Vendredi 26 janvier
08:30

"Vendredi 26 janvier"

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A41
08:30 - 10:30

Conférence Plénière 3
Thérapeutique

Modérateurs : Didier LACOMBE (PU-PH) (Bordeaux), Sandra MERCIER (Généticienne clinicienne) (NANTES)
08:30 - 10:30 Thérapie Génique de la Myopathie de Duchenne. Caroline LE GUINER (Senior Scientist) (Conférencier, Nantes)
08:30 - 10:30 Traitement du déficit immunitaire T par greffe de progéniteurs générés ex vivo par biomimétisme. Isabelle ANDRÉ-SCHMUTZ (Conférencier, Paris)
08:30 - 10:30 Cellules souches pluripotentes humaines, des outils thérapeutiques versatiles contre les maladies génétiques. Marc PESCHANSKI (Conférencier, Corbeil-Essonnes)
08:30 - 10:30 ADN tumoral comme marqueur de la réponse thérapeutique. Pierre LAURENT-PUIG (Conférencier, Paris)
Grand Auditorium
10:30

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A42
10:30 - 11:30

Pause - Visite des stands et posters
Présence des auteurs en E - Zone Violette

Grand Auditorium

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B42
10:30 - 11:30

Pause - Visite des stands et posters
Présence des auteurs en E - Zone Violette

Auditorium 450

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E42
10:30 - 11:30

Pause - Visite des stands et posters
Présence des auteurs en E - Zone Violette

Salle 150

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D42
10:30 - 11:30

Pause - Visite des stands et posters
Présence des auteurs en E - Zone Violette

Salle 200

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C42
10:30 - 11:30

Pause - Visite des stands et posters
Présence des auteurs en E - Zone Violette

Salle 300

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F42
10:30 - 11:30

Assemblée générale de la PSY

Salle GH
11:30

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A43
11:30 - 12:30

Conférence invité 3

11:30 - 12:30 Les variations du développement sexuel, ou la grande incertitude. Eric VILAIN (Conférencier, Washington, Etats-Unis)
Grand Auditorium
12:45

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B44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - AGILENT TECHNOLOGIES
Analyse NGS des maladies constitutionnelles : de l’exome aux panels ciblés

12:45 - 13:45 Rapide-Exome avec le kit SureSelect Clinical Research Exome V2 : étude de faisabilité. Guilaine BOURSIER (Biologiste médicale) (Intervenant, Montpellier)
12:45 - 13:45 Interprétation d’exomes en diagnostic avec Cartagenia Bench Lab NGS. Eulalie LASSEAUX (Praticien spécialiste) (Intervenant, Bordeaux), Aurélien TRIMOUILLE (MCU-PH) (Intervenant, Bordeaux)
12:45 - 13:45 Retour d’expérience de l’utilisation de MASTR Reporter en routine diagnostique des pathologies du CFTR. Caroline RAYNAL (Pharmacien Biologiste) (Intervenant, MONTPELLIER)
Auditorium 450

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E44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - TWIST BIOSCIENCES
Improving the cost effectiveness, quality, and flexibility of targeted sequencing and whole exome sequencing. Emily Leproust (Tours)

Salle 150

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D44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - SOPHiA GENETICS

12:45 - 13:45 Performances analytiques cliniques de l’ IA SOPHiA. Céline Miganeh (SOPHiA GENETICS).
12:45 - 13:45 Etude de cas N°1 : Adoption en routine de l’application de diagnostic moléculaire « Hereditary Cancer Solution by SOPHiA GENETICS » dans un laboratoire référent des cancers fréquents. Adrien Buisson (Lyon).
12:45 - 13:45 Etude de cas N°2 : Analyse « en trio » d’exomes pour le diagnostic de maladies rares. Sylvia REDON (Ingénieur Hospitalier) (Intervenant, Brest)
Salle 200

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C44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - THERMO FISHER SCIENTIFIC
Dernières avancées en Génétique Moléculaire : NGS ou Microarray ? Incluant des expériences utilisateurs.

12:45 - 13:45 Analyse NGS du génome mitochondrial par Ion Torrent et un pipeline bio-informatique dédié: Avancées et Perspectives. Vincent PROCACCIO (PU-PH) (Intervenant, Angers)
12:45 - 13:45 Détectez vos CNVs sur données Ampliseq en 3 clics grâce à COV'COP. Anne-Sophie LIA (Intervenant, Limoges)
12:45 - 13:45 Apport des SNP Arrays et du NGS en Onco-Hématologie. Claude Preudhomme (Lille).
Salle 300

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F44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - ROCHE DIAGNOSTICS
Accréditation NGS & MedExome, panel de gènes et validation de technique en génétique

12:45 - 13:45 Expérience du CHU de Lyon dans l’implémentation du NGS dans le diagnostic étiologique des troubles du neurodéveloppement. Audrey LABALME (Ingénieur) (Intervenant, LYON), Gaetan LESCA (PU-PH) (Intervenant, Lyon)
12:45 - 13:45 Validation des analyses en panel constitutionnel oncogénétique. Nancy UHRHAMMER (Biologiste) (Intervenant, Clermont-Ferrand)
Salle GH
13:00

"Vendredi 26 janvier"

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A44
13:00 - 14:00

Assemblée générale AnDDI RARE

Grand Auditorium
14:00

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A45
14:00 - 15:30

Sessions Simultanées 09
Déficience intellectuelle et malformations

Modérateurs : Anne MONCLA (PU-PH) (Marseille), Pascale SAUGIER-VEBER (MCU-PH) (Rouen)
14:00 - 14:15 #12771 - CO093 Phénotype associé au syndrome MED13L, étude d’une cohorte de 30 patients et implication des variations faux-sens.
CO093 Phénotype associé au syndrome MED13L, étude d’une cohorte de 30 patients et implication des variations faux-sens.

Les variations pathogènes impliquant MED13L ont été rapportées chez des patients présentant des déficiences intellectuelles modérées à sévères, avec des traits faciaux communs et associées ou non à des cardiopathies congénitales. Ces variations très majoritairement tronquantes conduisent à son haploinsuffisance et très peu de données ont été recueillies concernant l’implication des variations faux-sens.

A travers une étude collaborative internationale impliquant des centres experts, nous avons pu collecter les données clinico-biologiques de 30 patients présentant des variations pathogènes de MED13L.

L’ensemble des patients présentait une déficience intellectuelle associé à des troubles sévères du langage. Les principales caractéristiques cliniques étaient marquées par une hypotonie, une ataxie et des traits faciaux communs dont une pointe de nez bulbeuse, une bouche hypotonique et semi-ouverte, et un philtrum profond. Aucun des patients recrutés ne présentait de cardiopathie congénitale. Nous avons pu identifier 5 nouveaux faux-sens pathogènes de novo chez 6 patients, 16 variations tronquantes de novo et 5 délétions intragéniques de novo. Trois variations ponctuelles étaient récurrentes, soit dans la cohorte, soit déjà rapportées dans la littérature : c.1708_1709del ; c.6485C > T ; c.6488C > T. Nous n’avons pas observé de différences dans les phénotypes de patients présentant des variations tronquantes et ceux présentant des variations faux-sens.

Cette étude confirme l’importance des variations faux-sens dans les causes moléculaires associées au syndrome MED13L, dont les conséquences phénotypiques sont superposables aux variations tronquantes et suggérant qu’elles pourraient également conduire à un mécanisme de perte de fonction. Les signes cliniques observés permettent également de déterminer un spectre phénotypique associé au syndrome MED13L, dont la cardiopathie est peu fréquente contrairement aux premières descriptions du syndrome.


Thomas SMOL (LILLE), Florence PETIT, Amélie PITON, Boris KEREN, Damien SANLAVILLE, Alexandra AFENJAR, Samuel BAKER, Emma C BEDOUKIAN, Elise BOUDRY-LABIS, Odile BOUTE-BENEJEAN, Roseline CAUMES, Nicolas CHATRON, Christine COUBES, Charles COUTTON, Françoise DEVILLARD, Anne DIEUX-COESLIER, Martine DOCO-FENZY, Lisa J EWANS, Laurence FAIVRE, Emily FASSI, Mike FIELD, Camille FOURNIER, Christine FRANCANNET, Irina GIURGEA, Anna K GREEN, Anne-Marie GUERROT, Delphine HERON, Bertrand ISIDOR, Beth A KENNA, Bryan L KROCK, Paul KUENTZ, Elisabetta LAPI, Nathalie LE MEUR, Gaetan LESCA, Isabelle MAREY, Caroline NAVA, Addie NESBITT, Catherine ROCHE-LESTIENNE, Tony ROSCIOLI, Véronique SATRE, Avni SANTANI, Pascale SAUGIER-VEBER, Margarita STEFANOVA, Sara STEINWALL-LARSEN, Sylvie PICKER-MINH, Caroline THUILLIER, Alain VERLOES, Gaelle VIEVILLE, Maren WENZEL, Marjolaine WILLEMS, Yuri A ZARATE, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Vera KALSCHEUER, Benedicte GERARD, Jamal GHOUMID
14:15 - 14:30 #13033 - CO094 Le syndrome de Wiedemann-Steiner, une cause majeure de déficience intellectuelle syndromique : retour sur la cohorte française de 33 cas.
CO094 Le syndrome de Wiedemann-Steiner, une cause majeure de déficience intellectuelle syndromique : retour sur la cohorte française de 33 cas.

La déficience intellectuelle est un trouble neurodéveloppemental hétérogène sur le plan génétique. Plus de 500 gènes ont été décrits comme impliqués dans des formes syndromiques ou non de déficience intellectuelle (DI). Le syndrome de Wiedemann-Steiner (WSS, MIM# 605130) est un syndrome qui associe une déficience intellectuelle à une petite taille, une hypertrichose des coudes et une dysmorphie faciale caractéristique. Le gène impliqué dans le syndrome (KMT2A) a été identifié en 2012 et depuis seulement 27 cas de WSS avec un diagnostic moléculaire et une description clinique ont été rapportés dans la littérature. Il ne se dégage aucun critère ni sensible ni spécifique de ces descriptions.

Nous rapportons la plus grande cohorte de patients WSS jamais décrite comportant 33 patients français avec des mutations dans KMT2A identifiées par séquençage ciblé, séquençage haut-débit de panels ou séquençage d’exome initialement suspects ou non de WSS. Les données biologiques et cliniques des patients ont été colligées et comparées aux données de la littérature.

Sur le plan moléculaire, notre cohorte comprend 30 mutations différentes, dont 25 jamais rapportées (7 mutations faux-sens, 11 frameshift, 6 non-sens et 1 d’épissage). Nous rapportons 3 observations de transmission autosomique dominante (toujours mère-fils) ainsi que le premier cas décrit de mosaïcisme somatique avec deux enfants tous deux porteurs de la même mutation retrouvée chez leur père dans une faible proportion de cellules.

