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#33528 - Dépistage des ITSS en prison : informer, prévenir, traiter, contrôler.
Dépistage des ITSS en prison : informer, prévenir, traiter, contrôler.
À la prison de Champ-Dollon, à Genève 110 nationalités sont représentées; source de disparités économiques, sociales et sanitaires.
D’après l’ordonnance sur la lutte contre les maladies transmissibles de l’homme (loi sur les épidémies, article 30 ; 29 avril 2015) les personnes vivant en détention doivent bénéficier d’un accès à l’information, au dépistage des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS).
La communauté carcérale reste une population précaire, n’ayant pas ou peu accès aux soins et à l’éducation à la santé. La prévalence des hépatites B et C, du VIH et de la Syphilis est plus élevée que dans la communauté.
Dès lors s’est posée la question suivante : Comment proposer ce dépistage à toutes les personnes détenues ?
Nous avons élaboré un algorithme décisionnel permettant à chaque soignant de proposer un dépistage sanguin des ITSS systématiquement lors du questionnaire d’entrée, ceci afin d’unifier nos pratiques au sein du service médical et se mettre en conformité avec la loi. Tous les détenus doivent pouvoir bénéficier du dépistage sauf s’ils s’y opposent.
Nous avons diagnostiqué des patients atteints de VIH, de l’hépatite C et B ou de la syphilis. Il leur a été proposé un traitement et un suivi médico-infirmier dans le respect de l’équivalence des soins.
Cette démarche permet aussi de proposer des activités de prévention et d’améliorer la promotion de la santé dans ce domaine des ITSS ce qui constitue un enjeu de santé publique majeur.
Offrir des soins de qualité aux personnes détenues et assurer des soins équivalents à ceux dont bénéficie la population générale est une mission prioritaire du service de médecine pénitentiaire. Le dépistage systématique des ITSS proposé aux personnes détenues contribue à cette mission.
Clement BIATA (GENEVE, Suisse), Laetitia CHAILLOU, Severine TRIVERIO
09:00 - 18:00
#33041 - Etat des lieux de la contraception des personnes détenues accueillies en centre de détention.
Etat des lieux de la contraception des personnes détenues accueillies en centre de détention.
Introduction – Objectif
Dans notre Centre Pénitentiaire (CP), les personnes détenues peuvent bénéficier d’une prise en charge gynécologique. L’objectif de notre étude est de dresser un bilan de la contraception en détention et d’établir une comparaison à la population en liberté.
Materiels et methodes
Nous avons sérié les femmes en âge de procréer (tranche d’âge 15-49 ans) présentes au CP, puis analysé les prescriptions relatives à la contraception au regard des molécules et des dispositifs référencés dans notre établissement. Enfin, nous avons colligé l’ensemble des données de la population générale d’après Santé Publique France (SPF) pour dresser une photographie des modes de contraception détention versus ville.
Resultats – Discussion
L’arsenal thérapeutique comprend divers moyens de contraception : 4 pilules oestro-progestatives, 2 pilules progestatives, 2 contraceptions d’urgence et un implant. Les dispositifs intra-utérins (DIU) sont achetés ponctuellement. La contraception en prison peut être justifiée pour des raisons médicales (pathologie ou associée à un traitement) ou personnelles (courtes peines, parloirs, permissions…). Toutefois, certaines femmes n’y voient pas d’intérêt pendant leur détention.
Au CP, 147 femmes sont en âge de procréer soit 85% de la population carcérale féminine avec une moyenne d’âge de 33 ans.
Parmi ces femmes, 23% utilisent une contraception :
- Hormonale : 12 patientes soit 8% ont un implant, 10 patientes soit 7% ont une pilule contraceptive et 5 patientes soit 3% ont un DIU.
- Mécanique, 3 patientes soit 2% ont un DIU, 2 patientes soit 1% utilisent des préservatifs et 3 patientes soit 2% ont eu recours à une stérilisation définitive.
Pour les autres, 42% ne relèvent d’aucune contraception et pour 35% des patientes, aucune donnée à ce sujet n’est présente dans leur dossier. Néanmoins si elles le souhaitent, celles-ci peuvent profiter de cette pause carcérale pour rencontrer l’équipe de soin et initier un suivi gynécologique ainsi qu’une contraception.
Dans la population extérieure, 62% des femmes en âge de procréer bénéficient d’une contraception d’après SPF : 35% sous pilule et 26% sous DIU. La répartition des moyens de contraception dans les diverses tranches d’âge est plutôt similaire en ville et en détention : les prescriptions de pilule sont plus nombreuses à partir de 20 ans puis décroissent à partir de 34 ans ; les DIU sont plus nombreux après 25 ans et l’implant est souvent prescrit chez les 25-29 ans.
Conclusion
Ce travail met en exergue que la population féminine en détention peut prétendre à pouvoir bénéficier d’une prise en charge de la contraception comme celle proposée en consultation de ville. En effet, elles ont accès à la fois aux consultations de gynécologie et à la gamme de contraception disponible en ville. Malgré cette offre de soin, il apparait qu’une grande majorité des personnes accueillies ne souhaitent pas bénéficier d’une contraception et/ou ne sont pas enclin à échanger sur le sujet. Ce qui traduit le faible pourcentage de prise en charge par rapport à la population générale. L’intérêt de cette étude nous permet d’élargir notre action en proposant aux personnes détenues des échanges plus ciblés comme l’Education à la santé des Infections Sexuellement Transmissibles.
Salima TOULOUM (Marseille), Jade LIGABUE, Margaux LABROUSSE, Susanna DAVOUST, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
09:00 - 18:00
#33042 - Prescriptions hors livret thérapeutique en USMP : existe-t-il toujours une alternative acceptable pour les patients ?
Prescriptions hors livret thérapeutique en USMP : existe-t-il toujours une alternative acceptable pour les patients ?
Le livret thérapeutique d’un hôpital rattaché à une USMP ne permet pas toujours de répondre aux besoins des patients détenus. Les substitutions proposées par l’équipe pharmaceutique, prenant notamment en compte l’agrément aux collectivités et le principe de remboursement par l’assurance maladie, ne sont pas toujours acceptées par les médecins prescripteurs, voire par les patients détenus. Une étude prospective a été conduite dans le but de cibler les produits demandés, en particulier leur statut administratif, afin de comprendre les motifs d’acceptation ou de refus et d’améliorer la pertinence des solutions de substitution, dans une volonté d’adhésion du patient au projet thérapeutique.
Les demandes hors livret ont été enregistrées de février à décembre 2022 (26 au total), à l’exception des inhibiteurs de la pompe à protons et des alpha-bloquants en urologie dont les substitutions sont systématiquement admises par l’équipe médicale. Les prescriptions n’émanaient majoritairement pas de l’USMP (20/26 : USMP d’aval, UHSI, consultation spécialisée). Le statut administratif du produit n’était pas une entrave à sa mise à disposition (19/26 des produits étaient agréés aux collectivités et pris en charge par l’assurance maladie). Un générique a été proposé dans deux cas, un produit appartenant à la même classe pharmacologique dans 16 cas. Les cas de désaccord concernaient principalement les maladies chroniques (22 cas sur 26) chez des patients à durée de séjour importante pour lesquels la recherche d’une solution pérenne est primordiale. Les principaux domaines thérapeutiques étaient la diabétologie, le glaucome, la substitution lacrymale, les maladies cardiovasculaires et les dysthyroïdies. Les pathologies non chroniques étaient minoritaires (dysfonctionnements érectiles, 3 cas tout de même, infectiologie). Une discussion préalable avec le patient arrivant au centre pénitentiaire a parfois permis de lui faire accepter la substitution (6 cas sur 8), validée ensuite par le médecin de l’USMP. Une discussion entre le médecin de l’USMP et le pharmacien a permis d’infléchir la position de ce dernier (6 cas sur 18), voire d’aboutir à l’extension du livret thérapeutique (cas des agonistes du GLP1 à injection hebdomadaire en diabétologie, désormais référencés au livret thérapeutique de l’hôpital de rattachement).
La communication entre praticiens reste un facteur clé permettant de faire accepter les substitutions proposées ou de respecter l’objectif thérapeutique des cliniciens. Le caractère ambulatoire de l’USMP est à prendre en compte par l’équipe pharmaceutique de l’hôpital de rattachement dans le but d’adapter au mieux le livret thérapeutique à la réalité du milieu carcéral. La mise en place d’entretiens pharmaceutiques pour présenter au patient détenu la démarche de substitution est un élément important pour conforter son adhésion au projet thérapeutique.
Mathieu FERRY (REAU), Diana STOILOVA, Eric STOLL, Pascale RACLE, Maryse CAMUS
09:00 - 18:00
#33506 - Prévalence et efficacité du traitement de l'hépatite C chez des patients incarcérés à la prison de Fleury-Mérogis, usagers de drogues sous traitement de substitution aux opiacés.
