Vendredi 24 novembre
08:00

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DPC
08:00 - 10:00

Session DPC
Gestion de la violence en unité sanitaire Apports théoriques : comprendre, prévenir, contenir la violence

Amphithéâtre
09:00

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SPO
09:00 - 10:00

Session Poster

10:30

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A
10:30 - 12:30

Session Addictologie

Modérateur : Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Montpellier)
10:30 - 12:30 #12471 - 1. Elaboration, à partir d'une recherche bibliographique, d'outils pour optimiser la prise en charge du sevrage tabagique au sein de l'Unité de Soins (US) de la maison d'arrêt « Bonne Nouvelle » de Rouen, ainsi que leur évaluation.
1. Elaboration, à partir d'une recherche bibliographique, d'outils pour optimiser la prise en charge du sevrage tabagique au sein de l'Unité de Soins (US) de la maison d'arrêt « Bonne Nouvelle » de Rouen, ainsi que leur évaluation.

            Le tabac est la première cause de mortalité évitable avec 75000 morts par an en France. C'est la substance la plus addictogène parmi les produits psychoactifs. Pourtant, son statut « d'assassin pervers » n'est pas toujours reconnu, peut-être à cause des faibles dommages sociaux directs qu'il engendre. Il est aussi perçu comme part intégrante de la culture des prisons, l'érigeant comme norme.

            Pourtant les détenus expriment, pour de nombreux auteurs,  un sincère désir de changement pour leur santé. Il semble qu'ils soient tout autant désireux d'arrêter de fumer que le reste de la population.

 

            En 2015, l'équipe de l'Unité de Soins Somatiques (USS) de la Maison d'Arrêt de Rouen a pris conscience de la nécessité de reconsidérer l'aide aux détenus en matière de sevrage afin d'éviter une trop grande dispersion des pratiques, en particulier en ce qui concerne la prescription des Traitements Nicotiniques Substitutifs (TNS) et l'utilisation du dosage de l'oxyde de carbone (CO).

            L'objectif, en accord avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé, était d'offrir l'accompagnement par des professionnels de santé aux détenus, ceci lors de consultations dédiées en face à face, et en utilisant des composantes comportementales. La délivrance de thérapie de types psychologique pourrait être, selon certains auteurs, un marqueur de l'application de l'équivalence des soins en prison.

      Une équipe constituée de membres de l'USS, éclairée et soutenue par les membres du Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) de l'établissement, a élaboré deux outils.

Le premier pour la consultation initiale met en relief :

-        la prévention de la rechute afin d'éviter l'apparition d'une dissonance cognitive.

-        L'utilisation du dosage du CO pour renforcer la motivation, et non pas dans l'objectif d'un contrôle illusoire.

-        Des items inspirés des techniques de l'entretien motivationnel, comme l'utilisation d'échelles numériques pour permettre l'évaluation par le patient de sa motivation et de la confiance qu'il place dans sa réussite.

-        L'explication du bon usage des TNS.

 

Le deuxième outil pour la réalisation des consultations de suivi insiste sur :

-        La recherche de symptômes de sur ou de sous dosage pour adapter les doses de TNS.

-        La situation tabagique du patient et sa consommation effective de TNS.

-        L'exploration de l'impact cognitif en cas de faux-pas ou de rechute.

 

            Une évaluation à six mois a retrouvé des résultats comparables aux études existantes d'approche identique, tant en ce qui concerne la diminution du tabagisme que de son arrêt total. Elle a aussi permis de remodeler les outils, en supprimant les items à vocation statistiques sans objet dans notre démarche, ainsi que les items qui n'avaient pas été adoptés par les soignants et donc globalement inutiles.

 

            La mesure de la satisfaction des détenus vis à vis de la prise en charge qui leur est proposée est en cours. Ses résultats seront disponibles en novembre.