Sur le plan clinique, on retrouve un spectre phénotypique large avec une déficience intellectuelle légère à sévère, une dysmorphie typique ou non du WSS et des malformations diverses associées (osseuses, cérébrales, rénales, cardiaques et ophtalmologiques). Même si l’hypertrichose était considérée comme pathognomonique dans la littérature, elle n’est retrouvée que chez 61% des cas de notre cohorte. Nous n’avons pas retrouvé de corrélation génotype-phénotype significative.

Le gène KMT2A fait partie de la plupart des panels de gènes étudiant la DI. Parmi les patients étudiés sur celui du Laboratoire de Diagnostic Génétique de Strasbourg, le gène KMT2A apparaît comme l’un des gènes les plus fréquemment mutés (0.86%). Cette observation est retrouvée dans des grandes cohortes de patients avec DI étudiés en exome. KMT2A semble donc être un gène majeur de DI avec un spectre phénotypique extrêmement variable allant de la DI légère à des formes syndromiques sévères. 


Sarah BAER (Strasbourg), Alexandra AFENJAR, Thomas SMOL, Amélie PITON, Bénédicte GÉRARD, Yves ALEMBIK, Thierry BIENVENU, Guilaine BOURSIER, Odile BOUTE, Cindy COLSON, Marie-Pierre CORDIER, Valérie CORMIER-DAIRE, Bruno DELOBEL, Martine DOCO-FENZY, Bénédicte DUBAN-BEDU, Mélanie FRADIN, David GENEVIÈVE, Alice GOLDENBERG, Maud GRELET, Damien HAYE, Delphine HERON, Bertrand ISIDOR, Boris KEREN, Didier LACOMBE, Anne-Sophie LÈBRE, Gaetan LESCA, Alice MASUREL, Michèle MATTHIEU-DRAMARD, Caroline NAVA, Laurent PASQUIER, Alexandra PETIT, Nicole PHILIP, Juliette PIARD, Sophie RONDEAU, Pascale SAUGIER-VEBER, Sylvie SUKNO, Julien THEVENON, Julien VAN-GILS, Catherine VINCENT-DELORME, Marjolaine WILLEMS, Gilles MORIN, Elise SCHAEFER
14:30 - 14:45 #13094 - CO095 Néomutations dans H3F3A et H3F3B codant l’histone H3.3 impliquées dans une nouvelle forme de déficience intellectuelle syndromique : à propos d’une série de 21 patients.
CO095 Néomutations dans H3F3A et H3F3B codant l’histone H3.3 impliquées dans une nouvelle forme de déficience intellectuelle syndromique : à propos d’une série de 21 patients.

 

Les histones sont des protéines nucléaires dont les modifications post-traductionnelles (MPT) entrainent une modulation de leur rôle au cours de nombreux processus comme la réparation de l’ADN, l’expression des gènes,  la mitose et la méiose. Nous rapportons une série internationale de 21 patients porteurs de mutations hétérozygotes faux-sens dans les gènes H3F3A et H3F3B, codant l’histone H3.3. Au total, 16 mutations différentes ont été identifiées par séquençage d’exome ou de génome et sont survenues de novo chez tous les patients. Alors que des mutations somatiques de H3F3A et H3F3B sont bien connues pour favoriser certains cancers pédiatriques, aucun patient de la série n’a développé de processus tumoral. Le phénotype comporte un retard psychomoteur ou une déficience intellectuelle (21/21), souvent sévère, avec  en particulier une épilepsie (12/21), une régression psychomotrice (5/21), une spasticité (5/21), et une surdité (5/21). Sur le plan malformatif, on retrouve une microcéphalie (9/21), une dysmorphie faciale (17/21), ainsi que des anomalies cérébrales (6/20) et des malformations cardiaques (3/21). Des études fonctionnelles sur lignées lymphoblastoïdes et fibroblastes de patients ont montré (i) un profil anormal des MPT sur les histones mutées suggérant une dérégulation locale de la structure de la chromatine, (ii) une surexpression de gènes impliqués dans la mitose et la division cellulaire et (iii) une capacité proliférative augmentée des cellules de patients versus contrôles. En conclusion, nous montrons que des néomutations dans H3F3A et H3F3B sont impliquées dans un nouveau trouble neurodéveloppemental. Les conséquences fonctionnelles de ces mutations faux-sens semblent différentes de celles connues dans le cancer et pourraient être une cible thérapeutique pour ces patients.


Sandra MERCIER (NANTES), Benjamin COGNÉ, Thomas BESNARD, Jean-François DELEUZE, Boris KEREN, Sébastien KÜRY, Caroline NAVA, Richard REDON, Sylvie ODENT, Stéphane BÉZIEAU, H3F3A/B CONSORTIUM
14:45 - 15:00 #13383 - CO096 Recherche de nouveaux gènes d'agénésie du corps calleux dans une cohorte de 48 patients avec ou sans déficience intellectuelle, par séquençage d’exome.
CO096 Recherche de nouveaux gènes d'agénésie du corps calleux dans une cohorte de 48 patients avec ou sans déficience intellectuelle, par séquençage d’exome.

Le corps calleux (CC) est la principale commissure transversale du cerveau, composée de faisceau d’axones interconnectant les deux hémisphères cérébraux. L’agénésie du corps calleux (ACC) correspond à une absence complète ou partielle du corps calleux. Un large spectre clinique est associé aux ACC, allant de la déficience intellectuelle (DI) à un développement cognitif normal. L’ACC est généralement découverte au cours de la période prénatale, lors de l’échographie du second trimestre. L’ACC peut être soit isolée, soit complexe, associée à d'autres malformations cérébrales et/ou non cérébrales. Les ACC complexes ont un pronostic cognitif défavorable, alors que dans les ACC isolées, 70% des enfants ont un développement intellectuel normal. Les ACC sont très hétérogènes sur le plan génétique et, dans un tiers de cas environ, elles entrent dans le cadre de syndromes connus.

L’objectif de cette étude était d’identifier de nouveaux gènes d’ACC, chez des patients ayant 1) un développement cognitif normale (n=9), 2) avec une DI modérée à sévère (n=33), 3) des fœtus interrompus, ayant une ACC isolée ou associée à des malformations (cérébrales ou extra-cérébrales) (n=6). Nous avons séquencé par exome (Capture SeqCap EZ Exome de NimbleGen puis séquençage Illumina sur NextSeq500) 48 patients en trio (n=45) ou en quatuor (n=3). Seize patients avaient déjà eu une analyse d’un panel de 423 gènes préalablement associés à une ACC chez l’homme ou chez la souris, qui n’avait abouti à aucun diagnostic.

Un diagnostic a été réalisé chez 19/48 patients (40%) dans 19 gènes différents. Pour les patients ayant une DI, un diagnostic a été fait chez 12/33 (36%) dans les gènes ADD3, PPP2R1A, TUBB3, RBMX, MED12, PAK3, KDM5C, TRAPPC11, ARID1B, ARX, COG6 et ZDHHC9. Deux diagnostics ont été réalisés parmi les 9 patients sans DI (22%), dans les gènes ZEB1 et DCC. Enfin, un diagnostic a été fait chez 5 des 6 fœtus étudié (83%), dans les gènes TCF12, EFNB1, AMPD2, TUB1A1 et CREBBP.

Chez 8 autres patients, un gène candidat a pu être proposé en raison de la fonction de la protéine dans le développement cérébral. Enfin, 3 patients ont une mutation dans un gène impliqué dans la DI, mais ont un phénotype discordant avec celui classiquement associé aux mutations de ce gène (par exemple une mutation de MYT1L, impliqué dans la DI chez un patient avec une ACC et un syndrome d’Asperger, ou une mutation de CREBBP chez une patiente avec un syndrome de West et une dysmorphie faciale non évocatrice d’un syndrome de Rubinstein-Taybi).

Ces résultats confirment la grande hétérogénéité génétique des ACC. L’augmentation de la cohorte ainsi que les collaborations avec les consortiums internationaux seront nécessaires pour valider les gènes candidats. L’identification de nouveaux gènes et leurs corrélations génotype-phénotype permettront d’établir un conseil génétique approprié pour les couples confrontés à la détection d’une ACC en prénatal.


Agnès RASTETTER, Solveig HEIDE (PARIS), Caroline NAVA, Boris KEREN, Anne FAUDET, Fabien LESNE, Tania ATTIÉ-BITACH, Thierry BILLETTE DE VILLEMEUR, Lucile BOUTAUD, Perrine CHARLES, Vincent DESPORTES, Laurence FAIVRE, Christine FRANCANNET, Didier LACOMBE, Marie-Laure MOUTARD, Christel THAUVIN, Annick TOUTAIN, Lionel VAN-MALDERGEM, Alain VERLOES, Sandra WHALEN, Christel DEPIENNE, Cyril MIGNOT, Delphine HÉRON
15:00 - 15:15 #13500 - CO097 KEOPS, une pyramide de nouveaux gènes impliqués dans le syndrome de Galloway-Mowat (syndrome néphrotique et microcéphalie).
CO097 KEOPS, une pyramide de nouveaux gènes impliqués dans le syndrome de Galloway-Mowat (syndrome néphrotique et microcéphalie).

Les formes héréditaires de syndrome néphrotique (SN) sont rares mais présentent une très grande hétérogénéité génétique et clinique. Leur étude a permis d’identifier plus de 40 gènes, tous exprimés par le podocyte, une cellule épithéliale hautement spécialisée jouant un rôle crucial dans le fonctionnement de la barrière de filtration glomérulaire. Parmi les formes syndromiques de SN,  le syndrome de Galloway-Mowat (GAMOS) (MIM 251300), de transmission autosomique récessive, se caractérise par l’association d’un SN cortico-résistant (SNCR), d’une microcéphalie et d’anomalies du système nerveux central. Le premier gène, WDR73, impliqué dans le GAMOS a été identifié récemment par notre groupe. Depuis, en collaboration avec le groupe de F. Hildebrandt (Boston, USA), nous avons identifié, par séquençage d’exomes, des mutations dans 4 autres gènes dans un sous-groupe d’enfants (37 patients de 32 familles) présentant un SNCR précoce associé à une microcéphalie congénitale et notamment à des anomalies de gyration allant de la lissencéphalie à la pachygyria et à la polymicrogyrie, et à l'hypoplasie cérébelleuse.

Ces quatre gènes, OSGEP, LAGE3, TP53RK et TPRKB, codent les 4 sous-unités du complexe KEOPS qui catalyse la thréonylcarbamoylation de l’adénosine en position 37 (t6A) des ARNt décodant les codons ANN, une modification universelle des ARNt essentielle à l’initiation et l’efficacité de la traduction. Par des études de complémentation dans des levures délétées pour le gène Kae1, orthologue d’OSGEP, nous avons identifié deux classes fonctionnelles de mutations OSGEP correspondant à des allèles hypomorphes et amorphes, ces dernières étant incapables de restaurer le défaut de croissance de la souche délétée. De plus, l’invalidation de ces gènes chez le poisson-zèbre et la souris récapitule le phénotype humain de la microcéphalie et entraîne une létalité précoce. Dans des lignées de podocytes humains, leur invalidation aboutit à une diminution du niveau de t6A, en particulier pour OSGEP, à des défauts de la traduction protéique, à un stress du réticulum endoplasmique, à une prolifération et une migration altérées, et finalement à l’apoptose (Braun et al. Nat. Genet.2017).