Prévalence et efficacité du traitement de l'hépatite C chez des patients incarcérés à la prison de Fleury-Mérogis, usagers de drogues sous traitement de substitution aux opiacés.
Objectifs. L’Organisation Mondiale de la Santé a pour objectif d’éradiquer l’hépatite C de prévalence élevée en milieu carcéral. Le dépistage et les nouveaux traitements de l’hépatite C sont une opportunité d’éradication. Cette étude avait pour objectif principal d’évaluer la séroprévalence de l’hépatite C et le taux de prise en charge et de guérison chez des personnes détenues à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis sous traitement de substitution aux opiacés incarcérées entre 2019 et 2021. Le critère de jugement principal était d’étudier le parcours de dépistage et de soin des personnes porteuses de l’hépatite C, en étudiant le taux de dépistage, la séroprévalence, et le taux de personnes traitées.
Méthodes. Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive, observationnelle, rétrospective, et monocentrique, réalisée sur les dossiers de 302 patients avec recueil des données socio-épidémiologiques et médicales.
Résultats. Le taux de dépistage de l'hépatite C parmi les personnes sous traitement de substitution aux opiacés était de 79.8 %. Le délai de réalisation de la sérologie après l’incarcération était de 8 jours. 44% des personnes étaient séropositives pour l’hépatite C dont 45 % avaient une charge virale positive. L’âge est un facteur de risque significatif d’être séropositif à l’hépatite C. Parmi les 46 patients porteurs d’une hépatite C chronique, 79.5 % étaient traités en détention par antiviraux d’action directe, les 20.5 % restants ayant été libérés avant l’instauration d’un traitement. 26 ont terminé le traitement en détention, dont 68.8 % ont eu leur guérison confirmée par une charge virale négative à 12 semaines post-traitement.
Conclusion. Le dépistage et la prise en charge de l’hépatite C en prison sont efficaces. Il persiste cependant un taux de virus circulant encore important dans cette population détenue. Le principal frein au traitement contre l’hépatite C est le risque de libération inopinée, qu’il faut anticiper dès l’entrée dans le parcours de soins.
Marie-Liesse VALTAUD (Fleury-Mérogis), Valérie KANOUI
09:00 - 18:00
#33047 - Prévention des surdosages aux opioïdes en détention: illustration avec la naloxone intra-musculaire et la naloxone par voie nasale.
Prévention des surdosages aux opioïdes en détention: illustration avec la naloxone intra-musculaire et la naloxone par voie nasale.
Introduction et objectifs du travail :
En France, 80% des décès par surdose sont dus aux opioïdes (héroïne, morphine, méthadone, oxycodone et autres opiacés). La naloxone, antagoniste des récepteurs aux opioïdes est l’antidote spécifique depuis plus de 40 ans. Son administration précoce pourrait éviter 4 décès par surdose sur 5. En France, 3 formes de naloxone présentent une AMM dans cette indication : naloxone IV, IM et SC et la naloxone par Voie Nasale (VN). L’objectif de ce travail est de présenter les spécialités disponibles au livret thérapeutique et l’organisation mise en place en collaboration avec le service du Centre de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) pour en faire bénéficier les patients détenus.
Materiel et methodes :
La naloxone IM (Prenoxad®) est synonyme de rapidité d’action, mais elle reste contraignante hors structures médicalisées pour le grand public. La naloxone VN (Nyxoïd®) possède l’avantage majeur d’avoir une voie d’administration qui est bien plus accessible au grand public. La biodisponibilité par cette voie est plus faible qu’en injectable. De plus, la naloxone IM contient un nombre de doses plus élevé que la naloxone VN (5 doses contre 2). Nous avons dressé un bilan des surdosages grâce aux données du Centre d'Évaluation et d'Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A). Nous avons analysé à l’aide du logiciel de prescription Pharma®, la gestion et le suivi de la dotation du service du CSAPA. Une formation aux surdosages aux opioïdes est proposé à toutes les personnes détenues sous opiacés qui ne présentent pas de décompensation psychotique. A ce jour, 40 personnes ont pu bénéficier de cette formation.
Resultats – Discussion :
Selon le CEIP-A, parmi les consommateurs d’opioïdes, seul 1 sur 5 avait de la naloxone à disposition. Les thérapeutiques disponibles au CSAPA en détention, sont la naloxone IM et depuis peu la naloxone VN. Depuis juin 2020, le service présente une file active d’une trentaine de patients, avec actuellement 9 personnes qui sont suivies, dont 4 formées à l’utilisation de ces produits. Au total, 38 kits de naloxone IM ont été dispensés au CSAPA depuis 2020, et 36 unités de naloxone VN depuis mars 2022. Chaque patient détenu, suivi pour une addiction aux opiacés, peut bénéficier d’une formation par le CSAPA pour l’utilisation de la naloxone et par la suite, d’une mise à disposition de ces deux traitements, d’une ordonnance de renouvellement, et de documents pédagogiques qui lui sont remis lors de sa libération. A ce jour, 40 personnes ont pu bénéficier de cette formation.
Conclusion :
L’originalité de ce travail est de mettre en lumière l’utilisation de la naloxone en détention, sous différentes présentations, pour la prise en charge des surdosages aux opioïdes. Le naloxone IM est à ce jour la spécialité pour laquelle le CSAPA de notre établissement possède la plus grande expérience. Le référencement récent de la naloxone VN permet de disposer d’une alternative thérapeutique, et d’élargir ainsi l’accès à la prévention pour les patients détenus.
Salima TOULOUM (Marseille), Benjamin AFFRIAT, Susanna DAVOUST, Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Jessica LOUETTE
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AO
09:00 - 10:00
ALLOCUTIONS D'OUVERTURE
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Auditorium Vauban |
10:00 |
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AC1
10:00 - 11:00
ACTUALITÉS
Impact de la mise en détention sur la continuité des soins
Déterminer dès l’entrée en détention les enjeux sanitaires et les perspectives de prise en charge
10:00 - 11:00
Le point de vue du médecin généraliste.
Catherine FAC (médecin responsable) (Conférencier, FRESNES)
10:00 - 11:00
Le point de vue du psychiatre.
Pascale GIRAVALLI (Conférencier, MARSEILLE)
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Auditorium Vauban |
11:00 |
Pause et visite des stands
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11:25 |
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AC2
11:25 - 12:50
ACTUALITÉS
L’équivalence d’accès aux soins pour les personnes détenues
Analyser les facteurs limitant l’accès aux soins des personnes incarcérées
11:25 - 12:50
Impact de l’organisation des escortes pénitentiaires sur les soins.
Elisabeth GRAVRAND (Médecin Coordinateur) (Conférencier, BREST)
11:25 - 12:50
Une alternative aux extractions sous escortes : la permission de sortir pour raisons médicales(.
Marie GIAUME (PH) (Conférencier, Nantes)
11:25 - 12:50
Réforme du travail pénitentiaire : conséquences sur l’organisation de la médecine de prévention pour les personnes détenues.
Valérie KANOUI (Cheffe de service) (Conférencier, FLEURY MÉROGIS)
11:25 - 12:50
Quand le maintien en détention est impossible : suspension et aménagement de peine pour raisons médicales.
Edouard AMZALLAG (Conférencier, Lyon)
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Auditorium Vauban |
12:50 |
Déjeuner
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SET
12:50 - 13:35
SYMPOSIUM ETHYPHARM
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Salle Colbert |
14:15 |
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AC3
14:15 - 15:40
ACTUALITÉS
Favoriser l’accès aux soins à la sortie
Présenter de nouvelles structures pénitentiaires et leur cahier des charges
Evaluer la place des soignants dans ses structures et les possibilités d’exercice avec des partenaires extérieurs.
14:15 - 15:40
Une initiative pénitentiaire : les Structures d’Accompagnement à la Sortie (SAS).
Guillaume BAYET (médecin coordinateur) (Orateur, marseille), Jean-Philippe CANO (psychiatre) (Orateur, Bordeaux), Sylvie PINÇON (Orateur, Pessac), Marine DIESNIS (Assistante sociale) (Orateur, Pessac)
14:15 - 15:40
Développement de réseaux avec des structures de soins extérieures : l’exemple des CSAPA.
Damien MAUILLON (MEDECIN) (Conférencier, MARSEILLE)
14:15 - 15:40
Des modèles associatifs de réinsertion : « Un chez-soi d’abord ».
Corinne LAPORTE (Conférencier, NICE)
14:15 - 15:40
Le recours incontournable à des Assistants de Service Social dédiés aux structures de soins en milieu pénitentiaire.
Laurence PERNICE (MEDECIN) (Conférencier, TOULON)
14:15 - 15:40
La question des étrangers malades.