Jean-Michel BUNEL (ROUEN), Alain HOUCHARD, Reynal GODARD, Rodolphe PISCH, Delphine LALIS
10:30 - 12:30 2. Bilan du moi(s) sans tabac dans certaines prisons françaises en 2016. Khadoudja CHEMLAL (Chargée d'expertise) (Orateur, ST DENIS)
10:30 - 12:30 3. Naloxone intranasale : prévention des overdoses à la sortie d’incarcération. Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Orateur, Montpellier)
10:30 - 12:30 4. Evaluation de l’acceptabilité sociale d’une mise à niveau des mesures de réduction des risques en prison en France : le Projet ANRS-PRIDE. Laurent MICHEL (Orateur, PARIS)
Amphithéâtre

"Vendredi 24 novembre"

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PD
10:30 - 12:30

Session Problématiques diverses

Modérateur : Damien MAUILLON (MEDECIN) (MARSEILLE)
10:30 - 12:30 #11420 - 1. Le secret médical en milieu carcéral, une étude qualitative par entretiens semi dirigés sur la perception du secret médical par les patients détenus.
1. Le secret médical en milieu carcéral, une étude qualitative par entretiens semi dirigés sur la perception du secret médical par les patients détenus.

Introduction: Le secret medical représente la base sur laquelle se construit la relation de confiance médecin-patient indispensable à la pratique d'une médecine de qualité. En milieu carcéral, le respect du secret médical ne dépend plus seulement de la vigilance du médecin et du personnel soignant mais également des contraintes imposées par l'environnement pénitentiaire. Depuis la réforme de 1994, qui place la prise en charge des patients détenus placés non plus sous la responsabilité du ministère de la justice mais sous celle du ministère de la santé. Malgré cela, la question du secret médical en prison représente l'un des défis majeurs de la pratique médicale en milieu carcérale.Peu d'études sont consacrées au secret médical en prison. L'objectif de ce travail est donc d'explorer le point de vue des patients détenus quant au respect du secret médical.

Matériel et méthodes : nous avons réalisé une enquête qualitative par entretien semi dirigés auprès des détenus de la centrale de poissy

Conclusion: De nombreuses améliorations en termes de respect du secret médical en prison ont vu le jour depuis 1994. Il demeure toutefois de plusieurs problématiques, certaines difficiles à corriger du fait de l'environnement carcéral, d'autres qu'il serait possible d'améliorer en réfléchissant à de nouvelles alternatives ou en appliquant certaines lois et recommandations en vigueur.

Cette communication faite suite au sujet de thèse soutenu en 2016 de mon interne de l'époque le Dr Sarfati à ce jour, il est prêt à venir présenté cette thèse.

Il me semble que c'est un bon complément au thème du jeudi après midi...mais cela risque de poser un problème de timing (il peut présenter en 15-20 mn maximun)


Arié SARFATI (PARIS), François CORDONNIER
10:30 - 12:30 #12451 - 2. Équipe mobile d’urgence et de liaison psychiatrique en milieu carcéral : un outil de développement de la psychiatrie communautaire en détention. Présentation et analyse d’un dispositif innovant développé sur le centre pénitentiaire de Lille-Annoeullin.
2. Équipe mobile d’urgence et de liaison psychiatrique en milieu carcéral : un outil de développement de la psychiatrie communautaire en détention. Présentation et analyse d’un dispositif innovant développé sur le centre pénitentiaire de Lille-Annoeullin.

Contexte : Les services de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire font l’objet de nombreuses demandes d’intervention : entre écoute, soutien, orientation et/ou véritable urgence, quelle est la place du soignant dans l’évaluation clinique de ces situations complexes et multiples ?

Description/Méthode : Au sein du centre pénitentiaire de Lille-Annœullin, la mission de liaison et d’évaluation de l ‘urgence psychiatrique a été réorganisée depuis août 2014 par la mise en poste de deux référents infirmiers. Nous vous proposons une analyse de leurs trois années d’existence reposant sur une présentation du dispositif. Les missions de cette équipe visent une approche holistique du patient par l’exploration de la sphère psychique, physique, sociale et culturelle. Elles consistent en : des entretiens de soutien, d’aide et de réassurance ; l’évaluation infirmière du risque suicidaire ; la transmission d’informations ; ainsi qu’un travail de coordination entre les différents acteurs du soin (psychiatre, psychologue, médecin généraliste, assistant socio-éducatif…) et les acteurs non soignants concernés par la situation (administration pénitentiaire, Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation…). La notion de mobilité est sous-tendue par la démarche de « l’aller-vers » qui comporte deux composantes  1- le déplacement physique vers le patient-détenu, en bâtiment dans l’enceinte du centre pénitentiaire ou à l’hôpital, au sein de l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA de Seclin) ; 2- l’ouverture vers autrui, vers la personne dans sa globalité sans jugement et avec respect. Ce dispositif est un outil majeur d’évaluation précoce et constitue un réel filtre en amont du Dispositif de Soins Psychiatriques, il permet une prise en charge réactive et personnalisée, adaptée aux situations de crise.