De façon fascinante, nous avons identifié des mutations dans le gène C14orf142, codant la 5ème sous-unité du complexe KEOPS (C14) chez 11 patients de 5 familles présentant une forme plus atténuée de la maladie, ainsi que dans le gène YRDC, qui code la seconde enzyme qui catalyse la modification t6A, chez des 2 patients de 2 familles présentant un phénotype très sévère similaire à celui des patients mutés pour les autres sous-unités de KEOPS. Nos résultats préliminaires suggèrent que la protéine C14 joue un rôle sur la stabilité du complexe KEOPS.

Nous avons donc identifié des mutations dans six gènes codant tous les composants impliqués dans la biosynthèse de la modification t6A, ce qui confirme le rôle unique de cette modification dans la pathogenèse du GAMOS.


Géraldine MOLLET (Paris), Christelle ARRONDEL, Daniela BRAUN, Jia RAO, Olivier GRIBOUVAL, Olivia BOYER, Bruno COLLINET, Gaëlle MARTIN, Dominique LIGER, Laurine BUSCARA, Sophia MISSOURY, Anne-Claire BOSCHAT, Sylvia SANQUER, Daniella MAGEN, Albertien VAN EERDE, Rozemarijn SNOEK, Marina CHARBIT, Stéphane DECRAMER, Robert NOVO, Marie-Alice MARCHER, Bruno RANCHIN, Audrey LAURENT, Friedhelm HILDEBRANDT, Herman VAN TILBEURGH, Corinne ANTIGNAC
15:15 - 15:30 #12688 - CO098 Les mutations du gène TFE3 sont responsables d’un syndrome neuro-cutané avec déficience intellectuelle et hypopigmentation, par mosaïcisme génétique ou fonctionnel.
CO098 Les mutations du gène TFE3 sont responsables d’un syndrome neuro-cutané avec déficience intellectuelle et hypopigmentation, par mosaïcisme génétique ou fonctionnel.

Le mosaïcisme pigmentaire, ou hypomélanose d’Ito, se manifeste par une hypopigmentation le long des lignes de Blashko, souvent associée à une déficience intellectuelle syndromique. Dans le cadre d’un programme de recherche visant à identifier les bases moléculaires du mosaïcisme pigmentaire, nous avons réalisé un séquençage haut-débit d’exome en trio sur ADN extrait de peau chez 26 patients, et identifié chez deux individus de sexe féminin un variant germinal faux-sens, de novo, dans le gène TFE3, localisé sur le chromosome X. Grâce au partage des données nous avons ensuite identifié cinq autres patients porteurs d’un variant dans le gène TFE3, germinal, faux-sens et de novo chez trois filles, et en mosaïque post-zygotique, respectivement tronquant et faux-sens, chez une fille et un garçon. Tous les individus porteurs présentaient une déficience intellectuelle sévère, pour certains associée à une épilepsie, un retard de croissance, une hépatomégalie néonatale, des anomalies othopédiques, une obésité, une dysmorphie avec des traits épais et un hirsutisme, une dysplasie frontonasale, et chez six d’entre eux, une hypopigmentation blashkoïde. L’étude d’inactivation de l’X était en faveur d’un biais chez la seule patiente sans anomalie pigmentaire ; l’inactivation était aléatoire dans les fibroblastes de deux autres patientes avec mutation germinale. Des études fonctionnelles précédemment publiées étaient en faveur d’un effet gain de fonction de ces mutations faux-sens, toutes localisées dans les exons 3 et 4 du gène. TFE3 est un facteur de transcription appartenant à la voie MTOR. TFE3 joue un rôle crucial dans la sortie de la pluripotence des cellules souche embryonnaires, et le métabolisme lysosomal et énergétique des cellules. Son rôle dans le développement a récemment été démontré. Cette série de sept patients porteurs d’une mutation dans le gène TFE3 permet une meilleure caractérisation du phénotype de ce syndrome neuro-cutané récemment identifié, et confirme l’implication de ce gène et de la voie MTOR dans le mosaïcisme pigmentaire, ouvrant la voie à des thérapeutiques ciblées.  


Daphné LEHALLE (PARIS), Jean-Baptiste RIVIÈRE, Magali AVILA, Yannis DUFFOURD, Laurence DUPLOMB-JEGO, Benjamin COGNÉ, J.m. DE BONT, Floor DUIJKERS, David GENEVIÈVE, Alice GOLDENBERG, Nada HOUCINAT, Thibaud JOUAN, Paul KUENTZ, K.d. LICHTENBELT, Laurent PASQUIER, Judith ST-ONGE, Julien THEVENON, Koen L.i. VAN GASSEN, Mieke VAN HAELST, Silvana VAN KONINGSBRUGGEN, Christel THAUVIN, Pierre VABRES, Laurence FAIVRE
Grand Auditorium

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B45
14:00 - 15:30

Sessions Simultanées 10
Neurosensoriel et face

Modérateurs : Sandrine MARLIN (Génétique) (PARIS), Marie VINCENT (PH) (Nantes)
14:00 - 14:15 #12589 - CO099 Les mutations du gène fdxr entraînent des neuropathies sensorielles, étendant le spectre des atteintes de la synthèse des protéines à centre fer-soufre.
CO099 Les mutations du gène fdxr entraînent des neuropathies sensorielles, étendant le spectre des atteintes de la synthèse des protéines à centre fer-soufre.

Les déficits auditifs et les atteintes visuelles observés dans l’enfance sont souvent d’origine génétique, certains d’entre eux sont liés à une neuropathie sensorielle. Nous rapportons dans cette étude huit patients, issus de 4 familles, présentant une neuropathie auditive et une atrophie optique. L’étude d’exome a révélé des mutations bialléliques localisées sur le gène FDXR chez les sujets atteints. FDXR code pour une protéine mitochondriale appelée la ferredoxin reductase, impliquée dans la synthèse des centres fer-soufre (CFS) ainsi que dans la formation de l’hème. Les protéines à CFS ont un rôle dans la catalyse enzymatique, la réplication et la réparation de l’ADN. Nous avons observé une dérégulation de l’homéostasie du fer dans les cellules fibroblastiques des patients présentant des mutations du gène FDXR, ainsi que des preuves indirectes de surcharge ferrique intracellulaire. Les tests de complémentation chez la levure dont le gène ARH1, orthologue du gène humain FDXR, a été supprimé, démontrent la pathogénicité des mutations. Ces nouvelles données soutiennent la diversité du spectre clinique des atteintes mitochondriales liées à la synthèse des protéines à CFS.


Antoine PAUL, Anthony DRECOURT, Floriane PETIT (Paris), Myriam OUFADEM, Christelle VASNIER, Delphine DUPIN-DEGUINE, Cécile MASSON, Crystel BONNET, Saber MASMOUDI, Isabelle MOSNIER, Laurence MAHIEU, Didier BOUCCARA, Josseline KAPLAN, Georges CHALLE, Christelle DOMANGE, Fanny MOCHEL, Oliviers STERKERS, Sylvie GERBER, Patrick NITSCHKE, Christine BOLE-FEYSOT, Laurence JONARD, Souad GHERBI, Ines BEN AISSA, Stanislas LYONNET, Agnès RÖTIG, Agnès DELAHODDE, Sandrine MARLIN
14:15 - 14:30 #12707 - CO100 Dysplasie cléidocranienne: histoire naturelle des manifestations osseuses.
CO100 Dysplasie cléidocranienne: histoire naturelle des manifestations osseuses.

La dysplasie cléidocranienne (DCC) est une maladie autosomique dominante rare, dont la prévalence est estimée comme inférieure à 1/100 000. Il s’agit d’une dysplasie squelettique dont les signes les plus caractéristiques sont la fermeture retardée des sutures crâniennes avec fontanelle large à la naissance, des clavicules hypoplasiques ou aplasiques, une petite taille et de multiples anomalies dentaires. Les anomalies dentaires sont la cause majeure de morbidité dans la maladie, avec une prise en charge longue et coûteuse en raison d’un retard d’éruption des dents définitives et de multiples germes surnuméraires. Le diagnostic est clinico-radiographique et peut être confirmé par l’étude moléculaire du gène RUNX2 « Runt related transcription factor 2 ». Ce gène code pour un facteur de transcription essentiel pour la différentiation de la cellule souche mésenchymateuse en ostéoblaste, spécifique de l’os. Il régule l'ossification intra-membraneuse et endochondrale pendant la squeletogénèse embryonnaire et postnatale. RUNX2 joue également un rôle dans le remodelage osseux, la formation et l’éruption dentaire.
L’étude moléculaire de RUNX2 détecte des variants pathogènes chez environ 70 % des individus DCC. Des délétions du gène sont retrouvées dans environ 10% des cas. L’histoire naturelle de la DCC est mal connue. Des cas isolés de patients présentant des fractures multiples ou une ostéoporose ont été décrits, sans évaluer les autres facteurs de risque potentiels de fragilité osseuse.
Le but de cette étude est d’évaluer la minéralisation osseuse et la survenue de fractures chez des patients présentant une DCC à différents âges.
Nous avons recueilli au cours d’une étude observationnelle les données clinico-radiologiques, le bilan phosphocalcique, les marqueurs du remodelage osseux et les données de densitométrie osseuse de 45 patients DCC âgés de 9 mois à 60,8 ans (médiane=15,4 ans).
7% des patients évalués ont eu au moins une fracture sans traumatisme (3/45). 32% (13/41) des patients ont une hyperparathyroïdie secondaire, facteur de risque reconnu d’ostéopénie en raison de l’augmentation de la résorption osseuse induite par la parathormone et 20% (8/41) des patients présentent un déficit en Vitamine D (25-OH D < 20ng/mL). L’analyse de la DMO montre que le Z-score au niveau lombaire de 38,7% des patients (12/31) est inférieur à -2DS.
Ces résultats indiquent la nécessité d’une prévention active de l’ostéoporose et des fractures chez les patients atteints de DCC, en s’assurant dès leur plus jeune âge d’apports suffisants en calcium et vitamine D, mais aussi d’une activité physique régulière pour permettre l’acquisition optimale/maximale de masse osseuse à l’âge adulte.


Alinoë LAVILLAUREIX (Rennes), Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Gérard MARUANI, Michel POLAK, Muriel DE LA DURE-MOLLA, Jean-Claude SOUBERBIELLE, Valérie CORMIER-DAIRE
14:30 - 14:45 #12709 - CO101 Mutations du gène WNT10A dans les agénésies dentaires multiples : précisions sur la penetrance incomplète, la variabilité d’expression et les corrélations genotype-phénotype.
CO101 Mutations du gène WNT10A dans les agénésies dentaires multiples : précisions sur la penetrance incomplète, la variabilité d’expression et les corrélations genotype-phénotype.

