOVA, Neus BAENA DIEZ, Jana DRÁBOVÁ, Paul ROLLIER, Aline VINCENT
00:00 - 00:00 #49609 - P416 À la recherche des bases moléculaires du syndrome de Wildervanck.
À la recherche des bases moléculaires du syndrome de Wildervanck.

Le syndrome de Wildervanck, ou dysplasie cervico-oculo-acoustique, est une maladie congénitale ultra-rare, caractérisée par l’association de trois (ou deux) manifestations principales suivantes : une fusion des vertèbres cervicales (anomalie de Klippel-Feil), une paralysie externe bilatérale avec rétraction oculaire (syndrome de Duane) et une surdité neurosensorielle ou mixte. Les bases moléculaires du syndrome demeurent encore mal élucidées. Un excès de filles a été rapporté, faisant discuter d’une hérédité dominante liée à l’X. Le gène FGF13 localisé sur le chromosome X a été proposé comme gène candidat à partir d’un garçon présentant une microdélétion Xq26.3 en 2014, non confirmé sur une plus large cohorte. Dans le cadre du projet européen Solve-RD (Solving the Unsolved Rare Diseases), qui vise à identifier les bases moléculaires de syndromes cliniquement définis après séquençage de l’exome négatif, notre équipe a été en charge de coordonner l’étude du syndrome de Wildervanck au sein de la cohorte « Ultra-Rare ». L’analyse du génome (GS) a été réalisée pour de sept patients recrutés au sein des pays européens partenaires, atteints de syndrome de Wildervanck. Trois présentaient la triade complète et quatre une dyade, 3 garçons et 4 filles, avec un âge moyen de 12 ans. L’analyse du génome suivant les approches classiques n’a pas permis d’identifier de gène candidat. En particulier, nous n’avons pas identifié de variants dans le gène FGF13, ni dans les gènes impliqués dans le syndrome de Klippel-Feil (GDF6, GDF3, MEOX1 et MYO18B) ou le syndrome de Duane (CHN1, MAFB, SALL4, HOXA1, KIF21A et TUBB3). Il s’agit de la seule étude rapportant un séquençage du génome dans cette pathologie rare. La négativité de ces résultats pourrait justifier la poursuite des investigations par des analyses multi-omiques.
Joe MSALLEM (DIJON), Laurence FAIVRE, Lisenka VISSERS, Vicente YEPEZ, Holm GRAESSNER, Machteld OUD, Julien GAGNEUR, German DEMIDOV, Alice GOLDENBERG, Florence PETIT, Estelle COLIN, Ausra MATULEVICIENE, Laurence PERRIN, Leslie MATALONGA BORREL, Anddi-Solve-Rd CONSORTIUM, Yannis DUFFOURD, Ange-Line BRUEL, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON
00:00 - 00:00 #49610 - P417 Observatoire du diagnostic : mise à profit des nouvelles connaissances scientifiques et des progrès technologiques pour sortir de l’errance diagnostique.
Observatoire du diagnostic : mise à profit des nouvelles connaissances scientifiques et des progrès technologiques pour sortir de l’errance diagnostique.

La mise en place de l'observatoire du diagnostic au sein des Filières de Santé Maladies Rares (FSMR) a constitué une action majeure du Plan National Maladies Rares 3 (PNMR3), ayant pour ambition de réduire l'errance et l'impasse diagnostique. Le PNMR4 renforce cette dynamique en maintenant les actions des FSMR, avec la poursuite de l'observatoire et une demande accrue concernant le remplissage optimisé des données dans BaMaRa. Au cours du PNMR3, AnDDI-Rares a mis en œuvre 2 actions majeures dans ce cadre : la mise en place (i) du SDM-Génomique dans BaMaRa, permettant un recueil d'informations génomiques plus détaillées en lien avec les évolutions des technologies et (ii) un projet de recherche ciblé (divisé en 3 WP) pour identifier les patients en impasse diagnostique et candidats à la reprise des investigations : WP1 - étude rétrospective et prospective pour évaluer l’évolution des situations d’errance et d’impasse diagnostique au sein de la filière entre 2012 et 2022 sur une semaine de consultations tirée au sort, au regard de l’intégration des nouvelles technologies dans le soin, et des attentes des patients et des familles. Les inclusions sont terminées, les données en cours d’analyse et font l’objet d’une publication et d’une soutenance de thèse de médecine; WP2 - réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification inconnue sporadiques (VSI) (>1 Mb) identifiées par ACPA (en partenariat avec les laboratoires de l’ACLF et du réseau AChroPuce). Les inclusions sont terminées, les derniers résultats sont attendus pour finaliser l’analyse. Ce volet fait l'objet d’une thèse de médecine ; WP3 - sortir de l’errance diagnostique les patients présentant des syndromes emblématiques avec diagnostic clinique certain mais étude moléculaire négative via une analyse génomique et transcriptomique, en partenariat avec l’ANPGM. À ce jour, 14 patients ont été inclus sur les 30 attendus. Les projets WP1 et WP2 touchent à leur fin et dans le cadre du PNMR4 la filière AnDDI-Rares prévoit : un amendement au CPP pour finaliser le WP3; - L’extension du WP2 à des CNV VSI hérités d’un parent dit asymptomatique (>2 Mb en perte, >3 Mb en gain); - Un projet d’évaluation des patients adultes dans les centres ESSMS (établissements sociaux et services médico-sociaux). L’objectif est de démontrer l’intérêt de réaliser les bilans même à l’âge adulte, notamment sur la prise en charge et l’orientation/projet de vie du patient ; - Une optimisation du SDM-Génomique par la reprise en rétrospectif des patients sans diagnostic, en particulier ceux ayant bénéficié d’un examen pangénomique ces dernières années (période 2020-2023). À travers l’Observatoire du diagnostic, la filière AnDDI-Rares œuvre pour une médecine translationnelle et personnalisée. Elle associe expertise clinique, outils génomiques innovants tout en intégrant les dimensions éthiques et médico-économiques, dans le respect des besoins et préférences des patients et des familles.
Céline DAMPFHOFFER, David GENEVIEVE, Pascale SAUGIER-VEBER, Damien SANLAVILLE, Amélie PITON, Nicolas CHATRON, Valérie MALAN, Martine DOCO-FENZY, Estelle COLIN, Julien MARAVAL (Dijon), Laurent DEMOUGEOT, Helene CAVE, Laetitia LAMBERT, Elise SCHAEFER, Juliette PIARD, Yline CAPRI, Sandra WHALEN, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Marie-Line LACKMY-PORT-LIS, Odile BOUTE, Florence JOBIC, Benedicte DEMEER, Anne-Marie GUERROT, Aline VINCENT-DEVULDER, Marta SPODENKIEWICZ, Sylvie ODENT, Annick TOUTAIN, Bertrand ISIDOR, Céline POIRSIER, Dominique BONNEAU, Rodolphe DARD, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Radka STOEVA, Florence DEMURGER, Pauline MONIN, Patrick EDERY, Sabine SIGAUDY, Isabelle MAREY, Christine FRANCANNET, Renaud TOURAINE, Maude GRELET, Didier LACOMBE, Gwenaël LE GUYADER, Frederic BILAN, Olivier PATAT, Philippe KHAU VAN KIEN, Jeanne AMIEL, Judith MELKI, Pauline BOIROUX, Laura FEYEREISEN, Fatou NGOM, Julie SERVEL, Thi Thu CREUSVAUX, Sofiane KORCHI, Mathilde LAUBERT, Laurence BELLENGIER, Khouloud DOUZI, Maud CARPENTIER, Niki SABOUR, Aurore PELISSIER, Christine BINQUET, Réseau ACHROPUCE, Réseau ANPGM, Crmr Et Ccmr FILIÈRE DE SANTÉ ANDDI-RARES, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #49637 - P418 Bilan à 6 ans de la préindication « Maladies constitutionnelles du globule rouge » du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).
Bilan à 6 ans de la préindication « Maladies constitutionnelles du globule rouge » du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).

Introduction La préindication « Maladies constitutionnelles du globule rouge » concerne les impasses diagnostiques pour deux grandes entités physiopathologiques : (i) l’anémie et/ou l’hémolyse inexpliquée et (ii) la polyglobulie vraie. Après validation en RCP nationale, le séquençage du génome (WGS) est préférentiellement réalisé en trio (cas index, père, mère) sur l’une des 2 plateformes de séquençage au débit SeqOIA ou AURAGEN. L’objectif de ce travail est de dresser le bilan d’activité du STHD pour cette pré-indication après 6 ans de fonctionnement (2020-2025). Résultats Au total, 56 demandes ont été adressées, 18 pour SeqOIA et 38 pour AURAGEN. Elles se répartissaient en 33 dossiers d’anémie et/ou hémolyse inexpliquée et 23 dossiers de polyglobulie. Treize (10 d’anémie/hémolyse et 3 de polyglobulie) ont pu être résolus grâce au WGS. Parmi ces 13 dossiers, 4 auraient pu être résolus avant d’aller au génome (variant faux-sens sur des gènes des panels de 1ère intention : JAK2, HBB x2 et EPB42) mais 9 correspondaient en revanche à de « vraies victoires » du WGS: quatre cas d’anémie syndromique pédiatrique (gènes YARS1 x2, VPS4A et SARS2), une anémie sidéroblastique congénitale (gène TRNT1), deux cas de sphérocytoses héréditaires (variations introniques profondes ANK1), une anémie hypochrome avec splénomégalie (gène XIAP) et un cas de thrombose cérébrale multiple dans un contexte de polyglobulie (gène F2). Parmi les 43 résultats non conclusifs (i.e. sans diagnostic), 5 d’entre eux correspondaient à une recherche de facteur de gravité additionnel (anomalie génétique principale déjà caractérisée) tandis que des variations de signification indéterminée (VSI) ont été découvertes sur de nouveaux gènes-candidats dans 8 dossiers (3 cas d’anémie/hémolyse et 5 cas de polyglobulie dont un candidat intronique profond JAK2). Conclusion Après une montée en charge progressive des prescriptions, notre préindication a atteint sa vitesse de croisière et est désormais en capacité de rendre des résultats de génome en 3 à 6 mois, délai tout à fait acceptable pour les patients et les cliniciens. On note de francs succès sur le versant « anémie / hémolyse » avec les deux premiers cas de sphérocytose héréditaire causée par une variation intronique profonde. Très souvent cependant, l’anémie s’inscrivait dans un cadre syndromique plus large et n’était pas purement corpusculaire. Le bilan est plus mitigé concernant les polyglobulies pour lesquelles l’origine génétique est beaucoup plus difficile à établir en RCP. Le panel polyglobulie de base étant très exhaustif, seuls des VSI sur de nouveaux gènes-candidats de polyglobulie ont ainsi pu être retrouvés. Le bilan est néanmoins très encourageant avec un taux diagnostique global d’environ 20%. Ce rendement et le délai de l’errance diagnostique pourraient encore être améliorés si, après un premier panel ciblé négatif, le passage direct au séquençage du génome devenait systématique.
Philippe JOLY, Ariane LUNATI-ROZIE, Julian BOUTIN, Céline RENOUX (LYON), Louis LEBRETON, Victor MARIN, Serge PISSARD, Catherine POUZAT, Pablo BARTOLUCCI, Valentine BROUSSE
00:00 - 00:00 #49665 - P419 Description phénotypique du syndrome LUMBAR chez 5 nouveaux patients.
Description phénotypique du syndrome LUMBAR chez 5 nouveaux patients.

Contexte : Le syndrome LUMBAR (Lower body infantile hemangioma, Urogenital anomalies/hemangioma Ulceration, spinal cord Malformation, Bony deformity, Anorectal/Arterial anomalies, Renal anomalies) est un syndrome malformatif rare, également connu sous les acronymes SACRAL ou PELVIS, défini comme l’association d’un hémangiome infantile (HI) segmentaire et de malformations en regard, notamment urogénitales, médullaires, squelettiques, anorectales, et artérielles. Tous les cas décrits sont sporadiques. Le syndrome LUMBAR est considéré comme appartenant au spectre phénotypique du syndrome PHACE (Posterior fossa brain malformations, facial infantile Hemangioma, Arterial, Cardiac and Eye abnormalities), plus fréquent, qui associe un HI et des malformations du pôle céphalique. Aucune base génétique n’a, à l’heure actuelle, été identifié dans ces entités. Sur la base de chevauchements phénotypiques, il a récemment été suggéré que le syndrome LUMBAR puisse faire partie du groupe des « constellation récurrente de malformations embryonnaires », qui partagent une épisignature commune. Méthodes : Nous décrivons les caractéristiques phénotypiques de 5 patients présentant un syndrome LUMBAR, recrutés via le service de Neurochirurgie de l’hôpital Trousseau. Résultats : Il s’agit de 4 filles et 1 garçon, âgés de 18 mois à 17 ans. Une patiente a des antécédents familiaux notables (scoliose chez la mère et angiome plan hémifacial chez l’oncle maternel) ; par ailleurs, des jumeaux monozygotes sont rapportés dans deux familles. Concernant la période anténatale, on note une grossesse obtenue par FIV, un diabète gestationnel, deux diagnostics anténataux de dysraphisme. A l’examen, tous les patients présentaient un HI de la région lombosacrée et, plus ou moins, d’un membre inférieur (3/5). Une deuxième anomalie cutanée était décrite chez 3/5 patients (angiome plan ou pertuis lombaire). Tous les patients présentaient un lipome du cône médullaire, associé chez un patient à un angiolipomyélocystocèle. Une malformation rénale était présente chez 2/5 patients (dilatation des cavités pyélocalicielles, agénésie rénale unilatérale). 3 patients présentaient une anomalie squelettique vertébrale, sacrée et/ou iliaque (scoliose, anomalie de segmentation complexe, hypoplasie iliaque, hémi-agénésie sacrée). Des malformations des organes génitaux externes concernaient 2/5 patients (ectopie testiculaire, hypoplasie d’une grande lèvre). Tous les patients avaient un développement psychomoteur et intellectuel normal. Au total, cette série permet de mettre en lumière les caractéristiques cliniques et d’anamnèse du syndrome LUMBAR. Des prélèvements sanguins et tissulaires effectués dans le cadre de la prise en charge neurochirurgicale permettront la poursuite des explorations génétiques (méthylome, séquençage haut débit de génome) dans l’optique d’une meilleure compréhension des causes et mécanismes physiopathologiques sous-jacents.
Chloé WARGNY, Timothée DE SAINT DENIS, Hina SIMONNET, Delphine HERON, Paul KUENTZ, Antonio VITOBELLO, Daphné LEHALLE (PARIS)
00:00 - 00:00 #49667 - P420 Variant faux-sens hérité dans le gène ACTG1 causant un syndrome de Baraitser-Winter avec omphalocele chez mère et fille.
Variant faux-sens hérité dans le gène ACTG1 causant un syndrome de Baraitser-Winter avec omphalocele chez mère et fille.

Le syndrome de Baraitser-Winter (BRWS1-2; OMIM #243310, #614583) est un syndrome caractérisé par une dysmorphie faciale, une déficience intellectuelle de degré variable et malformations congénitales. BRWS1 est causé par des mutations faux-sens dans le gène ACTB (OMIM *102630) et BRWS2 dans le gène ACTG1 (OMIM *102560). Variants hétérozygotes pathogènes dans le gène ACTG1 causent également une hypoacusie progressive isolée (Deafness, Autosomal Dominant 20, OMIM #604717). Les deux gènes codent pour deux isoformes des types d'actine (Beta-actine et Gamma-actine, respectivement) exprimées de manière ubiquitaire. Les deux isoformes sont conservées et presque identiques : elles diffèrent par quatre acides aminés biochimiquement similaires dans les 10 résidus N-terminaux. Phénotypes variables chez des patients présentant les mêmes variants ont été décrits. Dans la littérature un défet de la paroi abdominale e a été observé chez une minorité des patients (diastase recti n=1, omphalocele n=1). Nous rapportons deux patients, mère et fille, âgés de 42 et 6 ans respectivement, avec omphalocèle. La fille a été référée pour une histoire en époque prénatale de pyélectasie monolatérale et omphalocèle en région épigastrique opéré en époque postnatale (3 cm), retard psychomoteur (marche à 15 mois, premiers mots à 17 mois) avec retard de langage. Le bilan neuropsychologique réalisé à 5 ans montrait de troubles spécifiques mixtes du développement. Au niveau dysmorphique elle présente facies triangulaire, sourcils arqués, strabisme convergent, hypertélorisme, dystopie des cantus internes, paupières allongées et orientées vers le haut, narines antéversées, filtrum allongé, columelle courte, lèvre supérieure fine, diastèmes dentaires multiples, laxité ligamentaire, télétélie, pectus excavatum. Une IRM cérébrale est en programme. La mère présentait hirsutisme, hypoacousie bilatérale appareillée et trait dysmorphiques subtiles: facies triangulaire, sourcils arqués, filtrum allongé, lèvre supérieure fine. Au niveau familiale maternelle, il n’y a pas d’autres anomalies rapportées. L’analyse chromosomique traditionnelle et sur puce ADN (SNParray) n’a pas retrouvé de déséquilibre génomique chez la fille. Le séquençage d’exome (Clinical Exome Sequencing) en duo a mis en évidence un variant hétérozygote faux-sens hérité de la mère: NM_001614.5(ACTG1):c.1003C>T (p.Arg335Cys), prédit délétère et classifié comme probablement pathogène. Une substitution d'acide aminé différente dans le même résidu (c.1004G>A, p.Arg335His de novo) dans le gène ACTG1 a été rapportée chez un patient avec BRWS2 et dans le gène ACTB chez un fetus présentant hygroma kystique et omphalocèle (c.1004G>A, p.Arg335His de novo) avec diagnostic post-mortem de BRWS1. Ces deux cas (mère et fille avec AGTC1-BRWS2), présentant omphalocèle en époque prénatale, montrent un signe rare et atypique du BRWS. Ce syndrome doit être considéré devant un omphalocèle apparemment isolé en époque anténatale.
Enrica MARCHIONNI (Rome, Italie), Chiara MINOTTI, Nunzia PIUMELLI, Valentina FERRADINI, Cinzia GALASSO, Luigi MAZZONE, Federica SANGIUOLO, Giuseppe NOVELLI
00:00 - 00:00 #49676 - P421 Variabilité intrafamiliale de RASA1 : de l’anasarque fœtale à la MAV cérébrale, un diagnostic révélé uniquement par génome.
Variabilité intrafamiliale de RASA1 : de l’anasarque fœtale à la MAV cérébrale, un diagnostic révélé uniquement par génome.

Le gène RASA1 (OMIM *139150) code la protéine p120-RasGAP qui régule négativement la voie de signalisation RAS/MAPK en interaction avec le récepteur EPHB4 dans l’endothélium vasculaire (Henkemeyer et al., 1995). Les variants pathogènes de RASA1 sont responsables du syndrome CM-AVM1 (Capillary Malformation – ArterioVenous Malformation 1), une maladie autosomique dominante à expressivité clinique variable, souvent héritée de parents pauci-symptomatiques (Revencu et al., 2008). Ce syndrome se caractérise typiquement par des malformations capillaires multifocales associées à des malformations artérioveineuses (MAV) de haut débit touchant la peau, la moelle épinière ou le système nerveux central (Eerola et al., 2003). Nous rapportons le cas d’une famille porteuse d’un variant hétérozygote pathogène de RASA1 (NM_002890.3:c.1075C>T; p.(Gln359Ter)) identifié grâce au séquençage du génome en trio. Deux cas index de cette famille avaient bénéficié d’un séquençage de l’exome réalisé dans deux laboratoires différents et interprétés non conclusifs. Le premier cas index a présenté à 32SA+4 un tableau d’anasarque fœtale nécessitant la pose d’un drain thoracique fœtal, sans variant causal identifié par analyse de l’exome anténatal avec stratégie en trio. La patiente a évolué vers une forme sévère néonatale avec chylothorax récidivant malgré drainage thoracique et introduction de somatostatine, associé à une ascite. Dans ce contexte réanimatoire, un FAST génome a été réalisé mettant en évidence un variant pathogène hétérozygote de RASA1 hérité de la mère. Ce variant est compatible avec le spectre des atteintes lymphatiques et vasculaires rarement décrites dans CM-AVM1 d’expression prénatale à savoir des chylothorax, des ascites ou des anomalies du drainage lymphatique central (Mologousis et al., 2023). Sa cousine, fille de la tante maternelle était suivie pour une malformation artérioveineuse cérébrale pariétale droite symptomatique ayant nécessité une embolisation. L’analyse de l’exome réalisée dans un autre laboratoire diagnostique chez cette patiente n’avait pas été contributive. La relecture a posteriori des deux exomes a retrouvé le variant RASA1 avec une mauvaise couverture. Cette discordance s’explique d’une part par la faible couverture locale de la région cible lors de la capture, qui a conduit à une profondeur de lecture insuffisante. D’autre part, la faible valeur allélique (VAF à 9% chez le premier cas index) liée à un déséquilibre d’amplification et à un bruit de fond élevé qui a rendu l’appel du variant peu fiable. Les séquençages Sanger ont confirmé la présence des variants et le rétro phénotypage chez les mères retrouve des angiomes cutanés discrets. Cette observation illustre la variabilité intrafamiliale majeure des CM-AVM1 et l’importance du séquençage du génome lorsque l’exome est non contributif, en raison de défauts de couverture selon les techniques utilisées pour le séquençage, particulièrement devant ce type de présentation clinique.
Amel BOUCHATAL - BERRAHOU (bordeaux), Camille PORTERET, Fanny MORICE-PICARD, Gwenael LEGUYADER, Lucile CEJUDO, Tanguy NICLASS, Caroline ROORYCK THAMBO
00:00 - 00:00 #49679 - P422 Diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies (DPI-A) : état de l’art et questions éthiques.
Diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies (DPI-A) : état de l’art et questions éthiques.

La révision de la loi de bioéthique de 2021 a (ré)ouvert la question de l’autorisation du DPI-A dans le parcours d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP). Si le cadre juridique est finalement demeuré inchangé, la Fédération Française de Génétique Humaine a décidé de mettre en place un groupe de réflexion sur cette question. Rappelons que le DPI-A est une technique complémentaire à la technique de fécondation in vitro. Elle a pour objet d'identifier les embryons euploïdes, considérés, a priori, comme plus aptes à donner lieu à une grossesse évolutive et une naissance vivante. Interdite en France, la technique est au contraire largement disponible à l’étranger, de manière toutefois très hétérogène. En effet, dans certains pays, aucun cadre légal n’existe quant à son utilisation alors qu’elle est réglementée voire interdite dans d’autres. Selon les pays, l’accès au DPI-A peut être proposé à l’ensemble des patients ou restreint à certaines populations. Enfin, certains Etats financent tout ou partie des analyses tandis qu’ailleurs elles sont exclusivement à la charge des patients. Lors de la révision de la loi bioéthique, plusieurs parties prenantes ont soutenu la légalisation du DPI-A. Notamment, le collectif BAMP! souhaitait une ouverture du DPI-A principalement pour des raisons d’efficacité technique et de non-malfaisance. Les travaux parlementaires révèlent toutefois que des interrogations sur l’efficacité réelle du DPI-A subsistent. Par exemple, la question du mosaïcisme embryonnaire, qui est au cœur du débat scientifique sur le DPI-A et pour lequel les recommandations des sociétés savantes ont beaucoup évolué. Ces interrogations ont convaincu les parlementaires de ne pas modifier le cadre légal et d’attendre les résultats de la recherche. En effet, un projet hospitalier de recherche était alors en cours. Mais, la fondation Jérôme Lejeune, qui estime que le DPI-A pose des problèmes scientifiques et éthiques a par la suite entamé des poursuites judiciaires contre ce projet et obtenu l’annulation des autorisations délivrées précédemment. Sur le plan scientifique, le DPI-A fait l’objet d’un grand nombre de publications mais beaucoup de travaux présentent des limites importantes. A ce jour, seules deux études prospectives randomisées sont considérées comme faisant référence par les sociétés savantes. Celles-ci n’ont pas mis en évidence d'amélioration significative des taux de grossesses évolutives et de naissances vivantes. Les études portant sur les femmes d’âge maternel avancé ne montrent pas non plus de différence significative en termes de naissance vivant. Elles montrent, par contre, une amélioration du délai d’obtention d’une naissance vivante. Enfin, il n’y a pas, à ce jour, de bénéfice démontré chez les patientes ayant présenté des fausses couches à répétition. Cet état de l’art repose sur un travail bibliographique de la littérature scientifique et juridique ainsi que sur les prises de position du milieu associatif.
Marie-Laure MAURIN (Paris), Guillaume COGAN, Radu HARBUZ, Gaelle MELAYE, Elsa SUPIOT
00:00 - 00:00 #49699 - P423 Première description anténatale d’une variation pathogène du gène KDM5C chez un fœtus de sexe féminin.
Première description anténatale d’une variation pathogène du gène KDM5C chez un fœtus de sexe féminin.

Introduction : Les variations pathogènes du gène KDM5C représentent l’une des principales causes de déficience intellectuelle (DI) modérée à sévère. Il s’agit d’une forme rare de DI liée à l’X, avec seulement 35 variants pathogènes rapportés à ce jour. Chez les hommes atteints, le tableau clinique associe généralement un retard intellectuel modéré à sévère, une épilepsie, des troubles du comportement, une dysmorphie faciale spécifique, ainsi qu’une petite taille. En revanche, chez les femmes porteuses, le phénotype clinique et la pénétrance sont plus variables, en lien avec le mécanisme d’inactivation aléatoire du chromosome X. En raison de ce phénotype majoritairement neurodéveloppemental, le diagnostic de cette pathologie est habituellement postnatal en l’absence d’antécédents familiaux. Résultats : Nous rapportons ici à notre connaissance la première description anténatale d’une variation du gène KDM5C, identifiée par un exome en trio chez un fœtus de sexe féminin, dans un contexte d’hydramnios sévère et de malposition des pieds en hyperflexion avec une camptodactylie observés à partir du terme de 32 semaines d’aménorrhée et 4 jours. Il s’agit d’une variation faux-sens de novo, non répertoriée dans les bases de données de populations contrôles, et localisée dans un domaine catalytique de la protéine. Cette variation a été classée comme probablement pathogène (classe 4), sur la base des arguments moléculaires. Discussion : Chez un fœtus de sexe féminin, le risque de DI associé à cette variation est estimé à 50 %. Les femmes porteuses symptomatiques peuvent également présenter des troubles endocriniens, des troubles du langage expressif, ainsi que des troubles de l’identité. Le couple a formulé une demande d’interruption médicale de grossesse (IMG), qui a été jugée recevable. L’examen fœtopathologique a mis en évidence en plus de la malposition des pieds observés par les échographies, des traits dysmorphiques, ainsi qu’une hypoplasie de la moelle épinière, éléments soutenant l’hypothèse d’un phénotype syndromique lié à la variation identifiée. Conclusion : Cette observation permet d’élargir le spectre phénotypique associé aux variations du gène KDM5C, en intégrant des anomalies pouvant être détectées en période prénatale.
Malek BOUASSIDA (Poissy), Bénédicte GÉRARD, Igor DERYABIN, Thibaud QUIBEL, Fairouz KORAICHI, Athanasios XERRAS, Christel THAUVIN, Denise MOLINA-GOMES
00:00 - 00:00 #49706 - P424 De l’intérêt des remaniements des régions non codantes : présentation d'un cas et revue de la littérature des délétions des régions promotrices de MEF2C.
De l’intérêt des remaniements des régions non codantes : présentation d'un cas et revue de la littérature des délétions des régions promotrices de MEF2C.

Introduction : Les variants mono-alléliques pathogènes de « type perte de fonction » du gène MEF2C (5q14.3), facteur de transcription crucial pour le développement cérébral, sont responsables de troubles sévères du neurodéveloppement (TND) (OMIM#613443). Alors que l’impact des variants tronquants et des délétions impliquant la région codante est bien caractérisé, le rôle pathogène des remaniements des régions régulatrices en amont du gène est un mécanisme émergent encore à élucider (Redin et al., 2017 ; D'Haene et al., 2019). Méthode : Le séquençage du génome en trio a été réalisé sur de l’ADN lymphocytaire au laboratoire SeqOIA après recrutement du patient dans la pré-indication « déficience intellectuelle ». Résultat : Notre patient est âgé de 14 ans et issu de parents non apparentés, avec des antécédents familiaux de maladie de Parkinson chez le grand-père paternel. Il a comme antécédent néonatal la découverte d’une cardiopathie congénitale. L’évolution est marquée par l’apparition d’un retard du langage et de crises convulsives, avec un diagnostic d’un trouble du spectre autistique (TSA) associé à une déficience intellectuelle (DI) modérée. L’examen clinique a montré un strabisme, une scoliose et un périmètre cranien à +2.3 DS. L’IRM cérébrale a montré une leucomalacie occipitale. Les explorations génétiques (CGH-array, séquençage ciblé du gène SCN1A) n’ont pas mis en évidence d’anomalies notables. L’analyse du génome a montré la présence d'une délétion de la région génomique 5q14.3 à l’état hétérozygote d'une taille d’environ 8.3 kb. Cette délétion est survenue de novo. Elle est absente des bases de données de polymorphismes (DGV, gnomAD SV V4) et chevauche partiellement la région promotrice du gène MEF2C. Discussion : Notre cas représente le 3ème cas et la plus petite délétion de la région promotrice MEF2C. La revue de la littérature identifie deux cas similaires porteurs de délétions comprenant le promoteur et la région 5'UTR du gène MEF2C et présentant un tableau TND. Cette délétion du promoteur altère l'expression du gène, potentiellement en perturbant l'architecture chromatinienne (TADs) ou l'activité transcriptionnelle. Pour confirmer définitivement son impact, une analyse fonctionnelle par séquençage d'ARN sur sang périphérique est en cours afin de quantifier l'effet de la délétion sur les niveaux d'expression des transcrits de MEF2C et les éventuelles modifications de son épissage alternatif. Ce cas clinique souligne l'importance de l'analyse des régions régulatrices dans le diagnostic des TND.
Hamza HADJ ABDALLAH, Thomas COURTIN, Zaina AIT ARKOUB, Ilyas CHALLET, Julie STEFFAN, Valérie CORMIER-DAIRE, Giulia BARCIA (Paris)
00:00 - 00:00 #49714 - P425 Syndrome de Van Den Ende-Gupta : nouveau variant du gène SCARF2 chez un patient marocain.
Syndrome de Van Den Ende-Gupta : nouveau variant du gène SCARF2 chez un patient marocain.

Introduction : Le syndrome de Van Den Ende-Gupta (VDEGS, OMIM : 600920) est une affection héréditaire autosomique récessive extrêmement rare, décrite pour la première fois en 1992. Ce syndrome présente une incidence estimée à environ 1 cas pour 1 000 000 de naissances vivantes. Il se caractérise principalement par des anomalies crâniofaciales et squelettiques, avec une croissance et un développement normal. Le VDEGS est dû à des variants homozygotes du gène SCARF2 qui code un récepteur Scarvenger impliqué dans le développement de divers tissus. Ce travail décrit le cas d’un patient porteur d’un nouveau variant du gène SCARF2. Il s'agit du premier cas de syndrome VDEG rapporté au Maroc et en Afrique du Nord. Observation : Nous présentons le cas d'un enfant de 12 ans, fils unique de parents non apparentés, sans antécédents familiaux de maladies héréditaires, suivi au service de génétique médicale du CHU Mohammed VI d’Oujda pour un syndrome dysmorphique caractéristique (scaphocéphalie, visage triangulaire, blépharophimosis, microrétrognathie…), associé à des anomalies squelettiques. Son développement psychomoteur était normal. Les radiographies du squelette ont objectivé un défaut du remodelage osseux. L’analyse moléculaire par séquençage nouvelle génération a identifié un nouvel variant du gène SCARF2(NM_182895.5): c.1306+1G>A(p.?) à l’état homozygote. L’étude de la ségrégation familiale a montré la présence de ce variant à l’état hétérozygote chez les deux parents, ce qui explique la symptomatologie présentée par le patient et confirme le diagnostic. Discussion : Le syndrome de Van Den Ende-Gupta est une maladie génétique monogénique rare, à transmission autosomique récessive, caractérisée par des manifestations crâniofaciales et squelettiques, notamment un blépharophimosis, une hypoplasie malaire et maxillaire, un nez caractéristique, une arachnocamptodactylie et des os longs et fins des mains et des pieds. Il est associé à une mutation homozygote du gène SCARF2 (Scarvenger Receptor Class F Member 2), un gène à 11 exons, situé sur le chromosome 22 en q11.21. Le gène SCARF2 code une protéine transmembranaire impliquée dans le développement embryonnaire, notamment du squelette et des tissus conjonctifs. Le diagnostic de ce syndrome repose sur une combinaison de signes cliniques caractéristiques et de confirmations génétiques. Nous rapportons le premier cas marocain de syndrome de Van Den Ende-Gupta avec une nouvelle variante intronique homozygote du gène SCARF2, classée probablement pathogène (classe 4 selon les critères de l’ACMG). Ce cas souligne l’importance d’un examen clinique minutieux et de l’analyse moléculaire dans l’identification des maladies génétiques dysmorphiques rares. Conclusion : Ce cas illustre l’apport de l’analyse génétique dans la confirmation diagnostique des syndromes dysmorphiques rares et enrichit le spectre mutationnel connu du gène SCARF2, contribuant ainsi à une meilleure compréhension du syndrome de Van Den Ende-Gupta.
Kaoutar AHMIDOUCH (Oujda, Maroc), Khawla ZERROUKI, Jihane AHMIDI, Fatima Ezzahra AOUNI, Ayad GHANAM, Mariam TAJIR
00:00 - 00:00 #49715 - P426 Syndrome de Myhre révélé par le scanner des rochers : une présentation atypique évoquant une otospongiose juvénile.
Syndrome de Myhre révélé par le scanner des rochers : une présentation atypique évoquant une otospongiose juvénile.

Le syndrome de Myhre est une affection génétique très rare (<1/1 000 000), en lien avec des variants pathogènes mono-alléliques du gène SMAD4. Le phénotype associe typiquement une petite taille, une dysmorphie faciale caractéristique, une brachydactylie, une peau épaissie d'aspect cartonné, des anomalies squelettiques, une pseudo-hypertrophie musculaire, une raideur articulaire, une hypoacousie et une déficience intellectuelle de sévérité variable. Son évolution est progressive, les maladies respiratoires restrictives ou obstructives, la péricardite et l’atteinte laryngotrachéale constituent les principales causes de morbidité. Nous rapportons le cas d’un patient adressé pour le bilan d’une surdité bilatérale mixte. Le scanner des rochers montrait une déminéralisation importante de la capsule otique, interprétée comme une otospongiose juvénile. Nous avons reçu ce patient au CRMR surdités génétiques. Cliniquement, ce jeune homme présentait une petite taille (−2 DS), une dysmorphie crânio faciale, un morphotype pseudo-athlétique, une peau cartonnée, une brachydactylie et des clinodactylies, sans difficulté scolaire, laissant suspecter un syndrome de Myrhe. L’analyse d’un panel de gènes impliqués dans les surdités (CHRU Lille) a identifié une variation probablement de novo dans SMAD4 c.1486C>T p.(Arg496Cys) (non héritée de la mère ; père non disponible au moment de la rédaction de cet abstract). Ce variant pathogène est bien documenté dans ClinVar et dans plusieurs cohortes, et constitue l’un des plus fréquents du syndrome de Myhre (≈38 % des cas, Lin 2024). Dans la littérature, la surdité dans le syndrome de Myrhe est fréquente (≈ 55–70 %), bilatérale, de type transmissionnelle ou mixte, parfois neurosensorielle, apparaissant le plus souvent dans l’adolescence (Yang 2022 ; Lin 2024). Son mécanisme est souvent incertain, les données radiologiques disponibles dans la littérature sont rares. Chez notre patient, l’évolution auditive montre une aggravation progressive jusqu’à une surdité mixte, sévère et bilatérale sur le dernier contrôle en 2025. Les déminéralisations se sont accentuées sur le scanner des rochers de contrôle. Il bénéficie désormais d’un suivi multidisciplinaire incluant généticien, ORL, cardiologie, pneumologie et rhumatologie. Ce cas relate un parcours atypique menant au diagnostic de syndrome de Myrhe, avec comme point d’appel majeur une surdité avec déminéralisation massive péri-labyrinthique. Il souligne l’importance du bilan génétique dans la surdité, du recours à l’imagerie dans leur exploration et l’intérêt d’un diagnostic précoce permettant un suivi multidisciplinaire adapté. Références : Yang J, Duan H, Zuo Y, et al. Natural history of Myhre syndrome: a multicenter study of 56 patients. Orphanet J Rare Dis. 2022;17(1):80. doi:10.1186/s13023-022-02219-7 Lin AE, Garavelli L, Williams MS, et al. Emergence of the natural history of Myhre syndrome. Genet Med. 2024;26(1):100005. doi:10.1016/j.gim.2023.100005
Pauline NIETO, Olivier GRUNEWALD, Marie Noelle CALMELS, Victoria GRANIER, Delphine DUPIN-DEGUINE (TOULOUSE)
00:00 - 00:00 #49727 - P427 BRCA2 : un train peut en cacher un autre….
BRCA2 : un train peut en cacher un autre….

La maladie de Fanconi est une maladie génétique rare multisystémique caractérisée par une insuffisance médullaire progressive associée à des malformations congénitales et un risque élevé d'hémopathies myéloïdes et de tumeurs solides. Elle est hétérogène sur le plan génétique, pouvant être causée notamment par des variants bialléliques dans plusieurs gènes de réparation de l’ADN, dont BRCA2. Nous rapportons le cas d’une récurrence d’un syndrome polymalformatif chez deux fœtus issus d’un couple originaire du Cap-Vert. L’analyse du génome réalisée dans le cadre du plan France Médecine Génomique chez le premier fœtus sur ADN conservé d'une interruption médicale de grossesse en 2018 a révélé un variant pathogène homozygote c.632-3C>G du gène BRCA2, responsable de la maladie de Fanconi, compatible avec le phénotype foetal. Le diagnostic a été posé alors que la patiente était à nouveau enceinte, avec une récidive d’anomalies malformatives. Nous avons pu réaliser une analyse ciblée sur liquide amniotique, confirmant la récidive de la maladie de Fanconi et permettant ainsi au couple de prendre une décision éclairée concernant une nouvelle interruption médicale de grossesse. Ce cas illustre l’importance du séquençage du génome dans l’amélioration de la prise en charge diagnostique en prénatal. En effet, le phénotype fœtal n’étant pas très spécifique d’un Fanconi notamment en l’absence d’anomalie radiale associée, le dossier était en errance diagnostique avant la réalisation du génome. Il souligne également les enjeux du conseil génétique en raison de « la donnée incidente » qui découle du diagnostic primaire. En effet, le couple est porteur hétérozygote du variant dans BRCA2, en plus de leur risque de récurrence de 25 % d'avoir un enfant atteint, ils sont également prédisposés à développer des cancers (sein, ovaire et prostate). Il est également nécessaire d’élargir l’enquête dans leurs deux familles respectives. L’interrogatoire repris à posteriori a révélé des antécédents de cancers du sein dans la famille maternelle de la patiente. Enfin, nous mettons en avant l’apport de l’examen fœtopathologique couplé à l’analyse génomique pour optimiser le rendement diagnostique des syndromes malformatifs fœtaux.
Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI (Nice), Morgane PLUTINO, Floriane SCHNEIDER, Laetitia D'ANGELO, Sara HALAWI, Amandine BOUREAU-WIRTH, Houda KARMOUS-BENAILLY, Véronique DUBOC, Melanie PAGES, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
00:00 - 00:00 #49748 - P428 Deux variants pathogènes chez un couple consanguin avec antécédents d’enfants décèdés avec hydrocéphalie.
Deux variants pathogènes chez un couple consanguin avec antécédents d’enfants décèdés avec hydrocéphalie.

L’hydrocéphalie malformative de l’enfant est une affection relativement fréquente, souvent diagnostiquée dès la période néonatale, caractérisée par une présentation clinique variable et un pronostic inconstant. Cependant, elle ne représente qu’un signe d’appel de processus physiopathologiques divers correspondant à des étiologies variées, acquises ou génétiques. Nous rapportant le profil génétique d’un couple avec antécédent d’enfants décèdés dans un tableau d’hydrocéphalie létale. Il s’agit d’un couple consanguin au 1ére degré qui a eu deux décès de deux enfants après leur naissance (à 7 jours de vie et 5 mois de vie) suite à un tableau clinique similaire dominé par l’hydrocéphalie triventriculaire asymétrique laminant le parenchyme cérébral, d’origine passive. Un whole exome sequencing a été réalisé chez le couple avec le même résultat : deux variantes à l’état hétérozygote pathogène : le gène POMGNT2 (NM_032806.6 :c.7779-2A>G), ainsi que le gène LAMA1 (NM_005559.4 :c.7779-2A>G). Le variant pathogène sur le gène POMGNT2 provoque une dystrophie musculaire congénitale-dystroglycanopathie de type A, 8 [OMIM : 614830]. Le variant pathogène sur le gène LAMA1 provoque un syndrome de Poretti-Boltshauser syndrome [OMIM : 615960]. Les deux syndromes sont à transmission autosomique récessif et à présentation clinique malformatif congénital. Devant cette complexité du profil génétique un dépistage prénatal est obligatoire lors des prochaines grossesses avec recherche ciblé des deux variants pour une prise en charge en anténatal est un conseil génétique approprié.
Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Fatima MAAROUF, Zineb FAKIR, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49749 - P429 Premier cas rapporté de monosomie partielle du chromosome 21 au Maroc.
Premier cas rapporté de monosomie partielle du chromosome 21 au Maroc.

La monosomie du chromosome 21 est une anomalie chromosomique rare, étant donné la létalité d’une forme complète. Elle se manifeste principalement par une déficience intellectuelle, un retard de croissance, une microcéphalie et des traits faciaux caractéristiques. Nous rapportant le cas d’un garçon de 6 ans avec une dysmorphie faciale caractéristique, une déficience intellectuelle profonde ainsi que des malformations organiques. Une hybridation chromosomique comparative a été réalisée révélant une micro délétion de 3,1 Mb au niveau du bras long du chromosome 21 arr(GRCh38/hg38) 21q22.12q22.2(37234957-40686480)x1, une confirmation par FISH a été réalisé( ish del(21)(q22.13q22.13)(RP11-98013-)dn[26]/21q22.13(RP11-98013x2)[4] ). La recherche de ce variant chez les parents est sorti négatif. Le gène DYRK1A peut être considéré comme responsable du phénotype. Il est recommandé de poursuivre le suivi cardiologique, orthopédique et neuropsychiatrique infantile ainsi que les thérapies de rééducation selon les délais et les schémas prescrits par les spécialistes concernés.
Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Fatima MAAROUF, Zineb FAKIR, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49755 - P430 Le rôle du dysfonctionnement des télomères dans l’incidence des trisomies.
Le rôle du dysfonctionnement des télomères dans l’incidence des trisomies.

Contexte Les facteurs influençant les maladies génétiques liées à des aberrations chromosomiques de nombre, telles que les trisomies, ne sont pas encore complètement connus. Dans cette étude, nous avons analysé les télomères, véritables horloges biologiques des cellules, l’instabilité chromosomique associée dans les lymphocytes de patients atteints de trisomies pré-zygotiques et post-zygotiques, ainsi que dans les lymphocytes circulants de leurs parents. Matériel et méthodes Des préparations cytogénétiques de 10 patients atteints de trisomie 21 ou 18, ainsi que de lymphocytes sanguins périphériques de leurs parents, ont été analysées. Nous avons utilisé une technique automatisée à haut débit basée sur l’hybridation in situ en fluorescence (FISH), avec des sondes spécifiques des télomères et des centromères, ainsi que des sondes permettant l’identification individuelle de chaque chromosome. Cette approche a permis de cribler un grand nombre de cellules afin de détecter les aberrations télomériques (perte de télomères, délétions terminales, télomères doublets), et d'évaluer les variations de la longueur des télomères entre les échantillons. Une cohorte de 100 sujets, âge et sexe comparable sans pathologie déclarée a servi de contrôle. Résultats L’analyse des télomères chez les enfants porteurs d’une trisomie, qu’elle soit pré- ou post-zygotique, a révélé un raccourcissement significatif de la longueur des télomères ainsi qu’une fréquence élevée d’aberrations télomériques (perte de télomères, télomères doublets). Une clonalité des aberrations télomériques a également été observée. Ce dysfonctionnement télomérique était associé à une fréquence accrue d’aberrations chromosomiques non clonales et à la formation de micronoyaux. Chez les parents, les caryotypes étaient normaux. Toutefois, un raccourcissement des télomères et des taux élevés d’aberrations télomériques ont été observés chez un ou les deux parents. La clonalité des aberrations télomériques a également été confirmée, touchant préférentiellement le chromosome impliqué dans la trisomie de l’enfant. Une fréquence élevée des aberrations chromosomiques non clonale a été détectée chez les parents. Nos résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle l’instabilité télomérique pourrait contribuer à la mal-ségrégation chromosomique, à une accumulation d’aberrations chromosomiques, et par conséquent, à la survenue d’aneuploïdies telles que les trisomies. Conclusion Notre étude montre que la longueur et les aberrations des télomères sont des traits héritables. L’implication du dysfonctionnement télomérique dans la genèse des aberrations chromosomiques de nombre est un élément important à approfondir pour aider au conseil génétique et préciser un éventuel risque de récurrence.
Radhia M'KACHER, Pierre-Yves MAILLARD (Paris), Bruno COLICCHIO, Valentine MARQUET, Jeanne TOULAS, Wala NAJAR, Leonhard HEIDINGSFELDER, Nadège WILHELM-MURER, Marguerite MIGUET, Alain DIETERLEN, Steffen JUNKER, Philippe VOISIN, Patrice CARDE, Clotilde MIRCHER, Eric JEANDIDIER, Catherine YARDIN
00:00 - 00:00 #49765 - P431 Coexistence de deux anomalies chromosomiques à l’origine d’une dysplasie mésomélique de Langer.
Coexistence de deux anomalies chromosomiques à l’origine d’une dysplasie mésomélique de Langer.

Le gène SHOX (Short Stature Homeobox) est localisé dans la région pseudo-autosomale 1 (PAR1), en Xp22.33 et Yp11.32. SHOX code le facteur de transcription du même nom exprimé au niveau des plaques de croissance et impliqué dans la croissance des os longs (Marchini et al. 2016). L’haplo-insuffisance du gène SHOX s’étend de la dyschondrostéose de Léri-Weill à des patients de taille normale, en passant par des patients présentant une petite taille idiopathique (Fukami et al. 2016). A l’état pseudo-autosomal récessif, les variants délétères de SHOX sont associés à la dysplasie mésomélique de Langer. Il s’agit d’une maladie osseuse constitutionnelle sévère avec un retard de croissance entre -6 et -9 DS lié à un raccourcissement mésomélique et rhizomélique des membres (Cormier-Daire et al. 1999). Nous rapportons une observation prénatale illustrant l’interaction entre une délétion hétérozygote de SHOX héritée et un mosaïcisme gonosomique de type Turner. Un fœtus de sexe masculin, issu d’une grossesse spontanée, présentait à l’échographie morphologique de 23 SA une eutrophie pondérale (25ᵉ percentile) mais des os longs très courts avec un raccourcissement mésomélique prédominant sur l’ulna et la fibula. Le suivi par imagerie fœtale retrouvait par la suite un début d'incurvation de la partie supérieure des deux tibias en faveur d'une dysplasie mésomélique de type Langer au scanner. Un diagnostic prénatal par amniocentèse a été réalisé. L’analyse par CGH-array a identifié une délétion hétérozygote terminale d’environ 1 Mb apparemment homogène en Xp22.33 ou Yp11.32 incluant le gène SHOX associée à une délétion hétérozygote terminale de 58 Mb en Yp11.32q12 correspondant au reste du chromosome Y, en mosaïque (environ 33%). Le caryotype constitutionnel a confirmé la présence de deux lignées cellulaires sur les 22 cellules analysées : une lignée de cellules 46,XY (50% des cellules analysées) et une lignée de cellules avec une monosomie X (45,X, 50% des cellules examinées). Les techniques complémentaires d'hybridation in situ réalisées ont montré que le chromosome X est porteur d'une délétion terminale de son bras court impliquant le locus portant le gène SHOX, avec pour conséquence dans les cellules 45,X une absence complète du locus SHOX, confirmant la dysplasie mésomélique de type Langer. L’étude parentale a montré que cette délétion était héritée de la mère, mesurant 156 cm (-1,5 DS). Les radiographies des avant-bras n’ont pas retrouvé de franche déformation de Madelung mais une inclinaison articulaire radiale inférieure discrètement augmentée pouvant faire évoquer l’implication de l’haplo-insuffisance SHOX chez elle. La coexistence d’une délétion SHOX hétérozygote et d’une monosomie X induite par une perte du chromosome Y constitue un mécanisme original conduisant à un déficit complet du gène SHOX dans une proportion significative de cellules et au diagnostic de dysplasie mésomélique de Langer.
Camille PORTERET (BORDEAUX), Julien VAN GILS, Perrine PENNAMEN, Amel BOUCHATAL, Jérôme TOUTAIN, Caroline ROORYCK-THAMBO, Sophie NAUDION
00:00 - 00:00 #49766 - P432 Variations bialléliques de TMEM17 et ciliopathies : validation fonctionnelle et spectre phénotypique.
Variations bialléliques de TMEM17 et ciliopathies : validation fonctionnelle et spectre phénotypique.

Les ciliopathies sont des pathologies rares du développement caractérisées par une grande variabilité génétique et phénotypique, touchant de nombreux organes, en particulier le cerveau, la rétine, les reins, le foie et le squelette. Plus de 140 protéines localisées dans les cils primaires, organelles sensorielles essentielles au développement des vertébrés, sont impliquées dans les ciliopathies. Parmi elles, TMEM17, une protéine transmembranaire située dans la zone de transition ciliaire et codée par le gène du même nom (TMEM17) a récemment été liée au syndrome orofaciodigital de type 6 (OFD6) et au syndrome de Joubert (JS), chez deux individus, issus de deux familles différentes. Le JS et le syndrome OFD6 sont des pathologies pédiatriques, caractérisées par l’association d’un trouble du neurodéveloppement avec hypotonie et une déficience intellectuelle très fréquente mais de sévérité variable, et d’une malformation particulière du mésencéphale et du rhombencéphale connue sous le nom de « signe de la dent molaire ». Des atteintes pluri-organiques sont variablement présentes (atteintes rénales, hépatiques, squelettiques…) ainsi qu’une ataxie, une apraxie oculomotrice, des troubles respiratoires (JS) ou des anomalies oro-faciales (OFD6). Nous rapportons ici deux cas de fœtus non apparentés présentant une encéphalocèle occipitale, une polydactylie et des kystes rénaux, chez lesquels le séquençage de l'exome a identifié une variation homozygote (Arg94Trp) dans TMEM17, affectant un résidu hautement conservé. Cette association élargit le spectre phénotypique lié aux mutations de TMEM17 pour inclure le syndrome de Meckel (MKS), une ciliopathie extrêmement sévère, létale en période anténatale ou néonatale. Les analyses fonctionnelles réalisées montrent un mécanisme de perte de fonction de toutes les variations connues du gène TMEM17, in vitro sur tissus et cellules de patients ainsi qu’in vivo chez un modèle C. elegans. Notre étude révèle ainsi d’importantes conséquences fonctionnelles de ces variations, notamment la déstabilisation et la localisation anormale de TMEM17, des anomalies dans la composition et la fonction des cils primaires, et l'abrogation de la signalisation Sonic Hedgehog. Ces expériences confirment la pathogénicité de toutes les variations de TMEM17 identifiées à ce jour et soulignent son rôle essentiel dans la zone de transition du cil primaire. Collectivement, nos résultats établissent définitivement TMEM17 comme gène de ciliopathie associé à un large spectre phénotypique allant de syndromes viables (OFD6 et JS) à un syndrome létal en anténatal (MKS).
Lucile BOUTAUD (paris), Chunmei LI, Candice MONCLER, Laure VERLIN, Meriem GARFA-TRAORÉ, Nicolas BOURGON, Dhruvin AKBARI, Jeanne PORÉE, Valentina SERPIERI, Marine PANZA, Lynda HADDAD, Patrick NITSCHKE, Jacqueline AZIZA, Cristina MATT, Enza Maria VALENTE, Patricia GARGALLO, Charlotte DUBUCS, Tania ATTIÉ-BITACH, Michel R LEROUX, Sophie THOMAS
00:00 - 00:00 #49771 - P433 Gestion des variants de signification incertaine en prénatal : l’expérience d’un centre.
Gestion des variants de signification incertaine en prénatal : l’expérience d’un centre.

Il est désormais établi que le séquençage d’exome en prénatal (SEp) permet d’améliorer l’évaluation pronostique et de préciser le conseil génétique en cas de signes d’appel échographiques (SAE) évocateurs d’une pathologie d’origine génétique. Cependant, la détection de variants de signification incertaine (VSI) dans le contexte urgent de la grossesse, avec un accès incomplet au phénotype fœtal est un défi, menant à une gestion différente selon les centres. Nous rapportons ici l’expérience de 4 ans de SEp dans notre centre. Entre novembre 2019 et décembre 2024, 268 fœtus ont été inclus via les CPDPN de Cochin-Port Royal et Necker-Enfants Malades pour SAE. Les indications retenues ont permis d’obtenir un diagnostic dans 33% des cas mais dans 13% des cas la présence d’un VSI a nécessité une discussion clinico-biologique et/ou la réalisation d’examens complémentaires d’imagerie ou biologique pour conclure. En effet, ces variants ne sont pas indiqués dans le compte-rendu car ils ne permettent pas d’aider à la prise de décision, et leur reclassement dans le temps de la grossesse est un défi majeur. Dans 17% des cas (n=6) un séquençage de l’ARN des amniocytes (RNAseq) ou un complément d’imagerie a permis d’écarter la responsabilité du variant dans le phénotype fœtal avant la fin de la grossesse (classe II). Mais la réalisation de ces examens complémentaires pose la question de l’inquiétude générée. Après la naissance, quatre VSI ont été reclassés probablement pathogènes, trois devant une clinique compatible et un VSI après analyse placentaire (11%) . Six VSI (17%) ont été reclassés probablement bénins devant une absence d’argument clinico-biologique compatible avec le variant (n=4), après RNAseq (n=1) ou ségrégation familiale (n=1). Dans le reste des cas, les VSI sont toujours en cours d’exploration (n=5 ; 14%) ou non reclassés, en attente d’une évaluation phénotypique d’un enfant jeune ou sans réévaluation possible (refus d’autopsie après une IMG, couple perdu de vue) (n=15 ; 43%). Dans 2 cas seulement le VSI a été indiqué dans le compte rendu (CR), alors que la grossesse était en cours, devant la nécessité d’un accouchement en maternité de niveau 3 (ODAD4) ou un risque de perte de contact avec le couple (SALL1). Dans les 2 cas les VSI ont été reclassés classe IV après la naissance. Enfin, et bien que le VSI n’ait pas été indiqué sur le CR, 2 familles ont été informées par oral au cours de la grossesse lors de la consultation post-test, car la connaissance du VSI ne modifiait pas le pronostic déjà défavorable par imagerie (PSID) ou était de bon pronostic (SLC34A1) Cette expérience soulève la question de la révélation des VSI au couple pendant la grossesse dans certaines situations particulières et l’importance de pouvoir recourir à des avis spécialisés (Centre de Référence Maladie Rare -CRMR), de disposer d’outils rapides (intégration de données multi-omiques : RNAseq, imagerie de référence) mais aussi du suivi prospectif en postnatal ou postmortem.
Lucile BOUTAUD (paris), Anne GUIMIER, Ducreux STÉPHANIE, Roxana BORGHESE, Joana BENGOA, Nicolas BOURGON, Aurélie COUSSEMENT, Ilyas CHALLET, Clémence MOLAC, Adele BARILLEC, Olivia ANSELEM, Sophie RONDEAU, Giulia BARCIA, Sperelakis-Beedham BRIAN, Véronique PINGAULT, Guillaume DORVAL, Caroline MICHOT, Genevève BAUJAT, Sarah GROTTO, Thomas COURTIN, Emmanuelle PANNIER, Vassili TSATSARIS, Philippe ROTH, Yves VILLE, Marie-Laure MAURIN, Valerie MALAN, Marie-Paule BEAUJARD, Patrick NITSCHKE, Cécile FOURRAGE, Sylvain HANEIN, Laurence HEIDET, Amale ACHAIAA, Sophie CHUON, Lynda HADDAD, Valerie BOCCIO, Ghislaine ROYER, Elisa ZANELLI, David GREVENT, Diala KHRAICHE, Valérie CORMIER-DAIRE, Jeanne AMIEL, Tania ATTIÉ-BITACH
00:00 - 00:00 #49773 - P434 Diagnostic de précision en situation pédiatrique critique : expérience bordelaise de l’apport du séquençage de l’exome ou du génome en urgence.
Diagnostic de précision en situation pédiatrique critique : expérience bordelaise de l’apport du séquençage de l’exome ou du génome en urgence.

Le développement continu du séquençage d’exome (WES), puis du génome (WGS) en pratique courante pour le diagnostic des pathologies génétiques permet aujourd’hui une utilisation en urgence chez des patients pédiatriques critiques, parfois même en première intention. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’apport du WES et du WGS réalisés en urgence pour le diagnostic et la prise en soins de patients pédiatriques en situation critique au CHU de Bordeaux. Un total de 414 patients ont bénéficié d’un WES ou d’un WGS réalisé en situation d’urgence au CHU de Bordeaux entre le 01/09/2021 et le 01/09/2025. Pour 388 d’entre eux, l’indication était la réalisation d’une analyse prénatale, une grossesse en cours, un conseil génétique, ou non précisée, et sont donc non concernés par cette étude. Les 26 patients restants ont ainsi bénéficié d’une analyse réalisée en urgence, indiquée en raison d’une situation critique, avec possible impact du diagnostic moléculaire sur la prise en charge. 16 cas concernaient un WES et 10 un WGS (dont 1 avait eu auparavant un WES). 25 patients ont été analysés par stratégie en trio, et 1 patient par stratégie en duo. Les indications étaient en majorité des patients présentant un syndrome polymalformatif et/ou hospitalisés en réanimation ou soins intensifs pédiatriques (19/26), puis des patients atteints d’encéphalopathie (6/26) et un patient présentant une hépatomégalie d’aggravation rapide (1/26). Le rendement diagnostic est de 42% (11/26). Le séquençage en urgence a permis de mettre fin rapidement à l’errance diagnostique dans près de la moitié des cas. Le rendement diagnostique était plus performant pour le WGS (70%, 7/10) que pour le WES (25%, 4/16). Pour l’un des patients avec WGS positif, un WES anténatal avait été non contributif en raison d’un défaut de capture sur la région concernée. Pour deux patients en réanimation, le diagnostic a aidé les parents à envisager plus sereinement l’arrêt des soins curatifs. A l’inverse, un diagnostic avec une évolution favorable a permis de poursuivre les soins pour une autre patiente. Concernant les patients présentant des pathologies neurologiques sévères, le diagnostic a orienté le suivi et renforcé la prise en soins complexe. Un geste invasif a pu également être évité chez un autre patient. Une donnée incidente de prédisposition héréditaire au cancer a permis d’instaurer une surveillance spécifique chez le parent concerné. Les résultats de notre étude confortent la nécessité d’un circuit rapide dédié à ces patients pédiatriques, permettant une prise de décision plus éclairée et sereine lorsqu’un diagnostic est identifié. Ils soulèvent néanmoins des questions sur l’impact du diagnostic précoce, parfois établi avant l’apparition de certains signes cliniques, ainsi que sur la gestion de son annonce dans des situations complexes incluant le décès du patient et nécessitant un suivi rapproché des parents après cette annonce.
Camille PORTERET (BORDEAUX), Cécile COURDIER, Vincent MICHAUD, Ouarda ABDOUS, Chloé ANGELINI, Consortium AURAGEN, Camille BERGES, Amel BOUCHATAL, Anais CALAYA, Manon DEGOUTIN, Louis DOMENACH, Samuel FENNELLY, Patricia FERGELOT, Cyril GOIZET, Gaelle HARDY, Guillaume JEDRASZAK, Didier LACOMBE, Louis LEBRETON, Marine LEGENDRE, Henri MARGOT, Victor MARIN, Sophie NAUDION, Clément SAUVESTRE, Julien VAN GILS, Claire BENETEAU, Aurélien TRIMOUILLE, Caroline ROORYCK-THAMBO
00:00 - 00:00 #49780 - P435 Infertilité masculine et défaut de maturation chromatinienne : apport du séquençage de haut débit chez une famille Tunisienne.
Infertilité masculine et défaut de maturation chromatinienne : apport du séquençage de haut débit chez une famille Tunisienne.

Introduction : La maturité nucléaire des spermatozoïdes constitue un facteur déterminant de la fertilité masculine. Des anomalies de la spermatogenèse peuvent perturber la compaction de la chromatine, entraînant des dommages à l’ADN spermatique et une altération de la fonction des gamètes. Le gène C14orf39 joue un rôle majeur dans la formation du complexe synaptonémal (SC), structure indispensable à la méiose, et interagit avec plusieurs protéines impliquées dans la compaction de la chromatine. Nous rapportons ici l’identification d’une nouvelle variation pathogène du gène C14orf39 chez un patient infertile issu d’une famille présentant un défaut de maturation chromatinienne des spermatozoïdes. Matériel et méthodes : L’étude a porté sur deux frères issus d’un mariage consanguin, tous deux consultant pour une infertilité primaire. L’évaluation spermatique comprenait un spermogramme standard et un test au bleu d’aniline pour analyser la maturité nucléaire. Un séquençage complet de l’exome (WES) a été réalisé chez l’un des frères afin de détecter d’éventuelles variations génétiques. Résultats et discussion : Le premier patient présentait une oligo-asthéno-tératospermie sévère, tandis que son frère montrait une tératospermie isolée. Le test au bleu d’aniline a mis en évidence une proportion élevée de spermatozoïdes à chromatine immature. Le WES a révélé un nouveau variant dans le gène C14orf39, classé pathogène selon ACMG. L’altération ou l’absence du SC compromet la méiose, perturbe la compaction de la chromatine et entraîne une infertilité masculine. Conclusion : Plusieurs mutations de C14orf39 ont été associées à l’infertilité masculine en raison de leur rôle clé dans la méiose et la maturation spermatique. La présence de cette nouvelle mutation souligne l’importance fonctionnelle de ce gène dans la compaction de la chromatine et la spermatogenèse, et ouvre des perspectives pour le diagnostic génétique des infertilités idiopathiques.
Maha CHABCHOUB, Aména SAADALLAH, Marwa BEN AMOR, Olfa ABDELKEFI, Salima DAOUD, Tarak REBAI, Hassen KAMMOUN, Afifa SELLAMI, Leila KESKES, Fatma ABDELHEDI (Paris)
00:00 - 00:00 #49790 - P436 Le syndrome de Patau de révélation post-natale au Maroc.
Le syndrome de Patau de révélation post-natale au Maroc.

Le syndrome de Patau, ou trisomie 13, est une maladie chromosomique constitutionnelle, due à la présence d'un chromosome 13 surnuméraire, et parfois à des réarrangements chromosomiques impliquant ce chromosome. Cette maladie génétique rare se caractérisent par des malformations d’évolution létale dans l’ensemble des cas. Nous rapportons les résultats d’une étude descriptive transversale, clinique et cytogénétique, réalisée sur une période de 15 ans, allant de mai 2011 à avril 2025, et qui a concerné les patients avec suspicion clinique, puis confirmation cytogénétique, du syndrome de Patau. Au total, deux patients de sexe masculin ont été identifié, âgés respectivement au moment du diagnostic de 5 jours et de 8 jours. Les signes cliniques évocateurs étaient les syndromes dysmorphique et malformatif, principalement la fente labio-palatine, la polydactylie, l’artère ombilicale unique, et les malformations cardio-pulmonaire, compliquées de détresse respiratoire et d’insuffisance cardiaque. Le caryotype a confirmé le diagnostic de trisomie 13 libre et homogène dans un cas, et de trisomie 13 par translocation robertsonienne dans le 2ème cas. L’évolution a été fatale chez les 2 patients. Le syndrome de Patau de révélation post-natale est devenu exceptionnel, grâce aux avancées du diagnostic prénatal, notamment du diagnostic prénatal non-invasif sur sang maternel. Le risque de récurrence d'une trisomie 13 est de l'ordre de 1 %. Cependant, dans les familles où la trisomie 13 est associée à une translocation robertsonienne, le risque de récurrence est plus élevé si l'un des parents est porteur de cette translocation.
Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc), Mohamed EL ALAOUI EL ABEDELLAOUI, Aziza SBITI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #49806 - P437 Syndrome de synostose spondylocarpotarsienne récessif (CPSFS1B) associé à une hétérozygotie composite du gène MYH3, incluant un variant de signification incertaine : premier cas rapporté en Afrique du Nord.
Syndrome de synostose spondylocarpotarsienne récessif (CPSFS1B) associé à une hétérozygotie composite du gène MYH3, incluant un variant de signification incertaine : premier cas rapporté en Afrique du Nord.

Introduction Le syndrome CPSFS1B (contractures, ptérygions et synostose spondylocarpotarsienne de type 1B) est une affection génétique récessive extrêmement rare, liée à des mutations bialléliques du gène MYH3, codant pour la myosine embryonnaire. Ce syndrome se caractérise par des ptérygions multiples, des contractures articulaires, ainsi que des synostoses vertébrales, carpiennes et tarsiennes, avec une expressivité clinique variable. Moins de 20 cas ont été rapportés à ce jour, rendant sa prévalence inconnue et compliquant souvent le diagnostic, notamment dans les formes partielles ou atypiques. Matériel et Méthodes Nous rapportons le cas d’une fillette de 3 ans et 8 mois, issue d’un mariage non consanguin avec notion d’endogamie familiale. Elle a été adressée pour évaluation d’un tableau dysmorphique associant un ptérygium colli marqué, des oreilles basses implantées, des mamelons écartés et un pied plat. Le caryotype était normal. En l’absence d’étiologie évidente, un séquençage de l’exome entier (WES) a été réalisé. Résultats Deux variants du gène MYH3 ont été identifiés, dont un classé pathogène et un de signification incertaine (VUS). Une étude de ségrégation familiale est en cours. Discussion et Conclusion Le tableau clinique, associé à la présence de deux variants MYH3, dont un VUS, suggère une forme récessive de CPSFS1B. L’étude de ségrégation familiale, en cours, pourrait contribuer à l’évaluation de la pathogénicité du VUS. Ce cas illustre la complexité du diagnostic génétique dans les syndromes rares à expression variable et souligne l’intérêt du séquençage de l’exome dans l’identification précoce de ces pathologies. Une meilleure compréhension des variants génétiques et de leur corrélation phénotypique demeure essentielle pour optimiser la prise en charge et le conseil génétique des patients concernés.
Sabrine BOURESSAS (Nice, Maroc), Houda JELTI, Afaf LAMZOURI
00:00 - 00:00 #49812 - P438 Syndrome associé à DOHH : un nouveau cas avec déficience intellectuelle légère et expansion du phénotype à la cardiomyopathie et l'hypoparathyroïdie.
Syndrome associé à DOHH : un nouveau cas avec déficience intellectuelle légère et expansion du phénotype à la cardiomyopathie et l'hypoparathyroïdie.

Le gène de la déoxyhypusine hydroxylase (DOHH) code pour une enzyme impliquée dans la modification post-traductionnelle du facteur d'initiation de la traduction eucaryote eIF5A1. Des variants bi-alléliques de DOHH ont récemment été rapportés chez cinq patients et associaient des troubles du développement ; retard neurodéveloppemental global, cardiopathie congénitale et retard de croissance (OMIM 620066_NEDMVIC). Nous présentons un patient de 10 ans, porteur d'un variant faux-sens homozygote de DOHH, caractérisé par une augmentation de la clarté nucale prénatale, le développement postnatal d'une cardiomyopathie, d'une hypoparathyroïdie et d'une déficience intellectuelle légère. Durant la première année de vie, une puce CGH-array et un panel in silico pour les RASopathies ont été initialement réalisés, tous deux donnant des résultats non conclusifs. Le variant DOHH a finalement été identifié lors d'une seconde analyse des données de séquençage d'exome entier effectuée pendant le suivi clinique. Une comparaison avec la littérature suggère que notre patient présente une atteinte neurodéveloppementale et une déficience intellectuelle plus légères que précédemment décrites, et aucun retard de croissance. Il est intéressant de noter qu'il s'agit du deuxième cas - sur six - d'augmentation de la clarté nucale prénatale chez un patient avec des variants DOHH. La cardiomyopathie et l'hypoparathyroïdie étant rapportées pour la première fois dans cette pathologie, des cas supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ou réfuter leur association. Dans le contexte des maladies rares, rapporter les descriptions cliniques et le suivi à long terme des patients avec des troubles nouvellement identifiés est essentiel pour la prise en charge médicale, le conseil génétique, et une meilleure caractérisation et compréhension de la maladie. Cela souligne également la nécessité de révisions périodiques des données de séquençage d'exome disponibles.
Elise DAIRE, Sabine DIRANI, Karine BRAUN, Segolene DELMAS LANTA, Guillaume JEDRASZAK, Hélène CAVE, Adeline Alice BONNARD, Bénédicte DEMEER (Amiens)
00:00 - 00:00 #49821 - P439 Quand un variant en cache un autre : apport du séquençage à haut débit.
Quand un variant en cache un autre : apport du séquençage à haut débit.

Introduction En génétique médicale, certains patients présentent un tableau clinique complexe qui ne peut être expliqué qu’en considérant l’association de deux variants distincts. Les techniques de séquençage à haut débit (NGS), en analysant simultanément un grand nombre de gènes, ont considérablement amélioré la démarche diagnostique, permettant d’éviter une longue « odyssée diagnostique » et d’expliquer, en une seule analyse, des phénotypes atypiques. Notre objectif était de souligner l’importance du recours au NGS dans l’identification de diagnostics moléculaires multiples chez des patients présentant une association phénotypique. Patients et Méthodes Nous rapportons deux patients P1 et P2 adressés à notre consultation pour suspicion d’une maladie génétique. Un séquençage à haut débit par whole exome sequencing (WES) a été réalisé. Les variants ont été classés selon les critères de l’ACMG. Observations P1, âgé de 3 ans, présentait une avance staturo-pondérale, une dysmorphie faciale évocatrice d’un syndrome de Sotos, un retard du langage, des convulsions et des polyarthrites fébriles. P2, âgé de 8 ans, présentait un retard global du développement, un déficit intellectuel profond, des convulsions, une ichtyose modérée, des anomalies squelettiques et des traits dysmorphiques. Le WES a mis en évidence deux variants hétérozygotes probablement pathogènes : c.2522delinsTTT (p.P506Ffs5) dans NSD1 et c.2843T>A (p.L948) dans NLRP12, confirmant le syndrome de Sotos associé à une fièvre périodique héréditaire, chez P1, et deux variants homozygotes dans ALDH3A2 (c.551C>G, p.Thr184Arg) et NPR2 (c.266T>C, p.Leu89Pro) responsables du syndrome de Sjögren-Larsson associé à une dysplasie acromésomélique de type Maroteaux, chez P2. Dans les deux cas, la combinaison de ces variants expliquait le phénotype complexe et a permis d’instaurer une prise en charge adaptée. Conclusion Chez les patients présentant un tableau clinique atypique, le séquençage à haut débit s’impose comme un outil diagnostique incontournable. Il permet non seulement d’identifier des diagnostics moléculaires multiples, mais aussi d’éviter l’errance diagnostique et d’orienter rapidement la prise en charge médicale et le conseil génétique.
Salwa BEN YAHIA (La Marsa, Tunisie), Cyrine ADHOUM, Ahlem ACHOUR, Faouzi MAAZOUL, Sana SKOURI, Mohamed Ali KSENTINI, Zohra FITOURI, Soumeya BEKRI, Anne GUIMIER, Genevieve BAUJAT, Ridha M'RAD, Lilia KRAOUA, Madiha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49822 - P440 Première description prénatale du syndrome de malformation cardiaque congénitale-dysplasie ectodermique-brachydactylie-télangiectasie lié à une nouvelle variation probablement pathogène de PRKD1.
Première description prénatale du syndrome de malformation cardiaque congénitale-dysplasie ectodermique-brachydactylie-télangiectasie lié à une nouvelle variation probablement pathogène de PRKD1.

Introduction : Le syndrome de malformation cardiaque congénitale-dysplasie ectodermique-brachydactylie-télangiectasie (CHDED) OMIM#617364, est une maladie génétique autosomique dominante d’expressivité variable, pouvant être pourvoyeuse d’anomalies du neuro-développement, peu décrite dans la littérature (seul 8 cas rapportés dans 3 études) et uniquement en situation post-natale. Nous évoquons ici le cas d’un diagnostic prénatal sur le seul point d’appel échographique d’une microcéphalie d’allure isolée. Cas clinique: Le fœtus de sexe féminin, était issu de parents bien-portants et non-apparentés. Grossesse initialement marquée par une tentative infructueuse d’IVG médicamenteuse. Dépistage combiné de la trisomie 21 au 1er trimestre avec un risque inférieur à 1/10 000. Les sérologies maternelles au VHB, VHC, et à la toxoplasmose étaient négatives. La sérologie maternelle au cytomégalovirus (CMV) était positive (IgG et IgM augmentées). Une microcéphalie (PC et BIP < 1er percentile) fut échographiquement mise en évidence à 23SA+1j. Une amniocentèse avait ainsi été demandée, selon le souhait du couple, pour analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA), exome en trio, et recherche de CMV. La PCR CMV était négative sur liquide amniotique, rendant peu probable l’hypothèse d’une infection cytémagalovirale fœtale. L’ACPA ne montrait pas d’anomalie. L’exome en trio mettait en évidence la variation probablement pathogène (classe 4 ACMG) de novo de PRKD1 NM_002742.3(PRKD1):c.2334C>G, p.(Ser778Arg), décrite in-silico comme pathogène, jamais décrite dans la littérature ou dans les bases de données de variations pathogènes, ni dans les bases des variations portées dans la population générale. Cette variation de PKRD1, fut considérée comme en lien avec le phénotype fœtal et les parents avaient demandé une interruption médicale de grossesse (effectuée à 29 SA + 5j) pour suspicion d’une maladie incurable d’une particulière gravité. A l’examen fœtopathologie, le fœtus présentait une importante autolyse. Etait exempt d’anomalies macroscopique particulières faciales ou des extrémités. Les radiographies squelettiques ne retrouvaient pas de trouble de maturation ou minéralisation osseuse, une fracture suspectée radiographiquement avait pu être infirmée lors de l’examen fœtopathologie. Une analyse histologique microscopique du système nerveux central était impossible du fait de l’autolyse. Les organes analysables en microscopie ne présentaient pas d’anomalie. Le placenta était hypoplasique. L’examen fœtopathologie concluait à une microcéphalie isolée sous réserve de remaniements autolytiques majeurs. Conclusion : Les variations pathogènes et probablement pathogènes du gène PRKD1 peuvent induire des microcéphalies fœtales d’allure isolée. La variation Ser778Arg de PKRD1 peut être considérée comme probablement pathogène dans cette pathologie. Le phénotype anténatal de ce syndrome reste à étoffer via d’autres observations échographiques et fœtopathologies.
Alexis BILLES (AMIENS), Florence JOBIC, Guillaume JEDRASZAK, Walaa DARWICHE, Gilles MORIN, Henri HOOTON, Lucija DUNDEK, Marianne PERRIERE, Isaure MICHAUD, Kahia MESSAOUDI, Virginie MAGRY, Ségolène LANTA, Emmanuelle LOURDEL, Estelle TREDEZ, Aurélien CAUX
00:00 - 00:00 #49838 - P441 Translocations réciproques apparemment équilibrées avec phénotype anormal : à propos de 3 cas.
Translocations réciproques apparemment équilibrées avec phénotype anormal : à propos de 3 cas.

Introduction Les translocations chromosomiques réciproques apparemment équilibrées (TRAE), sont observées chez environ 1 individu sur 500. Elles sont le plus souvent sans conséquence phénotypique. Toutefois, dans environ 6 % des cas, les TRAE de novo peuvent être associées à un phénotype anormal. Les manifestations cliniques observées pourraient résulter de différents mécanismes, tels que l’interruption d’un gène important au niveau d'un ou des deux points de cassure, un effet de position ou la présence d’un microremaniement déséquilibré. Objectif Nous rapportons l’étude clinique et cytogénétique de trois patients (P1, P2 et P3) porteurs de TRAE de novo, associées à un retard du développement syndromique chez P1 et P3 et un syndrome malformatif chez P2. Méthodes Les trois patients ont été examinés par un médecin généticien dysmorphologue. Un caryotype sanguin a été indiqué en première intention pour les trois patients et un complément d’étude par hybridation in situ fluorescente (FISH) a été réalisé chez P3. Résultats P1 nous a été adressée à l’âge de 4 ans pour retard psychomoteur et dysmorphie faciale. Un syndrome Tricho-Rhino-Phalangien a été suspecté. Le bilan radiologique a révélé un aspect en cônes des phalanges de tous les orteils. Le caryotype sanguin a montré une translocation réciproque de novo entre le bras court d’un chromosome 1 en 1p33 et le bras long d’un chromosome 8 en 8q24, impliquant très probablement le gène TRPS1 localisé en 8q23.3. P2, aux antécédents de retard de fermeture de la fontanelle antérieure, nous a été adressé à l’âge de 19 ans pour dysmorphie faciale, micromélie et hypoplasie des clavicules. Le diagnostic de dysplasie cléidocrânienne a été évoqué et le caryotype sanguin a montré une translocation réciproque de novo entre le bras court d’un chromosome 6 en 6p21 et le bras long d’un chromosome 14 en 14q31, impliquant très probablement le gène RUNX2 (6p21.1). P3, âgé de 2 ans, nous a été adressé pour retard psychomoteur, dysmorphie faciale, macrocrânie et avance staturo-pondérale. Le diagnostic de syndrome de Sotos a été évoqué. Le caryotype sanguin a montré une translocation réciproque entre le bras long d’un chromosome 5 en 5q35 et le bras long d’un chromosome 16 en 16q22. La FISH utilisant la sonde NSD1 a mis en évidence trois signaux : deux en place sur les chromosomes 5 et un transloqué sur le bras long du chromosome 16. Ainsi, le point de cassure en 5q35 aurait interrompu le gène NSD1 (5q35.3). Conclusion Les TRAE identifiées seraient associées à une interruption de gènes connus impliqués dans les syndromes suspectés, renforçant ainsi notre orientation diagnostique. Toutefois, un complément d’étude génétique est nécessaire pour confirmer cette hypothèse et préciser le mécanisme moléculaire en cause.
Wissal TERGUI (Tunis, Tunisie), Lilia KRAOUA, Hela BELLIL, Mahdi KAMMOUN, Faouzi MAAZOUL, Sameh TRABELSI, Olfa SMATI, Fadhila OUEDERNI, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49847 - P442 Itinéraire d’un homme avec un utérus : de l’anomalie génétique à la paternité dans le suivi à long terme d’un patient Réunionnais avec syndrome de persistance des canaux de Müller.
Itinéraire d’un homme avec un utérus : de l’anomalie génétique à la paternité dans le suivi à long terme d’un patient Réunionnais avec syndrome de persistance des canaux de Müller.

Le syndrome de persistance des canaux de Müller (PMDS) est un syndrome rare avec moins de 300 cas décrits à ce jour dans la littérature scientifique. Il s’agit d’une variation du développement génital causée par l’inactivation de l’AMH, se manifestant chez les garçons normalement virilisés par la présence de dérivés müllériens, trompes de Fallope, utérus et partie supérieure du vagin. Sur le plan génétique, les variations des gènes AMH et AMHR2 codant respectivement pour l’hormone anti-müllerienne (AMH) et son récepteur sont décrites dans ce syndrome selon un mécanisme de transmission autosomique récessif. Nous rapportons ici le cas d’un patient adulte atteint de PMDS découvert fortuitement à l’âge de 5 mois lors d’une prise en charge chirurgicale d’ectopie testiculaire bilatérale. La chirurgie réalisée a permis le maintien partiel des dérivés müllériens dans le but de conserver la vascularisation testiculaire. L’analyse moléculaire du gène AMHR2 a mis en évidence une délétion récurrente homozygote de 27pb dans l’exon 10, c.1332_1358del ; p.(Gly445_Leu453del), considérée comme pathogène. Cette variation est rapportée chez près d’un quart des patients mutés AMHR2 avec un effet fondateur décrit dans les populations d’Europe du Nord. Il s’agit de l’un des premiers patients atteints de PMDS décrits dans la littérature et pour lequel nous bénéficions aujourd’hui d’un suivi à long terme. Le suivi de ce patient reprend à l’âge adulte dans un contexte d’azoospermie avec une prise en charge en procréation médicalement assistée. La réalisation d’une biopsie testiculaire permet l’obtention de spermatozoïdes et la réalisation d’une fécondation in vitro qui aboutira à une grossesse évolutive. Au-delà du suivi du patient, l’étude familiale a permis la détection de cette variation à l’état homozygote chez les sœurs asymptomatiques du cas index. Par ailleurs les enjeux de conseil génétique particuliers sur l’île de la Réunion dans le contexte d’une variation présentant un effet fondateur ont conduit à rechercher cette délétion chez les conjoint(e)s du cas index et de ses sœurs. Ce travail nous permet de discuter de la prise en charge chirurgicale initiale avec maintien partiel des dérivés müllériens dans le but de conserver la vascularisation testiculaire grâce au suivi à long terme du patient et au regard des troubles de la fertilité associés au PMDS. Nous détaillons également les enjeux et modalités du suivi de l’ensemble de cette famille Réunionnaise dans le contexte particulier d’un syndrome rare de transmission autosomique récessive mais d’expression uniquement masculine au sein d’une population dont le mode de peuplement influe directement sur les caractéristiques des pathologies génétiques décelées.
Pauline BEUVAIN (SAINT-DENIS REUNION, Réunion), Marie-Line JACQUEMONT, Tiphany LAURENS, Hélène LHEUREUX, Joffrey MONS, Bérénice ROY-DORAY, Jean-Yves PICARD, Tristan CELSE
00:00 - 00:00 #49855 - P443 Deux variants distincts de DNMT3A dans le syndrome de Tatton-Brown-Rahman : comparaison phénotypique et mécanistique.
Deux variants distincts de DNMT3A dans le syndrome de Tatton-Brown-Rahman : comparaison phénotypique et mécanistique.