Résultats : Les indicateurs d’activité du Service Médico-Psychologique Régional (SMPR) de Lille-Annoeullin relèvent une baisse des demandes d’hospitalisation sous contrainte (Soins à la Demande du Représentant de l’Etat – SDRE - ou sous le régime de l’article D 298) et des demandes d’hospitalisation en Soins Libres. Il est également constaté une exploitation différente de l’offre de soins au profit des dispositifs proposés sur le Centre Pénitentiaire de Lille-Annœullin (consultations, Hôpital De Jour – HDJ, Ateliers Thérapeutiques de Groupe - ATG…). Nous faisons l’hypothèse que l’intervention rapide d’une équipe mobile au sein du Centre Pénitentiaire, en amont de la crise ou très rapidement au moment de celle-ci, permet progressivement une diminution du recours à l’hospitalisation temps-plein, tant pour le soin sous le régime de la contrainte que pour le soin libre.

Conclusion : À ce jour, l’équipe d’Urgence – Liaison propose une pratique innovante permettant une intervention réactive et individualisée au plus près du patient incarcéré. Les limites et les perspectives du projet seront discutées à la lumière des résultats observés et de la littérature existante.


Frédéric BOUCHER (Annoeullin), Claire GIBOUR, Déborah SEBBANE, Laurane LEPEN, Olivier VANDERSTUKKEN, Eric WIMETZ, Tommy DELBEQUE, Emmanuel LUNEAU
10:30 - 12:30 #12449 - 3. Un mot pour soulager les maux : l'hypnose.
3. Un mot pour soulager les maux : l'hypnose.

«Juste dire quelques mots pour faire taire les mots »

Oser pousser la lourde porte de la conscience, pour se laisser guider, léger et dans une obscure clarté, sur le chemin de l’hypnose thérapeutique.

Découvrir sur le parcours, dans un silence assourdissant, les reliefs accidentés, chaos de la douleur des patients. Ces douleurs qui cachent parfois d’autres douleurs ; ces maux qui, d’autres fois, masquent l’indicible ; ou encore, ces douleurs, ces mal-être, envahissants, mais qui ont leur raison d’être pour exister.

Puis appréhender, apprivoiser, apprendre, comprendre et enfin reconnaitre cette route, à l’aube du crépuscule, afin de s’autoriser à semer, ici et là, quelques cailloux, que l’on utilisera…plus tard..

Et enfin, ne rien faire que laisser faire ce qui doit être fait.

Peut-être juste voir sans regarder, entendre sans écouter, l’allègement, l’apaisement, le soulagement, le changement.

L’hypnose en milieu carcéral a vu le jour fin 2014 à Bourg-en-Bresse.

Indiquée dans un 1er temps pour des personnes détenues présentant des douleurs physiques aigues et chroniques, l’hypnose s’est très vite imposée comme outil de 1er choix dans différentes prises en charges, qu’elles soient somatiques ou psychiques.

Ainsi, nous avons développé cette technique formidable dans tous types d’accompagnements : préparation à la chirurgie, gestion de la douleur, problèmes cutanés, stress, anxiété, insomnie, addictions …

En proposant des suivis adaptés, nous avons pu observer de nettes améliorations, telles que diminution de la prise d’antalgiques, disparition de symptômes, ouverture vers les autres, apaisement, récupération d’un sommeil de qualité …

Nous vous proposons donc, le temps d’un échange, d’entrer dans l’univers fabuleux aux portes de la conscience, avec toutes nos actions, nos projets, nos espoirs et nos difficultés.

.


Anne-Françoise CURT (Bourg-en-Bresse)
10:30 - 12:30 #12428 - 4. A propos de la construction d'une nouvelle unité sanitaire à la maison d'arret de Brest.
4. A propos de la construction d'une nouvelle unité sanitaire à la maison d'arret de Brest.