L’agénésie de dents permanentes est une malformation fréquente chez l’Homme. Les termes d’hypodontie ou d’oligodontie sont classiquement utilisés pour désigner respectivement l’agénésie de six dents ou moins ou de plus de six dents, sans compter les troisièmes molaires. Les hypodonties ou oligodonties peuvent être isolées ou s’associer à des anomalies du développement d’autres dérivés ectodermiques que sont principalement les follicules pileux et les cheveux, les ongles et les glandes sudoripares, s’intégrant ainsi dans le cadre nosologique des dysplasies ectodermiques. Les mutations du gène WNT10A sont une cause fréquente d’hypodontie ou d’oligodontie avec ou sans signe de dysplasie ectodermique associé. Grâce à l’étude d’une série de 413 cas index adressés pour hypodontie ou oligodontie et de 190 apparentés, nous rapportons le génotype et le phénotype de 395 individus porteurs d’au moins une mutation dans le gène WNT10A. Parmi les 52 mutations différentes identifiées, 32 n’ont pas été rapportées précédemment, et deux sont des mutations récurrentes, la c.682T > A (p.Phe228Ile) et la c.321C > A (p.Cys107Ter), impliquées respectivement dans 178 et 33 familles. Nous décrivons des particularités dans la répartition des agénésies dentaires associées aux mutations dans le gène WNT10A et une grande variabilité phénotypique ainsi qu’une corrélation entre le nombre de mutations de WNT10A, le nombre d’agénésies dentaires et la présence de signes de dysplasie ectodermique associés. Nous montrons un lien entre le type de mutation, tronquante ou faux-sens, et le nombre d’agénésies dentaires. Nous confirmons la pénétrance incomplète de ces mutations, y compris lorsqu’elles sont bialléliques, et donnons une estimation de cette pénétrance.


Olivier PATAT (Toulouse), Isabelle BAILLEUL-FORESTIER, Julie PLAISANCIÉ, Dominique BONNEAU, Estelle COLIN, Cindy COLSON, Marie-Pierre CORDIER-ALEX, Christine COUBES, Florence DEMURGER, Anne DIEUX-COESLIER, Mélanie FRADIN, Marion GERARD, Alice GOLDENBERG, Bertrand ISIDOR, Hubert JOURNEL, Didier LACOMBE, Marine LEBRUN, Dominique MARTIN-COIGNARD, Mathilde NIZON, Sylvie ODENT, Florence PETIT, Nicole PHILIP, Juliette PIARD, Ghislaine PLESSIS, Audrey PUTOUX, Chloe QUELIN, Julien THEVENON, Annick TOUTAIN, Clémence VANLERBERGHE, Alain VERLOES, Catherine VINCENT-DELORME, Yline CAPRI, Frédéric VAYSSE, Calvas PATRICK, Nicolas CHASSAING
14:45 - 15:00 #12857 - CO102 La perte de fonction de VGLL2 est responsable d’une synostose maxillo-mandibulaire congénitale isolée.
CO102 La perte de fonction de VGLL2 est responsable d’une synostose maxillo-mandibulaire congénitale isolée.

La syngnathie est une malformation rare de la face qui peut être soit d’origine fibreuse, par synéchies gingivales soit osseuse par synostose. Cette malformation est diagnostiquée dès la naissance devant une limitation de l’ouverture buccale. Une micrognathie, une fente du palais postérieure ainsi qu’une asymétrie de la face pour les formes unilatérales, peuvent être associées. Jusqu’à ce jour, aucune base moléculaire n’est identifiée pour cette malformation mais un mode de transmission autosomique récessif est suspecté en raison d’un sexe ratio équilibré, de cas de récidive dans la fratrie et/ou de parents apparentés.

Nous rapportons ici 3 patients présentant une syngnathie osseuse isolée et une mutation perte de fonction homozygote du gène Vestigial like 2 (VGLL2). Chez le premier patient, né de parents apparentés cousins germains, une analyse d’exome a permis d’identifier la mutation p.Glu67* à l’état homozygote. Le séquençage Sanger du gène VGLL2 chez les patients 2 et 3 a identifié la même mutation p.Gln151* à l’état homozygote. Compte tenu de l’origine géographique de ces deux patients, un effet fondateur a été suspecté et confirmé par l’étude des haplotypes au locus du gène VGLL2. Vestigial est un gène homéotique très conservé à travers les espèces et fortement exprimé dans les 1ers et 2èmes arcs branchiaux chez le poisson zèbre et la souris. Nous montrons qu’il est également exprimé précocement dans le 1er arc pharyngé chez l’Homme.

Nos résultats démontrent que les mutations perte de fonction homozygotes du gène VGLL2 sont responsables de certaines syngnathies osseuses non syndromiques. Une hétérogénéité est fortement suspectée car 5 autres patients de notre cohorte ne présentent pas de mutation de ce gène.


Aude TESSIER (Charleroi, Belgique), Christopher GORDON, Ersoy KONAS, Eddy BECKING, Christine BOLE FREYSOT, Michael CUNNINGHAM, Raoul HENNEKAM, Hülya KAYSERILI, Stanislas LYONNET, Patrick NITSCHKE, Mathilde NIZON, Arnaud PICARD, Jeanne AMIEL
15:00 - 15:15 #13107 - CO103 Diagnostic de l’albinisme ,formes simples et syndromiques: analyse moléculaire d'une cohorte de 990 patients.
CO103 Diagnostic de l’albinisme ,formes simples et syndromiques: analyse moléculaire d'une cohorte de 990 patients.

L’albinisme est une affection génétique hétérogène sur le plan clinique et génétique caractérisée par des anomalies du développement oculaire et un degré variable d’hypopigmentation. On distingue trois grandes formes d’albinisme : oculo-cutané, oculaire et syndromique. Le caractère multi systémique de l'albinisme rend nécessaire l'organisation de consultations avec des spécialistes de différentes disciplines: dermatologie, ophtalmologie, génétique, et éventuellement hématologie, gastro-entérologie, pneumologie. Pour ces raisons, une consultation multidisciplinaire a été mise en place d'un hôpital de jour au CHU de Bordeaux en 2014. L’intérêt majeur du test génétique est de distinguer les formes syndromiques (avec complications) et formes non syndromiques. Le diagnostic d’une forme syndromique permet la mise en place d’un suivi particulier sur les plans hématologique, gastro-entérologique, pulmonaire, infectieux ou neurologique. La définition des différents types d'albinisme, autrefois basée sur le phénotype clinique, repose aujourd'hui sur une classification moléculaire en fonction des mutations identifiées dans différents gènes, au nombre de 19 à ce jour. Le test génétique constitue le seul moyen d’établir un diagnostic de certitude. Une cohorte de 990 patients a été analysée et un diagnostic a pu être établi pour 683 d’entre eux (environ 70%) :  Albinisme oculo-cutanée OCA1 à 7 : 42% AOC1 (TYR) ; 26,8% AOC2 (OCA2) ; 2,2% AOC3 (TYRP1) ; 10,5% AOC4 (SLC45A2) ; 2,6% AOC6 (SLC24A5) ; 0,4% OCA7 (C10Orf11=LRMDA) ; Albinisme oculaire : 6,9% AO (GPR143) ; 0,6% FHONDA (SLC38A8) Syndrome d’Hermanski Pudlak : 2% HPS1 (HPS1) ; 0,4% HPS3 (HPS3) ;  0,3% HPS4 (HPS4) ; 1,5% HPS5 (HPS5) ; 1,6% HPS6 (HPS6) ; 0,1% HPS7 (DTNBP1) ; 0,3% HPS8 (BLOC1S3) ; Syndrome de Chediak Higashi : 0,3% CHS (LYST) ; 13% des patients sont porteurs d’une mutation hétérozygote et 18% ne présentent aucune mutation dans ces gènes. L’utilisation du NGS panel constitue une approche robuste et efficace dans le cadre de l’activité de diagnostic moléculaire pour la recherche de mutations et de réarrangements. Malgré une analyse complète un nombre important de patients restent sans diagnostic moléculaire. Ceci pourrait être dû à l’existence de mutations dans les introns ou des sites régulateurs éloignés, et/ou à l’existence d’autres gènes. Un panel recherche avec des gènes impliqués dans les voies de la pigmentation a été développé afin d’analyser tous les patients à ce jour sans diagnostic moléculaire. Sur le plan médical et scientifique, la caractérisation clinico-moléculaire du plus grand nombre de patients permet d'améliorer la connaissance de la maladie, et particulièrement la définition clinique des différentes entités nosologiques et l'établissement de corrélations entre phénotype et génotype. Cette démarche de soin global complète a permis la constitution d’une cohorte de patients atteints d’albinisme bien caractérisés d’un point de vue du phénotype et du génotype.


Eulalie LASSEAUX (Bordeaux), Claudio PLAISANT, Laetitia GASTON, Vincent MICHAUD, Perrine PENNAMEN, Aurélien TRIMOUILLE, Solene MONFERME, Sébastien MOUTTON, Didier LACOMBE, Caroline ROORYCK-THAMBO, Fanny MORICE-PICARD, Benoit ARVEILER
15:15 - 15:30 #13177 - CO104 Génétique des neuropathies optiques héréditaires et dynamique mitochondriale, lien pathophysiologique.
CO104 Génétique des neuropathies optiques héréditaires et dynamique mitochondriale, lien pathophysiologique.

Les neuropathies optiques héréditaires (NOH) représentent la forme la plus fréquente de cécité génétique, liée à une dégénérescence des Cellules Ganglionnaires de la Rétine (CGRs), neurones qui transduisent l’information visuelle de la rétine au cerveau au travers des nerfs optiques. La forme la plus fréquente est la neuropathie optique de Kjer ou atrophie optique dominante, essentiellement liée à des mutations dans le gène OPA1, codant une dynamine intra-mitochondriale, impliquée dans la dynamique du réseau mitochondrial par fusion les membranes externes et internes. D’autres pathologies neurodégénératives comme certaines formes de Charcot-Marie-Tooth, d’ataxie spinocérébelleuse, de paraplégies spastiques ou d’encéphalopathies sévères sont aussi associées à des altérations de gènes impliqués dans la dynamique mitochondriale, respectivement MFN2, DNM2, AFG3L2, SPG7 et DNM1L. Néanmoins, en criblant par NGS l’ensemble de ces gènes au sein de la cohorte nationale de patients atteints d’une NOH, hébergée au CHU d’Angers, nous avons identifié des mutations pathogènes dans l’ensemble de ces gènes dans des formes dominantes de NOH. Il ressort de ces études, que la dynamique mitochondriale est un élément clé dans le maintien de la physiologie des CGRs, et qu’un équilibre subtil entre les forces de fusion et fission des mitochondries est requis pour l’homéostasie et la survie du nerf optique. Nous discuterons des corrélations génotypes-phénotypes, en mettant en exergue un modèle physiopathologique qui pour la première fois dans l'univers des mitochondriopathies permet d'expliquer la spécificité d'atteinte tissulaire des CGRs.