Mélanie KINNE (Conférencier, Nîmes)
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Auditorium Vauban |
15:40 |
Pause et visite des stands
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16:05 |
"Jeudi 23 mars"
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SEP
16:05 - 17:30
SESSION PROMOTION À LA SANTÉ / MODE D'EMPLOI
Modérateurs :
Elisabeth GRAVRAND (Médecin Coordinateur) (BREST), Emmanuel LUNEAU (praticien hospitalier) (lille)
Développer des compétences pour élaborer et mettre en œuvre des actions de promotion à la santé au bénéfice des patients détenus
16:05 - 17:30
#33653 - « Mission mains propres » : même en détention !
« Mission mains propres » : même en détention !
L’OMS a depuis 2008 décrété une journée mondiale de l’hygiène des mains. La France, le 5 mai est dédié à cette thématique. Cette date est un rendez-vous incontournable au sein de l’hôpital dans le cadre de la « Mission mains propres ». Le ministère de la santé sélectionne un thème et met des outils de communication et de promotion à disposition des professionnels de santé et des représentants de patients.
Au sein des unités sanitaires, l’hygiène est une thématique importante. L’équipe opérationnelle d’hygiène de l’hôpital Saint Charles forme des référents « hygiène » dans les différents services. Ces référents peuvent ensuite diffuser et former les équipes au quotidien et ainsi mieux transmettre les recommandations. Au sein des Unité Sanitaires en Milieu Pénitentiaire (USMP), nous avons deux référents « hygiène » un Infirmier Diplômé d’Etat (IDE) et une assistante dentaire. Depuis 2016, l’équipe de l’USMP a souhaité décliner cette journée au sein de la détention. Chaque année les référents « hygiène » et les cadres se réunissent pour choisir la thématique et les moyens de communication utilisée. En 2018, une action a été réalisée en collaboration avec l’ULE (Unité Locale Enseignement) avec un concours d’affiches sur le thème de l’hygiène des mains. Cette journée était ouverte à tous, sur inscription libre d’une part et d’autre part, nous avons voulu ciblée une population qu’il nous a paru important de sensibiliser, les détenus qui travaillent en cuisine, aux cantines, en maintenance, à la buanderie/ lingerie et en ménage.
La journée s’est articulée autour de différents ateliers et par groupe de six personnes à la fois, accueillis par les soignants des US référents en hygiène et cadre de santé.
- Projection d’un document sur l’hygiène des mains,
- Un quiz avec correction et échanges de questions,
- Boite à coucou,
- Distribution de flyers et conseils de prévention,
- Vote de l’affiche concours,
- Petits cadeaux de remerciement pour participation et diplôme.
L’affiche gagnante du concours a été affichée sur les deux salles de soins des US pour une durée d’un an. Le lauréat a reçu un lot de produits d’hygiène ainsi que celui qui est arrivé 2ème. Les lots ont été remis début d’année 2019 en présence de tous les artistes, les référents hygiène et les représentants de la pénitentiaire, une petite collation a été offerte à cette occasion.
Ces journées à thème sont un moment fort d’échange et de partage. Les soignants peuvent ainsi mettre l’accès sur les différents modes de transmissions des germes et sur l’importance du lavage des mains. Les questionnaires de satisfaction ont révélé un fort résultat de « très satisfait » et « satisfait ». L’équipe a réalisé depuis 2016, quatre journées d’hygiène des mains sur chaque site de détention avec des animations différentes afin de continuer à re-sensibiliser chaque année les détenus déjà présents l’année précédente.
Agnès LECUEN, Sandrine STAROSSE (TOUL), Odette BARTHES, Gisèle WARNET
16:05 - 17:30
La génèse d'une action en promotion à la santé.
Mylène BAUDRY (Conférencier, La Garde), Mélanie PORTE (Conférencier, LA GARDE)
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Auditorium Vauban |
17:30 |
"Jeudi 23 mars"
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SCA
17:30 - 18:00
SYMPOSIUM CAMURUS
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Auditorium Vauban |
18:00 |
"Jeudi 23 mars"
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AG
18:00 - 20:00
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
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Vendredi 24 mars |
09:00 |
"Vendredi 24 mars"
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S1
09:00 - 10:00
SESSION MINEURS ET PROMOTION A LA SANTÉ
Modérateurs :
Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Bois d'Arcy), Patrick SERRE (PH) (Coulaines)
Partager les expériences d'actions de promotions de la santé auprès des mineurs détenus
09:00 - 09:20
#33637 - Organisation de la prise en charge de la santé des mineurs incarcérés à la Maison d’arrêt des Hommes de Fleury Mérogis dès le Quartier Arrivants.
Organisation de la prise en charge de la santé des mineurs incarcérés à la Maison d’arrêt des Hommes de Fleury Mérogis dès le Quartier Arrivants.
Cette communication associe le travail de plusieurs corps professionnels de santé.
Idéalement il serait préférable de la présenter au cours d’un atelier dédié à la prise en charge des mineurs dans tous ses aspects :
1-Les IDE lanceurs d’alerte d’une problématique récurrente touchant cette population spécifique :
Dès leur arrivée à la Maison d'Arrêt de Fleury-Mérogis, les mineurs, notamment non accompagnés, sont à l’origine de demandes itératives auprès des personnels soignants de médicaments tels que tramadol et lyrica, alléguant de maux divers dont les plus classiques sont les douleurs dentaires. Ces demandes sont relayées avec insistance par l’administration pénitentiaire du quartier mineur et par la PJJ, sollicitant une réponse en urgence. Les infirmiers relatent que ces jeunes exigent une ordonnance d’antalgiques, expressément de palier 2, sans demande de soins spécifiques (soins dentaires). Le refus opposé à ces demandes entraine alors des menaces de type automutilations ou violences sur autrui parfois suivies de passages à l’acte.
2- Une réunion fondatrice à la recherche de solutions :
Un premier travail commun avec l’administration pénitentiaire (AP) a été initié au décours d’une première réunion plénière regroupant des personnels pénitentiaires du quartier mineur, l’éducation nationale, tous les services médicaux, la PJJ et la direction de l’AP. La conclusion de cette première rencontre a été d’affirmer que la communauté éducative se doit de parler d’une seule voix.
3- Plan d’actions :
Les services de santé se sont alors réunis en groupes de travail pluridisciplinaires entre soignants pour élaborer des prises en charge coordonnées et protocolisées de ces patients.
Ces groupes ont permis de faire émerger plusieurs axes de travail mis en œuvre au Quartier Mineurs Arrivant par l’équipe de l’Unité de Soins du bâtiment D4 :
· L’accueil en semaine par les infirmiers pour mieux cerner les difficultés de certains jeunes dans le cadre d’une relation personnalisée.
· Un accueil dentaire systématiquement proposé sur place par le chirurgien-dentiste du bâtiment avec évaluation de l’état buccodentaire.
· Un entretien d’accueil systématiquement proposé par la psychologue du SMPR à tout mineur arrivant selon un questionnaire de première rencontre permettant d’établir un profil familial et psychologique du jeune.
· En partenariat avec l’Education Nationale, un cours à deux voix entre le médecin et la professeure, utilisant un support ludique, afin de renouer le lien avec une scolarité souvent hasardeuse.
4-Effets obtenus:
Ces différentes interventions ont permis de limiter les demandes médicamenteuses inappropriées et les chantages divers,
Un vrai lien de confiance a ainsi été restauré entre les jeunes et les soignants .
De plus, les relations avec l’AP se sont apaisées et nos échanges sont devenus plus cordiaux dans le respect des champs de compétences de chacun.
Sophie CASTELAIN (FLEURY MEROGIS), Valérie KANOUI, Mouna BOUIDA, Johanna MARTIN RODRIGUEZ, Salomé BERDAH, Dominique ORPHELIN
09:40 - 10:00
#33654 - Mise en place de promotion de la santé à l'établissement pénitentiaire pour mineur d'Orvault.
Mise en place de promotion de la santé à l'établissement pénitentiaire pour mineur d'Orvault.
Nous exerçons dans un établissement pénitentiaire pour mineurs d'une capacité de 60 détenus, à Orvault près de Nantes. Les mineurs incarcérés présentent des conduites à risques et ne prennent pas soin de leur santé.
En tant qu'USMP, notre mission est de mettre l'accent sur la prévention et l'éducation à la santé auprès de ce public sensible. Notre objectif est de leur transmettre des informations, des outils et des ressources pour mieux prendre soin d'eux-mêmes.
Nous invitons les jeunes à participer à des groupes composés de quatre personnes et de deux soignants. Les thèmes abordés sont variés : addiction, sommeil, santé sexuelle, hygiène bucco-dentaire, nutrition). Nous travaillons en collaboration avec différents partenaires (CSAPA, SMPR, CEGID, nutritionniste…).
Le sujet et les modalités sont proposés aux jeunes en amont pour favoriser une meilleure adhésion. La constitution du groupe est réfléchie en fonction de leur intérêt pour la thématique. Nous prenons également en compte la maitrise de la langue orale et écrite de chacun pour limiter les difficultés.