Pendant 3 ans, l'équipe de l'unité sanitaire de Brest a participé, pas à pas, à la conception puis à la réalisation de la nouvelle unité sanitaire de brest

De 150 metres carrés dans l'ancienne unité, la surface est passée à 700 m2

Depuis la lettre collective en 2012 alertant les autorités nationales sur la situation catastrophique des lieux de soins à la réalisation de la nouvelle unité et son inauguration par le garde des seaux en février 2017, nous reviendrons sur les grandes étapes de ce chantier, les difficultés rencontrées, mais aussi les stratégies employées pour aboutir au projet

La coopération, l'écoute, le dialogue avec l'administration pénitentaire, les architectes et l'équipe soignante ont été le garant de la réussite de ce projet


Elisabeth GRAVRAND (BREST)
Espace Grands Lacs
12:30

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CM
12:30 - 12:45

Conférence MERCK

Amphithéâtre
13:15

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CS
13:15 - 14:00

Conférence SERB

Espace Grands Lacs
14:00

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ES
14:00 - 16:00

Session Education pour la Santé

Modérateur : Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Bois d'Arcy)
14:00 - 16:00 #12504 - 1. Education thérapeutique du patient en milieu carcéral : expérience dans le VHC .
1. Education thérapeutique du patient en milieu carcéral : expérience dans le VHC .

Bambe A., Desmoucelles E. , Lehaut C., Bocquentin M.,  Belharizi C. ,  Fac C.

Introduction : L'éducation à la santé est une des missions confiées aux Unités Sanitaires, US, par la loi de janvier 1994. Dans ce cadre, l'éducation thérapeutique du patient, ETP, est une nécessité en particulier pour les pathologies infectieuses qui présentent, en milieu carcéral, une prévalence très augmentée par rapport à la population générale. C'est pourquoi un programme d'ETP a été développé et validé par l'ARS dès 2009 pour les patients atteints du VIH et du VHC. Après constitution d'une nouvelle équipe pluridisciplinaire et malgré l'apparition des nouvelles thérapeutiques dans le VHC, ce programme a été renouvelé en 2014 et centré sur le VHC. 

Objectif : Contribuer à l'éradication du virus aux côtés des thérapeutiques efficaces en rendant le patient conscient et acteur de sa maladie hépatique et du risque de recontamination inhérent à ses potentielles conduites à risque.  

Matériel et Méthode : L'équipe est composée d'un médecin coordonnateur, de 2 infirmières et d'un pharmacien tous formés à l'ETP. 1/2 journée par semaine y est consacrée la plupart du temps. Dès qu'une charge virale est positive, le patient est pris en charge par l'équipe pour un entretien dit « social » . Il permet de déterminer 1- si le traitement peut être mis en place et quand 2- si le patient accepte d’être inclus dans le parcours de santé VHC et 3- s'il accepte de suivre le programme ETP. Le bilan éducatif partagé, BEP,  est alors réalisé pour déterminer ses besoins. Des outils élaborés avec l'aide du laboratoire Gilead nous permettent d'animer 5 ateliers individuels : les modes de contamination, l'interprétation des résultats virologiques en fonction du stade de suivi de la maladie, comment protéger son foie pour ne pas aggraver la fibrose, médicament et dedans-dehors.

Résultats : Le nombre de patients pris en charge en ETP est en augmentation depuis la constitution de la nouvelle équipe (17 en 2015, 20 en 2016 et 23 sur 8 mois de 2017).  Le nombre d'ateliers réalisés pour chacun est fonction du BEP mais en moyenne de 3 séances . 2 patients seulement ont refusé de participer aux séances d'ETP. 

Discussion :  Ce programme commence à avoir un rythme satisfaisant mais se trouve saturé du fait du nombre limité de personnes formées. De plus, l'absence d'unité de lieu engendre une perte de temps importante. L'évaluation du programme au delà de la satisfaction des patients doit être développée mais cette expérience est enrichissante autant du point de vue des patients que pour l'équipe. Pour être complet, il faut arriver à prendre en charge les patients n'ayant pas le temps d'incarcération nécessaire au traitement ainsi que ceux dont la barrière de la langue est un handicap trop important. 

Conclusion : L’incarcération est un moment opportun à la prise en charge des patients infectés par le VHC dans cette population au statut sanitaire très précaire. Ceci est vrai autant pour assurer le traitement complet que pour les amener à s'autonomiser dans le suivi de leur maladie.  