Majida CHARIF, Sylvie GERBER, Patrizia AMATI-BONNEAU, Dominique BONNEAU, Cécile DELETTRE, Josseline KAPLAN, Stéphanie LERUEZ, Isabelle MEUNIER, Agathe ROUBERTIE, Vincent PROCACCIO, Pascal REYNIER, Xavier ZANLONGHI, Christian HAMEL, Jean-Michel ROZET, Guy LENAERS (ANGERS)
Auditorium 450

"Vendredi 26 janvier"

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D45
14:00 - 15:30

Sessions Simultanées 12
Approches Thérapeutiques

Modérateurs : Cecile ACQUAVIVA BOURDAIN (LYON), Caroline LE GUINER (Senior Scientist) (Nantes)
14:00 - 14:15 #12878 - CO111 Maladie de Fabry : résultats de l’essai clinique international multicentrique contrôlé d'une chaperone pharmacologique (migalastat) chez les hommes atteints de la forme classique de la maladie de Fabry.
CO111 Maladie de Fabry : résultats de l’essai clinique international multicentrique contrôlé d'une chaperone pharmacologique (migalastat) chez les hommes atteints de la forme classique de la maladie de Fabry.

La maladie de Fabry est une maladie héréditaire du métabolisme, de transmission liée au chromosome X, due à un déficit en alpha-galactosidase A lysosomale. L'accumulation de glycosphingolipides Gb3 (et son dérivé déacylé le lyso-Gb3) conduit à une insuffisance rénale terminale, une cardiomyopathie hypertrophique avec arythmie, des symptômes gastro-intestinaux et une atteinte cérébro-vasculaire. Le migalastat, une molécule chaperon pharmacologique, stabilise certains variants de l’alpha-galactosidase, restaurant son adressage au lysosome et son activité catalytique.

Patients et Méthodes: La sécurité et l’efficacité d'une molécule chaperon pharmacologique fut évaluée dans un essai international multicentrique, randomisé en double aveugle contre placebo portant sur 50 patients avec mutation sensible (« amenable mutation ») dans un test in vitro en cellules HEK 293 développé selon les bonnes pratiques de laboratoire (GLP-HEK migalastat amenability assay). Les patients furent traités pendant 6 mois par 150 mg de migalastat per os un jour sur 2. Tous les patients furent ensuite traités en ouvert par migalastat pendant 18 mois. Parmi les 50 patients, 14 étaient des sujets de sexe masculins atteints de la forme classique de la maladie de Fabry avec atteinte multi-organique et activité enzymatique résiduelle de l’alpha-galactosidase < 3%.

Résultats: Le phénotype de la maladie de Fabry était plus sévère chez les patients masculins atteints de la forme classique (n = 14) que chez les autres patients (hommes atteints du variant tardif de la maladie et femmes, n = 34). La variation annuelle du débit de filtration glomérulaire estimé (DFG estimé par la formule CKD-EPI) fut limitée à -0,3 mL/min/1.73 m2 par an (IC95% : −2.8, 2.3). La réduction de la masse ventriculaire gauche indexée (MVGi) fut de −16.7 g/m2 (IC95%: −31.1, −2.4) pour une masse moyenne de 114±27.3 g/m2, avec 7/14 patients présentant une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) à l’inclusion. La variation du taux plasmatique de lyso-Gb3 fut de −36.8 (IC 95% : −69.9, −3.7) à 12 mois pour des valeurs de 99.8±35.3 nmol/L à l’inclusion. Le questionnaire GSRS (symptômes gastro-intestinaux rapportés par les patients) avait un score initial de 2.5±1.66 et une amélioration de −0.9 (IC95%: −2.1,0.4) à 24 mois.

Conclusion: Nos résultats démontrent pour la première fois le bénéfice clinique d’une molécule chaperon pharmacologique, le migalastat, chez des patients de sexe masculin atteints de la forme classique de la maladie de Fabry associée à des mutations sensibles de l’alpha-galactosidase, sur la fonction rénale, la masse ventriculaire gauche indexée, le taux plasmatique de lyso-Gb3 et les symptômes digestifs. Le migalastat a été récemment approuvé dans l’Union européenne pour le traitement des patients atteints de maladie de Fabry avec mutations sensibles du gène GLA (Clinicaltrial.gov: NCT00925301 et NCT01458119).


Dominique P. GERMAIN (Paris), Roberto GIUGLIANI, Daniel BICHET, Derralyn HUGHES, Hernan AMARTINO, William WILCOX, Christopher VIERECK, Jeff CASTELLI, Jay BARTH, Raphael SCHIFFMANN
14:15 - 14:30 #13012 - CO112 Défaut de palmitoylation du récepteur à la transferrine et ses conséquences physiopathologiques dans les Neurodégénérescences avec accumulation de fer dans le cerveau. L’utilisation de l’Artesunate comme nouvelle piste thérapeutique des NBIA ?
CO112 Défaut de palmitoylation du récepteur à la transferrine et ses conséquences physiopathologiques dans les Neurodégénérescences avec accumulation de fer dans le cerveau. L’utilisation de l’Artesunate comme nouvelle piste thérapeutique des NBIA ?

Les neurodégénérescences avec accumulation de fer dans le cerveau (Neurodegeneration with Brain Iron Accumulation, NBIA) englobent un ensemble de maladies neurodégénératives rares transmises sur un mode autosomique récessif ou lié à l’X. À ce jour, des mutations dans 10 gènes ont été associées aux NBIA. Dans la grande majorité des cas le lien entre ces gènes et l’accumulation de fer reste totalement inconnu.

            Afin de comprendre comment ces mutations conduisent à une accumulation de fer nous avons étudié les protéines de l’homéostasie du fer dans les fibroblastes de patients avec mutations de PANK2, PLA2G6 et C19orf12 ainsi que de deux autres patients pour lesquels un séquençage d’exome nous a permis d’identifier REPS1 et CRAT comme des nouveaux gènes de NBIA. Nous avons observé dans tous ces fibroblastes une surcharge en fer, une augmentation majeure de la ferritine, de l’Iron Responsive Protein 1 (IRP1) et du récepteur à la transferrine (TfR1) suggérant une dérégulation du contrôle de l’entrée du fer dans les cellules et son accumulation intracellulaire. D’autre part, nous avons montré une accumulation de TfR1 et un recyclage anormal de la transferrine (Tf) qui s’accumule autour du noyau.

            La régulation de l’homéostasie du fer se fait au niveau post-transcriptionnel grâce aux Iron Regulatory Proteins (IRP), des senseurs du contenu cellulaire en fer. Cette régulation est la seule connue jusqu’à maintenant. Nous avons pu montrer que l’accumulation de TfR1 est dû à un défaut de palmitoylation et que la palmitoylation du TfR1 assure une régulation post-traductionnelle jusque-là inconnue. Enfin, l’artesunate, agent anti-malarien, restaure une palmitoylation normale du TfR1 et diminue le contenu en fer dans les fibroblastes NBIA ce qui suggère une piste thérapeutique importante pour le traitement des NBIA et d’autres neurodégénérescences associées à une accumulation de fer.


Anthony DRECOURT (PARIS), Joël BABDOR, Michael DUSSIOT, Nicolas GOUDIN, Meriem GARFA-TRAORÉ, Florence HABAROU, Floriane PETIT, Christine BOLE-FEYSOT, Patrick NITSCHKÉ, Chris OTTOLENGHI, Metodi METODIEV, Valérie SERRE, Isabelle DESGUERRE, Nathalie BODDAERT, Olivier HERMINE, Arnold MUNNICH, Agnès ROTIG
14:30 - 14:45 #13054 - CO113 Essai thérapeutique pilote non randomisé pour le traitement par Sirolimus de syndromes hypertrophiques reliés à PIK3CA – PROMISE.
CO113 Essai thérapeutique pilote non randomisé pour le traitement par Sirolimus de syndromes hypertrophiques reliés à PIK3CA – PROMISE.

La voie de signalisation PI3K-AKT-mTOR régule la prolifération et la survie cellulaires. Des mutations activatrices en mosaïque de PIK3CA, à l’origine d’une hyperactivité de AKT-mTORC1, majorent la croissance des tissus atteints. Ceci se traduit cliniquement par une hypertrophie segmentaire des os et des parties molles, une hypertrophie adipeuse, des malformations vasculaires cutanées ou profondes, constituant le spectre PROS (PIK3CA-related overgrowth spectrum). Il regroupe l’hyperplasie fibro-adipeuse, le syndrome de Klippel-Trenaunay et le syndrome CLOVES. Jusqu’à présent, la chirurgie de réduction était la seule option thérapeutique. L'identification de mutations gain-de-fonction de PI3KCA a suggéré l’utilisation thérapeutique de molécules inhibitrices de la voie de signalisation PI3K-AKT telles que le Sirolimus, un inhibiteur allostérique de mTOR, dont le profil de sécurité à long terme à doses immunosuppressives a été établi dans le rejet de greffe.

Nous avons évalué l’efficacité et la tolérance du Sirolimus à faible dose sur la réduction de l’hypertrophie liée à PIK3CA dans un essai pilote de phase II, non randomisé, ouvert et à bras unique. Au total, 35 adultes et enfants de 4 à 40 ans ayant une hypertrophie segmentaire avec mutation PIK3CA en mosaïque ont été inclus dans 3 centres : Dijon (France), Cambridge (GB) et Bethesda (USA). Le volume et la composition tissulaire des sites atteints et indemnes ont été mesurés par IRM volumétrique et absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA), lors de l’inclusion (M0), après 6 mois d’observation sans traitement (M6), puis après 6 mois de traitement par Sirolimus (M12). Trente sujets ont reçu 6 mois de traitement, à des doses adaptées selon des taux sériques résiduels de 2 à 6 ng/mL. Nous avons observé une réduction significative de -7,0% (p = 0,04) du volume tissulaire moyen des sites atteints mais pas des sites indemnes (-2,8% p = 0,48) (n = 23). Certains patients ont constaté une réduction des douleurs et des saignements. Cependant, 28/35 (80%) d’entre eux ont présenté au moins un événement indésirable (EI) considéré comme lié au traitement, dont 37% étaient de grade 3 ou 4 (NCI-CTCAE). Ils ont entrainé la sortie de l’étude de 5 patients (14%).

Nous avons constaté une réduction minime de l’hypertrophie du PROS après 6 mois de Sirolimus. Même si la tolérance a été satisfaisante chez la plupart des patients, plusieurs ont présenté des effets indésirables notables (thrombose, saignement, fièvre) sans qu’on puisse a priori déterminer des facteurs de risque. L’évaluation individualisée du rapport bénéfice/risque avant traitement est donc difficile, mais le sirolimus peut constituer une option thérapeutique du PROS, qui justifierait d’être mieux évaluée à plus long terme. Toutefois le Taselisib, un inhibiteur spécifique de la sous-unité catalytique alpha de la PI3-kinase, représente une alternative thérapeutique en cours d’évaluation dans un nouvel essai récemment débuté chez des adultes.