Nous utilisons un conducteur de séances avec des objectifs et des outils bien définis afin de rythmer notre session de prévention. Le conducteur de séance est composé de plusieurs étapes et guide notre atelier. Tout d’abord un temps d’accueil ou notre intention est de créer un climat de confiance et de respect. Nous utilisons des « brise-glaces » et nous posons le cadre de la séance. Puis nous travaillons sur les représentations de nos jeunes afin de contextualiser les sujets abordés. Pour cela nous nous servons de photo langage, de brainstorming...Ensuite nous incluons du savoir théorique par le biais de quizz, « infos/intox », plateau de jeu (décontextualisation). Pour finir nous replaçons les jeunes dans leur situation quotidienne (recontextualisation). C’est un temps de réappropriation personnel ou collectif de ce qui a été évoqué. C’est à ce moment que nous abordons l’ouverture vers l’extérieur, les ressources possibles. Nous pouvons donner des contacts, des flyers... Pour clôturer, nous évaluons la séance avec des jeux tels que le « rôti » ou un support papier et nous valorisons leur participation.
Cet outil peut être utilisé pour toute séance d'éducation à la santé. Un bon conducteur de séance permet par exemple d’être remplacé par un collègue au pied levé. Le but de cet outil est de laisser une trace écrite lisible et utilisable facilement. Mais c'est un outil évolutif, rien n'est figé. En cas de renouvellement des équipes médicales le conducteur peut être retravaillé et modifié.
Les supports utilisés au cours des séances sont variés. Le but est de passer des messages importants dans une atmosphère ludique et détendue.
Nous tenons à souligner que notre activité est débutante. Notre réflexion est encore en perpétuelle questionnement afin de rendre nos séances toujours plus attractives et dynamiques. Nous travaillons notamment à la création de nos propres supports de jeux.
Depuis la mise en place des groupes, les retours des jeunes sont positifs. Leur participation au cours des séances est très active et les échanges sont très riches. Il y a notamment peu de refus de participation.
Cindy ASDRUBAL (nantes), Joanna ROUX, Sophie RETAILLEAU
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Auditorium Vauban |
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"Vendredi 24 mars"
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S5
09:00 - 10:00
SESSION DENTAIRE / PARAMEDICAL
Modérateurs :
Muriel BOCQUENTIN BAILLY (Pharmacien) (Fresnes), Catherine FAC (médecin responsable) (FRESNES)
Evaluer entre pairs les actions de prévention en milieu pénitentiaire et proposer des stratégies innovantes
Evaluer les expériences menées pour améliorer la santé des patients
09:00 - 09:20
#33651 - Mise en place d’une action de santé : hygiène dentaire.
Mise en place d’une action de santé : hygiène dentaire.
La survenue des pathologies dentaires est fortement liée à des facteurs de risque connus et caractéristiques des populations en situation de précarité ; à cela il faut ajouter des facteurs d’aggravation au cours du séjour en détention : alimentation déséquilibrée (prises répétées de produits sucrés et de sodas), « grignotage » ; tabagisme ; stress, états dépressifs et prise de psychotrope et parfois d’autres produits toxiques.
Dans ce contexte, l’équipe dentaire composée d’une assistante dentaire et de praticiens (7 demi-journées en alternance sur les deux centres de détention (CD) de Toul et d’Ecrouves) en collaboration avec la cadre de santé ont répondu à un appel à projet de l’ARS en 2018.
L’objectif général est d’améliorer l’hygiène buccodentaire dans la population carcérale en diminuant à long terme les situations d’urgence dentaires. Cette action est ponctuelle, à raison de deux journées par an sur chaque CD, au cours de la période 2018/2021.
Dans un premier temps, nous ciblons tous les patients arrivés dans le CD et non connu du service. Dans un deuxième temps, nous invitions tous les patients porteurs d’appareil dentaire. Un duo praticien dentaire/personnel des Unités Sanitaires en Milieu Pénitentiaire (USMP) animera les séances. L’ensemble des personnels sanitaires et pénitentiaires ont participés à la diffusion de l’information (affiche/flyer) au sein de la détention (USMP, Unité Locale Enseignement), bibliothèque).
Les moyens mis en œuvre sont :
- la réalisation d’un atelier de démonstration et de mise en pratique des bons gestes,
- la diffusion d’un diaporama d’information,
- et la distribution d’un set dentaire.
En février 2019, l’ARS a validé son soutien financier pour 3 ans.
Concernant la première session :
- Sur le CD de Toul, 60% des arrivants de 2018 n’était pas connu du service dentaire ; 60 invitations ont été envoyés, 48% ont répondu positivement mais seulement 24% se sont présentés à la journée.
- Sur le CD Ecrouves, 72% des arrivants de 2018 n’était pas connu ; 71 invitations ont été envoyés, 44% ont répondu positivement mais seulement 15% se sont présentés à la journée.
Concernant la seconde session:
- Sur le CD de Toul, 35 invitations ont été envoyés, 72% ont répondu positivement mais seulement 52% se sont présentés à la journée.
- Sur le CD Ecrouves, 26 invitations ont été envoyés, 92% ont répondu positivement mais seulement 40% se sont présentés à la journée.
Des questionnaires de satisfaction ont été distribués à la fin de chaque journée et ont montré une satisfaction des patients.
La crise sanitaire a empêché le renouvellement de cette action de santé entre 2020 et 2021, les données 2022 ne sont pas encore disponibles.
Le bilan pour cette action est somme tout positif. Le taux de participation est en adéquation avec le concept, l’organisation générale et les moyens mis en œuvre. Les participants paraissaient satisfaits. Ils nous ont exprimés verbalement leur intérêt et bon nombre d’entre eux nous ont adressé des remerciements. Ce bilan nous incite à renouveler d’autres expériences similaires au sein des USMP. D’autant plus que ce type d’action nous permet d’appréhender les détenus sous un angle différent de celui purement soignant.
Agnès LECUEN (Toul), Odette BARTHES, Gisèle WARNET, Sandrine STAROSSE, Sandrine BRESCIANI
09:20 - 09:40
#33641 - Retour d'expérience sur la planification des soins buccodentaires des détenus en fin de peine dans un Service d'Accompagnement vers la Sortie (SAS).
Retour d'expérience sur la planification des soins buccodentaires des détenus en fin de peine dans un Service d'Accompagnement vers la Sortie (SAS).
Le service d'accopagnement vers la sortie (SAS) pour les detenus en fin de peine de la maison d'arret de Gradignan-Bordeaux a été ouverte en janvier 2021. Le but est d'accompagner les detenus dans leur parcours d'insertion à la sortie et sans interompre les soins. Pendant la detention les soins buccodentaires sont assurés par l'unité de consultations et des soins ambulatoires (USCA) .
Tout(e) detenus qui désire integrer la SAS passe devant une commission d'evaluation. Les detenus éligibles à la SAS doivent suivre un parcours de soins buccodentaires vers l'extérieur excepter les soins urgents qui sont replanifiés vers USCA. Ainsi à la SAS, les detenus admis beneficient d'une prise en charge pluridiscilinaire assurée par un médecin somatique,un psychiatre,d'un dentiste,des IDE,une assistante sociale et deux psycholoques.
Le suivi buccodentaire comprends:
-Des consultations qui consitent à faire une évaluation buccdentaire,
-La planification des soins vers l'extérieur (prises de rendez-vous avec les partenaires : CHU; Centre dentaire et cabinet dentaire).
-Les soins urgents comme les avulsions, d'evacuation d'abcès parodontal se font à l'USCA par le dentiste de la SAS
-Pour les ayant pas droit pour faire les soins à l'extérieur afin d'anticiper leur accompagnement le temps de l'instruction des dossiers sociaux, si une alliance thérapeutique est établie, les detenus sont prises en charge par le dentiste de la SAS à l'USCA.Certains sous hypnose
-L'accompagnement à l'exterieur se fait après la mise en place d'un plan de traitement et l'ouverture des droits pour les détenus. Cet accompagnement s'effectue en binome ( Dentiste -IDE somatique, Dentsite- IDE psychiatrique ou IDE somatique-IDE psychiatrique ) en voitiure ou en transport en commun avec le(s) detenus pour le premier renderz-vous
-La promation de la santé cosntiste à deconstruire des idées reçues (brains starning ) en atelier par un jeu de carte avec des questions à choix multiples.
Ousmane Tolo DAILLO (Bordeaux-Gradignan), Marine DIESNIS, Sylvie PINCON
09:40 - 10:00
#33650 - Programme ETADIA : retour sur 9 ans d'Education Thérapeutique du patient en détention.
Programme ETADIA : retour sur 9 ans d'Education Thérapeutique du patient en détention.