Notre participation au Parcours de Santé VHC de l’ARS permet d'assurer le lien avec l'extérieur et donc un meilleur suivi à long terme des patients.

 

 


Muriel BOCQUENTIN (Fresnes), Anne BAMBE, Eva DESMOUCELLES, Christine LEHAUT, Christine BELHARIZI, Catherine FAC
14:00 - 16:00 2. Démarche de promotion de la santé en milieu carcéral au travers de l’équilibre alimentaire. Catherine MONCLIN (Orateur, REIMS)
14:00 - 16:00 #12469 - 3. Elaboration d’un calendrier par les personnes détenues : un outil de réduction des risques.
3. Elaboration d’un calendrier par les personnes détenues : un outil de réduction des risques.

Depuis 4 ans, nous réalisons un calendrier qui nous permet de diffuser des informations sur le bon usage des médicaments auprès de la population carcérale. En 2016, nous avons choisi de modifier notre méthode de travail. Notre objectif était de créer le calendrier 2017, en impliquant un groupe de personnes détenues de façon à ce qu’elles sensibilisent leurs pairs à la réduction des risques, notamment en lien avec le mésusage des traitements.

Sur avis du personnel de l’Unité Sanitaire, nous avons présélectionné 12 personnes susceptibles d’être impliquées dans le thème du mésusage. A l’issue des entretiens individuels, nous avons retenu 6 personnes. Seulement 3 se sont présentées à la première séance de travail. A partir de la 3ème rencontre, un dessinateur (personne détenue) a rejoint le groupe. Nous avons, au cours des deux premières séances, utilisé des outils d’animation leur permettant de verbaliser sur le thème du médicament en échangeant sur leurs connaissances, leurs représentations et leurs expériences. Puis, les 4 dernières séances ont permis d’élaborer la maquette du calendrier. Une dernière séance a été dédiée à la présentation finale du calendrier et à l’évaluation du projet.

Le calendrier se présente sous format A3 avec des informations sur le bon usage des médicaments (au recto) et sur l’hygiène (au verso). Un questionnaire de satisfaction a été distribué. Nous avons eu 69 réponses. Les résultats montrent que : 90,8% des personnes l’ont utilisé. Pour 85,5% le format convenait. Les dessins ont plu à 88,4% des personnes, 88,4% ont trouvé les informations sur les médicaments utiles, 86,9% souhaiteraient que l’expérience soit renouvelée l’année prochaine. 33 personnes souhaiteraient même participer à l’élaboration du calendrier 2018. La dernière question du questionnaire permettait aux personnes de s’exprimer librement sur le calendrier. Nous avons eu 34 réponses : 13 avis positifs sur le calendrier, 14 remarques, 1 avis négatif et 18 «inclassables». La réalisation de ce calendrier a permis de créer un lien entre les 4 personnes détenues et le personnel de l’Unité Sanitaire. De façon individuelle, il semble que chaque personne ait trouvé un intérêt personnel dans ce projet, que ce soit au niveau des intervenants ou des personnes détenues. Ces derniers paraissent très fiers d’avoir accompli ce travail jusqu’au bout, du résultat final et des discussions qui en découlent en détention.

Au vu des résultats et même s’il est difficile d’appréhender quantitativement l’impact de notre intervention, notre objectif qui était de susciter des discussions autour de la réduction des risques en détention a été atteint et doit être poursuivi. Le prochain thème du calendrier sera tatouages et piercings avec des professionnels supplémentaires, une actualisation des outils de travail, des séances de travail plus rapprochées dans le temps et une nouvelle équipe de personnes détenues.


Caroline GUIBAUD (UZERCHE), Christelle PINGUET, Laetitia AYMARD, Isabelle TORNOTTI, Catherine CHEVALIER
14:00 - 16:00 #12467 - 4. Les outils de prévention dentaire dans les unités sanitaires de Lille-Annœullin et de Lille-Sequedin.
4. Les outils de prévention dentaire dans les unités sanitaires de Lille-Annœullin et de Lille-Sequedin.