Maxime LUU, Smail HADJ-RABIA, Alice PHAN, Fanny MORICE-PICARD, Ludovic MARTIN, Didier BESSIS, Christine COUBES, Romaric LOFFROY, Carine BONNIN, Pierre POTTECHER, Alexandra DELIGNETTE, Charlotte BERNIGAUD, Elodie GAUTIER, Christine BINQUET, Christel THAUVIN-ROBINET, Camille FLECK, Agnès MAURER, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Paul KUENTZ, Kim KEPPLER-NOREUIL, Leslie G. BIESECKER, Robert SEMPLE, Victoria PARKER, Maud CARPENTIER, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE, Pierre VABRES (LONDRES, Royaume-Uni)
14:45 - 15:00 #13355 - CO114 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour les épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.
CO114 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour les épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.

Les épidermolyses bulleuses dystrophiques (EBD) représentent un groupe de maladies génétiques cutanées rares et sévères, transmises de façon récessive (EBDR) ou dominante (EBDD), responsables de décollements bulleux de la peau et des muqueuses. Les EBDs sont dues à un grand nombre de mutations du gène COL7A1 codant le collagène VII, le composant principal des fibres d’ancrage. Les formes récessives sont parmi les génodermatoses les plus graves de l’enfant et de l’adulte.

Les études récentes ont mis en évidence le potentiel thérapeutique de l’approche par correction génique au moyen de nucléases spécifiques de séquences telles que le système CRISPR/Cas9 (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats-associated Cas9). Ces nucléases peuvent induire des cassures spécifiques d’ADN  double brin et stimuler de manière efficace la recombinaison homologue (RH) en présence d'une matrice d’échange.

Afin d’étudier le potentiel thérapeutique de la correction des mutations du gène COL7A1 basé sur le système CRISPR/Cas9 et la RH, nous avons choisi cinq ARN guides (ARNg) ciblant les séquences adjacentes d’une mutation nulle (c.189delG; p.Lys6Trp*40), située dans l’exon 2. Quatre d'entre eux ont montré une expression efficace, une faible toxicité et jusqu'à 35% d'activité de clivage dans les cellules HEK293. Ces ARNg ont été clonés dans un vecteur lentiviral bicistronique codant aussi la nucléase Cas9 et délivrés à l’aide d’un lentivirus non intégratifs (IDLVs). Deux de ces quatre ARNg ont montré une spécificité et une activité significative de clivage après transduction des fibroblastes et les kératinocytes primaires (15 et 9% respectivement).

Nous avons ensuite co-transduits les fibroblastes et les kératinocytes primaires du patient EBDR, homozygote pour cette mutation à l’aide d’IDLVs codant la nucléase Cas9 avec l’ARNg le plus efficace et une matrice d’échange correspondant. Nous avons détecté jusqu'à 12% de correction génique dans les cellules traitées par la technique de Droplet PCR allèle spécifique, RT-PCR quantitative et séquençage Sanger. L’étude par immunofluorescence des cellules transduites montre une ré-expression du collagène VII.

Puis nous avons étudié la fonctionnalité des fibroblastes et des kératinocytes primaires EBDR corrigées dans modèle ex-vivo de xénogreffe de peau reconstruite transplantée sur des souris immuno-déficientes. Nous démontrons par immunohistofluorescence cutanée la réexpression de collagène VII le long de la jonction dermo-épidermique des peaux reconstruites greffées.

Notre étude a permis de montrer la faisabilité et l'efficacité de l'édition génique des mutations de COL7A1 par CRISPR/Cas9 et RH et permet d’envisager le développement de modèles de peau génétiquement corrigée adaptés à une application clinique.

 


Araksya IZMIRYAN (Paris), Clarisse GANIER, Matteo BOVOLENTA, Fulvio MAVILIO, Alain HOVNANIAN
15:00 - 15:15 #13366 - CO115 La dysfonction de la voie du glutamate révélée par une approche multi-OMICS dans le syndrome mitochondrial MELAS est améliorée par le régime cétogène.
CO115 La dysfonction de la voie du glutamate révélée par une approche multi-OMICS dans le syndrome mitochondrial MELAS est améliorée par le régime cétogène.

Les maladies mitochondriales sont des maladies métaboliques liées à un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale. La mitochondrie possède son propre ADN mitochondrial (ADNmt) de transmission maternelle. La coexistence  de plusieurs ADNmt différents au sein d’une même cellule, définie le phénomène d’hétéroplasmie mitochondriale. L’expression phénotypique au niveau cellulaire et la sévérité de la pathologie vont dépendre en grande partie des proportions d’ADN normal et muté.

Affection de l’enfance, le syndrome neurologique de MELAS (Myopathy Encephalopathy Lactic Acidosis and Stoke-like episodes) se traduit par une encéphalopathie avec acidose lactique et des pseudo-accidents vasculaires cérébraux, est associé à une mutation commune hétéroplasmique en position 3243A>G au niveau de l’ARNtleu(UUR) de l'ADNmt. Par ailleurs, les traitements des pathologies mitochondriales font cruellement défaut.  

L'impact de l'hétéroplasmie variable de l'ADNmt sur la physiopathologie neuronale a pu ainsi être analysé au niveau cellulaire et mitochondrial. Des modèles cellulaires cybrides neuronaux et lignées cellulaires fibroblastiques présentant des taux d'hétéroplasmies différents pour la mutation 3243A>G ont été utilisés.

Par des approches OMICS combinées associant métabolomique ciblée, transcriptomique et méthylomique, nous avons pu identifier une signature spécifique et des biomarqueurs propres au syndrome MELAS en particulier affectant les voies impactant le métabolisme du glutamate. Ce glutamate est important dans les processus de neurotransmission mais également pour le métabolisme énergétique mitochondrial. Ces résultats ont été confortés par l’analyse post mortem de cerveaux de patients MELAS et contrôles et aussi de plasmas de patients MELAS confortant le rôle potentiel du glutamate comme biomarqueur de la maladie.

Dans un 2e temps, nous avons étudié les effets du régime cétogène qui associe outre un apport réduit en carbohydrates, l’ajout de corps cétoniques. Ce traitement couramment utilisé pour le traitement des épilepsies pharmaco-résistantes, a démontré une amélioration nette de la
fonction mitochondriale des modèles cellulaires et une réduction significative du taux de glutamate corrélée au taux de mutant des modèles cellulaires MELAS. La mise en évidence in vitro de l’efficacité du régime cétogène permet ainsi d’apporter un rationnel scientifique sur l’intérêt thérapeutique de ce régime et de mieux comprendre les mécanismes biochimiques et moléculaires à la base de cette adaptation métabolique. Ceci afin développer des thérapeutiques plus ciblées et de valider l’intérêt du régime cétogène pour les maladies mitochondriales. Cette approche multi-OMICs permet également de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques à l’origine de ce syndrome MELAS et d'identifier des biomarqueurs potentiels pour la mise en place et la réalisation de futurs essais cliniques.


Sophie BELAL (Angers), David GOUDENEGE, Tamas ARANYI, Daniel STOCKHOLM, Juan Manuel CHAO DE LA BARCA, Valérie SEEGERS, Guillaume GEFFROY, Céline BRIS, Valérie DESQUIRET-DUMAS, Naïg GUEGUEN, Franck LETOURNEL, Magalie BARTH, Dominique BONNEAU, Pascal REYNIER, Guy LENAERS, Arnaud CHEVROLLIER, Vincent PROCACCIO
15:15 - 15:30 #13309 - CO116 Une mutation du gène de la dUTPase (DUT) est responsable d’un nouveau syndrome monogénique caractérisé par un diabète associé à une aplasie médullaire.
CO116 Une mutation du gène de la dUTPase (DUT) est responsable d’un nouveau syndrome monogénique caractérisé par un diabète associé à une aplasie médullaire.

Alors que les diabètes les plus fréquents, incluant les diabètes de type 1 (DT1) et de type 2 (DT2) sont essentiellement d’origine multifactorielle, certains cas de diabète ont un déterminisme monogénique, résultant de mutations de gènes essentiels pour le développement, la survie ou la fonction des cellules b pancréatiques productrices d’insuline. L’étude génétique de familles particulières sélectionnées selon des critères cliniques et/ou génétiques permet d’identifier ces gènes.

Nous décrivons un nouveau syndrome, caractérisé par un diabète précoce, associé à une aplasie médullaire qui touche principalement la lignée érythroïde. Nous avons réalisé le séquençage d’exome d’un patient d’origine française issu d’une famille consanguine avec deux enfants atteints dont les parents étaient cousins au 2è degré. Chez ce patient, nous avons identifié une seule mutation homozygote codante, localisée dans le gène de la dUTPase (DUT) et affectant à la fois l’isoforme mitochondriale (DUT-M p.Y142C) et l’isoforme nucléaire (DUT-N p.Y54C). Nous avons retrouvé la même mutation homozygote chez un patient d’origine égyptienne présentant un diabète juvénile et une aplasie médullaire, issu d’une famille consanguine avec 2 enfants atteints du même syndrome, alors qu’aucun des > 120000 individus de la Genome Aggregation Database (gnomAD) n’était homozygote pour cette mutation. La fréquence de ce variant est de 0.000050 sur l’ensemble de gnomAD, présent uniquement dans la sous-population européenne (fréquence de p=0.00011). La probabilité de réplication dans le 2è patient est de pxF=0.00011x1/16 (F=coefficient de consanguinité), soit 6.9x10-6, ce qui confirme le rôle de cette mutation DUT à l’origine de ce syndrome. Nous avons montré que ces deux patients, bien qu’originaires de populations différentes, ce que nous avons confirmé par l’analyse en composantes principales de leur génome (SNPs à haute densité), partagent un segment de 1.9 Mb autour de la mutation DUT, indiquant un effet fondateur ancestral commun aux deux patients. DUT est une enzyme essentielle pour le maintien de l’intégrité de l’ADN, en permettant de prévenir l’incorporation erronée d’uracile dans l’ADN, qui est toxique pour l’ADN et qui entraine la mort cellulaire. Nous avons montré que l’inhibition de DUT dans les cellules b pancréatiques humaines ou de rat entrainent l’apoptose par la voie de mort cellulaire intrinsèque. Notre découverte montre l’importance de la régulation fine du métabolisme de l’ADN pour le maintien de l’intégrité des cellules b pancréatiques. Ces résultats incitent également à surveiller le métabolisme des patients traités par des médicaments qui affectent l’équilibre du dUTP, par exemple dans le cas de certains cancers, et tout particulièrement lors des essais thérapeutiques actuellement en cours pour évaluer des inhibiteurs de la dUTPase.