Introduction : Le syndrome de Tatton-Brown-Rahman (TBRS) est lié à des variants constitutionnels généralement de novo de DNMT3A, gène codant une méthyltransférase de l’ADN. Les mécanismes pathogéniques diffèrent selon le type de variant et le domaine fonctionnel atteint : pertes de fonction (LoF) par haploinsuffisance, gain de fonction, ou effet dominant négatif en cas d’atteinte de la région catalytique. Nous rapportons l’observation 2 nouveaux individus porteurs d’un variant pathogène du gène DNMT3A, illustrant cette corrélation génotype-phénotype. Observation 1 : individu de sexe masculin, âgé de 37 ans, porteur du variant pathogène c.783_798dup (p.Ser267Alafs*2) localisé dans le domaine PWWP du gène DNMT3A. Le mécanisme pathogénique correspond à une haploinsuffisance. Tableau clinique : grande taille, habitus marfanoïde avec hyperlaxité, macrocéphalie, trouble du neurodéveloppement avec hypotonie néonatale, déficience intellectuelle légère et manifestation psychiatrique (trouble anxieux généralisé), et particularités morphologiques. Observation 2 : Individu de sexe masculin, âgé de 5 ans, porteur du variant c.2654G>A (p.Arg882His), situé dans le domaine Mtase du gène DNMT3A. Cette substitution conserve la capacité de dimérisation mais altère l’activité catalytique. Le mécanisme est de type dominant négatif. Tableau clinique : avance staturo-pondérale et macrocéphalie, hyperlaxité importante, retard psychomoteur et trouble du développement intellectuel sévères, épilepsie, cryptorchidie, hernie ombilicale et communication inter-atriale. Discussion : Ces deux observations illustrent l’importance du domaine impacté et du mécanisme moléculaire associé : • Le variants LoF dans le domaine PWWP (comme c.783_798dup) induit un décalage du cadre de lecture, générant une protéine tronquée ou absente, et conduit à un mécanisme d’haploinsuffisance. • Les variants dominants-négatifs du domaine MTase (comme p.Arg882His) perturbent fortement la méthylation par interaction avec la protéine sauvage, ciblant préférentiellement les régions régulatrices des gènes de différenciation hématopoïétique, expliquant leur rôle central dans la leucémogenèse, et probablement la présentation plus sévère. Conclusion : La comparaison entre ces deux patients souligne la dualité des mécanismes pathogéniques de DNMT3A. La localisation du variant dans un domaine fonctionnel spécifique détermine non seulement le mécanisme moléculaire (haploinsuffisance versus effet dominant négatif), mais aussi la balance entre phénotype syndromique de croissance excessive et risque de leucémie. Ces observations renforcent la nécessité d’un suivi différencié des patients selon le type de variant identifié. Lors de l’évaluation des variants, nous avons également cherché à corréler les phénotypes cliniques observés avec les caractéristiques moléculaires des variants identifiés.
Nadejda BIRLADEANU (Paris), Fanny LAFFARGUE, Océane COUDRIEU, Marie-Gabrielle DELORME GUINAND, Caroline JANEL, Laurent VILLARD, Gaetan LESCA, Florian CHERIK
00:00 - 00:00 #49876 - P444 Une variante chromosomique très rare du syndrome de Turner: Isochromosome Xp en mosaïque, à propos d’un cas.
Une variante chromosomique très rare du syndrome de Turner: Isochromosome Xp en mosaïque, à propos d’un cas.

Introduction : Le syndrome de Turner (ST) est une maladie chromosomique rare, touchant environ une naissance féminine vivante sur 2500. Il résulte d’une monosomie totale ou partielle du chromosome X et se caractérise par une grande variabilité phénotypique. Les anomalies chromosomiques responsables du ST comprennent la monosomie (45,X), les formes mosaïques (45,X/46,XX), les variants structuraux tels que l’isochromosome X, le chromosome en anneau ou les délétions partielles du chromosome X, ainsi que les mosaïques associées à ces variants. La formule classique 45,X représente environ 45 % des cas, tandis que les autres formes sont plus rares et souvent associées à des présentations cliniques atypiques. Dans notre observation, nous rapportons l’étude clinique et génétique d’une forme rarement décrite du syndrome de Turner en mosaïque impliquant l’isochromosome Xp. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une patiente âgée de 12 ans et demi, adressée en consultation de génétique pour retard staturo-pondéral, déficience intellectuelle légère et dysmorphie faciale. L’examen clinique a objectivé un poids à –3 DS, une taille à –5 DS et un périmètre crânien à –1,4 DS. Elle présentait des fentes palpébrales orientées en bas et en dehors, un hypertélorisme, des sourcils arqués, un blépharoptosis, des cils longs, des narines antéversées, un philtrum court, un microrétrognathisme, ainsi qu’un cou court et large associé à un pterygium colli. Un pectus excavatum, des foetal pads et une hypertrichose ont également été retrouvés.Un caryotype en bande R sur lymphocytes sanguins périphériques et une analyse par hybridation in situ fluorescente (FISH) ont été réalisés. Résultats : Le caryotype a révélé une mosaïque composée de deux lignées cellulaires : 45,X et 46,Xi(X)(p), traduisant la présence d’un isochromosome Xp. Cette formule chromosomique, faite de cellules monosomiques X dans plus de 75 % et de cellules avec isoXp dans près d’un quart des métaphases, a été confirmée par FISH: 45,X[13]/ 46,Xi(X)(p10)[5].nuc ish(DXZ1x1,tel Xp x 1)[94]/(DXZ1x2,tel Xp x3)[6]. Conclusion : L’anomalie chromosomique présentée par notre patiente a été rarement décrite dans le ST. Notre observation contribue à la caractérisation phénotypique de cette anomalie chromosomique peu fréquente.
Rasene GEREISHA (Sousse, Tunisie), Hend DRIDI, Hadhami FRAY, Dalel NASRALLI, Sameh MABROUK, Soumaya MOUGOU, Ramzi ZEMNI
00:00 - 00:00 #49878 - P445 Délétion familiale de 3 Mb dans la région Xq28 terminale contribuant à l’identification d’une région critique associée à l’insuffisance ovarienne prématurée.
Délétion familiale de 3 Mb dans la région Xq28 terminale contribuant à l’identification d’une région critique associée à l’insuffisance ovarienne prématurée.

Introduction : La région Xq28 terminale comprend plusieurs gènes impliqués dans le neurodéveloppement. Des variations ponctuelles ou des délétions intragéniques affectant ces gènes peuvent être responsables de syndromes associés à une déficience intellectuelle liée à l’X. Parmi eux, le gène MECP2, impliqué dans le syndrome de Rett, est bien connu. La bande Xq28 inclut également une région récurrente encadrée par les duplications segmentaires int22h-1 et int22h-2, dont les délétions sont généralement létales in utero chez les fœtus de sexe masculin, mais asymptomatiques chez les femmes en raison d’un biais d’inactivation de l’X. En revanche, les délétions larges de la région terminale Xq28 sont très peu décrites dans la littérature. Patients et méthodes : Nous rapportons une délétion familiale de la région Xq28 terminale, de 3,12 mégabases, emportant 29 gènes morbides répertoriés dans la base de données OMIM, dont MECP2, L1CAM, ABCD1, GDI1 et RAB39B. Cette délétion a été initialement identifiée sur caryotype constitutionnel et caractérisée par analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) chez le cas index, dans le cadre d’un bilan d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). L’étude familiale a révélé que cette délétion avait été transmise par la mère, ménopausée à l’âge de 45 ans, et retrouvée également chez la sœur du cas index, qui présente une diminution de la réserve ovarienne. À notre connaissance, aucune des femmes concernées ne présente d’anomalie neurodéveloppementale. Discussion et conclusion : Certaines délétions de taille variable, situées entre les bandes Xq26 et Xq28, ont été rapportées dans la littérature comme associées à une IOP, permettant de définir une seconde région critique. La délétion ici décrite, bien qu’elle chevauche partiellement cette région, est de taille plus petite, avec un point de cassure proximal situé plus distalement. Elle est, par ailleurs, rarement décrite à ce jour. Cette observation familiale suggère l’existence potentielle d’autres gènes critiques pour l’IOP au sein de cet intervalle, et permet d’affiner la délimitation de la région critique précédemment définie. Toutefois, la description d’autres cas similaires est nécessaire pour confirmer cette hypothèse. Enfin, l’absence de phénotype neurodéveloppemental dans cette famille s’explique vraisemblablement par un biais d’inactivation de l’X chez les femmes porteuses.
Malek BOUASSIDA (Poissy), Géraldine VIOT, Romain VILLENEUVE, Luc DRUART, Denise MOLINA-GOMES
00:00 - 00:00 #49884 - P446 Agénésie isolée du corps calleux révélant une translocation équilibrée de novo impliquant FOXG1 : apport du séquençage du génome prénatal.
Agénésie isolée du corps calleux révélant une translocation équilibrée de novo impliquant FOXG1 : apport du séquençage du génome prénatal.

Le syndrome FOXG1 est une encéphalopathie développementale sévère, caractérisée par un retard neurodéveloppemental précoce, une déficience intellectuelle constante, des troubles du comportement (anomalies des interactions sociales, troubles du sommeil, stéréotypies motrices), des mouvements anormaux (dyskinétiques et hyperkinétiques), une épilepsie et une microcéphalie post-natale. Les anomalies du corps calleux, fréquentes et parfois associées à des anomalies de la gyration, constituent un signe d’appel radiologique. Ce tableau est parfois désigné sous le terme de « syndrome de Rett congénital », en raison de la similitude clinique, bien qu’il s’en distingue par l’absence de régression marquée. La majorité des cas sont dus à des variants pathogènes intragéniques ou à des délétions entraînant une perte de fonction de FOXG1. Plus rarement, des réarrangements intergéniques touchant des régions régulatrices situées à distance mais dans un même domaine topologiquement associé (TAD) ont été décrits. Ces réarrangements perturbent des éléments régulateurs agissant en cis et entraînent un effet de position pathogène. Nous rapportons le cas d’une grossesse marquée par la découverte d’une agénésie isolée du corps calleux au deuxième trimestre (22+3 SA). Les antécédents parentaux étaient non contributifs et les IRM cérébrales parentales normales. Une amniocentèse suivie d’une analyse chromosomique par ACPA et d’un séquençage d’exome prénatal n’a révélé aucune anomalie. Les parents ont finalement opté pour une interruption médicale de grossesse à 30+6 SA. L’examen fœtopathologique a montré un excès de croissance, une microcéphalie relative, une hypertrophie placentaire, une avance d’âge osseux et une dysmorphie faciale (dolichocéphalie, étroitesse bi-temporale, hypertélorisme, racine nasale proéminente et nez bulbeux). L’examen cérébral confirmait l’agénésie du corps calleux, avec présence de bandelettes de Probst. Le séquençage du génome en trio a révélé une translocation équilibrée de novo entre les chromosomes 13 et 14 : t(13;14)(q13.3;q12)dn. Le point de cassure du chromosome 14 est situé entre FOXG1 et sa région régulatrice distale, suggérant une séparation fonctionnelle entre le gène et ses éléments régulateurs. Ce mécanisme correspond à un effet de position à longue distance entraînant probablement une haplo-insuffisance de FOXG1. Ce cas illustre l’intérêt du séquençage du génome entier en diagnostic prénatal. Contrairement à l’exome, qui ne permet pas d’identifier des anomalies équilibrées de type translocation, le génome met en évidence des variants structurels cryptiques et éclaire des mécanismes pathogènes complexes. Actuellement, l’exome est le test prénatal le plus largement utilisé en France. Toutefois, la présente observation plaide en faveur de l’intégration progressive du séquençage de génome entier dans le diagnostic prénatal, en particulier dans les agénésies du corps calleux.
Louise LECAT (Paris), Thomas COURTIN, Challet ILYAS, Philippe ROTH, David GREVENT, Tania ATTIÉ-BITACH, Lucile BOUTAUD-DE LA COMBE
00:00 - 00:00 #49911 - P447 ETUDE CYTOGENETIQUE CHEZ 622 HOMMES INFERTILES AVEC ANOMALIES DU SPERMOGRAMME.
ETUDE CYTOGENETIQUE CHEZ 622 HOMMES INFERTILES AVEC ANOMALIES DU SPERMOGRAMME.

ETUDE CYTOGENETIQUE CHEZ 622 HOMMES INFERTILES AVEC ANOMALIES DU SPERMOGRAMME Rabeh N, Bellil H, Ben Yahia S, Ouedrani F, Smati O,Trabelsi S, Yahyaoui L, Maazoul F, Mrad R, Kraoua L, Trabelsi M. Service de Génétique, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction : L'infertilité touche environ 15 % des couples en âge de procréer. Dans 50% des cas, les causes sont d'origine masculine et sont associées à une altération de la spermatogenèse. Des causes cytogénétiques sont identifiées chez 15% des hommes infertiles. Matériels et méthodes : Nous rapportons les résultats de l’étude cytogénétique réalisée chez 622 hommes infertiles présentant une anomalie du spermogramme colligés au Service de Génétique de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, pendant une période de 11 ans allant de janvier 2011 à février 2023. Un caryotype standard sur sang périphérique a été réalisé pour tous les patients. Résultats : Le nombre de patients infertiles avec anomalies du spermogramme colligés était de 622. Le caryotype sanguin a montré la présence d’une anomalie chromosomique chez 81 patients (13%) dont 69/81 avaient une azoospermie, 9/81 avaient une oligoasthénotératospemrie, 2/81 avaient une cryptozoospermie et un patient avait une dégradation du sperme. L’âge moyen à la première consultation en génétique était de 38 ans. Les anomalies chromosomiques identifiées étaient à type de syndrome de Klinefelter (47,XXY) chez 56/81 patients (homogène chez 50/56 patients et en mosaïque chez 6/56 patients), une formule associant une population 45,X et une population comportant un chromosome Y normal ou remanié chez 4/81 patients , une formule XYY chez 3/81 patients et une délétion Yq chez 3/81 patients, un chromosome marqueur surnuméraire chez 1/81 patient, un remaniement de structure équilibré chez 12/81 patients (4 translocations robertsoniennes, 5 translocations réciproques et 3 inversions) et une formule 46,XX chez 2/81 patients avec phénotype masculin et dysgénésie gonadique. Conclusion : Le taux élevé d'anomalies chromosomiques identifiées chez les hommes infertiles de notre étude (13%) souligne l’importance de réaliser un caryotype en cas d’anomalie du spermogramme afin de rechercher une cause chromosomique et d’orienter la prise en charge. Mots-clés : Infertilité masculine, Spermogramme, Caryotype sanguin, anomalie chromosomique, Klinefelter.
Nadia REBAH EP MELLOULI (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49941 - P448 Anomalies chromosomiques et moléculaires chez des enfants atteints de différences de développement sexuel.
Anomalies chromosomiques et moléculaires chez des enfants atteints de différences de développement sexuel.

Les différences/troubles du développement sexuel (DSD) sont des anomalies congénitales caractérisées par un développement atypique du sexe chromosomique, gonadique et/ou anatomique. Le diagnostic des DSD reste particulièrement difficile en Afrique subsaharienne en raison d’un plateaux technique limité et du manque d’outils de diagnostic avancés, malgré une incidence croissante. Afin de mieux comprendre les bases génétiques des DSD au Sénégal, nous avons mené des analyses cytogénétiques et moléculaires complémentaires. Matériels et méthodes : Les lymphocytes du sang périphérique de 35 patients (âge moyen : 3,3 ans, de 0 à 18 ans) ont été analysés à l'aide de techniques cytogénétiques conventionnelles, de coloration des télomères et des centromères, de FISH multiplex et de sondes spécifiques du gène SRY, avec 150 donneurs sains comme témoins. En parallèle, un séquençage ciblé de nouvelle génération (NGS) a été réalisé sur 13 patients atteints de DSD. L'interprétation des variants et leurs effets fonctionnels sur les protéines ont été effectués à l'aide du pipeline bio-informatique MobiDL. Résultats : L'analyse cytogénétique a révélé des caryotypes principalement normaux. 46,XY (n = 19) et 46,XX (n = 13), ainsi que deux cas de syndrome de Turner en mosaïque : 46,XX[12]/45,X[5] et 45,X[28]/46,XY[20] et un cas de syndrome de Klinefelter en mosaïque : nuc ish(DXZ1x2,SRYx1)[85/200]. Des aberrations chromosomiques structurelles ont été détectées chez 22 % (8/35) des patients. Les études sur les télomères ont montré des télomères significativement plus courts chez les patients atteints de DSD (6,99 kb [4,33-9,85 kb]) par rapport aux témoins (10,5 kb [5,2-13,9 kb]), associés à une augmentation des anomalies télomériques (pertes, doublets). L'analyse moléculaire a été réalisée chez 13 patients (P.1 à P.13). Un diagnostic moléculaire définitif a été établi chez 8 des 13 patients (61 %). Des variants pathogènes ont été identifiés dans sept gènes : AR, NR5A1, HSD3B2, DHX37, AKR1C2, UBR1 et CYP21A2. Des variants du gène AR : c.1789G>A ; p.(Ala597Thr) et c.2191G>A ; p.(Val731Met) ont été identifiés chez le patient P.4. Une délétion avec décalage du cadre de lecture du gène NR5A1 : c.398del ; p.(Pro133LeufsTer163) a été observée chez P.6, et une variante HSD3B2 : c.464C>T ; p.(Pro155Leu) chez P.8. Les variations du nombre de copies comprenaient des réarrangements au niveau du gène AKR1C2 (P.1 et P.12), UBR1 (P.7 et P.11) et une grande délétion du gène CYP21A2 chez P.3. Conclusions : Cette étude met en évidence le dysfonctionnement des télomères comme une nouvelle caractéristique des DSD et démontre l'intérêt d'intégrer les approches cytogénétiques et moléculaires. Dans la plupart des cas, l'établissement d'un diagnostic génétique ou cytogénétique améliore la prise en charge clinique et souligne l'importance des tests avancés pour les enfants atteints de DSD en Afrique subsaharienne.
Haifaou YOUNOUSSA (Nîmes), Macoura GADJI, Mamadou SOUMBOUNDOU, Babacar NIANG, Anne BERGOUGNOUX, Radhia M'KACHER, Françoise PARIS
00:00 - 00:00 #49953 - P449 Môle hydatiforme récurrente associée à un nouveau variant biallélique du gène NLRP7.
Môle hydatiforme récurrente associée à un nouveau variant biallélique du gène NLRP7.

INTRODUCTION: Les môles hydatiformes (MH) représentent une entité rare de maladie trophoblastique gestationnelle caractérisée par une néoplasie trophoblastique entraînant un développement embryonnaire défectueux et un avortement spontané en raison d’une surexpression du génome paternel. Les MH récurrentes (MHR) sont rapportées dans 1 à 4% des cas, et sont associées à des variants délétères au niveau de l’un des sept gènes à effet maternel décrits à ce jour. Le gène NLRP7, jouant un rôle crucial dans l’empreinte génomique et la régulation du développement et de la différenciation placentaires, est impliqué chez 55% des patientes présentant au moins 2 MH, avec une grande hétérogénéité allélique (plus de 200 variants rapportés). Nous rapportons un nouveau variant identifié par séquençage de l’exome (SE) au niveau du gène NLRP7 associé à des MHR . METHODES: Nous rapportons l’observation d’un couple exploré pour infertilité avec des antécédents de MHR. L’étude moléculaire a été réalisée sur l’ADN lymphocytaire des deux partenaires par SE utilisant la technologie short-read (Illumina), avec la recherche concomitante de variations de nombre de copie (CNV). RESULTATS: Il s’agit d’un couple non apparenté (37 ans et 40 ans) suivi pour infertilité secondaire. L’enquête génétique était négative. La patiente, G3P0A3, a eu trois grossesses môlaires consécutives. La première grossesse, diagnostiquée comme MH partielle, a été prise en charge par aspiration et par traitement par méthotrexate, avec évolution favorable. La deuxième et la troisième grossesses ont été diagnostiquées comme MH complètes ayant nécessité un traitement par chimiothérapie (méthotrexate, actinomycine). La patiente a finalement eu une tentative de fécondation in-vitro qui a échoué avec arrêt embryonnaire précoce au stade J3. Le caryotype du couple était sans anomalie. Le SE n’a pas identifié de variant pathogène chez l’époux. Chez la patiente, un nouveau variant a été mis en évidence à l’état homozygote au niveau du gène NLRP7 (NM_001127255.1): c.818G>A (p.Trp273Ter). Ce variant non rapporté dans ClinVar, a été classé comme probablement pathogène selon les critères de l’ACMG (PM2, PVS1). Il entraînerait une perte de fonction par nonsense-mediated decay, pouvant expliquer le phénotype des produits de conception observés. CONCLUSION: Cette observation illustre le rôle central du gène NLRP7 dans la régulation de la différenciation trophoblastique, la décidualisation et l’implantation embryonnaire. L’identification moléculaire par SE a permis de prodiguer un conseil génétique adapté et d’orienter la prise en charge reproductive notamment devant le risque de choriocarcinome associé aux MHR.
Sameh ARFAOUI, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Abir FEDHILA, Meyssa MERIDA, Boutheina BOURAOUI, Marouen BRAHAM, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49956 - P450 Un syndrome polymalformatif rare confirmé par quatre nouveaux cas français porteurs du variant récurrent de novo RARA p.(Arg276Trp).
Un syndrome polymalformatif rare confirmé par quatre nouveaux cas français porteurs du variant récurrent de novo RARA p.(Arg276Trp).

Le gène RARA (Récepteur de l’Acide Rétinoïque α) est impliqué dans la voie de signalisation de l’acide rétinoïque, essentielle à la morphogenèse embryonnaire des vertébrés (Mark et al. 2009). Une patiente porteuse du variant survenu de novo c.826C>T, p.(Arg276Trp) (NM_000964) et présentant un syndrome polymalformatif avait été décrite (Jakubiuk-Tomaszuk et al. 2019). Nous décrivons ici 4 nouveaux patients français présentant un tableau clinique similaire et porteurs du variant récurrent p.(Arg276Trp) du gène RARA. Les cinq patients présentaient des anomalies cardiaques, incluant deux communications interauriculaires, deux valvulopathies mitrales et deux anomalies du tronc veineux pulmonaire. Quatre patients avaient des malformations rénales, et une patiente présentait une agénésie utérine. Trois patients présentaient un métatarsus varus bilatéral. L’imagerie cérébrale, réalisée chez tous, montrait un élargissement ventriculaire chez trois patients. Deux patientes avaient des malformations vertébrales et une présentait une hypercyphose thoracique. Tous les patients avaient des difficultés alimentaires, dont trois nécessitant une sonde nasogastrique ou une gastrostomie ; une patiente présentait une laryngomalacie sévère. Deux patients avaient une atteinte mésentérique. Parmi les traits morphologiques, un philtrum long était observé chez trois patients et une microstomie chez deux. Quatre patients présentaient des anomalies ophtalmologiques, dont deux colobomes bilatéraux. Quatre patients présentaient une hypotonie axiale. Le développement psychomoteur a pu être décrit pour quatre d’entre eux, une patiente étant décédée à l’âge de cinq mois. Les enfants ont marché entre 18 et 27 mois et prononcé leurs premiers mots vers l’âge d’un an. Les deux patientes les plus âgées ont rattrapé leur retard psychomoteur initial. Ces observations confirment que le variant de novo récurrent p.(Arg276Trp) dans RARA est responsable d’un syndrome polymalformatif distinct, touchant plusieurs systèmes (cardiaque, génito urinaire, squelettique, ophtalmologique et cérébral). L’atteinte colobomateuse n’est pas systématique, et le développement psychomoteur, bien qu’initialement retardé, peut s’améliorer significativement avec l’âge. Ces nouvelles données élargissent le spectre phénotypique associé à RARA et permettront d’orienter un suivi ciblé pour la détection complète des manifestations de ce syndrome.
Camille PORTERET, Lucie DUFOUR (Bordeaux), Elise SCHAEFER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Amélie PITON, Aurore GARDE, Hana SAFRAOU, Christophe PHILIPPE, Boris KEREN, Alexandra AFENJAR, Caroline ROORYCK-THAMBO
00:00 - 00:00 #49958 - P451 Deux délétions distinctes dans une fratrie : découverte d’un mécanisme mutationnel rare responsable de délétions mosaïques adjacentes transmissibles séparément.
Deux délétions distinctes dans une fratrie : découverte d’un mécanisme mutationnel rare responsable de délétions mosaïques adjacentes transmissibles séparément.

Introduction : Les SVs (structural variations) constituent une classe d’événements génétiques mutationnels dont la compréhension des mécanismes complexes d’apparition constitue un intérêt à la fois scientifique et diagnostique majeur. L’essor du séquençage en génome entier permet aujourd’hui la détection d’un grand nombre de ces événements structurels avec une précision permettant de mieux comprendre leur survenue. Méthode : Deux cas de double délétion à l’état de mosaïque ont été identifiés en séquençage de génome entier en technique Illumina et colligés dans le cadre du groupe de travail bioinformatique du laboratoire SeqOIA. Un séquençage long fragment a été réalisé pour phaser les allèles mutés. Résultats : Un séquençage de génome entier en trio a identifié deux délétions de 3kb et 4kb emportant chacune un fragment de l’exon 2 de ZBTB18 et présentes dans deux lignées cellulaires mosaïques distinctes chez une enfant atteinte d’un trouble du neurodéveloppement sévère. Un séquençage de génome entier en quatuor a identifié une délétion de 5kb emportant les exons 13-14 et une délétion de 3kb emportant l’exon 15 de SMARCA2 à l’état de mosaïque chez une femme, mère de deux enfants ayant hérité chacun d’un seul de ces deux événements, à l’état hétérozygote. Dans les deux cas, les délétions ont pu être identifiées comme apparues sur le même allèle, de part et d’autre d’un point de cassure commun d’une dizaine de paire de bases. Conclusion : Cette découverte et celle de quelques cas évocateurs au sein du groupe de travail et dans la littérature pose la question d’un mécanisme mutationnel non décrit à ce jour et commun à ces événements distincts, évoquant une cassure double-brin résolue dans chaque sens par microhomology-mediated break-induced replication (MMBIR) lors de la phase S (réplication) d’une cellule à un stade embryonnaire très précoce. L’identification d’un tel mécanisme présente un intérêt scientifique mais aussi diagnostique du fait du risque spécifique de transmission d’une même maladie par deux remaniements distincts au sein d’une même famille.
Jean-Serene LALOY (Caen), Marion LESIEUR-SEBELLIN, Adèle BARBOT, Boris KEREN, Julien BURATTI, Aurélie WAERNESSYCKLE, Richard DELORME, Claire LEBLOND, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Thomas COURTIN, Thomas BOURGERON, Hamza HADJ ABDALLAH, Valérie MALAN, Pierre BLANC, Julie STEFFANN, Valérie CORMIER-DAIRE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE
00:00 - 00:00 #49994 - P452 Le diagnostic prénatal d’une rare tétrasomie 9p confirmé par les explorations cytogénétiques postnatales.
Le diagnostic prénatal d’une rare tétrasomie 9p confirmé par les explorations cytogénétiques postnatales.

La tétrasomie 9p partielle ou totale est une anomalie chromosomique rare caractérisée par la présente de 4 copies d’une partie ou de la totalité du bras court du chromosome 9. Le diagnostic cytogénétique peut être fait en pré-ou post-natal. Plusieurs malformations peuvent être associées à cette anomalie selon la taille de la région 9p impliquée et la présence ou pas d’anomalies chromosomiques associées. Nous rapportons le cas d’une grossesse de 24SA et 3jours, au cours de laquelle un caryotype sur liquide amniotique (LA) a été demandé dans le cadre de l’exploration d’un tableau polymalformatif : une dysmorphie faciale (rétrognathisme, protrusion de la lèvre supérieure, oreilles bas implantées), un fémur court, pyélectasie droite. Une mosaïque chromosomique prénatale a été mise en évidence avec un marqueur chromosomique caractérisée par FISH (hybridation in-situ fluorescente) montrant du matériel chromosomique issu du chromosome 9. La présence d’une tétrasomie 9p homogène sur lymphocytes sanguins a été confirmée en post-natal. La térasomie 9p est une anomalie de structure secondaire dans la majorité des cas à une non- disjonction au cours de la méiose II maternelle. Elle peut être secondaire à une non-disjonction mitotique. Des mécanismes de recombinaison, duplication avec délétion 9q ont également été mis en cause. Le diagnostic est généralement fait en période prénatale devant un tableau polymalformatifs associant: un retard de croissance intra-utérin (57%), anomalies du système nerveux central (59%), anomalies squelettiques (29%), anomalies urogénitales (29%) et cardiaques (29%),… La tétrasomie 9p homogène sur lymphocytes sanguins s’explique chez notre cas index par la meilleure tolérance de cette anomalie de structure par les lymphocytes sanguins par rapport aux fibroblastes, aux amniocytes et aux villosités choriales. La sévérité de phénotype est variable selon le taux de mosaïque, les tissus atteints et la taille de la région impliquée. Une caractérisation par CGH array est indiquée chez notre patient pour une meilleure corrélation génotype-phénotype.
Sarra DIMASSI (sousse, Tunisie), Ahmed BEN SMIDA, Mariem BARKA, Rihab DAHLEB, Kawther OUNISS, Mariem HENI, Ines MRABET, Ali SAAD, Nebiha MAHDHAOUI, Sassi BOUGUIZANE, Soumaya MOUGOU
00:00 - 00:00 #50005 - P453 Synostose radio-ulnaire sans trouble hématologique liée à une variation du gène MECOM : à propos d’un cas en Guyane.
Synostose radio-ulnaire sans trouble hématologique liée à une variation du gène MECOM : à propos d’un cas en Guyane.

La synostose radio-ulnaire avec thrombopénie amégacaryocytaire (RUSAT) de type 2, causée par des mutations du gène MECOM (MDS1 and EVI1 complex locus), est un syndrome d’insuffisance médullaire héréditaire rare (IBMFS) associé à des anomalies squelettiques. Elle se caractérise par une présentation variable incluant une thrombopénie congénitale évoluant vers une pancytopénie, une synostose radio-ulnaire proximale bilatérale et d’autres anomalies osseuses. Le diagnostic clinique est souvent difficile en raison de la grande hétérogénéité phénotypique et du caractère encore limité des connaissances sur ce syndrome. Nous rapportons le cas d’une fillette de 9 ans, originaire de Guyane et de descendance chinoise, présentant une synostose radio-ulnaire proximale, une communication interauriculaire (CIA, opérée), une communication interventriculaire (CIV découverte secondairement), un retard du langage et une surdité. Le séquençage de l’exome entier en trio, associé à l’analyse des CNV, a révélé une variation hétérozygote de novo, perte de fonction, classée 4, située dans l’exon 8 du gène MECOM. À ce jour, la patiente ne présente aucun signe d’atteinte hématologique. Le spectre phénotypique associé aux mutations de MECOM reste incomplètement défini. Certaines variations sont associées à une hypertension artérielle pulmonaire, même en l’absence de malformations cardiaques, ce qui en fait un point de surveillance important. La présence d’une CIV, même minime, pourrait en outre aggraver l’évolution d’une telle complication, du fait du shunt gauche-droite. Ce cas contribue à élargir le spectre génotypique et phénotypique associé aux mutations de MECOM, et souligne l’importance d’une surveillance multidisciplinaire, incluant le suivi hématologique et cardiologique.
Mody DIOP (CAYENNE), Narcisse ELENGA
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05 - Oncogénétique - 14 - Génétique tumorale

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #49974 - P555 Dysfonctionnement des télomères et détection précoce des formes agressives des pathologies hématologiques.
Dysfonctionnement des télomères et détection précoce des formes agressives des pathologies hématologiques.

Contexte : Le dysfonctionnement des télomères, résultant de leur raccourcissement ou de mutations germinales affectant les gènes télomériques, joue un rôle majeur non seulement dans l’initiation des maladies, mais également dans leur progression et leur agressivité. Dans cette étude, nous avons évalué le dysfonctionnement télomérique dans les lymphocytes circulants « non tumoraux » par comparaison avec les cellules tumorales de patients atteints de pathologies hématologiques, afin de proposer un biomarqueur précoce des formes agressives. Matériels et méthodes : Des cohortes rétrospectives de patients atteints de pathologies hématologiques avant traitement ont été analysées : 200 lymphomes de Hodgkin, 150 lymphomes non hodgkiniens, 10 leucémies aiguës lymphoblastiques et 20 leucémies myéloïdes chroniques. Le dysfonctionnement des télomères (longueur et aberrations) a été évalué à l’aide d’une technique de cytogénétique haut débit (Next Generation Cytogenetics, NGC), permettant de distinguer les lymphocytes tumoraux des lymphocytes « sains ». Les résultats ont été comparés à ceux d’un groupe témoin constitué de 200 donneurs sains. Le suivi moyen des patients était supérieur à 12 ans. Résultats : L’analyse des lymphocytes circulants des patients a révélé un dysfonctionnement télomérique significativement différent de celui observé chez les témoins sains. Ce dysfonctionnement se caractérise principalement par un raccourcissement des télomères, mais certains patients présentaient également des télomères anormalement longs. La présence d’aberrations télomériques dans les lymphocytes non tumoraux (telles que la perte d’un télomère ou la formation de doublets) était corrélée à des formes agressives et à une réduction de la survie. À l’inverse, les patients dont le taux d’aberrations télomériques était comparable à celui des témoins présentaient une survie significativement prolongée. Conclusion : Ces résultats mettent en évidence, pour la première fois, l’importance des variations de la longueur et des aberrations des télomères comme biomarqueurs précoces des formes agressives de pathologies hématologiques. Ces paramètres pourraient constituer des outils précieux pour le suivi des patients et la prédiction de l’évolution de la maladie.
Radhia M'KACHER (Évry-Courcouronnes), Bruno COLICCHIO, Claire BORIE, Wala NAJAR, Steffen JUNKER, Noufissa OUDRHIDI, Leonhard HEIDINGSFELDER, Andreas PLESCH, Alain DIETERLEN, Philippe VOISIN, Annelise BENNACEUR-GRISCELLI, Eric JEANDIDIER, Patrice CARDE
00:00 - 00:00 #49713 - P556 Délétions totales des gènes BRCA1 et BRCA2 récurrentes en population polynésienne : une caractérisation par séquençage à lecture longue.
Délétions totales des gènes BRCA1 et BRCA2 récurrentes en population polynésienne : une caractérisation par séquençage à lecture longue.

Les réarrangements de grande taille des gènes BRCA1 et BRCA2 sont des altérations connues, impliquées dans les prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire. Les délétions totales de ces gènes sont plus rares. Leur identification en récurrence dans différentes familles d’origine polynésienne suggère un effet fondateur. Pour le confirmer, nous proposons de caractériser ces variants de structure (SV) par séquençage en longue lecture, en déterminant les points de cassure et les haplotypes correspondant aux allèles délétés. Les SV de BRCA1 et BRCA2 ont été détectés initialement sur de l’ADN lymphocytaire chez des cas index par panel Next Generation Sequencing (NGS) ou chez des apparentés par Multiplex Ligand Probe Amplification (MLPA), adressés par la consultation d’oncogénétique de Polynésie française au service de génétique des tumeurs de l’institut Gustave Roussy. La caractérisation des SV a été réalisée par séquençage longue lecture sur PromethION P48 (Oxford Nanopore Technologies) avec enrichissement ciblé sur les régions contenant les gènes d’intérêt. La délétion de BRCA2 a été retrouvée chez 23 individus appartenant à 3 familles distinctes, dont 11 femmes atteintes de cancers du sein (moyenne d’âge au diagnostic : 40 ans), un cancer du sein chez un homme à 85 ans, un cancer de l’ovaire à 76 ans, et 10 porteurs sains ou hors phénotype. La très grande famille F1 comportait 19 porteurs du SV ainsi que 16 individus atteints non testés (10 cancers du sein, 5 cancers de la prostate, un cancer de l’ovaire). Les familles F2 et F3 comptaient chacune deux porteurs, F2 comprenant en plus deux cancers du sein non explorés. La caractérisation de ce SV chez un des porteurs a montré une délétion de 201 kb en 13q13.1 (Hg38 ; 13:32286601-32487603) n’emportant comme gène morbide que BRCA2. Cette altération n’est pas rapportée dans la base de Copy Number Variation (CNV) pathogènes Decipher et n’a pas d’association syndromique connue. L’altération de BRCA1 a été mise en évidence chez 11 patients : 3 cancers du sein, 3 cancers de l’ovaire, 1 association sein/ovaire, et 4 individus sains, répartis dans 5 familles. La famille F4 comptait en plus 5 cancers du sein et 2 cancers de l’ovaire, et les familles F5, F6 et F8 un cancer de l’ovaire chacune, tous non explorés. La confirmation des points de cassure et la recherche du haplotype associé au SV de BRCA2 chez les autres porteurs, ainsi que la caractérisation du SV de BRCA1, sont en cours. Ces résultats préliminaires soulignent d’une part le rôle complémentaire du séquençage à lecture longue dans l’exploration des altérations génétiques constitutionnelles en oncologie, et son apport pour l’épidémiologie moléculaire. D’autre part, ils mettent en évidence l’importance de la collaboration avec des centres en lien avec des populations au génotype peu étudié, pour la détermination des risques spécifiques et l’adaptation des prises en charge.
Walid BEN YEDDER (Villejuif), Voreak SUYBENG, Roseline TANG, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Odile CABARET, Alice FIÉVET, Abir TALBI, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Rojbin GUNDUZ, Henintsoa RATSIMIALA, Orlane DUBREUIL, Aurélie STOURM, Ida EWU, Clémentine GABILLAUD, Najet AHMED-ECHRIF, Nathalie DROIN, Delphine LUTRINGER, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #49422 - P557 Expérience de l’analyse en panel de gènes ciblant les patients suspects d’une prédisposition génétique à l’adénocarcinome pancréatique.
Expérience de l’analyse en panel de gènes ciblant les patients suspects d’une prédisposition génétique à l’adénocarcinome pancréatique.

Les adénocarcinomes pancréatiques surviennent dans un contexte de prédisposition génétique suspectée ou avérée dans 5 à 10 % des cas. Le NCCN (National Comprehensive Cancer Network) et l'ASCO (American Society of Clinical Oncology) recommandent actuellement l’analyse systématique d’un panel de gènes au niveau constitutionnel pour tout patient atteint d’un adénocarcinome du pancréas. Cette analyse était auparavant réservée aux patients présentant des critères personnels et/ou familiaux suggérant une prédisposition héréditaire. Nous présentons les résultats de cette approche « sélective » appliquée à l’Institut Curie de janvier 2018 à juin 2023. L’analyse constitutionnelle d'un panel de 13 gènes « cliniquement exploitables » (APC, ATM, BRCA1, BRCA2, CDKN2A, MLH1, MSH2, MSH6, PALB2, PMS2, RAD51C, RAD51D et STK11) a été réalisée chez 496 patients atteints d'un adénocarcinome pancréatique et chez lesquels une prédisposition génétique pouvait être suspectée sur la base de la validation de critères cliniques et familiaux prédéfinis. Un variant pathogène (VP) ou probablement pathogène (VPP) constitutionnel de l'un de ces gènes a été identifié chez 49 patients, soit 9,9 % de la population étudiée. Les gènes ATM et BRCA2 étaient les deux gènes les plus fréquemment impliqués (18 et 16 cas respectivement) et la prévalence des VP et VPP de ces gènes était significativement plus élevée que dans la population contrôle gnomAD. La contribution globale des gènes du système de réparation de l'ADN par recombinaison homologue était de 83,7 %, tandis que celle du système de réparation des mésappariements était de 10,2 %. Une approche exploratoire consistant à dévoiler les résultats de l'analyse NGS (Next Generation Sequencing) de 123 gènes « de recherche » impliqués dans la carcinogenèse a été appliquée aux 447 patients chez lesquels aucun VP/VPP n’avait été retrouvé dans notre panel diagnostique. Cette approche n'a pas permis d'identifier d'autres gènes de susceptibilité aux adénocarcinomes pancréatiques. Ainsi, nos résultats confirment l’importance de proposer une analyse génétique en panel chez les patients atteints d’adénocarcinome pancréatique ayant des critères personnels ou familiaux évocateurs d’une prédisposition héréditaire. Cela permet d’identifier de manière pertinente les principales prédispositions héréditaires et d’orienter la prise en charge thérapeutique et familiale. La question de l’élargissement à l’ensemble des patients atteints d’adénocarcinome pancréatique reste posée.
Bruno BUECHER (PARIS), Mathilde WARCOIN, Emilie ROLLAND, Rukhshona ABDULLAZODA, Aurélia LE GUILLEVIC, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
00:00 - 00:00 #49219 - P558 Premier cas de lymphome diffus à grandes cellules B dans le syndrome FoxP1.
Premier cas de lymphome diffus à grandes cellules B dans le syndrome FoxP1.

Forkhead box P1 (FoxP1) est un facteur de transcription agissant comme activateur et répresseur de nombreux gènes impliqués dans le développement, la différenciation et la pluripotence cellulaire (notamment OCT4, NANOG). Il fonctionne seul ou en hétérodimère avec FoxP2 et FoxP4. FoxP1 participe au développement des poumons, du cœur, du thymus et du système immunitaire. Il contrôle l’expression cérébrale de CNTNAP2, essentielle à la connectivité neuronale. Des mutations germinales de novo de FoxP1 causent un syndrome neurodéveloppemental caractérisé par une déficience intellectuelle, des troubles du langage, du spectre autistique, du comportement et une instabilité émotionnelle souvent associés à une dysmorphie (OMIM : 613670). FoxP1 est exprimé de façon prédominante dans les lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB), de sous type ABC, à haut potentiel agressif, avec mutations somatiques gain de fonction. Il maintient et amplifie l’activation de la voie NFKB, favorise la prolifération, l’inhibition de l’apoptose et l’instabilité génique. Dans notre série de 27 cas de syndrome FoxP1 à début précoce (24 variants germinaux pathogènes faux sens ou non-sens, 3 délétions de grande taille), 4 présentaient un variant de novo faux sens récurrent c.1541G>A (p. Arg541His). Parmi eux, une patiente de 26 ans, sous tutelle, a présenté un lymphome LDGCB stade IV (atteinte ganglionnaire, pulmonaire et SNC) avec altération de l’état général (PS=3), perte de poids, détresse respiratoire nécessitant la ventilation mécanique et fébricule. Les sérologies montraient une immunité EBV et CMV ancienne, VIH négatif. Un traitement de sauvetage par chimiothérapie a permis une évolution favorable avec retour à l’état clinique antérieur, extubation rapide et régression des images pulmonaires et des adénopathies. Après 6 cures de Rituximab-CHOP et Méthotrexate (y compris intrathécale), la patiente est en rémission complète à plus d’un an de suivi. L’analyse du LDGCB montrait qu’il était non GC (de type ABC), sans surexpression de Myc/Bcl2 ni EBV avec un caryotype complexe sans anomalies spécifiques ni réarrangement de MYC mais des mutations somatiques CARD11 D230N, MYD88 S219C, NOTCH1 Q2416, activatrices de la voie NFKB. Dans ce premier cas de LDGCB dans un syndrome FOXP1, la coexistence de mutations somatiques favorisant l’apparition de lymphomes B avec une mutation germinale de FoxP1 suggère un rôle de cette dernière dans la présentation atypique pulmonaire et agressive du lymphome avec instabilité génétique. Cette observation soulève la question du risque accru de LDGCB chez les porteurs de variants germinaux de Foxp1 et des modalités de surveillance à adopter. Une analyse moléculaire systématique des LDGCB agressifs ou avec atteinte pulmonaire permettrait d’identifier les variants germinaux hypomorphes FoxP1 avec formes syndromiques atténuées et d’adapter au mieux le suivi et le traitement de ces patients.
Khawla ALJABALI (PARIS), Giulia BARCIA, Sophie KALTENBACH, Thierry MOLINA, Moise ASSOULINE, Arnold MUNNICH, Olivier HERMINE
00:00 - 00:00 #49942 - P559 Prévalence et impact clinique des prédispositions génétiques constitutionnelles chez les femmes atteintes d’un cancer du sein avant l’âge de 30 ans.
Prévalence et impact clinique des prédispositions génétiques constitutionnelles chez les femmes atteintes d’un cancer du sein avant l’âge de 30 ans.

Contexte : En France, environ 20% des cancers du sein sont diagnostiqués avant l’âge de 50 ans, les diagnostics avant l’âge de 30 ans sont rares. Néanmoins, l’incidence des cancers du sein augmente dans toutes les tranches d’âge y compris pour les femmes de moins de 40 ans. Les facteurs influençant l’augmentation d’incidence d’une façon générale et plus particulièrement pour les femmes jeunes ne sont pas déterminés à l’heure actuelle. Des projets de recherche multidimensionnels ciblant les femmes jeunes (moins de 30 ans) sont mis en place à l’Institut Curie afin d’identifier de nouveaux facteurs génétiques héréditaires, de nouveaux facteurs de risque, et de caractériser des spécificités tumorales et/ou du microenvironnement tumoral. Ces projets sont développés notamment dans le cadre de l’IHU (Institut des cancers des femmes). Méthodes : Dans ce contexte, nous présentons une large série (N=592) de patientes atteintes d’un cancer du sein avant l’âge de 31 ans prises en charge à l’Institut Curie et ayant bénéficié d’une analyse génétique constitutionnelle entre 1996 et 2024. Objectifs : Cette cohorte ambispective unicentrique de 592 femmes jeunes au moment du diagnostic a pour objectifs d’estimer la prévalence de prédisposition génétique constitutionnelle dans cette tranche d’âge, de préciser les caractéristiques clinico-biologiques et les modalités de prise en charge et le pronostic. Ces éléments seront comparés en fonction de la présence ou pas d’une prédisposition génétique identifiée et de son type. Résultats : Le taux d’identification d’une prédisposition génétique constitutionnelle est de 26% (152/592) dans notre étude. Ce taux se situe entre 5 et 10% sur l’ensemble des cas index. Les altérations génétiques les plus fréquemment mises en évidence dans cette tranche d’âge concernent le gène BRCA1 dans 52% des cas (79/152) puis BRCA2 dans 33.5% (51/152), les altérations du gène TP53 ont été retrouvées chez 10% des cas. D’autres altérations ont été identifiées sur les gènes PTEN, CDH1 et PALB2 de façon beaucoup plus exceptionnelle. Nous présenterons les caractéristiques clinico-biologiques, les facteurs de risque et le suivi des femmes porteuses d’une prédisposition génétique constitutionnelle comparées à ceux des femmes chez qui aucune altération génétique n’a été identifiée. Conclusion : Dans un contexte d’augmentation de l’incidence des cancers du sujet jeune, ces résultats contribuent à faire un bilan et à mieux caractériser les cancers du sein dans cette tranche d’âge. Le taux élevé et attendu de prédispositions génétiques constitutionnelles permet dans un quart des cas d’expliquer la survenue précoce de pathologie tumorale. Dans cette classe d’âge, on note un enrichissement attendu d’altérations du gène TP53. Pour explorer d’autres pistes de prédisposition héréditaire méconnues, nous avons pu proposer des analyses en génome entier à 50 patientes de notre cohorte dans le cadre de PFMG2025.
Marion GAUTHIER-VILLARS, Emmanuelle MOURET-FOURME (Paris), Bruno BUECHER, Sophie FRANK, Claire SAULE, Victoire MONTECALVO, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Mathilde WARCOIN, Sigama FATOUMATA, Ophélie PORQUET-BERTRAND, Marine LEMENTEC, Lisa GOLMARD, Jessica LE GALL, Elise PIERRE-NOEL, Mélanie PAGÈS, Mathias SCHWARTZ, Lea VEYRUNE, Dominique STOPPA-LYONNET, Eric PASMANT, Anne VINCENT-SALOMON, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #49613 - P560 Approches fonctionnelles pour le diagnostic du syndrome CMMRD au laboratoire national de référence : un outil de routine indispensable.
Approches fonctionnelles pour le diagnostic du syndrome CMMRD au laboratoire national de référence : un outil de routine indispensable.

Le syndrome CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency) est un syndrome rare qui prédispose aux cancers pédiatriques. Il est dû à des variants pathogènes constitutionnels bi-alléliques dans les gènes du système de réparation des mésappariements (MMR) tels que MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2. Les patients atteints présentent un risque élevé de développer des hémopathies, des tumeurs cérébrales ainsi que des tumeurs du spectre de Lynch et ce, dès un très jeune âge. Nous faisons ici le bilan des tests fonctionnels complémentaires réalisés dans le cadre de la routine dans notre laboratoire pour le diagnostic du CMMRD pris en charge par les cliniciens du Groupe Génétique et Cancer. En effet, depuis mars 2021, notre laboratoire est le seul en France à proposer en routine des tests fonctionnels spécifiques pour le diagnostic du CMMRD, permettant ainsi un dépistage unique et essentiel. Le premier test implémenté est le gMSI (germinal MSI), décrit par Ingham et al. (2013), qui évalue l’instabilité des microsatellites sur l’ADN constitutionnel à l’aide de trois marqueurs dinucléotidiques (D17S250, D17S791, D2S123). Sur 89 tests réalisés, 6 % étaient en faveur d’un CMMRD, 45 % permettaient d’exclure ce diagnostic (sauf en cas d’atteinte de MSH6), mais 49 % étaient non contributifs. Il est essentiel de noter que ce caractère non contributif ne traduit pas une défaillance technique liée à la qualité de l’ADN, mais reflète les limites intrinsèques du test. En effet, ce dernier n’est pas adapté à la détection d’anomalies du gène MSH6, et les marqueurs hétérozygotes avec un écart allélique <6 pb ne sont pas interprétables. Le second test mis en place est le test fonctionnel cellulaire ex-vivo sur lignées lymphoblastoïdes de patients, selon le protocole de Bodo et al. (2015). Il associe deux volets : un test de tolérance à la méthylation, évaluant la réponse cellulaire à un agent méthylant et un test evMSI (ex-vivo MSI), qui mesure l’instabilité microsatellitaire sur l’ADN des lignées lymphoblastoïdes (après au moins 120j de culture post-immortalisation par EBV), comparée à l’ADN germinal du patient, via trois marqueurs mononucléotidiques (NR21, NR27, BAT26).Parmi les 50 tests ex-vivo réalisés, 100 % se sont révélés contributifs : 24 % ont confirmé un CMMRD, tandis que 76 % l’ont exclu. Notre expérience confirme l’intérêt de coupler ces deux approches complémentaires (gMSI et tests fonctionnels ex-vivo) pour un diagnostic fiable du syndrome CMMRD. Cette analyse est indispensable dans les cas où les critères cliniques et/ou phénotypiques sont évocateurs d’un CMMRD sans que le génotype n’ait pu être démontré du fait de la présence de variants de signification incertaine ou de difficultés techniques (exemple : pseudogène, variants complexes). Cette stratégie diagnostique est essentielle pour confirmer ou écarter un syndrome CMMRD, garantissant ainsi une prise en charge adaptée et précoce des patients.
Erell GUILLERM (Paris), Nawel MALOUCHE, Brigitte LITRA, Luis CHAN, Noémie BASSET, Alexandre PERRIER, Alex DUVAL, Antoine DARDENNE, Patrick BENUSIGLIO, Martine MULERIS, Florence COULET
00:00 - 00:00 #49723 - P561 Contribution du gène ERCC2 dans la prédisposition aux cancers : analyse rétrospective des données de 21 217 panels constitutionnels.
Contribution du gène ERCC2 dans la prédisposition aux cancers : analyse rétrospective des données de 21 217 panels constitutionnels.

Introduction ERCC2 a un rôle dans le maintien de l’intégrité génomique en intervenant dans la réparation de l’ADN par la voie Nucleotide Excision Repair (NER). Les altérations constitutionnelles bialléliques d’ERCC2 sont responsables de syndromes rares, notamment le Xeroderma pigmentosum (XP) groupe D, associé à un surrisque marqué de cancers cutanés. Néanmoins, l’implication des altérations monoalléliques en prédisposition aux cancers n’est pas documentée. En somatique, environ 5 % des tumeurs sont mutées ERCC2, notamment les tumeurs de la vessie, avec signatures moléculaires spécifiques. L’objectif de ce travail est d’évaluer le rôle d’ERCC2 dans la prédisposition au cancer. Méthodes Nous avons réalisé une analyse rétrospective d’ERCC2 chez tous les patients ayant bénéficié entre 2018 et 2025, à l’Institut Curie, d’une analyse constitutionnelle par séquençage haut débit d’un panel de gènes dans le cadre d’une suspicion de prédisposition aux cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate, digestifs, du pancréas et au mélanome uvéal. Les variants retenus étaient les variants constitutionnels pathogènes/probablement pathogènes (cVP/VPP), les variants constitutionnels faux-sens rares de signification incertaine prédits délétères (CADD≥20) (cVSI+) et les variants introniques et synonymes rares associés à des prédictions d’impact sur l’épissage (SPIP≥80% ou ≥50% si SpliceAI>0,1) (cVSI+). Les fréquences observées ont été comparées à celles de la cohorte de référence gnomAD v4.1.0 (test exact de Fisher). Les données cliniques et tumorales ont été collectées. Résultats Au total, 21 217 panels constitutionnels ont été analysés : 59 cVP/VPP et 290 cVSI+ ont été identifiés chez des patients atteints de cancers. Parmi les 59 cVP/VPP, 42 (71%) étaient identifiés chez des patients atteintes d’un cancer du sein, 8 (13%) présentaient une co-occurrence avec un cVP/VPP dans un des gènes de prédisposition dans les cancers associés aux panels diagnostiques étudiés. L’analyse d’association réalisée sur les porteurs de cVP/VPP montre une augmentation modeste mais statistiquement significative du risque de cancer (OR = 1,31 [1,10–1,59], p < 0,00004). Toutefois, l’ampleur de cet effet, bien que robuste statistiquement, reste faible et ne suggère pas que les altérations monoalléliques d’ERCC2 constituent un facteur de prédisposition majeur. Cette absence d’effet marqué est confirmée lorsque l’analyse est stratifiée par type tumoral, sans signal spécifique pour un cancer donné. Des données tumorales étaient disponibles pour 7 des patients porteurs d’un cVP/VPP ; aucun second hit tumoral n’a été identifié. Conclusion Ce travail mené sur une large cohorte ne plaide pas en faveur de l’implication des altérations monoalléliques d’ERCC2 dans la prédisposition aux cancers étudiés à l’Institut Curie. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser la contribution d’ERCC2, en particulier dans une cohorte de personnes atteintes de cancers urothéliaux et de la vessie.
Adèle GRUBER, Samia MELAABI, Kévin MERCHADOU, Elise PIERRE-NOËL, Eric PASMANT, Lisa GOLMARD, Mélanie PAGÈS (Paris)
00:00 - 00:00 #49370 - P562 Apport d’un test fonctionnel pour l’analyse des variants faux sens du gène CDH1.
Apport d’un test fonctionnel pour l’analyse des variants faux sens du gène CDH1.

Introduction : Les mutations constitutionnelles dans le gène CDH1 peuvent être responsables de formes familiales de cancers gastriques de type adénocarcinome gastrique diffus à cellules peu cohésives et de cancers mammaires de type lobulaire infiltrant. L’identification de variants tronquants est sans équivoque en terme de pathogénicité. Cependant, l’identification de variants faux sens conduit souvent à classer ces derniers en variants de signification biologique incertaine (classe 3). Il existe cependant des histoires familiales évocatrices chez qui on retrouve seulement un variant CDH1 de classe 3. Il serait donc crucial d’être capable de reclasser ces variants pour apporter une prise en charge adaptée à ces familles. Matériel et Méthode : En partenariat avec le laboratoire portugais IPATIMUP (Instituto de Patologia e Imunologia Molecular da Universidade do Porto) nous avons mis en place au laboratoire de l’institut Paoli-Calmettes, Marseille, France, des tests fonctionnels pour évaluer l’effet biologique des variants de CDH1. Pour cela, nous avons réalisé de la mutagenèse dirigée pour intégrer le variant d’intérêt faux sens V252E (porté par une famille suivie à l’IPC) dans des cellules CHO (Chinese Hamster Ovary cells) grâce à un plasmide pIRES2-EGFP. Nous avons par la suite analysé l’effet de ce variant en réalisant des tests d’expression et de localisation protéique ainsi que des tests d’agrégation cellulaire que nous avons comparés aux cellules CHO non transfectées et transfectées avec le gène CDH1 sauvage. Résultats : Les cellules CHO transfectées avec le plasmide contenant le variant V252E ont un comportement qui s’apparente aux cellules CHO non transfectées et qui est différent des cellules CHO transfectées avec le gène CDH1 sauvage. En effet, alors que les Western blots indiquent que les cellules expriment bien le plasmide qui a été transfecté, on s’aperçoit que les tests d’agrégation montrent l’absence d’agrégation des CHO transfectées V252E tout comme les cellules non transfectées alors que les cellules transfectées avec le CDH1 sauvage agrègent. Pour ce qui est des tests d’immunofluorescence, les cellules CDH1 sauvages expriment la E-cadhérine à leur membrane lorsqu’elles sont en contact avec d’autres cellules alors que les cellules CHO V252E montrent un marquage cytosolique de la E-cadhérine. Discussion : Les tests fonctionnels mis en place permettent d’évaluer les conséquences au niveau cellulaire des variants CDH1 et ils seront une aide précieuse pour aider à caractériser les variations faux sens dans ce gène. Nous espérons qu’ils aideront à améliorer la reclassification des variants classe 3 en variants probablement pathogènes (classe 4) afin de proposer une prise en charge et un suivi améliorés pour les patients et les familles porteuses de ces variations notamment pour la famille que nous suivons dans notre institut. Il serait en outre intéressant de pouvoir intégrer ces tests au sein du groupe de curation CDH1/FrOG.
Nicolas PONS (Marseille), Frédéric ANDRÉ, Véronique RIGOT-ANDRÉ, Sébastien LETARD, Sébastien GERMAIN, Catherine NOGUES, Paulo DE SEPULVEDA, Hagay SOBOL, Joana FIGUEIREDO, Audrey REMENIERAS
00:00 - 00:00 #49533 - P563 Évaluation fonctionnelle des effets sur l’ARN et/ou la protéine provoqués par des variations localisées au niveau d’un exon terminal : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.
Évaluation fonctionnelle des effets sur l’ARN et/ou la protéine provoqués par des variations localisées au niveau d’un exon terminal : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.

L’interprétation des variations génétiques localisées dans les exons terminaux ou leurs régions introniques adjacentes représente un défi majeur en génétique médicale, notamment dû à la difficulté à évaluer leurs effets sur l’ARN et/ou la protéine. Ce challenge concerne, entre autres, l’exon 16 (ex16) du gène MSH2, impliqué dans le syndrome de Lynch (LS). L’identification de la variation causale est essentielle pour poser le diagnostic de LS et adapter la prise en charge des patients et de leur famille. Toutefois, de nombreuses variations situées dans l’ex16 de MSH2 sont encore classées comme de signification incertaine (VSI), en partie dû à l’absence de données expérimentales, freinant ainsi le diagnostic. Nous reportons ici les résultats d’études fonctionnelles sur des variations localisées dans l’ex16 ou dans sa région intronique adjacente (in15). Nos méthodes sont basées sur des analyses : (i) sur l’épissage de l’ARN (tests-minigène et validation par RT-qPCR et/ou RT-ddPCR sur l’ARN de patients quand disponible) et (ii) pour certaines variations tronquantes, sur la fonction de la protéine MSH2 (évaluation de la tolérance à la méthylation présentée par des cellules MSH2-/- exprimant de façon transitoire l’ADNc de MSH2 muté ou non). Parmi les 70 variations analysées dans le test-minigène, une fraction étonnamment élevée (45/70, 64%) a provoqué des défauts d’épissage de l’ex16 conduisant à une diminution/perte des transcrits de référence. Le caractère splicéogénique ou non de 12/70 variations, a pu être confirmé sur l’ARN de patients. De façon importante, nous avons aussi observé que, sur l’ARN des patients, la diminution de l’épissage canonique ex15-ex16 était associée à une augmentation de l’épissage alternatif ex15-ex17. Ces résultats suggèrent que l’ex17 (un exon terminal alternatif de MSH2, physiologiquement très faiblement exprimé) peut être utilisé comme rapporteur pour révéler la présence de variations splicéogéniques dans la région in15/ex16. De plus, pour certaines variations tronquantes, y compris les variations non-sens les plus terminales identifiées dans l’ex16 actuellement classées VSI, nous avons effectué un test de tolérance à la méthylation afin de mieux appréhender leur impact protéique. Ces analyses ont permis (i) d’identifier les variations qui altèrent l’activité de réponse aux dommages de l’ADN de MSH2 et (ii) d’apporter des pistes de compréhension quant à la séquence C-terminale minimale nécessaire à la fonction de la protéine. Cette étude souligne l’importance d’utiliser des approches expérimentales complémentaires, au niveau de l’ARN et de la protéine, pour mieux interpréter des variations localisées au niveau d’un exon terminal. Nous collectons actuellement des données cliniques, tumorales et familiales relatives aux patients porteurs des variations d’intérêt afin d’agréger les arguments permettant de les classer cliniquement selon les recommandations ACMG/NGS-Diag.
Nawel MALOUCHE (PARIS), Laetitia MEULEMANS, Eva KIRASIC, Anna SMIRNOVA, Aurélie DROUET, Brigitte LITRA, Luis CHAN, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC, Lisa GOLMARD, Khadija ABIDALLAH, Voreak SUYBENG, Sophie KRIEGER, Mélanie GIRARDI, Omar SOUKARIEH, Odile CABARET, Pierre DEVULDER, Ahmed BOURAS, Qing WANG, Martine MULERIS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Pascaline GAILDRAT, Florence COULET, Alexandra MARTINS
00:00 - 00:00 #49615 - P564 Casse-tête : Quand l’étude d’un gène est compliquée par la présence d’un pseudogène. Evaluation du séquençage Devyser_LynchFAP™ et du logiciel Amplicon Suite pour l’étude du gène PMS2.
Casse-tête : Quand l’étude d’un gène est compliquée par la présence d’un pseudogène. Evaluation du séquençage Devyser_LynchFAP™ et du logiciel Amplicon Suite pour l’étude du gène PMS2.

Le gène PSM2 comporte 15 exons, dont seulement 4 exons spécifiques du gène (exon 6 , 7, 8 et 10). En 5’ de ce gène, 12 et 15 pseudogènes, sont des copies inactives des régions exons 1-5 du gène PMS2. Alors qu’en 3’ de ce gène, le pseudogène PSM2CL, constitue une copie inactive des régions exon 9 et exons 11-15 du gène PMS2, avec une très forte homologie (98%) entre PMS2 et PMS2CL. Ainsi la présence d’allèles hybrides (ou conversion génique) PMS2-PMS2CL est fréquente. Dans la pratique clinique pour le diagnostic du Syndrome de Lynch ou du CMMRD (syndrome de déficience constitutionnelle des gènes MMR), il est crucial de s’assurer qu’un variant pathogène se trouve dans le gène actif de PMS2. Afin de répondre à ce défi, nous avons évalué les performances pour l’étude du gène PMS2, du kit de préparation de librairie NGS : Devyser LynchFAP™, et du logiciel d’analyse associé : Amplicon Suite. Cet outil, analyse 10 gènes par technologie d’enrichissement par PCR multiplex, précédé d’une PCR longue ciblant spécifiquement les exons 10 à 15 du gène PMS2. Le logiciel d’analyse Amplicon Suite, permet, à partir des fichiers Fastq, une analyse des critères de qualités (couverture…), une analyse des SNVs, des CNV ainsi qu’une analyse des conversions géniques dans la région C-terminale du gène PMS2 (exons 13-15). Nous rapportons l’analyse de 30 variants génétiques sur le gène PMS2, ou sur le pseudogène PMS2CL (28 patients) : 17 SV (61%), 8 CNV (28%), 5 conversions géniques (20%), initialement identifiés par les stratégies diagnostiques conventionnelles (capture, MLPA, PCR longue). Cette technique a permis l’identification de l’ensemble des SV spécifique de PMS2 en une seule étape technique. Les 5 conversions géniques ont été confirmées également et de nouvelles ont été détectées nécessitant des explorations approfondies. L’analyse de CNV a permis de confirmer l’absence de CNV spécifique de PMS2 dans 4 cas, d’alerter sur la présence de CNV dans 3 cas alors que les exons concernés ne sont pas strictement spécifiques surtout en 3’, et d’identifier un faux négatif (CNV) dans la région 3’. Cette technologie permet une analyse spécifique du gène PMS2 par une approche de séquençage haut débit applicable facilement dans nos laboratoires de routine, combinant analyse de SV, CNV et conversion génique. Cependant à ce stade, concernant les CNV, la technique ne permet pas de s’affranchir d’une confirmation par la technique de MLPA. Les conversions géniques sont en cours de confirmation par séquençage long read (Nanopore). Cette approche originale, intégrant PCR longue et enrichissement par PCR multiplex, permet un séquençage spécifique de gène présentant de fortes homologies avec des pseudogènes tel que PMS2.
Noemie BASSET (PARIS), Nawel MALOUCHE, Patrick BENUSIGLIO, Veronique BOCLY, Antoine DARDENNE, Marjorie JODAR, Jean Samuel LOGER, Florence COULET
00:00 - 00:00 #49881 - P565 Implication d’un nouveau variant du gène APC dans la polypose adénomateuse familiale : étude clinique et moléculaire chez une famille tunisienne.
Implication d’un nouveau variant du gène APC dans la polypose adénomateuse familiale : étude clinique et moléculaire chez une famille tunisienne.

Introduction: La polypose adénomateuse familiale (PAF, OMIM 175100) est une affection autosomique dominante rare. Elle est caractérisée par le développement de centaines à des milliers de polypes adénomateux colorectaux avec un risque important de dégénérescence en absence de prise en charge. Sur le plan moléculaire, elle est causée par des variants pathogènes au niveau du gène APC (Adenomatous Polyposis Coli), gène suppresseur de tumeur, impliqué dans la régulation de la voie Wnt/β-caténine. En Tunisie, peu d'études se sont intéressées à l'étude génétique du gène APC. Observation: Dans ce contexte, nous rapportons le cas d’une patiente adressée au service de Génétique de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour suspicion de PAF. L'enquête génétique a révélé des antécédents familiaux de polypose colique, de cancers colorectaux et d'atrophie optique dans la branche maternelle. Elle avait comme antécédents personnels une polypose colique (>100 polypes) découverte à l'âge de 43 ans. L’évolution a été marquée par la survenue d’une tumeur desmoïde intra abdominale à l'âge de 46 ans et d' un cancer du colon à l'âge de 52 ans. Un séquençage haut débit (NGS) par panel de gènes de cancers a été réalisé, et a permis d'identifier un nouveau variant à l’état hétérozygote au niveau du gène APC. Il s’agit d’un variant frameshift entraînant la synthèse d’une protéine tronquée. Cette perte de fonction se traduit par la perte de plusieurs domaines fonctionnels impliqués dans la régulation de la β-caténine et la stabilisation du cytosquelette. Une analyse bioinformatique a été réalisée afin d’évaluer l’impact fonctionnel potentiel du variant identifié sur la protéine APC et la voie Wnt/β-caténine. Ce variant a pu être classé comme probablement pathogène en s’appuyant sur les critères de l'American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG) ainsi que les résultats de l’étude bioinformatique. L’identification de ce variant a permis d’adapter la stratégie de prise en charge chez cette famille. Un conseil génétique a été donné et un test présymptomatique a été proposé aux apparentés à risque. Ce dernier a permis de confirmer la prédisposition héréditaire au cancer colorectal chez un fils et un neveu. Conclusion: Cette étude illustre l’importance du diagnostic moléculaire dans la prise en charge personnalisée des syndromes de prédisposition héréditaires au cancer colorectal et ouvre la voie à l’exploration de thérapies ciblées visant à améliorer le pronostic des patients atteints de PAF.
Rasene GEREISHA (Paris), Sana GABTENI, Rym MEDDEB, Ikhlas BEN AYED, Lilia GABTENI, Tasnim MHIRI, Haithem ZAAFOURI, Dalila GARGOURI, Ridha MRAD, Neila BELGUITH, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49680 - P566 Etude de l’association entre la présence des variants somatiques du promoteur de TERT et la taille des télomères dans une cohorte de fibrose pulmonaire.
Etude de l’association entre la présence des variants somatiques du promoteur de TERT et la taille des télomères dans une cohorte de fibrose pulmonaire.

Le vieillissement s’accompagne d’une diminution de la taille des télomères et d’une hématopoïèse clonale (HC), définie par la présence d’une ou plusieurs variations somatiques dans les cellules hématopoïétiques et donc observable dans le sang. Les téloméropathies ou TBD pour Telomere Biology Disorders sont des maladies du vieillissement précoce pour lesquelles on identifie une/des anomalie(s) constitutionnelle(s) dans un gène impliqué dans la maintenance des télomères associées le plus souvent à une diminution de la taille des télomères dans le sang. La fibrose pulmonaire est l’atteinte la plus fréquemment décrite dans les téloméropathies. Les variants du promoteur du gène TERT (pTERT) codant la télomérase entrainent une augmentation de l’expression du gène TERT. La présence des pTERT ont été rapportées dans le sang de certains patients TBD présentant une variation pathogène constitutionnelle, en dehors de tout contexte tumoral. Cela a été décrit comme un mécanisme de sauvetage somatique (Somatic Genetic Rescue, SGR), afin de contrebalancer le défaut germinal du complexe télomérase. Au sein de notre LBMR, depuis 2022 nous avons implémenté la recherche des 3 variations récurrentes (en position c.-57, c.-124 et c.-146) pTERT en PCR digitale dans la stratégie diagnostique des patients suspectés de téloméropathie. Dans une cohorte de patients atteints de fibrose pulmonaire (n = 150), nous observons la présence d’un ou plusieurs variants pTERT chez des patients en l’absence de variation pathogène constitutionnelle. Notre hypothèse de travail était que la présence des variants somatiques pTERT pourrait être associée à une taille de télomères plus basses. Nous avons mesuré la taille des télomères sur ADN leucocytaire par une technique innovante d’ADN branché (kit « QuantiGene Plex DNA » sur intrument Luminex). Nos résultats explorent la taille des télomères dans un contexte de fibrose pulmonaire avec suspicion de téloméropathie monogénique et en particulier chez les patients sans variation pathogène constitutionnelle. Ces résultats permettent une meilleure compréhension de la génétique somatique des patients atteints de fibrose pulmonaire.
Ibrahima BA (Paris), Hélène MOREL, Patrick REVY, Sylvie AGLAVE, Fabrizio CENZI, Malika CHELBI, Christelle MENARD, Claire OUDIN, Cécile MASSON, Quentin PHILIPPOT, Bruno CRESTANI, Raphael BORIE, Caroline KANNENGIESSER
00:00 - 00:00 #50004 - P567 Le syndrome de Cowden (SC) et la polypose juvénile en Guyane : à propos d’un cas.
Le syndrome de Cowden (SC) et la polypose juvénile en Guyane : à propos d’un cas.

Le syndrome de Cowden (SC), ou syndrome tumoral hamartomateux lié à PTEN (STH), est une affection rare à transmission autosomique dominante, causée par des variants germinaux pathogènes. Il se caractérise par la présence de lésions hamartomateuses multiples touchant divers organes et tissus, notamment le tube digestif, la peau, les muqueuses, le sein, la thyroïde, l’endomètre et le cerveau. Une macrocéphalie et des lésions mucocutanées caractéristiques apparaissent souvent à l’âge adulte jeune, mais le diagnostic peut être posé dans l’enfance en cas de polypes gastro-intestinaux multiples, de troubles du spectre autistique ou de déficience intellectuelle. La polypose juvénile (PJ) est également une affection rare, précancéreuse, de transmission autosomique dominante, associée à un risque accru de cancers gastro-intestinaux. Elle doit être évoquée après exclusion des autres syndromes de polypose hamartomateuse (Peutz-Jeghers, Cowden), en présence de polypes juvéniles multiples, notamment coliques et rectaux. Nous rapportons le cas d’une fillette d’origine guyanaise présentant une macrocéphalie, de multiples polypes gastro-intestinaux et un retard du développement psychomoteur. Le séquençage d’exome en trio associé à l’analyse des CNV a révélé une délétion hétérozygote d’environ 2 Mb en 10q23.1-q23.31. Cette région contient à la fois le gène PTEN, impliqué dans le syndrome de Cowden, et le gène BMPR1A, impliqué dans la polypose juvénile. Cette délétion explique le phénotype observé chez la patiente. PTEN code pour une phosphatidylinositol-3,4,5-trisphosphate 3-phosphatase, régulant les voies AKT/PI3K et MAPK en tant que suppresseur tumoral. BMPR1A code pour un récepteur du facteur de croissance BMP. Ces deux gènes occupent une place centrale dans plusieurs voies de signalisation (MAPK, BMP, WNT, β-caténine), essentielles au maintien de la pluripotence des cellules souches intestinales. Leur dérégulation favorise les désordres de la prolifération cellulaire et de l’apoptose. Une surveillance clinique et paraclinique rapprochée est indispensable, compte tenu du risque élevé de cancers (sein, thyroïde, colorectal, endomètre, rein) chez ces patients. Ce cas illustre l’importance du diagnostic génétique en Guyane pour optimiser la prise en charge et la surveillance des patients atteints de syndromes de prédisposition tumorale tels que le SC et la PJ.
Mody DIOP (CAYENNE), Narcisse ELENGA
00:00 - 00:00 #48970 - P568 Mosaïque du gène FH dans un contexte de multiples léiomyomes utérins.
Mosaïque du gène FH dans un contexte de multiples léiomyomes utérins.

Les variants pathogènes hétérozygotes du gène FH entrainent la léimyomatose cutanée et utérine familiale (HLRCC). Ce syndrome associe des léimyomes cutanées (70%), des léimyomes utérins (près de 100% des femmes), des cancers du rein (20%) et un faible sur-risque de paragangliome/phéochromcyome. Si initialement le syndrome était recherché en cas de cancer du rein papillaire de type II ou en cas de lésion cutanée évocatrice, il est maintenant recommandé de le rechercher en cas léimyomes utérins avec un déficit en FH. Dans ce contexte, nous avons reçu en consultation d’oncogénétique une femme qui a développé de multiples léimyomes utérins dont la prise en charge a fini par nécessiter une hystérectomie à l’âge de 33 ans. Il a été détecté une perte en immunohistochimie de FH sur deux léiomyomes utérins distincts. La consultante ne présentait pas d’autres atteintes (cutané ou rénale) ou d’histoire familiale évocatrice. L’analyse génétique constitutionnelle réalisée par NGS à partir d’une prise de sang n’a pas identifié de variant pathogène sur le gène FH. Nous avons donc analysé 4 léiomyomes distincts provenant de deux opérations différentes. Il a été détecté sur chaque léimyome le variant probablement pathogène c.712G>T p.(Asp238Tyr) du gène FH (NM_000143.4). Afin d’écarter un variant constitutionnel hétérozygote qui n’aurait pas été vu par NGS, un dosage enzymatique de FH a été réalisé à partir d’une prise de sang et n’a pas identifié d’anomalie, ce qui est cohérent avec l’absence de variant pathogène ou probablement pathogène dans l’analyse constitutionnelle. Nous avons finalement conclu à une mosaïque de FH qui explique la présence du même variant dans les différents léiomyomes. Une surveillance du syndrome HLRCC a donc été mis en place. Il s’agit du deuxième cas décrit de mosaïque du gène FH. Cela incite, en cas de phénotype évocateur, à poursuivre les investigations par des analyses tumorales appropriées et un dosage enzymatique.
Mathis LEPAGE (Clermont ferrand), Mathilde GAY-BELLILE, Yannick BIDET, Maud PRIVAT, Nancy UHRHAMMER, Flora PONELLE
00:00 - 00:00 #49726 - P569 Rôle du gène ATM dans la prédisposition au cancer du sein : étude de familles tunisiennes et réflexion sur la pénétrance.
Rôle du gène ATM dans la prédisposition au cancer du sein : étude de familles tunisiennes et réflexion sur la pénétrance.

Le gène ATM est un gène suppresseur de tumeur impliqué dans la réparation des cassures double-brin de l’ADN. Il constitue un gène de prédisposition au cancer du sein (CS) avec une pénétrance considérée moyenne et un risque absolu estimé à 30%. Le spectre de tumoral inclut également le pancréas, la prostate, le côlon et l’ovaire. L’objectif de notre travail est de souligner l’importance de ce gène dans la prédisposition du cancer du sein et la probabilité d’une pénétrance élevée des variants récurrents dans la population tunisienne. Trois patientes (P1,P2,P3) issues de trois familles non apparentées (F1,F2 et F3) ont été adressées en consultation d’oncogénétique. Une enquête génétique et un prélèvement d’ADN ont été réalisés. Un séquençage par le panel TruSight hereditary Cancer (Illumina) a été effectué sur le NextSeq 550, suivi d’une confirmation par le séquençage Sanger pour les variants identifiés. P1 a développé un cancer du rectum à 52 ans, tandis que P2 et P3 ont eu chacune un cancer du sein, à l’âge de 46 et 40 ans respectivement. Elles avaient toutes une histoire familiale chargée de CS (9 cas chez chacune des familles F1 et F2, et 5 cas chez F3). L’âge moyen de survenue était à 49 ans (31 à 69 ans). D’autres types de cancer ont été observés essentiellement dans les familles F1 et F2 (estomac, prostate, du poumon, cerveau, et gynécologique). Tandis que F3 n’a pas présenté d’autres cancers à part celui du sein. L’analyse génétique a mis en évidence deux variants au niveau du gène ATM (NM_000051): c.6115G>A (p.Glu2039Lys) probablement pathogène chez P1 et P2, récurrent dans la population tunisienne, et le variant c.5716C>T(p.Gln1906Ter) pathogène chez P3 à l’état hétérozygote. Nos observations illustrent la variabilité de la pénétrance et du spectre tumoral liés aux variations délétères du gène ATM et soulignent son importance dans la prédisposition au cancer du sein. Ainsi la prise en charge thérapeutique, prophylactique et les mesures de surveillance devraient être discutées selon le contexte familial et le variant identifié.
Emna KOUBAA, Rym MEDDEB, Sana GABTENI, Salwa BEN YAHIA, Tergui WISSAL (Tunis, Tunisie), Tasnim MHIRI, Amira ZANATI, Nabil MATHLOUTHI, Lamia NAIJA, Henda RAIES, Ridha M’RAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #48947 - P570 Impact pronostique du dépistage à haut risque pour les femmes porteuses d’une altération constitutionnelle des gènes BRCA1/BRCA2.
Impact pronostique du dépistage à haut risque pour les femmes porteuses d’une altération constitutionnelle des gènes BRCA1/BRCA2.

Les femmes porteuses d’une altération constitutionnelle des gènes BRCA1 ou BRCA2 présentent un risque accru de cancer du sein. Les recommandations françaises et internationales préconisent un suivi clinique et radiologique spécifique à partir de 25/30 ans. Le dépistage mammaire à haut risque, incluant une IRM mammaire annuelle, permet une avance significative au diagnostic, et une amélioration de certains facteurs pronostiques. Néanmoins, la transposition en bénéfice clinique à long terme est toujours en cours d’évaluation dans des études observationnelles. Méthodes : Nous avons évalué l’impact du dépistage à haut risque incluant l’IRM mammaire chez 520 femmes porteuses d’un variant pathogène BRCA1/BRCA2, traitées pour un cancer du sein à l’Institut Curie entre 2000 et 2016. La comparaison a porté sur les caractéristiques tumorales au diagnostic, les traitements, les chirurgies préventives et le pronostic à long terme de patientes dont le statut génétique était connu avant le diagnostic de cancer du sein (ayant bénéficié d’un dépistage à haut risque (cancers incidents « CI ») ; n= 124) avec des patientes dont le statut génétique a été identifié au moment (ou après) le diagnostic (cancers prévalents « CP ») (n=396). Résultats : Globalement, 55% des patientes sont porteuses d’une altération du gène BRCA1. L’âge médian au diagnostic est de 42.3 ans (CI) et de 41.2 ans (CP). 68% des patientes ayant connaissance de leur statut génétique avant le diagnostic ont bénéficié d’une mastectomie controlatérale prophylactique au cours du suivi versus 40% dans l’autre groupe. Les cancers du sein du groupe CI ont été diagnostiqués à un stade plus précoce T0 : 64% versus 19% dans le groupe CP (p-value < 0.00001), plus fréquemment sans envahissement ganglionnaire N0 : 90% dans le groupe CI versus 75% dans le groupe CP (p-value < 0.00001). En revanche, il n’a pas été mis en évidence d’effet sur le grade et le phénotype tumoral. Les critères pronostiques plus favorables dans le groupe CI ont conduit à une réduction significative de chimiothérapie néoadjuvante (7.1% versus 28.5%) et adjuvante (47.7% versus 61.9%). Après un suivi médian de 12 ans, le risque de rechute à distance est significativement réduit dans le groupe CI (p value = 0.015) qui se traduit par une réduction de la mortalité spécifique par cancer du sein (p value = 0.05). Cet avantage pronostique est retrouvé pour les patientes BRCA1 et BRCA2 et quel que soit l’âge au diagnostic. L’impact pronostique de la connaissance du statut génétique doit encourager la réalisation des tests génétiques en cascade dans les familles concernées. La mise en place d’un dépistage à haut risque adapté impacte favorablement le pronostic pour les femmes porteuses d’une altération constitutionnelle de BRCA1 ou BRCA2 qui ne souhaitent pas recourir à la chirurgie mammaire préventive. Ces résultats ont été présentés au BRCA Symposium mai 2025 Montréal
Emmanuelle MOURET-FOURME (Paris), Claire SAULE, Sylvain DUREAU, Marion GAUTHIER-VILLARS, Victoire MONTECALVO, Antoine DE PAUW, Hélène DELHOMELLE, Sophie FRANK, Mathilde WARCOIN, Sigama FATOUMATA, Ophélie PORQUET-BERTRAND, Marine LEMENTEC, Toussaint AULLENE, Bruno BUECHER, Lea VEYRUNE, Cecile MARGALIDA, Valérie GALLOT, Jessica LE GALL, Elise PIERRE-NOEL, Mélanie PAGÈS, Lisa GOLMARD, Mathias SCHWARTZ, Dominique STOPPA-LYONNET, Eric PASMANT, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #48957 - P571 Premières estimations des risques tumoraux utilisant la méthode Genotype-Restricted Likelihood (GRL) dans la prédisposition liée à BAP1.
Premières estimations des risques tumoraux utilisant la méthode Genotype-Restricted Likelihood (GRL) dans la prédisposition liée à BAP1.

Introduction: Les variants constitutionnels (probablement) pathogène V(P)P du gène BAP1 (BRCA1-associated protein 1) sont associés à une prédisposition aux cancers, augmentant notamment le risque d’apparition de mélanomes uvéaux (MU), mélanomes cutanés (MC), cancers rénaux à cellules claires (CRCC) et les mésothéliomes malins (MM). Jusqu’ici, aucune méthode corrigeant les biais de sélection n’avait été utilisée pour estimer ces risques. Matériel et méthode: Nous avons inclus 26 familles avec 90 porteurs d’un V(P)P BAP1 constitutionnel identifiés au laboratoire de l’Institut Curie entre 2011 et 2024. Les risques cumulés et relatifs comparés à la population générale pour les MU, MC, CRCC, MM, cancers du poumon et cancers du sein ont été estimés avec la méthode Genotype-Restricted Likelihood qui corrige les biais de sélection. Résultats: Les risques cumulés à 80 ans pour les porteurs constitutionnels d’une V(P)P BAP1 sont 7.3% (IC 95%: 1.3-37.9) pour les MU, 16.1% (2.9-74.4) pour les MC, 49.4% (6-83.9) pour les CRCC, 8.5% (2.5-73.8) pour les MM, 9.8% (6.5-55.9) pour le poumon et 58.6 (19-91.8) pour le sein. Les risques relatifs comparés à la population générale à 50 et 80 ans sont respectivement 383.4 (72.4-779.1) et 95.9 (17.3501) pour les MU, 5.7 (1-24.4) et 8.2 (1.537.9) pour les MC, 61.1 (11.7-157) et 29.9 (3.750.8) pour les CRCC, 7.5 (1.1-1530.7) et 55.7 (16.5482) pour les MM, 1.4 (1-26.4) et 1.7 (1.19.6) pour le poumon et 7.4 (1-17.2) et 4.7 (1.57.4) pour le sein. Conclusion: Il s’agit des premières estimations utilisant la méthode GRL pour les risques tumoraux chez les porteurs constitutionnels de V(P)P de BAP1. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Ces estimations permettront d’adapter au mieux le conseil génétique et les stratégies de surveillance.
Victoria LAMURE (Montpellier), Léa VEYRUNE, Lisa GOLMARD, Antoine DE PAUW, Sephora CAMPOY, Youenn DROUET, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #49617 - P572 Etat des lieux des pratiques en Oncogénétique en France quant à la possibilité de réaliser une analyse en panel chez une personne indemne.
Etat des lieux des pratiques en Oncogénétique en France quant à la possibilité de réaliser une analyse en panel chez une personne indemne.