Le programme ETADIA : Education Thérapeutique Adapté aux patients DIAbétique est le premier programme Education Thérapeutique du Patient (ETP) réalisé en détention. Le dossier a été accepté par l’Agence Régionale de Santé (ARS) en 2013, Dr Albertini, pharmacien hospitalier était alors la coordinatrice et seule personne formée à l’ETP. Les premiers cycles ont eu lieu en collaboration avec le médecin, un podologue libéral exerçant ponctuellement au CD de Toul et des Infirmiers Diplômés d’Etat (IDE) de l’Unité Sanitaire en Milieu Pénitentiaire (USMP). L’équipe soignante forte de cette première expérience a mis en priorité de service la formation de l’ensemble du personnel à la dispensation d’ETP. Cela a permis de former 2 à 4 professionnels par an. Depuis 2018, la coordinatrice a changé et l’équipe a évolué en incluant le médecin, la cadre de santé, des IDE et l’assistante dentaire.
L’ETP représente une vraie plus-value pour les professionnels de santé. Cela permet une meilleure prise en charge globale du patient. L’équipe ETP a pu développer un esprit critique et créatif et également une remise en question permanente.
Nous avons été amenés à plusieurs types de collaboration avec les services pénitentiaires :
- l’ULE (Unité Locale Enseignement) avec la réalisation d’un épisode « ToqChef spéciale diabétique » diffusé sur le canal interne du centre de détention,
- la salle de sport : une séance de présentation des locaux co-animée avec le professeur de sport de la détention et la mise en place d’un créneau horaire dédié pour les patients diabétiques,
- les services des achats pour les cantines : une mise à disposition gratuite d’édulcorant sur prescription médicale, la création d’une liste de cantinable spécifiquz,
- l’achat de matériel pour pouvoir réaliser des « cours » de cuisine contenant du matériel spécifique,
- le financement de cours d’éducateur en Activité Physique Adaptée (APA).
L’équipe a su créer des documents spécifiques en cherchant à l’adapter au mieux à la population cible. Ainsi, nous avons créé un jeu de société autour du diabète, mis en place un atelier de création puis de réalisation de recette de cuisine. Les nouveaux professionnels arrivés dans l’équipe ETP en 2022, nous permettrons de créer de nouveaux ateliers en 2023. Ainsi, le kinésithérapeute co-animera avec le professeur de sport de la détention un atelier sur l’activité physique. L’assistante dentaire va mettre en place un atelier autour de l’hygiène dentaire.
Agnès LECUEN (Toul), Sandrine STAROSSE, Gisèle WARNET, Sandrine BRESCIANI, Lucie DE BELLIS
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Salle Colbert |
10:00 |
Pause et visite des stands
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10:30 |
"Vendredi 24 mars"
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S2
10:30 - 12:00
SESSION MÉDICALE
Modérateurs :
Marie GIAUME (PH) (Nantes), Valérie KANOUI (Cheffe de service) (FLEURY MÉROGIS)
Actualiser les connaissances de pathologies fréquemment observées chez les personnes incarcérés.
Evaluer l'impact des actions menés pour lutter contre certaines pathologies
10:30 - 10:50
#33635 - Prise en charge et vécu du cancer en milieu pénitentiaire. Une approche socio-anthropologique au prisme des UHSI.
Prise en charge et vécu du cancer en milieu pénitentiaire. Une approche socio-anthropologique au prisme des UHSI.
Cette communication s’appuie sur un travail d’observation ethnographique réalisé par deux chercheurs en sociologie de l'Univeristé de Nanterre durant 24 mois, débuté au sein des UHSI de Lille et de Paris, et qui a vocation à s’élargir aux UHSI de Bordeaux, Rennes, Toulouse. Elle mobilise également l’analyse d’un ensemble d’entretiens biographiques menés auprès de personnels soignants et de surveillants pénitentiaires exerçant dans ces services, ainsi que de patients y étant pris en charge pour un cancer (toutes localisations). Au total, 43 personnes ont été interviewées 45 minutes à plus de deux heures), dont 17 patients (16 hommes et une femme).
Dans un premier temps, on présentera certains aspects saillants des résultats de cette recherche. On se focalisera plus particulièrement sur trois dimensions : 1) les types de trajectoire (ou parcours) qui se constituent pour chaque patient depuis les premiers symptômes évocateurs de maladie jusqu’au diagnostic et la prise en charge en milieu hospitalier ; 2) la nature paradoxale de l’expérience vécue que constitue, pour les patients, l’hospitalisation en UHSI, particulièrement dans le cadre de la prise en charge d’un cancer ; 3) l’économie interactionnelle spécifique qui s’élabore entre soignants, surveillants et patients au sein de l’espace particulier de l’UHSI, et qui éclaire notamment l’articulation entre la logique de soin et la logique de surveillance.
S’agissant de la première dimension, on mettra en lumière des trajectoires « ascendantes », pour lesquelles la détention apparaît plutôt comme une opportunité pour la prise en charge de la pathologie cancéreuse, et des trajectoires « descendantes », pour lesquelles, au contraire, la détention semble constituer un frein à l’entrée dans le parcours de soins. Concernant la seconde dimension, on décrira comment, d’un côté, l’hospitalisation en UHSI peut être perçue par les patients comme un temps et un espace privilégié de « recomposition de soi », et imposer, de l’autre côté, des conditions d’enfermement plus dures qu’en prison (vécues comme telle par les patients, spécialement ceux souffrant d’un cancer dont les hospitalisations sont significativement plus longues et plus répétées). Enfin, pour ce qui est de la troisième dimension, on décrira les modalités particulières selon lesquelles se développe l’interaction triangulaire patient-soignants-surveillants, notamment au prisme de l’ « arrangement » entre mise en œuvre du soin et injonctions de sécurité, des spécificités du cancer (représentations associées, lourdeur des soins, etc.), mais également du « statut » des patients atteints de cette pathologie qui, au sein des UHSI, deviennent régulièrement des « figures connues et familières ».
Dans un second temps, on mettra en discussion la réalisation même de ce projet de recherche (premier du genre en France), ainsi que ses résultats, afin de réfléchir à la manière dont ils pourraient être utilement mobilisés pour contribuer à améliorer la prise en charge et le vécu du cancer en prison en France.
Vincent RUBIO (Paris), Yvain AUGER
10:50 - 11:10
#32874 - PRISON ZERO HEPATITES L’apport d’une Equipe Mobile Hépatites.
PRISON ZERO HEPATITES L’apport d’une Equipe Mobile Hépatites.
Introduction : Eliminer l’hépatite C en France en 2025 passe aussi par des actions locales fortes, dites de « micro-élimination » sur des territoires de santé déterminés, dont font partie les établissements pénitentiaires. La prévalence de l’hépatite C en milieu carcéral reste supérieure à celle de la population générale. Le dépistage sérologique du VHC et VHB est proposé systématiquement depuis 20 ans aux détenus entrant au Centre Pénitentiaire de Perpignan (CPP). La proposition est faite lors de la visite d’entrée, réalisée dans les 48h suivant l’incarcération. Malgré un circuit bien organisé, le taux de dépistage effectif restait insuffisant. De ce constat est né l’idée d’une prise en charge « tout en un », à l’image de ce que l’Equipe Mobile Hépatites (EMH) réalise depuis janvier 2019 en situation « hors les murs » à destination des populations vulnérables. Objectifs : augmenter le nombre de détenus dépistés, puis bilantés et traités pour l’hépatite C au CPP en 2019 par rapport à la période de référence 2016-2018, faire diminuer la « charge virale globale » du CPP pour aboutir à une prison zéro hépatite C (PZH), rattraper le retard et dépister par TROD les détenus ayant refusé le bilan sanguin à l’entrée. Méthodologie : Mise en place d’une permanence hebdomadaire infirmière dédiée de dépistage, bilan et traitement de l’hépatite C au sein de l’USMP de Perpignan pour réaliser le dépistage du VHC par TROD après la visite d’entrée des détenus en cas de refus de la sérologie, renouveler le dépistage à 12 mois si 1er TROD négatif, mesurer le même jour la charge virale C par système en temps réel CEPHEID et la fibrose hépatique par FIBROSCAN pour les détenus ayant un TROD VHC positif ou une sérologie VHC déjà connue comme positive, faire accéder tous les détenus au traitement AAD moins de 2 semaines après le début de leur incarcération afin de diminuer les perdus de vue après la sortie. PZH a été validé et financé par l’ARS Occitanie en 2018 et mis en place en juillet 2019. Déroulé : dans un espace de confidentialité, entretien avec le détenu, présentation de l’EMH, point sur les connaissances en matière d’hépatite C, explication et réajustement des connaissances, présentation et réalisation du TROD, rendu de résultat du TROD, orientation spécialisée si nécessaire, séance de réduction des risques et des dommages ; si refus, re-proposition dans les 3 mois. Résultats : En 2021, 229 propositions de TROD ont été faites et 189 réalisés ; 40 refus avec comme raisons invoquées : pas de facteurs de risques, pas envie, pas dans le soin, déjà fait. Ceci représentait 115 TROD VHC (5 positifs), 57 TROD VHB et 17 TROD VIH, tous négatifs ; 36 Fibroscans et 34 charges virales C en temps réel ; 13 patients mis en traitement VHC et 1 patient VHB. Depuis 2019, PZH a un cumul de 425 TROD VHC (dont 15 positifs), 136 TROD VHB (2 positifs), 38 TROD VIH (tous négatifs), 53 FIBROSCAN, 64 charges virales C en temps réel et 21 patients traités pour le VHC, 2 pour le VHB. Conclusions : Le nombre de TROD réalisés a augmenté progressivement depuis 2919. L’intervention de l’EMH a permis d’augmenter le taux de dépistage de 23%, de mettre en évidence 10 contaminations intracarcérales, de traiter 23 patients supplémentaires dans une optique de microélimination.