Reinaldo Sousa DOS SANTOS, Anne PHILIPPI, Mathilde DAURES, Sophie ROMERO, Lorella MARSELLI, Piero MARCHETTI, Valérie SENÉE, Delphine BACQ, Céline BESSE, Baz BAZ, Laura MARROQUI, Sarah IVANOFF, Julien MASLIAH-PLANCHON, Marc NICOLINO, Jean SOULIER, Gérard SOCIÉ, Decio L EIZIRIK, Jean-François GAUTIER, Cécile JULIER (Paris)
Salle 200

"Vendredi 26 janvier"

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C45
14:00 - 15:30

Sessions Simultanées 11
Cœur, rein et biotechnologies

Modérateurs : Patrice BOUVAGNET (LYON), Damien SANLAVILLE (PUPH) (LYON)
14:00 - 14:15 #13179 - CO105 La technique Chromium (10X Genomics) permet-elle réellement une meilleure identification et compréhension des remaniements chromosomiques complexes ? A propos de 16 cas.
CO105 La technique Chromium (10X Genomics) permet-elle réellement une meilleure identification et compréhension des remaniements chromosomiques complexes ? A propos de 16 cas.

L

Les variations structurales génomiques (SV) regroupent les variations du nombre de copies (CNV) déséquilibrées et les remaniements équilibrés (BCA). Les remaniements chromosomiques sont dits complexes (CCR) lorsqu’ils impliquent au moins deux chromosomes et trois points de cassure ou plus. Le développement du séquençage de nouvelle génération permet de séquencer l’ensemble d’un génome humain (WGS) en quelques jours et ouvre la voie à l’identification des SV. Contrairement aux variations nucléotidiques, les CNV et BCA sont beaucoup plus difficiles à identifier en raison des techniques de séquençage utilisées (lectures courtes) et des outils bioinformatiques de détection encore peu adaptés. Afin de résoudre ces difficultés, des techniques permettant le séquençage de longs fragments (séquençage de troisième génération) se développent. La majorité de ces techniques en cours de développement ne sont actuellement pas adaptées à une utilisation en routine diagnostique dans le cadre de la génétique humaine. La technologie Chromium® proposée par la société 10X Genomics offre une alternative au séquençage longs fragments. Cette approche (dite des linked-reads) permet de reconstituer de grandes régions génomiques par haplotypage, grâce à un bare-coding puis un assemblage de lectures courtes issues d’un même long fragment d’ADN, lui-même isolé lors de la préparation de la librairie. Afin d‘évaluer son efficacité dans l’identification des CCR, mais aussi de remaniements chromosomiques difficiles à détecter et de l’expansion de triplets CGG, une analyse par WGS a été effectuée après préparation des longs fragments d’ADN par technologie Chromium® et séquençage sur HiSeq X (Illumina). Nous avons inclus dans cette étude 16 patients pour lesquels des remaniements chromosomiques étaient déjà connus ou caractérisés en partie : 5 probables chromoagenesis, 7 translocations réciproques plus ou moins complexes, 1 translocation robertsonienne et 3 expansions de triplets au niveau du locus FRAXA. L’objectif principal de l’étude était de savoir si le procédé de préparation de librairie Chromium® permettrait une meilleure identification et compréhension des CCR. Les objectifs secondaires sont 1) évaluer l’impact de la qualité de l’ADN sur les résultats obtenus après WGS (ADN extrait dans les conditions standards du laboratoire versus ADN extrait pour obtenir des molécules d’ADN de haut poids moléculaire), 2) développer des pipelines d’analyse robustes et fiables pour l’analyse de ce type de données, et comparer la suite logicielle proposée par 10X Genomics à ces pipelines, 3) évaluer la capacité à caractériser correctement les répétitions de triplets au locus FRAXA, 4) évaluer la pertinence de cette approche pour identifier des remaniements impliquant des régions répétées du génome (translocation robertsonienne).

L’ensemble des données de WGS ont été générées par le CNRGH et les résultats des analyses bio-informatiques seront présentés lors des Assises de génétique.


Yannis DUFFOURD, Valérie MALAN, Jean Michel DUPONT, Nicolas CHATRON, Antonio VITOBELLO, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Céline BAULARD, Marc LELORCH, Claire JUBIN, Emilie TISSERAND, Frédéric TRAN MAU-THEM, Marc DELEPINE, Till MARIANNE, Vincent MEYER, Claire BARDEL, Stanislas LYONNET, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Julien THEVENON, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Christophe PHILIPPE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Robert OLASO, Patrick CALLIER, Serge ROMANA, Jean François DELEUZE, Damien SANLAVILLE (LYON)
14:15 - 14:30 #13286 - CO106 Etude des Topologically Associated Domains (TADs) en diagnostic : retour d’expérience du CHU de Bordeaux.
CO106 Etude des Topologically Associated Domains (TADs) en diagnostic : retour d’expérience du CHU de Bordeaux.

L’étude de l’architecture tridimensionnelle de la chromatine par la technologie de Hi-C, dérivée de la Chromosome Conformation Capture (3C), a mis en lumière l’existence de domaines chromatiniens dénommés Topologically Associated Domains (TADs).

L’altération de l’organisation des TADs, et les interactions ectopiques entre séquences régulatrices et gènes en résultant peuvent être à l’origine de différentes anomalies du développement.

La technique d’Analyse Chromosomique sur Puce à ADN (ACPA), utilisée en routine dans le diagnostic des anomalies du développement, se heurte à des difficultés d’interprétation. De nombreuses variations du nombre de copies (CNVs) ainsi détectées par ACPA restent de signification inconnue, leur contenu en gènes ne pouvant expliquer à lui seul le phénotype du patient. Cependant depuis peu, l’effet de ces CNVs sur les TADs peut être pris en compte dans cette interprétation.

Au sein du laboratoire de Génétique Moléculaire du CHU de Bordeaux, nous avons ré-analysé 735 CNVs détectés par ACPA et initialement considérés comme probablement bénins ou de signification inconnue, afin de déterminer si ceux-ci peuvent altérer l’organisation des TADs. En parallèle de cette ré-analyse, la mise au point d’un protocole de 3C est actuellement en cours, afin de pouvoir à terme confirmer in vitro ces modifications de l’architecture chromatinienne.

Une nouvelle interprétation de ces 735 CNVs a ainsi été effectuée en utilisant différents jeux de données publiques d’expériences de Hi-C et de marques épigénétiques issues du projet ENCODE, ainsi que de différentes bases de données d’enhancers.

Cette étude nous a permis de mettre en évidence une possible altération de TAD chez 7 patients. Un de ces cas concerne notamment un fœtus dont la grossesse a été interrompue pour une association malformative complexe, et qui présente une délétion au locus du gène IHH. Le modèle de l’architecture chromatinienne à ce locus permet de prédire une interaction ectopique entre IHH et les enhancers situés dans le TAD du gène EPHA4, induite par cette délétion.

Le rendement de la ré-analyse de notre cohorte (7/735), concordant avec une étude réalisée dans un cadre similaire, met en lumière le fait que la perturbation de TADs par un CNV est probablement un mécanisme physiopathologique rare, au sein d’une cohorte de patients présentant des anomalies du développement.

De plus, les limites techniques de l’ACPA telle que réalisée en routine, ainsi que celles des annotations disponibles dans les bases de données publiques, sont autant d’obstacles à l’interprétation de l’effet des CNVs sur les TADs.

Si l’étude des TADs dans le cadre du diagnostic apparait donc aujourd’hui comme possible, notamment pour les loci dont l’architecture est désormais caractérisée, celle-ci reste complexe, et nécessite une confirmation par des techniques in vitro telles que celles dérivées de la 3C.


Aurélien TRIMOUILLE (Bordeaux), Angela TINGAUD-SEQUEIRA, Perrine PENNAMEN, Gwenaelle ANDRÉ, Julie BOURON, Cécile BOUCHER, Patricia FERGELOT, Didier LACOMBE, Benoit ARVEILER, Caroline ROORYCK-THAMBO
14:30 - 14:45 #13058 - CO107 Nécessité d’adapter le pipeline bioinformatique d’analyse des données de séquençage haut débit d’exome pour la recherche de données secondaires. Expérience à partir d’une cohorte de 700 tests consécutifs.
CO107 Nécessité d’adapter le pipeline bioinformatique d’analyse des données de séquençage haut débit d’exome pour la recherche de données secondaires. Expérience à partir d’une cohorte de 700 tests consécutifs.

Avec l’intégration du séquençage haut débit d’exome ou de génome (WES/WGS) dans la pratique clinique, il est possible d’identifier ou de rechercher des données incidentales ou secondaires (DS), non liées à l’indication du séquençage, mais avec un intérêt médical pour le patient. L’ACMG (American College of Medical Genetics and Genomics) recommande de rechercher, interpréter et rendre aux patients, les variations pathogènes d’un minimum de 59 gènes médicalement actionnables.

Afin d’évaluer les implications en termes d’organisation des soins, nous avons mené une étude rétrospective qui évalue la fréquence et les conséquences d’introduire la recherche de variations pathogènes et probablement pathogènes (classe IV et V) à partir des données de WES de 700 patients atteints d’atteints d’anomalies du développement ou de déficience intellectuelle. Afin d’évaluer les conséquences d’un spectre de DS large, une liste étendue de 234 gènes actionnables pour les soins et le conseil génétique a été conçue, avec analyse en sous-groupe (Liste ACMG étendue, hétérozygotie pour les maladies récessives les plus fréquentes en France ou conductrices de déficiences intellectuelles liées à l’X (DILX)).

Devant l’absence de détection de certaines mutations fréquentes, nous avons constaté que l’analyse bioinformatique s’est heurtée à différentes difficultés : le mauvais alignement de certaines lectures, notamment en cas de pseudogène (délétion de SMN1, CYP21A2) a conduit à l’absence de détection de certaines mutations; les défauts d’annotation de certaines variations (CFTR-rs199826652 / p.F508del); les anomalies d’annotation de la séquence de référence utilisée (F5-rs6025). A noter que le WES ne détecte par ailleurs pas les mutations non exoniques, telle que le F2-rs1799963 (2010G-A variant), localisée en région 3’ UTR. Une adaptation du pipeline a ainsi été effectuée pour les variations CFTR-rs199826652 et F5-rs6025, mais aucune solution n’a pu être apportée pour les défauts d’alignements en cas de pseudogène.

Au final, nous avons identifié 33 variations pathogènes ou probablement pathogènes chez 60 patients (9 %), incluant patients cas avec des variations dans les gènes responsables de prédisposition à une pathologie à début plus tardif, 27 patients hétérozygotes pour des gènes avec un statut d’hétérozygote fréquent en France et 2 conductrices de DILX. En l’absence d’adaptation du pipeline, nous n’aurions identifié que 38/60 patients puisque 22 patients sont porteurs de la variation CFTR-rs199826652, soit un total de 5% au lieu de 9%.

Cette étude montre que la recherche de DS sur les données de WES ne permet pas d’identifier certaines variations connues comme actionnables, et nécessite un ajustement du pipeline bioinformatique utilisé. Ces difficultés devront être anticipées lors du déploiement de ces technologies de SHD pangénomiques, notamment dans le cadre du futur plan France Médecine Génomique 2025.