Partant du constat que nous sommes de plus en plus sollicités pour recevoir en consultation d’Oncogénétique, en vue de la réalisation d’une analyse en panel, des personnes indemnes ayant des antécédents familiaux de cancer, pour lesquelles une recommandation de test génétique a été formulée pour l’un de leurs apparentés également indemne par un autre service d’Oncogénétique, nous avons souhaité questionner les différentes équipes d’Oncogénétique sur leurs pratiques. Pour cela, nous avons transmis un questionnaire en ligne aux conseillers en Génétique exerçant une activité en Oncogénétique, par le biais de l’Association Française des Conseillers en Génétique. Nous avons pu obtenir 48 réponses, correspondant à 38 lieux d’exercice différents (11 CLCC, 21 CHU, 5 CH et une clinique). Ce questionnaire s’intéressait aux modalités de validation et de critères pour la prescription d’une analyse en panel chez une personne indemne, dans une première partie pour les agrégations familiales de cancer du sein et/ou de l’ovaire et dans une seconde pour les agrégations familiales de cancers colorectaux ou de l’estomac. A la question « en l’absence de cas index accessible, une analyse en panel peut-elle être proposée à la personne indemne ? », la quasi-totalité des réponses est « au cas par cas », à l’exception de 2 qui répondent « oui, systématiquement » pour les agrégations familiales de cancer du sein. Pour les agrégations familiales de cancers digestifs, la discussion « au cas par cas » est également majoritaire, cependant 3 centres ne le proposent « jamais » dans cette situation et un a répondu « oui, systématiquement ». La nécessité de la documentation des atteintes tumorales familiales, de la réalisation d’un calcul de risque, d’une validation en RCP, ainsi que la possibilité d’une analyse tumorale des gènes d’intérêt et le degré de parenté avec les personnes atteintes, obtiennent des réponses variables en fonction des centres, et parfois également des retours différents de professionnels exerçant au sein d’une même structure, illustrant le manque d’homogénéité. Bien que chaque situation familiale soit unique et nécessite une évaluation individualisée, rendant difficilement superposables les pratiques dans les différents centres, cette étude ouvre le débat sur l’harmonisation des prises en charges possibles sur le territoire, à titre individuel pour un patient, mais également pour des apparentés issus d’une même famille consultant dans différentes régions. Pour poursuivre cet état des lieux, ce questionnaire pourra être transmis plus largement, notamment dans les sites de consultations ne disposant pas de conseillers en Génétique, pour l’obtention d’un plus grand nombre de réponses et une vision plus exhaustive des pratiques en France.
Virginie DORIAN (BORDEAUX), Camille PORTERET, Julie TINAT
00:00 - 00:00 #49509 - P573 Impact de l'exposition aux fongicides SDHi sur le risque de paragangliome chez les sujets à risque de paragangliome héréditaire SDH-déterminé: étude de faisabilité.
Impact de l'exposition aux fongicides SDHi sur le risque de paragangliome chez les sujets à risque de paragangliome héréditaire SDH-déterminé: étude de faisabilité.

Contexte : Les paragangliomes (PGL) SDHx dépendants ont une pénétrance incomplète dont le mécanisme n’est pas actuellement connu. Des facteurs environnementaux comme les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHi) pourraient jouer un rôle dans leurs émergences. Objectifs : Nous avons cherché à évaluer la faisabilité d'une étude épidémiologique cas-témoins portant sur le lien entre les pesticides, en particulier les fongicides SDHi, et le risque de PGL héréditaire SDH-déterminé. Méthodes : Les cas étaient des patients porteurs d’une mutation SDHx et ayant un PGL, les témoins des sujets porteurs d’une mutation SDHx mais sans PGL. Des données sur l'utilisation domestique de pesticides, l'historique résidentiel et professionnel ont été recueillies. La qualité du géocodage des adresses a été évaluée. L'exposition résidentielle aux pesticides agricoles a été estimée, ainsi que l’exposition professionnelle aux SDHi. Résultats : 101 patients ont été inclus dans l'étude et 82 ont réalisé l’entretien (42 cas, 40 témoins). Le pourcentage de données manquantes sur l'exposition domestique aux pesticides était beaucoup plus élevé pour les adresses anciennes. En revanche, la qualité du géocodage restait élevée même pour les adresses anciennes. Dans une zone tampon d'un rayon de 1500 mètres, les terres arables étaient présentes pour 55% des adresses des sujets. Deux sujets ont pu être exposés aux SDHi dans le contexte professionnel. Conclusion : Notre étude a montré un taux de participation élevé et une bonne évaluation de l’exposition aux pesticides. Cette étude pilote a permis de valider l’extension de ce projet au niveau national (PGL.EXPO-2).
Astrid COSTE, Alexandre BUFFET (Paris), Duboeuf MARGAUX, Sabrina BOUDIF, Lény GRASSOT, Boutheina OUELAA, Annabelle SUEUR, Timgad LOUNIS, Olivia PEROL, Béatrice FERVERS, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO
00:00 - 00:00 #49920 - P574 Étude Clinique et génétique de la Néoplasie endocrinienne multiple type 2 :A propos de 13 familles tunisiennes.
Étude Clinique et génétique de la Néoplasie endocrinienne multiple type 2 :A propos de 13 familles tunisiennes.

Introduction : La néoplasie endocrinienne multiple de type 2 (NEM2) est une maladie génétique rare (OMIM : 171400). Sa prévalence est estimée entre 1/30000 et 1/50000. Cliniquement, Elle se manifeste par une association de tumeurs endocrines affectant principalement la thyroïde, les glandes surrénales et les glandes parathyroïdes. Sur le plan moléculaire, il s’agit d’une affection autosomique dominante, causée par des variations pathogènes au niveau du gène RET (NM_020630.5), proto-oncogène codant pour un récepteur transmembranaire a activité tyrosine kinase. L’objectif de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques et génétiques de la NEM2 et d’établir une corrélation génotype-phénotype chez les cas confirmés. Matériel et méthodes: Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 13 patients (P1-P13) tunisiens adressés à la consultation d’oncogénétique de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour suspicion de NEM2. Une enquête génétique, un examen clinique et un séquençage ciblé des exons les plus fréquemment mutés (10, 11, 13,14, 15 et 16) du gène RET ont été réalisés. Résultats : L’étude a porté sur 13 patients appartenant à 13 familles tunisiennes non apparentées. Le motif de consultation était un carcinome médullaire de la thyroïde (CMT) chez tous les patients. L’âge moyen de survenue de CMT était de 38,7 ans. 2/13 patients avaient une association CMT- phéochromocytome. L’enquête génétique a révélé des antécédents familiaux de CMT chez 3/13 patients. L’analyse moléculaire du gène RET a mis en évidence deux variations pathogènes à l’état hétérozygote : c.1900T>C (p.Cys634Arg) chez P1 et c.1901 G>A (p.Cys634Try) chez P4. La confirmation diagnostique de la NEM2 chez deux familles nous a permis de donner un conseil génétique et de réaliser un test pré-symptomatique chez deux filles de P1. Une thyroïdectomie totale a été réalisée chez la fille de P1 qui était porteuse de la variation familiale. Conclusion : Nos résultats soulignent l’importance de l’onco-généticien dans l’évaluation et la prise en charge des familles atteintes de NEM2. L’étude moléculaire demeure un élément clé pour confirmer le diagnostic et orienter le suivi des apparentés à risque. Pour le reste des patients, le recours à des panels de séquençage à haut débit (NGS) est recommandé afin de garantir une analyse plus exhaustive et une optimisation du rendement diagnostique.
Mahdi KAMOUN, Sana GABTENI, Rym MEDDEB, Wissal TERGUI (Tunis, Tunisie), Amira ZANATI, Tasnim M'HIRI, Ibtissem BEN NACEF, Maher KHARRAT, Ridha M'RAD, Neila BELGHITH, Madiha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49409 - P575 Préparation de librairies wgs pcr-free sur adn ffpe pour le diagnostic des cancers : performances du kit neb ultrashear ffpe.
Préparation de librairies wgs pcr-free sur adn ffpe pour le diagnostic des cancers : performances du kit neb ultrashear ffpe.

Les tissus FFPE (Formalin Fixed Paraffin Embedded), contrairement aux tissus frais congelés (Frozen Fresh, FF), sont traités dans le but de préserver à long terme, à température ambiante et à moindre coût, les échantillons issus de pathologies chirurgicales. Ces prélèvements représentent une ressource précieuse en génétique médicale et en oncologie, mais leur exploitation est limitée par la dégradation de l’ADN : rendement d’extraction faible, fragmentation importante, dommages chimiques irréversibles (dus au formol) et artefacts de variants fréquents lors du séquençage. L’objectif de notre étude était d’identifier un protocole de préparation de librairies WGS PCR-Free adapté à l’ADN FFPE, avec un input faible, une rapidité d’exécution (<1 jour), une quantité de librairie suffisante et la capacité à réparer l’ADN endommagé. Un protocole de librairie PCR Free permet de réduire les biais de PCR et le taux de duplicats observé avec un protocole PCR. Nous avons évalué le kit NEB UltraShear FFPE DNA Library Prep (input 250 ng) en comparaison avec les kits TruSeq DNA PCR-Free (Illumina, 1000 ng) et Illumina DNA Prep PCR-Free (100 ng). Les extractions d’ADN ont été effectués avec les kits QIAamp DNA FFPE tissue kit (Qiagen) et Maxwell RSC FFPE Plus DNA kit (Promega+). Des tests manuels sur des échantillons de 5 patients atteints de cancer du poumon ont révélé que 2/5 échantillons échouaient avec le kit TruSeq (quantité de librairie insuffisante malgré 1000 ng d’input), le nombre de copeaux FFPE nécessaires étant trop important. Le kit Illumina DNA Prep PCR-Free produisait aussi une quantité de librairie insuffisante avec un taux de duplicats >14 % (N<10%°). À l’inverse, le kit NEB UltraShear a permis la réussite complète (5/5) avec des librairies de quantité optimale, un insert de ~300 pb, une réduction significative des artefacts. Sur cette base, nous avons optimisé ce protocole sur l’automate MAGELIA (INOREVIA) à 250 ng, 100 ng et 50 ng. L’input de 50 ng sur MAGELIA a permis de générer une librairie équivalente à celle obtenue manuellement à 250 ng. Des tests sont actuellement en cours sur l’automate FIREFLY (SPTlabtech) afin de valider la réduction d’input et de volume de réaction dans une optique de standardisation et de baisse des coûts. Le kit NEB s’est ainsi révélé particulièrement adapté aux contraintes de l’ADN FFPE, dès 50 ng, avec une compatibilité démontrée sur plateformes automatisées à faible volume. Ce protocole ouvre la voie à la préparation de librairies WGS PCR-Free à haut débit, jusqu’à 384 échantillons par plaque, avec un impact direct en diagnostic génétique des cancers.
Ahouefa Printil Sterne AHO GLELE (Evry)
00:00 - 00:00 #49673 - P576 Tumeurs surrénaliennes et syndrome de Birt-Hogg-Dubé.
Tumeurs surrénaliennes et syndrome de Birt-Hogg-Dubé.

Le syndrome de Birt-Hogg-Dubé (BHD) correspond à une prédisposition génétique aux tumeurs du rein bénignes et malignes liée à une altération constitutionnelle du gène FLCN, se transmettant sur le mode autosomique dominant. Cette affection se caractérise par la présence de lésions cutanées typiques bénignes appelées fibrofolliculomes et de kystes pulmonaires favorisant la survenue de pneumothorax. La prise en charge du risque tumoral rénal repose sur la réalisation d’une imagerie abdominale annuelle (recommandations réseau national PREDIR). D’autres types de tumeurs extra-rénales (cancer colorectal, thyroïde) ont été décrites bien que leur association reste débattue dans la littérature du fait d’une prévalence non négligeable en population générale. Nous rapportons ici deux cas français de tumeurs extra-rénales rares, affectant la corticosurrénale, survenues chez des patients atteints d’un syndrome de BHD. Le diagnostic génétique n’était pas connu pour ces deux patients au diagnostic de tumeurs surrénalienne. Le patient A a été initialement adressé en consultation de dermatologie au sein du Centre de Référence Neurofibromatoses (CHU Nantes) avec suspicion de phéochromocytome à l’âge de 57 ans. L’examen cutané complet révéla de multiples fibrofolliculomes typiques, conduisant au diagnostic de syndrome de BHD. L’analyse moléculaire constitutionnelle a permis d’identifier le variant pathogène c.1157_1169del p.(Ser386fs) du gène FLCN. L’expertise anatomo-pathologique décrit une tumeur surrénalienne de morphologie très inhabituelle dont les immunomarquages peuvent orienter vers un carcinome corticosurrénalien de bas grade. L’évolution est favorable avec un recul de 5 ans. De façon surprenante, l’histoire familiale du patient A a révélé secondairement un autre cas de carcinome corticosurrénalien à l’âge de 35 ans chez un frère décédé en 1997 à l’âge de 39 ans. L’analyse moléculaire réalisée sur la tumeur du patient A a détecté la présence du variant pathogène du gène FLCN à une fréquence allélique en faveur d’une perte d’hétérozygotie au locus FLCN, suggérant ainsi un lien entre FLCN et la tumorigenèse. La patiente B a été prise en charge pour un carcinome corticosurrénalien diagnostiqué à l’âge de 40 ans, avec évolution métastatique un an après le diagnostic initial. Elle avait un antécédent personnel de cancer de la thyroïde et de deux épisodes de pneumothorax. Le diagnostic de syndrome de BHD a été réalisé suite à l’analyse du génome dans le cadre du plan France Médecine Génomique sur l’indication du cancer rare, identifiant le variant pathogène c.1379_1380del p.(Leu460fs) du gène FLCN. A notre connaissance, nous décrivons les premiers cas français de carcinomes corticosurrénaliens chez des patients porteurs d’un syndrome de BHD avec des arguments tumoraux évocateurs d’un potentiel lien entre FLCN et la tumorigenèse.
Caroline ABADIE (NANTES), Stéphane PINSON, Hélène LASOLLE, Karine RENAUDIN, Christelle NICOL, Odile CABARET, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Stéphane RICHARD
00:00 - 00:00 #49703 - P577 Carcinomes tubaires séreux intra-épithéliaux et risque de cancer du péritoine après annexectomie bilatérale préventive dans un contexte de prédisposition liée à BRCA1 ou 2.
Carcinomes tubaires séreux intra-épithéliaux et risque de cancer du péritoine après annexectomie bilatérale préventive dans un contexte de prédisposition liée à BRCA1 ou 2.

Les femmes porteuses d’un variant pathogène (VP) des gènes BRCA1 ou BRCA2, présentent un risque augmenté de cancer de l’ovaire au cours de leur vie, raison pour laquelle il leur est recommandé une annexectomie bilatérale préventive (ABP) dès 40 ans dans un contexte BRCA1 et 45 ans pour BRCA2. Ces cancers de l’ovaire correspondent dans la majorité des cas à un adénocarcinome séreux de haut grade. Lors des APB des carcinomes invasifs tubaires ou ovariens occultes peuvent être identifiés ainsi que des lésions tubaires appelées carcinome tubaire intra-épithélial (STIC) décrites comme précurseurs de ces carcinomes. Ces femmes ont également un risque de développer un cancer du péritoine après une ABP. Nous avons conduit une étude visant à évaluer l'incidence des carcinomes invasifs occultes, des STIC et des carcinomes péritonéaux chez les femmes porteuses de VP de BRCA1/2 et ayant eu une APB à Curie entre janvier 1997 et octobre 2021. Au total, 947 femmes ont été incluses, 521 porteuses d'un VP de BRCA1 et 426 d'un VP de BRCA2, avec un suivi cumulé de 7 433,25 années-femmes. Une relecture par des anatomopathologistes experts a été réalisée pour toutes les pièces opératoires qui rapportaient dans les comptes rendus des anomalies histologiques autres que des lésions infiltrantes (n=67). Au cours de l’ABP, 13 carcinomes invasifs tubaires ou ovariens occultes ont été identifiés (1,3 %) ainsi que 12 STIC. Au cours du suivi, quatre cas de carcinomes péritonéaux ont été diagnostiqués. Pour les femmes n’ayant pas eu d’anomalie sur la pièce opératoire de l’ABP, l'incidence cumulée sur cinq ans du carcinome péritonéal est de 0,5 %. En revanche pour celles- qui avait des lésions de STIC identifiés lors de l’ABP, le risque de cancer péritonéal est fortement augmenté ; à 11.1% à 5 ans. L’âge tardif à l’ABP est un facteur de risque de STIC ou d’infiltrant : âge médian à 55 ans pour le carcinome infiltrant, 54 ans pour le STIC (p< 0.001). De plus, les femmes porteuses d’un VP de BRCA1 ont un risque significativement plus élevé de carcinome infiltrant occulte ou de STIC que les femmes porteuses d’un VP de BRCA2 (p < 0,039). Ces données soulignent l’importance d'une d’ABP précoce pour les femmes porteuses d’un VP de BRCA1/2 et d’une étude exhaustive de la pièce opératoire. L’identification d’un STIC doit faire proposer une prise en charge adaptée au risque de carcinome péritonéal. La chirurgie de stadification actuellement retenue présente une morbidité certaine. Il est nécessaire de mettre en place des études pour évaluer l'efficacité d'un suivi régulier par exemple à l'aide de marqueurs tels que le Ca125.
Claire SAULE (paris), Enora LAAS FARON, Nina WEBER, Guillaume BATAILLON, Véronique BECETTE, Julie PERLBARG-SAMSON, Nicolas POUGET, Anne DONNADIEU, Aullène TOUSSAINT, Anne VINCENT-SALOMON, Sophie FRANK, Eric PASMANT, Dominique STOPPA-LYONNET, Virginie FOURCHOTTE, Chrystelle COLAS, Emmanuelle MOURET-FOURME
00:00 - 00:00 #49852 - P578 Etude clinique et génétique de la polypose atténuée liée au gène MUTYH à propos de 12 familles tunisiennes.
Etude clinique et génétique de la polypose atténuée liée au gène MUTYH à propos de 12 familles tunisiennes.

Introduction La polypose liée au gène MUTYH est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer colorectal (CCR), caractérisé par la présence de nombreux polypes digestifs avec un risque accru de dégénérescence. Il s’agit d’une affection autosomique récessive, dûe à des variations germinales au niveau du gène MUTYH, gène impliqué dans la réparation de l’ADN. L’objectif de notre travail était de contribuer à une meilleure compréhension du profil phénotypique et mutationnel de cette polypose à partir d’une série de patients tunisiens adressés pour suspicion d’une prédisposition héréditaire au CCR. Matériels et méthodes Nous rapportons l’étude clinique et génétique de patients tunisiens, adressés à la consultation d’oncogénétique à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour polypose adénomateuse colorectale. Une étude moléculaire par séquençage Sanger du gène MUTYH et/ou par panel de gène de prédisposition aux cancers ont été réalisés chez ces patients. Résultats Notre étude a porté sur 13 patients issus de 12 familles non apparentées, originaires du Nord-Ouest (7/12), du Centre-Ouest (1/12) et de Médenine (4/12). Une consanguinité a été notée chez 11/12 familles. L’enquête génétique a révélé une histoire familiale de CCR chez tous les patients. Parmi les cas index, 12 ont été adressés pour CCR sur polypose dégénérée avec un âge moyen de survenue de 44 ans. La coloscopie a objectivé plus de 100 polypes chez 3/13 patients. L’étude moléculaire a révélé la présence de deux variants à l’état homozygote au niveau du gène MUTYH (NM_001048174.2) : le variant 1227_1228dup (12/13) et le variant c.1143_1144dup (1/13). Un conseil génétique a été donné et un test pré-symptomatique a été proposé aux apparentés à risque. Conclusion Nos résultats soulignent le rôle de l’oncogénéticien dans l’orientation du diagnostic et l’importance de l’étude moléculaire dans la prise en charge des cancers colorectaux héréditaires. La confirmation du diagnostic permet d’adapter la stratégie de surveillance selon les recommandations internationales.
Wissal TERGUI (Tunis, Tunisie), Sana GABTENI, Rym MEDDEB, Alaa ZIADI, Mortadha CHERIF, Ahlem ACHOUR, Nesrine KERKENI, Lilia GABTENI, Tasnim MHIRI, Hajer BEN MANSOUR, Dalila GARGOURI, Ridha MRAD, Neila BELGUITH, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49623 - P579 Un nouveau mécanisme d’inactivation des gènes SDHx indétectable par les technologies classiques de séquençage.
Un nouveau mécanisme d’inactivation des gènes SDHx indétectable par les technologies classiques de séquençage.

Introduction : Les paragangliomes (PGL) sont des néoplasies neuroendocrines rares, fréquemment associées à des altérations des gènes codant les sous-unités de la succinate déshydrogénase (SDHx). Toutefois, certains cas familiaux demeurent inexpliqués à l’issue des investigations génétiques conventionnelles, soulignant la nécessité d’approches diagnostiques élargies. Observation : Nous rapportons ici l’étude d’une famille présentant des paragangliomes multiples cervicaux chez un père et son fils. L’analyse immunohistochimique tumorale objectivait une perte d’expression de la protéine SDHB, fortement évocatrice d’une altération d’un gène SDHx. Cependant, les analyses moléculaires classiques allant jusqu’au séquençage de génome en trio étaient restées négatives. Dans ce contexte, un séquençage du génome longs fragments (Technologie Oxford Nanopore sur séquenceur PromethION) a été réalisé dans cette famille. Cette analyse a permis d’identifier l’insertion d’un rétrotransposon de type SVA (SINE-VNTR-Alu) d’environ 2700 pb au sein de l’intron 3 du gène SDHD dont la ségrégation familiale est concordante. L’analyse génomique et transcriptomique des tissus tumoraux a mis en évidence une prédominance de l’allèle muté en faveur d’une perte d’hétérozygotie et la présence d’ARN messagers anormaux du gène SDHD, confirmant l’anomalie de l’épissage prédite par les outils in silico. Discussion : C’est la première fois que l’insertion d’un élément transposable de grande taille est mise en évidence dans un gène de susceptibilité au PGL. Cet évènement, non détectable par les outils diagnostiques usuels, souligne l’intérêt du séquençage longs fragments pour la mise en évidence de variations structurales complexes, notamment chez les patients ayant une forte suspicion de forme génétiquement déterminée sans diagnostic étiologique moléculaire.
Timothée MOYRET (Paris), Charlotte LUSSEY, Karine AURIBAULT, Judith FAVIER, Nelly BURNICHON, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Alexandre BUFFET
00:00 - 00:00 #49490 - P580 Amélioration du diagnostic du syndrome de Peutz-Jeghers par séquençage Long-read Nanopore.
Amélioration du diagnostic du syndrome de Peutz-Jeghers par séquençage Long-read Nanopore.

Le séquençage à haut débit long-read (LR) permet de lire de longs fragments d’ADN de plusieurs kb facilitant la détection de variants de structure (SV) complexes et l’analyse précise des régions répétées. Cette technologie reste peu implémentée dans les laboratoires diagnostiques plus habitués aux technologies short-read (SR), bien validées mais basées sur des fragments de 300pb au maximum. Nous exposons ici comment le LR a pu résoudre une errance diagnostique et améliorer le conseil génétique chez 2 patients présentant un syndrome de Peutz-Jeghers, une prédisposition génétique rare, liée à une altération du gène STK11, associant polypes hamartomateux gastro-intestinaux, lentigines péri-orificiels et risque accru de cancers digestifs et extra-digestifs. La technologie Oxford Nanopore avec enrichissement en temps réel des régions de 157 gènes d’oncogénétique +/- 40kb nous a permis d’obtenir, en moyenne, des fragments de 8kb et une profondeur de 30X. Chez un premier patient, dont l’atteinte, isolée sur le plan familial, consistait en des hamartomes digestifs multiples et une lentiginose buccale et palmaire à 27 ans, le SR (panel « digestif » explorant exons et introns à une profondeur >1000X), initié en 2016, n’avait identifié aucune anomalie à la fois sur le sang et sur un hamartome. L’analyse de l’ARN par SEALigHTS (PMID: 40712994) avait détecté un saut des exons 2-3 de STK11, alors sans point d’appel génomique. Le LR a mis en évidence une délétion en mosaïque des exons 2-3 de STK11 (5 reads/29) avec des bornes situées dans des séquences répétées Alu (AluJb dans l’intron 1 et AluY dans l’intron 3). Ce résultat, validé par MLPA et RNAseq, permet de codifier la surveillance chez ce patient et sa famille. Chez une seconde patiente, atteinte à 13 ans de lentigines labiales et digitales associées à des polypes gastro-intestinaux, une délétion hétérozygote de novo des exons 2–3 de STK11 avait été détectée par QMPSF. Un projet de diagnostic préimplantatoire, a nécessité une caractérisation précise des bornes de la délétion afin de réaliser une PCR ciblée sur cellule unique. Le SR n’avait pas permis de capturer les points de cassure, malgré l’exploration des introns, contrairement au LR qui a permis d’identifier précisément les bornes de ce SV, dont l’une également située dans la séquence répétée AluY de l’intron 3. Ces résultats illustrent l’intérêt d’approfondir les investigations pour les patients sans diagnostic atteints d’un syndrome associant un phénotype très spécifique et un rendement diagnostique élevé (>80% pour STK11). Ils montrent la puissance du LR dans la caractérisation des SV médiés par des séquences répétées qui échappent aux captures et pipelines bioinformatiques classiques, notamment en contexte de mosaïque. Enfin, le LR fournit des informations précieuses de mécanique moléculaire car la récurrence du point de cassure observé dans la séquence AluY du gène STK11 suggère une susceptibilité particulière de cette région aux réarrangements.
Edwige KASPER (ROUEN), Julie AMIOT, Corentin LEVACHER, Olivier QUENEZ, Sandrine MANASE, Stéphanie VASSEUR, Steeve FOURNEAUX, Nell DAUSSE, Emmanuelle KIEFFER, Clementine LEGRAND, Céline MOUTOU, Magalie PEYSSELON, Estelle ROUSSELET, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Claude HOUDAYER
00:00 - 00:00 #49931 - P581 Variant constitutionnel en mosaïque ou métastases multiples : explorations chez une patiente présentant 6 tumeurs iléo-coliques synchrones.
Variant constitutionnel en mosaïque ou métastases multiples : explorations chez une patiente présentant 6 tumeurs iléo-coliques synchrones.

Nous rapportons le cas d’une patiente prise en charge à l’âge de 56 ans pour une carcinose péritonéale secondaire à un adénocarcinome du côlon droit. Le statut MMR (MisMatch Repair) réalisé sur la tumeur colique a révélé une instabilité microsatellitaire (phénotype MSI MicroSatellite Instability) avec perte d’expression des protéines MLH1 et PMS2, sans hyperméthylation somatique du promoteur du gène MLH1, faisant suspecter un syndrome de Lynch. L’enquête familiale n’a pas révélé d’antécédent carcinologique du spectre de syndrome de Lynch. L’analyse constitutionnelle des gènes de prédisposition aux cancers digestifs et aux polyposes colorectales a mis en évidence un réarrangement touchant le gène PMS2 (duplication des exons 13 à 15) ou le pseudogène PMS2CL (duplication des exons 4 à 6), les techniques de routine actuelles (NGS short-reads et MLPA) ne permettant pas de faire la distinction entre les deux. Pour aider à l’interprétation, une analyse somatique des gènes MMR a été réalisée mettant en évidence deux évènements pathogènes du gène MLH1. Ce résultat, concordant avec le résultat de l’immunohistochimie des protéines MMR, permettait donc d’expliquer le phénotype tumoral et apportait un argument en faveur d’une tumeur sporadique. Etant donné le statut MSI de la tumeur, la patiente a pu être traitée par immunothérapie et a présenté une bonne réponse avec régression des lésions. Néanmoins, au décours d’un contrôle coloscopique, deux ans après le premier diagnostic, de nouvelles lésions coliques ont été identifiées. L’examen anatomopathologique réalisé sur la pièce d’iléo-colectomie a mis en évidence six nouvelles lésions distinctes correspondant toutes à un adénocarcinome bien différencié. Il s’agissait de tumeurs intraluminales situées dans l’iléon pour deux d’entre elles et sur le côlon droit pour les quatre autres. Il n’existait pas de polypose colorectale associée. L’analyse du statut MMR réalisée sur ces six lésions a révélé un phénotype MSI avec perte d’expression des protéines MLH1 et PMS2, sans hyperméthylation somatique du promoteur du gène MLH1. Dans ce contexte, l’hypothèse de métastases multiples intraluminales issues d’une première tumeur colique est d’abord évoquée, bien que ce mécanisme soit rare (Simmer et al., Gastroenterology, 2021). Une autre hypothèse est celle d’un variant du gène MLH1 en mosaïque, non détectée dans le sang lors de l’analyse constitutionnelle. Des analyses complémentaires, réalisées sur le tissu sain et les différentes tumeurs, ont donc été nécessaires afin d’élucider ce cas.
Ramzi BADAOUI (Lille), Lauriane BRIOIS, Nora BOUCETTA, Mélanie SEYNAEVE, Sophie LEJEUNE, Emmanuelle LETEURTRE, Aurelien GROSSEMY, Marie-Pierre BUISINE, Catherine VERMAUT, Julie LECLERC
00:00 - 00:00 #49467 - P582 Variations au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1 : impact sur l’épissage de l’ARN et sauvetage potentiel par des transcrits alternatifs Delta9-10.
Variations au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1 : impact sur l’épissage de l’ARN et sauvetage potentiel par des transcrits alternatifs Delta9-10.

BRCA1 est un gène majeur impliqué dans la prédisposition héréditaire aux cancers du sein, de l’ovaire et du pancréas. L’identification d’une variation pathogène de BRCA1 permet de poser le diagnostic moléculaire de ce syndrome et d’optimiser la prise en charge des patients et de leurs apparentés. Cependant, la pathogénicité de certaines variations est parfois remise en question. C’est le cas de BRCA1 c.[594-2A>C;641A>G], variation initialement classée pathogène du fait de son impact drastique sur l’épissage de l’ARN (saut de l’exon 10, Delta10, hors phase) conduisant à la perte apparemment totale des transcrits pleine-longueur (PL) de BRCA1. De façon inattendue, des données d’études de co-ségrégation et de cas/témoins, entre autres, ont révélé que cette variation n’est pas associée à un risque accru de développer un cancer, ce qui a conduit à sa reclassification comme bénigne en 2016. Afin de concilier ces informations a priori contradictoires, il a été proposé que l’expression physiologique de transcrits BRCA1 alternatifs, dépourvus des exons 9 et 10 (Delta9-10, en phase), pourrait préserver l’activité suppresseur de tumeurs de BRCA1. Si l’hypothèse de ce mécanisme de sauvetage se confirme, cela aura des implications importantes pour la reclassification de la majorité des variations identifiées au niveau de ces exons, la plupart étant aujourd’hui de signification incertaine (VSI). Ici, nous avons caractérisé l’impact sur l’épissage de 135 variations situées au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1 en réalisant des tests-minigène et/ou des analyses sur l’ARN de patients, celles-ci à l’aide d’approches complémentaires : RT-PCR fluorescente semi-quantitative pour tous les échantillons disponibles, mais aussi RT-ddPCR, expression allèle-spécifique et RNA-seq ciblé pour certains d’entre eux. Cette étude a mis en évidence une grande proportion (~52%) de variations avec des effets négatifs sur l’épissage conduisant à une perte totale ou partielle de transcrits PL (sans diminution de Delta9-10), certaines de sévérité similaire à c.[594-2A>C;641A>G]. Le potentiel mécanisme de sauvetage par Delta9-10 pourrait donc être également mis en jeu pour ces variations qui restent encore aujourd’hui classées VSI. De façon intéressante, nous avons aussi identifié des variations avec des effets positifs (augmentation de PL avec diminution de Delta9-10), pour lesquelles un tel mécanisme pourrait, au contraire, ne pas s’appliquer. Pour l’instant, nous ne nous prononçons pas sur l’interprétation des variations de notre cohorte sauf pour les introniques sans effet sur l’épissage, qui pourraient être classées comme bégnines. Des données cliniques/familiales/tumorales sont en cours de collecte pour évaluer la pathogénicité des autres variations de notre cohorte, surtout les splicéogéniques. Enfin, nous envisageons des tests fonctionnels additionnels pour vérifier si la présence de transcrits alternatifs Delta9-10 est suffisante pour expliquer la neutralité de c.[594-2A>C;641A>G].
Mélanie GIRARDI (ROUEN), Aurélie DROUET, Manon QUILAN, Laëtitia MEULEMANS, Hélène TUBEUF, Camille AUCOUTURIER, Raphael LEMAN, Sophie KRIEGER, Virginie MONCOUTIER, Nadia BOUTRY-KRYZA, Maud PRIVAT, Odile CABARET, Claude HOUDAYER, Lisa GOLMARD, Sandrine M. CAPUTO, Pascaline GAILDRAT, Alexandra MARTINS
00:00 - 00:00 #49583 - P583 Bilan du GGC-CDH1, groupe de curation des variants identifiés dans le gène CDH1, après 5 ans d’expertise nationale.
Bilan du GGC-CDH1, groupe de curation des variants identifiés dans le gène CDH1, après 5 ans d’expertise nationale.

Le gène CDH1 code pour la protéine d’adhésion intercellulaire E-cadhérine qui est une glycoprotéine transmembranaire des cellules épithéliales. Elle exerce un rôle dans l’adhésion intercellulaire. La perte de fonction de la protéine induit une perte d’adhésion entre les cellules épithéliales, une perte de la polarité cellulaire, une dysrégulation des voies de signalisation impliquées dans la prolifération cellulaire, et une invasion des tissus adjacents. Les variants pathogènes constitutionnels monoalléliques de CDH1 prédisposent au carcinome gastrique diffus (CGD), aussi appelé cancer gastrique à cellules indépendantes, un sous-type histologique minoritaire des cancers gastriques à cellules peu cohésives selon la classification OMS 2019. Ils prédisposent également aux cancers du sein dont principalement le carcinome lobulaire infiltrant (CLI) chez les femmes. C’est pour cela qu’il a été sélectionné par le Groupe Génétique et Cancer pour faire partie des panels diagnostiques dans les prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire ainsi que celui sur les pathologies digestives. De nombreux laboratoires ont alors mis en évidence dans leurs panels des variants génétiques CDH1 sans pouvoir apporter une expertise sur leur classification. Début 2020, un groupe national composé de sept laboratoires historiques a été mis en place pour palier à cette problématique. Le rôle du groupe est avant tout de réaliser la curation des variants avant leur mise à disposition en ligne dans la base nationale de variants FrOG (French OncoGenetics). Il s’agit de reprendre les données cliniques ainsi que les données biologiques sur des variants en rétrospectif ou en prospectif à la demande des laboratoires français. A ce jour, parmi les 400 variants évalués, 67 ont été classés en variant pathogène ou probablement pathogène et 121 en variant bénin ou probablement bénin. D’autres missions incombent au groupe, comme la mise à jour régulière des conduites à tenir et de la veille bibliographique avec l’aide de cliniciens ou encore d’anatomo-pathologistes. Des discussions sont en cours avec des équipes de recherche quant au poids des tests fonctionnels pouvant aider à la classification de ces variants ainsi que l’adaptation des critères ACMG au gène CDH1.
Audrey REMENIERAS (marseille), Ayman AL SAATI, Marie-Pascale BEAUMONT, Florence COULET, Lisa GOLMARD, Jessica LE GALL, Etienne ROULEAU, Benoit RUCHETON, Hagay SOBOL
00:00 - 00:00 #49523 - P584 Sur le tapis rouge de l’épigénétique : BRCA1 sous les projecteurs du long-read Revio (ou Pacbio).
Sur le tapis rouge de l’épigénétique : BRCA1 sous les projecteurs du long-read Revio (ou Pacbio).

L’inactivation des gènes suppresseurs de tumeur par méthylation de leur promoteur est fréquente en génétique tumorale. La méthylation constitutionnelle du promoteur, ou épimutation, est beaucoup plus rare et rapportée dans quelques cas seulement, dont MLH1 est l’exemple prototypique. Les épimutations du promoteur de BRCA1 font l’objet d’un débat croissant : la méthylation tumorale du promoteur de BRCA1 aurait une origine embryonnaire avec évolution clonale à partir d’une cellule unique. Il s’agirait donc d’une épimutation initiale déclenchant la tumorigénèse, détectable au niveau constitutionnel [1]. La fraction d’allèle épimuté (VEF) varie considérablement mais des épimutations faibles (VEF < 1%) auraient déjà un impact sur le risque de cancer du sein triple négatif [2]. La situation est complexe car ces épimutations de BRCA1 se retrouveraient dans 5% de la population générale et les techniques classiquement employées, necessitant la conversion bisulfite des cytosines non méthylées et ciblant certains ilots CpG, n'autorisent pas une vue exhaustive du promoteur. Le séquençage long read, en revanche, est une approche puissante qui permet d’obtenir la méthylation du promoteur sans la transformation chimique de la séquence, et ce en un seul fragment. Nous avons ainsi cherché à clarifier le patron de méthylation du promoteur de BRCA1 dans un contexte « non cancer ». Les données ont été extraites de génomes long read séquencés en PacBio Revio et provenant d’une cohorte de 106 patient.es Alzheimer jeunes sans histoire connue de cancer. La zone promotrice de BRCA1 a été définie entre g. 43 124 504_g.43 126 161 (hg38) soit c.-19-389_ c.-910 (NM_007294.4). Le graphique des niveaux de méthylation en fonction de la position génomique sur le promoteur donne une courbe en U, avec une méthylation moyenne à distance du site d'initiation de la transcription de 51.8%, SD 27.8 (positions c.-910_c.-703) et une méthylation plus faible et hétérogène avec une moyenne de 5.3%, SD 9.72 au niveau proximal (positions c.-19-508_c.-19-389). Entre ces extrémités et comme attendu, la méthylation moyenne est faible (1,25%) et la médiane est nulle. Cependant, 3 cas montrent une méthylation de l’ensemble du promoteur (VEF entre 2.7% et 56% le long de la séquence). De plus, en restreignant l’analyse au « core » promoteur (c.-133_c.-96), classiquement testé par approches ciblées, des VEF entre 2,9% et 15% sont observées pour 24 individus soit 22.8% de la cohorte. Les résultats dans cette population « non cancer » montrent donc que la méthylation du promoteur de BRCA1 n’est pas un phénomène localisé et que des valeurs importantes peuvent être atteintes aux extrémités. Ces données incitent donc à la prudence dans le dessin et l’interprétation des approches ciblées en population « cancer » et participent à une meilleure cartographie du promoteur par définition fine des régions non méthylées. 1. Lonning et al., JAMA Oncol 2022 2. Schwartz et al., Clinical Epigenetics 2025
Olivier QUENEZ (Rouen), Sophie COUTANT, Steeve FOURNEAUX, Crystal RENAUD, Lucas DUCROT, Stéphane ROUSSEAU, Myriam VEZAIN, Françoise CHARBONNIER, Corentin LEVACHER, Laurent CASTERA, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Céline DERAMBURE, Gaël NICOLAS, Claude HOUDAYER
00:00 - 00:00 #49841 - P585 Le syndrome de Peutz-Jeghers : A propos d’un cas.
Le syndrome de Peutz-Jeghers : A propos d’un cas.

Le syndrome de Peutz-Jeghers est une affection autosomique dominante caractérisée par l’association de polypes hamartomateux gastro-intestinaux et de lentiginoses muco-cutanées, liée à des mutations germinales du gène STK11. Au-delà des manifestations digestives et cutanées, il confère un risque significativement accru de cancers gastro-intestinaux et extra-digestifs, ce qui justifie une surveillance précoce et individualisée. Nous rapportons le cas d’une fillette âgée de 3 ans, présentant une hyperpigmentation muco-cutanée typique localisée aux lèvres. L’exploration digestive a révélé la présence de quelques polypes gastro-intestinaux. Devant ce tableau clinique évocateur, un séquençage de nouvelle génération d’un panel de 113 gènes (Panel Trusight) a été réalisé et a mis en évidence une délétion étendue des exons 2 à 10 du gène STK11 à l’état hétérozygote. Ce résultat a été confirmé sur un second prélèvement par la technique de MLPA, consolidant ainsi le diagnostic moléculaire. Ce cas illustre l’importance de l’association entre données cliniques et analyses moléculaires dans le diagnostic précoce du SPJ. L’identification précise de l’anomalie génétique permet d’instaurer un suivi adapté et d’initier un dépistage familial ciblé. Elle souligne également la complémentarité du séquençage de nouvelle génération et MLPA dans la détection des délétions de grande taille. Une prise en charge multidisciplinaire précoce est essentielle afin de prévenir les complications digestives et de réduire la morbi-mortalité liée à la carcinogenèse dans ce syndrome rare.
Souhir GUIDARA (Sfax, Tunisie), Rania ABDELMAKSOUD-DAMMAK, Nihel AMMOUS-BOUKHRIS, Hend DRIDI, Fatma MEJDOUB, Hassen KAMOUN, Raja MOKDAD-GARGOURI
00:00 - 00:00 #49546 - P586 LUCID : une étude française prospective multicentrique d’évaluation du risque d’hémopathies malignes liées au gène DDX41.
LUCID : une étude française prospective multicentrique d’évaluation du risque d’hémopathies malignes liées au gène DDX41.

Introduction. Un variant pathogène ou probablement pathogène (VP/VPP) constitutionnel à l’état hétérozygote du gène DDX41 est identifié chez 5-6% des patients atteints de leucémie aigüe myéloïde (LAM), de syndrome myélodysplasique (SMD) ou de cytopénie idiopathique. Contrairement aux principaux syndromes de prédisposition oncogénétique, les diagnostics d’hémopathies malignes dans ce contexte ne sont pas précoces (âge médian entre 65 et 69 ans). La majorité des études portant sur DDX41 concernent des séries de patients atteints d’hémopathies, ainsi le risque de développer une hémopathie pour les apparentés porteurs sains hétérozygotes de VP/VPP de DDX41 n’est pas connu avec précision. De fait, la stratégie de leur dépistage et de leur suivi n’est pas homogène et des données prospectives sont nécessaire afin d’établir de telles recommandations. Participants et Méthodes. LUCID (LeUkemia in Carriers of germlIne DDX41 mutation) est une étude française dont le but est d’évaluer le risque d’hémopathies malignes en fonction de l’âge des porteurs de VP/VPP constitutionnels de DDX41. Une cohorte multicentrique de familles est en cours de constitution. Les cas index (présentant une hémopathie myéloïde et chez qui un VP/VPP constitutionnel de DDX41 est avéré ou suspecté) sont inclus en consultation de génétique (questionnaire de santé +/- prélèvement salivaire). Leurs apparentés de premier, deuxième et troisième degrés sont invités par courrier, de manière centralisée par la cellule de gestion de LUCID (IUCT-Oncopole, Toulouse), pour prendre part à l’étude (questionnaire, prélèvement salivaire et hémogramme). La participation de 910 patients est attendue pour une durée totale d’étude de 74 mois. Résultats. Nous décrivons ici les résultats des 23 mois de la première phase de faisabilité du projet (5 centres participants) qui a permis l’inclusion de plus de 260 participants (≥45 familles). Une analyse intermédiaire des données des 209 premiers participants (dont 46% sont porteurs du VP/VPP familial) est en cours. Conclusion. Le protocole d’inclusion est opérationnel, l’étude LUCID sera donc poursuivie en l’ouvrant à la collaboration d’autres centres investigateurs.
Pierre VANDE PERRE (Toulouse), Alexandre PERANI, Julie TINAT, Léa VEYRUNE, Pascal PUJOL, Julie ROBBE, Nathalie GACHARD, Catherine NOGUES, Norbert LIGNON, Lam RÉSEAU FILO, - GROUPE LUCID, Christine TOULAS, Sébastien LAMY, Ayman AL SAATI, Laetitia LARGEAUD
00:00 - 00:00 #49683 - P587 Polypose adénomateuse familiale à expression digestive précoce : quel âge pour le diagnostic prés-symptomatique ?
Polypose adénomateuse familiale à expression digestive précoce : quel âge pour le diagnostic prés-symptomatique ?

La polypose adénomateuse familiale (PAF) est un des grands syndromes de prédisposition génétique au cancer du côlon, notamment chez le sujet jeune. Elle se caractérise par la formation de multiples polypes nécessitant un suivi coloscopique dès l’âge de 10-12 ans et une colectomie prophylactique. Sans prise en charge, la probabilité de développer un cancer colorectal est de 100% à un âge médian compris entre 35 et 45 ans. Les variants pathogènes du gène APC sont responsables de la PAF dont la transmission est autosomique dominante. Un diagnostic présymptomatique (DPS) est proposé chez l’enfant dès l’âge de 10-12 ans. Nous décrivons ici une fratrie concernée par une PAF, héritée du père, avec un âge d’apparition des polypes et de cancer extrêmement précoce. Le père est porteur à l’état hétérozygote d’un variant pathogène du gène APC (NM_000038.6 : c.2547_2550del p.(Asp849Glufs*11)), a priori non corrélé à une polypose profuse. Il a lui-même été colectomisé à l’âge de 15 ans. La fratrie est composée de 4 enfants issus de la même mère. Le frère ainé a réalisé sa première coloscopie à 13 ans pour bilan de rectorragies. Il est identifié une polypose avec adénocarcinome colique. Le deuxième fils a bénéficié d’un DPS à l’âge de 12 ans, et est non porteur de la variation familiale. La première fille, asymptomatique, a bénéficié, à l’âge de 8 ans, du fait de l’histoire familiale, d’une coloscopie retrouvant une polypose profuse sans adénocarcinome. Le test génétique a confirmé sur le plan moléculaire le diagnostic de PAF. La seconde fille, âgée de 4 ans, serait en théorie trop jeune pour bénéficier d’un DPS. Néanmoins, du fait de l’histoire familiale, les parents sont demandeurs d’un DPS précoce, et ce d’autant que l’équipe de pédiatrie envisage le bilan endoscopique avant 8 ans. L’un des intérêts du DPS dans la PAF étant de pouvoir éviter notamment la réalisation d’examens invasifs chez les mineurs, nous avons retenu pour cette famille la réalisation d’un DPS à l’âge de 5-6 ans devant l’expression phénotypique particulièrement précoce. Un DPS aussi précoce complexifie la préparation de l’enfant aux deux résultats possibles et l’élaboration avec lui de l’impact à moyen terme de ces derniers. Fort de cette expérience et de par le manque de données dans la littérature scientifique, nous pensons qu’il serait intéressant de mener une étude plus large sur ces formes précoces de PAF, permettant de préciser l’âge le plus adapté pour la réalisation du DPS en fonction des corrélations génotype/phénotype et/ou de l’histoire familiale afin d’améliorer le parcours de soins pour ces familles avec expression clinique digestive particulièrement précoce.
Henri HOOTON (Amiens), Emilie LACOT-LERICHE, Alexis BILLES, Djamal DJEDDI, Marie-Pierre BUISINE, Catherine VERMAUT, Florence AMRAM, Bénédicte BONTE, Florence JOBIC, Gilles MORIN, Emma LACHAIER
00:00 - 00:00 #48897 - P588 Analyse de la série de patients atteints de la maladie de von Hippel-Lindau issue de la database du réseau national PREDIR (PREDIspositions héréditaires aux tumeurs du Rein).
Analyse de la série de patients atteints de la maladie de von Hippel-Lindau issue de la database du réseau national PREDIR (PREDIspositions héréditaires aux tumeurs du Rein).

La maladie de von Hippel-Lindau (VHL) est une affection génétique de transmission autosomique dominante touchant environ 1 personne sur 36 000 à la naissance, due à des anomalies constitutionnelles du gène VHL. Elle se manifeste par le développement de tumeurs bénignes ou malignes touchant de multiples organes (système nerveux central (SNC), rétine, reins, surrénales, pancréas) et représente la principale cause de cancer du rein héréditaire. On distingue le VHL de type 1 qui se caractérise par un risque élevé d’hémangioblastomes (HB) et de carcinomes rénaux (RCC) sans phéochromocytome, et le type 2 qui inclut, en plus, un risque important de développer des phéochromocytomes. Les patients français sont pris en charge par le Réseau National de Référence pour Cancers Rares de l'Adulte PREDIR (PREDIspositions héréditaires aux tumeurs du Rein) créé en 2009 et labellisé depuis 2014 par l’INCa. Dans la base de données nationale de PREDIR, 428 familles avec maladie de VHL prouvée génétiquement et comprenant 1157 individus (535 hommes, 622 femmes ; 1 à 25 patients par famille) ont été inclus entre 1990 et 2024. Parmi ces patients, 901 présentent une variation pathogène ou probablement pathogène (VP/VPP) de type substitution ou indel du gène VHL et 256 portent une délétion d’un ou plusieurs exons. Chez les patients avec VHL type 1 (74%) la majorité des VP/VPP conduisent à une protéine absente ou tronquée, la plus fréquente étant p.Arg161Ter. Dans le VHL type 2 (26%), les variations faux-sens prédominent, les plus fréquentes touchant le codon 167. Au total, 1078 patients (93%) ont développé des manifestations cliniques : 61% ont présenté un HB du SNC et 40% un HB rétinien (âge moyen de survenue respectivement à 30,5 et 26,5 ans), 37% un RCC (âge moyen 37,5 ans), 26% un phéochromocytome (âge moyen 28 ans), 44% des kystes du pancréas (âge moyen 33 ans), 13% une tumeur neuroendocrine du pancréas (TNEP) (âge moyen 37,5 ans) et 4% une tumeur du sac endolymphatique (âge moyen 31 ans). L’âge moyen au diagnostic de la première lésion était de 27 ans (3 à 80 ans). Les lésions les plus souvent révélatrices de la maladie étaient l’HB du SNC (39% des patients), suivi de l’HB rétinien (24%), du phéochromocytome (17%), des kystes du pancréas (7,4%) et du RCC (7,3%). Au cours du suivi, 321 décès ont été recensés dont 229 liés à la maladie (142 secondaires à un HB du SNC, 71 à un RCC, 16 à un phéochromocytome ou une TNEP). Cette étude porte sur l’une des plus importantes séries internationales de patients porteurs de VP/VPP du gène VHL. Elle permet de mieux préciser la pénétrance globale de l’affection, la fréquence des différentes tumeurs et le type de variations génétiques portées par les patients. Ces données pourraient également permettre d’anticiper le risque de survenue d’un type de lésion au sein d’une même famille, assurant une prise en charge plus adaptée des individus à risque. Pour le Réseau PREDIR.
Sophie GAD (VILLEJUIF), Nelly BURNICHON, Sophie GIRAUD, Caroline ABADIE, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Isabelle COUPIER, Julie TINAT, Catherine CARDOT-BAUTERS, Virginie VERKARRE, Betty GARDIE, Stéphane RICHARD, Sophie FERLICOT
00:00 - 00:00 #49020 - P589 Activité d’oncogénétique du laboratoire du Centre Antoine Lacassagne de Nice.
Activité d’oncogénétique du laboratoire du Centre Antoine Lacassagne de Nice.

Le laboratoire de biologie du CLCC de Nice Antoine Lacassagne (CAL) est devenu le 27e laboratoire académique autorisé pour la réalisation des analyses d’oncogénétique (autorisation de l’ARS PACA en décembre 2022). Son activité biologique a commencé en juillet 2023, en lien avec les consultations d’oncogénétique (au CAL et avancées en PACA-Est, en public et en privé) coordonnées par le Dr Véronique Mari. Cette activité est placée sous la responsabilité du Dr François Petit, biologiste médical autorisé pour les analyses de génétique constitutionnelle. Initialement, l’offre biologique couvrait les prédispositions héréditaires aux cancers du sein et de l’ovaire (panel GGC), digestifs hors pancréas (panel GGC), de la prostate, du pancréas et la néoplasie endocrinienne multiple de type 2. Elle a ensuite été étendue fin 2024 aux prédispositions héréditaires aux cancers cutanés et du rein (panel GGC), aux syndromes de Li-Fraumeni, de Cowden et BAP1. Les analyses en panel sont réalisées à partir d’un panel unique, filtré bio-informatiquement selon l’indication, permettant une recherche des variations de séquence et la détermination de variations du nombre de copies (panel à façon Agilent, plateforme NextSeq1000 Illumina, bio-informatique SeqONE). Cette dernière est complétée par une analyse en digitalMLPA (panel D001, MRC Holland). Les analyses ciblées sont réalisées par séquençage Sanger à façon (SeqStudio, AB), MLPA ou PCR quantitative (QuantStudio5, AB) à façon selon l’anomalie à rechercher. Les anomalies en mosaïque sont confirmées en PCR digitale (QX200, Bio-Rad). Entre juillet 2023 et août 2025, 1208 demandes d’analyses en panel ont été traitées avec 906 demandes (75,0%) pour une indication « sein/ovaire », 147 demandes (12,2%) pour une indication « digestif », 60 demandes (5%) pour une indication « cutané » et 29 demandes (2,4%) pour une indication « rein » pour les quatre principales indications. L’âge moyen des patient(e)s était de 56 ans (de 4 à 96 ans) et les femmes - du fait de la grande prévalence des demandes « sein/ovaire » - représentaient 85% de l’ensemble des patients. Le taux de positivité du panel « sein/ovaire » était de 7,7% et du panel « digestif » de 17,8%. Sur la même période, 1149 analyses ciblées ont été réalisées avec 990 apparentés en Sanger, 56 apparentés pour variation du nombre de copies, 3 apparentés en NGS pour des anomalies complexes, 10 en PCR digitale pour des mosaïques et enfin 90 pour des confirmations d’anomalies identifiées en panel. L’âge moyen des patient(e)s était plus bas à 47 ans (de 3 à 88 ans) et le sex-ratio était plus équilibré avec 29% d’hommes et 71% de femmes. L’activité d’oncogénétique du laboratoire du CAL suit une progression constante depuis son internalisation. La complémentarité entre la biologie et la clinique en oncogénétique permet une offre de soins disponible sur l’ensemble de la région PACA-Est, de Draguignan à Menton en passant par Fréjus, Grasse, Mougins, Nice, Cannes et Antibes.
Logan BALDINI, Véronique MARI, Hédi BEN YAHIA, Béatrice DE CLERCQ, Axelle BERTHON, Francois PETIT (NICE)
00:00 - 00:00 #49893 - P590 Prédispositions héréditaires rares au cancer du rein : deux grandes familles normandes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel du gène MET.
Prédispositions héréditaires rares au cancer du rein : deux grandes familles normandes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel du gène MET.

Prédispositions héréditaires rares au cancer du rein : deux grandes familles normandes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel du gène MET BERTHET Pascaline1,2,3, NOGUES Catherine3,4, NEVIERE Zoé1,2, THIBAUT Louise-May1,2, ROTTIER Pauline1, DEVULDER Pierre1,2, SALOMON Joris1, COSSET Elodie1, GIRAUD Sophie3,5, RICHARD STEPHANE3,6, BURNICHON Nelly3,7. Le cancer du rein (CR) est le 5ème cancer le plus fréquent en France, derrière les cancers du sein, de la prostate, du poumon et les cancers colorectaux. 17141 nouveaux cas ont été recensés en France en 2023. Données agrégées registres Francim, service de bio statistique des Hospices civils de Lyon, Santé publique France et Institut national du cancer. Les prédispositions au CR de l'adulte représentent environ 5 % de l'ensemble des CR. Des variants pathogènes (VP) du gène MET ont été rapportés dans des formes familiales de CR papillaires (WHO classification 2022), formes qui représentent 15 à 20 % de l'ensemble des CR et également dans un sous-type histologique rare (biphasique squamoïde alvéolaire). Il s’agit souvent de lésions multifocales et/ou bilatérales. Il n’y a pas d’atteintes extrarénales associées. Le gène MET est un proto oncogène (mesenchymal epithelial transition) qui code pour le récepteur tyrosine kinase de l’HGF (hepatocyte growth factor), il s’agit donc de mutations activatrices. Au niveau tumoral, les VP de ce gène sont présents dans environ 15 % des cas de CR papillaires, anciennement dénommés de type 1. Ils sont associés à de nombreuses anomalies chromosomiques (gains, transcrits), ce qui induit une altération de la fonction du gène MET dans plus de 80 % des cas. En revanche, au niveau constitutionnel, les VP de ce gène sont très rarement rapportés, que ce soit dans études génomiques larges ou dans des séries de CR. Une seule étude publiée en 1998 sur un petit nombre de patients a évalué le risque de développer un CR mais plusieurs études estiment la prévalence des mutations chez des patients atteints de CR papillaire. L’étude française de Sebai (2021) présente une revue des familles qui présentent un VP du gène MET (158 cas dont 153 cas index) avec un taux de VP de 12,4% essentiellement en présence d’antécédents familiaux. Un récent groupe de travail multidisciplinaire, sous l’égide du Groupe Génétique et Cancer et du réseau national PREDIR (PREDIspositions aux tumeurs du Rein) a défini le panel de gènes à analyser en cas de suspicion de prédisposition héréditaire au CR ainsi que les recommandations de surveillance adaptées à chaque situation. Ce travail a mis en évidence le manque de données notamment sur les risques et c’est dans ce contexte que ces deux familles sont rapportées pour enrichir la base de données PREDIR avec un enregistrement systématique de ces familles et permettre la mise en place d’études épidémiologiques nationales.
Pascaline BERTHET (CAEN)
00:00 - 00:00 #49345 - P591 Analyse fonctionnelle des variants de signification inconnue du gène PALB2.
Analyse fonctionnelle des variants de signification inconnue du gène PALB2.

Le produit du gène PALB2 est un facteur impliqué dans la réparation des cassures double brin de l’ADN par la voie de la recombinaison homologue (RH) cruciale pour le maintien de l’intégrité du génome. Les altérations constitutionnelles de ce gène sont responsables d’un syndrome de prédisposition au cancer du sein et des ovaires, rendant nécessaire la mise en place de surveillance spécifique chez les patients porteurs. À ce jour, une majorité des variants dans le gène PALB2 mis en évidence par les laboratoires de biologie moléculaire/diagnostic du cancer sont des variants contenant des variants faux-sens classés de signification inconnue (VSIs). Cette classification est due à la difficulté d’évaluer l’impact de la mutation du variant faux-sens sur la fonction de la protéine. Une caractérisation claire de ces VSIs est un enjeu majeur dans le diagnostic et le suivi des patients et de leur famille. L’objectif de ce projet est la mise en place de tests fonctionnels cellulaires permettant d’évaluer l’effet des mutations présentes dans ces VSIs du gène PALB2 sur les différentes fonctions de la protéine, afin d’obtenir des arguments pour orienter leur classification. Nous avons mis au point une stratégie d’inactivation du gène PALB2 en utilisant la technologie CRISP-Cas9 d’édition du génome. Un premier crible pour obtenir un Knock-Out du gène PALB2 a été réalisé dans une lignée U2OS (dérivée d’ostéosarcome) contenant un rapporteur de la RH (DR-GFP), permettant ainsi une analyse des VSIs par complementation fonctionelle. Un clone mutant, dans lequel l’absence de production de la protéine PALB2 a été validée par analyse western blot, a été isolé et caractérisé, retrouvant une croissance plus faible, un défaut sévère en RH démontré par cytométrie de flux et une sensibilité plus grande aux agents cytotoxique. En parallèle une liste de VSIs de classe 3 a été sélectionnée en collaboration avec le laboratoire de biologie moléculaire. Afin d’exprimer ces VSIs dans les cellules KO pour les tester dans notre modèle cellulaire, nous avons d’abord construit un vecteur plasmidique qui permet l’expression du gène normal à un niveau proche du niveau physiologique, et qui permet aussi l’intégration stable de ce vecteur dans le génome par transposition. Ensuite, par mutagenèse dirigée, les mutations correspondantes aux VSIs sélectionnés ont été systématiquement introduites dans ce vecteur ce qui permettra d’obtenir des clones stables ce qui facilitera l’analyse quantitative de l’impact des mutations de notre liste de VSIs sur la RH, et sur d’autres fonctions. Cette étude permet de confirmer l’importance du rôle de PALB2 dans la survie de la cellule et notamment dans la fonction de réparation de l’ADN par RH. Nous souhaitons créer des tests fonctionnels pouvant apporter des arguments forts dans la classification des VSIs de PALB2 et pouvant être utilisés directement en collaboration avec les services de diagnostic.
Julie ROBBE (Marseille), Alexandre ASTIER, Mathilde BEAUFILS, Cornel POPOVICI, Hagay SOBOL, Catherine NOGUÈS, Mauro MODESTI
00:00 - 00:00 #49584 - P592 Carcinome rénal papillaire héréditaire : cas de mosaïcisme constitutionnel du gène MET.
Carcinome rénal papillaire héréditaire : cas de mosaïcisme constitutionnel du gène MET.

Le carcinome rénal papillaire héréditaire (HPRC) est une maladie monogénique rare à transmission autosomique dominante et à forte pénétrance caractérisée par le développement de carcinomes rénaux papillaires bilatéraux et multifocaux. L’âge médian d’apparition des tumeurs est de 41 ans. La majorité des tumeurs sont de bas grade, mais certaines peuvent être de haut grade avec un potentiel métastatique. Des adénomes papillaires sont souvent associés au sein du parenchyme rénal. L'HPRC est causé par des variations constitutionnelles faux-sens activatrices du proto-oncogène MET (7q31) qui code un récepteur à activité tyrosine kinase transmembranaire. Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 45 ans qui s‘est vu diagnostiquer de multiples masses rénales bilatérales lors d’un bilan d’hématurie. Une néphrectomie bilatérale a été réalisée en deux temps. L’examen anatomopathologique a retrouvé à gauche une vingtaine d’adénomes papillaires et de carcinome papillaire de bas grade de 0,1 à 3,7 cm et à droite deux carcinomes papillaires rénaux de haut grade (8 et 1,6 cm) associés à 13 adénomes papillaires et carcinomes papillaires de bas grade (le plus gros : 4,8 cm). Le patient est rapidement devenu métastatique. L’analyse de l’ADN leucocytaire par séquençage NGS d’un panel ciblé ‘Rein’ a mis en évidence la présence d’une variation probablement pathogène du gène MET (NM_001127500.3) : c.3736G>A, p.(Asp1246Asn) avec une fréquence allélique de 13%, suggérant un état de mosaïque constitutionnelle. L’analyse NGS somatique de quatre tumeurs rénales distinctes du patient a permis de retrouver cette variation au sein du tissu tumoral avec une fréquence allélique comprise entre 37% et 65% selon la tumeur, confirmant que la variation mise en évidence n’était pas un artefact technique. Aucune autre variation d’intérêt n’a été identifiée lors de ces analyses, tant au niveau constitutionnel que somatique. Ainsi, nous rapportons, pour la première fois à notre connaissance, le cas d’un patient présentant un phénotype de carcinome rénal papillaire héréditaire et porteur d’une variation probablement pathogène du gène MET à l’état de mosaïque constitutionnelle. Cette description met en évidence l’intérêt de ne pas négliger la possibilité d’identifier des variations du gène MET à l’état de mosaïque constitutionnelle dans le cadre du diagnostic génétique de l’HPRC. Les rechercher activement permettrait d’optimiser le diagnostic chez les patients et d’améliorer le conseil génétique dans les familles.
Jessica MARTINEZ (PARIS), Lucija DUNDEK, Alexandre BUFFET, Bénédicte BONTE, Florence AMRAM, Pascaline BERTHOME, Terry GRANCHON RIOLZIR, Dominique PINEAU, Florence JOBIC, Alexis BILLES, Emilie LACOT LERICHE, Gilles MORIN, Nelly BURNICHON, Emma LACHAIER
00:00 - 00:00 #49209 - P593 Cancer du sein masculin et prédisposition héréditaire : analyse rétrospective de 61 cas strasbourgeois et réflexion autour de la chirurgie de réduction de risque.
Cancer du sein masculin et prédisposition héréditaire : analyse rétrospective de 61 cas strasbourgeois et réflexion autour de la chirurgie de réduction de risque.

Introduction : Le cancer du sein masculin est une entité clinique rare, représentant environ 1 % des cas de cancer du sein. Il existe une relative disparité quant à son incidence à l’échelle mondiale mais il représenterait à l’heure actuelle 600 cas par an en France. L'étiologie génétique est reconnue comme prépondérante. Dans les familles à haut risque de cancer du sein, les variants pathogènes de BRCA2 sont responsables de 60-70% des cas de cancer du sein chez l'homme et le risque cumulé est évalué à environ 8% à 80 ans. En outre, il n'existe que peu d'études sur les hommes avec des disparités dans les stratégies préventives proposées par les différentes sociétés savantes. La chirurgie mammaire de réduction du risque, non recommandée chez l’homme en France actuellement, n’a été décrite qu’occasionnellement dans la littérature. Méthodes : Au travers d’une analyse rétrospective de cas établie à partir de nos bases de données, nous avons notamment pu préciser le taux de détection mutationnel et les gènes en cause parmi 61 hommes ayant été pris en charge pour un cancer du sein et ayant bénéficié d’une consultation d’oncogénétique au sein du centre strasbourgeois entre 1993 et 2024. Résultats : Parmi les 61 cas de cancer du sein masculin, sept individus (7/61) étaient porteurs d’un variant délétère dans un gène de prédisposition aux cancers du sein, soit un taux mutationnel de 11.5%. Parmi les gènes impliqués, on retrouvait principalement le gène BRCA2 (4/7, 57%), et une unique itération (1/7, 14%) pour les gènes BRCA1, PALB2 et ATM. L’âge moyen au diagnostic était de 65,3 (± 12,7) ans pour les patients sans variant délétère contre 68,4 (± 7,7) ans pour les sept porteurs de variant délétère. Les cancers étaient majoritairement de grade SBR2 avec expression des récepteurs hormonaux et absence d’expression d’HER2. Nous rapportons également le cas d'un homme de 59 ans, indemne de pathologie tumorale, porteur du variant délétère familial du gène BRCA2, avec quatre antécédents familiaux de cancer du sein dont deux masculins au 1er degré et dont l’examen anatomopathologique réalisé à l’issue d’une chirurgie mammaire bilatérale de réduction de risque a révélé un carcinome canalaire in situ de grade intermédiaire dans le sein droit. Conclusion : Malgré une littérature limitée et des données contradictoires, ces résultats sont globalement en accord avec ce qui a déjà pu être décrit par le passé. Il convient d’apporter une attention aux autres gènes de prédisposition héréditaire au cancer du sein comme ATM ou PALB2. Le suivi des hommes à risque ne passe pas nécessairement par l’imagerie et rares sont les hommes qui demandent une chirurgie bilatérale de réduction du risque. En l’absence de réel consensus, les professionnels de santé ont un rôle important dans la prise de décision du patient.
Nicolas TARIS, Manon CHRÉTIEN (Strasbourg), Nile DUFLOS DE SAINT AMAND, Carole HILD, Carole MATHELIN
00:00 - 00:00 #49735 - P594 Co-occurrence de mutations pathogènes BRCA1 et MSH6 : à propos d’une famille tunisienne.
Co-occurrence de mutations pathogènes BRCA1 et MSH6 : à propos d’une famille tunisienne.

La coexistence de deux prédispositions génétiques au cancer est de plus en plus identifiée grâce au séquençage haut débit mais reste encore rarement rapportée. Les plus fréquentes concernent les gènes BRCA. La co-occurrence de deux variations pathogènes au niveau des gènes BRCA et MMR est rarement décrite. L’objectif de notre travail est de souligner le rôle de l’onco-généticien dans l’orientation du diagnostic et la prise en charge d’une double prédisposition génétique au cancer à travers une famille ayant une association des syndromes sein-ovaire et Lynch. Le cas index de notre famille a été adressé en consultation d’oncogénétique pour suspicion d’une prédisposition au cancer du sein (CS). Une enquête génétique et un prélèvement d’ADN ont été réalisés. Un séquençage par le panel TruSight hereditary Cancer de 113 gènes (Illumina) a été effectué sur le NextSeq 550, suivi d’une analyse ciblée par séquençage Sanger des variants identifiés chez la mère. La patiente a développé un CS droit triple négatif et multifocal à 38 ans traité par mastectomie totale. L’enquête génétique a retrouvé au niveau de la branche maternelle deux autres cas de CS , deux cas de cancer de l’endomètre dont un chez la mère à 59 ans, et un cas pour chacun des cancers du rein et estomac. Devant l’hétérogénéité du spectre tumoral familial, l’analyse par le panel de gènes cancer a été fait d’emblée chez la patiente montrant deux variations pathogènes à l’état hétérozygote : une au niveau du gène MSH6(NM_000179.3):c.3697delA (p.K1233fs) pathogène et l’autre au niveau du gène BRCA1(NM_007294.4):c.1459delG (p.V487fs) non rapportée dans la littérature, classée probablement pathogène selon les classifications ACMG (PVS1+PM2). La patiente a bénéficié d’une mastectomie controlatérale, une hystérectomie avec salpingo-ovariectomie et une surveillance digestive. L’analyse ciblée faite chez la mère a retrouvé ces deux variations. Une surveillance mammaire et digestive a été indiquée. Notre observation illustre l’importance de la consultation d’oncogénétique notamment de l’enquête génétique afin de définir le spectre tumoral familial, prescrire une analyse moléculaire adéquate et prodiguer un conseil génétique approprié. Le diagnostic d’une double prédisposition au cancer liée aux gènes BRCA1 et MSH6 nécessite une prise en charge thérapeutique et préventive adaptée.
Emna KOUBAA, Rym MEDDEB, Sana GABTENI, Tergui WISSAL (Tunis, Tunisie), Tasnim MHIRI, Amira ZANATI, Malek BOUHANI, Ridha M’RAD, Neila BELGUITH, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49902 - P595 Variants DICER1 et prédisposition familiale limitée aux tumeurs thyroïdiennes.
Variants DICER1 et prédisposition familiale limitée aux tumeurs thyroïdiennes.

Contexte : Des variants du gène DICER1 sont responsables d’un syndrome héréditaire de prédisposition aux cancers, caractérisé par une large hétérogénéité phénotypique. Outre le pneumopleuroblastome (PPB) et les tumeurs ovariennes des cordons sexuels initialement décrits, les individus porteurs de variants pathogènes peuvent également développer des tumeurs bénignes (goitre multinodulaire thyroïdien ou GMN, néphrome kystique…) ou malignes, telles que le carcinome thyroïdien différencié, survenant de la petite enfance jusqu’à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Objectif : Explorer la spécificité des familles porteuses de variants pathogène du gène DICER1 se manifestant exclusivement par une atteinte thyroïdienne sur plusieurs générations. Méthodes : Nous présentons une série de 7 familles pour lesquelles le diagnostic de syndrome DICER1 a été évoqué à partir d’un GMN pendant l’enfance chez le cas index avec des apparentés présentant uniquement des tumeurs thyroïdiennes bénignes ou malignes. Un séquençage nouvelle génération avec panel ciblé a été effectué sur sang total et sur les tissus thyroïdiens lorsqu’ils étaient disponibles et leurs résultats intégrés aux données cliniques, échographiques et biologiques familiales et personnelles ainsi qu’aux résultats histologiques. Résultats / Discussion : Les variants de DICER1 associés aux atteintes thyroïdiennes étaient soit déjà décrits dans la littérature, soit localisés au niveau du site enzymatique de la protéine confirmant leur pathogénicité. Des variants somatiques supplémentaires ont été identifiés pour la moitié des familles étudiées. La prise en charge de ces familles est discutée à la lumière des recommandations internationales et des enjeux du conseil génétique.
Virginie JACQUES, Isabelle OLIVER-PETIT, Solange GRUNENWALD, Philippe CARON, Frederique SAVAGNER, Frederique SAVAGNER (Toulouse)
00:00 - 00:00 #49524 - P596 Maxwell XtractAll FFPE DNA/RNA Kit : une chimie polyvalente et automatisée pour l'extraction séquentielle de l'ADN et de l'ARN ou des acides nucléiques totaux à partir de tissus FFPE.
Maxwell XtractAll FFPE DNA/RNA Kit : une chimie polyvalente et automatisée pour l'extraction séquentielle de l'ADN et de l'ARN ou des acides nucléiques totaux à partir de tissus FFPE.

Contexte Les tissus fixés au formol et inclus dans la paraffine (FFPE) sont largement utilisés dans le diagnostic et la recherche, mais l'extraction d'acides nucléiques intacts reste difficile en raison de la fragmentation et du crosslinking. Le kit ADN/RNA FFPE Maxwell® XtractAll est une solution semi-automatisée multimodale innovante permettant d’extraire séquentiellement l'ADN puis l'ARN, les acides nucléiques totaux (TNA) ou l'ADN et l'ARN à partir d'un seul échantillon de tissu. L'objectif de cette étude est de démontrer l’efficacité, la flexibilité et la compatibilité de cette technique avec les tests moléculaires courants par rapport aux autres méthodes commerciales existantes. Méthode La performance a été évaluée à l'aide de plusieurs types et quantité de tissus FFPE et des volumes d'élution variables. Quatre flux de travail (ADN, ARN, TNA, ADN/ARN séquentiel) ont été testés. Le rendement a été évalué à l'aide de méthodes de quantification basées sur la fluorescence et l'amplification. La TapeStation a été utilisée pour l'évaluation de la qualité et de l'intégrité des acides nucléiques extraits. Les performances ont été évaluées par PCR digitale et NGS avec le panel TruSight Oncology 500. Les résultats ont été comparés à ceux des kits d'extraction concurrents. Résultats Le kit Maxwell® XtractAll a constamment produit des rendements en acides nucléiques supérieurs ou équivalents avec une dégradation réduite par rapport aux concurrents. L'amplification de fragments d'ADN et d'ARN plus longs a confirmé une meilleure intégrité. La quantification basée sur la fluorescence a montré une plus grande précision et une plus grande cohérence par rapport aux contrôles basés sur l'amplification. En PCR digitale, l'ARN extrait a permis la détection des fusions EML4-ALK, tandis que les éluats d'ADN ont permis le génotypage du HPV avec une concordance de 94 % avec les méthodes de référence. Les résultats NGS ont démontré de solides performances, avec une profondeur de lecture, un alignement et une détection des variants comparables ou supérieurs à ceux des kits concurrents. Conclusion Le kit d'ADN/ARN Maxwell® XtractAll FFPE offre une approche rapide, flexible et automatisée pour récupérer de l'ADN et de l'ARN de haute qualité à partir de tissus FFPE. En unifiant le prétraitement et en maximisant l'utilisation d'échantillons précieux, il simplifie les flux de travail des laboratoires, améliore la qualité des acides nucléiques pour améliorer la robustesse des analyses en aval. Cette chimie offre une solution efficace et fiable pour les laboratoires de recherche et de diagnostic travaillant en oncologie.
Mary Friedli MALONE, Isabelle PROST (), Rachel ELORANTA, Abby KENNEDY, Christine NEWTON, Christopher COWAN
00:00 - 00:00 #49707 - P597 Caractérisation de la signature de méthylation d’un panel de 12 gènes et corrélations clinico-pathologiques dans le cancer du sein chez des patientes tunisiennes.
Caractérisation de la signature de méthylation d’un panel de 12 gènes et corrélations clinico-pathologiques dans le cancer du sein chez des patientes tunisiennes.

La méthylation aberrante de l’ADN constitue un événement épigénétique précoce et fréquent dans la carcinogenèse mammaire. L’identification de gènes hyperméthylés pourrait fournir des biomarqueurs pertinents pour le diagnostic et le pronostic. Nous avons évalué, par pyroséquençage, le statut de méthylation des promoteurs de 12 gènes (notamment HIN-1, SOX17, RASSF1A, APC, GSTP1, CCND2 et DAPK1) dans des échantillons tumoraux provenant de 63 patientes tunisiennes atteintes de cancer du sein. Les niveaux de méthylation ont été dichotomisés à 15 %, puis corrélés aux paramètres clinico-pathologiques. Sept gènes se sont révélés fréquemment méthylés, en particulier HIN-1 (100 %), SOX17 (95,2 %) et RASSF1A (73 %). La méthylation de SOX17, RASSF1A et GSTP1 était associée à un âge < 50 ans ; celle de SOX17, RASSF1A, CCND2 et DAPK1 à la taille tumorale ; et celle de SOX17, DAPK1, CCND2 et HIN-1 au stade tumoral. De plus, HIN-1, RASSF1A, APC, GSTP1 et DAPK1 étaient liés à un statut hormonal positif. En conclusion, cette étude menée sur une cohorte tunisienne met en évidence une signature de méthylation impliquant sept gènes, corrélée à l’âge, aux caractéristiques tumorales et au statut hormonal. Ces résultats suggèrent que ces gènes pourraient représenter des biomarqueurs prometteurs pour le pronostic et la stratification du cancer du sein, tout en soulignant la nécessité de confirmer ces observations sur des cohortes plus larges.
Hayet-Radia ZEGGAR, Alexandre HOW-KIT, Antoine DAUNAY, Ilhem BETTAIEB, Mourad SAHBATOU, Khaled RAHAL, Olfa ADOUNI, Amor GAMMOUDI, Jean-François DELEUZE, Maher KHARRAT (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49793 - P598 Analyses chez des cas index indemnes de cancer en Oncogénétique : quel bénéfice ?
Analyses chez des cas index indemnes de cancer en Oncogénétique : quel bénéfice ?

L’oncogénétique étudie le champ des prédispositions aux cancers dans toutes leurs dimensions. Les analyses de biologie moléculaire cas index (CI) sont réalisées chez des personnes dont l'histoire personnelle, souvent associée à une histoire familiale, est évocatrice de l'existence d'une prédisposition. Le rendement de ces analyses, défini comme la proportion de résultats positifs pour l'identification d'un variant pathogène (VP), est de l’ordre de 8 à 9% dans cette population. Cependant, dans certaines situations cliniques, notamment lorsque la personne est décédée ou inaccessible, les analyses peuvent être réalisées chez des apparentés indemnes, après validation en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire. Cette approche pose plusieurs problématiques, tant sur le plan du rendement diagnostique que sur l’interprétation des données et la pertinence des résultats obtenus hors contexte carcinologique. Notre étude consiste à évaluer et comparer le rendement des analyses faites au laboratoire du Centre François Baclesse entre le 30/12/2023 et le 30/06/2025 chez des CI indemnes par rapport au rendement observé pour ces mêmes analyses chez des CI atteints. Dans cette intervalle, environ 1200 analyses ont été réalisées à la recherche de d’une prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l'ovaire et au cancer colorectal. Ce travail consistera donc à analyser la fréquence des VP retrouvés et le contexte familial associé afin d’estimer le bénéfice et les limites de cette stratégie de tests indirects.
Louise May THIBAUT (CAEN), Zoé NEVIERE, Elodie COSSET, Laurent CASTERA, Sophie KRIEGER, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Raphaël LEMAN, Camille AUCOUTURIER, Pierre DEVULDER, Joris SALOMON, Pascaline BERTHET
00:00 - 00:00 #49829 - P599 RNASeq ciblé pour explorer des tumeurs de l’ovaire avec des variants non codants dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.
RNASeq ciblé pour explorer des tumeurs de l’ovaire avec des variants non codants dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.

Introduction: La prise en charge des cancers de l’ovaire nécessite des analyses tumorales systématiques à la recherche d’une éventuelle déficience(HRD) du système de recombinaison homologue (RH). L’approche « séquençage de l’ADN tumoral » permet d’identifier des variants pathogènes dans les gènes RH. Les méthodes usuelles se concentrent essentiellement sur les régions codantes et sont parfois d’interprétation complexe au niveau des sites d’épissage, des régions UTRs et introniques profondes. Nous avons évalué l’apport d’investigations complémentaires en cas de détection de ces variants. Hypothèse: Un variant non codant pourrait impacter l’Epissage, l’Expression et la composition des Isoformes (EEI) du gène muté. En l’absence d’impact sur le gène muté d’une tumeur HRD, l’analyse EEI a été étendue aux autres gènes non mutés de la voie RH. Méthodes: Une étude rétrospective, couvrant la période de septembre 2015 à février 2021, a permis d’identifier des tumeurs de l’ovaire FFPE, séquencées à l’aide d’un panel large de gènes, présentant un variant non codant non caractérisé dans BRCA1 ou BRCA2 ou RAD51C. Les lignées tumorales HRD OVCAR4 et OVCAR8 ont été utilisées comme contrôles positifs (CP) pour l’analyse comparative (cas vs CP). La méthylation du promoteur de BRCA1 a été évaluée par ddPCR (Stilla Nio®) après conversion au bisulfite chez une patiente avec des tumeurs avant et après rechute et les CP. Le score d’instabilité génomique a été calculé avec GIScar ou sWGS. Un RNASeq ciblé sur 64 gènes (Agilent SureSelect XTHS2 Capture) a été réalisé sur les échantillons disponibles. L’approche bioinformatique comparative quantifie les événements d’épissage alternatif (ASE), les variations d’expression des 64 gènes ainsi que les isoformes des gènes RH. Résultats: Huit tumeurs et deux CP disponibles ont été séquencés par RNASeq ciblé. Nous avons pu conclure à une classe 5 pour 4 variants (RAD51C c.146-3C>G, BRCA2 c.1909+2dup, BRCA1 c.4986+1566A>G et BRCA1 c.*1194T>G), associés à des tumeurs HRD. Le variant BRCA2 c.9256+4679A>G a été reclassé en 2 dans une tumeur HRP. Enfin, chez une patiente non répondeuse aux anti-PARPs malgré un statut HRD, le variant BRCA1 c.-1125-1093del, identifié uniquement lors de la rechute, a induit un déséquilibre des isoformes de BRCA1. Une surexpression significative de l’isoforme BRCA1-014 (exon 11 court, log2FC+9,3, padj 0,005) a été retrouvée lors de la rechute par rapport à la tumeur initiale, suggérant un statut HRP au niveau de l’ARN. Conclusions: Le RNAseq ciblé permet de mieux caractériser l’impact transcriptionnel des variants non codants dans les tumeurs de l’ovaire. Compte tenu de la cicatrice génomique définitive au niveau de l'ADN, cette approche suit mieux la dynamique clinique et pourrait mener à la découverte de nouveaux mécanismes transcriptionnels sous-jacents. L’intégration des EEI dans des modèles pronostiques pourrait mieux stratifier les patientes.
Hela SASSI (Villejuif), Felix BLANC DURAND, Damien VASSEUR, Veronica GOLDBARG, Olivier CARON, Kaissa OUALI, Benjamin VERRET, Mohamed Amine BANI, Catherine GENESTIE, Cécile BADOUAL, Ludovic LACROIX, Roseline TANG, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #49814 - P600 Les cartes d’identité génomiques, épi-génomiques et transcriptomiques des lignées tumorales de l’ovaire séreux de haut grade.
Les cartes d’identité génomiques, épi-génomiques et transcriptomiques des lignées tumorales de l’ovaire séreux de haut grade.