Au vu de la précarité de la population carcérale, il est nécessaire de faire de la prévention dentaire en complément des soins, mais les moyens physiques et humains ne sont pas toujours disponibles. C’est pourquoi l’équipe de chirurgie dentaire des unités sanitaire du CHRU de Lille a  conçu des outils pratiques de prévention avec la collaboration de différents partenaires : médicaux, pénitentiaires, partenaires extérieurs prestataires de l’administration pénitentiaire et même de personnes incarcérées. Ces dispositifs s’intègrent à l’exercice quotidien du chirurgien dentiste améliorant la compréhension du soin et l’intérêt porté à l’hygiène bucco-dentaire du patient. Ces dispositifs consistent en un livret, du matériel pédagogique et une vidéo. Le service a créé, en collaboration avec l’unité fonctionnelle de prévention, un livret relatif aux conseils d’hygiène bucco-dentaire, remis lors du premier bilan au cabinet dentaire. Le service possède également du matériel pédagogique (mâchoire géante et brosse à dent, évolution de la carie sur un support magnétique) et a demandé la mise à disposition dans les cantines de parapharmacie de matériel adapté (brosse à dent électrique, brossettes interdentaires,…). A Annœullin, il existe un système de vidéo interne, accessible dans les cellules par une chaine dédiée. Il a été créé un film présentant le cabinet dentaire, son organisation, des informations et des conseils d’hygiène. Ces différents supports interactifs et visuels suivent le patient, de son arrivée en détention jusqu’à sa sortie. A la différence des modèles spécifiques créés pour l’éducation thérapeutique du patient, qui sont  destinés à une population cible, ces différents moyens de prévention sont adaptés à un public plus large. Ces outils sont appréciés et efficaces auprès des patients, ils participent à leur assiduité aux soins dentaires. Ils favorisent également l’élargissement du rôle des assistantes dentaires qui utilisent volontiers ces outils auprès des patients.


Michaël COGO (LILLE), Mélanie COUVREUR, Fabienne ROMBEAUX, Astrid LONGUEPEE, Cyril DEMAN, Anne BECART
Amphithéâtre

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PH
14:00 - 16:00

Session Pharmacie

Modérateur : Muriel BAILLY BOCQUENTIN (pharmacien) (Fresnes)
14:00 - 16:00 #12473 - 1. Optimisation des stocks déportés dans une unité sanitaire : intérêts du système « plein-vide » et de la dispensation nominative.
1. Optimisation des stocks déportés dans une unité sanitaire : intérêts du système « plein-vide » et de la dispensation nominative.

Introduction

Une refonte de l’organisation de la prise en charge médicamenteuse a été opérée dans la nouvelle prison. Avant le déménagement, les armoires de dotations de médicaments pour besoins urgents étaient réparties dans 3 bâtiments différents pour les hommes. Elles sont désormais réunies dans une unité sanitaire commune prenant en charge le même nombre de patients, selon une organisation spécifique « plein-vide ». Le second point fort est la préparation nominative des traitements somatiques chroniques directement à partir des stocks de la pharmacie et plus à partir des dotations des unités sanitaires. Ces nouvelles pratiques ont un impact direct sur les stocks de médicaments présents dans la dotation.

Matériel et méthodes

Etude  rétrospective sur les 31 références les plus dispensées lors de la préparation des traitements somatiques chroniques et présentes dans la dotation de l'unité sanitaire des hommes. Mise en place du système plein-vide pour ces références, qui consiste en une division physique du stock, permettant de rationnaliser les réserves tout en évitant les ruptures d'approvisionnement. Comparaison des quantités de médicaments dans les dotations, étude des consommations globales et des commandes normales des unités sanitaires sur Pharma® sur 6 mois, avant et après modification.

Résultats

Le nombre total de références dans la dotation est passé de 337 à 317 références. Les quantités de médicaments dans les dotations ont été diminuées en moyenne de 34 %. 13 % des quantités n’ont pas été modifiées, 84 % des quantités ont été diminuées (dont 42 % de plus de la moitié) et seulement 3 % des quantités ont été augmentées. Les consommations globales de ces médicaments sont en diminution de 66 %, remplacées par des dispensations nominatives. Les commandes de médicaments sur Pharma® par les infirmiers sont passées de 212 lignes par mois en moyenne à 123 lignes, soit une réduction de 42 %.