Andre Jean REMY, Bérengère ROY (Perpignan), Jérémy HERVET
11:10 - 11:30
#33055 - Elimination hépatite C en prison: Projet européen "Model of care".
Elimination hépatite C en prison: Projet européen "Model of care".
Un consotium réunit l'EMCDDA, l'ECDC, l'OMS, HWB (dont fait partie l'APSEP) et plusieurs experts européens réflechissent sur un "model of care" pour l'élimination de l'hépatite C.
Quatre modèles européens ont été selectionnés, avec chacun une particularité (Espagne, France, Luxembourg, Italie) à savoir: le dpistage, le traitement, la continuité à la sortie et la vaccination.
ce programme doit aboutir a des guideline, superposable et réalisable pour tous le prisons européennes.
Fadi MEROUEH (Montpellier)
11:30 - 11:50
#32958 - Comparaison des taux d'incidence, de mortalité et de létalité en milieu pénitentiaire par rapport à la population générale et aperçu de l'application des mesures de prévention en détention en France.
Comparaison des taux d'incidence, de mortalité et de létalité en milieu pénitentiaire par rapport à la population générale et aperçu de l'application des mesures de prévention en détention en France.
Contexte : L’épidémie de covid-19 a causé plus de 150 000 décès en France. Les populations précaires ont paru plus à risque de complications de la maladie. Parmi elles, les populations carcérales ont soulevé des inquiétudes, mais les données épidémiologiques sont peu nombreuses en France.
Objectif : comparer le taux d’incidence, de mortalité et de létalité de la Covid-19 entre septembre 2020 et mai 2021 en prison par rapport à la population générale en France. Explorer l’application des mesures de prévention de la Covid-19.
Méthode : calcul du taux d’incidence, de mortalité et de létalité de la Covid-19 dans l'ensemble des prisons françaises et en population générale à partir des données de l’administration pénitentiaire et de Santé publique France. Comparaison puis standardisation indirecte sur l’âge. Évaluation de l’application des mesures de prévention à partir d’un questionnaire adressé aux médecins de toutes les prisons françaises.
Résultats : taux d’incidence sur la période de 4 068,80 pour 100 000 habitants en prison versus 7 285,02 en population générale (p < 0,01). Taux de mortalité de 3,18 décès pour 100 000 habitants versus 110,58 (p < 0,01). Taux de létalité de 78,06 pour 100 000 cas versus 1 517,87 (p < 0,01). Rapport standardisé d’incidence de 0,45 (IC = [0,43 ; 0,47]) et de mortalité de 0,19 (IC = [0,02 ; 0,54]). Sur 10 mesures de prévention évaluées, 9 déclarées appliquées par plus de 80 % des répondants.
Discussion : la Covid-19 a touché moins sévèrement les détenus français qu’attendu, au moins sur la période étudiée. La situation semble différente de l’étranger, où la tendance inverse a été observée. Les nombreuses libérations de détenus, la maîtrise des contacts extérieurs et la bonne application des mesures de prévention ont probablement contribué à ce résultat. Il existe des incertitudes sur la qualité des données pénitentiaires, principale limite de ce travail. Sa réalisation à l’échelon national donne toutefois une vue d’ensemble de la situation.
Conclusion : Les mesures prises pour limiter l’épidémie de Covid-19 en milieu carcéral ont semblé être efficaces en France, contrairement à d’autres pays. D’autres études sont nécessaires pour confirmer et affiner ces données.
Philibert HERVÉ DU PENHOAT (Rennes)
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Auditorium Vauban |
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"Vendredi 24 mars"
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S3
10:30 - 12:00
SESSION PROMOTION À LA SANTÉ
Modérateurs :
Anne LECU (Praticien Hospitalier) (FLEURY MEROGIS), Emmanuel LUNEAU (praticien hospitalier) (lille)
Présenter les actions menées et améliorer la prise en charge globale en faveur de populations spécifiques
10:30 - 10:50
#33616 - La santé sexuelle chez les femmes : information et prévention à la Maison d’arrêt d’Angoulême.
La santé sexuelle chez les femmes : information et prévention à la Maison d’arrêt d’Angoulême.
La Maison d’arrêt d’Angoulême possède un quartier femmes de 11 places théoriques.
Les professionnels de l’unité sanitaire ont mis en évidence, d’une part, un manque global de connaissances en matière de santé sexuelle chez les détenues. D’autre part, ces femmes ont souvent connu des parcours difficiles, teintés de violence.
En 2018, une première action a été organisée avec l’intervention d’une cadre de santé sage-femme du Centre Hospitalier : les thématiques telles que l’anatomie féminine et la contraception ont été abordées.
Le Docteur BLANCHER, médecin urgentiste spécialisé en médecine légale, est intervenu en 2019 sur le thème des violences faites aux femmes.
Ces premières expériences, réalisées à moyens constants, ont rencontré l’adhésion des femmes qui ont été nombreuses à participer et très présentes dans les discussions.
Le comité de pilotage, qui réunit professionnels de santé, associatifs et de l’administration pénitentiaire, a alors souhaité que cette expérience puisse être renouvelée : nous avons sollicité le Planning Familial, association d’éducation populaire.
4 interventions ont pu être réalisées en 2022 sur :
- La connaissance du corps
- La contraception et l’IVG
- Le consentement et la violence
4 à 5 femmes ont participé en moyenne.
Les retours des détenues et des animateurs ont été très positifs : les ateliers étaient dynamiques et interactifs.
Pour 2023, le comité de pilotage souhaite augmenter le nombre d’ateliers à 8 par an, pour assurer un meilleur suivi.
Les mêmes thèmes seront reconduits et approfondis, en fonction des demandes et besoins des femmes présentes.
L’ARS a validé le projet et a proposé de le financer.
Par ailleurs, un livret intitulé « Pass santé » a été construit en 2018 par l’équipe de l’unité sanitaire : il est remis à chaque femme entrante. Il regroupe des conseils et informations sur le suivi médical, l’alimentation, l’hygiène, la contraception ou encore les organismes ressources après la sortie.
Laure BIZOT (ANGOULEME), Sylvie BETOULLE-DELAIRE
10:50 - 11:10
#33513 - Prévention et promotion à la santé au centre de détention de nantes.
Prévention et promotion à la santé au centre de détention de nantes.
Bien qu’elles soient privées de liberté, les personnes détenues conservent des droits fondamentaux dont le droit à la santé. Elles sont exposées à des facteurs de risque multiples, dont la précarité. Pour cette population carcérale fragilisée, les inégalités sociales de santé se creusent en détention. Sur la base de ce constat, l’USMP propose des actions de prévention et de promotion à la santé, permettant aux détenus de gagner en autonomie et d’être acteur de leur santé. Nos actions visent à améliorer la qualité de vie et à réduire les risques en santé.
Concernant nos actions de prévention, notre équipe propose soit des consultations individuelles soit des ateliers de groupe.
Les thèmes travaillés en pluri disciplinarité à l’USMP sont :
Nutrition : des consultations individuelles pour l’aide à la gestion du poids sont proposées. Des ateliers de groupe sur l’équilibre alimentaire sont réalisés en collaboration avec le groupe scolaire du Centre de Détention, ainsi que des ateliers animés par une diététicienne libérale.
Tabac : des suivis individualisés sont proposées ainsi que la participation au mois sans tabac. Des actions tabac-cannabis avec le SMPR sont en refonte.
Diabète : des consultations individuelles sont proposées dans le but d’autonomiser et soutenir le patient dans la gestion de la chronicité.
Socio esthétique : ateliers de groupe animés par une socio-esthéticienne libérale et les IDE de l’USMP pour prendre conscience de son corps et avoir une meilleure estime de soi.
Projet gérontologique : il est développé depuis 4 ans pour les plus de 60 ans : évaluation gérontologique pluridisciplinaire avec plan d’aide (matériel, aides à domicile, orthophonistes...), ateliers mémoire et lien avec les éducateurs sportifs pour la mise en place de sport adapté.
Sommeil : nous proposons depuis fin 2022 des ateliers de prévention en binôme avec un infirmier du SMPR. Début des consultations individuelles en 2023.