Introduction: Le cancer de l’ovaire séreux de haut grade est une pathologie caractérisée par une diversité clinique et moléculaire. L’exploitation des données produites sur les lignées tumorales ovariennes commerciales(HGSOCTL) pourrait servir à mieux comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents et optimiser le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. Leurs cartes d’identité(CI) regroupent un ensemble d’informations cliniques, histologiques, des profils morphologiques, génomiques épi-génomiques et transcriptomiques et enfin des données de sensibilité thérapeutiques utiles pour la recherche translationnelle et les criblages pharmacologiques. Objectif: Caractériser les HGSOCTL issues de sites primaire(P) et métastatique(M) sur les plans génomique, épigénomique et transcriptomique. Méthodes: Sur les données WES de 27 HGSOCTL disponibles, nous proposons d’évaluer le TMB et les signatures mutationnelles, rechercher les régions densément mutées(kataegis) et générer les segments de CNA statistiquement significatifs. Sur les données de bulk WTS, une analyse de l’expression différentielle(DEA) et une analyse d'enrichissement des gènes(GSEA) ont été réalisées. À partir des données de méthylome, nous rapportons la fraction de méthylation d’une sélection de 139 gènes impliqués dans les voies de réparation de l’ADN. Les corrélations ont été évaluées à l’aide d’un test non paramétrique(r Spearman). Résultats: Parmi les 8P et 19M, les moyennes observées étaient: TMB 8,1, ploïdie 2,6 et signature SBS03 28%. Aucun kataegis n’a été détecté. Concernant les altérations de la voie de réparation homologue, 6 variants délétères ont été identifiés au niveau de BRCA1(JHOS2, UWB1.289, COV362, JHOS3) et BRCA2(PEO1, KURAMOCHI) et 5 hyperméthylations des promoteurs de BRCA1 et NBR2(OVCAR8, OVCAR4 et SNU119), BRCA2(SNU8) et RAD51C(COV504). OVCAR8 et SNU119 présentaient une méthylation conjointe des promoteurs BRCA1 α et β vs α seulement pour OVCAR4. Les segments significativement amplifiés concernaient MIR4436A MECOM TERC et MYC dans les P et CCNE1 ciblable dans les M. Les délétions significatives impliquaient CDKN2A et CDKN2B dans P et CCL4 TET2 et SMARCAD1 dans M. La DEA retrouve une baisse de l’expression de BRCA2 de -1,6log2FC(padj0,0002) dans M. Le GSEA retrouve un Hallemark E2F targets enrichi dans P vs Hedgehog signaling dans M. Pour 107/168 régions promotrices d’intérêt variables, un fort cluster de corrélation a été noté pour COV362, NIHOVCAR3, ONCODG1, OVSAHO. Un sous-type probablement mucineux a pu être réattribué pour TYKNU et OAW42. De même pour OVCAR5 qui semble provenir du tube digestif. Conclusion: Il s’agit de la 1ère analyse multi-omique HGSOCTL. L’établissement d’une CI moléculaire pour chaque lignée représente une référence précieuse pour la recherche biomédicale. Plusieurs cibles potentiellement actionnables ont été mises en évidence, ouvrant la voie à des modèles expérimentaux mieux adaptés au développement des approches personnalisées.
Hela SASSI (Villejuif), Felix BLANC DURAND, Roseline TANG, Kaissa OUALI, Catherine GENESTIE, Benjamin VERRET, Veronica GOLDBARG, Patricia PAUTIER, Olivier CARON, Cécile BADOUAL, Ludovic LACROIX, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #49625 - P601 Mise en place de l’analyse de l’ADN circulant tumoral à l’Institut Paoli-Calmettes.
Mise en place de l’analyse de l’ADN circulant tumoral à l’Institut Paoli-Calmettes.

CONTEXTE : A l’automne 2024, le laboratoire d’Oncogénétique Moléculaire de l’IPC a décidé de compléter son offre de monitoring des patients en recherchant les variations de très faible fréquence allélique (VAF) dans l’ADN circulant tumoral (ADNct). Ce matériel libre étant relargué de la tumeur, la biopsie liquide (BL) permet de complémenter ou même de s’affranchir de la biopsie tissulaire dans de nombreux cas et d’analyser les variations présentes au niveau tumoral de manière non biaisée. En effet, l’hétérogénéité des différents clones moléculaires au niveau de la tumeur primitive et/ou des métastases peut entrainer des résultats différents. METHODES : La mise en place de la BL a été réalisée en priorité sur la thématique pulmonaire pour la recherche des mutations de résistance à la rechute. Nous avons collaboré avec la société Hedera Dx sur leur kit Hedera Profiling 2 ctDNA test panel (HP2) contenant 32 gènes avec de nombreux marqueurs ESCAT I et II. L’examen HP2 a été accrédité suivant la norme EN ISO15189V22 en décembre 2024 nous permettant de passer rapidement à la mise en place du panel Hedera Profiling 3 ctDNA test panel (HP3) comprenant une dizaine de gènes supplémentaires dont BRCA1, BRCA2, PALB2. Les thématiques mammaire, ovarienne et prostatique ont donc pu être prises en compte que ce soit au diagnostic ou pour le suivi. RESULTATS : A ce jour, l’IPC a pu analyser environ 140 patients en utilisant HP2 dont un patient avec atteinte méningée pour lequel l’ADNct a été analysé à partir du LCR à la recherche de variations dans le gène EGFR. La variation de sensibilité potentielle au traitement identifiée au diagnostic a pu être retrouvée dans le surnageant du LCR composé de seulement quelques cellules tumorales. Cinquante-sept patients ont été analysés avec HP3 mettant en évidence des variations dans les gènes BRCA1 et BRCA2 chez 2 patients. Les VAF étaient élevées et la présence de ces variations a été confirmée sur un autre matériel biologique indiquant leur origine constitutionnelle. CONCLUSION : La mise en place à l’IPC de la BL avec les kits de la société Hedera Dx pour la détection des SNVs et fusions permet actuellement le suivi de plusieurs types de cancers avec en particulier les cancers pulmonaires, mammaires, ovariens et prostatiques ainsi que le diagnostic pour les patients non biopsiables. PERSCEPTIVES : L’analyse de l’ADNct doit être optimisée, en associant à la recherche des SNPs et fusions, la recherche de l’instabilité des micro-satellites ainsi que la recherche des CNVs également disponibles dans les kits commerciaux de Hedera Dx. Le suivi du statut tumoral pourrait permettre un monitoring des patients prédisposés au syndrome HNPCC. Une réflexion et la publication de recommandations sur les bonnes pratiques de rendu de résultats dans la BL sont nécessaires pour homogénéiser ces tests au niveau national et international.
Audrey REMENIERAS (marseille), Anes HADJADJ AOUL, Violaine BOURDON, Mathilde HEVERS, Christelle BREST, Quentin DA COSTA, Benoit GOUTORBE, Ghislain BIDAUT, Romain PARILLAUD, Hagay SOBOL
00:00 - 00:00 #49447 - P602 Amélioration significative de l'extraction de l'ADN tumoral circulant plasmatique par le kit automatisé Maxwell® RSC Rapid ccfDNA Kit.
Amélioration significative de l'extraction de l'ADN tumoral circulant plasmatique par le kit automatisé Maxwell® RSC Rapid ccfDNA Kit.

Introduction : Les performances des analyses de biologie moléculaire sur ADN circulant (ADNc) pour la détection de mutations tumorales dépendent fortement du choix de la méthode d’extraction. Nous avons comparé les performances de deux kits d’extraction Promega : le nouveau kit Maxwell® RSC Rapid ccfDNA Kit (Rapid) et le kit d’extraction Maxwell® RSC ccfDNA LV Plasma Kit (LV), majoritairement utilisé en France. Matériel et méthodes : Ont été inclus 37 échantillons de sang total Cell-Free DNA BCT (Streck), prélevés dans le cadre du soin chez des patients atteints de cancer bronchopulmonaire (n = 22), prostatique (n = 6), mammaire (n = 6), colorectal (n = 2) et pancréatique (n = 1). Le plasma de chaque échantillon a été décanté et divisé en deux aliquots de volume identique (de 2,75 à 4 mL). L’ADNc des deux aliquots a été extrait avec chacune des méthodes d’extraction LV ou Rapid, élué dans 75 µL et 60 µL respectivement, puis dosé par méthode fluorimétrique (Qubit dsDNA High Sensitivity, Invitrogen), qualifié en électrophorèse (Cell-free DNA ScreenTape, Agilent) et analysé par paires, en NGS ciblé sur un panel de 44 gènes (103 kb). Résultats : Les concentrations d’ADNc obtenues étaient en moyenne 74% plus élevées en extraction Rapid qu’en extraction LV (médiane : Rapid = 0,95 ng/µL vs LV = 0,34 ng/µL). Le kit Rapid permettait l’extraction très préférentielle de fragments d’ADNc de petite taille, en comparaison du kit LV (%ADN 50-700pb moyen : Rapid = 96,0% vs LV = 74,3%). La couverture NGS des régions d’intérêt était plus homogène avec l’extraction Rapid (coefficient de variation de la profondeur moyenne par exon : Rapid = 20,4% vs LV = 32,0%). Au total, les deux méthodes d’extraction permettaient la détection des 21 variants tumoraux attendus sur les 37 échantillons, sans biais de VAF (r² = 0,988). En revanche, l’extraction Rapid était associée à une meilleure spécificité, avec nettement moins d’erreurs de séquençage que l’extraction LV (nombre moyen de variants avant filtrage : Rapid = 1009 vs LV = 1301 ; après filtrage : Rapid = 7 vs LV = 26). Conclusion : Le nouveau kit d’extraction Maxwell® RSC Rapid ccfDNA Kit (Promega) améliore significativement la qualité des résultats des analyses sur ADN circulant par rapport au kit Maxwell® RSC ccfDNA LV.
Guillaume HERBRETEAU (PARIS), Etienne MULLER, Marie-Magdelaine COUDÉ, Martine OLIVI
00:00 - 00:00 #49622 - P603 Epidirect®, technologie innovante pour l’analyse de la méthylation du promoteur MGMT dans les tumeurs cérébrales : évaluation monocentrique à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.
Epidirect®, technologie innovante pour l’analyse de la méthylation du promoteur MGMT dans les tumeurs cérébrales : évaluation monocentrique à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.

La méthylation du promoteur de MGMT (O6-methylguanine-DNA methyltransferase) est un biomarqueur prédictif de la réponse au Témozolomide, traitement standard des gliomes malins de l’adulte. La perte d’expression de MGMT, consécutive à la méthylation, accroît la sensibilité tumorale à ce traitement. Plusieurs techniques basées sur la PCR spécifique de méthylation (MS-PCR) permettent de déterminer le statut de méthylation de MGMT. Les techniques de références validées cliniquement sont actuellement le pyroséquençage (MS-PSQ) ou la q-PCR (MS-qPCR). Ces techniques nécessitent un prétraitement des ADN au bisulfite, qui convertit les cytosines non méthylées en uraciles. Ce prétraitement est consommateur de temps et peut entrainer des biais dans les résultats (dégradation de l’échantillon, conversion incomplète…). L’objectif de cette étude est d’évaluer les performances analytiques d’Epidirect®MGMT, une nouvelle technologie de qPCR spécifique de la méthylation ne nécessitant pas de traitement au bisulfite, en comparaison au pyroséquençage. La technologie Epidirect® repose sur la capacité de primers spécifiques, intégrant des Acides Nucléiques Intercalants, à discriminer les cytosines méthylées et non méthylées. Les performances analytiques d’Epidirect® ont été évaluées sur une cohorte mono-centrique prospective de 104 tissus FFPE (biopsies et pièces opératoires). En MS-PSQ, une tumeur est méthylée lorsque le seuil est strictement > 9% Un total de 104 ADN, majoritairement des glioblastomes (80), ont été analysés en qPCR Epidirect®MGMT et MS-PSQ, sans échec technique. Le pourcentage moyen de cellules tumorales est de 58%. La concentration d’ADN moyenne est de 47,9 ng/µL. En MS-PSQ, 47 ADN sont non méthylés (1 à 8% de méthylation) et 57 sont méthylés (9.6 à 73% de méthylation). La concordance est de 93% (97/104). La sensibilité et la spécificité sont de 88% et 100% respectivement ; la valeur prédictive positive et négative est de 1 et 0.87 respectivement. Sept cas discordants, jugés méthylés en pyroséquençage (9,6–22,4 %), étaient non méthylés en Epidirect® (0,8–2,8  %). Ces cas présentent des profils de méthylation intermédiaire, nécessitant des investigations complémentaires. La détermination d’un seuil de méthylation pertinent cliniquement pour la technique Epidirect®MGMT est un défi et pourrait comprendre une zone grise comme cela est débattu pour les techniques de références. La qPCR Epidirect®MGMT est une méthode rapide, fiable et facile à mettre en place en laboratoire, permettant de déterminer le statut de méthylation du promoteur MGMT sans prétraitement au bisulfite.. Le marquage CE-IVD de la technologie est un atout pour les aspects réglementaires à venir. Une évaluation multi-centrique serait nécessaire afin de réaliser une validation clinique de ces résultats qui permettrait qu’elle devienne la technique de référence, pour un gain en temps, en fiabilité et pour s’affranchir de l’obsolescence de certains équipements tels que les pyroséquenceurs.
Loetitia FAVRE, Franck BIELLE, Karima MOKHTARI, Marjorie JODAR, Eric FERNANDEZ, Sylvain HUGONIN, Mehdi TOUAT, Marc SANSON, Florence COULET, Erell GUILLERM (Paris)
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10 - Conseil génétique, sciences humaines et sociales - 11 - De la pathologie à la thérapie - 12 - Médecine personnalisée et maladies neuromusculaires - 17 - Epidémiologie génétique, génétique des populations, maladies complexes - 19 - Pédagogie

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #49450 - P604 Tiers-veilleur dans un projet de recherche action participative sur l’expérience des parcours de santé et de vie avec une maladie génétique rare : l’exemple de Tous Chercheurs dans le projet ExPaParM-ACTION (EXpérience PAtient des PARcours Mucoviscidose).
Tiers-veilleur dans un projet de recherche action participative sur l’expérience des parcours de santé et de vie avec une maladie génétique rare : l’exemple de Tous Chercheurs dans le projet ExPaParM-ACTION (EXpérience PAtient des PARcours Mucoviscidose).

Introduction La recherche ExPaParM-ACTION développe une approche participative pour tester l’implémentation d’un outil de recueil de l’expérience patient des parcours de santé et de vie avec la mucoviscidose sur différents terrains d’étude (TE). Elle associe chercheurs, patients/parents co-chercheurs et Vaincre la mucoviscidose dans un groupe de recherche (GR) national, et professionnels de santé et patients/parents partenaires dans les différents TE. La participation des patients/parents est accompagnée par un acteur clé, le Tiers-veilleur (TV), figure requise et financée par une ANR (SAPS-RA-RP1). Méthode Le TV du projet est une association impliquée dans des actions d’éducation à la recherche et à la santé, et est co-porteur ou facilitateur de projets de recherche participative. Non impliquée dans la recherche elle-même, la posture autonome du TV a été celle d’un observateur extérieur au GR et aux TE, participant aux réunions nationales et sur invitation aux réunions des TE, et animant des ateliers lors de séminaires et une formation à la recherche participative. La perception de son rôle a été interrogée auprès des GR et TE, au début et en fin de recherche, par questionnaire et entretiens. Résultats La mission d’observation dévolue au TV a permis de documenter, tout au long du projet, la construction du collectif de recherche, les liens de travail et la place de chaque personne au sein du GR et des TE, notamment celle des patients/parents. Les entretiens et les observations réalisés par les représentantes du TV ont ainsi révélé le travail long et minutieux pour mettre en œuvre la collaboration et l’engagement nécessaire des professionnels comme des patients/parents dans un contexte de fortes contraintes organisationnelles des TE et de la recherche. Les données collectées auprès des différents acteurs ont également mis en évidence d’autres apports essentiels liés à la présence du TV. Flou au départ, son rôle s’est précisé et a été crédité d’importance à mesure que se construisait la confiance avec les différents acteurs, qui l’ont alors sollicité de façon croissante. Sa position d’interface, la posture neutre et bienveillante de ses représentantes, ont été reconnus comme fluidifiant la communication entre toutes les parties, ainsi que comme garanties éthiques et participatives du projet. Conclusion L’implication des patients/parents dans ExPaParM-ACTION a été essentielle, variée et évolutive, selon les étapes du projet et en fonction du moment de leur arrivée dans la recherche. L’approche participative a été confortée par le rôle déterminant d’observateur extérieur et de tiers de confiance du TV, veillant aux conditions d’implication des personnes concernées par la mucoviscidose à une recherche sur leurs parcours. Cette expérimentation du TV peut servir à préciser ses missions et les ressources propres nécessaires à ce rôle, en marge de la coordination du projet, pour des projets de recherche en santé, notamment sur les maladies génétiques rares.
Magali CONESA (Marseille), Maylis FERRY, Paola DE CARLI, Dominique POUGHEON BERTRAND, Marion MATHIEU
00:00 - 00:00 #49580 - P605 Le gène ALAS2 et le conseil génétique : plusieurs maladies et focus sur les formes dominantes liées à l’X.
Le gène ALAS2 et le conseil génétique : plusieurs maladies et focus sur les formes dominantes liées à l’X.

Le gène ALAS2 est impliqué dans la première étape de biosynthèse de l'hème au niveau des mitochondries. L’expression phénotypique des variants constitutionnels d’ALAS2 est extrêmement variable en fonction du type, de la localisation du variant et du sexe du patient ; ils sont responsables de maladies distinctes comme l’anémie sidéroblastique et la porphyrie liée à l’X. La majorité des variants pathogènes rapportés dans ce gène sont des variants faux-sens ; des délétions, des insertions et des variants impactant l’épissage sont également rapportés. Les variants tronquants sont très rares. Les variants responsables de porphyrie sont tous situés dans le domaine C-terminal d’ALAS2. Il s’agit de variants non-sens ou entrainant un décalage du cadre de lecture de type gain de fonction, entraînant une hyperactivité de l’enzyme. Les variants associés à l’anémie sidéroblastique sont majoritairement des variants faux sens perte de fonction localisés le long du gène. Cette forme clinique est caractérisée par une utilisation anormale du fer pendant l’érythropoïèse et une réduction de la production d’hème. Les anémies sidéroblastiques liées à l’X (XLSA) sont caractérisées par la présence de sidéroblastes en couronne à la coloration de Perls : il s’agit des dépôts de fer non héminique dans les mitochondries des précurseurs érythroïdes, qui forment un anneau distinctif autour du noyau. Dans les XLSA de transmission récessive liée à l’X, les patients sont majoritairement des hommes jeunes hémizygotes avec une anémie microcytaire et une surcharge en fer. Les femmes sont vectrices, mais peuvent être symptomatiques dans le cas d’une inactivation de l’X en trans. Dans les formes dominantes lié à l’X, les femmes avec variant hétérozygote d’ALAS2 se présentent avec une anémie macrocytaire parfois décrite avec une dysérythropoïèse ; les fœtus de sexe masculin décèdent in utero. La forme récessive liée à l’X est historiquement la première forme décrite et la mieux connue avec plus d’une centaine de variants rapportés. Nous allons faire une revue des formes dominantes liée à l’X pour laquelle très peu de cas sont décrits. La forme dominante liée à l’X est mal connue (3 cases reports d’équipes japonaises) et nous avons au laboratoire également 3 cas. Nous décrivons la complexité du conseil génétique pour les femmes atteintes d’anémie porteuses de variants d’ALAS2, en fonction des formes récessives liées à l’X où elles sont vectrices ou vectrices extrêmes ; et des formes dominantes liées à l’X où elles sont symptomatiques et peuvent vivre plusieurs fausses-couches de fœtus males. De plus, les variants génétiques sont à interpréter en fonction de la présentation clinique (symptomatique ou non, anémie ou porphyrie).
Ophélie EVRARD, Loïc GARÇON, Caroline KANNENGIESSER (PARIS)
00:00 - 00:00 #49399 - P606 L’amyotrophie spinale infantile à l’ère du dépistage néonatal : évolution des pratiques de conseil génétique.
L’amyotrophie spinale infantile à l’ère du dépistage néonatal : évolution des pratiques de conseil génétique.

L’amyotrophie spinale infantile (SMA) est une maladie neuromusculaire sévère de transmission autosomique récessive, dont l’incidence est estimée à 1/6000 naissances. Elle résulte d’une dégénérescence des motoneurones de la corne antérieure de la moelle épinière. Jusqu’à récemment, la prise en charge reposait uniquement sur le traitement symptomatique et la prévention des complications respiratoires et nutritionnelles, avec un pronostic vital et fonctionnel très sombre. L’émergence de thérapies innovantes, qu’il s’agisse de la modulation de l’épissage du gène SMN2 ou de la thérapie génique apportant le gène SMN1, a profondément transformé le paysage clinique et génétique de cette pathologie, en permettant pour la première fois de freiner, voire d’empêcher, la dégénérescence neuronale. Trente ans après l’identification du gène responsable, l’introduction du dépistage néonatal de la SMA dans plusieurs pays européens, dont la France, constitue une véritable révolution. Elle ouvre la voie à l’instauration de traitements en période présymptomatique, où le bénéfice clinique est maximal. Ces évolutions modifient en profondeur les pratiques de conseil génétique. Nous observons : (1) une réduction des demandes de diagnostic prénatal dans les couples ayant déjà un enfant atteint, la perspective thérapeutique modifiant la perception de la maladie ; (2) une diminution des demandes d’interruption médicale de grossesse (IMG) en cas de fœtus atteint chez des couples dépistés hétérozygotes dans le cadre du conseil génétique ; (3) une augmentation des sollicitations pour diagnostic présymptomatique des aînés d’enfants dépistés en période néonatale. Ces transformations imposent au laboratoire d’adapter ses pratiques et ses outils. Deux axes se dessinent : (1) le développement de méthodes robustes de quantification du nombre de copies de SMN2 in utero, paramètre essentiel à la stratification pronostique et à l’orientation thérapeutique ; (2) la mise en place de circuits de diagnostic ultra-rapides, intégrés à des parcours de soins pluridisciplinaires, afin de répondre aux impératifs d’une médecine de précision dans un contexte d’urgence théranostique. Ces avancées s’accompagnent aussi de difficultés. Les incertitudes pronostiques liées à la variabilité du nombre de copies de SMN2, ainsi que l’absence de corrélation parfaite entre génotype et phénotype, limitent la précision du conseil génétique. Certaines situations familiales, notamment lors de diagnostics présymptomatiques d’apparentés, soulèvent des dilemmes éthiques et organisationnels. Enfin, ces évolutions soulignent la nécessité d’une coordination étroite entre généticiens, neuropédiatres et structures de dépistage. Malgré les progrès thérapeutiques et l’intégration du dépistage néonatal, la prise en charge génétique de la SMA reste un domaine en construction, nécessitant une adaptation continue des pratiques.
Séverine DRUNAT, Marie Pierre REBOUL, Nadège CALMELS, Valerie BIANCALANA, Cécile ROUZIER, Bruno FRANCOU, Corinne COLLET, Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, David CHEILLAN, Caroline ESPIL TARIS, Didier LACOMBE, Vincent LAUGEL, Pascale SAUGIER VEBER (Rouen)
00:00 - 00:00 #49387 - P607 Personnalisation du parcours oncogénétique pour les patients atteints de déficience intellectuelle.
Personnalisation du parcours oncogénétique pour les patients atteints de déficience intellectuelle.

L’accès à la consultation en oncogénétique est peu adapté aux personnes présentant une déficience intellectuelle (DI). En raison de difficultés de compréhension des enjeux et d’adaptation au contexte d’une consultation et/ou d’un acte d’imagerie, ces personnes sont souvent éloignées des démarches de conseil génétique, de dépistage et de prévention. Dans ce contexte, un projet collaboratif est en cours au Centre Oscar Lambret afin de développer un parcours spécifique. Nous proposons la création d’un carnet de liaison destiné à faciliter la communication, l’anticipation et la continuité des soins entre le patient, les aidants ainsi que les professionnels de santé. Ce carnet permettra également de documenter les adaptations nécessaires à chaque individu et d’assurer une prise en charge éthique et individualisée. Il contribuera à personnaliser les consultations d’oncogénétique et à faciliter la mise en œuvre des actes de dépistage et de prévention en cas d’identification d’un variant pathogène. Il rassemble plusieurs fiches clés, organisées selon les différentes étapes du parcours : Fiche de pré-consultation : recense les informations et coordonnées personnelles et des référents médico-sociaux, les besoins spécifiques et les moyens de communication adaptées à la DI. Fiche d’évaluation post-première consultation : documente la situation clinique et pratique du patient (cas index ou apparenté, gène(s) analysé(s)), données médicales pertinentes (suivi en cours, examens antérieurs, ressenti). Fiche de préparation à l’annonce des résultats : organise la consultation (aménagement, mode de consultation, accompagnement), maintient la continuité relationnelle, prévoit la communication adaptée (mots ou expressions à privilégier ou à éviter). Fiche de déroulement de la prise de sang : consigne les difficultés rencontrées et permet d’ajuster les méthodes et le temps nécessaires pour chaque patient. Fiche post-résultat : formalise les modalités de surveillance spécifiques adaptées aux capacités et préférences du patient en cas de variant pathogène identifié. À chaque étape, des documents Facile à Lire et à Comprendre (FALC) sont proposés pour renforcer la compréhension et l’implication active du patient. Le carnet de liaison favorise l’anticipation et la personnalisation des consultations, tout en soutenant la continuité des soins. Il facilite également la mise en œuvre d’actes de dépistage et de prévention adaptés aux besoins spécifiques des patients. L’impact du carnet sur la qualité du parcours, la satisfaction des personnes concernées et de leurs aidants et la pertinence des adaptations mises en place sont en cours d’évaluation au Centre Oscar Lambret. Ce travail souligne l’importance de l’individualisation du parcours oncogénétique pour garantir un accès concret, éthique et adapté aux personnes présentant une déficience intellectuelle, contribuant ainsi à renforcer l’équité d’accès au dépistage et à la prévention.
Mélyna MONICHON (Lille), Julie BOONE, Sophie COPPENS, Axelle HUGUES, Florence LE TINIER, Audrey MAILLIEZ
00:00 - 00:00 #49225 - P608 Impact de la mise en évidence de variations de séquence dans un gène du métabolisme médicamenteux (CYP3A4) : de l’exclusion d’une maladie de Fanconi à l’adaptation thérapeutique et au suivi pharmacologique d’un patient atteint de lymphome de Hodgkin.
Impact de la mise en évidence de variations de séquence dans un gène du métabolisme médicamenteux (CYP3A4) : de l’exclusion d’une maladie de Fanconi à l’adaptation thérapeutique et au suivi pharmacologique d’un patient atteint de lymphome de Hodgkin.

Les bénéfices de la pharmacogénétique sont actuellement reconnus pour l’adaptation posologique (prédiction de la réponse thérapeutique et/ou de la survenue d’effets indésirables). Cependant, la prise en compte de variants dans des gènes impliqués dans le métabolisme des médicaments dans l’interprétation d’un résultat de génétique peut avoir un impact sur la prise en charge clinique au sens large. Nous présentons le cas d’un patient atteint de lymphome de Hodgkin dont l’exploration moléculaire a conduit à exclure un diagnostic différentiel ce qui a eu un impact décisif sur les choix thérapeutiques. Un adolescent a présenté une aplasie sévère et précoce après la première cure de chimiothérapie d’induction (OEPA). Cette toxicité inattendue a conduit à rechercher une maladie de Fanconi qui aurait contre-indiqué la radiothérapie. L’analyse d’un panel couvrant >95 % des gènes impliqués dans ce syndrome (GeneReviews, Mehta & Ebens, 2021) n’a révélé aucun variant pathogène. Néanmoins, en dehors du panel initial, deux variations de séquence dans le gène CYP3A4 ont été identifiées à l’état hétérozygote composite : c.746T>A [p.(Leu249*)], d’origine paternelle considéré pathogène et c.167G>A [p.(Gly56Asp)], d’origine maternelle correspondant à l’allèle CYP3A4*7 considéré comme « de signification incertaine » au vu de la discordance des données de la littérature quant à son impact sur l’activité enzymatique. Compte tenu de l’implication connue de CYP3A4 dans le métabolisme de nombreuses molécules cytotoxiques (Kivistö et al., 1995 ; Ramos et al., 2021), la présence de ces deux variants a été interprétée comme responsable de la toxicité hématologique observée. Ce résultat a permis d’écarter définitivement le diagnostic de maladie de Fanconi et ainsi d’autoriser la mise en place d’une radiothérapie, nécessaire pour le contrôle du lymphome de Hodgkin. Il souligne l’importance de considérer les gènes du métabolisme médicamenteux non seulement dans la perspective d’une personnalisation des posologies, mais aussi comme des informations pertinentes dans des contextes diagnostiques complexes. L’identification des variants à l'état hétérozygote composite CYP3A4 pose par ailleurs la question de l’enquête familiale. Cette enzyme intervenant dans la biotransformation d’un large spectre de médicaments (anticancéreux, immunosuppresseurs, antiépileptiques …), la présence de variants non fonctionnels pourrait exposer les porteurs à un risque accru d’effets indésirables graves. Une vigilance particulière et une information adaptée semblent donc justifiées, tant pour le suivi du patient que pour ses collatéraux. Ce cas illustre la pertinence de l’interprétation transverse des résultats disponibles en génétique constitutionnelle prenant en compte aussi bien le contexte clinique que thérapeutique et ouvrant à une approche multidisciplinaire intégrant des notions de pharmaco-toxicologie via la pharmacogénétique.
Caroline JANEL, Damien RICHARD, Marie Gabrielle DELORME GUINAND, Sarah LANGLAIS, Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Charline PEGON, Gaëlle SALAUN, Isabelle CREVEAUX (CLERMONT-FERRAND), Fanny LAFFARGUE
00:00 - 00:00 #49308 - P609 Une mallette pédagogique pour mieux comprendre les mécanismes génétiques des maladies rares : le design objet au service du parcours patient.
Une mallette pédagogique pour mieux comprendre les mécanismes génétiques des maladies rares : le design objet au service du parcours patient.

Dans le cadre de consultations ou d’ateliers d’éducation thérapeutique (ETP) autour des maladies rares du neurodéveloppement, les équipes des Centres de Référence de la Filière DéfiScience sont amenées à clarifier des notions complexes de génétique aux patients et à leurs proches. Une meilleure compréhension de la génétique peut réduire l’anxiété face à une consultation, faciliter la prise de décisions éclairées et ainsi offrir aux patients la possibilité d’être acteurs de leur parcours de santé et de soin. Suite à une collaboration menée en 2023, avec les étudiants de la section « design objet » de l’école des Arts Décoratifs de Paris et une période d’expérimentation en service de soins, deux kits pédagogiques ont été validés par les professionnels et des patients. Un outil complémentaire permettant d’expliquer les concepts clés autour de la cellule et son contenu, noyau, chromosomes et ADN, a été identifié comme nécessaire. Notre objectif est donc de proposer un ensemble d’outils permettant d’assurer, par la cohérence du design, une continuité pédagogique et ce, de la salle d’attente à la manipulation en consultation ou en ateliers d’ETP. A partir de ce constat, la réflexion s’est poursuivie en collaboration avec l’entreprise Burlat spécialisée dans l’impression 3D. Le parcours pédagogique envisagé commence par un panneau d’activités interactif « La Fabrique du Vivant » installé en salle d’attente. Il est source d’échanges entre adultes, enfants et professionnels autour de l’implication de la génétique dans le fonctionnement du corps humain. Par la suite, en consultation ou en atelier d’ETP, le professionnel dispose d’une cellule en 3D qui s’ouvre permettant d’expliquer et manipuler le noyau, un chromosome et une chaine d’ADN. Pour affiner les explications, une quinzaine de chromosomes en 3D articulés à manipuler permet d’illustrer les anomalies génétiques d’origine chromosomique ou génique. Enfin les fiches du livret « Mon parcours en génétique », transmises en fonction des besoins, soutiennent la compréhension en abordant des points clés : l’intérêt de la consultation de génétique, les différents modes de transmission, les tests et leurs résultats … Le livret sera disponible également en Facile A Lire et à Comprendre (FALC). Tous ces outils seront réunis dans une mallette pensée pour faciliter leur usage et leur rangement. Les outils seront conçus dans une approche d’accessibilité universelle, nous espérons ainsi contribuer à renforcer la communication entre professionnels de santé et patients, en rendant concrètes avec des outils innovants certaines notions abordées de façon récurrente. D’autre part, cela devrait également contribuer à soutenir les patients vivant avec une maladie rare du neurodéveloppement à la prise en considération de la dimension génétique de leur maladie dans leur choix de vie et leur suivi médical.
Caroline IMMESOETE (Lyon), Sophie GALLAS -LEMONNIER,, Henri BURLAT, Samuel MONNET
00:00 - 00:00 #49416 - P610 Livret-jeu à destination des enfants reçus en consultation de génétique.
Livret-jeu à destination des enfants reçus en consultation de génétique.

Les enfants reçus en génétique peuvent parfois trouver les consultations longues et complexes. Nous manquons souvent de support ludique pour que l’enfant puisse prendre part le mieux possible à son rendez-vous. Il existe des supports vidéo disponibles en ligne, mais pas de support papier pouvant être utilisé au cours de la consultation. L’objectif de notre travail a été de créer un livret-jeu pouvant à la fois être un support explicatif au cours de la consultation et un support ludique permettant de distraire l’enfant ou sa fratrie. Nous avons constitué une équipe pluridisciplinaire comprenant un médecin généticien, une conseillère en génétique, une psychologue et une attachée de recherche clinique. Nous avons obtenu un budget par la filière AnDDI-rares pour la conduite de ce projet et avons choisi de travailler avec la société VideoTelling pour le graphisme, l’illustration et la mise en page. Ce livret de 16 pages s’articule autour de plusieurs thèmes, avec des jeux faciles et accessibles. Les pages explicatives comprennent les thèmes suivants : la génétique, les maladies génétiques, le déroulé de la consultation de génétique et le rôle de la psychologue dans la prise en charge. Les pages ludiques comprennent un arbre généalogique à compléter, un coloriage, un message codé, un jeu des 7 différences et des mots mêlés. Nous avons imaginé que ce support papier pourrait être remis à l’enfant à la première consultation, au cours de laquelle les explications sur la génétique et les différentes étapes de la consultation pourront être illustrées par les pages explicatives correspondantes. La page concernant la maladie génétique peut être personnalisée en fonction des organes concernés et du plan de soins et servir notamment au cours des consultations de suivi. Le format papier permet à l’enfant de repartir avec son livret personnalisé afin qu’il puisse être utilisé à la maison pour reprendre les explications avec sa famille, éventuellement sa fratrie. Ce support pourra également être utilisé au cours d’ateliers d’éducation thérapeutique du patient. La diffusion du livret sera nationale via la filière Anddi-rares dès le premier trimestre 2026.
Nelly DEWULF (TOULOUSE), Coralie RUBECK, Julie LESUEUR, Clémence VANLERBERGHE
00:00 - 00:00 #49808 - P611 Dépistage néonatal des hémoglobinopathies en Tunisie : A propos de 76650 cas.
Dépistage néonatal des hémoglobinopathies en Tunisie : A propos de 76650 cas.

Le dépistage néonatal des hémoglobinopathies est un programme de santé qui vise à détecter les pathologies de l’hémoglobine. Il est réalisé sur un prélèvement au talon du bébé, permettant de recueillir quelques gouttes de sang sur un papier buvard, généralement dans les 3 jours suivant la naissance. Les objectifs de ce présent travail est la détection précoce des hémoglobinopathies qui , sans traitement, peuvent entrainer des handicaps sévères et la prise en charge médicale précoce pour limiter ou éviter les manifestations et les complications de ces pathologies. Depuis février 2005,un programme pilote de dépistage néonatal des hémoglobinopathies a été installé dans notre laboratoire en collaboration avec le centre de maternité et de néonatologie de Tunis, la maternité de l’hôpital Aziza Othmana et en Février 2008 les maternités du gouvernorat de Béja.76650 nouveau-nés ont été prélevés. Trois gouttes de sang sont prélevées au talon du nouveau-né, par une infirmière et déposés sur papier buvard ( Test de GUTHRIE) pour être analysées par iso-électrolocalisation. Sur les 74870 prélèvements nous avons identifiés 1757 cas suspects soit 2.34%.Les résultats positifs (715 cas de porteurs) ont été confirmés par chromatographie liquide à haute performance (HPLC) répartis en 0.54% de trait S,0.043 de trait O,0.08 de trait C, 0.007 de trait D et 0.0039 de trait thalassémique. L’ étude familiale de confirmation a été réalisée pour quelques cas seulement pour des raisons socio-économiques. Par ailleurs 650 prélèvements sont en cours d’étude. Le dépistage néonatal des hémoglobinopathies constitue un volet très important de la prévention de ces pathologies et l’analyse de ce test de Guthrie permet de mettre en place un traitement précoce et un accompagnement adapté, offrant aux enfants concernés l’opportunité de se développer normalement et d »éviter les complications graves
Imen BACCHOUCHE, Jalila BERGAOUI, Rym OTHMANI, Leila BEN SALEM, Faida OUALI, Mariem OTHMANI, Siwar CHELBI, Sondess HADJ FREDJ, Hédi REZUIGA, Sadok MERIAH, Slaheddine FATTOUM, Rym DABBOUBI, Taieb MESSAOUD (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49338 - P612 Évaluation de la compréhension du consentement éclairé a un examen génétique : étude pilote observationnelle.
Évaluation de la compréhension du consentement éclairé a un examen génétique : étude pilote observationnelle.

La réalisation d’un examen des caractéristiques génétique d’une personne (ECGP) n’est possible que si le patient et/ou ses représentants légaux ont signé un consentement écrit et éclairé à la réalisation de l’examen. La complexité de l'information et les émotions liées à la consultation peuvent limiter la compréhension du patient et de ses représentants légaux, posant la question du caractère réellement éclairé du consentement. Afin de mieux cerner cet enjeu, nous avons conduit une étude pilote, monocentrique, observationnelle, descriptive visant à évaluer le niveau de compréhension des patients ayant consenti à la réalisation d’un ECGP, à l’issue de leur consultation de génétique. Les données de 60 patients ayant consenti à un ECGP ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire distribué après leur consultation, au sein du service de génétique des HCL. Les variables socio-démographiques (niveau d'éducation, langue maternelle, etc.) ont été également recueillies. Les résultats montrent que 98 % des patients se déclarent satisfaits des explications fournies par le généticien et ont exprimé un fort sentiment d’autonomie pour la réalisation d’un test génétique à visée diagnostique. Les objectifs du test ont été bien compris par 95 % des participants, qui ont également déclaré être conscients du risque d’identification de données incidentes. Trente-sept pour cent des patients disent avoir reçu des supports visuels, jugés utiles par 90 % d'entre eux. Les personnes non francophones (20 %) ont montré une compréhension limitée, en particulier concernant les notions complexes comme l’épigénétique. En conclusion, les résultats soulignent que la majorité des patients disent être satisfaits de l’information délivrée au cours de la consultation de génétique et autonomes pour la prise de décision de la réalisation de l’ECGP. Toutefois, des barrières linguistiques et la complexité de certaines notions peuvent restreindre leur compréhension. L’amélioration de l’accessibilité de l’information, notamment par des supports visuels adaptés au niveau de compréhension des patients et de leur famille, et rédigés dans leur langue native est vivement recommandée. Cette étude pilote sera prolongée par une étude multicentrique sur une plus large population en tentant de limiter d’éventuels biais.
Zakia HAFDI-NEJJARI (LYON), Juliette QUIGNON, Clara PARIS, Anna NICOLAEVA, Gaetan LESCA, Pauline MONIN, Carine ABEL, Amandine GADIER, Coline POIZAT-AMAR, Jessica BENARROUS, Viviana LUPO, Sophie DUPUIS-GIROD, Massimiliano ROSSI, Audrey PUTOUX, Patrick EDERY, Damien SANLAVILLE
00:00 - 00:00 #49516 - P613 Transmission d’une information génétique à la parentèle dans le cas d’un accouchement sous le secret : à propos d’un cas clinique.
Transmission d’une information génétique à la parentèle dans le cas d’un accouchement sous le secret : à propos d’un cas clinique.

En France, depuis 2011, toute personne concernée par un test génétique est informée au préalable de l’obligation légale, en cas d’identification d’une anomalie génétique, de transmettre cette information à ses apparentés dès lors que des mesures de prévention ou de soins peuvent leur être proposés (loi n° 2011-814 du 7 juillet 2011). Le décret n°2013-527 du 20 juin 2013 viendra préciser les modalités de transmission de l’information à la parentèle. Il faudra toutefois attendre le décret n°2023-1426 du 30 décembre 2023 pour avoir les modalités de transmission de cette information aux enfants nés sous le secret. Nous rapportons ici le cas d’une patiente de 57 ans, porteuse d’une mutation sur le gène BRCA2 prédisposant aux cancers du sein et des ovaires, ayant accouché sous X pour sa seconde grossesse. Cette patiente, sous curatelle, a eu un premier fils né avec un déficit intellectuel, un handicap moteur et décédé à l’âge de 28 ans d’une tumeur cérébrale. Elle a ensuite eu un second fils, né sous X, actuellement âgé de 26 ans. Cet enfant de sexe masculin présenterait donc un risque modéré de développer un cancer du sein ou de la prostate s’il était porteur de la mutation familiale. Egalement, selon la patiente, cet enfant serait porteur d’un handicap important peu compatible avec un projet parental. Nous nous sommes donc posés la question de l’intérêt de transmettre cette information à cet enfant de sexe masculin né sous le secret, afin d’éviter et prévenir toute malfaisance envers lui. Cette information pourrait être source d’inquiétude et d’incompréhension, pour une prise en charge médicale personnelle qui reste limitée. Après discussion en réunion pluridisciplinaire, il nous est apparu important de transmettre cette information parce que d’une part, il nous a été impossible de confirmer son handicap dans ce contexte d’accouchement sous X et d’autre part, nous sommes tenus de respecter les principes éthiques tels que, son droit à l’information, le respect de son autonomie plutôt que de présupposer de son incapacité à y prendre part, et de lui permettre l’accès à une éventuelle surveillance. Également, nous avons été confrontés aux modalités de transmission de cette information. Dans le cas d’un accouchement sous X, le parent porteur d’une mutation peut autoriser le prescripteur à saisir le Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles (CNAOP) afin d’identifier cet enfant. Si la personne ainsi informée (ou le tuteur) souhaite connaître l’anomalie génétique en cause, elle transmet au CNAOP les coordonnées du médecin qualifié en génétique qu’elle a choisi. Le CNAOP transmet alors à ce médecin les coordonnées du prescripteur de l’examen, afin qu’il puisse lui communiquer ladite anomalie. Ce cas clinique a pour objectif de mettre en lumière les questions éthiques de transmission de l’information génétique aux enfants nés sous le secret et de sensibiliser le corps médical au processus de transmission.
Estelle ROUSSELET (Grenoble), Charlotte MARION, Clémentine LEGRAND
00:00 - 00:00 #49848 - P614 Etude génétique : de l’ombre à la lumière du diagnostic.
Etude génétique : de l’ombre à la lumière du diagnostic.

Depuis la découverte de l’ADN en 1953, la génétique n’a cessé de progresser. Du séquençage Sanger aux technologies à haut débit, elle a bouleversé l’exploration des maladies rares et des phénotypes complexes. L’objectif de ce travail est de mettre en lumière cet apport à travers une étude rétrospective descriptive clinique et génétique de cinq familles présentant des maladies génétiques rares confirmées par étude moléculaire. Les familles F1 et F2 étaient deux couples en détresse, adressées pour le décès de leurs enfants à un âge très précoce dans un tableau de détresse neurologique. Il s’agissait pourtant de grossesses bien suivies couronnées par une naissance sans incidents. L’étude moléculaire par Whole exome sequencing (WES), sur un prélèvement d’ADN réalisé en pré mortem chez F1, a révélé un variant homozygote pathogène au niveau du gène ASL:c.478 C>G , confirmant le diagnostic d’une acidurie arginosuccinique. Devant la présence d’une excrétion accrue d’acide 3-hydroxybutyrique chez les deux enfants de la famille F2, un séquençage Sanger du gène OTC a été proposé. La présence du variant c.674C>T à l’état hémizygote, hérité de la mère, leur a permis d’accéder au diagnostic prénatal et, même après un long parcours marqué par sept grossesses de voir naître enfin des enfants sains. La famille F3 était composée de deux enfants issus d’un couple non apparenté. Ils présentaient un tableau inflammatoire systémique compliqué d’une atteinte neurologique. Les patients ont alterné les cures de gammaglobulines et de corticothérapie sans amélioration. Le WES a identifié un variant, homozygote, au niveau du gène CECR1: c.1458_1459insTTG chez les deux frères, cadrant avec le diagnostic du déficit en ADA2. Ce diagnostic précis nous a permis d’adapter leur prise en charge thérapeutique et de contribuer à une amélioration clinique et fonctionnelle. La famille F4 était suivie depuis 30 ans pour une cardiomyopathie dilatée entraînant plusieurs morts subites. Un WES réalisé chez un cas index, a révélé un variant hétérozygote, probablement pathogène, au niveau du gène LMNA:c.1A>T. Ce résultat nous a permis de proposer un test présymptomatique aux membres consentants de la famille, offrant une prise en charge adaptée aux porteurs asymptomatiques. La famille F5 était constituée d’un couple apparenté, parents de deux enfants présentant une régression psychomotrice associée à une acidurie glutarique. Le séquençage du gène GCDH a révélé le variant:c.635+1G>A, probablement pathogène, chez les deux cas index, ouvrant la voie à une prise en charge adaptée pour ces enfants, ainsi qu’au diagnostic prénatal, offrant ainsi à la famille l’espoir de voir naître des enfants sains. En conclusion, ces cas illustrent non seulement l'importance de l’étude génétique dans le diagnostic précis et rapide des maladies génétiques rares, mais aussi son impact profond sur la psychologie des familles affectées en leur apportant des réponses, de l'espoir et un soutien crucial.
Wiem ESSALAH (Tunis, Tunisie), Ahlem ACHOUR, Malek TRIGUI, Salwa BEN YAHIA, Sana SKOURI, Mjv HOFFER, Ivan DIMOV, Neirouz GHANNOUCHI, Mouna ZRIBI, Ms ABDELMOULA, Ichraf KRAOUA, Faouzi MAAZOUL, Lilia KRAOUA, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49543 - P615 Découverte de pathologies génétiques dans le contexte d’un don de gamètes : Quelles informations donner aux couples et aux donneurs ?
Découverte de pathologies génétiques dans le contexte d’un don de gamètes : Quelles informations donner aux couples et aux donneurs ?

Le service de génétique clinique du CHU de Nantes réalise des consultations de génétique dans le cadre des dons de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes). Le caryotype est le seul examen génétique réalisé en systématique. Dans le cadre de la loi de bioéthique de 2021, lorsqu’une anomalie génétique est découverte chez un tiers donneur, l’information doit être transmise à l’enfant issu du don, ou à son/ses parent(s) s’il est mineur, et à l’inverse, l’information doit être transmise au tiers donneur si l’anomalie génétique est identifiée chez un enfant issu du don. Nous présentons ici trois situations suite à la découverte d’une pathologie génétique, dans un contexte de don de spermatozoïdes. La première situation est la découverte durant une grossesse avec don de spermatozoïdes, de signes échographiques pouvant être évocateurs de la Mucoviscidose. L’étude du gène CFTR suite à l’amniocentèse met en évidence la présence, à l’état hétérozygote, d’une variation chez le fœtus, non retrouvée chez la femme enceinte. Le donneur est informé, et son statut génétique confirmé. Pour les deux autres enfants issus de ce même donneur (nés en 2019 et 2020), ils ont bénéficié du dépistage néonatal ce qui est très rassurant quant à leur risque d’être atteint de la Mucoviscidose. Par contre, l’information doit leur être transmise pour un futur conseil génétique. La deuxième situation fait suite au diagnostic de l’Ataxie de Friedreich, à l’âge de 7 ans, chez un enfant issu d’un don de spermatozoïdes. Le donneur doit être recontacté pour l’informer (don réalisé en 2011). Si son statut d’hétérozygote est confirmé, il devra informer ses enfants, âgés de 18 et 25 ans, et ses apparentés. Il nous revient également d’informer les parents des trois autres enfants issus du don (nés entre 2013 et 2017) de leur risque, faible, d’être atteints de cette pathologie. Le troisième cas est le diagnostic de la maladie de Steinert, à l’âge de 14 ans, chez l’enfant d’un donneur de spermatozoïdes. Le donneur, asymptomatique, est porteur d’une expansion anormale du gène DMPK. Il convient à présent d’informer les parents des cinq enfants issus de ses dons, nés entre février 2024 et Mai 2025, du risque de 50% pour leur enfant d’être porteurs d’une expansion, éventuellement de plus grande taille. Ces trois situations illustrent la complexité de l’information aux donneurs, et aux enfants ou parents d’enfants issus du don, selon le contexte de découverte, le mode de transmission et le risque vis-à-vis de la pathologie. Ces situations pourraient se généraliser avec l’augmentation du nombre de recours au don, depuis 2021, pour les femmes seules et couples de femmes. Il ne sera jamais possible d’exclure totalement le risque de survenue d’une maladie génétique chez l’enfant issu d’un don, quelques soient les précautions ou tests en amont. Il est fondamental que les receveuses en soient informées dans le cadre de leur prise en charge.
Laura GUYON (Nantes), Bertrand ISIDOR, Alice YVARD, Sandra MERCIER, Solene CONRAD
00:00 - 00:00 #49677 - P616 Conseil génétique des hémoglobinopathies : création d’outils d’aide à la prescription et à l’interprétation.
Conseil génétique des hémoglobinopathies : création d’outils d’aide à la prescription et à l’interprétation.

Introduction : La drépanocytose est une des maladies génétiques les plus fréquentes en France et de nombreux couples sont à risque de transmettre une forme majeure d’hémoglobinopathie,le plus souvent sans que cette situation ne soit identifiée en amont ou au début de la grossesse. Le diagnostic de statut hétérozygote reste souvent tardif et établi pendant une grossesse, même en présence d’un contexte géographique/familial évocateur . Objectif : Mener une enquête auprès des conseillers en génétique (CG) sur la prescription des études de l’hémoglobine et faire un état des lieux sur le conseil génétique de la drépanocytose sur un échantillon de patientes. Méthode : Un questionnaire « google forms » a été transmis par mail à l’ensemble des CG par l’intermédiaire de l’Association Française des Conseillers en Génétique. En parallèle, une analyse monocentrique, rétrospective (10/2024 - 04/2025) de 50 patientes enceintes, reçues à l’hôpital Henri-Mondor, a été menée afin de recueillir pour chaque consultation plusieurs paramètres (terme de la grossesse, gestité, parité, présence d’antécédent personnel ou familial, demande de diagnostic prénatal …) Résultat : 41 CG ont répondu au questionnaire. 18 CG ne prescrivent pas simultanément NFS, bilan martial et étude de l’hémoglobine et 24 déclarent avoir des difficultés d’interprétation, surtout pour les thalassémies. L’étude rétrospective révèle que la moitié des patientes (25/50) sont adressées après 16SA (dont 20 après 20SA). Avant 12SA, le recours au DPN avec demande d’IMG était fréquent (9/10); après 20SA le DPN n’est pas demandé (12/12). Avant 12SA, 53% des patientes avaient déjà un enfant S/S ou A/S contre seulement 25% des patientes adressées après 20SA. Discussion : l’étude de l’hémoglobine est une analyse mettant en évidence des caractéristiques génétiques de l’individu. Cette analyse pourrait donc rentrer dans le champ de prescription d’un conseiller en génétique mais la loi sur la délégation de prescription du CG manque de précision à ce sujet. Cela pourrait freiner le dépistage des personnes à risques, 75% des couples découvrant leur statut et étant adressés après 20SA. Par ailleurs, la majorité des conseillers en génétique rapportent des difficultés d’interprétation. Nous avons développé deux outils concrets pour répondre à ces enjeux : une fiche d’aide à la prescription des examens nécessaires et une fiche d’aide à l’interprétation des profils biologiques courants. Leur finalité est double : harmoniser les pratiques professionnelles et améliorer l’orientation précoce et équitable des patients vers le conseil génétique. Ces outils ont été plébiscités par les professionnels interrogés (83 % estiment qu’ils seraient utiles en consultation) et sont destinés à être diffusés via la filière FilRougE/MCGRE et dans les formations. Ce travail s’inscrit dans une dynamique d’optimisation du parcours de soins des hémoglobinopathies.
Eloise REY, Clara NATIVELLE, Ariane LUNATI-ROZIE, Camille BERGER, Serge PISSARD, Frederic GALACTEROS, Benoît FUNALOT, Bérénice HEBRARD (CRETEIL)
00:00 - 00:00 #49284 - P617 Reclassification d’une délétion inédite du gène DMD : quand l’étude familiale éclaire le conseil génétique.
Reclassification d’une délétion inédite du gène DMD : quand l’étude familiale éclaire le conseil génétique.

Nous présentons le cas d’une patiente identifiée comme porteuse d’une délétion "in frame" dans le gène DMD : c.(7200+1_7201-1)_(8217+1_8218-1)del, p.? (NM_004006), correspondant à la délétion des exons 50 à 55, découverte dans le cadre d’un étude de dépistage préconceptionnel des porteurs réalisé avec son partenaire. Cette variante n’est pas présente dans les bases de données publiques et a été initialement classée comme probablement pathogène. Étant donné que le principal mécanisme de pathogénicité du gène DMD repose sur la délétion ou la duplication d’exons, et que cette variante a été identifiée chez une patiente féminine asymptomatique souhaitant concevoir, il était nécessaire d’évaluer sa pathogénicité potentielle. Le gène DMD, situé sur le chromosome X, est associé aux dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker, selon les manifestations cliniques observées et les variantes rencontrées. Afin d’évaluer les risques pour la descendance et de tenter une classification de la variante, une étude familiale a été menée. Celle-ci a révélé que la mère de la patiente, asymptomatique, était également porteuse. L’étude a donc été étendue à l’oncle maternel de la patiente, asymptomatique à l’âge de 63 ans, chez qui la délétion a été détectée à l’état hémizygote. Une évaluation clinique complète a été réalisée afin de rechercher des signes de la maladie : • Évaluation clinique par un spécialiste en pathologie musculaire : aucun signe clinique détecté. • Dosage de la créatine kinase (CK) : résultats normaux (124 U/L). • Biopsie musculaire : immunohistochimie et western blot avec modifications non spécifiques. • IRM musculo-squelettique corps entier : anomalies non spécifiques. L’ensemble des données cliniques, biochimiques et familiales a permis de reclasser la variante comme probablement bénigne. Ce cas illustre l’importance d’une approche multidisciplinaire et familiale dans la classification des variantes génétiques rares, en particulier dans les gènes associés à des pathologies sévères telles que les dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker, afin de permettre un conseil génétique précis. D’autre part, cela met en évidence les défis et les découvertes inattendues pouvant souvenir lors d’un test de préconception des porteurs réalisé sur un couple sain, car cela peut finalement avoir un impact sur la vie et santé des relatifs.
Ariadna BELLÉS (Barcelone, Espagne), Aurora SÁNCHEZ, Míriam POTRONY, Juan José GUILLÉN, Celia BADENAS, José César MILISENDA, Maria Isabel ÁLVAREZ, Daniel MATARÓ, Amelia RODRÍGUEZ
00:00 - 00:00 #49596 - P618 Assistance médicale à la procréation chez les femmes seules hétérozygotes pour une maladie récessive : Enjeux du dépistage génétique du donneur.
Assistance médicale à la procréation chez les femmes seules hétérozygotes pour une maladie récessive : Enjeux du dépistage génétique du donneur.

Lorsqu’une pathologie génétique est identifiée au sein d’une famille, un dépistage est proposé aux apparentés afin de déterminer leur statut génétique et d’apporter un conseil génétique adapté. Dans le cas d’une maladie à transmission autosomique récessive dont la fréquence des hétérozygotes peut être élevée dans la population générale, une analyse génétique est également recommandée chez le ou la conjointe, afin d’évaluer le risque de transmission à la descendance. Chez une femme hétérozygote pour une pathologie récessive ayant un projet parental avec don de spermatozoïdes, se pose la question d’un dépistage génétique ciblé chez le donneur. En France, le caryotype est l'examen génétique systématiquement pratiqué pour dépister les anomalies chromosomiques transmissibles à l’enfant issu d’un don. Toutefois, certains centres peuvent proposer des examens complémentaires, notamment en fonction de l’origine ethnique du donneur ou de protocoles spécifiques. Cependant, lorsqu'une patiente est identifiée comme hétérozygote pour une maladie génétique fréquente (mise en évidence par ses antécédents familiaux), il peut être pertinent de proposer un dépistage ciblé chez le donneur, afin de sélectionner un donneur n’étant pas lui-même hétérozygote, réduisant ainsi le risque de naissance d’un enfant atteint de la pathologie. Nous avons été confrontés au CHU de Dijon à deux demandes d’assistance médicale à la procréation pour des femmes seules hétérozygotes - l’une pour l’ataxie de Friedrich (tante atteinte, fréquence des hétérozygotes 1/111) et l’autre pour la leucodystrophie métachromatique (nièce atteinte, fréquence des hétérozygotes 1/350). Après information par l’institut de la fertilité, une consultation de génétique a été proposée à un donneur, qui a accepté la recherche d’hétérozygotie pour ces deux pathologies, malgré la difficulté de préserver un anonymat complet. En amont de cette consultation, plusieurs questionnements ont émergé dont l’information à la parentèle et la gestion de la confidentialité relative du donneur, avec des pratiques différentes des laboratoires concernés pour le maintien, ou non, de l’anonymat. En l’absence de procédure clairement définie pour ces situations, nous allons déployer une enquête nationale – par questionnaire adressé aux CECOS et aux services de génétique - qui permettra d’établir un état des lieux des pratiques, optimiser la prise en charge de ces cas complexes, et, à terme, proposer un protocole harmonisé.
Juliette SANTENARD (DIJON), Léa GAUDILLAT, Camille LENELLE, Léa PATAY, Amandine BAURAND, Clarisse THOMAS, Camille MONTAGNE, Elsa LIONNET, Lucie REY, Julie BARBERET, Mathilde CAVALIERI, Laurence FAIVRE, Caroline RACINE
00:00 - 00:00 #49862 - P619 L’étrange récurrence des anomalies des plis palmaires dans les œuvres picturales de l’École caravagesque d'Utrecht (1580-1630).
L’étrange récurrence des anomalies des plis palmaires dans les œuvres picturales de l’École caravagesque d'Utrecht (1580-1630).

Introduction : L’école d’Utrecht correspond à la production, dans les premières décennies du XVIIe siècle, dans le centre artistico-culturel d’Utrecht (Pays-Bas), d’œuvres picturales affiliées au mouvement caravagiste. Elle est principalement représentée par trois peintres : Hendrick ter Brugghen (1588-1629), Gerard van Honthorst (1590-1656) et Dirck van Baburen (1591-1624). Les anomalies des plis palmaires ne sont pas rares en population générale, néanmoins elles sont souvent retrouvées dans le cas d’anomalies du développement d’origine génétiques ou environnementales. Par l'étude systématique des œuvres de ces trois peintres, nous avons mis en évidence une récurrence intrigante d’anomalies des plis palmaires de leurs personnages dépeints. A notre connaissance cette observation n’a jamais été rapportée dans la littérature. Résultat : Nous avons retrouvé 15 personnages avec anomalies des plis palmaires dans les œuvres étudiées (Hendrick ter Brugghen : 2 ; Gerard van Honthorst : 6; Dirck van Baburen : 7). Les anomalies représentées sont en majorité des plis palmaire transverses uniques ou ébauches de plis palmaire transverse uniques chez des individus de sexe masculins ou féminins. Discussion : Ces observations laissent envisager une possible convention canonique esthétique dans l’art des peintres de l’école d’Utrecht concernant la représentation des plis palmaires. Nous n’avons pas encore pu faire de lien avec une symbolique particulière en rapport avec des croyances populaires du XVIe-XVIIe siècle. Certains individus dépeints, porteurs de plis palmaires anormaux, présentent également des particularités morphologiques faciales (i.e. plis épicanthiques bilatéraux, philtrum lisse, …) pouvant laisser imaginer que les modèles étaient potentiellement atteints d’une anomalie du développement d’origine génétique ou consécutive à une exposition à un agent environnemental tératogène en période anténatale. Il est également à noter qu’une paume de main présentant un plis transverse palmaire unique apparait dans l’œuvre du Caravage (Mise au tombeau, 1602-1604), laissant aussi envisager l’hypothèse d’une simple référence au maître instigateur du Caravagisme. Les anomalies des plis palmaires ne sont par ailleurs quasiment jamais représentées dans les autres écoles picturales du XVIIe siècle. Dans tous les cas, des investigations complémentaires restent à effectuer pour mieux cerner l’étonnante récurrence de ces anomalies des plis palmaires.
Alexis BILLES (AMIENS), Marie-Florence REVENEAU
00:00 - 00:00 #49319 - P620 Projet PREDISMARCA4, un appel à collaboration pour l’étude des corrélations génotypes-phénotypes et l’évaluation des risques tumoraux chez les personnes porteuses d’un variant constitutionnel du gène SMARCA4.
Projet PREDISMARCA4, un appel à collaboration pour l’étude des corrélations génotypes-phénotypes et l’évaluation des risques tumoraux chez les personnes porteuses d’un variant constitutionnel du gène SMARCA4.

Les variants pathogènes tronquants constitutionnels du gène SMARCA4 prédisposent à des pathologies tumorales : tumeurs rhabdoïdes, SCCOHT (Small Cell Carcinoma Of Hypercalcemic Type) et probablement au neuroblastome. Bien qu'un risque de cancer plus élevé soit évident chez les porteurs de variants du gène SMARCA4, aucune évaluation de ce risque n’est disponible car le nombre de familles publiées est très faible. Ce manque d'estimations du risque tumoral rend difficile le conseil génétique et l'établissement de recommandations de surveillance. Dans les familles concernées, le type de tumeur semble homogène : il est observé soit des cas de tumeurs rhabdoïdes, soit des cas de SCCOHT, soit des cas de neuroblastomes. Cette observation mérite d’être étudiée plus en détail. A l’inverse, les variants pathogènes faux-sens constitutionnels sont responsables d’un tableau syndromique avec une déficience intellectuelle (DI) variable. Cependant cette corrélation génotype-phénotype n’est pas parfaite puisque des variants tronquants sont identifiés chez des patients avec une DI et sans antécédent de pathologie tumorale, et inversement. L’objectif du projet PREDISMARCA4 est de décrire de manière plus complète les phénotypes associés aux variants pathogènes constitutionnels de ce gène, de mettre en place des outils prédictifs du phénotype et des outils permettant de prédire le risque tumoral chez les personnes porteuses d’un variant pathogène. La cohorte est en cours de constitution et concerne toute personne porteuse d’un variant constitutionnel de SMARCA4 (variant de classe 3, 4 ou 5), quel que soit le phénotype : asymptomatique, atteinte de cancer, syndromique avec ou sans DI, etc. Les données sont colligées dans l’observatoire PREDCAP (Prédisposition aux Cancers Pédiatriques) après signature d’un consentement spécifique pour les patients vivants. Les personnes décédées peuvent être incluses sur la base d’une non opposition déclarée par leur médecin. Les données recueillies, sont cliniques, familiales, moléculaires constitutionnelles et tumorales. Les données familiales serviront à estimer la pénétrance. Les échantillons collectés dans le cadre du soin seront étudiés. Au niveau constitutionnel, il est prévu de réaliser des épisignatures et de rechercher les variants susceptibles d'influencer le phénotype. Les échantillons tumoraux sont recueillis pour étudier le statut du second allèle de SMARCA4 et étudier les altérations secondaires acquises au cours du processus tumoral. Ce projet a débuté en décembre 2023 pour une durée de 3 ans minimum. Un financement dédié a été obtenu. Nous encourageons toutes les équipes de génétique à nous signaler leurs patients porteurs de variants du gène SMARCA4 pour étoffer cette cohorte. Contact : Mme Fatoumata SIMAGA – fatoumata.simaga@curie.fr
Fatoumata SIMAGA (Paris), Julien MASLIAH-PLANCHON, Mathilde FILSER, Pauline HOARAU, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Valerie MARECHAL, Sahra BODO, Marion GAUTHIER-VILLARS, Chrystelle COLAS, Franck BOURDEAUT
00:00 - 00:00 #49510 - P621 Difficultés du conseil génétique dans l’hyperinsulinisme : entre variant de novo et VSI populationnel.
Difficultés du conseil génétique dans l’hyperinsulinisme : entre variant de novo et VSI populationnel.

Contexte L’hyperinsulinisme congénital (CHI) est caractérisé par une sécrétion inappropriée d’insuline au niveau des cellules bêta-pancréatiques conduisant à des hypoglycémies de sévérité variable. Une prise en charge rapide et adaptée est primordiale pour éviter toute complication neurologique. Celle-ci dépend de la réponse au traitement (forme sensible/résistante) et de l’histopathologie (forme focale/diffuse), avec à la clé une grande diversité d’évolution, entre résolution spontanée et nécessité d’une pancréatectomie ciblée de la lésion. Si les étiologies moléculaires sont multiples, les formes les plus sévères sont majoritairement associées à des variants des gènes ABCC8 et KCNJ11 codant pour le canal potassique des cellules bêta-pancréatiques. L’évaluation d’un variant sur l’un de ces gènes requiert une expertise fine afin d’apprécier le caractère pathogène, si le variant cause un gain de fonction (associé à un diabète) ou une perte de fonction alors responsable d’un CHI de transmission dominante ou bien récessive. Le conseil génétique doit aussi prendre en compte que les formes focales sont causées par la présence d’un variant paternel du canal et la perte somatique de l’allèle maternel. Etude de cas Une nouveau-née d’origine turque issue de parents non consanguins présentait un CHI sévère, résistant aux traitements et nécessitant d’importants apports glucidiques. L’analyse du panel des gènes du CHI mit en évidence un VSI du gène KCNJ11, c.136C>G p.(His46Asp), et un variant pathogène du gène HNF1A, c.526+1G>A. Ce gène est responsable de diabète monogénique mais quelques rares cas de CHI ont été rapportés, sensibles au traitement et évoluant secondairement vers un diabète. L’exploration en TEP scan concluant à une possible forme focale, le variant du canal était à ce stade l’hypothèse favorisée. L’analyse familiale révéla que le variant KCNJ11 était transmis par la mère cliniquement asymptomatique (éliminant le diagnostic de forme focale) et que le variant HNF1A était survenu de novo. La naissance d’un cousin paternel du cas index présentant un CHI modéré nécessita un nouvel examen du dossier. Ce cousin présentait lui aussi le VSI de KCNJ11, également transmis par sa mère asymptomatique. L’analyse du panel complet ne put mettre en évidence aucun autre variant d’intérêt. Aucun lien de parenté ne put être établi entre les deux mères mais elles partageaient le même haplotype qui s’avéra être également commun à celui d’autres patients CHI d’origine turque également porteurs du variant KCNJ11. Conclusion A ce jour le variant de KCNJ11 est toujours considéré de signification incertaine. S’il est associé à l’hyperinsulinisme ce serait sur un mode dominant avec une pénétrance très incomplète. Le seul diagnostic certain ici est celui selon lequel le cas index développera un diabète monogénique de type HNF1A. Cette famille illustre la difficulté du diagnostic et du conseil génétique dans le cadre des CHI.
Cécile SAINT-MARTIN (Paris), Séverine CLAUIN, Eléonore VIORA-DUPONT, Delphine BOUVET, Candace BENSIGNOR, Benoît MAZEL, Bertrand SOTO, Jean-Baptiste ARNOUX, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
00:00 - 00:00 #49506 - P622 Diagnostic étiologique d’une déficience intellectuelle à l’âge adulte : quels enjeux, quel accompagnement ?
Diagnostic étiologique d’une déficience intellectuelle à l’âge adulte : quels enjeux, quel accompagnement ?

Introduction : Les avancées technologiques en génétique médicale, notamment le séquençage haut débit d’exome ou de génome, ont profondément modifié l’approche du diagnostic étiologique des troubles du neurodéveloppement, permettant d’identifier des causes rares longtemps méconnues. Lorsque les diagnostics sont posés à l’âge adulte, ils peuvent remettre en cause des représentations du handicap, voire des diagnostics posés dans l’enfance. Les enjeux familiaux de ces diagnostics tardifs ne doivent pas être négligés, et nécessitent un accompagnement adapté. Objectifs : Analyser comment les diagnostics tardifs, ou les changements de diagnostic d’une déficience intellectuelle, influencent le vécu, les représentations et les dynamiques familiales. Méthodes : Une réflexion menée à partir d’un cas clinique et mise en perspective par une revue de la littérature, intégrant les aspects cliniques, génétiques et psychosociaux. Résultats : Monsieur X a bénéficié, sur près de quarante ans, de l’ensemble des techniques disponibles (du caryotype au séquençage du génome), pour le diagnostic étiologique d’une déficience intellectuelle. Le diagnostic posé dans la toute petite enfance de syndrome de Prader-Willi a longtemps structuré la compréhension familiale et guidé l’engagement associatif. Le passage tardif à un diagnostic lié à un variant pathogène du gène FOXP1, a apporté une explication génétique, mais aussi un bouleversement pour la famille en l’absence de repères cliniques ou sociaux clairement établis. Discussion/conclusion : Le diagnostic génétique, au-delà de sa valeur médicale, constitue un point d’ancrage symbolique, tant identitaire que social. Lorsqu’il évolue, il peut générer une perte de repères mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives pour la prise en charge et le conseil génétique. Le cas clinique présenté souligne un enjeu éthique de taille. Une réflexion sur l’accompagnement des familles face à ces évolutions est donc essentielle, afin de soutenir leur cheminement au gré des évolutions techniques. De même, l’évolution du diagnostic génétique suscite des bouleversements au sein de la communauté médicale qui doit retravailler l’annonce initiale, prise dans sa temporalité, ainsi que les nouvelles annonces permises par ces évolutions techniques majeures.
Capucine ROSSI (Paris), Mélanie HEBERT, Boris KEREN, Caroline NAVA, Boris CHAUMETTE, Perrine CHARLES, Delphine HERON
00:00 - 00:00 #49337 - P623 Parcours et lien ville–hôpital des maladies rares en Occitanie : détails des parcours et demandes en fonction des acteurs.
Parcours et lien ville–hôpital des maladies rares en Occitanie : détails des parcours et demandes en fonction des acteurs.

Introduction Maladies Rares Occitanie (MRO) est le dispositif régional de ressources et d’appui aux professionnels en Occitanie concernant les maladies rares. Les actions de MRO vise à réduire l’errance diagnostique; informer et orienter les professionnels ; former les professionnels de santé, médico-sociaux et sociaux à mieux identifier et prendre en charge les personnes atteintes de maladies rares (MRAR). Contexte & objectif. Étude rétrospective interne, à partir de données nominatives anonymisées, visant à décrire les besoins exprimés à MRO selon le profil du demandeur et à en déduire des priorités d’action (formation, orientation). Methode Analyse des demandes d’appui du dispositif MRO (n=449) de janvier 2022 à juin 2024. L’objectif principal est d’évaluer quelles sont les demandes spécifiques des différentes catégories de professionnels qui accompagnent les personnes avec maladies rares par rapport à la question du parcours de soin et de vie, et ainsi identifier des profils de demandes par métier. Résultats Les demandeurs sont issus de différentes catégories (libéraux 26,2 %), Centre experts maladies rares CRMR/CCMR et services hospitaliers 195 (24,1 %), établissements sociaux et services médicaux sociaux (ESSMS 23,5 %), dispositifs d’appui (DAC) (15,0 %), personnes/proches (11,2 %). Les motifs les plus fréquents sont l’appui au parcours de soins (25,7 %), l’accès aux droits (17,7 %), la recherche de diagnostic (10,6 %), puis la recherche d’un service/centre expert (9,5 %). La recherche de diagnostic est demandée en priorité par les médecins libéraux. Les CRMR/CCMR recherchent le plus des places dans les ESSMS et un appui à la scolarité, la formation et l’emploi. Enfin, les ESSMS ont une demande accrue d’information sur les MRAR par rapport aux autres demandeurs. Interprétation & implications. 1) Former en priorité sur le parcours de soins (coordination, repérage des centres) et les droits (MDPH, AESH, compensation) ; 2) Outiller les libéraux pour raccourcir l’errance diagnostique (critères pour identifier et adresser vers les CRMR/CCMR par téléexpertise par ex) ; 3) Renforcer les liens CRMR/CCMR–ESSMS sur l’inclusion scolaire/emploi et les places en médico-social ; 4) Proposer des contenus “prêts-à-l’emploi” pour ESSMS (référentiels maladies rares, accès à l’expertise, annuaires). Conclusion L’analyse du profil demandeur–motif met en évidence des besoins différenciés et actionnables ; MRO se positionne comme hub d’orientation entre premiers recours, centres experts, ESMS et dispositifs d’appui — avec des leviers immédiats sur la formation ciblée, la standardisation des réponses et la fluidification des parcours.
Julie VERNET (Montpellier), Kevin YAUY, Hélène DE CHATEAU-THIERRY, David GENEVIÈVE
00:00 - 00:00 #49661 - P624 Efficience du conseil génétique pour une maladie héréditaire avec mesures de surveillances et de soins : l’ amylose cardiaque ATTR.
Efficience du conseil génétique pour une maladie héréditaire avec mesures de surveillances et de soins : l’ amylose cardiaque ATTR.

L’amylose cardiaque ATTR héréditaire est une maladie rare caractérisée par une cardiomyopathie infiltrante de l’adulte, pouvant évoluer vers l’insuffisance cardiaque, parfois associée à une neuropathie. La pénétrance est variable selon la mutation. Le dépistage précoce des apparentés permet une surveillance adaptée et l’initiation rapide de traitements ralentissant la progression. Cependant, la majorité des apparentés à risque ne demande pas de diagnostic présymptomatique (DPS). OBJECTIF : Déterminer la proportion d’apparentés du 1er degré ayant initié un DPS parmi l’ensemble des apparentés du 1er degré du cas index (CI). MÉTHODES : Étude rétrospective monocentrique (01/2018-12/2022) au GH H. Mondor (Créteil). Les apparentés vus en conseil génétique ont été identifiés via le croisement des données de consultations et du laboratoire de référence. Le CI et ses apparentés ont été dénombré selon l’arbre généalogique. Un conseil génétique était considéré réalisé s’il était mentionné dans le dossier, l’arbre généalogique ou les bases de données. Les apparentés du 1er degré incluent parents, fratrie, demi-frères/sœurs et enfants. Le taux de recours au conseil génétique correspond au rapport entre le nombre d’apparentés ayant consulté et le nombre théorique d’apparentés. RÉSULTATS : Sur les arbres généalogiques, 87 CI et 505 apparentés du 1er degré ont été identifiés ; 190 apparentés ont bénéficié d’un conseil génétique (152 au GH Mondor, 38 en dehors). Parmi les 87 CI (âge moyen 73 ans, 61% hommes, 70% d’origine afro-antillaise), le variant p.Val142Ile du gène TTR était majoritaire (N=65). Le nombre moyen d’apparentés par CI ayant consulté était de 2,2 pour un théorique de 5,8, générant un rendement global de 38%. DISCUSSION : Cette étude originale met en évidence un rendement du conseil génétique dans l’ATTR héréditaire supérieur à celui observé pour la maladie de Huntington (une des 1ère maladie à possibilité de DPS). Cette différence peut s’expliquer par les mesures de surveillance et de soins existantes. Cependant, le chiffre reste bas, pouvant être lié à la pénétrance incomplète et l’âge de début de la maladie ; l’appréhension du diagnostic, un défaut de communication intra-familiale et l’éloignement géographique, notamment pour les patients afro-antillais. Ces résultats incitent à renforcer le suivi et l’information à la parentèle, via le réseau de génétique hors métropole et à l’étranger, et à accompagner le cas index dans l'information à la parentèle. Il serait pertinent de réévaluer l’indice dans quelques années, après mise en place de mesures d’accompagnement et selon le type de mutation.
Bérénice HEBRARD (CRETEIL), Ariane LUNATI-ROZIE, Marina KONYUKH, François SAUER, Sophie MALLET, Thibaud DAMY, Benoît FUNALOT
00:00 - 00:00 #49466 - P625 L'optimisation et l'évolution de la prescription de génome-MR à Nice.
L'optimisation et l'évolution de la prescription de génome-MR à Nice.

Le Plan France Médecine Génomique (PFMG) a été mis en place en 2020 dans le but de rendre la médecine génomique plus accessible sur le territoire français, et pour permettre l’intégration de l’analyse de génome dans le parcours de soin des patients. Ayant pris le rôle de Chargée de parcours génomique (CPG) en début de l’année 2023 -en plus d’être Conseillère en génétique (CG)- dans le service de génétique médicale du Pr Véronique PAQUIS, deux problématiques se sont distinguées concernant la prise en charge des demandes de génome pour les maladies rares (MR) sur le territoire niçois : le nombre faible de prescripteurs en dehors du service de génétique ; les délais d’attente de traitement des demandes prescrites par les généticiens. Plusieurs méthodes ont donc été mises en place afin d’optimiser la prescription des génomes et d’apporter une flexibilité d’intervention dans le parcours des patients : la création de plusieurs supports informatiques à destination des spécialistes, résumant le parcours, le rôle de chaque intervenant, et l’organisation mise en place au CHU de Nice, pour la prescription de génome ; des diffusions et rappels électroniques aux représentants de toutes les filières au CHU de Nice / à l’Hôpital de Lenval (hôpital pédiatrique), ainsi qu’à leurs collègues intéressés, proposant des rencontres afin d’apporter des explications sur la prescription du génome et de mettre en place une organisation optimale pour chacun selon leurs besoins ; des déplacements vers les spécialistes ; la création d’un flyer « physique » donné en main propre aux spécialistes ; un accompagnement des spécialistes par appel téléphonique ou en présentiel lors des premières prescriptions ; la réalisation de consultations déplacées dans les services spécialisés, si besoin en binôme avec certains spécialistes ; une délégation par les généticiens pour la saisi des prescriptions informatiques des génomes dans le cadre du rôle de CPG, de même pour les consultations qui sont réalisables grâce au rôle de CG. Avant l’année 2023, depuis 2019, le nombre total était de 60 prescriptions. En 2023, 56 dossiers ont été soumis, et 109 en 2024, soit 195% du nombre annuel réalisé en 2024 par rapport à l’année 2023. Un grand engagement des spécialistes, autres que généticiens, a également été observé : ils soumettaient 13% des prescriptions entre 2019 et 2023, 21% en 2023, 32% en 2024 avec l’implication de plus d’une douzaine de spécialités. Nous allons présenter l’évolution de la prescription de génome pour les maladies rares sur le territoire niçois, ainsi que son optimisation avec l’engagement direct auprès des prescripteurs spécialisés, et grâce à la fluidité du parcours facilité par le double rôle de CG et de CPG chez un même intervenant.
Sara HALAWI (Nice), Annabelle CHAUSSENOT, Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI, Cécile ROUZIER
00:00 - 00:00 #49934 - P626 Nouveau variant du gène SLC16A2 associé au syndrome d’Allan-Herndon-Dudley : apport du séquençage de l’exome dans deux cas familiaux.
Nouveau variant du gène SLC16A2 associé au syndrome d’Allan-Herndon-Dudley : apport du séquençage de l’exome dans deux cas familiaux.

Introduction Le syndrome d’Allan-Herndon-Dudley (AHDS) est une encéphalopathie développementale rare, liée à l’X, due à des mutations du gène SLC16A2, codant un transporteur essentiel des hormones thyroïdiennes. Il se caractérise par un retard psychomoteur sévère, une hypotonie, et une grande hétérogénéité phénotypique. Observation Nous rapportons deux cas familiaux, issus d’un mariage non consanguin. Le premier enfant, de sexe masculin, présentait une hypotonie néonatale, un retard psychomoteur, associés à une cardiopathie congénitale complexe (CIA, double CIV) et à une anomalie digitale (pouces triphalangés). Il est décédé à l’âge de 9 mois sans diagnostic génétique. Son frère cadet, âgé de 7 mois, avait un retard psychomoteur, une hypotonie axiale, une dysmorphie faciale mineure (strabisme, pointe nasale bulbeuse) et un angiome cervical. L’IRM cérébrale était normale L’analyse par séquençage de l’exome (WES) a révélé une nouvelle variation frameshift du gène SLC16A2 (NM_006517.5:c.764del, p.(Asp255ValfsTer12)) classée probablement pathogène selon les critères de l'ACMG. Ce variant n’est répertorié ni dans les bases de données gnomAD, ni dans ClinVar. Il confirme le diagnostic de syndrome d’Allan-Herndon-Dudley, mais n'explique pas la cardiopathie ni l’anomalie du pouce observées chez le frère du propositus. Conclusion Ces observations illustrent l’intéret d’un diagnostic moléculaire précoce devant tout retard psychomoteur inexpliqué chez le garçon, surtout en présence d’antécédents familiaux. L’identification de ce nouveau variant du gène SLC16A2 contribue à enrichir le spectre mutationnel du gène SLC16A2 et souligne son impact direct sur le conseil génétique et la prise en charge.
Nouha BEN CHEIKH AMOR, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie), Imen REJEB, Maysa MERIDA, Manel LAJIMI
00:00 - 00:00 #49298 - P627 Être conseillère en génétique à l’ère du séquençage d’exome : réflexions autour de la restitution des données incidentes en néphrogénomique Adulte.
Être conseillère en génétique à l’ère du séquençage d’exome : réflexions autour de la restitution des données incidentes en néphrogénomique Adulte.

Introduction : Le séquençage de l’exome s’est imposé ces dernières années comme un outil diagnostique important en génétique médicale, notamment dans le cadre des maladies rares. Cependant, cette technologie, en analysant l’ensemble des régions codantes du génome, permet également la mise en évidence de données incidentes : des variations génétiques découvertes fortuitement, sans lien avec le motif initial de la prescription, mais présentant une utilité clinique potentielle pour le patient ou ses apparentés. L’apparition de ces résultats non sollicités soulève des questions éthiques, légales et scientifiques complexes. Matériel et méthodes : Au sein de la consultation de néphrogénomique de Sorbonne Université (Hôpital Tenon et Hôpital de la Pitié Salpêtrière) à Paris, l’analyse d’exome est la meilleure option diagnostique. En effet, étant donné qu’il existe plus de 800 gènes associés aux pathologies rénales, le séquençage d’exome s’est avéré comme la technique la plus cohérente et efficace en médecine d’Adulte. Dans ce contexte, dans 3% des cas des données incidentes sont identifiées (122 sur 4000 exomes). Résultats : En revenant sur les 49 données incidentes pour des gènes à transmission autosomique dominante retrouvées entre 2019 et 2025, nous analysons la restitution de ces résultats incidents et le suivi qui en a découlé pour les patients concernés. Nous retrouvons 22 données incidentes concernant des prédispositions aux cancers (BRCA, ATM, syndromes de Lynch…), 14 données incidentes se rapportant à des gènes associés à des pathologies cardiaques (DSP, MYBPC3, SCN5A…), et 11 autres données incidentes à transmission autosomique dominante, concernant diverses pathologies. Parmi tous ces résultats, 29 données incidentales ont été restituées aux patients. Les résultats non rendus avaient pour la plupart été identifiés avant 2021 ou bien avant l’arrivée de conseillères en génétique dans le service. Conclusion : Le rendu des données incidentales a permis aux patients concernés de pouvoir bénéficier de consultations spécialisées adaptées, dans la mesure où ils avaient donné leur accord pour en être informés avant l’analyse génétique. Le rôle des conseillers en génétique dans le parcours patient est primordial en permettant des rendus de résultats organisés plus efficacement, en adressant les patients de manière adaptée, et en ayant une perception plus poussée des enjeux éthiques et psychologiques. En guise de perspectives, il serait intéressant d’inclure au moment du rendu ou a posteriori une consultation de psychologie. Il parait aussi nécessaire d’harmoniser les pratiques de rendu au niveau national afin de garantir une égalité d’accès à une information pertinente et aux soins préventifs pour les patients concernés. Ainsi, la restitution des données incidentes est un acte médical qui relie le soin, la prévention et l’éthique, et le rôle du conseiller en génétique y est essentiel.
Estelle ROMERO, Nadia OULD OUALI, Melanie EYRIES, Marine SERVEAUX DANCER, Enzo VEDRINE, Cyril MOUSSEAUX, Laurent MESNARD (Paris)
00:00 - 00:00 #49379 - P628 Création d’une vidéo innovante d’information sur les données incidentes afin de soutenir le consentement éclairé en consultation.
Création d’une vidéo innovante d’information sur les données incidentes afin de soutenir le consentement éclairé en consultation.