Discussion - Conclusion

La diminution du nombre de références résulte des adaptations aux besoins réels de l’unité sanitaire et des changements de marché. On peut relier la réduction des quantités de médicaments dans la dotation à la préparation des traitements somatiques chroniques à la pharmacie. Les infirmiers n’ont plus besoin d’avoir autant de médicaments somatiques. Cela prévient les erreurs de dispensation, la dotation étant initialement prévue pour les besoins urgents. La diminution des commandes globales du service pour renouveler la dotation génère un gain de temps infirmier et préparateur. Le système plein-vide permet une meilleure gestion des stocks : diminution des erreurs de commandes, meilleure rotation des stocks donc limitation des périmés, réduction de la valeur du stock déporté et soulagement dans la logistique. La sécurité du circuit du médicament est améliorée par une homogénéisation et une standardisation du rangement. De plus, les dispensations sont désormais exécutées nominativement, ce qui améliore la traçabilité des traitements.
La réorganisation d’une armoire de dotation a donc un impact important sur la sécurité du circuit du médicament et sur la traçabilité des dispensations. Chaque acteur du soin est recentré au cœur de son métier.


Eva GROLIER (mARSEILLE), Susanna DAVOUST, Florent LANET, Valérie COMBRALIER-AMIRAT
14:00 - 16:00 #12417 - 2. Surveillance biologique des traitements somatiques chroniques : vers une amélioration de la prise en charge médicamenteuse des patients détenus.
2. Surveillance biologique des traitements somatiques chroniques : vers une amélioration de la prise en charge médicamenteuse des patients détenus.

Introduction : La surveillance biologique des traitements somatiques chroniques contribue à évaluer leur efficacité et/ou leur toxicité, voire à déceler l’existence d’une contre-indication. Elle est toutefois difficile à standardiser en unité sanitaire. Dans une démarche de promotion du bon usage des médicaments sensibles, nous avons cherché à identifier les situations devant faire l’objet d’une surveillance biologique et proposé des recommandations de suivi (paramètres à explorer, fréquence des investigations).

Matériels et méthodes : L’analyse pharmaceutique est pratiquée en routine sur l’ensemble des prescriptions de l’unité sanitaire, non informatisées à ce jour, parmi une population carcérale de plus de 650 détenus. Un fichier excel est mis à jour chaque semaine par le pharmacien pour le suivi biologique des traitements somatiques chroniques. Une étude approfondie sur une semaine (avril 2017) permet d’identifier, pour les produits concernés, les patients pour lesquels les investigations biologiques semblent insuffisantes. Un groupe de travail (2 pharmacien, 5 médecins) est constitué pour définir les médicaments devant faire l’objet d’un tel suivi et proposer pour chacun un calendrier de surveillance.

Résultats : Sur la période considérée 124 patients (19% des détenus) bénéficient d’un traitement chronique somatique, dont 54 nécessiteraient une surveillance biologique (8% des détenus). Les classes thérapeutiques suivantes sont les plus fréquemment rencontrées : hypolipémiants, antidiabétiques, diurétiques et perturbateurs de la kaliémie (IEC, corticoïdes, potassium), traitements des dysthyroïdies, antivitamine K. Pour 20 patients (37% des patients éligibles à un suivi), la surveillance biologique semble à optimiser (exemples : absence de bilan lipidique depuis 18 mois pour un patient sous atorvastatine, évaluation du taux d’hémoglobine glyquée datant de plus de 9 mois chez un diabétique de type I). Le groupe de travail décide d’ajouter aux classes déjà citées les cas suivants : patients traités pour une tumeur et/ou une hémopathie maligne (toxicité médullaire), médicaments à toxicité particulière (suivi des transamisases sous terbinafine, entécavir, tériflunomide …).

Discussion : Ce travail pluridisciplinaire, impliquant médecins et pharmaciens, a permis d’identifier les situations à risque et de formaliser pour chaque classe de médicament un calendrier de surveillance. Le caractère ambulatoire de la patientèle est pris en compte (limitation des prélèvements aux seuls paramètres dont l’exploration est réellement légitime, selon une fréquence reflétant la pratique de ville). Des cas de non observance ont aussi pu être objectivés, suggérant la nécessité d’une éducation thérapeutique du patient, dispositif existant déjà en diabétologie. Une évaluation fin juin 2017 au terme de cette sensibilisation montre une amélioration de la prise en charge médicamenteuse avec un taux de « non conformités » abaissé à 25 % (contre 37% en avril 2017). L’informatisation de la prescription devrait également faciliter l’analyse pharmaceutique et donc contribuer à renforcer la surveillance biologique.