Avec l’Administration Pénitentiaire (AP), nous participons à des actions ponctuelles. Dans le cadre du Sidaction, un stand « prévention des IST » a été monté, en lien avec le CEGIDD. Lors de l’action « Sentez-vous Sport » durant 3 jours (opération de promotion du sport bien être), nous avons organisé au gymnase avec l’AP des stands d’information et de prévention sur le sommeil, la diététique, les troubles musculo-squelettiques, la prévention bucco-dentaire.
Collaboration avec Médecins de monde en cours de relance. Atelier tatouage en 2022. Création d’un outil (flyer) mis à disposition des patients pour qu’ils proposent des thèmes de santé à aborder.
En conclusion, la réorganisation de notre travail à l’USMP a permis de consacrer des temps de travail infirmier dédiés à la prévention, et de proposer plus d’actions. Cette organisation et l’étroite collaboration avec différents professionnels au sein de la détention (enseignants, éducateurs sportifs, SMPR) a permis de varier les actions de promotion de la santé. De nouveaux projets sont en cours, dont la création d’un livret de recettes avec les détenus et d’ateliers de santé bucco-dentaire.
Malgré les contraintes liées à la détention, ces actions de prévention et de promotion à la santé ont pour but la revalorisation et l’autonomisation pour faciliter la réinsertion après l’incarcération.
Virginie REVEILLÈRE (Nantes), Marie GANACHEAU, Etienne ANEX, Claire BIDEAU
10:30 - 12:00
Ateliers santé sexuelle à la MAF de Fresnes.
Gesuina BOISSON (Orateur, Fresnes)
11:30 - 11:50
#33675 - La prise en charge sanitaire des personnes transgenres détenues entre continuité et ruptures vue par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté.
La prise en charge sanitaire des personnes transgenres détenues entre continuité et ruptures vue par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté.
La HAS, relevant l’inadaptation des parcours de soins des personnes trans aux recommandations internationales malgré la hausse du nombre de patients, publiera des recommandations en septembre 2023. Cette hausse concerne aussi la file active des USMP et le CGLPL, sollicité par des soignants concernés, a publié en juillet 2021 un avis présentant ses constats et recommandations sur la prise en charge des personnes trans, notamment en matière de soins en détention.
Cet état des lieux de 2021 se fonde sur 40 dossiers du CGLPL relatifs à des détenus trans, des auditions (anciens patients détenus, associations, experts des droits humains) et la visite d’établissements (MA de Fleury-Mérogis, CP de Caen, MC de Saint-Martin-de-Ré et CP de Toulouse-Seysses). Sur place, les contrôleurs ont interrogé neuf personnes trans et une trentaine de professionnels des US, SMPR et équipes hospitalières (médecins généralistes, spécialistes, psychiatres, IDE). Les constats ont été adressés aux professionnels rencontrés afin de recueillir leurs observations complémentaires et publiés parallèlement à l’avis présentant les recommandations.
Comme la HAS, le CGLPL constatent les difficultés des personnes trans détenues à bénéficier de soins adaptés. Les médecins rencontrés indiquent dispenser les mêmes soins généraux à tous, ce qui conduit à minorer des besoins ou certains risques spécifiques (cancers, etc.). Pour les transitions médicales, celles initiées antérieurement ont été interrompues entre 3 jours et 3 semaines lors de l’incarcération (molécule non disponible en France, délai de consultation spécialisée), avec des effets physiques et psychiques pour les personnes rencontrées. Les délais d’initiation des transitions médicales sont sans mesure avec l’extérieur : le délai moyen constaté entre deux consultations dans les équipes spécialisées varie de 6 à 18 mois selon l’établissement. L’orientation systématique vers des spécialistes et des psychiatres désormais contraire aux recommandations nécessite des extractions, difficiles à organiser faute d’escorte et parfois hors du CH de rattachement alors que l’EPSNF et plusieurs UHSI refusent ces patients non urgents. Cet éloignement des soins conduit des patients rencontrés à l’automédication et nourrit la défiance envers les soignants (refus de soins, silence sur des antécédents), accentuée par l’utilisation dans les services visités du genre d’état-civil des patients et non du genre revendiqué. Les médecins interrogés confirment n’avoir pas été formés aux recommandations en vigueur (prescription, place du psychiatre) absentes du guide méthodologique. Sur neuf personnes rencontrées, quatre ont initié une transition médicale avant la détention, une en détention 8 ans après sa demande, quatre l’ont sollicitée depuis 10 mois à 10 ans ; plusieurs ont indiqué avoir eu des idées suicidaires faute de prise en charge.
Le CGLPL préconise la formation continue des professionnels aux recommandations récentes (accueil, soin, prescription) afin de prendre en charge ces patients dans les US et construire un parcours de soin encadré et pérenne. Rencontrer les professionnels permettrait de les sensibiliser aux difficultés des personnes trans en et hors détention, aux évolutions en cours et répondre aux questions sur ce sujet méconnu.
Kévin CHAUSSON (Paris)
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Salle Colbert |
12:00 |
Déjeuner
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"Vendredi 24 mars"
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SAB
12:00 - 12:45
SYMPOSIUM ABBVIE
Orateurs :
Gaëlle CHARLES (Orateur, Poitiers), Kerstin HARTIG-LAVIE (Orateur, Lyon), Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Orateur, Montpellier)
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Salle Colbert |
14:00 |
"Vendredi 24 mars"
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S6
14:00 - 16:00
SESSION PSYCHIATRIE, ADDICTOLOGIE / PHARMACIE
Modérateurs :
Marie GIAUME (PH) (Nantes), Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Montpellier)
Identifier et objectiver les problématiques addictives en détention
Rechercher des solutions pratiques pour limiter les ruptures de soin
14:00 - 14:20
#33044 - Mise en place d'une nouvelle activité de pharmacie clinique en détention: les entretiens pharmaceutiques.
Mise en place d'une nouvelle activité de pharmacie clinique en détention: les entretiens pharmaceutiques.
Introduction :
En 2019, une nouvelle activité de pharmacie clinique a été mise en place au sein de notre centre de détention. L’objectif principal est d’assurer une prise en charge thérapeutique renforcée et personnalisée pour le patient détenu. Ainsi, en accord avec les soignants, l’équipe de la Pharmacie propose aux patients ciblés un Entretien Pharmaceutique (EP) pour les aider à mieux comprendre leurs traitements pour tendre vers une meilleure guérison.
Materiel et methodes :
Un flyer pédagogique a été créé afin d’expliquer notre prestation pharmaceutique et le moyen pour en bénéficier. Les équipes de soin peuvent également nous orienter vers certains profils de patients. A la suite de la prise de rendez-vous avec le patient, le pharmacien collige à l’aide de différentes sources (Dossier Patient Informatisé (DPI) Axigate®, Pharma® prescription, Dossier Patient Psychiatrie Cimaise®) l’ensemble des données relatives au patient (pathologies et antécédents, traitements,…) pour rédiger un document de travail avec un bilan de médication adapté au contexte. Nous rencontrons également les soignants afin d’établir un bilan pré-entretien et cibler les points sur lesquels mettre l’accent lors de nos échanges.
Resultats :
A ce jour, 27 patients avec une majorité d’hommes, ont pu bénéficier d’un EP. Ce dernier se déroule dans un bureau de soin en tête à tête avec respect de la confidentialité et dure en moyenne une heure. Pour créer le lien avec le patient, après une présentation commune, nous commençons l’échange avec un focus sur la pathologie du patient et les thérapeutiques prescrites. L’EP est axé sur l’importance de l’observance des traitements avec les conseils de bon usage (modalités de prise, conduite à tenir en cas d’oubli, précautions d’emploi concernant l’automédication, stockage des traitements…). Des fiches explicatives peuvent être élaborées pour faciliter la compréhension. Une fois la consultation terminée, le document de travail est complété avec le compte rendu de l’EP relatant les points abordés et les pistes d’amélioration proposées. Ce dernier est déposé sur le dossier DPI après prise de connaissance et validation par le médecin référent.
Discussion et Conclusion :
Le pharmacien clinicien a toute sa place auprès de l’équipe de soin avec le déploiement des EP, en particulier dans un contexte d’autonomisation du patient. La satisfaction des patients est grande de par l’appropriation des données acquises sur leurs traitements.
Enfin, les EP constituent une accroche pour mettre en avant d’autres problématiques évoquées par le patient, méconnues ou non abordées au cours des consultations médicales.
Salima TOULOUM (Marseille), Margaux LABROUSSE, Susanna DAVOUST, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
14:20 - 14:40
#33628 - La filière addictologique à la Maison d’arrêt d’Angoulême : du repérage à la sortie.
La filière addictologique à la Maison d’arrêt d’Angoulême : du repérage à la sortie.
Une part importante de la prise en charge sanitaire des détenus est consacrée aux conduites addictives. Près de 3 détenus sur 4 présentent des problèmes de consommation excessive, les 2 addictions les plus fortement représentées étant le tabac et l’alcool.