L’essor du séquençage pangénomique transforme profondément le diagnostic des maladies génétiques, ouvrant de nouvelles perspectives médicales tout en soulevant des enjeux éthiques inédits. Parmi ceux-ci, la question des données incidentes (DI), découvertes fortuites sans lien direct avec la pathologie initiale mais révélant un risque accru d’une autre affection génétique, constitue un défi majeur. L’information sur les DI est complexe. En particulier, les implications médicales et familiales de ces DI sont particulièrement difficiles à appréhender par les patients. Ce déficit de compréhension fragilise leur capacité à exprimer un consentement véritablement éclairé avant la prescription de l’analyse pangénomique et ainsi à se prononcer sur leur souhait d’accéder ou non à ces DI, d’autant plus que la consultation génétique se déroule dans un temps limité et dans un contexte émotionnellement chargé. Afin d'améliorer la littératie en génétique et de favoriser l’autonomie décisionnelle des patients, le groupe éthique de la Fédération Française de Génétique Humaine (FFGH) a élaboré un projet de deux courtes vidéos éducatives (5 et 20 mn), sous la forme d’une pièce théâtrale filmée, spécifiquement consacrée aux DI. Ce format narratif et incarné vise à rendre l’information plus accessible et engageante, en proposant au patient une identification à des situations concrètes plutôt qu’en adoptant un registre purement didactique. Le scénario mettra en scène diverses situations emblématiques rencontrées lors de la découverte et de l’annonce de DI : signature d’un consentement sans compréhension de l’enjeu, confusion entre données incidentes et données primaires, manque de temps pour la réflexion, appréhension de l’impact familial ou au contraire, absence d’anticipation de l’impact familial, droit de revenir sur sa décision, difficultés d’appréhension du risque et de la pénétrance, divergences dans la définition de l’actionnabilité entre médecins et patients, ou encore annonce de DI chez un mineur. Le projet bénéficie de l’expertise pluridisciplinaire du groupe éthique de la FFGH (généticiens, conseillers en génétique, biologistes, psychologue, juriste, philosophes, association de patients), en partenariat avec des professionnels du théâtre et de l’audiovisuel. La vidéo courte sera diffusée en consultation, en amont de la prescription d’analyses pangénomiques, tandis que la version longue est destinée aux formations. Ce support innovant vise à promouvoir une pratique de la génomique centrée sur le patient, en renforçant leur autonomie lors de la prise de décision. Elle sera complémentaire du nouveau modèle de consentement en cours d’élaboration par l’Agence de la biomédecine.
Françoise ROBERT, Eleonore VIORA-DUPONT, Nicolas CHASSAING, Myrtille SPENTCHIAN, Sarah CARVALLO, Morgane PLUTINO, Xavier BROUTIN, Laurence PERRIN, Elodie SCHAERER, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Céline BORDET, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT, Paul-Loup WEIL-DUBUC, Marie-Bérengère TROADEC, Eric BIETH, Damien SANLAVILLE, Pascale SAUGIER-VEBER (Rouen)
00:00 - 00:00 #49890 - P629 Impact du séquençage du génome complet sur la satisfaction parentale dans le parcours de soins en génétique pédiatrique : retour d’expérience de la RCP de Jean Verdier.
Impact du séquençage du génome complet sur la satisfaction parentale dans le parcours de soins en génétique pédiatrique : retour d’expérience de la RCP de Jean Verdier.

Cette étude évalue l’impact du séquençage du génome complet (WGS) sur la satisfaction parentale dans le cadre du parcours de soins d’enfants atteints de maladies rares, vus en RCP à l’hôpital Jean Verdier. Un questionnaire a été envoyé à l’ensemble des familles vues en RCP et dont les résultats ont été rendus depuis le premier dossier traité en mars 2020 jusqu'au 31 mai 2025 compris, avec un taux de réponse de 38,2% (N = 73). Des indices quantitatifs de satisfaction et de compréhension ont été construits à partir des réponses, puis analysés statistiquement en les croisant avec les données cliniques. Les analyses ne montrent aucune corrélation significative entre le type de résultat du WGS (positif/négatif/incertain) et le niveau de satisfaction global (p = 0.55). En revanche, des effets significatifs sont observés pour la langue maternelle et le délai d’obtention des résultats. Les parents non-francophones présentent un indice de satisfaction moyen inférieur de 2 points sur une échelle de 24 points (p = 0.013). Le délai d’attente des résultats bien qu’identifié comme axe prioritaire d’amélioration, est paradoxalement associé à une satisfaction moyenne plus élevée (p = 0.031). Les demandes les plus fréquentes chez les répondants insatisfaits concernent la mise en place d’un accompagnement psychologique pendant le parcours (24.7 % des répondants), et un suivi renforcé après le rendu des résultats (31.5 %). L’indice de compréhension des parents est fortement influencé par la langue. Les non-francophones présentent un niveau de compréhension significativement plus bas (p = 0.041), mettant en lumière l’importance des services d’interprétariat. De plus, les parents d’enfants vus pour déficience intellectuelle (DI) ont un niveau de compréhension significativement inférieur aux autres (p = 0.003). Une analyse par clustering suggère un enrichissement en diagnostics concluants dans le groupe à compréhension élevée chez ces patients, sans atteindre la significativité (p = 0.28). Ces résultats soulignent le rôle central de l’accompagnement humain dans le vécu du parcours génétique. L’instauration d’un suivi psychologique des aidants, d’une prise en charge post-résultats structurée et l’amélioration de l’accessibilité linguistique via des interprètes apparaissent comme les axes majeurs d’amélioration. Une composante polygénique ou environnementale est par ailleurs suggérée dans les cas de DI, nécessitant des études complémentaires sur une cohorte plus large.
Tanguy MAREAU, Anitha SATKUNAVEL, Mathilde HEULIN, Marine HOULIER, Neli LEMORVAN, Claire ROUMEGOUX, Eva PIPIRAS, Loic DE PONTUAL, Andrée DELAHAYE-DURIEZ (Paris)
00:00 - 00:00 #49929 - P630 Déficit immunitaire combiné sévère lié à une mutation du gène CD3E.
Déficit immunitaire combiné sévère lié à une mutation du gène CD3E.

Introduction Les déficits immunitaires combinés sévères (DICS) sont des maladies monogéniques rares, d’apparition précoce et rapidement létales en l’absence de diagnostic et de prise en charge. Le gène CD3E, codant une sous-unité essentielle du complexe CD3 impliqué dans le développement et la signalisation des lymphocytes T, est rarement en cause. Nous rapportons un cas familial illustrant l’intérêt du séquençage de l’exome dans l’identification des formes génétiques de DICS. Observation Nous rapportons le cas d’un nouveau-né de 5 mois issu d’un mariage consanguin décédé suite à une pneumocystose révélant un DICS sévère. Les antécédents familiaux rapportaient également le décès d’une sœur à 4 mois suite à une bronchite post-vaccinale, ainsi qu’une mort in utero au 9ᵉ mois. Le séquençage de l’exome réalisé chez le cas index a identifié un variant non-sens homozygote dans l’exon 6 du gène CD3E : c.269T>A (p.Leu90Ter), classé comme probablement pathogène. L’analyse par Sanger a confirmé le statut hétérozygote des deux parents. Conclusion Ce cas met en évidence l’importance du diagnostic moléculaire précoce dans les DICS, en particulier devant des antécédents familiaux évocateurs. L’identification de ce variant CD3E a permis d’affiner le conseil génétique et ouvre la voie à un diagnostic prénatal lors de futures grossesses.
Nouha BEN CHEIKH AMOR, Imen REJEB, Houweyda JILANI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie), Yasmina ELARIBI
00:00 - 00:00 #49513 - P631 Mosaïcisme de TNFRSF1A : élargissement du spectre moléculaire et clinique du TRAPS.
Mosaïcisme de TNFRSF1A : élargissement du spectre moléculaire et clinique du TRAPS.

Introduction Le syndrome périodique associé au récepteur du facteur de nécrose tumorale (TRAPS) est une maladie autoinflammatoire rare, autosomique dominante, liée à des variations hétérozygotes du gène TNFRSF1A (Tumor Necrosis Factor Receptor Super Family Member 1A). La plupart de ces variations sont germinales, faux-sens et concernent les résidus cystéine des domaines riches en cystéines (CRD), ce qui altère la structure protéique. Objectifs • Déterminer l’origine moléculaire d’un phénotype évocateur de TRAPS chez deux patients non apparentés • Évaluer la contribution du mosaïcisme somatique de TNFRSF1A à la maladie Méthodes L’ADN génomique a été analysé par séquençage Sanger des exons 2 à 4 de TNFRSF1A ainsi que par séquençage d’un panel NGS (600X) de maladies autoinflammatoires. Résultats Le premier patient, un homme de 89 ans présentait des épisodes fébriles récurrents (38–40°C) d’une durée de 2 à 3 semaines, des arthralgies, des polyarthrites, des myalgies et un érythème maculaire. Il était symptomatique depuis l’âge de 60 ans. La seconde patiente, une fille de 13 ans symptomatique depuis l’âge de 4 ans, présentait des crises fébriles similaires, associées à un purpura cutané, à des douleurs abdominales, à des diarrhées et à des vomissements. Pour les deux patients la CRP était très élevée (200 mg/l) lors des crises. Aucune variation de TNFRSF1A n’a été détectée par séquençage Sanger. Le NGS a révélé chez les deux patients la même délétion en mosaïque située dans l’exon 3 de TNFRSF1A : c.291_302del, p.(Arg97_Leu100del). La fréquence allélique de la délétion (VAF) était très faible (~3 %) chez les deux patients. Cette délétion en phase n’a jamais été rapportée, ni à l’état hétérozygote, ni en mosaïque, chez des patients atteints de TRAPS. Elle est absente de la base de données gnomAD. Elle emporte quatre acides aminés du domaine CRD2, dont la cystéine 99, impliquée dans un pont disulfure et déjà observée dans les variations faux-sens des formes germinales de TRAPS. À ce jour, seules cinq variations en mosaïque de TNFRSF1A ont été rapportées, dont la délétion c.291_302del, p.(Arg97_Leu100del), identifiée chez deux patients. Les autres ont été identifiées chacune chez un seul patient. Le taux de mosaïcisme, qui varie d’un patient à l’autre (entre 1,3 et 30 % dans le sang), n’est pas corrélé à l’âge de début des symptômes, qui varie de l’enfance à 60 ans. Conclusion Les maladies autoinflammatoires monogéniques peuvent se manifester à tout âge et être dues à des variations germinales ou somatiques. La détection de faibles niveaux de mosaïcisme requiert un séquençage NGS à forte profondeur. La plupart des variations mosaïques de TNFRSF1A sont localisées dans le domaine CRD2, soulignant son rôle clé dans la pathogenèse du TRAPS. Enfin, les délétions en phase, comme celle décrite ici, semblent spécifiques de l’état mosaïque, contrairement aux variations faux-sens qui ont été observées à la fois à l’état germinal et somatique.
Aphrodite DASKALOPOULOU, Eman ASSRAWI, Farah DIAB, Alexis MATHIAN, Anne-Cécile RAMEAU, William PITERBOTH, Sonia-Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA (PARIS)
00:00 - 00:00 #49105 - P632 Démarrage de l’essai clinique ESALIT (Efficacy-Safety-Lithium-TBR1) : évaluation du 1er traitement médicamenteux des troubles neurocognitifs liés à TBR1.
Démarrage de l’essai clinique ESALIT (Efficacy-Safety-Lithium-TBR1) : évaluation du 1er traitement médicamenteux des troubles neurocognitifs liés à TBR1.

L’essai ESALIT débutera officiellement le 12 septembre 2025, marquant une étape décisive dans l’évaluation du carbonate de lithium pour une indication ultra-rare, les troubles neurocognitifs liés à TBR1. Cinq années de préparation jalonnées de défis chronophages, ont été nécessaires après l’obtention du financement par le PHRC-N 2021. Défi scientifique, avec de multiples consultations d’experts nationaux et internationaux pour déterminer la dose cible de lithémie (0,8–1,2 mEq/L) en l’absence de données publiées robustes et avec la contrainte d’un index thérapeutique étroit du lithium. Défi logistique et règlementaire, avec l’absence de formulation commerciale existante (gélules de 62,5mg) pour les patients pédiatriques de faible poids, ce qui a nécessité d’une part l’établissement d’une convention et d’un circuit de production avec la pharmacie de l’hôpital Robert-Debré, déjà impliquée dans l’essai Lisphem (Effet du Lithium chez les patients porteur d’un variant SHANK3 - NCT04623398), et d’autre part de multiples dossiers successifs pour les autorités, tant sur le protocole que sur le dossier pharmaceutique de cette formulation de lithium. Ce parcours a toutefois permis l’obtention de la désignation de médicament orphelin (EU/3/22/2632) pour le carbonate de lithium à 62.5mg dans cette indication, auprès de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), ce qui facilitera son accès en cas de résultat positif. Les autorisations du CPP (18/11/2024) et de l’ANSM (11/12/2024) ont validé ce processus. Quatre patients de 12 ans ou plus seront d’abord inclus avant une analyse de sécurité qui permettra ensuite l’inclusion des patients de moins de 12 ans. Le préscreening des patients, initié via un appel à collaboration national et une réunion Familles-Cliniciens-Chercheurs de la filière AnDDI-Rares, a permis d’identifier 13 patients éligibles dans 8 centres français. Après des entretiens individuels en visioconférence, 11/13 patients (5 hommes, 6 femmes ; âge moyen : 16 ans [âge du plus vieux-36], dont 6 de plus de 12 ans) ont déjà confirmé leur participation. Un parent a décliné en raison de l’âge avancé de son fils (41 ans), et une famille a finalement renoncé face aux contraintes logistiques et aux risques d’effets indésirables. Inspirés par les retours de l’essai Lisphem, nous avons enrichi le protocole d’une analyse qualitative. Celle-ci reposera sur des entretiens pré- et post-traitement avec les parents et/ou éducateurs réalisés par une psychologue clinicienne, et analysés via un logiciel dédié. Cette dimension permettra d’affiner l’évaluation de l’efficacité thérapeutique et d’identifier des spécificités selon la sévérité des patients. L’essai ESALIT est l’illustration que les essais thérapeutiques dans les maladies ultra-rares, bien que très complexes à concevoir et préparer peuvent être conduits grâce à une synergie entre familles, cliniciens, chercheurs et autorités réglementaires.
Sophie NAMBOT (DIJON), Marc BARDOU, Maud CARPENTIER, Anne ROUAULT, Amelie CRANSAC, Roberjot NOEMIE, Marie BENIER, Thomas STORME, Richard DELORME, Anna MARUANI, John RUBENSTEIN, Siavash FAZEL DARBANDI, Camille FLECK, Alice GOLDENBERG, Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Nadia BAHI-BUISSON, Florence PETIT, Mathilde NIZON, Julien VAN GILS, Annabelle CHAUSSENOT, Francis RAMOND, Claire NICOLAS, Maxime LUU, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #49373 - P633 Six ans de suivi sur plateforme d’analyse du mouvement d’un patient présentant une MPS2 très atténuée traité par Idursulfatase.
Six ans de suivi sur plateforme d’analyse du mouvement d’un patient présentant une MPS2 très atténuée traité par Idursulfatase.

La mucopolysaccharidose de type II (MPS2), ou syndrome de Hunter, est une maladie lysosomale rare de transmission liée au chromosome X, causée par un déficit en iduronate-2-sulfatase. La présence ou l’absence d’atteinte du système nerveux central distinguent les formes sévères (MPS2a) et atténuées (MPS2b). Bien que l’enzymothérapie substitutive par Idursulfase ait démontré des bénéfices dans les formes sévères et atténuées, les données sur son impact fonctionnel à long terme chez les adultes présentant des formes très atténuées, moins documentées dans la littérature, restent limitées. Par ailleurs, l’analyse instrumentale de la marche n’a été utilisée qu’une seule fois pour le suivi des patients atteints de MPS2. Nous présentons une étude longitudinale de six ans chez un individu atteint d’une forme très atténuée de MPS2b, diagnostiquée à l’âge adulte, confirmée sur le plan moléculaire. Ce patient présente une atteinte articulaire et cardiaque de la maladie. Le patient a bénéficié d’une analyse instrumentale annuelle de la marche sur plateforme d’analyse du mouvement, avec recueil de la vitesse et des paramètres spatiaux et temporels de la marche, en parallèle d’évaluations cliniques, d’échelles de qualité de vie (SF-36, PHQ9) et de tests de marche de six minutes (TM6). Avant l’initiation de l’enzymothérapie, le patient présentait une marche asymétrique et douloureuse, malgré un TM6 normal (101 % de la distance théorique). Sous enzymothérapie, une amélioration significative des paramètres de marche a été observée durant les quatre premières années : augmentation de la longueur du pas, de la cadence et de la vitesse de marche, avec une stabilisation ensuite de ces paramètres pendant deux ans. Le TM6 est resté dans les normes, mais le patient a rapporté une réduction de la douleur et une amélioration de son périmètre de marche. Les scores de qualité de vie ont montré une amélioration de la perception de la santé physique (amélioration du score SF-36), mais une aggravation des symptômes dépressifs. Cette étude met en évidence des bénéfices fonctionnels prolongés de l’enzymothérapie substitutive chez un adulte atteint de MPS2b, avec une amélioration objective et subjective des paramètres de marche, malgré un TM6 initialement normal. L’analyse instrumentale de la marche s’est révélée plus sensible que le TM6 pour mettre en évidence cette amélioration, suggérant son utilité pour le suivi des patients atteints de MSP2.
Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Camille PORTERET, Claire DELLECI, Nicolas POURSAC, Nadia MEHSEN-CETRE, Steeve BROUSSEAU, Etienne GUILLAUD, Emilie DOAT, Cyril GOIZET, Julien VAN GILS
00:00 - 00:00 #49961 - P634 Alvérine citrate: une thérapie prometteuse dans les déficits du complexe I de la chaine respiratoire mitochondriale.
Alvérine citrate: une thérapie prometteuse dans les déficits du complexe I de la chaine respiratoire mitochondriale.

Les maladies mitochondriales constituent un groupe de pathologies rares, hétérogènes sur le plan clinique et génétique causées par des dysfonctionnements des mitochondries, organites responsables de la production d’énergie. Ces maladies touchent principalement des organes à forte demande énergétique et ne disposent pas de traitement curatif à ce jour. Plus de 30 % de ces pathologies sont associées à un déficit du complexe I de la chaîne respiratoire mitochondriale, liée notamment à des mutations du gène nucléaire NDUFV1 responsables de syndromes de Leigh et/ou de leucodystrophies mitochondriales. Dans un 1er temps, nous avons analysé différents fibroblastes mutants NDUFV1 et mis en évidence des corrélations génotype/phénotype robustes, reliant la sévérité clinique aux différents paramètres mitochondriaux: dynamique mitochondriale, degré d’assemblage du complexe I, ou l’expression génique associant un profil inflammatoire. Cette production accrue de cytokines pro-inflammatoires a pu être confirmé en culture. Dans un 2e temps, nous avons exploré le repositionnement de banques de molécules avec AMM à l’aide de plusieurs modèles in vitro mimant un déficit du complexe I allant du champignon Podospora anserina et nématode C. elegans jusqu’aux fibroblastes de patients, modèles porteurs de mutations pathogènes du gène NDUFV1. Ces criblages ont permis pour ces différents modèles in vitro d’identifier l’Alverine citrate (ALV) comme une molécule candidate capable de restaurer l’activité enzymatique du complexe I. Ce médicament est utilisé communément comme antispasmodique dans le traitement des troubles fonctionnels du système digestif. Nous avons confirmé l’efficacité de l’ALV avec l’exposition de cardiomyocytes mutants dérivés d’iPSc de patients NDUFV1 en démontrant la restauration des principaux paramètres mitochondriaux (respiration mitochondriale, réduction de la production de ROS mais aussi la diminution significative des marqueurs de l’inflammation associés à la dysfonction mitochondriale). Ce processus inflammatoire est par ailleurs considéré comme un mécanisme clé des pathologies mitochondriales, notamment associé à la sévérité clinique des déficits du complexe I. Nous avons généré ensuite un nouveau modèle murin KI NDUFV1 porteur de la mutation récurrente introduite par la technologie CRISPR/CAS9 avec 2 génotypes KIKIR386C et KIKOR386C/- de sévérité variable. L’analyse phénotypique des modèles murins reproduit les atteintes cliniques observées chez les patients. Une étude préclinique de ces souris KI est en cours afin de confirmer l’efficacité in vivo de l’ALV. Enfin, des approches multi-OMICS de ces différents modèles NDUFV1 montrent que les effets positifs observés avec l’ALV impliqueraient plusieurs mécanismes d’action à visée mitochondriale et anti-inflammatoire. Nos travaux ouvrent donc la voie à des solutions thérapeutiques pour les maladies mitochondriales liées au complexe I, avec la perspective à terme de futurs essais cliniques.
Nolwenn BOUNAIX (Angers), Jeremy RICHARD, Jordan RIVRON, Yeranuhi HOVHANNISYAN, Naig GUEGUEN, Valerie DESQUIRET-DUMAS, Arnaud CHEVROLLIER, Celine BRIS, Aurelie RENAUD, Guillaume BECKER, Laurent MONASSIER, Guy LENAERS, Stephane AZOULAY, Veronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Deborah TRIBOUILLARD-TANVIER, Olivier BARIS, Onnik AGBULUT, Nathalie BONNEFOY, Carole SELLEM, Vincent PROCACCIO
00:00 - 00:00 #49247 - P635 Déploiement du séquençage pangénomique à partir de prélèvements FFPE en Guadeloupe : une organisation territoriale innovante au service des patients atteints de cancers avancés en échec thérapeutique.
Déploiement du séquençage pangénomique à partir de prélèvements FFPE en Guadeloupe : une organisation territoriale innovante au service des patients atteints de cancers avancés en échec thérapeutique.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, l’accès au séquençage pangénomique reste limité dans les territoires ultramarins, en raison notamment de contraintes logistiques liées au stockage de tissus congelés. Nous décrivons une organisation innovante en Guadeloupe basée sur l’utilisation d’échantillons fixés et inclus en paraffine (FFPE), visant à élargir l’accès à la médecine de précision en cancérologie. Ce séquençage pangénomique permet une analyse approfondie des altérations somatiques et constitutionnelles de l’ADN et de l’ARN tumoraux. Une collaboration opérationnelle étroite a été instaurée entre l’Unité de Génétique du CHU et les laboratoires d’anatomopathologie du territoire, assurant un acheminement coordonné et sécurisé des échantillons FFPE vers la plateforme génomique AURAGEN. Dans ce cadre, les blocs FFPE tumoraux sont sélectionnés, préparés et acheminés selon un protocole rigoureux. Ce circuit repose sur une coordination interdisciplinaire entre oncologues, anatomopathologistes, biologistes moléculaires, chargée de parcours génomique, bio-informaticiens, et généticiens. Malgré certaines limites techniques inhérentes à la qualité variable des prélèvements FFPE, cette stratégie a permis de lever les contraintes logistiques associées au tissu congelé, tout en garantissant l’accès à la médecine de précision pour les patients ultramarins. Ce dispositif a d’ores et déjà démontré sa valeur clinique. Un cas emblématique concerne une patiente atteinte d’un cancer colique réfractaire, orientée vers un essai clinique de phase I "START0I" à Lyon grâce à la découverte d’une altération ciblable. Pour conclure, cette initiative marque une avancée significative en santé publique, en réduisant les inégalités d’accès au diagnostic moléculaire dans les territoires d’Outre-mer, tout en favorisant une meilleure efficience thérapeutique et une optimisation des ressources de santé. La réussite de cette phase pilote, rendue possible grâce à un circuit désormais opérationnel, permet déjà l’inclusion de plusieurs patients dans le dispositif, et en pose les bases pour un déploiement élargi à l’échelle du territoire. L’étape suivante consistera à mettre en place un circuit de congélation tumorale au sein du nouveau CHU de Guadeloupe. Cela ouvrira la voie à des analyses génomiques plus complexes, jusqu’ici difficilement accessibles localement.
Kara RANGUIN (GUADELOUPE), Sofiane DJEBIEN, Vincent LETHONGSAVARN, Cynthia JERMIDI, Abdoulaye DIEDHIOU, Léah MICHINEAU, Webert LAFRANCE, Eustache JANKY, Consortium AURAGEN, Aurélie STREICHENBERGER, Marilyn LACKMY
00:00 - 00:00 #49895 - P636 NF1-deficiency in human Schwann cells induces actionable mitochondrial metabolic reprogramming.
NF1-deficiency in human Schwann cells induces actionable mitochondrial metabolic reprogramming.

La neurofibromatose de type 1 (NF1) est un syndrome de prédisposition tumorale causé par des variants perte-de-fonction du suppresseur de tumeur NF1, régulateur négatif de la voie de signalisation RAS-MAPK. Les cellules de Schwann présentant une perte biallélique de NF1 constituent le composant néoplasique des neurofibromes, tumeurs bénignes des gaines nerveuses pour lesquelles il n’existe aucun traitement pharmacologique curatif chez l’adulte. Afin d’identifier des vulnérabilités thérapeutiques spécifiques aux cellules de Schwann humaines déficientes pour NF1, nous avons intégré des criblages d’inactivation génome-entier par CRISPR-Cas9 avec des analyses transcriptomiques et métabolomiques, dans des cellules de Schwann humaines isogéniques de type sauvage et NF1-/-. Cette approche a révélé une reprogrammation métabolique spécifique à la perte-de-fonction complète de NF1, caractérisée par une augmentation de l’activité mitochondriale et une dépendance à la phosphorylation oxydative (OxPHOS) et à la voie des mévalonates. Ce phénotype était absent dans les cellules de Schwann NF1+/- ou NF2-/-, mais était reproduit par l’expression de KRAS^G12V. L’inhibition pharmacologique de l’OxPHOS ou de la voie du mévalonate a altéré sélectivement la viabilité des cellules de Schwann NF1-/-, mais pas celle d’autres types cellulaires déficients pour NF1 ; de plus, le double ciblage de ces voies a produit des effets synergiques. Dans un modèle de xénogreffe murine orthotopique (nerf sciatique), la combinaison de ces inhibitions a réduit la croissance tumorale, sans toxicité détectable, confortant la pertinence in vivo de cette dépendance métabolique pour potentiellement cibler les neurofibromes. Nos résultats mettent en évidence une vulnérabilité métabolique spécifique des cellules de Schwann, induite par l’activation de RAS dans le contexte de la déficience en NF1, et fournissent une base rationnelle pour explorer plus avant l’inhibition combinée des voies mitochondriale et du mévalonate comme stratégie thérapeutique potentielle.
Manuela YE, Aurélien BORE, Ingrid LAURENDEAU, Mikael HIVELIN, Raphaël MARGUERON, Eric PASMANT (PARIS)
00:00 - 00:00 #49366 - P637 Développement de modèles cellulaires complexes pour explorer la physiopathologie du syndrome progéroïde MADaM.
Développement de modèles cellulaires complexes pour explorer la physiopathologie du syndrome progéroïde MADaM.

Les syndromes de vieillissement prématuré sont des maladies génétiques rares débutant précocement et reproduisant de façon accélérée plusieurs traits cliniques et moléculaires du vieillissement physiologique. Le plus étudié, la progéria de Hutchinson-Gilford (HGPS), est un syndrome autosomique dominant dû à une mutation de novo du gène LMNA, codant les protéines nucléaires lamines A et C. Sur le plan clinique, les complications cardiovasculaires constituent la principale cause de morbidité et de mortalité. Des atteintes mitochondriales secondaires sont observées dans cette maladie. Récemment, notre équipe a identifié un nouveau syndrome progéroïde appelé MADaM (pour MandibulAcral Dysplasia associated with MTX2) causé par des mutations autosomiques récessives perte de fonction de MTX2. Ce gène code la protéine mitochondriale métaxine 2, dont la perte d’expression est associée à celle de son partenaire, la métaxine 1 (MTX1). Les patients atteints du syndrome MADaM présentent des manifestations cliniques proches de celles de la progéria, notamment un retard de croissance, une résorption osseuse, des calcifications artérielles et une hypertension sévère et, au niveau cellulaire, des altérations du réseau mitochondrial accompagnées d’anomalies nucléaires secondaires. La physiopathologie du syndrome MADaM reste mal connue, avec peu de données sur les mécanismes moléculaires sous-jacents. Cela s’explique par la rareté des cas rapportés, l’hétérogénéité entre patients et l’accès restreint aux cellules primaires de patients. Notre projet vise à développer, à partir de cellules souches pluripotentes induites humaines (hiPSC) génétiquement modifiées, plusieurs modèles cellulaires de complexité croissante, représentatifs de la pathologie. Nous avons généré des lignées iPSC KO pour les gènes MTX2 ou MTX1, permettant d’étudier les conséquences directes de l’inactivation de l’un ou l’autre gène. Nous voulons créer un modèle cellulaire simple permettant une caractérisation exhaustive des déficits du réseau mitochondrial et des marqueurs de vieillissement. Étant donné que le syndrome MADaM touche principalement des tissus d’origine mésenchymateuse (os, tissu adipeux, vaisseaux sanguins), les iPSC seront différenciées en cellules souches mésenchymateuses (MSC). Nos résultats préliminaires montrent que nous sommes capables de différencier des iPSC MTX2 KO en MSC, dans lesquelles nous observons un déficit de respiration mitochondriale et une accumulation de dommages à l’ADN. Finalement, nous développerons un modèle vasculaire 3D biomimétique, qui reproduira le microenvironnement complexe de la paroi artérielle humaine soumise à un flux continu. Ce système permettra d’évaluer l’impact des mutations de syndromes progéroïdes sur l’homéostasie vasculaire. Le développement et la caractérisation de ces modèles représentent une étape clé pour une meilleure compréhension de la physiopathologie du syndrome MADaM et l’identification de cibles thérapeutiques.
Sara NAEL (Marseille), Diane FRANKEL, Elise KASPI, Stefano TESTA, Zaffran STEPHANE, Annachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Frédérique MAGDINIER, Patrice ROLL, Ali BADACHE
00:00 - 00:00 #49356 - P638 miR-140-5p, nouvel acteur clé dans la physiopathologie de la Progeria Hutchinson-Gilford via la répression de la voie antioxydante NRF2/KEAP1/HO-1.
miR-140-5p, nouvel acteur clé dans la physiopathologie de la Progeria Hutchinson-Gilford via la répression de la voie antioxydante NRF2/KEAP1/HO-1.

La Progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS) est une maladie génétique extrêmement rare causée par la production d’une lamine A anormale, la progérine, qui s’accumule dans le noyau des cellules et induit leur sénescence prématurée, contribuant au vieillissement accéléré des patients. Les premiers symptômes apparaissent dès l’âge d’un an et la progression de la maladie conduit au décès vers 14 ans. Les patients présentent de multiples signes cliniques de vieillissement, dont des raideurs articulaires, des atteintes osseuses sévères et une athérosclérose précoce. Par séquençage haut débit (NGS), nous avons identifié deux microARNs (miARNs) dérivés d’un même précurseur, miR-140-5p et miR-140-3p, surexprimés dans les fibroblastes dermiques issus de patients HGPS. Parmi les cibles connues du miR-140-5p, certaines régulent la différenciation chondrocytaire et ostéoblastique, ainsi que la réponse au stress oxydatif via la voie NRF2/KEAP1/HO-1. Le miR-140-5p cible directement le transcrit de NRF2, régulateur majeur de la réponse antioxydante. Nous montrons que sa surexpression induite dans des fibroblastes dermiques de sujets sains entraîne l’inhibition de la voie NRF2/KEAP1/HO-1, une augmentation de la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS), une altération de la respiration mitochondriale et l’apparition de marqueurs cellulaires du vieillissement (« Hallmarks of aging »). A l’inverse, l’inhibition du miR-140-5p dans les fibroblastes HGPS restaure partiellement les niveaux de NRF2 et de HO-1, réduit le stress oxydatif, améliore la phosphorylation oxydative et atténue les marques du vieillissement cellulaire. Nous montrons par ailleurs une élévation des miR-140-5p et miR-140-3p dans les cellules musculaires lisses vasculaires (VSMC) de jeunes souris HGPS (modèle KI LmnaG609G/G609G). Au-delà du contrôle du stress oxydatif, miR-140-5p régule d’autres cibles impliquées dans la sénescence, la différenciation adipocytaire et le développement osseux. Son rôle pléiotrope pourrait contribuer aux multiples phénotypes cliniques de la Progeria, tels que les anomalies squelettiques, la lipoatrophie et les atteintes cardiovasculaires. En conclusion, cette étude identifie le miR-140-5p comme un nouvel acteur clé de la physiopathologie de la Progeria. En réprimant la voie NRF2, il aggrave le stress oxydatif et les fonctions mitochondriales, deux marques majeures du vieillissement. La modulation de miR-140-5p représente ainsi une piste thérapeutique prometteuse, susceptible non seulement de restaurer l’activité antioxydante mais également d’améliorer certains aspects systémiques de la maladie.
Léa TOURY, Diane FRANKEL, Sara NAEL, Mario ABAJI, Léa LE GOFF, Marie BASSET, Coraline AIRAULT, Bertrand VERNAY, Elva-María NOVOA-DEL-TORO, Catherine BARTOLI, Anaïs BAUDOT, Frederique MAGDINIER, Elise KASPI, Patrice ROLL (MARSEILLE)
00:00 - 00:00 #49684 - P639 Etude de l’activité antitumorale des extraits d’une plante du genre Asteriscus contre le cancer du sein triple négatif.
Etude de l’activité antitumorale des extraits d’une plante du genre Asteriscus contre le cancer du sein triple négatif.

Introduction : Le cancer du sein triple négatif (CSTN) demeure un défi thérapeutique majeur en raison de l’absence de récepteurs hormonaux ainsi que du récepteur HER2. Ce type de cancer mammaire, hautement métastatique, est fortement résistant aux différents traitements conventionnels actuels. Face à l’échec des thérapies classiques, les scientifiques se penchent de plus en plus vers la phytothérapie afin d’exploiter les plantes pour leurs vertus médicinales. Les plantes apparaissent comme une source intéressante de biomolécules à potentiel anticancéreux. Le genre Asteriscus, connu pour ses propriétés biologiques, reste cependant peu étudié en oncologie. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’activité antitumorale, in-vitro, des extraits d’une plante autochtone du genre Asteriscus sur un modèle cellula du CSTN (la lignée MDA-MB-231). Méthodes : L'activité cytotoxique et antiproliférative d'extraits aqueux et éthanoliques de fleurs et de feuilles a été évaluée moyennant le test de cytotoxicité par cristal violet et le test clonogénique sur des cellules MDA-MB-231 traitées pendant 24, 48 et 72 heures. Le type de mort induit (apoptose, nécrose, autophagie), l’arrêt du cycle cellulaire ainsi que la dégradation de l’ADN ont été caractérisés par cytométrie en flux (Annexine V-FITC, DiOC6(3), acridine orange, IP). Le potentiel anti-métastatique a été analysé par des tests de migration et d'invasion cellulaire (transwell). Résultat : Les extraits éthanoliques ont montré une forte activité cytotoxique et antiproliférative. L'analyse en cytométrie en flux a révélé qu'ils induisaient principalement une mort cellulaire par autophagie, accompagnée de perforation membranaire et de dégradation de l'ADN. Leur effet anti-métastatique est resté limité. À l'inverse, les extraits aqueux ont démontré une activité anti-métastatique significative, inhibant fortement la migration et l'invasion des cellules, bien que leur cytotoxicité soit moindre. Conclusion : Nos résultats révèlent pour la première fois que la plante étudiée du genre Asteriscus possède une double activité antitumorale contre le CSTN : les extraits éthanoliques induisent l'autophagie tandis que les extraits aqueux inhibent les processus métastatiques. Cette action bimodale en fait une piste prometteuse pour la découverte de nouveaux agents thérapeutiques. Les études futures viseront à identifier les molécules actives et à élucider leurs mécanismes d'action moléculaires et leur impact sur les voies de signalisation oncogéniques.
Yasmine TOUATI, Hayet DOUIK, Ohsen HANANA, Ons AZAIEZ, Mohamed JEMAA, Maher KHARRAT (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49894 - P640 Comprendre les défauts mitochondriaux conduisant à une atteinte du muscle cardiaque associée aux mutations de CHCHD10.
Comprendre les défauts mitochondriaux conduisant à une atteinte du muscle cardiaque associée aux mutations de CHCHD10.

Les maladies mitochondriales sont des maladies rares qui présentent un spectre clinique extrêmement large, incluant des atteintes cardiaques dans 30% des cas chez les enfants et les adultes. Notre équipe a décrit une famille présentant une myopathie mitochondriale et un phénotype neurologique complexe. Nous avons identifié le variant S59L présent à l’état hétérozygote dans le gène CHCHD10 chez les patients. Depuis, des variants de CHCHD10 ont notamment été identifiés dans des cardiomyopathies. CHCHD10 est une protéine mitochondriale localisée dans l’espace intermembranaire au niveau de la jonction des crêtes. Notre équipe a généré le premier modèle murin knock-in pour une mutation du gène Chchd10. Les souris Chchd10S59L/+ reproduisent la myopathie mitochondriale présentée par les patients. Ces animaux développent aussi une cardiomyopathie entrainant leur mort vers 12 mois. Dans le cœur, le variant S59L déclenche une cascade moléculaire activant la protéase OMA1, impliquée dans l’activation de la réponse intégrée au stress mitochondrial (mtISR) et dans la dynamique du réseau via le clivage des protéines DELE1 et OPA1, respectivement. Chez les souris Chchd10S59L/+, l’inactivation d’OMA1 a permis une amélioration partielle des fonctions cardiaques et mitochondriales dans le cœur à 6 mois. Cependant, à 12 mois l’inactivation d’OMA1 n’a eu aucun impact sur les mêmes paramètres. Ces résultats indiquent que l’inactivation d’OMA1 à un rôle cardioprotecteur dans les premiers mois de vie seulement. En parallèle, dans un nouveau modèle de cardiomyocytes dérivés à partir de cellules de patients portant la même mutation, nous avons observé des anomalies au niveau de la morphologie et du flux calcique ainsi qu’au niveau des fonctions mitochondriales. Ces résultats suggèrent que le variant S59L entraine des dysfonctions mitochondriales responsables de la cardiomyopathie observée dans le modèle murin et chez les patients, pour lesquels OMA1 pourrait être une cible pharmacologique. L’utilisation d’inhibiteurs des deux voies dépendantes d’OMA1 permettra de déterminer si l’amélioration cardiaque partielle observée chez les souris dépend du mtISR, de la dynamique mitochondriale ou des deux.
Mélanie ABOU-ALI (Nice), Marcio CAMPOS RIBEIRO, Yeranuhi HOVHANNISYAN, Gaëlle AUGÉ, Konstantina FRAGAKI, Emmanuelle GENIN, Sylvie BANNWARTH, Loan VAILLANT-BEUCHOT, Onnik AGBULUT, Timothy WAI, Véronique PAQUIS
00:00 - 00:00 #49410 - P641 La thérapie génique de remplacement médiée par ultrasons focalisés comme piste thérapeutique dans le syndrome de Rett.
La thérapie génique de remplacement médiée par ultrasons focalisés comme piste thérapeutique dans le syndrome de Rett.

Le syndrome de Rett (RTT) est une encéphalopathie génétique rare (1/10 000 à 15000 naissances). Cette pathologie neurodéveloppementale touche principalement les filles et se caractérise par une perte progressive des acquisitions motrices et cognitives après une période de développement initialement normal. Le RTT est causé par des variants pathogènes du gène MECP2 localisé sur le chromosome X (Sandweiss et al. , 2020). Ce gène code une protéine ubiquitaire, finement régulée, essentielle au développement et au maintien des fonctions neuronales. L’inactivation aléatoire d’un des deux chromosomes X dans chaque cellule entraîne une expression en mosaïque du variant pathogène, complexifiant le tableau clinique et son traitement chez les patientes. À ce jour, aucun traitement curatif n’est disponible. La thérapie génique de remplacement médiée par des vecteurs viraux adéno-associés (AAV) a montré des résultats encourageants dans les modèles expérimentaux du RTT, mais plusieurs obstacles majeurs persistent : le franchissement limité de la barrière hémato-encéphalique (BHE), la toxicité liée à une surexpression de Mecp2, et le large tropisme des vecteurs utilisés pour des tissus périphériques comme le foie, engendrant des effets secondaires indésirables. Ce projet vise à développer une stratégie de thérapie génique plus sûre et plus efficace en agissant sur trois leviers pour surmonter ces limites. D’abord, nous explorons une stratégie innovante reposant sur l’ouverture transitoire de l’ensemble de la BHE par ultrasons focalisés associés à des microbulles, ce qui permet d’améliorer l’infection neuronale (Felix et al. , 2021). Par ailleurs, nous utilisons l’AAV.CAP-B10, dérivé de l’AAV9/2, qui présente un tropisme renforcé pour le système nerveux central (SNC) et limite l’infection des organes périphériques comme le foie (Goertsen et al. , 2022). Enfin, afin de réduire les effets toxiques d’un surdosage protéique, la séquence thérapeutique inclut un shRNA régulateur, en plus de la séquence Mecp2, pour contrôler le niveau d’expression dans les cellules non pathologiques infectées. Les premières expérimentations sont en cours et les résultats obtenus seront présentés lors du congrès. Cette approche combinée pourrait non seulement améliorer la sécurité et l’efficacité de la thérapie génique du RTT, mais également ouvrir des perspectives pour d’autres pathologies du SNC. En permettant une meilleure pénétration cérébrale et un ciblage plus spécifique, elle offre la possibilité de réduire les doses thérapeutiques administrées et, donc, de limiter les effets secondaires liés à la réponse immunitaire ou à la toxicité génique. Felix et al., Pharmaceutics. 2021 Goertsen et al., Nat Neurosci. 2022 Sandweiss et al., Lancet Neurol. 2020
Léna BOURCIN, Léna BOURCIN (Marseille), Marie-Solenne FELIX, Laurent VILLARD, Jean-Luc GAIARSA, Jean-Christophe ROUX
00:00 - 00:00 #49293 - P642 Atteinte bi-allélique du gène TTN dans un cas de myopathie congénitale.
Atteinte bi-allélique du gène TTN dans un cas de myopathie congénitale.

Nous rapportons ici le cas d’une famille au sein de laquelle, lors d’une première grossesse, le fœtus a été identifié porteur de deux variants hétérozygotes composites du gène TTN (MIM 188840), responsables d’une arthrogrypose liée à une myopathie congénitale. Les parents, hétérozygotes, ne présentaient ni myopathie ni cardiomyopathie. Le couple, en bonne santé, d’origine européenne, ne rapportait aucun antécédent familial particulier. Une amniocentèse a été réalisée à 23+6 SA devant des anomalies échographiques (immobilité fœtale, pieds bots oedématiés, mains crispées). Le caryotype et l’ACPA étaient normaux, pour un fœtus de sexe masculin. L’analyse de l’exome en trio a permis d’identifier deux variations jamais décrites, en trans, sur le métatranscrit de la titine (NM_001267550.2) : 1. Une variation c.103082T>G (p.Leu34361Ter), héritée du père, conduisant à un codon stop prématuré, classée comme probablement pathogène (classe 4 ACMG) ; 2. Une variation c.35713+27A>G, héritée de la mère, prédite comme impactant l’épissage, initialement classée comme variant de signification incertaine (classe 3 ACMG). Une étude de l’ARN (RT-PCR et séquençage Sanger) réalisée sur un prélèvement musculaire fœtal obtenu immédiatement après l’IMG a confirmé l’impact sur l’épissage de cette 2eme variation : création d’un nouveau site donneur, ajout de 26 pb dans l’exon 161 du métatranscrit, induisant un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré. Cette variation a été reclassée probablement pathogène (classe 4 ACMG). L’analyse moléculaire sur du muscle prélevé lors de l’autopsie (H15) a échoué du fait de la dégradation des ARN de la TITINE. L’histologie musculaire montrait un certain degré de processus dystrophique, mais pas d’anomalie de position des noyaux ni de vacuoles intra-cytoplasmiques. Les atteintes bi-alléliques de TTN sont associées à des formes variables de myopathie, souvent congénitales et sévères. Dans le cas présent, cela explique l’atteinte fœtale et permet de donner un conseil génétique pour les futures grossesses. En outre on a considéré le variant paternel à risque de développement d’une cardiomyopathie dominante. Cette observation illustre une nouvelle fois l’intérêt des analyses pan-génomiques, et aussi l’importance, pour les études de transcrits, de disposer de prélèvements congelés immédiatement au décours de l’IMG.
Daria ONITIU (ST ETIENNE), Francis RAMOND, Marine LEBRUN, Anna SUCHET-DECHAUD, Sana SKOURI, Caroline VERONESSE, Mathilde ENTRESANGLE, Leonard FEASSON, Renaud TOURAINE
00:00 - 00:00 #49901 - P643 Renforcer le diagnostic moléculaire dans les maladies neuromusculaires rares : les actions de la sous-commission génétique moléculaire de la filière FILNEMUS.
Renforcer le diagnostic moléculaire dans les maladies neuromusculaires rares : les actions de la sous-commission génétique moléculaire de la filière FILNEMUS.

FILNEMUS fait partie des 23 Filières de Santé Maladies Rares (FSMR) sélectionnées par le Ministère des Solidarités et de la Santé. Les affections relevant de la filière FILNEMUS incluent les maladies du muscle (myopathies), les maladies de la jonction neuromusculaire, les maladies rares du nerf périphérique et les amyotrophies spinales infantiles. La sous-commission « génétique moléculaire » de la commission « outils diagnostiques », coordonne l’activité de diagnostic liée au développement des nouvelles techniques de NGS. Après s’être investie dans l’unification des listes de gènes et des stratégies diagnostiques, actions primordiales dans le contexte actuel des plateformes de séquençage très haut débit PFMG2025 (Plan France Médecine Génomique), la sous-commission développe un certain nombre d’actions permettant l’amélioration de l’harmonisation de l’offre diagnostique. Afin de faire un état des lieux sur l’évolution des stratégies diagnostiques dans le cadre de l’implémentation de l’analyse de génome, des actions sont menées pour : - Evaluer l’apport du WGS en termes de rendement diagnostic - Réévaluer les difficultés rencontrées lors de la mise en place du PFMG, notamment en amont (RCP, impact sur les cliniciens, prescription…) et lors de l’interprétation des résultats (impact sur les biologistes…). Récemment, la Fédération Française de Génétique Humaine a élaboré des recommandations concernant les tests des partenaires de porteurs hétérozygotes pour les maladies graves et incurables de transmission autosomique récessive. En conséquence, les groupes de travail de la sous-commission génétique moléculaire ont adapté ces recommandations et rédigé une lettre de consensus sur les bonnes pratiques de dépistage de statut hétérozygote dans le cadre des myopathies rares à transmission autosomique récessive. Dans le cadre du projet PERIGENOMED, les laboratoires de la filière FILNEMUS participent à l’intégration du séquençage génomique dans le dépistage néonatal, afin de diagnostiquer précocement des maladies neuromusculaires rares traitables. Des gènes d’intérêt ont été sélectionnés pour la phase clinique en cours. Les laboratoires de la filière participent également au projet TREATABOLOME, qui vise à rapprocher diagnostic génétique et traitement en recensant les thérapies disponibles par gène ou variant. L’intégration des gènes actionnables identifiés dans les myopathies contribuera à enrichir cette base de données, outil clé pour accélérer l’accès aux traitements. Une étroite collaboration entre les commissions recherche et diagnostic de la filière a permis la création d’un GT post-génomique pour lutter contre l’impasse diagnostique. La visibilité de la filière et des actions de la sous-commission génétique moléculaire s’appuie sur le développement du site web et la création d’un onglet dédié au diagnostic moléculaire, qui intègre des annuaires des laboratoires de diagnostic et de recherche, ainsi qu’un annuaire récent des tests fonctionnels.
Emmanuelle PION (MONTPELLIER)
00:00 - 00:00 #49909 - P644 Un phénotype atténué et d'apparition tardive d'un déficit en complexe I mitochondrial dû à un variant nouvellement rapporté dans le gène ACAD9.
Un phénotype atténué et d'apparition tardive d'un déficit en complexe I mitochondrial dû à un variant nouvellement rapporté dans le gène ACAD9.

Le déficit en acyl-CoA déshydrogénase 9 est considéré comme un syndrome neuromusculaire rare à transmission autosomique récessive. La protéine ACAD9 présente deux fonctions essentielles, à savoir celle d'enzyme limitante de la voie de β-oxydation des acides gras et celle de composant du complexe impliqué dans l'assemblage du complexe I de la chaîne respiratoire. Ainsi, les mutations avec perte de fonction sont connues pour entraîner des cytopathologies mitochondriales. Un patient présentant un phénotype léger et à apparition tardive, souffrant d'intolérance à l'effort et de cardiomyopathie hypertrophique, a été diagnostiqué comme hétérozygote composé du gène ACAD9. La première variante c.1240C> T p.Arg414Cys a déjà été signalée et est connue pour être responsable du déficit en ACAD9. Cependant, la deuxième variante c.1636G> A p.Val546Met n'a jamais été décrite. L'objectif était d'étudier la pathogénicité éventuelle de cette nouvelle variante génétique. À cette fin, un clonage moléculaire a été réalisé pour exprimer le gène ACAD9 avec la variante V546M dans une lignée cellulaire (ACAD9mut) et comparé à des cellules exprimant le gène ACAD9 de type sauvage. Ensuite, la respiration mitochondriale, la production d'ATP, le réseau mitochondrial et la composition de la phosphorylation oxydative ont été étudiés afin de révéler les effets de la variante V546M. Tout en évitant d'affecter la quantité des complexes de la chaîne respiratoire, la nouvelle variante ACAD9 était entièrement responsable de la réduction de plus de 50 % de l'activité du complexe I mitochondrial.
Anna-Gaëlle GIGUET-VALARD (Fort-de-France), Nadège BELLANCE, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Sophie DUCLOS, Rémi BELLANCE, Didier LACOMBE
00:00 - 00:00 #49717 - P645 Caractérisation de variants récurrents du gène CAPN3 chez des familles marocaines atteintes de LGMD R1.
Caractérisation de variants récurrents du gène CAPN3 chez des familles marocaines atteintes de LGMD R1.

La dystrophie musculaire des ceintures de type R1 (LGMD R1), due à des mutations du gène CAPN3, est l’une des myopathies héréditaires autosomiques récessives (AR) les plus fréquentes. Elle se caractérise par une faiblesse progressive et symétrique des muscles proximaux des ceintures pelvienne et scapulaire, avec un âge d’apparition variable et une expressivité clinique hétérogène. Dans le contexte marocain, la LGMD R5, associée à la mutation récurrente SGCG:c.525delT, reste la forme la plus répandue des AR-LGMD et est systématiquement recherchée en première intention dans notre laboratoire par séquençage Sanger de l’exon 6. Nous rapportons ici sept familles marocaines chez lesquelles le diagnostic de LGMD R1 a été établi. Parmi un total de 70 patients ayant bénéficié d’un séquençage de nouvelle génération (NGS), après exclusion préalable des mutations récurrentes par des techniques ciblées, le gène CAPN3 figure parmi ceux pour lesquels nous avons identifié le plus grand nombre de variants. L’analyse moléculaire a révélé différents variants pathogènes du gène CAPN3. Un variant inédit, CAPN3:c.2192G>A, a été retrouvé de manière récurrente chez trois familles distinctes, suggérant un allèle possiblement spécifique à notre population. Un second variant, CAPN3:c.2242C>T, déjà décrit dans la littérature, a été détecté chez deux familles non apparentées, renforçant l’hypothèse de mutations récurrentes ou d’effets fondateurs. Ces données enrichissent le spectre moléculaire de la LGMD R1 au Maroc et suggèrent l'intérêt d’intégrer le gène CAPN3 dans les stratégies diagnostiques de routine.
Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Ourayna BATTA, Omar ASKANDER, Rchiad ZINEB, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #49926 - P646 Correction des principaux facteurs de risque épidémio-génétiques : le manque d'activité physique et d'apport quotidien en fibres dans un contexte clinique génétique.
Correction des principaux facteurs de risque épidémio-génétiques : le manque d'activité physique et d'apport quotidien en fibres dans un contexte clinique génétique.

Introduction: Le manque d'activité physique (AP < 150 minutes/semaine) et d'apport en fibres alimentaires (AF < 25 g/jour) sont des facteurs de risque modifiables majeurs. Le format des consultations de génétique médicale (2 consultations systématiquement en cas de prescription, la seconde pour remise du résultat, habituellement à plusieurs mois d’intervalle) permet d’évaluer l’impact de recommandations faite en consultation initiale. Notre objectif était d'évaluer l'impact de recommandations personnalisées suite à une évaluation standardisée de l'AP et de l'AF. Patients & Méthodes: Les patients adultes en consultation ont été évalués systématiquement (durée totale : 5 minutes) sur l'activité physique par le questionnaire IPAQ (international physical activity questionnaire) et sur l'apport en fibres par un questionnaire élaboré avec l’Unité de recherche à l’initiative du Nutriscore (U1153-INSERM-INRAE-CNAM-Université Sorbonne Paris Nord), pour les périodes 2019-2024 et 2021-2024, respectivement. La « sévérité » était définie par AP < 75 minutes/semaine et AF < 15 g/jour. Une recommandation personnalisée a été formulée pour les patients avec AP et/ou AF inférieure à l'objectif de l'OMS en consultation initiale (prescription de test génétique). Ces patients ont été réévalués lors de la consultation suivante (résultat de test génétique). Pour les patients en manque « sévère », sortir du manque sévère était considéré comme une amélioration (que la cible OMS soit atteinte ou non). Resultats: L'évaluation en consultation initiale a révélé que 40,2 % (n = 1134) pour l’AP et 51,4 % (n = 800) pour l’AF des individus étaient en dessous de la cible de l’OMS. Parmi ceux-ci, 55,9 % et 38,2 %, respectivement, ont été réévalués après une durée médiane de 268 jours (de 92 à 1036 jours) : 45,8 % et 33,8 %, respectivement, avaient alors atteints la cible OMS. Pour le sous-groupe des manques « sévères », nous avons observé une amélioration pour 65,4 % et 51,2 %, respectivement. Les résultats dans les sous-groupes de personnes à risque de cancer colorectal (CCR), multifactoriel ou syndrome de Lynch, étaient similaires aux résultats globaux. Conclusion: Chez les personnes en manque d’AP et/ou d’AF, une recommandation personnalisée en consultation de génétique a un fort impact pour corriger ces facteurs de risque modifiables majeurs, notamment chez les individus à risque élevé de CCR.
Anatole MALOIGNE (Clermont-Ferrand), Anna SEROVA-ERARD, Laury NICOLAS, Marie-Gabrielle DELORME GUINAND, Noémie DEMARE, Simon REY, Jacques-Olivier BAY, Johan GAGNIÈRE, Denis PEZET, Marine JARY, Morgane HELYON, Igor TAUVERON, Sylvain ROUMEAU, Sandrine MANSARD, Jacques ROUANET, Michel D'INCAN, Julien SCANZI, Armand ABERGEL, Martine DUCLOS, François CORNÉLIS
00:00 - 00:00 #49117 - P647 Etude de la relation génotype – phénotype et des impacts fonctionnels de variants du gène PLOD1 dans une cohorte de 15 patients atteints du syndrome d’Ehlers-Danlos cyphoscoliotique.
Etude de la relation génotype – phénotype et des impacts fonctionnels de variants du gène PLOD1 dans une cohorte de 15 patients atteints du syndrome d’Ehlers-Danlos cyphoscoliotique.

Le syndrome d’Ehlers-Danlos cyphoscoliotique (kEDS) appartient à un groupe cliniquement et génétiquement hétérogène de maladies du tissu conjonctif. Il est caractérisé par une hypotonie musculaire congénitale associée à une atteinte cyphoscoliotique, une hyperlaxité articulaire, ainsi qu’une fragilité accrue de la peau et des parois vasculaires. Le gène PLOD1 est un gène majeur du kEDS, qui code pour la lysyl hydroxylase 1 (LH1 ou PLOD1) impliquée dans l’hydroxylation post-traductionnelle de résidus lysine du procollagène. LH1 agit sur la résistance de la matrice extracellulaire en contrôlant la réticulation des fibres de collagène. A ce jour, seule une cinquantaine de variants – tous de transmission récessive – est rapportée responsable du kEDS-PLOD1 qui est caractérisé, outre les critères de kEDS précédemment cités, par une dysmorphie crâniofaciale et une fragilité accrue de la sclérotique. Bien que le kEDS-PLOD1 représente le premier sous-type dont les mécanismes de déficience protéique ont été décrits, l’absence de cohortes étendues de patients limite l’avancement des connaissances cliniques, relatives à l’évolution de la maladie et aux mécanismes physiologiques sous-jacents. Nous décrivons ici les caractérisations clinique, moléculaire et biochimique d’une cohorte internationale regroupant 14 cas index et 1 apparenté kEDS-PLOD1. Nous précisons ainsi les atteintes majoritaires (hypotonie musculaire, cyphoscoliose, hyperlaxité articulaire distale, fragilité artério-veineuse) et sporadiques. Les études de séquençage de l’ADN en exome ou panel de gènes mettent en évidence 12 variants différents (faux-sens, délétions exoniques, délétions/duplications nucléotidiques avec décalage du cadre de lecture, variants d’épissage) présents à l’état homozygote ou hétérozygote composite, dont 5 non publiés à ce jour. L’impact physiologique de plusieurs de ces variants est évalué par des tests fonctionnels complémentaires : effet sur l’épissage (RNAseq), dosages urinaires des marqueurs lysylpyridinoline/hydroxylysylpyridinoline impliqués dans la réticulation du collagène, études protéiques quantitatives (Slot blot et western blot sur milieux de culture et extraits protéiques) et qualitatives (immunomarquages), étude de l’impact sur le métabolisme (Seahorse®) et la capacité contractile (gels de collagène) de cultures de fibroblastes. L’analyse des données cliniques, génétiques et fonctionnelles de cette cohorte de patients kEDS-PLOD1 permet d’apporter de nouveaux éléments dans la corrélation génotype-phénotype, dans les mécanismes fonctionnels à l’origine du kEDS-PLOD1 et dans l’évolution des atteintes phénotypiques au cours de l’âge. Cette étude, basée sur la plus grande cohorte kEDS-PLOD1 jamais décrite, servira à l’amélioration du diagnostic génétique et à la prise en charge des patients. L’analyse des mécanismes physiopathologiques impliqués dans le développement et la progression de la maladie permettra le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Pierre BOBIN (Paris), Clarisse BILLON, Julien BURATTI, Agathe FOUILLAT, Elodie LEJEUNE, Boris KEREN, Cecilia GIUNTA, Malika FOY, Karelle BÉNISTAN, Pascale RICHARD, Valérie ALLAMAND, Corinne MÉTAY
00:00 - 00:00 #49807 - P648 Syndrome néphrotique cortico-résistant lié au polymorphisme non neutre p.R229Q du gène NPHS2 : étude clinique, histologique et génétique d’une cohorte rétrospective européenne de 92 patients.
Syndrome néphrotique cortico-résistant lié au polymorphisme non neutre p.R229Q du gène NPHS2 : étude clinique, histologique et génétique d’une cohorte rétrospective européenne de 92 patients.

Introduction : Le polymorphisme non neutre p.R229Q du gène NPHS2, codant pour la podocine, est impliqué dans de nombreux cas de syndrome néphrotique cortico-résistant (SNCR) à début tardif. Ce variant n’est pathogène que lorsqu’il est associé à certains variants sur l’allèle en trans, constituant le génotype [p.R229Q ; mut]. Les données concernant cette entité sont encore limitées. Objectif : Décrire les caractéristiques cliniques, histologiques et génétiques des patients atteints de podocytopathie liée au génotype [p.R229Q ; mut] et identifier les facteurs pronostiques d’évolution vers l’insuffisance rénale terminale (IRT). Méthodes : Étude rétrospective multicentrique incluant 92 patients [p.R229Q ; mut], comparés à 138 patients [mut ; mut]. Les données cliniques, anatomopathologiques et génétiques ont été analysées, ainsi que la survie rénale. Résultats : Les patients [p.R229Q ; mut] présentent un âge médian au diagnostic significativement plus élevé (6,4 ans vs 1,6 ans) et une progression vers l’IRT plus lente (âge médian : 18,1 ans vs 8,7 ans) que les patients [mut ; mut]. Les circonstances diagnostiques étaient variées, mais une proportion importante des patients a été identifiée dans le cadre du dépistage de la protéinurie (médecine scolaire, médecine du travail, médecine militaire notamment). Plusieurs facteurs étaient associés à un mauvais pronostic rénal : âge de début précoce, lésions glomérulaires minimes ou prolifération mésangiale à la biopsie, insuffisance rénale initiale et taux élevé de glomérulosclérose. Une corrélation génotype-phénotype a été mise en évidence pour la première fois à notre connaissance, en particulier pour trois variants. Par ailleurs, une étude d’enrichissement a permis de redéfinir la pathogénicité de certains variants jusqu’alors considérés comme bénins ou probablement bénins. Conclusion : Cette étude confirme l’hétérogénéité phénotypique des podocytopathies liées à NPHS2 et souligne l’importance d’un génotypage précis pour affiner le pronostic et guider le conseil génétique. Trois variants antérieurement décrits comme bénins ou probablement bénins en association à p.R229Q pourraient finalement s’avérer pathogènes, mais des études fonctionnelles seraient souhaitables pour appuyer ces données.
Alice CHIMON, Guillaume DORVAL (Paris)
00:00 - 00:00 #49505 - P649 Caractéristiques cliniques et évolutives de patientes porteuses d’une Dystrophie Musculaire de Duchenne symptomatique dans l’enfance.
Caractéristiques cliniques et évolutives de patientes porteuses d’une Dystrophie Musculaire de Duchenne symptomatique dans l’enfance.

Contexte : La Dystrophie Musculaire de Duchenne (DMD) est une maladie récessive liée à l’X qui affecte principalement les garçons. Les femmes conductrices sont dans la majorité des cas asymptomatiques mais peuvent présenter des symptômes cliniques musculaires. Ces symptômes débutent le plus souvent à l’âge adulte mais dans de rares cas peuvent débuter à l’âge pédiatrique. Il existe peu d’études dans la littérature décrivant ces formes cliniques. Méthodes : Cette étude monocentrique au CHU de Grenoble a inclus les patientes présentant une DMD symptomatique à l’âge pédiatrique afin de décrire leurs caractéristiques cliniques initiale et leur évolution. Résultats : Six patientes ont été inclues, l’âge moyen au début des symptômes était de 7,8 ans. Le premier symptôme était dans la majorité des cas une difficulté à la marche ou à la course. La durée moyenne d’évolution à la dernière évaluation était de 11 ans. Une patiente nécessitait l’utilisation d’un fauteuil roulant électrique en extérieur lors de la dernière évaluation mais aucune n’avait perdu la marche. Deux patientes présentaient une atteinte cardiaque et une patiente une atteinte respiratoire. Deux patientes ont bénéficié d’un traitement par corticoïdes. Conclusion : Dans cette étude, les symptômes cliniques moteurs initiaux et le suivi évolutif des patientes est comparable à ce qui est décrit dans la littérature. Cependant il y a peu de descriptions de ces patientes et le suivi au long terme est indispensable pour affiner les prises en charge.
Céline BIBOULET BRUNEAU, Vincent FARIGOULE, Sophie VALOIS, Stéphanie DOUCHIN, Véronique BOURG, Hervé TESTARD, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
00:00 - 00:00 #49187 - P650 Cohorte française des patients avec déficit en TK2 : analyse des caractéristiques cliniques et génétiques.
Cohorte française des patients avec déficit en TK2 : analyse des caractéristiques cliniques et génétiques.

Introduction : Le déficit en thymidine kinase 2 (TK2), est une maladie mitochondriale autosomique récessive très rare, qui provoque une forme myopathique de syndrome de déplétion/délétion multiple de l'ADN mitochondrial. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques cliniques et génétiques des patients avec déficit en TK2, qui ont été diagnostiqués en France, au cours des dernières années. Méthode : Les données ont été récoltées de manière rétrospective, via un questionnaire standardisé, auprès du réseau de laboratoire Mitodiag et des médecins prescripteurs. Résultats : Au total, 17 patients ont été diagnostiqués : 3 patients avec forme précoce (début < 1 an), 7 patients avec forme juvénile (début entre 1 et 12 ans), 7 patients avec forme tardive (début > 12 ans). Parmi tous les patients, 41% (n = 7) ont présenté un tableau de myopathie des ceintures, avec fatigabilité à la marche et apparition progressive d'un déficit moteur proximal ; 23,5% (n = 4) ont débuté par une insuffisance respiratoire aigue ; et 23,5% (n = 4) présentaient un ptosis avec déficit facial. Les formes précoces, étaient caractérisées par une hypotonie généralisée avec détresse respiratoire et des troubles graves de la déglutition. Dans les formes tardives, une atteinte faciale était présente dans 85% des cas (n = 6), avec parfois des signes extra-musculaires associés : neuropathie périphérique (n = 1), cardiomyopathie dilatée (n = 1), surdité neurosensorielle (n = 3). La biopsie musculaire retrouvait de nombreuses fibres "ragged red" et COX négatives, dans 100% des cas. L'analyse moléculaire, a permis l'identification des variants : p. Lys202del, p. Thr108Met, p. His121Asn, déjà décrits dans la littérature et concordants avec le phénotype de nos patients (n = 3). Discussion : Très récemment, 2 larges études de cohorte ont été publiées. La cohorte espagnole (Ceballos et al. 2024) est constituée en majorité, par des patients avec forme tardive (60%). La cohorte brésilienne (Moreno et al. 2025), présente une majorité de patients avec forme juvénile (59%). La cohorte française, présente une répartition plus équilibrée : 41% de forme tardive, 41% de forme juvénile, et 18% de forme précoce. Ces résultats sont à interpréter avec précaution, en raison d’un écart important concernant le nombre total de patients (3 fois plus élevé en Espagne, 2 fois plus élevé au Brésil). Conclusion : Le déficit en TK2 est une maladie potentiellement grave, très certainement sous-diagnostiquée, notamment au vu de l’hétérogénéité clinique et aussi de certaines présentations atypiques, comme l’atteinte respiratoire inaugurale et isolée, ou l’association surdité-cardiomyopathie.
Maxime BECKER (Marseille), Annabelle CHAUSSENOT, Marco SPINAZZI, Anthony BEHIN, Sarah TOUATI, Marine LEGENDRE, Mickael JOKIC, Veronique MANEL, Emmanuelle CAMPANA-SALORT, Isabelle DESGUERRES, Andoni ECHANIZ-LAGUNA, Léonard FEASSON, Elisabeth WALLACH, Olivier PATAT, Sylvie BANNWARTH, Bruno FRANCOU, Samira SAADI, Konstantina FRAGAKI, Véronique PAQUIS, Vincent PROCACCIO, Cecile ROUZIER
00:00 - 00:00 #49960 - P651 PAOLO2 - étude de la physiopathologie des anomalies autosomiques dominantes PIEZO2.
PAOLO2 - étude de la physiopathologie des anomalies autosomiques dominantes PIEZO2.

Contexte : Dans le sous-groupe arthrogryposes distales des arthrogryposes multiples congénitales, on peut distinguer les formes avec défaut de relâchement musculaire (sarcomériques, PIEZO2) de celles avec un défaut de contraction (neurogènes ou myogènes) ou une anomalie du tissu conjonctif (FBN2). L'arthrogrypose distale par mutation gain de fonction (GoF) du gène PIEZO2 est une forme plutôt fréquente. Objectif : Evaluer les caractéristiques morphologiques, fonctionnelle et métaboliques des individus atteint d’Arthrogrypose Multiples Congénitales porteurs de mutations gains de fonction du gène PIEZO2. Méthode : Douze individus atteints d’AMC ont été évalués cliniquement et ont bénéficié d’examens complémentaires dans le cadre d’une étude monocentrique à recrutement national. Seuls les individus porteurs de mutations gains de fonction du gène PIEZO2 étaient éligibles. Les données ont été recueillis et analysées à partir des dossiers médicaux des patients suivis dans notre centre (registre PARART NCT 05673265). Résultats : Les individus atteints d’AMC et porteurs de mutations GoF du gène PIEZO2 présentent un phénotype reconnaissable, avec petite taille (distribution de -1,2 SD à -6,6 SD), indice de masse corporelle (IMC) faible (moyenne 19 ; distribution de IOTF de 15 à 22), hypertonie musculaire diffuse avec tonus musculaire ferme, fossettes articulaires, camptodactylie, déformations rachidiennes et une apparence faciale distinctive. Certains individus présentaient un dépôt adipeux abdominal sous-cutané relativement prononcé malgré un IMC globalement faible (n = 4/12) et une dépense énergétique au repos élevée dans certains cas (n = 3/4 ayant eu une calorimétrie indirecte). Cette répartition de la graisse abdominale était associée à une résistance à l’insuline modérée à sévère sur le score HOMA chez certains sujets (n = 4/5). Les données biologiques ont révélé une altération de la fonction thyroïdienne, avec des taux élevés de T3 libre malgré des niveaux normaux ou faibles de TSH. L’évaluation musculaire a montré une hypertonie persistante avec une fermeté accrue à la palpation, tandis que les résultats de l’électromyographie (EMG) étaient normaux. L’IRM musculaire a révélé un volume musculaire préservé avec une infiltration graisseuse n’excédant jamais 30% (score Mercuri 2/4). Parmi les autres observations figuraient une motricité oculaire altérée. Des profils respiratoires restrictifs ont été observés lors des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR). Conclusion : Cette étude apporte de nouvelles connaissances cliniques et métaboliques sur le phénotype associé aux mutations GoF de PIEZO2. Les résultats soulignent la nécessité d’une exploration complète de l’axe thyroïdien ainsi que d’une analyse approfondie de la répartition de la graisse abdominale afin de compléter le profil métabolique et d’évaluer le lien avec la résistance à l’insuline.
Clara CARTAL, Cécile BETRY, Martial MALLARET, Marjolaine GAUTHIER, Frédérique NUGUES, Karine PALOMBI, John RENDU, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
00:00 - 00:00 #49052 - P652 La centralisation des collections françaises en population générale CONSTANCES, E3N-Générations, ELFE, EPIPAGE2 et GAZEL au CRB du CEPH dans le cadre du projet BioCF : un avantage stratégique pour la recherche médicale en France.
La centralisation des collections françaises en population générale CONSTANCES, E3N-Générations, ELFE, EPIPAGE2 et GAZEL au CRB du CEPH dans le cadre du projet BioCF : un avantage stratégique pour la recherche médicale en France.

Le projet BioCF, Biobanque Cohortes Françaises, financé par l’ANR dans le cadre des Equipex+ 2020, vise à créer une ressource nationale centralisée pour la collecte, le stockage et l'exploitation d'échantillons biologiques issus de cinq cohortes généralistes en population françaises. BioCF s'appuie sur le savoir-faire technique et scientifique du Centre de Ressources Biologiques de la Fondation Jean Dausset-CEPH à Paris, premier CRB européen certifié ISO20387 en mars 2020, où ont les collections biologiques ont été regroupées. Les cinq cohortes participantes (Constances, E3N-Générations, Elfe, Epipage2 et Gazel) comprennent au total près de 400 000 volontaires français avec un suivi actif continu allant de quelques années à plusieurs décennies (E3N et Gazel). 130 000 volontaires ont déjà consenti à donner des échantillons biologiques pour la recherche biomédicale, et environ 50 000 d’entre eux ont déjà donné plusieurs types d'échantillons (par exemple, sang, urine, salive). Ces chiffres continuent d'augmenter avec les collectes en cours/prévues. Un total de 1,57 million d’échantillons, conservés initialement aux EFS d’Annemasse, de Dijon, de Bois-Guillaume et à l’IBBL au Luxembourg a été rapatrié au CRB du CEPH en quatre grandes phases comprenant des transferts en azote liquide et en carboglace. L’ADN de 42000 buffy-coat et 43000 salives collectées sur les kits OG-500 (DNA-Genotek) a été extrait sur les automates ChemagicPrime (Revvity). Après le contrôle de leur qualité (quantification en fluorimétrie, intégrité, sexe), 62000 ADN ont été transférés pour être génotypés sur la puce GSA-V4-MD au CNRGH. Le génotypage de l’ADN de 40000 individus a déjà été effectué à ce jour avec un taux de succès supérieur à 99 %. Les données génotypiques sur l’ensemble du génome générées, ainsi que les très nombreuses données associées concernant un large éventail de maladies, des facteurs environnementaux, d’anthropométrie, des facteurs reproductifs et hormonaux, les modes de vie, des facteurs socio-économiques et professionnels, des données sur les soins et la consommation de médicaments rendra BioCF unique et permettra aux chercheurs académiques et privés de mener une large gamme d'analyses, notamment par GWAS, des études sur les interactions gène-environnement ou sur les interactions gène-médicament. Cette nouvelle ressource d’échantillons annotés avec des données de génotypage, constituée par BioCF, comblera le fossé actuel avec d'autres pays en Europe, avec les États-Unis et la Chine qui ont déjà mis en place de très grandes biobanques intégrées dans des cohortes en population.
Jean-Christophe BEAUDOIN, Laetitia GRESSIN, Valérie MOREL, Morgane MONCOMBLE, Jean-Marc SEBAOUN, Nandhinie ZANEGUY, Delphine BACQ, Céline BESSE, Francis ROUSSEAU, Marylène BAYLET, Pascale GERBOUIN-REROLLE, Elodie SPEYER, Marie-Aline CHARLES, Marie ZINS, Gianluca SEVERI, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Hélène BLANCHÉ (Paris)
00:00 - 00:00 #49461 - P653 Contribution de la génétique à la prévention de précision du cancer colorectal en CHU : recensement supervisé des apparentés et organisation anatomo-centrée.
Contribution de la génétique à la prévention de précision du cancer colorectal en CHU : recensement supervisé des apparentés et organisation anatomo-centrée.

Environ 47 000 nouveaux cancers colorectaux (CCR) surviennent chaque année en France, dont 1 400 syndrome de Lynch (SL, 3 %) et 7 000 cas familiaux multifactoriels (CFM, 15 % : précédés d’un CCR chez un apparenté du 1er degré). Plus de 80 % des CCR / SL ou CFM sont évitables par un suivi coloscopique adapté. Cependant, seulement 12 % des adultes porteurs d’un variant pathogène du SL sont actuellement identifiés (20 000 / 173 000) et bénéficient d’une prévention de précision. Par ailleurs, plus de 90 % des CFM sont dus à un défaut de surveillance coloscopique. L’objectif de ce travail était d'évaluer l’efficience de dispositifs pilotés en génétique pour améliorer la prévention des CCR / SL ou CFM. L’étude a porté sur 389 patients CCR du Service d’Oncologie digestive du CHU de Clermont-Ferrand en 2019-2024. Le temps RH (ressources humaines) requis a été précisé. Dispositifs évalués : SL (1) approche cliniquement centrée (entretien / recueil des antécédents familiaux, récupération de comptes-rendus anatomo-pathologiques (40% hors CHU), demandes d’analyses complémentaires (immunohistochimie (IHC) / NGS), multiples relances) et (2) approche anatomo-pathologiquement-centrée (recensement annuel en anatomie-pathologique / CCR du CHU, avec IHC et NGS) ; recensement, pour les patients atteints de CCR, des apparentés relevant d'une coloscopie de prévention familiale (CPF) : (3) questionnaire libre remis par l’infirmière du Service d’Oncologie digestive ou (4) recueil systématique par le service de génétique. SL : (1) le dispositif cliniquement centré a permis d’identifier 18 suspicions de SL pour 12 SL attendus (3% des CCR), au moyen de 4 journées (j) RH/mois. (2) L’approche anatomo-centrée a permis d’identifier 24 suspicions de SL pour 9 SL attendus (293 pièces anatomopathologiques), au moyen d' 1/2 j RH/mois. CFM : (3) le questionnaire libre a permis le recensement des apparentés relevant d’une CPF pour 47 % des patients, requérant 1 heure (h) RH/mois. (4) Le recueil systématique a recensé les apparentés pour 100% des patients, requérant 30 h RH/mois. Pour le dépistage du SL, le dispositif anatomo-centré est très économe en RH (1/2 j / mois), mais 25 % des SL restent à dépister ; le dispositif cliniquement centré a le potentiel d’approcher de l’exhaustivité, mais le coût RH est 8 fois plus élevé (4 j / mois). Pour le recensement des apparentés devant bénéficier d’une CPF, le recueil systématique est exhaustif, mais avec un coût RH élevé (30 h / mois) ; le questionnaire libre est très économe en RH (1h / mois), mais plus de la moitié des apparentés restent à recenser. Au total, ces évaluations apportent des indications utiles aux services de génétiques motivés par une organisation structurée de la prévention de précision du CCR. L’organisation optimale serait une combinaison des différentes approches. Le développement de ces dispositifs mis au point en CHU peut s'envisager pour les autres centres hospitaliers publics et privés.
Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Anna SEROVA-ERARD, Marine JARY, Simon REY, Jeanne SOCQUET, Anne-Sophie JARROUSSE, Claude DARCHA, Johan GAGNIERE, Denis PEZET, François CORNELIS
00:00 - 00:00 #49462 - P654 Facteurs environnementaux et occurrence d’adénocarcinome pancréatique chez les porteurs de variants pathogènes BRCA2 : étude rétrospective monocentrique.
Facteurs environnementaux et occurrence d’adénocarcinome pancréatique chez les porteurs de variants pathogènes BRCA2 : étude rétrospective monocentrique.

Introduction Les facteurs de risque classiques de l’adénocarcinome du pancréas (ADK) incluent l’âge, le sexe masculin, le tabac, l’obésité, l’alcool et les antécédents familiaux. Les porteurs de variants pathogènes (VP) de BRCA2 présentent un sur-risque d’ADK. L’objectif de ce travail était de rechercher si les facteurs classiques sont impliqués dans la survenue d’ADK chez des porteurs de VP BRCA2. Patients et Méthodes Étude rétrospective monocentrique incluant 20 porteurs d’un VP BRCA2 (classe 4 ou 5, germinal ou familial) : 3 atteints d’ADK (1 femme (F), 2 hommes (H)) et 17 indemnes (11 F, 6 H). Les données recueillies par fiche standardisée comprenaient : âge, sexe, indice de masse corporelle (IMC), tabagisme (paquets-années [PA]), consommation d’alcool (<5 verres/sem versus (vs) ≥5) et antécédents familiaux d’ADK. Analyses descriptives avec médianes, interquartile-range [IQR] et effectifs absolus. Résultats L’âge médian à la consultation (équivalant à l’âge de survenue pour les cas) était de 65 ans [51–68] chez les cas vs 46 ans [43–62] chez les indemnes. L’IMC médian était de 30 [25–35] chez les cas vs 24 [23–28] chez les indemnes ; une obésité était observée chez 2 cas /3 contre 3/17 indemnes. Le tabagisme concernait 2/3 cas (20 PA [0–29]) contre 5/17 indemnes (0 [0–17]). Une consommation d’alcool d’au moins 5 verres/semaine était retrouvée chez 2/3 cas vs aucun chez les 17 personnes indemnes. Un antécédent familial d’ADK était présent chez 1/3 cas et 4/17 indemnes. Conclusion Tous les facteurs de risque classiques de l’ADK étaient retrouvés chez les cas porteurs de VP BRCA2, et chacun était plus fréquent que chez les indemnes, sans atteindre la significativité sur ce faible effectif. Ces résultats soulignent l’importance de la prévention de précision, visant de corriger les facteurs modifiables (obésité, tabac, alcool) dès l’identification d’un VP BRCA2, en particulier chez les hommes. Une étude multicentrique est initiée afin de confirmer ces résultats, explorer d’autres facteurs environnementaux et rechercher des corrélations génotype-phénotype, notamment selon le caractère tronquant ou non des variants BRCA2.
Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Anna SEROVA-ERARD, Marine JARY, Claude DARCHA, Johan GAGNIERE, Denis PEZET, François CORNELIS
00:00 - 00:00 #49376 - P655 Séquençage du gène TTR depuis l'avènement des biothérapies en France : enquête rétrospective nationale entre 2018 et 2023.
Séquençage du gène TTR depuis l'avènement des biothérapies en France : enquête rétrospective nationale entre 2018 et 2023.

Contexte : L’amylose héréditaire à transthyrétine (ATTRv) est une maladie génétique rare causée par des variants du gène TTR. Associée à divers phénotypes cliniques comme la polyneuropathie et la cardiomyopathie, l’ATTRv était historiquement associée à un mauvais pronostic. Les récentes avancées en biothérapies ont significativement amélioré ces perspectives. Cette étude visait à évaluer l’évolution du dépistage des variants génétiques du gène TTR depuis l’introduction des biothérapies en France en 2018. Méthodes : Cette étude rétrospective nationale a analysé les données et les résultats génétiques de patients ayant bénéficié d’un séquençage du gène TTR entre 2018 et 2023. Résultats : 16 640 patients ont été testés pendant la période étudiée. Le nombre de séquençages du gène TTR effectués chaque année a augmenté de 108 % entre 2018 et 2023. Le taux de résultats positifs est resté stable malgré l’augmentation du nombre de tests (7,09 % sur la période). Au cours de ces six années, 1 179 patients ont été diagnostiqués porteurs d’un variant pathogène du gène TTR. Conclusions : L’étude met en évidence une augmentation significative du dépistage génétique de TTR en France, probablement liée à la mise à disposition des biothérapies. Ces résultats soulignent l’importance d’intégrer le séquençage du gène TTR dans les procédures diagnostiques standard, en particulier compte tenu de l’efficacité des traitements et de la stabilité des taux de positivité.
Abd El Kader AIT TAYEB, Pauline CHAZELAS, Vianney POINSIGNON (Paris), David ADAMS, Caroline BERTHOT, Cécile CAUQUIL, Claire-Marie DHAENENS, Bruno FRANCOU, Guillaume JEDRASZAK, Céline LABEYRIE, Clara LAFFITTE REDONDO, Anne-Sophie LIA, Maureen LOPEZ, Franck STURTZ, Lucie TOSCA, Céline VERSTUYFT, Andoni ECHANIZ-LAGUNA, Jérôme BOULIGAND
00:00 - 00:00 #49265 - P656 Etude du risque familial de sclérose en plaques au sein de l’Observatoire Français de la sclérose en plaques.
Etude du risque familial de sclérose en plaques au sein de l’Observatoire Français de la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune (MAI) touchant le système nerveux central, débutant habituellement entre 20 et 50 ans. Les MAI atteignent 4% de la population française, dont 0,15% de SEP (femmes = 0,21%, hommes = 0,089%), avec un sex-ratio en faveur des femmes. Aucune évaluation récente du risque en France des apparentés d’une personne atteinte de SEP n’est disponible. Si la physiopathogénie de la SEP reste inconnue, plusieurs facteurs de risques environnementaux (virus d’Epstein-Barr, tabac, obésité, manque de vitamine D) et génétiques (plus de 200 loci, le principal étant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH)) ont été identifiés. Notre objectif était de préciser le risque familial de SEP et de MAI en France, dans la période récente. Nous avons recueilli par entretien téléphonique les antécédents familiaux de SEP et de MAI chez 460 volontaires inclus dans l’Observatoire Français de la SEP (OFSEP), entre 2015 et 2023, suivis au CHU de Nantes. Parmi 2 655 apparentés au premier degré, nous avons identifié 40 personnes atteintes de SEP (26 femmes et 14 hommes), dans 36 familles et 63 personnes atteintes d’autres MAI (dont 19 de thyroïdite de Hashimoto et 13 de polyarthrite rhumatoïde), dans 46 familles. La prévalence de la SEP au 1er degré d’un individu atteint est de 1,69% (IC95% [1,08-2,62]) pour les femmes et 0,99% pour les hommes (IC95% [0,54-1,81]), significativement supérieures à celle de la population générale (P = 2,3.10-27 et 8,6.10-22). Elle est la plus élevée chez les sœurs où elle atteint 2,83% (IC95% [1,66-4,78]). Le risque au 1er degré de développer une SEP avant 50 ans est de 1,99% (IC95% [1,23-3,21]) pour les femmes et de 1,04% (IC95% [0,53-2,03]) pour les hommes. Les risques sont similaires, que le volontaire OFSEP soit une femme ou un homme. Concernant les autres MAI, leur prévalence au 1er degré est de 3,02% (IC95% [2,17-4,19]) chez les femmes et 1,48% (IC95% [0,9-2,43]) chez les hommes. Nous apportons ici une estimation actuelle du risque familial de SEP et d’autres MAI en France par analyse de 2655 apparentés, issus de 460 familles atteintes de SEP : le risque de SEP est multiplié par 8,1 chez les femmes du 1er degré et par 11,1 chez les hommes. En revanche, aucune augmentation significative du risque d’autres MAI n’a été observée, à la différence de la plupart des MAI, comme la polyarthrite rhumatoïde. Cela suggère une spécificité des mécanismes auto-immuns dans la SEP. Les risques de SEP observés permettent d’envisager de définir une population cible, en tenant compte du génotype du CMH et des facteurs environnementaux, pour une éventuelle action de prévention et/ou de dépistage. Il serait utile d’étendre l’étude au sein de l’OFSEP pour préciser les évaluations de risque familial.
Anna SEROVA-ERARD (Clermont-Ferrand), Alexandra SENDRANE, Raphaelle BOYER, Emma POURRET, Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Laureline BERTHELOT, Pierre-Antoine GOURRAUD, Nicolas VINCE, François CORNELIS, David-Axel LAPLAUD
00:00 - 00:00 #49639 - P657 Méthylation de l’ADN et risque de cancer du sein : étude d’association épigénomique au sein de la cohorte E3N-Generations.
Méthylation de l’ADN et risque de cancer du sein : étude d’association épigénomique au sein de la cohorte E3N-Generations.