Yannis DUFFOURD (DIJON), Emilie TISSERANT, Julien THEVENON, Sophie NAMBOT, Angeline BRUEL, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Philippine GARRET, Charlotte POÉ, Thibaut JOUAN, Martin CHEVARIN, Robert OLASO, Anne BOLAND, Frédéric TRAN MAU-THEM, Christophe PHILIPPE, Maxime LUU, Christine BINQUET, Jean-François DELEUZE, Céline VERSTUYFT, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
14:45 - 15:00 #13160 - CO108 Premières analyses d’un modèle animal unique pour le prolapsus valvulaire mitral: le rat KI FLNA-P637Q.
CO108 Premières analyses d’un modèle animal unique pour le prolapsus valvulaire mitral: le rat KI FLNA-P637Q.

Introduction : Le prolapsus valvulaire mitral (PVM) est une pathologie cardiovasculaire des plus fréquentes. Le PVM a été jusqu’à très récemment considéré comme une pathologie dégénérative du sujet âgé, mais de récentes avancées en génétique ont permis d’identifier le premier gène causal de cette pathologie et trois mutations faux-sens sur le gène FLNA codant pour la Filamine A (FlnA) ont ainsi été décrites. De plus, le phénotypage approfondi des patients a récemment mis en lumière une expression particulière de la maladie, pouvant être définie comme un nouveau type de dystrophie de la valve mitrale mais aucun modèle animal n’était jusqu’à présent disponible pour déterminer les mécanismes impliqués dans le développement du PVM/dystrophie de la valve mitrale lié à FLNA. Nous présentons ici les premiers résultats d’un modèle animal unique que nous avons développé: un rat transgénique Knock-In (KI) pour l’une des mutations (FLNA-P637Q).

Méthodes : Un modèle de rat Knock-In (KI) pour la mutation FLNA-P637Q, mutation ayant été découverte dans la plus grande famille ( > 300 individus) de PVM, a été développé en utilisant la technologie de type CRISPR. Le phénotypage complet des rats à 3, 6 et 12 semaines a été réalisé en utilisant diverses approches complémentaires (histologie, microCT et échocardiographie).

Résultats : Les résultats préliminaires réalisés à 3 et 6 semaines confirment la présence d’une dystrophie valvulaire mitrale. En effet, les feuillets valvulaires mitraux sont significativement épaissis lors de l’analyse des coupes histologiques chez des rats KI comparativement aux contrôles. L’analyse et la caractérisation de la valve mitrale par microCT et reconstruction 3D de cœurs explantés de rat permet de confirmer la présence de dystrophie valvulaire mais aussi de quantifier dans son ensemble l’atteinte valvulaire : le volume des valves mitrales est augmenté comparé aux rats contrôles. Les échocardiographies réalisées chez les rats KI attestent elles aussi de la présence d’une dystrophie valvulaire mitrale, la fonction valvulaire mimant les caractéristiques rapportées chez l’humain.

Conclusion : Ce travail a permis de démontrer que le modèle de rat KI pour la mutation FLNA-P637Q développe un PVM/dystrophie valvulaire mitrale similaire à celui observé chez les patients. Cette étude valide donc le modèle et ouvre de bonnes perspectives quant à l’identification des mécanismes impliqués dans le développement de la maladie et celle de cibles thérapeutiques potentielles pour la traiter.


Romain CAPOULADE (Nantes), Le Scouarnec SOLENA, Benjamin LAUZIER, Simon LECOINTE, Gilles TOUMANIANTZ, Joelle VEZIERS, Rochard REDON, Thierry LE TOURNEAU, Jean-Jacques SCHOTT, Jean MÉROT
15:00 - 15:15 #13163 - CO109 Bilan du PHRC National AOM10108 : Identification des gènes et des mécanismes pathogéniques associés aux formes familiales d’anévrysme de l’aorte thoracique (TAA).
CO109 Bilan du PHRC National AOM10108 : Identification des gènes et des mécanismes pathogéniques associés aux formes familiales d’anévrysme de l’aorte thoracique (TAA).

Les anévrysmes de l’aorte thoracique (TAA), dont l’incidence est estimée à  environ 5 sujets pour 100 000 par an, peuvent conduire à des dissections de type A. Ils peuvent survenir soit de façon isolée soit dans un contexte syndromique [syndromes de Marfan (MFS), d’Ehlers-Danlos (EDS), de Loeys-Dietz (LDS),…]. Vingt pour cent des patients présentant un TAA non syndromique ont un apparenté du premier degré atteint. Dans ces formes familiales, on observe le plus souvent une mode de transmission autosomique dominant (AD).

L’objectif de ce PHRC (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) initié en 2010 a été dans un premier temps de préciser dans les formes non syndromiques l’implication des différents gènes connus. Par la suite, les patients pour lesquels aucune mutation n’a été identifiée nous ont permis de constituer une cohorte homogène et bien phénotypée pour la recherche de nouveaux gènes de TAA. 

Matériel et Méthodes

232 cas index ont été inclus dans ce PHRC. Ceux-ci ont été recrutés au niveau national dans le Centre de Référence Maladies Rares « Syndrome de Marfan et pathologies apparentées » ou dans l’un des centres de compétences associés. Les critères d’inclusion étaient la présence d’un TAA non syndromique chez un sujet de 45 ans maximum ou de plus de 45 ans présentant une forme familiale de TAA. Les critères d’exclusion étaient les TAA syndromiques, la présence d’une hypertension artérielle ou d’une bicuspidie.

Un séquençage haut débit de l’ensemble des gènes connus de TAA (25 gènes) a été réalisée pour chacun d’entre eux (panel à façon Nimblegen Roche® ou TSCA Illumina®). En cas de résultat négatif dans les formes familiales, le recrutement a été élargi aux apparentés. Pour 5 familles pour lesquelles nous disposions d’ADN d’au moins 3 individus atteints, un Whole Exome Sequencing a été entrepris.

Résultats

Soixante-dix pourcent des cas index recrutés sont des cas familiaux. Sur l’ensemble de la cohorte, un variant ou une mutation a été trouvée dans 30% des cas (gènes SMAD3, FBN1, TGFBR2, TGFBR1, ACTA2, TGFB2, LOX, MYLK, MYH11, FBN2). Il s’agit dans 75% des cas de patients avec des antécédents familiaux de TAA (forme familiale). L’analyse par WES a permis à notre équipe d’identifier, à travers des collaborations internationales, les gènes LOX et MFAP5 comme de nouveaux gènes impliqués dans les formes familiales de TAA. D’autres gènes candidats sont en cours d’exploration.

Conclusion

Ce travail nous a permis de dresser une cartographie de la contribution des différents gènes à la maladie dans cette population française. De ce projet va découler une stratégie nationale standardisée de diagnostic et de prise en charge clinique des TAA non syndromiques. Par ailleurs, ce projet nous a permis d’identifier, à travers des collaborations internationales, de nouveaux gènes de TAA dont les gènes LOX et MFAP5.


Pauline ARNAUD (PARIS), Nadine HANNA, Louise BENARROCH, Sophie DUPUIS-GIROD, Sophie NAUDION, Laurence BAL, Yves DULAC, Laurence FAIVRE, Bruno LEHEUP, Sylvie ODENT, Jordan GARCIA, Maud LANGEOIS, Laurent GOUYA, Guillaume JONDEAU, Catherine BOILEAU
15:15 - 15:30 #13133 - CO110 Une mutation dans le gène TRIM3 potentiellement responsable de SNCR autosomique dominant via un défaut du recyclage vésiculaire.
CO110 Une mutation dans le gène TRIM3 potentiellement responsable de SNCR autosomique dominant via un défaut du recyclage vésiculaire.

Le syndrome néphrotique cortico-résistant (SNCR) est une maladie caractérisée par une protéinurie massive et le plus souvent associée à des lésions histologiques de hyalinose focale et segmentaire (HSF). Les mutations identifiées dans les gènes impliqués dans les rares formes de SNCR héréditaires sont responsables d'une altération de la barrière de filtration glomérulaire. En effet, la plupart des protéines codées par ces gènes sont exprimée dans le podocyte (une cellule épithéliale hautement différenciée dont les pieds s’enroulent autour des capillaires glomérulaires pour contrôler la filtration glomérulaire). Les protéines du cytosquelette jouent un rôle majeur dans la physiologie des podocytes.

Par séquençage d'exome dans une famille avec quatre individus atteints de SNCR de survenue tardive, et de transmission potentiellement autosomique dominante, nous avons identifié une mutation faux-sens (c.82C>T-p.Arg28Trp) dans le gène TRIM3 (tripartite-motif containing 3). Dans les neurones, la protéine TRIM3 est connue pour jouer un rôle dans le trafic vésiculaire le long des fibres d'actine dans un complexe protéique incluant la protéine α-actinine 4 (ACTN4). Des mutations dans le gène ACTN4 ont déjà été décrites dans les SNCR de transmission autosomique dominante. Nous avons d'abord montré que seule l'injection d'ARNm TRIM3 muté dans des embryons de poisson-zèbre conduisait à la survenue d'un œdème péricardique, témoin indirect de lésions glomérulaires chez les poissons. Des analyses en microscopie électronique dans les poissons exprimant la protéine mutante ont mis en évidence un effacement des pédicelles ou une morphologie anormale des pédicelles restants. Ces anomalies n'étaient pas retrouvées chez les poissons exprimant la forme humaine WT de TRIM3. La protéinurie glomérulaire a été confirmée par la mise en évidence d'une réabsorption tubulaire de dextran fluorescent 6h après son injection dans la veine cardinale à 96h post-fertilisation. Dans les podocytes en culture, nous avons montré un défaut de localisation de TRIM3 p.Arg28Trp au niveau des fibres d'actine, lié à sa rétention dans le réticulum endoplasmique en immunofluorescence. En dépit d'une interaction normale entre TRIM3 et l'α-actinine 4, le trafic vésiculaire le long des fibres d'actine était perturbé, mis en évidence par un retard dans le recyclage de la transferrine. Une autre mutation du gène p.Arg433Cys a récemment été trouvée chez un autre patient avec une atteinte sporadique. Les analyses préliminaires chez le poisson zèbre ont montré la présence d'un œdème péricardique après injection avec de l'ARNm muté. Ces données suggèrent que les mutations dominantes dans la protéine TRIM3 semblent conduire à un défaut de trafic cellulaire de certaines protéines dans le podocyte, comme cela a déjà été décrit dans d'autres formes génétiques de SNCR, conduisant à la survenue d'une protéinurie et de SNCR chez les patients.


Guillaume DORVAL (Paris), Evelyne HUYNH CONG, Gribouval OLIVIER, Géraldine MOLLET, Iain DRUMMOND, Corinne ANTIGNAC
Salle 300
15:30

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A46
15:30 - 16:00

Remise des Prix Posters

Grand Auditorium