Il nous a semblé important de proposer une offre de soins plus ciblée en addictologie. En 2019, nous avons donc créé, au sein de l’unité sanitaire, un comité de pilotage en addictologie : il est composé du médecin coordonnateur, du médecin addictologue, de l’association Addictions France (CSAPA référent de l’unité sanitaire), des infirmières, de l’équipe psychiatrique et des cadres de santé.
2 outils de travail ont pu être mis en place :
- Un questionnaire de repérage des conduites addictives, construit sur la base des recommandations en addictologie, auxquelles ont été ajoutées des questions spécifiques au milieu carcéral. Ce questionnaire est soumis à chaque entrant par les infirmières, lors de la consultation d’entrée.
- Un tableau de repérage, renseigné par les infirmières à l’issu de cette même consultation d’entrée ; le médecin addictologue ainsi que les professionnels d’Addictions France le consultent pour s’accorder sur le suivi des patients, en fonction des problématiques soulevées.
Le second objectif du comité de pilotage était de préparer la sortie.
Il est compliqué d’anticiper la sortie dans la mesure où nous ne sommes souvent informés quelques heures avant. Néanmoins, nous avons pu mettre en place une organisation visant à favoriser la continuité des soins : des ordonnances type sont enregistrées dans le logiciel patient, de sorte que le médecin puisse les générer même s’il n’est pas sur site.
En complément, une enveloppe de sortie a été mise en place : elle reprend une check list des éléments à ne pas oublier de remettre, comme par exemple le traitement pour 48h ou encore le kit et l’ordonnance de Prenoxad.
En conclusion, le travail accompli a permis d’améliorer le repérage à l’entrée mais aussi de mieux organiser la sortie. Il reste à travailler le lien avec l’extérieur, notamment la problématique du manque de disponibilité des médecins addictologues.
Sandrine CORNUAUD (angouleme), Laure BIZOT
14:40 - 15:00
#33019 - Demandes de diminution ou d'arrêt de traitements de substitution aux opioïdes en détention. Regards de patients incarcérés sur leur vécu et leur traitement.
Demandes de diminution ou d'arrêt de traitements de substitution aux opioïdes en détention. Regards de patients incarcérés sur leur vécu et leur traitement.
La sortie de détention est une période de vulnérabilité (sociale, psychologique, addictive…) pour l’usager de substances psychoactives. Elle est également bien identifiée chez les patients dépendants aux opioïdes comme une des situations à risque accru de surdose (du fait de la diminution de la tolérance). Il est donc recommandé de maintenir un traitement de substitution équilibré pendant l’incarcération.
Le Csapa carcéral (CHU de Brest) mène sur l’année 2022 au sein de l’USMP de la maison d’arrêt de Brest une étude visant à évaluer la proportion de patients souhaitant réduire ou arrêter leur traitement de substitution pendant leur incarcération puis les déterminants des freins à la poursuite d’une bonne observance et à l’équilibre de ces traitements en détention. Il s’agit d’une étude monocentrique prospective sur auto-questionnaires anonymes. Les patients inclus sont majeurs, dépendants aux opioïdes, incarcérés à la maison de Brest et doivent maîtriser la compréhension orale et écrite de la langue française. Cette étude s’intéresse aux ressentis des patients, leur regard et leur projet concernant leur traitement. Le questionnaire explore les représentations et les avis des patients au sujet de leur traitement et plus particulièrement pendant leur incarcération (facteurs inhérents au lieu, au temps carcéral), leurs perceptions sur les représentions sociales et la perception des risques d’overdose à la sortie par les patients incarcérés ainsi que leur connaissance de la naloxone.
A l’heure d’aujourd’hui, 60 auto-questionnaires ont été recueillis pour l’instant. Nous constatons que la trajectoire de vie de nos patients suivis en détention est marquée pour nombre d’entre eux par des « allers/retours dedans/dehors ». Les premiers résultats montrent une proportion de 70,2% des patients souhaitant diminuer la posologie de leur traitement pendant leur incarcération. 53,3% d’entre eux ont déjà essayé de diminuer leur traitement en détention et la posologie a effectivement été diminuée pour 33,3% des patients. 25 % déclarent avoir déjà essayé de l’arrêter. Cette étude met en évidence l’ambivalence des patients dans la perception de leur traitement, leurs représentations mais également les difficultés inhérentes aux perceptions sociales, au lieu, à la stigmatisation fortement ressentie, ensemble de facteurs interférant les uns avec les autres et avec la bonne observance du traitement. D’autre part la connaissance des risques à la sortie de détention et de la naloxone semble encore insuffisante.
Cette étude est toujours en cours. Il s’agit donc d’une analyse intermédiaire. L’ensemble des données analysées sera présenté lors de la communication.
Cécile DISERBO (Brest), Catherine THERENE-MOUDEN, Morgane GUILLOU-LANDREAT
15:00 - 15:20
#33003 - « Amélioration de la continuité et de la qualité des soins : Exemple de l’U.S d’Argentan et rôles des EPP et de l’APSEP ».
« Amélioration de la continuité et de la qualité des soins : Exemple de l’U.S d’Argentan et rôles des EPP et de l’APSEP ».
Le congrès national de l’APSEP est un événement rare d’échange d’informations, propice à des réflexions autour de nos pratiques professionnelles.
A la suite de sa première participation, l’USMP du CD Argentan a mis en place deux évaluations des pratiques professionnelles basées sur différentes communications entendues lors du dernier congrès en septembre 2021.
L’objectif est de partager notre expérience de mise en place d’EPP au CD d’Argentan, à la suite des présentations de V. Salliez et du Dr. Fadi Meroueh au 15ème congrès de l’APSEP :
1) « Arrêt de la prescription de Lyrica® chez les patients ne souffrant pas de douleurs neuropathiques » (Octobre 2021). 2) « Initier la prescription de Buvidal® pour améliorer l’observance, limiter la stigmatisation et protéger les patients fragiles sous TSO oral » (Mars 2022).
Ces EPP, relatives au bon usage du médicament, ont permis d’améliorer la qualité et la continuité de la prise en charge médicamenteuse et des soins dispensés dans notre centre de détention. Pour chacune de ces EPP, nous en présenterons la genèse, les objectifs, la mise en place en pratique, les résultats constatés ainsi que les perspectives qu’elles suscitent.
Christel JULIEN, Marilyne CHEVEE (Argentan)
15:20 - 15:40
#33046 - L'Equipe Mobile Transitionnelle (EMOT), un dispositif innovant pour prévenir les ruptures de soin après les levées d'écrou.
L'Equipe Mobile Transitionnelle (EMOT), un dispositif innovant pour prévenir les ruptures de soin après les levées d'écrou.
L’Equipe Mobile Transitionnelle du Centre Hospitalier Gérérd Marchant est un dispositif de soin nouveau qui vise à étayer le relais de soins ambulatoire des personnes sortantes de prison.
Notre équipe est composée de:
· 3 infirmières,
· 1 éducateur spécialisé,
· 1 assistante de service social,
· 1 secrétaire,
· 3 psychiatres.
Ouverte depuis novembre 2021, elle accompagne, au niveau régional, des patients souffrant de pathologies mentales graves auxquelles peuvent s’associer des comorbidités addictives et des problématiques sociales.
La période de la libération est particulièrement sensible et sujette aux rechutes, tant sur le plan sanitaire, social que judiciaire :
· Mortalité multipliée par 15 dans les deux premières semaines suivant la sortie (suicide, overdose...)
· Recours aux services d’urgence majoré,
· Persistance de difficultés multiples (juridico-administratives, psycho-sociales et matérielles).
Dans cette période de transition, l’EMOT propose un accompagnement global afin de fluidifier les relais de soins, prévenir les rechutes et les ruptures, lutter contre la précarisation, la stigmatisation et la discrimination, éviter les prises en charge en urgence et limiter de manière indirecte les récidives judiciaires précoces.
Les demandes d’adressage se font sur indication médicale des SMPR et UHSA de proximité, par les référents ayant organisé en amont le projet de soins à la sortie. L’équipe fait connaissance avec le patient avant la libération, au sein de la détention, pour définir avec lui les modalités de l’accompagnement. Lors de la sortie de prison, ces rencontres se poursuivent à l’extérieur dans un lieu public ou au domicile de la personne, afin de :
· l’accompagner aux rendez-vous sur le lieu de soin ambulatoire
· l’aider aux démarches administratives
· évaluer l’autonomie, identifier les difficultés et besoins de la personne
· évaluer régulièrement l’état clinique
· favoriser le lien avec les référents médico-sociaux à l’extérieur.
Le délai d’accompagnement proposé est de deux mois, renouvelable deux fois (six mois maximum). D’un commun accord avec la personne, un point sur l’évolution des projets sera réalisé par une évaluation conjointe tous les deux mois.
Maxime VEDERE, Geoffroy VALMY (Toulouse)
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Auditorium Vauban |