Les altérations de la méthylation de l’ADN sanguin sont considérées comme des biomarqueurs prometteurs du risque de cancer du sein. Cependant, les résultats des études d’association épigénomique à grande échelle (EWAS) publiées à ce jour présentent des résultats hétérogènes avec un chevauchement limité des sites CpG identifiés entre les études. Ces divergences pourraient s’expliquer par différents facteurs tels que la taille limitée des échantillons, l’absence de réplication ou encore la possibilité d’une causalité inverse. Ainsi, des analyses prospectives de grande ampleur restent nécessaires pour clarifier le rôle de la méthylation de l’ADN dans le développement du cancer du sein. Nous avons conduit une étude cas-cohorte nichée au sein de la cohorte française E3N-Générations, incluant 2037 femmes indemnes de cancer au moment du prélèvement sanguin (1995–1999) et suivies jusqu’à fin novembre 2014. Au cours du suivi, 1054 cas incident de cancer du sein ont été identifiés. La méthylation a été mesurée à l’aide de deux générations de puces Illumina HumanMethylationEPIC BeadChip (version 1 : 866 553 CpG ; version 2 : 937 690 CpG). Les données des deux plateformes ont été harmonisées grâce à une stratégie multi-étapes, suivie de procédures de prétraitement, de normalisation et de correction des effets de lot. Des modèles de Cox pondérés ont été appliqués afin d’identifier les sites CpG associés au risque de cancer du sein. Ces CpG ont ensuite été annotés aux gènes et nous avons mis en évidence les voies biologiques pertinentes via des analyses d’enrichissement de gènes (GSEA). Par ailleurs, l’accélération de l’âge épigénétique a été estimée à l’aide de plusieurs horloges de méthylation, puis comparée entre les cas et les non-cas, et analysée selon le délai entre le prélèvement et le diagnostic afin d’évaluer une éventuellement influence de la proximité du diagnostic sur les signatures observées. Les analyses complètes seront finalisées prochainement et présentées lors du congrès. Ces travaux pourraient mettre en évidence de nouveaux marqueurs et voies biologiques impliqués liés au cancer du sein. L’identification de signatures robustes de méthylation pourrait améliorer la prédiction du risque, le dépistage ciblé et les stratégies de prévention.
Yazdan ASGARI (Paris), Dzevka DRAGIC, Fanny ARTAUD, Gianluca SEVERI, Thérèse TRUONG
00:00 - 00:00 #49597 - P658 Corrélations phénotype-génotype et implications génétiques du variant HBA2:c.*94A>G dans les alpha-thalassémies.
Corrélations phénotype-génotype et implications génétiques du variant HBA2:c.*94A>G dans les alpha-thalassémies.

La chaîne alpha-globine qui entre dans la composition de toutes les hémoglobines (Hb) fœtale ou adultes, est codée par 2 gènes homologues HBA1 et HBA2. Les déficits quantitatifs en chaîne alpha-globine secondaires à l’altération de ces gènes définissent les alpha-thalassémies dont le degré de sévérité est habituellement corrélé au nombre de gènes (1 à 4) atteints. Les variants altérant le site de polyadénylation du gène HBA2 font exception à cette règle. Parmi les cinq variants recensés dans les bases de données HbVar et Ithanet, un seul est fréquent dans les populations du Moyen-Orient et sud de l’Europe: HBA2:c.*94A>G aussi connu sous le nom de variant « Saudi ». Nous avons étudié les corrélations phénotype-génotype et leurs implications pour le conseil génétique des porteurs de ce variant diagnostiqués dans notre centre. Nous avons recensé 19 patients dont 12 cas index porteurs du variant HBA2:c.*94A>G dans la cohorte des alpha-thalassémies génotypées dans notre laboratoire entre 2000 et 2025. Les données phénotypiques (hémogramme et électrophorèse de l’hémoglobine) ont été collectées, si possible à différentes époques de la vie. Trois patients étaient homozygotes pour le variant HBA2:c.*94A>G, douze hétérozygotes composites avec la délétion alpha-3.7, et quatre hétérozygotes. Comme attendu, nous observons une sévérité phénotypique croissante avec la diminution du nombre résiduel de gènes alpha-globine fonctionnels. Toutefois, les simples hétérozygotes HBA2:c.*94A>G dont un seul gène alpha sur les 4 est affecté ont un tableau d’alpha-thalassémie mineure qui correspond habituellement à l’atteinte de deux gènes alpha-globine. Les patients homozygotes pour ce variant ont un phénotype d’hémoglobinose H qui correspond à une thalassémie intermédiaire (moyenne d'Hb H:15.6%), alors que l’hémoglobinose H s’observe habituellement lorsque 3 gènes alpha sont altérés. Ces résultats sont cohérents avec les données de la littérature. Le variant HBA2:c.*94A>G altère le site de polyadénylation du gène HBA2 qui contribue à l'expression majoritaire des chaines alpha globines (60-70% des ARNm), entraînant un défaut de maturation de l’ARNm. Moins connue est l’évolution avec l’âge du phénotype hétérozygote composite alpha-3.7 et HBA2:c.*94A>G. Ce phénotype est intermédiaire par rapport aux 2 groupes précédents, avec une Hb Bart (équivalent de l'Hb H à la naissance) inférieure à celle du groupe homozygote mais supérieure aux très faibles valeurs des hétérozygotes, les valeurs du taux d’Hb étant similaires à celles du groupe hétérozygote. La présence d’une quantité significative d’Hb Bart chez les nouveaux-nés hétérozygotes composites peut faire évoquer à tort une évolution vers une hémoglobinose H, comme c’est le cas chez les homozygotes (HBA2:c.*94A>G). Compte tenu de la grande fréquence de la délétion alpha-3.7 dans la population mondiale, l’étude génétique est indispensable pour préciser le génotype qui conditionne le pronostic et l’évolution clinique des patients.
Quentin RADZIEJEWSKI, Anne-Françoise SERRE-SAPIN, Corinne FAVIER, Muriel GIANSILY-BLAIZOT (Montpellier), Patricia AGUILAR-MARTINEZ
00:00 - 00:00 #49930 - P659 Nouvelle mutation mucoviscidosique 1104delC: impact clinique sévère.
Nouvelle mutation mucoviscidosique 1104delC: impact clinique sévère.

Introduction et Objectif : La mucoviscidose est une maladie autosomique récessive causée par des mutations du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator), dont plus de 2000 variants ont été décrits à ce jour, avec une grande variabilité clinique. Dans ce présent travail, nous décrivons une nouvelle mutation 1104delC chez un patient tunisien présentant un phénotype clinique sévère. Patients et méthodes : Notre étude a porté sur un patient fortement suspect de la mucoviscidose. Le test de la sueur a été réalisé par iontophorèse à la pilocarpine par la méthode de l’Exsudose. L’étude moléculaire des 27 exons du gène CFTR a été menée par séquençage direct. Résultats et Discussion : Sur le plan clinique, le patient présente un phénotype sévère, associant une atteinte respiratoire précoce et progressive, marquée par des infections broncho-pulmonaires récurrentes, une obstruction bronchique sévère et un retard staturo-pondéral malgré une prise en charge nutritionnelle adaptée. Le test de la sueur a confirmé le diagnostic avec des valeurs élevées de chlorures sudoraux. L’analyse moléculaire a révélé une mutation délétère à l’état homozygote 1104delC, identifiée au niveau de l’exon 7 du gène CFTR. Elle est responsable d’un décalage du cadre de lecture entraînant un codon stop prématuré et une absence quasi complète de protéine CFTR fonctionnelle. Ce cas illustre l’importance du génotypage dans la mucoviscidose, non seulement pour confirmer le diagnostic, mais également pour prédire l’expression clinique et guider la prise en charge personnalisée Conclusion: La mutation 1104delC semble être associée à une forme sévère de la maladie, en raison de la perte totale de fonction de la protéine CFTR. Son identification enrichit le spectre mutationnel du gène CFTR et contribue à mieux définir les corrélations génotype-phénotype.
Sondess HADJ FREDJ, Chayma SAHLI, Rym OTHMANI, Mariem OTHMANI, Siwar CHELBI, Faida OUALI, Fatma KHALSI, Samia HAMMOUDA, Khedija BOUSSETTA, Rym DABBOUBI, Taieb MESSAOUD (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49758 - P660 Annotations gène-maladie d’Orphanet : une fenêtre sur le paysage génétique et thérapeutique des maladies rares.
Annotations gène-maladie d’Orphanet : une fenêtre sur le paysage génétique et thérapeutique des maladies rares.

Orphanet est une ressource unique, qui rassemble et enrichit les connaissances sur les maladies rares afin de faciliter le diagnostic, le soin et le traitement des patients atteints de maladies rares. Structurée autour de la Nomenclature des maladies rares, la base de connaissances Orphanet recense notamment les relations gène-maladies, un inventaire des projets de recherche préclinique et de thérapie génique, ainsi que les médicaments approuvés pour les maladies rares. Les annotations gène-maladie sont issues d’une veille documentaire systématique et validées manuellement selon des procédures standardisées. Les gènes sont aussi alignés à des ressources génétiques externes telles qu’OMIM, HGNC, Ensembl et Reactome. Les maladies rares sont également classées par domaine médical, permettant l’analyse de la distribution des gènes en fonction des spécialités cliniques et offrant un aperçu de l’état actuel des connaissances génétiques dans le champ des maladies rares. Le poster présentera la répartition des maladies génétiques rares selon qu’une cause moléculaire soit connue ou non, ainsi que leur distribution à travers les différents domaines médicaux. Il mettra également en évidence le nombre moyen de gènes associés par maladie dans les différents domaines médicaux, afin d’évaluer la densité des connaissances génétiques dans chaque champ médical. L’analyse inclura également les maladies génétiques rares faisant l’objet d’une recherche pré-clinique en thérapie génique, ainsi que celles pour lesquelles une thérapie génique est déjà approuvée, permettant de relier la cartographie génétique à des perspectives thérapeutiques concrètes. Environ 70% des maladies génétiques répertoriées dans Orphanet disposent d’au moins une association gène-maladie connue, illustrant l’importance des avancées réalisées dans l’identification des bases moléculaires. Les anomalies rares du développement embryonnaire et les maladies neurologiques rares constituent les catégories où la distribution des maladies génétiques est la plus importante. Les annotations gène-maladie d’Orphanet, combinées à la classification par domaine médical et aux informations sur le développement de thérapies, constituent une ressource essentielle pour explorer le paysage génétique des maladies rares et identifier les opportunités thérapeutiques émergentes, notamment en thérapie génique.
Mickaël DE CARVALHO, Mariane ESPITALIE, Julie BRUYERE-ZRELLI, Perrine RENARD, Caterina LUCANO (Paris), Ana RATH
00:00 - 00:00 #49803 - P661 Identification des modificateurs génétiques de l’âge d’apparition de la maladie de Parkinson causée par la variante G2019S du gène LRKK2.
Identification des modificateurs génétiques de l’âge d’apparition de la maladie de Parkinson causée par la variante G2019S du gène LRKK2.

La maladie de Parkinson (MP) est une affection neurodégénérative due à la perte de neurones dopaminergiques dans la substance noire. Elle est influencée par des facteurs environnementaux et génétiques, la majorité des cas étant sporadiques. La variante LRRK2 G2019S est le facteur génétique le plus fréquent, représentant 1–2 % de tous les cas chez les Caucasiens et jusqu’à 30–40 % chez les populations arabo-berbères. Cette variante présente une pénétrance incomplète et un âge d’apparition (AAO) variable. Notre étude visait à identifier des modificateurs génétiques de l’AAO chez les porteurs de G2019S par une étude d’association pangénomique. Nous avons d’abord analysé notre cohorte locale (Institut du Cerveau). Les ADN ont été génotypés avec la puce OmniExpress, imputés via le serveur TOPMed et soumis à un contrôle qualité (R² > 0,3, MAF > 0,01). L’AAO a été analysé comme un trait binaire (précoce < 52 ans, tardif > 52 ans) par un modèle logistique mixte et comme un trait continu par un modèle linéaire mixte. Les deux modèles ont été ajustés pour le sexe, les composantes principales (PCA) et incluaient une matrice de parenté génétique (GRM) afin de contrôler la structure et la parenté de la population. Nous avons analysé 248 patients atteints de la MP, non apparentés, porteurs de la mutation LRRK2 G2019S, après imputation de 9 millions de variants. Trois SNPs situés dans un locus du chromosome 13 (rs306675, rs306677, rs306679) ont été identifiés. Le modèle binaire a montré une association significative (p-valeur = 7,1×10⁻⁸, 7,1×10⁻⁸et 8,3×10⁻⁸, respectivement). Aucun SNP n’a atteint le seuil de significativité avec le modèle linéaire, bien que les mêmes variants aient montré les associations les plus suggestives (p-valeur = 1,3×10⁻⁷, 1,3×10⁻⁷ et 4,3×10⁻⁷, respectivement). Nos résultats mettent en évidence un locus intergénique situé entre les gènes Glypican-5 et Glypican-6, dont les produits sont impliqués dans la régulation de processus cellulaires essentiels (croissance, différenciation et division cellulaires). Afin de consolider ces observations, nous avons intégré des données issues de collaborations internationales et de bases publiques, élargissant ainsi la cohorte à 2100 porteurs supplémentaires (1500 MP+, 600 MP−). Une analyse de survie par modèle de Cox (Cox proportional hazards model) sur l’ensemble des porteurs (MP+ et MP−), ainsi que des analyses spécifiques par population (européenne, nord-africaine, juive ashkénaze), sont en cours pour évaluer d’éventuels effets populationnels. Si ces résultats se confirment, ce locus pourrait devenir une cible prioritaire pour des études fonctionnelles visant à mieux comprendre la physiopathologie de la maladie de Parkinson associée à LRRK2.
Gatepe Cedoine KODJOVI (Paris), Thomas COURTIN, Christelle TESSON, Guillaum COGAN, Aymeric LANORE, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE, Consortium International SUR LES MODIFICATEURS LRRK2
00:00 - 00:00 #49432 - P662 Mésappariements familiaux identifiés au sein du laboratoire AURAGEN : analyse génétique et facteurs associés.
Mésappariements familiaux identifiés au sein du laboratoire AURAGEN : analyse génétique et facteurs associés.

Contexte : Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique, le laboratoire AURAGEN réalise des analyses de séquençage afin d’identifier des variants responsables de maladies rares. Au cours de ces analyses, certains dossiers révèlent des mésappariements familiaux, correspondant à des discordances entre la filiation biologique et la filiation déclarée. Ces situations incluent notamment les cas de fausse paternité, de non-maternité, d’enfant non apparenté au couple déclaré ou de discordances techniques. Méthodes : En septembre 2025, une extraction des non-conformités de KaliLab à l’aide des mots-clés « mésappariement », « père », « paternité », « parentalité », « cluster* » et « mismatch » a permis d’identifier les dossiers concernés. Chaque dossier a fait l’objet d’une revue génétique afin de confirmer le mésappariement, d’en préciser l’origine et de recueillir des variables contextuelles (dates de naissances, position dans la fratrie). Les cas ont été regroupés selon les catégories explicatives : fausse paternité, fausse maternité, enfant non apparenté au couple, adoption ou substitution. Résultats : Sur un total de 13’498 dossiers analysés, 56 cas de mésappariements familiaux ont été identifiés (0.41%). La répartition par type de mésappariement est la suivante : fausse paternité 89,3%, fausse maternité 1,78%, enfant non apparenté 1,78 %. Une prévalence plus importante a été observée dans les dossiers pour lesquels les mères appartenaient à la tranche 25-34 ans (37%). L’enfant concerné était plus fréquemment l'aîné. Conclusion : La fréquence des mésappariements familiaux dans un contexte diagnostique génétique reste faible mais son impact sur le temps de traitement est non négligeable, ce sont des dossiers délicats qui demandent une collaboration renforcée avec les prescripteurs. L’identification de facteurs associés permet de mieux comprendre les déterminants de ces situations et d’améliorer les pratiques de gestion.
Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Laure SAPEY-TRIOMPHE, Anne THOMAS, Virginie BERNARD, Julien THEVENON, Eulalie LASSEAUX, Christine VINCIGUERRA, Consortium AURAGEN
00:00 - 00:00 #49554 - P663 Paysage génétique de NAT2 dans la population marocaine : Vers des stratégies de dosage de l'isoniazide guidées par le génotype dans une région endémique de tuberculose.
Paysage génétique de NAT2 dans la population marocaine : Vers des stratégies de dosage de l'isoniazide guidées par le génotype dans une région endémique de tuberculose.

Objectif : Plusieurs facteurs physiopathologiques et génétiques influencent la susceptibilité à l'hépatotoxicité induite par les médicaments antituberculeux (ATDH), notamment avec l'isoniazide (INH). L'un des principaux gènes de susceptibilité à l'ATDH est le gène N-acétyltransférase 2 (NAT2), qui détermine le statut d'acétylation d'un individu (rapide, intermédiaire ou lent) pour le métabolisme des médicaments et des xénobiotiques. Cette étude vise à déterminer les fréquences des différents profils d'acétylation dans la population marocaine et leur impact sur l'efficacité et les effets indésirables du traitement antituberculeux, en particulier l'hépatotoxicité. Méthodes : Cette étude a utilisé une analyse in silico dans une base de données d'exomes interne comprenant 240 individus marocains afin de déterminer les fréquences des profils d'acétylation, prédire l'efficacité du traitement et les effets indésirables, en particulier l'hépatotoxicité. Résultats : Parmi les 14 variants du gène NAT2 identifiés, trois étaient prédominants : NAT2*5 (c.341T>C; p.Ile114Thr) et NAT2*6 (c.590G>A; p.Arg197Gln), associés à un profil d'acétylation lent, avec des fréquences alléliques respectives de 50,20% et 25,41%, et NAT2*4 (c.803G>A; p.Arg268Lys), associé à un profil d'acétylation rapide, avec une fréquence allélique de 48,75%. Conclusion : La population marocaine semble hétérogène, présentant à la fois des acétyleurs lents et rapides. Cette variabilité génétique doit être prise en compte dans la médecine personnalisée. Un ajustement posologique basé sur le génotype NAT2 pourrait être nécessaire pour déterminer la dose optimale d'INH pour le traitement de la tuberculose, réduisant ainsi les effets indésirables et améliorant l'efficacité du traitement.
Nada BENYAHYA (RABAT, Maroc), Mohsine-Ali EL-HAMRI, Jaber LYAHYAI, Ilham RATBI, Imane CHERKAOUI, Zineb RCHIAD, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #49741 - P664 Réseau NGS-Diag : présentation et objectifs.
Réseau NGS-Diag : présentation et objectifs.

Depuis plus de dix ans, le séquençage haut débit (NGS) transforme les pratiques diagnostiques, en soulevant des enjeux majeurs en bioinformatique, veille technologique, éthique, assurance qualité, validation de méthodes et mise en place de panels au sein des réseaux et filières. Porté par le plan France Médecine Génomique 2025 avec l’intégration du génome dans le parcours de soin, le réseau NGS Diag s’est constitué afin de favoriser le partage de réflexions entre les laboratoires autour de ces différentes problématiques. Il a été officiellement lancé le 20/12/2017 lors de la première journée scientifique du réseau. Le board de NGS Diag est constitué de membres représentant des sociétés savantes et autres réseaux (ANPGM, ACLF, GGC, réseau AChro-Puce et BioinfoDiag). L’objectif du réseau est de renforcer la cohésion entre les laboratoires de génétique, en interaction avec les filières maladies rares et les réseaux clinico-biologiques d’oncogénétique reconnus par l’INCa. Cette coopération favorise l’élaboration et la diffusion de recommandations professionnelles transversales et de guides de bonnes pratiques dans le cadre de l’accréditation ISO15189. Elle contribue également à l’harmonisation nationale des stratégies diagnostiques et à une meilleure visibilité sur la scène internationale. Il entend également participer à la diffusion de ces recommandations au travers de workshops en lien avec les sociétés savantes sus-citées. Depuis sa création, le réseau a organisé six journées scientifiques, réunissant entre 200 et 350 participants, dont la dernière en 2024 était consacrée à la méthylation de l’ADN. Plusieurs groupes de travail ont abouti à des recommandations transversales, notamment sur l’interprétation des variants issus des analyses NGS, ainsi qu’à des formations dédiées. Ces recommandations sont mises à disposition sur le site web de la FFGH. Enfin, le réseau accompagne de manière pragmatique la réflexion collective autour de l’évolution des modalités de facturation des actes NGS (RIHN), en lien avec les sociétés savantes.
Cécile ROUZIER (Nice), Laila EL KHATTABI, Nicolas SEVENET, Nicolas CHATRON, Sylvie JAILLARD, Florence COULET, Valérie MALAN, Claude HOUDAYER, Sylvie BOURTHOUMIEU, Le Béchec ANTHONY, Laurent CASTÉRA, Catherine YARDIN, Eulalie LASSEAUX, Jean MULLER
00:00 - 00:00 #49552 - P665 Observatoire du traitement et Groupe de Travail thérapeutique de la filière AnDDI-Rares : de la mise en place au déploiement.
Observatoire du traitement et Groupe de Travail thérapeutique de la filière AnDDI-Rares : de la mise en place au déploiement.

Dans le cadre du PNMR4, chaque filière doit mettre en place un observatoire des traitements, couvrant les médicaments, dispositifs médicaux, autres produits et interventions hors produits de santé. Ses missions sont d’identifier l’ensemble des traitements utilisés, de repérer les innovations et de garantir un accès équitable à tous les patients. Dès 2020, une enquête auprès des CRMR et CCMR AnDDI-Rares a recensé des prescriptions hors AMM. Elle a conduit en 2021 à la création d’un groupe de travail pluridisciplinaire et à la sélection de deux traitements prioritaires (mélatonine et méthylphénidate). Des documents de synthèse ont ensuite été rédigés, rassemblant les indications AMM et hors-AMM pour alimenter les données de l’observatoire des traitements. À la demande de la DGOS, un nouveau recensement, élargi aux dispositifs médicaux et autres thérapeutiques, sera mené d’ici septembre 2025. Les résultats permettront de créer une base en ligne, disponible dès l’automne sur le site de la filière. Parallèlement, la BNDMR a lancé un appel à projets visant à collecter des données en vie réelle sur les prescriptions hors AMM pour étayer les demandes de Cadre de Prescription Compassionnelle. AnDDI-Rares a soumis deux projets : l’évaluation de la clozapine dans le syndrome de Smith-Magenis (avec GenoPsy) et l’étude de la mélatonine chez l’adulte avec troubles du neuro-développement d’origine rare (avec DéfiScience). Les résultats sont attendus en octobre 2025. L’observatoire s’investit également dans une étude descriptive, en partenariat avec le centre référent et la BNDMR, sur l’usage des antipsychotiques et antiparkinsoniens dans le syndrome de délétion 22q11. Il collabore aussi avec GenoPsy pour organiser une RCP nationale consacrée à la prise en charge pharmacologique des troubles du neuro-développement rares. La filière contribue par ailleurs à un DIU intitulé « Maladies rares – Comprendre les particularités de la conception et de la conduite d’un essai thérapeutique », destiné à former les professionnels de santé aux spécificités des essais dans les maladies rares et ultra-rares. En parallèle, AnDDI-Rares développe AnDDI-Treat, un réseau national de plateformes d’essais thérapeutiques visant à accroître la visibilité des centres auprès de l’industrie, du monde académique et des familles. Une actualisation des données et du site est prévue en septembre 2025. Enfin, la filière renforce la diffusion d’informations thérapeutiques via AnDDI-PharmActu, une lettre trimestrielle et une page web régulièrement mise à jour. Ce dispositif couvre la veille réglementaire, les accès dérogatoires, ainsi que les tensions d’approvisionnement ou arrêts de commercialisation touchant les pathologies de la filière. À travers ces actions complémentaires, AnDDI-Rares répond aux exigences fixées par la DGOS, tout en améliorant l’accès, la sécurité et la qualité de la prise en charge des patients atteints de maladies rares.
Julia BERTHOD, Laurence FAIVRE (DIJON), Marc BARDOU, Candace BEN SIGNOR, Marie BOURNEZ, Céline DAMPFHOFFER, Patrick EDERY, Clémence FAUCONNIER-FATUS, David GENEVIEVE, Nolwenn JEAN-MARCAIS, Didier LACOMBE, Julie MARTINEZ, Massimiliano ROSSI, Maxime LUU, Amelie CRANSAC
00:00 - 00:00 #49536 - P666 Sensibilisation aux maladies rares, production de supports vidéos : simulation d'annonce.
Sensibilisation aux maladies rares, production de supports vidéos : simulation d'annonce.

Les maladies rares, bien qu’individuellement peu fréquentes, concernent collectivement près de 4 millions de personnes en France et représentent un enjeu majeur de santé publique. Environ 80 % sont d’origine génétique, avec une expression souvent précoce chez l’enfant, ce qui confère à la génétique médicale un rôle central. Malgré la mise en place de Centres de Référence Maladies Rares (CRMR) et de filières de santé pour améliorer la prise en charge et la formation, l’enseignement de la génétique reste limité dans les cursus médicaux. Ce travail avait pour objectif d’évaluer les attentes pédagogiques des étudiants en médecine concernant l’annonce des maladies génétiques graves, en particulier dans un contexte prénatal, et de développer des outils pédagogiques adaptés. Un questionnaire a été diffusé auprès de 84 étudiants de 2ᵉ et 3ᵉ cycles afin d’explorer leurs connaissances et besoins en formation. Les résultats montrent que, bien que la majorité ait déjà été confrontée à un patient atteint de maladie rare, plus de la moitié considère ses connaissances insuffisantes. Trois quarts des répondants expriment le souhait de bénéficier de formations complémentaires. En réponse, un scénario d’Examen Clinique Objectif Structuré (ECOS) centré sur l’annonce prénatale d’une mucoviscidose a été élaboré. Deux vidéos pédagogiques, illustrant les bonnes et mauvaises pratiques de communication, ont été produites à partir de ce scénario. Ce dispositif constitue une première étape pour renforcer l’enseignement de la génétique médicale et intégrer les enjeux éthiques, relationnels et communicationnels liés aux maladies rares dans la formation initiale des futurs médecins.
Amandine BOUREAU-WIRTH, Adeline CHABEUF (Nice), Chloé PROSPER, Cécile ROUZIER
00:00 - 00:00 #49599 - P667 Apprendre à faire ensemble : un dispositif pédagogique pour former chercheurs, patients et proches-aidants à la co-construction des savoirs et à leur co-mise en œuvre.
Apprendre à faire ensemble : un dispositif pédagogique pour former chercheurs, patients et proches-aidants à la co-construction des savoirs et à leur co-mise en œuvre.

Depuis sa création, l’Institut Imagine, premier centre européen de recherche et de soins sur les maladies génétiques, a la volonté d’intégrer les patients et personnes concernées par la maladie dans la vie de l’Institut - en plus des liens naturels préexistants entre laboratoires de recherche et certaines associations de patients. Ainsi, à partir de 2019, plusieurs représentantes ont progressivement été conviées à rejoindre le comité de pilotage (copil) du programme stratégique « Sciences Humaines et Sociales et Rôle Sociétal de l’Institut Imagine ». En 2023, quatre d’entre elles en faisaient partie. Grâce à leur intégration, est née, au sein du copil, l’idée d’une collaboration plus étroite entre l’Institut Imagine et les patients, au travers du développement d’un programme de « Partenariat Patient en Recherche » (PPR), pour des raisons éthiques et démocratiques. Avec ce projet, l’objectif est de définir un cadre clair, une méthodologie et des outils, notamment pédagogiques, dont pourront se saisir les équipes de recherche et les patients pour travailler ensemble, au bénéfice d’une meilleure recherche. Une des représentantes d’association de patients faisant partie du copil susmentionné, Mme Célia Cardoso, présidente fondatrice de Tintamarre – Grandir avec une malformation ano-rectale, formée au partenariat patient et à la démocratie en santé, a été missionnée dès 2023 pour : i) réaliser un état des lieux de l’existant en termes de recherche participative et partenariale en France et à l’étranger, ii) mener des entretiens auprès des acteurs de l’Institut Imagine et de personnalités qualifiées, iii) formaliser un plan d’action et iv) co-animer une taskforce pluridisciplinaire. À la suite de quoi, la création d’un poste de coordinatrice a été décidée, et en mars 2024, Mme Cardoso a rejoint l’Institut Imagine en tant que salariée, suivie en juin par Mme Mélissa Cassard, fondatrice de l’association KCNB1 France, elle aussi membre du copil susmentionné. Toutes deux conçoivent et développent le programme PPR, accompagnées par la task-force initiale, laquelle a évolué en comité de suivi. Elles pilotent plusieurs groupes de travail, constitués de membres dudit comité, mais aussi d’autres professionnels experts dans leurs domaines respectifs. Ces groupes de travail dédiés aux thématiques suivantes : statut & rémunération, éthique, déontologie & intégrité scientifique, évaluation et formation contribuent à co-construire le programme PPR, à définir un parcours d’intégration de futurs patients partenaires et à sensibiliser et accompagner les équipes de recherche dans la démarche partenariale. Le programme PPR, qui a vocation à être reproductible, sera lancé en novembre prochain avec une mise en place progressive des différentes étapes. Celles-ci permettront, à horizon 2027, à une première promotion pilote de « patients partenaires en recherche » d’être opérationnelle afin de rendre les projets de recherche de l’Institut Imagine plus participatifs.
Celia CARDOSO (Paris), Melissa CASSARD, Maura SAMARANI, Sandrine MARLIN, Laure BOQUET, Guillaume HUART, Bana JABRI
00:00 - 00:00 #49348 - P668 ERN ITHACA: Le Réseau Européen de Référence pour les malformations congénitales et les déficiences neurodéveloppementales rares.
ERN ITHACA: Le Réseau Européen de Référence pour les malformations congénitales et les déficiences neurodéveloppementales rares.

ERN ITHACA est le Réseau Européen de Référence pour les déficiences intellectuelles, la télémédecine, l’autisme et les anomalies congénitales. Son nom fait également écho à l’odyssée diagnostique vécue par tant de patients atteints d’anomalies du développement. ERN ITHACA est un réseau coordonné regroupant plus de 70 services de génétique clinique au sein d’hôpitaux universitaires de l’Union européenne. Il constitue un exemple emblématique de réseau de recherche clinique. ERN ITHACA fédère des experts dans le domaine des anomalies congénitales multiples rares et des troubles rares du neurodéveloppement, ce dernier champ couvrant principalement la déficience intellectuelle et les troubles du spectre autistique. Son domaine d’expertise englobe le diagnostic clinique et biologique/génétique de ces anomalies du développement, la coordination de leur prise en charge multidisciplinaire, ainsi que leur diagnostic prénatal et la pathologie fœtale. Un très grand nombre d’enfants et d’adultes sont concernés par ces anomalies rares du développement. De nombreuses malformations surviennent dans le cadre de syndromes complexes, souvent associés à des troubles du neurodéveloppement. Plus de 5 000 syndromes rares ont été décrits à ce jour. ERN ITHACA rassemble des représentants de patients et des experts médicaux dans le but de : développer des bonnes pratiques et coordonner l’élaboration de recommandations, apporter un soutien collaboratif à la recherche clinique, améliorer globalement le diagnostic précoce, la prise en charge et les perspectives de traitement des patients atteints d’anomalies rares du développement. ERN ITHACA a mis en place le registre ILIAD, dédié aux pathologies relevant de son champ d’expertise. ILIAD est un « méta-registre » visant à connecter tous les établissements de santé membres, les bases de données et les biobanques de l’UE pour les patients présentant des syndromes dysmorphiques/anomalies congénitales multiples (MCA) et/ou une déficience intellectuelle. Grâce au réseau d’experts et de patients d’ERN ITHACA, ILIAD offre une infrastructure pour : le diagnostic, une prise en charge multidisciplinaire hautement spécialisée, une gestion fondée sur des preuves scientifiques, la collecte sécurisée de données patients. ERN ITHACA encourage également le développement de la télémédecine et de la télé-expertise, afin de faciliter les échanges collégiaux entre médecins référents et experts des maladies rares dispersés dans l’UE, notamment pour discuter de situations complexes. Par ailleurs, ERN ITHACA vise à produire des outils de formation avancée et d’e-learning destinés aux professionnels de santé, aux profanes et aux associations de patients. ERN ITHACA est financé par le programme EU4Health de l'Union Européenne (convention de subvention n° 101156387).
Klea VYSHKA (Paris), Gerieke BEEN, Tjitske KLEEFSTRA, Sofia DOUZGOU HOUGE, Christiane ZWEIER, Gijs SANTEN, Alessandra RENIERI, Zampino GIUSEPPE, Laurence FAIVRE, Zeynep TUMER, Marco TARTAGLIA, Anne HUGON, Agnies VAN EEGHEN, Katalin SZAKSZON, Giovanni MOSIELLO, Jean-Marie JOUANNIC, Dorica DAN, Tanja ZDOLŠEK DRAKSLER, Alain VERLOES
00:00 - 00:00 #49285 - P669 Un carnet de santé dédié aux maladies rares : un outil innovant pour améliorer la coordination des soins - Un futur dispositif d’éducation thérapeutique au service des familles, intégré au programme GénÉthic’Up du CRMR Clad Idf,.
Un carnet de santé dédié aux maladies rares : un outil innovant pour améliorer la coordination des soins - Un futur dispositif d’éducation thérapeutique au service des familles, intégré au programme GénÉthic’Up du CRMR Clad Idf,.

Les maladies rares, bien qu’elles concernent un faible nombre de patients, impliquent un suivi médical complexe et multidisciplinaire. Face à la dispersion des informations médicales et à la difficulté pour les familles de gérer les documents liés à la prise en charge, le projet « Carnet de Santé Maladie Rare » (CSMR) propose une solution innovante et pragmatique. Inspiré du carnet de santé classique, le CSMR est conçu comme un outil physique et évolutif, adapté aux spécificités des pathologies rares. Il permet la centralisation des données médicales et paramédicales, facilite la communication entre les professionnels de santé, et accompagne les familles dans la gestion quotidienne de la maladie. Ce carnet devient un véritable compagnon de santé, garantissant la continuité des soins et renforçant l’autonomie des patients. Le projet, porté par quatre Centres de référence et de Compétences, en collaboration avec deux Associations de patients, la Plateforme Maladie Rares, vise à concevoir, tester et diffuser le CSMR auprès de 500 patients. Il s’inscrit dans une démarche d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP), notamment au sein du programme Genetic UP du centre, avec des modules dédiés à l’appropriation du carnet et à la gestion active de la pathologie. Les résultats attendus incluent une amélioration de la coordination des soins, une meilleure appropriation du dossier médical par les familles, et une fluidification du parcours patient. À terme, le CSMR pourrait être intégré à l’échelle nationale, en complément du carnet de santé classique, pour tous les patients atteints de maladies rares. Ce projet répond aux recommandations du PNMR 4 en matière de coordination et d’accompagnement, et propose une réponse concrète aux défis du suivi des maladies rares. [Lauréat de l’Appel à projets Plateforme d’expertise Maladies Rares Paris Nord 2025 – APHP Robert Debré]
Anne HUGON (Paris), Yline CAPRI, Anna MARUANI, Laurence PERRIN, Nicholas MITHIEUX, Serge ARNOULET, Ioel DETON
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EP03
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03 - Bio-informatique, nouvelles approches technologiques - 04 - Maladies osseuses et dentaires - 13 - Maladies dermato + tissu conjonctif - 15 - Autisme; Maladie des organes - 16 - Maladies cardio-vasculaires

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #49474 - P670 ARRAN: un pipeline nextflow pour l’automatisation d’analyses GWAS et de variants rares, incluant le chromosome X.
ARRAN: un pipeline nextflow pour l’automatisation d’analyses GWAS et de variants rares, incluant le chromosome X.

Lors des analyses d’association pangénomiques (GWAS) le chromosome X est très souvent exclu. Entre 2010 et 2011, seulement 33% des GWAS ont inclus le chromosome X, et en 2021, ce nombre a chuté à 25%. En effet, sa prise en compte nécessite des étapes de contrôle qualité spécifiques et des tests statistiques ajustés pour la différence du nombre de chromosomes entre les hommes et les femmes. Pour répondre, entre autres, à ce problème, nous avons développé : ARRAN (Automatic and Reproducible Rare variants and gwas Analyses in Nextflow) (https://github.com/HCL-HUBL/ARRAN), un pipeline Nextflow pour automatiser le lancement d’analyses GWAS et de variants rares. Le pipeline accepte des phénotypes continus ou binaires et comporte des étapes spécifiques pour l’analyse du chromosome X. Le pipeline inclut les étapes classiques de GWAS : (i) contrôle qualité et filtre des données de génotypage (ii) test d’association par variant (iii) test d’association de variants rares, par région. Il est possible de régler différents paramètres et seuils pour chaque étape à l’aide du fichier de configuration. En plus de ces étapes « cœurs » d’analyse, des graphiques sont produits (ACP, Manhattan, QQplot) afin d’avoir un retour visuel rapide de la bonne conduite des différentes analyses. Les détails concernant chaque étape sont écrits dans des logs tout au long du pipeline. ARRAN a été testé avec succès sur plusieurs projets de recherche aux Hospices Civils de Lyon, à partir de données issues de puces de génotypage, de séquençage (WES) ainsi que d’analyse rétrospective de données de diagnostic (panels). Notamment, ARRAN a été lancé sur une cohorte de 1872 patients atteints de dyslipidémies (1617 hypercholestérolémies et 255 hypocholestérolémies). Le pipeline a retrouvé des associations significatives en GWAS et en analyse de variants rares sur les gènes canoniques LDLR, APOE ainsi que ABCG5/ABCG8. Les développements à venir concernant ARRAN sont (i) l’inclusion de variants structuraux, complémentaires des variants nucléotidique, afin d’essayer de combler le problème de l'héritabilité manquante et (ii) l’inclusion de modèles prenant en compte l’inactivation du X. Le but de ARRAN est de faciliter la réalisation et la reproductibilité d’analyses GWAS et de variants rares. Le fichier de configuration se veut le plus simple possible et le pipeline est détaillé étape par étape dans un wiki (disponible sur le site du dépôt sur GitHub).
Corentin MOLITOR (Lyon), Mathilde DI-FILIPPO, Claire BARDEL
00:00 - 00:00 #49480 - P671 RNA-Seq et maladies rares : quelle taille de cohorte pour une sensibilité optimale ?
RNA-Seq et maladies rares : quelle taille de cohorte pour une sensibilité optimale ?

Dans le contexte des maladies rares, le séquençage du génome permet d’aboutir à un diagnostic chez 30 à 50 % des patients. Pour les cas non résolus, l’intégration d’approches transcriptomiques constitue une stratégie complémentaire pertinente. Elle permet la mise en évidence des conséquences fonctionnelles non détectées par l’analyse génomique seule, telles que des anomalies d’expression génique ou des défauts d’épissage. Afin de rendre cette approche applicable en diagnostic, nous avons développé un protocole se basant sur la culture lymphocytaire permettant une meilleure homogénéité cellulaire que le sang en tube PAXgene tout en étant moins contraignant que la culture de fibroblastes, évitant ainsi des prélèvements invasifs et des temps de culture plus long. En nous appuyant sur ce protocole et sur un séquençage RNA-seq par capture exonique, nous avons évalué la performance de deux outils utilisés dans l’analyse transcriptomique en maladies rares : OUTRIDER (pour la détection d’aberrations d’expression) et FRASER (pour la détection d’aberrations d’épissage). Nous avons sélectionné 10 variants pathogènes impactant l’expression et 9 variants impactant l’épissage. L’objectif était d’étudier l’impact de la taille de cohorte sur la sensibilité de détection, en réalisant un sous-échantillonnage progressif (25 à 200 échantillons). Pour chaque outil, nous avons suivi l’évolution des p-valeurs, des p- valeurs ajustées (FDR), du rang des événements attendus et du nombre total d’évènements détectés. Les résultats montrent qu’à partir de 50 échantillons, les événements les plus francs sont détectés avec un seuil de p-valeur de 10^-4 (OUTRIDER 3/10, FRASER 8/9). En revanche, la mise en évidence d’événements partiels ou plus subtils nécessite une cohorte plus large. Un seuil critique est observé autour de 150 échantillons (OUTRIDER 8/10, FRASER 9/9), où les p-valeurs passent en dessous du seuil de 10^-4, les FDR deviennent significatifs, et les événements attendus sont classés parmi le top 10 des évènements les plus significatifs. L’augmentation de la taille de cohorte améliore la robustesse des détections, mais aussi la priorisation des événements pathogènes. Les tendances observées sont cohérentes entre les deux outils, bien que la détection des événements d’épissage partiels nécessite une puissance statistique supérieure. Ces résultats soulignent l’importance de disposer de cohortes suffisamment dimensionnées, même en maladies rares. Une taille d’environ 150 échantillons apparaît comme un seuil optimal pour garantir une performance diagnostique satisfaisante, pour les anomalies d’épissage complexes. Toutefois, les anomalies les plus franches (perte d’expression totale d’un allèle ou évènement d’épissage total) peuvent être détectées dès 50 échantillons. Ce travail fournit ainsi des repères pour orienter les stratégies d’analyse RNA-seq et guider les approches bioinformatiques en maladies rares, en s’appuyant sur un protocole basé sur la culture lymphocytaire.
Laura DO SOUTO FERREIRA (NANTES), Thomas BESNARD, Wallid DEB, Delphine QUINQUIS-LEROUX, Patricia TALARMIN, Gaëlle LANDEAU-TROTTIER, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ
00:00 - 00:00 #49243 - P672 Analyse du signal de méthylation issu de séquençage ONT pour les signatures épigénétiques.
Analyse du signal de méthylation issu de séquençage ONT pour les signatures épigénétiques.

Mots clés : Méthylation de l’ADN, Signatures épigénétiques, Séquençage longue lecture (ONT), Maladies rares, Human Phenotype Ontology (HPO) ,Régions différentiellement méthylées (DMR), Machine learning, Pipeline bioinformatique L’identification de signatures épigénétiques constitue une approche prometteuse pour améliorer le diagnostic des maladies rares, en particulier celles associées à des anomalies du développement. Dans ce travail, nous avons évalué la capacité du séquençage longue lecture par Oxford Nanopore Technologies (ONT) à détecter des signatures de méthylation de l’ADN exploitables pour l’inférence de phénotypes décrits par l’ontologie HPO (Human Phenotype Ontology). À partir d’un jeu de données de 65 individus (40 non atteints, 25 atteints d’une maladie rare non encore diagnostiquée), nous avons mis en place un pipeline complet allant du basecalling (Dorado) à l’annotation fonctionnelle des régions différentiellement méthylées (DMR). L’analyse a montré que le signal global de méthylation est de bonne qualité (mapping ~95 %, couverture >98 % des CpG, distribution bimodale attendue des beta-values). Une première classification binaire a confirmé la présence d’un signal discriminant entre atteints et non atteints, même après correction des biais liés à l’âge et au nombre de flowcells. En revanche, les analyses non supervisées et les approches de prédiction multilabel n’ont pas permis d’identifier de signatures HPO robustes, probablement en raison de la taille réduite et de l’hétérogénéité de la cohorte. L’approche DMP/DMR a révélé 3 454 régions uniques, enrichies en promoteurs et gènes annotés OMIM, et a mis en évidence des signaux encourageants pour certains phénotypes neurologiques. Ces résultats démontrent la faisabilité technique de l’approche et ouvrent la voie à des études à plus grande échelle. L’élargissement et l’homogénéisation des cohortes, ainsi que la correction de la composition cellulaire, seront essentiels pour confirmer la pertinence clinique des signatures identifiées et envisager des applications diagnostiques en épigénétique.
Théo SERRALTA (Dijon), Marlène MALBOS, Valentin VAUTROT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Edris SHARIFRAHMANI, Anthony AUCLAIR, Emilie TISSERANT, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
00:00 - 00:00 #49313 - P673 Dérégulations épigénétiques mises en évidence chez les patients atteints de laminopathies multi-systémiques : mécanismes physiopathologiques communs?
Dérégulations épigénétiques mises en évidence chez les patients atteints de laminopathies multi-systémiques : mécanismes physiopathologiques communs?

Les laminopathies sont un groupe de maladies génétiques rares, causées par des mutations dans des gènes codant pour des lamines (LMNA, LMNB2 par exemple) ou des protéines nécessaires à leur maturation (ZMPSTE24). Elles entraînent des atteintes plus ou moins sévères, pouvant être tissu-spécifiques ou multi-systémiques. La progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS), liée à la mutation du gène LMNA c.1824C>T (p.G608G), est une forme multi-systémique caractérisée par un vieillissement prématuré et accéléré. D’autres syndromes progeria-like, progéroïdes atypiques, ainsi que certaines lipodystrophies et syndromes métaboliques sévères, partagent des caractéristiques cliniques avec la progeria, notamment le vieillissement accéléré et la lipoatrophie. Les microARNs miR-376a-3p et miR-376b-3p sont surexprimés dans les fibroblastes dermiques de HGPS, entrainant des altérations dans le cycle cellulaire, la sénescence et l’autophagie. L’objectif de cette étude était de déterminer si la surexpression des miR-376a/b-3p est spécifique à la progeria ou si elle est également retrouvée dans d’autres laminopathies. Nous avons également cherché à évaluer si des modifications épigénétiques à l’échelle du génome pouvaient être responsables de cette surexpression des miR-376, notamment par l’étude du méthylome. L’expression des miR-376a/b-3p a été mesurée par RT-qPCR à partir d’ARN extraits de fibroblastes dermiques primaires de 10 patients atteints de laminopathies, et de 3 contrôles. L’analyse du profil de méthylation de l’ADN a été réalisée sur l’ADN de 15 patients et 3 contrôles, par la technologie Infinium Methylation EPIC v2.0 (Illumina), et les données ont été analysées avec le package ChAMP (RStudio). Une surexpression des miR-376a/b-3p a été observée respectivement pour 4 et 5 des 6 patients étudiés en triplicat. L’analyse des données du méthylome a révélé des profils de méthylation spécifiques aux laminopathies. La surexpression des miR-376 ne semble pas dépendre de modifications de méthylation de l’ADN. Cependant, cette étude a mis en évidence une hypométhylation du gène TBX15 dans les syndromes étudiés. Ce gène est impliqué dans la différenciation adipocytaire, le métabolisme musculaire et les anomalies mitochondriales qui sont des mécanismes défaillants dans les laminopathies. Nos résultats révèlent, pour la première fois, des mécanismes de dérégulation communs aux différentes laminopathies étudiées, notamment la surexpression des miR-376a/b observée au-delà de la progeria, ainsi qu’un profil de méthylation caractéristique de ces pathologies. Ces données soulignent le rôle central des modifications épigénétiques dans les laminopathies.
Léa LE GOFF (Marseille), Mario ABAJI, Sara NAEL, Elise KASPI, Catherine BADENS, Patrice ROLL, Camille DESGROUAS, Diane FRANKEL
00:00 - 00:00 #49987 - P674 Spectre clinique, épidémiologique et moléculaire actuel des ichtyoses héréditaires en Tunisie : impact sur le diagnostic et la prise en charge des patients.
Spectre clinique, épidémiologique et moléculaire actuel des ichtyoses héréditaires en Tunisie : impact sur le diagnostic et la prise en charge des patients.

Les ichtyoses héréditaires (ICH) sont des maladies génétiques rares de la cornification, caractérisées par une desquamation et une altération de la fonction barrière de l’épiderme. Leur hétérogénéité clinique et génétique complique le diagnostic, plus de 50 gènes étant impliqués, souvent avec une variabilité allélique importante. Dans certaines populations, les taux élevés de consanguinité contribuent à une prévalence accrue. Les traitements actuels demeurent essentiellement symptomatiques. Un diagnostic moléculaire précis est essentiel pour établir le pronostic et offrir un conseil génétique approprié, notamment dans les populations consanguines où les formes rares de génodermatoses sont fréquentes. Cette étude vise à explorer la fréquence des phénotypes cliniques et l’étiologie moléculaire des ICH, tout en utilisant des approches in silico pour évaluer l’impact des mutations sur la structure et la fonction des protéines, afin de mieux orienter la prise en charge des patients. Nous avons mené des études multicentriques, rétrospectives et prospectives, entre 2017 et 2024, incluant 132 patients atteints d’ICH. Les données cliniques et démographiques ont été recueillies, et le séquençage d’exome entier (WES) a permis d’identifier les causes moléculaires, complétées par des analyses computationnelles évaluant l’impact des mutations sur la structure protéique. Nos résultats ont montré que 70 % des cas étaient non syndromiques et 30 % syndromiques, soulignant l’importance des études épidémiologiques. Le type le plus fréquent était l’ichtyose congénitale autosomique récessive (ARCI), suivie de l’ichtyose lamellaire et de l’érythrodermie ichtyosiforme congénitale. Les mutations du gène TGM1 étaient les plus fréquentes (18,2 % des patients), suivies de mutations privées dans CYP4F22, PNPLA1 et NIPAL4. Le WES a amélioré la précision diagnostique, identifiant des mutations causales chez 19 % des patients. L’analyse structurale a mis en évidence des mécanismes physiopathologiques clés impliquant la synthèse, le transport et le métabolisme des acylcéramides, ainsi que la formation de l’enveloppe lipidique des cornéocytes. Cette étude élargit le spectre génétique, mutationnel et phénotypique des ICH en Tunisie, et souligne le rôle central des lipides dans la fonction barrière cutanée. Ces résultats soutiennent le développement de stratégies diagnostiques adaptées aux populations ainsi que d’approches thérapeutiques guidées par la physiopathologie.
Rakia MERDASSI (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49532 - P675 Une nouvelle approche de séquençage très haut débit : vers une normalisation efficiente.
Une nouvelle approche de séquençage très haut débit : vers une normalisation efficiente.

Le séquençage à très haut débit de génome entier, dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, requiert une profondeur minimale fixé à 30X pour garantir la qualité d’interprétation. La normalisation est une des étapes clefs qui permet d’obtenir cette profondeur. Les approches de normalisation reposent sur des dosages fluorimétriques ou qPCR, mais ces méthodes se sont révélées limitées, car elles ne prennent pas en compte les biais liés aux index utilisés lors de la préparation de librairies. Ceci conduit à une hétérogénéité de répartition des librairies au sein du pool et, après séquençage, à l’apparition de librairies avec une profondeur inférieure à 30X, nécessitant un reséquençage, générant des coûts supplémentaires, des retards de rendu et impactant l’organisation du flux du laboratoire. Afin de surmonter ces contraintes, tout en maitrisant le coût, nous avons implémenté une étape de pré-séquençage avec une normalisation basée sur un séquençage à très faible profondeur (<1X) sur deux générations de séquenceurs (NovaSeq 6000 et NovaSeq X Plus). Les librairies d’ADN génomique sont préparées à partir d’échantillons sanguins en utilisant le kit Illumina DNA PCR-Free Prep. Le pré-séquençage est effectué actuellement sur une Flow Cell 1.5B et ses données sont analysées via DRAGEN sur le NovaSeq X Plus. L’impact du pré-séquençage a été évalué en comparant à partir d’une même plaque de 96 librairies, la normalisation issue du pré-séquençage et celle issue d’un dosage fluorimétrique individuel. Le pré-séquençage permet une normalisation robuste et reproductible, avec une homogénéité de répartition des librairies, évitant l’apparition de librairies avec une faible profondeur. L’utilisation de ce processus avant le séquençage du génome entier sur les Flow Cells 25B a aussi permis une optimisation du chargement de celles-ci : nous séquençons désormais 64 librairies supérieur à 30X par Flow Cell 25B. L’introduction du pré-séquençage a profondément amélioré notre flux de séquençage en standardisant la qualité des librairies, en limitant les reséquençages et en optimisant le chargement des Flow Cells 25B. Ce gain se traduit par une réduction significative des coûts de séquençage par librairie, avec une économie d’une Flow Cell 25B par série de 192 échantillons, ainsi qu’une diminution des délais de rendu grâce au faible taux de reséquençages. Cette stratégie appliquée en routine depuis quatre ans, sur plus de 40 000 génomes, démontre qu’une étape de normalisation basée sur un séquençage réel est plus performante que les approches classiques de dosage. Bien que limitées actuellement aux échantillons du domaine des Maladies Rares, ces améliorations soulignent l’intérêt du pré-séquençage comme outil de normalisation pour des plateformes de séquençage à grande échelle et offrent une perspective de standardisation pour d’autres applications génomiques.
Olivier CHENAVIER, Nicolas PONS (Lyon), Carole FERRARO-PEYRET, Christine VINCIGUERRA, Anne THOMAS
00:00 - 00:00 #49530 - P676 Apport du séquençage de longs fragments par nanopore dans le diagnostic génétique de la cardiomyopathie amyloïde liée au gène TTR.
Apport du séquençage de longs fragments par nanopore dans le diagnostic génétique de la cardiomyopathie amyloïde liée au gène TTR.

Introduction La cardiomyopathie amyloïde liée au gène TTR est une cause émergente d’insuffisance cardiaque, notamment chez les patients âgés. Plus de 130 variants pathogènes du gène TTR ont été décrits, dont certains fortement prévalents, avec des conséquences pronostiques et thérapeutiques majeures. Le diagnostic moléculaire repose traditionnellement sur le séquençage ciblé par technique Sanger ou, plus rarement, par NGS à courts fragments, permettant de détecter efficacement les variants ponctuels pathogènes. Toutefois, ces méthodes présentent plusieurs limites en pratique : délais de rendu parfois longs (multiplication des étapes analytiques), coûts cumulés des réactifs, et absence d’accès direct à l’haplotype complet. Le séquençage d’une PCR de grande taille par technologie Oxford Nanopore, capable de couvrir l’intégralité du gène TTR en une seule lecture, représente une alternative innovante et pragmatique, adaptée aux contraintes des laboratoires de diagnostic moléculaire. Objectifs Le projet visait à comparer l’apport du séquençage d’une PCR long-range par Nanopore sur MinION aux approches classiques (Sanger ciblé et NGS à courts fragments), en termes de performance diagnostique, de rapidité, de délai de rendu et de coût analytique. Matériel & Méthodes Une cohorte de patients adressés pour analyse du gène TTR a été analysée par deux approches : panel ciblé NGS et séquençage Nanopore. L’analyse bioinformatique a été réalisée à l’aide d’un pipeline interne combinant Minimap2 (2.30) pour l’alignement et la combinaison de Clair3 (v1.0.5), DeepVariant (v1.6.1-gpu) et bcftools mpileup (v1.21-0) pour l’appel de SNP. L’ensemble des résultats est haplotypé par Whatshap (v2.2-0). Les résultats ont été comparés selon quatre critères : concordance analytique pour les patients analysés en double, temps de préparation et de séquençage, délai global de rendu du résultat, et coût estimé des réactifs. Résultats Le séquençage Nanopore a montré une concordance parfaite pour l’identification des variants. Il a permis d’obtenir un délai de rendu significativement réduit grâce à une préparation simplifiée, à une diminution du temps technique et à l’absence d’étapes intermédiaires. Le coût en réactifs par patient s’est révélé inférieur à celui du séquençage NGS et compétitif par rapport au séquençage Sanger. Enfin, la possibilité d’obtenir directement les haplotypes constitue un avantage supplémentaire pour l’interprétation. Conclusion Le séquençage de longs fragments par Nanopore représente une alternative rapide, économique et robuste aux approches classiques pour le diagnostic moléculaire de la cardiomyopathie amyloïde liée au gène TTR. Il permet également de réaliser rapidement l’analyse d’un nombre important de patients. Son intégration dans la routine permet d’améliorer l’accessibilité et l’efficacité du dépistage génétique, notamment pour les autres pathologies amyloïdes, dans un contexte où un diagnostic précoce conditionne l’accès à des traitements innovants.
Valérie CHANAVAT, Quentin TESTARD, Marie LUCAIN, Kahia MESSAOUDI, Guillaume JEDRASZAK, Cécile CAZENEUVE, Gilles MILLAT, Alexandre JANIN (LYON)
00:00 - 00:00 #49728 - P677 Evaluation du kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit pour le séquençage par Oxford Nanopore Technologies du gène CFTR.
Evaluation du kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit pour le séquençage par Oxford Nanopore Technologies du gène CFTR.

Contexte/Objectifs : Le séquençage d’ADN short reads est la principale approche technique utilisée en diagnostic moléculaire. Cependant, pour certains gènes de grande taille ou difficiles à séquencer, des approches successives ou complémentaires restent nécessaires. Afin de simplifier l’approche dans les laboratoires de diagnostic, le gène CFTR a été inclus dans un nouveau kit Asuragen. Dans ce projet, nous avons étudié des échantillons porteurs de variants pathogènes dans le gène CFTR et comparé la concordance des génotypes obtenus avec les méthodes classiques. Patients et Méthodes : 63 échantillons porteurs de variants pathogènes ont été fournis par des laboratoires français référents pour la mucoviscidose. Nous avons évalué le kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit, combinant la technologie d’enrichissement par PCR longue et le séquençage Oxford Nanopore Technologies (ONT). Les régions codantes ainsi que les jonctions exon-intron du gène CFTR ont été amplifiées par des PCR longues de 2kb. Les librairies ONT ont été préparées, barcodées et multiplexées puis chargées sur une flowcell MinION R10.4.1. L’analyse bioinformatique automatisée a été réalisé à l’aide du logiciel Asuragen AmplideX Reporter. Résultats : Nous avons comparé les résultats obtenus avec le kit Asuragen pour les 63 échantillons. Nous disposions de 21 échantillons comportant 2 variants pathogènes, 38 échantillons pour lesquels le 2e variant manquait et 4 échantillons sans variant pathogène détecté. Les méthodes orthogonales ont permis la détection de 80 variants qui ont été recherchés : SNVs (51) dont 3 variants introniques profonds, CNVs (17), polyT-TG T3 ou T5 (6) et séquences Alu (3). Le kit Asuragen a permis d’obtenir des résultats fiables avec une concordance élevée ainsi que des données additionnelles pour les séquences Alu et les variants introniques profonds. L’haplotype des variants, la zygosité, la précision du séquençage et le taux d’erreur moyen du séquençage ONT ont été évalués. Compte tenu de la grande taille du gène CFTR (230 kb) et le séquençage par amplicons de 2 kb, la détermination de la phase et des allèles complexes a rarement été possible. Concernant l’analyse CNV, la qualité de détection semble impactée par le type d’extraction utilisé. Enfin les autres kits de séquençage du gène CFTR disponibles sur le marché ont été évalués (Devyzer, 4Bases). Conclusion : L’utilisation de ce nouveau kit Asuragen et ses performances, incluant la préparation de librairies et le logiciel dédié, est satisfaisante et permet l’obtention des génotypes en 3 jours. Nous anticipons que ce test permettra de simplifier les analyses effectuées par les laboratoires de diagnostic. Une approche d’enrichissement du gène CFTR par adaptive sampling en ONT pourra être utilisée en cas de besoin d’une étude plus exhaustive. Financements : Asuragen : réactifs, logiciel d’analyse et ordinateur portable ; ONT : flow cells, réactifs
Charlotte VASSY-CHARIGNON, Tony YAMMINE, Feyereisen LAURA, Hélène MORET, Emilie LANDAIS, Marie-Pierre AUDREZET, Girodon EMMANUELLE, Caroline RAYNAL, Nadège CAMELS, Anne-Sophie LEBRE (Reims)
00:00 - 00:00 #49576 - P678 Amélioration des prédictions in silico pour les variants dans les gènes non-codants chez les patients atteints de troubles neurodéveloppementaux.
Amélioration des prédictions in silico pour les variants dans les gènes non-codants chez les patients atteints de troubles neurodéveloppementaux.

Les troubles neurodéveloppementaux (TND) touchent environ 1 à 2 % des nouveaux-nés. Bien que plus de 1 500 gènes soient associés à des formes monogéniques rares de TND et que le séquençage complet du génome ait accéléré leur identification, de nombreux patients restent sans diagnostic précis. En effet, si la majorité des variants peuvent désormais être détectés, l’interprétation de leur pathogénicité reste un défi majeur. Les outils de prédiction in silico manquent de fiabilité en particulier pour les gènes non codants, souvent exclus des pipelines cliniques ou classés comme incertains en raison du coût et de la complexité des analyses fonctionnelles. Pourtant, des études récentes ont démontré l’implication d’ARN non codants dans les TND (ex. : RNU4-2, RNU2-2, CHASERR). L’expression de ces gènes est hautement spécifique des tissus et le cerveau en développement, bien que difficile à étudier, est le tissu le plus pertinent pour les TND. Les modèles in vitro, comme les cellules souches neurales humaines (hNSC) dérivées de cellules pluripotentes, offrent une alternative pertinente. Cellules progénitrices à l’origine de la formation du cortex, elles présentent à la fois une importante capacité d’auto-renouvellement et de différenciation en neurones corticaux. Elles expriment également davantage de gènes associés aux TND que le sang ou les fibroblastes. Notre projet vise à améliorer l’annotation spécifique au cerveau en développement des gènes non codants en intégrant de larges jeux de données publiques et des données multi-omiques issues de hNSC, afin de développer un score TND-spécifique. L’objectif de ce score est de prioriser les variants situés dans les ARN non codants fortement exprimés dans le cerveau, et ceux situés dans les régions non codantes de gènes codants qui pourraient être régulés par ces ARN. Pour cela, nous avons tout d’abord défini une liste de gènes non codants. Pour chacun de ces transcrits nous collectons plusieurs caractéristiques clés comme leur expression spécifique dans les tissus cérébraux (développementaux et adultes, via GTEx et BRAINSPAN), leur expression dans les hNSC par rapport à d’autres tissus de patients (sang ou fibroblastes), leur localisation à proximité de gènes de TND, leurs cibles de régulation connues ou prédites dans ces gènes, mais aussi des scores pré-existants plus généralistes (ex CADD v1.7). Ce score, appliqué à des données de séquençage complet du génome issues d’une vingtaine de trios TND, a déjà permis d’identifier un variant candidat dans un ARN non codant. Après validation et optimisation par des approches d’apprentissage automatique sur les données ClinVar, nous utiliserons le score sur 1 500 nouveaux trios issus du Plan France Médecine Génomique (projet denovoRank). Il permettra de sélectionner quelques gènes non codants spécifiques au cerveau, qui feront ensuite l’objet de tests fonctionnels afin d’évaluer l’impact des variants sur leur activité biologique.
Tatiana MAROILLEY (Strasbourg), Clarisse DELVALLÉE, Damien PLASSARD, Sarah BAER, Amélie PITON
00:00 - 00:00 #49316 - P679 Le séquençage du génome long-read : vers un test unique intégratif en routine diagnostique.
Le séquençage du génome long-read : vers un test unique intégratif en routine diagnostique.

Introduction L’exploration génétique repose classiquement sur une succession de techniques (caryotype, ACPA, exome, tests ciblés FMR1/AZF, MLPA/QMPSF). Ce parcours est souvent à l’origine de délais pour les patients. Le séquençage long-read du génome permet de détecter avec un test unique SNV, indels, CNV, SV, expansions nucléotidiques, mosaïques et méthylation. Matériels et méthodes Vingt échantillons représentatifs de la pratique diagnostique (infertilité, maladies constitutionnelles, prédispositions au cancer) ont été analysés par séquençage du génome long-read sur Oxford Nanopore PromethION. L’interprétation a été réalisée via un pipeline interne et des outils commerciaux (VarSome), puis comparée aux résultats obtenus au préalable par les techniques conventionnelles (caryotype/ACPA, tests ciblés, exome). Résultats Parmi les 20 analyses réalisées, 19 résultats ont été interprétables (1 échec technique). La série illustre l’étendue des explorations permises par ce test unique couvrant des anomalies relevant aussi bien de la cytogénétique que de la génétique moléculaire : - Expansions de triplets au locus FMR1 : 4 dossiers avec un cas normal, un en zone grise, une prémutation, et une mutation complète - CNV : une microdélétion AZFc, une del15q11, une del22q11, délétion hétérozygote des exons 6 à 10 du gène PMS2 - Anomalie de nombre : 47,XXY - Marqueurs chromosomiques surnuméraires (sSMC) : un marqueur du chromosome 16 en mosaïque, et un du chromosome 1 - SV impliquant des chromosomes sexuels : deux der(15)t(Y;15) et un remaniement complexe du X (dup/del), une inversion du Y - Remaniement chromosomique complexe équilibré : der(4)ins(4;7)(q21.1;q31.2q36),t(4;11)(q33;q22) - Chromosome en anneau r(9) - Variant simple nucléotide (SNV) dans COL3A1 c.2959G>A (p.Gly987Ser) L’analyse en échec correspond à un prélèvement adressé pour un caryotype où un marqueur surnuméraire en mosaïque d’origine indéterminée avait été vu. L’hypothèse de l’échec serait une contamination de l’ADN à l’héparine, un nouveau prélèvement EDTA est prévu. Conclusion Le séquençage du génome long-read permet d’agréger les approches classiques avec une grande précision, incluant la détection de mosaïques et de réarrangements complexes difficilement détectées. Ces résultats soutiennent son intégration comme test de première intention pour des indications sélectionnées, compte tenu des perspectives d’optimisation actuelles et à venir (coûts, délais, automatisation). Il s’agit de la première mise en pratique du séquençage de génome long-read couvrant un spectre aussi large d’indications en France. Au-delà de l’intérêt technique, cette approche pourrait transformer les pratiques en réduisant l’errance diagnostique, en simplifiant le parcours patient.
Abdelali ZRHIDRI (Clermont Ferrand), Emilie PAGE, Stephan KEMENY, Victor PILLAY, Grégory EGEA
00:00 - 00:00 #49365 - P680 Détection de variants de très faible fréquence en exome profond adaptée aux maladies rares mosaïques.
Détection de variants de très faible fréquence en exome profond adaptée aux maladies rares mosaïques.

Contexte/Objectifs : Les mutations mosaïques dans les maladies rares se caractérisent par des fréquences alléliques très variables, pouvant être extrêmement faibles, ainsi que par une distribution tissulaire hétérogène. Cela compromet souvent la détection de nouvelles mutations et, de ce fait, la grande majorité des protocoles de diagnostic hospitaliers recherchent principalement des mutations déjà connues, en utilisant le séquençage ciblé par panels ou la digital PCR. En conséquence, le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) a mis en évidence la nécessité d’un protocole standardisé pour la découverte de nouvelles mutations mosaïques dans les maladies rares. En réponse à cette demande, le Centre de Référence, d’Innovation, d’eXpertise et de transfert (CRefIX) met en place et teste différents protocoles pour l’identification de mutations à faible fréquence par du séquençage d’exome complet (WES) à grande profondeur (> 600X). Matériels et méthodes : Nous avons conçu des échantillons de mosaïcisme in vitro à partir de la lignée cellulaire HAP-1, en diluant deux lignées cellulaires knockout pour deux gènes connus générées par CRISPR dans la lignée isogénique wild type. Nous avons ainsi obtenu des échantillons portant ces deux mutations connues à des fréquences de 10 %, 5 %, 1 %, 0,5 %, ainsi que les témoins non dilués pour chaque mutation et pour le wild type. L’exome complet de tous les échantillons a été capturé avec les kits Agilent (V6+UTR) et Twist (Exome 2.0 Plus Comprehensive Exome Spike-in) et séquencés respectivement sur NovaSeq 6000 et X+, avec un objectif de profondeur de 600X. L’appel de variants a été réalisé avec Mutect2 (GATK v4.5.0.0), et la visualisation du bruit de fond de séquençage avec samtools mpileup (samtools v1.18). Résultats et conclusions : A l’aide de l’analyse ciblée des positions des mutations, les deux mutations connues ont été détectées jusqu’à au moins les fréquences de 1% voir de 0,5 %. Cependant, Mutect2 ne parvient le plus souvent pas à les identifier en deçà des fréquences de 5%. De plus, la détection des mutations semble plus efficace avec le kit Twist qu’avec le kit Agilent car la profondeur de séquençage est plus homogène. Ce défaut de détection de Mutect2 est dû à un important bruit de fond de séquençage. Ce bruit de fond de séquençage qui est la somme des erreurs dues aux amplifications par PCR lors des étapes de préparation des librairies et des erreurs causées par le séquenceur, est le principal verrou technique qui bloque la détection des mutations de faible fréquence. Pour répondre à ce problème nous allons prochainement tester le séquenceur Aviti qui promet d’atteindre de meilleurs qualités d’assignation des bases et d’autres outils de variant calling plus adaptés au filtrage de ce bruit de fond. Financements : ANR-18-INBS-0001 (French National Research Agency)
Jules LEPONT--RICHEZ (Evry), Mélanie LETEXIER, Ahouefa Printil AHO GLELE, Alain VIARI, Violette TURON, Thomas EYCHENNE, Jean-François DELEUZE
00:00 - 00:00 #49778 - P681 Analyses structurales des variations faux-sens des sous-unités du complexe Mediator.
Analyses structurales des variations faux-sens des sous-unités du complexe Mediator.

Le complexe Mediator est un régulateur central de la transcription, reliant les facteurs de transcription à l’ARN polymérase II. Organisé en modules fonctionnels (core Mediator, Head, Middle, Tail et module kinase), il contribue à la formation du complexe de pré-initiation, au recrutement de l’ARN polymérase II et à l’intégration des signaux régulateurs nécessaires à l’expression des gènes. Des variants pathogènes affectant ses sous-unités sont associés à des troubles neurodéveloppementaux ainsi qu’à divers syndromes du développement. Les variations faux-sens peuvent perturber la structure, les propriétés électrostatiques ou les interfaces protéiques essentielles à l’activité du complexe. Nous avons recensé l’ensemble de ces variants décrits dans la littérature et dans les bases de données, puis nous les avons modélisés à l’aide de ChimeraX. Différents niveaux de perturbations peuvent expliquer l’effet délétère des variants : perte de liaisons hydrogène, altérations locales de conformation ou encore modifications électrostatiques de surface. Par exemple, les variants R611Q et R611W de MED23 entraînent une perte de liaisons hydrogène et une réorganisation locale, aboutissant secondairement à une dérégulation de l’expression de Fos et Jun. Les variants localisés dans le domaine N-HEAT modifient l’environnement électrostatique de la région d’interaction avec MED24, suggérant une altération des contacts inter-sous-unités. Dans MED25, plusieurs variants se regroupent dans un domaine impliqué dans l’ancrage au core Mediator. Le variant Y39C modifie l’environnement électrostatique et l’hydrophobicité locales, pouvant compromettre la stabilité de cette interaction. Enfin, les variants de la sous-unité CDK8 se concentrent autour de la cavité catalytique, ce qui laisse envisager un impact sur son activité kinase et la régulation transcriptionnelle. Des mutations dans la T-loop perturbent également les charges électrostatiques locales, suggérant une altération de son interaction avec MED12. Dans ce travail, nous avons recensé l’ensemble des variants faux-sens identifiés dans les gènes codant les sous-unités du complexe Mediator afin d’élaborer une cartographie des mécanismes délétères associés aux MEDopathies. L’utilisation d’une nouvelle approche technologique de modélisation permet de mieux caractériser l’impact de ces variants et de préciser les mécanismes responsables des effets pathogènes observés dans les MEDopathies.
Jéromine CARRET (Lille), Frédéric FRENOIS, Thomas SMOL, Jamal GHOUMID
00:00 - 00:00 #49176 - P682 In Silico Analysis of Coding/Noncoding SNPs of Human RETN Gene and Characterization of Their Impact on Resistin Stability and Structure.
In Silico Analysis of Coding/Noncoding SNPs of Human RETN Gene and Characterization of Their Impact on Resistin Stability and Structure.

Resistin (RETN) is a gene coding for proinflammatory adipokine called resistin secreted by macrophages in humans. Single nucleotide polymorphisms (SNPs) in RETN are linked to obesity and insulin resistance in various populations. Using dbSNP, 78 nonsynonymous SNPs (nsSNPs) were retrieved and tested on a PredictSNP 1.0 megaserver. Among these, 15 nsSNPs were predicted as highly deleterious and thus subjected to further analyses, such as conservation, posttranscriptional modifications, and stability. The 3D structure of human resistin was generated by homology modeling using Swiss model. Root-mean-square deviation (RMSD), hydrogen bonds (h-bonds), and interactions were estimated. Furthermore, UTRscan served to identify UTR functional SNPs. Among the 15 most deleterious nsSNPs, 13 were predicted to be highly conserved including variants in posttranslational modification sites. Stability analysis predicted 9 nsSNPs (I32S, C51Y, G58E, G58R, C78S, G79C, W98C, C103G, and C104Y) which can decrease protein stability with at least three out of the four algorithms used in this study. These nsSNPs were chosen for structural analysis. Both variants C51Y and C104Y showed the highest RMS deviations (1.137 Å and 1.308 Å, respectively) which were confirmed by the important decrease in total h-bonds. The analysis of hydrophobic and hydrophilic interactions showed important differences between the native protein and the 9 mutants, particularly I32S, G79C, and C104Y. Six SNPs in the 3′UTR (rs920569876, rs74176247, rs1447199134, rs943234785, rs76346269, and rs78048640) were predicted to be implicated in polyadenylation signal. This study revealed 9 highly deleterious SNPs located in the human RETN gene coding region and 6 SNPs within the 3′UTR that may alter the protein structure. Interestingly, these SNPs are worth to be analyzed in functional studies to further elucidate their effect on metabolic phenotype occurrence.
Lamiae ELKHATTABI, Imane MORJANE, Hicham CHAROUTE, Soumaya AMGHAR, Hind BOUAFI, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Rachid SAILE, Hassan ROUBA, Abdelhamid BARAKAT
00:00 - 00:00 #49809 - P683 Evaluation de la solution devyser thalassemia v2 dans le diagnostic moléculaire des thalassémies.
Evaluation de la solution devyser thalassemia v2 dans le diagnostic moléculaire des thalassémies.

Les syndromes thalassémiques sont des maladies génétiques caractérisées par un défaut de synthèse partiel ou total des chaines alpha et/ou bêta de l’hémoglobine. Sur le plan moléculaire, les alpha-thalassémies sont principalement liées à des délétions au niveau du locus HBA, alors que les bêta-thalassémies résultent majoritairement de variations ponctuelles du gène HBB. Le diagnostic moléculaire de ces pathologies repose traditionnellement sur une stratégie dite « en cascade » impliquant différentes techniques (GAP-PCR, MLPA, Séquençage Sanger). Cette approche multiple nécessite des ressources humaines et techniques importantes. Face à ces contraintes, de nouvelles technologies ont été développées permettant de détecter efficacement ces anomalies tout en allégeant les processus analytiques. Ce travail a pour but d’évaluer l’efficacité de la solution Devyser Thalassemia v2 (Dvysr®) basée sur le séquençage haut débit qui promet de détecter simultanément les grands réarrangements génomiques et les variations ponctuelles. Nous avons évalué ses performances diagnostiques et son efficacité opérationnelle en les comparant aux techniques utilisées dans notre laboratoire. Le workflow comporte (1) une PCR long-range conçue pour cibler les délétions les plus fréquemment associées aux alpha-thalassémies (délétions α3.7 et 4.2), (2) une PCR multiplex permettant d’amplifier les clusters des gènes de globine ainsi que certains gènes « modifiers », (3) une préparation de librairies pour séquençage haut débit (Illumina®), (4) une solution d’analyse bio-informatique pour l’identification et l’interprétation des anomalies détectées. Des échantillons de génotype connu ont été analysés par les deux approches et comparés sur la base de concordance analytique et de temps technique requis. Cette validation a porté sur un spectre de variations incluant des délétions et des variations ponctuelles du locus HBB, des délétions (délétion HS40, HbH) et une triplication du locus HBA. La solution Devyser Thalassemia v2 a permis d’identifier l’intégralité des anomalies recherchées. Cependant, la délétion βHS1-4 n’a été que partiellement détectée (identifiée en tant que del βHS1-3) nécessitant ainsi une analyse complémentaire. L’intérêt majeur de cette seconde version du kit réside dans l’utilisation d’une PCR long-range et la détection directe qui permettent l’identification des délétions α3.7 présentes à hauteur de 33% dans notre cohorte. Plusieurs options d’analyse bio-informatique contribuent à optimiser la normalisation et l’appel des grands réarrangements. L’utilisation de cette approche permet de réduire significativement le temps technique par rapport aux méthodes classiques aux multiples analyses. Ces résultats préliminaires montrent que la solution Devyser Thalassemia v2, en cours de marquage CE-IVDR, est une approche prometteuse, fiable et rapide pouvant être facilement implémentée dans les laboratoires de diagnostic moléculaire spécialisés dans les hémoglobinopathies.
Kahia MESSAOUDI (AMIENS), Walaa DARWICHE, Didier HERENT, Alizée SERGENT, Ophélie EVRARD, Loïc GARÇON, Guillaume JEDRASZAK, Estelle CADET
00:00 - 00:00 #49214 - P684 Prescriptions et rendement diagnostique du séquençage génomique dans le cadre des maladies rares en Guadeloupe : état des lieux 2023–2025.
Prescriptions et rendement diagnostique du séquençage génomique dans le cadre des maladies rares en Guadeloupe : état des lieux 2023–2025.

Les maladies rares d’origine génétique résultent d’altérations du génome, héritées ou de novo, qui perturbent des fonctions biologiques essentielles. Elles affectent divers organes ou systèmes, et leur diagnostic est souvent complexe en raison de symptômes peu spécifiques. Bien que les options thérapeutiques restent limitées, les avancées en génomique, notamment le séquençage de l’ADN, permettent d’identifier les mutations causales et ouvrent la voie à des approches ciblées. L'objectif est d'établir un état des lieux des prescriptions de séquençage du génome entier (WGS) en Guadeloupe dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG), et analyser les premiers résultats diagnostiques obtenus. Pour cela, une étude descriptive rétrospective portant sur les prescriptions de WGS adressées à la plateforme AURAGEN depuis la Guadeloupe entre 2023 et 2025. Les données collectées incluent le nombre de familles incluses, les indications cliniques, le nombre d’échantillons transmis, ainsi que les comptes rendus validés. Sur la période étudiée, 241 familles ont été incluses, représentant un total de 629 échantillons. À ce jour, 118 résultats génétiques ont été édités. Le déploiement du PFMG en Guadeloupe améliore l’accès au diagnostic génétique des maladies rares dans un contexte ultramarin. L’analyse des données locales permet d’évaluer l’efficacité du dispositif et de renforcer son intégration dans les parcours de soins spécialisés.
Kara RANGUIN (GUADELOUPE), Aude ABRIAL, Sofiane DJEBIEN, Véronique ATALLAH, Consortium AURAGEN, Hugo CHAUMONT, Gérard COTELLON, Frédérique DELION, Carine JEAN BAPTISTE, Lazslo KOVACIC, Jean Marc ROSENTHAL, Plateforme KARUKERARES, Krystelle SENE, Pierre-Yves WACHTER, Simon TOURNIER, Jean Christophe HEBERT, Marilyn LACKMY
00:00 - 00:00 #49865 - P685 Nouvelles perspectives diagnostiques et mécanistiques dans le syndrome ATRX grâce au profilage de la méthylation de l’ADN.
Nouvelles perspectives diagnostiques et mécanistiques dans le syndrome ATRX grâce au profilage de la méthylation de l’ADN.

Les maladies rares, souvent d’origine génétique, représentent un enjeu majeur de santé publique, avec une errance diagnostique moyenne de plusieurs années. Si le séquençage génomique a permis l’identification de nombreux variants pathogènes, l’interprétation de nombreux variants reste incertaine. L’étude de la méthylation de l’ADN chez les patients apporte une information complémentaire et l’identification d’épisignatures spécifiques facilite l’interprétation de nouveaux variants, contribue au diagnostic et affine la compréhension mécanistique. Le syndrome d’alpha-thalassémie et de déficience intellectuelle liée au chromosome X (ATRX-S), causé par des mutations du gène ATRX, a été associé à une signature épigénétique distincte, dont la robustesse et l’utilité clinique demeurent encore peu explorées et évaluées. À l’aide de puces Illumina EPIC, nous avons analysé la méthylation de l’ADN de patients atteints d’ATRX-S en développant un pipeline bioinformatique robuste. Celui-ci s’appuie sur les fonctionnalités de bases de ChAMP comme socle, mais a été enrichi de contrôles qualité multi-niveaux (ACP, t-SNE, estimation de la composition cellulaire, horloge épigénétique) et de filtres stricts, afin de renforcer la robustesse des analyses. Ce pipeline a permis l’identification de sites différentiellement méthylés (DMPs) puis leur comparaison avec les données de la littérature et l’évaluation de leur pertinence diagnostique. Nous démontrons qu’une signature épigénétique robuste discrimine les patients atteints d’ATRX-S des témoins, indépendamment du tissu analysé. L’intégration de données de ChIP-seq (ATRX, H3.3, H3K9me3) a fourni un éclairage mécanistique supplémentaire et mis en évidence des processus biologiques liés aux cellules neuronales, en cohérence avec le phénotype clinique. Cette étude met en évidence à la fois le potentiel et les limites des épisignatures pour le diagnostic des maladies rares et propose un cadre pour une meilleure intégration des données épigénomiques en recherche et en clinique.
Nicolas DOLDI (Paris), Fatou CAMARA, Marlène RIO, Anne GUIMIER, Catherine BADENS, Stanislas LYONNET, Camille CHARBONNIER, Valérie CORMIER-DAIRE, Matthieu DEFRANCE, Emilia Maria PUIG LOMBARDI, Maud DE DIEULEVEULT
00:00 - 00:00 #49871 - P686 Détection bio-informatique des insertions d’éléments génétiques mobiles pour le diagnostic des maladies rares au laboratoire SeqOIA.
Détection bio-informatique des insertions d’éléments génétiques mobiles pour le diagnostic des maladies rares au laboratoire SeqOIA.