Mathieu FERRY (REAU), Lamine COULIBALY, Eric STOLL, Peter BOUZIDI, Ali KHELOUT, Sophie WANNEPAIN, Emmanuel PROTAIS, Pascale RACLE, Maryse CAMUS
14:00 - 16:00 3. Intérêt de la dispensation nominative automatisée pour une unité sanitaire ? Karine COSSON (Orateur, Orléans)
14:00 - 16:00 #12465 - 4. Intervention du pharmacien dans les ateliers promotion santé sociale à la maison d'arrêt de Carquefou.
4. Intervention du pharmacien dans les ateliers promotion santé sociale à la maison d'arrêt de Carquefou.

Dans le cadre de la prévention en milieu pénitentiaire, divers professionnels proposent des sessions de prévention sur les conduites addictives à des groupes de patients volontaires (alcool, tabac, drogues et médicaments) à la maison d'arrêt de Nantes, depuis octobre 2014. Une étude rétrospective a permis d’évaluer la participation des patients aux ateliers et leur ressenti.

Le pharmacien intervient avec un IDE et un éducateur spécialisé pour préciser l’organisation du circuit du médicament en détention et évaluer les représentativités du médicament : efficacité, effets indésirables, risques infectieux associés aux pratiques à risques, interactions médicamenteuses, etc ... . Un bilan de séances permet d'évaluer le positionnement du patient par rapport aux informations partagées.

L’objectif du pharmacien est de sensibiliser les patients à la différence entre médicaments de substitution et produits illicites. Il apporte des compléments d'informations sur les médicaments en règle générale, en se basant sur les princeps de l’éducation thérapeutique : modifier les modes de vie, prévenir les complications évitables, fixer des buts à atteindre. Les cartes support de l’outil « Comète » (UTET Nantes) servent de support principal pour évaluer les compétences des patients (photo langage, échelles de risques, vidéos en complément éventuels).

Le taux moyen de participation aux ateliers est de 53 % sur les 10 séances, avec des groupes hétérogènes de 3 à 15 participants, à relier aux difficultés du contexte carcéral (période conjointe de travail, obligations judiciaires, motivation aléatoire). Globalement, les patients ont une représentativité plutôt négative des médicaments et différencient peu les produits de substitution des substances illicites (traitements durables, prise quotidienne, non maitrise du produit chimique contrairement au produits naturel,…). Ils évoquent également les effets secondaires des médicaments, doutent de leur efficacité. Ils estiment les prescriptions rapides et faciles en consultation, mais sollicitent pour autant fortement les prescripteurs, le médicament garde un rôle de monnaie d'échange important.

Les patients sont respectueux des temps d’échange et s'approprient l'outil "Comète", jugé ludique. Ils évoquent librement leurs difficultés en matière de soins, posent des questions sur certaines classes de médicaments, les risques d’interactions, et les effets à long terme. Ils se disent majoritairement satisfaits de l’intervention. Certains remettent en question leurs représentations et entendent l’opportunité de reprendre en main leur santé.

Les professionnels évoquent l'opportunité d'une séance supplémentaire pour répondre aux questions diverses.

En conclusion, l’intervention d'un pharmacien est globalement bien accueillie par les patients, toutefois son impact est difficile à évaluer. Il reste présomptueux de responsabiliser le patient pour son retour en milieu libre, et difficile de mener un réel programme d’éducation thérapeutique en détention (durée imprécise, implication de l’entourage irréalisable, motivation patient). Des séances individuelles pourraient être proposées, et renforcer ainsi la collaboration médico soignante avec le CSAPA et les UCSA en relayant les informations transmises au décours de tels ateliers.


Stephanie CAUSSE (NANTES), Bertrand LE GEAY, Joel DAUCE, Eva JOLY, Sylvie JACCARD
Espace Grands Lacs

"Vendredi 24 novembre"

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DPC2
14:00 - 16:00

Session DPC
Gestion de la violence en unité sanitaire Analyse des pratiques professionnelles : le travail en équipe autour de situations concrètes

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