Contexte : Le Plan France Médecine Génomique (PFMG) déploie le séquençage génomique à haut débit pour le diagnostic des maladies rares, avec un rendement d’environ 30.6 % toutes préindications confondues (Abadie et al. 2025). Les pipelines actuels sur données Illumina short-reads détectent efficacement SNV, petits indels et la plupart des CNV, mais restent limités pour d’autres catégories ou régions génomiques complexes. Or, près d’un variant pathogène sur sept correspond à une anomalie « techniquement difficile » (Lincoln et al. 2021). Parmi elles, les insertions d’éléments génétiques mobiles (MEI) constituent un défi majeur : représentant plus de 50 % du génome, présentes en milliers à millions de copies et encore actives pour certaines familles (Alu, SVA, LINE1), elles génèrent une insertion de novo environ toutes les dix naissances. De nombreux cas pathogènes ont ainsi déjà été rapportés. Leur grande taille et leur caractère hautement répétitif expliquent cependant la faible sensibilité des outils classiques de détection de variants structuraux. Méthodes : Trois outils dédiés à la détection des MEI sur short-reads (MEGAnE v1.0, SCRAMBLE v1.0, MELT v2.2) ont été évalués sur quatre génomes de référence (NA12878, HG002, NA19238, NA19239), chacun séquencé à plusieurs reprises au laboratoire SeqOIA. Leur contenu exact en MEI a été caractérisé par séquençage long-reads dans le cadre du Human Genome Structural Variation Consortium (Ebert et al. 2021), avec entre 1000 et 2000 MEI absents du génome de référence par échantillon. Les performances ont été comparées selon la sensibilité la valeur prédictive positive, la reproductibilité et le coût computationnel. Les variants identifiés ont été annotés et confrontés à trois bases populationnelles (gnomAD-SV, HMEID, HGDP) via des scripts dédiés. Résultats : MEGAnE et MELT ont montré les meilleures performances, avec une sensibilité moyenne de 0.82 [0.81-0.83] pour MEGAnE et 0.79 [0.77-0.82] pour MELT, et une précision moyenne de 0.73 [0.69-0.75] et 0.76 [0.74-0.77]. SCRAMBLE présentait des résultats inférieurs (sensibilité 0.68 [0.61-0.71], précision 0.45 [0.43-0.47]). MEGAnE s’est distingué par un coût computationnel dix fois moindre que MELT, justifiant son choix pour une intégration en routine. Le pipeline a permis de retrouver trois insertions pathogènes connues (PTEN, ATM, ANLN). Son application à un cas d’exostoses multiples sévères, resté négatif lors de l’analyse initiale, a révélé une insertion de novo dans l’exon 1 de EXT1. Conclusions : Les pipelines NGS conventionnels présentent une sensibilité limitée pour la détection des MEI. L’intégration d’outils spécialisés, en particulier MEGAnE, améliore significativement la détection, augmente le rendement diagnostique et réduit l’errance diagnostique. Ces résultats plaident pour leur adoption systématique dans le cadre du PFMG, afin d’élargir le spectre des variants détectables et renforcer l’impact médical du séquençage génomique.
Arnaud MAILLARD (Paris), Nicolas DERIVE, Pierre MARIJON, Audrey BRIAND-SULEAU, Pierre BLANC, Alban LERMINE
00:00 - 00:00 #49550 - P687 Prot_Orthologues : un serveur web pour visualiser l’alignement de 25 protéines orthologues de chacune des > 19 000 protéines humaines MANE Select.
Prot_Orthologues : un serveur web pour visualiser l’alignement de 25 protéines orthologues de chacune des > 19 000 protéines humaines MANE Select.

Introduction : l’interprétation de variants faux-sens est une difficulté quotidienne. Un des critères essentiels est le degré de conservation inter-espèce des acides aminés. Il est donc essentiel d’accéder facilement à un serveur web qui affiche instantanément la conservation interespèce d’un acide aminé d’une protéine humaine. C’est ce que réalise le serveur Prot-Orthologues. Méthodes : Toutes les protéines MANE select ont été incluses dans le projet. Trois bases de données ont été utilisées pour identifier les protéines orthologues : ENSEMBL, NCBI et OMA de 25 espèces différentes choisies pour leur éloignement progressif de l’espèce humaine. Pour chacune des 25 espèces, la protéine orthologue la plus similaire à la protéine humaine a été sélectionné après un alignement 1 pour 1. Finalement, un alignement incluant la protéine humaine et les orthologues non-humains a été obtenu pour chacune des protéines humaines MANE Select. Les logiciels d'alignement utilisés sont tcoffee et clustalo. Les alignements des > 19 000 protéines humaines MANE Select ont été introduit dans une base de données SQLite. L’ensemble des scripts ont été écrits en Python3.8. Le site web utilise pyWebIO. Résultat : à l’accueil, il est nécessaire d’entrer la position de l’acide aminé et un des 6 identifiants possibles : nom abrégé du gène (ex. : DMD), N° ENSEMBL du gène, du transcript, de la protéine, N° NCBI du transcrit ou de la protéine. Le site affiche alors l’alignement avec toutes les protéines disponibles parmi les 25 espèces animales ainsi que les 12 acides aminés avant et après l’acide aminé cible. Il est possible de changer le jeu de couleur, de diminuer le nombre espèces à présenter, d’obtenir la liste des N° d’identification des protéines alignées et d’obtenir une image de l’alignement. Il est aussi possible de continuer en choisissant un autre acide aminé ou une autre protéine. Conclusion : ce site web met à disposition des internautes un outil simple et flexible permettant en un clic de visualiser le niveau de conservation inter-espèce d’un acide aminé, un élément essentiel pour aider à prioriser les variants faux-sens observés lors des séquençages d’ADN.
Patrice BOUVAGNET (Lyon)
00:00 - 00:00 #49220 - P688 Séquençage des gènes GBA1 et GBAP1 : évaluation du kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit utilisant le séquençage par Oxford Nanopore Technologies.
Séquençage des gènes GBA1 et GBAP1 : évaluation du kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit utilisant le séquençage par Oxford Nanopore Technologies.

Contexte/Objectifs : Le séquençage d’ADN short-reads est la principale approche technique utilisée en diagnostic moléculaire. Cependant, pour certains gènes difficiles à séquencer, des approches successives ou complémentaires restent nécessaires. Afin de simplifier l’approche dans les laboratoires de diagnostic, les gènes GBA1 et son pseudogène GBAP1 ont été inclus dans un nouveau kit Asuragen. Dans ce projet, nous avons étudié des échantillons porteurs de variants pathogènes dans le gène GBA1 et comparé la concordance des génotypes obtenus avec les méthodes classiques. Patients et Méthodes : 17 échantillons porteurs de variants pathogènes ont été fournis par des laboratoires français (laboratoires référents pour maladies de Gaucher, Parkinson et démence à corps de Levy). Nous avons évalué le kit AmplideX® Nanopore Carrier Plus Kit, combinant la technologie d’enrichissement par PCR longues et le séquençage Oxford Nanopore Technologies (ONT). Les régions codantes ainsi que les jonctions exon-intron des gènes GBA1 et GBAP1 ont été amplifiées par deux PCR (6,4 et 7,3 kb). Les librairies ONT ont été préparées, barcodées et multiplexées puis chargées sur une flowcell MinION R10.4.1. Le séquençage a été réalisé à l’aide du logiciel MinKnow (ONT), la déconvolution pour obtenir la phase a été réalisée, puis l’analyse bioinformatique automatisée des variants a été faite à l’aide du logiciel AmplideX One Reporter (Asuragen). L’annotation automatique s’appuie sur les données ClinVar. Résultats : Plusieurs types de variants ont été évalués (SNV, indel, CNV et SV/allèles recombinants) ainsi que la zygosité des variants et la précision du séquençage ONT. Compte tenu de la taille de la région amplifiée, la détermination de la phase a été possible dans tous les cas. Tous les variants ont été détectés, y compris un variant Indel de 55pb (c.1265_1319del) non détecté en exome short-reads. La zygosité des variants est concordante avec les données orthogonales. Tous les variants (automatiquement annotés par le logiciel) ont été correctement annotés à l’exception du variant Indel de 55pb annoté ici comme deux évènements de 50pb+5pb et d’un CNV de type délétion homozygote, lequel a été détecté mais mal annoté. Trois échantillons étaient porteurs d’allèles recombinants RecNcil ou RecTL, lesquels ont été annotés manuellement. Conclusion : L’utilisation de ce nouveau kit et ses performances, incluant la préparation de librairies et le logiciel dédié est satisfaisante et permet l’obtention des génotypes GBA1 en 3 jours. Nous anticipons que ce test permettra de simplifier les analyses effectuées par les laboratoires français référents permettant ainsi une étude exhaustive du gène GBA1. Ce kit développé pour le carrier screening devra être éprouvé pour le diagnostic. Financements : Asuragen : réactifs PCR, logiciel d’analyse et ordinateur portable, réactifs de préparation de librairies ; ONT : Mk1B, flow cells, réactifs de préparation de librairies.
Gabriel BRETON, Tony YAMMINE, Laura FEYEREISEN, Hélène MORET, Nadège CALMELS, Soumeya BEKRI, Roseline FROISSART, Anne-Sophie LEBRE (Reims)
00:00 - 00:00 #49491 - P689 Enjeux techniques et organisationnels pour un laboratoire de biologie médicale liés à la mise en place d’un projet pilote de dépistage néonatal génomique.
Enjeux techniques et organisationnels pour un laboratoire de biologie médicale liés à la mise en place d’un projet pilote de dépistage néonatal génomique.

Le dépistage néonatal (DNN) vise à détecter, dès la naissance et avant l’apparition des symptômes, certaines maladies rares et graves, d’origine génétique pour la plupart. Il permet ainsi de mettre en œuvre le plus rapidement possible les mesures thérapeutiques ou préventives appropriées pour limiter l’impact de ces maladies sur la santé des nouveau-nés. Compte tenu des progrès thérapeutiques de plus en plus rapides dans les maladies rares, l’ajout des nouvelles pathologies traitables une à une dans le DNN ne sera plus un modèle efficient à l’avenir. Il devenait donc indispensable de réfléchir à l’utilisation de nouvelles technologies permettant d’augmenter facilement et régulièrement le nombre de maladies rares dépistées en fonction de ces progrès thérapeutiques. Le séquençage haut débit pangénomique semble une option tout à fait adaptée notamment avec la mise sur le marché récente d’instruments permettant de séquencer plusieurs centaines de génomes par semaine, ouvrant ainsi la voie à la mise en place d’un dépistage néonatale génomique (DNNg). Parallèlement à de nombreux pays, le projet PERIGENOMED, vise à évaluer notamment la faisabilité, l’efficacité et la pertinence du DNNg en France. Il est construit en deux phases : la 1ère phase pilote (PGC1) évalue la faisabilité de rendre par 2 laboratoires (Dijon, Nantes) un résultat de DNNg en moins de 4 semaines (2 semaines pour certaines maladies métaboliques) pour 2500 naissances dans 5 CHU. Une 2ème phase préfiguratrice (PGC2) est prévue pour poursuivre cette évaluation en vie réelle à une échelle territoriale en Bourgogne Franche-Comté pour 19 000 naissances. L'analyse in silico des gènes responsables de maladies génétiques précoces et traitable est réalisée à partir de données de séquençage de génome entier. Une organisation technique solide et précise permettant d’absorber le débit d’analyse de milliers de génome par an avec un délai de rendu de résultat compatible avec le DNN a dû être mise en place dans le laboratoire de génomique médicale du CHU Dijon Bourgogne au sein du centre NEOMICS. Le dispositif repose sur une articulation fluide entre les volets pré-analytiques (logistique de réception et traitement des prélèvements, extraction d’ADN à partir des buvards), analytique (préparation de libraires et séquençage sur un instrument Illumina NovaSeq X plus) et post-analytique (pipeline bio-informatique optimisé, filtrage des variation et génération de rapports standardisés). Nous présentons ici les investissements (robotisation, automatisation), les développements techniques (séquençage sur sang de buvard, uniformisation de la quantité de données génomiques générées) et l’organisation (circuits urgents) mis en place au centre NEOMICS du CHU Dijon Bourgogne pour la réalisation du DNNg et un retour d’expérience sur les 600 premières inclusions de la première phase du projet PERIGENOMED.
Martin CHEVARIN (Dijon), Valentin BOURGEOIS, Claire RISSE, Clarisse DONDON, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Frédéric HUET, Laurent PASQUIER, Stéphane BEZIEAU, Virginie GUIBERT, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE, Yannis DUFFOURD
00:00 - 00:00 #49354 - P690 Lutte contre l’impasse diagnostique : Amélioration de l’interprétation des variants du gène WFS1 grâce à l’IA.
Lutte contre l’impasse diagnostique : Amélioration de l’interprétation des variants du gène WFS1 grâce à l’IA.

Le gène WFS1, codant pour la protéine wolframine, est impliqué dans des maladies rares telles que le syndrome de Wolfram (forme récessive) ainsi que dans certaines pathologies dominantes (surdité, atrophie optique, diabète). La classification des variants faux-sens de WFS1 demeure un défi majeur. Distinguer les variants récessifs (généralement associés à une perte de fonction) des variants dominants (souvent liés à un effet dominant négatif ou à un gain de fonction) est en effet essentiel pour affiner le diagnostic et l’orientation des patients. Les outils prédictifs actuels reposent principalement sur des critères de conservation ou d’impact physicochimique, mais négligent les aspects structuraux et dynamiques de la protéine. Pour dépasser ces limites, nous développons une approche innovante intégrant modélisation 3D, bioinformatique structurale et apprentissage profond géométrique afin de mieux caractériser et prédire la pathogénicité des variants de WFS1. La première étape a consisté à établir un jeu de données validé comprenant 135 variants bénins, 80 récessifs et 30 dominants, annotés cliniquement et positionnés structurellement à l’aide d’outils tels qu’AlphaFold, STRING et Spectraldom. Nous avons ensuite appliqué des méthodes de classification supervisée et non supervisée pour évaluer la capacité des prédicteurs classiques à distinguer les mécanismes d’action. Le travail se poursuit avec l’intégration de caractéristiques structurales (flexibilité, environnement local, domaines) dans un modèle d’apprentissage sur graphes, visant une classification fonctionnelle plus précise. Une analyse des interfaces protéine-protéine de la wolframine par amarrage moléculaire est également prévue afin de corréler les surfaces d’interaction avec les effets cliniques des mutations. À ce jour, seuls des résultats préliminaires sont disponibles, mais nous présenterons les premiers modèles de prédiction et lancerons un appel à collaboration pour élargir notre cohorte de variants validés.
Edoardo SARTI, Annabelle CHAUSSENOT, Samira AIT-EL-MKADEM, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Marco LORENZI, Cécile ROUZIER (Nice)
00:00 - 00:00 #49332 - P691 Réévaluation des VUS en oncogénétique par apprentissage automatique : un outil d'aide au diagnostic des prédispositions au cancer.
Réévaluation des VUS en oncogénétique par apprentissage automatique : un outil d'aide au diagnostic des prédispositions au cancer.

Corps du résumé : Contexte : L'interprétation des variants de signification incertaine (VUS) est un défi majeur en oncogénétique, laissant patients et cliniciens dans l'incertitude. Environ 10 à 20% des variants identifiés dans les gènes de prédisposition au cancer sont classés comme VUS, ce qui complique la prise en charge. Objectif : Développer et valider un algorithme d'apprentissage automatique (Machine Learning) pour réévaluer objectivement et à grande échelle les VUS dans les principaux gènes d'intérêt en cancérologie héréditaire. Méthodes : Nous avons constitué une base de données d'entraînement à partir de variants des gènes BRCA1, BRCA2, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et PALB2, issus de bases de données publiques (ClinVar, gnomAD) et d'une cohorte de 15 000 patients. Seuls les variants classés "pathogènes/probablement pathogènes" (n=2 500) et "bénins/probablement bénins" (n=8 000) ont été retenus. Pour chaque variant, plus de 30 caractéristiques ont été extraites (scores de prédiction in silico, fréquence allélique, données de conservation, etc.). Un modèle de type Gradient Boosting (XGBoost) a été entraîné pour discriminer ces deux classes. La performance du modèle a été évaluée par validation croisée et sur une cohorte de validation indépendante. Résultats : Le modèle final a démontré une excellente performance avec une aire sous la courbe ROC (AUC) de 0.97 (IC 95% : 0.96-0.98) sur la cohorte de validation. Appliqué à une liste de 1 250 VUS uniques de notre cohorte clinique, l'algorithme a permis de proposer une réévaluation pour 480 VUS (38,4%). Parmi eux, 110 (8,8% du total) ont été reclassés en "probablement pathogène" et 370 (29,6%) en "probablement bénin" avec une forte probabilité (score > 0.9). Ces réévaluations ont eu un impact clinique direct pour plus de 85 familles, permettant d'ajuster le suivi et de réduire une anxiété injustifiée. Conclusion : L'intelligence artificielle, via des modèles d'apprentissage automatique robustes, est un outil puissant pour aider à la réévaluation des VUS en oncogénétique. Notre algorithme réduit significativement l'incertitude diagnostique, améliore le conseil génétique et optimise la prise en charge personnalisée des patients et de leurs familles. Son intégration dans les pipelines d'analyse de routine pourrait transformer la pratique clinique.
Yahia Mahdi Seddik CHERIFI (Alger, Algérie)
00:00 - 00:00 #49527 - P692 Apport des technologies innovantes au diagnostic moléculaire de la SMA: caractérisation d’une délétion partielle atypique de SMN1.
Apport des technologies innovantes au diagnostic moléculaire de la SMA: caractérisation d’une délétion partielle atypique de SMN1.

L’amyotrophie spinale proximale (SMA) est une maladie neuromusculaire grave dont l’histoire naturelle a été profondément modifiée ces dernières années grâce à l’émergence de nouveaux traitements. Leur efficacité est d’autant plus importante qu’ils sont administrés précocement, ce qui souligne l’importance d’un diagnostic rapide et fiable. Dans la majorité des cas, la SMA est causée par une délétion homozygote du gène SMN1, mais des cas plus rares impliquent des variants ponctuels ou des réarrangements complexes. La détection de ces évènements rares est particulièrement difficile, du fait de la complexité génomique de la région du chromosome 5 où se trouvent le gène SMN1 et son gène copie SMN2, qui lui est quasiment identique. Nous rapportons ici le cas d’une patiente atteinte de SMA type I et porteuse d’une délétion de l’exon 7 du gène SMN1 à l’état hétérozygote. Le second évènement porté par l’enfant est une délétion étendue emportant les exons 1 à 6 du gène SMN1 dont la détection et la caractérisation a nécessité une combinaison de techniques innovantes dont le séquençage de génome long read (Nanopore) et la cartographie optique (Bionano). Ces résultats sont en accord avec les données issues de l’analyse de l’expression de SMN1, montrant une quasi-absence de transcrit. La confirmation diagnostique a permis de délivrer un conseil génétique approprié suite au décès de cet enfant qui présentait d’emblée un phénotype très sévère. Les cas de délétion non classique n’impliquant pas l’exon 7 de SMN1 sont exceptionnels. Ce type de réarrangement, jusque-là indétectable par les techniques classiques, pourrait donc être sous-estimé en fréquence. Ce cas, résolu grâce à l’utilisation combinée de plusieurs approches, illustre les limites des stratégies diagnostiques conventionnelles et souligne l’intérêt d’intégrer des technologies avancées dans la routine diagnostique, en particulier lorsque la présentation clinique est très évocatrice, permettant à la fois d’accéder aux traitements et à un conseil génétique adapté.
Brian SPERELAKIS-BEEDHAM, Sylvia ROSE (Paris), Lilian GREAU, Cécile MASSON, Maryse MAGEN, Zaina AIT ARKOUB, Arnold MUNNICH, Judite MELKI, Christine BOLE, Patrick NITSCHKE, Lucile COURONNÉ, Sophie KALTENBACH, Myriam VEZAIN, Pascale SAUGIER VEBER, Séverine DRUNAT, Julie STEFFANN, Christine BARNERIAS, Corinne COLLET
00:00 - 00:00 #49943 - P693 Semi-automatisation et standardisation des comptes rendus génétiques : une solution simple et accessible à tous.
Semi-automatisation et standardisation des comptes rendus génétiques : une solution simple et accessible à tous.

L’outil open source Espanso (https://espanso.org/) est un logiciel d’expansion de texte (ou text expander) multiplateforme puissant qui permet d’automatiser la saisie de contenus répétitifs via des raccourcis configurables. Nous présentons son application pour la rédaction rapide de comptes rendus d’analyses d’exome et de génome, utilisant un fichier de configuration que nous proposons, disponible sur GitHub (https://github.com/Oodnadatta/Genetics-reports), contenant des modèles textuels de comptes rendus d'analyses génomiques standardisés pour faciliter et accélérer leur rédaction. Cette approche a permis de générer des centaines de comptes rendus en moins de 5 minutes chacun (hors bibliographie), améliorant significativement la productivité et réduisant la charge de travail liée à la saisie manuelle. La configuration proposée (en fichier YAML) prête à l'emploi rend l’outil facile à mettre en place et ne requiert pas de compétences bioinformatiques particulières. Le catalogue est également facilement adaptable, y compris à d’autres types de comptes rendus biologiques ou cliniques. Espanso fonctionne sur Windows, macOS et Linux. Ainsi, nous proposons un catalogue adapté pour l'outil Espanso, efficace et accessible pour standardiser et accélérer la production de comptes rendus d'analyses, tout en laissant la possibilité d’adaptation personnalisée selon les besoins.
Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Christophe PHILIPPE
00:00 - 00:00 #49797 - P694 Nouvelles approches technologiques et bio-informatiques pour décrypter les formes monogéniques du diabète : expérience tunisienne.
Nouvelles approches technologiques et bio-informatiques pour décrypter les formes monogéniques du diabète : expérience tunisienne.

Le diabète sucré est une maladie métabolique chronique caractérisée par une hyperglycémie persistante, secondaire à un défaut de sécrétion ou d’action de l’insuline. Sa prévalence croissante et ses complications en font un enjeu majeur de santé publique mondiale. Si la majorité des cas correspond au diabète de type 1 ou de type 2, environ 1 à 5 % relèvent de formes spécifiques de diabète (FSD), liées à des mutations dans un gène unique affectant la fonction des cellules bêta ou la régulation de l’insuline. Ces formes comprennent notamment le diabète néonatal, le diabète de type MODY (Maturity-Onset Diabetes of the Young) et certaines formes syndromiques. Malgré leur rareté, les FSD revêtent un intérêt clinique considérable, car leur identification permet d’instaurer une prise en charge thérapeutique personnalisée. Leur diagnostic reste toutefois complexe, en raison d’un chevauchement clinique et biologique avec les formes communes de diabète, entraînant un sous-diagnostic fréquent. Dans ce contexte, le test génétique constitue l’outil de choix pour un diagnostic précis. En Tunisie, les études moléculaires restent limitées. Notre objectif est d’identifier les loci génétiques et mutations causales chez des patients tunisiens suspects de FSD en recourant au séquençage de l’exome entier (Whole Exome Sequencing, WES), associé à des analyses bio-informatiques avancées. Au total, 11 patients tunisiens présentant une suspicion clinique de FSD ont été recrutés. Le séquençage WES a été effectué, suivi d’un filtrage et d’une annotation bio-informatique des variants. L’outil en ligne ORVAL a permis d’explorer les interactions entre variants et d’estimer la probabilité de combinaisons pathogènes. Les variants retenus ont été validés par séquençage de Sanger, accompagné d’analyses de ségrégation familiale. L’analyse a révélé 15 variants potentiellement pathogènes répartis dans 14 gènes associés aux FSD. Les résultats incluaient des cas de MODY-3, des formes isolées de diabète à faible pénétrance liées au syndrome de Wolfram, ainsi que des formes syndromiques telles que les lipodystrophies familiales partielles de type 2 et 4. Cinq patients présentaient des caractéristiques compatibles avec des formes non spécifiés de diabète. Notre analyse génétique a eu un impact clinique direct en permettant d’adapter la stratégie thérapeutique pour quatre patients. Nos résultats confirment l’hétérogénéité clinique et génétique des FSD en Tunisie et démontrent les limites des panels ciblés face à la pertinence du séquençage haut débit. L’utilisation du WES, associée à des approches bio-informatiques, permet d’affiner la classification des patients et d’améliorer la compréhension des mécanismes pathogéniques. Son intégration en pratique clinique représente une avancée vers la médecine de précision, offrant un diagnostic fiable et une prise en charge personnalisée, particulièrement adaptée aux pays à ressources limitées.
Rym KEFI, Nadia KHERIJI (Tunis, Tunisie), Hamza DALLALI, Mariem GHARBI, Asma KRIR, Afef BAHLOUSS, Melika BEN AHMED, Faten MAHJOUB, Abdelmajid ABID, Henda JAMOUSSI
00:00 - 00:00 #49682 - P695 Identito-vigilance en pratique : une solution bio-informatique flexible pour tout type d'analyses NGS.
Identito-vigilance en pratique : une solution bio-informatique flexible pour tout type d'analyses NGS.

[Contexte] L’identito-vigilance représente un enjeu central dans les laboratoires de diagnostic utilisant le séquençage à haut débit (NGS). Garantir l’intégrité et la traçabilité des échantillons est essentiel pour éviter les erreurs d’identification, qui peuvent avoir des conséquences majeures sur la prise en charge des patients, ainsi que sur la qualité des données à visée de recherche. Bien que des kits commerciaux existent pour confirmer l’identité des échantillons, leur utilisation implique des manipulations techniques supplémentaires et le séquençage de régions génomiques identifiantes spécifiques à cet usage. Ces approches soulèvent des questions éthiques, notamment en matière de confidentialité génétique, et génèrent des coûts additionnels non négligeables. Dans un contexte marqué par la diversification des analyses, la multiplication des panels de gènes, l’hétérogénéité des plateformes de séquençage et le suivi longitudinal des patients, les laboratoires font face à un véritable mille-feuille technologique. Le variant génétique devient alors le dénominateur commun permettant de relier l’ensemble des analyses. Nous avons développé et mis en œuvre une solution bio-informatique innovante, reposant exclusivement sur les données de séquençage générées lors de l’analyse principale dans le but d’identifier de potentielles confusions d’échantillons. [Résultats] Notre algorithme sélectionne des polymorphismes présents dans toutes les régions analysées et calcule une empreinte génétique pour chaque échantillon. Ces empreintes sont ensuite comparées entre échantillons, à la fois pour un même panel, mais aussi entre panels distincts. Le système génère des alertes automatiques en cas d’anomalies : lorsque deux échantillons d’un même patient présentent des empreintes différentes, ou lorsque deux échantillons de patients distincts partagent la même empreinte. Nous avons analysé plus de 20 000 échantillons, à travers 3 panels techniques, ce qui a permis de lever 6 alertes concernant de vrais évènements de confusion d’échantillons, et une qui concernant l’analyse de sœurs jumelles. Dans la version actuelle de l’algorithme, environ une fausse alerte est générée pour 100 analyses, principalement à cause d'artefacts de séquençage ou d'altérations génétiques acquises au cours de l’évolution tumorale, pour les suivis longitudinaux en oncologie somatique. [Conclusions] L’approche proposée a démontré sa fiabilité et son utilité sur des données de vie réelle, confirmant sa pertinence dans un contexte clinique. Sa flexibilité constitue un avantage majeur : elle s’adapte aux différents panels, plateformes de séquençage et matrices biologiques (ADN/ARN), et convient pour l’analyse rétrospective des données déjà produites. Des travaux de développement sont en cours afin d’optimiser les performances algorithmiques et de faciliter l’intégration de cette solution dans les infrastructures informatiques déjà en place dans les laboratoires.
Benoit GOUTORBE (Marseille), Cornel POPOVICI, Quentin DA COSTA, Ghislain BIDAUT, Tetsuro NOGUCHI, Violaine BOURDON, Anes HADJADJ AOUL, Maylis ADI WIJIYANTO, Nicolas PONS, Laetitia RABAYROL, Anne-Sophie ALARY, Audrey REMENIERAS, Hagay SOBOL
00:00 - 00:00 #49340 - P696 Méthode de traçabilité et de sécurisation d’échantillons NGS à l’aide de données encodées sur ADN synthétique.
Méthode de traçabilité et de sécurisation d’échantillons NGS à l’aide de données encodées sur ADN synthétique.

Les données génomiques issues du séquençage à haut débit sont une ressource extrêmement précieuse tant pour les soins que pour la recherche, mais aussi des marqueurs de l’identité de chacun qu’il faut traiter avec prudence et éthique. Avec la multiplication des campagnes de séquençage et les avancées de l’IA en traitement de données se posent plusieurs questions : (1) les procédés, à toutes les étapes, sont-ils suffisamment fiables et sécurisés pour assurer l’origine d’un prélèvement de manière absolue ? (2) les architectures de données permettent elles d’assurer la sécurisation et la structuration pour l’IA d’une grande quantité de données ? Dans le même temps les méthodes d’archivage des données sur ADN synthétique sont en expansion, reposant sur le principe d’encodage de données sur ADN. De la même manière que les ordinateurs fonctionnent grâce à des bits de données qui peuvent être dans deux états différents (0 ou 1), on peut voir une séquence d’ADN comme un enchainement de bits, pouvant cette fois ci être dans 4 états différents (A, T, C, G). La société Genaro propose d’utiliser ce principe pour apporter une nouvelle solution de traçabilité et de sécurisation pour les procédés de séquençage à haut débit. Nous avons développé un algorithme nommé NATAN permettant la création de séquence d’ADN synthétique contenant des informations, comme une référence unique, des instructions informatiques ou une coordonnée GPS par exemple. Grâce à une méthode d’extraction développée spécifiquement, nous pouvons extraire l’ADN génomique d’un échantillon en même temps que l’étiquette ADNs et l’emporter tout au long du procédé de préparation d’échantillon, jusqu’au séquençage à haut débit, marquant donc l’échantillon directement grâce à une étiquette soluble sans ajouter de biais altérant la qualité du séquençage. En conjonction avec un système informatique type LIMMS, nous pouvons assurer la traçabilité des échantillons ainsi qui faire le suivi d’éventuelles contaminations et détecter, par exemple, l’inversion des prélèvements de deux patients. Lors du traitement bio-informatique nous pouvons décoder les informations stockées dans l’échantillon et s’en servir pour automatiser des analyses, aider à la structuration de données... L’un des enjeux de ce procédé est de contrôler la possibilité de découvertes fortuites, des découvertes non demandées lors de l’analyse génomique et pouvant parfois porter atteinte aux droits fondamentaux de chacun.
Gabriel FINA (Marseille), Pascal ASSENS, Abigaelle GROS, Alain BIANCOTTO, Férédric FINA
00:00 - 00:00 #49451 - P697 GALACS : détecter des CNV et SV en quelques secondes grâce aux GPU.
GALACS : détecter des CNV et SV en quelques secondes grâce aux GPU.

L’explosion des données issues du séquençage génomique rend cruciale l’accélération des analyses. Identifier rapidement les variations du nombre de copies (CNV) et les réarrangements structuraux (SV) sur des cohortes entières reste aujourd’hui un réel goulet d’étranglement. Les outils existants, qui utilisent majoritairement des CPU, peinent à tenir la cadence. Nous présentons GALACS ((Gpu AcceLerated Analysis of CNV and SV)), un nouvel outil qui exploite toute la puissance combinée des processeurs multi-cœurs et des GPU. L’idée est simple : les calculs lourds mais hautement parallélisables – comme le contenu en GC, la mappabilité ou les moyennes de profondeur par fenêtres glissantes – sont déportés sur le GPU, capable de traiter des millions de fenêtres simultanément, tandis que le CPU gère la logique de parsing des BAM et l’organisation des données. Résultat : une accélération par un facteur 5 à 10 par rapport à une approche purement CPU, sans perte de précision. Concrètement, GALACS se base sur une combinaison d’approches classiques de détection des évènements. Il lit les fichiers BAM en multithreading avec htslib, découpe le génome en fenêtres et calcule les métriques locales (profondeur, GC, mappabilité), normalise les signaux de profondeur pour détecter les CNV. Et enfin, pour détecter les SV, il exploite à la fois les anomalies d’appariement des paires de lectures et les « split reads » pour une robustesse maximale. Pensé pour la pratique, l’outil est paramétrable (taille de fenêtres, seuils statistiques, fichiers de référence) et génère différents niveaux de sortie sous la forme de fichiers standards, facilitant l’intégration dans les pipelines existants. Les premiers tests sur des génomes humains (profondeur moyenne 30x) montrent que des étapes autrefois chronophages, comme la normalisation de la profondeur, passent de plusieurs dizaines de minutes (> 2h) sur 48 coeurs CPU (Xeon Gold 6126 à 2,6 GHz) à quelques secondes (~ 180 secondes) sur un serveur équipé d’un seul GPU H100. Un article est en cours de rédaction afin de présenter en détail l’architecture, les résultats de benchmark et les perspectives cliniques et opérationnelles offerte par ce logiciel. En bref, GALACS démontre qu’exploiter le GPU, c’est changer d’échelle. Ce qui prenait des heures devient une affaire de minutes : (>3h à ~10 minutes au total), ouvrant la voie à une détection des CNV/SV fiable et scalable pour la génétique de demain. GALACS est un logiciel open source, et sera accessible librement après publication.
Serralta THÉO, Emilie TISSERANT, Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTROT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD (Dijon)
00:00 - 00:00 #49752 - P698 Étude bioinformatique des mutations associées à la bisalbuminémie et de leurs effets sur le transport des acides gras.
Étude bioinformatique des mutations associées à la bisalbuminémie et de leurs effets sur le transport des acides gras.

Introduction : La bisalbuminémie héréditaire est une affection rare, causée par des mutations du gène codant pour l'albumine sérique humaine. Ces altérations génétiques entraînent des modifications structurales et fonctionnelles susceptibles de perturber les fonctions biologiques de l’albumine. L’objectif de cette étude était d’analyser l’effet de ces variants sur la fonction de transport des acides gras par l’albumine. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 59 mutations ponctuelles impliquées dans la bisalbuminémie, collectées à partir des bases de données Albumin.org et UniProt. Une modélisation in silico des variants mutants, basée sur la structure 1A06.pdb de l’albumine humaine, a été réalisée à l’aide de Swiss-PdbViewer. Les simulations de docking, effectuées avec AutoDock Vina, ont permis d’évaluer l’affinité de liaison entre l’albumine et les acides gras, notamment l’acide stéarique. Les résultats, exprimés par des Z-scores, ont révélé l’impact des mutations sur l’interaction avec les acides gras par rapport à l’albumine sauvage. Résultats Une modification significative de l’affinité de l’albumine pour l’acide stéarique a été retrouvée dans 14 mutations. Parmi celles-ci, 7 mutations ont entraîné une diminution de l'affinité, avec la mutation p.Arg218His montrant l'effet le plus marqué (Z=-3,48). À l'inverse, 7 mutations ont renforcé cette interaction, avec des Z scores allant de 2,28 (variant Yanomama-2) à 4,55 (variant Niigata). Les variants identifiés ont affecté majoritairement des domaines clés de la protéine. En particulier, le sous-domaine IIIB, était le plus souvent affecté (38,1%). Il est suivi du sous-domaine IIA (23,81%) et du sous-domaine IIIA (14,29%). Les sous-domaines IA et IIB (9,52% chacun), ainsi que le sous domaine IB (4,76%), étaient moins fréquemment touchés. Conclusion : Cette étude in silico revêt une importance capitale pour le suivi des patients atteints de bisalbuminémie, en offrant la possibilité de prédire l'impact des mutations sur leur profil lipidique. Elle permet ainsi d'anticiper les risques de dyslipidémie et de perturbations dans le transport des acides gras, permettant d'adapter la stratégie thérapeutique au profil moléculaire du patient.
Dorra JEMAL (Sfax, Tunisie), Yessine AMRI, Sondess HADJ FREDJ, Siwar CHELBI, Mariem OTHMANI, Taieb BEN MESSAOUD, Rym DABBOUBI
00:00 - 00:00 #49979 - P699 WECC : outil de détection de CNV sur des données WES pour le diagnostic de maladies rares.
WECC : outil de détection de CNV sur des données WES pour le diagnostic de maladies rares.

Contexte Le séquençage d’exome complet (Whole Exome Sequencing, WES) permet, outre l’identification de variants ponctuels, la détection de variations du nombre de copies (Copy Number Variants, CNV) par analyse de la profondeur de lecture.
Depuis 2016, l’Unité Fonctionnelle « Génomique du développement et de la reproduction » de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière utilise le WES en routine diagnostique. Dès 2018, nous avons évalué plusieurs outils bioinformatiques pour la détection de CNV, mais les performances restaient limitées, notamment en termes de détection et d’interprétation. Méthode Nous avons donc commencé à développer en interne un outil dédié, nommé WECC (Whole Exome CNV Caller). En 2020, un benchmarking sur 6 logiciels de détection de CNV (incluant WECC), réalisé à partir de cas confirmés par puce ADN ou panel de gènes, a validé la robustesse de notre approche. Le développement s’est poursuivi avec des tests sur contrôles positifs. En Août 2023, WECC a été intégré à notre nouveau pipeline WES. Résultats Entre Août 2023 et Août 2025, 116 runs WES ont été analysés avec WECC, permettant l’identification de : 1 CNV de type PIEV (pénétrance incomplète et/ou expressivité variable) 2 CNV de classe 3 (signification incertaine) 5 CNV de classe 4 (probablement pathogènes) 12 CNV de classe 5 (pathogènes) La méthode détecte des événements de tailles variées, de l’ordre de 100 pb à plus de 50 Mb. Conclusion WECC est un outil complet prenant en entrée des fichiers BAM issus de WES. Il permet la détection de CNV (via notre algorithme maison ainsi que SMOOVE pour l’identification de points de cassure), leur visualisation dans IGV (web et stand-alone) et leur annotation grâce à plusieurs bases de données (Gencode, PanelApp, OMIM, HPO, ClinVar, DGV, LOEUF), ainsi que par l’analyse des occurrences intra-run et de la récurrence inter-runs. Cet outil facilite l’interprétation des CNV dans un contexte de diagnostic des maladies rares.
Julien BURATTI (Paris), Julie BOGOIN, Jean-Madeleine DE SAINTE-AGATHE, Mathieu GEORGET, Caroline NAVA, Corinne MACH, Valérie OLIN, Elodie LEJEUNE, Aurélie WAERNESSYCKLE, Claude ESTRADE, Fabienne RAJHONSON, Boris KEREN
00:00 - 00:00 #49177 - P700 Computational Analysis of nsSNPs of ADA Gene in Severe Combined Immunodeficiency Using Molecular Modeling and Dynamics Simulation.
Computational Analysis of nsSNPs of ADA Gene in Severe Combined Immunodeficiency Using Molecular Modeling and Dynamics Simulation.

Severe combined immunodeficiency (SCID) is the most severe form of primary immunodeficiency (PID), characterized by fatal opportunistic infections. The ADA gene encodes adenosine deaminase, an enzyme that catalyzes the irreversible deamination of adenosine and deoxyadenosine in the catabolic pathway of purine. Mutations of the ADA gene have been identified in patients with severe combined immunodeficiency. In this study, we performed a bioinformatics analysis of the human ADA gene to identify potentially harmful nonsynonymous SNPs and their effect on protein structure and stability. Using eleven prediction tools, we identified 15 nsSNPs (H15D, H15P, H17Q, H17Y, D19N, T26I, G140E, C153F, A183D, G216R, H258Y, C262Y, S291L, S291W, and K34OE) as harmful. The results of ConSurf’s analysis revealed that all these nsSNPs are localised in the highly conserved positions and affect the structure of the native proteins. In addition, our computational analysis showed that the H15D, G140E, G216R, and S291L mutations identified as being associated with severe combined immunodeficiency affect protein structure. Similarly, the results of the analyses of Rmsd, Rmsf, and Rg showed that all these factors influence protein stability, flexibility, and compaction with different levels of impact. This study is the first comprehensive computational analysis of nsSNPs of the ADA gene. However, functional analyses are needed to elucidate the biological mechanisms of these polymorphisms in severe combined immunodeficiency.
Soukaina ESSADSSI, Al Mehdi KRAMI, Lamiae ELKHATTABI, Zouhair ELKARHAT (BK269110, Maroc), Ghita AMALOU, Houria ABDELGHAFFAR, Hassan ROUBA, Abdelhamid BARAKAT
00:00 - 00:00 #49957 - P701 Mise au point de techniques de capture pour le séquençage ciblé en long read Oxford Nanopore appliquées aux loci SORD et RFC1 dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth.
Mise au point de techniques de capture pour le séquençage ciblé en long read Oxford Nanopore appliquées aux loci SORD et RFC1 dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

Au sein des neuropathies Périphériques Héréditaires (IPN), la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT), une des maladies neuromusculaires les plus fréquentes, est caractérisée par une forte hétérogénéité génétique, avec plus de 100 gènes connus à ce jour, qui rendent son diagnostic complexe. Les formes récessives CMT-SORD et CANVAS, liées à des mutations dans les gènes SORD et RFC1 respectivement, présentent des particularités qui rendent son diagnostic moléculaire, par les technologies classiques de NGS short-read (SRS), moins sensibles et ainsi participent à l’errance diagnostique dans ces groupes de maladies. Pour CMT-SORD, le gène SORD est organisé en tandem avec son pseudogène SORD2P, entrainant des difficultés d’alignement correct des reads sur SORD, et pour CANVAS, les mutations majoritaires sont des expansions de pentanucléotides mal détectées en SRS. Le séquençage long read (LRS) Oxford Nanopore (ONT), puisqu’il séquence de longs fragments d’ ADN natif, est une solution efficace pour contourner ces écueils. Néanmoins, le séquençage complet du génome (WGS) reste couteux. Même si ONT propose une méthode simple de programmation des régions à cibler (Adaptive Sampling, AS), qui permet un enrichissement de ces régions, la technique limite très fortement les capacités de multiplexage et donc de réduction des couts du séquençage ciblé en LRS ONT. De plus, il existe de fortes contraintes sur la taille minimale des régions cibles. Ainsi, nous proposons de mettre au point une technique de capture des régions cibles à l’aide de sondes (Twist Biosciences), sur de l’ADN non fragmenté, sans amplification PCR, en adaptant un protocole mis au point pour le séquençage long read PacBio (et nécessitant une amplification par PCR). Nous espérons pouvoir capturer, avec un bon rendement, les régions cibles, et grâce à l’absence d’amplification PCR, également pouvoir analyser la méthylation des gènes ciblés. Nous comparerons le séquençage ciblé de 187 gènes d’IPN, incluant nos deux régions d’intérêt. Cela permettra de tester l’AS en général pour le diagnostic des CMT. Seules les régions SORD et RFC1 seront analysées. Nous testerons un petit groupe de 10 patients, pour lesquels nous avons une forte suspicion de CMT-SORD ou CANVAS, mais chez qui un seul un variant a pu être détecté par les méthodes classiques : ils sont donc hétérozygotes simples pour la mutation majoritaire de chaque pathologie. Nos résultats permettront d’évaluer la faisabilité et le cout de cette technique dans le cadre d’une stratégie diagnostique, en plus ou en remplacement des techniques short-read. Si la solution de capture donne de bons résultats, cela permettra de développer un technique fiable, sensible et peu coûteuse pour séquencer de nombreux échantillons. Elle pourra être appliquée à tout panel à séquencer en LRS. Le développement est en cours et nous serons en mesure de présenter nos premiers résultats en Janvier.
Christel CASTRO (Allauch), Coralie PROVOST, Bertaux KARINE, Shahram ATTARIAN, Nathalie BONELLO-PALOT, Valérie DELAGUE
00:00 - 00:00 #49464 - P702 Réduction du temps d’analyse génomique à une heure : une approche intégrée combinant GPU, automatisation et optimisation logicielle pour le diagnostic clinique.
Réduction du temps d’analyse génomique à une heure : une approche intégrée combinant GPU, automatisation et optimisation logicielle pour le diagnostic clinique.

Le diagnostic des maladies génétiques rares et des cancers héréditaires exige une analyse rapide des données de séquençage en lectures courtes (srGS), particulièrement en contexte prénatal ou oncogénétique où la théranostique nécessite une réactivité optimale. Les pipelines traditionnels, basés sur des CPU, imposent des délais de plusieurs jours, incompatibles avec ces urgences cliniques. Nous présentons ici une approche intégrée combinant optimisations matérielles (GPU NVIDIA H100), logicielles (parallélisation, GALACS) et organisationnelles (automatisation, MongoDB) pour réduire le temps d’analyse d’un génome humain complet à moins d’une heure, tout en minimisant les coûts énergétiques et infrastructurels. Accélération matérielle : L’étape d’alignement, historiquement limitante, a été optimisée en remplaçant les CPU Intel® Xeon® Gold 6442Y (48 cœurs) par des GPU NVIDIA H100 (18 432 cœurs CUDA) via Parabricks, permettant une parallélisation massive et une réduction drastique des temps de traitement. Cela a permis de réduire le temps de l’alignement de 124 heures (CPU) à 30 minutes (GPU + Parabricks). Automatisation : Un autolauncher en Python a été développé pour surveiller en continu un répertoire dédié et déclencher automatiquement le pipeline dès la détection de fichiers FASTQ, éliminant ainsi les temps morts liés à l’absence d’opérateur (nuits, week-ends, jours fériés). Optimisation des entrées/sorties : Les bases d’annotation, auparavant dispersées, ont été centralisées dans MongoDB, supprimant les goulots d’étranglement liés aux multiples accès et accélérant significativement l’annotation des CNV. Parallélisation logicielle : Le génome a été découpé en segments traités en parallèle pour les étapes d’appel et d’annotation des variants. Cette stratégie, couplée à l’utilisation de GALACS (outil maison dédié à l’appel des CNV/SV sur GPU), a permis une accélération majeure de ces étapes critiques. L’ensemble de ces optimisations ont réduit la durée de l’analyse des SNV/Indels (parallélisation par segments) de 18 heures à 40 minutes et l’analyse des CNV (GALACS + MongoDB) de 12 heures à 15 minutes. D’un point de vue global, le temps d’analyse est passé de plusieurs jours à une heure, avec certaines étapes améliorées d’un facteur supérieur à 10. Cette approche intégrée démontre qu’il est possible de concilier rapidité, précision et durabilité dans l’analyse génomique. En réduisant les délais à une heure, elle facilite l’intégration en routine clinique, améliorant la prise en charge des patients et augmentant leurs chances grâce à un diagnostic plus précoce. De plus, en réduisant grandement le temps de calcul et la consommation énergétique (2500 kWh contre 21000 kWh), elle contribue significativement à limiter l’impact environnemental des infrastructures de calcul. Ces résultats ouvrent la voie à une adoption plus large de l’analyse génomique rapide, tout en minimisant l’empreinte carbone.
Anthony AUCLAIR (Dijon), Emilie TISSERANT, Valentin VAUTROT, Théo SERRALTA, Anne-Sophie BRIFFAUT, Edris SHARIF RHAMANI, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
00:00 - 00:00 #49915 - P703 PhenoDiag : une évaluation hiérarchique et multi‑références de l’extraction de phénotypes à partir de textes médicaux.
PhenoDiag : une évaluation hiérarchique et multi‑références de l’extraction de phénotypes à partir de textes médicaux.

L'extraction automatique de phénotypes à partir de textes médicaux bruts constitue un enjeu central en bio-informatique, notamment pour l'aide au diagnostic et la recherche clinique. Actuellement, l'évaluation des outils d'extraction repose majoritairement sur des métriques binaires (exact match), qui ne considèrent que la correspondance parfaite entre le phénotype extrait et une référence annotée. Cette approche présente toutefois plusieurs limites majeures. D'une part, les phénotypes sont organisés au sein d'ontologies hiérarchiques telles que le Human Phenotype Ontology (HPO), où un phénotype parent peut être cliniquement pertinent même s'il ne correspond pas exactement à la cible annotée. D'autre part, l'annotation manuelle par des cliniciens est soumise à une variabilité intrinsèque : deux experts peuvent légitimement annoter des phénotypes différents pour une même phrase, en fonction de leur expérience et de leur connaissance de l'ontologie, sans qu'aucune de ces annotations ne soit incorrecte. Nous proposons PhenoDiag, une nouvelle méthodologie d'évaluation qui exploite la structure hiérarchique de l'ontologie cible. Notre approche attribue un score pondéré aux phénotypes extraits en fonction de leur distance par rapport à la cible dans l'ontologie, permettant ainsi de valoriser les réponses partiellement correctes (par exemple, un parent ou un enfant du phénotype cible). Par ailleurs, cette approche permet de remplacer la référence unique par une liste de phénotypes cibles, reflétant la diversité des annotations cliniques possibles. Cette méthodologie permet de mieux représenter la réalité de l'usage clinique et de réduire les biais liés à l'évaluation binaire classique. De manière remarquable, PhenoDiag a également révélé que les jeux de données annotés traditionnellement utilisés pour l'évaluation ne constituent pas toujours des références fiables, mettant en évidence des incohérences et des limitations dans les annotations de référence. Nos résultats démontrent que cette approche offre une évaluation plus nuancée et plus équitable des outils d'extraction de phénotypes, en adéquation avec les pratiques cliniques réelles et la complexité des ontologies médicales. Nous discuterons les implications de cette méthodologie pour le développement et la validation futurs des outils d'extraction de connaissances en santé.
Thomas LABBE (Rennes), Moussa BADDOUR, Axel BONESTEVE, Majd SALEH, Olivier DAMERON, Paul ROLLIER, Marie DE TAYRAC
00:00 - 00:00 #49616 - P704 De la cytogénétique à la bioinformatique : décrypter l’impact oncogénique des délétions constitutionnelles.
De la cytogénétique à la bioinformatique : décrypter l’impact oncogénique des délétions constitutionnelles.

Les délétions chromosomiques constituent des altérations génomiques récurrentes, susceptibles de contribuer à la cancérogenèse en perturbant l’intégrité des gènes suppresseurs de tumeurs ou d’oncogènes. Si les délétions somatiques ont été largement caractérisées dans les cancers, à l’état constitutionnel, bien qu’elles puissent avoir des implications cliniques majeures, elles demeurent insuffisamment étudiées. Cette étude tend à explorer l’impact de la taille, de la localisation et du contenu génique des délétions germinales sur la susceptibilité individuelle au développement tumoral. Nous avons analysé 17 patients tunisiens porteurs de délétions chromosomiques constitutionnelles précédemment explorés par hybridation génomique comparative sur puce à haute résolution (array-CGH) et de la FISH. Pour enrichir l’interprétation, nous avons mobilisé plusieurs outils bio-informatiques : COSMIC pour l’annotation des gènes du cancer, g:Profiler pour l’enrichissement fonctionnel, STRING pour l’analyse des réseaux, ainsi que les données multi-omiques de TCGA pour contextualiser l’expression et les mutations associées. Nos résultats montrent que les délétions observées englobent de nombreux gènes liés au cancer et convergent vers des processus oncogéniques majeurs tels que la régulation du cycle cellulaire, la réparation de l’ADN et l’apoptose (FDR < 0,05). Certains gènes (TP53AIP1, SDHA, CHEK1, PALB2, TERT) apparaissent haplo-insuffisants, où la perte d’un seul allèle perturbe l’homéostasie cellulaire et favorise la tumorigenèse. L’intégration avec TCGA confirme une sous-expression constante de ces gènes dans divers cancers (mélanome, carcinome hépatocellulaire et cancer du sein), renforçant leur rôle fonctionnel. Par ailleurs, l’analyse des interactions protéiques a identifié des gènes « hub » (JUN, CHEK1, BRAF, TERT, entre autres) connectant plusieurs voies oncogéniques, suggérant que ces délétions dosage-dépendantes perturbent des réseaux critiques de communication cellulaire. Ces observations élargissent le spectre des événements oncogéniques associés aux délétions constitutionnelles et suggèrent qu’elles pourraient, même en dehors de syndromes connus, prédisposer à certaines malignités. Du coté clinique, elles ouvrent des perspectives en matière d’évaluation personnalisée du risque, de pronostic et de suivi thérapeutique. Enfin, l’intégration des données cytogénétiques avec des approches bio-informatiques avancées illustre le potentiel de ces analyses pour révéler des risques oncologiques cachés et soutenir le développement de stratégies de surveillance génomique individualisée.
Najla ZIDANI, Soumaya MOUGOU (Sousse), Amira BENZARTI, Ahlem ATIGUE, Sarra DIMASSI, Karima CHOUCHENE, Molka KAMOUN, Yassmine EL AYEB, Dorra HMIDA, Asma GUEDRIA, Mohamed Taher SFAR, Ali SAAD
00:00 - 00:00 #49825 - P705 Modélisation structurale et fonctionnelle des variants de l’albumine humaine dans la bisalbuminémie héréditaire et leurs interactions médicamenteuses.
Modélisation structurale et fonctionnelle des variants de l’albumine humaine dans la bisalbuminémie héréditaire et leurs interactions médicamenteuses.

Introduction : La bisalbuminémie héréditaire est une anomalie rare, causée par des mutations altérant la structure et la fonction de l’albumine, notamment son rôle de transport des médicaments. L’objectif de cette étude était d’évaluer les conséquences structurales, dynamiques et fonctionnelles de ces variations génétiques. Matériel et méthodes : Cette étude rétrospective a porté sur 59 mutations ponctuelles associées à la bisalbuminémie, collectées à partir des bases de données Albumin.org et UniProt. Une modélisation in silico des variants mutants, basée sur la structure 1A06.pdb de l'albumine humaine, a été réalisée avec Swiss-PdbViewer. Les effets structuraux des mutations ont été prédits par des outils bioinformatiques, notamment AutoMute, DynaMut, Missense3D et ConSurf. Les simulations de docking, réalisées avec CB-Dock2 et AutoDock Vina, ont évalué l’affinité de liaison entre l’albumine et trois médicaments (diazépam, ibuprofène et warfarine). Résultats : Les résultats ont montré une prédominance des mutations au niveau des sous-domaines IIB et IIIB de l’albumine (59,3%), ainsi qu’une localisation majoritairement enfouie dans la structure. Cette disposition a perturbé la stabilité protéique en altérant les interactions intramoléculaires, l'accessibilité au solvant, la charge et l’entropie vibrationnelle. Par ailleurs, 58 % des mutations ont altéré la dynamique des domaines de fixation, affectant leur flexibilité ou leur rigidité. Ces altérations structurales ont entraîné des conséquences fonctionnelles significatives. Les variants Niigata (p.Asp269Gly) et Liprizzi (p.Arg410Cys) ont été associés à une augmentation significative de l'affinité de l'albumine pour l'ibuprofène, tandis que huit mutations ont entraîné une diminution notable de son affinité pour la warfarine. Concernant le diazépam, sept mutations présentant une affinité significativement modifiée ont été identifiées, parmi celles-ci, quatre ont montré une affinité accrue, tandis que trois ont présenté une affinité réduite. Conclusion : Ce travail contribue à une meilleure compréhension des bases moléculaires de la bisalbuminémie et illustre les mécanismes modulant l’interaction de l’albumine avec les médicaments, notamment le diazépam, l’ibuprofène et la warfarine.
Dorra JEMAL (Sfax, Tunisie), Yessine AMRI, Sondess HADJ FREDJ, Siwar CHELBI, Mariem OTHMANI, Taieb BEN MESSAOUD, Rym DABBOUBI
00:00 - 00:00 #49995 - P706 repertoire_profiler A convenient bioinformatic tools with proof of concept results regarding the repertoire profile of mice and human patients allergic to anesthetic agents.
repertoire_profiler A convenient bioinformatic tools with proof of concept results regarding the repertoire profile of mice and human patients allergic to anesthetic agents.

The immune system generates a vast repertoire of antibodies in response to infection or immunization. Exploration of such repertoire is made possible by sorting antigen-specific memory B cells by FACS, or, as recently published by our group, by sorting antigen-specific antibody-secreting plasmablasts and plasma cells by droplet-based microfluidic sorting (drop-seq). Such technologies allow to pair antigen specificity with antibody gene sequences (VH-JH and VL-JL) but imply to tackle ever growing datasets for the bioinformatic analysis of antibody repertoires. In agreement with the Adaptive Immune Receptor Repertoire (AIRR) standards and recommendations, we have developed several bioinformatic tools for analyzing the output of such repertoires, freely accessible to the scientific community and upgraded to integrate the complexity of VH-VL pairing in the analyses, tree generation and antibody maturation analyses. The one currently in development of the version 2 is Repertoire Profiler (https://github.com/gael-millot/repertoire_profiler). It benefits from the R immcantation solution (https://immcantation.readthedocs.io/en/stable/index.html) and performs: (1) annotation of mRNA sequencing of the immunoglobulin heavy (VH) or light variable (VL) region, (2) clustering of the annotated sequences into clonal groups, (3) visualization of the clonal groups in trees integrating potential metadata, like affinities for the antigen, (4) statistical description of the repertoire. Output files include the matrix count of the V and J allele usage (repertoire), that can be analyzed with our Comat tool (https://gitlab.pasteur.fr/gmillot/comat). Comat performs the 2 by 2 statistical comparison of repertoires of same dimension in batch and regroup the results of the batch into a multidimensional scale analysis. 1. Dejoux A, Zhu Q, Ganneau C, Goff OR, Godon O, Lemaitre J, Relouzat F, Huetz F, Sokal A, Vandenberghe A, Pecalvel C, Hunault L, Derenne T, Gillis CM, Iannascoli B, Wang Y, Rose T, Mertens C, Nicaise-Roland P; NASA Study Group; England P, Mahévas M, de Chaisemartin L, Le Grand R, Letscher H, Saul F, Pissis C, Haouz A, Reber LL, Chappert P, Jönsson F, Ebo DG, Millot GA (co-last), Bay S, Chollet-Martin S, Gouel-Chéron A, Bruhns P. Rocuronium-specific antibodies drive perioperative anaphylaxis but can also function as reversal agents in preclinical models. Sci Transl Med. 2024 Sep 11;16(764):eado4463. doi: 10.1126/scitranslmed.ado4463. Epub 2024 Sep 11. PMID: 39259810 .
Gael MILLOT (Paris)
00:00 - 00:00 #49694 - P707 Apport du séquençage de l’exome entier dans la réorientation du diagnostic clinique des troubles du développement sexuel.
Apport du séquençage de l’exome entier dans la réorientation du diagnostic clinique des troubles du développement sexuel.

Les troubles du développement sexuel (DSD) sont caractérisés par une discordance entre le sexe chromosomique, gonadique et phénotypique. En raison de la forte hétérogénéité génétique des DSDs, un grand nombre de gènes peuvent être responsable de cette pathologie. Devant l'absence de diagnostic moléculaire après séquençage Sanger des gènes associés au profile clinique observé chez 15 patients présentant des manifestations cliniques évocatrices de DSD, le WES a été entrepris afin d’explorer de manière exhaustive les régions codantes du génome. L’objectif de ce travail était de confirmer le diagnostic moléculaire des DSDs et d’affiner le diagnostic clinique, tout en classant les variants identifiés selon les recommandations ACMG. Nous avons mis en place un pipeline bio-informatique basé sur le workflow GATK pour analyser les données issues du séquençage de l’exome entier. A l’issu de ce pipeline, nous avons appliqué une série de filtres indépendants reposant sur des critères de qualité des données, de fréquence allélique dans les bases de données de population, ainsi que sur l’impact fonctionnel des variants qui permettent la sélection de variants associées aux DSDs. Enfin, nous avons classé ces variants en appliquant les recommandations ACMG afin de déterminer leur degré de pathogénicité. Cette approche permet d’identifier des variants pathogènes, y compris rares ou non encore décrits, dans un vaste éventail de gènes déjà connus ou potentiellement impliqués dans le développement sexuel, offrant ainsi une couverture génique et une sensibilité diagnostique supérieures à celles des méthodes ciblées classiques L’application de ce pipeline a permis de mettre en évidence une étiologie génétique potentiellement responsable de DSDs chez 7 parmi les 15 patients étudiés. La classification ACMG a ensuite permis de qualifier 3 variants en tant que VUS, trois comme probablement pathogènes et un comme pathogène. L’implémentation et l’optimisation de ce pipeline bio-informatique ont permis d’établir un diagnostic moléculaire pour la majorité des patients, tout en révisant le diagnostic clinique initial établi par les cliniciens chez trois d’entre eux ce qui a permis d’identifier le véritable diagnostic clinique de ces patients.
Abir JEBALI, Asma TAJOURI, Nasreddine RAJOUA, Ons AZAIEZ, Ridha M'RAD, Médiha TRABELSI, Maher KHARRAT (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49441 - P708 Analyse en temps réel du séquençage du génome entier pour une santé de précision intégrant la génomique.
Analyse en temps réel du séquençage du génome entier pour une santé de précision intégrant la génomique.

L’achèvement du Projet Génome Humain et les progrès des technologies de séquençage haut débit ont rendu le séquençage du génome entier (WGS) accessible, avec une intégration attendue à la pratique clinique courante. Le traitement rapide et efficient des vastes quantités de données génomiques générées demeure toutefois un défi. La médecine de précision nécessitera à terme l’intégration des données de séquençage du génome entier aux dossiers médicaux et phénotypes cliniques, soulignant l’importance des outils ou systèmes capables d’une (ré)analyse immédiate en temps réel. Afin de répondre à ce besoin, nous avons développé Magic Bison, une plateforme d’analyse fondée sur l’intelligence artificielle (IA) permettant une interprétation en temps réel du génome, délivrant les résultats en moins de 10 secondes. Cette capacité rend la plateforme adaptée à l’usage clinique et permet une réanalyse continue de la naissance aux différents âges de la vie en parallèle de l’évolution des bases de données génomiques. Magic Bison propose actuellement sept modules d’analyse : l’analyse diagnostique des maladies génétiques en lien avec un phénotype, l’analyse des variants selon les recommandations du Collège Américain de Génétique Médicale (ACMG), l’analyse du risque constitutionnel pour les maladies complexes fréquentes, l’analyse pharmacogénomique pour la sécurité des traitements, l’analyse proactive des variants pathogènes rapportés, le dépistage des hétérozygotes pour le conseil préconceptionnel, et le typage HLA. Nous avons également développé Strata Finder, une plateforme de prédiction du risque génomique fondée sur l’IA pour les maladies complexes. Les études préliminaires montrent que les modèles d’IA entraînés et validés sur des pathologies telles que l’asthme, les accidents vasculaires cérébraux, l’infarctus du myocarde ou les thromboses atteignent une précision allant jusqu’à 96 %. Ces résultats suggèrent que la combinaison de données génomiques massives et d’IA avancée peuvent étendre la médecine de précision permettant une prédiction des risques de maladies, une prévention, des sélections thérapeutiques optimisées et des stratégies de soins personnalisées intégrant la génétique et la génomique dans une « santé de précision »
Dau-Ming NIU (Taipei, Taïwan), Yung-Hsiu LU, Yun-Ru CHEN, Chih-Ya CHENG, Yu-Ting CHIANG, Liu CHUAN-KUN, Chiu YAO-TE, Hsiao FANG-CHIH, Germain DOMINIQUE
00:00 - 00:00 #49984 - P709 Étude clinique et classification des anomalies congénitales des membres supérieurs à travers une étude Tunisienne.
Étude clinique et classification des anomalies congénitales des membres supérieurs à travers une étude Tunisienne.

Introduction : Les anomalies congénitales des membres supérieurs constituent un motif fréquent de consultation. Sa prévalence est estimée à 1,5‰ chez les nouveau-nés et 3‰ parmi les décès néonataux. Plusieurs classifications internationales ont été proposées pour les classer parmi lesquelles la classification Oberg, Feenstra, Manske et Tonkin (OMT) qui a été adoptée depuis 2013 par les chirurgiens de la main dans le but d’introduire un langage commun entre les différents spécialistes. L’objectif de notre travail était de décrire le profil clinique et radiologique de ces anomalies et de les classer. Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive, rétrospective, portant sur 122 patients recrutés sur une période de 13 ans qui présentaient une anomalie congénitale des membres supérieurs et dont les dossiers étaient complets. Résultats : Nos patients avaient un âge moyen de 03 ans et 03 mois. Une prédominance masculine a été observée dans 54,9% des cas. Les atteintes étaient sporadiques dans 80% des cas. Elles étaient bilatérales dans 57,6% des cas, unilatérales droites dans 24,7% des cas et unilatérales gauches dans 17,7% des cas. L’association avec des anomalies des membres inférieurs était observée chez 59 patients. Elles étaient identiques chez 23 patients et différentes chez les 36 restants. Nous avons décrit 170 anomalies des membres supérieurs chez les 122 patients : 154 malformations (I avec 24 atteintes de tout le membre IA et 130 atteintes de la main IB), une déformation (II), 15 dysplasies (III) et 57 syndromes(V). L’anomalie de tout le membre la plus fréquemment retrouvée était la déficience radiale longitudinale dans six cas suivis par l’anomalie de Poland, la luxation de la tête radiale et l’anomalie de Sprengel dans quatre cas chacune. La syndactylie et la polydactylie ulnaire étaient les anomalies des mains les plus fréquentes avec un pourcentage respectif de 19,8% et 17,4%. Nous avons observé un total de 19 syndromes chez 40 patients et 17 syndromes poly malformatif non étiquetés. Le syndrome de Bardet Biedl était le plus fréquent avec neuf patients. Une analyse cytogénétique a été réalisée chez 25 patients qui avait montré une anomalie chromosomique dans cinq cas. Deux patients avaient bénéficié d’un WES revenu normal. Conclusion : Nos résultats étaient concordants avec ceux rapportés dans la littérature sauf pour les syndromes qui étaient plus fréquents. La classification de ces anomalies nous a permis de proposer un diagnostic et une prise en charge précoce. D’où la nécessité d’une mise en place de registre de malformations et d’un réseau de soins pluridisciplinaire.
Imen CHELLY, Sana SKOURI (Tunis, Tunisie), Abir MANSOURI, Lilia KRAOUA, Mediha TRABELSI, Ahmed MSAKNI, Ridha M'RAD
00:00 - 00:00 #49517 - P710 Approche génomique pour délimiter les pathologies osseuses constitutionnelles parmi les arthrogryposes multiples congénitales.
Approche génomique pour délimiter les pathologies osseuses constitutionnelles parmi les arthrogryposes multiples congénitales.

Introduction : Les arthrogryposes multiples congénitales (AMC) sont un groupe de pathologies rares caractérisées par la présence d'au moins deux limitations articulaires dans différentes zones du corps, à la naissance. Notre étude s'est spécifiquement concentrée sur les pathologies osseuses dans ce contexte. Notre objectif principal était d'identifier des gènes associés à la fois à l'AMC et aux pathologies squelettiques, à travers une revue de la littérature et une analyse computationnelle. Méthodes : Dans un premier temps, nous avons identifié tous les gènes associés soit à l'AMC soit aux pathologies osseuses par une curation manuelle utilisant PubMed et le Human Phentotype Ontology (HPO). Ensuite, nous avons identifié les gènes chevauchant les deux conditions. Nous avons étudié leurs interactions à l'aide de ClueGO afin de mettre en évidence des interactions de niveau supérieur. Pour mettre en œuvre nos résultats génomiques, nous avons comparé des données phénotypiques d'un nombre limité de patients présentant des variants de séquence dans deux gènes associés aux deux conditions. Résultats : Nous avons identifié 571 gènes associés à l'AMC et 604 gènes associés aux pathologies osseuses. Nous avons trouvé 120 gènes associés à la fois à l'AMC et aux troubles squelettiques, dont 57 % étaient impliqués dans le développement du système squelettique embryonnaire. Notre analyse comparative sur FBN2 et NSD1 a mis en évidence des caractéristiques phénotypiques partagées en dehors de l’AMC, comme l'arachnodactylie. Pour autant, elle n'a pas réussi à identifier un mécanisme commun pour expliquer les corrélations génotype - phénotype. Discussion : En utilisant une approche génomique par le biais d'une curation manuelle et computationnelle, nous avons confirmé notre hypothèse selon laquelle une proportion significative de gènes associés à l'AMC sont principalement impliqués dans les anomalies osseuses. Les comparaisons cliniques entre les phénotypes associés à FBN2 et NSD1 ont souligné la complexité de la corrélation avec le génotype, tant pour un gêne donné qu’entre les gènes.
Eda AKKAS, Xenia LATYPOVA, Isabelle MAREY, William DUFOUR, Pauline LE TANNO, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
00:00 - 00:00 #49503 - P711 Oligodontie par agénésie du bloc incisif maxillaire : une nouvelle dysplasie fronto-nasale ?
Oligodontie par agénésie du bloc incisif maxillaire : une nouvelle dysplasie fronto-nasale ?

Introduction : L’agénésie dentaire désigne l’absence complète de développement d’un ou plusieurs germes dentaires. Il s’agit de l’anomalie dentaire la plus fréquente, touchant 1,6 à 9,6% de la population générale. L’oligodontie, définie par l’agénésie de 6 dents temporaires et/ou permanentes ou plus, est beaucoup plus rare, touchant 0,14% de la population générale. Les agénésies concernent plus fréquemment les dents permanentes. L’incisive latérale maxillaire est la dent la plus souvent absente, tandis que l’anomalie entrainant une incisive médiane unique est ultra-rare. Nous rapportons un cas exceptionnel d’oligodontie chez un enfant de 4 ans présentant une agénésie des incisives maxillaires temporaires et permanentes (soit 8 dents) avec hypomaxillie associée. Observation : Il est le deuxième d’une fratrie de deux de parents non apparentés, bien portant et sans antécédents médicaux et né au terme d’une grossesse sans complications. Le développement staturo-pondéral, moteur et cognitif est normal. Le diagnostic d’oligodontie a été posé à 22 mois devant l’absence des incisives maxillaires temporaires malgré l’éruption physiologique des autres dents temporaires. L’hypothèse d’un traumatisme facial a été écartée à l’anamnèse. Il n’y pas de fente faciale. Le visage est symétrique. Le front, les ailes du nez, le philtrum sont normaux et les os propres du nez sont présents. L’IRM cérébrale à 2 ans a écarté l’hypothèse d’une holoprosencéphalie lobaire. A 4 ans, toutes les autres dents temporaires sont présentes et la gencive est normale. Le palais primaire est court et le frein labio-maxillaire est inséré au niveau du palais et non au niveau alvéolaire en antérieur. On note un inversé d’articulé antérieur par hypomaxillie. Le scanner crânio-encéphalique à 2 ans confirme l’absence des incisives temporaires maxillaires et des germes des incisives permanentes et montre une lame osseuse très fine avec hypoplasie du palais primaire. La CGH réalisée est sans déséquilibre pathologique avec une résolution de 400 kb. Un séquençage de génome long-read en trio est en cours. Discussion : Le cas clinique rapporté est une présentation ultra-rare d’oligodontie. Un seul cas sporadique d’agénésie des 4 incisives maxillaires permanentes et des 2 incisives latérales temporaires est rapporté dans la littérature chez une patiente de 10 ans sans investigation génétique. D’un point de vue embryologique, les incisives maxillaires et le palais primaire dérivent du processus fronto-nasal. Ses autres dérivés (front, os propres du nez, philtrum, choanes) sont normaux chez notre patient. Il présente une hypoplasie du palais primaire et des agénésies suggérant une anomalie du développement de l’extrémité antérieure du bourgeon fronto-nasal. Cette nouvelle oligodontie pourrait faire partie du spectre des dysplasies fronto-nasales.
Charlotte GUILLOUET (Paris), Bothild KVERNELAND, Amandine BAN, Patrick NITSCHKE, Christine BOLE, Roman Hossein KHONSARI, Chris GORDON, Jeanne AMIEL
00:00 - 00:00 #49556 - P712 Pathologies rares du métabolisme phospho-calcique : bilan de la préindication en 2026 (laboratoires Seqoia et Auragen).
Pathologies rares du métabolisme phospho-calcique : bilan de la préindication en 2026 (laboratoires Seqoia et Auragen).

Introduction Cette communication propose un bilan de la préindication « Pathologies rares du métabolisme phospho-calcique » à partir des génomes analysés dans le cadre du plan France Médecine Génomique. Soixante-douze et trente-sept dossiers ont été rendus respectivement par les laboratoires SeqOIA et Auragen entre 2020 et septembre 2025. Résultats Les contextes cliniques concernaient des hyper- et hypoparathyroïdies, hypophosphatémies, hypercalcémies infantiles, troubles de l’amélogenèse, néphrocalcinoses, rachitismes vitamino-résistants et atteintes syndromiques. Le rendement diagnostique global était de 39 % pour Auragen et 18 % pour SeqOIA. La différence s’explique en partie par la prise en compte, à Auragen, des hétérozygotes SLC34A1 et SLC34A3 comme cas « positifs », bien qu’il s’agisse de facteurs de susceptibilité non mendéliens mais établis (PMID: 39461557). Sans ces cas, le rendement d’Auragen tombe à 28 %. Les rendements variaient selon les pathologies, élevés dans les hypophosphatémies avec rachitisme (11 diagnostics) et faibles pour les hyper- et hypoparathyroïdies. La présentation détaillera ces résultats selon les indications et selon la réalisation préalable d’un panel ou exome. Le gène PHEX (rachitisme hypophosphatémique) était le plus fréquent, avec plusieurs variants introniques profonds et remaniements structuraux complexes, soulignant l’intérêt du génome. L’échelle d’analyse a aussi permis d’identifier des gènes inattendus : un cas de cholestase héréditaire liée à SLC51A révélé par une carence en vitamine D, traité par acide urodésoxycholique, et un syndrome de Rubinstein-Taybi (EP300) associé à une hypoparathyroïdie. Les autres gènes des cas positifs appartenaient au champ classique de ces pathologies : AIRE, CASR, ORAI1, ALPL, MMP20, GNA11, STX16, CDC73, SLC34A1, SLC34A3, WNT10A, ENPP1, DLX3. Par ailleurs, un total de 7 dossiers (6,5%) ont été rendus avec un variant de signification indéterminée. Perspectives Le génome a permis des diagnostics supplémentaires par rapport aux techniques ciblées, en détectant des variations complexes ou introniques profondes, et en révélant des gènes non attendus. L’analyse complète de PHEX présente un intérêt particulier, comme rapporté dans la littérature (PMID: 37454963, 39877728, 39512182). Certaines indications, notamment les hypo- et hyperparathyroïdies, gardent un rendement faible, probablement du fait du recours au génome en seconde intention après panels. Cette recherche a été possible grâce aux données du Plan France Médecine Génomique 2025.
Louis LEBRETON, Audrey BRIAND-SULEAU, Victor MARIN, Marine SERVEAUX-DANCER, Maureen LOPEZ, Consortium AURAGEN, Arnaud MOLIN, Nicolas RICHARD, Céline GAUCHER, Jérôme BOULIGANT, Laurence PACOT (PARIS)
00:00 - 00:00 #49972 - P713 Variant du gène FGFR3 dans un tableau de chondrodysplasie et d'épilepsie : à propos d’un cas.
Variant du gène FGFR3 dans un tableau de chondrodysplasie et d'épilepsie : à propos d’un cas.

Introduction : Les mutations monoalléliques du gène FGFR3 sont responsables de plusieurs types de chondrodysplasies, incluant l’achondroplasie, l’hypochondroplasie, le syndrome SADDAN (achondroplasie sévère avec retard du développement et acanthosis nigricans) et la dysplasie thanatophore. Le gène FGFR3, exprimé dans les chondrocytes et les ostéoblastes matures, joue un rôle clé dans la régulation de la croissance osseuse. Observation : Nous rapportons le cas d’une fille âgée de 9 ans issue d'union entre apparentés , adressée pour retard statural, épilepsie, surdité et dysmorphie faciale. Pendant la période anténatale, elle présentait un retard de croissance intra-utérin avec des os longs courts et un caryotype fœtal normal (46,XX). À l’interrogatoire, nous avons noté une surdité non prise en charge, une épilepsie débutant à l’âge de 7 ans, un retard du langage et une baisse unilatérale de l’acuité visuelle. L’examen clinique retrouvait un retard staturo-pondéral, une dysmorphie faciale évocatrice d'une hypochondroplasie (front large, hypertélorisme, base du nez large) ainsi qu’un raccourcissement rhizomélique des membres. Le bilan étiologique du retard statural était normal. L’analyse par séquençage haut débit (WES) a révélé une mutation hétérozygote du gène FGFR3 (NM_000142.5:c.1620C>G, exon 12) et classée pathogène selon les critères de l'ACMG. Conclusion : Ce cas illustre l’importance du séquençage haut débit dans l’exploration des retards staturaux avec anomalies squelettiques et signes neurologiques associés. L’identification d’une mutation pathogène du gène FGFR3 permet de confirmer le diagnostic, d’affiner le pronostic et d’orienter le conseil génétique pour la prise en charge et le suivi multidisciplinaire.
Nouha BEN CHEIKH AMOR, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Yasmina ELARIBI, Abir JBALI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #49856 - P714 Syndrome de Stüve-Wiedemann de type 1 : description d’un nouveau variant pathogène de découverte anténatale sur signe d’appel fracturaire dans une grossesse gémellaire.
Syndrome de Stüve-Wiedemann de type 1 : description d’un nouveau variant pathogène de découverte anténatale sur signe d’appel fracturaire dans une grossesse gémellaire.

Introduction : Le syndrome de Stuve-Wiedemann de type 1 OMIM#601559 (STWS1) est une maladie osseuse constitutionnelle rare (prévalence d’environ 1/20 000 naissances) de transmission autosomique récessive, lié au gène LIFR. Les patients atteints présentent une dysmorphie faciale, une petite taille et une hypotonie ainsi que des anomalies osseuses, une ostéoporose et des fractures spontanées. Une dysautonomie et des anomalies de la thermorégulation ainsi que de trouble de la sensibilité algique sont également décrites et également une détresse respiratoire néonatale souvent létale en période néonatale. Le neurodéveloppement n’est classiquement pas impacté. Au moins 13 cas prénataux ont été rapportés dans la littérature, avec des premiers signes échographiques visibles dès 17 semaines de grossesse. Nous présentons ici le cas d’un fœtus, issu d’une grossesse gemellaire, dont le diagnostic moléculaire prénatal a pu être effectué devant des anomalies échographiques à type d’os longs courts au profil anormaux et suspicion de fracture fémorale. Cas clinique: Le fœtus (jumeau A, sexe masculin) est issu d’une grossesse gémellaire bi-choriale et bi-amniotique, de parents non-apparentés, d’origine ouest européenne. Dès 21 semaines d'aménorrhée et 5 jours de terme il présentait un poids fœtal inférieur au 1er percentile ainsi que des os longs courts et trapus avec un aspect fortement irrégulier du fémur droit laissant suspecter une possible fracture anténatale. Le jumeau B était exempt d’anomalie particulière. Devant ce phénotype une ponction de liquide amniotique pour analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et exome prénatal ne trio avait été demandés. L’ACPA n’avait pas retrouvé d’anomalie. L’exome en trio prénatal avait mis en évidence deux variations pathogènes (classe 5 ACMG) dans le gène LIFR : La variation paternelle NM_001127671.2:c.142_142+1del, p.( ?) déjà rapportée dans la littérature et touchant la jonction intron-exon 2 du gène, et la variation maternelle non-sens NM_001127671.2:c.970G>T, p.(Gly324*) encore non-décrite. Seul le jumeau A présenté ici était porteur simultanément de ces deux variations. Suivant le souhait des parents, une interruption médicale de grossesse avait pu être effectuée au terme de 27 semaines d’aménorrhée et 3 jours. Un examen fœtopathologie était impossible du fait de la méthode d’interruption médicale de grossesse. Conclusion : La variation c.970G>T du gène LIFR est nouvellement décrite et considérée comme pathogène pour le phénotype de STWS1. Le STWS1, bien que particulièrement rare, doit être envisagé comme une étiologie possible de retard de croissance intra-utérin avec des os longs courts et d’aspect échographique inhabituel évocateur de fracture anténatale. Ce syndrome est potentiellement pourvoyeur de fractures anténatales ; d’autres études complémentaires permettraient d’étoffer le phénotype fœtal des patients atteints.
Alexis BILLES (AMIENS), Laurent TOUZART, Gilles MORIN, Ségolène LANTA, Isaure MICHAUD, Aurélien CAUX, Marianne PERRIERE, Henri HOOTON, Lucija DUNDEK, Guillame JEDRASZAK, Kahia MESSAOUDI, Walaa DARWICHE, Florence JOBIC, Virginie MAGRY
00:00 - 00:00 #49654 - P715 Le panel GenoDENT, un outil de diagnostic moléculaire : variation dans le gène CTSK, étude d’un cas de pycnodysostose.
Le panel GenoDENT, un outil de diagnostic moléculaire : variation dans le gène CTSK, étude d’un cas de pycnodysostose.

Les maladies rares, définies selon leur prévalence, représentent actuellement plus de 7000 affections. Ces maladies aux manifestations cliniques très variées ont majoritairement des causes génétiques. Plus de 1650 syndromes connus comportent des atteintes oro-dento-faciales, positionnant ces signes cliniques comme des critères accessibles et importants dans l’orientation diagnostique de ces syndromes rares. En effet, de nombreuses variations génétiques perturbant le développement de divers organes vont aussi impacter l’odontogenèse, les gènes atteints étant impliqués dans des voies de signalisation et régulation partagées. Les anomalies dentaires, plus particulièrement, sont fortement associées aux syndromes ectodermiques. Le réseau O-rares et le laboratoire de diagnostic génétique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg co-développent le projet GenoDENT qui vise à fournir un diagnostic génétique dans le cadre spécifique des maladies rares à expressions bucco-dentaires via des approches NGS. Plus de 1000 individus ont ainsi pu être séquencés jusqu’à maintenant, principalement via le panel GenoDENT permettant le séquençage de plus de 600 gènes liés au développement oro-dento-facial. Grâce à cette approche, nous avons par exemple identifié deux variations bialléliques pathogènes dans le gène CTSK chez un patient présentant de multiples signes cliniques, dont une craniosténose, un retard de croissance osseuse, une brachydactylie, une déviation septale, une endognathie maxillaire et des lésions carieuses. Le gène CTSK code pour la cathepsine K, une peptidase C1 lysosomale secrétée par les ostéoclastes permettant le remodelage et la résorption osseuse. Des variations dans le gène CTSK sont connues pour causer la pycnodysostose (OMIM #265800), une ostéochondrodysplasie très rare (<1/100 000) de transmission autosomique récessive, caractérisée par des ostéoscléroses, dysplasies cleidocrâniennes, acro-ostéolyses des phalanges et/ou des atteintes dentaires. Le patient, hétérozygote composite, porte une variation faux-sens (NM_000396.4:c.830C>T:p.(Ala277Val)) et non-sens (NM_000396.4:c.721C>T:p.(Arg241*)) dans le gène CTSK, toutes deux déjà rapportées comme pathogènes (classe 5 - ACMG). La sœur du patient, atteinte, porte les mêmes variations. Le diagnostic de cette maladie va permettre une prise en charge adaptée pour ces patients et leurs apparentés, tel qu’une surveillance orthopédique, de la statique vertébrale ou suivi des fractures. Cette étude de cas souligne d’une part l’importance de l’identification des signes dentaires dans les maladies rares, et d’autres part l’intérêt des outils de biologie moléculaire tel que le NGS dans le diagnostic de ces maladies ou syndromes rares à anomalies oro-dentaires. Le diagnostic est la première étape d’une bonne prise en charge d’un patient. Notre projet souligne aussi l’intérêt d’acquérir des connaissances supplémentaires sur les composantes oro-dento-faciales des maladies rares et sur leurs causes génétiques.
Cédric VERRIEZ (Strasbourg), Gaétan CARAVELLO, Marzena KAWCZYNSKI, Aurélie GOURONC, Manuela ANTIN, Khadija OUMENSOUR, Samira ELARABI, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Agnès BLOCH-ZUPAN
00:00 - 00:00 #49973 - P716 Épidermolyse bulleuse dystrophique récessive due à COL7A1 p.(Arg185*) homozygote : première observation au Maroc.
Épidermolyse bulleuse dystrophique récessive due à COL7A1 p.(Arg185*) homozygote : première observation au Maroc.

L’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive (EBD-R) est une génodermatose rare et sévère due à des mutations bialléliques de COL7A1 (OMIM 120120), condant pour le collagène VII (C7). Le clivage siège sous la lamina densa par atteinte des fibrilles d’ancrage, essentielles à l’adhésion derme-épiderme. Le C7, fortement exprimé par les kératinocytes (faiblement par les fibroblastes), se localise à la jonction dermo-épidermique et constitue le principal composant des fibrilles d’ancrage. Plus de 730 mutations pathogènes de COL7A1 ont été décrites dans la littérature. Nous rapportons un cas marocain d’EBD-R lié au variant COL7A1 p.Arg185* à l’état homozygote suivi en consultation de génétique médicale au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Il s’agit d’une fille de 6 ans, issue d’un mariage consanguin du premier degré, sans antécédents similaires. La maladie débute à la naissance par une aplasie cutanée de la main gauche et des deux pieds, ensuite étendue à la main droite. À 3 mois, des bulles diffuses apparaissent spontanément ou après traumatismes minimes ; à 4 ans survient une œsophagite. L’examen montre une dysmorphie faciale, une onycholyse bilatérale et une aplasie cutanée acrale. Le séquençage identifie un variant non-sens du gène COL7A1 NM_000094.4:c.553C>T (p.Arg185*) à l’état homozygote, classé pathogène selon les recommandations d’ACMG. Ce variant est décrit dans des formes généralisées sévères d’EBD-R, y compris à l’état homozygote ; il s’agit, à notre connaissance, du premier cas homozygote rapporté au Maroc. Le variant p.Arg185* introduit un codon stop prématuré au sein du cartilage matrix protein (CMP) contenu dans le ndomaine non collagénique NC-1 du collagène VII. Une telle troncature expose à deux scénarios complémentaires, une dégradation de l’ARNm par NMD, réduisant fortement l’expression de C7 ou à la synthèse d’une protéine tronquée dépourvue de modules NC-1 indispensables aux interactions d’adhérence et à l’assemblage des fibrilles d’ancrage. La perte fonctionnelle qui en résulte explique la sévérité clinique observée et s’inscrit dans la corrélation phénotype-génotype des formes généralisées d’EBD-R dues à des variants tronquants de COL7A1. Enfin, la consanguinité du premier degré dans ce cas illustre le rôle de l’homozygotie dans l’expression des formes récessives et souligne l’intérêt du diagnostic moléculaire pour le conseil génétique et l’orientation thérapeutique. La confirmation génétique d’une EBD-R due au variant homozygote p.Arg185* élargit les données nationales et renforce l’association entre mutations tronquantes de COL7A1 et formes sévères. Le dépistage précoce, le conseil génétique et l’inclusion dans des registres/essais thérapeutiques sont essentiels pour améliorer le pronostic.
Wafaa BOUZROUD, Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #49874 - P717 Arthrogrypose évolutive et signes cutanés révélant une fibromatose hyaline : étude clinique et génétique.
Arthrogrypose évolutive et signes cutanés révélant une fibromatose hyaline : étude clinique et génétique.

Le syndrome de fibromatose hyaline (HFS, OMIM : 228600) est une affection autosomique récessive exceptionnelle, avec moins de 70 cas décrits à ce jour. Il associe des manifestations cutanées papulo-nodulaires, une hyperplasie gingivale, des rétractions articulaires progressives et des lésions ostéolytiques. Sur le plan moléculaire, le HFS est lié à des variants pathogènes bialléliques du gène ANTXR2/CMG2, codant pour un récepteur transmembranaire impliqué dans l’homéostasie de la matrice extracellulaire. Ces anomalies entraînent un dépôt pathologique de substance hyaline amorphe dans les tissus conjonctifs. Le spectre phénotypique est hétérogène, allant des formes sévères à révélation néonatale, souvent associées à une morbidité et une mortalité précoces, aux formes plus modérées permettant une survie prolongée jusqu’à l’âge adulte. Nous rapportons le cas d’un nourrisson de 5 mois, issu de parents cousins au premier degré, avec un antécédent familial d’un cousin paternel décédé en bas âge dans un contexte d’arthrogrypose évolutive et de diarrhées fébriles récidivantes sans diagnostic étiologique. La fratrie compte deux enfants indemnes. Les antécédents personnels incluaient une hypotonie néonatale et un retard du développement psychomoteur, suivis d’hospitalisations pour diarrhées fébriles récidivantes. L’examen clinique a révélé un retard pondéral (–2 DS), une dysmorphie faciale, une peau claire avec miliaire sudorale, une arthrogrypose, des doigts boudinés, un flessum des genoux, une raideur articulaire, ainsi qu’un hydrocèle bilatéral et une hernie inguinale. Le séquençage d’exome a identifié un variant homozygote faux-sens pathogène du gène ANTXR2, confirmant le diagnostic de HFS. Ce diagnostic a également été évoqué rétrospectivement chez le cousin décédé. Un conseil génétique a été donné pour la famille. La mère était enceinte à 24 semaines d’aménorrhée et le diagnostic prénatal n’a malheureusement pas pu être proposé vu le terme avancé de la grossesse. Une étude moléculaire ciblée, réalisée par séquençage Sanger, a confirmé le diagnostic chez la sœur à sa naissance. Devant une arthrogrypose évolutive avec des signes cutanés et une diarrhée fébrile récurrente, le syndrome de fibromatose hyaline est un diagnostic à évoquer.Grâce au séquençage d’exome, ce diagnostic a été établi, ce qui a permis d’assurer une prise en charge multidisciplinaire adaptée et d’anticiper l’évolution clinique.Il a été également possible de prodiguer un conseil génétique à la famille.
Rasene GEREISHA (Sousse, Tunisie), Hend DRIDI, Salsabil NOUIR, Safa HANNACHI, Ramzi ZEMNI
00:00 - 00:00 #49675 - P718 Description phénotypique d’une famille avec variant ponctuel sur TAB2, initialement diagnostiquée avec un Syndrome d’Ehlers-Danlos.
Description phénotypique d’une famille avec variant ponctuel sur TAB2, initialement diagnostiquée avec un Syndrome d’Ehlers-Danlos.

L’hypermobilité articulaire est un symptôme clinique retrouvé dans plus de 450 maladies génétiques différentes, dont les Syndromes d’Ehlers-Danlos (SED). Les SED sont des maladies héréditaires du tissu conjonctif, avec une hétérogénéité clinique et génétique, caractérisées par une triade clinique : hypermobilité articulaire, hyperextensibilité cutanée et fragilité tissulaire. Ils sont essentiellement dus à des anomalies de biosynthèse et/ou de structure de protéines de la matrice extracellulaire. La classification internationale de 2017 des SED comporte 13 types, dont seul le SED hypermobile (SEDh), reste sans cause génétique identifiée. Le diagnostic du SEDh repose sur une grille de critères cliniques qui comprend l’exclusion de diagnostics différentiels dont les autres pathologies du tissu conjonctif. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une hypermobilité articulaire, une hyperextensibilité cutanée, des complications ostéoarticulaires et des anomalies cardiaques, initialement adressée pour suspicion de SEDh. Ce diagnostic était évoqué dans la famille, chez son père décédé, son fils et sa fille. Le panel « Hyperlaxité » ne retrouvait aucun variant pathogène sur les gènes liés aux SED. Devant l’hypermobilité majeure de son fils, et les anomalies cardiaques familiales associées, cette famille a bénéficié de l’étude génomique dans le cadre du PFMG2025. Un variant ponctuel sur le gène TAB2 a été retrouvé chez la patiente et ses 2 enfants. TAB2 (TGF-béta activated kinase 1 (TAK1) - binding protein 2) est une protéine adaptatrice qui relie les signaux provenant du récepteur TNFR1 et d'autres récepteurs au complexe de signalisation TAK1. C’est un régulateur clé de l'apoptose et de la nécroptose dont la déficience est connue pour entrainer des cardiopathies congénitales. Dans la littérature, quelques descriptions montrent que les syndromes liés à une déficience en TAB2 peuvent associer hypermobilité articulaire et anomalies cardiaques (prolapsus de la valve mitrale, communication interauriculaire ou autres cardiopathies congénitales…). Ces malades semblent parfois présenter d’autres anomalies du tissu conjonctif partagées avec les SED (atteintes cutanées, musculosquelettiques, hypotonie, myopie, etc…). La présentation clinique de cette famille est cohérente avec les descriptions phénotypiques de la littérature. Les 3 individus porteurs du variant présentent tous au minimum une atteinte cardiaque, une hypermobilité articulaire et d’autres atteintes musculosquelettiques et/ou cutanées. L’histoire de cette famille illustre l’intérêt de réaliser au cas par cas un génome pour écarter un diagnostic différentiel avant de poser un diagnostic de SEDh. De plus, en cas d’hypermobilité articulaire associée à des complications cardiaques, il semble important de savoir rechercher des anomalies sur le gène TAB2.
Baptiste VIERNE, Clarisse BILLON, Fanny MORICE-PICARD, Philippe DE MAZANCOURT, Malika FOY, Camille JARNET, Fabrice GILLAS, Marjolaine WILLEMS, Corinne METAY, Karelle BENISTAN (Garches)
00:00 - 00:00 #49456 - P719 Ichtyose épidermolytique par mutation récessive de KRT10 : une forme rarissime d’ichtyose au pronostic incertain.
Ichtyose épidermolytique par mutation récessive de KRT10 : une forme rarissime d’ichtyose au pronostic incertain.

L’ichtyose épidermolytique est caractérisée par une érythrodermie généralisée et des bulles/érosions cutanées congénitales évoluant vers une hyperkératose. Elle est due à des mutations autosomiques dominantes de KRT1 et KRT10. Seules 5 formes récessives par mutations du domaine 2B de KRT10 ont été décrites dans la littérature. Nous rapportons un 6ème cas avec une évolution précoce très favorable. Un nouveau-né de sexe féminin, premier né d’un couple consanguin originaire du Sénégal, était adressé en soins intensifs de néonatologie pour un décollement cutané étendu à plus de 50% de la surface corporelle, apparu à 2 heures de vie, en linge mouillé. L’évolution était marquée par une surinfection à staphylocoque doré (SA) résolutive sous antibiothérapie intraveineuse et une cicatrisation des lésions en 3 semaines sous soins locaux. L’étude en immunohistochimie montrait une dystrophie des kératinocytes granuleux avec une pseudo-fente. L’analyse moléculaire montrait une mutation originale homozygote de KRT10: p.(Glu278Ter) héritée des 2 parents. A l’âge de 4 mois, l’enfant ne présentait plus qu’une fragilité cutanée minime et un érythème diffus. Le tableau clinique de nouveau-né ébouillanté avec larges décollements en linge mouillé, sans fièvre, apparaissant dans les premières heures de vie, doit faire suspecter une anomalie d’une kératine et en particulier de KRT1 ou KRT10. Le principal diagnostic différentiel est l’infection par SA producteur d’une toxine exfoliante mais qui apparait plus tardivement à partir d’un foyer cutané. Les kératines fonctionnent par paires spécifiques, qui forment des hétérodimères en se liant par leur domaine central, première étape à la synthèse de filaments intermédiaires, nécessaires à la stabilité des kératinocytes. La plupart des mutations de KRT10 rapportées dans la littérature sont de transmission autosomique dominante avec de nombreux tableaux cliniques décrits (ichtyose épidermolytique, hystrix, arciforme, en confetti). Notre patiente est exceptionnelle du fait du caractère récessif de sa mutation, avec un tableau clinique initial sévère puis une amélioration rapide de la symptomatologie limitée à un érythème discret, ce qui n’a jamais été décrit. Cette mutation n’a jamais été rapportée, il s’agit comme dans les autres cas publiés d’une mutation non-sens située dans le domaine central de la protéine. L’absence probable de synthèse de la protéine explique que les parents hétérozygotes soient asymptomatiques (pas d’effet dominant négatif possible) et la liaison possible de KRT1 avec KRT14, une autre kératine épidermique, l’amélioration progressive du phénotype. Ce cas illustre un phénotype rare mais classique d’ichthyose épidermolytique néonatale avec aspect de « bébé ébouillanté » lié à une nouvelle mutation de KRT10 à transmission récessive, qui est exceptionnelle, mais de bon pronostic malgré le tableau initial.
Christine CHIAVERINI, Laurence FAYOL, Stéphanie MALLET, Marjorie HEIM, Meri TULIC, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Thomas HUBICHE, Bruno FRANCOU (NICE)
00:00 - 00:00 #49453 - P720 Phénotype cutané atypique lié à une double mutation KRT1 et NECTIN4 : un gène peut en cacher un autre.
Phénotype cutané atypique lié à une double mutation KRT1 et NECTIN4 : un gène peut en cacher un autre.

Introduction Le gène NECTIN4, codant une protéine d’adhésion cellulaire et le gène KRT1, codant la kératine 1, une protéine structurale de l’épiderme, sont respectivement impliqués dans la syndactylie ectodermique et l’ichtyose épidermolytique. Différents variants de ces gènes ont été décrits, avec une pénétrance variable et des expressions cliniques hétérogènes selon les individus. Observations Un homme de 35 ans, aux antécédents de retard d’ossification dentaire, de kératodermie palmo-plantaire débutant dans l’enfance et de dermatose bulleuse néonatale non étiquetée était adressé pour suspicion d’épidermolyse bulleuse. L’examen clinique retrouvait une kératodermie palmoplantaire (KPP) sévère, une hypotrichose diffuse, une microdontie, une dystrophie unguéale, une hyperkératose localisée aux reliefs osseux et plis, une ichtyose avec de petites squames blanches et des zones de décollement superficiel et de desquamation aux zones de frottement, sans bulles. Il n’y avait pas d’atteinte muqueuse ou de manifestation systémique. Les parents du patient étaient asymptomatiques, sans consanguinité connue mais originaires de la même région. L’analyse génétique a identifié chez le patient deux variants faux-sens homozygotes de NECTIN4 c.899T>C p.(Leu300Ser) et de KRT1 c.1502T>A p.(Val501Glu), retrouvés à l’état hétérozygote chez les parents. Discussion Le patient présentait un tableau clinique atypique mêlant une symptomatologie d’ichtyose, de fragilité cutanée et de dysplasie ectodermique sans entrer dans un cadre nosologique connu. L’analyse moléculaire a identifié 2 mutations homozygotes dans 2 gènes différents pouvant expliquer ce phénotype. Le variant NECTIN4 identifié chez notre patient, localisé dans le domaine Ig-like de la protéine, n’a jamais été rapporté dans la littérature. L’analyse de la dizaine de cas publiés, montre une transmission autosomique récessive et un tableau combinant anomalies dentaires, hypotrichose et parfois syndactylie, comme présenté par notre patient. Cependant, aucun des cas n’avait d’ichtyose, de fragilité cutanée ou de KPP sévère. La présence concomitante d’un variant KRT1, gène classiquement impliqué dans les kératinopathies épidermolytiques, pourrait expliquer ces éléments cliniques atypiques. Le variant porté par le patient à l’état homozygote n’a jamais été décrit et se trouve dans une zone pouvant altérer l’épissage. La transmission est habituellement dominante mais des cas de formes récessives issus de parents hétérozygotes asymptomatiques ont été décrits. Conclusion Ce cas illustre un phénotype combiné rare, résultant de la coexistence de deux mutations homozygotes dans deux gènes impliqués dans deux génodermatoses distinctes, soulignant l’importance de l’interprétation intégrée des données cliniques et génétiques.
Valentine SALVESTRINI, Bruno FRANCOU (NICE), Marjorie HEIM, Thomas HUBICHE, Gwenael NADEAU, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Christine CHIAVERINI
00:00 - 00:00 #49764 - P721 Rôle du NGS dans le diagnostic des erreurs innées de l’immunité : description d’une mutation inédite du gène REL (IMD92).
Rôle du NGS dans le diagnostic des erreurs innées de l’immunité : description d’une mutation inédite du gène REL (IMD92).

Les erreurs innées de l’immunité (IEI) représentent un ensemble hétérogène de déficits immunitaires primitifs liés à des mutations germinales monogéniques. L’immunodéficience-92 (IMD92), correspondant au déficit en c-Rel, constitue une entité nosologique extrêmement rare, récemment caractérisée. Elle résulte de mutations bialléliques du gène REL, codant la protéine c-Rel, acteur clé de la voie de signalisation NF-κB. À ce jour, seuls deux cas confirmés de mutations pathogènes du gène REL ont été rapportés. Nous décrivons ici un nouveau variant homozygote (NM_001291746.4) REL:c.24del p.(Tyr9Ilefs*2), identifié par séquençage clinique de l’exome (CES) chez un patient marocain âgé de 5 ans, présentant une diarrhée chronique et des infections opportunistes récurrentes. Cette observation illustre la contribution essentielle du séquençage de nouvelle génération (NGS) dans le diagnostic des IEI. Elle participe à affiner leur classification et ouvre la voie à des stratégies thérapeutiques mieux adaptées, améliorant ainsi la prise en charge de ces patients.
Mohsine-Ali EL-HAMRI (Temara, Maroc), Nada BENYAHYA, Zineb SABKY, Jaber LYAHYAI
00:00 - 00:00 #49237 - P722 Les variants de SFTPA1 et SFTPA2 associées à une pneumopathie interstitielle ne sont pas toujours des faux-sens.
Les variants de SFTPA1 et SFTPA2 associées à une pneumopathie interstitielle ne sont pas toujours des faux-sens.

Introduction Les protéines du surfactant (SP)-A1 et SP-A2, deux protéines très homologues de 248 acides aminés, sont codées par les gènes SFTPA1 et SFTPA2. Elles sont sécrétées dans l’espace alvéolaire et participent au métabolisme du surfactant pulmonaire. Les variants hétérozygotes de ces deux gènes sont associés au développement de pneumopathie interstitielle diffuse (PID) et d’adénocarcinome pulmonaire chez l’adulte avec pénétrance incomplète. A ce jour seuls des variants faux-sens ont été rapportés pour ces deux gènes, tous localisés au niveau du domaine de reconnaissance des carbohydrates (CRD). L’objectif de cette étude était de caractériser de nouvelles variations autres que faux-sens. Méthodes Les variants p.(Arg213*) (SP-A1), p.(Tyr212Serfs*17), p.(Cys238*) et p.(Tyr240del) (SP-A2) et les protéines normales (WT) ont été étudiés dans les cellules HEK293T par transfection transitoire. Après extraction des protéines du lysat cellulaire et du milieu de culture, l’expression et la sécrétion ont été analysées par western blot. La localisation subcellulaire des protéines a été étudiée par immunofluorescence. Résultats Cinq patients non apparentés âgés de 0 mois (p.(Arg213*)), 3 mois (p.(Cys238*)), 7 ans (p.(Tyr212Serfs*17)), 16 ans (p.(Tyr240del)) et 45 ans au début des symptômes respiratoires et présentant un variant hétérozygote SFTPA1 ou SFTPA2 ont été inclus. Tous les variants étaient localisés dans le dernier exon de SFTPA1 ou SFTPA2, et dans le domaine CRD au niveau protéique. Aucun patient ne présentait une histoire familiale de PID ou d’adénocarcinome. Après étude de ségrégation familiale des variants, une pénétrance incomplète était identifiée dans trois familles (p.(Arg213*), p.(Tyr212Serfs*17) et p.(Cys238*)) et un patient présentait un variant de novo (p.(Tyr240del)). In vitro, l’étude par immunofluorescence a montré un défaut de localisation subcellulaire des différentes protéines mutées. Une diminution significative de l’expression des protéines mutées, associée à une absence de sécrétion, ont été observées pour l’ensemble des protéines mutées par rapport aux protéines WT. Cette baisse de l’expression était associée à une demi-vie plus courte des protéines mutées. Un défaut de glycosylation a également été observé pour l’ensemble des protéines mutées. Conclusions Cette étude fonctionnelle a permis de caractériser pour la première fois trois variations tronquantes et une délétion en phase, toutes localisées dans le domaine fonctionnel de la protéine. Elle a ainsi mis en évidence la pathogénicité de ces variations, qui semble de mécanisme similaire aux variations faux sens habituellement rapportées. Ces résultats invitent également à considérer les variants de SFTPA1 et SFTPA2 dans un contexte de PID de l’enfant.
Tifenn DESROZIERS (Paris), Yohan SOREZE, Valérie NAU, Bruno CRESTANI, David DRUMMOND, Clairelyne DUPIN, Raphaël BORIE, Martine REYNAUD-GAUBERT, Kilian HURLEY, Mari OZAKI, Florence DASTOT LE MOAL, Serge AMSELEMN, Marie LEGENDRE, Nadia NATHAN, Camille LOUVRIER
00:00 - 00:00 #49587 - P723 European Autism GEnomics Registry (EAGER) : Une étude de cohorte multicentrique et un registre sur l’autisme en Europe.
European Autism GEnomics Registry (EAGER) : Une étude de cohorte multicentrique et un registre sur l’autisme en Europe.

L’autisme est un trouble neurodéveloppemental, à l’étiologie génétique complexe, impliquant à la fois des facteurs monogéniques et polygéniques. De nombreuses personnes autistes présentent des besoins de santé non satisfaits et des défis importants pour leur qualité de vie, auxquels la recherche et les essais cliniques fondés sur la génomique pourraient répondre. C’est pour répondre à ces besoins et mieux comprendre les bases génétiques de l’autisme que le registre européen de génomique de l’autisme (European Autism GEnomics Registry, EAGER) a été mis en place, mobilisant 13 centres européens et associant étroitement personnes autistes, leurs proches et représentants de maladies génétiques rares. L’objectif principal d’EAGER est dans un premier temps de constituer une base de données de 1 500 participants ayant reçu un diagnostic d’autisme et/ou d’une maladie génétique rare associée, avec séquençage complet du génome. Les données collectées — génétiques et cliniques— sont anonymisées et partagées avec la communauté scientifique, afin de faciliter le recrutement pour de futurs essais cliniques et études de recherche ciblées. Un objectif complémentaire est d’explorer les liens entre santé mentale et physique et profils génétiques des participants. À ce jour, plus de 1 200 individus sont inclus. L’extraction d’ADN et le séquençage du génome entier sont en cours de réalisation en collaboration avec la Banque ADN & Cellules-ICM et le CNRGH en France. Les analyses en cours constituent la base permettant de relier les profils génétiques aux caractéristiques cliniques et phénotypiques des participants, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des différentes formes d’autisme. Le consentement éclairé d’EAGER permet le recontacte des participants afin de les inclure dans des essais cliniques ciblés. Mieux comprendre les différentes formes génétiques et leurs profils cliniques qui leurs sont associés devrait ouvrir la voie à une approche plus personnalisée de l’autisme, favorisant à terme des interventions adaptées aux besoins spécifiques des personnes concernées. Référence: Bloomfield M, Lautarescu A, Heraty S, Douglas S et al. European Autism GEnomics Registry (EAGER): protocol for a multicentre cohort study and registry. BMJ Open. 2024 Jun 4;14(6):e080746. doi: 10.1136/bmjopen-2023-080746. PMID: 38834317; PMCID: PMC11163653.
Claire LEBLOND (PARIS), Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Gaëlle BOTTON-AMIOT, Chloé LEHOUCQ, Ana VERGNON, Stéphanie AUTOUN, Anna MARUANI, Anne-Claude TABET, Richard DELORME, Consortium EAGER, Thomas BOURGERON
00:00 - 00:00 #49832 - P724 Cas rare d’une patiente avec un syndrome d’hyperferritinémie-cataracte lié à une double variation pathogène en cis du locus IRE du gène FTL.
Cas rare d’une patiente avec un syndrome d’hyperferritinémie-cataracte lié à une double variation pathogène en cis du locus IRE du gène FTL.

Introduction : Le syndrome d’hyperferritinémie-catarcate (HHCS) OMIM#600886 est une maladie génétique rare, autosomique dominante à pénétrance forte et à expressivité variable. Il associe classiquement une hyperferritinémie biologique sans hypersidérémie et une possible cataracte bilatérale pouvant être d’apparition juvénile, voire congénitale. Ce syndrome est causé par des variations pathogènes récurrentes ponctuelles et uniques du locus IRE (iron responsive element) du gène FTL. Nous présentons ici le cas d’une patiente atteinte par l’HHCS et porteuse de deux variations pathogènes récurrentes en cis sur le locus IRE d’un de ses allèles du gène FTL (c.-168G>A et c.-167C>T). Cette situation, particulièrement rare, n’a auparavant été décrite, qu’une seule fois dans la littérature à propos de deux autres mutations. Description clinique: La patiente a été diagnostiquée génétiquement à 19 ans. Elle présentait une cataracte bilatérale opérée dans l’enfance (âge précis d’intervention chirurgicale et des premiers signes cliniques inconnu). Sa ferritinémie au diagnostic d’HHCS était anormalement élevée (1328 µg/L), mais associée à un coefficient de saturation de la transferrine normal à 25%. Elle ne présentait pas d’hépatomégalie ou signes cliniques en lien avec une possible hémochromatose. Ses antécédents familiaux sont peu renseignés, sa mère était présentée comme ayant une hyperferritinémie et comme suspecte d’hémochromatose. Il n’y avait pas d’hépatopathie ni de maladie de surcharge rapportée dans la famille. Analyses génétiques : La recherche des mutations récurrentes européennes d’hémochromatose du gène HFE (p.C282Y ; p.H63D ; p.S65C) était négative. Le séquençage du gène FTL par NGS avait mis en évidence deux variations hétérozygotes pathogènes récurrentes (NM_000146.3:c.-168G>A et NM_000146.3:c.-167C>T) sur le locus IRE du gène FTL. Ces variations étaient caractérisées comme en cis du fait de leur appartenance aux mêmes reads (profondeur entre 339 et 336). Un séquençage Sanger ciblé de ces deux variations sur un second prélèvement sanguin, confirmait leur présence et leur caractère hétérozygote. Discussion : La présentation clinique de notre patiente est de sévérité identique à celle de la plupart des individus décrits dans la littérature portant seulement de la variation c.-167C>T ou c.-168G>A de FTL. Des études indiquent que la variation c.-167C>T peut apparaitre de novo chez des individus, présentant un HHCS (Cao et al., 2009). La fréquence de ce phénomène n’est pas parfaitement connue. Dans notre famille, une enquête parentale n’est pas réalisable pour le vérifier. Un seul autre cas de double variation pathogène en cis de l’IRE de FTL a, à notre connaissance, été rapporté dans la littérature, concernant deux autres variations récurrentes de FTL également à un nucléotide d’intervalle (Mattila et al., 2017, variations c.-152G>C et c.-153G>C). L’étude de la fréquence de ce phénomène et de ses mécanismes dans l’HHCS sont encore méconnus.
Alexis BILLES (AMIENS), Estelle CADET, Ophélie EVRARD, Ghassan RIACHI
00:00 - 00:00 #49947 - P725 Implication de variants pathogènes du gène PKHD1 dans la maladie de Cacchi-Ricci.
Implication de variants pathogènes du gène PKHD1 dans la maladie de Cacchi-Ricci.

Introduction : La maladie, ou syndrome, de Cacchi-Ricci est caractérisée par des ectasies tubulaires rénales et des calculs rétropapillaires. Nous avons préalablement rapporté 3 cas patients atteints de variants pathogènes hétérozygotes composites de PKHD1 responsables d’un tableau de Cacchi-Ricci avec insuffisance rénale. L’objectif était d’identifier de nouveaux cas puis de caractériser les atteintes associées aux mutations hétérozygotes pathogènes isolées. Méthodes : Nous avons recensé les patients atteints de Cacchi-Ricci et de variants hétérozygotes composites de PKHD1 identifié par exome à Sorbonne Université. Puis, parmi 3919 cas index pour lesquels un exome a été prescrit à Sorbonne Université pour une néphropathie indéterminée (dont 432 polykystoses rénales et 377 maladies lithiasiques), nous avons identifié les porteurs d’un seul variant pathogène de PKHD1. Résultats : Nous avons identifié des variants hétérozygotes composites de PKHD1 responsables d’une forme sévère de Cacchi-Ricci avec insuffisance rénale chez six patients (3 diagnostiqués sur critères urologiques et 3 sur critères scanographiques). Ces derniers ne présentaient pas de tableau de polykystose hépato-rénale autosomique récessive. Des apparentés de ces patients, porteurs d’un seul variant ont une forme classique de maladie de Cacchi-Ricci, sans insuffisance rénale. Parmi les 3919 cas index, un variant pathogène hétérozygote de PKHD1 a été identifié chez 12 patients : 10/12 ont une polykystose rénale, 6/12 des kystes hépatiques et 3/12 une maladie lithiasique. Conclusion : L’association entre une forme sévère de Cacchi-Ricci et des variants hétérozygotes composites du gène PKHD1 a été confirmée. Les variants pathogènes hétérozygotes isolés de PKHD1 sont associés à une polykystose rénale de révélation tardive, parfois à des kystes hépatiques, et parfois à un Cacchi Ricci sans insuffisance rénale. Le rôle des variants de PKHD1 dans la maladie de Cacchi-Riccci mérite d’être étudié spécifiquement.
Ilias BENSOUNA (Paris), Alice CHIMON, Mélanie EYRIES, Sarah MONTAGNE, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD, Emmanuel LETAVERNIER
00:00 - 00:00 #49071 - P726 Caractérisation d'une microduplication rare en 16q24.3 associée aux troubles neurodéveloppementaux et au trouble du spectre autistique.
Caractérisation d'une microduplication rare en 16q24.3 associée aux troubles neurodéveloppementaux et au trouble du spectre autistique.

Résumé Contexte : La région chromosomique 16q24.3 est régulièrement impliquée dans les troubles neurodéveloppementaux, en particulier par l’haplo-insuffisance du gène ANKRD11, principal gène responsable du syndrome de KBG. Toutefois, la signification clinique des microduplications de cette région reste mal définie. Méthodes : Nous rapportons une cohorte comprenant un patient index et sa famille, ainsi que deux patients supplémentaires identifiés grâce à un appel à collaboration national. Tous présentaient une microduplication interstitielle en 16q24.3, détectée par puce à ADN (aCGH). Une caractérisation clinique détaillée et une analyse moléculaire ont été réalisées. Résultats : Le patient index, un garçon de 4 ans présentant un trouble du spectre autistique (TSA), un retard de langage et des traits dysmorphiques, portait une duplication héritée de sa mère. L’étude de ségrégation a montré la transmission à sa mère, sa sœur et son frère, tous présentant des manifestations neurodéveloppementales ou psychiatriques, suggérant une expressivité variable. Les deux patients supplémentaires présentaient un TSA, une déficience intellectuelle ou un retard de langage, avec des duplications chevauchantes. L’analyse comparative de notre cohorte, des cas publiés et des données DECIPHER a permis d’identifier une région minimale de recouvrement incluant ANKRD11. Conclusion : Nos résultats désignent ANKRD11 comme le gène le plus pertinent au sein des duplications 16q24.3, pouvant contribuer aux phénotypes neurodéveloppementaux et aux TSA. Cette étude élargit le spectre phénotypique associé aux CNV en 16q24.3 et souligne la nécessité de documenter de nouveaux cas et de réaliser des études fonctionnelles pour préciser leur rôle pathogène.
Julien BELIVIER (Limoges), Valentine MARQUET
00:00 - 00:00 #48876 - P727 Le déficit en WNT2B entraîne des défauts épithéliaux et prédispose à la dysplasie gastro-intestinale chez l'homme.
Le déficit en WNT2B entraîne des défauts épithéliaux et prédispose à la dysplasie gastro-intestinale chez l'homme.

Introduction : WNT2B est le ligand indispensable au maintien de l'homéostasie des cellules souches intestinales. Le déficit en WNT2B a été récemment identifié comme une cause de diarrhée congénitale, entrainant une malabsorption nécessitant une nutrition parentérale à vie. Méthodes : Nous rapportons deux patientes, P1 et P2, présentant une diarrhée néonatale sévère, nécessitant une nutrition parentérale, porteuses d’un déficit en WNT2B. Résultats : P1 était porteuse des variants c.409C>T ; p.(Arg137*), et c.794T>C ; p.(Leu265Pro) à l’état hétérozygote composite et P2 du variant homozygote c.681G>As ; p.(Thr227=) dans le gène WNT2B. Confirmant la perte de signalisation WNT2B, l’expression des gènes cibles spécifiques comme OLFM4, LGR5 et AXIN2 étaient presque indétectable dans les biopsies gastriques. P1 et P2 présentaient une atrophie gastrique et intestinale sévère. Les taux plasmatiques de citrulline, un marqueur de la masse fonctionnelle des entérocytes, étaient sévèrement diminués chez P1 et P2. L'altération de la prolifération des cellules souches n'explique pas entièrement la malabsorption massive des patients déficients en WNT2B. P1 avait une malabsorption significative de l'azote (11 % contre 54 % d'absorption d'énergie). L'absorption des peptides se fait de façon passive via un gradient électrochimique essentiel, maintenu notamment par l'échangeur Na+/H+ NHE3. L'expression apicale duodénale de NHE3 était indétectable chez les deux patientes mais était normale dans le côlon. Par ailleurs, les cellules de Paneth étaient mal localisées le long de l'axe villositaire, comme chez les souris knock-out. Enfin, P1 présentait une métaplasie antrale proéminente. À 9 ans, une endoscopie de P1 a révélé de manière fortuite un adénome pré-pylorique avec métaplasie dysplasie de haut grade, nécessitant une résection par mucosectomie. Identifier une dysplasie de haut grade chez une patiente présentant un défaut de prolifération des cellules souches était contre-intuitif. Un séquençage d’exome réalisé sur l’adénome a révélé un variant pathogène dans CTNNB1, codant pour la β-caténine, une protéine juste en aval des ligands WNT. Le variant p.(Ser37Phe) affecte un site de phosphorylation clé qui stabilise la β-caténine et réactive la voie de signalisation WNT/β-caténine dans l'adénome. En conséquence, l’expression d'OLFM4, de LGR5 et d'AXIN2 était très augmentée dans la lésion précancéreuse par rapport à l'antre non dysplasique. Le variant CTNNB1 agit comme une réversion somatique du défaut monogénique, donnant aux cellules mutantes CTNNB1 un avantage prolifératif similaire aux mécanismes de certains cancers hématopoïétiques. Conclusion : WNT2B est non seulement essentiel au maintien de la prolifération des cellules souches, mais aussi au bon développement des cellules épithéliales intestinales. Un déficit WNT2B peut favoriser la survenue de mutations somatiques réactivant la prolifération, justifiant une surveillance endoscopique régulière.
Leslie LORI, Valentin NEURANTER, Corinne LEBRETON, Jérémy BERTHELET, Marianna PARLATO, Christina MICHAIL, Anis KHIAT, Dominique BERREBI, Julie BRUNEAU, Benoit TERRIS, Georgia MALAMUT, Sylvain HANEIN, Yohann SCHMITT, Céline BANAL, Fernando RODRIGUES LIMA, Emilie AZOUGUENE, Frank RUEMMELE, Cécile TALBOTEC, Cécile LAMBE, Nadine CERF-BENSUSSAN, Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris)
00:00 - 00:00 #48853 - P728 Efficacité d’un panel ciblé en séquençage haut débit pour la caractérisation moléculaire des ichtyoses.
Efficacité d’un panel ciblé en séquençage haut débit pour la caractérisation moléculaire des ichtyoses.

Introduction Les ichtyoses forment un large groupe de maladies, pour la plupart héréditaires, caractérisées par une desquamation et/ou un érythème généralisé et une hyperkératose histologique. Elles sont associées ou non à des manifestations extracutanées. Les formes héréditaires résultent de mutations dans des gènes essentiels à la différenciation épidermique et à la cornification. Leur caractérisation moléculaire permet le conseil génétique et le diagnostic prénatal et peut participer à la discussion thérapeutique. Nous montrons la performance diagnostique d’un panel NGS ciblé incluant 38 gènes d’ichtyoses. Matériel (ou, patients) et méthode Analyse rétrospective des résultats moléculaires du panel « ichtyoses » pour les patients atteints cliniquement d’ichtyose. Etaient exclus, les patients dont les données cliniques étaient indisponibles ou incomplètes. Une analyse approfondie du dossier clinique suivait un résultat génétique non conclusif. Résultats Entre le 1er octobre 2015 (date de sa première utilisation) et le 1er janvier 2025, 299 patients (192 suivis sur site et 107 dans des centres du territoire) ont été inclus. La caractérisation moléculaire était obtenue chez 266 patients (89%) ; elle portait sur 33 des 38 gènes du panel et 10 gènes rendaient compte de 211 patients (79%). Pour 33 patients (11%), le panel était non conclusif (Fig 1). Ce résultat conduisait à : un séquençage du génome entier chez 8 d’entre eux permettant de conclure pour 5 : erreur d’échantillon ou d’identification (n=2), identification du variant intronique en trans (n=1), délétion complète d’un exon du gène CERS3 (n=1), variants dans ERCC2 non inclus dans le panel (n=1). Les 25 autres patients sont en attente de réanalyse ou séquençage génome entier. Discussion Même si notre panel « ichtyoses » justifie d’être régulièrement complété par les nouveaux gènes identifiés, notre étude montre que 1) une analyse ciblée permet de caractériser près de 90% des situations ; 2) dix gènes rendent compte de 79% des patients de l’ensemble du territoire ; 3) la quasi-totalité des variants identifiés siège dans les régions codantes des gènes (Fig 2). Soulignons que l’identitovigilance et la caractérisation clinique restent des préalables à une analyse moléculaire et un rendu de qualité. Conclusion Notre première analyse « d’épidémiologie » génétique couplée à une fine caractérisation clinique permettra de proposer des thérapies ciblées et reconnaitre des marqueurs communs d’efficacité thérapeutique.
Constance DEBLOCK, Adrienne ELMORJANI, Christine BODEMER, Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris), Smail HADJ-RABIA, - RÉSEAU FIMARAD-MAGEC (NORD ET SUD)
00:00 - 00:00 #49294 - P729 Génotypage de l’expansion CTG18.1 dans le gène TCF4 dans la dystrophie cornéenne endothéliale de Fuchs : une cohorte française.
Génotypage de l’expansion CTG18.1 dans le gène TCF4 dans la dystrophie cornéenne endothéliale de Fuchs : une cohorte française.

La dystrophie cornéenne endothéliale de Fuchs (FECD) est une maladie dégénérative bilatérale de la cornée, liée à l’âge et évolutive, responsable d’une perte visuelle sévère et constituant la première indication de transplantation cornéenne en Occident. Elle se caractérise par la présence de guttae sur la membrane de Descemet et touche préférentiellement les femmes. On distingue une forme précoce très rare, associée à des mutations de COL8A2, et une forme tardive, beaucoup plus fréquente, à transmission autosomique dominante mais de pénétrance incomplète. Cette forme tardive est le plus souvent liée à une expansion de triplets CTG appelé CTG18.1 dans l’intron 2 du gène TCF4, retrouvée chez environ 70 % des patients caucasiens. D’autres gènes (SLC4A11, ZEB1, AGBL1, LOXHD1) sont plus rarement impliqués (<10 %). Le génotypage de l’expansion repose sur deux techniques complémentaires : la STR PCR, adaptée à la détection des allèles normaux, et la TP PCR, indispensable pour confirmer les expansions et caractériser leur instabilité. Nous présentons ici les résultats obtenus pour la première fois sur une cohorte Française lors de la mise en place de ces techniques pour le génotypage de l'expansion CTG18.1 dans un contexte diagnostique. Dans cette étude, menée sur 265 patients atteints de FECD (44–98 ans), nous avons montré que 75,9 % présentaient au moins un allèle avec expansion (>50 répétitions), tandis que 21,5 % avaient deux allèles normaux (<40) et 2,6 % un allèle intermédiaire (40–50). Six profils génotypiques ont été définis : hétérozygote normal, homozygote normal, hétérozygote intermédiaire, hétérozygote muté (<100 répétitions), hétérozygote muté >100 répétitions, et homozygote muté. Près de la moitié des patients présentent un allèle très grand (>100 répétitions). Une instabilité de l’expansion, observée chez 16,5 % des patients avec plus de 100 répétitions, pourrait contribuer à la variabilité phénotypique et à la transmission familiale. La FECD demeure un défi clinique en raison de sa complexité génétique et de l’absence de traitement curatif. L’expansion CTG18.1 du gène TCF4 constitue ainsi le principal facteur génétique de la FECD et doit être recherchée en première intention. En cas d’absence ou de génotype intermédiaire, l’exploration d’autres gènes candidats reste nécessaire, bien que la majorité des cas demeurent génétiquement non élucidés. Cette étude a permis de développer un protocole diagnostique fiable, rapide et peu coûteux, basé sur la combinaison STR + TP PCR, désormais implémenté en routine au CHU de Saint-Étienne.
Daria ONITIU (ST ETIENNE), Francis RAMOND, Gilles THURET, Zhiguo HE, Philippe GAIN, Marine LEBRUN, Anna SUCHET-DECHAUD, Sana SKOURI, Renaud TOURAINE
00:00 - 00:00 #49598 - P730 Nouveau Hot-spot de variants dans le gène du récepteur ß aux hormones thyroïdiennes pour des résistances aux hormones thyroïdiennes peu sévères.
Nouveau Hot-spot de variants dans le gène du récepteur ß aux hormones thyroïdiennes pour des résistances aux hormones thyroïdiennes peu sévères.

Le syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes (RHT) est défini par une concentration élevée d’hormones thyroïdiennes (HT) sans action attendue, notamment une Thyroid Stimulating Hormone (TSH) normale ou élevée. Il est expliqué par une perte de fonction des hormones thyroïdiennes liée à des variants pathogènes dans le gène du récepteur béta aux hormones thyroïdiennes (THRB). La transmission est autosomique dominante avec une clinique variable : goitre, tachycardie, asthénie, syndrome d’hyperactivité…Il existe 3 hotspots décrits qui se situent au niveau de la zone de fixation des HT, de la dimérisation du récepteur ou encore la zone de liaison aux co-facteurs (exons 7 à 10 du gène THRB). Dans cette étude nous décrivons un nouveau hotspot dans la zone de transactivation du gène THRB (exon 4). Nous avons séquencé le gène THRB et les 3 gènes codants pour les protéines porteuses des HT : l’Albumine, la Transthyrétine et la TBG. Les données cliniques et biologiques ont été recueillies via le formulaire pour RHT du CRMR Thyroïde et Récepteurs Hormonaux. Des tests in vitro ont été réalisés pour les variants de signification incertaine (VSI) par mutagenèse dirigée dans le vecteur d’expression TRβ qui a été transfecté avec un vecteur rapporteur (F2 x3-Luc) dans des cellules HepG2. Sur les 906 échantillons séquencés, 317 avaient un variant du gène THRB. Parmi ceux-ci, seulement 4 familles avec 6 patients présentaient un variant en dehors des exons 7 à10. Ces variants étaient dans l’exon 4 du gène THRB. Chez les 6 patients, 4 étaient porteurs de variants du gène THRB et ALB. Les symptômes de type hyperthyroïdie étaient modérés. Pour tous les patients le taux de T4L était augmenté, associé dans 50% à une augmentation de la T3L. Les données fonctionnelles in vitro sont en faveur, pour deux de ces VSI, d’une perte de fonction plus modérée que les variants pathogènes de la zone de fixation des HT (exons 7 à10). Les variants trouvés dans la zone de transactivation du gène codant pour TRβ dans le cadre d’une RHT ont un effet modeste. Leur découverte est majoritairement liée à la présence concomitante d’un variant de l’albumine qui mime le profil de RHT en artefactant les dosages des HT.
Aksel DURAND, Mathilde LEFEVRE, Floris CHABRUN, Frederic ILLOUZ, Clara RAPENNE, Nathalie BOUZAMONDO, Valérie MOAL, Regis COUTANT, Natacha BOUHOURS-NOUET, Xavier DIEU, Patrice RODIEN, Delphine PRUNIER (ANGERS)
00:00 - 00:00 #49802 - P731 Développement d’un modèle de coculture type LSEC/hépatocytes pour l’étude fonctionnelle de variants du gène BMP6 impliqués dans le métabolisme du fer.
Développement d’un modèle de coculture type LSEC/hépatocytes pour l’étude fonctionnelle de variants du gène BMP6 impliqués dans le métabolisme du fer.

Le fer joue un rôle essentiel de cofacteur dans de nombreux processus enzymatiques et participe principalement à l’érythropoïèse. Si le fer est un élément indispensable au transport de l’oxygène et à de nombreuses activités enzymatiques, en excès il peut générer des espèces réactives à l’oxygène (ROS) délétères pour les cellules. L’hémochromatose génétique est liée à des variations de séquence de gènes impliqués dans la régulation du métabolisme du fer. La perturbation de ces voies entraine une diminution de l’expression de l’hepcidine, principalement produite par les hépatocytes et modulateur central du métabolisme du fer. Cette anomalie de régulation entraine l’accumulation progressive du fer dans différents organes (foie, cœur, pancréas), laquelle peut engendrer des complications sévères. Le niveau d’expression de l’hepcidine dépend notamment de la voie de signalisation BMP6/SMAD. BMP6 est une cytokine membre de la superfamille du TGFB qui, en interagissant avec des récepteurs situés sur la membrane des hépatocytes, module l’activité de la voie BMP6/SMAD et la transcription d’hepcidine sous l’effet du fer. Un dialogue est nécessaire entre les cellules endothéliales sinusoïdales hépatiques (LSEC) présentes dans l’espace de Disse et pouvant produire BMP6, et les hépatocytes des travées hépatiques secrétant l’hepcidine. Des variations dans la séquence du gène BMP6, identifiées chez des patients atteints d’hémochromatose non classique, pourraient perturber cette régulation. L’objectif de ce travail a été de définir des conditions expérimentales cellulaires mimant les interactions entre LSECs et hépatocytes, pour analyser l’effet des variants rencontrés chez des patients présentant une surcharge en fer. Nous avons utilisé des lignées hépatocytaires humaines (HepG2 et HUH7), ainsi que la lignée Sk-Hep1 dérivée d’un cancer du foie et présentant des caractéristiques endothéliales. Elle peut ainsi être utilisée sous certaines conditions de culture contrôlées comme modèle de LSECs. Elles expriment alors des marqueurs endothéliaux tels que ICAM1, PECAM1 ou STAB2. Nous avons développé plusieurs modèles de cocultures SK-Hep1/HepG2 et SK-Hep1/HUH7, par contact direct ou à l’aide de milieux conditionnés. Dans les deux systèmes, nous avons observé une augmentation de la synthèse d’hepcidine corrélée à des doses croissantes de traitement au fer amonium citrate (FAC) des cellules SK-Hep1. Le clonage du gène BMP6 sauvage dans un vecteur d’expression et la mutagenèse dirigée ont permis d’obtenir des variations du gène BMP6. Ces vecteurs ont été transfectés dans les cellules SK-Hep1 afin d’évaluer secondairement leur impact sur la production d’hepcidine par les hépatocytes. Nous présentons ici les résultats de la mise en place de ce test fonctionnel. Il pourrait contribuer à la classification des variants de signification inconnue identifiés chez des patients présentant une surcharge en fer dont l’étiologie reste inconnue.
Lénaïck DETIVAUD-GAUTHIER, Eva DE ALMEIDA (Rennes), Pascal LOYER, Anne CORLU, Olivier LOREAL, Martine ROPERT, Aurélien COUETTE, Edouard BARDOU-JACQUET, Houda HAMDI-ROZE
00:00 - 00:00 #49307 - P732 Des patients aux cellules iPSC pour modéliser et étudier les effets d'un variant de la périlipine 1 impliqué dans des lipodystrophies partielles familiales et leurs complications cardio-vasculaires.
Des patients aux cellules iPSC pour modéliser et étudier les effets d'un variant de la périlipine 1 impliqué dans des lipodystrophies partielles familiales et leurs complications cardio-vasculaires.

Contexte : La périlipine 1 codée par le gène PLIN1, est la principale protéine entourant les gouttelettes lipidiques dans les adipocytes et les macrophages spumeux (macrophages impliqués dans la formation des plaques d’athérome) et joue un rôle important dans le métabolisme des triglycérides. Certains variants décalant le cadre de lecture de PLIN1 sont responsables de lipodystrophies partielles génétiques (LPG) sévères. Ces maladies sont rares et se traduisent par une anomalie de répartition du tissus adipeux, associées à des désordres métaboliques augmentant le risque de maladies cardiovasculaires. D’autres variants hétérozygotes avec perte de fonction sont associés à des phénotypes métaboliques protecteurs illustrant l’hétérogénéité clinique des variants de PLIN1. Nous avons identifié chez des patients présentant un syndrome coronarien aigu (SCA) avant 50 ans, 4 variants faux sens rares de PLIN1 localisés sur ou près de sites de phosphorylation de la périlipine 1 nécessaires à son fonctionnement. Ces variants augmenteraient le risque de survenue de SCA précoce. Cela suggère que certains variants de PLIN1, en modifiant la phosphorylation de la périlipine 1, favorisent la formation de macrophages spumeux et de plaques d’athérome. Objectif : Établir des lignées cellulaires porteuses d’un variant de PLIN1 prédisposant au risque de survenue de SCA précoce afin de réaliser des tests fonctionnels sur des modèles cellulaires d’intérêt pour établir l’implication de ces variants dans la physiopathologie du SCA. Résultats : Nous avons sélectionné deux patients porteurs du variant hétérozygote c.245C>T (p.Thr82Ile) pour lesquels nous avons établi des lignées de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) à partir de leurs cellules mononuclées du sang périphériques. Les lignées de patients ont été corrigées pour le variant par CRISPR-Cas9. Nous avons caractérisé les lignées iPSC de patients et leurs contrôles isogéniques par : 1) évaluation morphologique ; 2) analyse de l’expression de gènes de pluripotence (RT-qPCR) ; 3) tests fonctionnels de pluripotence via leur différenciation in vitro vers les 3 feuillets embryonnaires ; 4) Vérification de l’intégrité génomique des iPSC par rapport aux cellules initiales (SNParray). Nous avons ensuite différencié ces iPSC en iMacs (macrophages induits caractérisés par immunofluorescence) puis en macrophages spumeux (chargés de LDL oxydés) en 33 jours. Conclusion : Nous avons produit des lignées iPSC de patients porteurs d’un variant de PLIN1 que nous pensons responsable d’une forme de LPG modérée. Ces iPSC et leurs contrôles isogéniques serviront de base afin d’étudier fonctionnellement ce variant dans les macrophages spumeux par des études qualitatives et quantitatives des gouttelettes lipidiques, de la périlipine 1 (par immunofluorescence) et du relargage des acides gras. Ces ressources cellulaires (article en cours) pourront être partagées pour favoriser la mise en œuvre d’autres études sur ce variant de PLIN1.
James HENRIQUES (Marseille), Louise GREETHAM, Mathieu CERINO, Guillian GILLET, Catherine BADENS, Laurent BONELLO, Emmanuel NIVET, Camille DESGROUAS, Nathalie BONELLO-PALOT
00:00 - 00:00 #49221 - P733 Une variation dans la région 5'UTR du gène KCNH2 liée au phénotype de syndrome du QT long congénital : de l'intérêt de l'interrogation retrospective des informations familiales et des "e;Low confident variants"e;.
Une variation dans la région 5'UTR du gène KCNH2 liée au phénotype de syndrome du QT long congénital : de l'intérêt de l'interrogation retrospective des informations familiales et des "e;Low confident variants"e;.

Les variations du gène KCNH2 sont en cause dans 35% des formes génétiques, autosomiques dominantes, de syndrome du QT long (SQTL). L'enjeu du dépistage familial est majeur pour les mesures de prévention et de traitement. La majorité des variations pathogènes (P) ou probablement pathogènes (LP) sont des variations perte de fonction par haploinsuffisance ; les variations de la région 5'UTR décrites dans ClinVar sont de classe 1, 2 ou 3. En 2023, l'analyse d'un panel de 5 gènes impliqués dans le SQTL révèle la présence de la variation de signification incertaine NM_000238.4(KCNH2):c.-236G>A à l'état hétérozygote chez deux patientes (mère et fille) d'une famille où le phénotype ségrège chez de nombreux individus. Aucune autre variation susceptible d'être en cause dans le phénotype n'est identifiée. La variation ne figure pas dans la base GnomAD ; elle fait apparaitre in silico un ATG alternatif qui, s'il était utilisé, entrainerait un frameshift et l'apparition d'un codon Stop prématuré dans l'exon 2 du gène (perte de fonction). En 2025, la demi-sœur de la mère et sa fille, également malades, nous sont adressées : elles s'avèrent être également porteuses de la variation à l'état hétérozygote. A ce stade, la probabilité que les deux demi-cousines germaines soient porteuses de la variation si elle n'est pas impliquée dans le phénotype est de 1/32. Une recherche par les noms de naissance dans l'historique du laboratoire a montré que nous disposions de l'ADN de deux autres apparentés atteints, appartenant à une famille de SQTL considérée jusqu'alors comme indépendante de la première. Le cas index de cette seconde famille avait bénéficié de l'analyse du même panel de 5 gènes en 2018, mais aucune variation n'avait été retenue. La relecture des résultats a montré que la variation de séquence était bien présente à l'état hétérozygote, mais avec une faible couverture et classée parmi les Low confident variants. La présence de la variation chez ces deux apparentés a été confirmée par séquençage Sanger. Au total, le LOD score simplifié prenant en compte les 6 individus atteints de cette seule et unique famille, tous porteurs de la variation NM_000238.4(KCNH2):c.-236G>A à l'état hétérozygote, est de 2,1. La ségrégation familiale étant en faveur de la liaison entre le phénotype et cette variation, celle-ci peut être utilisée pour le diagnostic présymptomatique dans cette famille. Par la suite, une recherche exhaustive dans les Low confident variants des +/-13000 patients testés en NGS depuis 2015 a révélé la présence de la même variation seulement chez deux patients, présentant également un SQTL, sans variation P ou LP identifiée, qui se sont révélés être apparentés entre eux. Dans ces deux familles, le QTc, relativement modéré (450 à 490ms), est compatible avec l'expression d'une variation perte de fonction. Mais seul un test fonctionnel permettrait de déterminer si le phénotype observé est directement lié à la variation c.-236G>A (ATG alternatif fonctionnel).
Cécile CAZENEUVE (LYON), Jean-Michaël MAZZELLA, Agathe BONNET, Patricia GARCIA, Gilles MILLAT, Karine NGUYEN, Alexandre JANIN
00:00 - 00:00 #49470 - P734 Un exemple d'optimisation du parcours de soins en cardiogénétique : entre mise en place d'un hôpital de jour et délégation de prescription.
Un exemple d'optimisation du parcours de soins en cardiogénétique : entre mise en place d'un hôpital de jour et délégation de prescription.

Le nombre de consultations en cardiogénétique connaît une augmentation constante à l’échelle nationale portée notamment par les recommandations des sociétés savantes, en faveur d’une évaluation génétique plus systématique dans certaines pathologies cardiaques héréditaires. Au CHU de Dijon, une hausse de 58,7 % des consultations a été observée entre 2021 et 2024, concernant les cardiomyopathies (CM) et les troubles du rythme cardiaque (TRC). Jusqu’alors assurées exclusivement par le service de génétique, ces consultations connaissent un allongement des délais, rendant nécessaire une réorganisation du parcours patient. Dans ce contexte, une délégation de prescription a été confiée aux cardiologues pour certaines pathologies ciblées, telles que l’amylose cardiaque à transthyrétine ou les CM diagnostiquées tardivement sans antécédents familiaux. Cette délégation, constitue un levier essentiel pour réduire les délais diagnostiques et optimiser la prise en charge thérapeutique. Le circuit impose que tout patient porteur d’une variation de classe 3, 4 ou 5 soit ensuite adressé en consultation de conseil génétique pour interprétation approfondie des résultats et discussion des implications familiales. Des réunions avec les équipes médicales sont prévues afin de les former à la prescription d’analyse génétique, de co-construire des parcours adaptés et les accompagner dans la mise en œuvre pratique. Par ailleurs, pour éviter les déplacements répétés au CHU, des consultations pluridisciplinaires permettant aux patients de rencontrer successivement un cardiologue puis un généticien/un conseiller en génétique ont été mises en place pour les patients présentant des CM en dessous de 50 ans nécessitant une évaluation cardiologique. Ces consultations seront prochainement valorisées en hôpital de jour, regroupant en un même lieu et sur une journée, les consultations de cardiologie, de génétique, le prélèvement sanguin. De plus, il sera profitable pour la réalisation d’examens complémentaires tels qu’une épreuve d’effort, un test de marche, ainsi qu’une évaluation psychosociale et/ou de l’activité physique adaptée. Ce nouveau format vise à simplifier le parcours patient et valoriser l’activité du Centre de Compétences maladies rares des CM et TRC héréditaires ou rares. Ces initiatives traduisent une adaptation nécessaire des parcours de soins face à l’évolution de la médecine génomique et personnalisée. Afin d’en évaluer la pertinence et la transférabilité du modèle existant, une analyse comparative nationale est en cours de préparation. Ce questionnaire vise d’abord à recenser les modalités de délégation des consultations déjà mises en place (critères, gestion etc…), puis à explorer l’existence d’autres modèles organisationnels. A terme, l’objectif est d’identifier les leviers d’adaptation en proposant un modèle conciliant accessibilité, efficience et expertise tout en répondant à la demande exponentielle des consultations de génétique.
Camille MONTAGNE (DIJON), Léa GAUDILLAT, Lea PATAY, Camille LENELLE, Clarisse THOMAS, Gabriel LAURENT, Jean-Christophe EICHER, Romain DIDIER, Benjamin FERRAND, Géraldine BERTAUX, Charles GUENANCIA, Juliette ALBUISSON, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT
00:00 - 00:00 #49786 - P735 Apport du séquençage d’exome dans l’identification de variants délétères du gène TTN : à propos deux cas pédiatriques présentant deux phénotypes différents.
Apport du séquençage d’exome dans l’identification de variants délétères du gène TTN : à propos deux cas pédiatriques présentant deux phénotypes différents.

Introduction : Les titinopathies sont un groupe hétérogène de pathologies d’expression phénotypique cardiaque et/ou musculaire, liées à des variants délétères du gène TTN, codant pour une protéine jouant un rôle fondamental dans la structure, l’élasticité et la stabilité des fibres musculaires. Selon les recommandations de l’ACMG, TTN est un gène actionnable, dont les variants délétères doivent être recherchés activement lors de la réalisation d’un séquençage d’exome (ES), quelle que soit l’indication. Leur détection implique : une prise en charge personnalisée, un dépistage familial systématique et une surveillance échocardiographique régulière. Objectif : Démontrer l’intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic des titinopathies. Méthodes : Présentation de deux patients porteurs de variants délétères du gène TTN, identifiés par SE, ayant deux phénotypes distincts. Résultats: Cas 1 : Enfant de 10 ans atteint d’une encéphalopathie épileptique liée au gène PURA. Par ailleurs, le SE a mis en évidence une variation probablement pathogène à l’état hétérozygote (HTZ) au niveau du gène TTN (NM_001267550.2) : c.60438del, p.(Glu20148AsnfsTer15), hérité de la mère, tous deux asymptomatiques sur le plan cardiaque. La découverte de ce variant délétère a conduit à la mise en place d’un suivi cardiologique régulier chez le cas index et sa mère. Ainsi une étude familiale maternelle élargie et un diagnostic pré-symptomatique ont été proposés. Cas 2 : Enfant de 4 ans présentant un syndrome myopathique avec laxité articulaire, aréflexie, retard moteur sévère et paralysie faciale. Les explorations ont orienté vers une atteinte neurogène. Le SE a identifié deux variants dans le gène TTN (NM_001267550.2). Le premier, un variant nonsense (c.2137C>T,p.Arg713Ter)localisé dans l’exon 14/363, qui entraine la formation d’une protéine tronquée, est classé pathogène. Ce variant est décrit dans la littérature chez des individus atteints, soit de myopathie centronucléaire autosomique récessive, soit de cardiomyopathie dilatée autosomique dominante. Le second variant (c.35798-12A>G, p.(?)), intronique (intron 162) , non rapporté dans ClinVar ni dans la littérature. Cependant, les prédictions bio-informatiques in silico supportent un haut risque d’altération de l’épissage, avec un affaiblissement du site accepteur naturel et la création d’un nouveau site accepteur, conduisant à l’intronisation de 11 bp et à un décalage du cadre de lecture. L’association, à l’état hétérozygote composite, d’un variant tronquant pathogène connu et d’un variant intronique fortement suspecté d’altérer l’épissage, est compatible avec le phénotype neuromusculaire observé. Conclusion : Ces observations illustrent l’apport majeur du SE dans l’identification de variants délétères du gène TTN, permettant d’établir un diagnostic précis de titinopathies, d’adapter la prise en charge clinique et de mettre en place un dépistage familial ciblé, notamment en raison du risque cardiaque associé.
Feriel AGREBI (Bron), Houweyda JILANI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Abir JEBALI, Maysa IDOUDI, Manel LAAJIMI, Thouraya BEN YOUNES, Ichraf KRAOUA, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #49327 - P736 Une grande famille française porteuse d’un variant pathogène de TGFBR2 : illustration de la variabilité phénotypique.
Une grande famille française porteuse d’un variant pathogène de TGFBR2 : illustration de la variabilité phénotypique.

Objectif : Décrire la variabilité phénotypique et les événements aortiques observés dans une grande famille française porteuse d’un variant pathogène du gène TGFBR2. Méthodes : Depuis 1990, une étude clinique longitudinale a été menée auprès d’une grande famille dont 63 membres répartis sur quatre générations, sont porteurs du même variant pathogène synonyme de TGFBR2 (c.1524G>A, p.Q508Q). Ce variant induit une anomalie d’épissage responsable d’un codon stop prématuré. Un membre de la famille était considéré comme affecté s’il portait la variante pathogène familiale, indépendamment des caractéristiques cliniques, s’il avait eu un événement aortique (chirurgie prophylactique de la racine aortique ou dissection aortique de type A ou B), et s’il était un porteur obligé, même si son statut génétique était inconnu. Pour l’analyse statistique, seul le premier événement (dissection aortique ou chirurgie prophylactique de l’aorte) a été pris en compte. Résultats : Au cours du suivi, 21 patients sont décédés (33 % de la population), dont 10 décès (48 %) étaient liés à une dissection aortique. 8 patients (13 %) ont subi une chirurgie prophylactique de la racine aortique (13%). Au fil des générations, on observe une augmentation significative de l’espérance de vie et une diminution de dissection aortique (p<0,05), sans changement significatif du critère combiné chirurgie, dissection ou décès (p=0,2). Dans la génération la plus récente, la chirurgie a été réalisée plus précocement Le type de chirurgie prophylactique a également évolué, passant de la procédure mécanique de Bentall à la chirurgie conservatrice de la valve. La variabilité de l’âge au premier événement aortique reflète l’hétérogénéité phénotypique de la maladie aortique liée à ce variant. Conclusion : Cette famille illustre la complexité des corrélations génotype-phénotype dans les maladies aortiques liées au TGFBR2, avec une variabilité clinique marquée. Ces observations soulignent l’importance du dépistage familial et du suivi rigoureux pour optimiser la prise en charge, réduire la mortalité et améliorer la survie des patients porteurs de variants pathogènes de TGFBR2.
Ludivine ELIAHOU, Souraya WADIH (paris), Olivier MILLERON, Florence ARNOULT, Nadine HANNA, Pauline ARNAUD, Fadima TOURE, Sabrine JADOUI, Arienne MIRMIRAN, Catherine BOILEAU, Guillaume JONDEAU
00:00 - 00:00 #49498 - P737 Rôle des mécanismes de régulation d’expression liés aux hormones sexuelles dans la prédisposition à la dissection spontanée de l’artère coronaire.
Rôle des mécanismes de régulation d’expression liés aux hormones sexuelles dans la prédisposition à la dissection spontanée de l’artère coronaire.

Les spécificités dans la prévalence, la présentation et la progression des maladies cardiovasculaires dans la population féminine restent mal comprises. La dissection spontanée de l’artère coronaire (spontaneous coronary artery dissection, SCAD) est une forme de syndrome coronarien aigu causé par la formation d’un hématome dans la paroi d’une artère coronaire, menant à son obstruction totale ou partielle et à une ischémie cardiaque. La SCAD touche en large majorité des femmes jeunes sans facteurs de risque cardiovasculaire, avec une incidence accrue de cas dans les semaines et mois suivant un accouchement, suggérant un rôle des hormones sexuelles dans la SCAD. Nous avons récemment décrit 16 régions génétiques de prédisposition à la SCAD, impliquant des variants génétiques non-codants associés à des éléments régulateurs de la transcription spécifiquement actifs dans les cellules musculaires lisses vasculaires (CML). Cette étude vise à identifier les déterminants moléculaires de la signalisation par les hormones sexuelles dans les CML vasculaires et leur rôle potentiel dans les mécanismes de régulation aux loci de prédisposition à la SCAD. Nous avons analysé l’effet du sexe sur l’accessibilité de la chromatine à partir de données d’ATAC (assay for transposase accessible chromatin) en noyaux uniques issues de 41 individus. En réalisant une analyse par type cellulaire, nous avons identifié 246 régions différentiellement accessibles (FDR<0.1) dans les CML avec une majorité de régions (206) présentant un défaut d’accessibilité chez les femmes. Ces régions étaient enrichies à proximité de gènes impliqués dans la voie TGF-β et la régulation des fibres de stress. Nous avons détecté de 0 à 11 régions différentiellement accessibles dans les principaux autres types cellulaires artériels. Nous avons observé une diminution de l’empreinte des motifs du récepteur aux androgènes et à la progestérone dans le signal ATAC issu des CML de femmes par rapport aux hommes. Pour identifier des cibles transcriptionnelles de ces récepteurs, nous avons surexprimé le récepteur à la progestérone dans des CML différenciées à partir de cellules pluripotentes induites, et nous avons analysé l’effet de la progestérone sur l’expression génique par RNA-Seq. Nous avons identifié 97 gènes différentiellement exprimés, parmi lesquels F3, le gène codant pour le facteur tissulaire de coagulation, gène de prédisposition à la SCAD localisé proche d’un élément régulateur dont l’accessibilité est diminuée dans les CML de femmes. Notre étude montre l’importance de la signalisation par les hormones sexuelles, notamment androgènes et progestérones, dans les cellules de la paroi vasculaire. Une caractérisation approfondie des sites de fixation et cibles transcriptionnelles des récepteurs à ces hormones dans les CML permettra de mieux comprendre leur rôle dans les maladies cardiovasculaires, notamment dans le contexte de maladies à prévalence différente par sexe.
Adrien GEORGES (Paris), Asraa ESMAEL, Alberto TEZZA, Charlie LONDON, Margaux-Aison FUSTIER, Nabila BOUATIA-NAJI
00:00 - 00:00 #49702 - P738 La cardiomyopathie hypertrophique apicale : de la clinique à la génétique.
La cardiomyopathie hypertrophique apicale : de la clinique à la génétique.

Introduction : La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) apicale est une forme de CMH caractérisée par une hypertrophie ventriculaire gauche principalement localisée à l’apex, se distinguant par des caractéristiques ECG et échocardiographiques propres. Le but de cette étude est d’étudier la génétique de cette maladie, et ses implications phénotypiques. Méthodes : Nous avons étudié de façon rétrospective une population de 60 patients avec un diagnostic de CMH apicale, issus d’un centre de référence des CMH. Tous avaient eu une évaluation génétique. Nous avons relevé les données cliniques, ECG, échocardiographiques et IRM de ces patients, et les avons comparées selon le caractère muté ou non des patients. Résultats : 60 patients ont été analysés. Sept d’entre eux (12 %) avaient une variation pathogène ou probablement pathogène identifiée. Les principaux gènes impliqués étaient MYBPC3 et MYH7, les autres étant TNNT2, ACTC1 et FLNC. Il n’y avait pas de différence de symptômes entre patients porteurs d’un variant et les patients sans variant identifié (syncope 29 % versus 8 %, p = 0,14 ; douleur thoracique 57 % versus 34 %, p = 0,41 ; dyspnée NYHA 3/4 14 % versus 13 %, p = 0,99), ni de différence d’anomalies électrocardiographiques. Les deux groupes avaient une épaisseur myocardique similaire (15,9 ± 1,6 mm versus 16,6 ± 2,3 mm ; p = 0,59), une valeur de strain longitudinal similaire à l’apex (-12,1 ± 3,7 % versus -12,5 ± 3,5 % ; p = 0,77). La présence de fibrose myocardique était similaire (60 % versus 67 %, p = 0,99) Conclusion : Dans la CMH apicale, l’identification d’un variant génétique pathogène ou probablement pathogène est moins fréquente (12 % des patients) par rapport à ce qui est décrit dans la littérature sur les CMH, et implique souvent les gènes MYBPC3 et MYH7. Il n’y avait pas de relation génotype-phénotype significative dans notre population.
Clément MARCEL (Boulogne-Billancourt), Aurélien PALMYRE, Pierre BOISSON DE CHAZOURNES, Marie HAUGUEL-MOREAU, Olivier DUBOURG, Philippe CHARRON, Nicolas MANSENCAL
00:00 - 00:00 #49868 - P739 Le séquençage de l’exome entier : un outil clé dans le diagnostic génétique de la mort subite cardiaque.
Le séquençage de l’exome entier : un outil clé dans le diagnostic génétique de la mort subite cardiaque.

Contexte La mort subite d’origine cardiaque (MSC) est définie comme un décès inattendu survenant chez un individu apparemment sain, sans cause extracardiaque identifiable, généralement dans l’heure suivant l’apparition des symptômes. Chez les jeunes adultes, les pathologies cardiaques d’origine génétique en constituent la principale cause. Objectif: Nous rapportons le résultat de l’autopsie moléculaire réalisée chez un homme âgé de 28 ans, victime de mort subite. Méthodes Un séquençage post-mortem de l’exome entier (WES) a été réalisé Résultats Il s’agit d’un homme , sans antécédents personnels particuliers , décédé brutalement à l’âge de 28 ans sur les lieux du travail. L’anamnèse a révélé un épisode de syncope un an auparavant, non exploré. L’enquête familiale a révélé quatre cas de décès subits inexpliqués, survenus entre 30 et 42 ans, pendant le sommeil ou lors d’activités quotidiennes. L’autopsie médico-légale a mis en évidence un cœur pesant 370 g avec une dilatation du ventricule droit. Le WES a mis en évidence un variant faux-sens probablement pathogène, à l’état hétérozygote, au niveau du gène ACTN2 : c.355G>A; p.(Ala119Thr). Ce variant a déjà été décrit comme associé à divers phénotypes cardiaques, notamment la cardiomyopathie hypertrophique (CMH), la cardiomyopathie dilatée (CMD), la non-compaction ventriculaire gauche, ainsi que la MSC. Le dépistage familial n’a pas retrouvé ce variant chez la sœur asymptomatique, ni chez l’oncle et la tante maternels ayant une hypertension artérielle et une hypertrophie ventriculaire gauche. En revanche, le variant a été retrouvé chez une cousine maternelle, fille d’une patiente décédée à 42 ans. Initialement asymptomatique, elle a ensuite été diagnostiquée avec une non-compaction biventriculaire et a bénéficié de la pose d’un défibrillateur. Un conseil génétique a été donné et un diagnostic présymptomatique a été proposé aux apparentés à risque. Conclusion Cette observation apporte de nouveaux arguments en faveur de la pathogénicité du variant ACTN2: c.355G>A; p.(Ala119Thr) dans la MSC et souligne l’intérêt du séquençage post-mortem de l’exome entier dans l’identification des causes génétiques sous-jacentes. Cette approche constitue un outil majeur pour la prévention primaire, en permettant l’identification des individus à risque et la mise en œuvre de stratégies de prise en charge adaptées.
Rasene GEREISHA (Paris), Lilia KRAOUA, Hager JAOUADI, Ahlem ACHOUR, Amira ZNATI, Hend BRAHEM, Mohamed ALLOUCHE, Emna ALLOUCHE, Habib BEN AHMED, Fatma OUARDA, Sana OUALI, Stéphane ZAFFRAN, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #49518 - P740 Lien entre génétique et inflammation vasculaire : le cas du polymorphisme -455G/A.
Lien entre génétique et inflammation vasculaire : le cas du polymorphisme -455G/A.

Introduction L’inflammation joue un rôle clé dans la genèse et la progression des lésions athéroscléreuses ainsi que dans l'apparition de leurs complications. De nombreuses études ont démontré que des niveaux élevés de fibrinogène constituent un facteur de risque cardiovasculaire majeur. Le taux plasmatique de fibrinogène est en grande partie sous contrôle génétique, bien qu’il puisse être influencé par des facteurs environnementaux. Parmi les polymorphismes identifiés, celui situé en position -455G/A du gène codant pour la chaîne beta du fibrinogène a suscité un intérêt particulier en raison de son impact potentiel sur les niveaux circulants de cette protéine. L’objectif de cette étude est d’examiner l’association entre le polymorphisme -455G/A du gène beta fibrinogène et les concentrations plasmatiques de fibrinogène chez des patients atteints de thrombose artérielle. Patients et méthodes L’étude a porté sur 112 patients diagnostiqués avec une thrombose artérielle et 190 sujets témoins. Des prélèvements sanguins ont été réalisés afin de doser le fibrinogène plasmatique et de rechercher le polymorphisme -455G/A à l’aide d’une analyse génétique. Tous les participants ont donné leur consentement éclairé. Résultats La distribution des génotypes montre une fréquence significativement plus élevée des génotypes GA (hétérozygote) et AA (homozygote muté) chez les patients par rapport aux témoins (respectivement 49,5 % vs 37,4 % pour GA, et 14,6 % vs 2,9 % pour AA). L’analyse des concentrations de fibrinogène en fonction des génotypes révèle une augmentation progressive des taux plasmatiques : • GG (génotype sauvage) : 3,50 ± 1,96 g/L chez les patients vs 1,90 ± 1,04 g/L chez les témoins • GA : 4,28 ± 1,58 g/L chez les patients vs 2,71 ± 1,00 g/L chez les témoins • AA : 5,75 ± 2,03 g/L chez les patients vs 2,75 ± 1,67 g/L chez les témoins Ces différences sont statistiquement significatives et indiquent une corrélation entre la présence de l’allèle A et une augmentation du taux de fibrinogène. Conclusion Le polymorphisme -455G/A du gène beta du fibrinogène est significativement associé aux thromboses artérielles et à des concentrations plasmatiques plus élevées de fibrinogène. Ces résultats suggèrent que ce polymorphisme pourrait représenter un facteur de susceptibilité génétique aux maladies cardiovasculaires d’origine inflammatoire.
Sabah HANACHI (Constantine, Algérie), Karima SIFI, Nacera KEROUAZ, Salima ZEKRI, Khalida BOUDAOUD, Chafika Yasmina AMRANE, Karima BENMEBAREK, Cherifa BENLATRECHE, Noredine ABADI
00:00 - 00:00 #49800 - P741 Impact clinique et retour d’expérience concernant la mise en place d’un parcours de soins en urgence en cardiogénétique.
Impact clinique et retour d’expérience concernant la mise en place d’un parcours de soins en urgence en cardiogénétique.

Contexte Les tests génétiques jouent un rôle croissant dans la prise en charge des cardiomyopathies, notamment pour guider les décisions thérapeutiques telles que l’implantation de DAI, parfois dans un contexte urgent. Nous avons évalué les performances et les modalités d’utilisation d’un parcours de tests génétiques en urgence mis en place au service de cardiogénétique de l’hôpital La Pitié Salpêtrière, à Paris. Méthode Nous avons conduit une analyse rétrospective des tests génétiques réalisés en urgence entre le 1er septembre 2024 et le 31 mai 2025 à l’hôpital La Pitié Salpêtrière, en collectant les données cliniques, les indications, les délais, le rendement diagnostique et l’impact sur la prise en charge. Résultats 42 patients ont été inclus. Un variant pathogène ou probablement pathogène a été détecté chez 17 patients (soit un rendement diagnostique de 40,5 %). Le délai médian de rendu par le laboratoire était de 40 jours. Les résultats du test génétique en urgence ont modifié de façon significative la prise en charge du patient dans 11,9 % des cas (5 patients). Dans le sous-groupe des patients chez qui l’indication du test en urgence suit les recommandations ESC 2022 ou concerne une recherche de laminopathie en urgence, les performances étaient meilleures (délai médian de rendu par le laboratoire 35 jours, modifications de la prise en charge du patient dans 27,3 % des cas). Conclusion La réalisation de tests génétiques en urgence en cardiogénétique est faisable et peut influencer de manière concrète la prise en charge de patients dans des situations cliniques prioritaires. Une meilleure sélection des patients est souhaitable pour améliorer les performances et le rendement sans compromettre les ressources des laboratoires de génétique.
Gabriel SIMAVONIAN, Adrien BLOCH, Flavie ADER, Isabelle JONVEAUX, Agathe BERTINOTTI, Estelle GANDJBAKHCH, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD, Julie PROUKHNITZKY (Paris)
00:00 - 00:00 #49722 - P742 Etat des lieux en France sur le parcours de la mort subite non récupérée du sujet jeune : problématique de l'autopsie et du test génétique post mortem.
Etat des lieux en France sur le parcours de la mort subite non récupérée du sujet jeune : problématique de l'autopsie et du test génétique post mortem.

Contexte : La mort subite du sujet jeune, définie comme un décès inattendu survenant entre 1 et 45 ans, touche chaque année de nombreuses familles. Bien que des recommandations nationales et européennes préconisent une autopsie médico-légale, et le cas échéant, un test génétique post mortem, les pratiques restent hétérogènes en France. L’objectif de ce travail était de dresser un état des lieux de la prise en charge des morts subites non récupérées du sujet jeune et d’identifier les principaux freins rencontrés par les acteurs impliqués. Méthode : Une enquête descriptive a été menée à l’aide de questionnaires en lignes, en Mai et Juin 2025, auprès de six catégories d’acteurs : procureurs de la République, médecins légistes/anatomopathologistes, cardiologues, médecins généticiens/conseillers en génétique, biologistes moléculaires et familles de cas index. Les questions portaient sur les connaissances, pratiques, ressources disponibles, difficultés rencontrées et les suggestions d’amélioration. Résultats : Au total, 154 réponses exploitables ont été recueillies, représentant la majorité des régions françaises. Les résultats mettent en évidence une grande diversité de pratiques et plusieurs points de blocage : 1- Sensibilisation insuffisante des professionnels et hétérogénéité des pratiques ; 2- Manque de moyens humains, financiers et matériels, notamment l’accès limité à des anatomopathologistes spécialisés et à des équipements de conservation (-80°C) ; 3- Organisation et communications interprofessionnelles insuffisantes, avec une absence de protocoles organisationnels, un partage d’informations entre professionnels incomplet et une absence d’orientation des familles ; 4- Intégration limitée du test génétique post mortem dans les pratiques, souvent entravée par l’absence de prélèvements conservés ou d’autopsie réalisée. Conclusion : Trois ans après la publication du PNDS sur la mort subite du sujet jeune, des disparités importantes persistent sur le territoire français, compromettant l’identification des causes de décès et la prévention du risque chez les apparentés. Une meilleure sensibilisation des professionnels, une organisation nationale structurée et un renforcement des moyens alloués apparaissent essentiels. Le modèle institutionnel de prise en charge de la mort inattendue du nourrisson pourrait servir de référence pour harmoniser et améliorer la prise en charge de la mort subite du sujet jeune sur tout le territoire.
Soizic LEBRUN (Tours), Caroline RAMBAUD, Pauline SAINT-MARTIN, Julie PROUKHNITZKY, Adrien BLOCH, Adeline GOUDAL, Pascale RICHARD, Vincent PROBST, Philippe CHARRON
00:00 - 00:00 #49443 - P743 Diagnostic familial moléculaire des pathologies des artères de moyen calibre & dépistage artériel familial : un projet basé sur l’expertise du Centre de Compétence des Maladies Artérielles Rares de Marseille.
Diagnostic familial moléculaire des pathologies des artères de moyen calibre & dépistage artériel familial : un projet basé sur l’expertise du Centre de Compétence des Maladies Artérielles Rares de Marseille.

Plusieurs pathologies génétiques fragilisent les artères de moyen calibre. Des atteintes de type anévrysmes ou dissections peuvent être retrouvées sur l’ensemble de l’arbre artériel. Dans un contexte d’atteinte multiple et parfois familiale, une analyse par panel de gènes (dit « MSAAD » pour Medium Size Artery Aneurysm & Dissection) peut être indiquée, bien que son rendement soit faible. Le séquençage de génome entier (WGS) représente une opportunité diagnostique supplémentaire en cas de négativité de l’analyse par panel. Le Centre de Compétence des Maladies Artérielles Rares (CCMAR) de la Timone à Marseille a identifié les patients et leurs apparentés susceptibles de bénéficier d’un WGS, dans le but de poser un diagnostic moléculaire et de proposer une prise en charge adaptée à ce risque génétique. Nous avons réétudié l’ensemble des dossiers de patients ayant bénéficié entre 2020 et 2024 du parcours de soin standard au sein du CCMAR (explorations et consultation de médecine vasculaire, RCP locale et consultation de génétique médicale), et d’une analyse par panel MSAAD qui s’est avérée négative. La sélection des familles s’effectue selon les critères définis par la RCP nationale Artères de Moyen Calibre (AMC). Afin de sensibiliser les cas index éligibles à l’intérêt d’un dépistage artériel de leurs apparentés du premier degré, un courrier d’information a été envoyé puis un contact téléphonique a été établi. Une HDJ est proposée aux apparentés concernés volontaires. Les données cliniques et paracliniques familiales sont colligées en vue d’une présentation des dossiers en RCP AMC de pré-indication d’accès au WGS. Au cours de ces cinq années, 36 cas index ont bénéficié d’une analyse par panel MSAAD. 33 d’entre eux ne portent pas de variation génétique expliquant le phénotype (27 négatifs et 6 avec au moins un VSI). Parmi eux, 26 ont été contactés par le CCMAR car ils présentaient des critères justifiant la possibilité de poursuivre les investigations par un WGS. En ce sens, 10 dossiers ont été présenté en RCP nationale AMC et 5 d’entre eux ont été accepté pour un WGS, en trio ou avec plusieurs membres symptomatiques. De plus, 25 apparentés a priori asymptomatiques issus de 7 familles différentes ont bénéficié d’un bilan vasculaire exhaustif. Le principal écueil rencontré réside dans le choix des patients de participer ou non à ce projet (cas index vus il y a plusieurs années ou apparentés non connus du CCMAR). Toutefois, afin i) de faciliter l’accès au WGS pour les patients avec atteinte artérielle multiple et familiale et ii) d’améliorer le dépistage vasculaire et la prise en charge pluridisciplinaire des apparentés du premier degré, nous proposons de poursuivre de manière prospective et pérenne cette démarche d’information et de sensibilisation durant le parcours de soin au sein du CCMAR.
Jean-Michaël MAZZELLA (MARSEILLE), Caroline HENRIO, Clarisse BILLON, Tristan MIRAULT, Karine NGUYEN, Gabrielle SARLON, Victor MOREL, Barbara LECLERCQ
00:00 - 00:00 #49795 - P744 Polymorphisme C677T du gène MTHFR et diabète de type 2 : étude cas-témoins en l’Est de l’Algérie.
Polymorphisme C677T du gène MTHFR et diabète de type 2 : étude cas-témoins en l’Est de l’Algérie.

Introduction et objectif : Le diabète de type 2 (DT2) est une maladie multifactorielle influencée par des facteurs génétiques. Le polymorphisme C677T du gène de la méthylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR) a été proposé comme un facteur de susceptibilité potentiel pour le DT2 et ses complications cardiovasculaires. Cette étude visait à investiguer l'association entre cette mutation génétique et le DT2 au sein de la population de l'Est algérien. Méthodes : Une étude cas-témoins a été menée sur 97 patients atteints de DT2 et 190 témoins sains, appariés sur l'âge (âge moyen ~46,5 ans). Le génotypage de la mutation C677T du gène MTHFR a été réalisé par extraction de l'ADN suivie d'une réaction PCR et d'une analyse par polymorphisme de longueur des fragments de restriction (RFLP). L'analyse statistique a été effectuée avec le logiciel Epi Info version 7. Résultats principaux : • Distribution des génotypes : Chez les patients diabétiques, la fréquence des génotypes était de 44,33% (CC), 35,05% (CT) et 20,62% (TT). Chez les témoins, elle était de 54,6% (CC), 31,7% (CT) et 13,7% (TT). • Fréquence allélique : La fréquence de l'allèle T était plus élevée chez les patients (38,14%) que chez les témoins (29,51%). • Analyse statistique : Aucune association statistiquement significative n'a été retrouvée entre le polymorphisme C677T et le diabète de type 2 dans cette étude. Le risque, estimé par les rapports de cotes (OR), n'était pas significatif, que l'on compare le groupe CT+TT au groupe CC (OR = 1,52 ; p=0,095) ou le groupe TT aux groupes CT+CC (OR = 1,64 ; p=0,13). Conclusion : Cette étude ne met pas en évidence d'association significative entre le polymorphisme C677T du gène MTHFR et le diabète de type 2 dans la population de l'Est algérien. La puissance statistique limitée due à la taille de l'échantillon suggère que des investigations plus larges sont nécessaires pour confirmer ou infirmer définitivement ce résultat.
Salima ZEKRI (Constantine, Algérie), Sabah HANACHI, Karima SIFI, Naima KEROUAZ, Khalida BOUDAOUD, Nouredine ABADI, Karima BENBAREK